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Monsieur le Président, je vous remercie de me redonner la parole pour que je puisse continuer à parler des constats du Bloc québécois sur le projet de loi .
Nous sommes d'accord sur le projet de loi , mais nous avons quelques petits commentaires à émettre qui, nous l'espérons, seront considérés par le gouvernement.
Considérant que le Canada a déjà conclu avec Israël une entente commerciale, signer une entente similaire avec un pays voisin dont les relations avec Israël peuvent être tendues permettrait de démontrer un certain équilibre de nos intérêts dans la région du Moyen-Orient. Aussi une telle entente avec la Jordanie lancerait-elle le message positif que le Canada est ouvert à la coopération.
La conclusion de cet accord donnerait un signal aux autres pays du Moyen-Orient désireux de développer de meilleures relations économiques avec l'Occident.
Le Bloc québécois veut une mondialisation équitable. C'est un beau souhait, et j'espère que les conservateurs pourront nous entendre à cet effet.
Pour le Bloc québécois, il est hors de question d'accepter un accord de libre-échange qui aurait pour conséquence un nivellement par le bas et qui négligerait les droits de la personne et des travailleurs ainsi que l'environnement, tout comme le propose le projet de loi que nous débattons depuis longtemps: l'accord de libre-échange entre le Canada et la Colombie. Cet accord est un très mauvais exemple de mondialisation équitable.
L'absence de règles en matière d'environnement ou de droit du travail dans les accords commerciaux exerce une pression énorme sur nos industries, principalement nos industries traditionnelles. Il leur est difficile de concurrencer des produits fabriqués au mépris des règles les plus élémentaires sur les droits sociaux. Il est difficile de concurrencer avec ce genre d'entreprises.
Il est donc de plus en plus important, en cette période où l'on tente encore de définir la mondialisation, de se doter d'accords commerciaux justes et équitables. Privilégions une approche multilatérale et limitons les accords bilatéraux qui ne permettent pas d'édicter des règles visant à civiliser le commerce.
C'est ce que nous déplorons, au Bloc québécois, dans la stratégie du gouvernement conservateur et dans sa façon de négocier ses ententes commerciales. Le projet de loi n'y fait pas exception.
Au Québec, nous ne pouvons nous permettre d'employer des mesures protectionnistes et de nous fier seulement à notre marché intérieur. Nous devons nous réorienter vers des échanges commerciaux qui soient équitables dans les accords multilatéraux.
En attendant notre pleine indépendance en tant que pays et en attendant que le Québec se représente lui-même sur la scène internationale, le Bloc québécois propose un changement dans les priorités commerciales du Canada. Après la libéralisation des échanges, le Canada doit maintenant se concentrer sur l'établissement de règles permettant des échanges plus équitables. Le Bloc québécois estime que la politique commerciale doit viser une mondialisation équitable plutôt qu'une recherche éhontée du profit, qui fait fi des conditions humaines et de l'environnement de certains pays qui en ont bien besoin.
Le Canada, pour être crédible par rapport à cette question, doit rapidement adhérer aux grandes conventions de l'Organisation internationale du Travail contre les discriminations, le travail forcé et le travail des enfants, et pour le droit d'association syndicale et la libre négociation.
Le Bloc québécois presse le gouvernement fédéral de réviser ses positions dans les négociations commerciales pour faire en sorte d’inclure dans les accords commerciaux des clauses prévoyant le respect de critères internationaux en termes de droit du travail, de respect des droits de la personne et de l’environnement.
Dans la forme actuelle des accords parallèles en matière de normes minimales de travail et de la protection de l'environnement, il manque un mécanisme contraignant qui permettrait de leur donner une efficacité réelle.
Le Bloc québécois réaffirme en même temps sa pleine confiance dans le système multilatéral. Selon nous, c'est le seul lieu où il est possible de travailler à l'adoption de règles permettant de favoriser une mondialisation plus équitable.
En terminant, le Bloc québécois n'appuiera d'éventuels accords bilatéraux de libre-échange que s'il est convaincu qu'ils sont bénéfiques pour l'économie québécoise. Nous tenons à ce que les nouveaux accords de libre-échange contiennent des clauses exigeant le respect de critères minimaux en matière de droits de la personne, de droit du travail et de respect de l'environnement.
C'est ce que le Bloc québécois appelle une mondialisation équitable.
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Monsieur le Président, j'ai le plaisir de prendre la parole à la suite de mon collègue de , à titre de membre du Comité du commerce, pour parler du projet de loi .
Comme nous le savons, il a été déposé cette semaine. Par conséquent, en l'espace de quelques heures, nous avons pu étudier les nombreux articles du projet de loi concernant l'accord de libre-échange et, plus important encore, la question des protections prévues pour les investisseurs et les États, qui fait partie du modèle que notre ministère du Commerce international intègre à chaque accord commercial que nous signons, ainsi que deux autres accords parallèles qui ne contiennent aucune obligation réelle.
Le projet de loi est volumineux, mais il est juste de dire que, à première vue, il s'appuie sur la même approche que le gouvernement conservateur a adoptée à maintes reprises auparavant, même si le NPD — et, à mon avis, la plupart des Canadiens —, a clairement dit qu'il préférerait qu'une approche de commerce équitable soit adoptée à l'égard du commerce. Le secteur du commerce équitable est florissant dans notre pays, car des millions de Canadiens choisissent quotidiennement d'acheter des produits équitables.
Même si le NPD continue, de manière constructive, à présenter des amendements en ce sens, le gouvernement ne semble tout simplement pas comprendre que les Canadiens, et une bonne partie du monde, ont modifié leur approche à l'égard du commerce.
L'aspect le plus monumental de l'absence de stratégie commerciale du gouvernement conservateur, c'est l'absence systématique de toute évaluation. On n'évalue jamais les incidences de ces accords commerciaux ni le potentiel des échanges commerciaux avec un pays en particulier. On n'évalue jamais les inconvénients d'un accord commercial. On n'évalue jamais la situation d'ensemble dans le pays concerné.
Ces accords commerciaux bilatéraux ne font jamais l'objet d'une diligence raisonnable. C'est tragique car les Canadiens s'attendent à beaucoup plus.
Quelles sont les conséquences? Si nous revenons 20 années en arrière et que nous analysons tous les accords commerciaux qui devaient à l'origine apporter la prospérité, à commencer par l'Accord de libre-échange entre le Canada et les États-Unis, ainsi que les données compilées par Statistique Canada, des données auxquelles tous les députés ont accès, nous verrons que le revenu réel des deux tiers des Canadiens a diminué au cours des 20 dernières années.
