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Merci, monsieur le président.
Au nom des plus des 17 000 membres de l'Association canadienne de la construction, j'aimerais vous remercier de nous donner l'occasion de comparaître devant vous aujourd'hui et de vous faire part de nos opinions relatives à l'économie et de nos recommandations pour le budget fédéral de cette année.
Je m'appelle Dee Miller et je suis présidente de l'Association canadienne de la construction. À l'extérieur de cela, je suis vice-présidente de JJM Construction, qui a son siège à Delta, en Colombie-Britannique. Nous oeuvrons dans les domaines de la construction routière, de la construction maritime, et de la construction d'autoroutes et de ponts. Aujourd'hui, je suis accompagnée du président de l'ACC, Michael Atkinson.
Compte tenu de l'incertitude économique actuelle à l'échelle mondiale, il n'est pas surprenant que la construction demeure le meilleur choix pour les gouvernements de toute la planète en ce qui concerne les investissements visant à relancer l'économie. Au Canada, la construction compte pour 7 p. 100 du PIB et fournit un emploi à plus de 1,25 million de Canadiens. Nous sommes, de loin, l'un des moteurs les plus importants du développement économique au Canada, et il est prévu que notre industrie continue de prendre de l'expansion au cours de la décennie.
Selon un rapport récemment commandé par Pricewaterhouse Coopers, le marché de la construction canadien devrait arriver au cinquième rang parmi ses homologues mondiaux au cours de la décennie, en partie en raison de la demande mondiale importante en ressources énergétiques et naturelles canadiennes à exporter. En somme, les nouveaux besoins en matière d'infrastructure pour répondre aux besoins commerciaux croissants de notre économie ainsi que le renouvellement de nos infrastructures, lequel se fait attendre depuis longtemps, deviendront le moteur principal des projets de construction au Canada dans un avenir prévisible.
Comme l'infrastructure est essentielle au fonctionnement de notre économie, puisqu'il influe non seulement sur la productivité, mais, au bout du compte, sur la rentabilité des entreprises, nous croyons que de nouvelles solutions seront nécessaires pour partager les coûts énormes associés aux demandes pour l'expansion et le renouvellement des infrastructures de notre pays. Les partenariats publics-privés constitueront probablement une solution qui aidera à réduire le fardeau budgétaire qui pèse sur les gouvernements. Nous avons beaucoup d'expérience dans ce domaine, en Colombie-Britannique. Toutefois, cette situation a attiré au Canada un grand nombre d'entreprises internationales, dont la majeure partie des activités d'ingénierie et de soutien sont réalisées dans des pays où les coûts sont moins élevés. De plus, ces entreprises proposent souvent des tarifs inférieurs aux prix du marché, ce qui fait en sorte qu'il est très difficile pour les entreprises canadiennes de leur faire concurrence sur leur propre marché. Bien que notre industrie ne soutienne pas le protectionnisme, nous nous attendons à ce que le gouvernement fédéral garantisse des conditions équitables au moment de lancer les appels d'offres pour des projets de PPP et qu'il veille à ce que les entreprises canadiennes ne soient pas désavantagées.
Nous sommes également très préoccupés par la capacité des villes de continuer de contribuer financièrement au renouvellement des infrastructures. Comme la plupart des villes n'ont pas accès à des taxes sur la croissance, les transferts annuels qu'elles reçoivent du gouvernement fédéral par l'entremise du fonds de la taxe sur l'essence sont devenus essentiels à leur capacité de payer le renouvellement des infrastructures. Le fait de rendre ce transfert permanent, comme l'a prévu le budget du gouvernement de l'an dernier, est une première étape importante, mais, si ce transfert n'est pas indexé, l'inflation causera l'érosion de cette source de revenus et nuira à l'efficacité de ce programme au fil du temps. Notre première recommandation est donc que le gouvernement fédéral indexe le transfert du fonds de la taxe sur l'essence en fonction du taux d'inflation.
Le Canada doit également garantir qu'il a un bassin de main-d'oeuvre adéquat. Dans le secteur de la construction, nous prévoyons un manque à gagner de 325 000 travailleurs d'ici 2019 en raison des départs à la retraite et de l'augmentation de la demande liée à la construction dans tout le Canada. Dans le meilleur des cas, les collèges et les autres établissements de formation aideront à répondre à nos besoins en main-d'oeuvre en fournissant environ la moitié de ces travailleurs. Il resterait tout de même un manque à gagner de 150 000 travailleurs. Par conséquent, notre industrie devra continuer, à l'avenir, de se fier au système d'immigration canadien pour l'aider à répondre à environ la moitié de ses besoins en matière de main-d'oeuvre. Toutefois, avec les arriérés de traitement chroniques à Citoyenneté et Immigration Canada, notre besoin pressant de travailleurs qualifiés et étrangers ne sera jamais comblé à moins que le Parlement consacre de nouvelles ressources importantes à ce problème. En conséquence, l'ACC recommande que le Parlement augmente le budget annuel de Citoyenneté et Immigration Canada afin de permettre au ministère de réduire, voire d'éliminer, les arriérés de traitement dans le programme des travailleurs étrangers qualifiés.
Les formalités administratives et les coûts associés à la conformité réglementaire sont une autre préoccupation pour nos membres. Nous sommes heureux de voir que le gouvernement prend des mesures à cet égard et nous avons hâte de découvrir les résultats de l'examen de la Commission de réduction des formalités administratives. À titre d'exemple des formalités qui nous causent de la frustration, nous avons mentionné à la Commission la question des autorisations de sécurité. Lorsqu'un entrepreneur travaille sur une base militaire pour les MDN, il doit obtenir des autorisations de sécurité pour les entreprises et les employés. Si nous décidons de travailler à un aéroport, nous devons recommencer ce processus du début, ce qui n'est pas sensé, puisque le SCRS et la GRC sont responsables de réaliser ces examens.
Le président: Il vous reste une minute.
Mme Nadine Miller: Des membres de l'ACC croient que le Canada doit simplifier ses systèmes de réglementation. À cette fin, nous recommandons au gouvernement fédéral d'entreprendre, en collaboration avec les provinces, un examen global de la réglementation du gouvernement fédéral en vue d'éliminer les dédoublements et de simplifier le processus de conformité réglementaire.
Enfin, nous pensons que le gouvernement fédéral peut jouer un rôle important dans l'amélioration de la productivité économique en mettant en place des incitatifs fiscaux en vue d'encourager l'industrie canadienne à investir dans la modernisation de nos entreprises.
L'ACC recommande fortement au gouvernement d'élargir l'application de la déduction pour amortissement accéléré sur l'achat de machines et d'équipements de manière à ce que les équipements et les machines mobiles équipés d'un moteur diesel, de même que les achats de machines lourdes hors route soient admissibles.
Monsieur le président, cela conclut mon exposé. J'espère qu'il aura éveillé votre intérêt et je serai heureuse de répondre à toutes vos questions.
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J'aimerais vous remercier d'avoir donné l'occasion à l'Association des coopératives du Canada de venir vous parler aujourd'hui.
Les 9 000 coopératives et caisses de crédit du Canada comptent plus de 18 millions de membres, possèdent des actifs dépassant 376 milliards de dollars et emploient plus de 150 000 personnes.
Nous sommes particulièrement heureux d'être ici cette année parce que les Nations Unies ont déclaré que 2012 serait l'Année internationale des coopératives. Nous aimerions remercier le gouvernement du Canada de son appui constant pour la programmation de cette année décrétée par l'ONU. Nous allons lancer cette année internationale à notre réception parlementaire, le 29 novembre, et dans 12 différents endroits au Canada, le 12 janvier.
Nous sommes également heureux de comparaître devant vous cette semaine parce que c'est la Semaine de la coopération, qui est un événement annuel visant à reconnaître la contribution des coopératives. Le thème de la Semaine de la coopération de cette année est le même que le thème de l'année internationale, savoir « Les coopératives, des entreprises pour un monde meilleur ».
Dans son message à l'ACC pour la Semaine de la coopération, le a déclaré:
Les coopératives ont aidé de nombreux particuliers et organisations à trouver des solutions à des problèmes sociaux et économiques dans leurs communautés. Cette semaine, les Canadiens peuvent exprimer leur reconnaissance pour tout ce que les coopératives apportent de positif à leur vie.
Récemment, le modèle des coopératives a fait l'objet d'une couverture médiatique importante. Par exemple, aux États-Unis, dans le cadre du débat actuel sur les soins de santé, et au Royaume-Uni, dans les discussions sur la politique publique, on a examiné les moyens d'utiliser le modèle des coopératives dans un contexte plus large et d'une manière plus efficace.
Au cours des dernières années, malgré le ralentissement économique, les coopératives ont généralement tenu le coup partout dans le monde parce qu'elles appartiennent à la collectivité, font des profits qui sont réinvestis dans les collectivités et ont établi des niveaux salariaux raisonnables, y compris pour les présidents-directeurs généraux. Il y a de cela seulement deux semaines, trois coopératives se retrouvaient dans la liste des 100 meilleurs employeurs établie par The Globe and Mail. En Saskatchewan, 11 des meilleurs employeurs étaient des coopératives et des mutuelles.
Un rapport du gouvernement du Québec datant de 2008 et une nouvelle étude réalisée en Colombie-Britannique ont tous deux montré que les coopératives survivent généralement beaucoup plus longtemps que les entreprises privées. Cependant, une aide est souvent nécessaire à leur démarrage.
C'est pourquoi nous proposons trois projets commémoratifs budgétaires pour l'Année internationale des coopératives. Dans les trois cas, il s'agit de partenariats entre le secteur coopératif et le gouvernement fédéral; ainsi, les investissements modestes ou les crédits d'impôt du gouvernement compléteraient les dépenses en immobilisations importantes engagées par le secteur coopératif.
Mais ces projets n'auront pas seulement des avantages financiers. L'un des principes fondamentaux du secteur coopératif est celui de l'entraide, de collectivités et de groupes de gens qui se remettent sur pied au moyen de leur propre apport de compétences. Il s'agit du principe de base qui a permis la construction d'une raffinerie de pétrole à Regina durant les pires moments de la crise des années 1930, la mise sur pied d'une fédération de coopératives au Nunavut et dans les Territoires du Nord-Ouest dans les années 1960, et la création de plus de 800 caisses de crédit dans tout le Canada depuis 1900.
Ces trois projets sont appuyés par de nombreuses organisations coopératives importantes, dont la Centrale des caisses de crédit du Canada, le Groupe Desjardins, la Compagnie d'assurance générale Co-operators et la Fédération de l'habitation coopérative du Canada.
Le premier projet est un plan d'investissement coopératif fédéral fondé sur le Régime d'investissement coopératif du Québec, qui existe depuis 1985. Il offrirait un crédit d'impôt fédéral aux membres et aux employés de coopératives qui investissent dans une coopérative de production — c'est-à-dire dans le domaine de l'agriculture, de la pêche et de la foresterie — et dans des coopératives appartenant aux employés. On estime qu'un tel plan coûterait, à l'échelon fédéral, de 17 à 20 millions de dollars par année et produirait de nouveaux investissements de l'ordre de 120 millions de dollars par année dans tout le Canada. Il s'agit d'un plan que la Fédération canadienne de l'agriculture a, à de nombreuses reprises, cerné comme priorité.
Le deuxième projet est un fonds de développement coopératif, qui serait financé de concert par le gouvernement fédéral et le secteur coopératif, et qui accorderait aux coopératives nouvelles et émergentes des prêts de capitalisation de montants élevés et moyens. Pour ce projet, on demande une contribution ponctuelle de 70 millions de dollars au gouvernement fédéral, après quoi le fonds serait autonome. Cette contribution fédérale s'ajouterait à d'importantes contributions du secteur coopératif.
En 2008, le gouvernement fédéral a demandé à Pricewaterhouse Coopers d'examiner le modèle de ce nouveau fonds et l'entreprise a conclu que les répercussions potentielles du fonds étaient positives et que le fonds aiderait les coopératives nouvelles et existantes à prendre de l'expansion.
Le Comité des finances de la Chambre des communes a appuyé ces deux projets dans son rapport prébudgétaire de décembre 2009.
Le troisième et dernier projet consiste à élargir et à rendre permanente l'Initiative de développement coopératif fédérale. Il s'agit d'un programme qui fournit des subventions et une aide technique aux coopératives nouvelles et naissantes qui, nous l'espérons, aidera également à fournir des solutions en matière de relève des entreprises lorsque de nouvelles entreprises appartenant aux employés et aux collectivités peuvent empêcher la fermeture d'entreprises familiales.
Ce programme a été lancé en 2003, renouvelé en 2009 et prendra fin en mars 2013. Il est géré par les deux organisations coopératives nationales. Depuis 2009, 521 groupes ont demandé le financement de leurs projets, 140 projets ont été financés au cours des trois dernières années et plus de 346 coopératives ont été créées dans le cadre d'un autre volet du programme. Il a également aidé à débloquer des ressources additionnelles des gouvernements provinciaux et de notre propre fonds de bienfaisance.
En conclusion, les entreprises coopératives peuvent effectivement aider à construire un Canada meilleur.
Merci beaucoup.
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Merci, monsieur le président, de cette occasion de m'adresser au comité.
[Français]
Je vais vous parler en anglais, mais je suis toujours prête à tenter de répondre aux questions en français.
[Traduction]
J'ai pensé prendre un instant pour m'assurer que tous les membres du comité comprennent au nom de qui je parle aujourd'hui. Je représente les associations et les organisations provinciales et territoriales des soins de santé du Canada : aussi bien la Newfoundland and Labrador Health Boards Association et la Health Association of Nova Scotia que la Health Employers Association of British Columbia et les associations dans les Territoires.
Vous avez peut-être entendu parler de nous il y a de nombreuses années, quand nous nous appelions l'Association des hôpitaux du Canada, mais nous couvrons maintenant tous les volets du continuum des services de santé. Notre nouveau nom reflète donc ce mandat plus large. Nous célébrons actuellement notre 80e anniversaire et donc notre 80e année au service des Canadiens.
Notre conseil d'administration est, en quelque sorte, unique en son genre dans le monde de la santé. Il reflète le visage du public. Ses membres ont fait leurs débuts dans les conseils d'administration d'hôpitaux locaux et dans des commissions d'hygiène. Ils ont grimpé les échelons jusqu'au niveau provincial et ils représentent maintenant leur province et leur territoire à l'échelon national dans le cadre de l'ACS. Ils sont des experts en RH des secteurs minier et forestier, des registraires dans des collèges communautaires, des surintendants scolaires et des comptables agréés. Ils dirigent des compagnies d'assurance et immobilières; ils travaillent dans la vente et le commerce de détail. Ils sont le public, ils sont les électeurs et ils ont des messages percutants à véhiculer. Fait plus important encore, ils sont responsables de l'affectation et de la surveillance de milliards de dollars en fonds publics.
Vous nous avez demandé de vous aider à affronter la période financière difficile que nous traversons, et nous comprenons cela. Vous nous avez demandé de proposer des solutions concrètes et réalisables. Nous comprenons aussi cela. Vous nous avez demandé d'être le plus précis possible et de limiter à trois le nombre de nos recommandations.
Eh bien, nous en avons plus de trois, mais nous respectons les paramètres du comité et nous sommes heureux d'offrir trois recommandations concrètes et réalisables, que je vais vous présenter brièvement aujourd'hui tout en sachant que vous avez reçu la documentation à l'avance.
