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FINA Rapport du Comité

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CHAPITRE 2 – PRODUCTION ET COURS MONDIAUX DU PÉTROLE

A. Contexte

L’expression « production de pétrole » recouvre en règle générale la production de pétrole brut, de condensats et de liquides de gaz naturel, d’autres hydrocarbures comme le pétrole brut synthétique et les huiles minérales, ainsi que de produits pétroliers comme le gaz de raffinerie, l’éthane, les gaz de pétrole liquéfiés, l’essence d’aviation, l’essence automobile, les carburéacteurs et le kérosène. Selon la International Energy Agency, l’offre mondiale de pétrole devrait augmenter de 5,2 millions de barils par jour d’ici 2020.

La figure 1 illustre les 10 principaux pays producteurs de pétrole au monde en 2014; le Canada se classait cinquième. La figure 2 montre que, ces dernières années, la production pétrolière aux États‑Unis a augmenté plus rapidement qu’en Arabie saoudite et en Russie.

Figure 1 – 10 principaux producteurs de pétrole, 2014 (en millions de barils par jour)

Figure 1 – 10 principaux
          producteurs de pétrole, 2014 
          (en millions de barils par jour)

Source : Figure préparée à l’aide de renseignements provenant de la United States Energy Information Administration, Countries, Overview, Oil Production.

Figure 2 – Production pétrolière dans certains pays, 1994-2014 (en millions de barils par jour)

Figure 2 – Production pétrolière dans
          certains pays, 1994-2014 
          (en millions de barils par jour)

Source : Figure préparée à l’aide de renseignements provenant de la United States Energy Information Administration, Countries, Overview, Oil Production.

Le cours du baril est fonction de la qualité du pétrole, c’est à dire la facilité de raffinage pour obtenir de l’essence et le coût de livraison. Les deux références les plus courantes pour comparer la qualité du pétrole brut extrait d’une région en particulier sont le brut américain, le West Texas Intermediate (WTI), et le brent, qui provient de la mer du Nord, tandis que la référence pour le pétrole brut lourd au Canada est le Western Canadian Select (WCS). Ce sont les prix du disponible du WTI et du brent, soit le prix payé pour une livraison immédiate d’un baril de pétrole, qui sont les plus souvent cités. Les prix du disponible pour le pétrole brut WTI et pour le brent sont fonction de contrats échangés, respectivement, à la New York Mercantile Exchange et à la Intercontinental Exchange (ICE), tandis que les prix du disponible pour le WCS sont fonction des contrats échangés à la Chicago Mercantile Exchange.

Après quatre années pendant lesquelles ils ont été relativement stables et élevés, le prix du baril de brent a dégringolé d’environ 60 % par rapport à son sommet, soit de plus de 115 $US en juin 2014 à moins de 46 $US en janvier 2015, période pendant laquelle le cours du baril de WTI a reculé de 59 %.

B. Opinions des témoins

1. Les prix du pétrole

Un certain nombre des témoins que le Comité a entendus ont présenté des remarques sur la volatilité du cours du pétrole. L’Association canadienne des producteurs pétroliers a souligné que cette volatilité des cours des matières premières est la norme plutôt que l’exception et que les secteurs pétrolier et gazier ont connu des épisodes de hausses et de baisses des prix au cours des dernières décennies. Suncor Energy Inc. a indiqué que cette volatilité à court terme du cours du baril de brut a été plus prononcée ces derniers mois qu’au cours des trois ou quatre dernières années. Jean‑Thomas Bernard, qui a témoigné à titre personnel, a expliqué que les prix du brut ont été inhabituellement élevés de 2010 à 2014 et ont affiché un profil comparable à celui qu’ils avaient enregistré lors du choc pétrolier de 1979. La Alberta Federation of Labour a estimé que, même si cette volatilité est bel et bien présente, elle ne constitue ni une crise ni une urgence et que le prix moyen d’un baril de pétrole corrigé pour tenir compte de l’inflation est de 50 $ depuis 40 ans.

Packers Plus Energy Services a souligné que l’écart de prix entre un baril de WTI et un baril de brent a toujours été instable depuis que cet écart a été observé, en 2009.