On se félicite bruyamment de ces accords en disant qu'ils apportent une prospérité massive, mais les faits parlent d'eux-mêmes. Le revenu réel des deux tiers des Canadiens a diminué. Le revenu des travailleurs de la classe moyenne a été miné considérablement, ce qui explique pourquoi le niveau d'endettement de la famille moyenne a doublé pendant ces 20 années. Il s'agit d'une dette écrasante d'autant plus que le revenu réel a diminué. Les dépenses n'ont pas diminué. Au contraire, elles ont augmenté. Les Canadiens trouvent de plus en plus difficile de joindre les deux bouts.
La situation est encore pire dans les fourchettes inférieures de revenu. Les Canadiens les plus pauvres ont vu leur revenu diminuer. Ils ont perdu l'équivalent d'un mois et demi de salaire sur 12. C'est pourquoi il ne faudra pas se surprendre ce soir de voir environ 300 000 Canadiens dormir dans les parcs et le long de la rue principale des villes de notre pays. C'est une vision tragique. Cet état de fait découle du prétendu régime de libre-échange et de toutes les politiques économiques de droite qui vont de pair. Je ne blâme pas seulement les conservateurs. Les libéraux ont introduit ces politiques et sont tout aussi responsables de l'appauvrissement de la majorité des Canadiens. Le coût du libre-échange est énorme lorsque la plupart des salariés gagnent beaucoup moins qu'il y a 20 ans.
Si les députés conservateurs ou libéraux décidaient d'étudier les faits et les chiffres résultant d'une analyse appropriée, ils finiraient par avouer que cette politique n'a pas très bien fonctionné et qu'il importe d'y apporter quelques ajustements.
De ce côté-ci de la Chambre, c'est ce que nous disons. Voilà pourquoi nous gagnons de plus en plus de terrain. La raison fondamentale pour laquelle notre popularité augmente, c'est que les Canadiens croient que nous allons faire preuve de la diligence voulue et poser les questions qui s'imposent concernant les projets de loi dont la Chambre est saisie, notamment lorsqu'ils portent sur des accords de libre-échange.
Comme on voit de plus en plus de pauvreté au Canada, il est clair que l'objectif général des accords de libre-échange n'a pas été atteint.
Examinons maintenant l'objectif déclaré qui est de stimuler les exportations. Ici encore, lorsqu'on analyse les faits, on constate que, dans bon nombre de cas, après la signature d'accords bilatéraux de libre-échange, les exportations du Canada vers le marché ciblé ont en fait diminué.
Je sais que les politiciens aiment se faire photographier et officier à des cérémonies d'inauguration, mais le fait de présenter un accord de libre-échange ne mène pas nécessairement à une augmentation des exportations vers le marché du nouveau partenaire commercial. Il y a donc un problème fondamental ici. Pourquoi? Quelles en sont les causes?
Les témoignages présentés devant le Comité du commerce international donnent des indications très claires à cet égard, même ceux des deux dernières semaines. Des représentants de l'industrie de l'élevage bovin ont déclaré que le gouvernement fédéral leur donnait très peu pour la promotion de leurs produits alors que d'autres pays consentent des dizaines de millions de dollars au soutien de cette industrie. Les témoins ont cité l'exemple de l'Australie qui consent 100 millions de dollars uniquement pour la promotion des produits des industries bovine et porcine.
Prenons toute la promotion de tous les produits qui est faite au Canada. Malheureusement, le gouvernement fédéral fait moins de promotion pour l'ensemble des produits sur tous les marchés que l'Australie en fait uniquement pour ses secteurs du boeuf et du porc. Je vois votre expression de surprise, monsieur le Président, mais c'est un fait. L'Australie dépense énormément plus pour faire la promotion d'un seul secteur que le Canada pour l'ensemble de ses secteurs. Cela peut expliquer pourquoi, dans bien des cas, nos exportations chutent après la signature d'accords commerciaux bilatéraux.
L'idée que ces accords commerciaux bilatéraux font partie d'une solide politique des exportations est tout simplement fausse. Nous avons devant nous des radins qui font des économies de bouts de chandelle au détriment d'importants secteurs industriels. Ils n'ont pas de stratégie industrielle et, en plus, ils ne veulent même pas investir là où d'autres pays le font.
L'Union européenne dépense 125 millions de dollars uniquement pour faire la promotion du vin, soit environ quatre à cinq fois plus que ce qui est investi dans la promotion de tous les produits canadiens mis ensemble. L'Australie dépense un demi-milliard de dollars. Nous ne dépensons que quelques millions de dollars.
C'est la même chose pour le secteur du porc. Les représentants de ce secteur ont comparu devant le Comité du commerce international. Ils n'obtiennent que quelques millions de dollars tandis que des pays comme les États-Unis en dépensent des dizaines de millions.
Les accords commerciaux bilatéraux n'entraînent pas nécessairement une augmentation des exportations dans les pays avec lesquels nous signons ces accords parce que le gouvernement n'a pas de stratégie sur les exportations. Il n'a pas de stratégie commerciale. Il n'évalue jamais les répercussions des accords qu'il signe. Les politiciens conservateurs se présentent tout simplement pour se faire prendre en photo et couper des rubans, puis ils repartent et prétendent avoir une stratégie économique efficace. Ce n'est simplement pas le cas.
Vous avez tout de travers.
: Monsieur le Président, les paroles percutantes du NPD font encore réagir les conservateurs. C'est très bien. J'aimerais seulement qu'ils mettent davantage de nos idées en vigueur.
C'est la réalité. Nous voyons les exportations chuter. Nous voyons un manque de soutien aux secteurs stratégiques, puis nous voyons signer des accords qui minent ces secteurs clés.
La Chambre a étudié un accord avec l'AELE. Des centaines de travailleurs des chantiers navals de tout le Canada, notamment du Québec, de la Nouvelle-Écosse, de Vancouver, de Terre-Neuve-et-Labrador et de l'Ontario, ont affirmé que cet accord aurait des répercussions négatives senties sur ce qui devrait être un secteur stratégique. Ils ont déclaré que l'accord avec l'AELE sonnerait le glas de leur secteur. C'est ce qu'ils sont venus déclarer devant le comité. Leur message était très clair. Pourtant, d'autres partis ont voté en faveur de l'accord, même si on leur avait expliqué qu'il frapperait durement nos chantiers navals.
Nous sommes donc fondamentalement opposés à cette approche au commerce qui consiste à ne pas faire d'évaluations. Nous nous opposons à l'absence d'évaluation des marchés, à l'absence de stratégie globale en matière d'exportation et au manque de ressources attribuées à nos exportateurs par rapport à ce que font d'autres pays.
Parlons donc du modèle de l'accord avec la Jordanie. Les Canadiens qui nous regardent peuvent télécharger leur propre accord de libre-échange sur le site web du ministère des Affaires étrangères et du Commerce international. Ce modèle montre à quel point l'approche du gouvernement au commerce est simpliste, voire simplette. Ce modèle n'a pas changé depuis 20 ans. D'autres pays actualisent leur modèle commercial et l'améliorent pour obtenir des résultats concrets. Au Canada, nous appliquons le même modèle depuis 20 ans. Les gens peuvent le télécharger et le faire signer à leurs voisins. C'est absurde.