Avant de passer à ces recommandations, j'aimerais souligner que l'ACS est d'avis que le gouvernement fédéral doit jouer un rôle prépondérant dans la prestation de soins de santé, dans le cadre de notre modèle canadien, qui donne aux provinces et aux territoires la responsabilité constitutionnelle d'offrir des soins de santé pour leur population. Nous demandons particulièrement que le gouvernement fédéral nous aide à passer d'un système qui met l'accent sur la seule maladie à un système qui répond véritablement aux besoins des Canadiens en assurant leur bien-être. Nous devons prévenir l'admission des Canadiens dans les hôpitaux; nous devons prévenir les maladies et déplacer rapidement les patients des services de soins de courte durée vers des services de soins continus appropriés, et, encore une fois, nous avons besoin d'un gouvernement fédéral courageux pour accomplir cela.
C'est un bon moment pour faire la transition vers la première recommandation.
La première recommandation vise à réduire le coût des soins de santé au fil du temps et à débloquer des fonds des ressources actuelles — ou de nouvelles ressources, si elles sont disponibles, mais les ressources actuelles sont adéquates — pour les affecter aux initiatives sur la santé de la population. Le rapport Naylor, que vous connaissez probablement — et je peux en parler plus en détail, bien sûr — recommande d'affecter 1,1 milliard de dollars par année au financement des services de santé publique, ce qui est un bon point de départ. On estime que le fardeau économique annuel lié aux coûts directs et indirects de la maladie au Canada s'élève à 188 milliards de dollars. Nous avons besoin de mesures de prévention. Il n'y a actuellement pas de fonds réservés à la promotion de la santé et aux activités de prévention de la maladie dans le transfert en matière de santé.
Notre deuxième recommandation consiste à laisser certains fonds nécessaires dans le système de santé en assurant l'équité et l'actualisation de l'interprétation actuelle des règles concernant l'admissibilité au remboursement de la TPS/TVH en vertu de la Loi sur la taxe d'accise. Il s'agit d'une question compliquée, mais nous estimons que 300 millions de dollars sont retirés du système de santé. On nous remet cet argent d'une main et on nous le retire de l'autre, et nous sommes d'avis que cet argent doit rester dans les établissements qui l'ont initialement reçu.
Notre troisième recommandation est d'améliorer le secteur de la santé. Cette question repose sur les DME et les DSE, mesdames et messieurs. Nous devons aller de l'avant à ce sujet. Des fonds n'ont été fournis que pour la formation des nouveaux médecins, des nouvelles infirmières et des nouveaux pharmaciens. Le reste de l'effectif n'a jamais reçu cette formation. Si nous voulons vraiment commencer à tirer profit des processus et des outils novateurs qui voient le jour, nous devons profiter des programmes existants qui pourraient, à notre avis, permettre à ces autres professionnels de la santé de mieux connaître les nouvelles technologies.
Je vais conclure en vous remerciant de m'avoir écoutée. Je serai heureuse de répondre à vos questions.
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Bonjour. Je m'appelle Gabe Hayos et je suis vice-président de la fiscalité à l'Institut canadien des comptables agréés.
Au nom des 78 000 comptables agréés du Canada, je vous remercie de l'occasion de comparaître devant le comité. Dans ma déclaration préliminaire d'aujourd'hui, je vais parler des opinions et des priorités de l'ICCA en ce qui concerne le budget fédéral de 2012 en mettant l'accent sur les mesures qui, à notre avis, contribueront à la reprise économique du pays tout en aidant les Canadiens et les entreprises canadiennes à prospérer.
Nos recommandations comprennent la simplification du régime fiscal et l'allégement du fardeau fiscal des particuliers, la réduction des formalités administratives, l'amélioration des incitatifs fiscaux à l'innovation, le renforcement de la littératie financière, la promotion de l'épargne-retraite et un soutien continu pour la reconnaissance des titres de compétence étrangers.
En ce qui concerne la réduction des formalités administratives, l'un des éléments clés de la position de l'ICCA est que les organismes administratifs du gouvernement fédéral devraient se concentrer, en priorité, sur la prestation d'une aide à la conformité, plutôt que de mettre l'accent principalement, voire exclusivement, sur l'application de la réglementation. Nous croyons qu'un changement d'attitude positif à l'égard de l'aide à la conformité, motivé par un soutien provenant des échelon supérieurs par l'entremise des ministres et des sous-ministres, contribuera beaucoup à la réduction des formalités administratives et à l'amélioration de l'efficacité du gouvernement.
Le régime fiscal canadien doit être simplifié pour réduire le fardeau réglementaire des entreprises canadiennes, et nous recommandons que le gouvernement fédéral établisse un processus de consultation nationale afin de recueillir différents points de vue sur les initiatives de simplification du régime fiscal.
Les mesures qui méritent d'être envisagées comprennent la poursuite des efforts d'harmonisation de l'ensemble des régimes fiscaux fédéral et provinciaux, l'établissement d'un régime de transfert des pertes dans le cadre de l'imposition des groupes de sociétés et le report de la date limite de production des déclarations de revenus des particuliers ayant des revenus de fiducies et de sociétés de personnes.
L'engagement du gouvernement de réduire le taux général d'imposition des sociétés en vue de le ramener à 15 p. 100 d'ici 2012 est important pour la reprise continue de notre économie et devrait être salué. Nous encourageons également le gouvernement à continuer d'adopter les politiques recommandées par le Groupe consultatif sur le régime canadien de fiscalité internationale.
Nous croyons que des mesures doivent être prises pour améliorer les incitatifs fiscaux pour la recherche scientifique et le développement expérimental, et que les crédits d'impôt devraient être partiellement remboursables pour toutes les entreprises.
Afin de demeurer concurrentiel, et d'attirer et de retenir le capital humain, le Canada doit rester soucieux du fardeau fiscal des particuliers. Les comptables agréés du Canada préfèrent les réductions d'impôt de portée générale aux mesures plus ciblées.
À plus long terme, nous encourageons vivement le gouvernement à hausser les deux seuils d'imposition les plus élevés et les taux qui s'y appliquent afin qu'ils se rapprochent davantage de nos concurrents sur la scène mondiale. Pour équilibrer cette approche globale, il est essentiel d'envisager une combinaison appropriée d'impôt sur le revenu des particuliers et de taxes à la consommation. Au Canada, la proportion des recettes fiscales provenant de l'impôt sur le revenu des particuliers est plus élevée, et celle provenant des taxes à la consommation est moins élevée que la moyenne pour les pays de l'OCDE. La modification de la composition des recettes fiscales améliorerait la compétitivité fiscale du Canada. Nous recommandons que le gouvernement envisage de modifier la composition de ses recettes fiscales afin qu'elles ressemblent davantage aux moyennes de l'OCDE.
La réduction de l'impôt sur l'épargne personnelle est essentielle pour aider les Canadiens à prospérer à long terme. Cela s'ajoute à la nécessité de renforcer la littératie financière afin de garantir que les Canadiens ont les compétences financières nécessaires pour prendre les meilleures décisions qui soient lorsqu'ils planifient leur retraite. Nos recherches montrent que la littératie financière, le taux d'épargne-retraite, l'état de préparation à la retraite et la planification financière sont indéniablement liés. Nous conseillons vivement au gouvernement de maintenir son engagement à l'égard de la littératie financière.
L'ICCA appuie la mise en oeuvre d'une stratégie nationale concertée sur la littératie financière et lancera bientôt un programme pour permettre aux Canadiens d'acquérir les connaissances et la confiance nécessaires pour prendre leurs finances en main.
En ce qui concerne le système de revenu de retraite lui-même, nous appuyons l'engagement du gouvernement à hausser le plafond de cotisation aux comptes d'épargne libre d'impôt. Nous estimons que la réduction de l'impôt sur le revenu des épargnes personnelles encouragera les Canadiens à épargner et rendra le régime fiscal plus efficient, plus efficace et plus concurrentiel. À titre d'exemple, nous recommandons l'augmentation du taux de cotisation maximal aux REER et l'imposition des fonds retirés des REER en fonction de la nature du revenu sous-jacent plutôt qu'à titre de revenu ordinaire, de sorte que les revenus de placement — qu'il s'agisse de gains en capital, de dividendes ou d'intérêts.
Enfin, les professionnels qualifiés sont essentiels à l'avenir du Canada, et les membres de la profession de CA encouragent l'engagement constant du gouvernement à faciliter l'accès au marché du travail canadien des professionnels formés à l'étranger. Nous appuyons l'élaboration de programmes passerelles simplifiés qui permettront à ces professionnels d'acquérir la formation ou l'expérience manquantes afin de pouvoir apporter leur contribution et réaliser leur plein potentiel le plus rapidement possible.
Pour conclure, nous croyons que la meilleure façon de soutenir la reprise économique au pays est d'adopter des mesures qui aideront les particuliers et les entreprises du Canada à prospérer.
Monsieur le président, merci de m'avoir donné l'occasion de comparaître devant le comité. Je répondrai à toutes vos questions avec plaisir.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Bonjour. Le SCFP a l'honneur de représenter plus de 600 000 Canadiens qui fournissent des services publics de première ligne d'un bout à l'autre du pays. Nos membres ne font pas que fournir ces services; ils comptent sur eux en tant qu'aspects de leur vie qui sont accessibles, abordables et d'une grande qualité, et lorsqu'il y a des mesures de restriction, ils sont doublement perdants, puisqu'ils perdent à la fois leurs emplois et les services.
Le salaire moyen pour un membre du SCFP est tout juste inférieur à 40 000 $ par année. La valeur des services publics totaux que chaque Canadien reçoit s'élève à environ 17 000 $ par année. Trois ans après le début de la crise financière, nous vivons toujours une période économique difficile. La question que nous posons est la suivante: avons-nous fait des progrès? D'autres récessions sont imminentes ou même en cours aux États-Unis et en Europe en grande partie à cause des mesures d'austérité, des progrès limités réalisés relativement à la réforme du secteur financier mondial, de nouvelles faillites bancaires, particulièrement en Europe au cours de la dernière semaine, et des opérations de sauvetage.
Officiellement, au Canada, il y a toujours 1,3 million de Canadiens qui sont en chômage, et de nombreux autres ont abandonné leur recherche d'emploi. La croissance de l'emploi est lente, et le taux réel de rémunération est à la baisse depuis le début de la récession et, il y a de cela trois ans. Le taux d'endettement des ménages — et je sais que M. Carney a parlé de ce problème au comité, a atteint des niveaux records: 150 p. 100 du revenu. Le gouvernement réduit les services publics, et des travailleurs sont mis à pied tandis que le gouvernement maintient les réductions d'impôt consenties aux entreprises, qui créent des excédents de trésorerie s'élevant à 0,5 billion de dollars que les sociétés, pour la plupart, thésaurisent et n'investissent pas à l'heure actuelle.
La vente d'articles de luxe est à la hausse tandis que le nombre de personnes qui dépendent des banques alimentaires augmente, ce qui reflète l'inégalité croissante dans notre pays. Les politiques de l'économie de l'offre que constituent les réductions d'impôt consenties aux entreprises, la déréglementation et la réduction des dépenses dans le secteur public n'ont pas fonctionné. Le problème est lié à la demande et il est aggravé par l'inégalité structurale. Le Fonds monétaire international et, récemment, le Conference Board du Canada, ont sonné l'alarme sur l'inégalité croissante, qui nuit à la croissance économique du Canada.
Warren Buffett et de nombreux autres réclamaient du gouvernement qu'il augmente les impôts de ceux qui ont la capacité de payer. Alex Himelfarb, qui est un ancien greffier du Conseil privé, a écrit quelque chose à ce sujet dans le Globe and Mail cette fin de semaine. Il n'est pas surprenant que les gens en aient marre et descendent de plus en plus dans les rues partout dans le monde. Nous avons besoin d'une croissance de l'emploi, et les travailleurs ont également besoin d'un salaire et de services réels et décents. Nous n'avons pas besoin de politiques du gouvernement qui portent atteinte aux droits en matière de libres négociations collectives. Cela ne ferait qu'empirer les relations de travail dans notre pays. Si les travailleurs n'ont pas de voix et sont constamment menacés par des mesures oppressives qui favorisent les employeurs, on ne peut pas s'attendre à ce qu'ils travaillent de manière productive.
Les mesures d'autorité et les compressions des dépenses annoncées par le gouvernement fédéral dans le dernier budget étaient une erreur. Nous devons maintenir et accroître les services, les emplois et les dépenses, qui n'ont jamais été aussi modiques par rapport à l'économie. Il y a trois ans, les investissements dans l'infrastructure publique ont permis de stimuler la reprise économique. Le financement pour les années à venir à été réduit. Nous avons besoin d'investissements supplémentaires et mieux planifiés dans l'infrastructure, de même qu'un engagement à long terme à cet égard.
Je vais conclure en vous faisant part de nos trois recommandations générales. Tout d'abord, nous devons maintenir et accroître les services, les emplois et les dépenses, en particulier en annulant les compressions des dépenses et les plans de licenciement fédéraux préjudiciables du dernier budget, et en protégeant les taux actuels d'augmentation de la valeur des transferts provinciaux pour les services sociaux et les soins de santé.
Ensuite, nous devons favoriser les investissements dans la croissance durable et la création d'emplois, en particulier par un engagement à long terme du gouvernement fédéral à l'égard des investissements dans l'infrastructure publique, particulièrement dans le transport en commun, domaine dans lequel il faudra un investissement de 18 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années. Cela pourrait commencer par une augmentation d'un cent de la taxe fédérale sur l'essence, ce qui permettrait de récolter environ 400 millions de dollars à verser aux municipalités pour le transport en commun.
Enfin, monsieur le président, nous devons mettre en oeuvre une réforme fiscale équitable en vue d'améliorer le fonctionnement de l'économie et de générer des recettes pour payer les services publics. Voici deux exemples: rétablir les taux d'imposition des entreprises et augmenter les taux d'imposition dans le secteur financier — une taxe sur les transactions ou les activités financières pourrait générer environ 5 milliards de dollars par année au Canada.
Merci, monsieur le président. Nous serons heureux de répondre à vos questions.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Bonjour à tous. Je suis heureux d'être ici ce matin.
J'ai une nouvelle à vous annoncer en exclusivité ce matin. Elle concerne le secteur du sans-fil au Canada. Il s'agit d'un secteur en plein essor qui crée des milliers d'emplois. Il met nos collectivités et nos familles en communication, et rend également nos collectivités plus sécuritaires.
[Français]
C'est une industrie qui est en pleine croissance, qui n'est pas ici pour demander de l'argent, mais plutôt pour vous dire que les choses vont bien et que certaines mesures peuvent être adoptées pour s'assurer que les choses continuent d'aller toujours mieux.
[Traduction]
Le secteur du sans-fil au Canada est un grand moteur économique dans tous les secteurs de l'économie, et il s'agit de l'un des seuls vrais outils habilitants qui garantissent la réussite et la croissance dans tous les autres secteurs de l'économie.
Pour illustrer mon propos, je souligne que le trafic sur les réseaux canadiens connaît une croissance exponentielle. Le trafic sur certain de nos réseaux s'accroît de 5 p. 100 par semaine. La plupart des autres secteurs de l'économie se réjouiraient d'une croissance de 5 p. 100 par année, mais dans l'industrie du sans-fil, une croissance de 5 p. 100 par semaine veut dire que le trafic sur nos réseaux fera plus que doubler; en fait, le trafic sera 26 fois plus important d'ici 2015. Cela veut dire qu'il faut continuellement investir massivement dans les réseaux afin de garantir que les Canadiens continuent de recevoir le service qu'ils veulent.
