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HUMA Rapport du Comité

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Problèmes des apprentis : un échec conservateur dans le dossier des compétences HUMA - Rapport complémentaire des membres du NPD, le 13 mai 2013

Pour assurer la relève dans les métiers spécialisés et offrir des programmes de formation compétitifs pour les travailleurs canadiens, les membres néo-démocrates du Comité permanent des ressources humaines estiment que le Comité doit rejeter des mesures irréfléchies contenues dans le Budget 2013 et considérer toute la gamme des recommandations proposées par  les témoins lors des audiences. Les membres néo-démocrates du Comité sont déçus que le rapport majoritaire cherche à promouvoir les mesures du budget 2013 sur lesquelles le Comité n’a reçu aucun témoignage, et qu’il serve de plateforme promotionnelle plutôt qu’à prendre des mesures concrètes pour améliorer les résultats en matière de formation.

Le NPD s’oppose vivement au fait que le gouvernement ait décidé de financer sa nouvelle Subvention canadienne pour l’emploi grâce à des compressions de 300 millions de dollars dans les transferts aux provinces dans le cadre des Ententes sur le Marché du Travail (EMT). Les sommes réservées aux EMT étaient déjà modestes et finançaient la formation réservée à la majorité des travailleurs qui n’ont pas accès à l’assurance-emploi.  Les nouvelles compressions compromettront  l’accès déjà précaire des travailleurs les plus vulnérables à la formation dont ils ont besoin pour participer pleinement au marché du travail.

Recommandation :

Que le gouvernement annule les compressions prévues de 300 millions $ dans les transferts provinciaux pour la formation de la main-d’œuvre, qui auraient des répercussions négatives sur les Canadiens moins qualifiés et plus vulnérables, et qu’il négocie plutôt avec les provinces afin de trouver des solutions pour améliorer la formation de la main-d’œuvre offerte aux Canadiens.

Des nouvelles dispositions dans le Budget 2013 forceront désormais les jeunes autochtones à participer à des programmes de formation obligatoire pour qu’ils puissent se prévaloir de l’Aide au revenu. Aucune autre communauté ne se voit imposée de telles conditions pour bénéficier des  programmes sociaux. À un moment où l’on constate une effervescence de l’activisme politique des jeunes autochtones dans le cadre  du mouvement Idle No More, les conservateurs préfèrent s’en remettre aux vieilles mesures qui ont échoué par le passé dans leurs relations avec les communautés autochtones. Le NPD rejette ce paternalisme et ces façons de faire unilatérales.

Recommandation :

Que le gouvernement annule sa mesure rendant conditionnelle la dispensation de l’Aide au revenu pour les jeunes autochtones qui vivent dans des réserves à leur participation obligatoire à un programme de travail paternaliste, et qu’il s’engage plutôt à consulter de façon sérieuse les Premières Nations, les Inuits et les Métis afin de trouver des façons d’améliorer les programmes de formation de manière à favoriser la participation et la persévérance des jeunes autochtones dans les programmes d’apprentissage des métiers spécialisés.

Le soutien au revenu que le programme d’assurance-emploi livre aux apprentis doit également mieux correspondre à leurs besoins. La période d’attente[i] et les délais requis pour traiter les demandes[ii] d’assurance-emploi élèvent des barrières considérables pour les apprentis pendant leur formation. Ces deux éléments seraient la cause principale des faibles taux d’achèvement. Or, les apprentis doivent néanmoins respecter leurs obligations familiales et continuent à subir des pressions financières pendant leur formation. Selon Anna Toneguzzo, de l’Association des collèges communautaires du Canada, « le gouvernement du Canada doit accélérer le traitement des demandes d'assurance-emploi pour les apprentis ou mettre en place un mécanisme pour offrir un financement temporaire. »[iii] Pour Robert Blakely, du Département des métiers de la construction, FAT-CIO, « Il faudrait approuver d'avance les demandes d'assurance-emploi. Il faut être sûr que l'argent arrive au destinataire. Selon les témoignages précédents, le problème numéro un, c'est la difficulté de toucher les prestations d'assurance-emploi. »[iv]

Les témoignages sont clairs, mais le rapport majoritaire n’aborde toujours pas le problème central : le gouvernement doit impérativement revoir sa façon de dispenser le soutien au revenu aux Canadiens qui s’engagent dans des programmes d’apprentis pour assurer un taux de succès maximal.

