Que, de l'avis de la Chambre, les produits contenant des microbilles qui s'immiscent dans des produits de consommation entrant dans l’environnement peuvent avoir de graves effets nocifs et, par conséquent, le gouvernement devrait immédiatement adopter des mesures afin d’ajouter les microbilles à la liste des substances toxiques contrôlées par le gouvernment en vertu de la Loi canadienne sur la protection de l'environnement (1999).
-- Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec la députée d'.
Je suis fière de débattre aujourd'hui de notre motion et d'entamer ainsi le processus qui mènera à l'interdiction des microbilles dans les produits de consommation courants. Le temps est venu d'agir pour protéger la santé de nos écosystèmes et la nôtre. Je me réjouis de voir que le NPD consacre une journée entière à la question des microbilles.
Je n'ai qu'un seul regret, c'est que mon collègue de ne soit pas là aujourd'hui, puisqu'il s'agit de sa motion, et non de la mienne. Il s'agit d'un dossier sur lequel il travaille sans relâche et pour lequel il n'a pas cessé de relancer l'industrie et de chercher à mobiliser les environnementalistes et les groupes de citoyens. Il n'est hélas pas des nôtres pour voir ses efforts aboutir à la présentation d'une motion de l'opposition et à la tenue d'un débat à la Chambre parce que sa grand-mère nous a quittés la semaine dernière. Il a décidé de rester avec ses proches, d'autant qu'il doit prendre la parole aujourd'hui aux funérailles.
Les députés sont des humains comme les autres, et nous connaissons tous des moments de grande joie et de profond chagrin. Aujourd'hui, notre collègue de Windsor-Ouest vit un véritable moment de chagrin. Il est là où il devrait être, avec ses proches, et tous ensemble ils vont célébrer la longue vie et la mémoire de Marion Masse, surnommée affectueusement « Ma », qui s'est éteinte à l'âge de 96 ans. Nos pensées accompagnent le député et toute sa famille.
Nous allons néanmoins procéder à ce débat. Il est inscrit à mon nom parce qu'il faut être présent pour qu'une motion soit inscrite à notre nom. Quoi qu'il en soit, nous savons désormais que c'est grâce au dur labeur du député que la Chambre est saisie de cette motion-ci.
De quoi est-il question? Les microbilles sont de toutes petites billes de plastique que l'on trouve dans toutes sortes de produits. En fait, les députés seraient étonnés de savoir où il y en a. Il y en a par exemple dans les produits que vous utilisez pour obtenir votre joli teint rosé, monsieur le Président, et pour exfolier votre peau. Il y en a dans les dentifrices abrasifs que nous utilisons ainsi que dans les savons liquides pour le corps que nous employons sous la douche.
Il n'y a peut-être pas de problème à les utiliser sur la peau, mais les microbilles deviennent toxiques pour la santé une fois qu'elles se retrouvent dans l'environnement et pénètrent dans nos écosystèmes. Je rappelle qu'elles sont constituées de plastique. Un tube de dentifrice en contient des dizaines de milliers. Quand nous nous brossons les dents, toutes ces microbilles prennent le chemin des égouts. Même chose quand nous nous lavons le visage: des millions de ces petites billes de plastique passent dans les égouts et aboutissent dans les lacs, les rivières et les océans. Ce n'est pas ainsi que les choses devaient se passer.
Ces microbilles de plastique sont si petites qu'elles sont consommées par toutes sortes d'animaux marins, notamment le plancton. Le plancton est le plus petit des organismes marins, et on y trouve déjà des microbilles. On les retrouve également dans les fruits de mer et les mollusques. Nous savons que les poissons les ingèrent; les petits poissons jusqu'aux plus volumineux en montant la chaîne alimentaire. Songez un peu à l'accumulation de ces microbilles dans les poissons et les mollusques qui, à leur tour, sont mangés par les oiseaux, les phoques, les baleines, et nous. Nous, qui sommes à la tête de la chaîne alimentaire, ingérons des animaux marins remplis de minuscules billes de plastique.
Ces billes nuisent aux animaux. Elles causent même l'asphyxie en les empêchant de respirer. Des analyses ont révélé des poissons remplis de plastique, des poissons qui sont morts de faim parce qu'ils étaient si remplis de plastique qu'ils ne pouvaient plus manger. Ces billes causent des perturbations au niveau cellulaire. Nous savons qu'elles altèrent les cellules mêmes des espèces marines. C'est complètement tordu. Je doute que le désir d'être resplendissante en vaut vraiment la peine lorsque je vois toutes ces billes faire leur chemin dans les égouts et envahir notre écosystème.
Nous savons également que ces billes minuscules sont comme des éponges qui absorbent les toxines de l'eau. Elles absorbent le DDT et les BPC. On peut les trouver partout, les mollusques, les poissons, les phoques et tout le reste. Que va-t-il nous arriver si nous consommons tous ces animaux?
Comment est-ce arrivé? Nos grands-parents ajoutaient de l'avoine au savon pour avoir un produit nettoyant abrasif. Nous utilisions autrefois des produits naturels comme l'avoine, des amandes broyées ou du sel de mer. Toutefois, dans les années 1970, ces petites billes de plastique ont été créées, mais elles ont vraiment commencé à gagner en popularité dans les années 1990. Il est désormais pratiquement impossible d'acheter un produit qui n'a pas ces microbilles. On les retrouve partout; elles sont omniprésentes. J'admets que je suis tombée dans le piège. Il y a des billes de jojoba dans mon nettoyant pour le visage, et je ne me suis pas renseignée à leur sujet. Sans le savoir, je verse du plastique dans le drain, comme tout le monde. Nous ne savons pas que ces plastiques sont dans nos produits.
Des dentifrices contiennent des billes de plastique. J'ai affiché un message sur Facebook hier en fin de soirée, alors il était un peu trop tard pour que la majorité des gens sur la côte Est puissent en prendre connaissance, mais d'autres gens ont fait des commentaires. Des hygiénistes dentaires ont rédigé des messages. Ils ont dit qu'ils ont des cas où ils doivent retirer des microbilles accumulées dans la marge gingivale des gens, ce qui cause encore plus de maladies des gencives et de dommages aux dents. Nous n'aurions jamais pensé que cela pourrait arriver. Ce sont les conséquences imprévues de l'ajout de plastiques dans nos produits de tous les jours.
Beaucoup de gens qui ont répondu à mon message sur Facebook ont admis n'avoir rien su de la présence de ces microbilles. Ils croyaient que c'était de l'avoine ou que les billes de jojoba étaient bénéfiques et naturelles. Ce n'est pas le cas. Nous devons certes faire davantage de sensibilisation à cet égard, mais nous devons aussi prendre des mesures pour interdire les microbilles dans nos produits.
Pour ce qui est de la sensibilisation, les groupes Défense environnementale et Ecojustice ont fait beaucoup de travail dans ce dossier. Défense environnementale a fait de l'excellent travail pour sensibiliser les gens aux microbilles. Un représentant de l'organisme m'a dit que la population en général s'intéresse beaucoup à ce problème, que les gens ignorent que ces microbilles sont omniprésentes et qu'ils s'inquiètent vraiment de leurs répercussions sur l'environnement et la santé.
Défense environnementale fait vraiment du bon travail à l'échelle provinciale. Par exemple, un projet de loi d'initiative parlementaire en Ontario est en train de franchir les étapes du processus législatif de la province. Je crois qu'il a passé l'étape de la deuxième lecture, et Défense environnementale en fait la promotion.
