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Monsieur le Président, je ne peux pas vraiment vous dire qu'il me fait plaisir de débattre du projet de loi parce que, en réalité, celui-ci contient très peu de substance.
Soyons francs, ce projet de loi est peu crédible dans sa forme actuelle car il n'est qu'une proposition minimale en réponse au constat que le a lui-même fait durant la campagne de 2008. S'il croit que les consommateurs sont si floués à la pompe, pourquoi attendre deux ans? Force est d'admettre que ce gouvernement fut contraint de faire un suivi contre son gré car, dans sa forme actuelle, ce projet de loi n'est que cosmétique et ne vise qu'à faire porter le fardeau des hausses du prix de l'essence aux détaillants.
Les conservateurs font une chasse aux sorcières en démontrant qu'ils durcissent le ton envers les présumés fraudeurs que sont les détaillants indépendants selon eux. Ce n'est qu'une diversion. Pourquoi ce projet ne comporte-t-il pas des mesures visant à soutenir la saine concurrence plutôt que des mesures de volume des plus coûteuses pour le consommateur?
Le projet de loi proposé ne semble pas tenir compte du véritable problème. Peu de faits démontrent que les pompes à essence ont été trafiquées par des détaillants, qui n'ont pas, non plus, intérêt à le faire.
Je vais exposer quelques faits révélateurs. Le secteur pétrolier est un secteur qui est au deuxième rang en ce qui a trait à la conformité aux règles. Alors pourquoi de telles mesures s'appliqueraient-elles uniquement à ce secteur et non à d'autres? Mes collègues savent-ils que les pertes liées aux problèmes de compteurs sont de l'ordre de 8 millions de dollars et non de 20 millions de dollars, comme le gouvernement l'affirme? À l'heure actuelle, Mesures Canada inspecte 34 000 pompes à essence au Canada tous les deux ans, ce qui représente le quart des 130 000 pompes au Canada. Pour son application, ce projet de loi entraînerait l'embauche de quelque 300 inspecteurs additionnels qui devraient être mis sous contrat par les détaillants. À titre d'exemple, il en coûtera entre 50 $ et 200 $ par pompe aux détaillants indépendants. À qui cette facture sera-t-elle refilée?
[Traduction]
La plupart des détaillants d'essence sont de petites entreprises indépendantes dont les marges bénéficiaires, comme nous le savons, sont très minces. Les dépenses supplémentaires qu'entraîneraient ces inspections pourraient bien réduire leurs bénéfices. En rejetant sur les détaillants la responsabilité de l'inspection, la demande des services d'inspection privés augmentera radicalement. Bon nombre de mes collègues libéraux et moi-même nous préoccupons du fait que les détaillants des collectivités nordiques ou rurales pourraient ne pas avoir accès aux services privés d'inspection qui leur permettraient de respecter la lettre et l'esprit de la loi.
[Français]
Si l'on tient à conserver cette direction, ne serait-il pas préférable de revoir le processus d'application de la loi de façon à ce que la facture ne soit pas refilée aux consommateurs? L'idéal ne serait-il pas plutôt d'accroître les ressources de Mesures Canada? Encore faut-il voir les choses en face. Le gouvernement dispose-t-il des ressources ou des budgets nécessaires pour appliquer une telle mesure législative? En contrepartie, les détaillants indépendants et les consommateurs n'ont pas à faire les frais de ce projet de loi.
Il faudra aussi s'assurer de l'uniformité de l'application d'une telle loi. Je crains que les pénalités ne soient établies de façon arbitraire, et c'est pourquoi les inspecteurs devront être formés selon des paramètres très précis. Il est impératif que les inspecteurs soient régis selon un code de procédure très clair.
Il y a un autre point. Afin d'amoindrir certains aspects contraignants à l'égard des détaillants, pourquoi ne pas offrir une période de grâce de 30 jours, tel que l'a proposé mon collègue de ? Il faut reconnaître que ces équipements ne sont pas infaillibles et qu'il se peut que de mauvaises lectures apparaissent à l'insu du détaillant, qui n'a pas à être considéré coupable par défaut.
[Traduction]
Si le gouvernement voulait vraiment protéger les Canadiens à la pompe, il pourrait se pencher sur des dossiers tels que la correction automatique du volume sur la base de la température, les fermetures de raffineries et l'état anémique de la concurrence au niveau du raffinage. En fait, en ce qui concerne le prix élevé de l'essence, le lui-même a déclaré qu'il n'y avait rien que le gouvernement puisse faire pour aider les Canadiens.
Pendant chacune des trois campagnes électorales qui ont eu lieu depuis qu'il dirige le Parti conservateur, le s'est engagé à aider les Canadiens à faire face à l'augmentation constante du prix de l'essence. N'oublions pas qu'en 2004, en arrivant au pouvoir, les conservateurs avaient promis d'éliminer la TPS sur le prix de l'essence au-dessus de 85 ¢ le litre. Je ne pense pas que cela ait été fait. En 2008, ils ont promis d'abaisser la taxe d'accise sur le carburant diesel. Je ne crois pas que cela ait été fait non plus.
Je crois que la véritable raison qui motive la présentation du projet de loi, c'est que le gouvernement veut donner l'impression d'aider les consommateurs qui se plaignent que les prix augmentent.
À ce point et sous sa forme actuelle, je pense que la Loi sur l'équité à la pompe est plutôt une farce conservatrice.
[Français]
Un gouvernement responsable ayant à coeur les intérêts des Canadiens, entre autres en ce qui concerne le prix du carburant, devrait notamment se concentrer sur la situation de la concurrence au niveau des raffineries tout en se penchant sur la Loi sur la concurrence. L'important est de rendre le marché plus efficace et plus concurrentiel, comme le gouvernement libéral l'avait proposé en 2005.
Malgré la hausse des prix et malgré les affirmations de l'industrie à l'effet que l'offre se situe à un niveau des plus bas, comment se fait-il que l'on voie des raffineries fermer leurs portes? Comment se fait-il que le gouvernement conservateur demeure impassible devant une telle situation?
Il est dans l'intérêt de la population canadienne que la Chambre revoie des pans complets du projet de loi et les adapte de façon à pallier le véritable problème que le gouvernement conservateur tente de camoufler.
[Traduction]
Selon un échantillonnage des pompes à essence du pays, 94 p. 100 des pompes étaient calibrées de façon exacte, et seules 6 p. 100 étaient calibrées de façon inexacte. Des pompes mal calibrées, un tiers, soit 2 p. 100, favorisaient légèrement le consommateur. Les 4 p. 100 restant, autrement dit 4 pompes sur 100, donnaient des mesures légèrement inexactes et défavorisaient un peu le consommateur.
Pour ce qui est des appareils dont la surveillance, la mesure et l'inspection relèvent de Mesures Canada, les pompes à essence sont parmi les plus fiables dans ce pays. Il s'agit donc de savoir pourquoi le gouvernement a jugé bon qu'il devait, par l'intermédiaire du projet de loi , légiférer pour établir l'obligation de mesurer l'exactitude des pompes à essence alors que les chiffres étaient certainement tout à fait raisonnables. À mon avis, il l'a fait par démagogie. Il est allé jusqu'à intituler le projet de loi « Loi sur l’équité à la pompe », un titre qui laisse croire, d'une certaine manière, qu'il y avait iniquité. Malheureusement, les détaillants ont écopé alors que, en réalité, la situation était très respectable.
Selon moi, le gouvernement a élaboré et nous a fait étudier une mesure législative inutile telle que le projet de loi . Au bout du compte, il a causé du tort aux détaillants et il en coûtera davantage aux Canadiens étant donné tous les inspecteurs à qui il faudra faire appel pour mener à bien l'objet de cette mesure législative.
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Monsieur le Président, à titre de porte-parole du Bloc québécois en matière d'industrie, j'ai eu la chance de suivre l'évolution du projet de loi au printemps et d'entendre les témoignages lors des réunions du comité.
Le projet de loi modifie la Loi sur l'inspection de l'électricité et du gaz et sur la Loi sur les poids et mesures.
Même si le projet de loi n'a pas créé beaucoup de controverse, il n'en demeure pas moins que dans l'ensemble, il aurait pu aller beaucoup plus loin.
C'est d'ailleurs pour cette raison que mon collègue de a déposé le projet de loi . La pertinence de ce projet de loi est d'autant plus importante que le projet de loi ne permet toujours pas au Bureau de la concurrence de mener des enquêtes de son propre chef.
Mon collègue a donc déposé le projet de loi pour donner plus de mordant au Bureau de la concurrence afin que celui-ci puisse initier des enquêtes de son propre chef.
Il est toujours nécessaire d'attendre une plainte avant de procéder à une enquête. C'est une réponse classique du Bureau de la concurrence: il faut qu'une plainte soit déposée pour démarrer une enquête. Par conséquent, le projet de loi ne répond toujours pas à l'un des enjeux majeurs qu'est l'apparence de collusion dans l'industrie pétrolière.
Même si le Bloc québécois s'est montré favorable au projet de loi, comme je l'ai dit lors de ma dernière allocution du printemps, cela ne veut pas dire que celui-ci soit suffisant. D'ailleurs, l'étude du projet de loi article par article n'a pas mené à beaucoup d'amendements. Les amendements qui ont été apportés portaient davantage sur des questions secondaires. Je crois personnellement que même si le projet de loi n'est pas aussi cinglant qu'on le voudrait, il est difficile d'être contre la vertu, surtout lorsque l'on cherche à offrir une meilleure protection aux citoyens.
Même si nous croyons qu'il est effectivement grand temps d'apporter des changements à la Loi sur l'inspection de l'électricité et du gaz ainsi qu'à la Loi sur les poids et mesures, le projet de loi pourrait donner au Bureau de la concurrence des outils pour se battre contre des entreprises qui voudraient profiter de leur position dominante dans le marché pour dépouiller les consommateurs.
Ce qui est bien avec le projet de loi , c'est que dorénavant, ce sera au commerçant de prouver qu'il n'est pas coupable. De plus, il peut y avoir des sanctions supplémentaires si le commerçant continu d'opérer en violation de la loi.
Mais ce qui est plus important selon moi, c'est que la loi permettra d'afficher et d'annoncer publiquement quel commerce est fautif. Dans un domaine comme la vente d'essence, si un commerçant est condamné, il y a fort à parier que le détaillant aura intérêt à corriger la situation rapidement. L'information circule vite dans les médias sociaux et dans les quartiers, et en plus, il y a des stations services à plusieurs endroits, presque à tous les coins de rue, et le consommateur peut alors passer facilement d'un commerce à l'autre lorsqu'il constate que le prix du pétrole au détail est plus élevé à un endroit.
Par ailleurs, la modification de la Loi sur les poids et mesures donnera des amendes beaucoup plus salées aux contrevenants. Selon les nouvelles dispositions de cette loi, les inspecteurs nommés par le gouvernement seront autorisés à entrer sur les lieux qu'ils ont des motifs raisonnables d'examiner, à saisir ou à retenir toute chose qui s'y trouve, à faire usage de tout système informatique ou de communication qui s'y trouve et à établir tout document à partir de ces données. Ils peuvent aussi interdire l'accès au lieu et exiger la fermeture des équipements fautifs.
Le projet de loi ne cherche pas à faire peur aux commerçants, mais simplement à apporter des correctifs à une loi qui ne répond plus aux normes actuelles. Il est tout à fait normal, en 2010, que des inspecteurs s'assurent que le consommateur n'est pas floué.
Lors de mon dernier discours à la Chambre sur le projet de loi , j'avais dit qu'en comité, certaines questions seraient posées sur les éléments que nous voudrions voir dans ce projet de loi.
Il s'agit d'une excellente occasion pour nous, parlementaires, de donner du mordant au projet de loi en permettant au Bureau de la concurrence de lancer des enquêtes de son propre chef.
Nous réclamons aussi depuis plusieurs années la mise en place d'un office de surveillance de l'industrie pétrolière, afin de surveiller de près les prix de l'essence et de répondre à toute tentative de collusion ou de hausse injustifiée des prix. Le Bloc québécois n'invente rien. Nous reprenons depuis des années les recommandations du rapport du Comité permanent de l'industrie, des sciences et de la technologie soumis en novembre 2003.
