La Chambre reprend l'étude de la motion.
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Monsieur le Président, la motion dont nous discutons aujourd'hui est très importante.
Le NPD entend faire passer de 11 % à 9 % le taux d'imposition des petites entreprises afin de mieux soutenir ce secteur de notre économie qui est responsable de la création de près de la moitié des nouveaux emplois au Canada. Nous commencerons par une réduction immédiate de 11 % à 10 %, ce qui injectera près de 600 millions de dollars dans les petites entreprises du Canada. Puis, nous ferons passer le taux d'imposition à 9 %, tel qu'indiqué lors de notre dernière campagne, dès que la situation financière le permettra. Quand cette mesure sera entièrement mise en oeuvre, les impôts des petites entreprises seront réduits de près de 20 %. Ce n'est pas peu dire.
Je cite ici Martine Hébert, vice-présidente principale de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante:
La réduction de près de 20 % du taux d’imposition des petites entreprises donnera un élan aux propriétaires d’entreprises partout au pays et les aidera à créer de l’emploi.
Les petites entreprises représentent près de 40 % du PIB du Canada et emploient plus de 7,7 millions de Canadiens. Elles sont responsables de la création de 78 % des nouveaux emplois du secteur privé de la dernière décennie. Or, même si les petites entreprises sont le moteur de la création d'emploi de notre pays, le gouvernement conservateur a choisi d'offrir des dizaines de milliards de dollars aux sociétés les plus rentables plutôt que d'aider les petites entreprises. En effet, depuis 2006, les conservateurs ont abaissé le taux d'imposition des grandes sociétés de 22 % à 15 %. Par contre, ils n'ont réduit que de 1 % le taux d'imposition des petites entreprises qui, elles, sont les vraies créatrices d'emploi.
J'ai rencontré de nombreux entrepreneurs dans ma circonscription de Québec. Je suis également membre de trois chambres de commerce. Ces entrepreneurs sont unanimes: réduire les impôts des petites entreprises leur permettra de dégager la marge de manoeuvre nécessaire pour embaucher et faire grandir leur entreprise. Un sondage que j'ai réalisé auprès des entreprises de Québec m'a révélé que notre plan visant à réinvestir près de 1,2 milliard de dollars dans les petites entreprises était le bon afin d'aider les entrepreneurs de ma région. C'est pourquoi nous demandons à la Chambre d'appuyer fermement notre motion et de prendre immédiatement des mesures pour stimuler la création d'emploi et la croissance de notre économie. Le NPD a un plan et les néo-démocrates vont de l'avant avec des mesures concrètes.
Nous voulons faire passer le taux d'imposition des petites entreprises de 11 % à 9 %, prolonger la déduction pour amortissement accéléré et instaurer un crédit d'impôt à l'innovation dans le secteur manufacturier, un secteur important pour la province de Québec et celle de l'Ontario. Ces mesures qui peuvent être adoptées dès maintenant vont soutenir le coeur de l'économie de ma région et montrer aux investisseurs qu'un gouvernement néo-démocrate inaugurera une nouvelle ère de stabilité pour les PME.
En ce moment, il est aussi important de connaître l'humeur des PME pour savoir quelle est la situation économique au pays. Voici ce que disait un article que je lisais concernant toutes les mesures d'austérité qui sont prises:
La confiance des entreprises et des consommateurs constitue probablement la meilleure mesure de la perception du contexte économique et politique dans lequel ils évoluent, dont font partie les décisions du gouvernement en place.
Or nul besoin d'avoir en poche un doctorat en économie pour comprendre que, lorsque les familles envisagent l'avenir avec inquiétude, comme elles le font en ce moment, qu'elles limitent ainsi leur consommation et que les entreprises ne prévoient ni investir ni embaucher, les perspectives économiques à court et à moyen terme sont tout sauf encourageantes.
Lorsque je vois ce gouvernement conservateur investir absolument tout dans le pétrole, on a là un problème, et on le voit. On n'arrive pas à faire un budget. On est en plein mois de février, le mois de mars approche et on n'aura visiblement pas de budget avant le mois d'avril. On est incapable d'indiquer si ce sera un déficit zéro et on ne sait pas comment on va planifier les choses.
Pourquoi? C'est parce qu'on mis tous les oeufs dans le même panier. Je n'en reviens pas, parce qu'on a tous une mère qui nous a déjà dit de ne pas mettre tous nos oeufs dans le même panier. Or c'est exactement ce qui se passe en ce moment. On a oublié de diversifier notre économie. Maintenant qu'on a les deux pieds dedans, on peut s'en sortir en investissant dans les PME et dans la diversité.
À Québec, c'est justement en investissant dans nos PME et en diversifiant notre économie qu'on a pu faire face à un vent froid lors de la récession de 2008-2009. C'est ce qui nous a permis d'avoir une situation gagnante.
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Monsieur le Président, je suis reconnaissant du discours de la députée et du débat d’aujourd’hui sur notre économie. C’est une conversation importante.
Premièrement, j’aimerais donner un exemple.
Je vais présumer que, par magie, le nouveau taux d’imposition préférentiel pour les petites entreprises est de 9 %. Je vais présumer également que le taux d’imposition des sociétés remonterait à 20 % ou plus, selon ce que le chef du NPD a dit. Dans une telle situation, si la députée a un restaurant dans sa circonscription qui a des revenus d’environ 500 000 $ par année, cette entreprise serait admissible au taux d’imposition préférentiel pour les petites entreprises.
Supposons que le propriétaire du restaurant décide d’en ouvrir un autre. Je crois que tout le monde s’en réjouirait. Il y aurait plus d’emplois et un choix accru pour les consommateurs, parce qu’une personne essaierait d’investir et de faire croître une entreprise. C’est quelque chose qui nous plaît.
Cependant, le propriétaire aurait tout d’un coup une mauvaise surprise. Son taux d’imposition passerait dès lors de 9 à au moins 20 %, et ce taux pourrait être encore plus élevé, selon ce que veut le chef du NPD.
Pourquoi une personne qui possède une entreprise prospère et qui a un faible taux d’imposition déciderait-elle de faire des investissements, étant donné qu’elle paierait deux fois plus d’impôts? La députée constate-t-elle l’absurdité de son raisonnement? Elle préconise une réduction du taux d’imposition pour les petites entreprises, mais elle crée en fait un système, avec son chef néo-démocrate, qui incite les entreprises à ne pas croître.
Voilà l’absurdité du NPD. Le parti prétend vouloir aider les petites entreprises, alors que dans les faits ses politiques décourageraient la croissance des investissements.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec le .
Je suis ravie de prendre la parole au nom des gens de Renfrew—Nipissing—Pembroke, de l'Est de l'Ontario, qui, comme tous les Canadiens, ont profité de la démarche prudente et pondérée qu'a adoptée le gouvernement fédéral conservateur pour gérer l'économie de notre pays industrialisé et moderne.
Le Canada est reconnu mondialement pour sa gestion prudente de notre économie, dont toute la population a tiré parti. Gérer l'économie d'un pays du G7— tâche importante s'il en est — ne s'apprend pas sur le tas. Par ailleurs, ce n'est pas le moment d'essayer des politiques extrémistes dérivées d'une idéologie discréditée qui s'est révélée un échec.
On se demande qui formera l'opposition officielle après les prochaines élections: les membres de l'Internationale socialiste ou les socialistes légers, qui siègent à titre de troisième parti la Chambre? Pour la gouverne des Canadiens qui suivent le débat, je précise que les termes sont interchangeables, tout comme leurs politiques.
Bob Rae était tout aussi à l'aise à endetter l'Ontario en tant que premier ministre néo-démocrate de l'Ontario qu'en tant que chef du Parti libéral fédéral, aujourd'hui le troisième parti à la Chambre des communes. La motion proposée aujourd'hui par l'opposition emploie des termes et des expressions qui, dans l'esprit d'un socialiste, ont une signification très différente de ce que la famille canadienne à revenu moyen ordinaire comprend en les lisant.
Par exemple, la manière dont le terme « productivité » est employé dans la motion ne tient pas compte du rôle du capital humain ni, plus précisément, des salaires. Le fait que l'opposition réclame sans cesse une hausse du salaire minimum, comme si cela n'aurait aucune répercussion sur la productivité ou la viabilité des petites entreprises, montre l'écart entre l'approche du gouvernement conservateur, qui consiste à gérer l'économie, et l'approche idéologique de gauche de l'opposition lorsqu'elle a eu l'occasion de ruiner une économie comme elle l'a fait en Ontario.
Cela vaut aussi pour les impôts. Que les députés n'en doutent point, il n'y a aucune différence entre l'opposition à Ottawa et le Parti libéral de l'Ontario à Toronto, qui a fait de ma province une province démunie.