Le groupe Défense environnementale a aussi organisé une pétition destinée au gouvernement fédéral. Si une province prend certaines mesures à cet égard et une autre traite la situation autrement, nous nous retrouvons avec des règles disparates, compliquées pour l’industrie et qui n’aident personne. C'est pourquoi Défense environnementale a fait valoir que la solution devrait venir du gouvernement fédéral.
Comment faire? Défense environnementale a commencé par organiser une pétition. Les porte-parole en matière d’environnement et la reçoivent des courriels de la population. En fin de semaine, 2 500 personnes ont communiqué avec moi au sujet de cette pétition. Je sais qu’on compte déjà 7 000 signataires. Défense environnementale travaille de concert avec Ecojustice, Lake Ontario Waterkeeper et Sentinelle Outaouais. Ces organismes ont écrit à la pour lui demander, essentiellement, ce que nous réclamons aujourd'hui dans notre motion: dans un premier temps, ajouter les microbilles à la liste des substances toxiques en vertu de la Loi canadienne sur la protection de l'environnement. Nous pourrions alors évaluer la situation et franchir cette première étape vers l’interdiction de ces microbilles.
Beaucoup de gens pensent que nous en avons contre l’industrie des produits de beauté. Beaucoup d’industries ont volontairement cessé d’utiliser ces billes. Je suis heureuse de dire que Colgate-Palmolive et Unilever, par exemple, ont agi sur ce plan, mais souhaitent jouer à armes égales avec leurs concurrents. Ces sociétés veulent s’assurer que l’ensemble de l’industrie bannisse cet usage, et que la réglementation soit conséquente.
J’ai en main une lettre de l'Association canadienne des cosmétiques, produits de toilette et parfums au sujet de notre motion. L’association souligne le travail accompli par mon collègue de , affirmant que c'est le genre d'avis et d’orientation que l’industrie apprécie le plus. Donc, l’industrie n’est pas mécontente de notre démarche.
Nous devons vraiment agir et interdire ces microbilles. Le meilleur moyen d’éviter les problèmes causés par la pollution consiste à éviter que la pollution se produise. Nous y voyons, de concert avec les groupes environnementaux et l’industrie. J’ai hâte de voir ce que donnera le débat aujourd'hui. J’espère que le gouvernement se joindra à nous dans cette démarche et que nous agirons rapidement pour nous débarrasser de ces microbilles avant qu’il ne soit trop tard.
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Monsieur le Président, par la présentation de cette motion, nous cherchons à interdire les microbilles dans les produits de consommation. Depuis les années 1990, ceux-ci sont devenus de véritables vecteurs de ces microbilles, qui finissent par empoisonner nos écosystèmes en étant ingérés par différents organismes marins. Par nos produits de consommation, on s'empoisonne tranquillement de manière indirecte.
Par ailleurs, ces microbilles sont des aspirateurs de contaminants plus nocifs, et ces derniers peuvent éventuellement nous empoisonner. Notons que les produits de consommation ne sont pas les seuls à introduire des microplastiques dans l'environnement. Par exemple, lorsqu'on fait notre lessive, des microplastiques peuvent se dégager du nylon et du tissu. Toutefois, par comparaison aux autres façons dont les microplastiques se retrouvent dans l'environnement, notamment par la dégradation des produits en plastique, les produits de consommation sont les plus facile à cibler en ce qui a trait à l'élimination des microbilles. Puisqu'il est si facile de le faire, nous nous devons de le faire.
En octobre dernier, dans le cadre de l'émission Les années lumière, à Radio-Canada, Francine Plourde a fait un reportage. On y démontrait la chaîne insidieuse de plastique qui nous motive à déposer cette motion afin de demander au gouvernement d'adopter immédiatement des mesures en vue d'ajouter les microbilles à la liste des substances toxiques contrôlées en vertu de la Loi canadienne sur la protection de l'environnement.
L'étude, effectuée par des chercheurs de l'Université McGill, en partenariat avec le gouvernement du Québec, portait sur l'importante présence de microbilles polluantes dans les sédiments de notre fleuve Saint-Laurent. Elle nous apprenait que, à certains endroits, les chercheurs ont trouvé plus d'un millier de microbilles par litre de sédiments, une proportion largement supérieure à celle des sédiments marins dans les secteurs les plus contaminés du monde. L'analyse des structures des microbilles retrouvées pointe justement vers les mêmes microbilles qui sont retrouvées dans nos produits de consommation.
À titre informatif, on parle de microplastiques lorsque le diamètre des particules est inférieur à cinq millimètres. Quant aux microbilles de plastique qui se retrouvent dans les cosmétiques, leur diamètre est toujours inférieur à un millimètre.
Je vais tenter d'expliquer le cycle des microbilles en quelques points. Tout d'abord, des milliers de produits cosmétiques utilisent des microbilles de plastique, généralement des exfoliants et des produits nettoyants.
En 2009, Fendall et Sewell, de l'Université d'Auckland, ont constaté que ces microbilles passaient directement dans les réseaux d'eaux usées, les égouts, parce qu'elles étaient trop petites pour être retenues par les filtres des stations d'épuration. C'est de cette manière qu'elles finissent dans l'environnement marin et qu'elles peuvent également pénétrer dans la chaîne alimentaire.
Bien qu'il soit difficile de quantifier l'étendue et les conséquences de la pollution dans l'environnement marin par les déchets plastiques, cette pollution est aujourd'hui reconnue comme un problème environnemental mondial majeur. Certains spécialistes vont même dire que c'est comme si on mettait un sac de plastique sur la tête de notre environnement marin. Je n'ai pas besoin d'expliquer qu'un sac de plastique sur une tête, habituellement, cela ne donne pas de bons résultats. L'impact de cette pollution sur la biodiversité marine et sur la santé humaine suscite une vive inquiétude chez les scientifiques.
Je voudrais faire part à la Chambre de quelques résultats scientifiques. Les espèces marines ne peuvent pas faire la différence entre leur nourriture habituelle et les microplastiques. Elles finissent donc souvent par se nourrir des microplastiques en pensant que c'est leur nourriture. Le bilan réalisé pour la Convention sur la diversité biologique révèle que plus de 663 espèces sont touchées par le problème des déchets marins. Dans 11 % des cas, le dommage serait causé par l'ingestion de microplastiques. Certaines espèces de poissons sont capables d'excréter facilement les microplastiques, mais d'autres espèces accumulent le plastique dans leur organisme.
Par exemple, les résultats d'une étude ont montré qu'environ 35 % des 670 poissons examinés, de six espèces différentes, avaient du plastique dans leur estomac. L'un d'eux cumulait, à lui seul, plus de 83 morceaux de plastique.
En ce qui concerne la santé humaine, il a été prouvé que les microplastiques attirent et absorbent des polluants organiques persistants
Ces polluants, tels que le PCB et le DDT, sont déjà présents dans le milieu. Des concentrations relativement élevées de ces polluants organiques persistants ou POP ont été retrouvés à la surface des microplastiques.
Le International Pellet Watch, dirigé par le professeur Takada de l'Université de Tokyo, mène actuellement des recherches à ce sujet. Les travaux scientifiques du professeur Takada montrent que certains polluants organiques persistants ont été retrouvés dans des tissus d'oiseaux de mer, après que ceux-ci eurent préalablement ingérés des microplastiques transportant ces polluants.
