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Monsieur le Président, je remercie mes chers collègues de m'appuyer et je les remercie de leur enthousiasme. Avant de débuter, j'aimerais mentionner que je partagerai mon temps avec le député de , mon collègue ici présent, que je salue ce matin.
J'ai été très surpris par le discours du Trône, mais non pas de façon positive, parce qu'on se serait attendu à autre chose compte tenu que le gouvernement avait supposément décidé de convoquer la Chambre parce que nous faisons face à une crise importante, particulièrement dans le secteur manufacturier. Ainsi, compte tenu du fait qu'on ait convoqué la Chambre très rapidement après la campagne électorale, on se serait attendu à des mesures extrêmement concrètes dans plusieurs domaines, et ce n'est pas du tout le cas.
Même en fin de semaine, on entendait le , au cours d'une conférence de presse, et on ne sentait pas du tout l'urgence de faire face à la crise que nous vivons à l'heure actuelle de façon dramatique, particulièrement dans ma région et au Québec. Par exemple, depuis le début de la crise dans le secteur du bois d'oeuvre, plus de la moitié des 300 usines de transformation ont fermé au Québec, et certaines de ces usines ont fermé tout récemment. Cela représente 30 000 mises à pied de travailleurs et de travailleuses au cours des derniers mois et des dernières années, et ce, uniquement au Québec.
À mon avis, en parcourant l'ensemble du Canada, en allant partout où le secteur du bois d'oeuvre est assez important, comme en Colombie-Britannique, on constaterait que la crise est extrêmement puissante et malheureuse pour l'ensemble des régions comme la mienne. On se serait attendu à ce que le premier ministre arrive avec un plan permettant à ces entreprises de faire face à la crise, mais ce n'est pas du tout ce qu'on a eu. On a plutôt eu un discours du Trône que je qualifierais de mou, de presque sans contenu.
Le nous disait en fin de semaine qu'il faudrait peut-être attendre le dépôt du budget avant d'annoncer des mesures. Or, on est déjà en crise et c'est une crise majeure. Malheureusement, dans le discours du Trône, il n'y a absolument rien pour encourager les travailleurs et les travailleuses et absolument rien pour encourager les citoyens et les citoyennes de mon comté.
Il y a un autre exemple. Pas plus tard que le 21 novembre, une des plus grosses entreprises de la circonscription de , Uniboard — Panval —, annonçait encore une fois la cessation d'une partie de ses activités. Non seulement l'entreprise cesse de produire et réduit effectivement sa production, mais on nous dit qu'actuellement, compte tenu de la crise, il va être très très difficile de prévoir quand l'entreprise pourra recommencer la production, parce qu'elle produit effectivement des panneaux particules qui peuvent servir à fabriquer des meubles. Or, lorsque la consommation diminue, bien entendu on n'a pas le choix de réduire la production.
On parle d'une entreprise de 350 employés, dans une MRC qui compte entre 14 000 et 15 000 habitants. On peut alors imaginer l'impact d'une telle fermeture, même si on sait que ces gens pourront bénéficier de l'assurance-emploi, Mais, encore une fois, il n'y a absolument rien dans le discours du Trône au sujet de l'assurance-emploi. Cela ne contribue que pour 50 p. 100 du salaire régulier d'un employé, et cela, pendant un certain temps, en plus des 15 jours d'attente dont nous demandons l'abolition.
Le discours du Trône qui nous a été présenté est absolument vide de contenu quant aux moyens à envisager pour faire face à la crise à laquelle nous sommes confrontés. On nous annonce en plus qu'il n'y aura absolument rien au sujet de la culture, sauf peut-être un petit élément. On maintient les coupes au plan de la culture et on maintient aussi les coupes contre les organismes à but non lucratif à caractère économique. Ces organismes sont extrêmement importants pour notre région.
Au cours de la campagne électorale, j'ai donné des exemples, entre autres pour le secteur de Rimouski. Je pourrais donner l'exemple du SEREX, dans le secteur de la vallée de la Matapédia, un organisme voué à la recherche.
Pourquoi le Bloc québécois demande-t-il qu'on investisse de façon extrêmement importante dans la recherche et le développement? Pourquoi demande-t-il aux deux paliers de gouvernement d'investir davantage en recherche et développement? La réponse est pourtant simple: si on veut créer des emplois et si on veut que nos entreprises puissent se développer et être concurrentielles à l'étranger, il faut effectivement investir de façon extrêmement importante en recherche et développement pour développer de nouveaux produits et de nouvelles façons de faire.
À l'heure actuelle, les entreprises, chez nous comme un peu partout dans le reste du Canada, n'ont pas nécessairement la capacité financière d'investir en recherche et développement. Il faudrait donc, immédiatement, que les deux paliers de gouvernement le fassent, tant le gouvernement fédéral que le gouvernement du Québec.
On a appris que la part d'investissement en recherche et développement du gouvernement du Québec avait diminué au cours des dernières années. Je considère cela extrêmement malheureux parce que c'est tout le développement de nouveaux produits et de nouvelles technologies nous permettant d'être plus efficaces qui a été ralenti. Quand on fait face à une crise, les entreprises n'ont pas nécessairement les liquidités nécessaires — je pense que c'est très clair — pour investir de façon extrêmement importante en recherche et développement, alors que ce devrait être le cas. Pour faire face à la crise et réussir à s'en sortir, il faut trouver de nouvelles façons de faire pour être plus efficace et, en même temps, il faut tenter de créer de nouveaux produits.
Il y a un autre élément dont on ne parle pas dans le discours du Trône. Ou plutôt, on en parle, mais de façon négative: on ne tient absolument pas compte, mais pas du tout, du consensus québécois en ce qui concerne les jeunes contrevenants. C'est aussi le cas du registre des armes à feu. Ce que le gouvernement du Québec a demandé était très simple: qu'on lui transfère le registre des armes à feu pour qu'il le gère. À ce sujet, le gouvernement persiste et refuse tout à fait de s'entendre avec le gouvernement du Québec.
Du côté de l'environnement, c'est la même chose. On ne mentionne pas le Protocole de Kyoto. Oui, on parle d'investir dans des énergies nouvelles et dans les énergies propres, mais on parle aussi d'investir dans le nucléaire. On ne dit pas non plus qu'on va cesser d'investir dans les sables bitumineux qui sont extrêmement polluants et, à l'heure actuelle, la principale cause d'émissions de gaz à effet de serre au Canada.
Il faut comprendre que, si on veut investir dans des ressources dites vertes et dans l'énergie renouvelable, il faut peut-être ralentir un peu la production de pétrole issu des sables bitumineux. Cela permettrait d'utiliser les montants qu'on donne aux grandes pétrolières. On pourrait nous remettre ces sommes pour qu'on investisse de façon extrêmement importante dans des énergies renouvelables.
Quand je parle d'énergie renouvelable, je parle d'énergie éolienne, de panneaux solaires, de biocarburant, etc. À l'heure actuelle, il n'y a pas suffisamment d'investissements pour nous permettre de réduire de façon très importante notre dépendance au pétrole. Et pourtant, on a vu pendant la récente campagne américaine la volonté des deux partis, tant le parti républicain que le parti démocrate, d'investir de façon extrêmement importante dans des énergies renouvelables qui nous permettraient de réduire le plus possible notre dépendance au pétrole.
Pourquoi devrions-nous réduire notre dépendance au pétrole? Probablement pour deux raisons. Premièrement, le pétrole produit beaucoup de gaz à effet de serre. Deuxièmement, en étant de moins en moins dépendants du pétrole, on est effectivement de moins en moins dépendants de la situation des marchés. Or on sait ce qui s'est produit sur les marchés au cours des récents mois. Il y a eu une flambée des prix du pétrole, et cela a affecté un très grand nombre de nos entreprises. Je pense particulièrement à Uniboard, chez nous à Matane, qui tente actuellement de trouver des moyens pour être moins dépendante du pétrole. Pour cela, il faut investir, et l'entreprise, comme toutes les autres entreprises du secteur manufacturier, est malheureusement confrontée à un manque de capitaux.
Je concluerai en disant que le discours du Trône est extrêmement décevant. On réunit la Chambre rapidement après les élections mais on nous offre un discours du Trône mièvre, qui nous propose peu de choses — pour ainsi dire presque rien — pour faire face à la crise.
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Monsieur le Président, c'est la première fois que je prends la parole au cours de cette nouvelle législature.
J'aimerais remercier sincèrement les électeurs et les électrices de la circonscription de de m'avoir fait confiance pour un troisième mandat consécutif. Je peux les assurer que je continuerai à défendre avec vigueur, ardeur et détermination les intérêts des gens de cette circonscription de la région de la Mauricie, de même que les intérêts de l'ensemble des citoyens du Québec.
Je suis heureux d'intervenir en cette Chambre, non pas parce qu'il y a de quoi se réjouir en ce qui a trait au discours du Trône présenté par le gouvernement conservateur, mais bien parce que je le fais au nom des citoyens et des citoyennes de la région que j'ai l'honneur de représenter.
Avant même la lecture du discours du Trône, le Bloc québécois avait indiqué clairement au gouvernement conservateur qu'il devait abandonner son idéologie du laisser-faire, qui a été très coûteuse pour l'économie québécoise, et affirmer sans hésitation que le gouvernement fédéral a un rôle clé à jouer pour soutenir l'économie et aider les gens frappés par la crise que nous connaissons actuellement.
Dans cette optique, le Bloc québécois a avancé des propositions constructives afin que ce Parlement concentre ses efforts sur les besoins de la population alors que nous entrons dans une période de récession économique. L'ensemble de nos propositions repose sur un consensus québécois dont nous avons débattu au Québec lors de la dernière campagne électorale. Les citoyens ont voté majoritairement en faveur des députés du Bloc québécois pour défendre leurs intérêts.
En effet, au cours des derniers mois, les partis politiques présents à l'Assemblée nationale, les gens du milieu des affaires et les syndicats ont tous demandé des mesures énergiques de la part du gouvernement fédéral afin qu'il appuie notamment notre économie et, en particulier, bien sûr, notre secteur manufacturier. Malheureusement, à la lecture du discours du Trône, nous sommes déçus, très déçus, de constater qu'aucune des propositions faites par le Bloc québécois et l'ensemble des acteurs économiques du Québec n'a été retenue, alors que celles-ci reposent sur des priorités touchant de près les Québécois et les Québécoises et découlent directement du choix de ceux-ci lors de la dernière campagne électorale fédérale. C'est honteux.
Ce discours du Trône confirme que ce gouvernement conservateur demeure totalement insensible aux effets de la crise sur notre économie et la population. Il est totalement figé dans une idéologie archaïque.
Ce discours du Trône ne présente aucune mesure de relance pour venir en aide aux industries manufacturières les plus vulnérables face à la compétition internationale. Par exemple, dans mon comté, l'industrie du meuble occupe toujours une place importante en ce qui a trait à la création d'emplois dans ma circonscription.
Le gouvernement choisit encore une fois de ne pas agir. Fidèle à lui-même, ce gouvernement croit toujours que le libre-marché, la libre-entreprise sans intervention de l'État, peut tout régler et que toute intervention de ce gouvernement ne peut avoir que des effets négatifs pour l'industrie. Ce n'est pas vrai. Le gouvernement a la responsabilité de soutenir nos entreprises et il doit la prendre. En somme, nous nous retrouvons devant un discours du Trône qui est vide de mesures, vide de vision, insensible face aux difficultés que connaissent nos communautés et qui ignore la base économique du Québec, soit l'industrie manufacturière.
Quand ce gouvernement comprendra-t-il qu'il a un rôle à jouer pour soutenir l'économie de la population, particulièrement en temps de crise? Au lieu d'ignorer et de continuer, comme si de rien n'était, le Bloc québécois lui demande au contraire de prendre ses responsabilités et d'agir afin de soutenir notre économie. Nous payons encore des impôts à Ottawa. Nous versons d'énormes sommes à Ottawa et nous avons le droit d'obtenir des services pour soutenir nos industries.
Le Bloc québécois a suggéré à plusieurs reprises des voies d'aide et de soutien à l'industrie manufacturière et forestière. Par exemple, nous avons proposé des garanties de prêts pour aider les entreprises à se moderniser et de rendre remboursable le crédit d'impôt à la recherche et au développement pour que les entreprises puissent en bénéficier, même si elles sont à l'étape du développement et qu'elles ne font pas encore de profits. Je suis convaincu que ces mesures permettraient à nos industries au Québec, comme l'industrie du meuble, de se développer et de relever le défi de la concurrence internationale. On ne doit pas mettre de côté l'ensemble de nos industries manufacturières au Québec, comme le fait ce gouvernement. Comme je le disais, cette industrie du meuble occupe une place importante dans notre région de . Dans l'ensemble du Québec où nous avons ce type d'industries, nous voulons maintenir ces emplois.
Nous avons des entreprises innovatrices avec une main-d'oeuvre qualifiée qui ont su relever le défi de l'ALENA. Maintenant, face au contexte commercial économique difficile, plusieurs d'entre elles sont en difficulté. Elles ont besoin d'un appui de ce gouvernement fédéral. Malheureusement, ce gouvernement a fait la sourde oreille à nos propositions. La seule réponse consistant encore en des baisses d'impôt sur les profits qui, je le rappelle, ne bénéficient qu'à ceux qui font des profits. Mais dans l'ensemble, la plupart de nos industries au Québec ne font pas de profits. Diminuer les impôts auprès de compagnies qui ne font pas de profits ne donne rien à nos industries.
