propose que le projet de loi , soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité.
— Monsieur le Président, j'ai l'honneur de prendre la parole aujourd'hui pour défendre mon projet de loi d'initiative parlementaire, le projet de loi , qui prévoit que les lentilles cornéennes à but esthétique soient sujettes, au même titre que les lentilles cornéennes correctrices, au règlement sur les instruments médicaux.
Je remercie les professionnels de la vue qui ont communiqué avec mon bureau au cours des dernières semaines de m'avoir si aimablement exprimé leur appui à l'égard de mon projet de loi.
Tous les députés ont dans leur circonscription un certain nombre de représentants du secteur des soins oculaires. J'espère que les députés tiendront compte des mises en garde de ces derniers concernant les dangers de la mauvaise utilisation des lentilles cornéennes à but esthétique, dont on parle de plus en plus souvent dans les bulletins de nouvelles et les études médicales.
Trois associations professionnelles du secteur des soins oculaires se sont exprimées en faveur du projet de loi . L'Association canadienne des optométristes, l'Association des opticiens du Canada et la Société canadienne d'ophtalmologie sont trois intervenants majeurs dans les débats qui concernent les soins oculaires fournis par les membres de leurs professions.
Je présenterai aujourd'hui aux députés des données médicales qui illustrent la nécessité d'adopter les dispositions du projet de loi .
Avant d'entamer la discussion sur le projet de loi , j'aimerais ramener les députés à l'automne 2007, pendant la 39e législature, puisque c'est à ce moment-là que les préoccupations des professionnels de la vue de partout au Canada ont été portées à mon attention pour la première fois. J'étais alors membre du Comité permanent de la santé, aux séances duquel je participais activement.
Mêmes si les préoccupations soulevées étaient toutes aussi importantes les unes que les autres, j'ai été particulièrement touchée par le fait que les organisations des professionnels de la vue déploraient le manque de surveillance réglementaire pour ce qu'on appelle les lentilles cornéennes à but esthétique qui ne corrigent pas la vue.
Il était très facile de décortiquer le coeur de la question qui m'avait été amenée il y a des années. Les lentilles cornéennes à but esthétique et celles qui corrigent la vue ont exactement le même effet sur l'oeil humain, à part le fait que les lentilles cornéennes à but esthétique ne visent pas à corriger un problème de la vue.
Cependant, et malgré le fait qu'elles sont identiques à celles qui corrigent la vue, les lentilles cornéennes à but esthétique ne sont toujours pas assujetties à une surveillance réglementaire semblable à celle en place pour les lentilles cornéennes qui corrigent la vue.
C’est en ayant ce simple fait à l’esprit que j’ai commencé mes travaux en 2007 pour mieux comprendre les risques liés au port de lentilles cornéennes à but esthétique. Nous devons nous rappeler que, lorsqu'on parle de lentilles cornéennes à but esthétique, décoratives ou neutres, on parle d'une seule et même chose. Je vais utiliser les trois expressions aujourd’hui.
Après une étude approfondie, des entretiens avec des chercheurs en santé et des professionnels de la vue, après avoir rencontré des spécialistes de Santé Canada et avoir discuté avec les porte-parole de l’opposition en matière de santé, j’ai élaboré une stratégie visant à protéger la santé oculaire des Canadiens. Il s’en est suivi la motion d’initiative parlementaire no 409, qui proposait que les lentilles à but esthétique soient considérées comme des instruments médicaux et qu’elles soient réglementées en conséquence par la Loi sur les aliments et drogues.
La motion no 409 se lisait comme suit:
Que, de l'avis de la Chambre, le ministre de la Santé devrait réglementer les lentilles de contact non correctrices à but esthétique à titre de matériel médical, en vertu de la Loi sur les produits dangereux ou de la Loi sur les aliments et drogues.
Cette motion a été adoptée à l’unanimité le 7 mars 2008, dans un Parlement minoritaire divisé, rien de moins, ce qui, à mon avis, témoigne du fait que ce n’est pas un enjeu politique. Il s'agit plutôt d’un enjeu pour la santé humaine qui pourrait toucher un grand nombre de Canadiens, surtout nos jeunes, dont je vais parler brièvement.
En raison de l’importance de la motion pour la santé des Canadiens, j’ai pu obtenir, outre l’appui du gouvernement et du ministre de la Santé, l’appui sans réserve de tous les partis de l’opposition et de leurs porte-parole en matière de santé. Aujourd’hui, je sollicite le même appui des gens d'en face.
J’ai été heureuse que le gouvernement donne suite à cette motion adoptée à l’unanimité. En effet, en avril 2008, le gouvernement du Canada, sur les conseils de Santé Canada, a présenté ma motion comme amendement au projet de loi modifiant la Loi sur les aliments et drogues, mais ce projet de loi est mort au Feuilleton lorsque des élections ont été déclenchées à l’automne 2008.
Il est malheureux que, parce que je m'étais déjà prévalu de la possibilité de présenter une motion d’initiative parlementaire pendant la 39e législature, mon nom se soit retrouvé au bas de la longue liste des initiatives parlementaires, ce qui signifiait que je n’allais pas pouvoir faire apporter cette modification législative avant un bon moment.
À la fin de 2010, pendant la 40e législature, il est devenu évident que je pourrais vraisemblablement présenter une mesure d’initiative parlementaire. Sachant que mon travail n’était pas achevé, j’ai contacté des organismes professionnels de la vue pour discuter du genre de solutions législatives qui pourraient être proposées.
Mon plus grand souci était de veiller à ce que mon projet de loi réponde bien à nos préoccupations, tant aux miennes qu'à celles d'autres députés et de milliers de professionnels de la vue partout au Canada.
Bien entendu, il y a eu d'autres élections depuis, et les citoyens de Sarnia—Lambton m'ont réélue. C'est ainsi que je me suis retrouvée dans une nouvelle Chambre des communes, pour la 41e législature. Du coup, mon projet de loi s'est également retrouvé en haut de la liste des projets de loi d'initiative parlementaire, ce qui signifiait que les mois de recherche et d'efforts consacrés par le personnel de mon bureau allaient porter fruit et qu'on allait enfin combler les lacunes dans la réglementation concernant les lentilles cornéennes à but esthétique qui ne corrigent pas la vue.
