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Monsieur le Président, c'est avec plaisir que j'entame le débat à l'étape de la deuxième lecture du projet de loi sur le cadre du choix provincial en matière fiscale. Mon intervention sera brève et aussi succincte que possible parce qu'on nous a réitéré à maintes reprises à quel point il est important que les provinces puissent choisir la formule qui leur convient pour percevoir les taxes. Les provinces pressent le gouvernement de leur faciliter la tâche à cet égard en procédant avec la plus grande diligence possible.
Comme je l'ai dit à la Chambre plus tôt, le projet de loi sur le cadre du choix provincial en matière fiscale est une mesure législative très claire qui affirme simplement un principe de base fondamental, soit que l'impôt provincial est une responsabilité provinciale. De ce fait, les provinces devraient avoir la liberté de choisir le modèle d'imposition qu'elles estiment convenir le mieux à leur réalité économique respective. Le projet de loi sur le cadre du choix provincial en matière fiscale confirme que le Parlement considère effectivement l'impôt provincial comme une question d'autonomie provinciale. De plus, cette mesure facilite au maximum le choix des provinces en matière de modèle fiscal et leur donne notamment la possibilité d'adopter une taxe harmonisée sur la valeur ajoutée.
Je rappelle aux députés que, dans le passé, les provinces canadiennes ont été autorisées à adopter le modèle d'impôt provincial de leur choix. En pratique, cela signifie que les provinces ont pu choisir, sans restriction, différents modèles en matière de taxe de vente. À l'heure actuelle, cinq provinces ont une taxe de vente, quatre ont une taxe sur la valeur ajoutée ou une formule équivalente et une province n'a retenu ni l'une ni l'autre de ces formules. L'élément clé sur lequel il faut insister, c'est que chaque province a eu une entière liberté de choix, que le gouvernement fédéral ne lui a imposé aucune restriction pour mettre en oeuvre le modèle le plus approprié à son économie, soit une taxe de vente, une taxe sur la valeur ajoutée ou ni l'un ni l'autre.
Comme je l'ai dit précédemment à la Chambre, notre gouvernement appuie sans réserve l'autonomie des provinces en matière d'impôt provincial. Qui plus est, nous sommes fermement convaincus que toutes les provinces devraient être traitées de la même façon quant à la liberté de choix d'une formule fiscale. Autrement dit, toutes les provinces devraient avoir le droit d'opter pour la formule de leur choix en matière de taxe provinciale, notamment une taxe harmonisée sur la valeur ajoutée.
Je rappelle à la Chambre qu'il y a un peu plus de dix ans, alors que l'ancien gouvernement libéral était au pouvoir, nous avons vu ce concept en action. La Nouvelle-Écosse, le Nouveau-Brunswick et Terre-Neuve-et-Labrador ont pris la décision de modifier leur modèle fiscal provincial. Par conséquent, le gouvernement libéral de l'époque a facilité la prise de décision des provinces d'harmoniser leur nouvelle taxe sur la valeur ajoutée avec la taxe fédérale sur la valeur ajoutée.
Je remarque que le gouvernement néo-démocrate nouvellement élu en Nouvelle-Écosse n'a pas dénoncé ni tenté d'abroger la taxe harmonisée depuis qu'il est au pouvoir. Depuis que nous avons accédé au pouvoir, en 2006, nous avons dit que nous croyons que toutes les provinces devraient être traitées sur le même pied. En effet, la Loi sur le cadre du choix provincial en matière fiscale fera en sorte que toutes les provinces aient la capacité et la liberté de prendre des décisions mieux informées en matière de fiscalité provinciale.
Comme nous le savons, deux provinces ont récemment annoncé leur intention de modifier leur modèle fiscal provincial. Premièrement, le 26 mars 2009, l'Ontario, par le truchement de son ministre des Finances, Dwight Duncan, a fait l'annonce suivante. Je vais en citer une bonne partie afin que la Chambre soit au courant du contexte de la décision prise par la province:
Nous avons en Ontario d'excellents antécédents quand il s'agit de travailler ensemble pour construire un meilleur avenir pour nos enfants. Notre objectif est d'améliorer nos perspectives d'avenir en renforçant notre économie. La prochaine étape que nous devons franchir pour y parvenir est la réforme de notre régime fiscal.
Plus précisément, nous proposons aujourd'hui trois importantes modifications fiscales. Premièrement, nous proposons une taxe de vente unique sur la valeur ajoutée pour l'Ontario. Deuxièmement, nous voulons réduire l'impôt des particuliers en permanence et nous verserons aux citoyens trois paiements directs pour faciliter la transition vers une taxe de vente unique. Troisièmement, nous désirons procéder à une réforme complète du régime d'imposition des entreprises afin de réduire de manière permanente et significative les impôts des grandes et des petites entreprises de la province.
Plus de 130 pays ont adopté la taxe sur la valeur ajoutée. Tous les pays membres de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), sauf les États-Unis, ont une taxe sur la valeur ajoutée, de même que quatre autres provinces canadiennes. Cette taxe est tout indiquée pour les territoires modernes et concurrentiels à l'échelle internationale.
L'Ontario Chamber of Commerce, de nombreux spécialistes, groupes de recherche et associations sectorielles nous ont demandé de réformer notre régime fiscal et de créer une taxe de vente provinciale-fédérale unique.
Au cours des 15 prochains mois, nous voulons instaurer une taxe de vente provinciale-fédérale unique de 13 p. 100. La taxe de vente unique entrerait en vigueur le 1er juillet 2010.
C'était une longue citation de Dwight Duncan, ministre des Finances de l'Ontario.
Deuxièmement, la Colombie-Britannique a fait l'annonce suivante, et je vais encore faire une longue citation du communiqué publié par la province afin de présenter intégralement le raisonnement derrière cette décision:
La Colombie-Britannique a l'intention d'harmoniser sa taxe de vente avec la taxe sur les produits et services fédérale à partir du 1er juillet 2010, dans le but de stimuler les investissements, d'améliorer la productivité, de rehausser la croissance économique et de créer des emplois.
Je vais maintenant citer ces mots du premier ministre Gordon Campbell:
C'est la meilleure façon d'améliorer l'économie de la Colombie-Britannique.
Voici la suite de la citation tirée du communiqué de presse:
Il s’agit d’une condition essentielle pour stimuler la compétitivité de nos entreprises, attirer des milliards de dollars en nouveaux investissements, réduire les coûts de production et réduire les frais administratifs pour les contribuables et les entreprises de la C.-B. Par-dessus tout, cette mesure créera des emplois et favorisera une croissance économique à long terme, laquelle générera de meilleurs revenus qui nous permettront de maintenir et d’améliorer les services publics d’une importance capitale pour la population. La TVP est une taxe obsolète, inefficace et coûteuse dont une partie est cachée dans le prix des biens et services et refilée au consommateur qui en paie le prix.
C'était là une citation du ministre des Finances, Colin Hansen, qui continue ainsi:
L'expérience des provinces de l'Atlantique a montré que la taxe cachée est éliminée très rapidement et que la plus grande partie des économies est refilée au consommateur dès la première année.
Plus de 130 pays, y compris 29 des 30 pays de l'OCDE, de même que quatre provinces canadiennes, ont adopté des taxes semblables à la TVH, connues sous le nom de taxes sur la valeur ajoutée [...] La mise en oeuvre d'une taxe de vente unifiée en Colombie-Britannique aurait immédiatement pour effet de réduire les coûts et de rehausser la compétitivité des fabricants et des exportateurs à l'échelle nationale et internationale. Elle permettrait d'uniformiser la taxe de la Colombie-Britannique avec la forme de taxe de vente la plus efficace au monde.
Une fois mise en oeuvre intégralement, la taxe de vente unifiée permettra à la Colombie-Britannique de devenir l'une des entités les plus compétitives du monde industrialisé en matière d'investissements.
Encore une fois, c'était une longue citation.
Comme ces longues déclarations en provenance des provinces concernées le démontrent, j'insisterai sur le fait qu'il s'agit de décisions tout à fait délibérées, de décisions que les deux gouvernements provinciaux ont estimées nécessaires pour des raisons économiques bien précises.
Tous les députés doivent reconnaître que le principal objectif de la Loi sur le cadre du choix provincial en matière fiscale est de permettre aux gouvernements provinciaux de prendre les décisions qu'ils estiment nécessaires en matière de taxation provinciale, ce qu'ils devraient pouvoir faire sans ingérence fédérale.
Notre Parlement a quelque chose d'unique. En effet, des anciens premiers ministres de la Colombie-Britannique et de l'Ontario y siègent comme députés de l'opposition. Il est intéressant d'examiner ce que ces anciens premiers ministres ont dit publiquement sur cette question.
Prenons par exemple l'ancien premier ministre de la Colombie-Britannique et le député libéral actuel de . Il a affirmé: « En fin de compte, il revient au gouvernement provincial de décider s'il veut que les taxes soient harmonisées ou non. »
Voici une autre citation de l'ancien premier ministre de l'Ontario et du député libéral actuel de . Il a dit: « Il revient aux provinces de décider si elles veulent harmoniser les taxes. La décision leur appartient à elles, et non à nous. » Je vais répéter et souligner la dernière partie: « La décision leur appartient à elles, et non à nous ».
Dans cet esprit, je voudrais citer à la Chambre des déclarations faites par les premiers ministres et les ministres des Finances de la Colombie-Britannique et de l'Ontario sur la question du droit des gouvernements provinciaux de prendre des décisions sur les taxes provinciales.
Comme le premier ministre de la Colombie-Britannique, Gordon Campbell, l'a affirmé:
C'est une question d'autonomie des provinces. On dit simplement que la Colombie-Britannique et l'Ontario vont se voir offrir les mêmes avantages qui ont été offerts à la Nouvelle-Écosse, au Nouveau-Brunswick et à Terre-Neuve-et-Labrador.
Le ministre des Finances de la province, Colin Hansen, a dit ceci:
Les députés n'ont pas à se demander s'ils aiment ou s'ils n'aiment pas la TVH. Ils doivent plutôt se demander s'ils ont l'intention d'accéder à une demande faite par la Colombie-Britannique et par l'Ontario.
Voici ce qu'a dit le premier ministre Dalton McGuinty:
[...] je suis tout à fait convaincu que le gouvernement du Canada respectera les souhaits des Ontariens, tels qu'exprimés par leur Parlement dûment élu, par leur Assemblée législative et par leur gouvernement [...] J'espère que les Canadiens respecteront le résultat, tel qu'exprimé par l'intermédiaire du gouvernement du Canada [...] Je pense que les députés à la Chambre des communes comprennent bien que la province de l'Ontario en particulier a été durement touchée. Le ralentissement économique mondial a eu de graves répercussions sur nos familles et nos collectivités. Elles savent que nous devons prendre des mesures énergiques. Elles savent que les réformes que nous devons entreprendre doivent être plutôt draconiennes. Elles savent que nous avons longuement et sérieusement réfléchi à ce que nous devons faire. Aussi suis-je convaincu qu'elles nous accorderont leur appui pour créer, comme je dis, ces 600 000 emplois destinés aux Ontariens.
Dwight Duncan, le ministre des Finances de l'Ontario, a brièvement commenté:
Je m'attends à ce que le Parlement du Canada respecte les souhaits des gouvernements dûment élus de l'Ontario et de la Colombie-Britannique, et je l'espère aussi.
Ce que la Colombie-Britannique et l'Ontario demandent n'est pas compliqué. Elles demandent simplement que nous les respections, que nous respections la fiscalité provinciale et les modifications que les gouvernements provinciaux jugent nécessaires de faire et qui, au bout du compte, relèvent de leurs responsabilités, et ce, de manière équitable et sans restriction aucune.
Avec la Loi sur le cadre du choix provincial en matière fiscale, nous respectons ce principe et confirmons l'autonomie sur cette question, plus précisément sur le choix d'une TVA pleinement harmonisée. Grâce à la Loi sur le cadre du choix provincial en matière fiscale, qui modifie la Loi sur la taxe d'accise, la transition se fera de manière uniforme et cohérente dans le cas des provinces qui opteront pour une TVA harmonisée.
Ce projet de loi fiscale de nature technique définit le cadre du choix provincial en matière fiscale, de manière à ce que toutes les provinces puissent en bénéficier de manière uniforme. Le cadre du choix provincial en matière fiscale comprend ce qui suit: premièrement, l’imposition de la composante provinciale de la TVA harmonisée relativement à la province; deuxièmement, l’application de tout élément de la marge de manoeuvre provinciale en matière de politique fiscale, y compris la marge de manoeuvre visant le taux de la composante provinciale de la TVA harmonisée; troisièmement, l’administration, l’observation et l’exécution appropriées de cette loi.
Le Parlement doit approuver dans les meilleurs délais ce projet de loi fiscale de nature technique pour que les entreprises et les particuliers sachent à quoi s'en tenir. Je vous fais remarquer que les gouvernements, les entreprises et les consommateurs de la Colombie-Britannique et de l'Ontario ont déjà affecté des ressources considérables à cette réorganisation économique importante et l'ont déjà planifiée.
Par exemple, BCE a déjà annoncé publiquement son intention d'accélérer ses investissements en Ontario pour l'année 2010, compte tenu de la mise en oeuvre, par le gouvernement de l'Ontario, de la TVA harmonisée.
Voici ce qu'a déclaré à ce sujet George Cope, PDG de BCE:
Comme on a pu le constater dans les autres provinces où Bell est présente, les économies issues d'une taxe de vente unique vont accélérer nos investissements en Ontario. L'allègement du fardeau fiscal en 2010 permettra à Bell d'investir dans ses réseaux et ses services dans la province au cours de cette année-là.
Nous ne pouvons pas nous permettre de prendre du retard et de laisser planer l'incertitude. Ce serait très injuste pour les entreprises ainsi que les gouvernements provinciaux et leurs employés. Ce serait inacceptable pour les consommateurs. La compétitivité du Canada sur la scène internationale en souffrirait.
Permettez-moi de répéter que la décision n'est pas difficile à prendre. Ou bien le Parlement adhère au principe de l'autonomie des provinces concernant la fiscalité provinciale et veut que les provinces exercent leur liberté d'opter pour une TVA harmonisée comme l'ont déjà fait la Nouvelle-Écosse, le Nouveau-Brunswick et Terre-Neuve-et-Labrador, ou bien le Parlement souhaite ne pas traiter toutes les provinces de la même manière et veut faire de l'ingérence fédérale dans les affaires des provinces.
En adoptant la Loi sur le cadre du choix provincial en matière fiscale, le Parlement ferait connaître sa décision. Il faut que cette décision soit prise rapidement pour éviter de créer un climat d'incertitude parmi les entreprises, et les consommateurs ainsi que dans l'ensemble de l'économie des provinces concernées.
J'exhorte vivement la Chambre à laisser les provinces exercer leur autonomie en choisissant le modèle de taxation qu'elles jugent nécessaire. Elles doivent pouvoir le faire selon des règles uniformes pour toutes, c'est-à-dire selon le cadre établi dans ce projet de loi.
Ce n'est rien de compliqué. J'exhorte la Chambre à prendre une décision dans les meilleurs délais.
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Monsieur le Président, je peux être relativement bref et concis aujourd'hui, parce que nous avons déjà discuté de ces questions plusieurs fois et que la situation est vraiment très simple, à savoir que ce dossier relève de la compétence provinciale. Je pourrais me rasseoir dès maintenant, puisque c'est aussi simple que cela, mais je vais rajouter quelques mots.
Le projet de loi crée le cadre qui permettra à l'Ontario et à la Colombie-Britannique d'harmoniser leurs taxes de vente provinciales avec la TPS. Il crée aussi un cadre qui permettra à toute autre province qui le souhaite d'harmoniser sa taxe.
