FINA Rapport du Comité
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Consultations pré-budgétairesRapport minoritaire de l’Opposition officielle« Ne vous laissez pas dire que ça ne peut pas se faire » Jack Layton (1950-2011) Le Nouveau Parti démocratique se réjouit de voir le Comité permanent des finances tenir des consultations pré-budgétaires approfondies et de grande envergure qui permettent aux Canadiennes et Canadiens de partager leur point de vue sur les priorités de la politique budgétaire. Le texte du rapport de la majorité fournit un compte rendu des principaux enjeux soulevés par un groupe représentatif de témoins sans pour autant refléter suffisamment ou clairement la contribution de nombreux témoins. De plus, le NPD regrette que les recommandations imposées par le gouvernement ne tiennent pas compte de nombreux avis offerts par les témoins. Il s’ensuit que rien n’est dit au sujet de plusieurs problèmes réels auxquels se heurte l’économie canadienne et qui ont des répercussions sur la vie quotidienne des familles, des travailleurs, des étudiants et des personnes âgées au Canada, notamment l’augmentation de la pauvreté, les inégalités, le chômage et l’endettement. La réaction du gouvernement conservateur à ces problèmes structurels a comme conséquence que le Canada s’oriente dans la mauvaise direction : on privilégie des réductions inconsidérées de l’impôt sur les bénéfices des sociétés et une politique budgétaire malencontreuse qui réduit les niveaux de vie et augmente les inégalités. Les néo-démocrates font paraître le présent rapport minoritaire afin de proposer une alternative aux politiques budgétaires défectueuses du gouvernement conservateur. Propositions du NPD concernant le Budget de 2012Mettre l’économie au service de toutes les familles canadiennes
Réparer le régime fiscal : C’est une erreur de consentir des allégements fiscaux et des subventions à des sociétés pétrolières rentables. L’Opposition officielle recommande d’abolir la réduction de l’impôt sur les bénéfices des sociétés qui entrera en vigueur le 1er janvier 2012 et de rétablir le taux de cet impôt à 19,5 %. Le NDP préfère des allégements fiscaux en contrepartie d’un rendement – pour les sociétés qui investissent dans les nouvelles technologies, l’expansion, la R et D, la formation, la conservation d’énergie ou le développement des technologies vertes et des emplois environnementaux. Les coupures d’impôts sans discernement n’ont pas stimulé l’investissement :
Créer des programmes de formation et d’emploi efficaces : Il faut donner la priorité à l’investissement dans la création d’emploi et la formation, dont on a tant besoin. Le gouvernement fédéral devrait inclure dans son Budget de 2012 les mesures suivantes favorables à l’emploi :
Réformer la politique canadienne de recherche et développement : De solides programmes de recherche et développement appuient directement et indirectement la création d’emplois spécialisés et à forte valeur ajoutée, qui sont l’armature d’une économie moderne et dynamique. La faiblesse de l’investissement des entreprises dans le capital immobilier et l’innovation revêt un caractère endémique au Canada. Le financement de la R et D est boiteux et doit être réparé. Nous devons rediriger les millions de dollars affectés à la RS et DE (Programme de la recherche scientifique et du développement expérimental) vers des programmes éprouvés et efficaces comme le PARI (Programme d’aide à la recherche industrielle) et TDDC (Technologies du développement durable du Canada), qui sont fort prisés par l’industrie et les investisseurs. Le Canada doit concentrer ses efforts sur l’aide aux entreprises dotées de compétences techniques appropriées.
Faire en sorte que les Canadiens puissent prendre leur retraite dans la dignité : Seulement un Canadien sur quatre peut se permettre de cotiser chaque année à un REER. Quelque 250 000 personnes âgées vivent dans la pauvreté au Canada. Quelque 12 millions de Canadiens n’ont pas de régime de pension d’employeur. Le gouvernement conservateur a récemment déposé le projet de loi C-25 concernant la création de régimes de pension enregistrés collectifs. Cette mesure ne permettra aucunement de répondre aux besoins des millions de travailleurs qui ne peuvent se payer un REER : en 2010, un travailleur sur quatre détenait un emploi peu rémunéré, c’est-à-dire un emploi rémunéré à 13,32 $ l’heure ou moins.
