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HUMA Rapport du Comité

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Rapport minoritaire du Parti libéral du Canada

Nous tenons à remercier tous les témoins qui ont comparu devant le Comité permanent des ressources humaines, du développement des compétences, du développement social et de la condition des personnes handicapées à l'occasion de son étude intitulée Pénuries de main-d'œuvre au Canada : Solutions aux défis actuels et futurs. Le Parti libéral appuie l'objectif de cette étude et bon nombre de ses recommandations. Il estime toutefois que le rapport final ne répond pas de manière satisfaisante à toutes les préoccupations et les suggestions clés qui ont été présentées par les intervenants, que ce soit en personne ou par le biais de mémoires.

Le Parti libéral croit que le rapport aurait dû approfondir davantage les questions décrites ci-dessous.

Information sur le marché du travail

Même si nous acceptons les recommandations du rapport selon lesquelles l'information sur le marché du travail doit être améliorée et plus accessible, nous estimons que le rapport ne va pas assez loin à cet égard. Plus de trois ans se sont maintenant écoulés depuis que le Comité consultatif sur l'information sur le marché du travail, présidé par M. Don Drummond, a remis au gouvernement fédéral le rapport final Travailler ensemble pour bâtir un meilleur système d’information sur le marché du travail pour le Canada. La plupart des recommandations du rapport ont été ignorées par le gouvernement.

Dans certains cas, en fait, le gouvernement a fait le contraire de ce que préconisait le Comité consultatif. Celui-ci recommandait, par exemple, que Statistique Canada améliore sa capacité de recueillir et de publier des données sur le marché du travail, ce qui exigeait une hausse du financement. Or, dans le Budget 2012, le gouvernement a amputé de 33,86 millions de dollars le budget de l'agence consacré aux programmes de collecte de statistiques économiques et sociales et de statistiques du recensement et sur les Autochtones. Il s'agit pourtant de programmes qui procurent de l'information cruciale sur le marché du travail.

Le Parti libéral croit que, dans son rapport, le Comité permanent aurait dû recommander l'adoption de toutes les recommandations du Comité consultatif qui touchaient l'information sur le marché du travail.

Information sur les ressources humaines en santé

Le vieillissement de la population a des effets qui se font sentir – et qui continueront de se faire sentir – de manière particulièrement intense sur le système de soins de santé. Ce phénomène exige que le Canada compte sur suffisamment de travailleurs de la santé, d'autant plus que d'autres problèmes iront en s'aggravant, comme les troubles de santé mentale.

Un forum réunissant divers intervenants, comme un centre d'analyse et de données sur les ressources humaines en santé, aiderait beaucoup à la gestion de cet enjeu. Ce centre permettrait d'établir des priorités et de déterminer dans quels domaines la formation des futurs fournisseurs de soins de santé peut être adaptée aux besoins prévus en soins de santé.

Un organisme du genre offrirait une structure officielle pour la collecte et l'analyse des divers ensembles de données du Canada et il aiderait à combler les besoins en matière de données. De plus, les gouvernements fédéral et provinciaux pourraient s'en servir pour la planification stratégique des ressources humaines en santé.

Soutien financier pour les métiers spécialisés

Le gouvernement se targue d'avoir pris diverses mesures favorables aux apprentis, mais les taux d'obtention du diplôme dans les programmes d'apprentissage sont catastrophiques. La stratégie du gouvernement qui visait à faire augmenter ces taux est un échec.

Le régime actuel d'assurance-emploi a un effet négatif sur les taux d'inscription aux programmes d'apprentissage et sur les taux d'obtention du diplôme. Le traitement des demandes de prestations d'assurance-emploi prend de plus en plus de temps en général. Ce problème dissuade les gens de s'inscrire à un programme d'apprentissage.

Le Parti libéral est d'avis que le processus de demande d'assurance-emploi doit être efficace tout en favorisant l'inscription aux programmes d'apprentissage et l'obtention du diplôme. De plus, nous recommandons que le régime d'assurance-emploi soutienne davantage la formation, notamment en prolongeant le versement de prestations aux travailleurs en formation et en envisageant des options telles que le fait de rendre les apprentis des métiers spécialisés admissibles à l'assurance-emploi.

Canadiens handicapés

Les Canadiens handicapés sont beaucoup plus susceptibles d'être sans emploi, de gagner un faible revenu et d'être victimes de discrimination que leurs concitoyens. Pourtant, le rapport ne renferme aucune recommandation sur la façon de lutter contre ce problème. Nous jugeons nécessaire d'accroître le financement des ententes sur le marché du travail visant les personnes handicapées, qui est gelé depuis des années. Par ailleurs, le Canada a signé et ratifié la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées, mais il n'a rien fait pour la mettre en œuvre. Nous croyons que le gouvernement doit collaborer avec les provinces, les territoires ainsi que les Canadiens handicapés et les organisations qui les représentent afin d'élaborer un plan d'action sur la mise en œuvre de la Convention.

Financement de l'éducation des Autochtones

Les membres des Premières Nations forment une partie clé de la main-d'œuvre de demain, mais le manque d'investissements dans l'éducation des Autochtones, de la maternelle à la 12e année, a eu pour conséquence que les résultats de cette population en matière d'éducation sont parmi les pires au pays. Le gouvernement fédéral doit s'engager à travailler avec les Premières Nations pour combler de toute urgence l'écart qui sépare le financement de l'éducation des Premières Nations de celui des autres Canadiens. Les élèves des Premières Nations doivent avoir accès à un enseignement de grande qualité qui est adapté à leur culture.

Les hausses du financement du Programme d'aide aux étudiants de niveau postsecondaire, qui procure de l'aide financière aux étudiants inuits et des Premières Nations, sont plafonnées à 2 % depuis 1996. Le programme est grandement sous-financé, compte tenu du nombre croissant de demandeurs et de la hausse des coûts de l'éducation. Le Parti libéral est d'avis qu'il faut supprimer le plafond et financer le programme pour que tous les demandeurs admissibles puissent étudier au niveau postsecondaire et obtenir leur diplôme.

Promotion des programmes d'éducation coopératifs

Le crédit d'impôt accordé aux employeurs des étudiants des programmes coopératifs représente une mesure incitative efficace pour encourager les entreprises, telles que celles du domaine des sciences, de la technologie, du génie et des mathématiques (STGM), à tirer parti du talent formé par les collèges et les universités de leur région. Les programmes coopératifs renforcent les liens que les étudiants entretiennent avec l'industrie locale et leur collectivité; ils contribuent aussi à diminuer la probabilité qu'ils cherchent des occasions dans d'autres grappes de technologie, par exemple, Silicon Valley ou Boston. En Ontario, le crédit d'impôt accordé aux employeurs des étudiants des programmes coopératifs rembourse 25 % de leurs dépenses admissibles, jusqu'à un maximum de 3 000 $. De plus, les petites entreprises sont admissibles à un taux de 30 %.

Le Parti libéral recommande que le gouvernement fédéral envisage ce type de mesure incitative pour augmenter le nombre d'occasions offertes aux étudiants des programmes coopératifs d'acquérir de l'expérience au sein des entreprises canadiennes. Ainsi, ils seront probablement plus enclins à accepter un emploi à temps plein au Canada une fois diplômés.