Le projet de loi repose sur un principe simple, à savoir que les provinces ont le droit de décider comment elles veulent imposer leurs citoyens. D'une façon plus précise, la mesure législative crée un cadre qui permettra à l'Ontario et à la Colombie-Britannique d'harmoniser leurs taxes de vente provinciales avec la TPS, comme elles ont choisi de le faire. Je ne comprends pas pourquoi le NPD a tant de difficulté à comprendre cette réalité pourtant très simple.
[Français]
Cela relève simplement des compétences de la province. Il revient à la province de décider des impôts à percevoir. Il ne s'agit pas de savoir si on aime ou non cet impôt, c'est une question de compétences provinciales.
[Traduction]
Le projet de loi crée aussi un cadre qui permettra à toute autre province qui décide d'harmoniser sa taxe de vente de le faire. Comme nous le savons, plusieurs provinces ont déjà harmonisé leur taxe de vente avec la taxe fédérale. Cela dit, aucune d'entre elles n'a par la suite décidé de faire marche arrière et de revenir sur cette harmonisation.
La Nouvelle-Écosse a choisi d'harmoniser sa taxe de vente, et le gouvernement fédéral lui a permis de le faire. À l'époque, le parti néo-démocrate provincial s'était engagé à éliminer la TVH, s'il formait le gouvernement un jour. Aussi incroyable que cela puisse paraître, le NPD est maintenant le parti au pouvoir en Nouvelle-Écosse. Or, je n'ai jamais entendu le premier ministre néo-démocrate Darrell Dexter dire que son gouvernement allait revenir sur cette harmonisation. En fait, le gouvernement provincial néo-démocrate tient à conserver la taxe de vente harmonisée en Nouvelle-Écosse. Ce choix lui appartient et nous, au niveau fédéral, devrions respecter la décision qu'il a prise à cet égard.
Cette année, l'Ontario et la Colombie-Britannique ont manifesté leur intention d'harmoniser leurs taxes de vente respectives, comme l'ont fait d'autres gouvernements provinciaux au cours des années 1990.
Il nous incombe aujourd'hui, en tant que législateurs fédéraux, de décider si nous allons autoriser l'Ontario et la Colombie-Britannique à harmoniser leurs taxes, comme d'autres législatures ont autorisé d'autres provinces à le faire. Je parle de provinces comme le Nouveau-Brunswick où un gouvernement libéral fonctionne actuellement avec une TVH, comme Terre-Neuve-et-Labrador où un gouvernement conservateur fonctionne aussi avec une TVH, et comme la Nouvelle-Écosse où un gouvernement néo-démocrate conserve aussi une TVH.
La 35e législature a autorisé ces provinces à harmoniser leurs taxes quand elles l'ont demandé. Devrions-nous aujourd'hui faire volte-face et dire à d'autres provinces désireuses de suivre leur exemple que c'est trop tard? Faut-il leur dire qu'elles ne peuvent pas avoir de TVH si elles le demandent?
Pour moi, la réponse évidente, c'est non. Il faut les laisser prendre leurs propres décisions, et c'est pourquoi j'appuierai ce projet de loi qui autorise ces provinces et d'autres provinces ultérieurement à faire un choix qui relève fondamentalement de leur propre compétence.
Permettez-moi de vous donner un bref aperçu de la teneur de ce projet de loi. Il va ajouter la Colombie-Britannique et l'Ontario, les deux provinces qui souhaitent harmoniser leurs taxes, à l'annexe VIII de la Loi sur la taxe d'accise et fixer la part de la TVH à 7 p. 100 pour la Colombie-Britannique, et à 8 p. 100 pour l'Ontario. Soulignons que c'est un changement radical par rapport à la vision des années 1990 selon laquelle toutes les provinces devaient avoir un taux identique.
Il y a une importante lacune dans ce projet de loi, c'est que les Premières nations de l'Ontario perdent l'exemption de taxe dont elles jouissent actuellement. J'ai écrit au pour lui demander de négocier une entente plus équitable avec le gouvernement de l'Ontario sur ce point.
Il faut aussi souligner que certains crédits de taxe sur les intrants seront initialement refusés. Cette mesure s'appliquera aux grandes entreprises au chiffre d'affaires de plus de 100 millions de dollars. Ce refus des crédits de taxes sur les intrants disparaîtra progressivement sur cinq ans, au fur et à mesure que la TVH deviendra pleinement une taxe à la valeur ajoutée.
Pour les Canadiens qui sont opposés à la TVH, il est plus qu'évident que tout ce projet de loi porte l'empreinte des conservateurs fédéraux. C'est le et son qui ont poussé l'Ontario et la Colombie-Britannique à harmoniser leurs taxes de vente.
Ce sont les conservateurs fédéraux qui ont constaté que ces provinces avaient toutes deux un déficit dû à la récession conservatrice pancanadienne et qui leur ont proposé des milliards de dollars pour faire ce changement. Sinon, peut-être que l'Ontario et la Colombie-Britannique n'auraient pas opté pour l'harmonisation.
Cette possibilité est évidemment purement hypothétique puisque la dure réalité, c'est que l'Ontario et la Colombie-Britannique ont décidé d'harmoniser leurs taxes de vente et, quels que soient leurs motifs, ont signé des ententes avec le gouvernement fédéral. C'est pourquoi, comme je le disais précédemment, le but de ce projet de loi est de déterminer si Ottawa estime que les provinces ont le droit de déterminer leur fiscalité dans leur domaine de compétence.
Je comprends qu'il y ait des gens ici qui n'aiment pas la TVH, mais je leur dirai que s'ils veulent interdire aux provinces d'agir dans leur propre domaine de compétence, ils feraient mieux de démissionner de cette Chambre et de se présenter à leur assemblée législative provinciale. Sinon, qu'ils appuient ce projet de loi et son principe très simple que les néo-démocrates eux-mêmes devraient être capables de comprendre, à savoir que les provinces ont le droit de décider si elles veulent ou non avoir une taxe de vente harmonisée.
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Monsieur le Président, d'entrée de jeu, je tiens à préciser que les députés du Bloc québécois sont en faveur du projet de loi qui est devant nous aujourd'hui. Hier, quelques-uns se demandaient si nous étions contre la motion encadrant la gestion du temps par rapport à ce projet de loi, étant donné que nous n'avons vu celui-ci qu'après le dépôt de la motion. C'était complètement inadmissible. D'un autre côté, une fois la motion adoptée, nous sommes d'accord sur la décision qui a été rendue par la Chambre.
Nous sommes d'accord sur ce projet de loi, mais pour des raisons différentes de celles d'autres députés, autant conservateurs que libéraux. Nous respectons la décision de l'Ontario et de la Colombie-Britannique d'harmoniser leur taxe de vente provinciale avec la TPS, puisque c'est ce que fait le Québec depuis plusieurs années.
Nous voulons réitérer la demande qu'a faite l'Assemblée nationale du Québec au printemps dernier au moyen d'une résolution unanime: que le Québec obtienne une juste compensation pour l'harmonisation de sa taxe de vente avec le fédéral, qu'il a d'ailleurs mise en oeuvre en 1992.
Le Bloc québécois réclame que le Québec soit traité de façon juste et équitable, et ce, dans toutes ses relations. Le gouvernement fédéral a modifié les règles du jeu concernant l'harmonisation. Lorsqu'il a compensé les provinces Maritimes — le Nouveau-Brunswick, Terre-Neuve-et-Labrador et la Nouvelle-Écosse —, il a dit que l'Ontario, la Colombie-Britannique et le Québec seraient exclus d'une certaine compensation parce que la perte de revenus de la taxe était de moins de 5 p. 100.
Comme on l'a vu, le gouvernement fédéral a modifié cette règle pour l'Ontario et la Colombie-Britannique. Son dernier budget prévoit des sommes pour donner une compensation à ces deux provinces. Alors, il est tout à fait normal que le gouvernement du Québec, par une résolution unanime, dise au gouvernement fédéral que cela n'a aucun sens qu'il modifie les règles du jeu, et qu'il doit aussi tenir compte de ce que le Québec a déjà fait dans les années antérieures. J'y reviendrai.
Nous comptons continuer à exercer des pressions pour que le gouvernement fédéral règle enfin cette question contentieuse qui existe depuis de nombreuses années. C'est une question d'équité.
Je me permets une certaine mise en contexte. On sait que le gouvernement du Québec a harmonisé sa taxe de vente avec celle du gouvernement fédéral au début des années 1990. À cette époque, le gouvernement fédéral avait accepté que le Québec s'occupe de la gestion de la TPS sur son propre territoire.
En 1997, le gouvernement fédéral a offert une compensation à trois provinces — le Nouveau-Brunswick, Terre-Neuve-et-Labrador et la Nouvelle-Écosse — afin qu'elles harmonisent leur taxe de vente avec celle du gouvernement fédéral.
Contrairement à ce qui avait été fait au Québec, c'est le gouvernement fédéral qui allait s'occuper de gérer la partie fédérale et la partie provinciale de la nouvelle taxe harmonisée. En guise de compensation pour la perte de revenus qu'entraînait l'harmonisation, le gouvernement fédéral a versé près de 1 milliard de dollars à ces trois provinces.
Dès lors, le gouvernement du Québec, à son tour, a réclamé à Ottawa une compensation pour l'harmonisation de sa taxe de vente, qu'il avait mise en oeuvre cinq ans plus tôt. Or le gouvernement fédéral, qui avait pourtant reconnu la pleine harmonisation de la taxe de vente du gouvernement du Québec, a refusé de le faire, prétextant que la perte de revenus découlant de l'harmonisation, pour le gouvernement du Québec, n'était pas assez importante pour justifier une compensation.
À cette époque, pour bénéficier d'une compensation, la perte de revenus d'une province découlant de l'harmonisation de la composante provinciale de la taxe de vente devait excéder 5 p. 100 du montant total de la taxe provinciale. Du même coup, le gouvernement fédéral affirmait que ni l'Ontario ni la Colombie-Britannique n'auraient droit à cette compensation.
Mais le gouvernement est actuellement revenu sur sa parole au regard de cette règle concernant la perte de revenu et a conclu une entente avec l'Ontario et la Colombie-Britannique. Cette entente comportait d'importantes indemnisations, soit 4,3 milliards de dollars pour l'Ontario et 1,6 milliard de dollars pour la Colombie-Britannique. Or, on peut dire dès maintenant qu'en rejetant le critère de 5 p. 100, le gouvernement fédéral venait, de facto, de permettre au Québec de se qualifier pour une compensation. On a changé les règles du jeu pour deux provinces, alors il faut les modifier aussi pour le Québec et faire en sorte qu'il soit lui aussi admissible à une compensation.
Au lieu de compenser naturellement et à juste titre le Québec pour avoir harmonisé sa taxe cinq ans auparavant, c'est-à-dire en 1992 — donc depuis 17 ans à l'heure actuelle — les conservateurs, usant de leur mauvaise foi légendaire, ont commencé à énumérer de nouveaux prétextes pour ne pas offrir au Québec les 2,6 milliards de dollars qui lui étaient dus.
Après avoir prétexté, à la surprise de la ministre des Finances du Québec, Mme Jérôme-Forget, que le gouvernement du Québec n'avait pas harmonisé complètement sa taxe de vente avec le gouvernement fédéral, il y a une chose que le Québec s'est engagé à faire sur-le-champ. En effet, il existait certains intrants pour les grandes entreprises qui n'étaient pas encore exonérées de la TVQ. La ministre des Finances a annoncé que le gouvernement du Québec procéderait à ces ajustements. Dès lors, et on l'a entendu en Chambre, les conservateurs ont trouvé de nouvelles raisons pour refuser de compenser le Québec. Ils ont alors affirmé que le Québec devait cesser d'appliquer la taxe sur la taxe. Par la voix de sa ministre des Finances, le gouvernement du Québec s'est engagé à le faire.
Qu'a alors fait le gouvernement? Il a trouvé un autre prétexte. Dorénavant, ne seraient compensées que les provinces dont les taxes de vente fédérale et provinciale seraient perçues par le gouvernement fédéral. Il y avait une entente en 1992 voulant que ce soit le gouvernement du Québec qui percevait la taxe au nom du gouvernement fédéral. Voilà un autre bel exemple du fédéralisme prédateur pratiqué par le gouvernement conservateur.
Comme je le disais tout à l'heure, lors de l'harmonisation des deux taxes de vente en 1991, le gouvernement du Québec avait conclu une entente avec le gouvernement fédéral qui faisait en sorte que le gouvernement du Québec percevrait la taxe au nom des deux gouvernements et qu'il allait ensuite verser sa part à Ottawa. Pour le Québec, c'était une question d'autonomie et ce l'est encore. En échange de ce service, le gouvernement fédéral verserait au Québec 130 millions de dollars annuellement. Ce n'est pas une compensation, c'est un montant qui est donné pour un service rendu.
Le Bloc québécois respecte la décision de l'Ontario et de la Colombie-Britannique de céder la perception de leur taxe de vente au gouvernement fédéral. C'est leur propre choix et cela les regarde. Cependant, le Bloc québécois soutiendra le gouvernement du Québec dans sa bataille contre le gouvernement fédéral, qui cherche à lui retirer le pouvoir de percevoir en son nom la TPS sur le territoire québécois.
Voilà les raisons principales qui font que même si nous sommes effectivement favorables au projet de loi, en même temps, nous sommes encore une fois certains que tant que ce contentieux entre Québec et le gouvernement fédéral ne sera pas réglé, il y aura encore une injustice. Nous allons nous appliquer ardemment à faire en sorte que cette injustice cesse et qu'on puisse vraiment offrir une compensation au prorata des personnes et des niveaux de taxe de vente qui sont perçus au Québec, comme c'est le cas en Ontario et en Colombie-Britannique. Il faut que le Québec soit compensé à juste titre pour ce qu'il fait en vertu l'harmonisation de la taxe de vente depuis de très nombreuses années.
En terminant, nous n'accepterons certainement pas que ce contentieux se perpétue. Nous n'allons pas accepter que le gouvernement en place puisse encore, de façon inéquitable, nier la capacité et les actions qui ont déjà été accomplies par le gouvernement du Québec pour harmoniser sa taxe de vente et même pour faire les ajustements. Quand les ajustements ont été nécessaires, ils ont été faits rapidement.
Nous sommes certains que, d'une certaine façon, ce projet de loi permettra aux provinces de créer ou de faire des ententes plus facilement avec le gouvernement fédéral. C'est le point positif que l'on retrouve dans ce projet de loi. C'est pourquoi nous voterons en sa faveur.
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Monsieur le Président, je suis ravie d'avoir l'occasion de dénoncer ce qui est véritablement une arnaque pour les habitants de l'Ontario et de la Colombie-Britannique.
Si le et les libéraux de McGuinty obtiennent gain de cause, l'été prochain, les habitants de ces deux provinces vont payer 8 p. 100 de plus pour se faire couper les cheveux, pour enterrer un de leurs proches, pour acheter des vitamines, des baskets et des timbres, pour payer le vétérinaire du chien et pour faire changer l'huile de leur voiture. Ça va faire mal à beaucoup de familles, de personnes âgées, de jeunes et de petites entreprises
Dès le départ, le NPD n'a pas hésité à dire que la TVH n'était ni pertinente ni opportune. Les effets de la récession se font encore sentir, le chômage continue d'augmenter et cette taxe régressive va aller chercher 2,5 milliards de dollars dans les poches des moins nantis. Le pousse l'outrecuidance jusqu'à donner 4,3 millions de dollars à Dalton McGuinty pour le récompenser de sa docilité, et le gouvernement de la Colombie-Britannique va lui aussi recevoir sa récompense. Dans ces conditions, je comprends que le Québec, qui a déjà harmonisé sa taxe de vente, demande une indemnisation.
Tous ces paiements nous enfoncent encore davantage dans la dette, et qui plus est, ils ne sont même pas prévus dans le budget.
