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HUMA Rapport du Comité

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La vague de départs à la retraite qui s’annonce à mesure que les baby boomers quittent le marché du travail, ainsi que le besoin actuel appréciable de personnel dans les métiers spécialisés font ressortir les vacances actuelles et futures dans certains secteurs de l’économie. Il existe également entre l’industrie et les collectivités autochtones de plus en plus d’ententes sur les répercussions et les avantages (ERA) où sont précisées des cibles claires concernant le nombre de débouchés d’emploi à réserver aux Autochtones[1]. Pris ensemble, ces facteurs démontrent que les Autochtones ont d’importantes possibilités d’améliorer leur situation socio-économique.

Par contre, nombre d’Autochtones se heurtent à de multiples obstacles à l’emploi, notamment les difficultés concernant la scolarité, l’alphabétisation et les compétences essentielles, ainsi que la préparation à l’emploi. Les compétences d’un grand nombre d’Autochtones sont souvent différentes de celles requises pour les débouchés d’emploi actuels et futurs, surtout dans le secteur de l’extraction des ressources et les industries afférentes. Dans la présente étude, nous examinerons certains des facteurs qui empêchent les Autochtones de tirer parti des possibilités d’emploi offertes dans la population active et formulerons également des recommandations pour relever leur niveau de participation aux études postsecondaires et leur présence sur le marché du travail.

Le mardi 30 avril 2013, 1re session de la 41e législature, le Comité permanent des ressources humaines, du développement des compétences, du développement social et de la condition des personnes handicapées de la Chambre des communes (ci-après, le Comité) a adopté la motion suivante :

Que le Comité permanent des ressources humaines, du développement des compétences, du développement social et de la condition des personnes handicapées entreprenne une étude au sujet des débouchés pour les Autochtones sur le marché du travail, ainsi que de l’aide que ceux-ci peuvent recevoir du gouvernement fédéral, y compris au moyen de la Stratégie de formation pour les compétences et l’emploi destinée aux Autochtones (SFCEA), laquelle doit être renouvelée en 2015; et que cette étude commence après l’ajournement d’été.

Le jeudi 7 novembre 2013, 2e session de la 41e législature, le Comité a adopté une motion similaire.

Au total, le Comité a tenu neuf réunions et entendu 40 témoins, dont des organismes autochtones, des associations sans but lucratif et certains intervenants de divers secteurs de l’économie, surtout de l’industrie de l’extraction des ressources. De plus, le Comité a entendu les représentants du ministère des Affaires autochtones et du Développement du Nord, et d’Emploi et Développement social Canada (EDSC)[2]. Il a également reçu de nombreux mémoires qui ont été pris en compte dans la rédaction du présent rapport. Les membres du Comité souhaitent manifester leur reconnaissance à tous les témoins qui se sont présentés, ainsi qu’à ceux qui ont déposé des mémoires. Sans leur apport, la présente étude n’aurait pas été possible.

Depuis 1999, année de l’introduction de la première Stratégie de développement des ressources humaines autochtones (SDRHA), le gouvernement fédéral offre de façon continue aux Autochtones des programmes relatifs au marché du travail. Malgré les progrès accomplis, il reste beaucoup à faire pour combler l’écart de scolarisation et d’emploi entre les Autochtones et le reste de la population canadienne. Les membres du Comité reconnaissent que des possibilités se présentent pour les Autochtones et veulent veiller à ce que ceux-ci aient accès aux études, au perfectionnement des compétences, à la formation et aux autres mécanismes de soutien qui les aideront à tirer parti de ces débouchés en tant qu’employés ou propriétaires d’entreprises. Le bassin d’Autochtones en âge de travailler qui sont soit sous-employés, soit hors du marché du travail est attrayant et important pour les employeurs, particulièrement dans l’industrie de l’extraction des ressources naturelles.

Les possibilités sont grandes pour la population autochtone de participer de plus en plus au marché du travail, et cela pour diverses raisons. Tout d’abord, la population autochtone croît rapidement : sa représentation dans la population du pays est passée de 3,8 % en 2006 à 4,3 % en 2011. « La population autochtone s’est accrue de 232 385 personnes, soit de 20,1 % entre 2006 et 2011, comparativement à 5,2 % pour la population non autochtone[3]. » Ce taux de croissance est environ quatre fois supérieur à celui de la population non autochtone au cours de la même période. Même si ces chiffres peuvent être influencés par l’augmentation de l’auto-identification ainsi que par les changements de méthodologie entre les études, tous les scénarios de Statistique Canada prévoient que les Autochtones continueront à former un pourcentage de plus en plus important de la population canadienne au cours des prochaines décennies[4].

De plus, les Inuits, les membres des Premières Nations et les Métis sont des populations jeunes comparativement au reste de la population canadienne. Selon l’Enquête nationale auprès des ménages (ENM) 2011, les âges médians respectifs de ces populations étaient de 23, 26 et 31 ans, tandis que l’âge médian dans la population non autochtone était de 41 ans[5].

Enfin, les populations autochtones résident souvent à proximité de projets qui offrent des débouchés d’emploi appréciables, notamment dans le secteur de la mise en valeur des ressources naturelles.

Le présent rapport se divise en quatre chapitres. Le premier a pour thème l’amélioration de la scolarisation des Autochtones, enseignement préscolaire et primaire compris. Nous y donnons des données statistiques générales et, en partant des témoignages, nous soulevons les enjeux, exposons les solutions possibles et faisons ressortir les recommandations clés. Dans le deuxième chapitre, il est question des moyens d’améliorer les résultats des Autochtones sur le marché du travail. En partant des témoignages, nous présentons les questions liées aux obstacles à l’emploi, les solutions prometteuses, les pratiques exemplaires et les recommandations. L’objet du troisième chapitre est d’étudier comment favoriser les investissements du secteur privé dans le perfectionnement des compétences et comment appuyer les entreprises autochtones. Enfin, dans le quatrième chapitre, nous nous concentrons sur les témoignages liés au renouvellement de la Stratégie de formation pour les compétences et l’emploi destinée aux Autochtones (SFCEA) et examinons d’autres programmes de formation des Autochtones au marché du travail. Des recommandations sont présentées concernant les étapes à venir afin d’aider les Autochtones à avoir accès aux études postsecondaires et débouchés d’emploi, tant à proximité de leur lieu de résidence qu’ailleurs au pays.


[1]             Autochtones s’entend des membres des Premières Nations, des Métis et des Inuits.

[2]             Le nom du ministère a changé au courant de l’étude. Son ancienne appellation (Ressources humaines et développement des compétences) est utilisée lorsque l’on réfère à un témoignage ou à un document produit avant que le changement ait eu lieu.

[3]             Statistique Canada, Les peuples autochtones au Canada : Premières Nations, Métis et Inuits, Enquête nationale auprès des ménages – Produits analytiques, 2011, 8 mai 2013.

[4]             Statistique Canada, « Projections de la population selon l’identité autochtone au Canada », Le Quotidien, 7 décembre 2011.

[5]             Statistique Canada, Les peuples autochtones au Canada : Premières Nations, Métis et Inuits, Enquête nationale auprès des ménages – Produits analytiques, 2011, 8 mai 2013.