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CHPC Rapport du Comité

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partie 3 :
POSITION DU COMITÉ

Le Comité réaffirme l’importance des arts et de la culture pour la qualité de vie des Canadiens et Canadiennes. Il s’agit d’un moteur économique essentiel pour le pays, qui apporte une contribution considérable au renforcement du tissu social du Canada. Les arts et la culture sont le reflet de l’originalité des citoyens de notre pays; ils contribuent à lui conférer une identité propre. À la lumière des témoignages entendus, le Comité estime qu’il est nécessaire que le Canada maintienne une présence forte de ces artistes sur les scènes internationales.

Le Comité est préoccupé que l’Examen stratégique des dépenses dans le secteur des arts et de la culture soit venu affaiblir cette identité en fragilisant le travail accompli par les artistes au Canada et à l’étranger.

De par sa population répartie sur un large territoire, le marché canadien offre des perspectives restreintes pour les artistes canadiens. Les compagnies en art de la scène qui œuvrent dans le secteur des arts de la scène ont insisté sur la nécessité de se produire à l’étranger afin de générer des revenus supplémentaires. Il s’agit également d’une occasion privilégiée de faire connaître leur créativité et leur talent à d’autres auditoires.

Les représentants des troupes de théâtres, de danse ou de spectacles nous ont souvent démontré par des exemples concrets comment les productions culturelles canadiennes sont appréciées à travers le monde. Ces compagnies contribuent, à leur manière, aux efforts de diplomatie publique du Canada. Des témoins ont insisté sur le fait qu’il leur a fallu des années pour bâtir cette réputation et cette crédibilité.

Sur le plan strictement économique, plusieurs témoins ont tenu à préciser que l’apport financier du Programme de promotion des arts ou de Routes commerciales profitait aux compagnies canadiennes de transport de marchandise et de passager. Il s’agit donc d’une décision pour le moins discutable dans la mesure où cet appui est réinjecté dans l’économie canadienne.

Par ailleurs, le soutien financier du Programme de promotion des arts fait partie d’un montage financier plus large. La disparition de cet appui implique que des troupes de théâtre et de danse devront revoir à la baisse certains postes de leur budget de fonctionnement pour assurer la tenue à court terme de tournées déjà planifiées. Toutefois, elles devront faire des mises à pied ou diminuer le nombre de créations qui étaient prévues. Dans le pire des scénarios, c’est la disparition de certaines compagnies qui œuvrent dans le secteur des arts de la scène qui est prévoir.

Plusieurs témoins nous ont fait part des répercussions de l’Examen stratégique des dépenses dans le secteur du film, de la vidéo et des arts médiatiques, plus précisément dans le domaine de la formation. Le Fonds canadien du film et de la vidéo indépendants disparaîtra tandis que l’INIS voit une partie de son financement amputée. C’est donc tout un pan de la formation professionnelle dans le secteur de l'audiovisuel, des communications et du divertissement qui est compromise.

Le Comité peut difficilement se prononcer sur le bien-fondé des choix effectués par le ministère du Patrimoine canadien lors de l’Examen stratégique des programmes. Les rapports d’évaluation qui nous ont été acheminés étaient périmés tandis que les analystes effectuées par le Ministère sont des documents confidentiels.

De plus, le Comité estime que la communauté artistique et culturelle aurait dû être consultée au préalable afin de connaître les répercussions potentielles que pouvait avoir l’Examen stratégique des dépenses sur leurs activités. On aurait pu ainsi identifier à l’avance les décisions qui risquaient potentiellement de compromettre leurs activités de diffusion au Canada et à l’étranger, leur fonctionnement, voire leur survie. Par conséquent, le Comité en vient aux conclusions suivantes :

  • Que les compressions budgétaires des programmes dans le secteur des arts et de la culture, et notamment la suppression des programmes Routes commerciales de Patrimoine canadien et Promotion des Arts du ministère des Affaires étrangères et du Commerce international ont eu d’importantes répercussions négatives sur les organisations artistiques canadiennes;
  • Que ces compressions ont été annoncées sans des discussions apparentes sur les répercussions qu’elles pourraient avoir sur la planification budgétaire à long terme de ces organisations. Aucune des organisations touchées par l’Examen stratégique du Ministère n’a été consultée ou avisée des coupures qu’elles allaient subir;
  • Que la décision coordonnée de supprimer, dans deux ministères différents, deux programmes clés visant à assurer la promotion du secteur artistique canadien sur les marchés internationaux laisse à penser que ces suppressions étaient de nature idéologique;
  • Que le Ministre et son administration n’ont fourni aucune information pertinente ou fondée quant aux raisons pour lesquelles ces programmes étaient désormais jugés inutiles et, ayant décidé de ne pas diffuser les rapports ministériels sur lesquels s’est fondée la décision, n’ont remis au Comité que des études complètement dépassées plutôt que les documents utiles;
  • Que ces compressions ont de graves répercussions sur la capacité des organisations artistiques canadiennes à poursuivre le développement des marchés d’exportation, et risquent d’avoir d’importantes répercussions négatives sur le développement actuel du secteur artistique canadien;
  • Que le Comité du patrimoine rejette catégoriquement la décision du ministre et exhorte le gouvernement à rétablir ces programmes, directement ou par le biais du Conseil des Arts du Canada, ou à mettre sur pied de nouveaux programmes ayant des objectifs similaires.