En théorie, les POP ingérés par les animaux devraient pouvoir s'accrocher aux fragments de plastique avalés, avant d'être expulsés par voie naturelle. Cependant, des morceaux de plastique ont été retrouvés dans les intestins, les tissus organiques des poissons et d'autres produits de la mer consommés régulièrement par les humains.
Les scientifiques craignent qu'à terme ces POP commencent à s'accumuler dans la chaîne alimentaire en se transmettant d'espèce en espèce et finissent par avoir des conséquences néfastes sur l'être humain.
Il y a aussi des éléments chimiques toxiques ajoutés au plastique au cours du procédé de fabrication, tels que les plastifiants et les produits ignifugeants, qui peuvent être libérés dans le milieu et devenir une menace pour la faune marine. Certains plastifiants les plus communs ont été retrouvés dans les poissons, les mammifères marins et les mollusques.
À l'heure actuelle, en ce qui concerne la santé humaine, la majorité des études se base sur des modèles animaux. Comme on ne connaît pas les risques pour la santé, mais qu'il y en a potentiellement, ce serait totalement non éthique de faire des expériences sur des êtres humains. Les études se basent donc sur des modèles animaux, notamment les rats, pour déterminer quels seraient les effets potentiels pour les humains.
Lorsqu'on parle d'étude sur le plan humain, ce sera principalement des études d'observation qui vont aller dans le temps, mais le problème avec ces études, c'est que lorsqu'on se rendra compte des conséquences potentielles pour l'être humain, il risque d'être trop tard parce que ces effets nocifs seront déjà en place.
Je peux citer quelques effets potentiels en ce qui a trait aux produits issus de la chimique organique de synthèse. Par exemple, l'aldicarbe est hautement toxique pour le système nerveux. Le benzène pourrait provoquer des dégâts aux chromosomes, des leucémies, des anémies et des désordres du système sanguin. Avec le chlorure de vinyle, on parle souvent de dégâts au foie, aux reins et aux poumons, de problèmes cardiovasculaires et gastro-intestinaux. C'est aussi un cancérigène et un mutagène suspecté. Le mutagène, c'est la mutation génétique, notamment in vitro. Le chloroforme pourrait provoquer des dégâts au foie et les reins. C'est un cancérigène suspecté. Les dioxines sont des cancérigènes et mutagènes, avec des effets dermatologiques. Quand on parle de dibromure d'éthylène, on parle de cancer et de stérilité masculine. Le polychlorobiphényle pourrait provoquer des dégâts au foie, aux reins et aux poumons. Le tétrachlorure de carbone est un cancérigène. Il affecte le foie, les reins, les poumons et le système nerveux central. Le trichloroéthylène à haute dose endommage le foie, les reins, le système nerveux central et la peau. C'est un cancérigène et mutagène suspecté.
On constate donc que beaucoup de substances chimiques se lient aux microbilles de plastique, qui ont des effets potentiellement très dangereux sur la santé. C'est très inquiétant.
Dans une autre étude sur les nombreux effets de ces substances chimiques que j'ai ici, on dit que cela toucherait beaucoup l'enfant et la femme enceinte. En outre, ces substances ont un énorme impact sur les fonctions reproductives masculines. On parle de problèmes concernant la descente des testicules pendant la maternité, une diminution de la qualité du sperme, une modification des niveaux de testostérone. Le système reproducteur masculin est vraiment particulièrement sensible à ces expositions
Si on attend de voir les effets sur les humains avant d'agir, il y a des risques très importants. C'est pour cela que je recommanderais la prudence dans le cas des microbilles de plastique. Bien qu'il y ait peu d'études sur les humains, un grand nombre d'études utilisant le modèle animal sont très bien. Je peux en nommer plusieurs au , s'il le désire. Cela me fera plaisir.
Si on veut respecter le principe discuté lors du Sommet de la Terre de Rio, en 1992, il faudrait faire preuve de prudence lorsqu'on parle des microbilles de plastique et voter en faveur de la motion présentée par ma collègue d'.
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Monsieur le Président, je suis heureux de prendre la parole pour appuyer cette motion. Je tiens d'abord à informer la Chambre que je partagerai mon temps de parole avec la , la députée de .
Je suis ravi de faire le point sur les mesures prises par le gouvernement pour protéger la santé des familles canadiennes et l'environnement contre les risques que présentent la pollution et les substances nocives. Il s'agit d'un dossier que le gouvernement défend depuis son arrivée au pouvoir en 2006. Voilà pourquoi je suis heureux de résumer quelques-unes de ces activités.
Tout d'abord, comme nous le savons, les produits chimiques, s'ils sont utilisés en toute sécurité, procurent des avantages incalculables aux Canadiens et appuient l'innovation dans presque tous les secteurs de l'économie canadienne, de la médecine à la fabrication, en passant par les transports et la haute technologie. À cet égard, le gouvernement a pris plusieurs mesures. Il a notamment investi plus de 800 millions de dollars pour faire en sorte que les produits chimiques utilisés dans les foyers, les entreprises et les espaces publics soient adéquatement gérés et que les risques pour les Canadiens soient réduits au strict minimum, peu importe si ces produits chimiques existent depuis peu dans l'industrie ou s'ils sont utilisés depuis des décennies.
Le Plan de gestion des produits chimiques du gouvernement, qui a d'abord été annoncé par le en 2006, a établi un programme ambitieux, qui vise à garantir la sécurité de tous les produits chimiques utilisés au Canada. Grâce à ce programme, le Canada est devenu un chef de file mondial en ce qui concerne l'évaluation et la réglementation des produits chimiques utilisés dans les produits industriels et de consommation. Ces travaux ont une incidence directe sur la santé de tous les Canadiens ainsi que sur l'environnement dans lequel nous vivons.
En 2006, le gouvernement a investi 300 millions de dollars pour permettre à Environnement Canada et à Santé Canada de prendre rapidement des mesures en ce qui concerne les produits chimiques, en ayant recours à une approche pangouvernementale transparente, afin de veiller à ce que toutes les sources d'exposition possibles soient étudiées, qu'il s'agisse de l'air, de l'eau, des produits alimentaires ou de toute autre source. Le financement a été renouvelé dans le budget de 2011; le gouvernement a alors investi une somme supplémentaire de 506 millions de dollars sur cinq ans pour que ces travaux se poursuivent rapidement.
En plus d'offrir aux Canadiens une plus grande sécurité en ce qui concerne la santé de l'environnement, l'orientation adoptée par le gouvernement est importante pour l'industrie des produits chimiques, avec laquelle nous avons aussi travaillé en étroite collaboration. Les décisions fondées sur des données scientifiques qui ont été prises dans le cadre du Plan de gestion des produits chimiques apportent certitude et stabilité aux entreprises pour ce qui est des investissements, et elles favorisent également la recherche et le développement pour trouver de nouveaux processus et des solutions de rechange plus sûres pour les produits qui posent problème.
Le Plan de gestion des produits chimiques nous a permis de réaliser des progrès remarquables dans l'évaluation des produits chimiques potentiellement dangereux pour la santé humaine ou l'environnement. Jusqu'à présent, nous avons évalué plus de 2 700 substances disponibles sur le marché. Il s'agit de substances utilisées au Canada depuis de nombreuses années sans que le gouvernement ait jamais évalué leur innocuité. Nous nous sommes fixés comme objectif d'évaluer environ 4 300 substances d'ici 2020.
