:
Monsieur le Président, je suis honoré de prendre la parole aujourd'hui en cette Chambre et d'offrir la réplique du Parti libéral et de l'opposition officielle au discours du Trône, qui marque également l'inauguration de la 40
e législature.
Permettez-moi tout d'abord de vous féliciter, monsieur le Président, pour votre élection à la présidence de la Chambre des communes. Je tiens aussi à féliciter tous les députés pour leur élection à ce Parlement. Par delà nos divergences partisanes, nous sommes tous d'accord pour affirmer que représenter nos concitoyens en cette Chambre, se mettre ici à leur service, est un honneur. Je suis reconnaissant aux électeurs de de m'avoir une fois de plus accordé leur confiance.
Les Canadiens ont décidé d'élire un autre gouvernement minoritaire, le troisième en trois élections consécutives. Encore une fois, le gouvernement a donc l'obligation de travailler avec l'opposition afin que ce Parlement fonctionne.
Au moment où le Parti libéral du Canada vit une période de renouveau à travers le pays, il entend en même temps être une opposition officielle responsable dans un Parlement minoritaire. Oui, nous serons une opposition responsable, nous consacrerons nos efforts à faire en sorte que ce Parlement fonctionne pour le bien de tous les Canadiens en cette période d'instabilité économique.
Je constate avec regret que le NPD et le Bloc se sont empressés de jouer la surenchère politique et de menacer de déclencher de nouvelles élections quelques semaines à peine après que les Canadiens ont voté. Ce serait irresponsable. Les Canadiens s'attendent à mieux de nous. De fait, ils nous demandent à tous de travailler ensemble en cette Chambre afin de renforcer notre système de santé, afin de mieux protéger les Canadiens, et non simplement de bâtir de nouvelles prisons, afin de saisir pleinement le potentiel économique que représente la lutte contre les changements climatiques et afin d'avoir un environnement plus sain.
[Traduction]
Ce Parlement n'a pas besoin d'un guide gouvernemental à l'intention des présidents de comités qui donne à ces derniers des directives sur la façon de perturber le travail des comités parlementaires essentiels. Ce Parlement n'a pas besoin d'un gouvernement qui soumet des projets de loi à des votes de confiance sans que ce soit justifié.
Par contre, ce Parlement a besoin d'un gouvernement qui présentera enfin aux Canadiens un plan qui nous aidera à traverser la période économique difficile que nous vivons.
Notre tâche première sera d'exiger du gouvernement des mesures énergiques en matière d'économie. Nous examinerons chacune de ces mesures selon trois critères. Premièrement, les mesures proposées par le gouvernement permettent-elles de protéger et de créer des emplois? Deuxièmement, le gouvernement fait-il tout en son pouvoir pour sauvegarder les retraites et les épargnes des Canadiens? Troisièmement, bien entendu, les mesures proposées sont-elles responsables sur le plan budgétaire? L'opposition officielle appuiera les mesures du gouvernement en matière d'économie qui satisfont à ces trois critères.
Il est grand temps que le gouvernement présente un plan qui sauvegardera les emplois, les retraites et les épargnes des Canadiens. Il est grand temps que le gouvernement fasse preuve d'un brin de responsabilité budgétaire.
Il ne fait aucun doute que la crise économique mondiale a un impact important sur le Canada, mais cet impact est d'autant plus profond que le gouvernement a mal géré notre économie.
Le ralentissement économique au Canada ne date pas du mois dernier. Il s'est amorcé il y a un an. Dans la première moitié de 2008, le Canada a connu le pire rendement économique de tous les pays du G8. En fait, jusqu'à présent cette année, l'économie canadienne s'est contractée. Il s'agit de notre pire croissance économique depuis 1991.
Nous perdons constamment du terrain pour ce qui est de la productivité de notre main-d'oeuvre par rapport à celle des États-Unis. Notre productivité ne cesse de baisser depuis neuf mois, situation qui n'a pas été observée au Canada depuis 1990. Comme les facteurs fondamentaux de notre économie sont déjà affaiblis, le Canada doit faire face à cette crise économique grandissante en ayant les mains liées en quelque sorte. Les belles paroles du gouvernement ne correspondent pas à ses actions dans ce dossier. En effet, il n'avait pas prévu cette crise, et il n'a rien fait pour l'empêcher. L'automne dernier, quand il a réduit la TPS, ses projections économiques étaient encourageantes. Le gouvernement était optimiste. Il avait tort.
[Français]
Ce sont les travailleurs canadiens qui subissent les conséquences de l'inaction de ce gouvernement. Depuis l'arrivée au pouvoir de ce gouvernement, nous avons vu des pans importants de notre secteur industriel, comme les secteurs manufacturier et forestier, perdre de façon graduelle mais constante des emplois bien rémunérés.
Quelle a été la réponse de ce gouvernement face aux difficultés vécues par notre secteur industriel? Un mélange d'indifférence et d'idéologie. Et surtout, aucune stratégie pour renforcer le développement économique des différentes régions de notre pays.
[Traduction]
Un exemple parfait du comportement du gouvernement à cet égard est son refus d'investir dans le secteur de l'automobile parce qu'il ne voulait pas choisir des gagnants et des perdants. C'était sa position jusqu'à la veille des élections. C'est à ce moment qu'il a changé d'avis. Maintenant, le fait de nouveau volte-face. Il affirme que des citoyens lui ont dit de ne pas investir dans le secteur de l'automobile. Tandis que le gouvernement continue de tergiverser, notre économie continue de souffrir et les travailleurs canadiens perdent leurs emplois.
Actuellement, avec aucune proposition claire, le gouvernement n'est pas en mesure de déterminer ce qu'il fera pour que les Canadiens aient confiance dans leurs emplois. Il est évident que le gouvernement a plus de travail à faire pour protéger les économies et les pensions des Canadiens. Cependant, je suis heureux que le se soit montré disposé à travailler avec le G20.
Quand cette organisation a été proposée par l'ancien gouvernement libéral à l'instigation, en fait, de Paul Martin, le actuel l'a décrite comme la stratégie d'une nation faible. Il avait tort, et il commettrait une autre erreur s'il ne profitait pas pleinement du G20, qui est une bonne idée canadienne et une belle réussite pour notre pays.
[Français]
Je note aussi avec satisfaction que le premier ministre ne croit plus maintenant, comme il le croyait lors de la campagne électorale, que le plan économique libéral pour les 30 premiers jours est un signe de panique.
En effet, de ce côté-ci de la Chambre, nous sommes heureux que le gouvernement ait adopté notre proposition d'accélérer les dépenses en infrastructure déjà inscrites au budget; de rencontrer les économistes du secteur privé; de présenter rapidement un énoncé économique; et, finalement, après deux années de retard, de rencontrer les premiers ministres des provinces et des territoires afin de coordonner les stratégies économiques de notre fédération.
[Traduction]
Malheureusement, le est arrivé à cette rencontre des premiers ministres en n'ayant rien d'autre à présenter qu'un nouveau plafond pour les paiements de péréquation dans une tentative désespérée de contrôler son budget qui bat de l'aile. En renonçant à sa formule de péréquation, non viable, il renonce à la pièce maîtresse de son budget de 2007, un budget qui passera à l'histoire comme l'une des plus grandes occasions ratées du Canada.
J'espère que lorsque le examine l'état actuel de l'économie, il fait preuve de davantage de sensibilité et de vision et qu'il voit plus que de simples occasions d'achat, surtout qu'en observant l'indice TSX, on s'aperçoit que quiconque a suivi son conseil du 7 octobre dernier a maintenant perdu environ 10 p. 100 de ses avoirs.
[Français]
La crise du crédit affecte certains des plus grands employeurs au pays. Cette crise survient au pire moment, alors que la dégringolade des bourses vient de réduire considérablement la valeur des fonds de retraite d'un grand nombre de compagnies. Heureusement, grâce à la bonne gestion des gouvernements libéraux précédents, notre régime public de pensions repose sur des assises financières solides. Heureusement que le Canada n'a pas écouté l'actuel premier ministre lorsqu'il recommandait, en tant que conseiller économique du Parti réformiste, la fin du Régime de pensions du Canada.
Il est vrai que le gouvernement conservateur a hérité du gouvernement libéral un régime de pensions, un régime bancaire, une santé économique et financière sans précédent dans l'histoire du Canada. Cela a pris trois ans de gouvernement conservateur pour dilapider cet héritage. Ce discours du Trône, comme les deux précédents, attribue faussement au gouvernement conservateur le mérite des réalisations libérales.
Si au moins le gouvernement nous proposait des solutions nouvelles aux difficultés d'aujourd'hui! Ce gouvernement doit aller au-delà des généralités qu'il ne cesse de répéter, et il doit nous expliquer précisément comment il entend offrir aux entreprises la flexibilité dont elles ont besoin pour demeurer profitables tout en garantissant aux travailleurs canadiens les pensions auxquelles ils ont droit.
[Traduction]
Le fait est qu'en moins de trois ans le gouvernement a réduit à néant l'excédent de 13 milliards de dollars dont il avait hérité du gouvernement libéral précédent. Le gouvernement parle maintenant de déficit. Ce déficit ne serait pas le résultat de la crise économique mondiale. Le gouvernement libéral a obtenu un excédent pendant la crise financière asiatique, après les attentats du 11 septembre et pendant l'épidémie de SRAS. Ce déficit serait la responsabilité du gouvernement conservateur, du , du .
[Français]
Qui est responsable de ce déficit? Ce gouvernement conservateur, ce ministre des Finances, ce premier ministre.
[Traduction]
C'est le gouvernement conservateur qui a décidé de ne pas réduire les impôts d'une façon qui permettrait de stimuler l'économie et d'accroître la productivité. C'est le gouvernement conservateur qui est devenu le gouvernement le plus dépensier de l'histoire du Canada. Ce gouvernement a obtenu ce titre en 2007 et en 2008. D'ici le prochain exercice, il devrait ainsi avoir accru ses dépenses de 25 p. 100 par rapport à 2005-2006. C'est plus de 40 milliards de dollars de nouvelles dépenses par année. Ce gouvernement se veut peut-être conservateur, mais certainement pas sur le plan financier.
[Français]
Ce gouvernement, très conservateur sur le plan idéologique, n'est certainement pas conservateur dans sa gestion des finances publiques.
[Traduction]
Le gouvernement a été imprudent au point d'éliminer la réserve pour éventualités qui servait de tampon et qui devait aider le Canada à ne pas faire de déficit lorsqu'il traverserait une période économique difficile.
Le a répété durant la campagne électorale qu'il prévoyait un ralentissement économique. S'il prévoyait ce ralentissement, pourquoi a-t-il dépensé les excédents? Qui plus est, s'il prévoyait ce ralentissement, pourquoi a-t-il vidé la réserve pour éventualités?
Le gouvernement a décidé de ne pas avoir de coussin financier, de ne pas garder de marge de manoeuvre, de sorte que durant une période de ralentissement économique le gouvernement du Canada ne pourrait faire autrement que de dépenser au-delà de ses revenus et d'enregistrer un déficit.
Le mois dernier, le a déclaré qu'il n'enregistrerait jamais de déficit et qu'il était ridicule de parler de déficit. C'est maintenant le gouvernement qui a l'air ridicule.
Durant la campagne électorale, le gouvernement a induit les Canadiens en erreur quant à la possibilité d'un déficit. Maintenant, avec le discours du Trône, le gouvernement tente d'induire les Canadiens en erreur en ce qui concerne les causes de ce déficit. Le gouvernement est responsable. C'est son bilan.
[Français]
L'opposition officielle peut compter sur un caucus solide qui ne cessera d'interroger le gouvernement sur ses choix et sur son bilan.
Nous allons tout faire pour protéger les emplois, les pensions et les épargnes des Canadiens. Nous allons tout faire pour que la discipline budgétaire soit de nouveau un principe fondamental.
Voilà ce que nous demandent les Canadiens en ces temps économiques difficiles. Et c'est ce que l'opposition officielle compte offrir.
[Traduction]
L'opposition officielle n'a pas l'intention de profiter de l'occasion pour renverser le gouvernement. Toutefois, nous voulons conseiller le gouvernement et vérifier ses assurances de bonne volonté. À cette fin, en reprenant certains des propos que le premier ministre a prononcés le 6 octobre 2004 alors qu'il était chef de l'opposition face à un gouvernement minoritaire, je propose:
Que la motion soit modifiée par adjonction de ce qui suit:
et nous pressons les conseillers de Votre Excellence
de respecter les résultats de l’élection dans laquelle plus de 60 p. 100 des électeurs ont voté pour un député de l’opposition;
de garder en mémoire le fait que la population s’exprime tout autant par l’intermédiaire de l’opposition que par l’intermédiaire du gouvernement;
de reconnaître que les Canadiens s’attendent à juste titre que la Chambre des communes qu’ils viennent d’élire fonctionne de manière moins partisane et plus constructive dans un esprit de collaboration et que le gouvernement doit, le premier, donner l’exemple et se montrer plus ouvert qu’il ne l’a fait jusqu’à maintenant;
dans cet esprit, étant donné le caractère crucial de la prochaine mise à jour économique et financière, il devrait offrir aux représentants des partis d’opposition, au moins trois heures à l’avance, une explication détaillée de la mise à jour donnée par des hauts fonctionnaires compétents, de manière à ce que tous les députés puissent débattre des graves difficultés économiques qui affectent les Canadiens et Canadiennes en toute connaissance de cause.
:
Monsieur le Président, je vous remercie de me permettre de répondre au discours du Trône prononcé hier par Son Excellence la Gouverneure générale.
[Traduction]
J’aimerais vous féliciter de nouveau, monsieur le Président, d’avoir été réélu à titre de Président de la Chambre des communes et, par la même occasion, féliciter tous les députés ici présents.
Je désire également remercier tout particulièrement la population de Calgary de m’avoir élu à la Chambre des communes pour une cinquième fois. En fait, j’ai été élu dans la circonscription de Calgary-Sud-Ouest à quatre reprises en à peine plus de six ans. Calgary est de bien des façons une communauté remarquable. Pourrais-je dire qu’il y a peu de communautés où un jeune homme sans racines ni connexions aurait eu les possibilités qui m’ont été offertes. J’en suis profondément reconnaissant. En particulier, je remercie la population de Calgary-Sud-Ouest pour l’énorme latitude qu’elle me donne de voyager partout dans ce pays, et à l’étranger, tout en restant son représentant local.
Bien entendu, nous sommes tous ici en raison de l’élection du 14 octobre. Près de 15 millions de Canadiens ont voté aux 40es élections générales. Ce faisant, ils exerçaient leur devoir civique, exprimant leurs espoirs pour le Canada et apposant leur marque sur notre histoire et notre destinée communes.
Je suis honoré que les Canadiens aient choisi de donner à notre gouvernement un nouveau mandat, plus fort. Il est souvent difficile pour les gouvernements en place de recevoir un mandat renforcé, mais il est rare de recevoir un mandat plus fort dans une période de difficultés économiques. Pourtant, c’est exactement ce qui s’est passé aux dernières élections.
Notre gouvernement conservateur, bien qu’il soit toujours minoritaire, a aujourd’hui l’un des mandats les plus vastes et les plus équilibrés de tous les gouvernements élus au pays depuis une génération. L’époque où les gouvernements balayaient d’immenses régions du pays tout en étant pratiquement ignorés dans d’autres est révolue. Cela se reflète par l’ampleur et la profondeur des talents de notre nouveau caucus et de notre nouveau Cabinet.
[Français]
Permettez-moi une référence au hockey. Le coeur de notre équipe est composé de vétérans et il a été renforcé par l'ajout de nombreuses recrues impressionnantes. On a maintenant un équilibre avec des ministres venant de 10 des 13 provinces et territoires. De plus, on a l'une des plus fortes proportions de femmes ministres de l'histoire du Canada.
[Traduction]
La vaste représentation de notre gouvernement repose aussi sur une augmentation marquée du soutien des nouveaux Canadiens, qui font partie de la grande diversité des communautés culturelles de notre pays. Et le gouvernement va continuer à bâtir un pays pacifiste, prospère et pluraliste, où tout le monde a droit aux mêmes possibilités de réussite. Où des familles saines s’épanouissent dans des communautés sécuritaires. Où la récompense de l’initiative individuelle est équilibrée par un engagement collectif à aider les gens dans le besoin. Et où les différentes confessions, langues et traditions contribuent toutes à notre riche patrimoine culturel.