Parallèlement, les grandes entreprises ont encore une fois gagné le gros lot avec cette nouvelle réduction de 1,5 milliard de dollars de l'impôt des sociétés, sans compter que la TVH va leur permettre de réduire encore davantage leurs coûts de production, ce dont McGuinty et le se réjouissent ouvertement. Autrement dit, la TVH va faire augmenter les taxes des familles et va faire baisser celles des grandes entreprises.
Le et McGuinty nous disent qu'il faut voir la situation dans son ensemble. Très bien, prêtons-nous à cet exercice, et que voyons-nous? Que la récession a été causée, non pas par des salaires élevés ou un manque d'initiative de la part des travailleurs, mais par la cupidité d'une flopée de banquiers, d'investisseurs et autres qui ont pris des risques démesurés et ont déclenché une crise financière mondiale.
Et maintenant, ce sont les personnes âgées et les travailleurs qui écopent. Les fonds de pension sont en difficulté. Les économies investies dans les REER ont perdu beaucoup de leur valeur. À partir de l'été prochain, les grandes entreprises paieront moins et les Canadiens ordinaires paieront plus pour toutes sortes de biens et de services, notamment les services d'Internet et l'essence. C'est tout à fait injuste, et c'est la raison pour laquelle nous avons décidé de mener la lutte dans cette Chambre afin de bloquer le projet de loi qui permet au gouvernement fédéral de refiler la TVH aux Ontariens.
Sous la houlette du député , le Parti libéral a décidé de se rallier au , lequel a fait le pari sournois de faire adopter le texte au pas de charge avant l'ajournement des Fêtes. C'est sa façon de dire « Joyeux Noël ».
Il n'y aura pas de consultations sur le projet de loi, pas d'audiences de comités, pas de possibilité pour les Canadiens d'avoir leur mot à dire. Le ne veut pas entendre le point de vue des groupes de retraités, des associations immobilières, des petites organisations de hockey, des premiers ministres provinciaux et de bien d'autres groupes qui ont manifesté leur opposition au projet de loi. Il veut que le projet de loi soit adopté le plus vite possible, et il veut en faire porter le chapeau au premier ministre McGuinty. Il veut que nous ayons le temps de nous faire à cette nouvelle ponction fiscale, afin que nous ne nous lui en tenions pas rigueur aux prochaines élections.
Nous ne laisserons pas faire les conservateurs, car nous savons que cette taxe n'est ni pertinente ni opportune, et le le sait parfaitement. D'ailleurs, voici ce qu'il en disait à la Chambre, en 1996, alors qu'il était dans l'opposition:
Cette harmonisation de la TPS, cette collusion fiscale entre le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux, n'est pas le moyen qui nous permettra de mettre fin au déclin économique du Canada.
Voici également ce qu'a dit l'actuel , quand il était dans l'opposition: « On se rendra compte, à l'usage, que la taxe de vente harmonisée ne sert pas l'intérêt de la région Atlantique ».
Les libéraux, qui appuient maintenant la TVH, ont eux aussi fait volte-face puisqu’ils étaient auparavant opposés à la TVH. Le député de a lui-même déclaré: « C'est absolument horrible et criminel de la part du gouvernement conservateur d'essayer de faire adopter cette taxe au beau milieu d'une récession économique ». Il aurait dû s'assurer, avant de parler, que son chef n'allait pas encore une fois changer d'avis, car il va certainement se faire tirer les oreilles.
Même si toutes les opinions que je viens de vous rapporter prouvent bien que la TVH ne mérite l'appui de personne, c'est surtout les opinions de mes électeurs de qui me préoccupent le plus, et je peux vous dire que je suis inondée de leurs courriels, de leurs lettres et de leurs appels téléphoniques. Ils voient bien qu'ils sont en train de se faire passer un sapin, et ils méritent d'être entendus. Si le gouvernement ne veut pas m'écouter, il va peut-être écouter ceux qui représentent des bulletins de vote aux prochaines élections.
Le premier message est de Mark: « Faire payer ça à mes clients va nuire à mes affaires, c'est sûr. » C'est un homme d'affaires.
Mme Longille me dit: « Nous n'avons pas besoin de cette taxe supplémentaire. Il y a des gens qui n'ont pas d'argent, qui sont au chômage, et nous ne sommes pas sortis de cette récession. J'ai 79 ans. »
Marg: « Le puits est sec. Quand les autorités vont-elles se rendre compte que les citoyens ordinaires n'en peuvent plus? Délivrez-nous de la TVH. »
Ronald: « Je suis un homme âgé et invalide. J'arrive à peine à joindre les deux bouts. J'habite la maison que mes parents m'ont laissée, et je ne veux pas la quitter. J'y ai vécu toute ma vie. »
Debra: « Nous avons déjà du mal à nous en sortir, alors cette taxe, ça va être le coup de massue. »
Ed: « Cette taxe ne me surprend pas. C'est typique des conservateurs. »
Fred: « J'ai un revenu fixe, sans aucune indexation au coût de la vie. Je suis à la retraite, pas par choix. Nous sommes l'un des pays les plus taxés au monde. N'en auront-ils jamais assez? »
Letty: « Il est injuste de demander à des gagne-petit et à des personnes âgées de payer encore plus de taxes. Quand va-t-on arrêter cet engrenage? »
Debra: « Nous avons déjà du mal à nous en sortir, alors cette taxe, ça va être le coup de massue. »
Gerry: « Augmenter la taxe de vente par le biais de l'harmonisation n'est pas une bonne idée. Cela représente une forte augmentation pour nous, consommateurs, qui devrons dorénavant payer des taxes sur des choses qui n'étaient pas taxées au niveau provincial, comme les factures de chauffage et d'électricité, les maisons neuves, le coût de la main-d’œuvre pour les réparations automobiles, etc. Mettez fin à cette razzia fiscale! »
Un autre courriel: « Je suis tout à fait contre la TVH et l'augmentation de taxe de 8 p. 100 que nos gouvernements essaient de nous imposer. Ça va inévitablement nuire à ma famille et aux autres familles canadiennes de l'Ontario. J'estime que les dirigeants que nous élisons ont la responsabilité d'améliorer la qualité de vie de la population, tout comme nous.
Nous n’élisons pas des gouvernements pour qu'ils alourdissent notre fardeau, mais c'est exactement ce que fait cette TAXE, tout comme les autres POLITIQUES qui sont en préparation. La cupidité de nos dirigeants (pas tous) et leur manque d'intégrité nuisent aux Canadiens et à notre pays. Il faudrait relire notre histoire et voir comment la Russie et d'autres pays ont réussi à se sortir récemment de leurs difficultés. J'espère vraiment que vous allez réussir à sonner l'alarme au sujet de la TVH et des autres POLITIQUES. » Je suis heureux de faire ça au nom de Patrick.
Bill: « J'estime qu'il est important de vous envoyer ce courriel au sujet de la TVH. Je vous en prie, aidez-nous. Nous, les personnes âgées de l'Ontario, nous sommes en train de plonger comme le Titanic. »
John et Jacquie: « Nous sommes des personnes âgées et nous devons faire très attention à ce que nous dépensons. Nous avons l'impression que cette nouvelle initiative du gouvernement [...] ne nous apportera rien de bon. Comme vous le savez, l'harmonisation de la TVP et de la TPS va se traduire par une augmentation des coûts de la plupart des biens et des services. Comment peut-on le justifier? »
Anne Thors: « Ce que les gouvernement provincial et fédéral sont en train de nous faire est absolument scandaleux, surtout pour les personnes âgées. Tous les députés fédéraux et provinciaux ont les poches bien garnies, mais ce ne sont que des porteurs de mauvaises nouvelles. Ils oublient que c'est nous qui les avons élus. Il ne faudra pas qu'ils soient surpris si nous décidons de voter pour quelqu’un d’autre. Je suis une personne âgée et je suis scandalisée. »
Une autre personne: « Il me semblait bien qu’on nous avait promis pendant la campagne électorale qu'on n’augmenterait pas les taxes. Je suppose qu'en théorie, McGuinty n'augmente pas les taxes, qu'il crée simplement une nouvelle taxe. Étant donné les difficultés économiques, M. McGuinty fait preuve d'une irresponsabilité totale et montre qu'il a perdu tout contact avec les « petites gens ». Bien sûr, c'est difficile de savoir ce dont les petites gens ont besoin quand on ne côtoie que l’élite. »
Charles: « En Ontario, on est taxés à mort ! Je suis une personne âgée, et je n'ai droit à aucune augmentation de revenus. »
Frank: « J'ai servi dans les forces armées à raison de 1,35 $ par jour; je suis à la retraite depuis 25 ans, je pense que j'ai fait ma part. Et ils en veulent encore? »
Armand: « Encore une taxe que le gouvernement de l'Ontario et le gouvernement fédéral veulent imposer aux personnes âgées et aux habitants de l'Ontario. »
Doreen: « Ils sont en train d'arnaquer tout le monde, surtout les gens à faible revenu. Défendez-nous. »
Douglas et Sylvia Chisholm, de ma circonscription: « [Le premier ministre] et M. McGuinty — Êtes-vous en train de perdre tout contact avec les gens que vous êtes censés représenter? Manifestement, oui. »
John: « J'ai déjà beaucoup de mal à joindre les deux bouts, alors si vous taxez mes factures de chauffage et d'électricité, vous allez me faire basculer dans la précarité, comme beaucoup d'autres familles, j'en suis sûr. »
« Faites tout ce que vous pouvez pour bloquer la TPS. » C'était de Linda et Ralph.
Jean et Ronald: « Mon mari et moi sommes des personnes âgées qui avons un revenu fixe, et nous aimerions ajouter notre nom à votre pétition contre la TVH […] Ça fait vraiment peur de voir tous ces services et produits supplémentaires qui seront touchés par cette taxe harmonisée, et nous tenons à faire partie de ceux qui s'opposent à l'imposition d'une taxe supplémentaire sur les services et produits qui en sont actuellement exemptés. »
John: « Avec cette taxe supplémentaire sur le coût des services publics et les autres articles qui ne sont pas des produits de luxe, il ne nous reste plus rien pour faire tourner l'économie. Nous payons tellement de taxes et d'impôts qu'il ne nous reste rien pour des extras. Si vous continuez, nous allons finir par arrêter de dépenser. »
Voici un message d'un entrepreneur qui intéressera sans doute les députés. Il dit: « En tant qu'électeur de votre circonscription, Hamilton Mountain, je vous demande de m’appuyer, au niveau fédéral, pour bloquer le projet de loi sur la TVH. À un moment où la plupart, sinon la totalité, des Canadiens doivent se serrer la ceinture à cause des difficultés économiques, on nous impose des augmentations de taxes sur des services aussi essentiels que le chauffage et l'électricité. C'est une razzia fiscale. On nous promettait de créer des emplois, mais les seuls emplois qui sont créés sont ceux des bureaucrates qui vont mettre en œuvre cette nouvelle taxe. Je suis un petit entrepreneur, et je n'y vois aucun avantage. Pour une société, les chèques ne coûtent pas cher, et cela ne m’embête pas d'en signer huit plutôt que quatre. Par contre, ce qui m'embête, c'est que je vais être obligé d'investir une grande partie de mon capital dans un cycle interminable de comptes à recevoir, et que je ne vais jamais récupérer cet argent à 100 p. 100 à moins de liquider mon inventaire et de fermer boutique. En tant qu'importateur, je vais devoir sortir de ma poche la totalité des 13 p. 100 au moment du dédouanement de mes marchandises, plutôt que la TPS actuelle de 5 p. 100. Je ne vois pas comment je peux avoir intérêt à casquer 8 p. 100 supplémentaires et attendre de récupérer cet argent plus tard. Je suis très fier d'être Canadien, mais je le suis de moins en moins quand ceux qu'on élit et qui sont payés grâce à notre dur labeur essaient de nous passer des sapins de ce genre. Si vous avez la possibilité de vous opposer à ce projet de loi au Parlement, je vous demande de m'écouter et de dire NON! »
Un autre courriel: « C'est vraiment écœurant que le gouvernement conservateur et le gouvernement libéral en Ontario nous mentent à ce point et décident de taxer à mort la population, avec cette taxe de vente harmonisée. »
Ruggerd et Annie: « Très mécontents de l'augmentation de la taxe. Nous sommes à la retraite, avec des revenus fixes. Je pense que [le premier ministre] devrait se ressaisir et essayer de nous aider plutôt que de nous détruire. »
Renne: « Ma famille est contre l'augmentation de la taxe. Déjà maintenant, nous n'avons pas les moyens d'acheter de la nourriture ou de payer nos factures. Nous sommes au chômage, et c'est déjà assez difficile de chercher un emploi. Cette nouvelle taxe est un arrêt de mort pour nous, nous allons perdre notre maison. »
Amanda: « Nous sommes une famille de deux adultes et de trois enfants, et nous avons déjà beaucoup de difficultés — je vous en prie, pas d'augmentation de la taxe. »
Audrey: « Je suis une mère de famille, et avec l'augmentation des prix, j'ai beaucoup de mal. À mon âge, c'est très difficile de joindre les deux bouts. »
M. et Mme Cappadocia: « C’est assez! Mon mari a perdu son emploi, et nous avons assez de mal à joindre les deux bouts. On n’impose pas une nouvelle taxe en pleine récession. »
Pat et Jackie: « C'est épouvantable ! Encore une autre razzia fiscale. Merci de nous informer de cette arnaque. Y a-t-il encore des gens honnêtes? »
M. et Mme Robertson: « Mon mari et moi sommes des personnes âgées, et toute augmentation de taxe devient insupportable. Si nos pensions augmentaient comme celles des gouvernements, nous pourrions peut-être joindre les deux bouts. Merci de nous défendre avec autant d'acharnement. »
Lawrence: « La cupidité n'a pas de limites. Ceux qui vivent au jour le jour, sur leur paie ou sur leur pension de retraite, vont être durement touchés. »
Ellen: « Cette taxe est un fardeau supplémentaire pour les chômeurs qui sont déjà dans une situation impossible. »
Marianne: « Si c’est aussi avantageux, pourquoi ce battage publicitaire pour nous en vanter les bienfaits! Cette taxe n'a pas marché dans les provinces de l'Atlantique et elle ne marchera pas en Ontario non plus. Il est temps que le gouvernement écoute ceux qui paient les factures. »
M. et Mme Van Rooven: « Si cette taxe est adoptée, je sais pour qui notre famille va voter aux prochaines élections. »
Ruth Morrison: « Ce n'est pas de cette façon qu'on va encourager les gens à dépenser. S’ils sont obligés de payer plus cher pour les services essentiels, où vont-ils trouver l'argent pour le non-essentiel? »
Teresa et Regina: « Ils essaient de grignoter sur le peu qui nous reste de nos pensions de retraite, et ça nous écœure. »
Et je pourrais continuer comme ça pendant des heures. J'aurai peut-être une autre occasion de vous exprimer l'indignation de mes électeurs.
Toutefois, permettez-moi de simplement résumer les arguments qui reviennent dans les centaines de courriels que j'ai reçus et dans ceux que je viens de lire.
Premièrement, la taxe est fondamentalement régressive. Elle frappe de façon disproportionnée ceux qui n'ont d'autre choix que de dépenser la totalité ou au moins une grande partie de leurs revenus et elle favorise ceux qui ont des revenus à économiser. Et cela est deux fois plus vrai en période de récession, où moins de 50 p. 100 des chômeurs ont le droit de toucher des prestations d'assurance-emploi, où les prestations d'aide sociale sont bien inférieures au seuil de la pauvreté et où le coût des produits essentiels semble d'autant plus élevé.
Deuxièmement, la TVH étend la taxe de vente à des produits de première nécessité auxquels la TVP ne s'appliquait pas auparavant, à part les produits détaxés qui diffèrent d'une province à l'autre. Les personnes qui ont les revenus les plus bas n'ont pas d'autre choix que de payer en sacrifiant d'autres produits dont ils ont besoin. La TVH frappe le plus durement ceux qui sont le moins en mesure de payer. Cette taxe est tout simplement injuste.