Ce modèle, qui s'applique malheureusement à la Jordanie, consiste uniquement en quelques dispositions sur la protection des investisseurs et les relations investisseur-État, quelques réductions des droits de douane et des accords parallèles vides de sens.
Malheureusement, ces accords parallèles ne sont jamais exécutoires. D'autres pays ont abandonné depuis longtemps cette façon de faire et établissent des obligations à propos des droits de la personne, des normes sociales et des normes du travail, mais pas notre modèle. Le modèle commercial que les conservateurs aiment appliquer ne fait rien de tout cela. C'est une vieille Ford Pinto rouillée. Il ne fait que protéger les relations investisseur-État.
Cela remonte à l'époque de l'ALENA et de l'Accord de libre-échange entre le Canada et les États-Unis. Que s'est-il passé après la signature de cet accord? Les députés se souviendront que les provinces, les municipalités et de nombreux Canadiens ont eu des problèmes avec les dispositions du chapitre 11 de l'ALENA. Ces dispositions permettent à des entreprises d'arnaquer les contribuables pour se faire indemniser si le gouvernement les empêche de vendre des produits ignobles qui menacent la santé publique ou l'environnement. Ces entreprises peuvent poursuivre les contribuables et obtenir des sommes rondelettes. Elles peuvent prendre de l'argent directement dans le portefeuille des contribuables, même si les Canadiens veulent que leur gouvernement intervienne et empêche que ces produits soient mis en vente.
Nous avons été témoins de cela lors de l'interdiction des pesticides à usage domestique au Québec. Dorénavant, une compagnie peut avoir recours aux dispositions concernant les relations investisseur-État pour poursuivre le gouvernement du Québec, lequel a pris une décision démocratique, dans l'intérêt de ses citoyens. Il se peut maintenant que les contribuables soient obligés de payer pour que le gouvernement puisse prendre soin d'eux. C'est tout à fait absurde.
Lorsque que cette disposition a été inscrite dans l'ALENA — et cela ne touchait que l'ALENA —, les États-Unis s'en sont aussitôt détachés. Ils se sont rendu compte qu'elle nuisait à la capacité des parlements et des assemblées législatives de prendre des mesures pour protéger leur population.
Depuis, les États-Unis n'ont jamais signé d'accord de ce genre. Ils se sont éloignés de cela. Ils ont autorisé les dérogations pour des raisons environnementales et pour des motifs de santé et de sécurité. Comme je l'ai mentionné, le Canada dispose d'un modèle vieux de 20 ans, une véritable Ford Pinto, qui permet encore aux sociétés d'arnaquer les contribuables canadiens si une mesure particulière nuit à leurs profits.
Fait tragique, ce vieux modèle datant d'une vingtaine d'années se trouve dans l'accord avec la Jordanie. Ce sont donc les mêmes problèmes qui sont déjà apparus par le passé et dont beaucoup de personnes ont parlé. Ces mêmes personnes, qui ont soulevé ce problème à la grandeur de la société canadienne, n'ont pas été entendues.
Cette vieille Ford Pinto libérale est passée entre les mains des conservateurs. Ils participent à la cérémonie d'inauguration, puis ils passent à autre chose. S'il s'agissait de développement économique, on verrait une véritable stratégie d'exportation, assortie d'investissements. C'est ce que réclame le NPD.
Cette semaine, une motion du NPD a été adoptée au sein du Comité du commerce international. Elle exhortait le gouvernement à régler le sous-financement chronique de l'industrie de l'élevage de bovin et à travailler pour que celle-ci se trouve sur un pied d'égalité avec ses concurrents. L'Australie et les États-Unis investissent beaucoup plus que le Canada dans la promotion des produits de ce secteur.
Les éleveurs de bovins peuvent maintenant dire que c'est grâce au NPD qu'il y aura un effort de fait pour enfin amener le gouvernement conservateur à délier les cordons de la bourse pour apporter une aide réelle à l'industrie de l'élevage bovin. C'est ce que nous avons toujours demandé.
Nous avons donc un accord sans aucune stratégie. Nous avons des dispositions concernant les relations investisseur-État dans l'accord avec la Jordanie qui sont tout bonnement inacceptables. Maintenant, nous devons examiner les dispositions, ce qu'on appelle les accords parallèles sur le travail et sur l'environnement, qui ont été en quelque sorte ajoutés après coup. Ils n'imposent aucune obligation au pays. Il y a un processus. Il y a de nombreuses réunions où des bureaucrates boivent beaucoup de café, mais, en fin de compte, il n'y a rien d'obligatoire, dans cet accord, au sujet des droits des travailleurs, des droits de la personne ou de l'environnement.
Nous devons connaître la situation en Jordanie, à défaut de faire pression sur l'une de ces questions. Si nous avons seulement ce document superficiel, qui a coûté quelques arbres, pour faire semblant qu'il s'est passé quelque chose, mais que rien n'est imposé dans ces dispositions, nous devons alors regarder ce qui se passe vraiment en Jordanie.
D'abord, la Jordanie n'est pas la Colombie. La situation est épouvantable en Colombie. Les brutes paramilitaires et les revendeurs de drogue ont tous des liens avec le gouvernement et sont tous appuyés par les conservateurs. La situation en Jordanie est différente, mais il y a de quoi être préoccupé. Manifestement, le Comité du commerce international devra prendre le temps d'examiner les conséquences possibles de l'absence totale d'obligations imposées au gouvernement jordanien.
Je vais faire référence au rapport de 2008 du Département d'État américain concernant les droits de la personne en Jordanie. Certains éléments sont positifs, mais certains sont clairement négatifs.
Il y a d'abord l'atteinte arbitraire ou illégale à la vie. Comme nous le savons, en Colombie, des centaines de personnes sont massacrées chaque année par des paramilitaires de droite, l'armée colombienne, mais, dans le cas de la Jordanie, le rapport dit:
Contrairement à ce qu'il en a été en 2007, personne n'a signalé, au cours de l'année, que le gouvernement ou ses émissaires avaient tué des gens pour des motifs arbitraires ou en dehors du cadre judiciaire. Le gouvernement a terminé les enquêtes sur des allégations concernant deux décès survenus en 2007 [...].
Nous constatons donc que le gouvernement jordanien prend des mesures.
Ensuite, il y a les disparitions. En Colombie, c'est une horrible tragédie et une constante. Il y a quotidiennement des disparitions dans ce pays, mais dans le cas de la Jordanie le rapport de 2008 sur les droits de la personne dit:
Aucune disparition pour des motifs politiques n'a été signalée.