Il a été très facile pour , l'ancien député néo-démocrate de Sudbury, de joindre les rangs accueillants du Parti libéral, à Toronto, le parti aux nombreux scandales: les centrales au gaz, la cybersanté, le dossier Ornge, les tarifs d'électricité, et j'en passe. Il fait ainsi le parcours inverse de Bob Rae. Ottawa est devenu le refuge des gens capables de reprendre les mêmes politiques qui ont fait de l'Ontario une province pauvre alors qu'il s'agissait du moteur économique du Canada. Ces gens se sont ralliés au chef inexpérimenté du troisième parti.
Le principal conseiller du chef du troisième parti est l'auteur invisible de la Loi sur l’énergie verte et l’économie verte, un échec monumental dont les Canadiens ordinaires doivent faire les frais. C'est le fleuron des politiques économiques de la gauche canadienne, car il comprend une taxe sur le carbone.
Cette taxe, aussi appelée rajustement global en Ontario, a les effets qu'on connaît sur les factures d'électricité des particuliers. Les Canadiens n'ont qu'à voir le bourbier économique dans lequel se trouve l'Ontario pour savoir où aboutira le Canada si l'opposition...
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Monsieur le Président, les députés néo-démocrates disent que nous devrions examiner leur bilan au niveau provincial pour voir ce qu'ils feraient au niveau fédéral, et c'est ce que je fais.
Les néo-démocrates de l'Ontario ont déclaré publiquement qu'ils appuient la Loi sur l'énergie verte. Ce qui est curieux, c'est que le a comme conseiller spécial l'ancien chef du NPD de l'Ontario, Howard Hampton, celui qui a dû répondre du gâchis laissé par Bob Rae.
J'invite les Canadiens à lire ses commentaires dans le hansard provincial; il y dénonçait la corruption de quelques proches du Parti libéral qui recevaient des contrats de centaines de millions de dollars pour les éoliennes industrielles. Ces centaines de millions s'élèvent maintenant à des milliards de dollars.
Si les Ontariens veulent savoir pourquoi leur facture d'électricité est si élevée, je les invite à lire les commentaires de notre ami Howard. Dommage que son parti ait si vite oublié et ait appuyé la Loi sur l'énergie verte.
Pour avoir une bonne idée de la débâcle économique dans laquelle l'opposition entraînerait le pays si elle pouvait agir à sa guise, je vais citer l'organisation canadienne bénévole sans but lucratif, Working Canadians, qui a dit ceci: « Le socialisme sous toutes ses formes n'a jamais avantagé les gens ordinaires de la classe moyenne. » Prenez le gouvernement libéral de Kathleen Wynne comme exemple.
Un certain nombre d'événements récents survenus dans la province ont montré comment les politiques actuelles du gouvernement de l'Ontario nuisent à l'Ontarien moyen au lieu de l'aider. Le gouvernement Wynne prétend être le sauveur, tout comme le NPD le fait ici, des Canadiens à faible et à moyen revenu. Or, les faits indiquent le contraire. Comme l'a indiqué sans équivoque la vérificatrice générale de l'Ontario dans un rapport rendu public le mois dernier, « tous les efforts des Ontariens pour réduire leurs factures d'électricité qui augmentent rapidement, notamment en faisant leur lessive en plein milieu de la nuit, ne servent à rien ». Tous ceux qui ont examiné attentivement leur facture d'électricité le savent déjà.
Des factures d'électricité récentes montrent que pour le même mégawattheure, le taux a augmenté de 8 %, ce qui est quatre fois plus que le taux de l'inflation. Je précise que cette hausse est attribuable à la taxe sur le carbone.
Les analystes informés savent que la principale cause de l'augmentation des coûts de l'électricité en Ontario, c'est la politique d'énergie verte, une approche que l'on abandonne ailleurs dans le monde puisque les faits montrent que ses avantages environnementaux sont négligeables. L'exode du secteur manufacturier que connaît l'Ontario est en partie attribuable aux coûts d'électricité élevés et non concurrentiels.
Or, l'Ontario vient d'annoncer qu'elle aidera les provinces qui l'ont tiré d'affaire depuis que son économie bat de l'aile, et ce, en devenant miraculeusement une puissance économique. Au cours de la dernière décennie, les politiques du gouvernement de l'Ontario ont systématiquement sabré dans le secteur manufacturier, ont instauré un climat commercial décourageant pour les entrepreneurs, ont continuellement sorti du pétrin des entreprises en difficulté aux dépens d'entreprises prospères et ont créé un fiasco financier qu'il faudra du temps pour réparer. Il est ridicule de penser que la chute des prix du pétrole contrera tous ces effets négatifs du jour au lendemain, surtout dans une province qui se complaît dans sa situation de province pauvre.
La seule façon possible pour le gouvernement de l'Ontario d'équilibrer son budget, c'est en augmentant ses recettes fiscales grâce à une économie plus robuste.
Hier, on pouvait lire dans le Financial Post que, selon une analyse réalisée par le Consumer Policy Institute et Enquête énergétique, 90 % des subventions pour la production d'énergie éolienne, une taxe sur le carbone, ont été accordées à seulement 11 entreprises, 80 % des subventions ont été versées à 9 entreprises dont le produit annuel dépasse 1 milliard de dollars, 60 % des subventions, une taxe sur le carbone, ont été versées à 6 entreprises affichant un produit annuel de plus de 10 milliards de dollars. Pour ce qui est de l'allégation de la province, qui dit vouloir créer une « économie verte » en Ontario, moins de 10 % des subventions pour des générateurs éoliens ont été versées à des propriétaires locaux ou de petites entreprises. Depuis 2006, lorsque la province a commencé à subventionner les éoliennes, la province a versé pour plus de 1,92 milliard de dollars de subventions, qui sont des taxes sur les carbone perçues auprès des Canadiens.
Contrairement au NPD, notre gouvernement crée un environnement propice aux affaires et dote le pays d'un programme mondialement reconnu de réduction des impôts qui favorise l'emploi et la croissance.
Notre gouvernement obtient une bonne note pour son ambitieux programme de libre-échange et le faible coût du démarrage d'entreprise. Ajoutons à cela le climat exceptionnel de notre pays pour les affaires et un taux d'imposition concurrentiel pour les sociétés. Nous avons déjà réduit les impôts. De plus, selon l'Economist Intelligence Unit, le Canada sera le meilleur pays du G7 et du G20 où faire des affaires au cours des cinq prochaines années.
Depuis son arrivée au pouvoir, le gouvernement a fait de la création d'emplois et de la croissance économique sa priorité, contrairement à l'opposition qui veut aller chercher de l'argent dans les poches des Canadiens travaillants.
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Monsieur le Président, selon ce que j'ai compris de la motion dont la Chambre est saisie, le gouvernement peut prendre des mesures pour bâtir une économie équilibrée, appuyer la classe moyenne et favoriser la création d’emplois dans le secteur manufacturier et les petites entreprises.
À mon avis, pour y parvenir, il faut se demander si le pays peut être stable financièrement et avoir un solide filet de sécurité sociale; il faut en outre mettre de l'ordre dans les finances publiques, car, lors du ralentissement économique de 2008, il a souvent été question du ratio d'endettement de certains pays.
Prenons le temps d'examiner le bilan du gouvernement dans ce dossier. J'aimerais disposer d'une heure complète pour parler de l'équilibre budgétaire.
Tout d'abord, lors de nos premières années au pouvoir, soit de 2006 à 2008, nous nous sommes attaqués avec énergie au remboursement de la dette, car nous souhaitions présenter un budget équilibré et veiller à ce que les finances publiques soient en ordre. Lorsque l'économie a ralenti en 2008, nous avons pris des mesures pour donner confiance aux consommateurs et pour stimuler la création d'emplois grâce à des investissements ciblés dans les infrastructures; pensons au Programme d'infrastructure du savoir et au Fonds d'amélioration de l'infrastructure communautaire. Ces investissements ont été conçus pour créer des emplois, mais aussi pour revenir à l'équilibre budgétaire lorsque l'économie aurait repris de la vigueur.
Nous tentions aussi de créer un contexte favorable à la création d'emplois, et nous avons donc conclu de nouveaux accords commerciaux. Lorsque nous avons accédé au pouvoir, le Canada avait six accords commerciaux, si je me souviens bien. Il y en a maintenant plus de 40.
Nous avons également investi 50 milliards de dollars grâce au plan Chantiers Canada; il s'agissait d'un des plus grands programmes de financement des infrastructures de l'histoire du Canada.