Troisièmement, en l'absence d'importantes mesures de compensation, comme le remboursement de la TPS, ou d'importantes exemptions sur les biens et services essentiels pour les familles à faible et moyen revenu, la taxe demeure injuste. Notre expérience des programmes d'aide sociale n'est pas de nature à nous rassurer. On peut difficilement s'attendre, de la part de gouvernements qui ont fait preuve d'une cruelle indifférence envers les ménages à faible et moyen revenu, qu'ils appliquent la TVH d'une manière équitable.
Quatrièmement, on a prétendu que la TVH entraînerait une augmentation considérable des investissements, mais cette hypothèse n'a pas été prouvée. L'économiste Erin Weir a souligné qu'une proportion substantielle des intrants d'entreprises en Ontario sont déjà exempts de la TVP et que, de ce fait, la suppression du reste de la taxe sur les intrants n'aura pas l'incidence que prétend le gouvernement.
Cinquièmement, si, comme on l'a prétendu, la taxe de vente nuit aux investissements par rapport à un impôt sur les bénéfices, pourquoi la suppression de la taxe sur les intrants ne s'accompagne-t-elle pas d'une hausse de l'impôt sur le revenu des sociétés? En fait, c'est le contraire qui se produit. À la TVH s'ajoutera une réduction de l'impôt des sociétés au niveau tant fédéral que provincial. Autrement dit, la TVH fait partie d'un déplacement général et aveugle du fardeau fiscal des sociétés vers les particuliers et les familles, sans compensation adéquate.
Sixièmement, les économistes progressistes affirment que si nous voulons utiliser le régime fiscal pour favoriser l'investissement, les réductions générales constituent un moyen inefficace de procéder.
Septièmement, avec une économie qui ne fonctionne qu'aux deux tiers de sa capacité, augmenter les profits en réduisant les taxes grâce à la TVH est peu susceptible d'attirer de nouveaux investissements comme ce serait le cas dans une période d'essor économique. Je répète que cette taxe est imposée au mauvais moment.
Enfin, l'hypothèse d'une baisse des prix repose sur l'idée que les entreprises refileront quelques économies aux consommateurs. Si cela se produit effectivement, ce ne sera que dans les secteurs concurrentiels de l'industrie. Les études révèlent que c'est bien loin d'être la totalité des économies qui est transférée aux consommateurs. Autrement dit, la hausse des prix est pratiquement inévitable.
En conclusion, je réitère que la TVH constitue une mauvaise mesure fiscale et qu'elle se trouve entre les mauvaises mains, au mauvais moment. La TVH s'inscrit dans le droit fil des politiques des gouvernements fédéraux successifs, qu'ils soient conservateurs ou libéraux. Ces politiques visent à maximiser les profits de l'élite privilégiée de la grande entreprise sous le boiteux prétexte que ces profits bénéficieront par la suite au reste de la population. Trois décennies de croissance des inégalités dans les revenus au Canada prouvent bien que ce sont là de fausses promesses.
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Monsieur le Président, comment être contre un projet de loi qui permet aux provinces d'harmoniser des taxes qui touchent tout le monde. C'est une question qu'on doit se poser. Au Québec, on ne peut comprendre qu'on puisse être contre puisque nous sommes harmonisés depuis 1992. À cette époque, on avait trouvé normal de prendre en main notre propre gestion de nos affaires. C'était normal d'avoir une autre façon de gouverner.
Business was business à cette époque, et ainsi, pour des services rendus, le gouvernement du Canada remboursait le gouvernement du Québec pour ses frais administratifs de 130 millions de dollars par année. C'est un arrangement administratif: le gouvernement fédéral a ce qu'il a pour 130 millions de dollars. Cela n'a rien à voir avec une compensation.
À l'époque, le gouvernement du Canada n'offrait pas de compensation. Du moins, c'est ce qu'il disait, jusqu'à ce qu'il offre à trois provinces — le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Écosse et Terre-Neuve — une compensation équivalente à 1,5 point de l'assiette fiscale. C'est ainsi que ces trois provinces Maritimes ont reçu, à partir d'avril 1996, une somme de près de 1 milliard de dollars, soit 961 millions de dollars, versée sur quatre ans, compensant ainsi les différences des deux premières années à 100 p. 100, de la troisième année à 50 p. 100 et de la quatrième année au quart. Peu importe l'arrangement administratif, il y a eu arrangement et il y a eu compensation.
Que ces provinces choisissent de laisser la perception de cette taxe au gouvernement du Canada, c'est leur affaire. À mon avis, cela montre encore une fois l'une des différences entre les provinces canadiennes et le Québec. Au Québec, nous préférons avoir le fruit de nos impôts et de nos taxes et de nous gérer nous-mêmes. C'est un droit que nous avons, c'est un droit que nous prenons, c'est un droit que nous exerçons et personne ne viendra nous l'enlever.
Toutefois, depuis 1996, il y a donc une iniquité fiscale au Canada qui est manifeste. Les provinces Maritimes ont été compensées, mais pas le Québec. Bien sûr, certains diraient que depuis octobre 1995, tout est permis par le fédéral au Québec.
Le système de la taxe sur la valeur ajoutée est un bien meilleur système qui est reconnu par le Québec depuis belle lurette. C'est un autre exemple de l'excellente qualité de la gestion des affaires au Québec. C'est tellement bon que les deux plus grosses économies provinciales du Canada réalisent maintenant que cela devrait être ainsi et proposent de s'harmoniser.
C'est ainsi que d'un coup de baguette, le gouvernement du Canada se dit favorable à prendre en charge la perception de ces taxes gratuitement et sans frais en offrant même des compensations.
Les deux compensations ne sont pas innocentes. On parle de 4,3 milliards de dollars pour l'Ontario et de 1,6 milliard de dollars pour la Colombie-Britannique, soit un total de 5,9 milliards de dollars en valeur actuelle, c'est-à-dire en dollars de 2009, qui seront donnés aux provinces. Pendant ce temps, il n'y a toujours rien pour le Québec.
Ce matin, l'un des intervenants évaluait que la somme de 5,9 milliards de dollars allait équivaloir à un peu plus de 10 milliards de dollars, à cause des intérêts que le gouvernement du Canada paiera sur les emprunts qu'il fera pour payer le montant de 5,9 milliards de dollars.
Or, j'ai fait le calcul inverse et j'ai fait un petit exercice. Si on doit au Québec 2,6 milliards de dollars depuis 1992, combien cela vaut-il aujourd'hui? Combien? À un taux d'intérêt de 5 p. 100 sur 17 ans — j'ai été correct, je n'ai pas pris un taux de 10 p. 100, j'ai pris 5 p. 100 —, la valeur actuelle des 2,6 milliards de dollars que l'on doit au Québec depuis 1992 représente 6 milliards de dollars. Or, 6 milliards de dollars relativement à 5,9 milliards de dollars, cela dit quelque chose.
Autrement dit, ce que l'on va donner, par l'entremise du fédéral, à l'Ontario et à la Colombie-Britannique équivaut, en dollars actuels, à ce qu'on doit au Québec depuis 1992. On ne pourrait pas être plus inéquitable.
Cependant, nous n'avons pas l'intention de nous mêler des négociations entre le gouvernement fédéral et le gouvernement du Québec sur la compensation. Ils ont le pouvoir de négocier et laissons-les négocier. Mais pour négocier, encore faut-il qu'il y ait au moins deux parties.
On peut se questionner sur la volonté du gouvernement fédéral de négocier avec le Québec. Malgré une motion unanime de l'Assemblée nationale du Québec, nous n'avons rien obtenu. Quand leurs intérêts sont en jeu, les Québécois appuient généralement le ministre, et ce, peu importe le parti qu'il représente.
L'ex-ministre des Finances du Québec a échangé une très longue correspondance avec le du Canada. Une des lettres qu'a adressées Mme Jérôme-Forget au actuel du Canada était presqu'un drapeau blanc, car elle disait qu'elle lui donnerait ce qu'il voulait.
On disait au ministre qu'il était correct d'avoir ouvert la porte à une compensation à l'Ontario et qu'on fera tout pour obtenir la même compensation. Il y a sept ans, on a aussi ouvert la porte à la Colombie-Britannique, mais on ferme toujours la porte au Québec. Mme Jérôme-Forget a écrit ceci:
[...] à l'égard de toutes les clauses pertinentes, ce protocole s'inspirera largement du protocole Canada-Ontario conclu en mars dernier.
Le protocole Canada-Colombie-Britannique est le même que le protocole Canada-Ontario.
On ne m'accusera pas de partisanerie puisque nous ne sommes pas dans le même parti politique.
Plus la ministre des Finances acceptait ce que lui demandait du du Canada, plus ce dernier en demandait. Il semble ne pas vouloir régler la question. C'est comme si, au cours d'un match de hockey de trois périodes, le fédéral décidait qu'on joue quatre quarts de football et qu'au quatrième quart, on joue neuf manches de baseball, et qu'à la neuvième manche, disant s'être trompé, on joue maintenant 18 trous de golf.
Cela fait 17 ans. S'ils veulent jouer au golf, ils vont régler la question l'année prochaine.
Je demande donc au ministre des Finances du Canada de se montrer équitable dans la gestion des finances publiques. Il est de son devoir de compenser le Québec illico, qui a harmonisé sa taxe il y a 17 ans. Qu'il respecte les Québécois et leur assemblée nationale.
Tous les Québécois appuient l'actuel ministre des Finances, M. Bachand, député d'Outremont. Je mentionne sciemment la circonscription du ministre. Au Québec, on ne comprend vraiment pas pourquoi l'autre député d'Outremont, celui qui siège ici, votera contre le projet de loi. Tous les Québécois appuient le député d'Outremont du Québec. Seul un député fédéral du Québec est en désaccord, et c'est celui d' . Je suis certain que c'est parce qu'il se dit que c'est « Canada first ».
Bien sûr, on peut toujours améliorer un projet de loi, mais je pense que celui-ci respecte la compétence des provinces. Comme c'est quelque chose qui est rare ces temps-ci, on votera en faveur du projet de loi.
Certaines dispositions me laissent toutefois perplexe, comme le délai relatif aux variations des taux provinciaux sur les valeurs ajoutées. Dorénavant, il faut aviser le gouvernement fédéral 120 jours avant d'apporter des modifications. Ainsi, un ministre provincial des Finances ne pourra plus annoncer, lors de son discours sur le budget, qu'à compter de minuit, le taux de la taxe baissera ou augmentera de tel pourcentage, comme il pouvait le faire par le passé. On s'enfarge dans des détails administratifs, mais il reste que le fond du projet de loi est bon.
Le projet de loi offre moins de flexibilité et constitue une sorte de compromis à la canadienne.
Ce premier discours officiel en cette Chambre vient appuyer la motion unanime de l'Assemblée nationale où j'ai siégé il y a 15 ans, soit au début de la période d'harmonisation. Cette motion disait:
Attendu que le Québec a été la première province à s’harmoniser avec la taxe sur les produits et services — TPS — fédérale au début des années 1990; [j'y étais]
Attendu que depuis ce temps, trois provinces de l’Atlantique se sont harmonisées à la TPS en 1997 et qu’elles ont reçu à ce titre une compensation du gouvernement fédéral de près de 1 milliard de dollars;
Attendu que le gouvernement de l’Ontario a annoncé qu’il allait harmoniser sa taxe de vente à la TPS à compter du 1er juillet 2010;
Attendu que le gouvernement fédéral versera une compensation de 4,3 milliards de dollars à l’Ontario au titre de cette harmonisation, montant qui est justifié dans le protocole d’entente Canada-Ontario notamment par le désir de stimuler la croissance économique et la création d’emplois, et que le gouvernement fédéral administrera gratuitement cette nouvelle taxe provinciale au nom de l’Ontario;
Attendu que la taxe de vente ontarienne sera très similaire à la taxe de vente du Québec puisque certains biens, comme les livres [pour nous, c'est important], ne seront pas assujettis à la taxe provinciale et que les remboursements de la taxe sur les intrants en Ontario pourront être identiques à ceux consentis par le Québec pendant une période s’étalant sur 8 ans;
Attendu que l’Ontario est la quatrième province à recevoir du gouvernement fédéral une compensation au titre de l’harmonisation des taxes de vente provinciale et fédérale, alors que le Québec n’a reçu aucune compensation à ce jour bien qu’elle ait été la première province à harmoniser sa taxe de vente;
Il est résolu que l’Assemblée nationale demande au gouvernement fédéral de traiter le Québec avec justice et équité, en lui versant une compensation comparable à celle offerte à l’Ontario pour l’harmonisation de sa taxe de vente à la TPS, ce qui représenterait un montant de 2,6 milliards de dollars pour le Québec;
Cette motion a été votée le 31 mars 2009 à l'Assemblée nationale du Québec. Bien sûr, la Colombie-Britannique n'était pas là.
On devrait respecter cela. À mon avis, ce premier discours est aussi favorable à la liberté fiscale des gouvernements provinciaux. Que ce soit délicatement ou non, le résultat est là, il y a un certain respect des champs de compétence. Je demande donc au gouvernement du Canada de continuer dans cette veine et de compenser le Québec.
Ce premier discours est aussi le témoignage d'un indépendantiste qui, tout en étant pratique, réaliste et patient, comprend encore et encore qu'une seule politique fiscale, la nôtre, et qu'une seule autorité de perception, la nôtre, seraient une bien meilleure façon de gérer le Québec. Ajoutons à cela toutes nos lois et la signature de tous nos accords, et nous avons la simple définition d'une souveraineté.
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Madame la Présidente, si on demandait à des gens dans la rue ce qu'ils pensent de payer 8 p. 100 plus cher certains services actuellement non taxables, il me semble évident que la plupart d'entre eux se diraient contre une telle augmentation. Ils diraient ne pas vouloir payer une taxe sur des services qui ne sont pas taxés actuellement. Cette réaction prévisible est le fondement de l'argument défendu par certaines personnes.
Il est intéressant de remarquer que les conversations des députés ainsi que les discussions et les débats portent sur les problèmes d'impôt sur le revenu en Ontario et en Colombie-Britannique à l'heure actuelle, et non sur le projet de loi , dont nous débattons actuellement dans cette enceinte. Il est dans la nature des politiciens de faire les liens qui servent bien leurs objectifs politiques. Il peut être plus avantageux pour eux de dire certaines choses, mais de ne pas tout dire.
C'est malheureux, car les électeurs que j'ai entendus ne savent pas exactement ce qui se passe. Ils ne savent pas qui s'occupe de quoi. Alors, j'ai l'intention de leur donner des explications. La plupart d'entre nous ont reçu beaucoup de courriels au sujet de la taxe de vente harmonisée. Les auteurs de ces courriels ne connaissent pas bien les détails, puisque les projets de loi qui vont contenir les détails n'ont pas encore été présentés en Ontario et en Colombie-Britannique. On trouve seulement quelques renseignements préliminaires dont la population concernée peut prendre connaissance dans les sites web de ces provinces.
Le gouvernement conservateur du Canada a conclu des accords avec les provinces de l'Ontario et de la Colombie-Britannique pour harmoniser les taxes fédérale et provinciale et en faire une seule taxe, que l'on appelle la TVH. Trois autres provinces ont déjà effectué cette harmonisation. Une quatrième province, le Québec, a fait une harmonisation partielle. Les discussions se poursuivent encore pour déterminer si le Québec a droit à une somme additionnelle pour avoir conclu un accord d'harmonisation partielle. Bref, deux provinces veulent imiter celles qui ont déjà harmonisé les taxes.