Tout comme les Canadiens sont des gens avec des passés différents, parfois antagonistes, qui ont pourtant réussi à créer l’une des sociétés les plus harmonieuses de la planète, nous devrions, en tant qu’élus qui les représentent, être déterminés à mettre de côté des considérations clairement partisanes et tenter, dans la mesure du possible, de travailler ensemble pour le bien du Canada. Non seulement cela aidera à renforcer la Chambre, mais cela nous permettra de relever les immenses défis auxquels le Canada est confronté dans le cadre de l’économie mondiale -- des défis qui ne cessent de s’intensifier depuis notre élection, il y a cinq semaines seulement.
En fait, s’il y a un bon côté à la crise économique mondiale, c’est la volonté des gouvernements de s’unir afin de trouver des solutions communes. Je l’ai constaté lors de mes rencontres avec nos dirigeants provinciaux. Et le monde en a été témoin au sommet sans précédent du G20 tenu à Washington le week-end dernier.
[Français]
Si on peut trouver un certain consensus parmi les divers gouvernements de la planète, dont nombre vivent des conflits insolubles depuis longtemps, il est clair qu'on peut travailler de façon plus productive et coopérative ici au sein d'un seul et même Parlement.
[Traduction]
Le gouvernement du Canada est très satisfait des positions prises au sommet du G20. Il y a un accord commun sur les mesures macroéconomiques requises pour répondre au ralentissement de l’économie mondiale. Il y a un plan d’action pour une meilleure réglementation nationale des institutions et des marchés financiers, avec des évaluations internationales transparentes des secteurs financiers des divers pays. Et il y a un soutien pour des politiques économiques libres et ouvertes, avec un rejet explicite de tout recours au protectionnisme.
Il n’est pas surprenant que ces prises de position soient si proches de celles du Canada. D’abord, elles reflètent les valeurs économiques du Canada — un commerce ouvert et des marchés libres, dirigés par une politique prudente et une réglementation sensée. Nous évitons les extrêmes que sont, d’un côté, une économie protectionniste et, de l’autre, des marchés incontrôlés, peu importe leur attrait, qui nuisent invariablement aux entreprises, aux consommateurs et aux travailleurs.
Deuxièmement, elles reflètent la position du Canada dans le monde actuel, en particulier notre force relative parmi les économies industrialisées.
Permettez-moi de parler de certains de ces points forts. Nous avons — et je cite ici l’autorité qu’est le Forum économique mondial — le système bancaire le plus solide du monde. Et nous sommes, grâce à la prudente gestion financière exercée ces dernières années, dans la position financière la plus saine de tous les principaux pays industrialisés.
[Français]
En moins de trois ans, notre gouvernement a versé 37 milliards de dollars pour réduire la dette nationale. C'est pourquoi on a le ratio dette/PIB le plus bas du G7, ce qui signifie qu'on a une plus grande flexibilité financière que la plupart des autres pays.
[Traduction]
Nous avons offert un allégement fiscal général — taxe de vente, impôt des particuliers et des sociétés — et des réductions fiscales additionnelles sont prévues dans notre cadre financier. De plus, nos régimes de pensions publics sont solides sur le plan actuariel et notre gouvernement a augmenté les avantages sociaux afin de soutenir la sécurité financière des familles canadiennes, notamment avec la Prestation universelle pour la garde d’enfants, l’augmentation des transferts pour les programmes provinciaux en matière de santé et d’éducation postsecondaire et l’amélioration du Supplément de revenu garanti.
[Français]
Ces mesures aident les Canadiens et les Canadiennes à vivre davantage selon leurs moyens, et non pas au-dessus de leurs moyens comme c'est le cas dans de nombreux autres pays.
[Traduction]
Néanmoins, comme je l’ai dit, le Canada n’est que dans une position de force relative au sein de l’économie mondiale. Et l’économie mondiale entre dans une période qui, selon des leaders mondiaux, est aussi grave que tout ce que nous avons connu depuis plusieurs décennies. Nous sommes touchés, et nous le serons encore plus, surtout parce que notre voisin le plus proche et notre principal partenaire commercial est l’épicentre de ce séisme financier et du ralentissement mondial.
[Français]
L'effondrement du marché des hypothèques aux États-Unis, qu'on a appelé la « crise des subprime », a transmis une onde de choc dans le reste du monde. Cela a paralysé les marchés internationaux de crédit, entraîné des faillites bancaires à New York et à Londres, et des crises financières dans des pays comme l'Islande et la Hongrie. Cela a aussi provoqué des fluctuations extrêmes sur les marchés boursiers et des produits. Et cela a fait chuter les dépenses à la consommation dans les pays les plus durement touchés, dont les États-Unis.
[Traduction]
En conséquence, nos investissements souffrent. La valeur de nos propriétés baisse. Et certains de nos marchés d’exportation sont déjà réduits. Depuis la naissance de cette crise, il y a plus d’un an, nous avons pris des mesures décisives pour en minimiser les effets. Nos mesures de relance financière, sous la forme de réductions à long terme des taxes à la consommation et du fardeau fiscal des particuliers et des sociétés, stimulent les dépenses intérieures et rendent notre pays plus attrayant pour les investisseurs. Notre mesure législative qui renforce la capacité de la Banque du Canada de fournir des liquidités à nos marchés nationaux du crédit est essentielle. Et pour éviter une implosion du marché immobilier similaire à celle qui a frappé les États-Unis, nous avons limité la durée des prêts hypothécaires et fixé des montants minimaux pour les acomptes en capital.
[Français]
Grâce à ces actions, le Canada a pu éviter certaines des mesures plus risquées et plus coûteuses que d'autres gouvernements ont été obligés de prendre lorsque la crise mondiale s'est aggravée cet automne.
Par exemple, on n'a pas eu à injecter des milliards de dollars en investissements ou en subventions dans des institutions financières chancelantes. Au lieu de cela, le Canada a maintenu une stabilité par des interventions commerciales soigneusement ciblées visant à protéger la force inhérente de notre secteur bancaire et à l'aider à maintenir des liquidités et à offrir du crédit.
[Traduction]
Notre engagement à acheter des hypothèques garanties par l’intermédiaire de la Société canadienne d’hypothèques et de logement assure que nos institutions financières continuent à prêter aux particuliers et aux entreprises. Et notre nouvelle Facilité canadienne d’assurance aux prêteurs offre l’assurance requise pour maintenir les prêts interbancaires. Ces mesures ont beaucoup aidé le secteur financier, tout comme les mesures sur les politiques monétaires prises par la Banque du Canada, souvent en coordination avec d’autres pays.
D’un autre côté, certaines de ces mesures sont sans précédent. En fait, nous n’aurions probablement pas envisagé certaines d’entre elles il y a quelque temps seulement.
[Français]
Ce qui a été bien clair au Sommet du G20, c'est que d'autres mesures, parfois sans précédent, pourraient être nécessaires.
[Traduction]
Il devient apparent que des mesures financières et monétaires à elles seules risquent de ne pas suffire pour affronter la crise actuelle. Déjà, partout dans le monde, les gouvernements réagissent en prenant d’importantes mesures budgétaires, et ça ne fait que commencer. La Chine a annoncé un demi-billion de dollars pour soutenir la demande intérieure. Le Royaume-Uni et les États-Unis, bien qu’ils accusent déjà d’importants déficits, prennent d’autres mesures de relance financière.
En bref, les divers gouvernements du monde ont décidé de prendre toutes les mesures financières, monétaires et budgétaires requises pour affronter la crise. Et permettez-moi d’être clair, c’est aussi la position du gouvernement du Canada.
Nous allons prendre toutes les mesures financières à court terme nécessaires pour faire partie d’une solution économique mondiale à un problème économique mondial. Et nous allons le faire tout en assurant que les forces fondamentales et les avantages concurrentiels de notre pays seront toujours là quand la crise s’atténuera.
À cette fin, il est particulièrement important que nous renoncions aux déficits structurels qui ont gravement nui au Canada de la moitié à la fin du XXe siècle. Vingt-sept années consécutives de déficits fédéraux ont amené notre pays au bord de l’insolvabilité nationale. Heureusement, un consensus bipartite a été établi ici dans les années 1990 — soutenu par presque tous nos gouvernements provinciaux — selon lequel il fallait éliminer les déficits structurels. Ce solide cadre financier nous a permis d’agir dès le début de la crise et d’avoir jusqu’à présent une économie plus forte que les autres pays industrialisés.
[Français]
Au même moment, je crois que nous savons tous que d'équilibrer le budget en augmentant le fardeau fiscal, en réduisant des services essentiels du gouvernement ou en refusant des interventions nécessaires au beau milieu d'une crise économique mondiale ferait plus de mal que de bien. Au cours des prochains mois, on doit agir tout en assurant que le Canada ne retombe pas dans des déficits continus et structurels.
[Traduction]
Au même moment, je crois que nous savons tous qu’équilibrer le budget en augmentant le fardeau fiscal, en réduisant des services essentiels du gouvernement, ou en refusant des interventions nécessaires au beau milieu d’une crise économique mondiale ferait plus de mal que de bien. Au cours des prochains mois, nous devrons agir tout en s'assurant clairement que le Canada ne retombera pas dans des déficits structurels.
Le fera une évaluation plus approfondie dans son énoncé financier et économique la semaine prochaine, pendant ce débat sur le discours du Trône, mais je vais mentionner les principaux éléments.
Nous allons procéder à un examen stratégique complet de toutes les dépenses ministérielles prévues au cours des quatre prochaines années. En fait, le a entrepris ce processus il y a un an et demi. Toutes les subventions, contributions et dépenses en capital seront passées à la loupe dans le but de rationaliser les opérations, de rendre la prestation des services plus efficiente et d’économiser l’argent des contribuables.
Nous examinerons attentivement toutes les subventions, contributions et dépenses en capital en vue de rationaliser les activités gouvernementales, de rendre la prestation des services plus efficace et d'épargner l'argent des contribuables.
Tous les ministères et organismes devront produire des états financiers trimestriels détaillés, accessibles aux parlementaires et au grand public, pour que les dépenses fassent l’objet d’un examen régulier et continu.
L’ensemble des sociétés d’État et des biens seront aussi sujets à un examen stratégique afin qu'on s’assure qu’ils offrent toujours des services essentiels aux Canadiens et aux Canadiennes.
Et le coût de la rémunération de la fonction publique sera contrôlé.
[Français]
Respectons notre engagement envers l'équilibre fiscal. Le Transfert canadien en matière de santé et de programmes sociaux va continuer de croître comme prévu, de façon durable et raisonnable. Les paiements de péréquation vont augmenter aussi de façon durable en fonction de la croissance globale de notre économie.
[Traduction]
Outre les mesures budgétaires que nous prendrons sous forme d'épargne à long terme et d'incitatifs fiscaux à court terme, notre gouvernement tient à prendre des mesures qui stimuleront les investissements, aideront les travailleurs et les entreprises à s'adapter aux marchés qui évoluent rapidement, tant chez nous qu'à l'étranger, et créeront de nouvelles et meilleures possibilités d'emploi pour les Canadiens. Certaines de ces mesures étaient exposées dans notre programme électoral, et nous les réaliserons au cours de notre mandat.
Pour encourager l'investissement dans nos secteurs de l'extraction de l'uranium et du transport aérien, nous allons augmenter le seuil d'examen des investissements étrangers. Nous allons négocier avec nos partenaires commerciaux des dispositions de réciprocité pour les entreprises canadiennes, en veillant à conserver le droit de bloquer un investissement étranger s'il représente une menace à notre sécurité nationale.
[Français]
Pour stimuler les investissements et l'emploi dans les secteurs de l'automobile et de l'aérospatiale, notre gouvernement va augmenter le financement du Fonds d'innovation pour le secteur de l'automobile et de l'Initiative stratégique pour l'aérospatiale et la défense.
[Traduction]
Nous surveillons de très près les développements dans le secteur de l’automobile, ici et au sud de la frontière. Le Canada n’interviendra que si c’est dans l’intérêt général de l’économie canadienne et uniquement en tenant compte des intérêts des contribuables canadiens.
Pour assurer que le secteur manufacturier continue à œuvrer au sein d’une économie mondiale concurrentielle, nous offrons une déduction pour amortissement accéléré pour les investissements dans l’achat de machinerie et l’équipement. De plus, nous allons réduire les tarifs sur la machinerie et l’équipement importés.
Nous allons aussi continuer à soutenir et à encourager la recherche, le développement et la commercialisation de nouveaux produits et de nouvelles technologies par le secteur privé, avec notre Stratégie nationale des sciences et de la technologie. Par exemple, nous allons faire des investissements additionnels dans l’Institute for Quantum Computing, à Waterloo, un leader mondial émergent dans les domaines de l’informatique, de l’ingénierie, des mathématiques et de la physique.
[Français]
De plus, tout en investissant dans les industries et les emplois de demain, notre gouvernement soutient les industries traditionnelles qui forment depuis longtemps les solides fondations de l'économie canadienne. Dans certains secteurs et certaines régions, ces industries traversent une tempête formée à la fois par une fluctuation monétaire, une baisse de la demande et une concurrence étrangère accrue. Les communautés qui dépendent d'une industrie unique sont particulièrement touchées et notre gouvernement offre un financement qui soutient la diversification économique locale, le recyclage professionnel et l'aide aux travailleurs âgés.
[Traduction]
Mais nous pouvons faire plus pour soutenir nos industries traditionnelles.
Pour le secteur minier, nous allons prolonger le crédit d'impôt pour l’exploration minière.
Pour l’industrie forestière, nous allons intensifier le soutien aux activités de marketing internationales et offrir des incitatifs à la production d’énergie à partir de la biomasse.
Et pour l’agriculture, nous allons investir dans la capacité d’abattage, partout au pays, maintenir le soutien à la gestion de l’offre et continuer à défendre la liberté de commercialisation des producteurs céréaliers de l’Ouest.
Au sein de notre économie mondiale, aucun pays n’est tout à fait à l’abri des ralentissements internationaux.
[Français]
En de telles périodes, les gouvernements ont le devoir d'aider les familles et les communautés à combler l'écart entre le ralentissement et la reprise économique.
[Traduction]
Nous avons aussi le devoir d’assurer qu’en cas de ralentissement, le Canada est le dernier à en ressentir les effets, le moins touché et le premier à s’en sortir. Notre gouvernement a déjà pris de nombreuses mesures pour atteindre les deux premiers objectifs. Pour atteindre le troisième, nous investissons dans l’infrastructure nationale et le développement économique afin de nous diriger vers une reprise.
[Français]
Notre plan Chantiers Canada est l'effort de renouvellement des infrastructures le plus ambitieux depuis 50 ans. Notre plan vise à construire des routes, des ponts, des ports, des postes frontaliers, des installations de traitement des eaux, des aéroports et plus encore, dans des communautés grandes et petites, partout au pays. Les gouvernements fédéral et provinciaux vont chercher à accélérer ces investissements au cours de l'année à venir.
On veut aussi terminer le réseau Internet à large bande au Canada pour que les Canadiens et les Canadiennes des communautés rurales aient le même accès au cyber-espace.
[Traduction]
De plus, pour donner des possibilités égales à tous les Canadiens, notre gouvernement va rétablir le financement des trois principales agences de développement régional du Canada, qui a été réduit par nos prédécesseurs.
Nous allons aussi offrir un financement fédéral au développement régional des communautés à fort taux de chômage dans le Sud-Est de l’Ontario, pour la toute première fois. Et nous allons créer un nouvel organisme dédié au développement économique du Grand Nord, notre magnifique frontière arctique qui renferme un potentiel incroyable pour notre prospérité future.
Pour être au premier plan de la reprise, le Canada a besoin d’un secteur des petites entreprises sain et d’une main-d’œuvre qualifiée. Notre gouvernement va libérer l’énergie et la créativité entrepreneuriales de notre pays en augmentant le seuil d’imposition des petites entreprises et en indexant l’exonération cumulative des gains en capital à l’inflation.