Nous avons aussi examiné des moyens pour assurer l'existence d'un bon bassin de main-d'oeuvre spécialisée — ce dont je pourrais parler en détail — et augmenté les paiements de transferts aux provinces pour que la population soit en santé et éduquée. Nous avons veillé à la stabilité du financement pour la santé et l'éducation, afin que nos partenaires provinciaux soient en mesure de bien planifier les investissements dans ce domaine.
Nous avons pris deux autres mesures importantes. Tout d'abord, nous avons baissé les impôts des entreprises créatrices d'emplois. Pourquoi? Parce que, toutes choses étant égales, les impôts contribuent assurément à attirer ou à éloigner des investisseurs étrangers au pays.
Nous nous sommes également penchés sur la réduction du fardeau administratif que nous imposons, ce dont je parlerai dans un moment, mais, surtout, nous avons entrepris un examen stratégique au gouvernement.
Grâce à toutes les mesures économiques dont je viens de parler, nous sommes arrivés à augmenter les revenus du gouvernement tout en assumant notre responsabilité fiduciaire, c'est-à-dire gérer judicieusement l'argent des contribuables. En outre, nous avons maintenu le cap sur l'équilibre budgétaire, ce que nous allons continuer de faire tout au long de l'année financière en cours.
Le plan économique que nous avons mis en place crée les conditions propices à la réussite économique à long terme du Canada. Dans l'ensemble, l'économie canadienne est équilibrée. Les conditions sont propices à la création d'emplois et à l'entrepreneuriat au Canada parce que, depuis des années, le gouvernement a fortement et constamment mis l'accent sur des politiques économiques judicieuses et prévisibles.
Pour ce qui est du soutien de la classe moyenne, le fardeau fiscal du Canada est à son plus bas niveau depuis 50 ans. Grâce aux avantages et aux allégements fiscaux que nous leur accordons depuis 2006, ainsi qu'à nos nouvelles mesures, les familles canadiennes moyennes, c'est-à-dire composées de deux adultes qui travaillent et de deux enfants, économisent 6 600 $ par année.
Ce n'est pas négligeable. Cet allégement fiscal est très important pour les familles canadiennes, car il leur permet de pouvoir choisir comment elles dépenseront leur argent et leur offre une plus grande souplesse à cet égard.
Grâce à notre Plan d'action économique, nous affichons l’un des meilleurs bilans du G7 en matière de création d’emplois. Il y a davantage d'emplois disponibles pour les Canadiens et les membres de leur famille, ce qui répond à la partie de la motion qui concerne la classe moyenne.
À titre de , je voudrais parler un peu de mon portefeuille ministériel. Je ne pense pas que le débat actuel porte sur la nécessité de choisir entre l'aide au secteur de l'énergie et la stabilité de l'économie canadienne. Il s'agit plutôt de comprendre que le secteur primaire est très fort au Canada. Dans l'Ouest canadien, le secteur primaire comprend le secteur de l'énergie, l'agriculture et l'industrie forestière. Or, grâce à sa grande force, le secteur primaire peut servir d'incubateur pour des entreprises naissantes du secteur secondaire.
Chaque fois que je m'adresse à une chambre de commerce dans l'Ouest canadien, je dis toujours qu'en ma qualité de ministre, je souhaite que les Canadiens voient leurs compatriotes de l'Ouest comme autre chose que des bûcherons et des porteurs d'eau. Bien que ces industries créent des centaines de milliers d'emplois et qu'elles continuent d'être importantes pour l'économie, il faut savoir qu'il y a également, dans l'Ouest canadien, des grappes d'entreprises de médias numériques, des technologies biomédicales, un secteur pharmaceutique, des entreprises en plein essor se spécialisant dans les technologies propres de production d'énergie ainsi qu'un secteur aérospatial. C'est grâce aux mesures ciblées adoptées par le gouvernement que ces entreprises ont pu croître et prospérer, y compris de nombreuses petites entreprises.
En ce qui concerne le soutien aux petites entreprises en général, je veux expliquer notre politique d'imposition pour les entreprises créatrices d'emploi. Je vais tout d'abord citer les propos que ma collègue d', que je respecte beaucoup, a tenus dans le cadre d'un débat en février 2011. Elle est une parlementaire très talentueuse, mais je ne suis pas d'accord avec elle sur ce point. Elle a pris la parole dans le cadre d'un débat sur une motion libérale et a déclaré ceci:
Je suis heureuse de prendre la parole à la Chambre au sujet de la motion des libéraux demandant au gouvernement de ne pas procéder à d'autres réductions de l'impôt des sociétés et de ramener le taux d'imposition des grandes entreprises au niveau de 2010 dans le prochain budget.
Elle a ensuite expliqué pourquoi nous ne devrions pas réduire le taux d'imposition des entreprises créatrices d'emploi.
Un taux d'imposition plus bas permet aux entreprises d'avoir plus de liquidités et de choix. En outre, cela attire des investissements étrangers directs. Voilà pourquoi nous avons ramené le taux d'imposition des sociétés à un taux très concurrentiel à l'échelle internationale. En ce qui concerne les petites entreprises, nous avons réduit le seuil pour le taux d'imposition des PME à 500 000 $, afin que davantage d'entreprises profitent de ce taux. Je le répète, nous avons réduit le taux et je crois que mes collègues d'en face ont voté contre ces mesures. Je trouve donc un peu fort qu'ils présentent cette motion aujourd'hui, car c'est le gouvernement actuel qui n'a cessé, tant dans ses messages que dans ses politiques tangibles, de réitérer son engagement envers les petites entreprises.
Il ne manque pas de façon, outre les allégements fiscaux que nous avons déjà annoncés, de venir en aide aux petites entreprises. Diversification de l'économie de l'Ouest offre par exemple une vaste gamme de mesures à leur intention. Nous appuyons notamment le Réseau de services aux entreprises de l'Ouest canadien, dont fait entre autres partie un organisme remarquable, Alberta Women Entrepreneurs. Il y a aussi l'organisme Community Futures Alberta, qui offre des prêts spécialement destinés aux petites entreprises en milieu rural afin de favoriser la diversification économique.
Nous avons aussi investi dans les différents aspects du cycle de recherche-développement pour l'innovation. Qu'on ne vienne pas me dire que nous n'avons pas de crédit d'impôt à l'innovation. Que fait-on du Programme d'encouragements fiscaux — recherche scientifique et développement expérimental?
J'en ai contre la motion du NPD parce qu'elle ne donne absolument aucun détail sur la manière dont cet argent serait dépensé. Les néo-démocrates n'ont même pas cherché à définir la notion d'activités innovatrices, ni précisé les secteurs qu'ils privilégieraient. Qu'il s'agisse du rapport Jenkins ou des diverses mesures que nous avons prises, nous avons beaucoup fait pour soutenir la recherche fondamentale. Nous avons fourni de l'aide à la commercialisation et instauré des crédits d'impôt pour les entreprises innovatrices.
Mon ministère a mis sur pied l'Initiative d'innovation dans l'Ouest. Ce nouveau programme, qui est doté de 100 millions de dollars sur cinq ans, fournira du financement aux petites entreprises pour le développement de prototypes, la transformation, la mise à l'échelle, ce genre de choses. C'est un excellent programme. Nous avons reçu une foule de demandes. Pour en revenir à la recherche-développement, nous pourrions parler de chacune des étapes pour lesquelles le gouvernement offre un mécanisme de soutien, comme le Plan d'action pour le capital de risque.
Pour terminer, j'aimerais revenir sur ce que disait ma collègue. Quand on parle du taux d'imposition des sociétés, on ne peut pas s'intéresser uniquement aux baisses d'impôt. Il faut aussi penser aux autres types d'impôts et de taxes. J'en ai contre le fait que le NPD n'a jamais dit clairement qu'il n'imposerait pas de taxe sur le carbone aux entreprises canadiennes. Je sais que les rires fusent de l'autre côté de la salle quand on aborde ce sujet-là, mais c'est vrai: une taxe sur le carbone ferait augmenter le coût de tout plein de choses, comme l'électricité, les biens de consommation et les produits manufacturiers. Or, je pense que mes collègues d'en face n'ont pas bien réfléchi à la question.
En toute honnêteté, si j'étais le propriétaire d'une petite entreprise, je serais inquiet de voir que le NPD est incapable de présenter un plan prévisible et stable en ce qui concerne les taux d'imposition. Le gouvernement, lui, a présenté un plan de ce type. Il a expliqué aux Canadiens les mesures qu'il prendrait pour les aider, et il a respecté son engagement.
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Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec le député de .
Je suis très heureuse de faire cette présentation. Ces derniers temps, nous avons beaucoup parlé d'économie à la Chambre. Après la chute du prix du pétrole, les Canadiens sont inquiets pour la santé économique de notre pays, et avec raison. Cette situation met vraiment en lumière la mauvaise gestion des conservateurs.