Enfin, il y a la torture et d'autres traitements ou punitions cruels ou dégradants. Là, il y a de quoi s'inquiéter. Le rapport dit:
Bien que la torture soit illégale dans le pays, un rapport rendu public en octobre par l'ONG Human Rights Watch (HRW), « Torture and Impunity in Jordan's Prisons », conclut que la torture demeure une pratique répandue. Des entrevues réalisées auprès de 66 prisonniers dans sept des 10 prisons du pays ont permis de recueillir des allégations de mauvais traitements qui, selon les conclusions de HRW, étaient souvent assimilables à la torture.
Nous passons ensuite aux arrestations et à la détention arbitraires. Selon le rapport:
Certains groupes de défense des droits de l'homme ont continué de faire part de leur préoccupation au sujet de la loi de 2006 sur la prévention du terrorisme, en se plaignant du fait que la définition du terrorisme intégrée au texte pourrait justifier que certains critiques non violents du gouvernement soient arrêtés et détenus indéfiniment en vertu des dispositions de la loi. Cependant, à la fin de l'année, le gouvernement ne l'avait toujours pas utilisée.
La disposition e, « Déni de procès public équitable » stipule que:
La loi prévoit l'indépendance de la magistrature. En pratique, l'indépendance de la magistrature était compromise à la suite d'allégations de népotisme et d'influence de la part d'intérêts spéciaux.
Des préoccupations très claires sont également exprimées au sujet des mauvais traitements imposés aux femmes, aux travailleuses domestiques venant de l'extérieur de la Jordanie. Des appels ont été lancés à ce sujet au sein des Nations Unies et par des organismes de défense des droits de l'homme.
Il est clair que notre travail vient de commencer dans ce dossier. Des préoccupations très concrètes ont été exprimées par notre parti et par un grand nombre de représentants de la société civile. Si le Parlement décide de renvoyer cette question pour examen en profondeur au Comité du commerce international, celui-ci devra examiner attentivement toutes les implications de cet accord et les impacts possibles de sa mise en oeuvre.
Compte tenu de ce qui précède, nous avons toutes les raisons légitimes de nous inquiéter. Nous allons continuer d'exercer des pressions sur le gouvernement pour qu'il introduise des mesures législatives sur le commerce équitable et de travailler sur ce projet de loi de façon à ce qu'il soit encore plus étroitement lié au commerce équitable.
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Monsieur le Président, je vais partager mon temps avec le député de .
Je suis très heureux aujourd'hui de prendre la parole devant la Chambre des communes pour parler de l'Accord de libre-échange entre le Canada et la Jordanie.
C'est le plus récent exemple de la stratégie dynamique de notre gouvernement conservateur visant à créer davantage de débouchés pour les Canadiens dans certains des plus importants marchés du monde.
En plus du projet de loi de mise en oeuvre de l'accord de libre-échange, nous avons déposé un projet de loi comprenant deux accords sur la protection de la main-d'oeuvre et de l'environnement, ce qui démontre clairement l'engagement de notre gouvernement à accroître les occasions d'affaires de manière positive et responsable.
Je demanderais à l'ensemble des députés de tous les partis de la Chambre d'appuyer les efforts de notre gouvernement et d'adopter, aussitôt que possible, le projet de loi qui a été déposé.
Nos entreprises canadiennes comptent sur nous pour créer ces débouchés sur le marché jordanien, et c'est ce que nous devrions faire sans tarder.
Les marchés comme la Jordanie représentent une occasion importante pour les entreprises canadiennes et québécoises.
Au fil des ans, nos deux pays ont su tisser une relation commerciale considérable dans une foule de domaines: la foresterie, l'agroalimentaire, la machinerie, les technologies des communications et les vêtements.
Les entreprises et investisseurs des deux pays demandent un resserrement des liens commerciaux entre nos deux pays depuis quelque temps. Ils entrevoient des possibilités énormes, tout comme notre gouvernement.
Aujourd'hui, j'aimerais me concentrer sur les avantages que procurerait cet accord à ma province, le Québec.
Le Québec est depuis longtemps à la recherche de débouchés bien au-delà de ses frontières, comptant des entreprises connues comme SNC-Lavalin et Bombardier, ainsi que des milliers de petites et moyennes entreprises qui exportent partout dans le monde. Le Québec joue un rôle important dans l'engagement commercial du Canada envers le monde. La Jordanie ne fait pas exception.
Les exportations du Québec vers la Jordanie sont notables. Elles représentent 45 p. 100 des exportations totales du Canada vers la Jordanie, ce qui classe le Québec au premier rang parmi les provinces canadiennes ou territoires au chapitre des exportations vers la Jordanie. Nous sommes en tête; les statistiques le démontrent.
Concrètement, les exportations du Québec vers la Jordanie se sont chiffrées à 34,4 millions de dollars en 2008, ce qui représente une augmentation par rapport aux 19,5 millions de dollars enregistrés en 2006. On remarque une nette progression depuis quatre ans.
Les principales exportations étaient les produits du cuivre, le papier, la pâte de bois, le carton et le bois.
La Jordanie représente donc un marché important et en pleine croissance pour le Québec dans ces secteurs clés.
C'est pourquoi cet accord de libre-échange représentera une occasion aussi cruciale pour les exportateurs du Québec au cours de la prochaine année.
Cet accord éliminera les tarifs jordaniens sur des exportations clés et contribuera à rendre les entreprises du Québec plus concurrentielles à long terme dans certains secteurs essentiels.
Prenons, par exemple, les produits forestiers, qui comprennent le papier et le carton. Ils représentent une part considérable des exportations du Québec vers la Jordanie, ayant totalisé 16,3 millions de dollars en 2008, ou environ 60 p. 100 du total des exportations de produits forestiers du Canada vers la Jordanie.
Ces produits sont actuellement soumis à un tarif jordanien se situant entre 10 et 30 p. 100. En vertu de l'accord de libre-échange, ces tarifs seraient éliminés d'ici cinq ans. Il s'agit d'une occasion exceptionnelle d'aider notre industrie forestière qui a été durement touchée et frappée par le ralentissement économique mondial.
Le secteur de la machinerie est un autre bon exemple. Les exportations de machines du Québec vers la Jordanie ont totalisé 700 000 $ l'année dernière, ce qui représente environ 9 p. 100 des exportations totales de machines du Canada vers la Jordanie. Là encore, ces exportations sont soumises à des tarifs jordaniens se situant entre 10 et 30 p. 100. Et encore là, lorsque l'accord de libre-échange entrera en vigueur, ces tarifs seront éliminés d'ici cinq ans.
L'industrie du textile du Québec profiterait aussi de cet accord. Les produits du textile sont actuellement soumis à des tarifs allant de 5 à 25 p. 100, tarifs qui seraient éliminés d'ici cinq ans après l'entrée en vigueur de cet accord.