Nous avons remis un document au comité. Nous vous avons également fourni un jeu de diapositives. Sur la diapositive 3, vous pouvez constater que la contribution du secteur du sans-fil au Canada s'élève à 41 milliards de dollars par année.
[Français]
C'est une contribution de 41 milliards de dollars à l'économie canadienne, soit 17 milliards de dollars en contribution directe au produit intérieur brut, 15 milliards de dollars de façon indirecte et 9 milliards de dollars dans l'économie des consommateurs.
[Traduction]
Cette diapositive vous permet également de comparer cela à la contribution d'autres secteurs de l'économie. Ce que nous voyons et ce qui se passe dans le monde du sans-fil est véritablement quelque chose de remarquable, à savoir la combinaison de la téléphonie sans fil et de la connexion Internet à large bande, ce qui crée des services d'accès Internet à large bande mobiles. C'est cela que veulent les Canadiens d'un bout à l'autre du pays, et c'est ce que le secteur du sans-fil veut leur fournir.
Si vous regardez la diapositive 4 — et c'est une diapositive très intéressante — vous verrez qu'elle montre bien ce qui se passe dans le secteur du sans-fil. La consommation de bande passante d'un téléphone intelligent sera 24 fois plus élevée que celle d'un téléphone traditionnel. La consommation d'un ordinateur portatif, quant à elle, sera plus de 500 fois plus élevée que celle du téléphone traditionnel. Cette croissance est exponentielle. Si l'on compare cela aux autoroutes, par exemple, c'est tout comme si nous avions une autoroute à quatre voies cette année, à huit voies, l'année prochaine, et à 16 voies, l'année suivante, juste pour répondre aux besoins des automobilistes. D'ici 2015, le trafic de données sans fil sera 26 fois plus élevé.
Les droits de licence élevés fixés par le gouvernement pour l'utilisation du spectre constituent l'un des défis que nous devons surmonter au Canada. Je vous renvoie à la diapositive 5. On y compare les droits de licence de spectre payés par le secteur du sans-fil aux gouvernements de tous les pays du G7. Vous pouvez voir que les droits de licence du spectre au Canada sont les plus élevés dans tout le G7. En fait, les entreprises de télécommunication sans fil détiennent moins de 2 p. 100 du spectre utilisé sous licence au pays; pourtant, ils paient plus de 50 p. 100 des droits de licence de spectre versés au Canada.
Si nous avions un régime comparable à celui des États-Unis, le secteur du sans-fil paierait des droits dont le montant s'élèverait à 4 millions de dollars. En 2009, le secteur du sans-fil a payé 130 millions de dollars en droits. Il s'agit tout simplement d'un obstacle à l'investissement et à la croissance dans l'un des secteurs les plus dynamiques de notre économie.
Si vous regardez la diapositive 6, vous verrez les investissements faits par ce secteur au cours des dernières années. Alors que d'autres secteurs peinaient à survivre de 2007 à 2010, ce secteur de l'économie a investi des sommes records dans nos réseaux d'un bout à l'autre du pays.
En somme, monsieur le président, nous avons trois recommandations à faire. Premièrement, l'inclusion dans le budget de 2012 d'une déduction temporaire pour amortissement accéléré des biens liés aux réseaux à large bande, constituant une augmentation de 50 à 100 p. 100. Deuxièmement, on propose que le gouvernement établisse un calendrier pour ramener les droits d'administration de licence versés par les entreprises de télécommunication sans fil canadiens au niveau des droits de nature comparable payés par les entreprises de télécommunication sans fil des autres pays du G7. Troisièmement, Industrie Canada devrait éliminer les règles désuètes et les formalités administratives liées aux licences qui entraînent des frais de réglementation inutiles aussi bien pour le gouvernement que pour les titulaires de licences.
Merci, monsieur le président.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
[Français]
Je vous remercie beaucoup de votre invitation à comparaître aujourd'hui.
[Traduction]
Mesdames et messieurs, l'industrie du voyage et du tourisme au Canada génère 74 milliards de dollars et emploie environ 594 000 personnes.
L'an dernier, le secteur de l'hébergement a produit des recettes de plus de 16 milliards de dollars et il emploie 284 000 personnes dans tout le pays.
Je me plais à dire que, chaque fois que je comparais devant le comité, j'ai de bonnes nouvelles, car notre secteur crée des emplois et génère beaucoup d'argent pour le gouvernement fédéral. L'année passée, nous avons payé des impôts de l'ordre de 3,2 milliards de dollars au gouvernement fédéral, alors nous sommes habituellement accueillis chaleureusement lorsque nous venons ici.
Toutefois, mesdames et messieurs, il y a quelques questions que j'aimerais aborder brièvement. J'aimerais tout d'abord vous dire que nous nous sommes réjouis à l'annonce que le ministre Bernier a faite il y a quelques semaines sur la Stratégie fédérale en matière de tourisme, qui rend divers ministères du gouvernement responsables et qui établit une cible pour le tourisme de 100 milliards de dollars en recettes d'ici 2015. Ce sont de bonnes nouvelles.
Mais que reste-t-il à faire? Que sont les problèmes? Eh bien, le Canada arrive actuellement au 15e rang parmi les destinations les plus populaires du monde, et pourtant, notre image de marque est la mieux connue. Il y a environ 10 ans, le Canada arrivait au septième rang des destinations les plus populaires au monde, avec un déficit touristique d'environ 1 milliard de dollars. Maintenant, ce déficit s'élève à 14 milliards de dollars. Il est donc évident que nous avons des problèmes. Nous aimerions que le Canada retrouve sa place parmi les 10 destinations les plus populaires au monde.
En quoi cela serait-il avantageux pour nous? Nous accueillerions 5,7 millions de visiteurs de plus par année, 46 000 emplois de plus seraient créés annuellement — je reviendrai sur le thème des emplois sous peu — et 1,5 milliard de dollars en taxes nouvelles seraient générés.
Mais qu'est-ce qui fait en sorte que nous ne sommes pas parmi les 10 destinations les plus populaires? Le secteur de l'aviation et les tarifs aériens élevés comptent parmi les facteurs les plus importants.
Permettez-moi de vous dire que l'un des plus grands problèmes que nous avons actuellement est que 21 p. 100 des vacanciers canadiens choisissent de se rendre aux États-Unis en automobile pour prendre l'avion à partir de Bangor, au Maine, de Buffalo, de Bellingham ou de toute autre ville américaine. Cela représente 2,5 millions de personnes ou 5 millions d'allers-retours. C'est beaucoup trop. Nous devons réduire la structure de coûts de l'aviation.
Le deuxième problème concerne les visas. Prenons le Brésil en exemple. Le Brésil arrive au septième rang parmi les économies les plus importantes du monde et il parviendra bientôt au cinquième rang. Que se passe-t-il si vous êtes un Brésilien et que vous voulez vous rendre au Canada, aux États-Unis ou en Australie?
Eh bien, pour ce qui est du Canada, vous devez vous rendre à l'ambassade canadienne pour remettre votre passeport et tous vos documents et, si tout va bien, vous aurez votre visa dans une à trois semaines.
Si votre destination est les États-Unis, vous allez à l'ambassade américaine, vous remettez votre passeport et vous obtenez un visa le même jour.
Et si vous vous rendez en Australie, que faites-vous? Vous allez en ligne. Vous pouvez obtenir votre visa en ligne immédiatement, comme vous le feriez pour un billet d'avion au Canada, et la compagnie aérienne vous demande où vous vous rendez aux États-Unis, quel est votre numéro de passeport, etc.
Il faut accélérer le processus. Les visas constituent donc le deuxième problème.
Le troisième problème est le financement de la Commission canadienne du tourisme. Le budget de la Commission est essentiellement passé de 100 millions de dollars en 2001 à environ 72 millions de dollars aujourd'hui. Cela constitue une baisse de 27 p. 100, ou de 40 p. 100 en dollars indexés.
Nous savons que tous les budgets sont actuellement à l'examen. En fait, nous apprécions que le gouvernement fasse cela; nous voulons qu'il le fasse. Pourquoi? C'est parce qu'il comprendra ainsi que la valeur du soutien à la promotion est quelque chose de réel qui créera des emplois et dont tout le monde, sans exception, tirera profit.
J'aimerais rapidement vous donner un exemple de ce qui arrive lorsque l'on n'augmente pas le budget. L'État du Michigan a un nouveau gouverneur républicain, qui a été élu parce qu'il promettait de réduire les coûts. Il est arrivé avec un budget. Il a réduit le financement dans tous les domaines, y compris l'enseignement, la santé mentale, la promotion de la santé et les services correctionnels. Mais qu'est-ce qu'il a fait en mars de cette année? N'oubliez pas qu'il s'agit d'un gouverneur républicain au Michigan. Il a augmenté le budget, d'abord de 10 millions de dollars, puis de 25 millions de dollars, parce qu'il avait constaté l'importance de le faire.
Mesdames et messieurs, au Canada, nous avons actuellement 1,7 million de chômeurs. Il y a 1,3 million de Canadiens qui cherchent un emploi. Si vous consultez le rapport de Statistique Canada, vous verrez que le secteur qui a créé le plus d'emplois au cours du dernier trimestre est l'industrie de l'hébergement et le secteur des services. Nous sommes une solution pour le gouvernement en cette période de reprise économique.
Mesdames et messieurs, merci beaucoup de m'avoir donné l'occasion d'être ici aujourd'hui avec vous. Je me ferai un plaisir de répondre à toutes vos questions.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Merci à tous les témoins, qui ont présenté des exposés très intéressants.
J'aimerais bien passer une heure avec chacun de vous pour discuter de votre exposé, mais je n'ai que cinq minutes.
Permettez-moi de commencer en abordant la question des soins de santé. Je suis entièrement d'accord avec vous. Notre intuition nous dit que, pour réduire les coûts des soins de santé et être plus efficaces pour les Canadiens, nous devons favoriser le bien-être et adopter une approche plus préventive. J'aimerais vous entendre donner quelques exemples de plus. On m'a parlé de la question des sages-femmes, par exemple, et on m'a dit que si les sages-femmes bénéficiaient d'une plus grande reconnaissance dans tout le pays, surtout dans les collectivités des Premières nations, nous réduirions de beaucoup les coûts de nos soins de santé et nous favoriserions véritablement le bien-être, particulièrement celui des mères et des nouveau-nés.
Pourriez-vous parler brièvement des répercussions de certaines mesures préventives et aborder plus précisément la question des sages-femmes?
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Merci, monsieur le président.
J'aimerais également remercier tous les témoins.
Mes premières questions s'adressent à M. Hayos. Je crois qu'on a souligné à quelques reprises que les gens qui bénéficient le plus d'un système fiscal compliqué sont ceux qui nous disent de le simplifier. Nous avons encore une fois entendu cela d'un certain nombre de personnes différentes. J'apprécie ces commentaires.
Je vais vous poser une question en deux parties. Généralement, lorsqu'un gouvernement effectue des changements, cela suscite des critiques importantes. Nous avons des programmes qui existent depuis 33 ans et qui n'ont jamais été remis en question. Comme vous le savez, nous examinons actuellement les dépenses du gouvernement et nous essayons de déterminer où nous pouvons améliorer les choses. J'aimerais vos commentaires sur le processus d'examen des dépenses.
Vous avez également entendu des gens dire que nous ne devrions peut-être pas effectuer de compressions, mais actuellement, le problème auquel nous faisons face est bien sûr une crise de dettes souveraines, et nous essayons vraiment de régler ce problème. Si vous avez d'autres commentaires généraux sur cette question, j'aimerais beaucoup entendre ce que vous en pensez.
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Merci, monsieur le président.
Merci à nos témoins d'avoir comparu ce matin.
Monsieur Moist, je dois vous dire que je crois que vous avez visé juste lorsque vous avez parlé de la manière d'« assurer la durabilité de la reprise de notre économie » et de la « création d'emplois de qualité ». J'ai toutefois une objection à soulever. Je suggère une petite correction. Vous auriez dû dire « que le gouvernement crée un climat où des emplois durables de qualité peuvent être créés » et « garantit des taux relativement faibles d'imposition ainsi qu'un budget équilibré ».
Félicitations, monsieur. Je crois que vous avez tout à fait raison.
Monsieur Lord, vous avez eu une carrière remarquable. Vous avez déjà été premier ministre du Nouveau-Brunswick. Je vais toutefois vous demander si vous pourriez nous faire part de vos sentiments parce que l'opposition est très critique à l'égard de la position du gouvernement concernant la réduction des impôts payés par les entreprises et l'importance de cette mesure. J'ai lu quelque part que, selon une étude récente, vous vous attendez à combler 100 000 nouveaux postes dans le secteur de la TI. Pourriez-vous nous dire dans quelle mesure la position du gouvernement relative à la réduction des impôts versés par les entreprises est importante et si vous êtes d'accord avec nous là-dessus... peut-être pourriez-vous tout simplement informer le groupe de votre avis.
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Merci beaucoup de poser cette question.
Je suis évidemment heureux d'y répondre. Selon moi, il est important que nous éliminions les barrières à la croissance de chaque secteur de l'économie. Parallèlement, je pense qu'il est important que nous ne pénalisions pas les gens qui réussissent tout simplement pour subventionner d'autres secteurs. Nous devons comprendre que notre économie est en train de changer. Il y a des secteurs qui connaîtront une croissance, et d'autres qui n'en connaîtront pas. Certains secteurs subiront peut-être même une réduction. Ce n'est pas grave. Il est normal que certains secteurs prennent de l'expansion et d'autres, non, et nous avons souvent tendance à demander aux gouvernements: « Pouvez-vous faire payer plus d'impôt à l'un pour subventionner l'autre? »
Personnellement, je suis d'avis — et c'est la position de l'ACTS — qu'il est préférable d'avoir des impôts des sociétés moins élevés et des impôts moins élevés en général pour soutenir l'activité économique, générer plus d'emplois et créer un climat favorable à l'investissement et à la croissance, c'est-à-dire un climat où nous investissons dans l'infrastructure stratégique et nous ne subventionnons pas tout simplement les divers secteurs. C'est ce qui permettra une plus grande croissance et la création de plus d'emplois, et c'est ce qui, au bout du compte, nous permettra de payer les programmes sociaux que nous voulons, qu'il s'agisse des soins de santé, de l'éducation, des programmes pour les personnes âgées ou de tout autre programme dont nous avons besoin.
Mais dans le cadre de cette discussion, je crois que, s'il y a une chose que nous ne devons pas oublier, que nous parlions des impôts des sociétés ou des impôts des particuliers, c'est que nous ne pouvons pas demander à nos enfants de payer pour nous. Transmettre une dette ou un déficit à nos enfants juste parce qu'il y a quelque chose que nous voulons aujourd'hui n'est tout simplement pas la bonne approche.
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Oui. L'Association canadienne de la construction appuie fortement les fonds visant à payer le coût du renouvellement de nos infrastructures au Canada. Nous croyons qu'il s'agit d'une mesure importante. Il y a d'autres mesures que nous aimerions également voir envisagées.