Le gouvernement fédéral n'a jamais rien fait pour venir en aide aux consommateurs dans ce domaine, et il a raté en partie la mise en place d'un système de surveillance de l'industrie pétrolière. Malgré tout, je répète qu'il s'agit d'un pas dans la bonne direction.
Mis à part le projet de loi , le Bloc est convaincu plus que jamais que l'industrie doit contribuer sa juste part. Avec la hausse fulgurante des prix de l'énergie et des profits des pétrolières, on assiste à une véritable saignée de l'ensemble de l'économie au profit des pétrolières. Il faut donc mettre fin aux juteux avantages fiscaux dont jouissent les pétrolières.
Il est important de se préparer, car d'ici 2012, 11 constructeurs prévoient mettre sur le marché une trentaine de modèles automobiles complètement électriques ou des hybrides rechargeables. Ce seront des voitures plus fiables ayant une meilleure efficacité énergétique et entraînant des coûts de fonctionnement beaucoup moins élevés que la voiture à essence.
Je ne veux pas m'écarter des objectifs du projet de loi , mais pour le Bloc québécois, il est inévitable que toute discussion touchant la consommation du pétrole passe invariablement par un véritable plan et une restructuration ayant pour objectif de réaliser ces trois volets.
Je rappelle brièvement les trois étapes qu'il faut franchir pour avoir une loi ayant vraiment plus de pouvoir. D'abord, il faut discipliner l'industrie pétrolière en donnant plus de mordant à la Loi sur la concurrence. Ensuite, il faut faire contribuer l'industrie pétrolière en s'assurant qu'elle paie sa juste part d'impôts. Finalement, il faut diminuer notre dépendance à l'égard du pétrole, notamment par la mise en place d'incitatifs pour les consommateurs de se procurer des véhicules électriques.
Il faut se préparer parce que d'ici quelque temps, l'automobile électrique sera accessible. Il serait donc important d'offrir une aide aux municipalités pour l'installation de bornes de rechargement. Il faudrait aussi faire de la recherche plus poussée sur les batteries de ces futurs véhicules afin qu'ils soient plus autonomes.
Il faut mettre en place des mesures plus adéquates pour éviter les fraudes, tel que le propose le projet de loi . De telles mesures et un plan d'action global nous permettront vraiment d'être gagnants.
En terminant mon exposé, j'aimerais présenter brièvement la position du Bloc québécois.
Le Bloc québécois est favorable au principe du projet de loi . Cependant, ce projet de loi ne permet pas de répondre directement aux problèmes de collusion, tels que ceux qui ont été récemment mis en lumière au Québec, ni de prévenir efficacement les hausses soudaines du prix de l'essence.
Le Bloc québécois croit donc qu'il est toujours nécessaire de poursuivre les efforts pour répondre efficacement à la hausse du prix de l'essence par l'entremise du projet de loi qu'il a présenté.
Aussi, la Loi sur la concurrence ne permet toujours pas au Bureau de la concurrence de mener des enquêtes de son propre chef. Il faut qu'une plainte soit déposée, car si ce n'est pas le cas, le Bureau de la concurrence ne passe pas à l'action, ne s'exécute pas.
Le Bloc québécois réclame aussi la mise en place d'un office de surveillance de l'industrie pétrolière pour surveiller de près les prix de l'essence et répondre à toute tentative de collusion ou de hausse injustifiée des prix.
Voilà la position du Bloc. Je souligne encore une fois que nous sommes favorables au principe du projet de loi que nous étudions et débattons aujourd'hui.
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Monsieur le Président, j'interviens au sujet du projet de loi , dont le titre abrégé est Loi sur l'équité à la pompe. On pourrait croire que l'équité à la pompe correspond à la protection des consommateurs et que c'est l'objet général de cette mesure.
Ce projet de loi contient certaines dispositions judicieuses, mais je dirais que, dans l'ensemble, les consommateurs courent des risques dans bon nombre de secteurs. Le NPD réclame constamment de nombreuses initiatives pour protéger plus largement les consommateurs, dont la création d'un poste de ministre responsable de la consommation; le renforcement du Bureau de la concurrence pour qu'il s'occupe du dossier des cartes de crédit de façon indépendante, et non uniquement au moyen de mesures facultatives mises en place par les compagnies émettrices de cartes de crédit; la mise en oeuvre de mesures relatives à la santé et à la sécurité, pour protéger les consommateurs à l'égard de certains produits importés; et, enfin, l'amélioration de l'étiquetage pour que les consommateurs sachent qu'ils achètent des produits modifiés génétiquement.
Pour ce qui est de l'équité à la pompe, j'estime qu'il s'agit d'une petite mesure à adopter pour protéger les consommateurs.
Je mets l'objet de cette mesure législative en contexte.
En mai 2008, le quotidien Ottawa Citizen a publié un article portant sur le prix de l'essence à la pompe. Selon l'article, le gouvernement fédéral savait que bon nombre d'irrégularités étaient commises aux pompes à essence. On peut y lire ceci: « Une enquête menée par le Citizen révèle que, du 1er janvier 1999 au 28 août 2007, près de 5 p. 100 des pompes à essence testées au Canada, soit environ une pompe sur 20, n'ont pas passé les inspections du gouvernement parce que la quantité d'essence pompée était inférieure à ce qu'elle aurait dû être. »
C'est un problème d'équité envers les consommateurs, dans la mesure où les Canadiens qui achètent de l'essence à la pompe paient davantage parce qu'ils ne reçoivent pas autant d'essence qu'ils le devraient.
L'article se poursuit ainsi:
Et même si certaines pompes défectueuses pompent plus de carburant que la quantité facturée, plus souvent qu'autrement, l'inexactitude est au détriment du consommateur et non du détaillant, selon les relevés d'inspection du gouvernement.
Le problème des pompes défectueuses semble généralisé dans l'industrie. Les rapports d'inspection révèlent qu'environ 30 p. 100 de tous les détaillants d'essence qui ont fait l'objet d'une vérification avaient au moins une pompe défectueuse et que c'était au détriment des consommateurs.
Il y a beaucoup plus de détails, mais je vais un peu plus loin dans l'article. On peut y lire que les consommateurs sont parfois floués, parfois avantagés et qu'il y a des fluctuations, mais qu'une limite a été établie quant à l'acceptabilité des fluctuations.
On peut également lire ceci dans l'article:
Les petits écarts seraient moins préoccupants si les erreurs étaient à somme neutre. En théorie, il devrait y avoir équilibre entre les consommateurs qui obtiennent moins d'essence que ce qui est indiqué et ceux qui en obtiennent plus.
Cependant, les rapports d'inspection révèlent une étrange tendance: les consommateurs canadiens se font avoir bien plus souvent par les pompes défectueuses que les vendeurs. Lorsqu'une vérification révèle la défectuosité d'une pompe à essence, 74 p. 100 du temps, c'est l'automobiliste qui est désavantagé par l'erreur et pas le détaillant, selon les données d'inspection.
Plus étrange encore, les résultats de l'inspection des pompes aux États-Unis semblent différer nettement des chiffres canadiens. Des articles de journaux sur l'inspection des pompes à essence par le gouvernement américain indiquent qu'aux États-Unis, les consommateurs et les détaillants semblent touchés dans la même proportion, les automobilistes étant même légèrement avantagés dans certains États.
Ce n'est pas le cas au Canada. Les consommateurs sont lésés trois fois plus souvent que les détaillants. « Il ne serait pas réaliste d'affirmer que ces erreurs désavantagent le consommateur par pur hasard », affirme Richard Shillington, un statisticien de la firme Infometrica, qui a examiné les chiffres pour le compte du Citizen.
« Cela dépasse toutes les marges d'erreur. Les chances que cela se produise sont d'une sur des milliards », précise-t-il en ajoutant que « cela ne veut pas dire que les erreurs sont nécessairement attribuables à des vendeurs peu scrupuleux. Le fait que davantage de pompes tournent plus lentement que plus rapidement peut être lié aux procédures ou à la mécanique. »
L'article se conclut sur ceci:
En utilisant les chiffres les plus conservateurs, les pompes dont les défectuosités sortent de la zone de tolérance auraient fait payer au moins 17 millions de dollars par année de trop aux consommateurs si on étend les constatations à toutes les stations-service. Parallèlement, les pompes plus rapides auraient dispensé 8 millions de dollars en essence gratuite. Le petit pourcentage de pompes dont l'erreur sort de la zone de tolérance aurait donc fait perdre environ 9 millions de dollars aux consommateurs.
C'était en 2008.
Nous sommes maintenant à la fin de 2010 et nous débattons encore de la mesure législative qui traite de l'équité à la pompe.
Je veux parler de la réaction à ces constatations. L'article mentionne des inspections gouvernementales qui ont été menées en 1999 et 2000. Pendant plusieurs années, ces inspections ont continué de démontrer que les consommateurs canadiens étaient lésés à la pompe.
Cela fait 10 ans, nous utilisons ces vieilles données et nous étudions finalement une mesure législative à la Chambre. C'est inacceptable.
Je veux souligner l'excellent travail du député de dans ce dossier. Il y travaille depuis de nombreuses années. Qu'il s'agisse du prix de l'essence ou de l'inégalité des mesures à la pompe, il a examiné les mesures à prendre pour protéger les consommateurs.
Le projet de loi vise à modifier la Loi sur l'inspection de l'électricité et du gaz et la Loi sur les poids et mesures. Il porte le titre abrégé de « Loi sur l'équité à la pompe ». Selon le résumé législatif, ce projet de loi vise à modifier certaines dispositions de la Loi sur l’inspection de l’électricité et du gaz et de la Loi sur les poids et mesures afin de mieux protéger le consommateur contre l’inexactitude des mesures des pompes à essence et autres appareils de mesure.
Pour cela, le projet de loi instaure des pénalités pour les contraventions aux lois en question, augmente les amendes maximales prévues en cas d’infraction, instaure une nouvelle amende en cas de récidive, instaure, pour les appareils de mesure, des inspections obligatoires à intervalles réguliers et propose la désignation d’inspecteurs non gouvernementaux qui seraient formés et certifiés par Mesures Canada et autorisés à effectuer les inspections obligatoires des appareils de mesure.
Je tiens à aborder la question des pénalités. Nombreux sont ceux qui les considèrent comme un progrès. Elles permettent de réagir de manière plus souple et plus proportionnée aux diverses infractions. Celles-ci sont classées en fonction de leur gravité, selon qu'elles sont « mineures », « graves », ou « très graves », et des pénalités maximales sont prévues dans chaque cas. Cela permet de réagir rapidement aux violations, au lieu de devoir passer par le processus de dépôt d'accusations au criminel.
Le projet de loi propose d'accroître la responsabilité des détaillants quant à l'exactitude de leurs appareils de mesure en les obligeant à les faire inspecter régulièrement. La mesure législative imposerait une inspection obligatoire à intervalles réguliers des appareils de mesure, ce qui est courant dans la majorité des pays industrialisés, par exemple la France, l'Allemagne et la plupart des États américains, pour huit secteurs, à savoir la vente au détail des produits pétroliers, la vente en gros des produits pétroliers, les produits laitiers, les aliments vendus au détail, la pêche, l'exploitation forestière, les céréales et les cultures de grande production, et, enfin, l'exploitation minière. D'autres secteurs s'ajouteront à la liste, selon les résultats des consultations menées auprès des parties concernées.
Il y a beaucoup plus dans le projet de loi. Je ne résume que brièvement certains aspects.
Je vais aborder le recours aux fournisseurs de services autorisés du secteur privé. Le fait que ce serait des inspecteurs du secteur privé qui mèneraient les inspections entraînerait des changements attribuables en partie, selon le gouvernement, à l'augmentation du nombre d'inspections requises aux termes du projet de loi.
Le NPD croit sincèrement que des inspections doivent être effectuées sur le terrain par des inspecteurs engagés par le gouvernement. De cette façon, ce serait des tierces parties indépendantes et non intéressées qui réaliseraient les inspections.