Avec la reprise des travaux parlementaires, nous allons poursuivre l’initiative de réduction de la paperasserie fédérale pour les petites et moyennes entreprises, et nous allons créer un fonds de capital de risque qui aidera les entrepreneurs à mettre rapidement de nouveaux produits sur le marché.
[Français]
De plus, on va aider les jeunes entrepreneurs qui ont des familles en augmentant l'accès aux prestations de congé de maternité et parental dans le cadre du régime d'assurance-emploi.
[Traduction]
Il existe déjà une pénurie de gens de métier qualifiés dans certains secteurs et certaines régions, et notre gouvernement prend des mesures pour assurer que le Canada a les travailleurs dont il a besoin pour occuper les emplois d’aujourd'hui et de demain. Nous offrons des déductions et des crédits d'impôt aux apprentis et à ceux qui les engagent, et nous allons offrir une prime en espèces aux apprentis qui terminent leur programme de formation.
[Français]
On s'affaire aussi à traiter les nombreux dossiers en suspens dans notre système d'immigration, en traitant en priorité les demandeurs qui possèdent les compétences dont notre économie a besoin dans l'immédiat et en collaborant avec les provinces pour assurer que les titres de compétence des immigrants qualifiés sont reconnus partout au Canada.
[Traduction]
Nous devons agir sur d’autres fronts avec les provinces et les territoires. Notre gouvernement va diriger un effort national visant à conclure un accord solide sur l’union économique interne d’ici 2010 afin de réduire les obstacles au commerce interprovincial, d’améliorer la mobilité de la main-d’œuvre et d’augmenter les investissements.
Nous allons aussi faire des pressions pour la mise en place d’un organisme de réglementation des valeurs mobilières commun, comme le demandent de nombreux intervenants du monde des affaires. Le rapport Hockin sera publié en janvier, et nous sommes ravis que pratiquement toutes les provinces soient prêtes à en étudier les propositions.
Les mêmes principes — des marchés ouverts et bien réglementés — guideront nos efforts visant à accroître les relations commerciales internationales du Canada. Nous sommes particulièrement impatients de travailler avec la nouvelle administration à Washington afin de renforcer les profonds liens d’amitié et de coopération avec notre voisin et principal partenaire commercial.
Nous allons collaborer étroitement pour assurer notre protection mutuelle, tout en cherchant à limiter tout obstacle au commerce et aux déplacements imposé au nom de la sécurité nationale des États-Unis. Nous allons également insister sur le fait que l’accès garanti de l’énergie canadienne aux marchés américains est essentiel à la sécurité des Américains.
Et nous avons une véritable possibilité de travailler avec la nouvelle administration américaine sur une stratégie nord-américaine économiquement équilibrée visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Mais nous n’allons pas mettre tous nos œufs dans le même panier.
[Français]
Notre gouvernement va presser le Parlement de ratifier sans tarder les accords de libre-échange conclus avec l'Association européenne de libre-échange, le Pérou, la Colombie et la Jordanie. On va aussi chercher à conclure de nouveaux accords sur le commerce et l'investissement en Asie, en Amérique et en Europe, et on va continuer à élargir notre réseau de bureaux commerciaux dans des pays comme la Chine, la Mongolie, le Mexique, le Brésil et l'Inde, des pays en développement dont les économies continuent à afficher une saine croissance.
[Traduction]
Dans toute l’histoire du Canada, notre croissance et notre prospérité économiques ont souvent été disproportionnellement axées sur une poignée de produits. À diverses époques, le poisson, la fourrure, le bois et le blé ont été les principales sources de notre richesse nationale. Aujourd'hui, et dans un avenir prévisible, l’énergie est un moteur majeur de notre économie.
[Français]
Dans le monde, nous sommes les premiers en production hydroélectrique, les premiers en production d'uranium, les troisièmes en production de gaz naturel et les cinquièmes en production énergétique globale avec la deuxième plus grosse réserve pétrolière du monde.
[Traduction]
Nous avons la chance d’exploiter les énormes réserves énergétiques de l’Arctique, et de construire les pipelines qui les livreront sur les marchés, sur tout le continent. Et nous avons les matières premières et le potentiel pour nous joindre à la renaissance mondiale de la production d’énergie nucléaire propre et sécuritaire.
[Français]
On va aussi augmenter la production d'énergies propres, notamment en s'assurant qu'on produit 90 p. 100 de notre électricité avec des sources non émettrices d'ici 2020. On va investir des milliards de dollars dans des sources d'énergies renouvelables, ce qui comprend les biocarburants et l'énergie éolienne, solaire, géothermique et marémotrice.
[Traduction]
Et nous allons insister pour que le bitume brut soit transformé ici au Canada avant d’être envoyé vers des pays où les normes sur les émissions sont moins sévères que les nôtres.
Jusqu’ici, ma réponse au discours du Trône a été axée sur notre plan visant à protéger le Canada et les Canadiens contre les bouleversements de l’économie mondiale.
[Français]
Mais notre gouvernement comprend que les Canadiens et les Canadiennes veulent qu'il agisse sur de nombreux autres fronts. C'est ce qu'on va faire au cours de notre prochain mandat.
[Traduction]
Tout comme nous protégeons la sécurité économique du Canada, nous prenons des mesures pour protéger la santé et la sécurité des citoyens canadiens. Cela comprend des mesures sur la sécurité des aliments et des produits, les soins de santé, la sécurité dans les rues et les communautés, et la protection de notre souveraineté et de notre sécurité nationale. Les Canadiens veulent avoir l’assurance que les aliments, les médicaments et les produits de consommation qu’ils achètent sont sans danger pour leur famille.
[Français]
Notre gouvernement va de nouveau présenter des mesures sur la sécurité des produits de consommation, prévoyant plus de dispositions sur l'inspection, la mise à l'essai et le rappel des aliments, des médicaments, des jouets et d'autres produits.
[Traduction]
Nous allons aussi commander une enquête impartiale par une tierce partie sur la crise de listériose qui a frappé en août dernier. Et nous allons exécuter le Plan d’action sur la sécurité des produits alimentaires, qui donnera à l’Agence canadienne d’inspection des aliments le personnel et les ressources nécessaires pour améliorer les systèmes de sécurité.
[Français]
De plus, notre gouvernement va prendre d'autres mesures pour améliorer le système de santé, notamment des initiatives qui vont aider à augmenter le recrutement et la rétention de médecins et de personnel infirmier. On va lancer des stratégies nationales, dans les domaines de compétence fédérale, sur les maladies pulmonaires et neurologiques.
[Traduction]
Les crimes graves et violents sont une menace et une préoccupation croissante pour les familles et les communautés canadiennes. Notre gouvernement a déjà apporté de nombreux changements pour réformer le système de justice pénale, rétablir la primauté des droits des honnêtes citoyens et rendre nos rues et nos communautés plus sûres. Mais il faut faire plus pour lutter contre les armes à feu, les gangs et les drogues, qui sont les principales sources de la criminalité violente.
Notre gouvernement va mettre un terme à la détention à domicile des personnes reconnues coupables de crimes graves comme le vol qualifié, les incendies criminels, la conduite avec facultés affaiblies causant la mort et l’enlèvement de personnes. Et nous allons présenter un projet de loi ciblant les crimes violents commis par des gangs criminels. Nous allons aussi tenir notre engagement à réformer le système de justice pénale pour les jeunes.
[Français]
Les jeunes qui risquent de s'écarter du droit chemin méritent notre compassion et notre appui. Notre gouvernement va augmenter le financement visant à aider les jeunes à risque à ne pas sombrer dans la criminalité.
[Traduction]
Mais les Canadiens et les Canadiennes doivent être protégés contre toute personne qui commet des crimes violents et répétés, peu importe son âge, et nous allons réformer la législation sur les jeunes contrevenants afin d’atteindre cet objectif.
Nous allons aussi respecter notre engagement à abolir le registre des armes à feu, qui est non seulement un gaspillage, mais qui cible les honnêtes citoyens, en particulier les Canadiens des régions rurales, au lieu de s’attaquer aux crimes commis avec des armes à feu.
Le plus grand devoir du gouvernement fédéral est de protéger notre souveraineté et notre sécurité nationale. Depuis des générations, les Forces canadiennes remplissent fièrement et honorablement ce devoir, ici et à l’étranger. Notre gouvernement va continuer à appliquer la stratégie de défense « Le Canada d’abord », notre plan à long terme visant à assurer que nos courageux hommes et femmes en uniforme ont les ressources dont ils ont besoin pour protéger notre sécurité au pays et défendre nos valeurs à l’étranger.
Comme c’est le cas depuis 2001, la mission dirigée par l’OTAN et sanctionnée par l’ONU visant à stabiliser et à rebâtir l’Afghanistan sera notre principal déploiement à l'étranger. Nous faisons une contribution considérable, à un coût considérable, à la mission en Afghanistan. Et nous allons continuer à le faire jusqu’en 2011, comme l’a décidé le Parlement plus tôt cette année, mais en réorientant notre engagement vers la reconstruction et le développement en prévision de la fin de notre mission en 2011.
[Français]
Le Canada va aussi continuer de promouvoir la liberté, la démocratie, les droits de la personne et la primauté du droit partout dans le monde. À cette fin, notre gouvernement va créer un organisme indépendant chargé de promouvoir la gouvernance démocratique internationale. De plus, on va aller de l'avant avec l'augmentation de l'aide étrangère, notamment par notre engagement à doubler l'aide à l'Afrique cette année.
[Traduction]
Le gouvernement est aussi déterminé à assurer notre souveraineté dans l’Arctique canadien. Nous allons continuer à affirmer les compétences du Canada dans les terres et les eaux de l’archipel canadien de l’Arctique, dans le cadre de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer. Nous allons également élargir nos pouvoirs dans la région en vertu de la Loi sur la prévention de la pollution des eaux arctiques et exiger que les navires étrangers qui entrent dans les eaux territoriales canadiennes s’identifient.
De plus, nous allons nous procurer un nouveau brise-glace de classe polaire nommé en l’honneur du très regretté premier ministre John George Diefenbaker.
D’après la même logique selon laquelle nous devons contrôler et protéger nos eaux, le gouvernement va prendre des mesures pour protéger nos précieuses étendues d’eau douce intérieures. Nous allons donc présenter un projet de loi visant à interdire les exportations ou les transferts massifs à partir des bassins d’eau douce du Canada.
[Français]
Les Canadiens et les Canadiennes sont choyés de vivre dans une démocratie bien établie qui a fait ses preuves. Cependant, comme je l'ai dit tout au début de mon allocution aujourd'hui, les parlementaires doivent collaborer pour assurer l'efficacité de notre processus démocratique.
[Traduction]
Nous devrions moderniser nos institutions et nos règles politiques pour les rendre plus pertinentes et plus crédibles dans le monde d’aujourd’hui. Le gouvernement va une fois de plus donner au Parlement la possibilité d’agir sur la réforme du Sénat en présentant un projet de loi prévoyant un mandat fixe pour les sénateurs et donnant droit de parole aux électeurs quant à leur sélection.
Le gouvernement va aussi veiller à ce que les provinces en expansion comme l’Ontario, la Colombie-Britannique et l’Alberta aient à la Chambre des communes une représentation qui reflète plus équitablement la croissance de leur population.
Tirant profit des initiatives majeures prises lors de notre premier mandat pour écarter les sociétés, les syndicats et les riches donateurs du financement des partis politiques et des candidats, nous allons aussi présenter de nouveau un projet de loi empêchant les candidats à une instance politique fédérale de recevoir d’importants prêts privés non régis par des conditions commerciales.
[Français]
Nous allons réduire les nominations aux sociétés d'État, commissions, agences et conseils fédéraux dans le cadre de la réforme du processus de sélection. Finalement, nous allons continuer à limiter le pouvoir fédéral de dépenser et axer nos efforts sur l'amélioration de nos propres domaines de compétence.
[Traduction]
Le gouvernement a reçu un mandat pour appliquer le programme qu’il proposera au Parlement. Mais notre tâche la plus urgente et la plus pressante sera d’agir de façon pragmatique, prudente et expéditive face à la crise économique mondiale et aux risques qu’elle pose pour notre pays. L’évolution de la crise décidera de notre réponse, et j’invite les députés de tous les partis à participer de façon constructive à l’élaboration de cette réponse. Mais peu importe la situation, j’ai l’assurance que le Canada saura relever ce défi.
[Français]
Pendant toute sa longue histoire, le Canada a souvent été mis à l'épreuve par des bouleversements économiques et politiques dans d'autres parties du monde. Chaque fois, les Canadiens et les Canadiennes ont retroussé leurs manches et ont fait face à ces défis avec confiance.
[Traduction]
Au beau milieu de la crise économique mondiale actuelle, nous regardons vers l’avenir avec une incertitude sans précédent. Mais nous pouvons affirmer que peu de pays sont mieux préparés ou mieux dotés que nous pour y faire face. Quand le reste du monde viendra aux Jeux olympiques à Vancouver et à Whistler dans un peu plus d’un an, tous découvriront un pays remarquable. L’économie canadienne, tout comme la population canadienne, est solide et résistante. Nous sommes choyés par une abondance incomparable de ressources naturelles. Nous avons une main-d’œuvre travailleuse et qualifiée qui peut s’adapter à une économie moderne. Notre pays est fort, compatissant et ouvert.
[Français]
En travaillant ensemble, les Canadiens et les Canadiennes vont surmonter les défis économiques actuels, et notre grand pays compatissant et ouvert va sortir de cette période d'instabilité économique mondiale plus fort que jamais.
[Traduction]
J’ai l’assurance que, si nous nous engageons à travailler tous ensemble au service de notre pays, nous sortirons de cette période difficile plus forts, meilleurs et plus unis que jamais.
[Français]
Protégeons tous ensemble nos familles et notre avenir.
[Traduction]
Que Dieu bénisse notre pays, qui sera capable des plus brillants exploits.
:
Monsieur le Président, j'aimerais tout d'abord féliciter chacun et chacune des députés pour leur victoire lors des dernières élections. Je veux également remercier les électeurs de qui m'ont élu pour une septième fois consécutive.
Nous avons tous connu la joie de la victoire, et maintenant vient le moment d'assumer pleinement nos responsabilités, des responsabilités très importantes. Nous vivons des temps de crise, et les gens comptent sur nous. Il y a des moments dans la vie politique, en particulier dans un Parlement minoritaire, où l'idéologie et le manque d'ouverture deviennent carrément déplacés. Nous vivons un tel moment. Les circonstances exigent que nous concentrions nos efforts sur les besoins de la population.
C'est donc avec ce sentiment d'urgence, mais aussi d'ouverture, que le Bloc québécois a entrepris cette législature. Nous avons annoncé d'avance notre intention d'agir de façon constructive et nous avons fait des propositions en vue du discours du Trône. Nous étions tout à fait disposés, au Bloc québécois, à faire des compromis. Il est possible de le faire sans pour autant renoncer aux principes pour lesquels nous avons été élus lors des dernières élections.
Malheureusement, cet esprit d'ouverture et ce sentiment d'urgence sont absents du discours du Trône fait par les conservateurs, et ce, à la lumière des trois constats suivants: premièrement, le premier ministre est demeuré complètement insensible aux effets de la crise sur la population et sur l'économie; deuxièmement, les conservateurs n'ont tiré aucune leçon du résultat des dernières élections au Québec; et troisièmement, ce discours du Trône est à l'image du dernier congrès du parti gouvernemental, c'est-à-dire axé sur l'idéologie conservatrice. Le Bloc québécois sera donc dans l'obligation de s'opposer à l'adoption de ce discours du Trône.
Comme je le disais, nous vivons des temps de crise très importants. Il y a déjà des centaines de milliers de personnes qui ont perdu leur emploi depuis les derniers mois, en particulier dans les secteurs manufacturier et forestier. Il y a des personnes qui sont très inquiètes. Je pense en particulier aux retraités qui ont vu fondre leurs économies, aux travailleurs de l'industrie forestière qui voient les usines fermer les unes après les autres, aux travailleurs de l'industrie manufacturière qui, eux aussi, voient leurs collègues perdre leur emploi par dizaines de milliers. Nous vivons une crise, et le gouvernement fédéral a un rôle décisif à jouer pour soutenir l'économie et la population, et il en a les moyens.
