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HUMA Rapport du Comité

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Rapport minoritaire, Parti libéral du Canada

Pour assurer au Canada un bassin suffisant de gens de métiers hautement qualifiés, il faut que les entreprises restent compétitives, que les salaires des travailleurs continuent d’augmenter et que notre économie prospère. Le gouvernement fédéral a un rôle important à jouer dans l’atteinte de ces objectifs.

Nous remercions tous ceux qui ont témoigné devant le comité HUMA dans le cadre de l’étude sur les Possibilités économiques pour les jeunes apprentis. Le Parti libéral appuie l’intention de l’étude et bon nombre de ses recommandations, mais il estime que le rapport final passe sous silence certaines des préoccupations et des suggestions des groupes d’intérêts qui ont comparu devant le comité ou lui ont présenté un mémoire.

Voici donc certains des enjeux que le rapport aurait dû, selon le Parti libéral, traiter plus à fond.

Soutien financier des apprentis

Le gouvernement fait grand cas des mesures qu’il a prises pour aider les apprentis, mais les taux d’achèvement des programmes de formation sont désespérément faibles. Il en résulte une pénurie de gens de métier qualifiés qui nuit à l’aptitude des entreprises et de l’économie à croître. Il y a plusieurs raisons à ce décrochage, mais l’une des principales, selon les témoins, tient à l’insuffisance du soutien financier auquel ont accès les apprentis.  

Les apprentis sont en moyenne plus âgés que les étudiants postsecondaires et ont en général des responsabilités financières plus lourdes comme chargés de famille par exemple. La réduction ou l’interruption prolongée du revenu peut les forcer à retarder l’achèvement de leur apprentissage ou à l’abandonner à cause de ce surcroît de responsabilités.

Les apprentis ne sont pas admissibles à la gamme de subventions, de prêts et autres soutiens financiers directs accessibles aux autres étudiants postsecondaires. C’est pourquoi la plupart recourent au programme d’assurance-emploi pendant les périodes de formation en classe. Comme l’a fait remarquer Polytechnics Canada devant le comité, le soutien financier de ce programme est tout simplement insuffisant.

Plusieurs témoins ont cité les délais de traitement des demandes d’assurance-emploi parmi les raisons pour lesquelles les gens abandonnent leur programme d’apprentissage. L’un des témoins du comité s’est exprimé directement à ce sujet. M. Jeff Ritter de la Commission d’apprentissage et de reconnaissance professionnelle de la Saskatchewan a déclaré : « Vingt-huit jours peuvent représenter une longue attente pour des apprentis qui suivent une période de formation de cinq à huit semaines. »

En outre, comme les autres demandeurs d’assurance-emploi, les apprentis doivent attendre deux semaines après l’acceptation de leur demande avant de recevoir les prestations. Il s’ensuit qu’ils reçoivent le soutien des semaines après le début des classes et après avoir payé les frais de scolarité, les manuels et les outils.

Le Parti libéral recommande que le gouvernement fédéral examine les moyens de renforcer le soutien financier que reçoivent les apprentis pendant leur formation en classe, y compris en apportant au programme d’assurance-emploi des améliorations comme celles-ci : éliminer le délai d’attente des apprentis; accélérer le traitement de leurs demandes; leur verser les prestations dès la première semaine de leur retour en classe en prenant pour repère le montant reçu pendant la session précédente quitte à le rajuster; et rappeler aux employeurs leurs obligations administratives afin d’accélérer le traitement de demandes d’assurance-emploi des apprentis; et que le gouvernement fédéral fasse rapport de ses constatations au comité dans les six mois suivant la publication du présent rapport.

Les Subventions aux apprentis (incitative et à l’achèvement) réduisent bel et bien les coûts, mais ils n’atteignent pas l’un de leurs principaux objectifs : relever les taux d’achèvement. Selon l’évaluation effectuée par le gouvernement lui-même (RHDCC, Direction de l’évaluation, Évaluation formative du programme des subventions incitatives aux apprentis, Ottawa, 2009), presque tous les apprentis qui achèvent leur formation y seraient parvenus sans la subvention incitative.

Le Parti libéral recommande aussi au gouvernement fédéral d’évaluer les subventions aux apprentis en examinant si elles augmentent le nombre de ceux qui entreprennent et achèvent un programme d’apprentissage et s’il convient de les bonifier, d’en modifier les modalités de versement à mesure qu’avance le programme et de les exonérer de l’impôt.

Information sur le marché du travail

Nous faisons nôtres les recommandations du rapport concernant la nécessité de mieux faire connaître les besoins du marché du travail en gens de métiers spécialisés, mais nous croyons qu’elles ne vont pas assez loin pour que l’information diffusée soit adéquate et pertinente en ce qui a trait aux perspectives de carrière dans les métiers.

Le gouvernement fédéral a beau avoir reçu il y a quatre ans le rapport du comité consultatif présidé par M. Don Drummond intitulé Travailler ensemble pour bâtir un meilleur système d’information sur le marché du travail pour le Canada, il n’a pas donné suite à la plupart de ses recommandations.

Le gouvernement est parfois allé dans le sens contraire. Le comité consultatif recommandait, par exemple, que Statistique Canada améliore son aptitude à recueillir et à diffuser les données sur le marché du travail et reçoive à cette fin l’argent nécessaire. Or le budget de 2012 a amputé de 33,86 millions de dollars le financement des programmes de statistique économique, sociale, du recensement et sur les Autochtones, d’où sortaient des renseignements essentiels sur le marché du travail.

Le Parti libéral estime que le rapport du comité HUMA aurait dû recommander l’adoption de toutes les recommandations du conseil consultatif concernant l’information sur le marché du travail.

Niveaux d’alphabétisation

Quand font défaut les compétences de base en langue écrite et en mathématiques, il peut être difficile de s’inscrire à un programme d’apprentissage et de le terminer. Selon le Canadian Literacy and Learning Network, les travailleurs des industries matures ont besoin au minimum des compétences de niveau 3 en compréhension de textes. Comme environ 48 % des adultes canadiens n’ont pas ce niveau de compétences, il leur est difficile d’utiliser les nouvelles technologies, de s’adapter aux responsabilités du milieu de travail d’aujourd’hui et d’absorber la formation nécessaire.

Le budget de l’alphabétisation des adultes a diminué de près de la moitié depuis 2006-2007. Le Parti libéral recommande au gouvernement de reconnaître l’importance des compétences en langue écrite en milieu de travail et d’augmenter le financement des programmes qui visent à les améliorer.