Recommandation :

Que le gouvernement fédéral étudie la faisabilité, les coûts et les avantages d’une amélioration du programme d’assurance-emploi pour les apprentis, notamment : en éliminant les périodes d’attente pour les apprentis; en versant des prestations dès la première semaine de retour en classe des apprentis en fonction du montant versé à la session précédente, sujet à un ajustement; en rappelant aux employeurs qui embauchent des apprentis leurs obligations administratives afin d’accélérer le traitement des réclamations d’assurance-emploi soumises par les apprentis; et que le gouvernement fédéral fournisse un rapport au Comité dans les six mois qui suivent la publication de ce rapport.

Par ailleurs, les témoins entendus par le Comité étaient d’accord que la promotion directe des possibilités de carrières dans les métiers spécialisés auprès des jeunes, femmes, autochtones et aux Canadiens vivant avec des handicaps sont les meilleurs outils pour la conscientisation et le recrutement dans les programmes destinés aux apprentis.[v] Des exemples de participation des syndicats dans des visites d’écoles pour parler directement aux clientèles visées et les recruter ont été soumis au comité.[vi] John Grimshaw, de la Fraternité internationale des ouvriers en électricité, a résumé leur modèle de collaboration entre le syndicat et les employeurs.[vii]

Le gouvernement doit être un leader et un partenaire des provinces et territoires pour assurer le succès de la promotion des carrières dans les métiers spécialisés.[viii] Les Canadiens en ont assez des publicités partisanes faisant la promotion des initiatives mal avisées du gouvernement conservateur. Nous avons besoin d’un plus grand engagement de modèles dans les milieux scolaires et auprès des jeunes, des communautés autochtones, immigrantes, des personnes handicapées et des femmes pour attiser l’intérêt du public vis-à-vis les possibilités de carrières dans les métiers spécialisés et les programmes destinés aux apprentis.

Recommandation :

Que, vu l’importance des modèles pour encourager les Canadiens à suivre des programmes d’apprentissage des métiers, le gouvernement collabore avec les syndicats et avec les gouvernements provinciaux, territoriaux et les Premières-Nations afin d’améliorer les activités de sensibilisation visant à promouvoir l’apprentissage des métiers spécialisés et les avantages de poursuivre une carrière dans les métiers auprès des Canadiens, surtout auprès des femmes, des autochtones, des minorités visibles et des Canadiens vivant avec un handicap.

Les néo-démocrates sont déçus que le rapport majoritaire ne représente pas de façon adéquate les témoignages reçus en Comité et qu’il ne s’attaque pas aux défis importants à relever pour assurer le succès des programmes d’apprentis au Canada. Le gouvernement conservateur continue de faire passer ses propres intérêts en priorité plutôt que d’être à l’écoute des Canadiens les plus touchés.



[i] Témoignages, réunion no 61, 1re session, 41e législature, 6 décembre 2012, 1015; Témoignages, réunion no 63, 1re session, 41e législature, 31 janvier 2013, 1100 et 1110.

[ii] Témoignages, réunion no 65, 1re session, 41e législature, 7 février 2013, 1225; Témoignages, réunion no 66, 1re session, 41e législature, 12 février 2013, 1220.

[iii] Témoignages, réunion no 61, 1re session, 41e législature, 6 décembre 2012, 1015.

[iv] Témoignages, réunion no 61, 1re session, 41e législature, 6 décembre 2012, 0910.

[v] Témoignages, réunion no 58, 1re session, 41e législature, 27 novembre 2012, 0900.

[vi] Témoignages, réunion no 58, 1re session, 41e législature, 27 novembre 2012, 0900.

[vii] Témoignages, réunion no 65, 1re session, 41e législature, 7 février 2013, 1200.

[viii] Témoignages, réunion no 57, 1re session, 41e législature, 22 novembre 2012, 0845 et 0855.