FINA Rapport du Comité
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CHAPITRE 2 : LES CONTEXTES ÉCONOMIQUE ET BUDGÉTAIREAu cours de leur dernière comparution semestrielle devant le Comité, qui a eu lieu pendant que se déroulaient les consultations prébudgétaires, les représentants de la Banque du Canada ont abordé toute une gamme de considérations sur l’économie canadienne. De plus, un certain nombre de témoins entendus par le Comité ont parlé de questions budgétaires fédérales, notamment les revenus, les dépenses, l’équilibre budgétaire et la réduction de la dette. CONJONCTURE ÉCONOMIQUED’après la Banque du Canada, la croissance économique
a ralenti dans toutes les grandes régions économiques du monde, ce qui a limité
la croissance au Canada. En effet, la croissance est lente aux États-Unis,
l’Europe est en récession, la crise européenne devrait se prolonger à moyen
terme et la croissance en Chine et dans d’autres économies émergentes marque le
pas. Les représentants de la Banque ont ajouté que les risques les plus lourds
qui pèsent sur la croissance économique à venir du Canada viennent de
l’extérieur, et ils ont signalé plus spécialement les répercussions que
pourraient avoir sur l’économie canadienne un échec éventuel des tentatives de
stabilisation des marchés des capitaux et du crédit en Europe et les divers
scénarios possibles d’évitement du « précipice financier » aux
États-Unis, résultat de l’expiration en 2013 de mesures fiscales telles que des
réductions d’impôt, des prolongements de prestations d’assurance-chômage et des
compressions de dépenses associées à la mise Décrivant la situation économique intérieure du Canada, les représentants de la Banque ont affirmé que la majeure partie de la croissance économique observée au Canada ces derniers mois, soit 1,8 et 1,9 respectivement aux premier et deuxième trimestres de 2012, était attribuable à des facteurs internes, dont des taux d’intérêt relativement bas — qui tendent à accroître la consommation des ménages et les investissements des entreprises — et le prix élevé des produits de base — qui tendent à stimuler la croissance économique, étant donné la forte proportion de la valeur des exportations canadiennes qui repose sur les produits de base. Cela dit, la dette des ménages devrait s’alourdir encore, selon la Banque du Canada, avant de se stabiliser à la fin de 2014, ce qui constitue un risque pour la croissance économique future du Canada. Elle prévoit que l’économie affichera une croissance de 2,2 % en 2012, de 2,3 % en 2013 et de 2,4 % en 2014. Tableau 1 – Croissance annuelle réelle effective et projetée du produit intérieur brut au Canada, selon diverses organisations, 2011-2013 (en pourcentage)
Nota : Les chiffres entre parenthèses sont ceux des prévisions antérieures. D’après la Révision historique du système de comptabilité nationale que Statistique Canada a fait paraître le 1er octobre 2012, le produit intérieur brut réel du Canada a augmenté de 2,6 % en 2011 et non de 2,4 %. Sources : Tableau produit à partir de données provenant des sources suivantes : Banque du Canada, Rapport sur la politique monétaire, 24 octobre 2012, p. 29; ministère des Finances, Enquête auprès des prévisionnistes économiques du secteur privé, juin 2012; Fonds monétaire international, Perspectives de l'économie mondiale, octobre 2012, p. 2; BMO, Canadian Economic Outlook, 19 octobre 2012; CIBC, Economic Insights, 28 août 2012, p. 12; Banque Royale du Canada, Financial Markets Monthly, 5 octobre 2012, p. 6; Services économiques TD, Prévisions économiques trimestrielles, 18 septembre 2012, p. 5; Desjardins, Prévisions économiques et financières, 22 octobre 2012, p. 2. Évaluant les avantages et les inconvénients de la réduction des dépenses fédérales, les représentants de la Banque du Canada ont signalé que les dépenses de l’État de 2008 et 2009 ont compté pour près du tiers de la croissance du PIB en 2009 et 2010. Ils ont dit aussi que le retrait subséquent des mesures de stimulation et la recherche de l’équilibre budgétaire nuiront à la croissance économique; selon les projections de la Banque du Canada, les dépenses fédérales réelles de 2013–2014 devraient ajouter 0,3 point de pourcentage à la croissance du PIB, apport inférieur à la moyenne historique de 0,6 point. En outre, ils ont fait remarquer que le Canada, comparé à d’autres pays développés, avait le plus faible rapport de la dette au PIB et qu’un choix plus large de politiques s’offrait donc à lui. En ce qui concerne le niveau de l’emploi au Canada, les représentants de la Banque ont signalé que l’économie canadienne avait perdu 430 000 emplois pendant la récession amorcée en 2008, mais qu’ils avaient été récupérés depuis et qu’en outre 380 000 autres emplois avaient été créés. De plus, d’après la Banque, la « qualité » des nouveaux emplois est élevée : 77 % des postes se trouvent dans des secteurs où la rémunération est supérieure à la moyenne, 85 % se situent dans le secteur privé et la plupart des emplois sont à temps plein. Le comparant à d’autres pays, les représentants de la Banque ont fait observer que le Canada est en bien meilleure posture que les États-Unis — qui n’ont pas encore récupéré tous les emplois perdus pendant la récession — et que d’autres pays du G7, où la création d’emplois a été lente et où les emplois sont de qualité relativement médiocre. Cela dit, indiquant que d’autres améliorations s’imposent en matière d’emploi, ils ont fait valoir que le taux de chômage au Canada se situe actuellement entre 7,3 et 7,4 %, que le ratio emploi-population est inférieur à ce qu’il était avant la récession et que le niveau de travail à temps partiel involontaire, correspondant à la situation de ceux qui se contentent d’un emploi à temps partiel alors qu’ils préféreraient travailler à temps plein, est supérieur au niveau antérieur à la récession. Figure 1 – Croissance sur douze mois du
produit intérieur brut (PIB)
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