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AGRI Rapport du Comité

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Le 2 avril 2009, le Comité permanent de l’agriculture et de l’agroalimentaire a étudié la possibilité d’offrir une aide aux producteurs touchés par la découverte du nématode à kyste de la pomme de terre (NKPT) au Québec. Le Comité a également étudié la possibilité d’établir un protocole pour lever les contrôles réglementaires sur les champs de l’Alberta touchés par le NKPT une fois que le NKPT n’est plus détecté.

1. Étant donné que :

  • les producteurs touchés par la découverte du NKPT au Québec ont reçu environ 6,6 millions de dollars en aide gouvernementale pour les pertes subies à la campagne agricole de 2006;
  • à la campagne agricole de 2007, des dispositions spéciales mises en œuvre dans le cadre de programmes fédéraux en vigueur (Agri-stabilité) ont permis de verser 1,3 million de dollars de plus aux producteurs pour couvrir leurs pertes;
  • les terres visées ne pourront servir à la production de pommes de terre ni à d’autres produits de valeur, comme la tomate, pendant de nombreuses décennies, que les fermes devront par conséquent se restructurer entièrement pour effectuer une transition vers d’autres types de production;
  • En plus de l’indemnisation pour perte de revenus (6,6 millions de dollars en 2006 et 1,3 million en 2007), Ottawa et Québec ont convenu d’offrir aux producteurs un chèque de 5 millions de dollars pour faciliter la transition des 21 fermes touchées, ce qui monte l’aide à un total de 13 millions de dollars (une moyenne de 600 000 dollars par producteurs);
  • cette proposition de 5 millions de dollars n’a pas pour but de dédommager les agriculteurs pour de futures pertes de revenu, mais de fournir à chaque producteur touché un paiement de transition qui apportera la souplesse nécessaire pour que chaque exploitation puisse mettre en œuvre son plan de transition le plus approprié en fonction de sa situation particulière;
  • ce montant de 5 millions a été calculé pour une période de transition de trois ans, telle qu’approuvée par les deux ordres de gouvernement;
  • au lieu du montant de 5 millions de dollars, les représentants des producteurs touchés réclament un montant de 24 millions de dollars pour faciliter la transition;
  • ce montant de 24 millions représente 78 p. 100 des coûts estimatifs d’un plan de transition calculé sur une période de 10 ans;

Le Comité permanent de l’agriculture et de l’agroalimentaire recommande que le gouvernement renégocie avec le gouvernement du Québec pour verser l’aide  financière demandée de 24 millions de dollar représentant moins de 80 % des coûts estimés à 30,7 millions $ pour un plan de transition de 10 ans

2. Étant donné que :

  • en octobre 2007, on a découvert le NKPT sur deux fermes de l’Alberta, et que les tests de suivi ont indiqué que le NKPT n’était pas présent dans les autres champs des deux fermes touchées;
  • l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) a mis en œuvre des mesures réglementaires strictes pour les fermes touchées, et émis un « avis d’interdiction ou de limitation des activités » interdisant la production de pommes de terre de semence et restreignant les déplacements sur les terres visées;
  • le gouvernement fédéral et le gouvernement de l’Alberta ont versé 16 millions de dollars pour les pertes subies à la suite de la destruction de la récolte de 2007;
  • à la suite de tests intensifs du sol, l’ACIA n’a pu déceler à nouveau le NKPT dans les champs de l’Alberta où il avait été détecté la première fois en 2007;
  • les résultats négatifs des tests de suivi ont eu des conséquences économiques désastreuses non seulement pour les deux fermes touchées, mais pour toute l’industrie de la pomme de terre en Alberta, qui n’a pu exporter de pommes de terre de semence aux États-Unis d’octobre 2007 à janvier 2009;
  • le Canada a complété toutes les mesures nécessaires pour se conformer aux exigences des États-Unis pour l’importation des pommes de terre de semence de l’Alberta et que par conséquent, 37 producteurs albertains ont pu reprendre les exportations de pommes de terre de semence vers les États-Unis en janvier 2009;
  • les protocoles actuels ne prévoient pas de directives claires pour lever les contrôles réglementaires et permettre aux terres testées positives de reprendre la production;
  • l’ACIA a négocié avec les États-Unis de nouvelles directives qui permettront la levée des contrôles réglementaires pour un champ après deux tests négatifs provenant de deux enquêtes intensives distinctes;
  • ces directives sont maintenant entre les mains des industries canadiennes et américaines pour recueillir leurs commentaires;
  • les directives actuelles n’accordent pas suffisamment de temps aux entreprises pour rétablir leur position sur le marché.

Le Comité permanent de l’agriculture et de l’agroalimentaire recommande que le gouvernement continue de travailler étroitement avec les États-Unis pour finaliser et établir dès que possible des protocoles clairs sur la levée des restrictions réglementaires sur les champs qui ne sont plus infectés par le nématode à kyste de la pomme de terre et, par conséquent, qu’il lève les contrôles réglementaires visant les champs de l’Alberta, afin que les agriculteurs puissent reprendre la production de pommes de terre et maintenir leurs activités.

Le Comité permanent de l’agriculture et de l’agroalimentaire recommande également que le gouvernement modifie les directives pour les marges de référence du programme Agri‑stabilité pour les fermes touchées, dont les activités ont souffert en raison de la réglementation de l’ACIA.  Les marges de référence des fermes touchées seront gelées aux niveaux de 2006 pour 5 ans, le temps que les activités redeviennent rentables.

3. Étant donné que :

  • dans son rapport de décembre 2008, la Vérificatrice générale du Canada a présenté son opinion sur l’efficacité de l’ACIA à contrôler les ravageurs des plantes, notamment que l’ACIA doit surmonter un certain nombre de difficultés pour évaluer les risques posés par les plantes envahissantes, les ravageurs et les maladies;
  • la Vérificatrice générale du Canada a dit au Comité que son rapport ne touche pas principalement les urgences phytosanitaires comme le nématode, mais qu’il se concentre plutôt sur les efforts pour empêcher les espèces envahissantes d’entrer au Canada;
  • l’ACIA est d’accord avec les recommandations du rapport de la Vérificatrice générale, et a confirmé son engagement à les respecter devant le Comité;

Le Comité permanent de l’agriculture et de l’agroalimentaire recommande que l’Agence canadienne d’inspection des aliments respecte ses engagements vis-à-vis des recommandations du rapport de décembre 2008 de la Vérificatrice générale du Canada et fournisse au Comité son plan d’action pour atteindre ces objectifs.