Cette mesure législative sur l'équité à la pompe conférerait au le pouvoir de nommer des inspecteurs non fonctionnaires, qui seraient des fournisseurs de services autorisés. Mesures Canada pourrait ainsi réserver l'utilisation de ses ressources à la réalisation de son mandat.
Les inspections obligatoires pourraient être effectuées par des fournisseurs de services autorisés. Les inspecteurs de Mesures Canada continueraient d'évaluer le rendement du marché dans le cadre d'inspections indépendantes et de répondre aux plaintes concernant des mesures soupçonnées d'être inexactes, et ils assujettiraient les fournisseurs de services autorisés à des inspections de suivi pour s’assurer qu’ils font leur travail correctement.
Les inspecteurs de Mesures Canada seraient les seuls responsables de l’application de la loi. Les forces du marché détermineraient les frais facturés pour les services d’inspection indépendants, ce qui garantirait la concurrence sur le marché et ferait en sorte que les détaillants paient un prix équitable pour les services en question.
On estime que le nombre annuel d'inspections des pompes à essence passerait de 8 000 à environ 65 000.
Il y aurait plus d'inspections, mais elles seraient effectuées par le secteur privé et l'on aurait raison de se demander quelle incidence le fait de devoir assumer les coûts des inspections aurait sur le secteur du détail. Selon le projet de loi, ces coûts seraient déterminés par les forces du marché, ce qui pourrait créer des problèmes pour le secteur.
Le NPD a soulevé quelques lacunes du projet de loi. Je sais que le député de a tenté, en vain, d'y apporter certains amendements au comité. Les lacunes soulevées par le député de Windsor-Ouest sont la privatisation du service d'inspection et l'augmentation du nombre d'inspections obligatoires. Ces dernières passeraient de 8 000 à 65 000 par année, et j'ai parlé un peu de l'impact que cela aurait sur les détaillants.
Il n'y a pas d'ombudsman chargé d'évaluer les problèmes ou de faire enquête sur les plaintes. Il s'agit d'un aspect très important dont nous avons déjà parlé, et je vais préciser quand nous en avons parlé pour la première fois. On n'offre aucun remboursement et aucune indemnité aux consommateurs qui se font avoir, pas plus qu'on ne leur offre de remboursement ou de restitution des taxes qui ont été perçues sur les achats d'essence fantômes.
Sur ces deux derniers points, depuis 1999, nous savons que les consommateurs ont payé trop cher dans bon nombre de cas. Toutefois, comment pouvons-nous revenir aux consommateurs et leur dire qu'ils ont payé trop cher pour leur essence au cours des dix dernières années? Il n'y a même pas de reconnaissance officielle dans ce sens et on ne reconnaît pas non plus les taxes qui ont été perçues sur ce qu'on appelle les achats fantômes. Des gens ont payé trop cher à la pompe et le gouvernement a perçu des taxes sur des achats fantômes. Nous avons donc d'autres problèmes en ce qui touche ce projet de loi.
En avril, le député de a exhorté le gouvernement à agir sans tarder. Il a souligné que les problèmes aux pompes d'essence avaient été rendus publics il y a plus de deux ans à la suite d'une enquête menée par les médias et que le gouvernement avait attendu bien trop longtemps avant d'y donner suite. Il a affirmé que le gouvernement permettait ainsi aux voleurs de conserver ce qu'ils avaient dérobé au cours des dernières années. Le député de Windsor-Ouest attache beaucoup d'importance à cette question.
Il a dit ensuite:
Ce qui est choquant, c’est que le gouvernement a imposé des montants aux consommateurs qui payaient pour de l’essence invisible [...] Ce que nous devons savoir, c’est si le gouvernement accumulait des recettes fiscales en ayant lésé les conducteurs canadiens, et si oui, quelle est la somme?
Pour empirer les choses, la Loi sur l’équité à la pompe retirera davantage le gouvernement du processus d’inspections et permettra, en quelque sorte, à l’industrie pétrolière de se contrôler elle-même.
Nous avons vu une situation similaire dans d'autres cas. On peut penser par exemple à la liste de numéros de télécommunication exclus. L'industrie se contrôlait également elle-même. Nous avons vu l'inefficacité du processus de contrôle de cette liste. Nous sommes loin d'être convaincus que le fait de confier ce dossier au secteur privé permettra d'assurer non seulement la protection des détaillants, mais également celle des consommateurs. J'appuie entièrement le député de , qui demande que ces inspections soient effectuées par des employés du gouvernement.
En 2008, dans un échange au cours de la période des questions, et cela démontre bien que les néo-démocrates ont ce dossier à coeur depuis longtemps, le député de a soulevé la question de ce rapport. Il a dit:
[...] l'Ottawa Citizen rapporte qu'une pompe sur 20 n'est pas calibrée correctement et que les consommateurs en payent le prix. En plus d'arnaquer les gens à la pompe, les grandes pétrolières ne donnent même pas aux gens l'essence qu'ils ont payée. À 1,30 $ le litre, chaque cent compte. Quand ce gouvernement créera-t-il un poste d'ombudsman pour protéger les consommateurs contre ces grandes pétrolières?
Le ministre de l'Industrie de l'époque a longtemps tourné autour du pot sans jamais vraiment répondre à la question, mais il a bien dit qu'ils ne créeraient pas de poste d'ombudsman.
Même s'il est vrai que cette mesure législative comprend certaines mesures, elle ne garantit pas pour autant le type de mécanismes de protection réclamés par les néo-démocrates. On peut d'ailleurs se demander pourquoi ce poste d'ombudsman n'a pas été créé, alors qu'il pourrait justement redonner un tant soit peu l'espoir aux Canadiens que le gouvernement veille à leurs intérêts.
Peut-être aussi que ce poste d'ombudsman ne sera jamais créé, car les gens ont peur de ce qu'il pourrait révéler. C'est ce qui est arrivé avec l'ombudsman des vétérans, dont le mandat ne sera pas renouvelé, même s'il a fait du très bon travail et a su gagner le respect des anciens combattants. Si on ne nomme pas d'ombudsman à la protection des consommateurs, serait-ce parce qu'on craint de nommer quelqu'un qui ferait assez bien son travail pour oser prendre la parole publiquement et défendre les consommateurs?
Que des choses comme celle-là ne fassent pas partie du projet de loi défie l'entendement. Sans compter que les Canadiens auraient davantage confiance dans le système.
Parce qu'ils n'ont pas réussi à obtenir les amendements qu'ils souhaitaient à l'étape de l'étude en comité, les néo-démocrates ne pourront pas appuyer ce projet de loi tant qu'il ne contiendra pas de mesures de protection. Nous allons donc voter contre.
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Monsieur le Président, c'est un honneur pour moi de participer au débat sur ce projet de loi aujourd'hui.
À première vue, j'ai remarqué qu'on a une façon extraordinaire de jouer avec les titres de certains projets de loi à la Chambre. Il y a des projets de loi qui modifient énormément une ou des lois, et nous avons l'habitude de leur donner des titres accrocheurs, si j'ose dire.
Le projet de loi illustre bien ce que je viens de dire. En fait, nous voulons assurer que la calibration est exacte et que les consommateurs ne se font pas arnaquer aux pompes à cause d'un mauvais calibrage des poids et mesures.
Comme ma collègue l'a signalé, une très petite fraction des détaillants d'essence qui ne savent pas que leurs pompes sont mal calibrées pénalise les consommateurs. Voilà la situation que le projet de loi aborde.
Le meilleur c'est que le projet de loi s'intitule Loi sur l'équité à la pompe. Nous avons abondamment parlé du prix de l'essence depuis cinq ou dix ans, dans des débats connexes. Nous savons tous pourquoi. Le prix du pétrole augmente et le prix de l'essence à la pompe est extrêmement élevé, nettement au-dessus de 1 dollar le litre. Dans ma circonscription, au centre de Terre-Neuve, le prix de l'essence figure parmi les plus élevés au Canada, dépassant plus de 1,20 $ le litre à certains endroits. Je pense que l'essence est encore plus chère au Labrador. Je pense qu'on voit un peu le topo.
Par conséquent, la Loi sur l'équité à la pompe nous porte à croire que des mesures fondamentales ont été prises pour que le prix de l'essence baisse dans certaines régions en particulier. Ce n'est pas le cas. Cette mesure vise à faire calibrer les pompes et à ce que les détaillants respectent la loi.
Dans le cas qui nous intéresse ici, certains détaillants pourraient subir des préjudices à cause de ces règlements; je reviendrai là-dessus dans un moment. D'entrée de jeu, je tenais à dire que la Loi sur l'équité à la pompe ne porte pas bien son nom. Elle me fait penser à un vieux tee-shirt qu'on trouve dans le fond d'une armoire. On l'utilise pour nettoyer le plancher et on l'appelle chiffon magique parce que ça paraît bien, mais ce n'est qu'un vieux tee-shirt.
Or, certaines dispositions fondamentales du projet de loi portent sur les pénalités pécuniaires en cas de contravention à la loi. Ces pénalités visent en grande partie les points de vente au détail.
Il ne faut pas s'y méprendre. Cette mesure ne vise pas les consommateurs moyens. Elle vise les détaillants et la situation pourra être difficile particulièrement pour ceux des régions rurales et du Nord. Voilà pourquoi je pense qu'il devrait y avoir davantage dans ce projet de loi pour aider les gens dans une situation particulière.
Monsieur le Président, avant d'aller plus loin, j'indique que je partagerai mon temps de parole avec le député de .
Ce projet de loi modifie à la hausse le montant des amendes prévues pour les infractions à la loi et crée une nouvelle pénalité pour les infractions de récidive, ce qui est approprié. Si les détaillants enfreignent la loi sans avoir été au courant que le dispositif de mesure était mal calibré et que le consommateur constate que le prix figurant sur la facture ne correspond pas à l'essence versée dans le réservoir, ce qui se produit parfois involontairement, le détaillant est passible d'une amende. Toutefois, si cette situation se reproduit à maintes et maintes reprises parce que le détaillant cherche volontairement à flouer les consommateurs, il devrait être traité en conséquence.
Le projet de loi propose d’accroître la responsabilité incombant aux détaillants pour l’exactitude de leurs appareils de mesure. La fréquence des inspections obligatoires, communes dans la plupart des pays, concerne principalement le commerce du pétrole au détail ou en gros, les produits laitiers, le secteur de la vente au détail, le secteur des aliments, la pêche, l'exploitation forestière, les céréales, les produits de grande culture et l'exploitation minière. Essentiellement, il s'agit de mesures destinées aux industries dans lesquelles il est très important de mesurer les biens vendus ou achetés. Cette norme, qui dans le cas présent est internationale, doit s'appliquer.
Bien entendu, on pourrait ajouter d'autres secteurs à l'avenir. Je suis persuadé que nous aurons d'ailleurs un débat à ce sujet.
Mesures Canada jouera un rôle plus actif à cet égard. Cet organisme sera chargé notamment d'assurer la formation des personnes qui aideront à étalonner ces machines pour veiller à ce qu'elles soient précises.
Je vais maintenant parler de certaines dispositions examinées ici, dont celles modifiant la Loi sur l'inspection de l'électricité et du gaz. Aux termes de la loi, seuls peuvent être utilisés des compteurs approuvés et vérifiés. La loi prévoit des vérificateurs accrédités indépendants chargés de vérifier, pour le compte de Mesures Canada, l’exactitude des compteurs d’électricité et de gaz naturel.
Un autre élément très important est donc mis en avant. Nous prenons une direction différente, ce qui, dans ma circonscription, pourrait avoir des conséquences néfastes dans certaines circonstances. Toutefois, l'objet visé est tout à fait légitime, à savoir veiller à ce que l'étalonnage des pompes soit exact. En l'occurrence, le gouvernement pourrait s'assurer de l'exactitude du système en faisant plus d'efforts pour aider certains détaillants.