Faute d'avoir misé sur l'innovation et la diversification, notre économie est maintenant vulnérable à ce type de choc sur les prix des ressources naturelles. Il est temps que les choses changent, et les Canadiens ne devraient pas avoir à attendre aux prochaines élections pour avoir des solutions.
Au NPD, nous avons un plan pour réparer les dommages causés par les conservateurs. La motion présentée par ma collègue la députée de propose trois actions concrètes que peut prendre le gouvernement dès aujourd'hui pour donner de l'élan à notre économie et à la classe moyenne.
Notre première suggestion est de stimuler la création d'emplois dans les petites entreprises en prolongeant de deux ans la déduction pour amortissement accéléré. La deuxième est d'abaisser immédiatement le taux d'imposition des petites entreprises, pour le faire passer de 11 à 10 %, puis à 9 %, lorsque la situation économique le permettra. Finalement, la troisième suggestion est d'instaurer un crédit d'impôt à l'innovation sur les machines, le matériel et les biens, afin de promouvoir l'innovation et accroître la productivité.
On voit que nos propositions visent les petites et moyennes entreprises, car ce sont elles les vraies créatrices d'emplois au Canada, et elles sont très faciles à mettre en oeuvre. En fait, entre 2002 et 2012, 78 % des nouveaux emplois dans le secteur privé ont été créés dans les PME. Ce n'est pas surprenant. D'ailleurs, 98 % de toutes les entreprises canadiennes sont des PME, c'est-à-dire des entreprises comptant moins de 100 employés. Elles représentent 40 % du PIB canadien et emploient près de 8 millions de Canadiens partout au pays.
Pourtant, le gouvernement conservateur ne semble pas avoir reçu le message. Il continue de n'accorder aucune attention aux PME. Depuis 2010, le Canada a perdu plus de 1 500 PME, notamment à cause de mesures comme l'abolition du crédit pour l'embauche visant les petites entreprises. Pendant ce temps, les conservateurs avaient amplement les moyens d'offrir des dizaines de milliards de dollars en allégements fiscaux aux grandes sociétés. À force de toujours servir les intérêts du Parti conservateur et de ses amis, le gouvernement a perdu de vue l'intérêt des Canadiens. Ils sont déconnectés de la réalité.
Pour ma part, je viens de terminer une tournée des PME de ma circonscription. Sur le terrain, on voit très bien que la réalité économique est difficile pour les PME. Elles doivent toujours trouver de nouvelles solutions et de nouvelles idées pour demeurer rentables. J'ai été vraiment impressionnée par la créativité et la ténacité des entrepreneurs que j'ai rencontrés.
Je pense par exemple à l'initiative Créagora, un espace coopératif de travail où plusieurs entrepreneurs travaillent sous un même toit. Cet espace permet aux professionnels de travailler de façon indépendante, mais en partageant leurs ressources et leurs idées. C'est brillant. Je pense aussi à l'APICA, un regroupement de gens d'affaires et de PME du secteur Aylmer qui innovent sans cesse en appuyant de nombreuses activités dans leur secteur. Leur contribution ne se limite pas à créer des emplois; ils contribuent au dynamisme de notre communauté. Félicitations pour leur projet.
Je dois dire aussi qu'un des éléments qui est revenu souvent dans mes conversations avec les entrepreneurs est le fait qu'ils n'ont souvent pas les moyens d'offrir des postes à temps plein à leurs employés. Les postes à temps partiel peuvent être intéressants, par exemple, pour permettre à des étudiants de concilier travail et études. Cependant, on sait comme moi qu'on ne peut pas vivre d'un emploi à temps partiel. Par conséquent et souvent, les employés sont uniquement de passage dans ces entreprises. C'est vraiment difficile de former de la relève dans ce contexte.
Beaucoup d'entrepreneurs me disent aussi que les compressions du gouvernement ont eu un impact négatif sur le climat d'affaires en Outaouais. Ce n'est vraiment pas une surprise. En Outaouais, nous savons que la présence de la fonction publique fédérale a un impact majeur sur notre économie.
C'est une des raisons pour lesquelles, au NPD, nous souhaitons nous assurer qu'un minimum de 25 % des investissements dans la région de la capitale nationale se font du côté québécois de la rivière.
Depuis 2013, on observe que la situation de l'emploi dans notre région s'est nettement dégradée. Selon une étude commandée par la Chambre de commerce de Gatineau, l'Outaouais a perdu 4 000 emplois en 2013, alors que le reste du Québec, lui, enregistrait une croissance.
Selon cette étude, les compressions d'emploi dans la fonction publique fédérale sont directement à l'origine de cette piètre performance. On le voit, ce sont les entrepreneurs et les familles de ma circonscription qui paient le prix pour les compressions idéologiques de ce gouvernement. Pourtant, après avoir ébranlé l'économie de notre région, les conservateurs se croisent les bras et refusent de soutenir les entrepreneurs qui tentent de diversifier le portrait économique de l'Outaouais.
Je discutais justement de ce sujet ce matin avec M. Antoine Normand, le président du conseil d'administration de la Chambre de commerce de Gatineau. Je le remercie d'ailleurs de sa disponibilité. C'est toujours un plaisir de discuter avec lui. Il est toujours très ouvert et très disponible, ce qui est très plaisant.
Il me disait que la diversification doit être une priorité pour un développement économique durable en Outaouais. Il y a énormément de postes potentiels en Outaouais. La Fédération canadienne de l'entreprise indépendante classe Gatineau parmi les villes canadiennes les plus dynamiques en matière d'entreprenariat.
Nous avons le plus haut taux de bilinguisme au Québec et un des meilleurs taux de diplomation par habitant. Pour mettre à profit ce potentiel, il est temps que les trois paliers gouvernementaux travaillent ensemble pour développer et financer une stratégie de développement et de prospection d'entreprise.
Comme me le disait M. Normand, il faut appuyer directement nos entreprises tant sur le plan de la recherche et du développement que de la facilitation des importations. Il me proposait une solution consistant à mettre en avant un programme de mentorat d'affaire.
En ce moment, c'est une pratique très peu développée en Outaouais, notamment en raison du manque de leadership et de ressources attribuées par le gouvernement fédéral. Pourtant, il est convaincu qu'un tel programme pourrait aider les entreprises qui démarrent à franchir le cap des cinq premières années d'existence. En effet, ces cinq premières années constituent une période critique, et il faut vraiment les aider à la franchir pour assurer leur survie.
Ce que demandent les créateurs d'emploi de l'Outaouais n'a rien d'extravagant. Il ne demandent pas que les occasions d'affaire leur soient servies sur un plateau d'argent. Ce sont des gens qui n'ont pas peur de travailler fort, et je peux en témoigner. En plus d'avoir rencontré les PME, je viens d'une famille qui avait une petite entreprise, et j'ai vu ma famille travailler vraiment très fort pour aider les employés, s'assurer que les services étaient donnés à la communauté et qu'au bout de l'année, une certaine économie était gagnée et qu'il y avait de l'argent pour payer l'impôt.
Il est regrettable d'observer une détérioration extrême de notre milieu en Outaouais sans que le gouvernement ne réponde aux besoins des petites entreprises pour diversifier l'économie et pour s'assurer que quelqu'un peut prendre la relève après les compressions du gouvernement fédéral.
Ce que ces citoyens veulent vraiment, c'est que le gouvernement fédéral fasse sa juste part pour contribuer au développement économique de nos communautés.
Au NPD, comme je le mentionnais, nous sommes d'accord avec eux. Nous les comprenons et nous les appuyons. Nous croyons que le gouvernement peut prendre des mesures dès aujourd'hui pour aider les PME à faire ce qu'elles font le mieux, soit créer des emplois. Il faut les soutenir dans cette démarche.
Pour cette raison, j'invite mes collègues des deux côtés de la Chambre à voter en faveur de cette motion et à commencer le travail. C'est un programme qui pourrait se mettre en place très facilement et très rapidement.
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Monsieur le Président, je tiens à remercier mon amie, la députée de , d'avoir présenté cette motion importante, qui, selon moi, aborde en partie la situation à laquelle l'économie canadienne doit faire face aujourd'hui.
Nous avons constaté une certaine panique — voire de la confusion — de la part du gouvernement quant à la façon de répondre à certains éléments fondamentaux de l'économie canadienne et à son affaiblissement au cours des derniers mois. Nous avons constaté que le ne voulait pas ou ne pouvait pas répondre aux questions des députés et qu'il ne voulait ou ne pouvait présenter son budget qu'au moins deux mois après la date prévue à l'origine.