Le projet de loi dont la Chambre des communes est saisie est donc l'aboutissement de ce long processus. Maintenant que j'ai fait un bref historique du parcours de mon projet de loi, j'aimerais aujourd'hui expliquer à tout le monde en quoi consiste le projet de loi .
Pourquoi avons-nous besoin d'une mesure législative sur les lentilles cornéennes à but esthétique qui ne corrigent pas la vue? Je peux résumer le tout en une phrase: l'utilisation, à l'échelle nationale, de ces produits, sans aucune supervision, adaptation et formation de la part d'un professionnel, augmente considérablement le risque couru par le public.
La différence entre 2007, lorsque j'ai présenté ma motion d'initiative parlementaire, et 2011, c'est que je dispose maintenant de preuves médicales, évaluées par des pairs, à l'appui de mon affirmation. Aujourd'hui, nous savons que les mises en garde émises par Santé Canada le 23 octobre 2000 concernant les lentilles cornéennes à but esthétique étaient, en fait, entièrement justifiées, ce qui exige maintenant qu'on agissse par voie législative afin d'atténuer les préjudices potentiels que pourraient subir les consommateurs de ces produits.
Considérer les lentilles cornéennes à but esthétique comme des produits dangereux, voilà qui peut sembler quelque peu exagéré pour certains. Pourtant, les professionnels de la vue et les spécialiste de la recherche médicale ont démontré le contraire. Quand on porte des lentilles mal adaptées à l'oeil et qu'on les manipule de façon non sécuritaire, sans aucune supervision professionnelle lors de leur achat, on risque plusieurs complications. En voici une courte liste: conjonctivite, ulcères cornéens, conjonctivite papillaire géante, kératite microbienne et autres formes d'infection bactérienne, allergique et microbienne énumérées par l'industrie des soins oculaires.
Nous savons déjà que les lentilles cornéennes d'ordonnance peuvent donner lieu à toutes ces complications. C'est exactement pour cette raison que Santé Canada régit l'utilisation de ces produits par l'entremise des opticiens et des organismes de réglementation. Des études évaluées par des pairs ont montré hors de tout doute que ces lentilles cornéennes à but esthétique qui ne corrigent pas la vue sont beaucoup plus susceptibles de causer des complications aux utilisateurs en raison d'une combinaison de facteurs, notamment le fait qu'aucune surveillance n'est assurée en ce qui concerne la qualité du produit et la façon dont le consommateur l'utilise.
Il convient de noter que certaines entreprises importent des lentilles cornéennes à but esthétique de pays qui ne prennent pas nécessairement toutes les précautions requises pour assurer la qualité de ces produits, lesquels doivent être convenablement ajustés à l'oeil du porteur, ce qui donne lieu à une augmentation des infections bactériennes et microbiennes. Ces entreprises font d'importants profits aux dépens des consommateurs, qui ne savent absolument pas qu'ils risquent de causer de graves dommages à leurs yeux.
Une recherche effectuée récemment sur Internet avec les termes anglais correspondant à « lentilles cornéennes à but esthétique Canada » a produit plus d'un million de résultats. En tête de liste figurent plusieurs grandes entreprises de marketing et de distribution, qui vendent des lentilles cornéennes fabriquées dans certaines régions du monde où les mesures de protection des consommateurs ne sont pas aussi rigoureuses qu'au Canada. C'est une situation extrêmement inquiétante et nous pouvons être certains que la surveillance réglementaire prévue dans le projet de loi permettra de faire toute la lumière sur les entreprises qui importent ces produits et n'assurent à peu près aucune surveillance auprès des consommateurs qui les achètent, voire aucune surveillance.
Jusqu'à maintenant, plusieurs études ont été menées au sujet des lentilles cornéennes à but esthétique et du tort qu'elles peuvent causer aux consommateurs. L'étude qui est probablement la plus connue au Canada est l'évaluation des risques pour la santé liés au port de lentilles cornéennes à but esthétique, menée par Dillon Consulting Limited, qui est mieux connue sous le nom de rapport Dillon. L'évaluation finale a été remise à Santé Canada en septembre 2003. Selon les preuves scientifiques énoncées dans l'évaluation, dont les responsables de la santé publique discutaient encore à l'époque, le niveau de risque associé à l'utilisation de lentilles cornéennes à but esthétique était comparable, et sans doute même supérieur, à celui associé au port de lentilles cornéennes d'ordonnance, qui elles font l'objet d'un suivi professionnel et d'une surveillance réglementaire appropriée, ce qui n'est pas le cas des lentilles cornéennes à but esthétique.
Le rapport Dillon recommandait également l'adoption des stratégies de gestion du risque suivantes: veiller à ce que le client fasse l'objet d'un dépistage individuel avant qu'il achète des lentilles cornéennes à but esthétique; assurer l'ajustage adéquat des lentilles; donner au client des directives appropriées sur le nettoyage et la stérilisation des lentilles; familiariser le client avec les symptômes pouvant être liés à l'état de l'oeil; et, enfin, assurer un suivi régulier après l'achat.
Jusqu'ici, aucune des stratégies de gestion du risque recommandées dans le rapport n'a été adoptée, alors que les lentilles correctrices sont définies de façon rigoureuse par Santé Canada. À la lumière de tout cela, on peut se demander comment il se fait que l'on tolère cette situation depuis si longtemps, et ce, malgré les demandes répétées depuis longtemps par des professionnels de la vue et des chercheurs du domaine médical.
Pour résumer les discussions que nous avons eues jusqu'ici, disons que le projet de loi vise avant tout à régler le problème suivant: les lentilles cornéennes à but esthétique sont vendues sans ordonnance ou ajustage adéquat par des fournisseurs non agréés. Par conséquent, les personnes mal renseignées qui portent des lentilles cornéennes subissent des inflammations et des infections aiguës qui mettent leur vue en danger.