Parallèlement, dans le cadre du Plan de gestion des produits chimiques, le gouvernement a examiné plus de 3 000 nouvelles substances avant leur arrivée sur le marché canadien. Nous avons appliqué toutes les conditions nécessaires et pris d'autres mesures pour nous assurer que ces nouveaux produits chimiques sont utilisés de façon sécuritaire au Canada. Pour toute substance qui présente un risque, le gouvernement utilise une gamme d'outils et de mesures législatives pour s'assurer que leur utilisation ne nuit pas aux Canadiens ou à l'environnement. À ce jour, eu égard aux preuves scientifiques, nous avons interdit plus de 60 produits chimiques ou groupes de produits chimiques nuisibles pour l'environnement ou la santé humaine. Nous avons également publié plus de 60 mesures de gestion du risque adaptées en fonction de critères déterminés, comme le lieu de dissémination et les populations les plus à risque.
Le Plan de gestion des produits chimiques est également un programme malléable capable de réagir aux nouvelles priorités, comme les microbilles présentes dans l'environnement. Les microplastiques sont de plus en plus présents dans l'environnement, sous diverses formes, y compris celles de microbilles fabriquées à diverses fins ou de débris de plastique qui se sont naturellement dégradés dans l'environnement.
Dans le cadre du Plan de gestion des produits chimiques, on étudie les impacts des microplastiques — y compris les microbilles — sur les écosystèmes. Le gouvernement suit de près la publication de faits nouveaux sur les microplastiques. Nous continuerons d'aborder ce problème avec nos homologues étatsuniens et ontariens, dans le cadre du plan sur les Grands Lacs, ainsi qu'avec nos homologues qui participent activement au Conseil canadien des ministres de l'Environnement. Le Plan de gestion des produits chimiques du gouvernement accordera également la priorité à l'évaluation des microbilles.
Le gouvernement oeuvre également sur la scène internationale en participant activement aux discussions sur la prévention de la pollution des milieux marins par le plastique, notamment au sein de l'Organisation de coopération et de développement économiques et des Nations Unies. Au pays, nous continuons de collaborer avec l'industrie pour promouvoir la saine gestion des polluants potentiels. Plusieurs entreprises du secteur des soins personnels et des cosmétiques se sont déjà publiquement engagées à cesser d'utiliser les microbilles synthétiques. De plus, l'Association canadienne de l'industrie des plastiques fait la promotion, au Canada, de l'opération Clean Sweep, un programme international à participation volontaire qui vise à prévenir la perte de granulés de résine dans l'environnement.
Les milliers de lacs et de cours d'eau du Canada forment une partie essentielle de son patrimoine naturel et constituent un legs inestimable pour les générations futures de Canadiens. Support de la biodiversité et des écosystèmes aquatiques, les lacs et les cours d'eau offrent d'innombrables possibilités allant des activités de loisir à l'approvisionnement en eau potable. C'est pourquoi, dans le cadre de son engagement à garantir la salubrité de l'environnement, le gouvernement a pris des mesures pour renforcer la réglementation sur la protection de l'eau. Depuis 2006, le gouvernement a affecté 2,3 milliards de dollars aux infrastructures de traitement des eaux usées par l'intermédiaire de divers programmes.
En plus de ces sommes d'argent, le gouvernement a élaboré un règlement sur les effluents des systèmes d'eaux usées, en collaboration avec les provinces, les municipalités et les autres acteurs du domaine. Ce règlement aura un effet bénéfique sur la protection de la qualité de l'eau au Canada et, en fin de compte, améliorera la santé des écosystèmes.
Les nouvelles normes feront en sorte que les eaux usées non traitées ou insuffisamment traitées ne soient pas déversées dans les cours d'eau de notre pays. Les Canadiens et l'économie canadienne en bénéficieront notamment parce que les poissons et les systèmes aquatiques seront en meilleure santé et parce que le milieu naturel étant plus sain, il se prêtera mieux aux activités de loisir offertes par l'industrie canadienne du tourisme.
Les municipalités dont les systèmes de traitement des eaux usées ne sont pas conformes aux nouvelles normes se verront accorder un délai pour planifier et budgétiser les travaux d'amélioration nécessaires.
Je suis certain que tous les députés seront d'accord avec moi pour dire que l'eau est une ressource précieuse. Ces mesures nous aideront à endiguer la source la plus importante de pollution des lacs et des cours d'eau du pays et, par le fait même, elles nous aideront à protéger les Canadiens et leur environnement.
Il ne fait aucun doute que la protection de la santé des Canadiens et de leur environnement est prioritaire pour le gouvernement, comme les mesures du genre de celles que je viens de décrire en témoignent.
Le gouvernement a comme priorité également de bien protéger et de bien informer les Canadiens concernant les produits chimiques qui se retrouvent dans l'environnement. J'exhorte tous les députés à appuyer cette motion.
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Monsieur le Président, je suis reconnaissante de pouvoir participer au débat sur la motion d'aujourd'hui. Comme nous l'avons entendu du , c'est une chose qui, à notre avis, devrait être une priorité des examens futurs.
Le gouvernement entend veiller à ce que nous protégions l'environnement pour que tous les Canadiens aient de l'air et de l'eau purs et un environnement propre et que leurs enfants puissent en profiter longtemps. Nous prenons très au sérieux nos responsabilités de gardien de ces ressources naturelles et nous adoptons une approche scientifique prudente de leur réglementation.
La réglementation de l'industrie des cosmétiques ne fait pas exception. Les fabricants doivent obéir à des normes strictes en évaluant les risques pour la santé et la sécurité de leurs produits, qui font l'objet d'une évaluation complète.
Mon collègue a parlé assez longuement du Plan de gestion des produits chimiques. J'aimerais préciser, dans ce débat, le rôle de Santé Canada dans la réglementation de l'industrie des cosmétiques.
Le gouvernement du Canada applique l’une des réglementations les plus strictes au monde pour encadrer les cosmétiques, et il restreint ou interdit l’utilisation de substances qui peuvent être nocives pour les Canadiens. Nous réagissons aux nouveaux problèmes avec une approche fondée sur les risques. Au besoin, nous prenons de mesures ciblées et apportons des modifications aux règlements.
Santé Canada prend cette approche fondée sur les risques très au sérieux en réglementant les cosmétiques et les autres produits de consommation. Cela signifie que le ministère tient compte à la fois des propriétés des substances entrant dans les produits et de la quantité à laquelle les Canadiens sont exposés lors d'une utilisation normale pour déterminer s'il y a un risque à prendre en considération.
La motion dont nous sommes saisis aujourd'hui affirme que les microbilles et les produits de consommation pourraient avoir des effets nocifs graves et propose que le gouvernement prenne des mesures pour ajouter les microbilles à la liste des substances toxiques contrôlées par le gouvernement en vertu de la Loi canadienne de 1999 sur la protection de l'environnement.
Les microbilles ajoutées aux cosmétiques et aux produits d'hygiène personnelle sont constituées de plastiques, comme le polyéthylène, le polypropylène et le nylon. Ces substances sont aussi utilisées à maintes autres fins dans les cosmétiques, que ce soit comme agent gonflant, liant, stabilisant ou filmogène ou comme revitalisant pour la peau.