J'inviterais les membres de ce gouvernement à prendre connaissance de ce livre qui s'intitule La crise manufacturière au Québec: ça va mal à shop! Cela fait le tour de l'ensemble des régions du Québec qui ont été touchées par la crise manufacturière. C'est un bouquin qui vient d'être publié. On y parle des emplois dans la Beauce qui ont été perdus au niveau du secteur manufacturier. Ce sont 3 000 emplois perdus depuis cinq ans dans la Beauce. On y parle des 800 emplois perdus chez Goodyear à Valleyfield. Et, bien sûr, on y parle de la Mauricie, des pertes d'emploi dans le secteur des pâtes et papier, dans le secteur du textile, dans le secteur du meuble, dans la région que je représente. Il offre réellement un bon tour d'horizon. J'invite les membres de ce gouvernement et des partis de l'opposition à prendre connaissance de la réalité, des pertes d'emplois dans les régions du Québec. Il y a des propositions dans ce livre, par exemple comment ce gouvernement doit investir et venir en aide à nos industries manufacturières. C'est un bon livre.
Au Québec, on n'est plus à l'époque de dire que nos industries sont prospères. Il est tout simplement scandaleux de constater — bien sûr, je le dis — que ce gouvernement n'agit pas de façon urgente. Ce gouvernement refuse d'aider les communautés qui sont en difficulté, mais continue d'aider sans hésitation les pétrolières de l'Ouest. Il déclare qu'il veut soutenir le secteur de l'énergie nucléaire et maintient son souhait de poursuivre les achats militaires sans aucune balise. Ce gouvernement nous a démontré, par ce discours du Trône, qu'il rejette plusieurs des consensus québécois établis par l'Assemblée nationale, par la population, les syndicats et les différents acteurs socio-économiques de notre société. On ne comprend pas.
Dans ce contexte, le Bloc québécois n'aura d'autre choix que de voter contre ce discours du Trône.
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Monsieur le Président, c'est pour moi un honneur d'intervenir ce matin pour appuyer le discours du Trône du gouvernement qui s'intitule,
Protéger l'avenir du Canada.
J'aimerais parler du contexte dans lequel le discours du Trône a été rédigé. Je constate que personne ce matin n'a parlé de la situation actuelle du Canada ni des objectifs recherchés lorsqu'on rédige le discours du Trône. Certains députés de l'opposition qui ont pris la parole ce matin ont dit souhaiter des réactions et des solutions impulsives. Ce n'est pas là le but du discours du Trône. Le discours du Trône est un plan qui doit guider le Canada dans la bonne direction de manière à protéger notre avenir.
Avant de commencer mon discours, je souhaite attirer votre attention sur quelques manchettes de ce matin, question de vous mettre en contexte:
Étant donné le ralentissement aux États-Unis, le principal partenaire commercial du Canada, la performance économique du Canada semble avoir défié les experts dernièrement. Par exemple, pendant que les ventes de voitures dégringolaient aux États-Unis le mois dernier, elles connaissaient une hausse de 1 p. 100 au Canada.
En fait, les ventes d'automobiles ont augmenté d'environ 1,4 p. 100.
L'économie américaine a perdu plus de un million d'emplois au cours des 12 derniers mois, alors qu'à la fin octobre, durant la même période, 223 000 emplois avaient été créés au Canada.
Le discours du Trône porte sur la protection de l'avenir du Canada. Pour protéger l'avenir du Canada, il faut protéger ses acquis. Le Canada n'est pas une île. Notre principal partenaire commercial, le pays avec lequel nous partageons la plus longue frontière non défendue au monde, est l'épicentre de la crise économique mondiale. C'est le genre de détail dont il faut tenir compte. Nous pensons qu'il faut protéger nos acquis.
Le 14 octobre, les Canadiens ont confié au gouvernement un mandat renouvelé et élargi, un mandat plus fort, afin qu'il dirige le Canada pendant cette période difficile. En s'engageant dans ce nouveau mandat, le gouvernement est déterminé à assurer le leadership énergique auquel les Canadiens aspirent. Nous protégerons les Canadiens pendant cette période difficile et nous collaborerons avec eux pour assurer notre prospérité future. Nous allons soutenir les travailleurs et les entreprises du Canada dans leur poursuite d'un avenir meilleur.
Le gouvernement est déterminé à préserver le succès du Canada pendant cette période d'incertitude mondiale. Le discours du Trône contient le plan élaboré par le gouvernement pour aider à protéger la sécurité économique du Canada. Ce plan est basé sur cinq principes, notamment la réforme du secteur financier mondial, la saine gestion des finances publiques, l'importance de la sécurité d'emploi pour les familles et les collectivités, la promotion de l'investissement et du commerce, et l'action gouvernementale plus efficace.
Le discours du Trône contient également notre plan pour diriger le pays. Celui-ci s'inspire du travail réalisé pendant le mandat précédent. Nous y mettons l'accent sur les priorités qui comptent réellement pour les Canadiens, les priorités qui ont permis de concrétiser le type de résultats que j'ai énumérés au début de mon exposé, le type de priorités qui nous ont permis de devancer tous les pays du G8. Alors que nous entrons dans cette période difficile, le Canada reste le seul pays du G8 à afficher un excédent budgétaire pour l'exercice en cours, à rembourser la dette tout en réduisant les impôts.
Le discours du Trône contient notre plan pour diriger le pays, plan qui s'inspire de notre mandat. Nous avons l'intention d'assurer notre avenir énergétique, de lutter contre les changements climatiques et de préserver notre environnement, de multiplier les occasions pour tous les Canadiens, d'assurer la sécurité des Canadiens, de contribuer à la sécurité mondiale et de renforcer nos institutions.
Je tiens à insister sur un certain nombre de priorités qui figurent dans le discours du Trône. Plutôt que de discourir de tout et de rien et de me contenter de faire un survol à haute altitude des questions, je vais parler d'un certain nombre de dossiers qui préoccupent directement les Canadiens aujourd'hui.
Lorsque la campagne électorale a débuté, j'entendais parler de nombreux problèmes dont il n'est plus question maintenant. Il y a quelques mois à peine, le prix de l'essence était le principal sujet de discussion. Je suis certain que nombre de députés se souviendront d'en avoir entendu parler. Il s'agissait alors de la question qui était au premier plan des préoccupations des Canadiens. Ce n'est plus le cas actuellement. D'autres choses les préoccupent. Dans ma circonscription, Peterborough, j'entends beaucoup parler du secteur industriel.
Peterborough est un centre manufacturier. L'activité industrielle fait partie de notre patrimoine et de notre histoire depuis que Thomas Edison y a implanté la société Edison Electric, qui est devenue la Générale Électrique du Canada. Les députés m'entendent souvent parler de la ville électrique pour désigner Peterborough et de la région de la ville électrique pour désigner ma circonscription. Peterborough a été la première ville en Amérique du Nord à disposer d'un éclairage des voies publiques et cela grâce à Thomas Edison, qui y a implanté la société Générale Électrique, et au potentiel de production d'hydroélectricité de la rivière Otanabee, qui traverse la région.
L'industrie a toujours constitué l'une des principales activités de Peterborough et revêt une importance considérable pour la région. Le secteur de l'automobile est très présent dans ma circonscription. La société General Motors est le plus grand employeur privé de Peterborough. De nombreux fournisseurs de pièces sont eux aussi établis dans ma circonscription et créent de l'emploi. Il est évident que le secteur de l'industrie est très important pour les gens de ma circonscription, et pour moi leur représentant.
Le discours du Trône contient des engagements précis de la part de notre gouvernement. J'aimerais souligner certains d'entre eux ainsi que notre engagement à l'égard de l'industrie:
Afin de réduire davantage les pressions sur les coûts d’exploitation des entreprises canadiennes, notre gouvernement prendra des mesures pour encourager les sociétés à investir dans le renouvellement du matériel et de l’outillage.
Le secteur manufacturier au Canada, et en particulier la construction automobile et l’aérospatiale, se fragilise de plus en plus. Notre gouvernement apportera de nouveaux soutiens à ces industries.
Je constate que notre plan économique, Avantage Canada, ainsi que les budgets récents, nous ont permis de progresser considérablement vers la création d'un climat d'affaires favorisant l'investissement à long terme, l'innovation et la création d'emploi dans tous les secteurs de l'économie. Je reviens une fois de plus à mes commentaires de départ. Alors que les États-Unis ont perdu un million d'emplois, le Canada en a gagné 226 000 au cours de la même période. De fait, depuis que notre gouvernement est au pouvoir, soit un peu moins de trois ans, nous avons ajouté plus de 800 000 emplois à l'économie canadienne. Plus de 17 millions de Canadiens travaillent à temps plein à l'heure actuelle. C'est un record. Le taux de chômage est proche d'un minimum historique, à 6,1 p. 100. Nous constatons donc les effets des mesures prises par notre gouvernement.
Tout en reconnaissant l'importance stratégique du secteur manufacturier et le défi que posent, pour nos entreprises, la situation financière et la compétitivité à l'échelle du monde, notre gouvernement a réduit les impôts pour faire baisser les coûts d'entreprise. Nous avons aidé les entreprises à être concurrentielles et à créer des emplois. D'ici à 2012-2013, le gouvernement du Canada aura assuré plus de 9 milliards de dollars en allégements fiscaux au secteur de la fabrication. Notre gouvernement prend des mesures dans le domaine scientifique pour renforcer les secteurs de l'automobile, de l'aéronautique et de la défense, et pour rendre le capital plus accessible aux PME du secteur manufacturier canadien.
Le est intervenu très rapidement au cours du dernier mois pour que le marché soit bien pourvu en liquidités, de manière à ce que les banques puissent continuer à prêter. En agissant de la sorte, il aide le secteur manufacturier, l'entreprise et notamment la petite entreprise dans des endroits comme Peterborough et les 308 circonscriptions d'un bout à l'autre du pays. C'est la raison pour laquelle les mesures prises par le gouvernement actuel et décrites dans le discours du Trône ont une importance si critique.
Il convient également de rappeler que, dans le budget de 2008, le gouvernement du Canada est venu en aide à l'industrie canadienne et plus particulièrement au secteur manufacturier en mettant en oeuvre des mesures précises, comme la création du Fonds d'innovation pour le secteur de l'automobile. Ce fonds appuie la recherche stratégique à grande échelle et des projets de développement dans le secteur de l'automobile. Je suis fier de signaler que des engagements ont été pris concernant, par exemple, l'usine de moteurs d'Essex, près de Windsor. Le fonds a été créé pour appuyer la transition de cette usine, la rendre plus concurrentielle et, donc, garantir des emplois au Canada pour l'avenir. C'est dire toute l'importance d'un tel fonds.
Je rappelle que les allégements fiscaux de 9 milliards de dollars sur cinq ans englobent des réductions d'impôt généralisées et un amortissement accéléré temporaire visant les machines et le matériel. À cet allégement fiscal vient s'ajouter un accès amélioré au capital.
Les entreprises canadiennes ont profité de l'amortissement accéléré. Elles ont investi dans du nouvel équipement. Par exemple, Quaker Oats, une filiale de Pepsi-QTG, a investi quelque 26 millions de dollars dans son usine de Peterborough au cours des deux dernières années. C'est un bon exemple de l'avantage accordé par un amortissement accéléré, qui améliore l'efficacité, la compétitivité et la rentabilité des entreprises. Cette mesure protège 700 emplois dans le secteur manufacturier à Peterborough. On voit bien que cela a un effet.
Qu'est-ce qui est à la base de l'industrie canadienne? Qu'est-ce qui lui permet d'être concurrentielle? Lorsque je parle aux chefs d'entreprise du Canada, ils me disent qu'ils ont véritablement besoin de l'infrastructure nécessaire pour soutenir leurs activités centrales. Ils sont prêts à investir si nous établissons un environnement favorable, si nous mettons en oeuvre de bonnes mesures fiscales, une fiscalité compétitive, et si nous leur donnons accès au capital. Nous devons faire en sorte que nous banques puissent appuyer les entreprises et financer ces investissements. Les chefs d'entreprise ont besoin d'une infrastructure moderne qui aide les entreprises.
C'est pourquoi notre gouvernement a lancé Chantiers Canada, un fonds de 33 milliards de dollars, le plus important investissement du gouvernement fédéral dans l'infrastructure depuis la Seconde Guerre mondiale. Qu'est-ce que le discours du Trône disait à propos de Chantiers Canada? Quels autres engagements avons-nous pris en ce qui concerne l'infrastructure qui appuie les entreprises canadiennes?
D'abord, nous avons souligné que le gouvernement a fait preuve de leadership pour mettre en oeuvre un plan d'infrastructure qui aide les provinces, les territoires et les collectivités de toutes tailles à moderniser l'infrastructure qui permet une économie plus forte, un environnement plus sain et des collectivités plus prospères.
Grâce à Chantiers Canada, un plan sans précédent, notre gouvernement verse un financement à long terme, stable et prévisible pour répondre aux besoins en matière d'infrastructure partout au Canada. Le gouvernement continuera de collaborer de manière constructive avec ses partenaires des provinces et des municipalités afin de cibler et d'approuver plus rapidement les projets d'infrastructure et d'accélérer les versements. Notre contribution de 33 milliards de dollars pour mettre le Canada en chantier est formidable. Mon parti a fait preuve d'un leadership exceptionnel en affectant une telle somme à des projets qui vont changer les choses. Il demeure toutefois important de veiller à ce que l'argent prévu soit versé à nos partenaires des provinces et des municipalités.
Alors que notre gouvernement assure un investissement sans précédent de 33 milliards de dollars sur une période de sept ans, jusqu'en 2014, le plan offre également aux provinces un financement à long terme prévisible et flexible qui les aidera à restaurer l'infrastructure au pays. Le gouvernement a signé une entente cadre avec chacune des provinces canadiennes, ce qui est très important parce que l'argent doit pouvoir circuler.
Je tiens également à souligner que si nous avons assuré une certaine prévisibilité aux provinces, nous l'avons également fait pour les municipalités qui le réclamaient depuis longtemps. En rendant permanent le remboursement de la TPS aux municipalités, nous les avons aidées à prévoir leur budget.