Il y a lieu de se demander pourquoi les provinces veulent s’engager dans cette voie. Pourquoi veulent-elles harmoniser leurs taxes, sachant que la question de la fiscalité n’est pas un moyen de gagner en popularité sur le plan politique? Elles ne le font pas pour semer l’agitation. Il doit y avoir une raison. Après avoir fait des recherches assez poussées, lu les analyses économiques et consulté certains de ceux qui, par le passé, se sont occupés des questions de taxe à la consommation, comme la TPS ou la TVP, je peux dire que le consensus qui se dégage chez les analystes consultés et les témoins qui comparaissent régulièrement au Comité des finances et devant d’autres comités, c’est que le régime de taxe de vente provinciale est très inefficace.
Il est inefficace parce la taxe de vente provinciale est perçue à chacune des étapes de la production. Lorsque quelqu’un achète des matières premières, par exemple l'entreprise qui abat des arbres et les transporte à la scierie, il doit payer la taxe de vente provinciale. La scierie aura d’autres dépenses et transformera les arbres en montants de deux par quatre et d’autres matériaux de construction.
Ces produits sont vendus aux grossistes, et la taxe provinciale, la même taxe provinciale, est ajoutée au prix. Le produit a donc été taxé déjà trois fois à ce stade. Au bout du compte, les produits se retrouveront là où le consommateur les achètera pour réaliser ses projets, et la taxe sera de nouveau ajoutée. La taxe de vente provinciale a donc été ajoutée plusieurs fois. Elle est imposée à toutes les étapes. Les taxes s’empilent les unes sur les autres.
En réalité, si nous examinions le prix de vente d’un produit acheté en Ontario, nous constaterions que, même si la taxe provinciale est actuellement de 8 p. 100, le montant de la taxe dans le prix ultime est bien supérieur à ce pourcentage, puisque la taxe a été imposée plusieurs fois. Il y a un effet multiplicateur. Le montant de la taxe devient énorme.
Peut-on imaginer ce qui se produirait si la taxe de vente provinciale était traitée comme la TPS? La TPS est payée uniquement par le consommateur ultime. Elle est ajoutée au premier point de production, comme dans mon exemple, mais lorsque le produit est vendu à l’étape suivante, peut-être celle de la scierie, le vendeur récupère les taxes payées. Le vendeur a simplement transmis les 7 p. 100, et le processus continue.
Au bout du compte, cependant, le montant total de la TPS à payer sur le même produit est actuellement de 5 p. 100. C’est le montant total qui se retrouve dans le prix d’achat final du produit alors que, dans l’état actuel des choses, le montant de la taxe provinciale dépasse largement le taux officiel, simplement parce qu’il n’y a pas de crédits de taxe sur les intrants.
La plupart des députés ici présents savent très bien à quoi s’en tenir, plus particulièrement la députée de . Elle siège au Comité des finances, où nous discutons beaucoup de ces choses-là. Elle et moi connaissons les mécanismes du système, et nous savons pertinemment que, si le gain d’efficacité du système de taxe permet aux entreprises de réaliser des économies, ces économies ne vont pas beaucoup aider le consommateur si les entreprises gardent tout pour elles au lieu d’en faire profiter les consommateurs.
La seule solution à ce problème, c’est une économie compétitive. Il faut qu’il y ait assez de concurrence dans l’économie pour que, si le concurrent transmet une partie ou la totalité des économies réalisées grâce à la modification de la politique fiscale, l’entreprise concurrente n’ait d’autre choix que d’agir de la même façon, faute de quoi elle perdra une part de son marché au profit du concurrent, dont les prix seront plus bas, tout simplement.
Par conséquent, il y a une certaine logique à rendre le système provincial plus efficace et plus équitable, en fait. Au niveau provincial, nous sommes surtaxés.
Pourquoi apporter ces changements maintenant? Bien des députés ont soutenu qu’il s’agissait d’une bonne politique, mais qu’elle arrivait au mauvais moment.
Je ne crois pas que personne conteste le fait que la province d’Ontario connaît actuellement de graves difficultés au chapitre de ses facteurs économiques fondamentaux. Son déficit projeté est d’environ 24 milliards de dollars. Dans la plupart de ses régions, le taux de chômage est supérieur à la moyenne nationale.
Le gouvernement conservateur s’est vanté d’avoir mis en œuvre un plan de relance économique pour lequel il a effectivement pris des engagements sans toutefois émettre les chèques correspondants. C’est comme s’il disait: « Voilà ce que nous avons promis de faire, et nous l’avons promis encore et encore. » Certains projets recevront probablement de l’argent en définitive, mais, avant qu’on s’en rende compte, les budgets seront frappés de péremption, et le gouvernement dira qu’il a été impossible de réaliser le projet et de verser l’argent à temps, ce qui fait que les fonds seront perdus.
Je suis sûr que c’est ainsi que les choses se passeront. Une grande partie de l’argent qui aurait dû être dépensé ainsi que les chèques qui auraient dû être émis à l’égard de projets approuvés seront perdus. Nous ne reverrons plus jamais cet argent et ne bénéficierons pas de la création d’emplois qu’il devait assurer.
Les députés le savent parce que nous avons eu droit à la même comédie l’année dernière dans le cas des fonds d’infrastructure. Je crois que c’était environ 3 milliards de dollars de fonds approuvés d’infrastructure qui ont été frappés de péremption avant d’être dépensés. Les projets étaient approuvés et prêts à réaliser, mais le gouvernement a tout simplement omis d’émettre les chèques. C’est l’une des raisons pour lesquelles les députés doivent demander des comptes au gouvernement.
Il est facile d’utiliser ce lieu pour dire que la province d’Ontario a décidé de conclure un accord avec le gouvernement du Canada, ce qui est vrai. En voici un exemplaire. L’accord a quatre pages de long et comporte beaucoup de détails. C’était une initiative de l’Ontario, qui était directement liée à ce que la province peut faire pour créer des emplois et attirer des investissements afin de surmonter la crise économique.
Nous avons, dans le cadre de la Loi sur la taxe d’accise, un système d’imposition qui permet d’harmoniser les taxes. Comme je l’ai déjà dit, trois provinces ont déjà officiellement opté pour l’harmonisation de leur taxe de vente, y compris toutes les provinces des Maritimes. Maintenant, deux autres provinces ont décidé qu’il était temps pour elles de rendre leur système plus efficace et de prendre d'autres initiatives connexes dans le cadre de leur programme de reprise économique.
Comme les députés le sauraient s’ils avaient examiné le projet de loi , cette mesure législative ne précise pas le taux de la taxe qui sera imposée sur une coupe de cheveux, etc. Cela fera l’objet d’un projet de loi provincial en Ontario et en Colombie-Britannique. Notre projet de loi ne fait que modifier la Loi sur la taxe d’accise. Pour en comprendre les dispositions, il est nécessaire de garder un exemplaire de cette loi à portée de la main.
Hier soir, j’ai passé en revue les dispositions du projet de loi qui m’intéressaient particulièrement. Je crois que je le comprends un peu mieux maintenant. Toutefois, je suis presque sûr que la plupart des députés n’ont aucune idée de ce qui figure dans cette mesure législative ni de ce qu’elle signifie pour les démarcheurs par exemple, ni du traitement des biens non taxables et des moyens mis en œuvre pour que tout fonctionne comme prévu.
Bref, ce projet de loi est une mesure habilitante. Elle apporte les modifications nécessaires à la Loi sur la taxe d’accise pour que les ententes conclues entre le gouvernement du Canada et les deux provinces puissent devenir officielles et que l’Ontario et la Colombie-Britannique soient en mesure d’adopter les mesures législatives nécessaires pour se conformer au cadre convenu dans le protocole d’accord et dans la Loi sur la taxe d’accise, une fois qu’elle sera modifiée.
J’ai trouvé intéressant que la plupart des députés ont voulu participer au débat de clôture sur la motion n° 8, autre instrument prescrivant la façon dont nous nous occuperons du projet de loi . La motion disait essentiellement que le gouvernement ne laisserait pas le processus normal se dérouler et qu’il fallait terminer l’examen du projet de loi en une journée. N’est-ce pas scandaleux?
Nous avons affaire ici à une situation dans laquelle le protocole d’entente concernant la TVH...
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Madame la Présidente, nous avons maintenant les gouvernements de deux provinces qui se sont engagés à harmoniser leurs taxes à compter du 1
er juillet 2010.
En même temps qu’elle va légiférer pour harmoniser la taxe de vente, l’Ontario va mettre en place des baisses d’impôt sur le revenu et d’autres crédits pour les résidents de l’Ontario. Ce sera à partir du 1er janvier 2010, six mois avant l’entrée en vigueur de la TVH dans cette province.
Pour que le gouvernement ontarien puisse prendre ces mesures à compter du 1er janvier, il a l’intention de faire adopter sa loi sur la TVH et les autres allégements fiscaux permanents avant Noël. Il ne peut pas le faire à moins que le projet de loi n’apporte les changements nécessaires à la Loi sur la taxe d’accise afin que le projet de loi de l’Ontario soit conforme aux lois du Canada.
J’aimerais que le prenne simplement la parole à la Chambre pour annoncer à tout le monde que le gouvernement a conclu une entente avec la province de l’Ontario qui est confrontée à de sérieuses difficultés économiques et qui désire procéder à ces baisses d’impôt et à l’harmonisation de la taxe. Il est prévu que ces baisses d’impôt et l’harmonisation créeront plus de 500 000 nouveaux emplois, augmenteront les dépenses d’investissement de 47 milliards de dollars et se traduiront par une augmentation des revenus annuels allant jusqu’à 8,8 p. 100 ou 29,4 milliards de dollars.
Les conséquences de ce projet de loi sont énormes pour l’Ontario. Nous devons nous demander si le Parlement du Canada croit qu’il ne devrait pas adopter le projet de loi , ce qui aurait pour effet d’empêcher la province de l’Ontario de donner suite à sa décision de s’attaquer à sa crise économique et de pouvoir contribuer ainsi à remédier à la crise économique que connaît l’ensemble de notre pays. Voilà vraiment la grande question à se poser.
Les provinces ont le choix de prendre ou non ce genre de mesure. Je pourrais faire valoir, comme d’autres l’ont fait, qu’une coupe de cheveux coûtera 8 p. 100 de plus, mais ce n’est pas tout à fait vrai, car le salon de coiffure paie également la taxe de vente provinciale sur toutes les autres fournitures et services dont il a besoin. Une fois que la conversion sera faite, ses frais généraux diminueront dans une économie concurrentielle. En fait, ses prix baisseront. Même si la taxe de 8 p. 100 sera ajoutée pour les autres éléments de la taxe provinciale, le prix global ne devrait pas vraiment changer. En fait, il devrait même diminuer, en principe, à cause des taxes incluses dans les frais généraux de l’entreprise.
Les Canadiens vont entendre beaucoup d’histoires à ce sujet, mais le mieux qu’ils puissent faire est de s’informer au sujet de la taxe de vente harmonisée et de visiter les sites web des provinces pour voir quels sont les plans prévus. Ils verront également le texte de l’entente qui fournit toutes les précisions.
En Ontario, par exemple, même si l’harmonisation de la taxe ne touchera qu’environ 17 p. 100 des marchandises et services que nous achetons, tous les Ontariens bénéficieront d’une réduction très importante de l’impôt sur le revenu des particuliers. Au cours de la première année, les familles vont toucher un crédit transitoire de 1 000 $. Il y aura également une majoration du crédit pour la taxe de vente afin de tenir compte du fait que la taxe de vente harmonisée comprend les taxes des deux ordres de gouvernement.
Des mesures de compensation sont prévues. Les Canadiens devraient savoir que, si certaines exemptions sont appelées à disparaître, c'est en vertu de l'accord, lequel limite la valeur des exemptions à 5 p. 100 de tous les produits et services offerts. Il a donc fallu rationaliser les avantages. Certaines choses qui n'étaient pas taxées jusqu'ici le seront dorénavant, mais n'oublions pas que la taxe sera compensée à titre permanent au moyen de l'impôt sur le revenu, de crédits d'impôt et aussi du crédit de transition ponctuel de 1 000 $ par famille.
Ce n'est pas tout ce que les gens devraient savoir. En ce qui concerne l'Ontario, je sais, par exemple, qu'il y a des députés qui qualifient cette mesure de façon détournée d'aller piger dans les poches du contribuable et qui nous demandent comment nous nous sentons face à cela. Or, les recettes que l'Ontario tirera de la taxe de vente provinciale à la suite de la mise en application de cette mesure vont en fait diminuer. Ce n'est pas une façon détournée d'aller piger dans les poches du contribuable. En réalité, les recettes vont diminuer.
Parmi les incidences de la mesure sur l'Ontario, notons la possibilité de stimuler la création d'emplois, ce dont la province a grand besoin, ainsi que les investissements d'entreprise. Les économies réalisées par les entreprises devraient profiter aux autres aussi, sous forme d'investissement accru dans la création d'emplois. La création d'emplois est un aspect non négligeable. Elle est essentielle à l'activité économique ontarienne.
C'est le gouvernement de l'Ontario qui a pris cette décision. J'espère que les Canadiens jugerons utile de se renseigner, au lieu de se fier à une argumentation linéaire.
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Madame la Présidente, je veux parler à mon tour du projet de loi . Ce projet de loi est l'aboutissement d'une opération entreprise par les conservateurs il y a quatre ans, qui a transféré le fardeau fiscal des entreprises aux simples travailleurs canadiens d'une manière sans précédent dans l'histoire canadienne. C'est ce que les libéraux appuient. C'est sur quoi porte ce projet de loi.
Il faut comprendre une chose sur les escroqueries. Pour qu'elles fonctionnent, il faut deux personnes malhonnêtes, à savoir celle qui les conçoit et celle qui pense qu'elle pourra en tirer avantage. C'est ce que nous avons ici. L'escroquerie mise au point par les conservateurs est la suite idéologique de ce qu'ils ont fait au cours des quatre dernières années. Les libéraux, qui sont faciles à duper, appuient évidemment les conservateurs. Quant aux premiers ministres peu futés de la Colombie-Britannique et de l'Ontario, ils croient qu'ils pourront se mettre de l'argent dans les poches. En réalité, ils ne font que nuire encore plus à l'économie de leurs provinces, qui a déjà souffert des mesures prises par les conservateurs.
Examinons le problème et la façon dont il a commencé lors de l'arrivée au pouvoir des conservateurs. Ces derniers sont d'avis que les gouvernements ne devraient pas jouer de rôle dans l'économie, et qu'il existe un marché parfait qui permet de faire tous les bons choix. Ils croient que les personnes qui pensent que les gouvernements ou l'État ont un rôle à jouer dans l'économie tentent de choisir des gagnants. Examinons honnêtement les faits.
Les conservateurs ont décidé qu'il y avait un seul gagnant dans l'économie canadienne, et que c'était le secteur pétrolier de l'Alberta. C'est ce qui a déstabilisé l'économie équilibrée dont le Canada s'était doté depuis la Seconde Guerre mondiale. Les gouvernements précédents avaient toujours compris que nous avions besoin de vision pour assurer la prospérité du Canada, qui est le deuxième pays du monde par la superficie, mais qui a une petite population d'environ 30 millions habitants. Les gouvernements devaient prendre des mesures pour assurer le développement de notre secteur primaire, plus particulièrement les forêts et les mines, pour garantir la force du secteur manufacturier et pour nous permettre de mettre en place un secteur tertiaire, celui des services, comme nous avons pu le faire dans cette époque moderne.