Le projet de loi propose de conférer au le pouvoir de nommer des inspecteurs non gouvernementaux. Comme je l'ai dit, ces inspecteurs seraient formés et certifiés par Mesures Canada. Voilà où le projet de loi devient un peu délicat, un peu nébuleux quant à ce que les détaillants doivent faire et ce qu'ils devront payer.
Description et analyse: Désormais, le propriétaire doit certes conserver le compteur en bon état, mais il est en outre responsable du paiement des droits exigés par la loi, tels les droits afférents aux inspections obligatoires.
J'aborderai cette question, car elle me préoccupe grandement. Le propriétaire devra assumer les frais liés à la calibration des appareils de mesure. Admettons que le commerce soit situé dans une région éloignée, par exemple sur la côte sud de Terre-Neuve. Certains lieux sont si éloignés qu'il n'existe pas d'autre détaillant à l'intérieur d'un rayon de 200 kilomètres. Le propriétaire se trouve dans la situation où, s'il doit faire venir quelqu'un du secteur privé — à défaut de pouvoir avoir recours au gouvernement ou à des inspecteurs qualifiés et disposés à se rendre dans son établissement —, il devra payer pour vérifier que ses pompes sont bien calibrées.
Un grand nombre de petits détaillants seront responsables de défrayer les coûts de déplacement, des repas et de kilométrage. La fréquence à laquelle leurs pompes devront être calibrées sera telle qu'il s'agira de frais supplémentaires pour eux. Ce n'est pas tout. Supposons que, à leur insu, il y ait une légère erreur de calibrage et que la pompe à essence donne un peu moins que la quantité correspondant au prix indiqué sur la pompe. Ils doivent cesser leurs activités. Même s'il s'agit de la seule pompe dans un rayon de 200 kilomètres, la pompe doit arrêter de fonctionner parce qu'elle doit être réparée et que cette réparation doit être effectuée par quelqu'un d'autre. Quelqu'un d'autre doit se rendre sur place et faire la réparation.
Nous devons penser aux gens de la région qui ont besoin d'essence pour aller travailler, pour conduire leurs enfants à l'école ou, Dieu les en garde, pour se rendre à l'hôpital. Je crois que ces situations n'ont pas été prises en considération dans ce projet de loi. J'aurais aimé que, lors de sa préparation, ce projet de loi fasse l'objet d'une certaine réflexion et d'une certaine attention, davantage que ce qui en émane. Je crois que le gouvernement aurait dû penser à une sorte de subvention pour les petits détaillants afin de les aider à calibrer leurs pompes.
En même temps, il y a les pénalités, qui sont pertinentes parce que les montants sont progressifs. Comme je l'ai dit plus tôt, si les propriétaires commettent une erreur avec la pompe ou si cette dernière affiche un relevé différent à leur insu, ils devront évidemment payer une amende. Cependant, si cette situation se produit à maintes reprises, c'est parce qu'ils ont l'intention de filouter le public. Après tout, il est question d'équité à la pompe, si je ne m'abuse.
Cela dit, le système des amendes progressives ne devrait pas faire en sorte que les détaillants paient un petit montant à chaque occurrence du problème. Ils devraient payer davantage chaque fois que le problème survient. Il s'agit là d'un point essentiel.
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Monsieur le Président, j'interviens dans le débat sur le projet de loi , la soi-disant loi sur l’équité à la pompe.
L'équité à la pompe, ça sonne bien. C'est un joli titre qui laisse entendre qu'on tente de faire quelque chose de bien.
Le Parti conservateur en a décliné quelques variations: la loi permettant de démasquer les escrocs, ceux qui tentent de voler les consommateurs qui achètent de l'essence.
Ce projet de loi apporte des modifications énormes et coûteuses en vue de corriger des variations largement attribuables à la météo et à des erreurs involontaires.
Des études montrent que 96 p. 100 des pompes sont calibrées de façon exacte. Bien sûr, cela n'est pas parfait. Voyons voir le reste. Quatre pour cent des pompes sont mal calibrées. De ce pourcentage, 2 p. 100 favorisent le consommateur et 2 p. 100 le détaillant. Il serait intéressant d'arriver à la perfection, soit, mais le problème n'est pas énorme.
Pour l'exactitude des mesures, le secteur pétrolier vient au deuxième rang derrière le secteur de la production du miel. Le secteur de la production du miel dépasse très légèrement le secteur pétrolier à ce chapitre.
Et c'est sans compter que, selon le président de Mesures Canada, Alan Johnson, la majorité des pompes qui dépassent les limites de tolérance les dépassent d'à peine une unité. On parle donc d'une différence de 0,5 p. 100 entre la quantité d'essence payée et la quantité obtenue. Autrement dit, la majorité des pompes qui dépassent les limites de tolérance s'éloignent de la mesure affichée d'environ 1 p. 100. Et comme on parle ici d'une fraction de ce même 4 p. 100, on voit qu'on commence à tomber dans l'infiniment petit.
Je ne suis pas en train de justifier quoi que ce soit ni de dire qu'il faut tolérer les écarts; je dis seulement que nous devons tenir compte de la quantité d'énergie qu'on a investie jusqu'à maintenant. Et tout ça pour quels résultats?
À entendre les conservateurs, c'est comme si le secteur tout entier s'était donné le mot pour escroquer les consommateurs. Ils ont vilipendé un groupe au grand complet. En fait, nous sommes en train de revivre la même chose que ce qui s'est produit en Ontario en 1995, à l'époque où les conservateurs formaient le gouvernement provincial. Leur modus operandi consistait à créer une crise et à jeter ensuite le blâme sur un groupe, un secteur industriel en particulier. En l'occurrence, ce n'est pas tant le secteur pétrolier ou du raffinage qui se retrouve sur la sellette autant que ceux qui s'occupent des pompes, bref les petits exploitants.
C'est ce qui est arrivé en Ontario. C'est ce qui est arrivé à Walkerton, où chacun devait exercer sa propre surveillance et embaucher ses propres inspecteurs; et pas des inspecteurs du gouvernement, des inspecteurs du privé, qui gagnaient leur vie comme ça, en se déplaçant d'un endroit à l'autre.
À partir du moment où on confie les inspections à des inspecteurs du privé, qu'elles se fassent au besoin ou sur une base régulière, ça revient à dire que c'est l'industrie elle-même qui fait appliquer les règlements qui la régissent, et je dois dire que ça m'inquiète quelque peu. En fait, je dois dire que ça m'inquiète beaucoup, à cause de ce qui s'est passé en Ontario.
À l'heure actuelle, lorsqu'une possible fraude est signalée, c'est un inspecteur du gouvernement qui est chargé de faire enquête. Ce serait toujours le cas si le projet de loi était adopté. Tout ce qui changera, c'est que, tous les deux ans, les propriétaires de stations-services devront payer 200 $ par pompe pour faire inspecter leurs appareils même si rien ne prouve qu'ils ont été trafiqués ou que les écarts observés sont intentionnels. Deux cents dollars tous les deux ans. Certains diront que c'est peu, mais pour les exploitants qui ont plusieurs pompes, ça commence à faire beaucoup.
Comme je viens de le dire, je me rappelle trop bien ce qui est arrivé dans le Nord de l'Ontario. Le territoire est vaste, la population est peu nombreuse et la plupart des exploitants y gèrent des entreprises de petite envergure. Ils ne gagnent d'ailleurs pas des millions; on ne gagne pas beaucoup d'argent avec une station-service. Car voilà exactement en quoi consiste leur travail: ils offrent un service.
En général, dans le Nord de l'Ontario et les régions rurales du Canada, il n'y a pas beaucoup d'exploitants. Croyez le ou non, j'ai déjà vu des gens devoir conduire une heure pour acheter de l'essence. Il n'ont pas d'autre choix que se rendre à une station-service en particulier. Même si l'exploitant en question ne vend pas beaucoup d'essence, il est quand même tenu de se soumettre à une inspection.
Parmi les raisons pour lesquelles les pompes se dérèglent, on compte le froid, qui cause de légères variations, mais surtout, la quantité d'essence pompée.
Dans les grands centre comme Toronto, certaines stations-service vendent d'énormes quantités d'essence et les appareils se dégradent en raison de l'usure. Peut-être que les conservateurs devraient se pencher sur cette question et établir que dans les grandes villes les inspections devraient être plus fréquentes, mais pour l'instant, on prévoit une inspection tous les deux ans pour l'ensemble des stations-service.
Dans les régions rurales du Nord de l'Ontario, on ne vend pas autant d'essence et il n'y a pas le même degré d'usure. Les exploitants dans cette région et d'autres régions rurales de Canada doivent tout de même se soumettre à une inspection tous les deux ans. Les inspecteurs sont payés 200 $ par pompe. Le Nord de l'Ontario est une vaste région, tout comme le sont les autres régions rurales du Canada. Combien d'inspecteurs vont s'y rendre? Ils vont aller là où c'est le plus profitable pour eux, c'est-à-dire dans les grands centres, comme Toronto, Vancouver et Ottawa. Dans les localités plus petites, les exploitants seront à la merci des inspecteurs. Ils vont devoir attendre ces derniers, sans savoir quand l'inspection aura lieu. Cela va créer des problèmes pour les exploitants.
Lorsque nous jetons un coup aux exploitants dans des régions rurales comme le Nord de l'Ontario, nous constatons qu'il y a des indépendants. Un grand nombre d'entre eux ont dû fermer leurs portes, mais beaucoup d'exploitants sont de petits exploitants. Cette obligation va faire augmenter leurs coûts. Ils vont devoir refiler ces coûts aux consommateurs. Cette mesure fait grimper les coûts des exploitants ou des résidants du Nord de l'Ontario et des régions rurales du Canada.
Si cette mesure réglait le problème, si elle mettait fin à toute fraude à la pompe, je dirais qu'il faut l'appuyer et l'adopter. Malheureusement, le projet de loi ne va pas empêcher les grands fraudeurs de continuer à faire payer un prix excessif aux consommateurs. Il va seulement pénaliser les propriétaires de pompes, surtout dans les régions rurales où le matériel est plus susceptible de briser en raison du mauvais temps, dont les instruments de mesure ont une marge d'erreur inférieure à 1 p. 100. C'est peu. Pourtant, les exploitants indépendants, les petits propriétaires vont être durement touchés. Dans ce contexte, de plus en plus de gens vont se demander pourquoi ils devraient ainsi s'exposer.
C'est presque comme s'ils étaient reconnus coupables jusqu'à preuve du contraire. Le libellé donne à penser que toutes les petites entreprises qui fournissent de l'essence sont frauduleuses, qu'elles essaient de chiper et de voler de l'argent aux consommateurs. Ce n'est pas le cas. Les exploitants de pompes sont des personnes honnêtes qui essaient de gagner leur vie.
Il peut y avoir un petit écart, mais il y en a dans toutes les entreprises et industries. Lorsque nous regardons la situation d'ensemble, nous constatons qu'environ 0,0002 p. 100 de toute l'essence achetée par des Canadiens l'an dernier ne s'est pas retrouvée dans leurs réservoirs. Nous parlons de deux millièmes de un pour cent. Quiconque regarde ce pourcentage conclut que c'est peu. Ce n'est pas une quantité élevée. Je ne dis pas que ce n'est rien, mais deux millièmes de un pour cent ce n'est pas beaucoup, surtout lorsqu'on voit les variations du prix de l'essence, qui monte et qui descend constamment. L'autre jour, il est passé de 96 ¢ à 1,08 $ dans ma collectivité. Même si les instruments de mesure avaient été plus précis, cela n'aurait fait aucune différence.
Lorsque je songe aux mesures dont les conservateurs ont parlé dans le passé, comme par exemple éliminer la TPS lorsque le prix de l'essence dépasserait 85 ¢, et toutes sortes d'autres idées qui semblaient bonnes mais qui n'ont jamais été mises en oeuvre, je trouve cette initiative dérisoire. Les conservateurs prennent les Canadiens pour des imbéciles. Le titre du projet de loi est rassurant mais, malheureusement, le bienfait de cette mesure s'arrête là.
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Monsieur le Président, c'est à mon tour de me prononcer sur le projet de loi .