Lorsque j'ai rencontré les représentants des municipalités au cours de l'hiver 2006, environ 10 mois après avoir été élu, ils m'ont dit que, pour faciliter la planification au niveau des infrastructures, ils devaient savoir combien d'argent ils pouvaient compter recevoir des gouvernements provincial et fédéral sur une période d'au moins dix ans pour pouvoir établir leurs priorités en matière d'infrastructure.
Qu'avons-nous fait? Nous leur avons précisé quels montants ils allaient obtenir au cours des prochaines périodes et nous leur avons assuré qu'ils pourraient compter sur un transfert de la taxe sur l'essence dorénavant permanent. Nous leur avons également accordé le plein remboursement de la TPS, une mesure qui a permis à la ville de Peterborough d'économiser environ 700 000 $ par année. C'est une somme importante pour une ville ayant un budget de quelque 80 millions de dollars. Tous reconnaîtront qu'il s'agit là d'une somme importante.
De quoi d'autres les industries ont-elles besoin? Nous leur offrons l'environnement concurrentiel dont elles ont besoin. Nous appuyons leurs investissements. Nous voyons à ce que les banques les épaulent. Nous leur offrons l'infrastructure de premier ordre dont elles auront besoin pour commercialiser leurs produits. Et de quoi d'autres ont-elles besoin encore? Elles ont besoin de marchés.
Le Canada est un pays commerçant. Comme mes collègues ne sont pas sans le savoir, les réussites du Canada sont tributaires des marchés auxquels il a accès. Nous savons que les États-Unis sont le principal partenaire commercial du Canada, mais notre pays mettrait son indépendance économique en péril en mettant tous ses oeufs dans le même panier. Ce n'est pas ce que nous voulons faire. Voyons un peu certaines des nouvelles ententes que notre gouvernement vient de signer. Elles sont mentionnées dans le discours du Trône.
Nous allons chercher à conclure de nouveaux accords commerciaux en Asie et dans les Amériques, ainsi qu’avec l’Union européenne, afin d’ouvrir des marchés aux entreprises canadiennes. Dans le cadre de sa stratégie commerciale mondiale, le Canada prévoit entreprendre des négociations commerciales musclées en vue d'obtenir un accès concurrentiel aux marchés qui offrent d'importants débouchés pour nos produits et notre expertise.
Le gouvernement s'efforcera de finaliser des accords commerciaux bilatéraux qui assureront plus de prospérité économique aux Canadiens. Le Canada et l’Union européenne s'emploient à élaborer des mandats formels dans le but de lancer, dès que possible, des négociations visant un partenariat économique. Cela constitue une priorité du premier ministre du Québec en particulier, M. Jean Charest, qui a souvent parlé de la nécessité d'établir un partenariat économique, un accord commercial, avec l’Union européenne. Notre gouvernement agit dans ce dossier et obtiendra des résultats.
Je rappelle que, cette fin de semaine, nous avons signé un autre accord commercial bilatéral. Le gouvernement ratifiera les résultats des négociations commerciales qui ont été menées à bien avec les pays de l'AELE, le Pérou, la Colombie et la Jordanie. Là encore, la stratégie commerciale mondiale du Canada fait état de négociations commerciales musclées pour ouvrir de nouveaux débouchés aux entreprises canadiennes.
J'ai parlé brièvement de Peterborough, des entreprises qui s'y trouvent et du fait que Peterborough constitue un centre manufacturier. De fait, l'Ontario fait figure de chef de file mondial en matière d'énergie nucléaire. Quelque 40 000 travailleurs qualifiés dans le domaine du nucléaire vivent et travaillent dans cette province.
Peterborough, où a été fondée la Générale électrique du Canada, a toujours été un chef de file en matière d'énergie nucléaire. Les sociétés Numet, Générale électrique et Camco sont au nombre de celles qui emploient des gens de ma circonscription.
Le gouvernement s'est expressément engagé envers l'énergie nucléaire dans le discours du Trône. Le Canada est un chef de file mondial dans ce domaine. Des pièces de bon nombre de génératrices utilisées un peu partout dans le monde ont été fabriquées à l'usine de la Générale électrique de Peterborough. La plupart des plus importantes génératrices hydroélectriques utilisées dans le monde ont été fabriquées à Peterborough, notamment celles du barrage Hoover et de Churchill, ainsi que des génératrices utilisées dans l'ensemble de l'Asie et de l'Amérique du Sud. Elles ont toutes été fabriquées à Peterborough.
Nous avons le savoir-faire pour construire ces appareils et générer de l'électricité verte. L'Ontario, dont ma circonscription entre autres, possède ce savoir-faire. Lorsque le gouvernement s'engage à faire en sorte que le Canada ait une réglementation efficace afin d'encadrer d'éventuels projets nucléaires provinciaux, il soutient les entreprises ontariennes.
Ce que nous savons, c'est que le nucléaire est une technologie éprouvée et fiable pour produire une énergie abondante. L'énergie nucléaire est sécuritaire, propre et ne produit aucune émission. Au Canada et ailleurs dans le monde, on investit dans le nucléaire pour atteindre les objectifs en matière de sécurité énergétique et de lutte contre les changements climatiques.
Il est clair que le nucléaire continuera de faire partie de l'éventail de sources d'énergie du Canada puisqu'il représente 15 p. 100 de l'électricité produite au Canada, pourcentage qui passe à 50 p. 100 en Ontario. Si on regarde ce qui se fait dans d'autres pays concurrents, par exemple en France, un autre pays du G8, on remarque que près de 90 p. 100 de la capacité de production de base de ce pays provient du nucléaire. Cela a permis à la France d'enregistrer un rendement supérieur aux autres pays dans certains domaines, comme les changements climatiques. Le nucléaire représente une solution réaliste pour répondre aux besoins énergétiques futurs de l'Ontario et du Canada. On envisage l'énergie nucléaire comme une solution de rechange possible aux sables bitumineux de l'Alberta, ce qui permettrait également à la province de réduire ses émissions de gaz à effet de serre.
Le gouvernement continue d'appuyer le travail de la Commission canadienne de sûreté nucléaire, un organisme de réglementation indépendant et fort qui supervisera les demandes liées à tous les nouveaux projets nucléaires. Comme il a été noté dans le budget de 2008, nous aidons également Énergie atomique du Canada limitée en lui fournissant de nouveaux fonds et en lui donnant une nouvelle direction qui, à notre avis, lui permettront de s'orienter vers l'avenir.
Une autre industrie qui est d'une importance cruciale pour l'Ontario, ainsi que pour votre province natale, monsieur le Président, est celle de l'agriculture. Qu'est-ce que notre parti a fait pour l'agriculture? Qu'est-ce qu'on disait sur l'agriculture dans le discours du Trône?
Rien, rien du tout.
J'entends le député de . Il ne parvient pas à se contenir. Il est extrêmement heureux des engagements que nous avons pris à l'égard de l'agriculture ainsi que de la façon dont notre parti avance dans ce dossier et apporte son appui aux agriculteurs.
Dans le discours du Trône, on a parlé plus particulièrement de la manière dont le gouvernement protégera le système de régulation de l'offre au Canada. On a également abordé la question de choix en matière de commercialisation pour les producteurs de céréales de l'Ouest, sujet qui, je le sais, passionne grandement le député de . C'est une question qu'il veut aborder et sur laquelle le gouvernement se penchera.
Nous croyons en une industrie agricole vigoureuse au Canada, et nous travaillons en ce sens. C'est pourquoi les Ontariens et les Canadiens vivant dans les régions rurales ont voté en masse pour notre parti, notre gouvernement, le , le et le .
En conclusion, les Canadiens ont réitéré leur confiance envers le gouvernement. Le gouvernement est déterminé à assurer la prospérité continue du Canada en temps d'instabilité économique mondiale.
Tous nos efforts viseront à résoudre les problèmes que la main-d'oeuvre, les familles et les entreprises canadiennes rencontreront maintenant et à l'avenir.
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Monsieur le Président, je partagerai le temps dont je dispose avec le député de .
C'est avec grand plaisir que j'interviens aujourd'hui dans le débat sur l'Adresse en réponse au discours du Trône. Avant de commencer, je tiens à remercier la population de Kings—Hants de m'avoir élu député pour la cinquième fois. La population de ma circonscription m'a fait l'honneur et le privilège de me choisir pour être sa voix ici, à la Chambre des communes.
Lors des dernières élections, les Canadiens ont élu un gouvernement minoritaire. En tant que parlementaires, nous devons travailler ensemble en respectant la volonté de l'électorat et en nous efforçant de bien faire fonctionner le Parlement. Il nous incombe à tous, à tous les partis et à tous les chefs, de mettre le sectarisme de côté et de faire fonctionner le Parlement dans l'intérêt supérieur des Canadiens, particulièrement pendant la période économique difficile que nous traversons.
Il est également important pour nous tous de faire preuve de la plus grande franchise lorsque nous parlons aux Canadiens des défis à affronter et de leurs causes profondes. La clarté en matière financière est aujourd’hui d’une importance capitale. Après 11 années d’excédents budgétaires, c’est avec tristesse que beaucoup de Canadiens ont vu le mot « déficit » dans le discours du Trône, tandis que le gouvernement essaie de préparer la population à ce qui semble être un déficit inévitable. Après la planification soigneuse pratiquée pendant des années par les gouvernements libéraux précédents, voici que, à peine trois années plus tard, le gouvernement conservateur est sur le point de nous faire retomber en situation de déficit.
Il y a 15 ans, un gouvernement libéral avait hérité d’un déficit de 42 milliards de dollars du gouvernement conservateur précédent. Grâce à la gestion financière énergique des gouvernements libéraux de M. Chrétien et de , le Canada a réussi à sortir de cette impasse, à éliminer le déficit et à commencer à rembourser la dette.
Les Canadiens se souviendront du fait qu’il n’a pas été facile de rétablir l’équilibre budgétaire. Il a fallu prendre de dures décisions et consentir de nombreux sacrifices. Pour maintenir ces gains durement acquis, un consensus s’est formé au Canada : les gouvernements doivent prendre toutes les précautions possibles pour éviter un déficit. Voilà pourquoi le ministre libéral des Finances, , avait établi une réserve pour éventualités de façon permanente dans le cadre financier du Canada.
Comme libéraux, nous admettons qu’un gouvernement n’est pas toujours en mesure de prévoir les chocs économiques extérieurs. Toutefois, il peut et doit se préparer en prévision de tels chocs.
Différentes crises ont suscité de l’incertitude économique : les attentats terroristes du 11 septembre 2001, l’épidémie de SRAS, les cas d’ESB signalés au Canada ainsi que les crises entraînées par les fluctuations des taux de change. Sous le régime libéral, le Canada a non seulement réduit sa dette et diminué les impôts sur le revenu des entreprises et sur les investissements, mais a aussi eu une performance financière et économique qui a fait l’envie des pays du G8.
Il y a seulement trois ans, les conservateurs ont hérité de la plus forte économie et de la plus forte situation financière de l’histoire du Canada. Nous avions l’économie la plus forte du G8. Nous avions un excédent budgétaire de 13 milliards de dollars, nous disposions d’une réserve pour éventualités de 3 milliards de dollars, nous avions les meilleurs chiffres de création d’emplois depuis 30 ans et nous n’avions aucun déficit.
Depuis, les conservateurs ont réussi non seulement à gaspiller l’excédent de 13 milliards, mais aussi à éliminer la réserve de 3 milliards qui devait servir à parer aux imprévus. Ils ont ainsi privé le Canada de la capacité de réagir au ralentissement économique qui s’annonce.
Au cours de la période d’abondance, les conservateurs ont vidé les coffres et ont placé le Canada dans une telle situation que nous n’avons plus aujourd’hui les moyens d’aider les Canadiens vulnérables en période de difficultés.
Il ne s’agit pas seulement d’argent. Les Canadiens se sentent vulnérables à cause de la récession qui menace et de la situation économique dans le monde. Les Canadiens veulent que leur gouvernement se prépare à affronter les chocs extérieurs. Ils veulent être sûrs qu’en période de crise, leur gouvernement soit non seulement disposé à aider ceux qui en ont besoin, mais ait également les moyens de le faire.
Au cours de la campagne électorale, le premier ministre a trompé les Canadiens au sujet de la possibilité d’un déficit.
Aujourd'hui, les conservateurs essaient de tromper les Canadiens en ce qui a trait à la cause du déficit.
Il s'agit d'une question importante lorsqu'un gouvernement minoritaire est au pouvoir. Si nous voulons envisager les solutions honnêtement, nous devons envisager les problèmes honnêtement. En tant que députés, nous ne pouvons pas proposer des solutions pour l'avenir de l'économie canadienne à moins d'être prêts à admettre la vérité à propos de certains problèmes auxquels nous devons faire face, même si c'est une vérité qui dérange.
Le déficit n'a pas été causé par la situation économique dans le monde, mais bien par le gouvernement conservateur. La semaine dernière, Kevin Page, le directeur parlementaire du budget, a affirmé précisément dans son rapport que le déficit a été causé par les orientations stratégiques du gouvernement conservateur. Il a pointé du doigt les décisions prises, notamment le choix de réduire la TPS plutôt que d'appliquer d'autres mesures d'allègement fiscal, comme des réductions de l'impôt sur le revenu, qui auraient davantage stimulé la croissance et amélioré les perspectives économiques. Il a en outre indiqué que les conservateurs avaient augmenté les dépenses de 25 p. 100 depuis leur arrivée au pouvoir.
Bien des gens voyaient qu'on se dirigeait vers ce genre de problème et, longtemps avant la présentation du rapport de M. Page, mettaient déjà en doute la capacité des conservateurs d'assumer leurs responsabilités financières. En février dernier, un éditorial du Globe and Mail comparait le bilan des libéraux à celui des conservateurs en matière d'économie. Voici ce que disait cet éditorial:
Quel parti a pris les commandes du pays alors que ce dernier croulait sous le poids de sa dette et a adopté de rigoureuses et douloureuses mesures d'économie jusqu'à ce que le gouvernement fédéral affiche un excédent? Ce sont les libéraux.