Comme je l'ai mentionné, notre industrie est celle qui a le plus contribué à la reprise économique partout dans le monde. Si les gouvernements pouvaient donc augmenter les montants transférés des provinces aux municipalités, en plus de la taxe sur l'essence... Aux États-Unis, ils sont en train d'examiner les manières dont les États peuvent mobiliser plus de fonds pour aider au renouvellement des infrastructures. Les municipalités sont responsables d'une grande partie de nos infrastructures et, mis à part les impôts fonciers, elles ne disposent généralement pas de moyens additionnels pour réunir des fonds. Cela a créé de vraies difficultés à l'échelon municipal.
La taxe spéciale est donc sans aucun doute une mesure magnifique, mais elle doit être indexée, comme nous l'avons dit, et nous devons examiner tout autre moyen d'augmenter le financement pour l'infrastructure... Dans le budget, le gouvernement s'est engagé à travailler avec tous les ordres de gouvernement pour élaborer un plan d'infrastructure permanent, durable et à long terme qui toucherait les installations de traitement d'eau pour les collectivités, l'infrastructure dans le domaine de la fibre optique... Je veux dire que c'est dans tous les domaines. On nous a dit que les ressources naturelles au Canada allaient...
Le président: D'accord. Merci.
Mme Nadine Miller: ... et nous avons besoin d'une infrastructure...
Le président: Merci.
Mme Nadine Miller: ... pour demeurer concurrentiels sur le marché mondial, alors toute mesure qui permet d'investir des fonds dans ce domaine aidera.
Le président: Merci beaucoup.
Des voix: Oh, oh!
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Ce secteur connaît une croissance très rapide et continuera dans cette voie. Cela est une indication claire que le monde qui nous entoure est en train de changer lui aussi.
Je ne suis pas de ceux qui demandent toujours au gouvernement d'en faire plus. Habituellement, je préfère que le gouvernement ne s'en mêle pas, et je crois que c'est peut-être ce qui me distingue de la plupart des autres témoins que vous entendrez. Au lieu de venir vous demander d'en faire plus, nous voulons que vous en fassiez moins. Nous voulons moins de formalités administratives, moins de règlements et moins d'obstacles à la croissance.
Il y a beaucoup de demandes concernant les infrastructures, mais, à mon avis, si nous voulons vraiment favoriser la croissance au Canada, il faut mettre l'accent sur l'infrastructure qui prendra le plus d'importance au cours de la prochaine décennie, c'est-à-dire non pas celle qui permet le déplacement de gens et de biens, mais celle qui permet le déplacement d'idées. J'ai nommé la technologie du sans-fil.
Nous ne demandons pas au gouvernement de nous verser de l'argent pour construire ces réseaux. Nous avons déjà les réseaux les plus rapides et les meilleurs du monde. Nous voulons seulement pouvoir continuer, survivre et maintenir ces réseaux supérieurs pour la prochaine génération. Pour ce faire, nous n'avons pas besoin de l'argent du gouvernement. Nous demandons au gouvernement d'en prendre moins pour que nous puissions investir davantage.
À mon avis, c'est une approche... Les gouvernements doivent bien sûr garantir que nous avons un bon système d'éducation et de formation — sans aucun doute — et assurer un contexte budgétaire qui est concurrentiel et qui attire les entreprises. Mais lorsque nous demandons aux gouvernements d'essayer d'en faire davantage, et de prendre trop de mesures d'ingénierie sociale ou économique, malheureusement, parfois cela ne fonctionne tout simplement pas. Si vous laissez ceux qui réussissent prendre les décisions et investir, vous verrez une plus grande croissance.
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Merci, monsieur le président. Je vais essayer d'être brève, mais je vais commencer par faire un commentaire.
Nous invitons des témoins ici parce que nous voulons connaître leurs opinions et leurs idées sur le budget. Si un témoin était attaqué par un membre du comité, je serais la première à le défendre.
Lorsqu'une personne est invitée ici en tant que témoin et qu'elle attaque un membre du Parlement, c'est honteux. Je vais suggérer que le comité envoie une copie du procès-verbal à M. Moist et qu'il présente des excuses officielles par écrit au membre qui lui a posé une question très simple sur les taxes.
Pour revenir au budget pour un moment, j'aimerais poser une question à Mme Miller. Nous avons beaucoup parlé des métiers spécialisés et de la nécessité de disposer de plus de gens qui ont les compétences pour faire ces métiers. J'étais en Alberta la semaine dernière et j'ai constaté qu'un grand nombre des secteurs avaient désespérément besoin de travailleurs spécialisés.
Nous avons fourni des choses comme des crédits d'impôt pour les outils et des subventions en espèces pour les apprentis, et je sais que vous aimeriez nous voir augmenter le nombre de travailleurs qualifiés de quelque manière que ce soit. Vous avez mentionné l'immigration, mais comment pouvons-nous former des Canadiens afin qu'ils acquièrent ces compétences très importantes liées aux emplois offerts par votre industrie et que les représentants des secteurs en Alberta m'ont mentionnés la semaine dernière?
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À mon avis, le gouvernement a déjà pris diverses mesures, comme l'investissement dans l'infrastructure des écoles des métiers et des établissements de formation professionnelle. Évidemment, on a investi de l'argent à cette fin durant la période de reprise. Par ailleurs, il y a eu une répartition plus équitable du financement accordé pour l'infrastructure universitaire et celle des écoles de métiers. Nous avons été très heureux de voir le gouvernement fédéral mettre cela en oeuvre.
C'est un défi. Dans notre exposé, nous avons parlé de la nécessité d'examiner le programme d'immigration fédéral des travailleurs qualifiés. Même si notre taux de natalité au Canada est de 1,5, pour remplacer les travailleurs, il nous faut un taux de 2,1. Avec tous les baby-boomers qui partent à la retraite, nous ne pouvons pas atteindre un taux de natalité assez élevé ici au pays. Nous devons vraiment améliorer le système pour admettre les personnes qualifiées qui ont la formation nécessaire.
Ce qui est compliqué, c'est que, dans certains domaines, les compétences ne peuvent pas être acquises du jour au lendemain. Les conducteurs de grues pour charges lourdes en sont un exemple. Malheureusement, nous avons eu des incidents catastrophiques récemment au Canada. Ces compétences ne peuvent pas être acquises du jour au lendemain, et, malheureusement, nous sommes en train de perdre les conducteurs les plus expérimentés.
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Si vous trouvez des idées concernant de meilleurs moyens d'encourager les gens à entrer dans ces domaines, faites-nous le savoir.
J'ai une question très rapide pour l'Institut canadien des comptables agréés.
Monsieur Hayos, vous avez parlé très brièvement des examens à venir, et je voudrais clarifier quelque chose. Jusqu'à maintenant, aucune décision n'a été prise à l'égard de la réduction des fonds ou de la prolongation de l'examen stratégique et opérationnel. Nous avons embauché Deloitte pour que l'entreprise effectue un examen externe et nous aide à déterminer s'il existe des pratiques non efficientes. Il n'y a pas encore eu de rapport, et pourtant vous avez dit que vous aimeriez voir des dépenses plus ciblées.
Selon une citation de votre organisation, le « budget permet de maintenir la compétitivité du Canada » et reflète une gestion prudente des finances et des impôts, et montre clairement que le Canada est déterminé à attirer des investissements. « Il est de bon augure que le gouvernement soit déterminé à s'attaquer au déficit » et « le plus tôt l'équilibre sera atteint, le mieux ce sera. L'examen complet qu'il a prévu en ce qui concerne les dépenses des ministères devrait lui être d'une grande utilité à cet égard. »
J'ai été un peu surprise de vous entendre dire que vous...
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Merci, monsieur le président.
Oui, nous appuyons largement la stratégie d'investissement à long terme dans l'infrastructure dans laquelle les trois ordres de gouvernement jouent un rôle. Comme je l'ai mentionné plus tôt, les différents gouvernements sont responsables de différents éléments de l'infrastructure. Je pense qu'il serait avantageux pour le Canada que tous les intervenants se rencontrent, y compris ceux du domaine de l'ingénierie et de l'industrie de la construction.
La raison pour laquelle j'ai fait ce commentaire est que, collectivement, je crois que les intervenants peuvent proposer de meilleures solutions pour ce plan à long terme. Nous avons mentionné les PPP, qui sont communément utilisés partout dans le monde. L'un des avantages des PPP, c'est qu'ils permettent à tous les participants, des responsables des finances aux exploitants eux-mêmes, de travailler de concert pour trouver des solutions plus efficientes. Un plan durable à long terme, comme celui décrit dans le budget de 2011, qui engage tous les ordres de gouvernement et les intervenants, y compris les représentants de l'industrie, serait très bénéfique.
L'un des défis au Canada...
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Merci, monsieur le président.
J'aimerais remercier tous les témoins d'être ici ce matin.
Veuillez pardonner mon retard.
C'est un grand jour pour les agriculteurs canadiens. Aujourd'hui, un projet de loi a été présenté à la Chambre qui permettra aux agriculteurs de l'Ouest canadien de jouir de la même liberté que les agriculteurs dans l'Est du pays. Je sais que tous les membres du comité s'en réjouissent parce que nous croyons tous à la liberté. Sans liberté, nous ne serions pas ici en train de discuter de ce thème dont nous parlons aujourd'hui.
M. Scott Brison: [Note de la rédaction: Inaudible]
M. Randy Hoback: Nous allons laisser M. Brison parler des sujets qu'il veut aborder, mais il y a quelques choses qu'il a mentionnées que j'aimerais peut-être souligner aux fins du compte rendu.
Mme Glover a parlé des augmentations liées à l'assurance-emploi et de ce que nous avons fait à cet égard, et je crois que cela a été inclus dans le compte rendu. Mais ce qui n'est pas dans le compte rendu, c'est l'année de travail de 45 jours que l'opposition a proposée et les coûts de 4 milliards de dollars qui seraient associés à cette initiative. Je pourrais demander à n'importe quel membre du secteur des affaires et il me donnerait probablement la même réponse — alors je ne crois pas que ça soit nécessaire — en ce qui concerne les répercussions que cela aurait sur notre économie, surtout comme je viens de la Saskatchewan, où le taux de chômage est de 4 p. 100. Nous cherchons des plombiers et des électriciens.
En fait, je viens de faire une visite des villes et des municipalités de ma circonscription, et c'est un scénario très intéressant. Il y a quatre ans, en Saskatchewan, lorsqu'on s'adressait aux maires, ils nous disaient: « Les gens partent. Ils s'en vont en Alberta. Comment allons-nous trouver les moyens de maintenir nos infrastructures? » C'était un sujet qui revenait souvent. Maintenant, lorsque je leur parle, ils disent: « Nous avons besoin d'infrastructures parce que les gens reviennent. Nous avons besoin de terrains commerciaux. Nous avons besoin de plus d'espaces résidentiels. » C'est un problème souhaitable, mais c'est également un bon exemple de ce qui se passe lorsque le gouvernement ne s'ingère pas dans les affaires commerciales et laisse les entreprises faire ce qu'elles ont à faire. C'est également un bon exemple des répercussions des politiques sur le solde des comptes et le maintien d'une bonne situation financière, ce que le gouvernement de la Saskatchewan a fait. Je le félicite pour cette raison.
Je voudrais revenir sur le commentaire de M. Brison concernant une augmentation de 4 milliards de dollars en ce qui concerne les impôts et les répercussions précises d'une telle mesure. Je sais qu'il s'agit de quelque chose qu'il ne souhaite pas, alors je suis certain qu'il le nierait ou qu'il dirait, à tout le moins, que ce n'est pas la question.
Pour revenir au secteur de l'agriculture... monsieur le président, je vous prie de m'excuser. Je suis un peu agité ce matin parce que je suis tellement excité. Nous nous battons pour cela depuis longtemps.
Le vendredi avant la semaine de congé, on a annoncé l'ouverture d'une usine de blé dur en Saskatchewan. C'est ce qui arrive lorsque l'on ne s'ingère pas dans les affaires, lorsqu'on impose des règlements en cas de nécessité et lorsqu'on ne se mêle pas de ce qui nous regarde pas. L'ouverture d'une usine de blé dur a été annoncée à Regina — il s'agit de la première usine de blé dur dans les Prairies. Il y a une autre usine de blé dur. Elle appartient à l'IICG et elle est située au centre-ville de Winnipeg. Mise à part celle-là, il n'y a pas d'autres usines de blé dur dans l'Ouest canadien. Nous sommes les plus grands producteurs de blé dur et nous n'avons pas une seule usine. Cela indique bien qu'il y a un problème en ce qui concerne la réglementation.
De toute manière, nous sommes en train de régler le problème. Mais ce qui est le plus excitant, c'est que cette usine sera construite sans financement de la part du gouvernement fédéral ou provincial. Lorsque je vois cela, je me dis: « C'est ce que nous devons faire pour assurer la croissance de notre économie. Que pouvons-nous faire d'autre pour favoriser ce type de scénario? » Cela ne coûte rien aux contribuables, et créera des emplois pour 50 personnes. On achètera le blé des agriculteurs locaux. On commercialisera un produit à valeur ajoutée. Il y a bien là de quoi s'exciter, non?
Monsieur Lord, je vais commencer par vous. Dans quels autres domaines pouvons-nous éliminer des règlements pour voir ce type de projets excitants voir le jour au sein d'autres secteurs de l'économie canadienne?
Bonjour à tous et à toutes.
Depuis le moment où l'ABC a soumis au comité son mémoire sur les consultations prébudgétaires, l'économie mondiale est entrée dans une phase trouble. L'augmentation de l'incertitude économique partout dans le monde ne fait plus aucun doute.
[Traduction]
Comme nous l'avons tout récemment constaté au cours de la crise financière mondiale, le Canada n'est pas immunisé contre les répercussions des problèmes générés ailleurs. C'est pourquoi les banques surveillent de près la situation économique, tant nationale qu'internationale, et prennent les mesures leur permettant de faire face aux défis auxquels elles seront exposées.
Je pense que nous sommes chanceux au Canada, car nos banques demeurent solides, et cela est important pour qu'elles puissent poursuivre leurs contributions à la relance économique, à la croissance de l'emploi et à la création d'emplois.
J'aimerais souligner trois points soulevés dans notre mémoire. Je vais aborder trois mesures qui, à notre avis, peuvent être adoptées par le gouvernement afin de protéger les Canadiens contre les effets des difficultés vécues ailleurs et de favoriser la croissance économique ici.
La première mesure est l'amélioration de la compétitivité fiscale. À notre avis, tout simplement, les entreprises qui jouissent d'un avantage concurrentiel sur le plan de la fiscalité se trouvent en meilleure position pour faire face aux conditions économiques difficiles, pour maintenir leurs employés et créer de l'emploi. C'est la raison pour laquelle l'ABC continue d'appuyer les efforts du gouvernement qui visent à améliorer la compétitivité du système fiscal canadien et à donner un avantage concurrentiel aux entreprises du pays — peu importe leur taille — et par le fait même aux employés de ces entreprises. Nous encourageons le gouvernement à poursuivre leurs efforts en ce sens.
Nous croyons également que le gouvernement pourrait prendre des mesures additionnelles qui auraient un impact limité sur les recettes publiques, mais qui pourraient améliorer considérablement la compétitivité du système fiscal canadien. Votre comité a déjà fait preuve de sagesse, selon nous, en recommandant au gouvernement d'envisager l'adoption d'un système fiscal consolidé. Nous savons que le gouvernement fédéral entreprend actuellement des consultations et nous espérons que des décisions seront prises pour que le gouvernement puisse mettre en oeuvre un tel régime.