Le NPD :
Protéger les consommateurs canadiens des méthodes abusives de financement : L’endettement des ménages atteint actuellement un niveau sans précédent au Canada, soit 1 500 milliards de dollars. Le gouvernement fédéral devrait collaborer avec les provinces et les territoires en vue de définir, de réglementer ou de bannir les taux d’intérêt excessifs sur les soldes de cartes de crédit, les prêts de jour de paye, les cartes privatives et les autres formes de crédit abusif à la consommation. Bloquer la hausse des primes d’assurance-emploi : Les prestations d’assurance-emploi devraient être disponibles lorsque les Canadiens en ont besoin. Le gouvernement fédéral devrait établir un seuil d’admissibilité de 360 heures pour toutes les régions où les prestations sont déterminées en fonction des 12 meilleures semaines de travail. Le gouvernement devrait également s’assurer que les nouveaux parents qui ont pris des congés parentaux ou de maternité ne sont pas pénalisés du point de vue de leur admissibilité à l’assurance-emploi lors de leur retour au travail. Lancer l’économie verte :
Investir dans les infrastructures essentielles : Combler l’absence d’accès à la large bande à haut débit dans les régions rurales, de systèmes de grille intelligente et d’infrastructure en matière d’énergie renouvelable. Combler le déficit des infrastructures municipales de 123 milliards de dollars :
Tout délai ne fera qu’accroître les coûts et accélérera la dégradation de la qualité de vie dans nos collectivités. Investir dans l’éducation précoce des enfants : L’écart entre le nombre d’espaces de garderie réglementés et le nombre d’enfants dont les mères participent au marché du travail est de 2,8 millions. Quelque 750 000 enfants vivent dans des logements surpeuplés et/ou insalubres. Le gouvernement fédéral devrait collaborer avec les provinces en vue d’établir un régime national de garderie à but non lucratif et de haute qualité et un programme d’apprentissage précoce inspiré du modèle québécois, dont le succès n’est plus contesté. Éducation postsecondaire de qualité : une éducation permanente pour un revenu permanent :
Assurer l’autonomie du Canada rural grâce au développement économique communautaire : Le NPD est en faveur d’un régime d’investissement coopératif. Plusieurs PME et producteurs agricoles sont des coopératives qui sont la propriété de leurs membres. Plus particulièrement dans les régions rurales qui tendent à se dépeupler, les coopératives peuvent être une solution aux problèmes de planification successorale des PME et des producteurs agricoles. Un régime d’investissement coopératif proposé par le gouvernement fédéral devrait produire 130 millions de dollars en nouveaux investissements par année. Faire de la pauvreté une affaire du passé : Il y a eu un manque général de progrès concernant l’élimination de la pauvreté au Canada. Le NPD recommande l’adoption d’une stratégie fédérale de lutte contre la pauvreté élaborée en consultation avec les provinces. Cette stratégie :
Consolider les soins de santé : Les témoins ont insisté sur l’importance de consolider ce secteur grâce à des politiques fédérales d’investissement. On ne saurait douter que les programmes comme notre régime public de santé sont un atout pour les entreprises canadiennes, comme l’a observé KPMG dans sur rapport sur la compétitivité. En moyenne, les entreprises canadiennes ont un avantage comparatif de 3 000 $ par employé par rapport à leurs contreparties américaines. Les entreprises jouissent d’un meilleur marché lorsque les familles canadiennes ont de bons revenus et un solide pouvoir d’achat. Nous devrions : § négocier avec les provinces et les territoires un nouvel accord de 10 ans en matière de santé. Cet accord garantira un apport fédéral constant et solide – y compris le facteur de progression de 6 % - au régime de santé publique du Canada en contrepartie d’un engagement clair et surveillé à respecter les principes de la Loi canadienne sur la santé, de même que l’intégrité et la modernisation des soins de santé;
Prendre des mesures pour assurer des médicaments d’ordonnance plus sûrs et plus abordables :
Être fidèle à nos engagements envers la communauté internationale : S’engager à respecter un calendrier concernant l’augmentation de l’Aide publique au développement (APD) du Canada au niveau de l’objectif d’aide des Nations Unies de 0,7 % du revenu national brut (RNB) canadien, un objectif avalisé en juin 2005 par tous les partis représentés au Parlement canadien. Reconnaître le sacrifice des agents de la sécurité publique et de leurs familles :
Renforcer les arts et la culture : Selon le Conference Board du Canada, pour chaque dollar de valeur ajoutée de PIB réel produit par les industries culturelles du Canada, environ 1,84 $ est ajouté au PIB réel global. Le gouvernement fédéral devrait établir un programme de crédit d’impôt visant à stimuler la production artistique et maintenir le financement de CBC/Radio-Canada au niveau de 2010 (1,1 milliard de dollars), en plus d’indexer ce financement à l’inflation. Conclure un nouveau pacte avec les peuples autochtones du Canada :
Acquisitions d’ordre militaire et aérospatial :
Élaborer une stratégie à l’appui du commerce international équitable : Le Canada a toujours eu la réputation d’être un pays privilégiant le commerce. Aujourd’hui, le pays souffre d’un grave déficit de balance de paiements parce que des politiques fiscales mal conçues ont compromis l’investissement et la compétitivité dans nos principales industries manufacturières. Une attitude non critique à l’égard de l’investissement et des prises de contrôle par des intérêts étrangers et le refus d’appuyer et de promouvoir les gagnants canadiens à l’échelle mondiale ont gravement compromis notre rendement en matière d’échanges commerciaux. En l’absence de toute vision industrielle, la proportion de nos exportations non transformées augmente et le pays retourne à son rôle peu enviable de « bûcherons et de porteurs d’eau ». Le Canada doit se doter d’une approche intelligente et sensible en matière de commerce. Il doit conclure des accords commerciaux pour assurer des emplois bien rémunérés aux Canadiens. Nous devrions privilégier le rendement canadien en proposant une vision pour notre structure industrielle et notre compétitivité dans le secteur des biens à valeur ajoutée et des services échangeables et utiliser l’investissement canadien comme déterminant de l’éradication de la pauvreté, de l’emploi et du développement durable. Nos accords commerciaux doivent accroître la qualité de vie des Canadiens et de nos contreparties internationales. Dons de bienfaisance : Créer un crédit d’impôt allongé qui augmenterait le crédit d’impôt fédéral pour dons de bienfaisance pour un don excédant le don antérieur le plus élevé du donateur. Ottawa, le 12 décembre 2011 Peter Julian, député fédéral Hoang Mai, député fédéral Burnaby – New Westminster Brossard – La Prairie Wayne Marston, député fédéral Alain Giguère, député fédéral Hamilton – Stoney Creek Marc-Aurèle Fortin |