Je poursuis la lecture de l'éditorial du Globe and Mail:
Quel parti n'a pas vu les signes avant-coureurs du ralentissement économique, a réduit la TPS et a fait des dépenses effrénées, de telle sorte qu'il a mis la table pour un budget minceur, le 26 février, qui risque de précipiter le Canada dans une nouvelle ère de déficits, si le gouvernement ne fait pas attention? Ce sont les conservateurs.
Cet éditorial a paru dans le Globe and Mail du 21 février 2008.
Les économistes s'entendent sur ce qu'il faut faire si l'on veut vraiment stimuler l'économie. Les conservateurs disent avoir prévu le coup en réduisant la TPS de manière préventive. Ils affirment qu'ils voulaient stimuler l'économie. Pourtant, dans les budgets où ils ont réduit la TPS, cette mesure n'est pas justifiée par le besoin de stimuler l'économie. En fait, à l'instar de nombreux Canadiens, les conservateurs savent que, s'ils ont réduit la TPS, c'était davantage pour acheter des votes que pour garantir la prospérité.
Les économistes s'entendent pour dire que, si nous voulions vraiment stimuler l'économie, la croissance et la prospérité, nous ferions mieux de réduire les impôts sur le revenu, sur les investissements et sur les profits, plutôt que les taxes à la consommation. Dans son récent rapport intitulé « Réforme fiscale au Canada pour plus d’efficience et d’équité », l'OCDE soutient qu'il est malavisé de déplacer l'assiette fiscale vers la consommation. Elle y dit que, en général, les réductions de l'impôt des sociétés et de l'impôt sur le revenu favorisent davantage l'efficience économique parce qu'on croit que de telles réductions contribuent à éliminer une part plus grande du fardeau fiscal excessif que des réductions de la TPS.
Cependant, les conservateurs n'ont pas écouté les économistes et sont allés de l'avant avec leurs mesures fiscales malavisées, et nous voilà maintenant en train de replonger notre pays dans le déficit.
Sur le plan des résultats économiques, on a pu voir les signes avant-coureurs de ce qui s'en venait bien avant que la crise financière mondiale actuelle ne se manifeste. L'économie canadienne a en fait régressé durant la première partie de l'année en cours. Nos chiffres de productivité n'avaient pas été aussi faibles depuis dix-huit ans. S'il y en a qui se demandent si les conservateurs comprennent l'économie, ils n'ont qu'à s'interroger sur la sagesse des propos tenus par le durant la campagne électorale.
Le 15 septembre, il a déclaré que si nous étions pour subir un genre de crise ou de récession, cette crise ou cette récession serait probablement déjà arrivée.
C'était le 15 septembre. Les Canadiens qui ont pris le au sérieux à ce moment-là, qui ont suivi son conseil et qui ont investi dans le TSX ont vu celui-ci perdre 33 p. 100 de sa valeur depuis ce temps.
Le 7 octobre, le a dit que, selon lui, c'était probablement le moment d'acheter des actions pour faire de bonnes affaires. Depuis ce temps, le TSX a reculé de 16 p. 100. Nous nous rendons bien compte que le ne réussit pas beaucoup mieux en tant que conseiller en placements qu'en tant qu'économiste.
Les Canadiens sont inquiets, et à juste titre. Au cours des jours et des semaines à venir, il sera d'une importance cruciale que nous, les parlementaires, tenions compte de cela en examinant la mise à jour économique qui nous sera présentée jeudi et en débattant des idées qui pourront aider le Canada à traverser cette période difficile.
Il sera absolument essentiel pour le gouvernement d'être très franc quant aux causes profondes de la situation financière dans laquelle se trouve notre pays. Il sera absolument essentiel que le gouvernement dise la vérité aux Canadiens, c'est-à-dire que ce sont ses politiques fiscales malavisées et ses dépenses excessives qui ont acculé le Canada au déficit. Avant que nous puissions envisager des solutions pour l'avenir, les conservateurs devront être honnêtes quant aux causes des problèmes auxquels nous sommes confrontés aujourd'hui.
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Monsieur le Président, je suis heureux de prendre la parole aujourd'hui pour formuler quelques observations en réponse au discours du Trône.
Comme tous les députés le savent, le discours du Trône est ce que j'appellerais l'énoncé général du programme du gouvernement. Il n'est pas censé traiter de mesures législatives ou de programmes particuliers. C'est le programme du gouvernement, ou sa vision, pour la période à venir.
Je tiens pour ma part à énoncer bien clairement ma vision de notre pays.
Un gouvernement central fort agissant au nom de toutes les régions et de toute la population de notre pays a sa place. Nous partageons un même destin. Il convient que le gouvernement fédéral joue un rôle important dans la vie quotidienne des Canadiens, quelle que soit leur activité ou le lieu de leur travail.
En prenant connaissance du discours du Trône, certaines contradictions m'ont frappé. Certes, je souscris à diverses propositions, dont la mise en oeuvre ira dans le sens de la vision qui est la mienne. Par contre, certaines déclarations risquent de faire faire un pas en arrière au Canada, et je compte bien en parler.
Permettez-moi tout d'abord de signaler un les aspects du discours du Trône qui me semblent fort constructifs.
Tout d'abord, il a été question de la nécessité d'un seul organisme de réglementation des valeurs mobilières. Voici ce qu'on en dit dans le discours du Trône:
Pour resserrer davantage la surveillance des marchés financiers au Canada, notre gouvernement travaillera avec les provinces à la création d'une commission des valeurs mobilières commune.
Si on le compare aux autres pays de l'OCDE, le Canada, en dépit de son immensité, est très petit, ne comptant que 34 millions de personnes. Or, je ne crois pas que nous puissions continuer à fonctionner avec 13 organismes distincts de réglementation des valeurs mobilières et 13 compétences distinctes en la matière. Cela ne fonctionnera pas à l'avenir sur le plan de l'administration financière. Nous serons avantagés dès que nous nous serons dotés d'un seul administrateur de valeurs mobilières agissant au nom de l'ensemble des Canadiens.
Il est aussi question dans le discours du Trône de la nécessité d'éliminer divers obstacles au commerce, à l'investissement et à la mobilité de la main-d'oeuvre entre les provinces. On propose même l'échéance de 2010 à cet égard. J'appuie cette initiative.
J'exhorte le à aller de l'avance sur ces deux questions. Certaines provinces manifesteront leur opposition en raison d'intérêts particuliers, surtout pour ce qui est d'un organisme unique de réglementation de valeurs mobilières. J'exhorte le ministre des Finances à agir courageusement, à ne pas reculer mais plutôt à foncer.
Le discours du Trône traite également de toute cette idée de proposer à la Chambre des mesures législatives visant à limiter le pouvoir fédéral de dépenser. Je m'oppose à cela.
En ma qualité de député, je ne souscris pas à ce concept qui manque de vision. Cela ne ressemble pas au Canada. Il s'agit d'un énoncé de politique du Parti réformiste, repris par l'Alliance canadienne et maintenant par le Parti conservateur. Le Parti progressiste-conservateur n'aurait très certainement pas appuyé une telle mesure.
La Cour suprême du Canada a reconnu le pouvoir fédéral de dépenser sur le plan constitutionnel. Les gouvernements de différentes allégeances qui se sont succédé ont utilisé ce pouvoir pour construire un Canada meilleur, à mon avis. Ce pouvoir a été utilisé pour développer et mettre en valeur des valeurs et des visions pancanadiennes. Je citerai quelques programmes en exemple.
Premièrement, je parlerai de la pension de vieillesse, qui représentait un tout petit montant d'argent. Je crois qu'il s'agissait d'une mesure du premier ministre Diefenbaker. C'était un petit montant d'argent qui a pourtant eu une énorme incidence sur tous les Canadiens.
Il y a eu ensuite les allocations familiales. Encore une fois, il s'agissait d'un petit montant qui était versé à chaque famille ayant un enfant de moins de 18 ans.
Par la suite, dans les années 1960, on a adopté la Loi canadienne sur la santé qui a bouleversé le cadre législatif du pays. Cette loi ne faisait pas l'unanimité. En fait, les médecins et les provinces étaient contre, mais le gouvernement de l'époque était audacieux, courageux et visionnaire.
Cette loi a été suivie par le Régime de pensions du Canada qui garantissait à tous les Canadiens, peu importe leur lieu de résidence, un régime de pensions.
Ensuite, ce fut le tour du programme d'assurance-emploi, suivi du Supplément de revenu garanti, qui garantissait à tous les Canadiens de plus de 65 ans un niveau de revenu garanti.
Le crédit d'impôt pour enfants est apparu dans les années 1990, une mesure particulièrement importante pour les familles à faible revenu. Après, nous avons eu des programmes de recherche qui prévoyaient des fonds pour la recherche, surtout dans le contexte de l'éducation post-secondaire. La liste est encore longue.
Ces programmes et ces initiatives n'auraient peut-être pas connu de succès ni vu le jour si on avait imposé des restrictions au pouvoir fédéral de dépenser.
Ce concept isole les uns des autres les 13 provinces et territoires. Il ne crée que des obstacles. Il ne s'agit très certainement pas de ma vision du Canada et à long terme, le Canada ne fonctionnera pas s'il applique ce concept.
Il me semble que ce concept prend de l’ampleur dans ce que j’appellerai les périodes d’abondance. Au cours des 12 dernières années, la situation économique a été relativement bonne, ce qui a permis à certains de croire que les 13 administrations qui forment le Canada n’ont pas vraiment besoin les unes des autres. On pouvait être tenté de se dire que tous ces grands discours concernant un destin commun ne sont que sottises et sentimentalisme qui n’ont pas d’effets sur les valeurs et la vision du Canada.
Peut-être le Canada est-il mieux défini par une interprétation strictement littérale des pouvoirs et compétences de chaque administration provinciale, en fonction de l’idéologie du gouvernement fédéral de l’heure. Peut-être n’avons-nous pas besoin les uns des autres. Je n’ai cependant pas l’impression que ce concept puisse s’appliquer en période de vaches maigres.
En ce moment, notre pays est confronté à d’énormes défis. Je dirais aux députés et à mes concitoyens canadiens que cette situation est sans précédent, du moins depuis la dépression des années 1930. La situation actuelle est vraiment grave. Elle touche tous les secteurs économiques. Elle est peut-être plus prononcée dans l’industrie automobile, mais elle se manifeste aussi dans l’industrie aéronautique, l’industrie forestière, le secteur manufacturier, etc. D’après ce que nous savons de ce qui se passe dans notre pays en ce moment, il est clair qu’un gouvernement central fort a un rôle très important à jouer.
La semaine dernière, nous avions ici des représentants du secteur canadien de l’automobile. Jeudi dernier, l’association représentant les concessionnaires était ici. Ce matin, le Globe and Mail a parlé de l’industrie forestière en Colombie-Britannique. Des représentants viennent ici pour demander l’aide du gouvernement fédéral qui, je crois, a le devoir de répondre. Toutefois, comment concilier cela avec ce fameux concept du pouvoir fédéral de dépenser? Ce n’est pas possible.
On a laissé ce concept se développer dans le cadre d’une idéologie bornée qui veut limiter de plus en plus l’intervention du gouvernement et préconise la déréglementation de tous les secteurs, même quand il s’agit des banques et des prêts hypothécaires, la réduction des impôts et une application aveugle des principes du capitalisme. Cette idéologie ouvre la voie à la cupidité, ce qui donne lieu à de graves conséquences. Nous ne devrions pas progresser dans cette voie. Je ne crois d’ailleurs pas qu’on le fera dans la situation économique actuelle.
Le discours du Trône a quelques bons éléments dont je me réjouis et que j’appuierai, mais il a aussi de mauvais aspects. Quoi qu’il en soit, à long terme, le gouvernement et le Parlement devraient évoluer vers un gouvernement central fort capable de défendre l’équité et de respecter l’équilibre.
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Monsieur le Président, il est agréable de vous voir occuper le fauteuil.
Comme c’est la première fois que je prends la parole au cours de la session, je voudrais prendre un instant pour remercier mes électeurs de m’avoir manifesté leur confiance en m’élisant de nouveau pour les représenter aux Communes. C’est un grand honneur que de prendre la parole en leur nom dans cette salle empreinte de tant d’histoire, et je vais continuer de travailler d’arrache-pied pour les représenter aussi bien qu’ils le méritent.
Qu’on me permette aussi de remercier mon équipe de campagne, mes nombreux bénévoles de même que Brian et Karen, plus particulièrement, qui ont travaillé fort à bien des reprises pour m’aider à me faire élire. Je n’y serais pas parvenu sans leur appui, sans leur inlassable dévouement. Je suis profondément ému et touché par le grand nombre de personnes qui m’ont manifesté leur soutien de diverses manières pendant la dernière campagne électorale. Je les remercie toutes. Leurs valeureux efforts ne sont pas passés et ne passeront pas inaperçus.
Je voudrais par-dessus tout remercier ma femme, Geri, et les autres membres de la famille. Sans leur amour et leur appui, je ne serais pas ici aujourd’hui. Geri a été non seulement ma meilleure amie, mais aussi une excellente militante de campagne et un membre de l’équipe. Je lui dois une éternelle reconnaissance.
Je souhaite la bienvenue à mes amis et collègues qui sont de retour à la Chambre et j’accueille également, en les félicitant, les nouveaux députés. Mes meilleurs vœux les accompagnent au moment où ils se lancent dans cette grande aventure au service de leurs collectivités et de leurs électeurs. C’est une grande et honorable responsabilité qui leur a été confiée. Qu’ils ne l’oublient jamais. J’ai hâte de les rencontrer tous et de travailler avec eux.
Je suis honoré de pouvoir exprimer aujourd’hui mon point de vue sur le discours du Trône dont Son Excellence a donné lecture la semaine dernière. Je prends la parole pour appuyer ce discours, et je vais expliquer brièvement à la Chambre pourquoi.