La deuxième mesure, que j'aborderai brièvement, est le système de pension du Canada. Nous appuyons pleinement la proposition du gouvernement d'instaurer un régime de retraite agréé collectif ou un RRAC. Nous sommes d'avis que ces régimes fourniront aux Canadiens une option simple, efficace et abordable pour se constituer une épargne-retraite. Si nous avons bien compris, l'objectif de politiques générales des RRAC est d'offrir un mécanisme d'épargne-retraite aux personnes qui ne participent pas actuellement à un régime de retraite, plus particulièrement les travailleurs autonomes et les employés des petites entreprises.
L'un des avantages clés de cette approche est qu'elle prend appui sur l'expertise et les infrastructures existantes dans le secteur privé. Nous croyons que les banques possèdent l'expertise et les infrastructures nécessaires pour offrir des RRAC. Nous serons heureux de collaborer avec le gouvernement à l'élaboration d'un cadre de travail susceptible de répondre aux objectifs du gouvernement et à ceux du public canadien.
Enfin, de manière à aborder brièvement tous les points de notre exposé, je souligne que l'ABC croit fermement à l'importance pour le Canada d'un cadre de réglementation du système financier qui soit national et solide. C'est l'une des nombreuses raisons pour lesquelles nous appuyons sans réserve et ouvertement le leadership dont fait preuve le gouvernement dans l'établissement d'un organisme national de réglementation des valeurs mobilières. Nous attendons impatiemment la décision de la Cour suprême à ce sujet. Voilà ce qui en est des valeurs mobilières.
Toutefois, en ce qui concerne les services bancaires, nous sommes inquiets des nombreuses tentatives, observées au fil des récentes années, que mènent les provinces en vue de réglementer les activités des banques canadiennes dans des domaines qui sont exclusivement de compétence fédérale. Pourquoi cela nous inquiète-t-il? Eh bien, à notre avis, un système national unique de politiques et de réglementation aura de nombreux avantages pour l'industrie bancaire. Un système national permettra d'atténuer les risques grâce à la diversification régionale et il représentera un avantage pour les consommateurs de tout le pays, aussi bien dans les petites localités que dans les grandes villes.
Tous les Canadiens ont accès à l'éventail complet de produits financiers offerts par leur banque, aux mêmes prix concurrentiels. Or, pour que ce système bancaire national puisse profiter à tous les consommateurs, il devra être soutenu par un système de réglementation fédéral, sous la supervision d'un organisme fédéral solide. Le dédoublement et la fragmentation des exigences entraînent des coûts superflus, déroutent les consommateurs et érodent la nature nationale du système bancaire.
Par conséquent, nous encourageons le comité et le gouvernement fédéral à poursuivre leurs efforts afin de protéger et d'étendre la compétence su fédéral sur les services bancaires au Canada.
Monsieur le président, je vais m'arrêter ici, mais je serai heureux de poursuivre la discussion avec le comité plus tard.
Merci.
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Merci de m'avoir donné l'occasion d'être ici aujourd'hui.
La FCEI est un organisme sans but lucratif et impartial qui représente plus de 108 000 petites et moyennes entreprises du Canada, lesquelles emploient au total plus de 1,25 million de Canadiens et contribue 75 milliards de dollars au PIB. Nos membres appartiennent à tous les secteurs de l'économie et sont situés dans toutes les régions du pays.
Presque toutes les entreprises du Canada sont des PME; elles emploient 64 p. 100 des Canadiens et génèrent la moitié du PIB du Canada. C'est pourquoi, au cours de l'année, les entrepreneurs qui s'attaquent à des enjeux qui leur importent peuvent avoir une incidence à grande échelle sur la création d'emplois et l'économie du pays.
J'espère que vous avez la présentation PowerPoint en main; j'ai demandé qu'on la distribue pour que vous puissiez la parcourir pendant mon exposé. Non? D'accord. Je vais essayer de traiter chacun des sujets au fur et à mesure.
Selon notre dernier Baromètre des affaires, la confiance des petites entreprises a été ébranlée au mois d'août, lorsque les perspectives économiques mondiales ont commencé à s'affaiblir, mais cela n'est rien à côté de ce qu'elle était en 2008 et en 2009. Une légère tendance à la hausse a été constatée en septembre, ce qui veut dire que les propriétaires de petites entreprises se débrouillent, mais qu'ils demeurent incertains quant à leur avenir.
La FCEI a publié récemment un rapport intitulé « La survie des plus petits », dont j'espère que vous pourrez obtenir un exemplaire. Nous avons constaté que les petites entreprises composent avec la récession de diverses manières. Vous verrez à la diapositive 3, lorsque vous aurez reçu une copie de la présentation, que de nombreuses petites entreprises ont dû mettre à pied des employés. Toutefois, les propriétaires de petites entreprises étaient beaucoup plus susceptibles de travailler un plus grand nombre d'heures, de trouver de nouveaux clients sur le marché local, de proposer de nouveaux produits et services et même de réduire leur propre salaire avant de se résoudre à faire des mises à pied. Le rapport a révélé un fait intéressant: un groupe de propriétaires de petite entreprise, environ 20 p. 100, ont vu leurs affaires prospérer pendant la récession. On les appelle les entreprises en expansion. Près du tiers des entreprises de ce groupe ont augmenté leurs effectifs pendant la récession. Plus du tiers ont trouvé de nouveaux clients à l'étranger, et près des deux tiers, dans d'autres provinces ou sur le marché local. Elles ont également proposé de nouveaux produits et services, accru leur présence en ligne et fait davantage de publicité et de promotion.
Ce rapport a l'avantage de nous fournir des informations sur les mesures susceptibles d'aider les propriétaires de petite entreprise à maintenir ou à augmenter leurs activités lorsque la conjoncture économique est plus difficile. Comme vous pouvez le voir — c'est sur la diapositive 5 —, le gel des cotisations à l'assurance-emploi a été la mesure la plus importante, pour les deux...
:
Nous avions téléphoné pour le demander. Je suis désolée.
Comme l'indique le rapport, le gel des cotisations à l'assurance-emploi a été la mesure la plus importante, tant pour l'ensemble des PME que pour les entreprises en expansion. Pour ces dernières, une autre mesure importante a été le crédit à l'embauche applicable aux cotisations sociales pour les nouveaux employés. Il n'est pas surprenant de constater que ce sont ces mesures-là qui ont le plus d'importance pour les PME, puisque l'on estime que ce sont les cotisations socialesqui ont la plus grande incidence sur la croissance d'une entreprise. C'est surtout parce qu'elles sont insensibles aux variations des profits et qu'elles ne font qu'ajouter au coût de l'embauche, ce qui les rend particulièrement difficiles à absorber dans des périodes d'instabilité économique.
Notre principale recommandation pour 2012 était donc de geler les cotisations à l'assurance-emploi, qui augmenteront de 10 ¢ pour les employés et de 14 ¢ pour les employeurs en 2012. Étant donné l'incertitude croissante qui caractérise actuellement l'économie mondiale, le moment est mal choisi pour augmenter les cotisations sociales. Le gouvernement devrait à tout le moins prolonger et même augmenter le crédit d'assurance-emploi à l'embauche, mis en vigueur en 2011, jusqu'en 2012 et peut-être au-delà, de façon qu'il compense au moins une partie des coûts d'embauche des petites entreprises.
Ensuite, les propriétaires de petites entreprises sont très inquiets de la croissance du déficit et de la dette du gouvernement, car ils savent que ces phénomènes, s'ils ne sont pas maîtrisés, finiront par occasionner des hausses des impôts ou des réductions importantes des dépenses. Nos membres aimeraient que le gouvernement élimine le déficit à moyen terme, c'est-à-dire d'ici 2014-2015. À cette fin, les PME aimeraient que le gouvernement réduise les dépenses, tout comme de nombreux autres ont dû le faire au cours des dernières années.
Comme vous pouvez le voir sur la diapositive 9, 82 p. 100 croient qu'il faudrait réduire les dépenses de l'administration gouvernementale, y compris au chapitre des salaires et des avantages sociaux des employés. En outre, nos membres sont de plus en plus préoccupés par le déficit actuariel croissant du régime de pension de retraite du secteur public fédéral, qui s'élèverait actuellement à plus de 200 milliards de dollars. On ignore toujours comment ce déficit actuariel sera comblé, et c'est pourquoi nos membres craignent que ces coûts finissent par être assumés par des gens, comme nos membres et leurs employés, qui n'auront pas, eux, accès à des régimes de pensions aussi généreux.
Nous recommandons que les gouvernements restent concentrés sur l'élimination du déficit à moyen terme, et une bonne façon d'y arriver est de commencer à harmoniser davantage les salaires et avantages sociaux de la fonction publique avec ceux du secteur privé. Il faudra également revoir les régimes de pension de la fonction publique, et nous suggérons aux gouvernements de commencer d'abord par instaurer une méthodologie commune qui s'appliquerait aux déficits actuariels dans l'ensemble de la fonction publique afin que nous puissions mieux comprendre la situation. Nous croyons en outre que les employés de la fonction publique fédérale devraient cotiser davantage à son régime de pension et passent d'une proportion d'environ 36 p. 100 de la cotisation totale à une proportion de 50 p. 100, qui est la norme pour la plupart des fonctionnaires provinciaux. Enfin, nous croyons qu'il est temps de supprimer les dispositions relatives à la retraite anticipée dans le cas des nouveaux employés. Nous sommes heureux d'apprendre que certains organismes du gouvernement fédéral ont déjà pris cette décision; nous croyons que la Banque du Canada, par exemple, compte supprimer la retraite anticipée pour ses nouveaux employés à compter de 2012.
Pour terminer, nous aimerions dire un mot sur le règlement concernant la paperasserie de plus de 30 milliards de dollars par année, qui coûte aux entreprises canadiennes qui doivent s'y conformer. Le coût d'embauche est plus de cinq fois supérieur dans les entreprises qui comptent moins de cinq employés que dans celles qui en comptent plus de 100. Nous savons que la Commission sur la réduction de la paperasserie a cherché à régler ce problème, et nous croyons que cela est possible. Il faudrait, par une loi ayant force exécutoire, rendre permanente la nouvelle réglementation en exigeant la mesure continue et la reddition de comptes publique sur les activités de réglementation touchant la qualité du service offert par le gouvernement à sa clientèle, s'engager à respecter des cibles en matière de réduction de la paperasserie en obligeant les organismes de réglementation à supprimer une ou deux exigences chaque fois qu'ils en adoptent une nouvelle et instituer un système de surveillance politique pour s'assurer que ces mesures sont mises en oeuvre de façon appropriée. C'est l'Année de l'entrepreneur, et, pendant la Semaine de la PME, de plus en plus de gens comprennent que la petite entreprise est en réalité l'ossature même de l'économie du Canada et qu'elle est au coeur de nos collectivités. Les PME emploient des millions de Canadiens et prennent chaque jour des risques. Le rôle du gouvernement est de favoriser cet esprit et de créer des conditions où les PME pourront devenir de grandes entreprises.
Je vous remercie.
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Merci, monsieur le président, de nous avoir invités à venir ici aujourd'hui.
Je m'appelle Ron Olson, et je suis président par intérim de l'ACCH. Je suis constructeur d'habitations et promoteur immobilier. Je viens de Saskatoon, en Saskatchewan.
J'ai avec moi Victor Fiume, précédent président de l'ACCH. Victor construit des maisons et est aussi rénovateur à Oshawa, en Ontario. Nous sommes également accompagnés de M. John Kenward, chef de l'exploitation de l'Association canadienne des constructeurs d'habitations.
J'aimerais souligner tout de suite que nous vous avons distribué deux documents ce matin.
Je vais commencer mon exposé en résumant brièvement la situation actuelle au chapitre du logement et de la construction d'habitations.
À l'échelle nationale, le nombre de mises en chantier demeure élevé, s'établissant à plus de 200 000, après désaisonnalisation. La demande de services de rénovation domiciliaire est également forte.
J'aimerais souligner que le niveau actuel des mises en chantier d'habitation reflète le nombre élevé de condominiums en cours de construction à Toronto et à Vancouver. Dans les autres marchés, l'activité est plus faible et, dans certains cas, elle est inférieure à la normale. Les niveaux des mises en chantier d'habitation ne sont pas uniformes à l'échelle du Canada.
Par contre, l'ACCH est satisfaite du rendement de son industrie. Cela signifie que nos membres continuent à contribuer de façon notable à l'économie du Canada, à créer des emplois et à stimuler la demande visant un vaste éventail de services et de biens de consommation.
Si l'on suppose que la conjoncture économique au Canada restera généralement positive à court terme et que les taux d'intérêt actuels seront maintenus, l'ACCH s'attend à ce que la demande de logements reflète les prévisions touchant les besoins en logements, qui sont de l'ordre des 188 000. Toutefois, cette perspective positive cache certains grands enjeux.
En ce qui concerne à la fois la construction de nouveaux logements et la rénovation, les taux d'intérêt actuels, anormalement bas, ont une incidence majeure. Les perspectives économiques dénotent un fort niveau d'incertitude et de prudence, compte tenu du fait que l'économie mondiale suscite une grande incertitude. La faiblesse de l'économie des États-Unis et la crise de la dette en Europe menacent la croissance économique dans notre pays.
Le message central de notre exposé d'aujourd'hui concerne l'érosion importante de l'abordabilité de l'accession au logement. Par « abordabilité de l'accession au logement», nous entendons la relation entre le prix des maisons et les niveaux de revenu. Compte tenu des taux d'intérêt actuels, qui n'ont jamais été aussi bas, la possibilité d'acheter une maison est extrêmement bonne. Toutefois, les niveaux généraux d'abordabilité, établis en fonction de la part du revenu nécessaire à l'achat d'une résidence moyenne, sont beaucoup plus bas qu'ils ne l'étaient pendant la décennie précédant l'année 2005. À vrai dire, les taux actuels qui sont artificiellement bas masquent l'érosion constante de l'abordabilité de l'accession au logement. Quand les taux d'intérêt reviendront à des niveaux normaux, ce qui est inévitable, l'érosion de l'abordabilité sera plus évidente et entraînera une contraction du marché de la construction domiciliaire, les acheteurs éventuels n'ayant plus les moyens de suivre le marché. Il est impératif de prendre dès maintenant des mesures pour améliorer l'abordabilité de l'accession au logement pour empêcher que cela ne se produise.
Les principaux facteurs de l'érosion de l'abordabilité du logement sont les frais imposés par le gouvernement, qui ont monté en flèche, et la réglementation. Les gouvernements imposent des frais directement, grâce à un éventail toujours croissant de taxes, de droits, de contributions et d'autres frais d'aménagement pour chaque nouvelle maison. Dans le haut de gamme, ces frais représentent aujourd'hui bien au-delà de 100 000 $ par nouvelle maison. Dans bien des collectivités, le total dépasse 50 000 $ par maison. Ces frais sont financés grâce à l'hypothèque que prennent les acheteurs de nouvelles résidences. Bref, les frais imposés par les gouvernements sont un moyen efficace de transférer la dette du secteur public aux hypothèques résidentielles. Cela est le principal facteur de la diminution marquée de l'abordabilité des logements, qui mènera inévitablement à une baisse de la construction domiciliaire et de l'emploi dans l'ensemble de notre industrie.
Ce déclin exacerbera en outre les inégalités intergénérationnelles. Les nouveaux propriétaires, en particulier, devront payer plus cher leur maison, ce qui est dû en partie aux frais imposés par les gouvernements.