À une autre époque, ce n'était pas si évident. J'ai été élu pour la première fois en 1990, une année marquée par une importante récession économique. Le taux de chômage a alors grimpé au Québec, atteignant 13 p. 100 en 1993. À cette époque, il y a eu beaucoup de souffrance dans la population. Au début des années 1990, les finances publiques étaient dans un état pitoyable, ce qui réduisait de beaucoup la marge de manoeuvre des gouvernements. En 1993, le gouvernement fédéral a généré un déficit de 39 milliards de dollars, ce qui représentait 31 p. 100 des revenus budgétaires.
La responsabilité principale du gouvernement, alors que nous entrons dans une crise, c'est d'éviter que la population ne souffre indûment de cette situation économique. Le gouvernement doit agir dans la mesure de ses moyens et, cette fois, ses moyens sont grands. Depuis 1998, le gouvernement a engrangé des surplus de plus de 100 milliards de dollars. Ce rétablissement financier et ces énormes surplus ont été acquis au prix de grands sacrifices pour la population. C'est le temps maintenant de mettre ces énormes moyens financiers au service de ceux qui en sont à l'origine, au service de la population.
Je rappelle que le gouvernement dispose d'actifs financiers — je ne parle pas des immeubles fédéraux — qui se chiffrent par dizaines de milliards de dollars. Je rappelle également que le gouvernement est en mesure de réaliser des économies importantes dans ses dépenses bureaucratiques, et ce, sans aucune mise à pied, qu'il peut et doit éliminer les privilèges fiscaux des grandes pétrolières et resserrer les règles qui permettent depuis trop longtemps aux mieux nantis de profiter des paradis fiscaux.
Le gouvernement fédéral a d'énormes moyens financiers à sa disposition et ne pas les utiliser en temps de crise, ce serait une folie. L'État fédéral a un rôle central à jouer pour soutenir l'économie et les gens en temps de crise.
Le gouvernement a les moyens financiers et législatifs pour agir de façon décisive. Malheureusement, cette volonté est absente du discours du Trône. Il y a là un manque de leadership qui fait peine à voir. Quand on voit la grande détermination et la volonté des gouvernements d'agir en Europe, aux États-Unis aussi bien qu'en Chine, on ne peut que se désoler de constater la timidité maladive et le manque flagrant de sensibilité dont fait preuve ce gouvernement.
Le gouvernement avait la responsabilité d'annoncer clairement sa volonté d'offrir un véritable plan de soutien pour les entreprises des secteurs forestier et manufacturier, ce qui constitue une priorité pour le Québec et ses régions. Au lieu de cela, nous avons eu droit à des engagements flous.
Pour le secteur forestier, où des milliers de travailleurs ont déjà perdu leurs emplois, le gouvernement promet de continuer sur la même voie désastreuse. Ce message est terrible pour les milliers de travailleurs, les communautés et les régions qui vivent de l'industrie forestière. Le message est le suivant: « Débrouillez-vous tout seul! » Cela est inacceptable.
Nous ne demandons pas au gouvernement de jeter de l'argent par les fenêtres. Nous lui demandons de jouer son rôle en soutenant une augmentation de la productivité de notre économie par des mesures intelligentes et structurantes. Des mesures qui permettront à l'économie québécoise et à l'économie canadienne de sortir plus fortes de cette crise, de sauver et de créer des emplois.
Je mentionne entre autres mesures un programme de prêts et de garanties de prêts à l'achat de nouveaux équipements de production pour les secteurs forestier et manufacturier et des crédits d'impôt remboursables pour la recherche et le développement.
Nous allons bientôt faire de nouvelles propositions concrètes et chiffrées. Nous sommes prêts à en débattre en cette Chambre en toute bonne foi. Il y a des millions d'emplois en jeu. On parle de la vie de millions de personnes et de régions entières. Je veux être bien clair: aucun élu du gouvernement ne pourra regarder un citoyen dans les yeux si, après avoir aidé les banques et les compagnies pétrolières, il refuse d'aider des secteurs économiques qui emploient des millions de personnes. Aucune raison valable ne saurait justifier une pareille négligence. Aucune raison.
Le a aussi démontré qu'il n'avait rien retenu des résultats des dernières élections au Québec en maintenant la décision de couper les subventions aux organismes de développement économique. Nous nous attendions à ce que le gouvernement fasse preuve d'ouverture et revienne sur cette décision pour montrer sa volonté de respecter les façons de faire de la nation québécoise. Revenir sur cette décision n'aurait pas coûté un sou. Le a plutôt décidé de s'obstiner et d'imposer une décision qui ne repose sur aucune raison valable. On ne peut pas accepter cela.
Je rappelle également au que la culture, un des fondements de la nation québécoise, c'est 314 000 emplois au Québec. Nous lui avons demandé de s'engager à rétablir les programmes en culture, comme l'ont demandé le gouvernement du Québec, les villes, les régions et les artistes. Cette décision insensée d'effectuer des coupures en culture sans aucune justification a été au centre de la dernière campagne électorale. Mais non, le gouvernement choisit plutôt de s'obstiner encore une fois sans aucune raison valable. Ce n'est pas acceptable pour la nation québécoise.
Le gouvernement a énoncé sa volonté d'accélérer les investissements en infrastructure dans Chantiers Canada, et c'est bien. Mais pourquoi ne pas s'engager à accélérer le transfert de la taxe d'accise aux municipalités ou de prendre un engagement gouvernemental pour l'établissement d'un lien de train rapide entre Québec, Montréal et Windsor? Il faudrait également injecter de l'argent dans l'économie en investissant dans le logement abordable. Je rappelle que d'importants surplus sont disponibles à la SCHL.
Pour ce qui est de l'aide du gouvernement envers les institutions financières, elle doit être liée à des obligations, pour les banques, d'offrir du crédit à des conditions normales aux particuliers et aux petites et moyennes entreprises. Il n'y a rien de cela dans le discours du Trône. Pourtant, comment accepter que le gouvernement vienne au secours des banques sans leur imposer des conditions minimales, en exigeant simplement qu'elles fassent leur travail.
Finalement, l'économie pour le Québec, c'est aussi une réduction de notre dépendance au pétrole. Cette crise économique ne doit pas nous détourner de nos responsabilités environnementales.
Avec un peu d'audace, ce défi peut se transformer en une magnifique occasion de relancer et de moderniser nos économies, et d'offrir aux générations futures une prospérité durable et saine. Nous voulons que le gouvernement s'engage à changer de cap en cessant de soutenir l'économie pétrolière et en appliquant les principes de Kyoto, une volonté unanime de l'Assemblée nationale du Québec. Or le mot « Kyoto » n'apparaît même pas dans le discours du Trône. Rien dans ce discours du Trône ne donne à penser que le premier ministre a enfin renoncé à être le principal lobbyiste de l'industrie pétrolière du Canada. Le premier ministre promet en effet d'aider encore davantage les pétrolières en réduisant la réglementation. En plus, il s'engage à soutenir l'industrie nucléaire avec nos impôts.
Sur le plan économique, le gouvernement conservateur a fait preuve d'un manque de leadership navrant. Sur le plan environnemental, c'est la fuite en avant. Surtout, le premier ministre démontre une fois de plus son manque total de sensibilité envers la population. Ce sont les sacrifices de la population québécoise et canadienne qui ont permis au gouvernement fédéral de rétablir l'état de ses finances publiques. Les travailleuses et les travailleurs ont été littéralement pillés par Ottawa. Les surplus de la caisse de l'assurance-emploi ont été à la source d'une bonne partie des surplus fédéraux. Encore l'année dernière, le gouvernement a puisé 2,3 milliards de dollars dans la caisse. Il ne saurait être question de continuer ainsi. Le gouvernement a le devoir d'aider ceux et celles qui perdent leur emploi.
Rien n'empêche, par exemple, le gouvernement d'abolir le délai de carence de deux semaines, de bonifier le régime de façon à en élargir l'accès et d'offrir enfin un programme de soutien au revenu aux travailleurs âgés. Abolir le délai de carence, cela ne coûte pratiquement rien, tandis qu'un programme de soutien au revenu des travailleurs âgés, cela ne coûte que 45 millions de dollars par année au gouvernement fédéral. Il n'y a pas un mot là-dessus dans le discours du Trône.
Le gouvernement a aussi la responsabilité d'aider les personnes âgées et les retraités qui sont heurtés de plein fouet par la crise financière. Le gouvernement pourrait, par exemple, modifier les règles en ce qui a trait aux REER. Pas un mot sur cela dans le discours du Trône.
En mettant sur pied un vaste chantier de construction et de rénovation de logements abordables, le gouvernement stimulerait la relance économique tout en aidant les familles à faible revenu. En créant des programmes incitatifs visant la réduction de la consommation d'énergie résidentielle et l'achat de voitures vertes, le gouvernement stimulerait la relance tout en aidant les familles. Nous devons impérativement soutenir les gens.
Du même souffle, nous pouvons stimuler la relance économique, réduire la pauvreté et donner de l'oxygène aux familles. Il n'y a rien de tout cela dans le discours du Trône; il n'y a aucune vision, aucune ambition, aucune compassion. Nous avons été déçus, très déçus, et je suis convaincu que la population l'est tout autant.
Dans les années 1990, les coupes dans le programme d'assurance-emploi ont fait en sorte que beaucoup de gens, beaucoup de sans-emploi se sont retrouvés prestataires de l'aide sociale, alourdissant ainsi le fardeau financier du Québec et des provinces. En même temps, Ottawa coupait les transferts au Québec et aux provinces, pelletant ainsi son déficit dans la cour des autres.
Les conséquences ont été désastreuses. Ces coupes ont causé un choc dans tous les systèmes de santé et d'éducation, en plus d'affaiblir considérablement les finances des autres paliers de gouvernement. C'est comme cela que le déséquilibre fiscal a été créé. Ce pelletage du gouvernement fédéral dans la cour des autres a été une véritable catastrophe, et on aimerait croire que jamais plus un gouvernement fédéral n'agira de la sorte. Malheureusement, le gouvernement a manifesté son intention de réduire les paiements de péréquation en les plafonnant.
Un des premiers gestes que compte poser ce gouvernement risque de réduire de centaines de millions de dollars les transferts au Québec et aux provinces les moins riches. C'est tout à fait inacceptable pour le Bloc québécois et pour le Québec. C'est d'autant plus inacceptable que le gouvernement fédéral n'a toujours pas fait le ménage dans sa propre cour, lui dont les dépenses de fonctionnement — les dépenses bureaucratiques — ont augmenté de 75 p. 100 en neuf ans.
Nous nous attentions à ce que le gouvernement énonce clairement sa volonté d'assumer lui-même ses responsabilités, sans revenir sur ses engagements envers le Québec et les provinces.
Nous nous attendions également à un engagement clair du gouvernement à éliminer complètement le déséquilibre fiscal. Dans le discours du Trône, le gouvernement réitère plutôt sa vieille formule empruntée à l'Entente sur l'Union sociale, qui a déjà été rejetée à plusieurs reprises par le gouvernement du Québec. Le répète encore son autre vieille promesse vide de Charte du fédéralisme d'ouverture.
Dans ce discours du Trône, le gouvernement affirme qu'il a haussé les transferts pour l'éducation postsecondaire, ce qui est faux. Pourtant, pour assurer un avenir économique durable, rien ne vaut les investissements dans l'éducation. À cet égard, le gouvernement a l'obligation de rétablir les transferts pour l'éducation postsecondaire au niveau de 1995, soit avant les coupures imposées dans les années 1990. Pour le Québec, on parle d'une somme de 820 millions de dollars.
Nous étions disposés à faire des compromis et à accepter, par exemple, un rétablissement graduel, étalé sur plusieurs années, pour ces transferts. Mais le gouvernement a plutôt choisi d'ignorer la question du déséquilibre fiscal. Le Québec et le Bloc québécois ne peuvent pas accepter cela.
Le n'a pas énoncé ce principe élémentaire voulant que le gouvernement fédéral assume lui-même ses responsabilités financières et budgétaires. Ce que nous voyons plutôt, c'est la volonté affichée par le de réduire ses engagements envers le Québec et les provinces, d'ignorer sa promesse de régler le déséquilibre fiscal et de refuser de faire le ménage dans ses propres dépenses bureaucratiques. Il y a là un manque de leadership désolant auquel nous ne voulons pas nous associer.
Au cours de la dernière campagne électorale, le a déclaré son amour au Québec en soulignant le fait qu'il avait reconnu la nation québécoise. Dans ce contexte, le moins que l'on aurait pu attendre de ce discours du Trône, c'est qu'il énonce un principe général à l'effet que le gouvernement fédéral doit tenir compte concrètement, dans ses politiques comme dans ses lois, de l'existence de la nation québécoise.
Le Québec a demandé au gouvernement fédéral d'ouvrir des négociations pour le rapatriement du domaine de la culture à Québec, ce qui est tout à fait normal pour une nation. Il n'y a rien à ce sujet dans le discours du Trône.
Quand on reconnaît une nation, on doit reconnaître concrètement sa langue, sa culture, ses façons de faire et ses valeurs. Au contraire, le gouvernement revient encore une fois avec sa volonté d'imposer au Québec des lois répressives contre les jeunes contrevenants, de réduire le poids politique de la nation québécoise et de créer une Commission fédérale des valeurs mobilières pour concentrer des pouvoirs à Toronto au lieu d'aider le Québec.
Le nous promet de nouvelles intrusions en santé et en éducation. Et s'il persiste à vouloir démanteler le Registre des armes à feu, comme il l'indique dans le discours du Trône, il aurait au moins pu proposer le transfert de cette compétence et des fonds correspondants au gouvernement du Québec.
On a demandé au gouvernement de s'engager, dans le discours du Trône, à ne pas ouvrir le débat sur l'avortement. Mais non, ce discours du Trône se veut plutôt la suite logique et idéologique du dernier congrès du Parti conservateur du Canada.
Le Bloc québécois ne peut pas cautionner une telle indifférence envers la nation québécoise, ses aspirations, ses valeurs et ses intérêts.
Le discours du Trône du montre qu'il a fait une croix sur le Québec, qu'il n'a rien retenu des dernières élections et que son amour du Québec n'était que du vent.
Il y a deux mois à peine, le déclenchait des élections précipitées sous prétexte que cette Chambre était devenue dysfonctionnelle et qu'il voulait un mandat fort pour faire face à la crise économique. La population a choisi de le garder en minorité, en particulier au Québec. Or, le n'a pas compris ce message. Il a refusé de faire preuve d'ouverture et de faire des compromis dans son discours du Trône, préférant une fois de plus miser sur l'idéologie conservatrice.
Le chef conservateur refuse de faire preuve de leadership en soutenant avec force l'économie. Le montre toujours le même manque de sensibilité envers les personnes affectées ou très inquiètes par la crise.
Finalement, le a fait la démonstration qu'il n'avait rien retenu de ce que lui ont manifesté les Québécoises et les Québécois lors des dernières élections.
Ce discours du Trône est sans vision, sans direction, offensant pour le Québec et dénué de tout sens de l'urgence et de hauteur de vue exigés d'un en temps de crise.
C'est pourquoi je propose, avec l'appui du député de , que l'amendement soit modifié par adjonction, après les mots « in the opposition », de ce qui suit:
et que cette Chambre constate que le discours du Trône est unanimement décrié au Québec puisqu'il reflète une idéologie conservatrice qui a été rejetée par la nation québécoise à la hauteur de 78 p. 100 le 14 octobre dernier et qu'en conséquence, cette Chambre dénonce le fait qu'il ne répond pas au consensus québécois, notamment en ce qui a trait à la législation sur les jeunes contrevenants, au rapatriement au Québec des pouvoirs en matière de culture et de communications, à l'élimination du pouvoir fédéral de dépenser et au maintien du système actuel de réglementation des valeurs mobilières.
:
Monsieur le Président, j'aimerais commencer en vous félicitant, au nom du NPD, pour votre réélection. Je suis sûr qu'il y aura plus de décorum et de courtoisie dans cette Chambre.