Ce fait est maintenant généralement reconnu en raison d'une étude dont les résultats ont été publiés récemment dans Acta Opthalmologica, le journal médical officiel des optométristes et des ophtalmologistes eu Europe. L'étude, réalisée au département d'ophtalmologie de l'Hôpital universitaire de Strasbourg, en France, indique clairement que:
Les patients qui achètent des lentilles cornéennes à but esthétique sont moins susceptibles d'être renseignés sur la façon d'en faire un usage approprié et sur les règles d'hygiène de base en la matière. Par conséquent, les personnes qui portent ce genre de lentilles subissent des infections aiguës qui mettent leur vue en danger.
L'étude en question était axée sur une infection bactérienne appelée kératite microbienne, une infection courante, mais évitable, qui peut se produire chez les personnes qui portent des lentilles cornéennes correctives ou à but strictement esthétique. Cette étude a aussi révélé que les risques étaient plus grands chez les porteurs de lentilles à but esthétique. En effet, 79 p. 100 des membres du groupe témoin composé de porteurs de lentilles cornéennes à but esthétique souffraient d'égratignure cornéenne. En contrepartie, l'étude a aussi montré que seulement 51 p. 100 des porteurs de lentilles cornéennes correctrices souffraient de complications analogues. En outre, plus de la moitié des personnes portant des lentilles à but esthétique qui souffraient d'égratignure cornéenne étaient aussi atteintes d'une infection microbienne grave aux yeux.
Selon les conclusions de l'étude, les risques de mieux en mieux documentés liés aux lentilles cornéennes à but esthétique facilement accessibles suscitent de grandes inquiétudes en France, où s'est déroulée l'étude.
Il n'y a aucune raison de croire que la situation est différente au Canada. Les conclusions du rapport Dillon de 2003, qui, à bien des égards, a été avant-gardiste dans ce dossier, sont les mêmes que celles de l'étude réalisée en France en 2011.
Compte tenu des données médicales prouvant clairement que les dispositions prévues dans le projet de loi sont nécessaires, il faut souligner que le Canada accuse au moins une dizaine d'années de retard par rapport à d'autres pays tels que les États-Unis et certains États européens puisque nous ne nous sommes pas encore dotés d'une réglementation adéquate régissant les lentilles cosmétiques, neutres ou à but esthétique.
Quel que soit le nom que l'on veut leur donner, il est prouvé scientifiquement que la commercialisation et l'utilisation inadéquates de ces lentilles posent problème au Canada. En 2000, le risque qu'elles posaient était suffisant pour que Santé Canada émette une mise en garde publique, en 2003, une évaluation des risques pour la santé humaine a été menée et en 2008, la Chambre des communes a convenu à l'unanimité qu'elles présentaient effectivement un risque pour les consommateurs canadiens et qu'il nous fallait agir à cet égard.
Bien que j'aie parlé en détail des risques des lentilles à but esthétique et de la nécessité des dispositions législatives prévues dans le projet de loi , je vais citer la Dre Lillian Linton, de l'Association canadienne des optométristes. Voici ce qu'elle a dit:
Il est question de la vue des gens [...] et, dans la plupart des cas, de la vue des jeunes! Il y a chaque jour, dans le monde entier, des cas de complications susceptibles d'être causées par un port, une utilisation ou une manipulation inappropriées de lentilles cosmétiques. Il s'agit d'une question importante liée à la santé des yeux, et les optométristes, les opticiens et les ophtalmologistes du Canada demandent à la Chambre des communes, au Sénat et à Santé Canada d'appuyer à l'unanimité la modification législative proposée et de lui donner force de loi rapidement.
Je suis tout à fait d'accord avec la Dre Linton.
Le moment est venu pour nous, en tant que parlementaires, d'unir nos efforts afin d'appuyer le projet de loi de sorte que l'on puisse garantir une surveillance plus que nécessaire à cet égard. Ce faisant, le Canada pourra recouvrer les pouvoirs de réglementation voulus pour assujettir à la loi les importateurs de ces produits qui inondent le marché canadien de leurs produits sans aucun égard aux conséquences et causent des dommages incalculables aux yeux de centaines de milliers de jeunes Canadiens, à l'insu de la plupart des consommateurs, malheureusement.
C'est pourquoi j'exhorte aujourd'hui les parlementaires à appuyer le projet de loi .
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Monsieur le Président, d'abord, je tiens encore à remercier la députée de de son projet de loi. Il faut que ce projet de loi fasse partie de la réglementation relevant de Santé Canada.
Je vais expliquer aux gens l'enjeu dont il est question ici. Au Canada, les verres de contact correctifs, qui sont différents des verres de contact cosmétiques, sont réglementés présentement par Santé Canada dans la catégorie des instruments médicaux de classe II. Des risques sont associés au port de verres de contact, surtout si leur utilisation n'est pas adéquate, si les gens ne savent pas les manipuler et en prendre soin. Je vais parler de ces risques plus tard. Il est important que les verres de contact correctifs soient dans cette catégorie.
Au Canada, il y a une petite faille dans le système en ce qui concerne les verres de contact cosmétiques. Aujourd'hui, c'est la journée de l'Halloween et certains portent des yeux de chat avec des verres de contact pour masquer leur iris. C'est ce qu'on appelle des verres de contact cosmétiques. Actuellement, ces verres de contact présentent les mêmes risques que les verres de contact correctifs, mais ils ne sont pas couverts par la réglementation. Si les gens ont un défaut de vision, ils doivent consulter un optométriste pour obtenir une prescription adaptée à leur vue. Ils vont ensuite acheter leurs verres de contact chez un professionnel de la santé, qui leur donnera le mode d'emploi et leur dira comment bien prendre soin de leurs verres de contact, évitant ainsi des problèmes de santé.
