:
Je déclare la séance ouverte.
Nous en sommes à la 80e réunion du Comité permanent des finances. À l'ordre du jour, conformément à l'article 83.1 du Règlement, nous poursuivons nos consultations prébudgétaires pour 2012. Je tiens à remercier tous les témoins de leur présence ici aujourd'hui.
Nous avons deux groupes de témoins. Six organisations sont représentées dans le premier. Tout d'abord, il y a l'Association canadienne des producteurs pétroliers, puis Médecins canadiens pour le régime public. Ensuite vient l'Alliance de la fonction publique du Canada.
[Français]
Nous entendrons ensuite le représentant du Regroupement des jeunes chambres de commerce du Québec, puis celui de la Société de transport de Montréal.
[Traduction]
Et pour terminer, nous entendrons un représentant de l'Université de la Saskatchewan.
Nous vous accordons à chacun cinq minutes pour faire vos exposés, puis nous aurons des questions à vous poser. Nous commencerons avec l'Association canadienne des producteurs pétroliers.
:
Je vous remercie, monsieur le président et membres du comité. Nous sommes très heureux de pouvoir comparaître devant vous.
Je suis David Collyer, le président de l'Association canadienne des producteurs pétroliers. Cet après-midi, je suis accompagné de représentants d'Encana et de Shell, dont la présence démontre l'importance de notre mission ici.
Nous n'avons qu'une recommandation à vous faire pour le prochain budget fédéral, soit de modifier le traitement fiscal fédéral des installations de liquéfaction du gaz naturel en les faisant passer de la catégorie 47 actuelle, dont le taux d'amortissement n'est que de 8 p. 100, à la catégorie 43, à laquelle se rattache un taux d'amortissement de la valeur résiduelle de 30 p. 100.
Ce nouveau classement aurait divers effets. Tout d'abord, il harmoniserait le traitement fiscal des installations de liquéfaction du gaz naturel avec celui d'autres installations et équipement de fabrication et de transformation, comme les usines de chevauchement. Il accroîtrait la compétitivité du secteur canadien des exportations de GNL, ce qui stimulerait la croissance économique. En outre, il influerait positivement sur les décisions finales à court terme en matière d'investissement pour les installations de GNL.
Le marché du gaz naturel, vous le savez, connaît actuellement de grands changements. La réserve de gaz de schiste est abondante, et assurera pour les Canadiens un approvisionnement à long terme fiable et abordable de combustibles propres. L'ampleur de cette réserve, en regard de la demande, a exercé une pression à la baisse sur le cours du gaz naturel et fait ressortir la nécessité pour le Canada de s'ouvrir sur de nouveaux marchés internationaux au moyen de nouveaux débouchés d'exportations du GNL, particulièrement des côtes de la Colombie-Britannique. Ceci créera une demande additionnelle pour le gaz naturel de l'Ouest canadien et assurera un accès à l'établissement mondial des prix du gaz naturel.
Les installations d'exportation de GNL au Canada figureront parmi les plus écologiques du monde. Les exportations de GNL vers les marchés de l'Asie supplanteront l'emploi de carburants plus polluants sur ces marchés. Pour toutes ces raisons, je pense qu'il est de l'intérêt du Canada de développer un secteur durable d'exportation du GNL.
Passons maintenant au traitement fiscal des installations de liquéfaction du gaz naturel.
À notre avis, la liquéfaction du gaz naturel ressemble beaucoup à ce que l'on trouve dans d'autres installations de fabrication et de transformation, comme les usines de chevauchement. Ces installations sont complexes, et nous l'expliquons beaucoup plus en détail dans notre mémoire. Quoi qu'il en soit, les installations de liquéfaction du gaz naturel transforment le gaz naturel afin de produire un changement physique et chimique dans la substance, et ce, pour fabriquer de produits commercialisables de GNL et de LNG. Ce faisant, ces produits répondent aux critères qui font qu'ils devraient être inscrits dans la catégorie 43 plutôt que 47 du classement fiscal.
Nous supposons que la liquéfaction du gaz naturel n'avait pas encore été envisagée quand la catégorie 47 a été modifiée pour englober le processus beaucoup plus simple de regazéification des installations d'importation du gaz naturel liquéfié, puisqu'à l'époque de ces changements, on ne songeait pas encore au potentiel d'exploitation de vastes volumes de gaz naturel du Canada.
Très brièvement, dans un contexte concurrentiel mondial que vous connaissez, la demande mondiale de gaz naturel liquéfié continue de croître, surtout dans l'Asie du Sud-Est. Le Canada peut s'imposer sur ces marchés, mais il faut le dire, la concurrence est serrée, pour ce qui est de l'approvisionnement des marchés de l'Asie, concurrence qui vient tant des exportateurs établis de GNL de l'Australie et du Moyen-Orient que des fournisseurs émergents de GNL. La classification des installations de liquéfaction du gaz naturel dans la catégorie 47 au Canada les désavantage nettement comparativement à leurs concurrents des États-Unis et de l'Australie. Il faut environ 27 ans pour radier à 90 p. 100 un bien de catégorie 47, comparativement à environ 13 ans aux États-Unis ou en Australie, et environ sept ans si le même bien était dans la catégorie 43. Cela dit, la catégorie 43 signifierait que les installations de liquéfaction du gaz naturel au Canada seraient beaucoup plus concurrentielles sur la scène internationale.
Il est aussi essentiel de mettre en valeur les installations d'exportation du gaz naturel liquéfié du Canada. Vous savez que plusieurs projets d'installations sont proposés. Nous évoluons sur un marché internationale des plus concurrentiels. Cette reclassification fiscale aurait une influence positive sur les décisions d'investissement à venir.
En résumé, le Canada présente à notre avis une occasion unique de diversifier ses marchés du gaz naturel au moyen du développement d'un secteur durable de l'exportation du gaz naturel liquéfié. Cette mesure stimulerait l'investissement et l'emploi au Canada, et assurerait un approvisionnement fiable de gaz naturel plus propre aux économies de l'Asie du Sud-Est qui sont en plein essor. Je pense que nous pouvons très bien relever le défi de la concurrence dans le monde. La reclassification fiscale dont nous parlons pour les installations de liquéfaction du gaz naturel contribuera à stimuler ces investissements importants au Canada.
Merci beaucoup. Je suis impatient de pouvoir répondre à vos questions.
Je vous remercie, monsieur le président, ainsi que les membres du comité, de nous accueillir aujourd'hui.
Je suis le Dr Danyaal Raza, je suis médecin de famille ici à Ottawa. Je représente Médecins canadiens pour le régime public.
Notre organisation représente des médecins de partout au Canada, ainsi que des Canadiens qui prônent un régime de santé public solide. Nous menons des recherches, des activités de promotion et d'éducation à l'appui d'un régime de santé public équitable, accessible et amélioré.
Nous avons, à l'égard du prochain budget du gouvernement fédéral, trois recommandations à faire.
Tout d'abord, le gouvernement devrait, à notre avis, s'engager à conclure un accord pour la santé en 2014.
Deuxièmement, la Loi canadienne sur la santé devrait être appliquée dans tout le pays.
Troisièmement, le gouvernement fédéral devrait s'engager à jouer un rôle déterminant dans la promotion de l'innovation dans les soins de santé.
Ces trois éléments ont une incidence sur notre capacité d'avoir un régime de santé efficace et durable qui présente pour les contribuables le meilleur rapport qualité-prix.
En ce qui concerne notre première recommandation, nous craignons que le gouvernement fédéral ait renoncé à jouer un rôle dans l'accord sur la santé de 2014. Les soins de santé, c'est plus qu'une question d'argent, et notre pays est plus qu'un regroupement de provinces.
Le gouvernement fédéral a un rôle à jouer dans les soins de santé. Il doit contribuer à faire en sorte que les Canadiens puissent compter sur des soins de qualité, où qu'ils vivent et quelles que soient les destinations de leurs voyages au pays. Son leadership national, la qualité et les niveaux de service des soins de santé au Canada dépendront de chacune des provinces, et non d'un régime de santé universel sur lequel les Canadiens comptent.
Les accords sur la santé de 2003-2004 ont marqué des avancées historiques au Canada. Depuis une dizaine d'années, les progrès sont mitigés. Par exemple, dans certaines régions du pays, les délais d'attente ont diminué pour certaines interventions, mais cela n'a pas été le cas uniformément dans tout le pays. Peu de progrès ont été réalisés en ce qui concerne la stratégie nationale sur les produits pharmaceutiques, en vue de réduire les coûts et d'accroître l'accès aux médicaments. De plus, il y a eu très peu de reddition de comptes quant aux résultats. L'accord prévoyait d'importants transferts d'argent aux provinces sans conditions exécutoires en ce qui a trait aux résultats.
Nous insistons vivement pour que le gouvernement fédéral entame l'élaboration en temps opportun d'un accord décennal sur la santé, qui serait négocié conjointement afin qu'il puisse traduire les besoins de toutes les régions et aussi les priorités collectives des Canadiens. Nous ajouterions que le financement lié à tout nouvel accord devrait être conditionnel au respect de la Loi canadienne sur la santé.
Ceci m'amène à notre deuxième recommandation, c'est-à-dire la nécessité d'appliquer la Loi canadienne sur la santé en ce qui concerne la facturation excédentaire illégale. Les preuves s'accumulent que de nombreux fournisseurs de soins de santé à but lucratif facturent des patients pour des services additionnels liés à leurs services médicaux indispensables, lesquels sont déjà défrayés par le régime public. Dans certains cas, des cliniques privées, comme la Clinique Cambie de la Colombie-Britannique, font des millions de dollars en faisant ouvertement payer les patients s'ils veulent court-circuiter les listes d'attente de patients qui ont besoin d'une intervention. Nous savons que bien des Canadiens trouvent trop longs les délais d'attente, et nous sommes d'accord. De fait, il est clair que ces délais peuvent être améliorés. Par contre, ce n'est pas une solution de permettre à ceux qui peuvent payer de passer devant les autres.
Le gouvernement fédéral assume une responsabilité, celle de veiller à ce que tous les Canadiens aient un accès équitable aux soins, et les Canadiens s'attendent à ce que les lois de leur pays soient appliqués. La surfacturation est expressément interdite dans la Loi canadienne sur la santé, et le gouvernement fédéral est tenu de collaborer avec les provinces pour faire en sorte d'enrayer cette pratique. Nous demandons au gouvernement fédéral de répondre à cette attente.
Pour terminer, nous recommandons au gouvernement fédéral de faire preuve de leadership pour aider à cerner les innovations intelligentes au Canada et les intégrer dans tout le pays, afin que les pratiques exemplaires ne soient pas limitées à des projets isolés dans des cliniques ou des hôpitaux particuliers. Par exemple, dans le cadre de l'un de ces projets, l'Alberta Bone and Joint Health Institue a pu faire passer les délais d'attente pour les remplacements de la hanche et du genou de 82 semaines à 11 semaines à peine, en plus d'obtenir de meilleurs résultats pour le patient. En Saskatchewan, on tire parti de l'expérience de Néo-Écossais qui ont créé un réseau de centres de services d'urgence qui aide à aiguiller les patients vers des médecins, et, en fait, les délais d'attente pour consulter un médecin sont passés de six semaines à trois jours.
Ce sont là des réussites importantes, mais il y en a d'autres. Nous devons innover davantage. Le gouvernement fédéral est bien placé pour encourager des réformes de ce genre dans le but de mettre en place un nouvel accord sur la santé.
De plus, nous devons avoir un chef de file en matière de preuve médicale et d'interprétation afin de prodiguer les meilleurs soins possibles. Par exemple, selon l'Association canadienne des radiologistes, près de 30 p. 100 des tomodensitogrammes et autres types d'imagerie médicale sont injustifiés ou superflus. Si nous avions un organisme national chargé d'examiner la preuve médicale de façon continue et d'émettre des directives aux fournisseurs de soins de santé, comme c'est le cas en Grande-Bretagne avec l'institut NICE, cela améliorerait probablement la qualité du système de soins de santé au Canada et nous économiserait de l'argent.
Le gouvernement fédéral doit établir les normes et appliquer les meilleures connaissances d'un bout à l'autre du pays. Nous demandons au comité de garder en tête ces questions dans le cadre de ses travaux sur le budget.
Merci de nous avoir donné de votre temps. Il me fera plaisir de répondre à vos questions.
:
Monsieur le président, membres du comité, je vous remercie de l'occasion que vous m'offrez de m'adresser à vous aujourd'hui.
Je m'appelle Chris Aylward. Je suis le vice-président exécutif national de l'Alliance de la fonction publique du Canada. Notre syndicat représente la majorité des fonctionnaires fédéraux canadiens, soit plus de 172 000 personnes qui, dans toutes les régions du pays, offrent des programmes et des services essentiels à la population canadienne.
Depuis le dépôt du budget fédéral de 2012, plus de 18 000 de nos membres ont été informés qu'ils pourraient perdre leur emploi. Ils craignent que leur avenir soit compromis et s'inquiètent pour leurs familles, mais ils se préoccupent aussi du sort réservé aux personnes qui comptent sur les programmes et les services publics qu'ils offrent.