Tous les cosmétiques vendus au Canada doivent pouvoir être utilisés sans danger et satisfaire aux exigences de la Loi sur les aliments et drogues et du Règlement sur les cosmétiques. L'une des principales exigences du règlement consiste pour le fabricant ou l'importateur à fournir à Santé Canada, dans les 10 jours suivant la vente initiale d'un cosmétique, une déclaration qui comprend des renseignements sur sa formulation.
Le Règlement sur les cosmétiques exige également que le fabricant ou l'importateur indique tous les ingrédients sur l'étiquette du produit en utilisant les noms de la nomenclature internationale d’ingrédients cosmétiques. Ainsi, le consommateur peut vérifier si le produit contient un ingrédient auquel il peut être sensible ou qu'il désire éviter, ce qui lui permet de prendre des décisions d'achat et d'utilisation plus éclairées. Cette exigence aide en outre le ministère à revoir les ingrédients du produit de manière à y déceler toute substance dommageable. L'Union européenne et les États-Unis utilisent d'ailleurs la même nomenclature.
De plus, l'étiquette d'un produit de soins personnels homologué doit préciser l’utilisation recommandée du produit ou ses indications, ce qui peut comprendre des allégations santé, l’information sur le dosage, les ingrédients médicinaux et autres, ainsi que les mises en garde pertinentes au produit.
Santé Canada tient compte de chacun de ces facteurs pour évaluer les répercussions d'un produit sur la santé humaine. Actuellement, aucun des plastiques qui composent couramment les microbilles ne soulève d'inquiétude pour la sécurité humaine telle qu'on l'entend en cosmétique. Si des craintes pour la santé humaine devaient se concrétiser, les Canadiens peuvent avoir l'assurance que Santé Canada prendrait les mesures qui s'imposent.
Les ingrédients qui servent à fabriquer les microbilles sont considérés comme des substances non médicinales et figurent sur l'étiquette du produit. Cette exigence permet au consommateur canadien de prendre des décisions éclairées sur les produits de soins personnels qu'il achète et de les utiliser comme il se doit.
Santé Canada se sert également un outil administratif, la Liste critique, afin d'informer notamment les fabricants des substances dont la présence dans un cosmétique peut contrevenir à l’interdiction générale qui figure à l'article 16 de la Loi sur les aliments et drogues ou à une disposition du Règlement sur les cosmétiques.
Les fonctionnaires du ministère suivent attentivement les nouvelles réglementaires et scientifiques internationales et examinent régulièrement l’innocuité des ingrédients des produits cosmétiques. De plus, les parties intéressées peuvent proposer à Santé Canada des changements à la liste critique.
Comme je l’ai mentionné au début, nous avons vraiment à coeur la santé environnementale des Canadiens. Pour cette raison, en 2006, le gouvernement a lancé le Plan de gestion des produits chimiques en vue de renforcer les mesures pour protéger la santé humaine et l’environnement contre les risques des produits chimiques.
Ce plan se veut une approche de calibre mondial en matière de gestion des produits chimiques qui a été largement adoptée par l’industrie et les organisations non gouvernementales. Il s’agit d’un programme commun d’Environnement Canada et de Santé Canada. Nous avons entendu plus tôt le nombre de produits chimiques qui ont été évalués depuis quelques années; il y en a énormément.
Certains produits chimiques qui entrent dans la fabrication de microbilles comptent parmi les produits chimiques qui seront évalués dans le cadre du plan de gestion. Si ces produits soulèvent des inquiétudes, Santé Canada interviendra.
Les examens qui ont été faits dans le cadre de ce plan ne se veulent pas un exercice purement théorique. Cela donne des résultats concrets pour les Canadiens et entraîne des mesures musclées contre les produits chimiques qui posent problème.
Jusqu’à présent, cela a entraîné l’ajout de 26 nouvelles substances à la liste critique des ingrédients des produits cosmétiques. De plus, deux éléments actuels de la liste critique ont été modifiés pour assurer une meilleure protection de la santé des Canadiens.
Dans le budget de 2011, le gouvernement s’est assuré que la gestion des produits chimiques était une grande priorité. Le Plan de gestion des produits chimiques a reçu un financement supplémentaire de plus de 506 millions de dollars pour les cinq prochaines années. À mon avis, cela démontre clairement que nous avons à coeur la santé et la sécurité des Canadiens. Nous convenons tous de l’importance de l’innocuité des produits de consommation. Aux termes du Plan de gestion des produits chimiques, de la Loi sur les aliments et drogues et du Règlement sur les cosmétiques, le gouvernement traite de questions comme les microbilles dans les produits cosmétiques. Si de nouvelles données scientifiques démontrent qu’il y a un risque pour la santé humaine, le gouvernement interviendra promptement.
En conclusion, je crois que nous avons de bons systèmes en place. Il y a continuellement de nouvelles données scientifiques, et nous devons prendre des mesures en fonction des données scientifiques.
Monsieur le Président, j'aimerais aujourd'hui parler des microbilles ou des petites billes de plastique dans les produits de consommation qui entrent dans notre environnement et peuvent avoir des effets nocifs graves.
En 2011, le Programme des Nations Unies pour l’environnement s'est penché sur la question des déchets en plastique dans l'océan. Depuis, les microplastiques, des particules pouvant aller jusqu'à cinq millimètres de diamètre, fabriqués ou créés par la désagrégation du plastique, ont suscité des préoccupations croissantes. Les poissons, les moules, les oiseaux marins et le plancton marin ingèrent des microplastiques qui nuisent à leur santé.
L'on se préoccupe de plus en plus de l'utilisation croissante de microplastiques dans les produits de consommation, nommément les microbilles dans les démaquillants, les gels et les dentifrices, qui sont déversés dans les rivières, les lacs et les océans. On a découvert des microbes sur des microplastiques à de multiples endroits dans l'Atlantique Nord. Ce qu'on appelle la platisphère peut faciliter le transport d'espèces d'algues nuisibles, de microbes et de pathogènes. Les microplastiques représentent aussi une menace pour les grands organismes comme la baleine noire, une espèce en danger.
Plus près de chez nous, les scientifiques ont trouvé des millions de ces microbilles dans seulement un kilomètre carré de certaines parties de nos Grands Lacs parce que bon nombre d'entreprises en utilisent dans leurs produits de consommation. Il arrive que l'on s'en serve pour exfolier la peau ou encore qu'on les ajoute à des produits pour les faire scintiller.
Des recherches effectuées par l'Institute for Environmental Studies ont établi qu'une bouteille du 200 millilitres peut contenir jusqu'à 21 grammes de microplastiques, ce qui représente à peu près le dixième de son poids. Habituellement, les microbilles sont constituées de polyéthylène ou de polypropylène et, avec une taille variant de 0,0004 à 1,24 millimètre, elles sont trop petites pour être interceptées par les usines de traitement des eaux usées. Ces billes minuscules échappent donc aux filtres de nos usines et se retrouvent dans nos lacs et nos rivières.
Il n'est pas rare que ces particules flottent et qu'elles absorbent les toxines comme des éponges. Comme les billes ont l'aspect d'oeufs de poisson, les environnementalistes craignent que les microplastiques entrent dans la chaîne alimentaire par l'intermédiaire des poissons, des oiseaux et des mammifères. Les scientifiques ont récemment fait des mises en garde, alléguant que les microbilles pourraient avoir des effets néfastes sur la santé humaine. Par exemple, certains signes semblent indiquer que les microbilles peuvent absorber des polluants organiques persistants.