Nous avons constaté une certaine confusion de la part des principaux ministres sur des enjeux clés. Le gouvernement sera-t-il obligé de présenter un autre budget d'austérité prévoyant l'élimination de services afin d'atteindre son objectif en matière d'équilibre budgétaire? Devra-t-il augmenter les recettes de l'État? Devra-t-il aller puiser dans le fonds de prévoyance de 3 milliards de dollars, qui est censé n'être utilisé qu'en cas de catastrophes naturelles?
La confusion règne dans les réponses du gouvernement à ces questions fondamentales. Nous avons eu droit à des réponses totalement différentes, parfois dans la même journée. Le gouvernement ne sait plus où donner de la tête et n'a pas vraiment de plan B. L'économie du pays dépend beaucoup de certains secteurs, au détriment d'autres, une situation attribuable en partie au gouvernement.
Si je peux affirmer une telle chose sans craindre de me tromper, c'est parce que c'est ce que les chiffres de Statistique Canada disent aux Canadiens, et plus particulièrement aux conservateurs.
Le secteur manufacturier a perdu 400 000 emplois depuis que les conservateurs sont au pouvoir. En 2014, la croissance de l'emploi a été à son plus faible depuis 2009. Personne ne conteste ces chiffres. C'est la réalité économique canadienne. En 2014, qui était censée être une année spectaculaire, à en croire certains de mes collègues des banquettes conservatrices, l'économie canadienne a crû deux fois moins vite que la population, du moins au chapitre de la création d'emplois.
Voilà qui devrait inquiéter quiconque se soucie d'économie. Quand la population croît presque deux fois plus vite que l'emploi, c'est mauvais signe.
Le taux de chômage chez les jeunes demeure très élevé. Il est quasiment deux fois plus élevé que la moyenne nationale, et voilà que le pays compte aujourd'hui 200 000 chômeurs de plus qu'au début de la récession. Pensons-y un instant. Au début de la récession, il y avait 1,1 million de Canadiens sans emploi, alors qu'il y en a aujourd'hui 1,3 million. Le gouvernement peut bien se féliciter d'avoir fait de l'aussi bon boulot.
La voilà, la réalité. L'économie s'est contractée en novembre, et c'est inquiétant. Ces chiffres datent d'avant la dernière vague de pertes d'emplois, entre autres dans les secteurs canadiens du commerce de détail et de l'énergie. Dans ces secteurs, les emplois ne sont pas disparus par milliers, mais par dizaines de milliers. Hélas, la plupart étaient à temps partiel, ce qui veut dire que ceux qui les occupaient n'auront pas droit à l'assurance-emploi. Et encore, on ne parle que des dernières semaines et des derniers mois.
Que le gouvernement semble s'en ficher, voilà qui est inquiétant, surtout quand on sait qu'à l'heure actuelle, il y a six chômeurs au Canada pour chaque emploi disponible. Les conservateurs auront beau patiner tant qu'ils le voudront, la réalité est là, et ces chiffres, ce sont leurs ministères qui nous les ont fournis. Ils viennent de Statistique Canada, et ils sont incontestables.
Dans ce contexte, nous aimerions savoir ce que le gouvernement entend faire, maintenant que le cours du pétrole a chuté dramatiquement — il se détaillait tout juste au-dessus de 50 $ aujourd'hui — et que le gouvernement doit mettre une croix sur toutes ces recettes. Quel est le plan B? On nous a présenté le plan A, et maintenant, le secteur manufacturier a perdu 400 000 emplois, le taux de chômage chez les jeunes demeure élevé et 200 000 Canadiens de plus sont à la recherche d'un emploi. La participation des femmes au marché du travail n'a jamais été aussi peu élevée depuis 2002. Tous ces faits sont indiscutables. Et que fait le gouvernement, à part repousser la présentation du budget?
Devant ce néant d'idées et de débouchés pour les Canadiens, les néo-démocrates se concentrent principalement sur deux secteurs. Le premier, c'est celui de la petite entreprise, qui crée 80 % des emplois et qui représente 40 % du PIB. Le second, c'est le secteur manufacturier, pour les raisons que j'ai déjà expliquées.
Nous avons perdu une énorme quantité d'emplois à valeur ajoutée. Dans un pays dont l'économie repose principalement sur les ressources naturelles, les emplois à valeur ajoutée sont la pierre angulaire de la classe moyenne et du pacte qui lie l'État aux entreprises depuis 80 ans. C'est ce qui a permis de bâtir une classe moyenne au Canada. Quatre cent mille emplois ont disparu dans le secteur manufacturier seulement depuis que le gouvernement est au pouvoir. Le gouvernement devrait en faire une priorité. Or, son bilan montre que, de toute évidence, soit il n'en fait pas une priorité, soit les mesures qu'il a lancées, quelles qu'elles soient, sont infructueuses.
Voyons les autres éléments que propose le NPD, résolument, chiffres à l'appui, comme un salaire minimum fédéral de 15 $ l'heure et un programme universel de garderies abordables à 15 $ par jour maximum.
Nous savons, grâce aux économistes de la Banque TD et du secteur privé, qu'un programme de garde d'enfants entièrement subventionné et abordable serait profitable pour l'économie. Pour chaque dollar qu'il aurait injecté dans le programme, le gouvernement pourrait récupérer jusqu'à entre 1,70 $ et 2,40 $. Pourquoi? Parce que la productivité augmenterait, plus particulièrement en raison de la capacité des femmes qui le veulent de retourner sur le marché du travail. Les employés du secteur privé nous disent que c'est un problème de longue date. Comme je l'ai mentionné plus tôt, le Canada affiche son plus faible taux de participation des femmes à l'économie depuis 2002. C'est la tendance. Que faisons-nous pour renverser la tendance? Nous proposons des idées et c'est ce que je trouve si difficile avec mes collègues conservateurs et libéraux aujourd'hui.
Heureusement, nous avons le soutien du secteur manufacturier canadien et des défenseurs de la petite entreprise du pays, qui n'ont pas toujours prisé la politique néo-démocrate. Selon Dan Kelly et le président de Manufacturiers et Exportateurs du Canada, les initiatives présentées par le chef du NPD la semaine dernière sont bonnes pour l'économie. Nous avons lu des citations d'eux toute la journée.
Je trouve étonnant que les députés conservateurs et libéraux prononcent des discours pour essayer de condamner ce que proposent les néo-démocrates. Ils disent qu'ils vont voter contre cette initiative visant à réduire le taux d'imposition des petites entreprises et à aider le secteur manufacturier canadien. Ces deux propositions distinctes reçoivent l'appui de ceux qui s'y connaissent le mieux: Manufacturiers et Exportateurs du Canada et la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante. Les conservateurs disent qu'ils vont voter contre la motion, mais pour quelle raison? Ne croient-ils pas que réduire le taux d'imposition des petites entreprises d'un point, peut-être de deux points si la situation financière le permet, serait utile? Ne favorisent-ils pas la prolongation de la capacité de l'industrie manufacturière à obtenir une déduction pour l'amortissement de l'équipement lourd à un moment des plus cruciaux?
La ministre peut faire un discours quand elle le voudra. Si elle veut prendre la parole pour nous dire pourquoi son parti et elle voteront contre la motion — parce qu'ils ne l'ont pas encore dit aujourd'hui —, je serai heureux de l'écouter.
C'est important pour nous. Comme la croissance économique est deux fois plus lente que la croissance démographique, et qu'on a enregistré une perte de 400 000 emplois dans le secteur manufacturier sous le gouvernement conservateur, on s'attendrait à ce que le gouvernement soit au moins quelque peu préoccupé. Comme le taux de chômage chez les jeunes est depuis longtemps deux fois plus élevé que la moyenne nationale, et que le Canada compte 200 000 chômeurs de plus qu'avant le début de la récession, on s'attendrait à ce que le gouvernement veuille faire autre chose que des discours préfabriqués et des dépenses de 1 milliard de dollars pour des campagnes d'autopromotion visant à dire aux gens à quel point il est extraordinaire. Une campagne publicitaire n'aide pas une famille à se nourrir, pas plus qu'elle n'aide ceux qui ont besoin d'un emploi à retourner sur le marché du travail.
Les conservateurs viennent encore de dépenser 2 millions de dollars pour faire la promotion de l'industrie pétrolière. Ils ont dépensé 2 millions de dollars pour aider Chevron, Shell et d'autres sociétés extrêmement rentables, mais ils ne font rien pour le secteur forestier, le secteur manufacturier, le secteur de l'énergie propre et tous les secteurs qui veulent et doivent se développer, et qui, dans certains cas, sont sur la voie de la reprise. Les conservateurs vont financer des campagnes publicitaires pour le lobby pétrolier parce qu'il sait comment faire valoir ses intérêts.