Monsieur le président, membres du comité, je vous demande aujourd'hui de faire deux choses. D'abord, nous voulons que le gouvernement renverse la vapeur au sujet des compressions. Les coupes qu'il pratique actuellement nuisent aux familles canadiennes, aux collectivités et à l'économie. Ensuite, nous voulons que le gouvernement écoute ce que la population a à dire avant de prendre des décisions.
La semaine dernière, nous avons été encouragés d'apprendre que, après avoir tenu compte des commentaires de la population quant à l'impact qu'auraient eu ces compressions sur leur économie locale, le gouvernement a finalement décidé de ne pas écourter la saison d'activités sur les canaux et les voies navigables au Canada. C'est un bon point de départ. Maintenant, il doit appliquer ce même principe à tous les parcs et sites historiques nationaux parce que les collectivités environnantes jugent que leurs économies en pâtiront également.
Monsieur le président, nous savons tous que les services publics et les fonctionnaires qui offrent ces services jouent un rôle de premier plan pour assurer la prospérité des familles et des collectivités du pays. Les économistes estiment que les coupes du dernier budget fédéral pourraient se traduire par la perte de quelque 55 000 emplois dans le secteur public et de 61 000 autres dans le secteur privé partout au pays. Cela nuit grandement à l'économie.
Le gouvernement doit s'intéresser aux propos de gens comme Claude Elliott, maire de Gander, à Terre-Neuve-et-Labrador. Ce dernier a souligné que la perte de 30 emplois à Service Canada dans cette région prive l'économie locale d'environ 1,5 million de dollars, en salaires seulement. Il a bien décrit la situation en nous déclarant ce qui suit: « Lorsque le gouvernement fédéral s'évertue à éliminer des emplois dans une région, cela ne donne pas une bonne image de rentabilité aux entreprises que l'on cherche à attirer pour assurer la croissance économique de la région. »
Brad Barkhouse, propriétaire d'une librairie à Gander, a ajouté: « Les compressions vont avoir un impact sur ma clientèle. Tous les commerçants souffriront. Ça va faire boule de neige à mesure que les gens s'appauvrissent. »
Le gouvernement doit aussi écouter ce que dit la population au sujet de l'impact des compressions sur notre santé et notre sécurité. En date de la semaine dernière, 15 cas d'infection à la bactérie E. coli avaient été confirmés. La maladie d'origine alimentaire a été causée par la contamination de produits à l'abattoir de XL Foods à Brooks, en Alberta. Cette situation s'inscrit dans la foulée des 56 millions de dollars amputés du budget de l'Agence canadienne d'inspection des aliments.
Le gouvernement a déclaré avoir embauché 700 nouveaux inspecteurs, mais refuse de dévoiler dans quels lieux de travail ils sont répartis. Ce que nous savons, par contre, c'est qu'aucun d'entre eux n'a été embauché pour inspecter des abattoirs comme ceux de XL Foods. Nous savons aussi que le gouvernement continue à favoriser l'autoréglementation de l'industrie et la réduction de l'inspection directe des aliments. Ces décisions mettent des vies en péril. Le gouvernement doit écouter ce qu'ont à dire les Canadiennes et les Canadiens et reconnaître que l'on ne peut lésiner sur la salubrité alimentaire.
Le gouvernement doit aussi commencer à prêter attention aux Canadiens et aux Canadiennes qui vivent et travaillent le long des côtes. L'an dernier, nous nous sommes présentés devant votre comité et avons plaidé pour la sauvegarde des stations de recherche et de sauvetage à Québec et à St. John's, soucieux des vies qui seraient mises en péril. Voilà maintenant que des propriétaires de bateaux de pêche, de remorqueurs et d'embarcations de plaisance de la Colombie-Britannique protestent contre la décision du gouvernement de fermer la station de la Garde côtière canadienne de Kitsilano, à Vancouver. Ils croient que des vies seront en péril parce que, en raison de cette fermeture, les appels à l'aide provenant du port de Vancouver seront dirigés vers la station Sea Island, à Richmond, à 17 milles nautiques et 35 milles de là. Le gouvernement ne peut faire fi de ce que disent les experts. Il doit faire marche arrière.
Le gouvernement doit aussi être à l'écoute des anciens combattants et revenir sur sa décision de fermer neuf bureaux régionaux d'Anciens Combattants Canada au pays, y compris le seul de l'Île-du-Prince-Édouard, situé à Charlottetown. La présidente d'une de nos sections locales a offert la réflexion suivante: « Proportionnellement parlant, le bureau de Charlottetown accueille plus de clients que n'importe quel autre bureau au pays. Parmi les anciens combattants que nous desservons, il y a des jeunes et d'autres plus âgés. Mais quel que soit leur âge, plusieurs ont des capacités limitées, des handicaps qui peuvent rendre le déplacement vers le Nouveau-Brunswick impossible. »
Si je disposais de plus de temps aujourd'hui, je vous fournirais bien d'autres exemples de l'impact des politiques du gouvernement actuel sur l'économie, les familles et les collectivités. Je parlerais de l'impact qu'auront sur l'environnement les décisions de la réduction du personnel affecté à la gestion de l'habitat des poissons et l'abolition du programme de recherche dans la région des Lacs expérimentaux, programme reconnu partout dans le monde. Quelles seront les répercussions sur notre environnement?
Monsieur le président, je vous invite donc à prendre connaissance du mémoire que nous vous avons distribué aujourd'hui et que nous avons fait parvenir par la poste en août.
Je vous remercie. Il me fera plaisir de répondre à vos questions.
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Je vous remercie, mesdames et messieurs les députés, de nous recevoir aujourd'hui.
Depuis plus de 20 ans, le Regroupement des jeunes chambres de commerce du Québec soutient son réseau de jeunes chambres de commerce et de jeunesse dans toute la province, ce qui représente plus de 7 000 jeunes entrepreneurs, gens d'affaires, professionnels et cadres âgés de 18 ans à 40 ans provenant de 34 organisations différentes. En plus de couvrir une vaste étendue sur le plan géographique, le RJCCQ compte parmi ses rangs huit organisations issues des communautés culturelles, ce qui le rend unique et lui permet de bien défendre ses membres.
C'est d'ailleurs de ce rôle de représentant et de défenseur que sont nées certaines préoccupations, au regroupement. Au RJCCQ, nous croyons que les changements démographiques et économiques qui vont avoir lieu au courant des prochaines années vont avoir des répercussions importantes. Nous croyons d'ailleurs qu'il faut bien amorcer ces changements et maintenir l'essor financier du Québec. Pour ce faire, nous vous suggérons trois axes stratégiques principaux.
Le premier consiste à consolider les acquis. Vous n'êtes pas sans savoir que l'économie du Canada est fondée en très grande partie sur un réseau complet et dynamique de petites et moyennes entreprises qui oeuvrent dans tous les domaines commerciaux, qu'il s'agisse du secteur primaire ou du secteur des services. Or ces entreprises ont de plus en plus de difficulté à maintenir une place concurrentielle sur l'échiquier mondial, sans compter que le Canada commence à voir son taux de création d'entreprises diminuer par rapport à celui de ses partenaires internationaux.
Sans vouloir amoindrir le rôle des grandes entreprises, le RJCCQ continue de croire que la force économique du Canada repose en grande partie sur cette toile complexe de PME. C'est la pierre angulaire de notre système économique. D'ailleurs, aujourd'hui au Canada, 97,9 % des entreprises comptent moins de 100 employés. Malheureusement, plusieurs de ces entreprises sont vouées à disparaître ou à passer à des mains étrangères au cours des prochaines années. La raison en est très simple: nos entrepreneurs vieillissent et s'approchent de l'âge de la retraite. À ce moment-là, ils vont transférer l'entreprise de la façon la plus profitable possible. Malheureusement, nous voyons davantage d'entreprises cédées que d'entreprises dont la relève est assurée. Nous croyons que cet horizon est inacceptable. C'est pourquoi nous suggérons la mise en oeuvre de moyens favorisant le transfert d'entreprises à de jeunes entrepreneurs.
Le RJCCQ favorise depuis plusieurs années l'établissement d'un régime d'accès à l'entrepreneuriat. Ce RAE permettra à un entrepreneur d'utiliser des fonds contenus dans son REER pour financer l'acquisition d'une première entreprise, et ce, à l'abri de l'impôt. L'entrepreneur sera alors tenu de rembourser ces fonds dans un délai de 10 ans ou de 15 ans, s'assurant du coup de ne pas être pénalisé au moment de la retraite.
Comme vous le savez, le problème de crédit, de la mise de fonds, est la principale difficulté pour les gens qui souhaitent acheter une entreprise, et le Régime d'accession à la propriété existe déjà. Acheter une maison est certainement un investissement sûr. Acheter une entreprise profitable l'est d'autant plus. Nous suggérons donc qu'un programme semblable soit mis sur pied pour l'achat des entreprises.
Nous croyons aussi — et c'est notre deuxième axe stratégique — qu'il faut investir dans la jeunesse. Le RJCCQ croit que le principal défi lié aux conséquences du vieillissement de la population canadienne est d'assurer l'équité intergénérationnelle. Les générations précédentes ont profité d'avantages substantiels qui sont intenables maintenant que le nombre de travailleurs diminue. Le RJCCQ est pleinement conscient qu'il sera impossible pour la relève d'affaires de profiter des mêmes avantages que les générations précédentes, mais nous croyons aussi qu'il faut nous assurer de ne pas en faire les frais.
Pour ce faire, il faut évidemment que les efforts du gouvernement actuel soient maintenus afin de retourner à l'équilibre budgétaire. Nous félicitons d'ailleurs le gouvernement pour la mise en oeuvre d'un plan qui est certainement audacieux. Cela nécessite beaucoup de sacrifices, j'en conviens, mais nous croyons que pour l'avenir du pays et pour la relève d'affaires, c'est un bon chemin à suivre.
Cependant, nous croyons également qu'il faut voir plus loin. Une fois que l'équilibre budgétaire sera rétabli, il sera important de planifier pour l'avenir en élaborant un plan de remboursement de la dette canadienne. Le RJCCQ est d'avis que la dette du pays est un poids lourd à porter et qu'il nuit au développement économique du Canada.
Notre dernier axe stratégique consiste à utiliser toutes nos ressources. Le Canada a longtemps pu compter sur ses vastes ressources naturelles pour agir comme moteur du développement économique, mais nous croyons maintenant qu'il faut favoriser l'exploitation de ressources naturelles dans le respect des normes environnementales les plus strictes. Nous sommes aussi d'avis qu'il faut mettre en vigueur les mesures nécessaires pour diversifier les secteurs d'importance de l'industrie canadienne.
Favorisons donc un transfert progressif vers une économie du savoir mieux développée. Les investissements en éducation sont de mise, ainsi que les mesures de promotion des partenariats entre le secteur privé et nos institutions de recherche, notamment les universités. À cet égard, le RJCCQ appuie certaines des recommandations du rapport Jenkins.
De surcroît, le RJCCQ est d'avis que la plus grande ressource du Canada est son bassin diversifié de travailleurs experts dans leur domaine. Plusieurs de ces jeunes disent malheureusement faire l'objet de discrimination. Nous croyons donc qu'il faudrait se pencher un peu plus sur cette question.
Je vous remercie beaucoup. Je répondrai avec plaisir à vos questions.
:
Bonjour, monsieur le président et membres du comité. Je tiens d'abord à vous remercier de permettre à la STM de s'exprimer dans le cadre des consultations prébudgétaires.
Je m'appelle Bernard Blanchet. Je suis membre du conseil d'administration depuis 10 ans et responsable de deux comités, celui du maintien des actifs de l'environnement et des infrastructures, et celui des opérations.
Je vais immédiatement vous faire part des trois recommandations que nous faisons au gouvernement fédéral.
Nous proposons que le transport collectif reste une catégorie admissible au programme général d'infrastructure qui succédera au Fonds Chantiers Canada et que les sommes soient suffisantes pour répondre aux besoins.
Nous proposons aussi de verser l'intégralité de la taxe fédérale d'accise sur l'essence, de 10 ¢ le litre, au Fonds de la taxe sur l'essence.
Enfin, nous suggérons de lancer sans tarder le prochain plan d'infrastructure canadien à long terme.
La STM se présente devant vous à titre de société publique qui a à coeur le développement économique de Montréal, du Québec et du Canada. La STM est un moteur de prospérité, de création de richesse pour tout le pays, et elle veut être un partenaire de premier plan du gouvernement du Canada. Avec plus de 9 500 employés et un budget de 1,2 milliard de dollars, la STM est le deuxième transporteur en importance au Canada, la 14e entreprise en importance au Québec et parmi les 70 plus importants employeurs au Canada.
En 2011, la STM a atteint un record d'achalandage de 405 millions de déplacements, une augmentation de 11,4 p. 100 en cinq ans. Elle a battu un record qui datait de 1949. La STM s'est donné l'objectif d'atteindre 540 millions de déplacements d'ici 2020. En plus d'améliorer l'offre de service, le maintien des infrastructures est un défi particulièrement important auquel la STM entend s'attaquer en priorité.