En soi, le projet de loi n'est pas mauvais parce que l'exactitude des mesures à la pompe est très importante. Je prends bonne note, par contre, des critiques que j'ai entendues tout à l'heure de la part de mes collègues. Dans leurs discours, ils ont dit qu'il ne faudrait pas que ce soit le consommateur qui paie le prix pour les nouvelles vérifications qui seront mises en place avec le projet de loi . Il faudra être prudent en comité pour faire toute la lumière sur ce dossier.
Le Bloc québécois est favorable au renvoi en comité du projet de loi C-14. Cependant, ce projet de loi ne règle nullement les vraies préoccupations et revendications des gens, qui considèrent payer leur essence trop cher. Il faut faire deux choses: créer un office de surveillance des prix de l'essence et donner plus de mordant à la Loi sur la concurrence.
Le Bloc québécois a présenté des projets de loi, dont je vais parler dans quelques instants. C'est de ça qu'il faut parler. J'espère que le gouvernement ne va pas se péter les bretelles en disant à la population qu'il a présenté un projet de loi pour régler la fluctuation des prix de l'essence et l'assurant qu'elle paiera le juste prix pour l'essence à cause des vérifications plus serrées des mesures à la pompe. L'exactitude de la mesure est un point fort intéressant.
De toute façon, on ne sait même pas si le consommateur est pénalisé ou favorisé quand la pompe n'est pas tout à fait fonctionnelle. Je suppose que si des gens trafiquent les pompes, ce n'est pas pour favoriser le consommateur. Cependant, il reste à prouver qu'on a trafiqué la jauge indiquant le nombre de litres pompés. Ce n'est pas la solution, et je vais le démontrer dans les prochaines minutes.
Le projet de loi C-14 vise à modifier certaines dispositions de la Loi sur l'inspection de l'électricité et du gaz et de la Loi sur les poids et mesures afin de mieux protéger le consommateur contre l'inexactitude des mesures des pompes à essence. C'est surtout de cela qu'on parle à la Chambre. Cette question préoccupe beaucoup de gens. Le projet de loi englobe les autres appareils de mesure et pas seulement les pompes à essence.
Le projet de loi instaure des pénalités pour les contraventions aux lois en question, augmente les amendes maximales prévues en cas d'infraction, ajoute une nouvelle amende en cas de récidive, instaure, pour les appareils de mesure, des inspections obligatoires à intervalles réguliers et, finalement, propose la désignation d'inspecteurs non gouvernementaux qui seraient formés et certifiés par Mesures Canada et autorisés à effectuer les inspections obligatoires des appareils de mesure.
Le Bloc québécois est favorable au principe du projet de loi , qu'on va envoyer en comité.
Cependant, le projet de loi ne permet pas de répondre directement aux problèmes de collusion, tels que ceux récemment mis en lumière au Québec, ni de prévenir efficacement les hausses soudaines du prix de l'essence. Plus tôt, j'ai parlé de deux objectifs: mettre en place un véritable office de surveillance des prix de l'essence et donner plus de mordant à la Loi sur la concurrence.
Je vais évoquer ce qui est arrivé chez moi, dans ma propre municipalité. Il y a eu beaucoup de recel et de vols d'automobiles dans le Centre-du-Québec. Je ne veux pas qu'on pense que ma région est particulièrement problématique, mais il y a eu aussi chez nous, à Victoriaville, le fameux cartel des prix de l'essence. Heureusement, cela a été dénoncé et les gens sont en train de répondre de leurs actes. J'espère que si cela se passe ailleurs au Canada, on pourra les arrêter.
Cependant, avec la loi actuelle, pour que le Bureau de la concurrence puisse agir, il faut absolument qu'une dénonciation ou une plainte y ait été déposée. C'est la différence. Il faudrait que le Bureau de la concurrence ait des pouvoirs quasi-policiers pour agir quand bon lui semble et dès qu'il a des soupçons, et pas seulement en cas de plainte. J'y reviendrai.
Nous croyons aussi qu'il est toujours nécessaire de poursuivre les efforts pour répondre efficacement à la hausse du prix de l'essence par l'entremise de notre projet de loi , dont le député du NPD parlait pendant les questions et commentaires. C'est un projet de loi de mon collègue de . Ainsi, la Loi sur la concurrence ne permet pas au Bureau de la concurrence de mener des enquêtes de son propre chef. Il est toujours nécessaire d'attendre une plainte privée avant de procéder à cette enquête. Nous réclamons également la mise en place d'un office de surveillance de l'industrie pétrolière pour surveiller de près les prix de l'essence et répondre à toute tentative de collusion ou de hausse injustifiée des prix.
Si le gouvernement avait eu une approche sérieuse pour aider véritablement les consommateurs, il se serait penché sur ces deux points. Chaque fois que survient une hausse subite des prix de l'essence, les gens se posent des questions sur l'industrie du pétrole, et avec raison. Ces hausses sont injustifiables, et les consommateurs ne doivent pas être les victimes de pratiques douteuses de la part des pétrolières. Je le répète, l'actuelle Loi sur la concurrence comporte des lacunes importantes. Par exemple, elle ne permet pas au Bureau de la concurrence d'entreprendre une véritable enquête sur un secteur industriel. Comment recueillir de l'information si on ne peut forcer la divulgation de documents ni protéger les témoins? Cette approche devrait être corrigée.
Le projet de loi du Bloc québécois propose donc de resserrer la Loi sur la concurrence afin que le Tribunal fédéral du commerce ait le droit d'initier une enquête au lieu d'attendre des plaintes ou des dénonciations, qu'il assume la protection des témoins et qu'il ait le droit également de perquisitionner et de saisir des documents. On a même fait circuler une pétition à cet égard, qui est très populaire, notamment dans ma région, on le comprendra, puisqu'elle a été particulièrement touchée par cette histoire de cartel. Pour que la population comprenne bien l'importance du dossier, je vais dire ce que demande essentiellement cette pétition.
1. Des individus et entreprises ont plaidé coupable, à l'été 2008, d'avoir manoeuvré pour fixer le prix de l'essence;
2. Selon Le Soleil, les détaillants pourraient percevoir jusqu'à plus de 100 millions de dollars par année en trop;
3. L'actuelle Loi sur la concurrence comporte des lacunes importantes et fait en sorte que le Bureau de la concurrence doit recevoir des plaintes avant de pouvoir initier des enquêtes.
EN CONSÉQUENCE, nous, pétitionnaires, prions la Chambre des communes d'adopter le projet de loi C-452, Loi modifiant la Loi sur la concurrence (enquête sur un secteur de l'industrie), permettant au commissaire de la concurrence d'initier des enquêtes de son propre chef sur les fluctuations des prix de l'essence.
Je peux affirmer que cette pétition est fort populaire. Les gens la demandent. Ils se la procurent en ligne et ils la signent. Les gens désirent qu'on prennent acte de ce qui s'est passé. Le Bureau de la concurrence a quand même réussi à agir dans ma région. Il faut dire que c'est tellement difficile que ce n'était que la deuxième fois que le Bureau de la concurrence pouvait agir dans ce genre de dossier. La première fois, c'était dans la région de Vancouver, en 1955. Le seconde était en 2008 parce qu'il y a eu plainte. Il faudrait ne pas devoir attendre qu'il y ait des plaintes pour pouvoir agir. Mais cela a été efficace, et il faudrait que cela soit comme cela, avec des pouvoirs accrus, et instaurer des enquêtes avant même que quelqu'un ne se plaigne.
Le Bureau de la concurrence a découvert un cartel sur l'essence au Québec. Par cartel, on entend une entente entre des entreprises pour ne pas se concurrencer. C'est assez simple comme définition. Je lis un document du Bureau de la concurrence, un communiqué émis le 12 juin 2008:
[...] le Bureau de la concurrence a pris connaissance d'allégations de fixation des prix à des stations d'essence à Victoriaville [...]. Les faits recueillis pendant l'enquête menée à Victoriaville ont permis de découvrir des pistes liées à d'autres marchés locaux au Québec, à savoir ceux de Thetford Mines, Sherbrooke et Magog.
Au cours de son enquête, le Bureau a constaté que des concurrents s'étaient entendus pour fixer le prix auquel l'essence était vendue aux consommateurs. Les faits démontrent que des participants dans les marchés visés ont principalement comploté en se téléphonant pour s'entendre sur le prix de l'essence et sur le moment des augmentations des prix, ce qui est contraire à l'article 45 de la Loi sur la concurrence. [...]
Un certain nombre d'outils ont servi à mener l'enquête, notamment l'écoute électronique, des perquisitions et le Programme d'immunité du Bureau de la concurrence.
Quelqu'un pourrait vouloir me contredire puisque je disais tout à l'heure que le Bureau de la concurrence n'avait pas assez de possibilités ou de marge de manoeuvre. Il pourrait me dire qu'il y a eu de la collusion, et qu'un cartel s'est formé à Victoriaville, à Thetford Mines, à Sherbrooke, à Magog et peut-être même ailleurs, mais on n'a pas encore eu d'indications pour d'autres endroits.
Le Bureau de la concurrence a réussi à agir, des poursuites ont été entamées et des gens ont déjà plaidé coupable. Donc, cela fonctionne. Par contre, comme je le dis et je le répète, cela a pris une plainte. Un détaillant d'essence de la région de Victoriaville a reçu des menaces à un moment donné, semble-t-il de la part d'autres détaillants, car il ne voulait pas embarquer dans le jeu. Il laissait ses prix un peu plus bas que les autres pendant un certain temps. Sa bannière l'a appuyé pendant un moment. Cependant, à un moment donné, il s'est retrouvé seul et a décidé de dénoncer cette situation. Si je me rappelle bien, il avait parlé à un hebdomadaire local. Au départ, il avait fait état de sa frustration à un journaliste à la suite de ces évènements, des menaces qu'il avait reçues et du fait que, comme commerçant, il voulait pouvoir concurrencer les autres.
C'est ce qui est anormal dans le milieu du pétrole. Quand quelqu'un veut aller s'acheter une paire de souliers, il est en mesure d'aller dans deux ou trois magasins. Il y a de bonnes chances que le prix d'une paire de souliers de même marque et de même couleur n'est pas nécessairement le même partout. Il peut y avoir une différence de 5 dollars ou de 10 dollars. Quelqu'un peut même en trouver une paire en vente à 50 p. 100 de rabais, s'il est chanceux. Toutefois, dans le cas du pétrole, on a beau chercher à tous les coins de rue, il est rare que les prix soient très différents. Dans le cas de ce qui est arrivé chez nous, le Bureau de la concurrence a démontré que les détaillants se téléphonaient au préalable et fixaient les prix. Il est donc certain que le prix était toujours le même partout. C'était évident.
Cette personne a décidé qu'elle en avait assez et a dénoncé la situation. Ce n'est que lorsque le Bureau de la concurrence a vu cela qu'il a pu agir. Il s'est dit que, comme il y avait une plainte, il pouvait agir dans cette circonstance. Sinon, il n'aurait pu rien faire. C'est la raison pour laquelle il faut changer la façon de procéder au Bureau de la concurrence.
Comme je le disais, il y a eu plusieurs accusations. À Victoriaville, 11 compagnies ont été impliquées dans le dossier. À Thetford Mines, le chiffre s'élève à 6. À Sherbrooke, ce sont 20 compagnies et à Magog, 5 compagnies ont été accusées.
Comme je l'indiquais tout à l'heure, plusieurs sociétés ont plaidé coupables, que ce soit à Victoriaville, à Thetford Mines ou à Sherbrooke. Les amendes sont assez substantielles, soit de 179 000 $ pour une compagnie, 1 850 000 $ pour une bannière et 600 000 $ et 90 000 $ pour deux autres compagnies. C'est une bonne tape sur les doigts. Dans le cas de l'amende de 1 850 000 $, on parle d'une pétrolière et non pas d'un détaillant. Chose certaine, cela va sûrement les faire réfléchir.