Beaucoup de gens parlent des emplois qui ont disparu depuis le début de la récession à l'automne 2008, mais pour notre part, nous ne pouvons nous empêcher de constater que les choix des conservateurs — parce qu'on gouverne selon ses choix et ses priorités —, appuyés à toutes les étapes par leurs hommes de bras du Parti libéral, ont directement entraîné une baisse d'impôt des sociétés de 60 milliards de dollars. Les sociétés les plus rentables ont payé 60 milliards de dollars de moins en impôts. Puisque ce n'est pas toujours évident pour tout le monde, je précise que si je parle des sociétés les plus rentables, c'est que par définition, une entreprise qui ne génère aucune profit, c'est-à-dire qu'elle fait tout juste ses frais ou perd de l'argent, ne bénéficie pas des réductions d'impôts. Qui en bénéficie? En grande partie, c'est le très lucratif secteur pétrolier. Des sociétés comme EnCana, ainsi que les grandes banques à charte canadiennes, ont engrangé des bénéfices mirobolants de centaines de millions de dollars; elles ne s'attendaient pas à cela et n'en avaient pas besoin.
Qui a écopé? Le secteur manufacturier et le secteur forestier, où de nombreux emplois ont disparu, notamment en Ontario et au Québec, mais également en Colombie-Britannique et au Nouveau-Brunswick. C'était un choix. Avant la récession, des centaines de milliers d'emplois avaient déjà disparu dans les secteurs manufacturier et forestier en Ontario et au Québec.
Si tous ces emplois ont disparu, c'est principalement à cause de la force du dollar canadien attribuable en grande partie aux pétrodollars générés en Alberta, qui n'intègtre même pas les coûts sociaux et environnementaux de l'exploitation des sables bitumineux. Il faut respecter les trois principes fondamentaux du développement durable dans toute exploitation de cette nature. Il faut internaliser les coûts, obliger les pollueurs à payer et obliger les utilisateurs à payer. Bien évidemment, les conservateurs n'appliquent aucun de ces principes. Les libéraux ne sont pas très bien placés pour parler. Ils ont signé le protocole de Kyoto, mais comme l'a fait remarquer à juste titre Eddie Goldenberg, ancien chef de cabinet de Jean Chrétien, ils l'ont seulement signé pour des raisons de relations publiques. C'est la raison pour laquelle le Canada sous les libéraux, pendant 13 ans, avait le pire bilan du monde en matière de réduction des gaz à effet de serre, bilan qui a empiré sous les conservateurs.
Les libéraux n'ont rien fait, les conservateurs ne veulent rien faire et le Bloc ne peut rien faire. C'est une bonne chose que notre chef, le chef du NPD, aille à Copenhague. Cela, au moins, nous donne un peu d'espoir. J'ai été informé que le projet de loi que les libéraux bloquaient d'une manière scandaleuse en comité a finalement été adopté ce matin. Il y a donc une lueur d'espoir, et ce, grâce au Nouveau Parti démocratique.
Les réductions d'impôts de 60 milliards de dollars n'ont été rendues possibles que grâce à l'espace budgétaire qui avait été aménagé. Comment avait-on réussi à aménager cet espace budgétaire? En puisant 57 milliards de dollars dans la caisse d'assurance-emploi et en les transformant en recettes générales pour le gouvernement, et tout cela, encore une fois grâce à la complicité coupable de ces pleutres de libéraux sans foi ni loi. Ils ont appuyé les conservateurs tout du long de ce processus.
Comme un de mes collègue l'a dit plus tôt, il ne faut pas oublier que le Bloc québécois a aussi voté pour les deux premiers budgets conservateurs. C'est quelque chose que le Nouveau Parti démocratique du Canada n'a jamais fait. Nous nous sommes toujours opposés à la vision que les conservateurs ont de l'économie. Nous avons toujours résolument voté contre les budgets conservateurs et nous en sommes très fiers.
Certains ont dit qu'ils allaient peut-être bien puiser les 57 milliards de dollars dans la caisse d'assurance-emploi, mais c'est un montant nominal. Ils versent cet argent dans les recettes générales. Alors, il n'y a pas de quoi s'en faire, parce que cela ne change rien. Il s'agit toujours de l'argent du gouvernement. Cette analyse recèle une énorme erreur. Toutes les entreprises au Canada, qu'elles gagnent de l'argent, qu'elles parviennent simplement à couvrir leurs frais ou qu'elles perdent de l'argent, toutes sans exception ont dû cotiser à l'assurance-emploi pour chacun de leurs employés.
Cet argent a été versé par les employeurs et les employés pour une raison bien précise, pour nous préparer, vu la nature cyclique de notre économie, à une situation comme celle d'aujourd'hui en pleine récession où il y a des pertes d'emploi dramatiques. C'est à cela que devait servir ce fonds. Le comble, c'est qu'en plus on calcule qu'il manque actuellement 19 milliards dans la caisse parce qu'on a gelé les cotisations dans le cadre de la récession.
Autrement dit, les entreprises qui perdaient de l'argent dans le secteur forestier ou manufacturier et qui avaient versé leurs cotisations obligatoires pour chacun de leurs employés à la caisse ont vu celle-ci se transformer en un espace fiscal mis à la disposition des entreprises les plus rentables du Canada sous forme d'allègements fiscaux, ce qui a contribué à stimuler encore plus l'économie canadienne, ou du moins le secteur pétrolier, et à faire grimper encore plus le dollar canadien avec l'afflux des pétrodollars.
Le résultat flagrant, c'est que les entreprises qui perdaient déjà de l'argent dans les secteurs forestier et manufacturier subventionnaient directement le secteur pétrolier qui provoquait la hausse du dollar à cause de laquelle elles avaient encore plus de difficulté à exporter. C'est comme dire au condamné de payer le bourreau. C'est exactement ce qui s'est passé pour l'économie canadienne.
Voilà comment fonctionnent les conservateurs. Voilà ce qu'ils voulaient faire. Voilà ce qu'ils ont entrepris. Ils ont entrepris de sacrifier les secteurs manufacturier et forestier sur l'autel de l'exploitation accélérée des sables bitumineux. Et comme si cela ne suffisait pas, des projets comme Keystone, l'un des nombreux projets d'oléoducs mis en place par les conservateurs dans l'Ouest depuis leur arrivée au gouvernement, servent à exporter sous sa forme la plus brute la production des sables bitumineux directement aux États-Unis.
Nous exportons des emplois. À lui seul, le projet Keystone représente la perte de 18 000 emplois pour le Canada. Non seulement nous sommes assez idiots pour envoyer tout cela au Sud sans aucune valeur ajoutée, mais nous l'expédions tellement vite que nous ne retenons strictement rien. Nous n'internalisons même pas les coûts environnementaux d'aujourd'hui et les coûts pour les générations futures.
L'internalisation des coûts est un principe que tous les Canadiens comprennent. Quand nous achetons des pneus pour notre automobile, la province ajoute des frais de 3 $ pour leur recyclage. C'est un coût environnemental que paie la personne qui achète les pneus. C'est parfaitement normal. Si les gens prennent le métro ou l'autobus pour aller au travail, s'ils prennent leur vélo ou s'ils marchent et qu'ils n'ont pas de voiture, pourquoi devraient-ils payer pour ce recyclage dans leurs impôts généraux? Pourquoi devraient-ils payer le recyclage des pneus de leurs voisins? Tout le monde comprend cela.
Cela devrait être la même chose pour les sables bitumineux. C'est une ressource importante, mais elle n'échappe pas aux principes généraux du développement durable. Il faut donc internaliser le coût entraîné par un baril de pétrole extrait des sables bitumineux, un coût d'environ 3 à 4$ le baril. L'internalisation du coût de la séquestration des gaz à effet de serre ou de leur réduction et du traitement de toute la pollution qu'on laisse de côté pour l'instant n'est rien d'autre qu'un problème que nous pelletons dans la cour des générations futures.
C'est un plaisir de regarder les conservateurs, ces grands moralisateurs, agiter leur index sous notre nez et constamment nous dicter notre comportement, alors qu'ils permettent que les sables bitumineux d'Athabasca, au Canada, soient la pire source de pollution au monde. Actuellement, les digues des étangs de goudron sont les plus longs barrages au monde. Ils retiennent ce qui ne s'infiltre pas directement dans l'eau souterraine. C'est actuellement la plus importante source de pollution au Canada.
Nous détruisons des écosystèmes. Nous contaminons l'eau souterraine. Nous causons des cancers exceptionnels, imputables uniquement aux produits chimiques provenant des sables bitumineux. Nous devrions, à tout le moins, internaliser les coûts que cela entraîne, au lieu de refiler la facture aux générations futures.
Contrairement aux positions théoriques des conservateurs sur toutes ces questions, sous l'actuel gouvernement, le Canada s'amuse aujourd'hui, tire profit de toutes les ressources possibles et laisse les générations futures se débrouiller. Nous pourrions à tout le moins créer un fonds en utilisant les recettes importantes que génère cette activité.
L'internalisation des coûts et la création de ce fonds réduiraient la pression exercée sur le dollar canadien. Cela permettrait de retrouver une économie plus équilibrée, comme celle que nous avions bâtie depuis la Seconde Guerre mondiale. Contrairement à aujourd'hui, où la devise canadienne est forte, cela favoriserait l'exportation. En parallèle, nous pourrions miser sur les sources d'énergie de remplacement propre, comme l'hydrogène, l'énergie éolienne, l'hydroélectricité, qui peuvent être développées dans notre grand pays.
Cependant, on note un net manque de vision dans les rangs ministériels à l'égard de cette question. Les conservateurs se soucient peu des générations à venir. Ils adorent néanmoins les séances photos avec les jeunes. Rien n'est plus facile que d'obtenir la participation d'un conservateur à une séance photo, le samedi soir, sur une patinoire en compagnie d'un groupe d'enfants. Mais qu'arrivera-t-il le jour où on ne pourra plus jouer au hockey à l'extérieur au Canada à cause du réchauffement de la planète et de l'incompétence et de la négligence des conservateurs? Voilà la question dont il faut discuter.
Le Canada jouit d'une position unique dans le monde. Nous possédons des ressources extraordinaires que nous pouvons et que nous devons exploiter, mais nous devons le faire dans le respect de l'environnement.
Les conservateurs sont au service de nos voisins américains. Ils sont extrêmement pressés d'obtenir l'approbation de l'Office national de l'énergie. Ils sont impatients d'obtenir toutes les approbations nécessaires à l'accord Receipt Only Service Agreement, qui prévoit l'acheminement de gaz naturel par pipeline directement vers les États-Unis; ils souhaitent non seulement exporter nos richesses, mais également des emplois. Voilà l'aspect scandaleux de l'approche des conservateurs. Les entreprises les plus prospères bénéficient de 60 milliards de dollars de réductions d'impôts. Le gouvernement a fait une ponction de 57 milliards de dollars dans la caisse de l'assurance-emploi. Par surcroît, il redemandera aux entreprises qui ont déjà subventionné le secteur pétrolier de faire de nouvelles contributions à hauteur de 19 milliards de dollars.
À l'heure actuelle, le gouvernement tient le discours suivant: « Nous avons un plan. Nous allons nous tourner vers les premiers ministres de l'Ontario et de la Colombie-Britannique, les provinces le plus durement frappées par notre plan antérieur visant à anéantir les secteurs manufacturier et forestier. Maintenant, nous allons les inviter à négocier. C'était prévu dans notre plan depuis le début. »
Lors de la présentation de son premier budget, il y a quatre ans, l'actuel a dit ceci:
Le gouvernement invite toutes les provinces qui n’ont pas encore harmonisé leur taxe sur les ventes au détail avec la TPS fédérale à en discuter.
Il ne faut pas essayer de convaincre qui que ce soit qui a examiné le dossier que le gouvernement conservateur n'est pas responsable. C'était prévu dans le plan des conservateurs. Tout était planifié depuis quatre ans. Sans l'appui des libéraux, il leur serait impossible d'aller de l'avant. Voilà où le bât blesse.
En Ontario et en Colombie-Britannique, les pusillanimes libéraux qui ont laissé les conservateurs éroder progressivement l'assise manufacturière et détruire les ressources primaires, principalement dans le secteur forestier, disent maintenant « Nous sommes tellement coincés financièrement qu'il faut accepter le plan des conservateurs. »
Les taxes régressives frappent plus durement les plus démunis. Par définition, cette TVH est une taxe régressive. Les gens n'ont pas le choix. Un couple de retraités du Nord de l'Ontario ou de la Colombie-Britannique qui ne touche qu'un revenu fixe plutôt modeste et qui doit acheter du mazout devra débourser 8 p. 100 de plus. C'est ce que les conservateurs sont en train de faire.
Cette taxe ne dépend pas du revenu. Ce n'est pas comme un impôt sur le revenu, qui est progressif: plus on gagne, plus le pourcentage d'impôt à payer est élevé. C'est ainsi que les choses fonctionnent au Canada depuis fort longtemps. La mesure proposée par les conservateurs vise directement ceux qui ont le moins de moyens.
Fait intéressant, il n'y a pas que nous, qui travaillons chaque jour avec des gens et des groupes dans la collectivité, qui sommes de cet avis. J'ai reçu une lettre de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, qui est aussi opposée que nous à cette nouvelle TVH et qui a déjà été très proche des conservateurs.
Cela vaut la peine d'être lu. Voici ce qu'écrit la FCEI:
Bien que les gouvernements n'aient pas consulté les petites entreprises ni en Ontario, ni en Colombie-Britannique, je dois souligner que nos membres demeurent ambivalents quant à l'harmonisation de la taxe de vente. L'augmentation des crédits de taxe sur les intrants de la portion provinciale de l'administration de la taxe de vente est certainement une amélioration considérable par rapport au système actuel de taxe sur la taxe [...] [Or,] nous doutons que la réforme fiscale allège le fardeau fiscal global. De nombreux membres en Ontario et en Colombie-Britannique ne croient pas que l'harmonisation de la taxe de vente n'aura aucune incidence sur les recettes ou qu'elle entraînera une baisse de taxe, mais qu'elle alourdira le fardeau fiscal global des Canadiens.
Ce qui est intéressant, c'est que la FCEI soulève un des points que tout le monde a soulevé, c'est-à-dire ce qui est en train de se passer aujourd'hui. Le gouvernement a le culot de recourir à la clôture sans tenir de consultations ou de débats sur cette taxe. C'est notre irresponsable qui a dit que ce n'est pas sa faute, que c'est la faute des libéraux de la Colombie-Britannique et de l'Ontario.
Examinons ce que dit la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante à propos des cinq choses que nous devons faire et que nous ne faisons pas à l'heure actuelle. Il faut que les consommateurs sortent gagnants grâce à un taux combiné plus faible.
Il est très intéressant de voir comment la FCEI explique que, bien qu'elle ait appuyé l'harmonisation des taxes dans les Maritimes, elle s'y oppose actuellement en Colombie-Britannique et en Ontario. Ce serait parce que, dans les Maritimes, l'harmonisation permettait d'obtenir un taux combiné plus bas. Dans le cas qui nous occupe, il s'agit d'une ponction fiscale sur le dos des moins bien nantis. Voilà ce que les conservateurs ont concocté cette fois-ci, avec la complicité coupable des libéraux de la Colombie-Britannique et de l'Ontario et, bien sûr, de leur pieuvre à la Chambre.
La validité de la taxe et du flux de rentrées qui l'accompagne doit également aller de pair avec les principes importants que sont la compensation courante des commerçants et l'introduction de règles d'équité. Voilà ce que disait Dan Kelly, premier vice-président aux affaires législatives de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante.
Tout résulte de choix antérieurs. Par exemple, l'hémorragie qui nous a coûté des centaines de milliers d'emploi dans les secteurs manufacturier et forestier découle directement d'un choix du gouvernement conservateur. Nous laisserons une dette aux générations futures, car nous sommes en train d'édifier la structure d'un déficit dont nous n'arriverons pas à nous débarrasser avant des dizaines d'années. Nous devrions au moins laisser un héritage utilisable aux générations futures. Nous devrions leur léguer au moins des énergies propres et renouvelables. Nous devrions également amorcer la transition vers une économie moins dépendante du carbone.