Les produits pharmaceutiques sont un autre secteur en essor au Québec et représentent une part croissante de nos exportations vers la Jordanie. En fait, les exportations de produits pharmaceutiques du Québec vers la Jordanie se sont accrues considérablement au cours des dernières années, passant de 280 000 $ en 2006 à 750 00 $, l'année dernière. Il s'agit d'une augmentation de 164 p. 100. Il n'est donc pas étonnant que les entreprises pharmaceutiques du Canada souhaitent accroître leur accès au marché jordanien. Dès la mise en oeuvre de l'accord de libre-échange, les tarifs actuels de 5 p. 100 seraient éliminés immédiatement.
Et ce ne sont là que quelques-uns des nombreux secteurs du Québec qui profiteraient de tarifs jordaniens moins élevés.
Nous pourrions aussi attirer l'attention sur des secteurs comme les navires et les bateaux, l'agriculture, les cosmétiques, le mobilier et l'aérospatial. Tous ces secteurs sont essentiels à la prospérité du Canada et du Québec. Ils contribuent à soutenir l'emploi et les communautés partout au pays. Et je crois que les entreprises de tous ces secteurs peuvent concurrencer et réussir sur le marché jordanien. Pour ce faire, elles doivent disposer de chances égales.
Cet accord de libre-échange leur donnerait l'accès dont elles ont besoin pour concurrencer, exploiter l'un des marchés les plus captivants et créer de nouveaux débouchés pour amener la prospérité au Canada et au Québec. C'est pourquoi je demande à tous les députés d'appuyer le projet de loi que nous avons déposé en vue de mettre en oeuvre cet accord de libre-échange aussitôt que possible. Nos entreprises ont besoin de notre aide maintenant. Pour ce faire, je demande l'appui de l'ensemble des députés.
Toutefois, les avantages d'un resserrement des liens avec la Jordanie vont bien au-delà de l'économie et du commerce. Comme on le sait, notre gouvernement s'est également engagé à s'assurer qu'un accroissement des débouchés ne se fait pas au détriment des droits des travailleurs et de l'environnement. Ces débouchés devraient plutôt aller de pair avec ces derniers.
C'est pourquoi les Québécois peuvent aussi se féliciter du projet de loi que nous avons déposé pour deux autre accords avec la Jordanie, soit un accord de coopération dans le domaine du travail et un accord sur l'environnement. Ces accords engagent les deux pays à respecter et à protéger les principes et droits relatifs au travail ainsi qu'à assurer des niveaux élevés de protection de l'environnement.
En outre, ces accords sont la preuve de l'engagement de notre gouvernement à s'assurer qu'un accroissement des débouchés ne se fait pas au détriment de l'environnement et des travailleurs.
Comme on le sait, le Canada a connu une année record pour ce qui est de la création des débouchés pour nos entreprises et investisseurs sur les marchés, partout dans le monde. L'accord de libre-échange entre le Canada et la Jordanie est une autre étape dans nos efforts visant à aider les Canadiens à cet égard.
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Monsieur le Président, j'aimerais remercier mon collègue d'avoir partagé son temps de parole, d'avoir fait cette merveilleuse intervention et de nous avoir fait part de sa sagesse, non seulement pour le compte des députés du Québec, mais aussi pour le compte de ceux de l'ensemble du pays. Ce sont des nouvelles fantastiques pour tous les Canadiens.
En tant que membre du Comité permanent du commerce international, je suis heureux d'intervenir à la Chambre aujourd'hui pour ajouter mon appui à l'Accord de libre-échange entre le Canada et la Jordanie et aux accords parallèles sur l'environnement et sur la coopération dans le domaine du travail. Ces accords sont les plus récents exemples de la stratégie de notre gouvernement pour ouvrir des portes aux entreprises et aux investisseurs canadiens en cette période économique difficile.
Plus particulièrement, l'accord de libre-échange avantagera un grand nombre de secteurs partout au Canada. Au cours des dix prochaines minutes, je soulignerai ce fait pour montrer aux Canadiens comment cet accord profite à tous les secteurs, notamment dans la circonscription de Kelowna—Lake Country, que j'ai le privilège de représenter. En 2008, la Colombie-Britannique a fait des échanges commerciaux d'une valeur de plus de 10 millions de dollars avec la Jordanie dans les secteurs du papier, du carton, du bois et de la machinerie. La création d'emplois est certainement le principal objectif que nous visons en cette période économique difficile.
Tout en parlant de ces secteurs, nous allons voir pourquoi les relations commerciales entre le Canada et la Jordanie sont si essentielles à l'heure actuelle. Divers secteurs de l'économie canadienne ont besoin du type d'accès concurrentiel aux marchés que leur offrira cet accord de libre-échange. L'accord prévoit l'élimination des tarifs douaniers sur la vaste majorité des exportations canadiennes actuelles vers la Jordanie. Pour être plus précis, disons que l'accord aura pour effet d'éliminer tous les tarifs douaniers non agricoles ainsi que la vaste majorité des tarifs douaniers agricoles dans les échanges commerciaux entre les deux pays.
L'accord élimine les tarifs douaniers sur les légumineuses, y compris les lentilles, les pois et les fèves, de même que sur les frites surgelées, les aliments pour animaux et divers aliments prêts-à-servir. Il élargira les possibilités qui s'offrent aux Canadiens dans d'autres secteurs également, notamment dans le secteur des produits forestiers, de la machinerie industrielle et électrique, de l'équipement de construction et des pièces d'automobile. Les fabricants et les autres employeurs canadiens dans tous ces secteurs ont besoin de tous les avantages concurrentiels possibles pour pouvoir tirer leur épingle du jeu sur les marchés internationaux.
Nous essayons de conclure un accord qui est équitable et qui repose sur des règles. Nous voulons développer de nouveaux partenariats commerciaux, et non accroître le protectionnisme, comme les partis d'en face disent souvent vouloir le faire. Nous établissons des partenariats, et non des mesures protectionnistes. Grâce à l'élimination des tarifs douaniers, l'accord de libre-échange avec la Jordanie ouvrira de nouvelles portes aux secteurs concernés, ce qui y créera des emplois et aidera les entreprises canadiennes à obtenir de bons résultats sur les marchés internationaux.
Permettez-moi de prendre un instant pour parler un peu de l'accord de promotion et de protection des investissements étrangers. Signé en même temps que l'accord de libre-échange, cet autre accord facilitera les investissements dans les deux sens en fournissant aux investisseurs des deux pays le degré de clarté et de certitude dont ils ont besoin lorsqu'ils investissent dans l'autre marché. Un mécanisme sera mis en oeuvre pour que les Canadiens qui investissent en Jordanie jouissent des assurances, de la transparence et de la stabilité nécessaires et pour que les investisseurs jordaniens jouissent inversement des mêmes avantages.
