OPINION COMPLÉMENTAIRE DU NOUVEAU PARTI DÉMOCRATIQUE DU CANADA
Le Nouveau Parti démocratique du Canada (NPD)
tient tout d’abord à exprimer toute son appréciation, et à remercier
chaleureusement tous les témoins qui ont pris de leur temps précieux afin de
permettre la réalisation de cette étude. Elle marque certainement un jalon
important et essentiel dans la réflexion des parlementaires sur l’industrie
cinématographique au Canada, dans le contexte de l’évolution extrêmement rapide
de la technologie qui permet aux Québécois et Canadiens de consommer leur
cinéma, depuis la dernière étude entreprise à ce sujet lors de la 38e législature.
La conjoncture ne saurait être plus critique
pour maintenir l’appui du gouvernement du Canada dans l’industrie
cinématographique, tant au Québec que dans le reste du Canada. La concurrence
mondiale peut s’avérer particulièrement rude. C’est pourquoi, avec le succès
international que connaissent de nombreux réalisateurs canadiens, des Atom
Egoyan à Xavier Dolan en passant par David Cronenberg, Denis Villeneuve et
Jean-Marc Vallée, le soutien public envers le 7e art est plus
important que jamais. Cet état de fait est également tout à fait applicable
avec nos artisans derrière la caméra. L’expertise canadienne chez nos
techniciens est reconnue mondialement, et nous ne pouvons que nous en réjouir.
À ce sujet, nous tenons à rappeler que
l’essence de cette opinion complémentaire du NPD se veut dans la continuité de
cette vaste étude réalisée lors de la 38e législature.
Nombreux ont été les
témoins qui, de manière successive, ont souligné le travail important de
Téléfilm Canada pour soutenir nos créateurs d’ici, et pour leur permettre
d’obtenir le soutien voulu pour le développement de projets cinématographiques.
Le NPD ne pourrait être plus d’accord avec cette affirmation et salue le
travail infatigable de toute l’équipe de Téléfilm Canada pour le rayonnement de
notre culture.
À ce titre, plusieurs
témoins ont recommandé l’annulation des compressions budgétaires à Téléfilm
Canada, et à remettre ses crédits parlementaires au niveau qu’ils étaient en
2012.
Dans les rapides bouleversements
de l’univers numérique, il est rassurant et emballant de constater que nos
organismes publics, comme Téléfilm Canada, savent se réinventer et créer des
avenues innovantes pour la production, la distribution et la diffusion de
créations canadiennes, dans un contexte de compressions budgétaires, comme le
soulignait Mme Marie Collin de l’AQPM.
C’est pourquoi le NPD
tient à ce que transparaisse dans ce rapport l’opinion favorable quasi unanime
des témoins en ce qui a trait à Téléfilm Canada.
Le NPD
aimerait également souligner un enjeu systémique inhérent à la multiplication
des nouvelles plateformes de diffusion.
Le public
canadien et les parlementaires savent que des politiques publiques efficaces et
raisonnées sont développées à l’aide de faits, données et statistiques les plus
à jour et les plus complets.
C’est pour
cette raison que le NPD souscrit entièrement à la recommandation émise par
Carolle Brabant de Téléfilm Canada, lorsqu’elle a soutenu qu’il était impératif
que les services de contournement puissent fournir aux autorités
gouvernementales, tout comme le font les plateformes et médias traditionnels,
des données sur les détails de leurs services, tels que les habitudes des
consommateurs, les films canadiens disponibles, les revenus générés et les
dépenses associées à ces services.
Ces
données sont essentielles pour avoir un meilleur portrait de l’état de
l’écosystème de diffusion au Canada, et peuvent incidemment influer sur les
politiques publiques pour qu’elles puissent mieux s’adapter à ce nouvel
environnement.
Le NPD a
été très sensible à la revendication émise par l’Union des Artistes (UDA) en ce
qui a trait à la situation critique dans laquelle se trouve l’industrie du
doublage au Québec.
Le NPD
salue les efforts importants et significatifs auxquels ont été contraints les
membres de l’UDA en acceptant une baisse marquée de leur cachet, afin de rester
concurrentiels dans le marché mondial du doublage en français. Cette situation,
clairement hors de l’ordinaire, ne devrait pas diluer ou obscurcir le fait que
les acteurs publics doivent s’intéresser de près à ce segment de l’industrie
cinématographique.
Le NPD se
réjouit donc que le rapport fasse mention des revendications de l’UDA dans les
recommandations de ce rapport.
Sans l’ombre d’un doute, le diffuseur public joue un rôle central dans
les efforts visant à faire connaître au public toute la richesse des
productions cinématographiques québécoises et canadiennes. Son rôle est
essentiel. CBC/Radio-Canada doit recevoir les ressources nécessaires pour
s’acquitter de son mandat en vertu de la Loi sur la radiodiffusion.
Le NPD souhaite que le diffuseur public dispose des ressources suffisantes pour
poursuivre et augmenter son rôle de premier plan comme diffuseur de choix des
productions cinématographiques canadiennes. Radio-Canada devrait, toujours dans
les deux langues officielles, agir comme vitrine d’excellence pour notre
talent, tant devant que derrière la caméra, en maintenant sa position de leader
de l’intégration du contenu canadien dans les nouvelles plateformes numériques.