Évidemment, je voyage beaucoup. Comme tous mes collègues ici, nous le faisons dans nos circonscriptions. Lorsque nous sommes responsables de dossiers, nous le faisons à l'extérieur de celle-ci, ce qui nous permet de comparer les prix de l'essence. Il est intéressant de noter qu'à une certaine époque, dans la région de Victoriaville, le prix de l'essence était toujours un peu plus cher qu'à Trois-Rivières ou à Drummondville. Parfois, le prix était moins cher qu'à Québec, mais il n'était pas parmi les moins chers au Québec, loin de là. Depuis que l'enquête du Bureau de la concurrence a débuté et que les résultats sont sortis, c'est drôle, mais maintenant ils sont souvent moins chers. Il aura fallu que des gens se fassent prendre la main dans le sac pour qu'ils soient beaucoup plus prudents à cet égard dans la fixation des prix. Aujourd'hui, c'est encore nous qui en bénéficions. Heureusement, l'enquête du Bureau de la concurrence aura fait en sorte de découvrir le pot aux roses.
En ce qui concerne les individus qui étaient liés dans cette collusion, dans ce cartel, il y a eu des amendes de 50 000 $, de 10 000 $ et de 5 000 $. Pour une fois, on a pris les gens et on a réussi à les faire payer. J'ai ici une série d'amendes de 10 000 $, de 20 000 $ et de 25 000 $, tout dépendant de leur implication dans le dossier.
En ce a trait à la suite des choses dans ce dossier, un article du journal La Tribune nous apprend que le cartel de l'essence aurait coûté jusqu'à 180 $ par automobiliste. Il faut comprendre que toute l'histoire est sortie en 2008, mais que c'est entre 2002 et 2006 qu'on a découvert qu'il y avait eu collusion. Je cite le journal La Tribune:
De manière bien approximative [car ce n'est pas facile de savoir combien chaque personne a acheté d'essence dans son année ou pendant ces années], on peut estimer à entre 20 $ et 40 $ par année la somme qu'un automobiliste de Sherbrooke, de Magog, de Thetford Mines et de Victoriaville a payé en trop pour faire le plein de son véhicule à cause du cartel qui a faussé les prix de l'essence durant une période d'environ quatre années et demie.
Fait intéressant, un recours collectif contre le cartel de l'essence est maintenant devant la Chambre civile de la Cour supérieure. C'est là qu'on essaiera de déterminer quelle somme d'argent on pourra remettre aux gens qui se sont fait flouer pendant ces quatre années et demie.
À ce jour, plus de 12 000 personnes — ce chiffre remonte à quelques mois — se sont inscrites au recours collectif autorisé le 30 novembre 2010 par la juge Dominique Bélanger de la Cour supérieure du Québec au regard de la fixation des prix de l'essence pour la période du 1er janvier 2002 au 30 juin 2006 dans les villes susmentionnées.
Dans un autre article intéressant, cette fois dans le journal Le Soleil, on dit ceci:
Les conclusions recherchées [par ce recours collectif] sont le paiement d'une somme de 7,5 millions $, plus les intérêts, à compter du 1er janvier 2002. S'ajoutent dans les réclamations une somme de 500 $ pour troubles, tracas et inconvénients à être versée à chaque consommateur qui se manifestera, plus un montant de 1 000 $ à titre de dommages exemplaires. L'Association pour la protection des automobilistes réclame quant à elle 250 000 $.
Cela donne une idée des montants réclamés par ce recours collectif. Il est important de dire que le projet de loi ne répond absolument pas à ces préoccupations. Il ne faudrait pas que les députés conservateurs disent que ce projet de loi réglera tous les problèmes de collusion dans les prix de l'essence. Même si la loi proposée augmentait la responsabilité des détaillants en imposant des inspections périodiques obligatoires des appareils de mesure tels que les pompes à essence, ce n'est pas ce qui empêchera le prix de l'essence d'augmenter à la veille d'une longue fin de semaine on ne sait trop pour quelle raison.
Je l'ai souvent dit à la Chambre et je le répète: chaque fois que je vois les prix de l'essence bondir et qu'il y a des reportages là-dessus à la télévision, je cherche toujours à savoir ce qui se passe dans le monde pour que l'essence fasse un bond de 5 ¢, de 10 ¢ ou de 12 ¢ le litre.
Quand un représentant de l'association des compagnies pétrolières explique à la télévision qu'il y a eu un problème en Irak ou une fuite sur une plate-forme, c'est toujours assez embêtant de le croire. Dans bien des cas, les faits démontrent que le prix du baril de pétrole, puisqu'on a fait des réserves, était de tel montant quand les problèmes sont survenus. Comme ce montant n'est pas toujours plus élevé, on devrait subir la hausse plus tard, mais ce n'est pas ce qui arrive. Dès qu'on nous annonce un problème — et on ne sait pas toujours si le problème est réel —, les prix à la pompe augmentent tout de suite, mais ils ne descendent pas aussi vite qu'ils le devraient. On a donc des raisons de se questionner.
Pour revenir au projet de loi , on nous dit aussi que les peines pouvant être imposées par les tribunaux en vertu de la Loi sur les poids et mesures passeront de 1 000 $ à 10 000 $ pour les infractions mineures, et de 5 000 $ à 25 000 $ pour les infractions majeures. En cas de récidive, une nouvelle peine maximale de 50 000 $ pourra être imposée et/ou une peine d'emprisonnement — je serais surpris qu'on aille jusque-là — pour une période ne dépassant pas deux ans.
Il y a quelques mesures de ce genre qui sont dans le projet de loi , mais je répète que ce n'est pas ce que les consommateurs ont demandé en premier lieu.
Le député de a même dit que le Parti libéral, en 2005, avait présenté le projet de loi . Mais là encore, on faisait fi des recommandations du Comité permanent de l'industrie, des sciences et de la technologie, qui demandait la création d'un office de surveillance des prix de l'essence et qu'on donne plus de mordant à la Loi sur la concurrence. Ces deux objectifs n'ont pas été atteints par le gouvernement libéral précédent ni par le gouvernement conservateur. On a la responsabilité de se pencher sur cette question dès maintenant.
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Monsieur le Président, je suis très heureux de participer au débat sur le projet de loi aujourd'hui.
Je voulais d'abord faire quelques remarques sur le projet de loi , qui a été présenté par le Bloc, parce que je crois qu'il pourrait vraiment changer la donne. C'est une solution sensée à un problème de longue date.
Le projet de loi est très court. Il modifie essentiellement la Loi sur la concurrence afin de permettre au commissaire de la concurrence d’enquêter sur un secteur de l’industrie dans son ensemble. Comme l'intervenant précédent du Bloc l'a dit, il faut recevoir une plainte avant de pouvoir procéder à une enquête en vertu de la Loi sur la concurrence. C'est le problème qui dure depuis des années. Le Bureau de la concurrence doit pouvoir agir de façon beaucoup plus autonome et adopter une attitude très proactive quand il observe des pratiques de fixation des prix dans l'industrie gazière.
Je m'occupe de ce problème depuis probablement 1988, quand nous sommes passés des banquettes ministérielles à celles de l'opposition au Manitoba. Mon travail consistait à poser beaucoup de questions tous les jours sur le prix de l'essence. Nous avons examiné un grand nombre de moyens de régler ce problème. Jim Ernst, le ministre conservateur du Manitoba à l'époque, était lui aussi très frustré par la situation, et il était déterminé à faire tous les efforts possibles pour y trouver une solution. Il savait qu'il y avait déjà eu 125 études sur cette question qui ramassaient de la poussière sur les étagères. Cela ne l'a pas empêché d'en commander une 126e. Les conclusions de cette étude étaient pareilles à celles des autres études, à savoir qu'il y avait fixation des prix, mais qu'il fallait modifier la Loi sur la concurrence si on voulait obtenir une condamnation. Nous avons donc conclu que ce n'était pas l'approche à adopter.
Comme je l'ai dit, M. Ernst était le ministre, et j'étais le porte-parole de l'opposition. Nous ne travaillions donc pas ensemble sur ce dossier puisque je lui demandais chaque jour ce qu'il allait faire pour régler le problème.
C'est ce qui ressortait de l'étude. Nous avons ensuite passé en revue les options de réglementation. Nous savions qu'il y avait des organismes de réglementation du prix de l'essence dans les Maritimes. Nous les avons suivis de près au fil des ans et avons constaté qu'ils ne constituaient pas non la solution, parce qu'ils avaient tendance à simplement trancher en faveur du prix le plus élevé.
Je pense que le public serait en faveur d'un organisme de surveillance ou de réglementation si ce dernier prenait des mesures décisives, s'il avait le pouvoir de réduire les prix et s'il ne se contentait pas d'approuver simplement les augmentations. Or, les organismes de réglementation dans les Maritimes tranchent en faveur du prix le plus élevé et c'est ce que je reproche à cette approche.
En bout de ligne, le prix de l'essence dépend du prix mondial, de ce qui se passe dans le monde et de la disponibilité de la ressource. Si des raffineries doivent interrompre leurs activités en raison de tempêtes et d'ouragans, comme en Louisiane, dans le Sud des États-Unis, ou si elles doivent fermer en raison d'explosions ou d'arrêts de travail, cela entraîne une pénurie et crée des problèmes.
Le nombre de raffineries a considérablement diminué au fil des ans. Il y a 20 ans, il y avait, je crois, deux raffineries au Manitoba, alors qu'il n'en reste aucune aujourd'hui.
Durant cette période, au début des années 1990, lorsque nous étudiions cette question et la possibilité de modifier la Loi sur la concurrence, et que nous examinions la réglementation du prix de l'essence, nous observions d'autres changements sur le marché. Il y avait notamment l'idée de faire venir de l'essence par le port de Churchill car, comme le savent les députés, nous avons un port au Manitoba, lequel est largement sous-utilisé. Nous avons des terminaux pétroliers, équipés de plusieurs réservoirs, dans lesquels sont stockés des produits pétroliers en vue d'être transportés plus au Nord. Nous étudiions donc la possibilité de les expédier vers le Sud par train.
Il y avait aussi un certain nombre d'exploitants indépendants qui profitaient du prix américain très bas à l'époque. Il y en avait au moins un, en particulier, mais en fait je pense qu'il y en avait deux ou trois. Cet exploitant se rendait à Fargo ou Grand Forks dans le Dakota du Nord, faisait le plein au pipeline là-bas, transportait l'essence jusqu'à Winnipeg et la vendait peut-être 10 ou 20 ¢ de moins le litre. Il s'agissait d'une quantité énorme. Quand on s'asseyait le soir pour regarder les nouvelles à la télévision, on pouvait voir sur l'écran de longues files de voitures qui attendaient pour acheter de l'essence à cette station; elle était approvisionnée par des camions-citernes qui apportaient l'essence des États-Unis. Mais bien sûr, cet exploitant était limité par la quantité d'essence qu'il pouvait transporter dans son camion, il ne pouvait donc assurer l'approvisionnement que d'une ou deux stations-service.
Nous avons envisagé de continuer un peu sur la lancée et de faire livrer de l'essence dans quelques autres stations-service par d'autres camions-citernes. Nous nous sommes heurtés à une multitude d'autres difficultés parce que le transport de l'essence ne se fait vraiment plus comme on le faisait il y a des années. Certains des députés d'en face qui vivaient dans des fermes dans les années 1950 savent que l'essence était transportée dans un petit camion qui se rendait aux fermes. On la transférait au moyen d'un tuyau dans un grand réservoir puis, de là, dans les réservoirs des machines de la ferme, tracteurs ou autres. Mais les choses ont changé. On ne peut plus entrer dans une ville, petite ou grande, avec un gros camion-citerne et se mettre à vendre de l'essence à même la citerne. Nous avons constaté cela.
Nous avons donc commencé à l'époque à chercher par tous les moyens à venir en aide aux consommateurs. C'est facile à faire quand les prix montent en flèche.
Je veux prendre une minute pour parler du député de , parce que c'est un libéral qui siège ici depuis longtemps. Nous avons entendu aujourd'hui des libéraux parler de la question comme s'il s'agissait d'une situation qu'ils viennent tout juste de découvrir tandis que d'autres semblent croire que le problème n'a fait surface qu'après l'arrivée au pouvoir du et du gouvernement conservateur et que c'est un gros problème créé par ces derniers.