Les investisseurs canadiens sont en train de découvrir une abondance d'occasions sur le marché jordanien. Des secteurs comme l'extraction des ressources, l'énergie nucléaire, les télécommunications, le transport et les infrastructures sont tous très prometteurs pour les investisseurs canadiens. On n'a qu'à voir les excellents résultats obtenus en Jordanie par la Potash Corporation of Saskatchewan pour s'en convaincre. Cette entreprise est actuellement le plus grand investisseur étranger en Jordanie. Et il y a encore une longue liste d'entreprises canadiennes présentes dans ce pays. Mon collègue a parlé tout à l'heure de Bombardier et de SNC-Lavalin, qui ont fait des percées importantes sur le marché jordanien.
C'est la raison pour laquelle l'accord de libre-échange et l'Accord sur la promotion et la protection des investissements étrangers sont considérés comme de grandes réalisations. Plus généralement, on peut dire que ce n'est qu'un début. C'est la première entente de libre-échange que le Canada conclut avec un pays arabe.
Il y a quelques années, le Comité du commerce a eu la chance de se rendre au Moyen-Orient. La présente entente permettra d'ouvrir la porte à l'expansion du commerce au Moyen-Orient et en Afrique du Nord; c'est une excellente occasion qui revêt une très grande importance pour les entreprises canadiennes.
L'Accord de libre-échange avec la Jordanie nous donne accès à un marché important dans la région. Nous avons ouvert un grand nombre de portes dans la région et préparé le terrain pour permettre aux entreprises canadiennes de nouer encore plus de liens commerciaux au Moyen-Orient et en Afrique du Nord dans les années à venir.
Le Canada croit également qu'il n'est pas nécessaire que le renforcement des relations commerciales se fasse au détriment des normes du travail ou de l'environnement. Nous sommes d'avis que le commerce et les investissements peuvent constituer une force positive pour les collectivités du monde entier, et c'est pourquoi notre gouvernement est très heureux d'intégrer des accords parallèles dans le domaine du travail et de l'environnement à l'ensemble des ententes que nous avons signées avec la Jordanie.
Parlons d'abord de l'Accord de coopération dans le domaine du travail, qui engage les deux pays à respecter les principales normes du travail établies par l'Organisation internationale du travail. Ce sont des normes qui aident à éliminer le travail des enfants, le travail forcé et la discrimination en milieu de travail et qui tiennent compte de la liberté d'association et du droit à la négociation collective. Cet accord engage aussi les deux pays à établir des normes minimales pour régir le travail et à prévoir des indemnisations en cas de blessures ou de maladies liées au travail.
J'aimerais également ajouter que dans le cadre de cette entente, les travailleurs migrants bénéficieront dorénavant de la même protection légale que les citoyens de chaque pays en ce qui concerne les conditions de travail. L'Accord sur l'environnement est également très important en ce sens qu'il engage les deux pays à prévoir un niveau de protection environnemental très élevé pour la mise en oeuvre et le perfectionnement de politiques visant à protéger l'environnement naturel, ce qui constitue une préoccupation pour nous tous.
Les lois canadiennes en matière d'environnement doivent être respectées et mises en oeuvre. Cet accord engage les deux pays dans ce sens. Il engage également les deux pays à prévoir des processus d'évaluation environnementale poussés ainsi que des recours en cas d'infraction aux lois environnementales. C'est extrêmement important.
Au moyen de l'Accord sur l'environnement, le gouvernement encourage aussi les entreprises à adopter des pratiques exemplaires en matière de responsabilité sociale et à promouvoir la sensibilisation et la participation du public. Je sais que les entreprises canadiennes qui mènent des activités de par le monde sont des chefs de file et des modèles en matière de responsabilité sociale des entreprises. Ces mesures feront en sorte que des échanges commerciaux et des investissements accrus ne se fassent pas au détriment de l'environnement et que les entreprises puissent jouer un rôle positif dans l'évolution de chaque pays.
L'économie du Canada traverse une période difficile. La récession économique mondiale frappe tous les pays. Nous devons prendre des mesures pour améliorer l'avantage concurrentiel du Canada et préparer la reprise. La mondialisation de l'économie est là pour rester. Un emploi canadien sur cinq dépend des échanges commerciaux du Canada sur la scène mondiale. C'est pour cela que nous avons la Stratégie commerciale mondiale, qui a été adoptée lorsque M. Emerson, à qui je voue le plus grand respect, était ministre du Commerce international. Il travaille maintenant dans le secteur privé, où il continue de développer des marchés aux quatre coins du monde.
C'est maintenant mon collègue d' qui est le . Mon collègue et le étaient présents au sommet de l'APEC, l'un des principaux forums de coopération économique Asie-Pacifique. Ils sont allés en Inde, puis ils iront en Chine le mois prochain. Nous continuons de développer des marchés et d'ouvrir des portes pour les entreprises canadiennes. C'est de cela qu'il s'agit: trouver des débouchés pour que nos entreprises et nos investisseurs prospèrent maintenant et après la récession économique.
Notre accord de libre-échange avec la Jordanie s'inscrit dans le cadre de ces efforts. L'Accord sur la promotion et la protection des investissements étrangers et les deux accords dans le domaine de l'environnement et du travail sont des outils dont le Canada a besoin pour livrer concurrence en Jordanie et continuer à créer des liens afin d'ouvrir de nouveaux marchés au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.
En résumé, les Canadiens peuvent compter sur notre gouvernement pour imposer le protectionnisme et défendre le libre-échange sur la scène internationale. En moins de quatre ans, notre gouvernement a ouvert les portes aux entreprises canadiennes en concluant de nouveaux accords de libre-échange avec la Colombie, le Pérou, la Jordanie, le Panama de même que l'Islande, la Norvège, la Suisse et le Liechtenstein, les pays membres de l'Association européenne de libre-échange. Dès sa mise en oeuvre, l'accord de libre-échange avec la Jordanie supprimera les tarifs de douanes auxquels la grande majorité de nos exportations vers la Jordanie sont assujetties, ce qui bénéficiera directement aux exportations canadiennes.
Parmi les secteurs clés du Canada qui en bénéficieront immédiatement, on compte les secteurs forestier et manufacturier ainsi que celui de l'agriculture et de l'agroalimentaire. Ce sont des secteurs dans lesquels les entreprises canadiennes sont des chefs de file mondiaux. Dans la vallée de l'Okanagan, l'agriculture et l'horticulture sont des secteurs importants; les gens de la Colombie-Britannique, des Prairies et ceux d'un bout à l'autre du Canada ont hâte d'avoir accès à de nouveaux marchés.