Dans ce contexte, il est important de souligner que, même si le niveau général d'emploi a dépassé le niveau d'avant la récession, la reprise n'a pas été uniforme. Les jeunes âgés de 15 à 24 ans ont perdu beaucoup plus d'emplois pendant la récession que les travailleurs âgés de plus de 25 ans. Et ce sont surtout ces derniers qui ont retrouvé un emploi après la récession.
Les trois ordres de gouvernement ont une part de responsabilité dans la hausse du coût du logement.
Pour terminer, je vais parler très brièvement de la responsabilité du gouvernement fédéral à ce chapitre. L'ACCH a demandé au gouvernement fédéral d'adopter une mesure de remboursement intégral de la TPS, à seuil unique, pour les nouvelles habitations. En 1991, le seuil de remboursement intégral avait été fixé à 350 000 $, et le plafond, à 450 000 $. Le gouvernement s'était engagé à revoir ces limites et à les rajuster de temps à autre, mais 20 ans ont passé, et cela n'a toujours pas été fait.
Aujourd'hui, dans la plupart des marchés urbains, les nouveaux propriétaires qui ont droit à un remboursement total, ou même partiel, de la TPS à l'achat d'une nouvelle habitation ne sont pas nombreux. Cela nuit directement à l'accession au logement.
Le gouvernement fédéral ne s'est pas non plus intéressé à l'incidence inéquitable de la TPS sur les coûts liés à la rénovation domiciliaire. L'ACCH avait demandé l'adoption d'une mesure de remboursement de la taxe pour les rénovations domiciliaires afin que les propriétaires qui réalisent des projets de rénovation soient traités équitablement. Cette mesure aurait eu l'avantage de s'attaquer directement au problème de l'économie souterraine de la rénovation domiciliaire, qui est dû en grande partie à la lourdeur du régime fiscal à ce chapitre.
Merci.
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Merci, monsieur le président. Je vais essayer d'être bref.
On est en train d'élaborer le budget de 2012 dans le contexte d'une reprise modeste et très incertaine de l'économie mondiale et de celle du Canada. À notre avis, le risque de hausse du chômage est bien réel. Le Fonds monétaire international vient de prévoir que le taux de chômage au Canada passera de 7,1 p. 100 le mois dernier à une moyenne de 7,7 p. 100 en 2012.
Un des indices du ralentissement du marché du travail canadien dont on n'a pas tenu compte est le fait inquiétant et à peine imperceptible que le salaire horaire réel est en baisse. Au cours des trois derniers mois, le salaire horaire moyen a augmenté de 1,4 p. 100 seulement par rapport à l'année dernière. C'est bien en dessous du taux d'inflation, qui est de 3 p. 100.
La force du dollar et le ralentissement de l'économie du Canada se traduisent aujourd'hui par le déficit courant le plus élevé de toutes les économies avancées. Le déficit courant de notre pays est maintenant beaucoup plus élevé que celui des États-Unis, en raison de la faible croissance des exportations causées par la force du dollar canadien. Nous observons également que le taux d'investissement des entreprises est faible, si on fait exception du secteur de l'exploitation minière et du secteur pétrolier et gazier.
Certes, la faiblesse des taux d'intérêt a stimulé l'économie du Canada depuis quelque temps, car il soutient le secteur du logement et les dépenses de consommation. La dette des ménages représente actuellement 150 p. 100 du revenu disponible, un niveau record. Le prix du logement par rapport au revenu au Canada est aussi élevé qu'il l'était avant l'éclatement de la bulle immobilière aux États-Unis. À notre avis, il est tout à fait impensable que l'économie continue à croître quand les ménages s'enfoncent de plus en plus profondément dans l'endettement.
Que peut-on donc faire pour soutenir la croissance et les investissements dans notre économie? Les investissements publics financés grâce au programme de stimulation — lequel, il faut le reconnaître, a donné un très bon élan à la reprise au Canada —, sont maintenant pratiquement terminés. Les gouvernements fédéral et provinciaux ont aujourd'hui entrepris de réduire les dépenses. Si on se fonde sur les chiffres du FMI, la réduction des dépenses des gouvernements fédéral et provinciaux du Canada réduiront d'environ 1 p. 100 notre taux de croissance au cours de la prochaine année. Les investissements publics, qui étaient au départ une source de croissance, sont devenus un frein à la croissance.
Dans ce contexte, la priorité du budget de 2012 devrait être la création d'emplois et le maintien de la reprise plutôt que la réduction des dépenses, mesure contre-productive. Nous demandons au gouvernement fédéral de créer un partenariat avec les provinces et les villes dans le cadre d'un grand programme pluriannuel d'investissements publics qui permettra de créer des emplois dès aujourd'hui et de favoriser l'atteinte de nos objectifs environnementaux. Nous croyons que cela stimulerait également les investissements et la productivité du secteur privé, dans la mesure où les projets d'investissements publics sont bien choisis. Un tel programme devrait prévoir une augmentation de l'aide pour les infrastructures municipales de base, le transport en commun, les services ferroviaires voyageurs, le logement abordable, l'économie d'énergie et les projets d'énergie renouvelable.
L'une des possibilités qui s'ouvrent à nous tient au fait que les coûts d'emprunt du gouvernement du Canada sont incroyablement bas, soit de 2,4 p.100 pour des obligations sur dix ans. C'est la première fois que nous avons l'occasion de financer de grands projets d'investissements publics judicieux, vu les taux de rendement décents. De nombreux grands projets d'investissements publics s'autofinancent, au bout du compte. La croissance économique alimentée par la productivité accrue du secteur privé va faire gonfler les recettes de l'État. À notre avis, l'investissement dans le transport en commun est un exemple idéal. La Chambre de commerce de Toronto fait valoir, à raison, que des investissements importants dans le transport en commun réduisent de façon considérable les coûts opérationnels.
Nous pensons que les coûts initiaux d'un grand programme d'investissements publics pourraient être absorbés par l'augmentation du taux fédéral d'impôt sur le revenu des sociétés, qui a été fixé à 15 p.100 pour 2012, un taux bien inférieur au taux d'imposition des États-Unis. Nous affirmons que la réduction du taux d'impôt sur le revenu des sociétés n'a pas jusqu'ici entraîné l'augmentation prévue des investissements des entreprises. Au contraire, au cours de la dernière décennie, la croissance de l'encaisse après impôt des sociétés a largement dépassé la croissance des investissements privés — au point où les entreprises canadiennes disposent maintenant d'un coussin de 475 milliards de dollars qu'elles n'investissent pas. Nous pensons que les discussions récentes sur le crédit d'impôt pour la recherche et le développement scientifiques portent à croire que des mesures fiscales ciblées seraient une façon beaucoup plus efficace de stimuler les investissements du secteur privé. Nous estimons qu'il faut hausser le taux d'imposition des sociétés et injecter ces revenus dans des mécanismes efficaces de soutien aux investissements privés et publics.
En conclusion, le niveau d'endettement public du Canada est très bas. Nos taux d'intérêt sont bas, et des occasions de grands projets d'investissements publics s'ouvrent à nous.
Je vais maintenant me taire.
Au cours de la dernière année, l'Association médicale canadienne a tenu une vaste consultation publique sur les soins de santé et a entendu des milliers de Canadiens parler de leurs préoccupations. Cet exercice nous a donné une idée de la voie à suivre pour moderniser le système de santé de notre pays de façon à faire passer les patients d'abord et à optimiser les ressources pour les Canadiens.
L'AMC a constaté un appui massif en faveur du changement chez les autres fournisseurs de soins de santé, les intervenants et les innombrables Canadiens qui pensent comme nous que le prochain accord sur les transferts fédéraux aux provinces au titre des soins de santé constituera le meilleur catalyseur de la transformation.
Cela dit, nous avons cerné des possibilités immédiates de leadership fédéral dans l'application de changements positifs réalisables dans notre système de santé qui aideraient les Canadiens à être en meilleure santé et mieux protégés et aideraient aussi à assurer l'utilisation prudente des fonds qu'ils contribuent à la santé.
Au cours de notre consultation, nous avons entendu dire à maintes reprises que le système d'assurance-santé du Canada n'est plus que l'ombre de ce qu'il était. Après avoir déjà été chef de file mondial, le Canada tire maintenant de l'arrière sur des pays comparables pour ce qui est de la prestation de soins de santé de qualité. Si le Canada veut un jour avoir un système de santé très performant, il devra améliorer la qualité des services de santé.
L'excellence de l'amélioration de la qualité dans ces domaines constituera une étape cruciale vers la durabilité. Jusqu'à maintenant, six provinces ont créé des conseils de la qualité en santé. Leur mandat et l'efficacité avec laquelle ils réussissent à instaurer des améliorations durables dans tout le système varient selon la province. Ce qui manque et ce qu'il faut de toute urgence, c'est une stratégie pancanadienne intégrée d'amélioration de la qualité des soins de santé qui peut commencer à fixer le cap à tenir pour s'assurer que les Canadiens jouiront de la meilleure santé et bénéficieront des meilleurs soins de santé au monde. Les Canadiens ne méritent pas moins, et rien ne nous empêche d'y parvenir.
L'AMC recommande que le gouvernement fédéral finance la création d'un Conseil canadien de la qualité de la santé indépendant, doté de ressources opérationnelles suffisantes, qui devra catalyser le changement, stimuler l'innovation et faciliter la diffusion d'initiatives d'amélioration de la qualité basées sur des données probantes afin qu'elles deviennent intégrées dans la trame de nos systèmes de santé.
Les Canadiens se demandent de plus en plus ce qu'ils obtiennent pour les 190 milliards de dollars qu'ils consacrent au système de santé de notre pays... Ils ont raison, car des études internationales indiquent qu'ils n'obtiennent pas une bonne valeur pour leur argent. La définition, la promotion et la mesure des soins de qualité ne sont pas seulement essentielles pour l'amélioration des résultats en santé: elles sont cruciales pour l'instauration de l'imputabilité envers les Canadiens, qui le méritent en tant que consommateurs et bailleurs de fonds du système.
Au cours de notre consultation, nous avons aussi entendu dire que des inégalités au chapitre de l'accès aux soins autres que les services hospitaliers et médicaux couverts par l'assurance-santé, particulièrement lorsqu'il est question du coût élevé des médicaments d'ordonnance, préoccupent les Canadiens. L'an dernier, un Canadien sur dix n'a pas fait remplir une ordonnance ou a sauté une dose, faute de moyens. Je compte parmi mes patients une dame âgée de 82 ans qui prend ses médicaments contre le diabète tous les deux ou trois jours parce qu’elle ne peut se permettre de les prendre tous les jours.
Nous recommandons donc ensuite que les gouvernements établissent un programme de couverture complète des médicaments d'ordonnance qui sera administré sous forme de remboursements aux régimes provinciaux ou territoriaux et privés d'assurance-médicaments d'ordonnance afin de veiller à ce que tous les Canadiens aient accès aux pharmacothérapies médicalement nécessaires. Cela devrait se faire en consultation avec les industries de l'assurance concernées et avec le public. Au XXIe siècle, aucun Canadien ne devrait se voir refuser l'accès à des médicaments d'ordonnance nécessaires en raison de son incapacité de payer.
Notre troisième et dernière recommandation porte sur la population vieillissante et les préoccupations que soulève chez les Canadiens leur capacité d'épargner pour subvenir à leurs besoins futurs. Nous recommandons que le gouvernement fédéral étudie des options qui ne limiteraient pas les RRAC aux régimes de retraite à cotisations déterminées. Il faudrait autoriser et encourager les régimes à prestations ciblées dont les risques sont partagés entre les participants et qui sont un véhicule plus sécuritaire que les régimes à cotisations déterminées. En outre, il ne faudrait pas que les institutions financières soient les seules à pouvoir administrer des RRAC. Les organismes bien régis qui représentent des groupes particuliers devraient pouvoir commanditer et administrer des RPAC pour leurs propres membres.
L'AMC comprend que les gouvernements vont de l'avant avec les régimes de retraite agréés collectifs. Nous constatons toutefois que ces régimes ne constituent qu'un élément d'un régime d'épargne plus complet. La capacité des Canadiens d'épargner pour combler leurs besoins en soins de longue durée nous préoccupe toujours. Même s’il ne l'a pas intégrée dans son mémoire prébudgétaire, l'AMC maintient la recommandation qu'elle a formulée au cours des années précédentes selon laquelle le gouvernement fédéral devrait étudier des façons d'aider les Canadiens à préfinancer leurs soins de longue durée.
En terminant, permettez-moi simplement de dire que l'application de ces recommandations aurait un effet énorme et positif, rapidement et à long terme, sur la vie de millions de Canadiens de tout les horizons.
Je vous remercie.
:
Je remercie le président et les membres du comité de nous avoir invités à prendre la parole ici aujourd'hui.
La FCM est le porte-parole des administrations municipales depuis 1901. Nos membres représentent 90 p. 100 de la population du Canada, soit près de 2 000 administrations municipales du Canada.
Lorsque la crise économique mondiale a frappé, le gouvernement fédéral a fait équipe avec les municipalités pour prendre des mesures concertées visant à créer des emplois et à protéger les familles et les entreprises du Canada.
[Français]
Aujourd'hui, alors qu'une incertitude grandissante menace de nouveau les marchés mondiaux, le gouvernement du Canada doit continuer de collaborer avec les villes et les collectivités pour renforcer nos fondements économiques et protéger notre qualité de vie.
[Traduction]
Les dépenses de relance ont pris fin, mais le Canada doit bâtir à même les réussites du Plan d'action économique et surmonter les obstacles à une coopération sensée, qui trop souvent empêchent les gouvernements de travailler ensemble.
D'ici la fin de l'année, les municipalités auront construit et aidé à financer des projets du PAE d'une valeur de 10 milliards de dollars. Nos collectivités auront ainsi créé 100 000 emplois et atteint 50 p. 100 de l'objectif total de création d'emplois de ce plan. La collaboration croissante d'Ottawa avec les municipalités a débouché sur des politiques et des programmes qui offrent une meilleure valeur aux Canadiens, réduisent le fardeau bureaucratique et rationalisent l'approbation du financment. Ensemble, nous avons commencé à réparer les dommages causés à nos collectivités par de nombreuses années de sous-investissement et de transfert de responsabilité. Nous ne pouvons pas nous permettre d'attendre plus longtemps. Une meilleure planification, des partenariats et des programmes, voilà les caractéristiques d'un gouvernement intelligent.
Mais malgré ces investissements récents, nous pouvons toujours voir les signes de danger qui nous entourent: les embouteillages, les routes et les ponts délabrés, l'augmentation du coût des services de police et les pénuries de logements qui mettent les nouveaux emplois hors de portée des travailleurs.
[Français]
De St. John’s à Montréal, d'Inuvik à Victoria, les symptômes varient, mais la cause est la même: un régime fiscal qui a retiré trop d'argent de nos collectivités et qui n'en a pas assez redonné.
[Traduction]
Puisqu'elles n'avaient pas accès à une partie des recettes— fiscales et autres— issues de la nouvelle croissance, les municipalités ont été obligées d'augmenter les taxes foncières, de réduire les services de base et, le plus souvent, de reporter la réparation des infrastructures. Le déficit infrastructurel qui en a résulté est mauvais pour les familles, pour les entreprises et pour notre économie.
Sur l'ensemble des investissements fédéraux actuels dans les municipalités, 40 p. 100 arrivent à échéance en 2014. Il s'agit non pas de dépenses de relance ponctuelles, mais plutôt d'investissements cruciaux destinés à réparer des routes, à loger des personnes âgées à revenu modique et à assurer une présence policière dans nos rues. Ces investissements doivent être protégés et maintenus à long terme.