Nous tenons également à féliciter le premier ministre et à présenter nos meilleurs voeux au chef de l'opposition officielle, alors qu'il continue de servir, ainsi qu'au chef du Bloc québécois.
[Traduction]
Sur le plan personnel, j’aimerais remercier les gens de Toronto-Danforth de m'avoir de nouveau donné la possibilité de les représenter. En fait, un plein autobus transportant surtout des électeurs d'origine sud-asiatique qui jouent un rôle très actif au centre communautaire pakistanais, a quitté Toronto tôt ce matin, dans la neige, et devrait arriver sur la Colline sous peu, si les conditions météorologiques sont favorables.
J'apprécie le soutien que tant de mes électeurs m'ont manifesté au fil des ans et je compte faire tout mon possible, comme nous le faisons tous, pour faire écho à leurs préoccupations ici, à la Chambre des communes.
Je tiens à remercier la population canadienne d'avoir élu le deuxième plus important caucus néo-démocrate de notre histoire. Les Canadiens que j’ai rencontrés au cours des deux derniers mois, durant la campagne électorale, et même ces dernières années, comptent sur le Parlement pour faire preuve de courage face à l’adversité qui se manifeste de plus en plus clairement en matière économique.
Le ralentissement de l’économie canadienne est sans précédent. Des millions de familles canadiennes craignent actuellement pour leurs emplois, leurs pensions, leur maison et leurs épargnes. Ces gens comptent sur le gouvernement fédéral pour prendre des mesures audacieuses et stratégiques.
[Français]
Le texte du discours du Trône d'hier n'est pas à la hauteur de l'urgence ni de l'importance des gestes qu'il faut poser pour protéger les familles d'aujourd'hui. Les Canadiens ont été déçus par le discours du Trône. Le NPD a été déçu par le discours du Trône.
[Traduction]
À titre d’opposition efficace, d'un bout à l'autre de ce grand pays, du Nord au Sud et de l'Est à l'Ouest, le NPD demandera au gouvernement d’en faire davantage.
Nous n’appuierons pas ce discours du Trône. Le discours qu’on nous demande d’appuyer n’aidera pas les Canadiens à mieux dormir le soir. Le discours du Trône a mentionné la crise, sans pour autant proposer des mesures concrètes pour l’aborder. Il a mentionné le renouvellement, sans pour autant fixer des cibles pour revitaliser la véritable économie, et il propose la même trajectoire qui nous a menés dans la situation actuelle. Il a mentionné le caractère inévitable des déficits budgétaires, et dans le même souffle, a maintenu des réductions d’impôt sans condition pour les grandes entreprises. Ça n’a aucun sens.
Le Parlement est confronté à une grande épreuve, peut-être la plus grande épreuve de notre génération. On ne nous demande pas de réaliser notre indépendance, ni de participer à de grandes guerres, comme ce fut le cas pour nos ancêtres et nos anciens combattants, mais on nous demande d’aider notre pays à survivre à une crise économique, qui se fait déjà sentir profondément dans la véritable économie.
[Français]
Le NPD a toujours cru que l'économie doit être jugée sur sa capacité de servir les besoins et les aspirations des gens. Nous croyons que les marchés peuvent créer de la prospérité, mais ils ne peuvent pas le faire tout seuls.
Parfois, il faut que les gouvernements retroussent leurs manches, qu'ils viennent en aide à ceux qui en ont besoin et qu'ils participent à la solution — et non pas seulement attendre qu'une force invisible règle tous les problèmes.
[Traduction]
Nous croyons aux investissements stratégiques de la part du gouvernement, non pas aux réductions fiscales sans condition pour les grandes entreprises. Nous croyons que la productivité et l’esprit d’entreprise sont le moteur de l’économie, non pas des taux d’imposition faibles pour les grandes entreprises. Nous croyons qu’il faut protéger les travailleurs canadiens, leurs emplois et leurs communautés.
Nous croyons que la mission du gouvernement est d’assurer l’équité et la prospérité pour tous les Canadiens, les gens comme Jack Nijjer à Kamloops, qui a peur pour sa petite entreprise, comme Jennifer Sanderson à St. John’s, qui s’inquiète pour l’avenir de ses enfants, comme les innombrables jeunes Canadiens avec des idées brillantes pour un avenir plus vert.
Partout dans le monde, même des gouvernements conservateurs reconnaissent que le gouvernement a non seulement un rôle à jouer, mais aussi la responsabilité d’agir. Partout dans le monde, des leaders posent des gestes décisifs, mais le gouvernement conservateur n’a pas fait preuve de ce genre de courage.
C’est très inquiétant que la plupart des grandes économies du monde soient en récession ou près de la récession. Les marchés boursiers mondiaux ont baissé de 40 p. 100 et 7 billions de dollars ont été investis dans l’offre de capitaux à l’échelle mondiale.
[Français]
Toutefois, ce qui m'inquiète encore plus, ce sont les pertes d'emplois dans le secteur manufacturier à Windsor, les scieries qui ferment leurs portes à Trois-Rivières et les prévisions selon lesquelles le Canada tout entier est au bord de la récession.
En septembre, le taux de faillite des particuliers était de 20 p. 100 plus élevé qu'en août. Selon les prévisions, le chômage augmentera l'année prochaine pour atteindre 7 p. 100. Et ce n'est pas tout.
[Traduction]
Cela me rappelle ma visite à Welland, en Ontario, avec le pendant la campagne électorale. J’ai vu le cœur de notre zone industrielle qui tombe en ruines. J’ai parlé à des travailleurs qui ont perdu leur emploi lorsque l’usine centenaire de John Deere a mis la clé dans la porte. Ils avaient été convoqué à une assemblée et s’attendaient à ce qu’on leur annonce un investissement majeur dans l’usine parce qu’elle était remarquablement productive et rentable.
La société John Deere venait de déclarer des bénéfices trimestriels prodigieux, sur lesquels elle avait reçu une réduction d’impôt dans le cadre de l’approche gouvernementale. Pour accroître la production, elle avait engagé des travailleurs temporaires par dizaines. Qu’a-t-elle annoncé à cette assemblée? Que l’usine allait fermer ses portes et que des centaines de travailleurs se retrouveraient à la rue. Ces visages sombres et déterminés sont gravés dans ma mémoire. Le premier ministre a décidé de ne pas les rencontrer, de ne pas les regarder dans les yeux.
Tandis que le joue avec le statu quo, ces travailleurs ne peuvent pas subvenir aux besoins de leurs familles. Ils comptent sur un gouvernement qui se portera à leur défense et commencera à agir afin de rebâtir l’économie réelle. En ce moment, ces gens-là puisent dans leurs économies pour survivre. Certains utilisent même leur carte de crédit pour payer leurs remboursements hypothécaires. Impossible d’imaginer situation plus désespérée.
[Français]
Les emplois bien rémunérés, permettant de subvenir aux besoins des familles, sont remplacés par des emplois à faible salaire, instables, offrant ni pension ni sécurité.
Le gouvernement ne défend pas la classe moyenne, qui a plus de difficulté chaque mois et qui doit travailler de plus en plus fort pour joindre les deux bouts. Ce gouvernement préfère gaspiller l'argent en donnant des réductions d'impôt sans condition aux grandes entreprises. Ce gouvernement tient à donner ces fonds aux secteurs qui en ont le moins besoin plutôt qu'à ceux qui en ont le plus besoin. Cela n'a pas de bon sens.
[Traduction]
La productivité de nos travailleurs est le moteur de notre prospérité. Mais, pour la première fois depuis cinquante ans, un premier ministre canadien a permis que la productivité diminue sous sa gouverne. Maintenant, nous travaillons plus et nous produisons moins.
Cette crise peut être l’occasion de régler ces problèmes. D’améliorer la productivité et de combiner la protection de l’environnement avec la croissance économique d’une nouvelle façon. D’assurer de bons services publics et des infrastructures solides, ce qui attirerait les investissements et améliorerait la qualité de vie. De stabiliser l’économie, de favoriser l’esprit d’entreprise et d'encourager les petites entreprises.
Il nous faut des mesures audacieuses et stratégiques pour notre économie. Le XXIe siècle est nouveau et différent. Les vieilles solutions du XXe siècle ne s’appliquent plus. D’autres pays commencent à en prendre conscience. Nos amis du sud de la frontière commencent à s’en apercevoir et ils apportent ce genre de changement. Nous devrions en faire autant au Canada.
Bâtissons la prospérité en tablant sur la productivité inhérente qui réside dans le talent, la créativité et l’énergie de nos travailleurs de l’économie réelle.
Tout d’abord, adoptons des règlements financiers pour protéger les consommateurs dans cette économie. Grâce à des règlements solides, notre secteur financier est resté plus stable que d’autres, mais il est impossible d’échapper aux effets du bouleversement des marchés mondiaux.
Il faut une surveillance plus solide pour suivre les 75 milliards de dollars qui ont déjà été versés aux banques stables. Et, si on accorde de l’aide aux secteurs en difficulté, les contribuables ont besoin d’une explication complète et, s’il y a lieu, une participation en retour.
Le gouvernement fédéral peut protéger les consommateurs en veillant à ce que les compagnies de carte de crédit cessent d’augmenter les taux d’intérêt pour les familles à court d’argent qui manquent un paiement. C’est carrément injuste.
Deuxièmement, investissons dans la nouvelle économie énergétique pour notre prospérité au XXIe siècle. C’est ainsi que nous pourrons susciter la prospérité future et avoir une planète durable, habitable pour la prochaine génération.
Ce n’est pas nécessaire de choisir entre la croissance économique et la lutte aux changements climatiques. Nous pouvons fixer un prix au carbone en appliquant un vrai programme de plafonnement qui fera porter la note aux grands pollueurs. Puis, nous pouvons exploiter l’énergie du soleil, du vent, de l’eau et de la biomasse, et améliorer l’efficacité énergétique par des moyens qui nous feront progresser et nous permettront d’être plus productifs.
[Français]
Grâce à l'innovation canadienne, nous pouvons devenir des chefs de file en matière d'énergie renouvelable et créer des emplois verts. Nous devons commencer par créer des milliers d'emplois, maintenant, en améliorant le rendement énergétique de nos maisons et de nos édifices.
Troisièmement, investissons dans l'esprit d'entreprise et l'innovation du secteur privé, et dans nos institutions de recherche. Les entreprises canadiennes sont des chefs de file mondiaux dans la technologie de l'information. Nos PME ont des idées d'une grande originalité.
[Traduction]
Nos universités et nos collèges devraient être des chefs de file en matière d’innovation concrète. Ils ont démontré qu’ils sont à la hauteur de la tâche. Nous devons faire davantage à l’aide d’incitations pour la création d’emplois, plus d’appui pour la recherche et le développement, et le financement de l’innovation.
Quatrièmement, faisons des investissements stratégiques dans les infrastructures et la véritable économie. Engageons-nous à mettre en oeuvre un plan ambitieux pour travailler en partenariat avec nos communautés afin de réparer nos villes qui tombent en ruines, d'investir dans les transports en commun et de bâtir des logements abordables.
Nous dépendons de l’exportation des ressources non transformées depuis beaucoup trop longtemps. Nous devons offrir des garanties de prêt aux entreprises saines du secteur forestier qui auraient été parfaitement rentables et productives si la crise du crédit ne les avait pas menées au bord de la faillite. Nous devons le faire tout de suite. Cela aurait dû figurer dans le discours du Trône.
Nous devons aussi profiter de cette occasion pour transformer le secteur automobile et développer des véhicules à faibles émissions. Ainsi, le Canada pourrait fournir le moyen de transport que les Canadiens souhaitent, un moyen de transport qui pollue moins, coûte moins et permet de maintenir des emplois chez nous, parce que notre pays dispose de la meilleure main-d’œuvre de construction de véhicules du monde. Les Canadiens veulent avoir de tels véhicules, qui peuvent contribuer à la sauvegarde de notre planète.
La cinquième chose, mais non la moindre, c’est qu’il faut investir dans nos infrastructures sociales. Faute d’une stratégie nationale en matière de formation professionnelle axée sur les compétences, nous ne ferons qu’exacerber la durée et l’importance du ralentissement économique. Aux États-Unis, les pensions sont garanties jusqu’à 50 000 $. Nous avons besoin d’une assurance-pension et de mesures législatives pour protéger nos aînés. Ils ont édifié notre pays, et méritent que nous prenions des mesures en leur faveur.
[Français]
Des changements aux règles de l'assurance-emploi par les gouvernements récents signifient que les personnes sans emploi doivent épuiser leurs économies avant de toucher des prestations d'assurance-emploi. C'est injuste. Réglons le système d'assurance-emploi pour que l'aide soit là quand les gens en ont besoin.
Également, ces fonds se retrouveront dans l'économie locale et aideront à créer des emplois, à maintenir des PME et à subvenir aux besoins des familles.
[Traduction]
Nous pouvons également créer immédiatement des emplois dans les domaines de la garde d’enfants et des soins aux personnes âgées, en ayant plus de médecins et d’infirmières et en offrant de meilleures occasions d’emploi aux Premières nations. Voilà les mesures que nous pouvons et devons prendre immédiatement à ce moment critique pour notre économie.
Le gouvernement doit respecter les 62 p. 100 de Canadiens qui ont voté pour le changement. Cela comprend la mise en œuvre d’une réforme démocratique visant la représentation proportionnelle. Les parlementaires sont invités à mettre de côté leurs différends et à éviter les luttes partisanes. Toutefois, cela ne signifie pas que nous devons laisser le gouvernement agir comme s’il avait la majorité que les Canadiens ont refusé de lui donner. Le gouvernement doit faire des compromis. Il doit collaborer avec les autres partis, tandis que l’opposition doit jouer un rôle constructif. Les néo-démocrates constituent l’opposition réelle. Nous forcerons le gouvernement à faire mieux et à offrir aux Canadiens des résultats tangibles et des changements concrets. Nous nous opposons au discours du Trône parce qu’il ne contient pas les mesures audacieuses dont les familles de travailleurs ont besoin dans cette période de crise économique.
Je pourrais dire que l’histoire nous jugera et nous condamnera si nous ne relevons pas le défi auquel nous sommes confrontés. Toutefois, ce n’est pas vraiment ce qui importe. Le plus important, ce sont les familles qui souffrent aujourd’hui, ce sont les emplois que nous perdons tous les jours, ce sont les appréhensions des Canadiens face à leur avenir et à l’avenir de leurs enfants.
Les néo-démocrates n’ont pas oublié leurs racines, n’ont pas perdu de vue les gens qu’ils représentent et ne sont pas sur le point de le faire. En fait, ils ont l’intention de faire état de leurs préoccupations tous les jours à la Chambre des communes. Nous serons toujours persuadés qu’ensemble, nous pouvons bâtir un avenir juste et prospère pour notre pays et notre population.
Nous ne permettrons à personne, monsieur le Président, de dire que cela ne peut pas être fait.
:
Monsieur le Président, je dois dire à quel point je suis heureux de prendre part au débat sur le discours du Trône.
Tout d'abord, je profite de l'occasion pour remercier les électeurs de ma circonscription, Cambridge North Dumfries, de m'avoir à nouveau fait confiance en m'élisant pour la troisième fois.
Je tiens tout particulièrement à remercier ma famille pour son soutien alors que je continue de servir la population de notre grand pays. Tous les députés savent quel fardeau représente une charge publique et ceux qui ont eu le bonheur d'être élus savent très bien que leur famille aussi porte une partie de ce fardeau. À ce sujet, je ne saurais remercier suffisamment ma femme et mes deux enfants de leur soutien.
Je tiens également à remercier les bénévoles qui ont participé à ma campagne et que j'ai souvent qualifiés de meilleure équipe du Canada. Je tiens à leur exprimer toute ma gratitude.
[Français]
Je suis très heureux de prendre la parole aujourd'hui, en ma qualité de nouveau ministre d’État (Sciences et Technologie).
[Traduction]
J'estime que c'est un grand honneur et un grand privilège que le m'ait demandé d'accepter d'être ministre d'État aux Sciences et à la Technologie en ces temps incertains. Je tiens à ce que tout le monde sache que j'ai grand hâte de servir les Canadiens avec le même dévouement et le même enthousiasme que j'ai mis à servir la magnifique circonscription de Cambridge North Dumfries.