Cependant, pendant toute la période que j'ai mentionnée tout à l'heure, à partir de 1993, les libéraux étaient au pouvoir et toutes les tentatives visant à régler le problème du prix élevé de l'essence ont été contrecarrées. Quant au député de , son propre caucus a contrecarré ses efforts à de nombreuses reprises, je crois. Je l'ai souvent entendu au fil des ans, à la radio, défendre les consommateurs, tenter de faire agir le Bureau de la concurrence, tenter de stimuler la concurrence et s'attaquer à la fixation des prix. Il n'a jamais eu l'appui de son propre caucus, du gouvernement dont il faisait partie ou du premier ministre qui était du même parti que lui.
Le problème existe depuis longtemps. La fixation des prix n'est pas propre aux stations-service. Depuis le milieu des années 1980, nous avons vu au moins deux grandes initiatives fédérales contre la fixation des prix dans le secteur immobilier. La dernière en date devrait aboutir à un règlement bientôt puisque les chambres immobilières de tout le Canada se réuniront d'ici quelques semaines pour ratifier un accord conclu pour prévenir la fixation des prix. Évidemment, si l'accord n'est pas ratifié, il y aura des poursuites devant les tribunaux.
Il existe des activités anticoncurrence dans notre société depuis de nombreuses années et on les a laissées se répandre. Il faut des initiatives fermes de la part du gouvernement et des organismes d'exécution de la loi pour s'attaquer à ces activités afin que la population profite d'une véritable concurrence.
On ne s'est pas occupé seulement du cas des agents immobiliers, car il y a aussi eu des mesures visant les agences de voyage, l'assurance de biens et l'assurance contre les risques divers. Je crois qu'il y a eu des mesures contre Toyota lorsque l'entreprise a tenté de fixer ses prix. Je suis convaincu que les députés se souviennent qu'il y a cinq ou six ans, Toyota a tenté d'imposer des prix fixes à ses concessionnaires en leur disant que ces prix n'étaient pas négociables et qu'ils ne pouvaient pas les réduire. Le gouvernement a alors pris les mesures qu'il fallait.
Pour le citoyen ordinaire, toutes ces choses ne sont guère excitantes, mais elles sont essentielles pour créer un milieu adéquat, où les entreprises peuvent entrer en concurrence les unes avec les autres. L'imposition de monopoles n'est pas une bonne façon de faire fonctionner le système au pays. Nous mettons plusieurs choses à l'essai, comme la surveillance. Les gens pensent que c'est une bonne idée, mais nous avons prouvé que ça ne marche pas. Cependant, nous pourrions examiner beaucoup d'autres mesures.
J'aimerais parler de certains éléments du projet de loi qui déplaisent aux députés de ce côté-ci de la Chambre. Je pense que cela ne poserait pas problème si, partout au pays, les pompes à essence étaient en fait examinées par des inspecteurs du gouvernement.
Plus tôt, j'ai mentionné que pendant de nombreuses années, les voitures étaient inspectées au hasard au Manitoba. C'était peut-être aussi le cas dans d'autres provinces. Pendant les dix années où l'on possédait un véhicule, on devait probablement le soumettre à une inspection une ou deux fois. On était alors tenu de faire faire les réparations voulues pour pouvoir le garder sur la route. Les gens avaient confiance en ce système, parce qu'ils savaient que des inspecteurs du gouvernement en étaient responsables.
Vers 1995, le gouvernement conservateur de l'époque a décidé de confier tout le système d'inspection aux garages privés. Comme ils ne faisaient pas assez d'argent en raison de la situation économique, le gouvernement avait trouvé là une sorte de vache à lait pour eux. Quand sa voiture devait être inspectée, le propriétaire se rendait dans un garage local. Il incombait donc aux garagistes d'expliquer les problèmes aux propriétaires. Des gens se sont ainsi fait arnaquer. En effet, après avoir acheté une voiture, ils se rendaient au garage et apprenaient qu'ils devaient dépenser des centaines, voire des milliers, de dollars en réparations avant de pouvoir prendre la route. Dans d'autres cas totalement différents, des gens qui avaient fait inspecter leur voiture dans un garage ont appris plus tard d'un ami dans le milieu qu'en fait, des véhicules étaient certifiés comme étant sûrs, alors qu'ils ne l'étaient pas du tout. C'était possible si l'on avait un ami ou un parent qui travaillait au garage ou chez le concessionnaire.
Ce système a été mis en place à titre de cadeau à l'industrie automobile et, du jour au lendemain, le prix des voitures d'occasion est monté en flèche. Au début des années 1990, on trouvait des voitures d'occasion pour 50 $ ou 100 $. Puis, brusquement, à cause du système d'inspection de la sécurité, les pires tacots valaient 1 000 $.
Quelques années plus tard, à la lumière de certaines plaintes, la CBC/Radio-Canada et d'autres radiodiffuseurs ont commencé à mener des enquêtes pour voir ce qui se passait. Ils ont trouvé toutes sortes de cas d'arnaque au Manitoba. Des journalistes de CBC/Radio-Canada amenaient à l'inspection une voiture ayant déjà été inspectée; ils connaissaient déjà les problèmes de la voiture. Je ne mentionnerai pas le nom des garages impliqués, mais certains députés savent desquels je parle, parce qu'il s'agit de chaînes connues à l'échelle nationale. La même voiture était amenée à cinq ou six garages différents et, dans la plupart des cas, si ce n'est dans tous, les mécaniciens trouvaient d'énormes problèmes alors qu'il n'y en avait aucun. Voilà un exemple flagrant d'arnaque. Certains garages ont perdu leur permis à cause de cette affaire. Puis, un an ou deux plus tard, les journalistes ont fait un suivi. Ils ont trouvé encore plus de cas d'arnaque. En fait, certains garages qui avaient été pris en faute lors de la première enquête ont de nouveau été cités pour leurs mauvaises pratiques.
Les députés devraient savoir qu'on ne peut pas se débarrasser du système une fois qu'il est en place. Le NPD, sous la direction de Gary Doer, a pris le pouvoir en 1999. Il ne s'est pas débarrassé de ce système pour revenir à un système d'inspection gouvernemental centralisé. En fait, il a plutôt modifié la période d'inspection de sécurité, qui est passé de deux ans à un an.
Prenons le cas de l'état des voitures sur les routes. Les inspections de sécurité sont obligatoires seulement au moment de la vente d'une automobile. Si une voiture est vendue trois ou quatre fois au cours des deux ou trois premières années, elle sera inspectée à répétition. Toutefois, si quelqu'un achète une voiture et la conserve longtemps, celle-ci ne fera jamais l'objet d'une inspection de sécurité. Il est possible que de nombreuses voitures dangereuses circulent sur les routes. Cette situation découle du fait qu'on a confié au secteur privé un système qui fonctionnait parfaitement.
Voyons maintenant ce qui pourrait se produire, et qui arrivera probablement. Certains ont déjà soulevé que les régions rurales, les régions du Nord, ne pourront avoir recours qu'au secteur privé. Qui inspectera les pompes au Yukon? Qui inspectera celles des Territoires du Nord-Ouest, du Nord de la Colombie-Britannique, des régions rurales? Ce système, c'est comme une machine à imprimer de l'argent: c'est le meilleur moyen de susciter les abus.
Je tiens également à aborder certains aspects de la question des poids et mesures. Ce n'est pas la voie à suivre. La population et les détaillants accepteraient que l'État se charge des inspections. Celles-ci devraient être faites à intervalles réguliers, mais c'est l'État qui devrait s'en occuper. Nous ne devrions pas permettre au secteur privé de faire ces inspections.
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Monsieur le Président, j'ai le plaisir d'intervenir sur le projet de loi , qui traite d'une modification à la Loi sur l'inspection de l'électricité et du gaz et la Loi sur les poids et mesures.
Comme l'a dit avant moi mon collègue, le député de et porte-parole du Bloc québécois en matière d'industrie, le Bloc québécois sera en faveur du principe du projet de loi. Cependant, j'aurais le goût de dire que la montagne a accouché d'une souris. J'explique pourquoi. Si, avec ce projet de loi, le gouvernement pense qu'il vient de faire la trouvaille du siècle pour mettre les pétrolières au pas, une trouvaille aussi importante que l'invention du pain tranché, il se trompe royalement. C'est la raison pour laquelle nous serons d'accord pour l'étudier en comité, sous réserve de notre position ultérieure au cours des prochaines étapes.
J'ai écouté de façon attentive les échanges — permettez-moi l'expression « les passes sur la palette » — qu'ont eus les députés du NPD lors des discours et des questions et commentaires. Ces échanges étaient très appropriés, très à propos et très dans le ton. Aussi, mes collègues du NPD ont reconnu le projet de loi d'initiative parlementaire déposé par mon collègue du Bloc québécois. Par contre, tout le monde reconnaîtra que le projet de loi ne permet pas de répondre directement aux problèmes de collusion tels que ceux qui ont récemment été mis en lumière au Québec, ni de prévenir efficacement les hausses soudaines du prix de l'essence. Le gouvernement pense que la solution, ce sont des vérifications sur les pompes et des peines imposées par les tribunaux passant de 1 000 $ à 10 000 $ pour les infractions mineures et de 5 000 $ à 25 000 $ pour les infractions majeures. Il ne faudrait pas être dupes. Ces amendes sont des pinottes pour des pétrolières engrangeant des milliards de dollars de profits. Je n'ose pas croire que les pétrolières font exprès pour modifier le fonctionnement des pompes pour nous voler un demi cent de plus par litre vendu. Je n'ose pas penser que cela se fait. Par contre, on est d'accord pour qu'il y ait de plus grandes vérifications. On n'est pas contre la vertu, tout comme on n'est pas contre la tarte aux pommes. Dans cette période automnale, tout le monde reconnaît que c'est bon de la tarte aux pommes. Pendant le temps des pommes, j'ai dans ma circonscription des pomiculteurs de l'île d'Orléans et de l'Isle-aux-Coudres qui sont très compétents et efficaces.
Trêve de plaisanteries, ce n'est pas la trouvaille du siècle. Le Bloc québécois se serait attendu à ce que le gouvernement prenne ses responsabilités, mette ses culottes et s'attaque aux problèmes de fond de l'industrie pétrolière, à savoir la collusion entre les compagnies. On ne s'attendait pas à se faire dire que le commissaire du Bureau de la concurrence a regardé la situation et qu'il ne peut pas entreprendre lui-même des enquêtes, car cela prend des dénonciations et des cas étoffés. En ce qui concerne le cas mis au jour dans les régions de la Lotbinière, d'Arthabaska et de l'Estrie, heureusement qu'une dénonciation a été faite de la part de quelqu'un venant du milieu des pétrolières. C'est de cette manière qu'on l'a su. Cependant, ce n'est que la pointe de l'iceberg.
Le problème est beaucoup plus sérieux. J'espère qu'on ne sera pas surpris du fait que les conservateurs ne font rien pour mettre au pas les pétrolières et ne feront rien pour les discipliner. On n'a qu'à voir qui finance le Parti conservateur. Ce sont avant tout les pétrolières. Qui a besoin d'avantages fiscaux pour faire de l'exploration et exploiter les sables bitumineux en Alberta? Ce sont les conservateurs qui ont besoin des pétrolières pour les financer lors des prochaines élections et qui en ont eu besoin lors des élections précédentes.
Augmenter la responsabilité des détaillants en imposant des inspections périodiques obligatoires des appareils de mesure est vraiment très important, cela ne fait pas l'ombre d'un doute, mais c'est aussi vraiment très inefficace. Nous souhaitions, et nous souhaitons, qu'on donne réellement plus de pouvoirs au commissaire à la concurrence. Le Bloc québécois avait donc déposé le projet de loi afin de répondre de façon claire aux hausses des prix de l'essence.