Les consultations prébudgétaires se tiennent dans un contexte économique mondial incertain et périlleux, nous en sommes conscients. Le gouvernement du Canada vise le retour à l'équilibre budgétaire tout en soutenant la création d'emplois, la croissance économique et la prospérité à long terme.
Concrètement, cela veut dire que les dépenses du gouvernement doivent être raisonnables, stratégiques et ciblées. Ces dépenses doivent engendrer un maximum de retombées économiques, générer des emplois, stimuler notre productivité et améliorer notre compétitivité. La STM est un partenaire pour y arriver. Nous croyons, en effet, que les investissements en transports collectifs constituent une des avenues optimales pour répondre à ces objectifs.
Le mémoire que nous vous remettons aujourd'hui s'intéresse principalement à la reprise économique, à la création d'emplois et à la productivité, des enjeux au coeur des préoccupations du comité et qui faisaient partie du questionnaire en ligne soumis aux Canadiens.
Le premier volet est la reprise économique. Le gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney, disait en avril dernier que l'endettement des ménages était le principal risque interne de l'économie canadienne. Le ratio de la dette des ménages canadiens est maintenant de 166 p. 100 du revenu, ce qui est énorme.
En soutenant le transport collectif, le gouvernement du Canada peut remettre directement de l'argent dans les poches des Canadiens et les aider à réduire leurs dépenses.
En 2010, les Canadiens ont dépensé en moyenne 11 000 $ en transport, ce qui représente 21 p. 100 de leurs revenus. C'est énorme. En importance, c'est le deuxième poste de dépenses des ménages, après le logement, qui se chiffre à 28 p. 100. Naturellement, le coût des déplacements en transport collectif est beaucoup moindre que celui du transport en automobile, soit trois fois moins, en moyenne. Même pour le propriétaire d'une voiture, il est 40 p. 100 plus économique de la laisser à la maison lorsque c'est possible de le faire. Bref, il faut aider les Canadiens à réduire leurs dépenses. La STM est un partenaire pour y arriver.
Le deuxième volet est la création d'emplois. En période de ralentissement économique, des investissements stratégiques dans les infrastructures permettent de stimuler la croissance. C'est d'ailleurs ce que fait le Canada. Vous le savez, le Fonds Chantiers Canada a contribué à la bonne performance économique du pays. Il faut continuer en ce sens. Parmi les investissements en infrastructure, le transport collectif est un domaine à privilégier.
Les fabricants canadiens d'autobus, de trains et de métros sont des entreprises exportatrices innovantes à très grande valeur ajoutée. Au total, l'industrie canadienne en transport collectif soutient 80 000 emplois directs et indirects au pays, selon l'Association canadienne du transport urbain. De plus, les retombées économiques annuelles en investissements dans le transport collectif sont estimées à 1,5 milliard de dollars.
La semaine dernière, un rapport sur la congestion révélait que Vancouver, Montréal et Toronto figurent parmi les cinq villes les plus congestionnées en Amérique du Nord. À Montréal, les coûts liés à la congestion routière sont estimés à au moins 3 milliards de dollars, et à Toronto, à au moins 6 milliards de dollars. Il serait donc important d'obtenir un financement dédié, récurrent et indexé.
Merci.
:
Bonjour, mesdames et messieurs, et merci de me permettre de m'adresser à votre comité aujourd'hui.
Je m'appelle Ilene Busch-Vishniac et je suis la présidente de l'Université de la Saskatchewan.
En tant qu'une des universités canadiennes offrant des programmes de doctorat en médecine et axés sur la recherche, notre université est extrêmement intéressée aux répercussions stratégiques et financières du prochain budget fédéral. Nous sommes ravis de l'orientation stratégique adoptée en 2012 et nous espérons que le gouvernement du Canada continuera à reconnaître l'importance de l'éducation postsecondaire et de la recherche pour promouvoir l'innovation dans notre pays.
Notre mémoire énonce des observations et des recommandations, mais, pour l'instant, je désire me concentrer sur trois recommandations clés: l'appui continu à la recherche et au développement, le financement à long terme des installations nationales de sciences et les investissements pour combler les lacunes en éducation des peuples autochtones du Canada.
Les investissements du Canada en R-D par rapport au PIB sont plus faibles que la moyenne de l'OCDE et bien en deçà de celle d'Israël, de la Suède et des États-Unis. Notre recommandation est que, si le Canada désire être concurrentiel sur la scène internationale, nous devrions envisager de faire passer les investissements en R-D à des niveaux bien au-delà de la moyenne de l'OCDE.
La recherche universitaire attire des gens talentueux et a d'énormes répercussions sur le plan social et économique. Par exemple, des chercheurs de l'Université de la Saskatchewan au Centre canadien de rayonnement synchrotron mettent au point de nouveaux médicaments et du nouvel équipement pour le stockage de l'énergie et élaborent de nouvelles méthodes pour diagnostiquer et traiter de graves infections médicales telles que le cancer et les maladies du coeur. Toutefois, le Canada doit aussi reconnaître que les investissements en R-D d'aujourd'hui ne porteront pas fruit dans l'immédiat. Ces investissements jettent les bases des découvertes de demain.
Les efforts du Canada pour augmenter les investissements commerciaux en R-D et pour créer de nouveaux partenariats avec l'industrie sont importants, mais ces efforts doivent s'accompagner d'investissements en recherche fondamentale. L'Université de la Saskatchewan a l'énorme privilège de compter le Centre canadien de rayonnement synchrotron, la seule usine de synchrotron au Canada, et VIDO-InterVac, un centre de vaccination international. Ces installations renforcent notre capacité d'innover, de créer des emplois et de la richesse et de résoudre des problèmes mondiaux qui touchent les besoins humains les plus fondamentaux: l'eau, l'énergie, les aliments et la santé.
Mais ce sont les personnes qui innovent, pas les édifices. Afin d'accroître notre infrastructure humaine au Canada, nous devons être en mesure d'attirer et de conserver les scientifiques et penseurs les plus compétents et les plus brillants de partout dans le monde. Nous attirerons ces cerveaux seulement si nous pouvons leur offrir le contexte et l'équipement de recherche nécessaires pour leur permettre de faire leurs recherches qui s'échelonnent souvent sur des dizaines d'années. C'est la raison pour laquelle il est si important que des centres de recherche nationaux comme le CCRS et VIDO-InterVac aient accès à du financement de fonctionnement stable et à long terme. C'est là la nature de notre recommandation.
Quant à la question des Autochtones et des débouchés, les mesures énoncées dans le Plan d'action économique du Canada de 2012 pour améliorer l'éducation des Premières nations vont permettre de réduire l'écart existant entre les Autochtones et les non-Autochtones du Canada, en particulier de la maternelle à la douzième année. Cependant, nous devons trouver des mécanismes efficaces pour venir en aide à tous les Autochtones. L'Université de la Saskatchewan compte la plus forte proportion d'étudiants s'auto-déclarant Autochtones parmi toutes les institutions canadiennes offrant des programmes de doctorat en médecine. Cependant, nous sommes conscients du fait que nous devons adopter d'autres mesures pour augmenter le nombre de diplômés, d'enseignants, de chercheurs et de dirigeants d'organismes autochtones.
Nous étudions de nouvelles approches pour renforcer l'éducation et les partenariats autochtones. Des investissements du gouvernement fédéral dans de telles stratégies accéléreraient grandement ce processus. Les investissements pour l'éducation et les emplois des Autochtones constituent non seulement un devoir moral, mais aussi un investissement rentable. Des études démontrent que, en comblant l'écart dans les milieux d'éducation et du travail entre les Autochtones et non-Autochtones d'ici 2026, l'investissement fait entraînerait des recettes cumulatives de 400,5 milliards de dollars en productivité supplémentaire et réduirait de 115 milliards de dollars les dépenses gouvernementales pendant la période de 2001 à 2026.
Bref, le Canada a besoin d'une stratégie d'innovation nationale qui appuie le capital humain, physique et technologique par le biais d'investissements dans l'enseignement postsecondaire, la recherche, le transfert des connaissances, et le développement des entreprises.
Cette stratégie doit aussi optimiser la durabilité de nos institutions nationales de recherche et conforter la capacité de tous les Canadiens de contribuer à l'économie.
Non seulement est-ce la bonne chose à faire mais c'est aussi la chose intelligente à faire et il faut le faire maintenant.
Merci.
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Merci de m'avoir posé la question, madame Nash.
Au sein de la communauté médicale, on se penche de façon assez remarquable sur les conséquences des inégalités sociales sur la santé. C'était en fait le thème de la dernière réunion de l'Association médicale canadienne à Yellowknife. Les médecins se prononcent de plus en plus sur la façon dont ces inégalités sociales peuvent même nuire à la santé des patients et coûter davantage d'argent au système de soins de la santé à long terme. Je suis certainement d'accord pour dire que cela joue un rôle important dans la santé des Canadiens.
En ce qui a trait à l'inégalité, je crois que cela revient à l'accès aux soins de la santé pour tous. Dans notre mémoire, nous avons parlé de l'impact des services de soins de la santé privés sur l'accès aux soins de santé. Car ceux qui fournissent des services privés de soins de santé iront seulement là où ils pourront faire un profit.
Il est très difficile de faire de l'argent dans les collectivités éloignées, les collectivités autochtones et les collectivités urbaines marginalisées. De plus, c'est difficile de faire de l'argent dans les soins de santé dans le cas des maladies chroniques complexes et des soins d'urgence. Tout cela a des répercussions sur l'équité et sur les Canadiens qui vivent au seuil ou en dessous du seuil de la pauvreté.
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Je suppose que si on réduisait les inégalités on pourrait économiser de l'argent dans notre système de soins de santé. Je n'ai pas le temps de vous poser une question là-dessus mais c'est mon hypothèse.
J'aimerais poser une question à M. Aylward.
Vos commentaires m'ont fait penser au directeur parlementaire du budget. Lorsqu'il a comparu devant nous, il nous a dit que les compressions budgétaires dans le secteur public ralentissaient notre économie et notre croissance économique et il nous a dit que cela nous coûterait plus cher à long terme. Je vous ai entendu parler du nombre d'emplois dans le secteur privé et dans le secteur public qui ont été éliminés.
Je sais que Paul Krugman, le gagnant du Prix Nobel, a dit que lorsqu'on réduit les dépenses gouvernementales quand l'économie est lente cela ralentit encore plus l'économie et donc ça peut aller à l'encontre de nos meilleurs intérêts en termes de création d'emplois et de croissance de notre économie.
J'aimerais vous poser une question précise à propos des compressions à l'inspection des aliments. Le gouvernement nous a dit qu'il a embauché 700 inspecteurs de l'alimentation. Est-ce que j'ai bien compris que vos membres n'ont vu aucun de ces inspecteurs de l'alimentation nouvellement embauchés chez XL Foods?
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Je vous remercie de la question.
En ce qui concerne la société XL Foods, la réponse est non, pas du tout. En effet, on n'a pas augmenté le nombre d'inspecteurs affectés aux abattoirs depuis 2006. Nous ne savons pas où on a envoyé ces nouveaux inspecteurs.
Certains inspecteurs ont été affectés au programme relatif aux espèces exotiques envahissantes, qui visent à empêcher les organismes nuisibles d'entrer au Canada. Mais cela n'a absolument rien à voir avec la sécurité alimentaire.
Quant à ces 700 inspecteurs, nous ne pourrions pas vous dire comment ils sont affectés. Une chose est claire, ce n'était pas chez nous.
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Merci, monsieur le président.
J'aimerais aussi remercier tous les témoins. Les exposés d'aujourd'hui étaient très variés, alors vous pouvez bien vous imaginer les défis que cela représente pour nous en tant que Comité des finances puisque nous devons prendre les bonnes décisions afin d'évoluer de façon positive.
Ma première question s'adresse à M. Collyer, puisque votre recommandation était assez succincte.
Tout d'abord, j'imagine qu'un changement de classification entraînerait des coûts. Avez-vous analysé non seulement ces coûts mais aussi...
Si ce changement s'opérait, on pourrait s'attendre à ce que cela rehausse la compétitivité. Avez-vous évalué les coûts et la compétitivité accrue ainsi que le volume?
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Oui. J'aurais deux commentaires en réponse à cette question.
D'abord, à plus long terme, l'investissement dans ces installations de GNL aura des retombées économiques considérables. Nous avons inclus dans notre mémoire, en supposant une production de cinq milliards de pieds cubes par jour — ce qui est, à mon avis, une estimation raisonnable de ce qui pourrait être produit en Colombie-Britannique —, 500 milliards de dollars dans le PIB, des emplois représentant trois millions d'années-personnes, et 150 milliards de dollars en taxes et redevances en aval, donc somme toute, des retombées économiques très importantes.
Il existe sans aucun doute un aspect concurrentiel de cela. J'ai mentionné que le régime fiscal au Canada se distingue de celui des autres pays avec lesquels nous faisons concurrence, en particulier l'Australie. Peu importe le projet, il y aurait certainement un amortissement accéléré à court terme. Si vous comparez le facteur d'amortissement dégressif de 30 p. 100 à celui de 8 p. 100, cela serait à mon avis, avec le temps, de minimis. C'est par rapport aux retombées économiques relatives qui se produiraient.