En 2012 et 2013, les cinq Grands Lacs ont fait l'objet d'un grand projet de recherche. Or, contrairement aux chercheurs qui, dans l'océan, avaient trouvé des morceaux de plastique décomposé ressemblant à des confettis d'une taille pouvant atteindre 5 millimètres, les chercheurs des Grands Lacs ont trouvé de grandes quantités de fragments de plastique minuscules et des billes pouvant atteindre 1 millimètre. Plus ils avançaient au fil du mouvement des eaux des Grands Lacs, plus la quantité de plastique augmentait. La concentration la plus élevée a été enregistrée dans le lac Ontario, soit jusqu'à 1,1 million de particules de plastique par kilomètre carré.
Il y a aux États-Unis un mouvement grandissant visant à faire en sorte que les produits soient purgés des microbilles qu'ils pourraient contenir. L'an dernier, l'Illinois est devenu le premier État à adopter une loi pour interdire, d'ici 2019, la vente de produits de soins personnels contenant des microbilles. Voici l'explication donnée par le gouverneur de l'Illinois, M. Pat Quinn:
L'interdiction des microbilles veillera à faire en sorte que l'Illinois dispose d'eaux propres sur tout son territoire, et elle servira d'exemple à suivre pour le reste du pays. Le lac Michigan ainsi que les nombreuses rivières et les nombreux lacs de notre État sont parmi nos plus importantes ressources naturelles.
La chimiste Sherri Mason — la professeure agrégée de l'Université de l'État de New York qui dirigeait l'étude ayant mené à la découverte de microbilles dans les eaux des Grands Lacs — s'est dite heureuse de voir l'Illinois donner l'exemple, mais préoccupée par le long délai qui a été prévu. Selon elle, plus le délai sera long, plus grande sera la quantité de microbilles qui se retrouveront dans nos systèmes avant que nous prenions les mesures qui s'imposent.
Cette semaine, le gouverneur Chris Christie a signé une mesure législative faisant du New Jersey le deuxième État américain à bannir ces substances. Au titre de cette loi, il est maintenant interdit de fabriquer, de vendre ou de faire la promotion de produits d'hygiène personnelle contenant des microbilles de polyéthylène sur le territoire du New Jersey.
Le sénateur Christopher Bateman a déclaré:
En adoptant ce projet de loi, notre État joue un rôle de premier plan dans les efforts déployés partout au pays afin d'éliminer les dangers que ces produits représentent pour l'environnement et pour notre approvisionnement en eau. [...] Il n'y a qu'une seule façon d'assurer la salubrité de l'eau et de protéger nos rivières et nos lacs: il faut arrêter la production et la vente de ces produits.
La loi sera mise en oeuvre graduellement. La production de produits contenant des microbilles devra cesser au plus tard en janvier 2018. À compter de janvier 2020, il sera interdit de vendre ou de faire la promotion de produits en vente libre qui contiennent ces substances.
Selon l'organisme Environmental Defence: « Il est fort probable qu'une interdiction similaire soit adoptée en Indiana. Les législateurs du Minnesota, du Wisconsin, du Vermont, du Maine, de la Californie, de l'État de New York, de l'Ohio et de l'État de Washington ont étudié ou étudient encore la possibilité d'adopter de nouvelles lois afin d'interdire l'utilisation de microbilles. »
J'aimerais ajouter qu'aux États-Unis, deux États, soit l'Illinois et le New Jersey, ont adopté des lois visant à interdire l'utilisation de microbilles dans les produits d'hygiène personnelle. Neuf autres États examinent la possibilité de prendre des mesures semblables. Au Canada, un projet de loi d'initiative parlementaire visant à interdire l'utilisation de microbilles a été présenté à l'Assemblée législative de l'Ontario, mais le gouvernement fédéral et les autres provinces n'ont pris aucune mesure à cet égard jusqu'à maintenant.
Outre les mesures législatives, l’Alliance des villes des Grands Lacs et du Saint-Laurent, une coalition qui regroupe les maires de 114 municipalités canadiennes et américaines situées près des étendues d'eau, a sensibilisé les gens au problème des microbilles au sein des collectivités qu'elle représente, et elle a exhorté les entreprises qui les utilisent à les éliminer de leurs produits. « Nous pensons avoir fait un très bon travail », affirme le directeur exécutif, David Ullrich, qui admet toutefois que « l'Alliance peut toujours en faire davantage ».
Selon ce que la CBC a révélé en juin 2014, plusieurs fabricants de produits de soins personnels ont promis de réduire la présence de microbilles dans leurs produits au cours des prochaines années, mais les dates varient.
En janvier 2015, l'Australie, la Belgique, le Luxembourg, la Suède et les Pays-Bas ont uni leurs efforts pour demander à ce qu'on interdise l'emploi des microplastiques dans la fabrication des produits de soins personnels. Ils ont fait valoir que la mesure protégera de la contamination les écosystèmes marins ainsi que les fruits de mer comme les moules. Selon la déclaration commune, qui a été communiquée aux 28 ministres de l'Environnement de l'Union européenne, l'élimination des microplastiques dans les produits, en particulier les cosmétiques, est d'une importance capitale.
Selon le Programme des Nations Unies pour l'environnement:
Bien qu'il existe évidemment des solutions de rechange aux microplastiques, des centaines de tonnes de microplastiques sont encore mises en marché chaque année dans l'Union européenne. Les Pays-Bas craignent notamment que les fruits de mer — y compris leur production nationale de moules — soient touchés par la pollution aux microplastiques.
Dans leur appel à l'action, les Pays-Bas disent qu'il y a encore beaucoup d'incertitude, mais que ce qu'ils savent les préoccupe déjà. Selon eux, le principe de précaution doit s'appliquer.
Les gouvernements du monde entier qui étaient présents lors de la première session de l'Assemblée des Nations Unies pour l'environnement ont adopté une résolution sur les débris de plastiques présents dans le milieu marin et les microplastiques. Ils ont demandé à ce qu'on adopte des mesures plus énergiques, notamment en éliminant ces matières à la source, et ils ont réclamé que le Programme des Nations Unies pour l'environnement présente des évaluations scientifiques sur les microplastiques en vue de la prochaine session de l'Assemblée.
De plus, dans le cadre du Partenariat mondial sur les déchets marins, ou PMDM, le Programme des Nations Unies pour l'environnement appuie des initiatives visant à réduire l'afflux de déchets dans l'environnement marin, y compris la création de l'application téléphonique « Beat the Microbead », qui permet aux consommateurs d'identifier rapidement les produits de soins personnels qui contiennent des microbilles.
Le danger pour la vie marine que constitue la présence massive de déchets de plastique est de plus en plus inquiétante. Selon certaines estimations plutôt conservatrices, les conséquences financières globales des matières plastiques sur les écosystèmes marins se chiffrent à 13 milliards de dollars américains par année.