Présentement, les verres de contact esthétiques ne sont pas réglementés. Les gens qui veulent acheter des verres de contact esthétiques pour différentes raisons peuvent en acheter n'importe où, que ce soit sur Internet, dans un salon de beauté ou dans n'importe quel magasin. Cette absence de réglementation est l'un des aspects du problème.
Beaucoup de ces verres de contact cosmétiques se retrouvent sur le marché et sont de piètre qualité. Normalement, les verres de contact doivent laisser passer de l'oxygène dans l'oeil, mais si les verres de contact cosmétiques sont de qualité moindre, l'oeil pourrait manquer d'oxygène, entraînant des complications. Si les gens n'ont pas eu d'information sur la façon de prendre soin de leurs verres de contact, ils pourraient en faire une mauvaise utilisation. Un verre de contact, lorsqu'il est prescrit par l'optométriste, est fait sur mesure; même chaque oeil est différent. Avoir des verres de contact cosmétiques non réglementés peut entraîner un plus grand risque du fait qu'ils ne sont pas adaptés aux yeux.
Voici les risques associés à la mauvaise utilisation des verres de contact: réaction allergique, infection bactérienne, inflammation de la cornée, ulcération ou égratignures de la cornée, problèmes de vision, voire cécité ou perte d'un oeil. Ce sont quand même des risques importants. Idéalement, ces risques n'iront pas jusqu'à la perte d'un oeil. Par contre, lorsqu'il y a une lésion en raison d'une mauvaise utilisation d'un verre de contact, les effets peuvent se faire sentir dès les premières 24 heures.
Comme ce sont des jeunes, pour la plupart, qui portent ces verres de contact pour des raisons esthétiques, ils risquent davantage de mal diagnostiquer leurs symptômes et de moins prendre soin de leurs yeux. De plus, si le diagnostic n'est pas posé à temps, le problème pourrait être difficile à traiter et même, dans certains cas, occasionner une cécité permanente. C'est le pire scénario, et on ne veut pas se rendre jusque-là.
Le NPD et les conservateurs ne sont pas les seuls à demander que la loi soit changée. Depuis les 10 dernières années, l'Association canadienne des optométristes, la Société canadienne d'ophtalmologie et l'Association des opticiens du Canada publient des mises en garde pour justement inciter le gouvernement à adopter une législation là-dessus.
Je suis très content que la députée conservatrice dépose à nouveau son projet de loi. C'était navrant qu'il soit mort au Feuilleton. Étant donné que c'est aujourd'hui la journée de l'Halloween, c'est probablement la journée la plus achalandée en ce qui concerne l'utilisation des verres de contact. C'est dommage que cette réglementation-là ne couvre pas cette période de l'année où l'utilisation des verres de contact à but esthétique est accrue, mais j'espère que ce projet de loi va pouvoir aider les prochains jeunes qui vont passer l'Halloween et leur assurer une bonne santé visuelle.
J'aimerais aussi citer la Dre Lillian Linton, présidente de l'Association canadienne des optométristes. Je crois qu'il est important de demander l'avis des experts par rapport à ça, surtout que cette association demande des correctifs à la législation depuis les 10 dernières années. Elle a dit:
Il y va de la vue des gens… et, dans la plupart des cas, de la vue des jeunes! Tous les jours dans le monde, des articles de journaux dénoncent les complications qui peuvent découler de l’utilisation, de la manipulation ou de la pose incorrectes des lentilles à but esthétique.
Mme Linton a aussi déclaré qu'il s'agissait d'une importante question de santé visuelle et que les optométristes, opticiens et ophtalmologistes du Canada demandaient l'appui unanime de la Chambre, du Sénat et de Santé Canada en vue de faire rapidement adopter et appliquer cette modification. Je suis aussi content que Santé Canada ait la volonté de modifier ces lois et règlements.
Je vais donner d'autres statistiques pour faire comprendre à la Chambre à quel point il est important d'adopter ce projet de loi. Parmi les utilisateurs de lentilles correctrices — je ne parle donc pas de celles à but esthétique —, le taux de lésions graves est d'environ 1 p. 100, ce qui n'est quand même pas négligeable. Ceux qui ont eu une ordonnance de verres de contact spécialisés ont reçu des instructions de leur professionnel de la santé pour savoir comment bien les poser, les entretenir et les enlever. Même chez les gens qui utilisent ces verres de contact, 1 p. 100 d'entre eux ont des lésions graves auxquelles j'ai fait référence plus tôt. Quant au taux général de complications, il s'élève environ à 10 p. 100. Il est donc très important que ces verres de contact, qu'ils soient esthétiques ou correctifs, soient prescrits par un professionnel de la santé et qu'ils soient livrés par une personne compétente qui peut indiquer comment bien les porter.
Des chercheurs en France ont fait récemment une étude très intéressante. Ils ont indiqué que les risques d'infection de l'oeil causée par le port de lentilles cornéennes étaient 12 fois plus élevés chez ceux qui les utilisaient à des fins esthétiques plutôt qu'à des fins correctives. Ça montre encore que les gens qui n'ont pas eu le mode d'emploi pour bien les utiliser courent plus de risques d'avoir des problèmes de santé, ce qui pourrait taxer davantage notre système de santé canadien. Personne ne veut ça ici.
Aux États-Unis, c'est particulier. Ils ont eu le même problème qu'au Canada. Les verres de contact à but esthétique n'étaient pas réglementés. En 2005, ils ont donc adopté une loi, presque la même qu'au Canada, pour que ce soit couvert dans la catégorie médicale de classe 2. J'aurais évidemment aimé que le Canada soit avant-gardiste à cet égard, mais au moins, on peut aller de l'avant pour la santé visuelle de nos Canadiens.
L'étude qui a été faite aux États-Unis récemment indiquait que les lentilles cornéennes, qu'il s'agisse de lentilles à but esthétique ou à but correctif, étaient la première cause de lésions chez les enfants de plus de 11 ans. Cette autre statistique indique à quel point il est important d'adopter ce projet de loi.