J'ai une autre question plutôt complexe qui suscitera, je l'espère, une réponse assez brève, puisque j'aimerais poser une question au Dr Raza par la suite.
Vous avez parlé d'une relance stimulée par le secteur privé, et notre gouvernement est d'accord avec vous que cela relève du secteur privé. Nous avons créé dans notre budget certaines réductions modestes de 5 à 10 p. 100. Vous avez entendu d'autres personnes parler des choix faits par le gouvernement quant aux dépenses et comment nous créons en fait du revenu pour financer tous les programmes qui nous tiennent à coeur, qu'il s'agisse des soins de santé ou de l'éducation. Pourriez-vous nous éclairer à ce sujet?
La question est complexe. C'est une question rapide, et puis j'espère avoir un peu de temps pour le Dr Raza.
Docteur Raza, nous sommes très fiers d'avoir pu, par ces temps difficiles, nous engager à augmenter les transferts aux provinces de 6 p. 100 d'ici 2016-2017, et puis de 3 p. 100 par la suite. Il s'agit d'un domaine que nous avons véritablement protégé en tant que gouvernement fédéral pour ce qui est des transferts en matière de soins de santé.
Je suis tout à fait d'accord que l'innovation nous offre d'énormes possibilités. Voici donc ma première question: les différents projets que vous avez mentionnés étaient-ils financés à travers Inforoute Santé du Canada, ou plutôt au palier provincial?
Deuxièmement, vous avez soulevé le rôle du gouvernement fédéral. L'Association des infirmières et infirmiers du Canada s'est présentée et a proposé que nous choisissions cinq indicateurs de santé et de système et que nous développions un effort collaboratif pancanadien avec les professionnels et les provinces en créant ces cinq indicateurs...
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Merci, monsieur le président, et merci à nos témoins de s'être déplacés cet après-midi.
Monsieur le président, je vais d'abord rétablir les faits par rapport à des renseignements fautifs qu'on nous a transmis, puis je poserai des questions à la représentante de l'Université de la Saskatchewan parce qu'il s'agit d'un établissement très important qui fait de l'excellent travail dans la province.
Je suis très déçu que le NPD et ses dirigeants syndicaux mènent constamment une campagne de diffamation à l'égard du secteur de la viande rouge. Aujourd'hui, ils ont transmis des renseignements fautifs. Je vais donc rétablir les faits dès maintenant. J'espère que les gens qui regardent nos séances vont écouter ce que je m'apprête à dire.
Cent soixante-dix des sept cents nouveaux inspecteurs font partie du programme de la viande. Aucune des compressions au sein de l'ACIA n'a touché les inspecteurs de première ligne affectés à la salubrité des aliments. Quarante inspecteurs et six vétérinaires, soit une augmentation de 20 p. 100 depuis 2006, travaillent à l'Établissement 38 en question. Si vous voulez voir les faits — et c'est ce que je recommande au NPD de faire —, consultez le site www.inspection.gc.ca. Tous les renseignements s'y trouvent et ils sont démontrés de façon transparente. Je trouve vraiment frustrant que les néo-démocrates essaient de susciter des craintes à l'égard du système alimentaire pour en tirer parti sur le plan politique. C'est décevant.
Je vais passer à un sujet plus positif: l'Université de la Saskatchewan, une école positive. Je crois que...
[Traduction]
Je vais débuter par les campagnes de dénigrement de M. Hoback. Il est tout à vrai que 700 inspecteurs ont été embauchés, que 170 d'entre eux étaient des inspecteurs de la viande et qu'aucun d'eux ne s'est retrouvé dans des abattoirs, ils ont été embauchés dans des usines de transformation. XL Foods est un abattoir.
Il est aussi vrai que, comme l'a écrit Sarah Schmidt de Postmedia, en avril, 59 postes d'inspecteurs de la viande ont été éliminés suite au dépôt du budget et que 800 employés de l'ACIA ont reçu des avis les informant que leur poste pourrait disparaître. On n'a pas pu savoir quels emplois étaient touchés. Elle a posé la question à maintes reprises. Le ministère n'a jamais daigné lui répondre.
Monsieur Aylward, pouvez-vous corroborer mes propos?
Passons maintenant à d'autres bêtises... je suis désolé d'aborder cette question ridicule dont on parle depuis notre retour de vacances, mais ma prochaine question va s'adresser à M. Collyer. Parlons carbone: afin de lutter contre les changements climatiques, on peut soit imposer la tarification du carbone, soit élaborer des règlements. En fait, nous avons trois moyens de lutter contre les changements climatiques: une taxe sur le carbone, le plafonnement et l'échange, et l'approche réglementaire.
Les libéraux prônent une taxe sur le carbone, nous sommes en faveur d'un système de plafonnement et d'échange dans les marchés et les conservateurs ont opté pour une approche réglementaire qui est assez coûteuse. La Presse canadienne et Maclean's ont signalé que leur approche coûte probablement près de 16 milliards de dollars aux consommateurs.
Pouvez-vous confirmer que l'Association canadienne des producteurs pétroliers a affirmé appuyer la tarification du carbone au détriment d'une approche réglementaire?
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J'aimerais d'abord faire quelques commentaires.
Premièrement, je crois qu'il est important de se rappeler que les actions concrètes importent. Le secteur, notre secteur, s'affaire à réduire les émissions de carbone, et une plus grande utilisation du gaz naturel nous donnera l'occasion de travailler en ce sens.
Deuxièmement, il existe de nombreux mécanismes pour mettre en oeuvre une politique sur le carbone. Vous en avez déjà dressé la liste. Nos membres ne s'entendent pas pour dire qu'une de ces solutions est meilleure que les deux autres. Elles peuvent toutes être appliquées. Ce qui importe davantage, c'est la façon dont elles sont appliquées. Il n'existe pas de mécanisme idéal.
Nous travaillons avec le gouvernement à créer un cadre de travail pour la politique et la gestion du carbone dans le secteur pétrolier et gazier. Nous allons poursuivre ce processus. Je crois qu'il est important que nous élaborions des politiques, mais ce qui compte vraiment, c'est que nous agissions.
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Il est extrêmement important que nous construisions ces installations.
Le gouvernement a adopté des politiques qui nous sont utiles. L'examen du processus de réglementation a été fructueux. Le travail entourant la main-d'oeuvre — les travailleurs étrangers temporaires — a été utile. Aussi, des initiatives telles que les missions du commerce international et les nombreuses visites en Chine, en Corée et au Japon pour promouvoir les produits canadiens ont porté fruit.
À court terme, il faudra adopter des mesures fiscales pour que nous soyons plus concurrentiels par rapport à nos concurrents. Ces installations seraient aussi sur un pied d'égalité par rapport à d'autres usines de transformation au Canada.
Par conséquent, le gouvernement peut nous aider, mais au bout du compte, nous avons besoin d'investissements du secteur privé. Le rôle du gouvernement est de créer un contexte fiscal qui attirera des investissements et nous permettra de faire leurs activités.
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Merci, monsieur le président.
Merci à tous d'être venus nous voir.
Monsieur Dubreuil, certaines des choses dont vous avez parlé sont stupéfiantes. Je ne sais pas s'il y a d'autres personnes qui pensaient à la même chose lorsque vous nous avez présenté ces statistiques: il y a un peu plus d'un million d'entreprises qui ont moins de 100 000 employés, et près de 98 p. 100 ont moins de 100 employés. C'est incroyable.
C'est incroyable. Notre taux de chômage s'établit à un peu plus de 7 p. 100, ce qui représente environ 1,4 million de personnes. En gros, si nous faisons du bon travail au sujet de certaines choses que vous avez mentionnées, nous aurons cette capacité. S'il n'y avait qu'un seul poste supplémentaire créé dans chacune de ces entreprises, nous pourrions éliminer le taux de chômage.
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Merci, monsieur le président.
J'aimerais revenir sur les propos de M. Van Kesteren quant à l'importance des petites entreprises. Il y a beaucoup de petites entreprises dans mon comté, Brossard—La Prairie, et c'est indispensable.
Notre position est de réduire le taux d'imposition des petites entreprises, de le faire passer de 11 à 9 p. 100, plutôt que de soutenir le point de vue des grandes entreprises. En effet, comme le mentionnent même mes collègues, leur attitude les conduit à laisser dormir d'importantes sommes d'argent. Il s'agit donc d'argent qui n'est pas réinvesti dans l'économie. Cela crée des problèmes, surtout du côté des jeunes.
Pouvez-vous nous parler du fait que le taux de chômage chez les jeunes est actuellement le double du taux de chômage moyen? Qu'est-ce qu'on pourrait faire pour améliorer cette situation?
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Merci, monsieur le président, et merci à tous les témoins d'être ici aujourd'hui.
Je passerai la majorité de mon temps avec l'ACPP. C'est elle qui offre le plus d'emplois au pays, avec 500 000 Canadiens employés directement ou indirectement, et ce chiffre pourra augmenter de 110 000 à 130 000 au cours des sept prochaines années, alors il s'agit d'un secteur très important de notre économie.
Je veux premièrement féliciter l'ACPP d'avoir été un chef de file lors d'un événement qui a eu lieu cet été. À Fort McMurray, il y a eu une collecte de fonds, et l'ACPP a été le plus grand contributeur pour envoyer un million de dollars de médicaments dans le tiers monde. Je veux vous en féliciter, tout comme Syncrude et Suncor. C'était incroyable de voir la communauté se rassembler, surtout le secteur des ressources pétrolières, pour envoyer cet argent outre-mer sous forme de médicaments. Je sais que mes collègues et mes électeurs ont apprécié participer à cet événement.
Je veux vous poser une question hypothétique. À la page 4 de la plateforme du NPD, on fait la promotion d'une taxe sur le carbone qui représenterait une taxe supplémentaire de 21 milliards de dollars sur les carburants fossiles, en gros, et qui irait chercher ces 21 milliards de dollars des producteurs de sables bitumineux en particulier. Au bout du compte, qui paierait pour cette augmentation de taxes?
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Merci, monsieur le président.
Je veux également remercier tous les témoins.
J'essaierai d'être aussi rapide que possible.
Je veux commencer avec le Dr Raza. En passant, merci beaucoup pour les services que vous offrez à la communauté. Je pense que c'est très important et nous soutenons les efforts que nous avons déployés pour corriger la situation.
Des représentants du Centre de recherches de Saint-Boniface et de l'Hôpital Saint-Boniface sont venus ici il y a deux semaines et ont souligné l'inefficacité du système de soins de santé. En fait, leur document indique que 70 p. 100 du temps des infirmières est passé à chercher les outils, l'équipement et les choses dont elles ont besoin pour faire leur travail, ce qui est évidemment onéreux. Ces établissements ont un système qui s'appelle le système sans gaspillage, qu'ils ont copié du secteur de l'industrie automobile, qui vise entre autres à réduire les coûts. Le gouvernement essaie de trouver les façons de fournir efficacement les soins de santé dont les Canadiens ont besoin, mais, bien sûr, les hôpitaux et les provinces doivent faire leur part pour y arriver.
Nous essayons de faire quelque chose pour les payer, mais la réalité est que lorsque le PIB n'augmente que d'un peu plus de 2 p. 100, les augmentations de 6 p. 100 ne dureront pas éternellement. Nous ne voulons certainement pas que le pays se trouve dans une situation où nous ne pouvons pas nous permettre les services de base que nous avons. Je voulais le mentionner, et je vous encourage à discuter avec l'Hôpital Saint-Boniface à ce sujet, parce que j'aimerais savoir après si vous appuieriez une telle approche.
Ceci dit, je veux passer à M. Dubreuil pour lui poser des questions sur des choses qu'il a mentionnées. Je ne veux pas être partisane, mais lorsque je regarde les plateformes et les différentes suggestions faites par les partis, nous faisons la même chose entre politiciens qu'avec les témoins; nous les comparons, n'est-ce pas? On ne peut pas seulement prendre une chose dans la plateforme et se demander s'il serait utile de réduire l'impôt des petites entreprises.
N'oublions pas que le NPD veut aussi doubler le RPC. Il veut une année de travail de 45 jours qui ferait augmenter les cotisations d'assurance-emploi. Il veut augmenter l'impôt des sociétés jusqu'à au moins 19 p. 100. Il propose aussi une taxe sur le carbone de 21,5 milliards de dollars qui serait payée par les consommateurs, comme M. Collyer l'a dit.
Croyez-vous que ces choses sont bonnes pour les petites entreprises, lorsque vous les prenez dans leur ensemble sans en isoler une seule, ou ne croyez-vous pas qu'équilibrer les budgets, faire en sorte de rembourser la dette, fournir des crédits à l'embauche pour les petites entreprises qui pourront créer des emplois constituent de meilleures façons de procéder?
Je ne veux pas vous placer dans une position où vous devez choisir un parti plutôt qu'un autre...
Des voix: Oh, oh!
Mme Shelly Glover: ... mais maintenant que vous connaissez la situation...
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Les Grands Frères sont venus ici l'autre jour. Ils ont aussi proposé un programme de mentorat, de placer les étudiants dans des entreprises pour essayer de leur apprendre différentes choses. Vous aimeriez peut-être discuter avec eux, parce qu'il semble que vous avez un intérêt commun à ce sujet.