Si les conservateurs refusent de me croire, alors ils accepteront peut-être de croire Jayson Myers, président et chef de la direction de Manufacturiers et Exportateurs du Canada, qui a dit que ces crédits d'impôt pour l'élaboration et la commercialisation de nouveaux produits sont des mesures essentielles à la réussite du secteur manufacturier.
D'après Dan Kelly, président et chef de la direction de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, si on réduisait le taux d'imposition des petites entreprises de près de 20 %, on donnerait un sérieux coup de main aux propriétaires de PME du pays et on les aiderait à créer de l'emploi.
En quoi cette idée déplaît-elle aux conservateurs et aux libéraux? Y voient-ils une mauvaise idée simplement parce qu'elle vient du NPD? Est-ce pour cette raison qu'ils voteront contre ces initiatives et qu'ils refuseront d'aider le secteur manufacturier et les petites entreprises?
J'étais propriétaire d'une petite entreprise avant de me lancer en politique. Je sais que les petites entreprises ont besoin de deux choses: il leur faut un taux d'imposition concurrentiel et des clients. La classe moyenne est aux prises avec une croissance faible ou inexistante. Nous avons perdu plus de 400 000 emplois dans le secteur manufacturier. Les Canadiens sans emploi sont maintenant 200 000 de plus qu'avant la récession. Mon Dieu. Les conservateurs veulent-ils venir en aide aux petites entreprises?
Depuis leur arrivée au pouvoir, les conservateurs ont réduit de 25 % le taux d'imposition des entreprises les plus riches, dont les banques et les pétrolières. Mais ils ont réduit le taux d'imposition des petites entreprises de 1 % seulement, alors qu'elles créent 80 % des nouveaux emplois au pays. Les priorités des conservateurs sont claires. Ils mettent tous leurs oeufs dans le même panier.
Une voix: Le problème des cartes de crédit, aussi.
M. Nathan Cullen: En effet, monsieur le Président, les fameux frais de carte de crédit. Excellent point. Les petites entreprises nous répètent toujours que les frais que leur imposent les sociétés de cartes de crédit nuisent non seulement aux marchands, mais aussi aux clients qui doivent payer des taux d'intérêt exorbitants.
Les petites entreprises nous demandent ces changements. La motion des néo-démocrates fait suite à leurs demandes. Joignez-vous à nous, bon sang. C'est simple comme bonjour. D'après tous les experts du domaine, qui savent de quoi ils parlent, ce sont des idées judicieuses. Il suffit de voter en leur faveur.
J'espère pouvoir compter sur l'appui de tous les députés.
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Monsieur le Président, je viens de vérifier les chiffres avec mes collègues.
Lorsque les libéraux étaient au pouvoir, ils ont pillé la caisse de l'assurance-emploi. Or, je rappelle à tous que cette dernière n'appartient pas au gouvernement, mais aux travailleurs et aux employeurs qui y cotisent. C'est une assurance. Elle est là pour les gens qui en ont besoin lorsqu'ils perdent leur emploi.
Les libéraux ont fait deux choses lorsqu'ils étaient au pouvoir. La réponse courte, c'est qu'ils ont pris environ 50 milliards de dollars. Ils ont privé les travailleurs et les employeurs de 50 milliards de dollars et les ont utilisés pour toutes sortes de choses. Une partie s'est peut-être retrouvée dans le scandale des commandites. C'est très difficile à vérifier.
Les conservateurs en ont pris moins d'argent dans la caisse de l'assurance-emploi, soit environ 7 milliards de dollars, et ont cessé depuis d'y puiser, ce qui est bien. Sept milliards de dollars comparativement à cinquante milliards de dollars, ce n'est pas complètement du même ordre.
En ce qui concerne le secteur manufacturier, j'aimerais que la réponde à une question. Les manufacturiers nous ont dit vouloir être en mesure d'utiliser les subventions de recherche scientifique et de développement expérimental destinés à l'innovation, à la recherche et au développement et de les appliquer aux dépenses en capital — un aspect important de l'innovation.
On a parfois besoin d'équipement pour faire de la recherche et du développement. Je sais que c'est scandaleux, mais les conservateurs ont privé les manufacturiers, les innovateurs et les entrepreneurs de cette option. Nous, par contre, disions qu'ils devraient pouvoir le faire. C'est l'une des raisons pour lesquelles Manufacturiers et Exportateurs du Canada nous appuie. L'organisme sait que cette mesure mènerait aux prochaines grandes percées technologiques. Lorsque le gouvernement croit dans la science et fait les investissements nécessaires, cela mène à l'innovation et à une économie plus robuste et productive.
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Monsieur le Président, j'ai quelques remarques à faire sur la motion présentée aujourd'hui par le NPD.
Je répondrai d'abord à quelques observations. Les néo-démocrates aiment parler du régime d'assurance-emploi. Dans des interventions antérieures, les députés du NPD ont parlé des gouvernements néo-démocrates provinciaux et de leurs merveilleuses réalisations. J'aimerais rappeler au porte-parole du NPD en matière de finances les ressources qui ont été refusées et enlevées à des travailleurs blessés au Manitoba dans le cadre du régime provincial d'indemnisation des travailleurs. Des travailleurs blessés ont été lésés, et c'est le NPD qui est responsable de cette situation.
Durant les années 1990, le vérificateur général du Canada avait recommandé de s'occuper du régime d'assurance-emploi, et c'est ce qu'a fait le gouvernement libéral au pouvoir.
Jour après jour, certains commentaires et messages provenant du Parti conservateur touchent la cible à divers degrés. Le est un expert en désinformation, comme certaines de ses questions l'ont démontré.
Je peux comprendre pourquoi. Notre chef nous a demandé à nous, députés libéraux, de prendre le pouls de la population canadienne chaque fois que nous en avons l'occasion pour avoir une meilleure vue d'ensemble et ainsi pouvoir présenter des idées et des solutions en vue des prochaines élections. C'est en partie dans cette optique que notre caucus s'est rendu à London, en Ontario. Nous tenons beaucoup à cette région du pays. Nous sommes vraiment préoccupés par le nombre d'emplois qui ont disparu dans cette région. Jamais autant d'emplois ne se sont envolés dans le secteur manufacturier que sous le gouvernement actuel.
Le se doit d'admettre que c'est son gouvernement qui n'a rien fait pour empêcher que des dizaines, voire bientôt des centaines de milliers d'emplois du secteur manufacturier ne disparaissent.
Lorsque les libéraux et leur chef prennent ainsi le pouls des Canadiens, ceux-ci leur disent croire en la diversification. Les libéraux croient également dans le secteur manufacturier. Les gouvernements libéraux précédents ont un bilan de création d'emplois dans le secteur manufacturier, contrairement au gouvernement actuel, sous lequel des centaines de milliers d'emplois ont disparu.
Lorsque j'ai été élu pour la première fois, dans le cadre d'une élection partielle, l'un des premiers dossiers dont je me suis occupé concernait les emplois chez Air Canada, soit dans l'industrie aérospatiale. J'ai tenté de faire reconnaître au actuel et à son Cabinet qu'Air Canada était tenue par la loi de protéger les emplois dans l'industrie aérospatiale à Winnipeg, mais le et ses ministres n'ont absolument rien fait.
Il s'agissait d'emplois précieux, car ils soutenaient l'emploi dans l'industrie manufacturière. Ils étaient importants pour ma province. Et il n'y a pas que le Manitoba qui a été touché: les mesures prises par Air Canada ont entraîné des pertes d'emplois en Ontario et au Québec. Puisque ces emplois étaient protégés par la loi, on se serait attendu à ce que des députés d'arrière-ban ou même quelques ministres se préoccupent des employés qui ont été licenciés au Québec, en Ontario, au Manitoba et, dans une certaine mesure, en Colombie-Britannique, et qu'ils les défendent. Or, on a rien entendu. Le est resté muet comme une carpe pendant que les gens étaient mis à pied. Il y avait une loi en vigueur qui protégeait ces emplois, mais les conservateurs sont restés les bras croisés.
Devrais-je donc être surpris que le gouvernement fédéral ait décidé de ne rien faire de concret pour lutter contre les lourdes pertes d'emplois dont nous avons été témoins dans le secteur manufacturier de l'Ontario, principalement, et d'autres régions du pays?
Non, je ne suis pas surpris, mais je suis déçu et je crois que les Canadiens aussi sont déçus. Ils auront l'occasion d'exprimer leur déception non seulement en allant rencontrer les membres du caucus libéral qui se rendront dans des villes comme London et Guelph, mais aussi en allant voter lors des élections qui auront lieu à un moment ou à un autre en 2015.