Je représente la circonscription d’, située au cœur du Sud-Ouest de l’Ontario. Il s’agit d’une vaste circonscription rurale et agricole, mais elle a aussi une composante industrielle considérable et un grand secteur automobile. Dans ce contexte, je puis dire à la Chambre que le discours du Trône a abordé les nombreuses questions qui sont importantes pour ces collectivités.
Depuis longtemps, les industries manufacturière et automobile font la force de la région. L’un des grands problèmes que ma circonscription doit affronter aujourd’hui est la fermeture prochaine, annoncée récemment, de l’usine de camions Stirling, mais il ne faut pas oublier non plus les nombreuses usines où sont prévues des mises à pied à St. Thomas et dans les environs. Cette annonce me concerne directement, car j’ai beaucoup d’amis et de voisins qui seront touchés par cette fermeture et d’autres difficultés économiques.
Je suis heureux de constater que le gouvernement songe à des mesures pour aider davantage ces industries. Tous les secteurs de l’automobile et de la fabrication sont aux prises avec des difficultés croissantes, surtout maintenant.
Le gouvernement reconnaît l’importance stratégique du secteur manufacturier canadien, étant donné surtout les difficultés financières et la vive concurrence mondiale qu’il faut affronter. Pour manifester son soutien, le gouvernement du Canada a pris de nombreuses mesures, dont la création du Fonds d’innovation pour le secteur de l’automobile. Ce fonds appuie les projets de recherche et de développement stratégiques et de grande envergure dans le secteur automobile.
Le gouvernement poursuivra sa collaboration avec ses partenaires provinciaux pour faire en sorte que les mesures fédérales correspondent bien aux besoins du secteur manufacturier. Il prend des mesures pour favoriser les métiers spécialisés et les stages d’apprentissage, pour aider les travailleurs qui doivent s’adapter en cette période d’incertitude économique. Il a dit dans le discours du Trône qu’il veillerait à ce que les programmes et services existants répondent le plus efficacement possible aux besoins des Canadiens.
Une aide ciblée sera à la disposition de ceux qui en ont le plus besoin. Nos bureaux de circonscription continuent de recevoir de nombreuses lettres et courriels de personnes confrontées à une situation difficile et à des bouleversements dans leur emploi. L'exemple de Doug me vient à l'esprit. Doug travaille depuis 16 ans à l'usine Sterling, qui fermera bientôt ses portes. Doug croyait pouvoir travailler encore longtemps dans cette usine, où il occupe depuis 11 ans un poste de soudeur. Il ne possède toutefois aucun diplôme de soudeur. Nous nous efforçons de faire correspondre l'expérience de Doug aux exigences d'un diplôme attestant de ses compétences afin qu'il puisse traverser cette difficile épreuve et trouver un autre emploi.
Il est important d'aider les gens de ma circonscription et les Canadiens qui traversent actuellement une période de transition. Notre économie ne pourra être plus solide que les travailleurs et les familles qui la composent. Ce sont ces travailleurs et leurs familles qui forment nos collectivités. C'est la force dont ils font preuve collectivement qui forme une collectivité.
J'aimerais parler un peu de St. Thomas, d'où je viens. J'ai assisté à quelques événements là-bas ce week-end. Il y a eu vendredi un bien cuit dans le cadre de la campagne de Centraide. La vedette de ce bien cuit était un dénommé Al Hughson, une personne très active dans la collectivité et qui participe aux activités de Centraide depuis aussi longtemps que je me souvienne. Comme il s'agissait également du directeur du salon funéraire local, il était très facile de le mettre en boîte vendredi soir, et c'est ce que nous avons fait.
J'aimerais raconter une anecdote. La radio de CBC était sur place pour réaliser des entrevues et faire des enregistrements, ce qu'elle a souvent fait dernièrement dans ma ville, compte tenu des nombreuses fermetures d'usines et autres événements. La journaliste est venue me voir après coup. Elle m'a confié que toute la soirée avait été consacrée à parler d'Al et de la façon dont il s'impliquait dans la collectivité, à rappeler qu'il avait travaillé fort pour la collectivité. Pourtant, personne n'avait mentionné les problèmes auxquels la collectivité doit faire face. J'ai répondu que nous passons ces choses sous silence dans une collectivité comme la mienne, car nous savons que nous devons travailler ensemble. J'ai ajouté que nous savons que c'est grâce aux personnes comme Al et les autres qui étaient dans cette salle que la collectivité est aussi forte.
J'ai rencontré à nouveau la journaliste le samedi soir. Elle réalisait de nouvelles entrevues avec nous pendant que nous jugions les chars de la parade du Père Noël. C'était l'une des plus grandes parades, l'une de celles qui avaient attiré le plus grand nombre de participants parmi les parades que j'ai vues à St. Thomas, en particulier au moment où l'économie n'est vraiment pas reluisante. C'était fantastique à voir. Pendant que nous jugions les nombreux chars, il était étonnant de constater combien d'usines et leurs employés avaient tout de même conjugué leurs efforts pour présenter certains des chars les plus spectaculaires. Ils étaient toujours là pour leur collectivité. Lorsque nous avons descendu la rue Main dans une voiture tirée par des chevaux — et je m'excuse auprès des chevaux —, les spectateurs étaient massés sur dix rangs de profondeur de chaque côté de la rue. La parade du Père Noël est une occasion très spéciale et les sourires des enfants étaient incroyables. Pourtant, en observant les enfants et leurs sourires, je savais que, derrière, il y avait des parents qui étaient inquiets parce que leur emploi n'est pas aussi sûr qu'il pourrait l'être. Cependant, ce qui donne son sens à la collectivité, c'est la façon dont ses membres savent unir leurs efforts.
Comme à d'autres endroits dans le Sud de l'Ontario, la population de ma circonscription est consciente des autres mesures adoptées par le gouvernement. La fiducie pour le développement communautaire favorise notamment la formation axée sur l'emploi, le développement des compétences et l'élargissement des perspectives pour les travailleurs mis à pied. Les plans de transition locaux stimulent le développement économique, créent de nouveaux emplois, accélèrent le développement des infrastructures et aiguillent l'économie sur la voie de la diversification.
Pour encourager et aider les personnes qui entrent sur le marché du travail ou qui entreprennent un apprentissage dans des métiers spécialisés, notre gouvernement a créé de nombreux incitatifs qui sont de nature à aider les gens à exceller dans ces domaines. Notre gouvernement a entre autres investi dans les subventions incitatives aux apprentis et dans les crédits d'impôt pour création d'emplois, qui incitent les employeurs à engager des apprentis. Le gouvernement investit 3 milliards de dollars dans les ententes relatives au marché du travail nouvellement conclues avec les provinces pour pallier les manques dans les programmes favorisant l'accès au marché du travail, à l'intention des gens qui ne sont pas admissibles dans le cadre du programme d'assurance-emploi. Nous allons devoir former de nombreux travailleurs pour qu'ils se préparent à occuper les nouveaux emplois qui se créent sur le marché du travail. Cette somme s'ajoute au transfert aux provinces et aux territoires des mesures actives d'aide et de formation dans le cadre de l'assurance-emploi, avec le financement nécessaire. Ce transfert vise à fournir aux provinces et aux territoires la souplesse nécessaire pour pouvoir répondre aux besoins locaux et régionaux de formation axée sur l'emploi et d'aide à l'emploi, compte tenu des particularités du marché du travail à chaque endroit.
Notre gouvernement consacre des sommes importantes à aider les familles et les collectivités à trouver des emplois. La famille doit demeurer l'épine dorsale de l'économie. Notre gouvernement va continuer de renforcer la main-d'oeuvre de l'avenir en maintenant son aide financière aux étudiants.
Le visage de la population étudiante est destiné à changer, en particulier à certains endroits dans le Sud de l'Ontario. Les gens se recyclant et se préparant à occuper de nouveaux emplois, les étudiants ne seront plus nécessairement ceux que l'on était habitué de voir. Il va falloir former ces travailleurs pour qu'ils puissent effectuer la transition entre leur ancien emploi et un nouvel emploi.
Même si les familles sont aux prises avec des difficultés financières causées par la crise économique mondiale, elles devront quand même penser à la formation postsecondaire de leurs enfants. Dans le budget de 2008, nous nous sommes engagés à simplifier et à moderniser le Programme canadien de prêts aux étudiants. Nous avons proposé également un nouveau programme canadien consolidé de subventions aux étudiants. Ce nouveau programme enthousiasmant aidera les familles pour lesquelles le coût des études postsecondaires pose problème.
Pour que ces programmes puissent être mis en oeuvre, il faudra notamment continuer de collaborer avec les acteurs du milieu, les provinces et les territoires, et nous sommes déterminés à le faire.
Ma circonscription compte également une population d'aînés très active. La majorité d'entre eux sont encore jeunes. Les aînés constituent une partie essentielle de notre communauté. Ils savent que notre gouvernement a leur meilleur intérêt à coeur et qu'il fera tout ce qu'il peut pour assurer leur sécurité financière, surtout en cette période d'incertitude économique à l'échelle mondiale.
L'année dernière, le gouvernement a accordé un allègement fiscal de près de 5 milliards de dollars aux personnes âgées et aux retraités. Notre gouvernement a doublé le montant admissible pour revenu de pension, faisant passer de 69 à 71 ans l'âge limite pour convertir les régimes de pensions et les régimes enregistrés d'épargne-retraite. Il a prévu des méthodes de fractionnement du revenu pour les aînés et les retraités. C'est probablement l'un des changements de fond apporté au cours de la dernière année dont on a le plus parlé. C'est certainement le sujet qui a été le souvent soulevé par les gens qui sont venus nous rencontrer dans nos bureaux.
Dans le budget de 2008, nous avons haussé l'exemption rattachée au Supplément de revenu garanti pour aider les aînés à revenu faible ou moyen qui décident de continuer de travailler. Comme je l'ai souligné plus tôt, il y a plusieurs aînés qui sont encore jeunes dans ma circonscription.
En raison de sa composition, ma circonscription doit également s'occuper d'énergie, d'environnement et d'agriculture. Nous avons réuni ces trois secteurs, ce qui a donné un ensemble très intéressant. La sécurité énergétique est la principale priorité de notre gouvernement et les électeurs de la circonscription d'Elgin—Middlesex—London ont pris de nombreuses mesures pour mettre au point des sources d'énergie plus propres et plus avantageuses.
Un important parc éolien a été aménagé sur la rive nord du lac Érié. On y retrouve plus de 60 turbines qui produisent un grand nombre de mégawatts d'énergie éolienne bien propre. L'été dernier, des députés et des membres du Congrès américain sont venus visiter le parc. C'est un domaine dans lequel nous avons une longueur d'avance. C'était bien de voir les gens de l'autre côté du lac Érié venir voir ce qui se faisait au Canada.
L'une des membres du Congrès, représentant l'Ohio, a fait un commentaire magnifique que j'oserai lui emprunter. Elle a dit que le lac Érié était l'Arabie saoudite du vent. Nous sommes heureux de voir que de notre côté du lac, nous faisons une bonne utilisation de notre vent et nous invitons les États-Unis à partager notre vent et à tirer profit du vent qui vient de leur côté aussi.
L'initiative écoÉNERGIE visant l'énergie renouvelable fournit une aide de 1,5 milliard de dollars à l'appui du développement de sources d'énergie renouvelables, telles que le vent, la biomasse, les petites centrales hydroélectriques, le solaire ou la géothermie. Ce programme est très profitable pour notre circonscription dans le domaine de l'énergie solaire et éolienne. L'appui accordé par notre gouvernement dans le domaine énergétique permettra d'accroître le nombre d'emplois et de possibilités.
À Dorchester, une petite localité dans le Nord de la circonscription, une entreprise, EnerWorks, profite de la vague d'intérêt à cet égard. Elle utilise l'énergie solaire pour chauffer l'eau. Elle vend ses projets et ses produits aux quatre coins du Canada et elle mise sur l'énergie solaire pour chauffer l'eau dans les maisons et, partant, diminuer la consommation énergétique.
Le week-end dernier, on a annoncé qu'un groupe au sud de London était en train de monter une centrale solaire. Cette centrale solaire, où on transforme l'énergie solaire en électricité, est installée dans une zone agricole.
La beauté du discours du Trône, c'est qu'il indique aux Canadiens plusieurs façons de participer à l'amélioration de notre avenir économique. Je vous en ai fourni quelques exemples. Le Canada est fondé sur la promesse de pouvoir s’accomplir : travailler fort, élever une famille et avoir une vie meilleure. Le gouvernement éliminera les obstacles qui empêchent les Canadiens de réaliser leur plein potentiel. Nous continuerons d'aider les familles, car la santé et la solidité de notre économie reposent sur elles.
Nous avons aussi parlé d'autres sources d'énergie propre et d'agriculture dans la circonscription. Une usine d'éthanol a ouvert ses portes récemment dans la localité d'Aylmer, dans le Sud de la circonscription. On y fabrique de l'éthanol à partir du maïs. Ce combustible propre est produit par des agriculteurs locaux. L'ouverture officielle de l'usine aura lieu en décembre. Cette usine toute neuve en est à ses toutes premières productions d'éthanol. Le gouvernement aide les agriculteurs à produire de l'énergie avec les produits de leurs récoltes. Grâce au gouvernement, les agriculteurs transforment leurs bonnes récoltes en profits et en énergie propre pour les voitures. La formule est gagnante dans la circonscription.
La circonscription d'Elgin—Middlesex—London est formidable pour les familles. Mes enfants y ont grandi. Ils sont partis, mais mon épouse et moi y sommes restés. Les familles constituent la force de la circonscription. J'ai parlé plus tôt du défilé du Père Noël et de la coopération entre les familles. Dans le discours du Trône, nous avons promis de bonifier la Prestation universelle pour la garde d’enfants et d'ouvrir l’accès aux prestations de maternité et aux prestations parentales aux petites entreprises.