[Français]
Monsieur Blanchet, je vous remercie de votre présentation.
À la page 3 de votre document, on dit ce qui suit au sujet de la contribution du gouvernement fédéral au transport collectif:
Le gouvernement fédéral ne contribuait pas au transport collectif il y a à peine plus de dix ans. Aujourd'hui, sa contribution atteint environ 1 milliard $ par année à travers différents programmes d'infrastructures.
Ça démontre clairement que, depuis son arrivée au pouvoir, le gouvernement conservateur a investi des sommes assez importantes dans ce domaine. Par contre, on ne mentionne pas que c'est vraiment un enjeu provincial. Il faut préciser que, depuis leur arrivée au pouvoir, les conservateurs ont alloué en moyenne à toutes les provinces des sommes représentant 43 p. 100.
Que dites-vous de cela?
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Nous reprenons la séance.
Je demanderai à tous les témoins de s'asseoir, et aux personnes importantes comme Richard Dunn de s'asseoir également.
Nous allons reprendre la 80e séance du Comité permanent des finances sur les consultations prébudgétaires avec notre deuxième groupe de témoins de la journée. Nous recevons six autres organisations, dont je lirai les noms selon l'ordre de leurs exposés.
Nous recevons l'Alberta Chambers of Commerce, l'Association canadienne des dépanneurs en alimentation, la Fédération canadienne des syndicats d'infirmières et infirmiers, l'Association canadienne des producteurs d'acier, le Syndicat canadien de la fonction publique et l'Université McGill.
Vous avez chacun jusqu'à cinq minutes pour votre déclaration préliminaire, puis nous passerons aux questions des membres du comité.
Nous allons débuter avec M. Severin, s'il vous plaît.
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Merci, monsieur le président, et mesdames et messieurs les membres du comité. Merci de nous avoir invités à vous présenter nos recommandations pour le budget de 2013.
Je m'appelle Brad Severin et je suis le président élu des Alberta Chambers of Commerce.
Notre organisation représente 126 chambres de commerce, lesquelles représentent 23 000 entreprises. Nous sommes la plus grande organisation représentant les gens d'affaires de l'Alberta.
Dans les informations que nous vous avons données en réponse à votre questionnaire de juillet, nous avons abordé différents sujets. Aux fins de l'exposé d'aujourd'hui, je traiterai de trois priorités qui touchent tous les changements démographiques et les réalités du milieu des affaires au Canada. Je traiterai des améliorations à apporter au programme des travailleurs étrangers, de la nécessité d'encourager les travailleurs âgés à rester au sein de la population active et le rétablissement du transfert de l'indemnité de départ dans un REER.
Je commence par les travailleurs étrangers et leur importance pour l'économie de l'Alberta. La pénurie croissante de main-d'oeuvre limite la croissance économique de notre province et, du coup, de tout le pays. Le gouvernement de l'Alberta estime que d'ici 2019, la province comptera 114 000 emplois de plus que de travailleurs. Ce manque à gagner tient compte de la migration interprovinciale, de l'immigration et d'une participation accrue à la population active par les groupes de travailleurs sous-utilisés.
Le Programme des travailleurs étrangers temporaires a été créé pour combler les besoins temporaires de main-d'oeuvre qualifiée et non qualifiée. De nombreuses entreprises albertaines comptent sur ce programme, particulièrement celles qui emploient des travailleurs non qualifiés dans les secteurs industriel, agricole et de détail car ils offrent une main-d'oeuvre stable et assidue.
Parce que les travailleurs étrangers temporaires sont essentiels pour notre économie, les employeurs tiennent à ce que le programme reste aussi efficient que possible. Notre organisation a bien accueilli les mesures prises récemment par le gouvernement du Canada pour améliorer le système, et, aujourd'hui, nous offrons des suggestions qui le rendront encore plus efficient et plus adapté aux besoins en main-d'oeuvre de nos entreprises.
Nous estimons que le Programme des travailleurs étrangers temporaires doit servir à combler les besoins immédiats tout en permettant aux travailleurs étrangers de se prévaloir d'autres programmes d'immigration pour obtenir la résidence permanente. Plus précisément, les employeurs de l'Alberta nous ont signalé qu'ils reçoivent des avis négatifs sur le marché du travail sans explication et qu'ils devraient en appeler des décisions de Service Canada, que les procédures de présentation d'une demande et les informations essentielles changent trop souvent, que les codes de la classification nationale des professions ne tiennent pas suffisamment compte ni ne font de distinction entre les différents niveaux de compétences et qu'il y a des obstacles à l'obtention de la résidence permanente par les travailleurs étrangers temporaires.
Nos recommandations à ce chapitre figurent dans le mémoire qui a déjà été distribué et sur lequel j'attire votre attention.
Les entreprises albertaines s'intéressent aussi beaucoup aux travailleurs âgés. Comme l'a démontré une enquête menée par Statistique Canada en 2011, les Canadiens retardent leur départ à la retraite. Notre association souhaite que le gouvernement du Canada prenne toutes les mesures en son pouvoir pour supprimer les impôts, taxes et autres mesures qui dissuadent les travailleurs âgés de continuer à travailler après 65 ans, car, manifestement, beaucoup de Canadiens souhaitent continuer à travailler.
Les programmes et politiques de retraite fédéraux, tels que le Régime de pensions du Canada, le soutien fiscal aux régimes d'épargne retraite privés et les politiques en matière de pension de retraite à temps partiel ne reflètent pas les réalités démographiques actuelles en ce qui concerne la retraite et l'espérance de vie.
Nous recommandons des changements à ces politiques. Nous savons que nos recommandations auront des conséquences sur les finances publiques, mais, comme l'espérance de vie est plus grande, supprimer les mesures financières qui dissuadent les travailleurs étrangers de continuer à travailler pourrait les amener à prendre leur retraite plus tard, ce qui ferait augmenter les rentrées d'impôt sur le revenu d'emploi du gouvernement fédéral et ferait baisser les sommes qu'il aurait à verser en prestations de retraite.
Nous recommandons d'abord que le gouvernement du Canada allonge la plage d'âge pour l'admissibilité aux prestations du Régime de pensions du Canada, actuellement de 60 à 70 ans, pour qu'elle passe de 60 à 75 ans, et offre des incitatifs au report progressif aux personnes admissibles aux prestations de retraite dans les limites de la nouvelle plage d'âge élargie.
Deuxièmement, nous recommandons au gouvernement de modifier ses politiques relatives aux REER pour permettre aux Canadiens d'épargner plus facilement en prévision de la retraite après 72 ans.
Troisièmement, nous recommandons l'adoption de politiques harmonisées et souples pour la retraite partielle qui prévoiraient des mesures pour encourager les Canadiens à quitter progressivement la population active après l'âge de 65 ans.
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La dernière question que j'aborderai est celle du transfert de l'indemnité de départ dans un REER.
Jusqu'au milieu des années 1990, des dispositions permettaient le transfert de l'indemnité de départ dans un REER, ce qui aidait les employés devant faire face à des changements de carrière difficiles à planifier leur avenir. En 1995, toutefois, le gouvernement du Canada a modifié ces dispositions invoquant la maturation des régimes de retraite, le relèvement des plafonds s'appliquant au REER pour ceux qui ne cotisaient pas à un régime de retraite et la possibilité de reporter l'espace REER non utilisé. Depuis, les employés qui reçoivent une indemnité de départ lorsqu'ils perdent leur emploi doivent en remettre une bonne partie au fisc, cette indemnité de départ étant imposée l'année où elle est versée. On pourrait alléger ce lourd fardeau fiscal en permettant le transfert vers un REER des indemnités de départ versées après 1996.
Nous recommandons que le gouvernement du Canada rétablisse les dispositions permettant le transfert de l'indemnité de départ dans un REER, sans que cela réduise l'espace REER de l'employé, afin que la somme de l'indemnité de départ que l'employé peut transférer dans un REER soit actualisée en fonction du plafond actuel de cotisation.
Merci de nous avoir invités à nous adresser à vous en personne. Je serai heureux de répondre à vos questions.
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Bonjour à tous. Je m'appelle Alex Scholten et je suis le président de l'Association canadienne des dépanneurs en alimentation.
Au nom des 23 000 dépanneurs et des 183 000 personnes qui y travaillent, je vous remercie de bien vouloir prendre le temps de nous écouter.
Ça pourrait surprendre certains d'entre vous, mais les dépanneurs contribuent plus de 39 milliards de dollars à l'économie canadienne chaque année. Ils achètent plus de 26 milliards de dollars en biens et services et ils servent plus de 10 millions de Canadiens par jour. Nous sommes d'importants intervenants du secteur de la petite entreprise et nos propriétaires et exploitants doivent faire face à des défis uniques.
Permettez-moi de décrire brièvement les trois principaux enjeux auxquels notre industrie fait face. Je poursuivrai par nos recommandations à votre comité.
Le premier enjeu est celui de la persistance du tabac de contrebande dans nos collectivités, en raison de la vente et du trafic du tabac de contrebande. Les effets se font sentir de trois façons.
Premièrement, il en résulte une perte de revenu pour le gouvernement. Des millions de dollars sont perdus chaque année en raison de l'évasion fiscale au sein de cette industrie illicite. Le ministère du Revenu national estime que cette perte peut être aussi élevée que 2,5 milliards de dollars par année.
Deuxièmement, le tabac devient plus accessible pour les jeunes. Les dépanneurs doivent respecter des mesures de lutte au tabagisme strictes destinées à empêcher la vente de tabac aux mineurs. Les détaillants responsables forment leur personnel et voient à ce qu'ils effectuent une vérification de l'âge complète. Les contrebandiers vendent leurs produits à quiconque est prêt à les acheter et ils le font souvent dans les cours d'école. En outre, parce que le tabac de contrebande est vendu sans perception de taxes fédérale et provinciale, le prix est plus attrayant et plus accessible pour les jeunes.
Troisièmement, la contrebande du tabac soutient le crime organisé, mettant en danger les collectivités. Comme certains membres du comité le savent, la GRC estime que plus de 175 groupes du crime organisé se prêtent à cette activité illégale et que, outre les produits de contrebande, les forces de police ont également confisqué de grandes quantités de drogue et d'armes illégales. Notre association se réjouit de constater que le gouvernement du Canada prend le problème de la contrebande au sérieux. Toutefois, nous devons veiller à ce que soit rapidement donnée suite aux engagements antérieurs, notamment en ce qui concerne l'application de la loi.
Nous sommes également très préoccupés par la proposition visant à déplacer le poste frontière de Cornwall et par les grandes incidences que cela aura sur la contrebande du tabac. Nous ne sommes pas les seuls que cela inquiète à en juger par nos discussions avec les gouvernements provinciaux et la GRC. Si ce geste devait être posé, il sera essentiel de renforcer les mesures d'application de la loi dans la région de Cornwall afin d'éviter ce qui, selon nous, sera une augmentation significative du marché de la contrebande au Canada.
J'aimerais maintenant aborder la question des frais de carte de crédit qui ont une incidence négative sur les revenus des dépanneurs. Les détaillants canadiens paient actuellement les frais de transaction par carte de crédit les plus élevés au monde. Cela résulte des pratiques anticoncurrentielles des sociétés de cartes de crédit. Bien que des dépanneurs et les dépanneurs avec des stations d'essence réalisent plus de 39 milliards de dollars en ventes au palier national, cela a conduit à environ 825 millions de dollars nets en frais d'utilisation des cartes de crédit et de débit. Au Canada, les propriétaires de dépanneurs dépensent presque autant en frais de carte de crédit que ce qu'ils réalisent en bénéfices nets avant impôts. Notre association estime que le coût annuel moyen relativement aux frais des cartes de crédit nets et aux commissions est de plus de 36 000 $ par emplacement. Il en résulte non seulement une faible rentabilité et des coûts d'exploitation plus élevés, mais aussi un ralentissement de la croissance économique et une baisse du taux d'emploi dans notre secteur.
Troisièmement, nous estimons que l'industrie des dépanneurs est surréglementée.
Au Canada, la réglementation continue de se développer chaque année, entraînant un déclin de la croissance et de la prospérité des propriétaires de petites entreprises. Nous avons récemment recensé plus de 517 lois et règlements fédéraux et provinciaux qui touchent directement notre secteur.
Malgré le dévouement affirmé du gouvernement pour diminuer la réglementation par l'entremise de la Commission pour la réduction des tracasseries administratives, nous continuons à faire face à la multiplication des règlements fédéraux qui influent sur notre secteur. Nous ne nions pas l'importance de mettre en place certaines règles, mais nous estimons qu'il faut consulter l'industrie avant de prendre un règlement.
En conclusion, nous avons trois recommandations à vous faire: premièrement, que le gouvernement du Canada donne suite aux engagements pris en 2010 concernant la mise sur pied d'un groupe de travail de la GRC contre la contrebande d'ici la fin de 2013 et des peines d'emprisonnement obligatoire pour les récidivistes dans ce même délai; deuxièmement, que le gouvernement du Canada réévalue la réglementation actuelle sur les frais de cartes de crédit...