Je tiens aussi à féliciter les députés de , et d'avoir été choisis par leurs partis comme porte-parole pour les questions de science et de technologie. Je leur souhaite tout le succès possible. Je reconnais que nous ne nous entendrons peut-être pas sur tout, mais je sais que nous travaillerons ensemble à bien des dossiers parce que nous avons tous le même objectif et c'est le bien de l'ensemble des Canadiens.
Monsieur le Président, je vous félicite pour votre réélection comme Président de la Chambre et je serai heureux de travailler à nouveau avec vous.
Comme le l'a souligné plus tôt, en cette période de défi et d'incertitude pour l'économie mondiale, les Canadiens ont donné au gouvernement un mandat renouvelé et renforcé. Nous consacrerons tout notre temps et toute notre énergie à relever les défis auxquels sont et seront exposées les familles et les entreprises.
Le discours du Trône esquisse notre plan visant à protéger la sécurité économique des Canadiens et la pérennité de notre réussite économique. Il s'inspire également du travail amorcé durant notre mandat précédent, en mettant l'accent sur les objectifs prioritaires qui permettent aux Canadiens d'améliorer leur sort.
À titre de ministre d'État aux Sciences et à la Technologie, je voudrais consacrer quelques minutes à expliquer les engagements du gouvernement actuel contenus dans le discours du Trône.
Dans le discours du Trône, notre gouvernement s'est engagé à collaborer avec les milieux de l'industrie, ici au Canada, pour rendre disponibles et appliquer les meilleures connaissances scientifiques et technologiques dont dispose notre pays en vue de déboucher sur des solutions d'affaires novatrices et d'investir dans des installations de recherche de calibre mondial. Durant la campagne électorale, nous nous étions engagés en effet à investir d'avantage dans des projets de science et de technologie d'envergure internationale, ici au Canada.
Nous sommes fiers de la capacité du Canada en matière d'innovation. Nous souhaitons miser sur cette réussite en rendant possible le passage de nouvelles technologies du laboratoire au marché, et ce au profit des Canadiens et du reste du monde.
Notre gouvernement appuie la recherche et le développement puisque nous sommes convaincus que ces activités créent de l'emploi. Elles améliorent la qualité de vie des Canadiens et leur donnent des moyens de mieux gagner leur vie. Elles renforcent les assises de notre économie pour l'avenir. Notre prospérité dépend non seulement de notre capacité de relever les défis actuels, mais aussi de bâtir une économie dynamique qui créera des débouchés et de meilleurs emplois pour les Canadiens à l'avenir.
Les progrès scientifiques et technologiques sont essentiels pour assurer la compétitivité accrue de l'économie. Les intervenants du secteur privé qui innovent et qui continuent à investir en R et D, surtout en ces temps difficiles, seront récompensés de leur prévoyance et de leur persévérance. C'est la raison pour laquelle nous continuons d'appuyer la recherche et l'innovation au Canada.
En mai 2007, le gouvernement, sous la direction du , publiait le document intitulé Réaliser le potentiel des sciences et de la technologie au profit du Canada. Il s'agissait d'une stratégie avant-gardiste en matière de sciences et de technologie qui visait à positionner notre pays comme chef de file à l'échelle de l'économie de la planète. Notre objectif consiste à attirer les meilleurs chercheurs, à les doter des meilleures installations et à faire en sorte que les Canadiens bénéficient des avantages économiques liés à notre capacité d'innover.
Dans le cadre de la mise en oeuvre de cette stratégie, nous avons consenti des investissements importants en recherche scientifique, établi un grand nombre de nouvelles politiques et de nouveaux programmes et formulé nos objectifs prioritaires. Pour les trois derniers budgets, le gouvernement a annoncé au total 2,4 milliards de dollars de nouveaux crédits pour les sciences et la technologie.
Notre stratégie en matière de science et de technologie ouvre une nouvelle voie qui lie l'esprit compétitif de nos entrepreneurs au génie créatif de nos scientifiques. C'est un projet audacieux conçu pour établir un avantage concurrentiel durable pour le Canada. Cette stratégie reconnaît que notre pays a besoin de plus grands investissements commerciaux en sciences et technologie ainsi que dans les technologies de pointe. Elle reconnaît la nécessité de s'assurer que ces nouvelles connaissances sont appliquées dans le marché du travail et de mieux exploiter les compétences de notre main-d'oeuvre talentueuse. Nous devons améliorer nos innovations et les commercialiser davantage.
Ce cadre pluriannuel tente de créer trois avantages stratégiques: premièrement, un avantage entrepreneurial grâce à la mise en place d'un environnement commercial concurrentiel et dynamique qui favorise une plus grande innovation de la part du secteur privé et qui fait du Canada un pôle d'attraction irrésistible pour les investissements; deuxièmement, un avantage du savoir qui octroie des ressources pour assurer des recherches de calibre mondial et qui place les Canadiens à l'avant-plan de la recherche et des découvertes; et, troisièmement, un avantage humain qui permet aux Canadiens d'acquérir et d'utiliser des connaissances et des compétences scientifiques et technologiques pour augmenter notre nombre de travailleurs du savoir afin que le Canada possède le talent nécessaire pour pouvoir soutenir la concurrence dans un monde en évolution.
Ensemble, ces trois avantages permettront de transformer les connaissances en applications pratiques qui amélioreront la vie et le gagne-pain des Canadiens. Ils se fonderont sur nos forces en matière de recherche et d'ingénierie pour générer de nouvelles idées et innovations. Ils permettront de former, d'attirer et de retenir les gens très compétents dont le Canada a besoin pour assurer sa prospérité au cours des décennies à venir.
Notre stratégie en matière de sciences et de technologie est axée sur quatre principes importants, et ils sont indispensables à l'atteinte de ces objectifs.
Le premier principe est la promotion de l'excellence. Il suffit de consulter les trois derniers budgets du gouvernement pour constater notre détermination à ce chapitre. Parmi les plus importants instruments que nous avons créés pour promouvoir l'innovation, notons les chaires de recherche du Canada. Cet investissement de 21 millions de dollars dans les sciences et la technologie permettra aux universités canadiennes de recruter et de retenir les chercheurs les plus brillants et les plus prometteurs au monde et de leur offrir les équipements dont ils ont besoin. La recherche de haut niveau dans les universités canadiennes aidera à conserver et à faire progresser le leadership du Canada dans l'économie mondiale.
Le nouveau Programme de bourses d'études supérieures du Canada Vanier est directement lié à cette stratégie et tout aussi important. Grâce à ce prestigieux programme, 500 étudiants au doctorat du Canada et de l'étranger obtiendront des bourses de trois ans afin de constituer ici une capacité de recherche de calibre international. En attirant les meilleurs étudiants au doctorat canadiens et étrangers, nous contribuerons à notre croissance économique et sociale — laquelle est étroitement liée à la recherche — pour assurer une plus grande prospérité future. Ces investissements viennent appuyer le fait que le gouvernement comprend l'importance de soutenir les meilleures idées. Nous savons aussi que l'étude simple des grandes questions qui se trouvent au cœur même des disciplines universitaires ne donne pas de résultats rapides, mais qu'elle peut donner des résultats essentiels au bout du compte.
C'est pour cette même raison que nous avons ciblé nos investissements de manière à nous doter d'infrastructures de recherche comptant parmi les plus importantes au monde. Ainsi, nous avons soutenu la Fondation canadienne pour l'innovation et contribué à la mise en place de centres de recherche d'envergure comme TRIUMF, le laboratoire de recherche sur la physique des particules subatomiques de l'Université de la Colombie-Britannique, et le Centre canadien de rayonnement synchrotron, une installation de recherche en Saskatchewan.
Le deuxième principe consiste à cibler stratégiquement le financement dans des domaines où notre pays possède des forces et où il se présente des possibilités. Cela ne signifie toutefois pas abandonner notre engagement envers la recherche fondamentale dans une vaste gamme de disciplines. Comme nous le savons, le gouvernement du Canada appuie l'excellence en recherche grâce à des subventions de recherche et des bourses octroyées par nos organismes subventionnaires pour la recherche jugée par les pairs. Cela comprend la recherche fondamentale et les processus biologiques fondamentaux, ainsi que la recherche appliquée appuyant directement la mise au point de nouveaux produits pour le marché.
En tout, le gouvernement du Canada investit 9,7 milliards de dollars par an pour aider les sciences et la technologie. De plus, comme je l'ai déjà dit, les entreprises canadiennes qui investissent dans la recherche et le développement peuvent profiter de stimulants fiscaux d'environ 4 milliards par an.
Toutefois, ce principe suppose que nous soyons réalistes au départ. Il faut encourager au maximum la recherche fondamentale et appliquée dans les secteurs où nous sommes bien placés pour tirer notre épingle du jeu. Nous axons donc notre financement sur les domaines dans lesquels le Canada excelle, notamment la science et la technologie de l'environnement, les ressources naturelles et l'énergie, la santé et les sciences et techniques connexes et les technologies de l'information et de la communication. En nous fixant des priorités de recherche, nous pouvons cibler nos financements, établir des partenariats et prendre appui sur les recherches publiques au Canada pour exploiter au maximum notre avantage par rapport à la concurrence.
Le troisième principe de notre stratégie des sciences et de la technologie, c'est la nécessité d'encourager les partenariats. Certes, le gouvernement fédéral a un rôle essentiel à jouer pour promouvoir l'excellence en science et en technologie et soutenir les initiatives de commercialisation, mais nous ne pouvons pas le faire seuls. Les administrations provinciales, territoriales et locales ont aussi un rôle essentiel à jouer pour aider et développer le réseau des sciences et de la technologie au Canada. Et de même, nos universités, nos hôpitaux universitaires, nos collèges et même nos écoles secondaires ne servent pas seulement à éduquer, mais aussi à inspirer les chercheurs et les entrepreneurs de demain. Grâce à des partenariats productifs, nous pourrons mobiliser les capacités, les intérêts et les ressources exceptionnelles de tous ces intervenants pour un meilleur avenir de notre pays.
Je pourrais vous citer maints exemples de partenariats remarquables que nous encourageons énergiquement par le biais de notre stratégie des sciences et de la technologie. Nous sommes par exemple en train de créer 11 nouveaux centres d'excellence pour la commercialisation et la recherche dans des domaines allant des solutions de pointe dans le domaine de la physique appliquée à une entreprise panprovinciale de fabrication de vaccins. Nous avons aussi financé des réseaux de centres d'excellence dirigés par les entreprises pour financer de vastes réseaux de coopération pour l'innovation dans le secteur privé. Nous avons aussi créé le programme d'innovation dans les collèges et communautés pour aider les collèges à mieux soutenir l'innovation dans nos communautés.
Le quatrième principe, c'est le renforcement de la responsabilité. Notre gouvernement est convaincu que les bénéficiaires des fonds publics doivent justifier leurs investissements. Ils doivent démontrer aux contribuables qu'ils fonctionnent de manière efficace et qu'ils ont des résultats. Grâce au projet de recherche sur les politiques, les ministères fédéraux collaborent pour mieux évaluer les résultats de nos investissements en sciences et en technologie et tirer un rendement optimal des investissements des contribuables.
Notre stratégie des sciences et de la technologie et ses principes de base témoignent de la détermination de notre gouvernement à faire sa part en collaborant avec les autres paliers pour mettre en place un bon cadre d'innovation et d'excellence et permettre aux Canadiens de répondre aux besoins de la nation et de nos partenaires internationaux.
La réaffirmation dans le discours du Trône de notre engagement dans le domaine des sciences et de la technologie, c'est l'annonce d'un avenir brillant et passionnant pour l'innovation.
[Français]
Je suis impatient de travailler avec mes collègues du Parlement et avec tous les Canadiens afin de réaliser cet énorme potentiel.
[Traduction]
Les Canadiens peuvent être fiers des percées technologiques et des innovations réalisées dans leur pays: le téléphone, la motoneige, l'insuline, le stimulateur cardiaque, la chaise roulante électrique, le plexiglas, le Canadarm, le BlackBerry et des milliers d'autres. Nous n'avons pas seulement besoin de plus d'innovations; il faut aussi que ces produits se rendent jusqu'aux consommateurs. Nous devons offrir de meilleurs produits et mieux les commercialiser.
Comme nous l'avons fait par le passé, nous devons mettre nos idées en commun et nous ouvrir sur le monde qui nous entoure en ce qui concerne la création, l'innovation et la mise en marché. C'est encore plus important en cette période d'incertitude économique. En agissant ainsi, notre pays prendra les devants et sera le leader mondial. Nous serons une inspiration pour l'avenir. Notre niveau de vie sera élevé. Nous attirerons et garderons les meilleurs chercheurs.
En terminant, je veux insister sur le fait que les Canadiens ont témoigné à nouveau leur confiance à notre gouvernement. Nous sommes déterminés à faire preuve du leadership fort auquel les Canadiens s'attendent et qu'ils méritent. Nous continuerons de mettre en oeuvre des politiques efficaces dans le but de donner un avantage concurrentiel au Canada. Nous renforcerons les institutions qui assurent la sécurité et la prospérité des Canadiens. Comme l'histoire nous l'a montré à maintes reprises, quand ils ont un défi à relever, les Canadiens se retroussent les manches et font front commun. Je suis convaincu que nous sortirons de cette période plus forts et plus unis que jamais, comme nous l'avons toujours fait.
:
Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec un autre Canadien de l’Atlantique, le député de .
Comme je suis une nouvelle députée, c’est non seulement un privilège, mais aussi un honneur de livrer mes réactions au discours du Trône.
Si je suis ici, c’est grâce à une foule de gens et plus particulièrement aux membres de ma famille, dont l’appui a été inconditionnel. J’ai œuvré pendant 11 ans en politique provinciale comme députée ministérielle ou membre de l’opposition. Ma famille ne sait que trop à quel point cette vie peut être chaotique. Je suis reconnaissante aux centaines de bénévoles qui ont travaillé inlassablement pour moi. Nous savons certainement tous que, sans nos bénévoles, nous ne serions pas ici.
J’aurai toujours une dette de gratitude envers les électeurs de qui ont décidé de me choisir comme députée. Je représente l’une des plus vastes circonscriptions au Canada. Elle compte 185 localités, dont huit sont isolées. Pour traverser son territoire, il faut compter neuf heures de voiture. Les électeurs de Random—Burin—St. George's m’ont fait confiance non seulement pour représenter leurs intérêts, mais aussi pour faire en sorte que leurs préoccupations ne soient pas négligées.
Hier, j’ai entendu ce que contenait le discours du Trône. Aujourd’hui, je vais parler de ce qui, hélas, ne s’y trouve pas.
Les Canadiens sont plongés dans les difficultés et cela est plus évident dans ma circonscription que partout ailleurs. Pour beaucoup, le coût élevé du fuel domestique et de l’essence est devenu un fardeau. Pourtant, il n’est pas reconnu dans le discours du Trône qu’il faut s’attaquer à ce problème.
Si des aînés se regroupent dans des centres commerciaux pour se tenir au chaud, c’est qu’il y a un problème. S’ils doivent choisir entre manger et se chauffer, c’est que nous commettons une injustice envers eux, qui ont tant fait pour notre pays.
Le plus cruel, c’est que, lorsque le prix du pétrole a diminué, les pétrolières n’ont pas réduit dans la même proportion les prix à la consommation. Elles n’ont bougé que lorsqu’il est devenu vraiment flagrant que les consommateurs étaient exploités. Et encore, elles ont agi à contrecœur.
Les aînés ont besoin d’aide, mais, difficile à croire, le mot « aîné » ne figure même pas dans le discours du Trône. On n’a tenu aucun compte de ceux-là mêmes qui ont bâti notre grand pays.
D’après le discours du Trône, il est évident que, en dépit de la position que le a prise il y a un peu plus d’un mois à l’émission Question Period de CTV, soit qu’il n’y aurait aucun déficit, c’est exactement ce qui va se produire. Le discours du Trône le dit très clairement.
Pourquoi un gouvernement placerait-il le Canada en pareille situation? Avant les élections, l’argent coulait à flots, et voici que, tout juste un mois après, le gouvernement a changé de refrain, évoquant la crise économique mondiale pour expliquer ce qui nous attend.