Je suis un petit entrepreneur. Je n'aime pas utiliser le mot « petit », mais je trouve important que le gouvernement aide les petits entrepreneurs. La petite entreprise est le moteur de l'économie dans une multitude de domaines au Canada et il est important que le gouvernement lui vienne en aide.
Nous avons pris des mesures afin de soutenir les familles s’occupant de proches handicapés. Nous aiderons les Canadiennes et les Canadiens à acquérir une première propriété. Nous avons prolongé la Stratégie des partenariats de lutte contre l’itinérance. Nous avons aidé plus de Canadiens à trouver un logement abordable.
Enfin, et ce n'est certes pas la moindre des choses, nous avons pris des mesures créatives pour nous attaquer aux maladies coronariennes, pulmonaires et neurologiques et nous avons donné suite au travail effectué par la Commission de la santé mentale. Les Canadiens ont de nouveau accordé leur confiance à notre gouvernement et nous sommes déterminés à déployer tous les efforts possibles pour relever le défi. Les familles canadiennes se retrouvent quotidiennement devant des défis de ce genre. Nous devrons unir nos efforts pour mener cette tâche à bien.
La criminalité et la sécurité sont encore des enjeux importants, même dans les zones rurales du Sud de l'Ontario. La sécurité des Canadiens est une priorité, non seulement leur sécurité financière en cette période d'incertitude économique, mais aussi leur sécurité personnelle dans leurs foyers et dans leurs collectivités. Nous avons promis de prendre des mesures sévères de lutte contre la criminalité et de travailler avec nos partenaires pour améliorer l'administration de la justice. Nous renforcerons les dispositions législatives dans des secteurs clés comme la criminalité chez les jeunes, le crime organisé et la violence liée aux gangs. Nous axerons notre législation en matière d'armes à feu sur l'élimination de la contrebande et l'imposition de lourdes peines à ceux qui commettent des crimes à l'aide d'armes à feu, sans toutefois traiter comme des criminels les agriculteurs respectueux des lois. Nous accroîtrons l'efficacité du système canadien de justice pénale et assurerons aux citoyens que justice sera faite, et ce, rapidement.
La sécurité de nos familles et de nos collectivités est notre plus grande priorité. Le système de justice pénale doit être au service des victimes et non des criminels. Compte tenu de l'instabilité qui règne actuellement à l'échelle mondiale, notre gouvernement a fait des plans pour accélérer certaines de ses initiatives. Par exemple, nous avons prévu 33 milliards de dollars dans le budget pour les infrastructures. Nous avons conclu des ententes avec 13 provinces et territoires et travaillons avec ces gouvernements et avec les dirigeants municipaux d'un bout à l'autre du pays pour mener cette tâche à bien. Notre gouvernement est déterminé à accélérer l'exécution du plan Chantiers Canada afin que ces projets soient réalisés le plus rapidement possible, comme nous l'avons promis aux collectivités.
Tout au long de ce discours, les députés m'ont entendu dire que le discours du Trône trace un plan qui aidera la circonscription d', l'Ontario et le Canada tout entier. C'est un plan qui donne de l'espoir aux familles et aux collectivités, un plan pour faire progresser le Canada.
Comme on l'a entendu plusieurs fois dans le discours, la collaboration entre tous les ordres de gouvernement et les citoyens est essentielle. Nous devons nous serrer les coudes pour relever ce défi. La solution est là: il nous suffit simplement d'unir nos efforts pour l'appliquer.
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Monsieur le Président, je vous félicite de votre nomination et je vous signale que je vais partager mon temps de parole avec la députée de .
Le discours du Trône a dit fort justement que nous sommes plongés dans une crise. Dans certains discours, le et le ont employé le terme « récession » et ils ont dit que, théoriquement, nous étions en récession.
Ce que nous devons tous faire, c’est nous serrer les coudes. Nous convenons tous que les partis politiques doivent collaborer dans l’intérêt de tous les Canadiens. En période difficile, nous devons unir nos efforts. L’heure n’est pas à l’esprit de parti. Il faut plutôt que les partis politiques travaillent ensemble, élaborent un plan clair et décident de nos orientations. Je fais ici une déclaration constructive. Selon moi, nous souhaitons tous collaborer avec le gouvernement pour affronter le problème.
Beaucoup de Canadiens seront touchés. Des emplois vont disparaître. L’un de mes collègues a parlé de logement. Bien des gens n’ont toujours pas de logement. Des familles à revenu moyen n’arrivent pas à en trouver un. Ceux qui occupent un logement locatif constatent que, lorsque le propriétaire fait des rénovations, le loyer augmente au-delà de leurs moyens, et ils se retrouvent à la rue. Il y a là un vrai besoin. Lorsque des emplois disparaissent, des gens perdent leur maison. De plus en plus de gens ont besoin de logements.
Il faudra discuter de certains besoins sociaux lorsque nous débattrons des mesures à prendre pendant la crise, des besoins de ceux qui perdent leur emploi et doivent tout de même payer les études de leurs enfants, acheter de quoi nourrir la famille et s’offrir un logement. C’est là un élément important, mais ce lien n’a pas été fait dans le discours du Trône.
Je n’ai pas envie de dire: je vous l’avais bien dit. Mais il est vrai que nous avons fait remarquer aux membres du gouvernement, il y a environ deux ans, que ces difficultés allaient surgir. Tout le monde a vu cela venir. Pas besoin d’être un professeur d’économie pour voir les signes précurseurs: le secteur manufacturier périclite.
Jusqu’en janvier 2007, dans ma province, la Colombie-Britannique, 45 usines ont fermé dans le secteur forestier. C’est ainsi que des localités entières, comme Mackenzie, dont les 4 500 habitants dépendaient complètement des 1 500 travailleurs de la scierie, se retrouvent vis-à-vis de rien du tout. Des gens ont abandonné leur maison, faute de pouvoir la vendre. Ils ne peuvent pas la donner. Dans mon petit coin du monde, il y a maintenant des villes fantômes. Dès 2007, nous avons vu cela venir.
Nous avons posé des questions à la Chambre : que ferions-nous pour le secteur automobile, pour pallier la perte d’emplois dans ce secteur, la perte d’emplois dans le secteur forestier? Personne ne blâme qui que ce soit pour la perte d’emplois dans le secteur forestier. Une grande partie du problème est attribuable au dendroctone du pin. Ce n’est pas une question que nous pouvons régler. Il faudra de 75 à 100 ans pour régénérer les forêts décimées par cet insecte. Il ne sera pas facile de soutenir le secteur forestier de la Colombie-Britannique.
Nous pourrons peut-être aider le secteur automobile. Nous devrions réfléchir sérieusement aux mesures à prendre, car nous ne pouvons nous permettre ces pertes d’emplois. Lorsque des travailleurs sont réduits au chômage, le gouvernement doit dépenser de l’argent sous forme de prestations d’assurance-chômage ou d’assistance sociale pour les aider à satisfaire leurs besoins. Il n’est dans l’intérêt supérieur de personne que des emplois disparaissent. Et c’est un drame pour ceux qui n’ont pas de travail et ne peuvent pas subvenir à leurs besoins ni à ceux de leur famille.
On le savait. On savait que des pertes d'emploi se produisaient. Le gouvernement faisait face à un feu nourri de questions, mais il nous répondait que tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Il n'y avait pas de gros problème. Les choses devaient s'arranger toutes seules.
Le gouvernement dépensait beaucoup. Les recettes de l'État diminuaient, mais le gouvernement augmentait les dépenses. Un enfant de dix ans peut vous dire que, lorsqu'on dépense plus d'argent qu'on en a dans les poches, on se retrouve avec un déficit. C'est ce qui s'est produit.
Nous avions prévenu le gouvernement, mais je crois que nous devons parler de ce qu'il faut faire à partir de maintenant. Le gouvernement ne peut pas continuer de mettre la faute uniquement sur l'effondrement des marchés et sur les autres problèmes qui surviennent dans le monde. Il a fait preuve d'un manque de prévoyance et d'un manque de vision. Il a été incapable d'agir lorsqu'on a commencé à voir ce qui allait se produire et qu'on s'est aperçu que les problèmes n'allaient pas disparaître tout seuls.
Le pays est chanceux. Son économie repose sur des assises solides. Avant que les conservateurs ne prennent le pouvoir, nous avions équilibré le budget neuf fois de suite. Nous avions doté l'État d'un fonds pour éventualités de 3 milliards de dollars. Pourquoi le gouvernement libéral a-t-il constitué ainsi une réserve pour les mauvais jours? Pensons à la crise du peso, à la grippe asiatique, au SRAS et aux attentats du 11 septembre 2001. Le gouvernement a eu besoin d'argent soudainement pour réagir à ces urgences.
Tout cela nous a appris à mettre de l'argent de côté. Nous savons tous qu'il faut mettre de l'argent de côté pour les mauvais jours. Si nous dépensons l'argent mis de côté pour les mauvais jours, nous risquons de pâtir lorsqu'ils surviendront. Malheureusement, lorsque le gouvernement est un mauvais gestionnaire de l'économie, ce n'est pas lui qui écope,mais plutôt les Canadiens.
Les gouvernements comptabilisent, parlent de déficit et d'états financiers, etc. Pourtant, la réalité des Canadiens ordinaires prend la forme de la perte d'emplois, du manque d'argent, de l'incapacité de trouver de l'emploi et d'un sentiment d'impuissance. Voilà les dures réalités. Il importe d'agir de façon responsable sur le plan budgétaire et de bien gérer l'économie non pas simplement pour donner du gouvernement l'image d'un bon gestionnaire, mais également pour protéger les citoyens.
Nous devons discuter de la marche à suivre. Malheureusement, le discours du Trône n'offre pas de plan. De ce côté-ci de la Chambre, nous voulons voir un plan. Nous souhaitons voir un plan complet, intégré, couvrant le moyen et le long terme, et qui nous propose la marche à suivre. Nous ne pouvons nous en tenir à ce que nous faisions auparavant.
Nous entrons dans un nouveau type de révolution industrielle. Le Canada est un petit pays de 32 millions d'habitants seulement. Nous ne pouvons d'aucune manière concurrencer des régions ou des pays aussi peuplés que l'Union européenne, l'Asie, l'Inde et la Chine. Notre population active n'est pas suffisamment abondante pour que nous nous en tenions à certaines catégories d'emplois manufacturiers comme ceux qui existent dans ces régions. En effet, dans certains pays, les gens peuvent gagner leur vie avec un salaire de 5 $ l'heure. Les gens arrivent à se loger et à nourrir leur famille. On ne peut en faire autant ici.
Nous devons réfléchir à notre orientation. Et nous devons réfléchir aux façons d'agir intelligemment. Comme d'autres pays, nous sommes en train de dépasser la révolution industrielle pour plonger dans le XXIe siècle. Nous devons plonger dans un type d'économie nouveau où priment la créativité et l'innovation. La nouvelle révolution est axée sur la créativité et l'innovation. Pour franchir ce pas, nous devons savoir où et comment dépenser pour préparer l'avenir. Comme chacun le sait, nous devons disposer d'un fonds d'urgence pour éviter que des gens soient laissés pour compte et aussi pour investir dans la nouvelle économie. Nous devons nous demander comment le faire.
Nous devons penser aux arts et à la culture. Le Conference Board a dit que l'économie de la création — dont font partie les arts, la culture et le cinéma — avait contribué, directement et indirectement, 84,6 milliards de dollars à notre produit intérieur brut l'an dernier. Cela équivaut à un peu plus de 7,4 p. 100 de notre PIB. Ce secteur a créé 1,1 million d'emplois, pas seulement dans les arts et la culture, mais aussi dans les secteurs connexes que sont le tourisme, la restauration et d'autres industries des services et de la vente au détail qui créent de la richesse et des emplois.
Pourtant, le gouvernement a démontré son manque de vision quand il a sabré cette économie, une économie vers laquelle un pays comme le Canada devra se tourner. De nos jours, les arts et la culture dépassent la performance scénique, la création musicale, la sortie de disques et le tournage de films. Ce secteur englobe tout un volet technologique. Nous savons tous que la numérisation, les iPod et une foule d'autres technologies nouvelles sont issues de l'économie de la création. Elles ont été créées et développées dans la milieu des arts et de la culture.
Ce qu'il y a de bien avec les arts et la culture, c'est qu'ils sont des outils importants de réseautage à une époque où nous avons besoin de tisser des liens étroits. On entend dire que les gens doivent se serrer les coudes et que les Canadiens vont relever le défi. Nous savons que les Canadiens vont se retrousser les manches et dépenser de l'argent, acheter des voitures et assurer la survie de notre économie, mais pour ce faire, ils ont besoin d'argent. Sans emploi, pas d'argent à dépenser.
De ce côté-ci de la Chambre, nous sommes prêts à assurer l'établissement d'un filet de sécurité et la réalisation d'un plan à long terme, mais il nous faut un plan. Nous réclamons un véritable plan substantiel que nous pourrions étudier, critiquer et accepter ou rejeter. Il faut toutefois une certaine base pour bâtir quelque chose de neuf.
On ne peut plus attendre. Le problème est bien réel. Nous aurions pu l'éviter ou, au moins, l'atténuer un peu mieux. Cela n'a pas été fait, mais au lieu de pleurer sur les pots cassés, je demande au gouvernement de bien vouloir nous présenter un plan et nous donner une direction pour le bien de tous les Canadiens.
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Monsieur le Président, c’est un privilège pour moi de prendre la parole à la Chambre des communes pour la première fois dans le cadre du débat sur l’Adresse en réponse au discours du Trône.
Je voudrais commencer par remercier les électeurs de pour l’appui et la confiance qu’ils m’ont témoignés en me chargeant de les représenter à la Chambre des communes. C’est un honneur et un privilège de les servir.