Je m'appelle Pamela Foster et je suis conseillère politique à la Fédération canadienne des syndicats d'infirmières et infirmiers. Je vous transmets les regrets de Linda Silas, notre présidente, qui ne peut malheureusement se joindre à nous ce soir.
Je remercie le comité de nous avoir invités à lui faire part de nos vues.
La fédération représente 156 000 infirmières et étudiantes infirmières travaillant dans des hôpitaux, dans la collectivité, dans les centres de soins de longue durée et dans des foyers pour personnes âgées à l'échelle du pays.
Aujourd'hui, je me concentrai sur trois enjeux. Je traiterai de la façon d'améliorer la sécurité et la santé des patients en modifiant les normes de dotation en personnel infirmier, en allant au-delà des hôpitaux pour composer avec les changements que connaît la population vieillissante du Canada et dans la santé des Canadiens, et en investissant dans l'éducation et les soins à la petite enfance.
Les hôpitaux du pays fonctionnent à pleine capacité, si ce n'est davantage, mais les normes de sécurité sont établies en fonction d'un taux d'occupation de 85 p. 100. La surpopulation dans les hôpitaux compromet la qualité des soins et fait augmenter le taux d'infections nosocomiales et de réadmission inutile à l'hôpital. La charge de travail des infirmières devient dangereusement lourde et celles-ci doivent alors travailler en manque de personnel; c'est un cercle vicieux.
Vingt ans de recherche nationale et internationale ont prouvé qu'il existe une relation bien claire entre le manque de personnel infirmier et la santé des patients. La surcharge de travail des infirmières mène à des pneumonies nosocomiales, des infections urinaires, des cas de septicémies, des infections nosocomiales, des escarres, des saignements gastro-intestinaux, des erreurs dans les médicaments, des chutes, des cas de défaut de porter secours et des séjours à l'hôpital plus longs que prévus.
Le lien entre la charge de travail du personnel infirmier et la sécurité des patients est tout aussi clair pour les soins de longue durée que pour les soins aigus. Plus les soins sont directs, meilleur est l'état du patient. Cela se traduit par une baisse du taux de mortalité, un état nutritionnel amélioré, de meilleures fonctions physiques et cognitives, une baisse du taux d'infections urinaires, moins de cas d'escarres et moins de transferts vers l'hôpital.
Vous vous demandez sans doute ce que le gouvernement fédéral a à voir avec la charge de travail des infirmiers et des infirmières et les normes de dotation en personnel infirmier.
Nous vous demandons de mettre en oeuvre la recommandation formulée par le comité sénatorial à l'issue de son examen de l'accord sur 10 ans demandant au gouvernement fédéral de créer un fonds pour l'innovation en santé afin que soient recensées et adoptées des pratiques novatrices et exemplaires. Cela pourrait inclure les meilleurs modèles de dotation en personnel pour la prestation des soins de santé et la dissémination de ces informations dans tout le système de soins de santé.
Nous encourageons aussi le gouvernement fédéral à travailler avec les provinces et les territoires à l'élaboration et au déploiement d'indicateurs de la main-d'oeuvre infirmière et de la charge de travail du personnel infirmier qui comprendrait la réalisation périodique de l'Enquête nationale sur le travail et la santé des infirmières qui a été menée par les Instituts canadiens de recherches en santé, Santé Canada et Statistique Canada en 2005.
Le fonds pour l'innovation devrait aussi servir à faciliter l'adoption en milieu de travail de modèles pour l'amélioration de la sécurité des patients, l'adoption des pratiques novatrices retenues par le groupe de travail des premiers ministres des provinces et territoires sur l'innovation et les soins de santé ainsi que les pratiques novatrices pour l'intégration des soins au-delà des centres hospitaliers.
Pendant les présentes consultations budgétaires et celles des années précédentes, on vous a recommandé d'adopter une stratégie pour le vieillissement en santé et pour les soins continus. Nous faisons écho à cette recommandation.
Il serait regrettable de ne pas inclure dans la stratégie nationale sur les soins continus l'assurance-médicaments et l'accès à des médicaments sûrs et abordables. Il est encourageant de savoir que, après la conférence FPT des ministres de la santé qui s'est tenue le mois dernier, la ministre fédérale s'est dite intéressée à se joindre à ses homologues pour l'achat en grande quantité de produits pharmaceutiques. Nous espérons que le gouvernement fédéral fera les premiers pas à cet égard dans le prochain budget.
Enfin, nous recommandons que soient prévus des fonds pour un programme national d'éducation et de soins à la petite enfance. Ce programme a été réclamé pour la première fois dans une résolution des infirmières en 1991. Nous sommes maintenant en 2012.
J'ai trois enfants. Je vis ici, à Ottawa. Je consacre chaque année 29 000 $ aux garderie. Je trouve le moyen de payer les frais de garderie, même si je ne travaille que quatre jours par semaine, même pas à temps plein. Mais les frais de garde accaparent 50 p. 100 de mon salaire net.
Les études ont démontré que l'investissement public dans les soins et l'éducation des jeunes enfants est rentable pour les gouvernements et pour les familles. Au Québec, environ la moitié des enfants de moins de cinq ans sont dans une garderie du réseau québécois. À l'échelle du pays, c'est environ 20 p. 100, alors qu'au Québec, c'est 50 p. 100. Le programme québécois a permis à 70 000 mères de jeunes enfants d'intégrer ou de réintégrer la population active, ce qui a mené à une hausse de 3,8 p. 100 de l'emploi chez les femmes dans son ensemble. L'effet d'entraînement est considérable: cela a signifié 5,2 milliards de dollars de plus pour l'économie de la province et une augmentation du PIB du Québec de près de 2 p. 100. En outre, les mères qui travaillent ont un plus grand pouvoir d'achat, ce qui a mené à une hausse des recettes fiscales ayant permis au Québec de recouvrer 1,05 $ pour chaque dollar qu'il a investi dans les garderies et Ottawa, 44 cents.
Les infirmières joignent leurs voix à ceux qui recommandent que les prestations universelles pour garde d'enfants soient mises en commun et que les économies réalisées en transfert direct servent à aider les provinces et territoires à créer des places dans des garderies de qualité, accessibles et abordables.
Merci.
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Merci, monsieur le président.
Je m'appelle Ron Watkins. Je suis le président de l'Association canadienne des producteurs d'acier et je vous remercie de nous avoir invités à vous présenter nos recommandations pour le budget de 2013.
L'ACPA représente l'industrie sidérurgique du Canada, qui emploie quelque 25 000 Canadiens dans ses usines se trouvant dans cinq provinces. Nous générons des ventes de plus de 13 milliards de dollars, mais nous créons des retombées qui vont beaucoup plus loin. Nous sommes un élément essentiel de la chaîne d'approvisionnement des secteurs de l'automobile, de l'énergie, de la construction et des mines, notamment. Voilà pourquoi nous demandons des politiques favorisant le secteur manufacturier pour le bien de tous les secteurs industriels.
Nous sommes membres de la Coalition des manufacturiers du Canada qui, la semaine dernière, a rendu public un plan d'action pour le secteur manufacturier comprenant cinq volets: soutenir l'investissement dans la fabrication, la productivité et l'innovation; intensifier l'intégration des économies canadienne et américaine; accroître les exportations à valeur ajoutée et réglementer les échanges commerciaux; et réduire le fardeau réglementaire.
Je vais maintenant m'attarder à certaines des propositions qui figurent dans ce plan et dans le mémoire que l'ACPA a remis à votre comité.
Premièrement, il faut élargir l'application de la déduction pour amortissement accéléré ou DAA. Nous appuyons cette mesure sans réserve depuis sa création en 2007. C'est une façon d'encourager directement la production et l'amélioration des procédés de fabrication qui rehaussera la compétitivité de l'industrie dans son ensemble. La DAA a été renouvelée tous les deux ans depuis mais pourrait disparaître en 2013. Pour donner aux manufacturiers la certitude nécessaire pour planifier les grandes dépenses en immobilisations, il faudrait renouveler les DAA pour au moins cinq autres années. Cela aidera le Canada à rivaliser avec le reste du monde pour l'obtention de nouveaux investissements car, de plus en plus, la concurrence pour ces investissements se fait au niveau mondial.
Deuxièmement, en matière de soutien à l'innovation, je vous toucherai quelques mots du crédit d'impôt pour la recherche scientifique et le développement expérimental qui vise à encourager de façon générale l'innovation industrielle. Le Budget de 2012 contenait de nombreux changements à ce crédit qui visait à bonifier le soutien pour les PME mais qui a réduit l'appui accordé aux projets nécessitant d'importants capitaux entrepris par les grands fabricants. Nous vous demandons donc de rétablir le soutien pour ces projets novateurs, notamment en rendant le crédit remboursable. Le gouvernement pourrait aussi créer un programme de R. et D. qui s'appliquerait aux grands projets nécessitant beaucoup de capitaux pour combler l'écart qui s'est créé suite aux modifications apportées dans le budget de l'an dernier.
Le troisième domaine que j'aborderai est celui de la formation professionnelle. Il a été prouvé qu'il existe une pénurie généralisée de main-d'oeuvre qualifiée dans l'industrie canadienne, et j'ai l'impression que votre comité a déjà longuement traité de ce sujet. Il est de plus en plus coûteux pour notre secteur, non seulement d'attirer de nouveaux travailleurs mais aussi de les garder et de leur donner la formation dont ils ont besoin pour qu'ils puissent s'adapter aux procédés industriels de plus en plus complexes et perfectionnés. Nous demandons par conséquent un nouveau crédit d'impôt à la formation, financé à même les cotisations en assurance-emploi, qui aiderait l'industrie à investir dans la formation de sa main-d'oeuvre pour l'aider à relever les défis de la concurrence mondiale au XXIe siècle.
Quatrièmement, il faut garder un bon régime de recours commerciaux, qui est d'autant plus important que le gouvernement a entrepris la réalisation d'un programme ambitieux d'accords de libre-échange et d'autres initiatives commerciales.
C'est une bonne politique, à notre avis, tant qu'elle présente un avantage net pour l'industrie canadienne. Mais les échanges commerciaux étant, justement, des échanges entre deux partis, il faut s'assurer que, ici au pays, le commerce soit aussi réglementé. La concurrence est réglementée au Canada, et c'est très bien ainsi, mais les exportateurs d'autres pays, notamment la Chine, tentent d'atteindre leurs objectifs en faisant du dumping de produits sur notre marché. Ces pratiques, si elles ne sont pas freinées, menaceront les emplois au Canada et les investissements futurs.
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Bonjour. Je m'appelle Toby Sanger. Je suis économiste au SCFP.
Le SCFP représente plus de 600 000 personnes qui travaillent en première ligne pour dispenser des services publics de qualité à des milliers de collectivités du pays.
Le salaire moyen annuel des membres du SCFP est d'environ 40 000 $, ce qui est près de la moyenne canadienne. La pension de retraite moyenne, pour ceux qui en ont une, est d'approximativement 17 000 $, ce qui n'est pas ce qu'on appellerait un régime de retraite dorée.
Les services publics sont importants pour nos membres, pas seulement parce qu'ils sont fiers de les dispenser, mais aussi parce qu'ils en dépendent pour leur qualité de vie.
Malheureusement, à l'heure actuelle, les gouvernements fédéral et provinciaux prétendent qu'ils doivent réduire les services publics, licencier des travailleurs et réduire les salaires et avantages sociaux pour des motifs financiers et économiques. Nous savons que c'est faux.
L'économie du Canada connaît une croissance au ralenti. On s'attend à ce que le PIB croisse d'à peine 2 p. 100 cette année et au cours des quatre années suivantes. C'est la moitié du taux de croissance qu'a connu le pays lors des reprises précédentes. La croissance de l'emploi devrait rester faible et le chômage, élevé.
Mais il pourrait en être tout autrement.
Les mesures d'austérité ralentissent l'économie et font augmenter le chômage partout dans le monde. Même le FMI et l'OCDE disent maintenant aux gouvernements de ralentir le rythme de leurs compressions budgétaires qui nuisent à l'économie.
La situation économique du Canada est de plus en plus fragile, et ce, pour deux raisons.
Contrairement aux autres pays, le prix des maisons n'a pas subi de correction. L'effondrement du prix des maisons pourrait ramener notre économie en récession. Le Canada a évité ce qui s'est passé aux États-Unis en grande partie grâce à l'assureur d'hypothèques public, la SCHL. Il serait insensé pour le ministre des Finances de privatiser la SCHL, comme le veut la rumeur.
Si les États-Unis coupent radicalement dans les dépenses et tombent dans le précipice budgétaire au début de l'an prochain, les États-Unis replongeraient en récession et le Canada, probablement aussi.
Les sociétés canadiennes ont plus d'un demi-billion de dollars qu'ils n'investissent pas. Avec les réductions de dépenses publiques et la faible croissance des salaires et de l'emploi, il n'y a pas de demande. C'est un concept économique de base, et rien de ce que fera le ministre des Finances n'y changera quoi que ce soit.
Les grandes inégalités de revenu ont contribué à la crise financière et freinent la reprise. Nous ne sommes plus les seuls à le dire: c'est ce que disent aussi le FMI, l'OCDE et même le Conference Board.