En réalité, si le gouvernement conservateur avait agi de façon responsable, dépensé judicieusement et maintenu la réserve que les gouvernements libéraux précédents gardaient en cas de crise économique, nous ferions l’envie des pays qui, sans qu’ils y soient pour rien, se retrouvent en difficulté.
C’est une pratique courante, nous le savons tous, que de mettre des économies de côté pour les temps difficiles. Pourquoi le gouvernement a-t-il tant de mal à le comprendre?
Les habitants de ma province, Terre-Neuve-et-Labrador, comme les Canadiens de partout ailleurs, travaillent fort et savent affronter l’adversité. Le discours du Trône dit: « Malgré l’incertitude qui règne, les Canadiennes et les Canadiens surmonteront l’épreuve comme ils l’ont déjà fait en d’autres temps difficiles. » Je suis d’accord, mais une question s’impose: pourquoi les soumettre à cette épreuve et pourquoi les plonger inutilement en pareille situation?
Près de trois années de gaspillage irresponsable et de mauvaise gestion financière nous ont réduits à ce déficit dont les Canadiens auront maintenant à souffrir. En deux courtes années seulement, le gouvernement a officié à la disparition d'un excédent de 12 milliards de dollars. Encore une fois, il faut se demander pourquoi.
Les aînés qui doivent se contenter d'un revenu fixe, qui ne peuvent se serrer davantage la ceinture et qui s'attendent à ce que le gouvernement reconnaisse leur triste sort ne représentent qu'un groupe parmi tant d'autres dans notre société qui seront victimes de la mauvaise gestion du gouvernement conservateur. Quelle tragédie!
En outre, le discours du Trône ne fait aucune mention de la nécessité de reconnaître les travailleurs qui se sont dévoués sans compter pour des industries qui exigent beaucoup de leurs employés. S'ils pouvaient compter sur les ressources nécessaires, ils prendraient leur retraite en toute dignité et, ce faisant, créeraient des emplois pour la relève.
Il ne fait aucun doute que le travail est extrêmement dur dans d'autres secteurs. Pourtant, je suis persuadée que, physiquement, rien n'est plus dur que travailler jour après jour dans une usine de transformation du poisson ou comme membre d'équipage d'un bateau de pêche. Les députés qui représentent des collectivités rurales où la pêche est l'industrie principale savent très bien jusqu'à quel point les gens de ce secteur travaillent dur.
Le secteur des pêches est un employeur important dans la circonscription que je représente, mais des mesures doivent être prises pour que cette industrie reste viable. Une façon d'y arriver consisterait à y intégrer les jeunes travailleurs. Pour ce faire, les travailleurs âgés doivent avoir la possibilité de prendre leur retraite avec dignité.
Je connais des hommes et des femmes qui ont travaillé dans une usine de transformation du poisson pendant 40 ans, 40 ans debout sur un plancher de ciment. Ils n'avaient d'autre choix que de travailler des années durant dans ces conditions pour nourrir leurs familles. Dans les petites collectivités rurales, les possibilités d'emplois sont limitées.
Le gouvernement devrait faire preuve de compassion et participer au financement d'un programme qui aiderait les employés plus âgés à prendre leur retraite et les jeunes travailleurs à entrer dans l'industrie.
Les gouvernements ont tendance à réduire les impôts des sociétés pour les aider à devenir plus concurrentielles et à créer des emplois, mais il y a une autre façon de créer de l'emploi pour les Canadiens tout en reconnaissant la contribution des autres. Comme je l'ai souligné plus tôt, je suis persuadée qu'il y a d'autres secteurs au pays qui tireraient avantage d'une telle initiative.
On ne trouve pas non plus dans le discours du Trône de mention détaillée de la nécessité de subvenir aux besoins de nos enfants, tout particulièrement ceux qui vivent dans la pauvreté. Nous célébrons aujourd'hui la Journée nationale de l'enfant et nous portons tous un ruban qui rappelle l'importance de cette journée. Le gouvernement a raté l'occasion de souligner l'importance de subvenir aux besoins des enfants. L'une des façons les plus évidentes de le faire serait de concevoir un plan qui permettrait aux familles de sortir de la pauvreté.
Nos enfants sont notre avenir et un bien grand nombre d'entre eux sont laissés pour compte parce qu'il n'y a pas d'efforts concertés en vue de s'assurer qu'ils ont la possibilité, non seulement de survivre, mais de réussir dans la vie. Quand je regarde comment le gouvernement dépense l'argent des contribuables, il me semble évident que les plus vulnérables de la société sont lésés.
L'une de nos collègues qui a pris la parole en réponse au discours du Trône hier a parlé « des Canadiens d'un océan à l'autre ». Il ne faut pas oublier qu'il y a une autre côte. Lorsque nous, les habitants de Terre-Neuve-et-Labrador, entendons les gens parler du pays comme s'étendant de « Victoria à Halifax », ou « d'un océan à l'autre », nous tenons à leur rappeler gentiment qu'il y a une autre côte qui borde une province dont nous sommes très fiers.
Je terminerai mes commentaires aujourd'hui en félicitant tout d'abord ceux qui, comme moi, ont été élus pour la première fois le 14 octobre dernier. Quel que soit le parti que nous représentons, nous aurons toujours quelque chose en commun. Je suis très reconnaissante à tous ceux qui se sont donnés beaucoup de mal pour me faire profiter de leurs connaissances et de leur expérience du régime parlementaire fédéral.
:
Monsieur le Président, j'espère que l'ancien député de , Bill Matthews, regarde les débats aujourd'hui, car il verra que la nouvelle députée de cette circonscription poursuit l'excellente tradition qu'il a implantée lorsqu'il était député. Heureusement que j'ai dit qu'il avait été député de cette circonscription, car j'aurais assurément de ses nouvelles si je ne l'avais pas fait.
[Français]
Monsieur le Président, je vous remercie et j'aimerais vous féliciter de votre réélection. Je félicite également les autres personnes qui, grâce à leur nomination, occuperont le fauteuil à la Chambre des communes. J'aimerais aussi féliciter tous mes collègues, tant ceux qui sont de retour que les nouveaux collègues. C'est un honneur pour nous tous de siéger ici. C'est un privilège et c'est une responsabilité importante.
[Traduction]
Je voudrais également remercier ma femme Kelly et mes enfants, de même que mes parents, pour leur soutien et leurs conseils de tous les jours, ainsi que tous ceux qui m’ont appuyé et ont travaillé pour moi au cours de la dernière campagne. Il n’en reste pas moins que je me sens responsable envers tous mes électeurs.
Winston Churchill a dit une fois: « Il ne suffit pas de faire de notre mieux; parfois, nous devons faire ce qu’il faut. » La population de Halifax-Ouest m’a accordé sa confiance une cinquième fois exactement pour cela, c’est-à-dire pour faire ce qu’il faut. Je lui suis très reconnaissant de m’avoir donné cette responsabilité, qui représente pour moi un honneur insigne. Nous devons faire ce qu’il faut pour l’avenir de notre pays.
Comme d’autres l’ont dit, c’est aujourd’hui la Journée nationale de l’enfant. Ce que nous ferons dans les prochaines semaines et les prochaines années aura de profondes répercussions sur la génération suivante. Dans cette période de difficultés économiques, les enfants, comme tous les Canadiens, méritent d’avoir un Parlement capable de faire ce qu’il faut, capable de faire passer les gens avant de mesquines considérations partisanes. En même temps, nous avons la responsabilité, de ce côté-ci de la Chambre, d’exiger des comptes du gouvernement et de le forcer à affronter la réalité.
Malheureusement, le Canada s’engage dans cette crise économique qui s’intensifie partout dans le monde avec moins de moyens que nous aurions dû en avoir. Nous sommes sur le point de connaître une situation déficitaire à cause des mesures que le gouvernement a prises ou n’a pas prises au cours des deux dernières années. Les Canadiens savent que nous avons eu deux années d’incurie et que le gouvernement nous a placés dans une situation très difficile.
Le et le ont fait preuve d’une grossière incompétence à maintes et maintes reprises. Ils ont dilapidé l’excédent de 12 milliards de dollars que leur avait laissé le gouvernement libéral précédent. Ils ont éliminé la réserve pour éventualités de 3 milliards de dollars, qui témoignait de la prudence financière des libéraux et qui permettait d’éviter de tomber dans une situation de déficit en cas de difficultés imprévues. Ils ont complètement abandonné cette idée pour devenir le gouvernement le plus dépensier de l’histoire du pays.
Qui paie aujourd’hui le prix de cette incompétence financière et de cette incurie? Ce sont les Canadiens, ce sont les familles, les aînés, les travailleurs forestiers, les travailleurs de l’automobile, les pauvres et les retraités du Canada. Quelle solution le gouvernement propose-t-il? Celle de ne pas tenir sa promesse concernant les déficits.
Il y a un mois, le disait qu’il était ridicule ne serait-ce que d’envisager que le gouvernement accepte un déficit. Aujourd’hui, il en parle comme si c’était la chose la plus normale qui soit. Il parle de brader les biens de la Couronne et nous présente un discours du Trône qui n’a rien de neuf et qui passe beaucoup de choses sous silence.
Il est grand temps que le et son reconnaissent leur incompétence financière et leur incurie.
Certains, dans le pays, sont en train d’ouvrir la porte. Nous entendons des gens dire que ce ne serait peut-être pas une si mauvaise idée d’avoir un déficit. Ces gens laissent le gouvernement s’en sortir à bon compte. On oublie vraiment très vite. Ils devraient peut-être demander à Michael Wilson s’il est vraiment facile de se débarrasser d’un déficit, comme l’avait promis son patron Brian Mulroney en 1984. Qu’avait-il réussi à faire? Au lieu de se débarrasser du déficit, il avait doublé la dette du pays et avait légué à son successeur le plus grand déficit de l’histoire du Canada, 42 milliards de dollars. On a la mémoire vraiment courte.
Une fois qu’on s’est engagé sur la voie du déficit, il est évidemment très difficile d’en sortir. S’il avait été présent -- malheureusement, John Savage n’est pas parmi nous aujourd’hui --, il aurait pu nous dire combien il a été difficile d’affronter la dette que le gouvernement Buchanan lui avait léguée en Nouvelle-Écosse, cette dette qui avait commencé par un déficit de moins d’un demi-milliard de dollars. En 10 ans seulement, elle s’était multipliée par sept.
Ce n’est pas facile pour un gouvernement. Une fois qu’on a accepté un déficit, une fois qu’on a pris la dangereuse habitude d’emprunter, il est très dur de s’en sortir.
Le philosophe américain George Santayana a écrit: « Ceux qui ne peuvent se rappeler le passé sont condamnés à le répéter. » Le gouvernement actuel a hérité d’un excédent de 12 milliards de dollars. Je ne peux pas pointer du doigt le gouvernement précédent, car, quels que soient les investissements qu’il a faits, il a tout de même laissé un excédent de 12 milliards de dollars.
Lorsqu’il a pris les rênes du pouvoir, le gouvernement a hérité d’une situation financière meilleure que celle de tout autre gouvernement de l’histoire du Canada, et il évoque l’économie mondiale pour expliquer qu’il accuse déjà un déficit. Les gouvernements qui ont précédé celui-ci auraient tout donné pour hériter d’une situation financière pareille, d’une capacité semblable de dépenser et de garder l’économie en bon état, mais le gouvernement actuel a tout gâché.
[Français]
Au cours de trois mois cette année, ils ont connu une situation déficitaire. Le gouvernement aura un déficit et les conditions économiques l'entraîneront dans un déficit plus profond. Or, ce n'est pas nécessaire de se diriger vers une situation déficitaire aussi profonde, mais ce sont leurs choix qui ont créé la situation dans laquelle ils se trouvent. Et cela aurait tout de même été un déficit.
[Traduction]
Le Canada aura une capacité bien moindre de réagir à ce qui se passe dans l’économie mondiale, chez lui et dans sa propre économie. Il se retrouvera donc dans une situation bien pire que celle qui aurait normalement été la sienne, et cela, à cause des mesures que le gouvernement a prises au cours des deux dernières années. C’est en fait le résultat de son orgueil irresponsable et de sa prodigalité. Il n’a tenu aucun compte de l’avis des économistes sur la gestion de ses finances. Il a cherché à ridiculiser l’opposition, ses idées, ses inquiétudes au sujet de l’orientation du gouvernement et des risques de déficit. Soudain, c’est la surprise. Ce n’est plus ridicule du tout. Le gouvernement a gaspillé l’excédent en multipliant les promesses et les programmes qui ne visaient qu’à gagner des appuis électoraux.
Ce n’est pas le moment de pratiquer une petite politique à la pièce pour courtiser divers groupes. Ceux qui s’inquiètent de leur pension de retraite ou qui ont perdu leur emploi, que ce soit dans ma circonscription, , à Québec, à Windsor ou à Vancouver, ne veulent pas savoir de quel côté nous siégeons ici. Ils veulent que nous fassions le nécessaire, que nous protégions leur maison, leur emploi et leur retraite, que nous aidions leurs familles et, bien entendu, que nous secourions ceux qui ont le plus besoin d’un coup de main. Il n’est pas question ici des dirigeants qui touchent de généreuses primes ni des grandes sociétés.
Bien des gens s’inquiètent de ce qui s’est passé à Wall Street ces derniers mois, d’un régime de rémunération qui favorisaient les perspectives à courte vue, de la déréglementation qui a eu cours aux États-Unis, cette déréglementation que le parti d’en face préconise depuis tant d’années. Dieu merci, les conservateurs n’étaient pas majoritaires. Dieu merci, ils n’ont pas pu faire ce qu’ils voulaient de nos institutions financières. Imaginez le gâchis, s’ils avaient pu agir à leur guise.
Il y a quelques jours, j’ai discuté avec des gens qui dispensent des services à ceux qui sont aux prises avec la pauvreté, aux nouveaux immigrants qui se heurtent à des obstacles sur le marché du travail, aux aînés, aux personnes handicapées, à ceux qui perdent leur emploi. Cette réunion de groupes qui sont au service de ces gens a été organisée par des travailleurs de la santé, car ces difficultés ont des conséquences pour la santé. Lorsque l’économie est vigoureuse, comme elle l’a été entre 1996 et 2005, ainsi que Statistique Canada l’a montré il y a un ou deux ans, la pauvreté diminue et il y a moins de violence au foyer. Lorsque l’économie est forte, les choses se passent bien. Par contre, lorsque nous avons des problèmes, il faut que le gouvernement intervienne.
J’espère pouvoir poursuivre pendant la période de questions et d’observations.
:
Monsieur le Président, d'entrée de jeu, je remercie du fond du coeur les électeurs qui m'ont appuyé aux dernières élections. Plus de 77 p. 100 des gens de ma circonscription ont décidé de voter pour moi et je les en remercie sincèrement. J'apprécie le grand honneur qu'ils m'ont fait encore une fois.
Je tiens également à remercier tous les citoyens qui ont voté pour d'autres partis politiques, parce que je suis préoccupé, à l'instar de bon nombre d'entre nous à la Chambre, du déclin de la participation électorale au Canada. C'est une importante question pour nous tous. J'ai éprouvé une certaine honte en constatant que le pourcentage de participation électorale a été plus élevé aux États-Unis qu'au Canada. Je sais que ce n'est pas un motif de fierté pour les Canadiens et qu'ils veilleront à ce que cela ne se reproduise pas aux prochaines élections. Il va sans dire que je compte là-dessus.
Si je siège à la Chambre des communes, ce n'est pas seulement parce que le travail de député est excitant et intéressant. C'est aussi parce que je veux accomplir un certain nombre de choses.
Je suis membre du Parti conservateur parce que je crois qu'il représente mieux ces choses que les autres partis.
D'autres députés croient qu'il convient d'appliquer un programme différent et d'approcher les choses sous un autre angle. Je suis convaincu que chaque député croit que son parti est le mieux placé pour défendre les intérêts du Canada, et je respecte cela. Je sais aussi que les électeurs ont choisi d'élire chacun des députés de la Chambre. Je félicite d'ailleurs tous les députés d'avoir été élus. C'est un grand honneur et nous avons un travail important à réaliser.