De plus, grâce à l'élimination des tarifs de douanes sur les importations provenant de la Jordanie, les consommateurs pourront bénéficier de meilleurs prix. Voilà notre rôle, donner aux consommateurs plus pour leur argent tout en continuant à créer des emplois. Tout le monde sort gagnant. Dans le cadre de l’Accord de coopération dans le domaine du travail, le Canada et la Jordanie s'engagent à respecter et à appliquer des principes et des droits qui sont reconnus à l'échelle internationale, notamment l'abolition du travail des enfants, l'élimination du travail forcé et de la discrimination au travail ainsi que le droit à la liberté d'association et à la négociation collective. Le Canada et la Jordanie ont négocié un accord environnemental qui engage les deux parties à maintenir des normes élevées de protection de l'environnement, à appliquer efficacement les lois environnementales nationales et à ne pas déroger à ces lois dans le but de susciter des échanges commerciaux ou d'attirer des investissements.
Je demande à tous les députés d'appuyer cet accord et les efforts de notre gouvernement visant à créer des emplois et des perspectives d'avenir pour tous les Canadiens aujourd'hui comme demain.
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Madame la Présidente, je suis très heureux de prendre la parole pour exprimer mon appui au projet de loi .
Comme d'autres l'ont dit au cours du débat, c'est le premier accord commercial que le Canada signe avec un pays arabe, et il convient tout à fait que la Jordanie soit ce pays.
D'abord, le ministre de l'Industrie et du Commerce de la Jordanie, Amer Al-Hadidi, a dit après la signature de l'accord:
Cette signature témoigne des excellentes relations entre nos deux pays. Nous avons mené les négociations à terme dans un temps record.
Deuxièmement, comme le gouvernement de la Jordanie l'a affirmé tant au moment de la signature de l'accord que dans mes discussions avec ses représentants lors de mes visites au Royaume hachémite de Jordanie, le pays a fait d'énormes progrès vers une plus grande libéralisation économique et commerciale, notamment en concevant un programme ambitieux qui permettra de combattre la pauvreté et le chômage tout en favorisant la protection de l'environnement, la croissance de l'économie et une distribution équitable des produits et des services grâce à cette croissance de l'économie.
Troisièmement, l'accord commercial entre le Canada et la Jordanie contribuera non seulement à renforcer les liens commerciaux bilatéraux, mais il créera de nouveaux marchés d'exportation pour les produits jordaniens grâce à l'ensemble des règles d'origine des pays ayant déjà signé des accords commerciaux avec à la fois le Canada et la Jordanie, par exemple les États-Unis et Israël.
Quatrièmement, comme Sa Majesté le roi Abdullah l'a dit lui-même au moment de la signature de l'accord: « Cela favorisera la hausse du volume des échanges commerciaux et renforcera la coopération économique entre les deux pays » puisque « en vertu de [l'accord commercial], les produits jordaniens entreront sur le marché canadien en franchise de droits de douane à partir de la prise d'effet de l'accord, ce qui devrait être à la fin de 2009 ».
Par ailleurs... « Les produits canadiens bénéficieront d'une diminution graduelle des droits de douane sur une période de trois ou quatre ans ».
Cet accord est aussi un présage de collaboration future entre le Canada et la Jordanie. Sa Majesté le roi Abdullah a dit combien il appréciait le soutien du Canada à l'égard de la Jordanie et de son programme de développement, surtout en éducation. Il a également exprimé l'espoir que les deux pays collaboreraient éventuellement dans les domaines de l'énergie verte, de la protection de l'eau et du développement nucléaire.
Cela m'amène à aborder la question sous un autre angle et à invoquer une autre raison pour signer cet accord avec la Jordanie, qui sera le premier pays arabe à devenir partie à un tel accord avec le Canada. Par surcroît, en ce qui a trait à cet accord de libre-échange, il est important de prendre en compte que nos deux pays ont également signé des accords visant la protection de l'environnement, des investissements et des droits des travailleurs.
Je rappelle les arguments que le député de a invoqués dans le cadre du présent débat, notamment sa mise en garde au sujet des questions liées aux droits de la personne et ses mentions du rapport du département d'État américain sur les droits de la personne. Je m'attends à ce que ces questions soient abordées par les témoins qui comparaîtront devant le comité.
Enfin, comme la Jordanie a signé un accord de paix avec Israël - le présent débat se tient alors qu'on célèbre le 15e anniversaire de cet accord de paix entre la Jordanie et Israël - et que le Canada vient de conclure un accord de libre-échange avec la Jordanie, ce qu'il a fait précédemment avec Israël, qu'il collabore de près avec Israël et qu'il entretient d'excellents rapports avec la Jordanie, ce nouvel accord de libre-échange contribuera à favoriser la paix et la prospérité économique ainsi que le respect de l'environnement et des droits des travailleurs pour les raisons que j'ai déjà exposées.
La valeur de cet accord de libre-échange entre le Canada et la Jordanie est exposée dans le préambule et l'objet du projet de loi vers lequel je me tourne maintenant. Je pourrais citer le préambule, mais pour sauver du temps, je cite uniquement l'article 7 du projet de loi qui présente l'objectif de cet accord comme ceci:
La présente loi a pour objet la mise en oeuvre de l’Accord et des accords connexes, dont les objectifs — définis de façon plus précise dans leurs dispositions...
Je cite l'article 7 parce qu'il donne un résumé des objectifs de l'accord. Les voici:
a) établir une zone de libre-échange conformément à l’Accord;
b) favoriser, par l’accroissement des échanges commerciaux réciproques, le développement harmonieux des relations économiques entre le Canada et le Royaume hachémite de Jordanie et promouvoir ainsi la progression de l’activité économique dans ces deux pays;
c) contribuer, par l’élimination des obstacles aux échanges commerciaux, au développement et à l’essor harmonieux du commerce mondial;
d) renforcer et appliquer les lois et règlements en matière d’environnement et renforcer la coopération en matière d’environnement;
e) protéger, renforcer et faire respecter les droits fondamentaux des travailleurs, renforcer la coopération dans le domaine du travail et faire fond sur les engagements internationaux respectifs du Canada et du Royaume hachémite de Jordanie dans le domaine du travail;
f) promouvoir le développement durable.
On peut s'attendre à ce que l'Accord de libre-échange Canada-Jordanie procure de nombreux avantages sur le plan économique, environnemental, ouvrier, géopolitique, bilatéral et multilatéral. Bien sûr, il faudra mettre en oeuvre un contrôle adapté à ce genre d'accord et, plus particulièrement, aux accords parallèles concernant la protection de l'environnement, les droits des travailleurs et les droits de la personne, en général.
Je tenterai maintenant, si vous me le permettez, de résumer les répercussions positives que cet Accord de libre-échange entre le Canada et le Royaume hachémite de Jordanie pourrait sans doute avoir sur plusieurs secteurs. Je vais successivement parler du secteur économique, environnemental, ouvrier, géopolitique, bilatéral et multilatéral.