Comment alors en arriver à une croissance économique soutenue? Ce n'est pas compliqué: il suffit d'augmenter les investissements publics et de créer des emplois.
Le gouvernement fédéral doit maintenir et élargir les services publics et lancer un important programme d'investissements publics qui créerait des emplois immédiatement, stimulerait la croissance économique et contribuerait à l'atteinte de nos objectifs sociaux et environnementaux.
Le budget doit comprendre un programme de financement à long terme des infrastructures publiques des provinces et municipalités afin qu'elles puissent répondre aux besoins actuels et émergents. L'obligation de conclure des partenariats public-privé, et même les mesures qui les encouragent, devrait être éliminée, car les PPP ne font qu'accroître les coûts que devront assumer les contribuables et générations futures.
Le budget devrait aussi comprendre des investissements dans le logement abordable, le transport en commun et les garderies abordables, ainsi qu'un programme national d'amélioration du rendement énergétique.
Les compressions dans la fonction publique prévues dans les récents budgets ont eu un important coût économique et humain et ont réduit les services offerts aux Canadiens. Elles n'étaient même pas nécessaires du point de vue financier. Comme l'a récemment indiqué le directeur parlementaire du budget, le gouvernement fédéral a maintenant un excédent structurel de 25 milliards de dollars. Il pourrait aussi trouver 25 milliards de dollars de plus en prenant des mesures fiscales équitables.
Il faut aussi appuyer la croissance des salaires et des revenus. Les travailleurs canadiens et leur famille sont dans une situation financière de plus en plus précaire. La dette des ménages a atteint un niveau record parce que les salaires augmentent moins vite que le coût de la vie.
Les mesures contenues dans le dernier budget exigeant des prestataires d'assurance-emploi qu'ils acceptent des emplois en dessous de leurs compétences et moins bien rémunérés, permettant aux entreprises de faire venir ici et d'exploiter des milliers de travailleurs étrangers temporaires mal payés et exigeant des personnes âgées qu'elles travaillent plus longtemps avant de pouvoir toucher...
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... des prestations de Sécurité de la vieillesse auront pour effet de bloquer la croissance des salaires tout en permettant une augmentation continue des profits des entreprises et de la rémunération de leurs dirigeants.
Pour améliorer le régime d'assurance-emploi, il faut en augmenter les prestations. Le RPC et la SV doivent être renforcés plutôt qu'affaiblis. Le doublement des prestations du RPC dans un régime à capitalisation intégrale pourrait offrir à tous les Canadiens des revenus de retraite décents et sûrs.
Pour combler la pénurie de travailleurs qualifiés, il faut investir davantage dans la formation, particulièrement dans le cadre de programmes de formation au travail nationaux et dans l'éducation pour les Autochtones canadiens; il faut aussi que les femmes, les travailleurs racialisés et les Canadiens handicapés aient accès à des emplois décents.
Il faut diversifier notre économie pour qu'elle dépende moins des exportations de ressources à peine transformées, en appuyant le secteur manufacturier et l'expansion de secteurs clés à valeur ajoutée. Comme le disait un autre témoin, c'est ce qui fera que les Canadiens auront la possibilité d'accéder à des emplois décents près de chez eux.
Au lieu de conclure des accords commerciaux qui sacrifient les droits des Canadiens aux intérêts d'investisseurs étrangers, il faut des accords commerciaux équitables qui appuient les secteurs stratégiques à valeur ajoutée et qui soutiennent une croissance accrue des salaires, avec des normes sociales et professionnelles supérieures au Canada et partout dans le monde.
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Merci, monsieur le président, et merci au comité permanent de cette occasion de lui parler.
Je suis Rosie Goldstein. Je suis vice-principale pour la recherche et les relations internationales à l'Université McGill.
Les universités canadiennes contribuent beaucoup à la science, à la technologie et à l'innovation, au Canada. Les 15 universités les plus axées sur la recherche, soit les U15, remportent la majorité des fonds alloués par les conseils subventionnaires dans le cadre de concours. En 2010-2011, cela représentait 74 p. 100 de ces fonds, ou un 1,4 milliard de dollars.
En 2009, ces universités ont diplômé environ 55 p. 100 des étudiants de maîtrise du pays et 75 p. 100 de tous les étudiants de doctorat.
Nos universités ont aussi une incidence énorme sur le bien-être économique du pays. Une étude SECOR de 2010 concluait que l'effet de l'Université McGill à elle seule, sur l'économie québécoise était de 5,2 milliards de dollars, ce qui n'a fait que croître depuis.
Au cours des dernières années, le gouvernement a reconnu et soutenu la recherche et l'épanouissement des talents par des investissements dans divers programmes essentiels. Nous avons certes fait bon accueil à ce soutien, mais d'autres mesures pourraient être prises pour que nos universités continuent de contribuer à la société.
Nous pensons plus particulièrement à l'appui à la recherche, aux infrastructures et aux partenariats internationaux. Je vais parler maintenant de chacun de ces éléments.
Pour la recherche, les trois conseils subventionnaires fédéraux du Canada, soit les Instituts de recherche en santé du Canada, le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie et la Fédération canadienne des études humaines ainsi que des organismes de financement comme Genome Canada, et le Programme des coûts indirects offrent le financement de base qui est essentiel pour appuyer la recherche au Canada.
Ce financement permet aux étudiants et aux chercheurs d'explorer une grande variété de questions, comme le traitement des pertes de mémoire chez les patients atteints de la maladie d'Alzheimer, l'évolution des gestionnaires et dirigeants d'entreprises de baby-boom au sein des entreprises et sociétés et les liens entre les conditions de vie dans l'enfance et les effets sur l'ADN qui continuent de se manifester à l'âge moyen et au-delà.
Au cours des dernières années, l'appui donné aux trois conseils subventionnaires a varié. Dans le budget de l'an dernier, on a annoncé des réductions à des organismes, sur deux ans, c'est-à-dire 2012 et 2013. Le budget de 2012 a aussi annoncé des réinvestissements dans les programmes de recherche des trois conseils pour compenser les réductions du budget de 2012, mais il reste que des compressions de 37 millions de dollars sont imposées aux conseils.
Nous demandons que le soutien financier aux conseils subventionnaires soit renouvelé, et qu'il soit stable et prévisible; ils sont cruciaux pour la capacité du Canada de se pencher sur des questions pressantes pour la santé des Canadiens et leur société.
Au sujet des infrastructures, malgré les investissements récents du gouvernement fédéral, notre université est confrontée à un grand défi, celui des coûts exagérés de l'entretien différé de ses immeubles.
Plus de 30 p. 100 des immeubles de l'Université McGill ont été construits avant 1940. La dernière étude sur le sujet remonte à 2007 et conclut que l'entretien différé à McGill représentait un déficit de 648 millions de dollars. Nous nous attendons à ce que ce montant soit revu à la hausse, soit à plus d'un milliard de dollars lorsque la prochaine étude commandée par le gouvernement du Québec sur l'entretien différé sera menée en 2015. Les deux campus historiques de notre université ont donc vraiment besoin d'investissement soutenu.
Le soutien aux infrastructures de recherche donné par la Fondation canadienne pour l'innovation, ou FCI, est essentiel pour les universités. De même, le Programme d'infrastructure du savoir de 2009, ou PIS, a donné le soutien dont on avait tant besoin pour nos infrastructures. Une répétition de ce programme serait très appréciée, bien accueillie par le milieu universitaire, de même qu'un programme d'infrastructure à plus long terme.
Enfin, je voudrais parler de l'importance des partenariats internationaux.
McGill est l'une des universités les plus internationales du Canada. Plus de 20 p. 100 de nos étudiants sont étrangers, environ 8 000 au total. Au cours de la dernière décennie, nous avons attiré plus de 1 100 nouveaux professeurs exceptionnels dont près de 70 p. 100 venaient de l'étranger. Plus de 150 de ces recrues étrangères sont ce que nous appelons des étoiles canadiennes rapatriées, puisque des pays étrangers les avaient recrutées ces dernières décennies.
Nous avons la possibilité d'exploiter ces liens internationaux, mais il faut pour cela des investissements clés dans l'internationalisation, comme un appui aux programmes d'études à l'étranger pour les étudiants canadiens, des fonds de démarrage pour les projets de recherche internationale en collaboration et du financement pour des initiatives de recherche bilatérales ou multinationales. Ces efforts permettraient aux étudiants de premier cycle et des cycles supérieurs d'acquérir une expérience internationale et les connaissances qui sont nécessaires dans notre société mondialisée.
Il faut aussi construire des partenariats internationaux et intersectoriels pour renforcer non seulement les liens entre les universités canadiennes et étrangères, mais aussi les universités canadiennes et les entreprises étrangères.
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Monsieur Watkins, j'ai aimé votre présentation. C'est un dossier qui m'intéressait à l'époque où j'étais porte-parole de mon parti en matière d'industrie.
Cependant, il y a un élément que vous n'avez pas touché par rapport au développement économique. En fait, on y touche probablement indirectement quand on parle de productivité. C'est à propos des infrastructures, particulièrement dans l'industrie manufacturière, entre autres celle de l'acier.
Je pense que vous conviendrez comme moi que vous êtes en compétition directe avec les pays émergents. On parle de la Chine, de l'Inde, du Brésil et de plusieurs des pays avec lesquels nous devons compétitionner. Cependant, pour ce qui est des infrastructures, ma perception est qu'on accuse présentement du retard par rapport aux pays en voie d'émergence. Ces pays semblent investir massivement alors que, comparativement, nos investissements sont plutôt timides.
Pourriez-vous commenter la situation canadienne en matière d'infrastructure, particulièrement pour l'industrie manufacturière en ce qui a trait à l'exportation ou à la production générale, par comparaison avec les pays avec lesquels nous sommes en concurrence, qu'ils soient émergents ou industrialisés?
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Je suis désolé de ne pas avoir été prêt plus tôt. Votre question comporte divers volets, en fait. J'essaierai de répondre à chacun.
Premièrement, au sujet de l'importance des infrastructures de haute qualité, sans aucun doute, c'est important pour le secteur manufacturier canadien qui pourrait aussi ainsi améliorer sa logistique. On peut par exemple réduire le temps de transport et favoriser la méthode juste à temps. Nous nous sommes certainement penchés sur les études qui ont cerné les lacunes, surtout des études économiques. Un rapport a été publié plus tôt cette année par la Fédération canadienne des municipalités sur l'importance des investissements dans les infrastructures. Certainement, l'investissement dans l'infrastructure est très important pour un secteur comme le nôtre, puisque beaucoup d'acier sera employé.
Au sujet des marchés émergents et de leurs investissements dans les infrastructures, je répète, les investissements ont été considérables. C'est en partie parce que c'est un premier investissement. Au Canada, nous avons déjà une infrastructure bien établie, qui même si elle doit être réparée et améliorée, n'est pas comparable à celle de l'étranger, il ne s'agit pas des mêmes nombres.
Troisièmement, sommes-nous en concurrence avec ces pays pour la vente de barres d'armature, d'acier de structure, etc.? Oui, absolument, nous sommes en concurrence avec ces pays tous les jours, sur notre marché, et nous l'assumons. Voilà pourquoi je disais aussi dans mon allocution que nous sommes prêts à les concurrencer, si le marché est équitable et si l'on respecte les principes du commerce axés sur le marché. C'est toutefois impossible s'il y a du dumping et des importations subventionnées.
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Merci, monsieur le président.
Merci aussi à chacun de nos témoins pour leurs exposés.
Monsieur Severin, vous avez parlé de l'importance des travailleurs étrangers temporaires en Alberta. Je peux vous dire qu'en Nouvelle-Écosse rurale aussi, pour le secteur de l'horticulture, ces travailleurs étrangers temporaires sont absolument essentiels.
Ce que me disent les agriculteurs, c'est qu'il y a un préjugé selon lequel ces travailleurs occupent des emplois dont voudraient des Canadiens, préjugé qui est sans fondement, quand on cherche à le valider. Et en regardant bien la situation, on constate qu'il y a des emplois à valeur ajoutée supplémentaires qui sont créés en aval. Ainsi, dans le secteur horticole, si les travailleurs étrangers temporaires ne font pas les récoltes, les produits à valeur ajoutée ne peuvent être produits dans le secteur agroalimentaire. Des emplois sont ainsi créés. Je pense que c'est un argument important.
Le thème de l'accès aux travailleurs qualifiés et aux corps de métiers est intéressant. La formation, le recyclage et l'apprentissage permanent sont essentiels. Or, au cours des 20 ou 30 dernières années au Canada comme ailleurs dans les pays industrialisés le respect accordé aux métiers a diminué. Nous nous en écartons.
Faut-il une stratégie canadienne visant à redorer le blason des corps de métiers, pour qu'à l'école secondaire, ils soient présentés de manière très positive et comme un bon choix de carrière? Faut-il y consacrer davantage de bourses, davantage de financement, pour changer l'attitude des gens à l'égard des corps de métiers? J'aimerais savoir ce que vous en pensez?
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Merci pour la question.