Dans le budget de 2011, le gouvernement s'était engagé à travailler avec les municipalités, les provinces, les territoires et le secteur privé pour dresser un nouveau plan fédéral d'infrastructure à long terme. Ce nouveau plan donnera au Canada l'occasion de mettre fin au long déclin de ses infrastructures municipales, d'améliorer les réseaux de transport en commun et de trouver une solution aux embouteillages. Dans le budget de 2012, il doit faire fond sur le partenariat intergouvernemental qui nous a permis de traverser l'épreuve de la récession mondiale afin de réaliser d'autres grands objectifs nationaux, par exemple appuyer les services de police de première ligne, protéger le public et boucher les trous du système de logement du Canada.
Je vais maintenant prendre une minute pour parler davantage de ces trois priorités: l'infrastructure, les services de police et le logement. L'infrastructure municipale est le fondement de notre économie. Nos petites entreprises ont besoin de routes et de ponts en bon état pour livrer leurs produits et offrir leurs services. Les travailleurs ont besoin d'un système de transport en commun rapide et efficace pour se rendre à leur lieu de travail. Et les entreprises en expansion veulent pouvoir compter sur des services communautaires de qualité, qu'il s'agisse de bibliothèques ou d'arénas, pour attirer des travailleurs qualifiés. Le récent engagement du gouvernement fédéral à élaborer un nouveau plan fédéral à long terme pour les infrastructures offre l'occasion de mettre un frein au déclin de notre infrastructure et de renforcer nos assises économiques futures. L'ensemble des administrations fédérales, provinciales, territoriales et municipales doivent travailler de concert, et avec le secteur privé, pour dresser l'inventaire des infrastructures du pays et élaborer un plan à long terme entièrement financé.
En second lieu, rien n'est plus important pour les Canadiens que la sécurité de leur famille et de leur collectivité. Les services de police du Canada, cependant, sont très mal en point. Au cours des 30 dernières années, une part démesurée des tâches liées aux services de police au Canada ont été confiées aux municipalités, soit par délégation directe, soit parce que la GRC, déjà surchargée de travail, ne pouvait pas s'acquitter de toutes ses responsabilités. Aujourd'hui, les municipalités paient plus de 60 p. 100 du coût total des services de police, y compris 600 millions de dollars pour les tâches policières que lui a confié le gouvernement fédéral en ce qui concerne, par exemple, la sécurité des frontières, le narcotrafic international et la cybercriminalité. Les ordres de gouvernement doivent travailler ensemble pour régler la question des rôles et responsabilités des services policiers et celle de l'affectation des ressources.
[Français]
Enfin, des failles croissantes dans le marché du logement au Canada nuisent aux collectivités, aux contribuables et à l'économie nationale.
En raison d'une hausse du prix des logements et des pénuries de logements locatifs, il est difficile pour les collectivités d'attirer les travailleurs dont elles ont besoin pour appuyer l'économie nationale.
[Traduction]
Des dizaines de milliers de familles, de personnes âgées et de nouveaux immigrants cherchent par tous les moyens à trouver un logement adéquat et abordable; pourtant, un financement de 380 millions de dollars par année prévu dans le cadre des programmes en matière de logements abordables et d'itinérance sera périmé en 2014. Je serais heureux de vous parler plus en détail de la question du logement plus tard.
Merci.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Le comité s’est déplacé un peu partout au pays pour poser quatre questions: Comment assurer une reprise économique soutenue au Canada? Comment créer des emplois durables et de qualité? Comment maintenir les taux d'imposition à des niveaux relativement faibles? Comment atteindre un budget équilibré? Sachez que j’ai parcouru le Canada, moi aussi, et les Canadiennes et les Canadiens que je rencontre me disent plusieurs choses. Ils s'inquiètent du fait que leur gouvernement n'a qu'un seul choix à offrir : éliminer le déficit en supprimant des services publics à coup de milliards de dollars et les emplois des personnes qui offrent ces services. Les Canadiens à qui j'ai parlé cherchent une autre option. Ils veulent une solution qui favorise la croissance économique ET qui protège notre filet social à long terme.
Prenons le cas de Meghan Thomson, chimiste à Environnement Canada qui travaillait à réduire les émissions de combustible. Son travail est crucial pour notre avenir et celui de nos enfants. C'était l’emploi de ses rêves; elle se sentait privilégiée de faire un travail qui allait jouer un rôle essentiel dans la vie des gens. Pourtant, son rêve s'est évanoui. Elle avait à peine 30 ans. En juillet, soit un mois avant d'obtenir un poste permanent après trois ans dans un poste de durée déterminée, son emploi a été supprimé. Quel message le gouvernement envoie-t-il aux jeunes Canadiens comme Meghan, qui représentent l’avenir de notre fonction publique? Éliminer des emplois durables de qualité destinés à la prochaine génération ne constitue certes pas un plan d'action économique solide pour la croissance et la prospérité.
Je présume que John Kelly serait d'accord avec moi. II était, jusqu'à cet automne, spécialiste de l’intégrité des comptes au Centre des pensions du gouvernement fédéral à Shediac, au Nouveau-Brunswick. II occupait un emploi durable et de qualité, le genre d'emploi que vous cherchez justement à créer. Mais son espoir s'est envolé tout d'un coup. Après une rencontre avec son directeur, il a appris que son emploi et celui de 150 autres personnes étaient supprimés. Que signifie au juste la perte de 150 emplois pour une petite communauté comme Shediac? Selon le maire de Shediac, cela représente la perte de quatre à cinq millions de dollars de salaires qui contribuaient à l’économie locale. Ce sont les petites entreprises — les restaurants, les dépanneurs de quartier — qui seront les plus durement touchées.
Le gouvernement affirme pour sa part qu'il ne fait qu'abolir des services qui ne sont plus pertinents ou utiles pour la population. Les Canadiens à qui j'ai parlé ne sont pas d'accord.
Bill Dicks, de St. John's, à Terre-Neuve-et-Labrador, a travaillé pour la Garde côtière pendant 30 ans. Il se dévouait, depuis six ans et demi, au centre secondaire de recherche et sauvetage de St. John's, en répondant aux appels de détresse en mer. Or, le gouvernement a décidé de fermer ce centre, de même qu'un autre centre de même nature à Québec.
Le centre secondaire de St. John's couvre plus de 900 000 kilomètres carrés d'océan et près de 30 000 kilomètres de côte, un secteur où sont concentrés environ 90 p. 100 des activités de pêche et de transport transatlantique de marchandises au Canada. Le gouvernement prétend que tout ce travail peut être coordonné à partir d'Halifax.
Bill Dicks et les autres véritables experts en recherche et sauvetage ne sont pas du même avis. Non pas qu'il remette en question les connaissances des travailleurs d'Halifax, mais ces derniers ne peuvent pas connaître la côte de Terre-Neuve-et-Labrador aussi bien que les gens de la région. Les Canadiens des régions côtières se posent la question: sauver de l’argent est-il plus important que sauver des vies?
On n'y échappe pas : la réduction des services ne peut que compromettre notre santé, notre sécurité et notre environnement. Et les Canadiens ne sont pas dupes. Ils savent que réduire la fonction publique n'a aucun sens. Ils savent qu'il y a sûrement une autre solution et qu’il est possible d’améliorer la fonction publique et de faire prospérer l’économie. Nous croyons que nous pouvons y arriver. Mais pour cela, il faut choisir une autre voie et poser les bonnes questions. Il y a des solutions.
Si l’exercice a pour but de réduire les coûts et le gaspillage, le gouvernement devrait commencer par limiter la sous-traitance, qui a augmenté de 79 p. 100 sous le gouvernement actuel. Si les budgets des gouvernements sont plafonnés, pourquoi dépense-t-on encore un milliard de dollars par année pour les services d'experts-conseils externes? Et si le véritable enjeu réside dans des emplois durables et de qualité, pourquoi ne pas maintenir les emplois de Meghan Thomson et de John Kelly, par exemple? Et s'il s'agit d'assurer une reprise économique durable, pourquoi supprime-t-on des emplois qui assurent la viabilité des petites et moyennes entreprises dans les collectivités, c'est-à-dire dans vos comtés?
On ne devrait pas alourdir le fardeau des gens ordinaires et les priver de services publics essentiels dans le seul but d'équilibrer le budget à tout prix. Il existe d'autres façons de faire.
Le gouvernement dit qu'il consulte des spécialistes externes concernant les compressions à effectuer à la fonction publique. Nous représentons justement les spécialistes des services publics, c'est-à-dire les personnes qui assurent ces services. Et nous ne réclamerons pas 90 000 $ par jour pour partager ce savoir-faire. Nous savons qu'il est possible d'offrir un autre choix aux Canadiens, une meilleure façon de faire.
Merci beaucoup de m'avoir donné l'occasion de comparaître aujourd'hui.
Je suis certain que les questions seront intéressantes.
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Merci, monsieur le président.
Encore une fois, il est très frustrant de n'avoir que cinq minutes chacun pour vous poser à tous des questions; je m'excuse donc auprès des personnes à qui je ne pourrai pas poser des questions.
Je dois commencer par la Fédération canadienne des municipalités. Comme je viens de la ville de Toronto, je sais avec quelle énergie la chambre de commerce de notre ville a défendu les investissements dans les infrastructures, en particulier le transport en commun.
J'aimerais connaître votre avis sur la question de savoir si les dépenses touchant le transport en commun, par exemple, ne sont que des dépenses ou si elles sont un investissement, si c'est quelque chose qui finira pas s'autofinancer avec le temps. Je crois qu'il existe une distinction très importante entre le fait de dépenser pour quelque chose qui n'offre aucun rendement et le fait d'investir. Pourriez-vous commenter cela?
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D'accord, merci. J'aimerais vous poser une question au sujet du logement, mais je vais peut-être essayer d'y revenir plus tard.
M. Gordon et M. Jackson ont tous deux souligné la différence entre les mesures d'austérité et la création d'emploi dès maintenant. Je sais que M. Campbell a mentionné que les réductions d'impôt supplémentaires accordées aux sociétés allaient créer des emplois. Je n'ai pas le temps de lui poser la question. S'il a des preuves empiriques de cela, j'aimerais les voir, car je n'en ai vu aucune.
J'aimerais demander à M. Gordon et à M. Jackson si le moment est bien choisi pour réduire les services et augmenter le chômage, alors que le FMI, comme l'a dit M. Jackson, prédit un taux de chômage encore plus élevé en 2012. Qu'est-ce que cela peut signifier pour les Canadiens et les Canadiennes, et qu'est-ce que cela signifierait pour la croissance économique, si le gouvernement continue à réduire les services de l'ordre de 4 milliards de dollars par année?
Vous pouvez décider qui va prendre la parole le premier.
Je pourrais peut-être vous donner un exemple, ici même.
Ici même, à Ottawa, Melissa Ferland, jeune femme qui travaille dans le milieu du théâtre, a un emploi au Musée de la civilisation. Voici ce qu'elle m'a dit lorsqu'elle a perdu son emploi, qui avait été supprimé: « Vous devez comprendre que chaque emploi que vous supprimez dans la fonction publique fait perdre à d'autres personnes leur moyen de subsistance. Mon service de garde a perdu deux des enfants qui étaient à sa charge, et la personne qui s'occupe de ma fille après l'école a aussi perdu une source de revenu. Une femme qui a passé 22 ans à fabriquer — à contrat — des costumes pour le programme Dramamuse a perdu son gagne-pain. Une autre femme qui s'occupait des maquillages, des décors et de la coiffure des membres de la troupe a perdu son gagne-pain. »
Chaque coupure de poste fait mal à plusieurs personnes, et c'est un cas bien réel, vécu ici même, à Ottawa.
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Merci, et j'aimerais en profiter pour remercier les témoins.
Je crois que je parle au nom de toutes les personnes ici présentes quand je dis que la perte d'emploi est toujours très difficile pour les gens touchés, qu'ils travaillent dans le secteur privé ou dans le secteur public. Dans les collectivités que je représente, en effet, lorsque nous avons vu les usines fermer, la désolation était vraiment très grande. Personne ne peut imaginer à quel point c'est difficile...
Nous reconnaissons qu'il nous faut créer un milieu porteur. Par exemple, l'usine a dépensé 25 millions de dollars et a pu rouvrir ses portes, parce que le taux d'imposition des sociétés était bas et que le commerce avec la Chine, Taïwan et le Japon reprenait, si on se fie aux manchettes d'hier. C'est pourquoi je crois qu'il est d'une importance cruciale de créer des occasions favorables à la création d'emplois et d'avoir accès aux services publics que nous jugeons tous si essentiels.
C'était seulement un commentaire général, parce que j'entends ce qui se dit au sujet de personnes qui ont perdu leur emploi, et je crois qu'il est important de le mentionner.
Monsieur Campbell, vous avez parlé de l'organisme de réglementation des valeurs mobilières, mais vous n'avez pas eu le temps de donner beaucoup de détails. Nous attendons la décision de la Cour suprême, mais comment, à votre avis, cela va-t-il accroître la protection des investisseurs, améliorer l'application de la réglementation et permettre le suivi des nouveaux investissements internationaux? Vous pourriez peut-être nous expliquer pourquoi votre organisme attribue-t-il de l'importance à cela.
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Comme je l'ai dit dans ma déclaration préliminaire, les cotisations sociales, en général, pèsent assez lourdement sur les petites entreprises et, pour les propriétaires de petite entreprise, le RPC est un impôt sur la masse salariale, puisqu'ils paient la moitié des cotisations au nom de leurs employés.
Nous avons même effectué un sondage auprès de nos membres, à ce sujet, et ils ne veulent pas d'augmentation à l'égard du RPC. Ils considèrent que cela nuirait à la création d'emplois et à la croissance des emplois, à ce moment-ci. Nous sommes en faveur d'une solution de rechange, à savoir les régimes de pensions agréés collectifs.
Nous savons en effet que les régimes de pension ne sont pas répandus dans les petites entreprises, et c'est pourquoi nous sommes d'accord sur le fait qu'il faut leur donner la possibilité d'offrir cela à leurs employés — et à eux-mêmes, d'ailleurs. Mais nous ne pensons pas que l'augmentation du RPC va nécessairement faire en sorte que cela se produise.
Nous pensons qu'il faut offrir davantage d'options qui seront moins coûteuses et plus facilement accessibles aux petites entreprises. Nous espérons que les RRAC seront la solution.
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Mon domaine d'expertise est en réalité la santé, et je ne crois pas pouvoir répondre à votre question. En ce qui concerne le budget de la santé, il existe beaucoup de données probantes selon lesquelles nos ressources actuelles ne sont pas optimisées.
Pour ce qui est du vieillissement de la population, on discute beaucoup des répercussions éventuelles de cette situation sur les coûts dans le secteur de la santé. Certains estiment que le gros des coûts liés aux soins de santé concerne la dernière ou les deux dernières années de la vie — je crois que, dans 80 p. 100 des cas, les dépenses à l'égard de la santé d'une personne se font au cours des 18 derniers mois de vie. Parallèlement à cela, il est prouvé que la génération des baby-boomers, dont tout le monde se préoccupe aujourd'hui, pourrait en fait être en meilleure santé que toute autre génération précédente. Il y a certainement des données probantes montrant que la génération qui la suit ne sera peut-être pas en aussi bonne santé, alors il y a peut-être lieu de se demander si votre question ne vise pas la mauvaise génération.