Le a tort de dire que le chef du Parti libéral n'appuie pas le secteur manufacturier. Il devrait examiner le bilan du gouvernement conservateur, puisque, en fin de compte, celui-ci est responsable des dizaines de milliers d'emplois qui ont été éliminés dans ce secteur. C'est tout le contraire de ce qui s'est passé lorsque les libéraux étaient au pouvoir.
Les faits sont éloquents. Je sais toutefois que le gouvernement éprouve une aversion pour les faits. Lors de son arrivée au pouvoir en 1993, le gouvernement libéral de Jean Chrétien a hérité d'un taux de chômage de 14 %. Je me souviens d'avoir entendu Kim Campbell parler d'un taux de chômage à deux chiffres pendant un bon bout de temps. J'étais député provincial à l'époque. Le Parti libéral disait que la situation était inacceptable et qu'il faudrait travailler fort pour les Canadiens et faire baisser le taux de chômage. En 2006, M. Chrétien a réussi à nettoyer le gâchis laissé par les conservateurs.
Le gouvernement libéral a fait passer le taux de chômage de 14 à 6,5 %. C'est la situation dont les conservateurs ont hérité en 2006.
Quand on pense à une économie équilibrée, qu'est-ce que les libéraux ont aussi légué aux conservateurs? Un excédent commercial et un excédent budgétaire. Ce n'était pas la première fois. Les gouvernements libéraux dirigés par MM. Chrétien et Martin ont produit de nombreux excédents budgétaires. Le gouvernement conservateur ne sait même pas comment présenter un budget à temps, alors il n'est guère étonnant qu'il ne soit jamais parvenu à produire un excédent.
Le gouvernement a beaucoup d'améliorations à apporter. Dieu merci, les Canadiens auront l'occasion de réfléchir à l'incompétence du gouvernement et à son incapacité à faire le travail.
La motion parle d'une économie équilibrée et du soutien de la classe moyenne. J'en ai déjà parlé. Il y a quelques années, le député de est devenu chef du Parti libéral. Il s'est immédiatement concentré sur l'importance de la classe moyenne. C'était sa priorité, et il voulait que notre caucus s'y intéresse davantage. À son avis, c'était quelque chose d'important. Il fallait commencer à travailler pour la classe moyenne, car il fallait combler un énorme vide. Il n'y avait pas matière à discuter: nous n'en faisions pas assez pour la classe moyenne.
Quand je dis « nous », j'englobe aussi les conservateurs et les néo-démocrates. Si on faisait une recherche dans le hansard, on pourrait relever le nombre de fois où le et le ont mentionné la classe moyenne. Aujourd'hui, tout le monde parle de la classe moyenne, aussi bien le premier ministre que les laquais des conservateurs, avec leurs notes d'allocutions qui arrivent tout droit du Cabinet du premier ministre. La motion des néo-démocrates aussi, et c'est une bonne chose.
Même si le Parti libéral est le troisième parti à la Chambre des communes, son chef a su porter les besoins de la classe moyenne au rang de priorité absolue. J'en suis personnellement très fier. C'est toute une réalisation.
Toutefois, j'estime que c'est la classe moyenne qui fait tourner l'économie. Plus nous reconnaîtrons l'importance de la classe moyenne, mieux l'économie s'en portera. Ce sont les consommateurs qui font les achats à l'origine de plus de 50 % de toute l'activité économique. Mieux se porte la classe moyenne, plus nous sommes susceptibles d'avoir un avenir solide et prospère de sorte que toutes les régions de notre magnifique pays pourront se développer. Voilà ce qui importe.
J'ai été surpris du revirement soudain des néo-démocrates. Ils veulent maintenant donner l'impression de comprendre la petite entreprise. Dans le meilleur des cas, ce peut être ardu. Je le leur accorde. Ils doivent reconnaître qu'ils ont fait une grave erreur dans l'un des grands volets de leur programme et qu'ils doivent y apporter une correction. Je songe à la réduction de l'impôt sur le revenu des petites entreprises. Ils veulent réduire l'impôt des petites entreprises, croyant que cela va permettre de créer des emplois et, partant, de créer des règles égales pour tous. Je comprends pourquoi les néo-démocrates se méfient en m'entendant parler ainsi. Toutefois, je ne suis pas le seul à le dire. J'aimerais citer quelques déclarations à leur intention.
J'ai parlé de Jack Mintz, mais plusieurs autres économistes disent la même chose. Le Centre canadien de politiques alternatives affirme que cette proposition est boiteuse. Voici quelques citations, qui concernent directement la motion des néo-démocrates et qu'il faut leur rappeler. Ils voudront peut-être amender leur motion, par exemple au moyen d'un amendement favorable.
Jack Mintz s'est beaucoup intéressé à ce dossier. Il est directeur de l'école de politiques publiques de l'Université de Calgary. Voici un extrait d'un article du Huffington Post que les députés peuvent aller lire: « Mintz et certains de ses collègues économistes prétendent que ces allégements fiscaux vont profiter presque exclusivement aux Canadiens qui en ont le moins besoin et pourraient même n'avoir aucun effet sur la création d'emplois. »
Quand j'ai lu cet article, j'ai immédiatement pensé au fractionnement du revenu que les conservateurs ont proposé et à l'allégement fiscal qui accordera 2 milliards aux Canadiens les mieux nantis.
L'article se poursuit ainsi:
« Selon notre constat, dans 60 % des cas, la déduction aux petites entreprises irait à des ménages qui empochent des revenus de plus de 150 000 $, explique Mintz, d'après les recherches qu'il a faites à ce sujet. Cela s'explique par le fait qu'un nombre relativement élevé de ménages à revenu élevé possèdent une petite entreprise [...] »
« Le pire, [...] c'est que [le plan du NPD] n'aura pas d'effets économiques positifs, parce que les déductions pour petites entreprises finissent par créer un mur fiscal: lorsque les petites entreprises prennent de l'expansion, elles perdent certains des avantages auxquels elles avaient droit et doivent payer plus d'impôts [...] Les petites entreprises ont alors tendance à vouloir demeurer petites. »
Le taux d'imposition des petites entreprises, c'est-à-dire le taux d'imposition des sociétés privées sous contrôle canadien, sert aussi pour ainsi dire de fractionnement du revenu aux ménages à revenu élevé, qui partagent les dividendes entre les conjoints [...]
Quand la journaliste a porté cette observation à l'attention du porte-parole du NPD en matière de finances, qu'a-t-il trouvé à répondre? Voici ce qu'il a répondu:
Lorsque le HuffPost a soumis la question de l'échappatoire fiscale relative aux sociétés privées sous contrôle canadien au porte-parole du NPD en matière de finances [...], celui-ci a répondu que le NPD combat le recours aux paradis fiscaux et aux échappatoires fiscales et qu'il est favorable à l'idée d'accorder des allégements fiscaux liés à la création d'emplois. Mais il a reconnu que le plan du NPD annoncé mardi ne rattache aucune condition à l'allégement fiscal proposé. Il ne serait pas nécessaire de créer des emplois pour avoir droit à une diminution du taux d'imposition.
Les néo-démocrates devraient lire la documentation que leur remet leur leader parlementaire. On leur demande de voter pour ce genre de mesures. Avant qu'ils ne se mettent à dire que M. Mintz est un homme de droite, je leur soumets le point de vue du Centre canadien de politiques alternatives, un organisme qu'ils connaissent certainement. Armine Yalnizyan, de cet organisme, s'est prononcée sur les propos de M. Mintz au réseau anglais de Radio-Canada: « Il est un peu étrange de songer à favoriser les petites entreprises lorsqu'elles peuvent être utilisées comme abri fiscal. S'ils veulent vraiment adopter le genre de mesures dont ils parlent, ils devraient offrir des allégements fiscaux ciblés pour favoriser la croissance, c'est-à-dire accorder des réductions d'impôt uniquement aux entreprises qui ont le comportement souhaité, et non faire de ces réductions une mesure universelle. »
Pensons-y un instant. Les néo-démocrates voteront quand même pour cet élément de leur motion de l'opposition. Ils avaient la chance de voter pour un programme visant à offrir des incitatifs aux PME afin qu'elles embauchent du personnel. Des groupes extérieurs à la scène politique ont jugé que c'était une idée formidable. Ils se sont dits d'avis qu'un tel programme créerait des dizaines de milliers d'emplois dans toutes les régions du pays. Le chef du Parti libéral a proposé cette idée à la fin de l'automne dernier. Elle consistait à exempter les entreprises de cotisations d'assurance-emploi pour les employés nouvellement embauchés. Les petites entreprises seraient, de cette manière, incitées à embaucher du personnel.