Je pense que le gouvernement fédéral a divers moyens d'action. D'abord, il est évident, je pense, que des progrès ont été constatés, mais qu'il pourrait y en avoir davantage. Il faut réduire les obstacles à l'immigration et à la reconnaissance des titres professionnels. On peut encore faire beaucoup de travail de ce côté-là.
Vous avez parlé de la mobilité interprovinciale et de l'allégement de la bureaucratie et de la complexité de l'acceptation des titres professionnels des immigrants. À l'Université McGill, nous sommes une université très internationale, je l'ai déjà dit, nous enseignons à des étudiants étrangers dont beaucoup voudraient rester au Canada. Ça pourrait être bien plus facile pour eux. Habituellement, leurs titres de compétences sont reconnus, mais du point de vue de l'immigration, cela pourrait être certainement simplifié.
Comme je le disais, il y a eu des améliorations, mais il y a encore beaucoup à faire, certainement du côté des accréditations.
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Pour ce qui est du financement de la recherche fondamentale au Canada, nous nous comparons très bien. Vous le savez, je pense.
Pour ce qui est du financement et du rendement en aval, en recherche et développement, ce n'est pas si rose. Voilà pourquoi nous vous exhortons à augmenter le financement aux partenariats, aux collaborations internationales, où notre rendement est moins bon que celui d'autres pays.
Pour ce qui est du résultat, nos recherches fondamentales sont excellentes. Je vais parler pour ma paroisse. Les fondations sont construites, et les universités l'apprécient, mais elles sont menacées. Elles ne sont pas stables. L'investissement est réduit et je pense que notre comparaison avec d'autres pays en souffre.
Par exemple, l'Union européenne double pratiquement son investissement dans la recherche fondamentale dans son cadre budgétaire de 2020. Notre position sera compromise, si nous n'augmentons pas nos investissements.
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Merci. C'est exactement ce que je voulais savoir.
J'ai une question pour vous, monsieur Sanger. J'espère recevoir votre aide car j'ai un véritable problème.
J'ai consulté votre site Web, celui du SCFP, et il faut que vous me disiez ce que... Il faut que vous m'aidiez ici, car j'ai un véritable problème.
On y trouve des pages et des pages de résolutions, de déclarations, de lettres condamnant Israël, provenant de votre syndicat, échelonnant sur plusieurs années.
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Il me faut juste un instant, monsieur le président, car nous vivons en temps réel et je viens d'apprendre une nouvelle bouleversante. Je viens juste de recevoir un message selon lequel un de mes amis est décédé dans l'ambulance qui l'emmenait à l'hôpital il y a cinq minutes. C'est la raison pour laquelle je suis quelque peu distrait.
C'est une occasion importante pour nous. Monsieur Severin, vous avez parlé des travailleurs étrangers et Brian Jean nous parle de la mobilité de la main-d'oeuvre. Il se bat dans ce dossier et en parle tout le temps.
Nous comprenons la pénurie de main-d'oeuvre en Alberta, mais comment peut-on les appeler des travailleurs temporaires lorsqu'il n'y a qu'un seul cycle? Pourquoi ne donne-t-on pas à ces gens la possibilité de devenir des citoyens canadiens, d'amener leurs familles et travailler dans le domaine de la construction?
M. Watkins a mis le doigt sur quelque chose qui je pense est très important — et cela me fait plaisir de vous voir de nouveau, monsieur — il s'agit des personnes de métier désigné Sceau rouge, et l'idée de leur faire bénéficier d'un crédit d'impôt pour la formation. Je sais que c'est un besoin essentiel. Pour ceux qui ne connaissent pas le certificat portant le Sceau rouge, il s'agit du plus haut degré de certification que l'on peut obtenir et c'est une garantie de la qualité du service que l'employeur va obtenir de ces travailleurs. Je souhaite remercier M. Watkins d'avoir soulevé ce point et peut-être que vous pourriez tous deux vous entretenir par la suite sur la question.
Tout le monde s'entend aujourd'hui sur la volatilité de l'économie mondiale et des risques possibles que cela représente pour la croissance économique du Canada. Une fois encore, c'est un domaine considérablement important pour l'Alberta. Pensez-vous à des mesures de sauvegarde que le gouvernement fédéral pourrait mettre en place pour nous protéger des problèmes économiques possibles de la zone euro ou de l'aggravation de la situation économique américaine?
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Le Collège des médecins de famille du Canada et le Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada s'opposent à ces compressions.
Issus du Québec, nous comprenons l'importance d'un régime de service de garde et de la collaboration nécessaire entre les provinces et les municipalités pour s'assurer de sa prestation. C'est quelque chose sur laquelle nous sommes d'accord et en laquelle nous croyons.
Monsieur Sanger, la dette des ménages est un grand problème à l'heure actuelle. Le gouvernement favorise le recours aux travailleurs temporaires étrangers. Selon la loi, nous pouvons les rémunérer 10 p. 100 de moins que les Canadiens. De notre point de vue, il s'agit d'un nivellement par le bas. Dans ma circonscription de Brossard-La Prairie, nous avons des gens qui ont un emploi mais qui ont aussi recours aux banques alimentaires.
Pouvez-vous nous dire ce qu'il en est des orientations du gouvernement concernant les allégements fiscaux aux entreprises et les répercussions que cela a en matière d'inégalité et de dette des ménages?
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J'étais très surpris de trouver dans le dernier budget un certain nombre de mesures qui revenaient à éroder les salaires. Le Programme des travailleurs temporaires étrangers, comme vous l'avez indiqué, en fait partie, de même que les nouvelles dispositions concernant l'assurance-emploi.
Tant du point de vue du travailleur que d'un point de vue économique plus large, c'est la mauvaise direction. Nous sommes préoccupés en ce qui a trait à la réduction de la dette des ménages dans son ensemble. Au Canada, celle-ci est maintenant plus élevée qu'elle ne l'était aux États-Unis avant la crise. Il nous faut réduire la dette globale, et il y a différents moyens d'y parvenir, mais il faut aussi accroître les salaires. Je pense que nous entrons dans une situation très précaire.
Il y a eu une transition incroyable. Auparavant, les ménages enregistraient des excédents. On pense aux déficits et aux excédents du gouvernement fédéral. La même chose se produit dans d'autres secteurs de l'économie. Avant 2000, les ménages enregistraient des excédents qu'ils pouvaient prêter au secteur privé. Depuis l'an 2000, la tendance s'est complètement inversée, et le secteur privé a dégagé plus d'un demi-billion de dollars d'excédents, de l'argent improductif qu'ils n'investissent pas dans l'économie car les gens n'achètent plus leurs produits.
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C'est précisément le but de ma question. Vous avez décrit un tableau sinistre en ce qui concerne ce gouvernement. Je suis ravi de constater que vous nous félicitez d'avoir investi 1 milliard de dollars par année dans les infrastructures publiques. Je comprends bien que bientôt ce ne sera plus le cas. Bien entendu, nous discutons avec nos partenaires pour reconduire cela encore quelque temps. Manifestement, nous ferons ce qui servira au mieux les intérêts de la population canadienne.
Ma question s'adresse davantage maintenant aux représentants de la Chambre de commerce de l'Alberta. Je suis un ancien membre de la Chambre de commerce de Fort McMurray, pendant plusieurs années, et j'ai été aussi administrateur. Je suis impressionné car aujourd'hui vous avez dit qu'il existe un problème du côté de la main-d'oeuvre.
Je vais aborder le sujet sous un angle différent. Je ne sais pas si vous avez entendu le témoignage de l'ACPP plus tôt aujourd'hui. Je suis content de savoir que vous l'avez entendu. Les représentants de l'association ont dit qu'ils reconnaissaient des problèmes du côté de la mobilité de la main-d'oeuvre et du besoin de faire venir des travailleurs étrangers temporaires. Toutefois ils reconnaissent que sans un réseau de distribution pour notre gaz naturel et notre pétrole, nous aurons de grosses difficultés à surmonter.
Permettez-moi de vous donner brièvement certains chiffres. Étant donné qu'il s'agit d'une denrée commercialisée à l'échelle mondiale, c'était là la seule façon de faire prospérer notre économie à un prix moindre. En convenez-vous?
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C'est un problème énorme pour les détaillants qui sont membres de notre organisation et ceci pour quelques raisons.
Tout d'abord, en tant que détaillants responsables, nous respectons les lois et les règlements concernant la vente de produits du tabac. Nous travaillons sérieusement à cet égard et nous veillons à le faire en partenariat avec les responsables de la santé à l'échelle du pays afin de pouvoir faire respecter ces lois.
Malheureusement, en ce qui concerne la contrebande, il y a une loi mais il semble qu'elle s'applique différemment selon celui ou celle qui s'adonne à la contrebande. Le gouvernement canadien et les gouvernements provinciaux se penchent sur cette question mais cela suscite une énorme frustration pour les détaillants membres de notre organisation.
À propos des produits du tabac, qui constituent une catégorie de produits en vente dans nos magasins, et c'est un produit en vente légale, ils sont positifs pour le bilan de nos détaillants. En outre, quand quelqu'un achète ces produits, ils achètent en même temps d'autres produits, et s'ils ne le font pas, cela représente une difficulté de survie pour les détaillants.
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Tout d'abord, une précision. Nous souhaitons au moins cinq ans.
Notre hypothèse fondamentale est que le secteur manufacturier demeurera important pour l'économie du XXIe siècle. Dans toute une gamme de secteurs, encore plus de 2 millions de Canadiens trouvent des emplois rémunérés si bien que nous souhaitons qu'on élabore des politiques qui vont appuyer et consolider le secteur manufacturier à l'échelle du pays dans divers domaines. Nous ne réclamons pas des mesures propres à notre secteur. Nous disons que si nous pouvons obtenir quelque chose à cet égard, nous allons en profiter et tous les Canadiens également.
Tout d'abord nous souhaitons un cadre qui comporte au départ des mesures fiscales comme celles que nous proposons, c'est-à-dire un régime fiscal concurrentiel. Nous nous félicitons des modifications qui ont été apportées au régime fiscal jusqu'à présent mais au-delà de ce qui existe actuellement, nous voudrions des mesures qui touchent l'innovation et les compétences, le commerce international, des politiques environnementales solides, des politiques en matière de transport, etc. Nous pensons que c'est tout un train de mesures qu'il faudra ficeler.
Je suis un ancien membre du SCFP, ce qui en surprendra quelques-uns. Ce que je reproche toutefois aux syndicats comme celui-là, c'est que la vision n'est pas du tout équilibrée. Je comprends que vous critiquiez le gouvernement dans toutes sortes de domaines, mais pourquoi ne pas souligner que pendant cette période économique difficile, le gouvernement a augmenté les dépenses en santé de 6 p. 100, en éducation, de 3 p. 100, dans les programmes sociaux, de 3 p. 100 tout en augmentant les sommes allouées à la recherche-développement, ce dont s'est félicitée l'Association des universités et collèges du Canada en parlant du dernier budget... Pourquoi ne pas reconnaître que le gouvernement a fait de bonnes choses dans ces domaines?
Mais c'est peut-être une question de pure forme. Quoi qu'il en soit, nous pourrions en parler.
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J'ai hâte de vous entendre tenir de tels propos.
À présent, j'aimerais passer à la Chambre de commerce de l'Alberta. Je vous remercie, messieurs Severin et Collyer d'être des nôtres aujourd'hui.
Vous voyez certaines des difficultés. Quand je retourne en Alberta, toutes les PME sans exception me disent: « James, ne comprenez-vous pas — ils s'adressaient à moi et aux autres députés d'Ottawa — les problèmes de main-d'oeuvre que nous avons en Alberta? »
Je les comprends, mais nous aussi nous avons nos difficultés. Par exemple, beaucoup de gens persistent à croire que le Programme de travailleurs étrangers temporaires permet aux entreprises de profiter des travailleurs étrangers.
Monsieur Severin, j'aimerais que vous nous disiez ce qu'il en ait, parce que tout comme vous je sais que ce n'est pas vrai, mais beaucoup de Canadiens pensent que c'est pour cela que les entreprises veulent un élargissement de ce programme. Pourquoi dans le mémoire que vous nous avez remis aujourd'hui demandez-vous l'expansion de ce programme?
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Merci, monsieur le président.
Il me reste juste quelques petites questions à poser.
Monsieur Severin, je vis en Saskatchewan et j'éprouve exactement les mêmes problèmes que vous. Je suis très heureux que vous ayez exprimé la situation de l'Alberta, mais je vous dirais que c'est exactement la même chose en Saskatchewan à l'heure actuelle. C'est pourquoi j'éprouve les mêmes frustrations que James et M. Jean les éprouve aussi. Ce qui freine la croissance en Saskatchewan ce n'est pas le manque de possibilités ni d'argent, mais bien le manque de travailleurs, et c'est un problème énorme.
Madame Goldstein, nous avons parlé avec le représentant de l'Université de la Saskatchewan au sujet de la façon d'attirer des chercheurs étrangers, les éléments que vous souhaitez vraiment attirer dans vos départements de recherche et d'éducation. Y a-t-il des obstacles liés à la propriété intellectuelle? Est-ce que cela vous empêche de faire faire ces recherches au Canada?