Comme George Monbiot le faisait remarquer la semaine dernière dans le journal britannique Guardian, ce qui a été repris dans bien d'autres pays depuis, l'économie jadis diversifiée du Canada est en train d'être détruite par le gouvernement conservateur. C'est une erreur qui se répète.
Des tonnes d'essais et de traités ont déjà été écrits à ce sujet dans le monde entier. Après la Seconde Guerre mondiale, les Pays-Bas ont vécu l'expérience d'une bulle pétrolière semblable qui a fini par tuer le secteur manufacturier de ce pays. Le Canada n'a pas eu la sagesse d'éviter de tomber dans le même panneau.
Nous avions pourtant toujours compris au Canada qu'une stratégie équilibrée était nécessaire pour développer l'économie dans l'ensemble de notre immense pays. Les conservateurs ne croient tout simplement pas au Canada. Ils ne croient tout simplement pas à l'importance de préserver les emplois dans divers secteurs comme ceux de la fabrication et de la foresterie. Ils pensent que pomper les pétrodollars des États-Unis sera suffisant pour préserver le genre d'économie que nous avions dans le passé.
[Français]
Pendant le temps qu'il me reste, j'exprimerai mon étonnement au sujet du fait que le projet de loi reçoive l'appui du Bloc québécois.
Le projet de loi est disponible en ligne pour toute personne qui désire le consulter afin de valider ce que je suis en train de dire. Une annexe parle des provinces qui sont traitées et le Québec n'y est même pas mentionné. L'ensemble du projet de loi est entièrement muet sur toute possibilité de rembourser le Québec pour son harmonisation. Une somme de 2,6 milliards de dollars est due au Québec depuis plus d'une quinzaine d'années. Monique Jérôme-Forget mérite nos félicitations pour avoir à nouveau soulever la question alors que ce débat avait lieu. C'est un fait historique que le Québec a harmonisé les taxes. Le ministre s'est même trompé à deux reprises alors qu'il faisait référence à la Chambre à l'harmonisation du Québec.
De notre côté, nous sommes contre une taxe injuste qui affectera les moins bien nantis. De plus, nous critiquons vertement le Bloc qui appuie ce projet de loi.
:
Madame la Présidente, c’est un honneur pour moi de prendre la parole au sujet de cette question pendant que nous pouvons le faire à la Chambre des communes.
Je suis d’accord avec mon collègue pour dire qu’il est aussi important de mentionner les sables bitumineux. Ma communauté de Windsor, en Ontario, sera grandement touchée par les sables bitumineux, à cause du raffinage de ce cambouis qui se fera de l’autre côté de la frontière, à Detroit. Windsor est sous le vent des raffineries qu’on est en train d’agrandir. Par conséquent, nous en subirons les conséquences des deux côtés. C’est un véritable problème. Les groupes environnementaux progressistes de tous les partis politiques, tant du côté canadien qu’américain, ont essayé d’unir leurs efforts pour empêcher que cela ne se produise. C’est d’une importance cruciale, car cela touche non seulement notre économie, mais aussi notre santé, vu que nous qui allons respirer cette pollution.
Pour ce qui est de ce projet de loi, je crois important de parler un peu du processus à la Chambre des communes et de l’« harpocrisie » du gouvernement conservateur. Elle est vraiment flagrante, car le gouvernement se dépêche de faire adopter le projet de loi à la Chambre alors que, pour d’autres dossiers pour lesquels il pourrait obtenir l’appui de tous les partis politiques afin de redresser l’économie et en tirer de gros avantages, il ne fait rien.
Je vais parler du processus que suit le gouvernement pour le financement de l’infrastructure. Le gouvernement conservateur ne se sert pas de la taxe sur l’essence, par exemple, comme d’un modèle pour mener à bien certains de ces projets.
Non seulement on cherche à faire adopter un projet de loi en vitesse au cours de cette session, avec les encouragements des libéraux et du Bloc, mais nous ne faisons pas l’important travail nécessaire pour nous assurer que si ce projet de loi est adopté, il le sera comme il faut. Le gouvernement se comporte de la même façon que le Parti républicain, à l’américaine, en ajoutant des avenants à des projets de loi de finances pour modifier la loi au lieu de faire le travail qui est fait normalement en comité, avec la diligence requise, pour examiner l’impact de la loi sur divers groupes.
Normalement, nous aurions un débat ici, à la Chambre des communes, après quoi le projet de loi serait renvoyé au comité s’il suscitait de l’intérêt. En comité, des témoins des quatre coins du pays seraient invités à venir témoigner sur les répercussions d’une politique.
Les effets de la TVH seront certainement importants pour l’Ontario et la Colombie-Britannique. Cela touche d’autres provinces, comme on l’a déjà signalé à la Chambre. Les gouvernements conservateurs ont l’habitude d’imposer ce genre de loi aux citoyens, à l’aide de certains mécanismes de soutien provincial. Cette fois, c’est le Parti libéral de ces deux provinces, soit l’Ontario et la Colombie-Britannique.
Toutefois, par le passé, il y a eu le gouvernement de Grant Devine, en Saskatchewan, par exemple. Ce gouvernement corrompu a fini par être chassé du pouvoir et le gouvernement néo-démocrate de Roy Romanow a abrogé la TVH. Ce gouvernement a alors présenté une excellente loi, équilibré les finances publiques, éliminé la corruption et obtenu des bonnes notes pour sa province. Tout le monde se souvient du gouvernement conservateur corrompu de Grant Devine. C’est important parce que c’est lié à la TVH.
Nous avons vu aussi ce qui s’est passé en Nouvelle-Écosse, où le gouvernement néo-démocrate de Darrell Dexter a réduit immédiatement la TVH sur le chauffage domestique dès qu’il a commencé à soustraire des articles à l’application de la TVH.
Pendant ce temps, la nouvelle taxe va être mise en place ici, en Ontario, ainsi qu’en Colombie-Britannique. Ces provinces n’envisagent même pas la moindre réduction de la taxe ou l’exclusion de choses qui sont importantes pour les consommateurs. Nous ne parlons pas d’articles de luxe comme des bijoux, des systèmes de cinéma maison ou quoi que ce soit de ce genre, mais de coupes de cheveux ou d’activités dont les enfants ont besoin comme d’aller au camp ou de jouer au hockey. Toutes ces choses seront maintenant frappées d'une taxe supplémentaire.
En fait, les génies financiers de ce côté de la Chambre vont emprunter de l’argent aux contribuables canadiens alors que le Canada est déficitaire et les Canadiens auront de l’impôt à payer sur cet argent. Les Canadiens commencent à se réveiller. C’est une question délicate et ils comprennent ce qui se passe du point de vue économique.
Actuellement, le gouvernement accuse un énorme déficit, déficit qui va augmenter à cause de certaines de ses politiques, notamment les allègements fiscaux aux grandes entreprises. Je parlerai des conséquences de cette mesure dans quelques minutes.
Je tiens à souligner que j'ai demandé à la Direction de la recherche parlementaire de faire certaines recherches pour moi. J'ai lui ai soumis de l'information et je lui ai demandé d'examiner ce qu'il en coûterait d'emprunter des fonds provenant des deniers publics. Soit dit en passant, tous les députés peuvent faire appel à la direction.
La Direction de la recherche parlementaire a conçu un modèle. Je vais citer les résultats du rapport indépendant des économistes de la direction. Selon eux, le taux d'intérêt annuel moyen sur la dette commerciale du gouvernement fédéral lors des exercices 1998-1999 à 2007-2008 était de 5,3 p. 100. Si le gouvernement fédéral emprunte 5,9 milliards de dollars pour financer le transfert proposé à la Colombie-Britannique et à l'Ontario, s'il rembourse cette somme dans dix ans exactement en supposant que le taux d'intérêt moyen est de 5,3 p. 100, la valeur nominale totale de cet emprunt pour le gouvernement fédéral s'élèverait à environ 9,9 milliards de dollars.
C'est un écart important. Nous ignorons si nous allons sortir de la récession, mais les auteurs du rapport présument que ce sera le cas.
Le ministre a mentionné il y a quelques minutes que le taux de chômage diminuait. Or, ce taux baisse dans un endroit comme notamment parce que les gens sont en train d'épuiser leurs prestations.
Le taux d'emploi a été élevé durant de nombreuses années. Nous avons mis en garde le gouvernement actuel et le gouvernement précédent contre l'absence d'une stratégie sectorielle pour le secteur manufacturier. Le député d' avait bien raison de dire que c'est à cause de l'afflux des pétrodollars, qui a fait grimper la valeur du dollar canadien si rapidement, que nous avons perdu des dizaines de milliers d'emplois dans le secteur manufacturier au cours des dernières années.
Par conséquent, dans certaines collectivités, comme celle de Windsor, les gens arrivent à la fin de leur période de prestations.
Il est important de savoir à combien s'élèvera le montant de l'emprunt et ce qu'on obtiendra en retour. J'ai consulté certains des documents et j'ai lu l'argument qui explique pourquoi faire cela pour le secteur manufacturier. La TVH permettra d'éliminer certaines taxes à plusieurs niveaux. Cela ne fait aucun doute, car c'est vraiment ce qui se produit et c'est un argument raisonnable.
Toutefois, nous sommes censés croire que ces économies seront refilées aux consommateurs. Je doute que ça se produise. Ces économies devraient être refilées aux consommateurs et, en théorie, ces derniers devraient dépenser davantage et ainsi stimuler l'économie.
J'ai mentionné plus tôt que c'est l'argument qui a été avancé lorsque la TPS a été réduite sur le prix de l'essence, et ce, sans conditions. La TPS a été réduite sur le prix de l'essence et l'État a perdu des revenus, mais les économies n'ont pas été refilées aux consommateurs. Je n'ai encore vu aucune étude qui démontre que ces économies ont été refilées aux consommateurs.
J'imagine que de nombreux Canadiens se questionnent sur le prix de l'essence, et avec raison, notamment parce que le gouvernement a mis fin au seul programme de surveillance du prix de l'essence, un organisme de surveillance qui aurait agi de façon juste et indépendante. Notre industrie pétrolière se discipline elle-même. C'est ridicule.
Une des raisons pour lesquelles je parle de l'important processus d'adoption d'un projet de loi, c'est que nous trouvons des façons d'éliminer des problèmes lorsqu'on a le projet de loi en main. La semaine dernière, la est venue témoigner devant le comité. Elle a admis qu'aucune étude n'avait été réalisée sur les répercussions de cette TVH sur l'industrie du tourisme.
C'est important, car l'Association de l'industrie du tourisme de l'Ontario et les Jardins-Butchart, en Colombie-Britannique, ont réalisé des études qui montrent que l'industrie du tourisme sera durement touchée par cette TVH, car les hôtels, les restaurants, les activités thématiques et les voyages, entre autres, se verront imposer une taxe supplémentaire.
L'industrie du tourisme vient au quatrième rang des secteurs de l'économie canadienne, quand on tient compte de toutes ses parties constituantes. Elle aussi est en pleine crise. Non seulement a-t-elle dû surmonter la mise en place de l'obligation qu'ont les Américains de présenter un passeport — ce qui constitue un gros obstacle parce que seulement 35 p. 100 d'entre eux en détiennent un —, mais l'industrie a également dû survivre aux effets de la hausse du pétrodollar dans la région de Niagara et dans l'ensemble de l'Ontario, et même dans ma région où l'appréciation du dollar a entraîné des changements, surtout en raison de la rapidité de la hausse. Auparavant, il était avantageux pour les Américains de traverser la frontière et de profiter de la valeur de leur dollar.
Le gouvernement a donné un autre coup à l'industrie du tourisme quand il a aboli le remboursement de la TPS. C'est le parti de notre bon ami Brian Mulroney qui a instauré la TPS, taxe qui a provoqué de graves répercussions économiques dans l'industrie du tourisme.
En fait, quand la TPS a été instaurée en 1991, le chiffre d'affaires du secteur de la restauration a subi une baisse de 10,6 p. 100, dont 7,3 p. 100 était attribuable à la TPS. Encore une fois, ce sont nos amis conservateurs qui ont imposé cette taxe aux Canadiens.
Au comité chargé du tourisme, nous avons tenu quelques audiences et, hier, des témoins y ont comparu. Puisque le comité était saisi d'un autre secteur de l'économie, nous avons entendu ce qu'ils avaient à dire au sujet de la TVH. Ils considèrent que cela représente un défi de taille. Certains des témoignages étaient intéressants et soulevaient des points importants. Ils demandent qu'on prévoie certains remboursements et qu'une serie de biens et services soient soustraite de la liste de ce qui est assujetti à la TVH. Cependant, nous ne pouvons pas vraiment entendre et analyser tous les éléments de preuve dans ce dossier parce que le comité n'est pas vraiment chargé d'étudier ce projet de loi.
Il est honteux que les conservateurs, et plus particulièrement les libéraux, ne permettent même pas la tenue d'un débat public, ne permettent même pas à des témoins de nos secteurs économiques importants de comparaître pour parler des problèmes que l'harmonisation va occasionner. Nous n'avons aucune idée de ce qui va arriver. Ils nous empêchent d'entendre des témoignages importants sur les répercussions que cette taxe aura sur l'industrie du tourisme.
Les gens doivent se poser des questions sur leur représentation, lorsqu’ils sont dans le sud de l’Ontario et considèrent la région de Niagara, et d’autres régions aussi, où il faut livrer une concurrence acharnée. Chose curieuse, notre déficit touristique a monté en flèche sous le gouvernement actuel. J’y reviendrai plus tard. Les séjours de touristes américains au Canada, qui représentent les trois quarts de l’apport touristique chez nous, sont nettement moins nombreux. De surcroît, nous avons vu le déficit s’alourdir notablement, ce qui s’est traduit par des pertes d’emplois dans ces secteurs.
L’Association de l’industrie touristique de l’Ontario a commandé des études indépendantes. Elle a examiné un certain nombre de scénarios comme exemples des effets de la TPS sur la hausse des prix et des conséquences que l’industrie devra accepter. Il ne faut pas oublier que le Canada est déjà l’une des destinations touristiques les plus coûteuses au monde. Je crois qu’il doit se situer au quatrième rang au monde pour la dépense globale que représente un séjour. Et voici que nous allons ajouter une nouvelle taxe qui va encore gonfler les prix. C’est un vrai problème, d’autant plus que, comme je l’ai dit tout à l’heure, le dollar est cher, le nombre de touristes américains est à la baisse et notre économie est dans le marasme.
Par conséquent, emprunter de l’argent à nos contribuables et à ces entreprises pour ajouter une autre taxe, voilà qui aura des effets dans un certain nombre de scénarios.
Voici un de ces scénarios: l’escapade d’un week-end dont le coût de base est de 1 603 $. Actuellement, il s’ajoute à ce prix une taxe de 8,3 p. 100, mais, lorsqu’on ajoute la TVH et les taxes à venir, et l’augmentation des taxes, il se trouve que les visiteurs devront payer des taxes majorées de 43,6 p. 100. Si nous considérons la hausse des taxes sur les activités qui viennent se greffer à des vacances comme celles-là, si on tient compte de tous les différents éléments de ces vacances et de ce séjour, il faut bien constater que la charge fiscale s’alourdit nettement.
Voici un autre cas, celui de vacances de camping d’une semaine. Le gouvernement n’arrive même pas à épargner le camping. C’est l’un des aspects paradoxaux de cette initiative en Ontario. La fête du Canada est pour Dalton McGuinty une journée idéale pour imposer une taxe. Il ne peut pas résister, on dirait. Peut-être faudrait-il adopter une motion à la Chambre des communes pour qu’il laisse cette fête tranquille. Il y a quelques années, il a imposé une taxe sur les soins de santé sans en avoir prévenu la population. Une fois de plus, il vient de faire une campagne électorale sans prévenir les électeurs de cette taxe. Et voici maintenant que le gouvernement ontarien entend imposer une nouvelle taxe sur le camping.