Sur le plan économique, l'accord de libre-échange aiderait à promouvoir le commerce bilatéral, comme je l'ai dit plus tôt. Ce commerce entre le Canada et la Jordanie se chiffrait à 92 millions de dollars en 2008. Or, grâce à cet accord, il devrait augmenter de manière exponentielle, tout en favorisant la concurrence et en établissant des règles mutuellement avantageuses pour régir le commerce et réduire les distorsions par le commerce. Par conséquent, l'accord devrait bénéficier au Canada et au Royaume hachémite de Jordanie dans les secteurs énoncés durant ce débat, qui intéressent et préoccupent particulièrement certaines de nos provinces, y compris le Québec.
Sur le plan environnemental, cet accord comprend un Accord sur l'environnement, en vertu duquel les deux parties sont tenues d’assurer un haut niveau de protection environnementale. Je pourrais ajouter que, dans des dossiers de ce genre, les évaluations environnementales joueront un rôle particulièrement important, de même que la panoplie de recours concernant...
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Madame la Présidente, je suis sur le point de conclure sur le secteur de l'environnement. Comme je l'ai dit, il y a dans l'accord parallèle sur l'environnement des dispositions détaillées sur la protection de l'environnement. Cependant, il faudra également exercer une surveillance continue afin de s'assurer non seulement que le cadre de protection, le cadre de recours et l'objectif que l'on cherche à atteindre par l'entremise d'une entente en matière de protection économique sont conformes aux ententes et aux engagements inclus dans l'accord parallèle, mais aussi qu'ils respectent les ententes internationales en matière de protection économique et environnementales que le Canada et le Royaume hachémite de Jordanie se sont engagés à respecter.
Ce qui nous amène à la question du travail. En ce qui concerne le travail et, encore une fois, l'accord parallèle sur le travail, et il est possible que je passe un peu plus de temps sur cette question, cet accord parallèle engage les deux parties à de protéger, à renforcer et à faire respecter les droits fondamentaux des travailleurs, à renforcer leur coopération dans le domaine du travail et à faire fond sur leurs engagements internationaux respectifs dans le domaine du travail.
À cet égard en particulier, l'accord sur le travail oblige les deux parties à s'assurer que leurs lois respectent la déclaration de 1998 de l'Organisation internationale du travail sur les principes et les droits fondamentaux au travail qui parle du droit à la liberté d'association et à la négociation collective, de l'abolition du travail des enfants, de l'élimination du travail forcé ou obligatoire et de l'élimination de la discrimination au travail, ainsi que le programme de travail décent de l'OIT.
J'en fais mention parce que le député de a abordé plus tôt certaines préoccupations liées aux droits des travailleurs, qui nécessiteront certainement de la surveillance et de la reddition de comptes de notre part.
J'ajouterais que nous devrons également surveiller le respect des obligations énoncées dans le protocole d'accord de coopération dans le domaine du travail entre le Canada et le Royaume hachémite de Jordanie, lesquelles comprennent la protection de la santé et de la sécurité, l'établissement de normes d'emploi minimales acceptables, comme le salaire minimum et le paiement des heures supplémentaires, l'indemnisation en cas d'accident de travail ou de maladie professionnelle et l'absence de discrimination dans le respect des conditions de travail pour les travailleurs migrants.
L'accord sur le travail prévoit également un processus solide et ouvert de résolution des plaintes et des différends. En fait, cet accord pourrait maintenir et améliorer la bonne réputation du Canada en Jordanie — à condition que les obligations soient respectées et que le niveau de reddition de comptes soit suffisant — puisque le Canada ferait la promotion des droits des travailleurs et, ajouterais-je, des droits des femmes.
J'aimerais également souligner, parce qu'on fait parfois référence à leurs rôles et obligations à cet égard, que les provinces et les territoires ne sont pas liés par les dispositions de l'accord sur le travail, à moins qu'ils choisissent de le mettre en oeuvre sur leur territoire. Les provinces et les territoires ne seront assujettis au processus de règlement des différends, y compris l'imposition de cotisations, que s'ils signent une déclaration indiquant qu'ils acceptent ces obligations.
Il faut admettre que l'accord sur le travail engage le Canada à essayer de convaincre les provinces et les territoires d'être inclus dans la déclaration, mais les provinces et les territoires ne sont pas obligés d'accepter.
Avant de terminer, j'aimerais parler de la situation géopolitique. L'accord de libre-échange pourrait améliorer les relations économiques bilatérales du Canada non seulement avec le Royaume hachémite de Jordanie, mais aussi avec Israël et l'Autorité palestinienne.
On oublie parfois à quel point les relations économiques et les accords entre le Canada, le Royaume hachémite de Jordanie, Israël et l'Autorité palestinienne se recoupent et s'entrecroisent.
Il se pourrait bien que ces relations transversales et interdépendantes, qui peuvent également inclure entre autres des dispositions pour des parcs industriels conjoints, puissent aider à présager l'établissement de relations politiques plus mutuellement amicales. De cette façon, les pays participants auront non seulement une traité officiel, mais aussi de meilleures relations politiques, diplomatiques, juridiques et économiques.
Sur le front bilatéral, cela peut améliorer l'établissement des relations entre le Canada et le Royaume hachémite de Jordanie, qui sont considérées actuellement comme excellentes. Cependant, comme cela a été indiqué par les participants à cette initiative et par les dirigeants du Royaume hachémite de Jordanie lors de mes discussions avec eux, cela peut présager la mise en place d'une coopération dans les domaines de la technologie, du droit, de l'éducation, du nucléaire et du développement économique, entre autres. Ils ont indiqué que le Canada pourrait intervenir dans ces domaines pour améliorer la relation bilatérale entre les deux pays, dont l'Accord de libre-échange entre le Canada et le Royaume hachémite de Jordanie sera un élément important, mais ce sera une invitation à améliorer les relations dans multiples secteurs, comme je l'ai mentionné.
Finalement, sur le front multilatéral, le préambule parle également de la promotion et de la protection de la démocratie, des droits de la personne et de la diversité culturelle, ainsi que bien sûr de la protection de l'environnement et des droits des travailleurs dans les accords parallèles.
Sur papier, nous avons un excellent accord. La question est de savoir comment il fonctionnera en pratique. Il y a toujours une différence entre le droit écrit et le droit appliqué. Il y a une distinction entre un accord écrit et un accord appliqué. Qu'est-ce qui arrive aux protections environnementales sur le terrain? Qu'est-ce qui arrive à la protection des droits des travailleurs sur le terrain?
Nous pouvons avoir des accords parallèles exhaustifs sur l'environnement et les droits des travailleurs, mais nous aurons besoin de la coopération, de la participation, de la surveillance et de la reddition de comptes nécessaires à cet égard pour nous assurer que les attentes relatives à cet accord, plus particulièrement en ce qui concerne les droits de la personne dans toutes ses manifestations, seront atteintes, améliorées et protégées par cet accord.