Je pourrais répondre à la question en disant, d'abord, que je crois que nous pouvons dépenser notre argent d'une façon plus judicieuse. Les gens parlent de faire fléchir la courbe des coûts des soins de santé, et, avec 1 p. 100 ou 2 p. 100 seulement du PIB, on pourrait peut-être faire d'énormes progrès. Il est certain que le rendement des dépenses ne se compare pas à celui que les indicateurs des pays d'Europe ou de l'OCDE donnent à croire qu'on peut obtenir.
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Merci, monsieur le président, et merci à vous tous d'être venus.
J'aimerais tout d'abord m'adresser brièvement à l'Alliance de la fonction publique.
Merci d'être venus. Merci de votre exposé. Cependant, je suis en désaccord avec vous sur un point. Avant vous, nous avons reçu des représentants du Syndicat canadien de la fonction publique. J'ai bien aimé leur mémoire, car ils expliquent comment nous pouvons soutenir la reprise économique au Canada en créant des emplois de qualité — j'ai remis en question certains de leurs propos à ce sujet — pour nous assurer un niveau d'imposition relativement faible et pour avoir un budget équilibré.
Je vous dirais, monsieur, que vous avez tout à fait raison en ce qui a trait aux cas difficiles, et nous sommes tous sensibles à cela. Mais j'ajouterais que Mme Pohlmann pourrait elle aussi vous raconter bien des cas qui se sont présentés dans le secteur privé, et j'aimerais vous encourager — si vous pouviez le faire pour notre comité — à proposer quelque chose qui, au lieu de s'attacher uniquement aux cas difficiles — dont nous sommes tous conscients —, proposerait à notre comité des façons de nous attaquer aux problèmes dont parle le syndicat de la fonction publique.
Et ce n'est pas tout, monsieur Olson. Je dois remettre en question avec votre analyse du coût des maisons, également. À Chatham, d'où je viens, on peut construire une maison flambant neuve pour 450 000 $, et la même maison à Toronto coûterait plus de 1 million de dollars. Je crois que cette différence n'est pas due uniquement aux facteurs liés à la réglementation; je crois que d'autres facteurs entrent en jeu, en toute franchise.
Je ne vous demande pas de me répondre. Je parie que vous aimeriez pouvoir le faire, mais j'aimerais d'abord laisser la parole à M. Campbell.
Nous assistons à un phénomène. Le Windsor Star a cité Buffalo Springfield qui disait: « There's something happening here » ou « Il se passe quelque chose ici » — vous en avez peut-être eu connaissance.
Pourriez-vous nous dire pourquoi les banques canadiennes s'en sont mieux tirées et pourquoi c'est si important au maintien de la reprise économique? Pourriez-vous nous donner des détails? Je crois qu'il est de notre devoir de ne pas toujours suivre les autres et d'agir plutôt en leaders en disant: « Écoutez, il y a un autre côté à cette histoire; vous devez entendre l'autre version. » Vous pourriez peut-être nous expliquer pourquoi nous sommes aujourd'hui dans cette situation.
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La suite de la chanson est: « What it is ain't exactly clear », ou « Mais ce n'est pas tout à fait clair ». De toute évidence, il se passe des choses dans le monde, et nous les suivons de très près . Des gens sont préoccupés. Évidemment, l'incertitude est très grande en ce qui concerne l'avenir économique, et nous devons en tenir compte.
Cela dit, j'ai mentionné que le monde entier était touché. Pensez aux manifestants sur Wall Street, en Europe et ailleurs, les choses dont ils se plaignent ne se sont pas passées ici. Il n'y a pas eu d'opération de sauvetage des banques; il n'y a pas eu de défaillances; nous n'avons pas eu à utiliser l'argent des contribuables pour renflouer les banques canadiennes. Les banques ont continué à prêter pendant la crise. Elles ont fait ce qu'elles avaient à faire. Les autres prêteurs, qui ne sont pas des banques, se sont retirés de l'économie, ont plié bagage et sont retournés chez eux.
Les banques canadiennes ont comblé ce vide du mieux qu'elles pouvaient. C'est un aspect crucial. S'il y a une leçon que nous avons tirée de la crise, c'est l'importance d'avoir des banques qui restent solides et qui peuvent contribuer à l'essor des collectivités de tout le pays, et c'est ce qu'elles ont fait.
Alors, dans la mesure où il y a peut-être des préoccupations indistinctes je crois, dans notre pays — et je ne parle pas seulement des banques et du rôle qu'elles jouent pour soutenir la création d'emplois —, notre économie affiche toujours un PIB positif. Nous créons des emplois. Il y a de l'incertitude, mais je préfère être au Canada que n'importe où ailleurs dans le monde.
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Merci, monsieur le président.
Monsieur Gordon, tous les chefs de syndicat qui se sont présentés devant notre comité se sont fait poser la même question par les membres députés du côté du gouvernement, soit: Êtes-vous d'accord pour que les syndicats paient des impôts? Dans une certaine mesure, aucun membre du comité n'est impartial, mais il me semble que cette question dépasse un peu les bornes. Il me semble que les conservateurs ne comprennent pas que, si on devait imposer les cotisations syndicales qui financent vos organisations, on imposerait deux fois leurs membres. J'aimerais avoir un commentaire sur ce sujet.
Je trouve également étrange que des gens disent que les conditions permettant de protéger les emplois dans le secteur privé ne peuvent être réunies que si l'on supprime des emplois dans le secteur public, c'est-à-dire en mettant quelqu'un d'autre au chômage.
Pensez-vous que le gouvernement conservateur a fait preuve de transparence dans les moyens qu'il a pris pour mettre en oeuvre ces réductions?
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Non, je ne crois pas qu'il y ait eu beaucoup de transparence jusqu'ici dans le dossier des réductions.
Par exemple, j'ai croisé le président du Conseil du Trésor, et nous avons parlé du fait que je lui avais demandé de me dire quels programmes ils évaluaient à l'heure actuelle. Il m'a répondu qu'il ne le savait vraiment pas.
Eh bien, nous pouvons parler des programmes, mais, une fois qu'il aura la liste en main et qu'ils se mettront à examiner les programmes, pour les réduire ou les éliminer complètement, je saurai dans quel secteur il y aura des pertes d'emploi et de quel côté les collectivités seront touchées.
Ils examinent les secteurs où des services sont offerts à la collectivité. Nous n'avons aucune façon de le savoir. Et ils vont demander l'aide d'experts de l'extérieur, qui sont payés 90 000 $ par jour.
Il y a dans la fonction publique une foule d'experts qui ont réfléchi à la question. Lorsque je lui en ai parlé, il m'a dit qu'ils leur demandaient leur avis. Mais j'ai sillonné tout le pays pour m'adresser à nos membres, dans toutes sortes de forums, et je leur ai demandé si leur patron leur avait jamais demandé leur aide. Je n'ai pas eu beaucoup de réponses. Dans une assemblée de 500 personnes, 5 seulement ont levé la main.
Donc, ils ne parlent pas aux employés, ils ne parlent pas aux personnes qui font le travail, ils s'adressent à des experts externes — et je ne sais pas où ces derniers ont acquis leur expertise.
Je n'utiliserais pas le mot transparence dans ce cas.
Monsieur Jackson, les régimes de retraite agréés collectifs, les RRAC, me semblent très intéressants. C'est la première fois que nous en entendons parler.
Nous savons qu'environ 60 p. 100 des Canadiens et des Canadiennes n'ont pas de régime de pension. Le gouvernement a déjà tenté d'aller de l'avant avec les RRAC, mais, à mes yeux, ce n'est rien de plus qu'un REER idéalisé. Il est exposé sur le marché aux mêmes risques que les REER. Je crois savoir que le Congrès du travail du Canada appuie l'augmentation graduelle des cotisations au Régime de pensions du Canada. D'ailleurs, le NPD — et moi-même, en tant que critique — fait cette proposition depuis 2009.
Pourriez-vous dire au comité quels sont les avantages possibles d'une augmentation des cotisations au RPC? Pourriez-vous également nous dire ce qu'il en est du passif non capitalisé des RRAC, en plus de ce dont nous avons déjà parlé?
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Je regrette, mais je dois m'exprimer en anglais.
[Traduction]
La fraude est un problème, et elle prend de nombreuses formes dans le secteur financier. Il y a des méchants, et ils sont très motivés à faire du mal, et nous sommes toujours en train d'essayer d'anticiper leurs gestes. Le problème, avec la fraude, et je crois que c'est de cela que vous parlez, c'est qu'elle entraîne un bris de confiance — vous savez, vous faites confiance à quelqu'un, et ce lien est brisé, et cela fait beaucoup de tort. Je crois que la question qui s'impose à l'esprit est la suivante: Quelle est la meilleure façon de régler ce problème?
Lorsqu'on voit tous les types de fraude qui ont été signalés et qui ont eu lieu partout au pays, il devient clair qu'il faut choisir soigneusement son approche. Je crois que bien des gens qui ont commis des actes frauduleux n'étaient pas visés par une réglementation quelconque. Il ne s'agissait pas de personnes inscrites. Ils ne faisaient pas partie du régime de réglementation. Ils faisaient des affaires en marge de tout cela.
Nous avons toujours pensé que l'une des meilleures façons de protéger les consommateurs, c'est de traiter avec des institutions financières réglementées, assujetties à un régime de surveillance approprié, qu'il s'agisse d'institutions financières ou de conseillers inscrits. J'ajouterais, et je reviens sur une question à laquelle j'ai répondu un peu plus tôt, que l'un des grands avantages — selon nous — d'adopter une approche nationale en matière de réglementation des valeurs mobilières, de mettre en place un organisme canadien de réglementation des valeurs mobilières, c'est que cela donnerait beaucoup plus de rigueur à l'application de la loi et augmenterait considérablement notre capacité de faire la chasse aux méchants. Voilà ma réponse à votre question.
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J'ai quelques questions.
Monsieur Campbell, je vous signale tout de suite que je vais revenir à vous, car vous avez un peu fait la grimace quand M. Jackson a formulé un commentaire, tout à l'heure, au sujet des RRAC par rapport aux REER, et qu'il a parlé des avantages financiers que cela procure aux fournisseurs de ces services. Pensez-y, et je vais vous demander vos commentaires sur cette question.
Je vais tout de suite passer à l'Association canadienne des constructeurs d'habitations.
Monsieur Olson, quand je regarde les suggestions qui sont soumises, je m'intéresse surtout à celles présentées dans le résumé du Congrès canadien du travail au sujet du prochain budget. La seconde suggestion était de doubler les cotisations au Régime de pensions du Canada, alors que nous savons tous que, pour le moment, le RPC fonctionne parfaitement et que, franchement, il est assuré pour les 75 prochaines années. J'aimerais vous poser une question au sujet de cette recommandation et de la troisième recommandation, et sur la façon dont elles se répercuteront sur les membres de votre organisme. On parle de doubler les cotisations au RPC et, dans la troisième recommandation, il est question de hausser à 19,5 p. 100 l'impôt sur le revenu des sociétés.
Quel effet cela aurait-il sur vos membres? Est-ce un point positif du Budget 2012 qui aiderait à créer des emplois? On dit en effet que cela devrait créer des emplois. Qu'est-ce que vous en pensez?
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J'ai peut-être seulement froncé les sourcils.
Comme M. Jackson l'a dit, les gens raisonnables peuvent avoir des discussions raisonnables sur ce sujet. En ce qui concerne les RRAC, j'aurais peut-être trois ou quatre choses à dire.
On a fait un commentaire au sujet des coûts élevés. En fait, par définition, le RRAC est conçu pour être moins coûteux. C'est garanti par la façon même dont le produit a été conçu. Nous n'avons pas encore vu une telle chose. La nature du système de réglementation qui sera érigé autour aidera à le garantir. Comme le ministre Menzies l'a dit récemment, un des avantages de cela, c'est que, de fait, il s'agit d'achats en vrac. Nous sommes convaincus que ce sera une solution de rechange peu coûteuse.
M. Jackson a soulevé un bon point au sujet de l'épargne obligatoire et de l'épargne purement optionnelle. De la façon dont nous voyons les choses — et c'est la façon dont nous avons recommandé au gouvernement d'agir dans ce dossier des RRAC, et c'est un point très juste — il faut réfléchir à la façon dont on peut convaincre le plus de gens possible. Cela vous donne l'étendue et l'échelle qu'il faut. Nous avons proposé que les employés soient automatiquement inscrits, mais qu'ils aient la possibilité de se désinscrire si c'est ce qu'ils préfèrent et s'ils veulent prendre une autre avenue. Nous pensons que ce serait utile.
Mon troisième point concerne le système du RPC, qui, comme on l'a déjà dit, impose une cotisation obligatoire — un impôt obligatoire, si vous préférez — aux gens. C'est un instrument très grossier. En effet, une personne peut se trouver à un moment dans sa vie où elle préférerait pouvoir utiliser cet argent d'une autre façon. Si on leur offrait la possibilité de ne pas être inscrit, les gens pourraient dire: « Je crois que je peux faire mieux. » La participation obligatoire des employés est une question qui nous préoccupe.
Voilà les commentaires que je voulais faire.
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Merci, monsieur le président. Je l'apprécie.
Vous faites de l'excellent travail à la FCEI. J'ai été membre de cet organisme pendant de nombreuses années, et je vous remercie de tous les sondages que vous me faites parvenir.
Je n'ai pas pu m'empêcher de sourciller en écoutant M. Brison. Bien sûr, je suis beaucoup plus âgé que lui, et son portrait de la baisse du taux de criminalité entre 1975 et il y a quelques années ne tient pas compte des années 1950 et 1960. Il n'a pas parlé de la question du crime organisé et du fait que ces taux, les taux de crimes avec violence, ont doublé et même triplé dans certains cas. Bien sûr, nous vivons à une époque complètement différente.
Je voulais aussi parler à la FCM du déficit de l'infrastructure qui s'élève à 123 milliards de dollars. Le plan d'action économique, le programme de stimulation, les 45 milliards de dollars — jamais dans l'histoire du Canada une telle somme n'a été investie, en valeur réelle. De fait, certains des autres changements, la taxe sur l'essence qui est devenue permanente, les 2 milliards de dollars par année, le formulaire d'une seule page qui facilite le traitement des demandes dans le cadre du projet le plus étendu et qui a été mis en oeuvre le plus rapidement dans toute l'histoire du Canada, le report de la date d'échéance d'octobre de cette année à mars... Il y a ensuite, bien sûr, la répartition équitable à l'échelle du pays, dont les gens m'ont parlé, et je n'ai rien vu moi-même qui puisse me faire croire que le favoritisme a joué, quelque part au pays.
C'est tout ce qui m'intéresse. Bien sûr, le NPD a voté contre toutes ces propositions contenues dans le budget, et dans le budget qui a suivi. Qu'est-ce que cela aurait signifié, pour vos membres en particulier, si les 45 milliards de dollars du programme de stimulation... Selon certaines informations que j'ai en main, cela se poursuivra pendant 30 ou 40 ans, y compris certains des investissements dans l'infrastructure verte, la ligne de transport d'énergie du nord-ouest de la Colombie-Britannique et le projet Mayo B au Yukon, et ces types d'investissements qui vont continuer à attirer d'autres investissements. Qu'est-ce qui ce serait passé si le gouvernement n'avait pas investi ces 45 milliards de dollars et si le NPD avait réussi à faire échouer le vote à l'égard de cette proposition?