Depuis la fin de la dernière législature, on a beaucoup parlé de décorum à la Chambre et de l'importance de la collaboration. Il est intéressant de noter que nous travaillons plutôt bien ensemble dans les comités et dans certains domaines. Peut-être que les divergences d'opinions et les commentaires désagréables ne sont pas aussi fréquents que ce que le grand public croit. Il est aussi important de faire passer ce message-là.
Nous devons aussi travailler ensemble. Les Canadiens viennent d'élire un troisième gouvernement minoritaire et ils s'attendent à ce que nous collaborions pour le faire fonctionner. Je sais que le et les députés conservateurs le comprennent, et qu'il en va de même pour d'autres députés.
Nous avons la chance de vivre dans ce pays merveilleux qu'est le Canada. Il faut garder à l'esprit que nous devons la liberté dont nous jouissons à nos parents, à nos grands-parents, à nos arrière-grands-parents et aux générations précédentes, qui ont fait des sacrifices incroyables et pris des initiatives inimaginables pour bâtir et développer le pays où nous vivons aujourd'hui. C'est un pays vraiment remarquable. Les Canadiens jouissent d'une liberté dont bien peu d'autres peuples de la Terre peuvent profiter.
Nous traversons une période où nous devons faire preuve d'un niveau de leadership et d'une sagesse dont nous avons rarement eu besoin au cours de notre histoire. Les situations auxquelles nous sommes confrontés, particulièrement sur les marchés financiers et dans le domaine économique, sont très graves et nécessiteront une action concertée. J'invite tous les députés à participer à cette action et à la bonne marche des choses.
Les deux principaux secteurs de ma circonscription sont le secteur pétrolier et gazier et l'agriculture. C'est de cela dont je parlerai pendant le reste de mon intervention.
Ces deux secteurs fournissent des milliers d'emplois dans ma circonscription et dans tout le pays également.
Le secteur pétrolier et gazier a apporté la richesse dans des collectivités de ma circonscription et la prospérité pour des travailleurs de toutes les provinces. Ce secteur est très dynamique. Il a dépassé les normes de protection de l'environnement attendues de lui et continuera de le faire.
L'agriculture est l'activité à long terme la plus importante et celle où les ressources sont les plus renouvelables de ma circonscription et du Canada. Aucun secteur n'est plus important.
J'ai été élevé sur une ferme mixte et j'ai encore des parts dans une exploitation produisant des céréales. Beaucoup de mes amis et voisins sont des agriculteurs.
Notre parti se soucie sincèrement des agriculteurs parce qu'il a des racines profondes dans les collectivités rurales de tout le Canada. J'en suis fier. Je suis fier de ce que le gouvernement a fait pour l'agriculture depuis deux ans et demi. Je veux en parler.
En tant que député de , j'ai apporté ma contribution à de nombreux dossiers liés à l'agriculture. Dans notre parti, nous sommes libres de le faire et beaucoup de mes collègues ont aussi apporté leur contribution.
Dans les grands dossiers, les décisions sont évidemment prises par le en collaboration avec quelques-uns des fonctionnaires incroyablement compétents du ministère.
Cependant, beaucoup de députés s'intéressent à des dossiers précis qui ne touchent pas l'ensemble du pays, mais qui sont très importants pour certains groupes et pour la population de certaines circonscriptions. Je tiens à parler de quelques-uns de ces dossiers.
Mes collègues et moi-même avons réussi à assurer des mesures de contrôle des spermophiles, qui sont parmi les ravageurs des cultures et des pâturages les plus dévastateurs, dans les provinces des Prairies en particulier. Nous avons permis aux agriculteurs de recommencer à employer les solutions de strychnine à 2 p. 100, ce qui leur permettra vraisemblablement d'économiser plus de 200 millions de dollars par année. Il est souvent question de milliards de dollars dans nos discussions, de sorte que 200 millions de dollars ne semblent pas avoir beaucoup d'importance. Pourtant, pour mes amis, mes voisins et mes collègues, c'est fort important. Notre gouvernement a agi de la sorte parce qu'un petit groupe d'entre nous est monté au créneau et a entrepris les démarches nécessaires.
Nous avons également fait pression pour élargir le programme d'importation de glyphosate pour usage personnel et nous en avons fait étendre l'application à un certain nombre d'autres produits. Aux termes du programme de remplacement visant les importations pour l'usage personnel, le PIAPDA, les agriculteurs peuvent désormais importer ces produits, notamment des États-Unis, ce qui, encore ici, leur permet d'économiser chaque année des dizaines de millions de dollars.
Nous avons veillé à ce que nos éleveurs de bétail puissent continuer à s'approvisionner en Ivomec aux États-Unis, ce qui leur permet d'économiser des dizaines de millions de dollars annuellement.
On peut évidemment penser à d'autres programmes où nous dépensons des milliards, voire des dizaines de milliards de dollars, et nous en parlons certainement beaucoup. Cependant, il ne faut pas négliger des questions de moindre envergure qui ont néanmoins une importance critique pour certains groupes.
J'aimerais maintenant parler brièvement de ce que nous avons fait au cours des deux dernières années concernant des programmes de plus grande envergure. Le 29 juin 2007, les ministres de l'Agriculture des gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux se sont mis d'accord au sujet de l'initiative Cultivons l'avenir, le nouveau cadre stratégique pour l'agriculture et l'industrie des produits agricoles et agro-alimentaires. La vision que propose ce cadre stratégique est celle d'un secteur de l'agriculture, de l'agroalimentaire et des produits agro-industriels rentable et innovateur qui saisit les occasions en répondant aux exigences du marché et qui contribue à la santé et au mieux-être des Canadiens.
Le 17 novembre 2007, le ministre a accepté de solliciter les autorisations nécessaires pour la poursuite des programmes du Cadre stratégique pour l'agriculture pour une année supplémentaire, à compter du 1er avril 2008. Cette décision a assuré et continue d'assurer une transition en douceur vers l'initiative Cultivons l'avenir. Elle sera un gage de certitude pour les agriculteurs et leur permettra de participer comme il se doit à la conception des programmes.
Le premier programme de gestion des risques d'entreprise est offert dans le cadre de l'initiative Cultivons l'avenir. Les agriculteurs avaient demandé des programmes simples, adaptables, prévisibles et tangibles. C'est le cas de ce programme. Nous savons tous que, par le passé, bon nombre de programmes agricoles ne possédaient aucune de ces caractéristiques.
En décembre 2007, les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux ont signé des ententes pour mettre en place une nouvelle série de programmes de gestion des risques d'entreprise dans le but de remplacer le Programme canadien de stabilisation du revenu agricole, le PCSRA. Ce programme ne fonctionnait pas vraiment bien. Les programmes qui le remplaceront entreront en vigueur d'ici 2009. De bien des points de vue, il s'agit de programmes améliorés.
S'inspirant des suggestions des agriculteurs, les programmes de Cultivons l'avenir, le nouveau cadre stratégique pour le secteur canadien de l'agriculture, de l'agroalimentaire et des produits agro-industriels, comprennent notamment Agri-investissement, un programme de comptes pour les producteurs, Agri-stabilité, un programme amélioré fondé sur la marge, Agri-protection, qui inclut une assurance-récolte et une assurance-production et qui sera élargi pour englober davantage de produits, et Agri-relance, un nouveau cadre d'intervention en cas de catastrophe.
Les premiers comptes Agri-investissement ont été ouverts pendant l'année de programme 2007 grâce à un programme de lancement de 600 millions de dollars du gouvernement fédéral. Ce programme est actuellement en marche.
Je tiens à parler de certains des autres programmes mis en place par le gouvernement pour aider les agriculteurs à construire un secteur agricole plus vigoureux pour l'avenir.
Agriculture et Agroalimentaire Canada a annoncé que 233 projets de recherche d'un bout à l'autre du Canada recevraient plus de 22 millions de dollars du fédéral à la suite d'un examen par les pairs des propositions de recherche pour 2007-2008. Quatre commissions d'examen composées de 38 experts provenant d'organismes non rattachés à Agriculture et Agroalimentaire Canada et spécialisées dans les domaines de la phytologie, de la science animale, de l'environnement et de l'écologie et de la science alimentaire, se sont servis des évaluations préliminaires de 330 experts de l'extérieur.
Voilà certaines des initiatives prises par le gouvernement conservateur au cours des deux premières années et demie où il a été au pouvoir.
L'industrie de l'élevage, en particulier du boeuf, du porc et du wapiti, est aux prises avec de graves problèmes en ce moment. Notre gouvernement et notre parti ont beaucoup fait dans ces domaines également. Je ne vais pas donner tous les détails faute de temps, mais ces industries ont certainement profité des retombées très positives des programmes que nous avons mis en place.
Malgré tout, cette période a été très difficile. En effet, depuis 2003, à l'époque où le problème de l'ESB a entraîné la fermeture de la frontière, le secteur de l'élevage bovin a connu de graves difficultés. D'autres secteurs ont également connu leur part de problèmes pendant une longue période.
Je voudrais parler du programme des biocarburants, qui relève autant de l’agriculture que de l’environnement.
Il y a seulement six mois, les gens, partout dans le monde, disaient que nous ne devrions pas investir d’argent dans les secteurs de l’éthanol et du biodiésel. Ils soutenaient que nous ne devrions pas investir dans la recherche destinée à aider ces secteurs à se développer parce que le prix des aliments montait trop vite.
Les aliments coûtent cher au supermarché. Pourtant, les Canadiens profitent des ressources alimentaires les moins coûteuses de la planète puisqu'ils ne consacrent que 13 p. 100 environ de leurs dépenses à l’alimentation.
C’est une réalisation remarquable. Nous avons assisté à des baisses radicales des prix des aliments et des produits agricoles ces deux derniers mois. Ces prix ont directement subi les effets de la crise financière et économique que nous connaissons aujourd’hui. Les agriculteurs ont souffert de la crise probablement autant et peut-être même plus que n’importe qui d’autre. Ainsi, il y a seulement six mois, ils auraient pu vendre leur canola à 17 $ le boisseau. Aujourd’hui, ils ont de la chance s’ils peuvent en tirer 9 $. Nous comprenons les effets de la crise sur les agriculteurs. Ce n’est qu’un exemple.
La crise se répercute sur tous les secteurs de l’économie. Je le reconnais volontiers. Elle a rendu les choses plus difficiles, même si je dois dire que le secteur des céréales demeure très rentable.
Les prix élevés des intrants sont inquiétants. À la Chambre, nous devons veiller à ce que ces prix baissent dans le cas des engrais, des produits antiparasitaires et des autres articles de ce genre. Ces prix doivent baisser, en même temps que les pressions qui s’exercent sur l’économie.
Il faut que ces prix diminuent, en même temps que ceux du gaz naturel et du pétrole, mais cela ne s’est pas encore produit. J’espère bien que nous pourrons voir d’importantes baisses avant le printemps. Cela est essentiel car, avec le prix des récoltes qui diminue comme nous l’avons vu cette année, les agriculteurs ne pourront pas se débrouiller autrement.
Je voudrais mentionner une dernière chose concernant l’agriculture. Il s’agit de la Commission canadienne du blé. J'ai été enchanté de voir que la commission était mentionnée dans le discours du Trône.
Le secteur agricole a toujours été un important moteur de l’économie. Il a créé des emplois dans les Prairies et ailleurs dans le pays. Nos agriculteurs ont travaillé sans cesse pour développer une industrie vraiment remarquable, qui peut soutenir la concurrence de n’importe quel pays du monde. Ils ont fait des choses extraordinaires pour leur secteur.
Toutefois, les gouvernements du passé avaient créé des obstacles qui ont vraiment empêché certains agriculteurs de réaliser des bénéfices et de prendre les décisions de commercialisation qu’ils sont en droit de prendre.
Le monopole de la Commission canadienne du blé est l’un de ces obstacles. Elle a été créée pendant la Seconde Guerre mondiale sous le régime de la Loi sur les mesures de guerre, non afin d’obtenir de meilleurs prix pour les agriculteurs, mais bien au contraire afin de faire baisser les prix pour que le gouvernement puisse leur acheter des céréales à bon compte dans le cadre de l’effort de guerre. Les agriculteurs avaient accepté cette contrainte à l’époque. Ils devaient être indemnisés d’une façon ou d’une autre, mais cela ne s’est jamais produit, ce qui avait contrarié beaucoup d’entre eux. Quoi qu’il en soit, nous sommes en 2008, et ce monopole existe encore.
Notre gouvernement s’est engagé à permettre aux agriculteurs de choisir. Je tiens à souligner que notre gouvernement a toujours cru dans une forte Commission canadienne du blé. Il y croit toujours, mais nous estimons que les agriculteurs ont le droit de choisir leur mode de commercialisation comme tous les autres. Nous voulons simplement leur donner la possibilité d’opter pour la commission, s’ils le souhaitent, ou de faire leurs propres ventes sans avoir à subir le monopole de la commission.
J'ai hâte au jour où j'aurai la possibilité de le faire. Je vends du blé, de l'orge, du canola, des pois, des lentilles et d'autres produits. Je dois bien sûr faire appel à d'autres agriculteurs pour s'occuper de la production parce que mes responsabilités de député ne me laissent pas le temps de le faire. Toutefois, je paie ma quote-part des intrants et je reçois ma partie des profits. J'espère que, l'an prochain, je pourrai choisir de faire affaire avec la Commission canadienne du blé ou non. Je crois que je continuerai de commercialiser une partie de mon blé par l'intermédiaire de la commission, mais au moins j'aurai le choix et il se pourrait que je vende une partie de ma production sans passer par la Commission canadienne du blé. C'est de cela qu'il s'agit.
Je voudrais souligner une autre chose qui touche non seulement l'agriculture, mais bon nombre d'autres secteurs aussi, c'est-à-dire le commerce intérieur. Je veux parler du premier ministre albertain, Ed Stelmach, qui a fait un travail magnifique en rencontrant d'abord le premier ministre de la Colombie-Britannique et, plus récemment, celui de la Saskatchewan, Brad Wall. Ils ont fait de grands progrès afin d'éliminer les barrières au commerce intérieur.
Je tiens à souligner que j'ai probablement été le seul porte-parole en matière de commerce intérieur de toute l'histoire du Parlement du Canada. J'ai demandé à Preston Manning, qui était chef du Parti réformiste en 1996, si je pouvais m'occuper de ce dossier. À ce moment-là, le gouvernement libéral avait présenté une mesure législative qui devait faire disparaître les obstacles au commerce intérieur. C'était une mesure faible, mais elle a tout de même été adoptée. C'était un premier pas. Toutefois, il ne s'est pas passé grand-chose depuis et je suis très heureux que notre gouvernement, de concert avec les provinces, ait décidé de faire disparaître les obstacles au commerce, une mesure qui doit essentiellement relever des provinces.
Un solide leadership de la part du gouvernement fédéral est certes un atout et c'est ce que notre gouvernement a offert, en collaboration avec les premiers ministres des provinces comme Brad Wall, Ed Stelmach et le premier ministre de la Colombie-Britannique. Ce projet traversera le pays et nous en tirerons tous profit.
Lorsque j'étais porte-parole en matière de commerce, j'ai entendu près d'une dizaine d'entreprises dire que les obstacles au commerce entre les provinces les forceraient à déménager leur siège social aux États-Unis parce qu'il leur serait alors plus facile d'avoir accès aux provinces canadiennes. Quelle incroyable situation dans un pays qui a signé l'Accord de libre-échange et l'ALENA.
Je remercie encore les gens de ma circonscription et les centaines de bénévoles qui ont donné un coup de main pendant la campagne électorale. Leur contribution rend service au pays. Ils travaillent très fort et méritent des félicitations.
Enfin, j'aimerais remercier mon épouse et mes cinq enfants de m'avoir aidé et soutenu durant mes quinze années de vie politique au fédéral. Cela a été un très grand honneur pour moi d'être ici, mais, comme vous le savez, monsieur le Président, ce travail n'est pas facile pour les familles. Je remercie du fond du coeur mon épouse, Linda, et nos cinq enfants de s'être également engagés à l'égard de mon travail. Ce ne sont pas seulement nous, les députés, qui nous engageons, mais également notre famille.