Je voudrais également remercier le directeur de ma campagne, Pierre Cyr, ainsi que le président de la campagne, Earl Provost, qui ont su mobiliser une formidable équipe de volontaires. Leur travail infatigable et leur dévouement m’ont permis d’être ici aujourd’hui. Je tiens en même temps à remercier les membres de ma famille et mes nombreux amis pour leur soutien.
Enfin, je veux exprimer ma gratitude aux deux hommes qui occupent la première place dans ma vie: mon fils Eric et mon mari George, qui a toujours été présent quand j’avais besoin de lui. George est mon meilleur ami. Son amour et son appui ont joué un très grand rôle dans mon élection.
Si l’opposition officielle a signalé qu’elle ne s’opposerait pas au discours du Trône, ce n’est pas parce qu’il contient un plan pour sortir notre pays de la crise actuelle. C’est plutôt parce que notre pays a besoin d’un Parlement qui sache collaborer afin d’affronter efficacement les sérieux défis auxquels nous sommes confrontés.
En fait, à titre de nouvelle députée, je suis très déçue que le gouvernement ait adopté dans le passé des politiques qui ont contribué à l’instabilité économique actuelle et qu’il ne semble aujourd’hui avoir aucun plan destiné à rétablir la confiance des Canadiens dans notre économie.
Le discours du Trône insiste beaucoup sur la nécessité de préparer les Canadiens aux difficultés qui les attendent. Par suite de la mauvaise gestion de l’économie par les conservateurs, il n’y a pas de doute que nous pouvons nous attendre à des temps difficiles.
Le gouvernement conservateur a hérité du gouvernement libéral précédent non seulement un excédent budgétaire de 12 milliards de dollars, mais aussi une tradition libérale pluriannuelle de prudence financière et de budgets équilibrés. En l’espace de deux ans et demi, les conservateurs ont réussi non seulement à dilapider tout cela, mais aussi à détruire la culture de gestion financière énergique que les libéraux avaient travaillé si fort, de concert avec tous les Canadiens, pour créer et maintenir.
Même en pleine connaissance de cause, le gouvernement conservateur refuse d'admettre que ses propres décisions ont joué un rôle important dans la situation actuelle des Canadiens.
Le gouvernement libéral précédent avait compris que, dans une économie mondialisée, d’importantes réductions d’impôts pour tous les Canadiens, se traduisant par une diminution régulière de la dette nationale et par un plan d’urgence viable, peuvent protéger les Canadiens contre bien des difficultés économiques qui prennent naissance à l’étranger et sont indépendantes de notre volonté.
En fait, les gouvernements ont la responsabilité, envers leurs citoyens, d’être prêts à affronter des circonstances imprévues et de veiller à ce que le Canada soit dans la meilleure position possible pour le faire. Le gouvernement libéral précédent l’avait compris, ce qui avait permis au Canada de surmonter plusieurs crises grâce à une gestion prudente des excédents budgétaires.
Au cours de la campagne électorale qu’il avait lui-même déclenchée, le avait promis que le Canada ne retomberait plus jamais en situation de déficit. Maintenant que les élections sont passées, le premier ministre lance de sinistres avertissements aux Canadiens, leur affirmant non seulement qu’un déficit est inévitable, mais que c’est peut-être la seule solution possible pour le Canada.
Le gouvernement prétend qu’il avait prévu ce ralentissement économique il y a plus d’un an. Si tel est le cas, pourquoi le s’est-il engagé envers tous les Canadiens, il y a seulement cinq semaines, à ne jamais retomber en situation de déficit, tout en sachant qu’il ne pourrait pas tenir sa promesse?
Le Canada avait un budget déficitaire pour les trois premiers mois de cet exercice. Comme le discours du Trône l’a clairement signalé, nous allons encore une fois connaître un important déficit. Ce déficit ne découle pas de la crise mondiale du crédit. C’est le résultat direct des choix faits par le gouvernement. C’est le gouvernement conservateur qui a décidé d’augmenter les dépenses au point de devenir le gouvernement le plus dépensier de l’histoire du pays. C’est lui qui a choisi de réduire les impôts d’une façon qui a compromis l’assiette fiscale.
Comme le directeur parlementaire du budget, Kevin Page, un fonctionnaire indépendant, l'a écrit dans son rapport, le faible rendement financier enregistré jusqu'à maintenant découle « en grande partie [des] décisions politiques antérieures plutôt que de l’affaiblissement de l’économie. » Cette analyse, faite par un fonctionnaire pourtant nommé par le lui-même, ne concorde pas du tout avec l'explication que le premier ministre essaie de faire passer. Cela a eu des conséquences négatives pour tous les Canadiens.
Il est également troublant que le discours du Trône ne reconnaisse pas les problèmes auxquels font face les plus défavorisés, les gens qui seront le plus durement touchés par le ralentissement de l'économie canadienne. Il ne prévoit aucune disposition pour les Canadiens pauvres, y compris quelque 800 000 enfants.
Le gouvernement a également ignoré la question des garderies abordables. Ce n'est pas surprenant, compte tenu du fait que le gouvernement actuel, avec l'aide du NPD, a démantelé le programme national de garderies du gouvernement libéral précédent. Je suis persuadée que le gouvernement espérait que cette question serait oubliée à la suite de sa décision de signer des chèques au lieu de régler ce grave problème. Un chèque mensuel n'est pas synonyme de garderie. Il ne permet pas non plus de créer une seule nouvelle place en garderie. Les familles qui triment dur ont besoin de garderies sûres, accessibles et abordables.
Le discours du Trône ne prévoit rien non plus au sujet des problèmes de nos aînés. Après avoir vu leur situation financière mise à mal par la décision du gouvernement d'imposer les fiducies de revenu, ils voient maintenant leurs épargnes de nouveau ravagées par la crise économique actuelle. Pourtant, le discours ne fait aucune mention d'eux. Il nous faut un plan pour protéger nos aînés.
Le discours du Trône passe sous silence la pauvreté, les garderies et les aînés. Pourtant, le gouvernement a la responsabilité d'aider les Canadiens à passer à travers la crise actuelle, notamment ceux qui vivent dans la pauvreté et ceux qui risquent d'y tomber, les familles de travailleurs qui en arrachent, ceux qui ont déjà perdu leurs emplois et les milliers d'autres qui les perdront à mesure que s'aggravera la crise économique.
Le discours du Trône du gouvernement conservateur est simplement une info-pub conçue pour faire avaler aux Canadiens qu'il n'est pas responsable de nos problèmes actuels. Or, un discours du Trône doit justement montrer la voie de la prospérité économique, de la justice et de l'équité pour tous les Canadiens. Les libéraux le comprennent ainsi, de même que les Canadiens.
En tant que députée de l'opposition officielle, je comprends que les Canadiens veulent que le Parlement s'attaque, de concert et en partenariat avec les provinces et les municipalités d'un bout à l'autre du pays, aux difficultés qui menacent notre pays. Les libéraux sont déterminés à faire en sorte que le Parlement prenne les meilleures mesures économiques possibles pour aider le Canada à traverser ces temps difficiles. Les Canadiens ne méritent rien de moins.
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Monsieur le Président, je vais partager le temps dont je dispose avec le député de .
J'aimerais remercier les électeurs de de m'avoir élu pour les représenter au Parlement. C'est pour moi un grand honneur et une responsabilité encore plus grande. Après avoir travaillé plus de 30 ans à mon propre compte, je vais maintenant travailler pour les milliers de personnes de ma circonscription.
J'aimerais aussi remercier les bénévoles de Thunder Bay qui n'ont jamais cessé de travailler pour le NPD depuis l'époque où Ernie Epp et Iain Angus les ont représentés à la Chambre.
J'aimerais surtout remercier ma merveilleuse famille, Margaret et Michael Hyer, qui m'ont offert un soutien sans faille au cours des cinq dernières années et des trois dernières campagnes électorales.
Le Nord-Ouest de l'Ontario a contribué à fournir les matières premières qui ont servi à la construction d'Ottawa, de Montréal et de Toronto, soit les fourrures et le bois d'oeuvre. Ces matières premières ont contribué à faire du Canada un pays prospère. C'est maintenant au Nord de l'Ontario d'avoir besoin de l'aide d'Ottawa. Nos citoyens et nos petites municipalités se sentent laissés pour compte. Nous avons l'impression qu'alors que nous nous avons besoin de son aide, Ottawa a oublié où nous sommes, qui nous sommes et ce dont nous avons besoin.
J’ai frappé à des milliers de portes en cinq ans. J’ai entendu beaucoup d’expressions de colère et d’inquiétude. Dans le Nord de l’Ontario, des milliers d’emplois sont disparus dans le secteur primaire et surtout dans le secteur forestier, l’exploitation des forêts et les scieries. J’ai entendu s’exprimer de la colère et une inquiétude extrême dans les localités qui dépendent de la forêt et dont les scieries et les exploitations forestières ont interrompu leurs activités, par exemple à Longlac, à Nakina, à Beardmore, à Red Rock, à Nipigon et à Thunder Bay, dont beaucoup d’usines ont été touchées. À d’autres endroits, comme Terrace Bay et Marathon, la situation est tangente, tout comme elle l’est dans deux usines encore en exploitation à Thunder Bay.
Depuis le 14 octobre, je multiplie les efforts dans beaucoup de dossiers importants pour améliorer le sort des familles dans notre région. Ainsi, il faut favoriser la fabrication de produits forestiers à valeur ajoutée et étudier les possibilités du bois sur le plan énergétique. Il y a également eu des réunions consacrées à des questions régionales qui concernent les mines, les soins de santé, les routes, le service de fret ferroviaire à Greenstone et le rétablissement des services de VIA Rail à Thunder Bay et sur la rive nord du lac Supérieur.
Mes adjoints travaillent déjà fort à Thunder Bay pour aider beaucoup de nos concitoyens, au niveau local, à répondre à leurs besoins. Toutefois, seule la Chambre et le gouvernement fédéral peuvent répondre à un grand nombre des besoins dans le Nord-Ouest de l’Ontario en collaborant pour investir et pour créer ou rétablir des collectivités, des familles, un environnement et une économie en bonne santé.
Dans ma circonscription, les membres des Premières nations représentent plus de 20 p. 100 de la population. Nous voulons qu’ils aient plus que les indemnités versées pour régler la question des pensionnats. Nous voulons qu’ils s’intègrent au tissu économique et politique du Canada.
La circonscription compte aussi un grand nombre de Métis. Ces Canadiens issus des mariages de l’époque du commerce des fourrures veulent être reconnus à la table fédérale.
Dans ma circonscription, , nous avons une oasis culturelle au milieu d’une vaste nature sauvage. Par habitant, nous avons plus sièges que Toronto pour les concerts symphoniques et plus de sièges que Montréal pour le théâtre. Nous avons un beau secteur des arts visuels qui est ouvert à l’art autochtone, à l’art traditionnel et à l’avant-garde; il y a des œuvres étonnantes. Cela, nous le devons à des particuliers et à des gouvernements passés qui nous ont aidés à établir les assises qui ont permis à notre secteur culturel de s'épanouir. Je vous en prie, ne réduisons pas le financement des arts. Augmentons-le plutôt afin que les arts puissent continuer à se développer à Thunder Bay, dans le Nord-Ouest de l’Ontario et dans tout le Canada rural.
À , nous avons des artisans et des gens de métiers compétents qui n’ont pas peur du travail, une population active expérimentée et capable de s’adapter. Nous avons besoin de soutien pour favoriser l’innovation, pour trouver de nouvelles manières de fabriquer de nouveaux produits à partir de nos forêts. Nous sommes reconnaissants des investissements consentis à Thunder Bay pour la médecine moléculaire et les technologies.
Tous ne reprendront pas le travail. L’État doit, au moyen d’investissements judicieux et de règlements rigoureux, protéger les pensions, les maisons, les économies de ceux qui seront contraints de prendre leur retraite. Si des travailleurs sont mis à pied au milieu de leur carrière, nous voulons qu’ils puissent compter sur un régime d’assurance-emploi qui répond à leurs besoins et les protège, non un régime qui multiplie les règlements pour éviter de leur verser des prestations afin que le puisse équilibrer ses comptes. Nous devons arrêter de prendre l’argent que les travailleurs ont versé à l’assurance-emploi. C’est leur argent, pas celui du gouvernement.
Dans ma circonscription, comme dans presque toutes les circonscriptions au Canada, un peu plus de la moitié de la population est féminine. Les femmes veulent le rétablissement du bureau de Condition féminine Canada. Elles réclament une attention respectueuse au plan tant de l'équité que de l'égalité.
Environ 35 p. 100 des résidants de ma circonscription, dont moi-même, n'ont pas de médecin de famille. Des gens doivent se rendre en avion à Winnipeg, à Toronto ou à Hamilton pour obtenir les nombreux services et les traitements dont ils ont besoin. Des gens qui ont besoin de services psychiatriques obtiennent des diagnostics sommaires et des prescriptions, mais on ne leur propose pas de stratégie de thérapie et de traitement.
Lorsque Tommy Douglas and Lester Pearson ont travaillé à la création de ce qui fut notre merveilleux système de soins de santé, la contribution fédérale était de 50 p. 100. Aujourd'hui, le financement fédéral est bien en-deçà de 20 p. 100. Il est essentiel que le gouvernement fédéral respecte sa promesse depuis longtemps oubliée d'être un partenaire égal avec les provinces dans le domaine des soins de santé.
Si le nous dit que les déficits imminents l'empêchent de répondre à ces besoins, nous le pressons de récupérer une partie des fonds qu'il a donnés à ses amis banquiers et aux pétrolières par le truchement d'énormes réductions d'impôt.