C'est ainsi que nous voulons stimuler l'économie canadienne, et non avec des propositions utopiques pour essayer d'apaiser les petites entreprises sans y avoir bien réfléchi au préalable. On dirait que le NPD n'y a pas réfléchi. Il devrait soupeser également les autres politiques dont il nous parle.
Le Canada est un pays commerçant. Nous sommes largement tributaires du commerce et nous en avons besoin. Or, le NPD est encore le seul parti politique à la Chambre qui ne le comprend pas, au point de voter constamment contre les accords commerciaux et même contre l'accord avec l'Union européenne. Quand une motion à ce sujet a été présentée à la Chambre, les députés du NPD ont saisi l'occasion pour s'y opposer. Ils ne comprennent pas que les petites et moyennes entreprises profitent de l'exportation.
Les petites et moyennes entreprises ont besoin d'exporter. L'exportation génère le genre d'emplois que les Canadiens nous demandent de mettre en place et de promouvoir. Voilà le type de politiques qui améliorent la situation. Pour améliorer la qualité de vie des gens de la classe moyenne, nous devons chercher des initiatives qui amélioreront la situation de façon très concrète et tangible. Il faut établir des priorités.
Le budget nous sera présenté dans deux mois. Nous espérons que les conservateurs seront revenus sur leur décision concernant l'introduction du fractionnement du revenu — décision qui coûtera 2 milliards de dollars —, parce qu'on peut faire bien davantage pour aider la classe moyenne que de donner des centaines de millions de dollars aux mieux nantis du Canada
C'est une question de priorités. Si nous voulons atteindre un équilibre, favoriser la croissance économique et enrichir la classe moyenne, nous devons bien réfléchir pour prendre des décisions judicieuses. Je dirais que la motion présentée aujourd'hui par le NPD n'a pas été mûrement réfléchie. Le travail a été mal fait. Les néo-démocrates auraient intérêt à réfléchir à la mesure que leur chef leur demande d'appuyer.
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Monsieur le Président, j'aimerais indiquer que je vais partager mon temps de parole avec le député de .
J'ai le plaisir de me lever à la Chambre aujourd'hui pour appuyer d'emblée la motion du NPD pour appuyer les PME dans la création d'emploi, stimuler l'innovation et diversifier notre économie. La motion demande au gouvernement de prolonger de deux ans la déduction pour amortissement accéléré, d'abaisser immédiatement le taux d'imposition des petites entreprises et d'instaurer un crédit d'impôt à l'innovation afin d'accroître la productivité.
Je vais m'attarder sur les bienfaits pour ma circonscription de LaSalle—Émard de la deuxième et de la troisième actions proposées dans la motion. Je me permets de tracer le portrait entrepreneurial de ma circonscription. Après les années fastes du secteur manufacturier, ce dernier a subi un déclin important pour laisser la place aux PME et à des commerces dans divers secteurs d'activités. Selon le profil économique de l'arrondissement de Lasalle, basé sur le Registre des entreprises de Statistique Canada, 71 % des PME de Lasalle emploient moins de 10 employés et 20 % d'entre elles sont dans le secteur du commerce au détail, suivi du secteur du transport et de l'entreposage avec 11 %.
J'aimerais mentionner que j'ai eu la chance de visiter de nombreuses entreprises de ma circonscription et de visiter les commerçants, que ce soit le long de l'avenue Dollard à Lasalle ou sur le boulevard Monk, dans le Sud-Ouest. Les entrepreneurs et les commerçants de ma circonscription font preuve de résilience, d'ardeur au travail et de créativité, malgré une économie difficile et une concurrence féroce. Pourtant, malgré toute leur bonne volonté, et tout comme la classe moyenne, ils ont de la difficulté à joindre les deux bouts. Voilà pourquoi un allégement de l'impôt pour les PME, tel que proposé dans notre motion, ferait en sorte qu'elles pourraient se concentrer sur la création d'emplois dans la collectivité.
Notre économie a été traditionnellement une économie manufacturière. Le Canada, et notamment la région de Montréal, était reconnu pour la force de ses entreprises et pour leurs capacités innovatrices. Malheureusement, au cours des dernières décennies et sous les gouvernements libéraux et conservateurs, plus de 400 000 emplois ont été perdus dans le secteur manufacturier. Ces emplois étaient bien rémunérés et stables. Ils ont fait place à des emplois beaucoup plus précaires dans des secteurs d'activité beaucoup plus susceptibles aux soubresauts de notre économie.
Les petites et moyennes entreprises qui ont réussi à survivre dans le secteur manufacturier représentent près de 40 % de notre PIB et emploient quelque 8 millions de personnes. Dans ma circonscription, majoritairement de classe moyenne, 49 % des établissements d'affaires sont de petite taille, et je dirais même de très petite taille. Ils oeuvrent dans la fabrication, le commerce au détail et l'offre de services.
En 2013, 21,5 % des résidants de Lasalle travaillaient dans l'industrie manufacturière. Cependant, ce chiffre indique un recul par rapport à 2001 où 37 % de la population active de ma circonscription travaillait dans le secteur manufacturier.
Dans une circonscription urbaine comme celle que je représente, avec un taux de chômage de 8,2 % qui monte à 15 % chez les jeunes, où la classe moyenne a de la difficulté à joindre les deux bouts et où la relève entrepreneuriale est une priorité, on a besoin de mesures concrètes comme celles proposées par le NPD pour appuyer la classe moyenne, pour mettre notre économie au service des gens et pour favoriser la création de bons emplois.
[Traduction]
En outre, d'après une étude publiée récemment par l'OCDE, les investissements du gouvernement canadien dans l'innovation en pourcentage du PIB consacré à la recherche et au développement figurent parmi les plus faibles des pays de l'OCDE. La moyenne est de 2,4 % du PIB, tandis que le Canada n'investit que 0,69 %. Cette situation a une incidence néfaste sur notre compétitivité industrielle, notre capacité d'innovation et la création d'emploi, en plus de nuire à notre économie.
Dans une étude intitulée « Incidences de l'innovation: mesure et évaluation », le Conseil des académies canadiennes a indiqué:
De nos jours, le bien-être économique et social est peut-être encore plus intimement lié à l’innovation [...] Pour assurer une prospérité durable, les pouvoirs publics doivent faire de l’innovation une pierre angulaire de leurs politiques à long terme.
[Français]
C'est pour cette raison, et pour plusieurs autres bonnes raisons, comme l'a souligné le Conseil des académies canadiennes et le rapport récent de l'OCDE, que nous proposons également d'instaurer un crédit d'impôt à l'innovation dans le secteur manufacturier pour les entreprises qui investissent dans de l'équipement, du matériel et des biens utilisés en recherche-développement.
Par l'entremise de ce crédit, nous cherchons à stimuler l'innovation et à accroître la productivité des fabricants canadiens qui effectuent des investissements cruciaux en recherche-développement en leur permettant d'économiser environ 40 millions de dollars par année. Voilà des propositions clés et précises pour stimuler l'innovation et la création d'emploi, et pour contribuer à diversifier notre économie.
Je profite de l'occasion pour saluer des partenaires clés, des entrepreneurs et des commerçants de ma circonscription avec lesquels je collabore activement, notamment la Chambre de commerce et d'industrie du Sud-Ouest de Montréal, le Regroupement économique et social du Sud-Ouest, Développement économique LaSalle et d'autres organisations qui épaulent nos entrepreneurs, encouragent la création et soutiennent les entreprises.
Également, en collaboration avec la chambre de commerce et la Coopérative de développement régional Montréal-Laval, j'ai organisé un déjeuner-conférence intitulé « Pensons coopérative pour la relève et la création d’entreprises! », un modèle actuel et d'avenir.
En tant que porte-parole en matière de coopératives, je rappelle à la Chambre l'importance des coopératives dans la création et la relève d'entreprise. Souvent, les entrepreneurs ne pensent pas à ce modèle d'entreprise pour la relève entrepreneuriale, et j'aimerais le souligner à nouveau à la Chambre.
Voilà, en tant que députée néo-démocrate, le travail que je fais pour appuyer les PME, les commerçants et les industries de LaSalle—Émard.
La motion du NPD visant à stimuler notre économie et la création d'emploi fait partie du plan du NPD pour mettre le Canada sur la bonne voie. Cela fait partie de notre plan pour bâtir une économie durable au bénéfice de tous.
J'invite tous les députés de la Chambre à soutenir la motion du NPD et à démontrer leur soutien envers les petites et moyennes entreprises, qui créent la grande majorité des emplois au Canada, et envers notre secteur manufacturier.