L’Association canadienne des carburants a expliqué que l’écart entre le prix du brut et le prix au détail de l’essence reflète trois composantes : la marge bénéficiaire de la raffinerie, la marge bénéficiaire du détaillant et les taxes. Elle a également fait remarquer que le recul récent du prix au détail de l’essence n’avait pas modifié les marges bénéficiaires des raffineurs et des détaillants; cela étant, la marge des raffineurs affiche une tendance à la baisse depuis deux ans et demi, tandis que celle des détaillants a légèrement augmenté au cours de la même période. De l’avis de l’Association, le prix au détail de l’essence évolue en parallèle au cours du baril de pétrole brut, mais l’Association canadienne des automobilistes estime au contraire que le prix au détail de l’essence ne reflète pas proportionnellement l’évolution du cours du pétrole brut.

L’Association canadienne des carburants a cerné plusieurs influences qui touchent le prix au détail de l’essence au Canada, notamment le marché à terme du pétrole brut; les stocks de pétrole brut et d’essence; les effets de la météo sur les raffineries; l’entretien à court terme des raffineries et les exportations américaines d’essence.

À propos des disparités de prix au détail de l’essence selon les régions, l’Association canadienne des producteurs pétroliers a expliqué que le prix dans l’Est du pays est fonction du cours du brent, tandis que, dans l’Ouest, il est fonction du cours du WTI.

2. La production de pétrole

À propos de la production de pétrole à l’échelle mondiale Packer Plus Energy Services a souligné que la production quotidienne s’établit à 94,5 millions de barils et la consommation quotidienne, à 93,0 millions de barils, de sorte que l’offre est excédentaire. Wade Locke, qui a témoigné à titre personnel, a souligné que cet excédent de 1 à 2 % de la production mondiale de pétrole a causé un recul de 60 % du prix du brut. L’Institut C.D. Howe et RBC Groupe financier ont affirmé que le déclin récent du cours du brut reflète cette offre excédentaire à l’échelle mondiale, même si l’essoufflement de l’économie mondiale y a peut‑être également contribué. L’Institut C.D. Howe a ajouté que l’offre excédentaire pourrait être attribuable au fait que la Russie et l’Iran doivent produire davantage de pétrole pour maintenir les recettes de l’État lorsque le cours du pétrole chute.

Concernant l’importance de la production pétrolière pour l’Organisation des pays producteurs de pétrole (OPEP), Packer Plus Energy Services a déclaré que le Canada avait remplacé l’Arabie saoudite comme principal exportateur de pétrole vers les États‑Unis. Andrew Leach, qui a témoigné à titre personnel, a fait valoir que la puissance de l’Arabie saoudite à l’échelle mondiale, dans le secteur du pétrole, a été sapée par les producteurs de pétrole de schiste qui ont été en mesure d’accroître rapidement leur production pour réagir à la hausse des prix du brut. RBC Groupe financier a laissé entendre que la décision récente de l’Arabie saoudite de ne pas réduire sa production pétrolière tient au fait que ce pays tente de réduire la part de marché de certains des producteurs dont les coûts sont plus élevés au sein même de l’OPEP et ailleurs.

La Alberta Federation of Labour et l’Association canadienne des producteurs pétroliers ont souligné le fait que les nouvelles technologies de production dans le secteur du gaz naturel se sont traduites par un fléchissement à long terme du prix du gaz naturel, et ont laissé entendre que de telles technologies dans le secteur pétrolier auraient également mené à une diminution du cours du pétrole.

L’Association canadienne des producteurs pétroliers a affirmé que la demande mondiale d’énergie augmente de 1 % par an, soit de 1 million de barils par jour sur une base annuelle, et que cette hausse provient essentiellement d’Asie et d’Afrique.

Dans son mémoire au Comité, l’Association canadienne des producteurs pétroliers a indiqué qu’en 2014 ses membres ont produit 3,5 millions de barils de pétrole par jour. L’Association canadienne des carburants a déclaré qu’au Canada 2 millions de barils de pétrole sont raffinés par jour et 1,6 million de barils y sont vendus, le restant étant exporté, essentiellement vers les États‑Unis. Elle a également souligné que l’augmentation de la production et du raffinage de pétrole en Amérique du Nord a réduit les marges bénéficiaires perçues sur l’essence en janvier 2015.