Mon fils est castor et, son groupe de castors servira à illustrer l’application de la nouvelle taxe. En ce moment, il faut faire une campagne de financement pour ce groupe. Nous habitons au centre-ville, là où certains enfants n’ont pas les moyens de payer certaines activités. En fait, son groupe, étant donné que des enfants ne peuvent se permettre les différentes activités, a été récemment subventionné par d’autres groupes pour une journée de plaisir à Windsor. Je remercie tous les bénévoles qui ont participé à cette journée au Cleary International Centre. Ce fut une journée extraordinaire pour les familles.
Désormais, lorsque les jeunes iront faire du camping, ils devront payer une taxe. À l’heure actuelle, le coût estimatif de base est de 2 173 $; les taxes sont de 188 $, au taux de 7,9 p. 100. Ce montant va augmenter, et il risque d’y avoir d’autres taxes sur des éléments qui viendront s’ajouter. L’association estime donc qu’il y aura une augmentation globale des taxes de l’ordre de 33,2 p. 100, si on tient compte de toutes les activités d’un voyage de camping.
Au Canada, nous n’avons même pas pu soustraire le camping à la taxe. Nous n’avons même pas pu discuter ni débattre de la question. Nous devons simplement nous résigner.
Nous avons également pris l'exemple d'une fin de semaine de magasinage à Toronto, où les bons amis des conservateurs, les libéraux, se trouvent en ce moment. En moyenne, selon l'étude, une fin de semaine de magasinage à Toronto coûte 4 856 dollars, à quoi il faut ajouter 14,2 p. 100 si on inclut le coût de la chambre d'hôtel et d'autres frais que les gens engageront. Cela ne va pas rendre Toronto très attirante aux yeux des touristes.
Nous avons déjà eu plusieurs problèmes, comme par exemple l'éclosion du SRAS. Les gens de Détroit ont arrêté de se rendre à Windsor, où ma circonscription est située, ou à Toronto à cause du SRAS. Nous avons dû démythifier certaines choses, mais il nous a fallu des années pour nous remettre de cette crise.
Nous avons eu des problèmes et le tourisme est très important au Canada, pas seulement à Toronto. Le tourisme est au quatrième rang des secteurs d'activité; une fois de plus, on n'a pas eu la possibilité d'étudier la question ou de recueillir des données valables autres que les évaluations externes effectuées par de tierces parties. Ces évaluations ont été effectuées par des organisations crédibles. C'est HLT qui a effectué le calcul suivant.
Dans le cas d'une famille qui dépense 4 363 dollars pour aller skier pendant les vacances, la taxe supplémentaire représentera une augmentation de 25,3 p. 100. Ce n'est qu'une estimation parce que cette nouvelle ponction fiscale fera en sorte que les laissez-passer de remonte-pente, entre autres, seront taxés pour la première fois.
Pour ce qui est de l'impact sur l'économie générale, c'était une bonne chose d'avoir invité la Commission canadienne du tourisme, la CCT, à présenter son point de vue au comité. Cet organisme, dirigé par Mme McKenzie, fait du très bon travail. Son budget et ses services sont limités. Il est intéressant de constater que les libéraux ont fait porter la discussion sur les Olympiques, qui constituent une destination et un événement importants. Nous espérons que la tenue des jeux va entraîner un revirement de la situation. La CCT a dit: « Les dépenses engagées par les Canadiens dans le cadre de voyages à l’étranger ont continué d'augmenter, à la faveur du dollar canadien fort, pour atteindre le niveau record de 26,9 milliards de dollars en 2008, ce qui représente une augmentation de 15,5 p. 100 par rapport à 2007. Il s'ensuit que notre déficit touristique au niveau international — c'est-à-dire la différence entre ce que les résidants canadiens dépensent à l'étranger et ce que les voyageurs internationaux dépensent au Canada — a atteint le montant record de 12,6 milliards de dollars en 2008. »
Cette situation a un effet dévastateur. Lorsqu'un de nos plus importants secteurs est touché par un déficit de cette ampleur, il faut absolument corriger la situation. Nous ne parlons pas uniquement des Américains ou des groupes provenant d'autres endroits qui devront payer la TVH. Lorsque le gouvernement a supprimé le remboursement de la TPS, ces gens étaient très en colère et un grand nombre d'entre eux ont dit que c'était l'une des raisons pour lesquelles ils ne reviendraient pas au Canada.
L'imposition de la TVH en Ontario et en Colombie-Britannique pourrait inciter un plus grand nombre de Canadiens à dépenser leur budget de voyage à l'extérieur du pays. En vertu de son mandat, la CCT doit notamment encourager les Canadiens à dépenser dans leurs propres collectivités, ou à voyager au Canada. Mais voilà que nous ajoutons maintenant un autre poste de coûts, alors que nous sommes en concurrence avec des destinations étrangères pour attirer les touristes et que nous sommes aux prises avec les importants défis posés par une économie chancelante.
Il est tout à fait ridicule de ne pas faire une évaluation sérieuse des répercussions de cette mesure, que nous soyons d'accord ou non avec l'idéologie qui sous-tend le projet de loi. Nous devrions obtenir des données empiriques aux fins d'analyse, puis proposer des solutions et faire preuve de leadership. Il est inacceptable de dire que nous nous en lavons les mains.
Il importe que les Canadiens comprennent que c'est ce qui est au programme. Lorsque les conservateurs ont présenté la TPS, avec l'appui des libéraux, je me souviens qu'on entendait dire que cette taxe serait abolie. Cela ne s'est jamais produit et, depuis, plusieurs tentatives ont été faites afin d'obtenir des provinces qu'elles y adhèrent. Voici d'ailleurs ce que le a déclaré le 2 mai 2006, dans son budget:
Le gouvernement invite toutes les provinces qui n'ont pas encore harmonisé leur taxe sur les ventes au détail avec la TPS fédérale à en discuter.
C'est ce que le ministre a dit. C'est la réalité. Tout dépend de cette mesure. Il faut absolument l'étudier à fond avant de la laisser s'appliquer aux Canadiens.
:
Madame la Présidente, je voudrais partager mon temps parole avec le député de .
Je crois qu’il était essentiel pour moi de prendre la parole aujourd’hui, au nom de mes électeurs, pour exprimer mon opposition à cette nouvelle taxe insidieuse. Je dis cela car, lorsqu’il est devenu évident que le parti au pouvoir était déterminé à infliger cette nouvelle taxe à la population de l’Ontario et de la Colombie-Britannique, j’ai envoyé un bulletin aux résidants de pour leur demander ce qu’ils pensaient de la TVH que les conservateurs et les libéraux veulent imposer aux gens de l’Ontario et de la Colombie-Britannique à partir du 1er juillet, comme cadeau offert à l’occasion de la fête du Canada.
J’ai régulièrement des contacts avec mes électeurs, qui sont assez nombreux à répondre à mes messages. Nous avons un bon dialogue. J’apprécie toujours d’avoir de leurs nouvelles.
Toutefois, les réactions au sondage sur la TVH ont été vraiment stupéfiantes. J’ai reçu des centaines et des centaines de retours par la poste, de courriels et de lettres. Je n’en avais jamais reçu autant. Après près de quatre ans de mauvaise gestion de la part des députés d’en face, après quatre années de cynisme passées à dire aux gens que l’environnement n’a pas d’importance, que la garde d’enfants s’achète à 100 $ par mois, que le logement n’a pas à être abordable, que les enfants des Premières nations n’ont pas besoin d’écoles, après quatre ans d’une idéologie tendant à persuader les Canadiens qu’il n’y a pas de place pour leurs aspirations et les valeurs qu’ils chérissent, mes électeurs ont répondu avec une colère renouvelée, d’une intensité que je n’avais jamais vue auparavant. À cause de ces quelque quatre années de mauvais gouvernement, mes électeurs ont dit, avec une clarté absolue, qu’ils en avaient assez. Cette nouvelle taxe a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, et les gens comptent sur les néo-démocrates pour défendre leurs intérêts.
Le nous a dit et répété que ce projet de loi reflétait la volonté des provinces, que c’était un exemple parfait de démocratie. En réalité, nous luttons contre un projet de loi inscrit au nom du , qui a pour objectif de modifier la Loi sur la taxe d’accise pour permettre la TVH.
Le parti au pouvoir clame qu’il est innocent. D’après le , le projet de loi a été déposé à la demande des provinces. Malgré son insistance à affirmer qu’il ne s’agit pas d’un projet de loi fédéral, malgré ses tentatives répétées de s’en laver les mains, le projet de loi est quand même inscrit à son nom. À mon avis, il a bien plus de responsabilité dans cette affaire qu’il ne veut bien l’admettre.
Je peux comprendre son besoin désespéré de se distancier de la TVH pour la simple raison que c’est une mauvaise taxe imposée au pire moment. Elle augmentera de 8 p. 100 le prix d’une coupe de cheveux, du chauffage domestique, de l'essence, du bois de chauffage, d’Internet, des téléphones portables, du déneigement, des journaux, des revues, des frais de camping, des honoraires du vétérinaire, des courses en taxi, du nettoyage des moquettes, des aménagements paysagers, des services publics, de la location de propriétés commerciales, des timbres, des frais de messagerie, des transports intérieurs par avion, chemin de fer et autocar, des funérailles, et j’en passe.
Imaginez une personne qui gagne le salaire minimum et qui essaie de faire vivre une famille. Malgré tous ses sacrifices, elle doit encore supporter une augmentation supplémentaire de 8 p. 100 du coût de la vie. Beaucoup de femmes du Canada auront des difficultés particulières à cause de cette augmentation. Il est notoire que les femmes et les mères seules connaissent des niveaux de pauvreté supérieurs à ceux de n’importe quel autre groupe.
Selon le Centre canadien de politiques alternatives, la plupart des stratégies antipauvreté ont surtout cherché, au Canada et ailleurs, à réduire la pauvreté chez les enfants, mais d’autres groupes de la population sont encore plus désavantagés. En 2007, par exemple, 9,5 p. 100 des jeunes âgés de moins de 18 ans, la mesure de la pauvreté chez les enfants, avaient un faible revenu et 23,6 p. 100 des femmes canadiennes chefs de famille monoparentale avec un revenu inférieur au seuil de faible revenu. En fait, l’incidence d’un faible revenu chez les familles monoparentales dirigées par les femmes était presque cinq fois plus élevée que pour les familles biparentales ayant des enfants.
En même temps, 14,3 p. 100 des femmes âgées de 65 ans et plus, qui vivaient seules, avaient un faible revenu. Les aînés vivant seuls étaient presque 13 fois plus nombreux à n’avoir qu’un faible revenu que les aînés qui vivaient en famille en 2007. Le degré de pauvreté de ces groupes était important. En moyenne, le revenu après impôt des femmes âgées et vivant seules se situaient à 2 400 $ en dessous du seuil de la pauvreté. Toutefois, le revenu moyen après impôt des femmes chefs de famille monoparentale se situait à 7 500 $ en dessous du niveau du seuil de faible revenu.
Dans une large mesure, on peut dire que ces groupes de femmes représentent les pauvres oubliés. Ils ne sont généralement pas mentionnés dans les budgets ou les programmes d’incitatifs et, à une ou deux exceptions près, aucun programme particulier n’est mis en place pour répondre à leurs besoins.
Bien entendu, il va sans dire que les enfants sont pauvres parce que leurs parents sont pauvres. De nombreux enfants pauvres vivent dans des familles monoparentales à faible revenu dirigées par des femmes, mais il est devenu plus acceptable de parler de la pauvreté chez les enfants que de la pauvreté chez les femmes.
Je voudrais mentionner particulièrement que, selon le CCPA, même si bien des gens semblent croire que les femmes choisissent de travailler à temps partiel ou de façon temporaire afin de pouvoir plus facilement concilier un emploi rémunéré avec leurs responsabilités familiales, en 2008, parmi les femmes du principal groupe en âge d’avoir des enfants, les femmes de 25 à 44 ans, 27 p. 100 de celles qui travaillaient à temps partiel le faisaient parce qu’elles ne pouvaient pas trouver d’emploi à plein temps. Environ 38 p. 100 des femmes de ce groupe d’âge travaillaient à temps partiel parce qu’elles prenaient soin de leurs enfants.
Les femmes canadiennes ont encore un taux de pauvreté trop élevé, surtout si elles sont chefs de famille monoparentale ou s’il s’agit de femmes âgées vivant seules. Nous avions l’habitude de parler de la féminisation de la pauvreté, mais les décideurs politiques ne semblent plus juger très prioritaire de s’attaquer à la pauvreté chez les femmes.
La TVH est une politique qui ne tient pas compte de la féminisation de la pauvreté dans notre pays. Le pire est qu’il s’agit d’une taxe régressive. Elle touche de façon disproportionnée ceux qui n’ont d’autres choix que de dépenser la totalité ou une grande partie de leur revenu et elle favorise ceux qui ont de l’argent à épargner. C’est d’autant plus vrai au cours d’une récession où moins de 50 p. 100 des chômeurs sont admissibles à l’assurance-emploi, où les prestations d’aide sociale sont bien en dessous du seuil de la pauvreté et où le coût des nécessités de la vie ne cesse d’augmenter.
Ceux qui ont les revenus les plus bas n’ont d’autre choix que de payer la taxe et de se priver d’autres choses. La TVH frappe plus dur que les autres les gens qui ont le moins les moyens de la payer. Cette taxe est tout simplement injuste.
Les conservateurs ont manifesté un total mépris pour le sort des ménages à faible et moyen revenu. On ne peut pas leur faire confiance pour appliquer la TVH équitablement. On a fait valoir qu’une taxe de vente était mauvaise pour l’investissement par rapport à une taxe sur les bénéfices. Alors pourquoi la suppression de la taxe de vente sur les intrants ne correspond-elle pas à une augmentation de l’impôt sur le revenu des sociétés? En fait, c’est le contraire qui se passe.
La TVH s’accompagne de baisses de l’impôt sur le revenu des sociétés, tant au niveau fédéral que provincial. Autrement dit, la TVH s’inscrit dans une politique fiscale générale qui consiste à alléger le fardeau des sociétés sur le dos des particuliers et des familles sans mesure compensatoire adéquate.
L'allégation selon laquelle la TVH entraînera une baisse des prix repose sur l'idée que les entreprises refileront leurs économies aux consommateurs. Les études révèlent que c'est bien loin d'être la totalité des économies qui est transférée aux consommateurs. La hausse des prix est pratiquement inévitable. Rappelez-vous quand la TPS a été mise en place. Elle n'a pas entraîné une réduction des prix payés par les consommateurs.
Un des arguments soulevés par les conservateurs est que, puisque la TVH s'applique à une plus vaste gamme de produits, elle génère davantage de recettes. Par conséquent, sous des gouvernements progressistes, elle sert à financer des services publics de qualité. Une grande partie des revenus des pays scandinaves provient de la TVH. Cela ne s'applique évidemment pas à notre situation parce que le parti au pouvoir est loin d'être progressiste et qu'il n'a fait que miner les services offerts aux Canadiens.
Il est important de noter que j'ai refusé d'appeler le parti au pouvoir un gouvernement. Un gouvernement doit faire preuve d'intégrité et faire passer les besoins de la population avant les siens. Un véritable gouvernement n'aurait jamais bafoué les droits des femmes et des Premières nations, et il ne se serait jamais servi de ses ressources pour tromper les citoyens et créer une dissension entre eux.
Finalement, hier soir, les députés d'en face ont eu recours à une motion de clôture pour étouffer le débat et pour forcer la mise en place de cette taxe injuste et non démocratique. Comme le , ils veulent se décharger de leurs responsabilités envers les habitants de l'Ontario et de la Colombie-Britannique, tout comme ils se sont déchargés de leurs responsabilités envers notre pays et sa population.
Je ne peux pas appeler ce groupe un gouvernement, parce qu'il n'en n'est pas un.