Voici ce qu'a déclaré le secrétaire général adjoint de l'ONU et directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour l'environnement:
Le plastique joue sans aucun doute un rôle crucial dans la vie moderne, mais les impacts environnementaux de la façon dont nous l'utilisons ne peuvent pas être ignorés. Ces rapports montrent que la réduction, le recyclage et la re-conceptualisation des produits à base de matière plastique peuvent apporter plusieurs avantages écologiques: de la réduction des dommages économiques sur les écosystèmes marins, le tourisme et la pêche — vitaux pour de nombreux pays en développement — à l'apport d'économies et d'opportunités pour l'innovation aux entreprises tout en réduisant les risques.
[...] dans les régions polaires, les scientifiques ont découvert récemment de minuscules morceaux de plastique emprisonnés dans la glace marine. Transportées par les courants océaniques sur de grandes distances, ces particules contaminées finissent par s'introduire dans notre alimentation sous forme de produits chimiques. La principale chose à faire consiste à empêcher que les débris de plastique ne se retrouvent dans l'environnement, point. Le moyen est simple, mais immensément efficace, et il se résume en trois mots d'ordre: réduire, réutiliser et recycler.
De nombreux rapports fiables recensent les problèmes environnementaux dus aux déchets plastiques: certains animaux marins, comme les tortues, les ingèrent et tombent malades ou en meurent, alors que d'autres, comme les dauphins et les baleines, en deviennent prisonniers. Et c'est sans parler des dommages causés aux habitats essentiels comme les barrières de corail, de la contamination chimique, des espèces envahissantes qui voyagent sur les fragments de plastique et des torts économiques que subissent les industries halieutique et touristique de nombreux pays.
Quelles solutions recommande-t-on?
Les entreprises devraient consigner l'utilisation qu'elles font du plastique et faire rapport des résultats chaque année. Elles pourraient s'engager à réduire l'incidence environnementale des matières plastiques en se fixant des cibles et des délais clairs et trouver des moyens innovateurs de recycler et d'accroître leur éco-efficacité. Il devrait y avoir plus de campagnes d'information afin de convaincre les gens de ne pas jeter leurs déchets n'importe où et d'empêcher les déchets plastiques de se retrouver dans l'océan. Il pourrait aussi y avoir une application permettant aux consommateurs de savoir si tel ou tel produit contient des microbilles. En fait, cette application existe déjà, et elle couvre un nombre sans cesse grandissant de produits partout dans le monde.
La motion d'aujourd'hui a été proposée par le NPD, et tout à l'heure, le a demandé aux députés de l'appuyer. C'est donc important.
Dans la mesure où ces particules de plastique peuvent être ingérées par les organismes marins et finir par s'accumuler au point de contaminer la chaîne alimentaire, nous devrions faire le nécessaire pour acquérir les connaissances qui nous font encore défaut.
Ces billes polluent nos eaux. Le plastique absorbe toutes sortes de produits chimiques dangereux, et lorsqu'il est ingéré par les poissons et les animaux en général, il endommage leur ADN, quand il ne les tue pas carrément. Le lien de cause à effet est patent. Les tests effectués sur les billes trouvées dans les Grands Lacs ont prouvé qu'elles provenaient de produits comme les savons liquides pour le corps, les nettoyants pour le visage et le dentifrice.
Les microbilles constituent un problème de taille. Il s'agit d'un débat important. C'est vraiment une bonne chose que les parlementaires fassent front commun et reconnaissent ce problème. Nous n'avons pas toujours été d'accord en ce qui concerne l'environnement. Le gouvernement n'a pas un bilan positif en matière d'environnement.
En 2008, selon l'indice de rendement de la lutte contre les changements climatiques, le Canada s'est classé au 56e rang sur 57 pays au chapitre de la lutte contre les émissions. En 2009, puis à nouveau en 2013, le Conference Board du Canada a classé le Canada au 15e rang parmi les 17 pays industrialisés riches au chapitre du bilan environnemental.
En 2010, l'Université Simon Fraser a classé le Canada au 24e rang des 25 pays de l'OCDE pour ce qui est du bilan environnemental. Il est important que nous unissions tous nos efforts pour dire que les microbilles constituent un problème important.
Le gouvernement a également affaibli les lois environnementales des 50 dernières années par l'entremise des Plans d'action économique de 2012 et de 2013, et des projets de loi et . Il a réduit considérablement le budget d'Environnement Canada et a aboli la Table ronde sur l'environnement et l'économie. Les scientifiques du gouvernement ont été muselés. Les politiques environnementales du gouvernement ont été critiquées par les décideurs, les scientifiques, les Canadiens, la communauté internationale et, à plusieurs reprises, par la prestigieuse revue scientifique internationale Nature.
L'eau est le fondement de la vie et est essentielle pour nos systèmes socioéconomiques et la santé des écosystèmes. Selon la Banque mondiale, « l'eau est au coeur du développement économique et social » et est indispensable dans l'ensemble des secteurs économiques, y compris l'agriculture, l'énergie et le secteur industriel. Le gouvernement a privé des milliers de cours d'eau canadiens d'une surveillance fédérale par l'entremise du projet de loi et a affaibli la protection de milliers de lacs canadiens.
À l'avenir, le Canada a besoin d'une stratégie nationale de l'eau, et notre pays est bien placé pour devenir un chef de file mondial en la matière. Par exemple, le Réseau canadien de l'eau, un réseau national de centres d'excellence, peut s'attaquer aux défis sur le plan pratique pour lancer des entreprises et former la prochaine génération de chercheurs et de travailleurs qualifiés.
Le Canada a également des règlements relatifs aux infrastructures hydrauliques et des systèmes de gestion de l'eau assez rigoureux. Dans son dernier rapport sur l'environnement, le Conference Board du Canada classe le Canada 4e sur 17 pays comparables au chapitre de la qualité de l'eau. Le Canada compte aussi de plus en plus d'entreprises d'alimentation en eau concurrentielles qui offrent des produits et des services sur les marchés mondiaux.
Je remercie le NPD d'avoir présenté cette motion. Je remercie le secrétaire parlementaire d'avoir demandé à tout le monde de l'appuyer. J'espère également que le gouvernement veillera à protéger les côtes du Canada, à mettre sur pied un réseau de zones de protection marine dans les eaux canadiennes, à encourager l'utilisation durable des ressources côtières et marines, à accorder la priorité à l'eau potable, à restaurer les écosystèmes d'eau douce, à nettoyer les sédiments contaminés, et à protéger et à restaurer les habitats essentiels.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec la députée de .
Mon discours sur les microbilles, ces petits morceaux de plastique que l'on retrouve dans les produits de consommation comme les nettoyants pour le visage, les gels de douche et la pâte dentifrice, commence en 1997, il y a 18 ans, dans les eaux au large de la côte nord-est de Terre-Neuve. Un incident m'est venu à l'esprit dès que j'ai pris connaissance de la motion de l'opposition d'aujourd'hui, qui expose les graves répercussions sur la santé que pourraient avoir les microbilles et qui demande au gouvernement fédéral de les ajouter à la liste des substances toxiques qu'il contrôle aux termes de la Loi canadienne sur la protection de l'environnement.
En 1997, nous célébrions le 500e anniversaire de la découverte de Terre-Neuve par John Cabot, événement marquant dans l'histoire du monde, Terre-Neuve-et-Labrador étant une perle bien rare dans le monde. Pour marquer le 500e anniversaire de l'expédition historique de John Cabot de Bristol, en Angleterre, à Bonavista, à Terre-Neuve, une réplique du vaisseau de Cabot, le Matthew, a été construite pour faire le voyage de Bristol à Bonavista.