Monsieur le Président, j'en appelle à votre compréhension. Je comprends que votre rôle de Président implique une très grande neutralité. Vous êtes attentif à mes propos. Vous êtes capable de faire deux choses à la fois: parler à votre collègue à votre gauche et m'écouter. Vos talents ne font pas l'ombre d'un doute. Je vais continuer de m'adresser à vous, mais je vais m'adresser aussi aux gens qui nous écoutent. Est-ce que ceux-ci se sont rendus compte qu'au Québec, les hausses du prix de l'essence arrivent habituellement le jeudi, quand les gens ont leur paie? On les remarque avant une longue fin de semaine, lorsqu'il y a un congé férié. Avant l'Action de grâce, à Montréal, il y a eu une hausse de 10 ¢ ou 12 ¢ d'un coup sec. Il ne s'est rien passé et le prix du baril sur la scène mondiale va en diminuant. Qu'arrive-t-il pour que Montréal subisse une augmentation de 10 ¢, 12 ¢ et parfois 15 ¢?
Avant, les pétrolières nous disaient qu'elles dépendaient de ce qui se passait sur la scène mondiale, de la hausse du baril de pétrole, des guerres en Irak et de l'envahissement du Koweit. Tout est prétexte. On peut comprendre cela s'il y a une instabilité dans les pays producteurs ou s'il arrive quelque chose de précis. Or là, rien n'est arrivé, au contraire. Le prix du baril est à la baisse, mais on augmente le prix à la pompe. C'est en ce sens qu'on dit que les pétrolières nous arnaquent.
Je continue mes exemples pour les gens et mes collègues de la Chambre qui nous écoutent. Je ne pense pas qu'il y ait l'équivalent dans les autres provinces, mais au Québec, habituellement, les deux dernières semaines de juillet — cela chevauche parfois le début d'août — représentent ce qu'on appelle les vacances de la construction. Des centaines de milliers de travailleurs et de travailleuses de la construction sont en vacances en même temps. Généralement, les gens de la construction sont des personnes qui travaillent fort. Ils se lèvent très tôt le matin, ils sont dépendants des éléments et de la température. Ils sont dépendants du stress sur les chantiers, et doivent livrer un chantier de construction, que ce soit résidentiel, commercial ou industriel. Ils doivent livrer l'immeuble et compléter les travaux à temps. Au Québec, pendant les deux dernières semaines de juillet, les travailleurs de la construction en profitent donc pour décompresser, et beaucoup en profitent pour visiter différentes régions du Québec.
Au Québec, on est naturellement attiré par la Nouvelle-Angleterre, la côte du Maine et les plages. Quelques travailleurs de la construction prennent l'autobus interrégional ou interprovincial, quelques-uns prennent le train ou l'avion, mais habituellement, la très grande majorité des déplacements se font en automobile. Si mes collègues veulent être convaincus, ils n'ont qu'à aller sur les routes du Québec pendant les semaines de vacances de la construction.
C'est drôle, quelques jours avant la date fatidique des 15, 16 ou 17 juillet, pouf!, on a soudainement une augmentation des prix. Comment cela se fait-il? Qu'arrive-t-il?
Des voix: Oh, oh!
M. Michel Guimond: Certains députés du NPD n'ont pas aimé mon « pouf! ». Je ne sais pas ce que j'aurais pu dire d'autre. Quoi qu'il en soit par effet d'enchantement ou par effet du Saint-Esprit, on a une augmentation majeure, à la veille des vacances de la construction. Pourquoi?
Voici une autre démonstration de la collusion: on remarque, dans plusieurs villes de taille moyenne ou grande, qu'il est courant de voir des stations-services aux quatre coins des carrefours giratoires ou autres. Je vois derrière moi ma collègue de . J'ai régulièrement l'occasion d'aller à Trois-Rivières étant donné que je me déplace souvent en partant de ma circonscription, sur la côte de Beaupré, jusqu'à Ottawa en automobile. Il arrive souvent que j'arrête faire le plein à Trois-Rivières, une ville magnifique avec des gens très accueillants, mais on arrive à des carrefours où il y a souvent des stations-services aux quatre coins de rue.
On pourrait y aller ensemble et s'installer avec un chronomètre. En effet, quand une station augmente ses prix de 3 ¢, 5 ¢, 10 ¢, 12 ¢ ou 15 ¢ le litre, on pourrait calculer le nombre de secondes qui s'écoulent avant que les trois autres augmentent leurs prix. Peut-on appeler cela de la libre concurrence? Pourquoi Shell se sent-elle obligée d'augmenter ses prix en même temps qu'Esso? Pourquoi augmenter les prix en même temps que Petro-Canada? Pourquoi l'augmentation se fait-elle de façon concertée en quelques secondes seulement? S'il y avait une réelle concurrence, une station-service afficherait 1,038 $ le litre, une autre 1,019 $ le litre et une autre un prix différent. On aurait alors une réelle concurrence.
Regardons maintenant la situation dans le domaine de l'alimentation et des vêtements. L'alimentation est un bel exemple de secteur où on peut comparer les prix de produits exactement identiques. Oublions les produits où les prix sont fixés de façon réglementaire tels que la bière ou le lait. Encore là, je crois qu'ils n'ont pas le droit de vendre le lait à un prix minimal. Le lait est un mauvais exemple. Prenons l'exemple du jus d'orange Oasis. Si on allait chez les quatre plus grands du domaine de l'alimentation, il y aurait de fortes chances que les prix soient différents. On appelle cela de la réelle concurrence parce qu'il n'y a pas nécessairement collusion entre les quatre grands de l'alimentation au Québec.
Or c'est ce qu'on observe avec les prix de l'essence. C'est pour cette raison que j'ai commencé mon allocution en disant que la montagne avait accouché d'une souris. On pourrait effectivement dire que le projet de loi est mieux que rien, mais le gouvernement ne s'attaque pas au fond du problème. Entre autres, on se serait attendu à ce que le gouvernement dise, par ce projet de loi, que la Loi sur la concurrence devrait permettre au Bureau de la concurrence de mener des enquêtes de son propre chef, comme je l'ai souligné tout à l'heure, au lieu d'attendre toujours une plainte privée avant de procéder à l'enquête.
En plus, le Bloc québécois a proposé la mise en place d'un office de surveillance de l'industrie pétrolière pour surveiller de près les prix de l'essence et répondre à toute tentative de collusion ou de hausse injustifiée des prix. J'en ai fait la démonstration tout à l'heure. Avec un tel office, on pourrait agir dès que les prix de l'essence augmentent. Au lieu de cela, le gouvernement conservateur nous répond toujours — c'était la même chose sous le règne des libéraux — qu'il n'y a rien à faire parce que le Bureau de la concurrence a conclu qu'il n'y avait pas d'entente entre les pétrolières pour fixer les prix et donc, qu'il n'y a pas de problème. Au Bloc québécois, on s'attendait à ce que le projet de loi s'attaque au fond du problème.
Le 5 mai 2003, M. Konrad von Finckenstein, à l'époque commissaire à la concurrence — il est maintenant président du CRTC —, a dit au Comité permanent de l'industrie, des sciences et de la technologie que la loi comportait des lacunes, mais que comme commissaire à la concurrence, il n'avait pas le choix d'appliquer la loi. Tout comme nous, il a reconnu que la loi comportait des lacunes. Cela prend un gouvernement qui a une volonté politique de bouger et de mettre enfin au pas les pétrolières.
M. von Finckenstein a dit ceci:
[...] même si le mandat du Bureau inclut le rôle très important d'enquêteur et de promoteur de la concurrence, la législation actuelle ne donne pas au Bureau le pouvoir de mener une étude sur l'industrie.
En gros, c'est ce que je voulais dire. Je veux féliciter encore une fois mon collègue de , le porte-parole du Bloc québécois en matière d'industrie, pour son travail dans ce dossier et pour tenir la population québécoise et canadienne informée des lacunes sur les prix de l'essence, lacunes que le projet de loi ne comble malheureusement pas.
Le Bloc québécois est favorable au principe du projet de loi, et il l'enverra en comité. On verra bien la suite des choses. Il ne faut pas étudier uniquement le système de mesure des pompes et augmenter les amendes de façon tout à fait ridicule. Les compagnies pétrolières font des profits de milliards de dollars. On leur donnera une amende de 25 000 $ au lieu de 10 000 $, alors qu'elle auront fait plusieurs millions de dollars de profits. Pour nous, ce projet de loi ne va pas vraiment pas assez loin.
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Monsieur le Président, je suis ravi de participer au débat sur le projet de loi .
D'abord, j'aimerais féliciter la personne responsable de la toute petite mesure que le gouvernement a prise dans ce dossier, le député de . C'est lui qui a soulevé la question, qui a piloté le dossier et qui l'a défendu vigoureusement à la Chambre des communes. C'est lui qui a pressé le gouvernement de prendre la petite mesure dont nous sommes saisis. Cette mesure règle partiellement le problème, mais comme le député de n'a pas cessé de le dire, elle ne le règle pas entièrement. Le député mérite des félicitations pour avoir tenté de convaincre les conservateurs dans ce dossier, mais il est essentiel qu'il poursuive sa croisade pour que le gouvernement donne enfin suite aux préoccupations des consommateurs qui se font voler par le secteur pétrolier.
En raison d'une énorme lacune, nous pourrions nommer la mesure ainsi: loi autorisant le vol à la pompe. La mesure ne règle aucunement le problème que constituent les prix exorbitants de l'essence, un problème exposé clairement depuis des années. Bon nombre de députés ont dit à la Chambre ce qu'on faisait des stocks acquis à prix plus bas. Quand les prix mondiaux augmentent, les sociétés pétrolières augmentent immédiatement le prix de ce qu'elles ont en stock, et les prix restent élevés. Même lorsque les prix mondiaux diminuent et que les sociétés acquièrent de nouveaux stocks au Canada, les prix restent élevés. Cela signifie qu'on escroque les familles canadiennes tout au long du processus. On vole des millions de dollars aux consommateurs canadiens.
Je ne m'attends pas à ce que le Parti conservateur prenne toutes les mesures nécessaires. Le gouvernement semble prendre plaisir à laisser le secteur financier et le secteur pétrolier voler les consommateurs. Nous avons vu la même chose dans le secteur des télécommunications. Chaque fois qu'une société veut voler le public, les conservateurs semblent ne pas vouloir prendre position.
À cela pourraient s'ajouter de nombreuses autres mesures prises par le gouvernement, dont la fameuse TVH, qui a été tant décriée en Colombie-Britannique, d'où je viens. En instaurant la TVH, les conservateurs ont fait augmenter les dépenses des familles qui travaillent dur pour leur argent, qu'il s'agisse de familles pauvre ou de familles de la classe moyenne, en les forçant à payer plus cher pour un vaste éventail de produits et services. Aussitôt que les Britanno-Colombiens auront la chance de dire leur façon de penser aux conservateurs, que ce soit lors d'une élection partielle ou d'élections générales, il ne fait aucun doute que les appuis conservateurs vont fondre comme neige au soleil, et ceux qui ont voté pour eux jusqu'ici ne voudront rien savoir de voter pour le parti qui a imposé la TVH en Colombie-Britannique.
Comme nous le savons tous, de nombreux Ontariens sont dans la même situation et attendent avec impatience la chance de dire au gouvernement conservateur à quel point ils ont été choqués de voir que celui-ci leur a imposé la TVH et qu'il a obligé les familles ontariennes et britanno-colombiennes à payer plus pour vivre.
Je suis fier de dire que notre chef, le député de , a choisi de défendre les familles canadiennes. À l'approche de l'hiver, il a réclamé que le mazout domestique soit soustrait à l'application de la TVH. Il a pris la parole devant la Chambre et défendu les familles canadiennes. Les députés dans ce coin-ci de la Chambre vont continuer de faire pression sur les conservateurs pour qu'ils commencent à se préoccuper des besoins des familles de travailleurs ordinaires, des familles de la classe moyenne et des familles pauvres au lieu de leur imposer la TVH ou de les laisser se faire flouer par l'industrie pétrolière. Il va falloir qu'ils commencent à écouter les Canadiens ordinaires.
Je vais terminer mon allocution demain et dire à la Chambre ce qui manque au projet de loi.