Pour conclure, je rappelle qu'il est important que la Chambre adopte ce projet de loi. La Chambre avait déjà adopté unanimement un projet de loi similaire, qui est malheureusement mort au Feuilleton. J'espère que tout le monde va appuyer cela.
Je remercie encore la députée de d'avoir déposé à nouveau son projet de loi, qui va protéger la vue de tous les Canadiens et Canadiennes qui utilisent des verres de contact, surtout les jeunes enfants.
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Monsieur le Président, le projet de loi d'initiative parlementaire présenté par la députée de est excellent. Il a l'appui des libéraux.
Il est grand temps qu'une telle mesure soit proposée. Il s'est écoulé dix ans depuis que Santé Canada a publié des mises en garde à propos des lentilles cornéennes à but esthétique, en 2000, et il n'existe encore aucune réglementation à ce sujet. La députée a entrepris une démarche très importante, qui a pour but d'ajouter ces lentilles cornéennes aux instruments médicaux de classe II couverts par le Règlement sur les instruments médicaux. Ainsi, les lentilles à but esthétique seraient traitées de la même manière que les lentilles qui corrigent la vue.
Ce changement aurait plusieurs effets positifs. Il faciliterait la gestion de la qualité des produits. Il régirait la distribution des lentilles. Et il sensibiliserait la population aux dommages que peuvent causer les lentilles à but esthétique. Comme la députée l'a mentionné, ces dommages comprennent les infections, les pertes de vision et les lésions de la cornée. Ils viennent du fait que les lentilles à but esthétique vendues au magasin du coin ou considérées comme des produits de beauté sont mal ajustées, ce qui peut entraîner de graves problèmes. D'autres risques s'ajoutent quand les lentilles ne sont pas manipulées correctement ou sont placées dans des contenants inappropriés, qui peuvent être une source d'infection. La plupart des jeunes ne considèrent pas ces lentilles comme de vraies lentilles. Ils les traitent comme des produits de beauté et ne les manipulent pas correctement. Quand des gens veulent utiliser ce genre de lentilles pour l'Halloween, par exemple, ils cherchent généralement les moins chères et risquent d'acheter des lentilles jetables fabriquées avec des matériaux de piètre qualité.
C'est une question importante, puisqu'il s'agit de prévenir des pertes de vision. Comme la députée l'a souligné, l'Association canadienne des optométristes, l'Association des opticiens du Canada et la Société canadienne d'ophtalmologie appuient toutes ce projet de loi et l'attendent depuis longtemps.
En 2003, Santé Canada a publié un rapport sur les risques associés au port de lentilles cornéennes à but esthétique. Ces lentilles sont relativement nouvelles. Il n'y a donc pas d'étude longitudinale effectuée sur une période de 20 ans. Cependant, nous disposons maintenant de suffisamment de renseignements pour savoir que les lentilles cornéennes, qu'elles servent à corriger la vue ou non, peuvent entraver l'apport d'oxygène à la cornée. Elles pourraient entraîner un gonflement ou une ulcération de la cornée, ce qui pourrait causer de graves problèmes de vue.
Des corps étrangers ou de la saleté peuvent s'accumuler sous les lentilles cornéennes si elles ne sont pas manipulées prudemment, par exemple si elles sont jetées sur une table et ramassées de nouveau. Des microparticules peuvent égratigner la cornée. De la saleté et des corps étrangers peuvent se glisser sous des lentilles mal ajustées. Les lentilles peuvent provoquer des réactions allergiques ou chimiques. Si elles ne sont pas manipulées correctement, les lentilles pourraient être contaminées par des micro-organismes. Une infection répétée de la cornée peut causer une kératite ulcéreuse, ce qui pourrait mener à la cécité.
Il est intéressant de noter que les lentilles cornéennes peuvent modifier temporairement la forme de la cornée. Cela forcerait la personne à utiliser des verres correcteurs parce que la forme de sa cornée a changé au fil du temps.
Cela semble horrible, mais c'est pour cette raison que les lentilles cornéennes devraient être fournies par des professionnels qualifiés et agréés, tels qu'un opticien, un optométriste ou un ophtalmologiste. Cela permettra de s'assurer que les lentilles sont bien ajustées, qu'une supervision est effectuée et que des instructions sont données sur la façon de manipuler les lentilles cornéennes.
Une étude menée aux États-Unis a révélé que 79,2 p. 100 des lentilles cornéennes à but esthétique étaient vendues illégalement, par rapport à approximativement 10 p. 100 des lentilles de prescription. Il y a un marché noir pour la vente des lentilles cornéennes à but esthétique. On considère qu'elles ont seulement un but esthétique, et elles ne sont utilisées qu'une fois ou deux. Les lentilles cornéennes causent des ulcères cornéens dans 33 p. 100 des cas, ce qui est un pourcentage particulièrement élevé, et des abrasions cornéennes, dans 20 p. 100 des cas.
L'important c'est que ce projet de loi constitue une mesure préventive. Il pourrait prévenir la cécité et je n'exagère pas en disant cela. La députée a exposé très clairement la situation et a précisé que c'est l'opinion des opticiens, des optométristes et des ophtalmologistes. Ce projet de loi est un premier pas important.
Nous n'avons aucun droit de regard sur les gouvernements provinciaux dans ce domaine, mais l'adoption de ce projet de loi pourrait les inciter à examiner la question. Ce sont les provinces qui ont le pouvoir de réglementer en matière de lentilles cornéennes à but esthétique. Elles pourraient prendre à cet égard exactement le même règlement que pour les lentilles de prescription. Voilà la prochaine étape que nous souhaiterions voir se réaliser. Cela signifie qu'il serait précisé dans un règlement qui peut prescrire et vendre des lentilles cornéennes à but esthétique. Voilà l'objectif principal que la députée espère atteindre.