Je lance un appel spécial au . Nous avons une usine spécialisée dans la production de papiers fins à Thunder Bay, la Thunder Bay Fine Papers. Sous la gouverne de ses précédents propriétaires non gérants, cette usine a été très mal gérée. Elle a été rachetée et la gestion en a été réorganisée par des gens de la localité, des gens de Thunder Bay. Cette usine et les familles de Thunder Bay ont besoin de l'aide du ministre de l'Industrie, par l'intermédiaire de FedNor, peut-être. Cette usine unique fabrique des papiers fins de spécialité à valeur ajoutée pour les livres, les magazines et les brochures de haute qualité. C'est une usine presque entièrement canadienne, dont la plupart des copropriétaires vivent à Thunder Bay. Elle a conclu une entente favorable spéciale, une convention collective de dix ans, avec le Syndicat canadien des communications, de l'énergie et du papier. Elle a amélioré de façon spectaculaire son efficacité énergétique et le rendement de sa main-d'oeuvre. Alors que sous la gouverne précédente la main-d'oeuvre consacrait 6,9 heures de travail par tonne de produit, elle consacre actuellement 2,8 heures de travail par tonne. Ainsi, l'usine se classe dans le premier quart des usines les plus efficaces en Amérique du Nord. De plus, son carnet de commandes est rempli pour plusieurs années à venir.
L'Ontario a apporté les contributions suivantes: une garantie de prêts de 25 millions de dollars, un prêt-subvention de 1,5 million de dollars. Le Fonds du patrimoine de l'Ontario a versé lui aussi une somme de 1,5 million de dollars.
Le a le pouvoir de sauver cette usine. Il a le pouvoir de sauver plus de 600 emplois directs dans une ville de 108 000 personnes, ainsi que des centaines d'emplois indirects à Thunder Bay. De plus, il pourrait protéger de nombreux emplois à l'usine Bowater, qui se trouve également à Thunder Bay et qui est la source de la pâte kraft utilisée dans ces papiers fins. Bref, le ministre a le pouvoir de sauver plusieurs milliers d'emplois directs et indirects à Thunder Bay et d'éviter à plusieurs milliers de familles dans cette ville une situation difficile et des inquiétudes à l'approche de Noël.
Si le , le et le gouvernement désirent montrer, par l'intermédiaire de la FedNor ou autrement, qu'ils s'intéressent aux produits forestiers à valeur ajoutée, qu'ils se soucient des travailleurs forestiers du Nord-Ouest de l'Ontario et qu'ils croient qu'un investissement ciblé dans la ville de Thunder Bay est important, ils doivent faire ce qui suit: premièrement, ils doivent accorder une garantie d'emprunt de 20 à 30 millions de dollars à la Thunder Bay Fine Papers pour l'aider à surmonter ses difficultés de liquidités initiales; et, deuxièmement, ils doivent demander aux organismes gouvernementaux canadiens de faire leurs achats auprès d'imprimeries qui utilisent des papiers fins produits au Canada plutôt que les papiers produits à l'étranger qui sont souvent employés de nos jours.
Je suis un biologiste de la faune. Les biologistes allient deux stratégies pour sauver les espèces en voie de disparition. Ils mettent au point un plan visant à assurer la viabilité à long terme, mais, en premier lieu, ils élaborent rapidement une stratégie de survie à court terme pour l'espèce en déclin.
Monsieur le Président, le doit comprendre que l'industrie forestière canadienne est en voie de disparition et que les travailleurs forestiers de Thunder Bay et du Nord-Ouest de l'Ontario sont les plus menacés. Nous lui demandons instamment de montrer que son gouvernement se soucie de nos travailleurs forestiers et de l'avenir du Nord-Ouest de l'Ontario.
Nous devons agir rapidement pour protéger ces emplois à la Thunder Bay Fine Papers et dans les localités de l'ensemble du pays qui dépendent des ressources naturelles.
Je veux de nouveau signaler à quel point je suis heureux de siéger à la Chambre; j'ai hâte de travailler avec tous les partis et de prouver que nous pouvons conjuguer nos efforts afin de faire du Canada le pays que nous désirons tous et dont les Canadiens ont besoin.
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Monsieur le Président, je voudrais me joindre aux nombreux autres qui l’ont déjà fait pour vous féliciter de votre réélection à la présidence de la Chambre. Lors de l’élection de mardi dernier, nous avons entendu un appel retentissant à une plus grande civilité et à un plus grand respect de la part de tous les députés. Je suis sûr que vous saurez vous acquitter de ce mandat.
Je voudrais également me joindre à mes collègues néo-démocrates pour offrir mes félicitations au , au chef de l’opposition officielle et au chef du Bloc québécois. J’aimerais en même temps remercier mes électeurs de pour la confiance qu’ils m’ont témoignée en me chargeant de les représenter ici. Je leur en serai toujours reconnaissant.
Je profite aussi de l’occasion pour remercier ma famille. Lorsque je suis arrivé au Canada comme immigrant avec mes parents, mon père n’avait pas de travail. Nous venions de Glasgow, où il travaillait pour un chantier naval. Mon père était venu au Canada pour construire des navires. Après six mois, n’ayant toujours pas trouvé de travail, il a dû décider, avec ma mère et ses quatre enfants, s’il valait mieux rester dans le pays ou rentrer chez lui. Mon père a pris une décision, qui a dû être très dure pour lui parce que nous n’avions aucune autre famille au Canada: celle de rester.
C’est avec une grande tristesse que je prononce aujourd’hui ces paroles que j’aurais voulu adresser directement à mon père. Il est décédé il y a un an de sclérose en plaques. Toutefois, la décision qu’il a prise à l'époque me permet de prendre la parole aujourd'hui devant cette assemblée. J’en serai éternellement reconnaissant à mon père et ma mère.
Marié depuis 29 ans, j’ai toujours vécu un partenariat avec ma femme Peggy et nos trois enfants. Je les remercie de leur soutien et leur affection indéfectibles, sans lesquels ma présence ici n’aurait pas eu pour moi tout le sens qu’elle revêt aujourd’hui.
Je voudrais également dire aux députés qui, comme moi, viennent d’être élus à la Chambre pour la première fois, que je suis honoré de figurer dans leur groupe. J’ai hâte de me retrousser les manches pour m’attaquer au travail que les Canadiens attendent de nous.
Il est clair que nous affrontons aujourd’hui une crise économique sans précédent dans les temps modernes. Pour les plus jeunes, j’irais même jusqu’à dire sans précédent tout court. Ces jeunes devront s’adresser à leurs grands-parents, peut-être même à leurs arrière-grands-parents pour savoir ce qui s’est passé il y a bien longtemps dans notre pays.
Ce sont des temps très troublants et très difficiles pour les Canadiens, surtout dans la circonscription de que j’ai l’honneur de représenter. Le discours du Trône de mercredi dernier était une occasion pour le gouvernement de présenter un plan audacieux en faveur des Canadiens. Malheureusement, il ne l'a pas fait.
Les Canadiens souhaitent que le Parlement prenne des mesures pour atténuer l’impact de la crise économique. Pour le faire, nous croyons qu’il est nécessaire de nous attaquer à cinq priorités.
Premièrement, le gouvernement doit concevoir un plan de stimulation économique pouvant protéger les emplois actuels et en créer de nouveaux. Si nous voulons éviter quelque chose de bien pire qu’une récession, nous devons veiller à ce que les gens aient du travail et gagnent leur vie.
Deuxièmement, nous devons protéger les pensions des Canadiens qui ont édifié le pays et nous ont permis d’en profiter. Nous devons nous assurer que ces pensions sont protégées et que les retraités ne retomberont pas dans les dettes et la pauvreté.
Troisièmement, nous devons immédiatement suspendre les réductions d’impôt de 7,3 milliards de dollars au profit des sociétés, qui doivent prendre effet en 2009. Il semble ridicule d’offrir des milliards de plus à des entreprises rentables tandis que le reste de l’économie est en difficulté. Pour moi, le moins que nous puissions faire est d’investir dans nos propres gens plutôt que dans des sociétés qui empochent les réductions d’impôts et vont s’établir au Mexique, comme John Deere.
Quatrièmement, nous réclamons de vraies mesures de lutte contre les changements climatiques. Il se profile de ce côté une crise qui pourrait être plus grave que celle que traverse l’économie, mais on trouve aussi là un élément de solution, une partie du remède. En créant des emplois dans le secteur environnemental, nous pouvons aider à résoudre nos deux problèmes simultanément: la crise économique et la crise des changements climatiques.
Cinquièmement, nous devons apporter une vraie réforme aux institutions démocratiques et avoir un gouvernement minoritaire plus ouvert, responsable et coopératif. Il existe actuellement chez nous un déficit démocratique, car des millions de Canadiens ont l’impression d’être laissés en marge du processus électoral. En même temps, nous guettons des signes clairs montrant que ce Parlement où le gouvernement est minoritaire sera plus productif que le dernier, qu’il y aura moins de discorde.
Ces cinq priorités ne sont pas extravagantes. Elles ne sont pas déraisonnables. Il nous a semblé que, en abordant quelques-unes ou la totalité de ces questions, nous pourrions collaborer avec le gouvernement afin d’apporter les solutions que les simples citoyens réclament de nous tous.
Un certain nombre d’éléments m’ont enchanté dans le discours du Trône de mercredi dernier. J’en ai aimé le ton général. Il était conciliant et témoignait d’une ouverture à la collaboration.
Le a dit qu’il voulait travailler avec les autres partis à la Chambre et il nous a demandé de présenter nos idées. J’estime que ce que nous proposons est sérieux. Mais solliciter des conseils pour ne pas en tenir compte par la suite, c’est comme faire des promesses creuses. Nous devrions trouver un moyen de faire comprendre aux deux côtés de la Chambre que, si nous voulons collaborer, il faut que nous nous écoutions les uns les autres.
Je me suis réjoui de ce que le discours du Trône disait de l’élaboration d’un système continental de plafonnement et d’échange de droits d’émission, et l’invitation à collaborer avec le gouvernement pour appliquer un programme d’améliorations écoénergétiques est encourageante. Nous réclamons ces initiatives depuis un certain nombre d’années. J’ai hâte de connaître les détails de ces propositions et j’espère pouvoir les appuyer.
De plus, le nouveau discours que nous entendons au sujet de nouvelles installations de recherche de calibre mondial est prometteur. Le Canada compte des chercheurs et des innovateurs de premier ordre, et il est grand temps de mobiliser cette énergie et cette capacité d’innovation. L'Université Brock et le Collège Niagara, qui se trouvent dans ma circonscription, parlent de nouvelles industries biochimiques et de bio-industries. Le président de l'Université Brock déborde d’enthousiasme. J’ai hâte de voir cette innovation, cette collaboration avec les innovateurs qui vont se manifester, les détails de ce qui se trouve dans le discours du Trône.
Tout cela est bien beau, mais la majeure partie du discours reste vague, il donne peu de détails et il ne propose pas de plan d’action concret. Le discours du Trône est censé être le plan d’action du gouvernement. Il est censé esquisser son orientation stratégique. Ce n’est pas l’impression que j’ai eue mercredi dernier. Les Canadiens espéraient davantage et les néo-démocrates aussi.
Comme je suis un député du Sud de l’Ontario, j’attendais des détails sur ce que le gouvernement entend faire pour contrer l’instabilité croissante du secteur manufacturier. Le cœur industriel de l’Ontario est en cause, et je n’ai pas entendu un seul mot à ce sujet.
La crise ne se limite pas au secteur de l'automobile. Dans le Sud de l'Ontario, on croit souvent qu'il n'y a que l'automobile. Ce n'est pas tout à fait vrai. La vérité, c'est que cette région très industrialisée est aussi très diversifiée. Le problème, c'est que nous voyons beaucoup de sociétés abandonnées à leur sort et acculées à la faillite, et d'autres qui se contentent de plier bagages et d'aller s'installer ailleurs.
CanGro était une société établie juste à l'extérieur de ma circonscription, dans la péninsule du Niagara, qui produisait principalement des fruits en conserve. La péninsule du Niagara est étroitement associée à l'idée des récoltes de fruits mûrs. CanGro était la dernière manufacture de conserves à l'est des Rocheuses, et l'on n'a rien fait pour stopper sa dégringolade il y a environ quatre mois. Maintenant, les producteurs de pêches n'ont plus personne à qui envoyer leurs pêches. En fait, les pêchers ont été arrachés du sol, et ils ne produisent plus. C'est une véritable honte.
On trouve aussi dans ma circonscription un endroit appelé Horizon Milling. La plupart des gens se souviendront davantage de la farine Robin Hood. La nouvelle société Horizon Milling a décidé d'acheter Robin Hood. La première chose qu'elle ait faite a été de mettre ses employés en lock-out et de demander à ses travailleurs et à ses retraités de faire des concessions. Elle a laissé ses travailleurs dans la rue pendant 15 mois avant de fermer l'usine. C'est absolument honteux. Cette usine était en exploitation depuis une soixantaine d'années. Des grand-pères, des pères et des enfants y avaient travaillé les uns après les autres à Port Colborne. C'est très malheureux.
Ma circonscription se trouve dans une des plus vieilles régions du pays. C'est le quatrième endroit où nos ancêtres se sont installés. Maintenant, 70 p. 100 des jeunes de moins de 30 ans quittent la région du Niagara parce qu'ils n'y trouvent pas d'emploi. Si nous poursuivons vers la destinée qu'on nous prépare aujourd'hui, je crains que tous les jeunes finissent par quitter la région pour trouver de l'emploi ailleurs. Nous devons arrêter cette hémorragie. Nous devons trouver de nouveaux filons à exploiter. Nous devons prévoir des moyens non seulement d'assurer la survie des industries manufacturières en place aujourd'hui dans ma circonscription, mais aussi d'en créer de nouvelles, exploitant de nouvelles technologies et offrant de nouveaux emplois à la population.
Nous avons besoin de nouvelles idées; il faut aussi que tous les partis fassent un compromis. Si le gouvernement veut réellement coopérer, je lui suggère de travailler avec tous les partis pour que nous puissions mettre au point un plan proprement canadien qui pourra nous tirer de ce mauvais pas et même rendre notre pays plus fort et plus compétitif dans le contexte du XXIe siècle.