Les jeunes ont tendance à utiliser énormément les lentilles cornéennes à but esthétique. Ils veulent par exemple avoir les yeux verts pour aller à une partie ou des yeux de chat pour l'Halloween. Ils ne sont pas conscients du danger de ces lentilles et des dommages qu'elles peuvent causer. Il appert que 60 p. 100 des acteurs qui portent des lentilles cornéennes à but esthétique pour modifier leur apparence contractent des infections oculaires contre seulement 13 p. 100 chez ceux qui portent des lentilles correctrices prescrites par un spécialiste autorisé à exercer sa profession.
J'appuie ce projet de loi visant à classer les lentilles cornéennes à but esthétique dans la catégorie des instruments médicaux de classe II, qui englobent notamment les verres de contact, les tests de grossesse, les tomodensitomètres et les endoscopes. On veille ainsi à ce que les instruments médicaux soient bien réglementés, qu'ils fassent l'objet d'un contrôle de la qualité et qu'ils soient distribués par des personnes dûment accréditées. Les fabricants doivent détenir une homologation de Santé Canada avant de vendre des instruments médicaux de classe II ou d'en faire la publicité. Par conséquent, il faudrait une licence spéciale avant de pouvoir vendre ou préparer des lentilles cornéennes à but esthétique. Les lentilles cornéennes à but esthétique conçues pour changer la forme ou la couleur des yeux d'une personne doivent être incluses dans cette catégorie. Comme je l'ai déjà dit, outre les autres points dont nous avons discuté, il est très dangereux de changer la forme de la cornée d'une personne pendant un certain temps à l'aide de lentilles mal ajustées.
Je remercie la députée de présenter ce projet de loi.
Je veux terminer en citant la Food and Drug Administration des États-Unis, qui a dit: « Sans une ordonnance valable, un ajustement, une supervision ou des vérifications périodiques par un professionnel qualifié des soins de la vue, les lentilles cornéennes à but esthétique, à l'instar de toutes les sortes de verres de contact, peuvent causer diverses lésions ou affections graves qui, si elles ne sont pas traitées, peuvent rapidement occasionner une infection oculaire interne. » Elles peuvent affecter la partie interne de l'oeil, et non pas seulement la surface. L'administration a également déclaré qu'une infection non traitée peut provoquer la formation de cicatrices permanentes sur la cornée. En novembre 2005, les États-Unis ont fait valoir que toutes les lentilles cornéennes, correctrices et non correctrices, devraient appartenir à la catégorie des instruments médicaux pour lesquels il faut une ordonnance, un ajustement approprié et une consultation adéquate.
En ajoutant les lentilles cornéennes à but esthétique à la liste des instruments médicaux aux termes de la Loi sur les aliments et drogues, nous pourrions rendre plus sûres la fabrication et la vente de ces lentilles. Les libéraux appuient les politiques fondées sur des données probantes et reconnaissent que cette mesure législative contribue à assurer des soins de santé de qualité.
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Monsieur le Président, je suis heureux de prendre part au débat sur le projet de loi . Je félicite la députée de d'avoir présenté ce projet de loi d'initiative parlementaire. Nous n'avons pas souvent l'occasion de présenter des projets de loi d'initiative parlementaire. Celui-ci a été bien pensé. La députée est une solide représentante de sa circonscription. Je me souviens de lui avoir rendu visite il y a cinq ou six ans. Elle a été présidente du conseil du comté de Lambton pendant un bon bout de temps et aussi mairesse de Wyoming, dans Plympton-Wyoming, pendant 16 ans. Elle compte certainement parmi les maires qui ont occupé leur poste pendant le plus longtemps en Ontario. Elle a en tout cas été le premier maire de Plympton-Wyoming.
Beaucoup de députés de l'Ouest seront peut-être étonnés de l'apprendre, mais le premier puits de pétrole commercial à avoir été foré pas juste au Canada, mais en Amérique du Nord, l'a été dans Oil Springs, dans le comté de Lambton, en 1858. Le secteur pétrolier et énergétique a vu le jour dans le Sud-Ouest de l'Ontario, où on trouve encore beaucoup d'entreprises de pétrochimie et de raffinage. C'est une magnifique région qui a produit des équipes de baseball fortes, des familles agricoles fortes et maintenant une députée qui a présenté une très bonne mesure législative.
Tous les députés conviendront que la vue est un don et que l'on ne doit pas la tenir pour acquise. Tous reconnaîtront aussi que les produits que nous mettons directement dans nos yeux devraient être d'excellente qualité et sécuritaires. Tous conviendrons aussi que, puisque notre vue est si importante, les consommateurs devraient disposer de l'information nécessaire pour prendre une décision éclairée au moment d'acheter un produit et, une fois qu'ils l'ont acheté, ils devraient pouvoir savoir comment l'utiliser de façon sûre.
Pour les raisons que je viens d'énoncer, ce projet de loi d'initiative parlementaire est important. Il aiderait à régler la question de la sécurité qui se pose depuis longtemps au sujet de la vente et de l'utilisation des produits visés. Les lentilles cornéennes à but esthétique, qui n'ont aucun effet correcteur de la vue, servent à changer l'apparence de l'oeil. Elles sont disponibles dans une large gamme de couleurs et de motifs. Elles sont avant tout un objet de mode. Aujourd'hui, c'est l'Halloween et ce soir, beaucoup d'enfants et d'adultes iront de porte en porte ou assisteront à une soirée d'Halloween. Beaucoup porteront des déguisements et ceux-ci s'accompagnent souvent de lentilles cornéennes à but esthétique.
Je n'en ai jamais portées, mais il m'est arrivé d'en voir; certaines d'entre elles sont déconcertantes. J'ai vu des yeux de vampire rouges, des yeux de chat jaunes et même des yeux étoilés. Il y a toutes sortes de lentilles à but esthétique. On peut les acheter sur Internet ou encore dans des magasins qui vendent des costumes, contrairement aux lentilles correctrices qu'il faut acheter à la pharmacie. Contrairement à celles-ci, les lentilles à but esthétique ne sont soumises à aucune règle d'étiquetage obligeant les fournisseurs à mettre en garde les consommateurs contre les éventuels risques en matière de santé et sécurité ou de fournir des instructions relativement à l'utilisation et l'entretien des lentilles.
À une exception près, les lentilles à but esthétique sont identiques aux lentilles correctrices. Elles sont utilisées de la même façon et présentent les mêmes risques pour la santé. La seule différence, c'est que les lentilles à but esthétique ne corrigent pas la vue. Les deux produits présentent un risque semblable mais sont assujettis à deux régimes de réglementation distincts. Ce projet de loi viendrait régler ce problème-là.
D'une part, les lentilles correctrices sont considérées comme étant des instruments médicaux et sont assujetties au Règlement sur les instruments médicaux, en vertu de la Loi sur les aliments et drogues. De l'autre, les lentilles à but esthétique sont considérées comme des produits de grande consommation et sont régies par la Loi canadienne sur la sécurité des produits de consommation. Le projet de loi dont nous sommes saisis contribuerait à l'harmonisation de ces deux régimes de réglementation en assujettissant autant les lentilles correctrices que celles à but esthétique aux dispositions de la Loi sur les aliments et drogues et au Règlement sur les instruments médicaux afin de clarifier les choses et d'améliorer les normes en matière de santé et de sécurité pour les consommateurs et les Canadiens. Ainsi, les lentilles correctrices et les lentilles à but esthétique seraient soumises aux mêmes règles en matière de santé et de sécurité.
Au cours de la dernière législature, le gouvernement a présenté la Loi canadienne sur la sécurité des produits de consommation, une mesure énergique qui est entrée en vigueur au début de cette année avec l’appui des deux côtés de la Chambre. Cette mesure renforce la protection de la santé et de la sécurité des Canadiens en exigeant des fournisseurs de ces produits de consommation qu’ils fassent rapport de tout incident lié à la sécurité, y compris des blessures graves et des décès, ainsi que des autres mesures réglementaires ou rappels imposés par d’autres administrations.
En tant que produit de consommation, les lentilles cornéennes à but esthétique sont réglementées dans le cadre de la nouvelle loi. Cela signifie que toute lentille cornéenne à but esthétique défectueuse peut faire l’objet d’un rappel de Santé Canada si elle pose un danger déraisonnable pour la santé ou la sécurité humaine.
Cependant, même si la nouvelle loi donne à Santé Canada le pouvoir de rappeler ces produits, et malgré le cadre réglementaire grandement amélioré, il reste une faille. Rien n’oblige les entreprises qui vendent ces lentilles cornéennes à respecter les normes en matière de d’étiquetage et d’instructions aux consommateurs. C'est la faille que le projet de loi propose de corriger. Le fait de préciser que les lentilles à but esthétique sont des instruments médicaux en vertu de la Loi sur les aliments et drogues et du Règlement sur les instruments médicaux réglerait le problème.
Le projet de loi exige aussi que les entreprises fassent rapport des problèmes et fournissent de l’information supplémentaire à la demande de Santé Canada. Cela assurerait que toutes les lentilles cornéennes respectent les mêmes normes. Autrement dit, les lentilles à but esthétique seraient assujetties aux normes imposées pour les instruments médicaux de classe II. Plus important encore, cette mesure législative exigerait que l’information nécessaire figure sur les emballages, afin que les consommateurs fassent un choix éclairé au moment d’acheter le produit et, s’ils l’achètent, qu’ils sachent comment l'utiliser pour éviter de s’endommager les yeux.
Le projet de loi exigerait que les lentilles à but esthétique respectent des exigences précises concernant l’étiquetage, y compris les instructions d’utilisation. Ainsi, les consommateurs sauraient comment utiliser le produit efficacement et comme il se doit, ce qui ferait beaucoup pour réduire les risques associés à l’usage de lentilles cornéennes à but esthétique.
Il importe de souligner une chose. La mesure législative n’exigerait absolument pas d’ordonnance pour l’achat de lentilles cornéennes. L’exigence d’une ordonnance pour l’achat de lentilles relève des provinces, et cette nouvelle mesure législative n’y changerait rien.
Il y a encore deux éléments importants dans ce projet de loi qui valent la peine d’être soulignés.
Le projet de loi vise à simplifier le cadre réglementaire canadien, qui engloberait désormais et les lentilles correctrices, et les lentilles à but esthétique. Actuellement, il y a une loi pour le premier type de lentilles et une autre loi pour l'autre type. La nouvelle loi ferait en sorte que les lentilles soient toutes réglementées de la même façon, peu importe le type.
Deuxièmement, la loi harmoniserait notre réglementation avec celle de notre principal partenaire commercial. Depuis 2005, les lentilles à but esthétique vendues aux États-Unis sont réglementées par la Food and Drug Administration, ou FDA. Actuellement, beaucoup de consommateurs canadiens qui achètent ces produits ne savent pas à quoi s'en tenir parce que, souvent, les lentilles à but esthétique sont vendues avec l'étiquette « approuvé par la FDA ». Les gens ne sont pas certains que ces produits sont considérés comme sans danger au Canada. De plus, ils n'aiment pas que des produits de même nature ne soient pas étiquetés de la même façon. La loi harmoniserait la réglementation des deux côtés de la frontière. La réglementation serait la même au Canada et chez notre principal partenaire commercial.
Je félicite encore une fois la députée qui a présenté ce projet de loi, grâce auquel les consommateurs pourraient continuer de se procurer des lentilles cornéennes à but esthétique de haute qualité. Le cadre réglementaire canadien serait simplifié et harmonisé avec celui de notre principal partenaire commercial. Et surtout, la loi obligerait les fabricants à fournir, sur l'emballage, toute l'information dont les consommateurs ont besoin pour prendre une décision éclairée, quand vient le temps d'acheter des lentilles à but esthétique, et pour savoir comment les utiliser sans danger, par la suite.
Pour toutes ces raisons, j'invite les députés à appuyer le projet de loi. Je félicite la députée de l'avoir présenté.
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Monsieur le Président, premièrement, je tiens vraiment à remercier ma collègue de d'avoir déposé son projet de loi. Je trouve que c'est un projet de loi vraiment important.
La santé visuelle des Canadiens doit être protégée. Cette mesure très simple aidera à réduire le nombre de blessures à l'oeil. Parce qu'elles présentent les mêmes risques pour la santé, les lentilles cornéennes à but esthétique doivent être soumises aux mêmes règles que les lentilles correctrices. Le projet de loi aidera à corriger un problème que les professionnels de la santé demandent au gouvernement de régler depuis des années.
La protection des Canadiens contre des produits potentiellement dangereux devrait constituer l'une des responsabilités premières du gouvernement. Le projet de loi fait en sorte que les lentilles cornéennes correctrices et les lentilles à but esthétique soient réglementées de la même façon par le gouvernement, puisque leur utilisation pose les mêmes risques pour la santé.
Au cours des 10 dernières années, les professionnels de la santé ont mis en garde les Canadiens au sujet des risques et des dangers rattachés à l'utilisation de lentilles à but esthétique non réglementées. En 2000, Santé Canada a émis une mise en garde au sujet des lentilles cornéennes à but esthétique et a recommandé qu'elles soient utilisées uniquement sous la surveillance d'un professionnel des soins ophtalmiques. En 2003, Santé Canada a recommandé que le gouvernement fédéral réglemente l'utilisation des verres de contact à but esthétique.
Les dangers rattachés à l'utilisation des verres à but esthétique sans encadrement professionnel sont abondamment documentés. Les problèmes surviennent lorsque les lentilles ne sont pas adaptées à nos yeux — la taille de nos yeux varie vraiment; c'est comme pour les souliers, c'est différent d'une personne à l'autre —, lorsque la qualité des lentilles est douteuse, ou lorsqu'elles proviennent parfois de fournisseurs vraiment inconnus.
Les problèmes surviennent souvent lorsqu'on ne fournit pas aux consommateurs les renseignements et les consignes appropriés dont ils ont besoin sur le mode d'utilisation des lentilles en toute sûreté, par exemple, en ce qui a trait à la mise en place, au retrait et au nettoyage des lentilles.
Les lentilles de contact cosmétiques sont parfois assez funky et il en existe différents types, certains à l'image d'un ballon de soccer tout blanc ou imitant un agrandissement de l'iris, et d'autres parfois vraiment drôles. Beaucoup de jeunes partagent ces lentilles entre eux, mais ils doivent absolument éviter de le faire pour éviter la possibilité d'infection.
Les lentilles à but esthétique sont de plus en plus populaires, et comme c'est aujourd'hui l'Halloween, on les voit vraiment partout: dans les dépanneurs, les salons de beauté, etc.
Selon un rapport publié par Santé Canada en 2003, le taux de lésions graves chez les personnes qui utilisent les lentilles cornéennes correctrices chaque jour est d'environ 1 p. 100 alors que le taux global de complications est d'environ de 10 p. 100. On estime que le taux de lésions et de complications — par exemple, infection, inflammation ou ulcération — est beaucoup plus élevé chez les utilisateurs de lentilles cornéennes à but esthétique.
En 2007, la perte de la vue représentait le coût direct le plus élevé pour le système de soins de santé canadien, par comparaison à toute autre maladie. Les médecins disent aussi que la lentille de contact sur notre oeil ne nous permet pas de voir les contrastes correctement. Les lentilles de contact réduisent la sensibilité des yeux. C'est vraiment difficile de voir parfois quand on les porte, parce qu'il y a quelque chose dans notre oeil. Il en résulte une vision inadéquate. Quelqu'un qui les porte et qui conduit peut même provoquer un accident.
Il existe de nombreux virus et bactéries s'attaquant aux yeux, et on ne sait pas lesquels peuvent s'attaquer à nos yeux. Cela peut se produire si on partage des lentilles avec un ami qui souffre d'une infection. Il faut donc être très prudent quand on partage ses lentilles cornéennes avec d'autres personnes. Le mieux est tout simplement de ne pas le faire du tout.
En portant des lentilles cornéennes à but esthétique, on peut avoir beaucoup d'autres problèmes.
Ces lentilles cornéennes sont destinées à être portées jusqu'à une certaine date. Il y a une date de péremption, comme pour le lait. Il arrive souvent que des gens les portent et oublient de les enlever et de les jeter à la poubelle. Cela conduit à des complications diverses, comme à un ulcère de la cornée. Les ulcères cornéens sont vraiment dangereux et peuvent provoquer des cicatrices aux yeux. C'est vraiment dangereux. S'ils ne sont pas traités, alors ces ulcères peuvent même conduire à la cécité permanente.
Même si les lentilles cornéennes à but esthétique semblent être sans danger, elles peuvent provoquer des blessures à l'oeil chez la personne qui les porte: une réaction allergique; une infection bactérienne; de l'enflure ou une inflammation de la cornée; et de l'ulcération ou des égratignures à la cornée. Ces problèmes de la vue peuvent devenir permanents.
Certaines de ces lésions surviennent en moins de 24 heures. Elles peuvent être très difficiles à traiter et, dans certains cas, devenir permanentes. Les risques potentiels associés à ce genre de lentilles cornéennes sont déjà connus. De plus, nombreuses sont les recherches et les preuves démontrant les dangers potentiels liés à la mauvaise utilisation des lentilles cornéennes à but esthétique sans l'encadrement d'un spécialiste.
L'adoption de ce projet de loi ne constitue toutefois qu'un premier pas. Le gouvernement fédéral doit en effet collaborer avec les provinces et les territoires à l'établissement d'un régime de réglementation efficace pour les lentilles à but esthétique.
On parle beaucoup de l'Halloween. En tant que mère, on cherche des vêtements pour les déguisements. Mon petit garçon de 10 ans a déjà demandé des lentilles cornéennes pour son déguisement. Par conséquent, je trouve qu'une réglementation est très appropriée, et je félicite ma collègue d'en face pour son projet de loi.
Je me joins à mes collègues du NPD pour appuyer ce projet de loi.