À cette époque, j'étais jeune journaliste, et je m'étais rendu à Bristol pour couvrir le lancement du Matthew, pour le compte du Telegram, le quotidien de St. John's, à Terre-Neuve. Des centaines de milliers de personnes ont regardé le Matthew descendre la rivière Avon. C'était tout un spectacle. Des milliers d'autres personnes se sont rassemblées à Bonavista, à Terre-Neuve, quelques semaines plus tard, y compris la reine d'Angleterre, pour voir l'arrivée du Matthew à Bonavista. C'était une journée grise et sombre, comme celle dont il est question dans la très belle chanson terre-neuvienne intitulée Grey Foggy Day.
Après être arrivé à Terre-Neuve, le Matthew a passé les semaines suivantes à faire le tour de l'île. Tous les jours, des habitants de Terre-Neuve et du Labrador, notamment des secrétaires, des plombiers, des avocats, des hommes d'affaires, des journalistes et des politiciens, ont passé une nuit à bord du Matthew, faisant ainsi une portion de la tournée, d'une collectivité à l'autre.
J'étais à bord du Matthew lorsqu'il a parcouru la première portion, de nuit, entre Bonavista et Grates Cove, une collectivité voisine. Je n'oublierai jamais ce moment. Le Matthew était une caravelle en bois de 78 pieds de longueur, qui pesait 50 tonnes, et elle se faisait ballotter par les flots de l'Atlantique Nord comme un bouchon de liège dans une bouteille.
Il faisait très mauvais. Les vieux de la vieille utilisaient une expression bien particulière pour décrire ces conditions, le « grain du capelan », soit une combinaison de vents extrêmement froids, de pluie et de brouillard qui touche généralement la côte de Terre-Neuve à la fin du mois de juin, au moment où le capelan vient sur la côte pour se reproduire. J'ai pu moi aussi tenir la barre du navire, et j'étais sur le pont du Matthew le lendemain matin lorsque le soleil s'est levé et que le brouillard a enfin commencé à se dissiper. La première chose que j'ai vue dans les eaux près de Grates Cove, c'était un sac de plastique. Je n'oublierai jamais cela. Je peux dire avec certitude que Jean Cabot, lui, n'a pas vu de sac de plastique flotter dans l'océan. Selon la légende, il était beaucoup trop occupé à mettre des seaux à l'eau pour prendre de la morue.
Soit dit en passant, j'ai appris aux nouvelles aujourd'hui qu'il pourrait falloir encore 10 ans avant que le moratoire sur la pêche à la morue du Nord, espèce que Jean Cabot attrapait à l'aide de seaux, soit levé. À ce moment-là, l'interdiction de la pêche commerciale à la morue du Nord, qui a été décrétée en 1992, aura duré 33 ans. En tant que député de Terre-Neuve-et-Labrador, je saisis toutes les occasions de rappeler au gouvernement et au troisième parti que, lorsque le moratoire sera levé, 33 ans se seront écoulés depuis que la plus grande industrie de Terre-Neuve-et-Labrador aura cessé d'être rentable à cause de la façon catastrophique dont elle a été gérée.
Je tiens à présenter des excuses pour avoir perdu mon sang-froid hier, à la Chambre, durant la période des questions, lorsque le député conservateur de a affirmé que les décisions de gestion du gouvernement « se fondent toujours sur les données scientifiques ». Je m'excuse de ma réaction à cette déclaration ridicule. Je devrais être habitué à entendre ce genre de déclarations. Je m'excuse d'avoir réagi ainsi, mais j'ai tendance à m'enflammer. Sous le gouvernement conservateur, les scientifiques se font généralement museler.
Revenons à la question du plastique. Comme je l'ai dit au début de mon intervention, les microbilles sont de petits morceaux de plastique fabriqués que l'on utilise dans des produits de consommation comme les nettoyants pour le visage, les gels de douche et le dentifrice. On en a trouvé en fortes concentrations dans les Grands Lacs. Si on en trouve à cet endroit, il y a fort à parier qu'on en trouve également dans l'Atlantique Nord, dans les eaux de Terre-Neuve-et-Labrador, dans celles au large de la côte Est et dans celles au large des Maritimes.
L'Université Memorial de Terre-Neuve-et-Labrador a fait une offre pour mener une étude sur la présence de déchets plastiques dans les océans et la consommation de morues à Terre-Neuve afin de déterminer s'il existe une corrélation entre les microbilles et les morues que nous mangeons. Espérons que cette étude sera effectuée.
Le Nouveau Parti démocratique, mon parti, croit que la meilleure façon de s’attaquer à la pollution c’est de la prévenir. Il est difficile de contester une telle position.
Les microbilles ont été brevetées comme nettoyants en 1972, mais il a fallu attendre jusqu’aux années 1960 pour que les fabricants commencent à les utiliser pour remplacer des produits naturels, comme l’amande, l’avoine et le sel de mer.
Il existe des solutions de rechange aux microbilles. Pour cette raison, ce produit n’est pas considéré comme un ingrédient essentiel dans les produits cosmétiques et de soins personnels. Si les microbilles ne sont pas essentielles, que nous savons qu’elles causent du tort aux poissons et à d’autres animaux, qu’elles entraînent l’asphyxie et le blocage de certains organes chez les mammifères marins et que nous en retrouvons dans le poisson que mangent les gens, pourquoi permettons-nous aux fabricants de les utiliser?
N’avons-nous toujours pas appris qu’il faut faire passer les gens en premier? Pour faire passer les gens en premier, il faut accorder la priorité à l’environnement. N’avons-nous toujours pas appris que c'est en prévenant la pollution qu'on accorde la priorité aux gens?
Au cours des dernières années, une usine de traitement des eaux usées de 171 millions de dollars a été construite à St. John’s, dans ma circonscription, St. John’s South—Mount Pearl. Cependant, les usines de traitement des eaux usées comme l’usine de traitement Riverhead, qui se trouve elle aussi dans ma circonscription, sont incapables de retirer les microbilles, parce qu’elles sont trop petites et qu’elles flottent.
À Terre-Neuve-et-Labrador, des centaines de localités ne disposent pas d'usine de traitement des eaux usées. Des centaines. Il faudrait débourser des dizaines de millions de dollars pour moderniser l'usine de St. John's, qui a déjà coûté 171 millions de dollars. D'où pourrait bien venir cet argent?
Il n'existe aucune façon connue d'éliminer efficacement les microbilles et les microplastiques une fois qu'ils se trouvent dans l'environnement.
Que souhaitons-nous? Que souhaitent les néo-démocrates à l'égard des microbilles? Nous souhaitons que le gouvernement agisse immédiatement pour ajouter les microbilles en plastique à la liste des substances toxiques établie en vertu de la Loi canadienne sur la protection de l'environnement. Cela permettrait au gouvernement du Canada de réglementer et d'éliminer graduellement les microbilles utilisées ou produites au Canada. Comme on l'a souligné, deux États américains ont déjà interdit l'utilisation des microbilles dans les produits de soins personnels. Partout dans le monde, des pays ont décidé de faire la même chose. Au Canada, un projet de loi d'initiative parlementaire portant là-dessus a été présenté en Ontario. Cependant, nous avons besoin d'une réglementation fédérale et d'une seule loi pour l'ensemble des provinces et des territoires.
Que souhaitent les néo-démocrates? Nous souhaitons que l'environnement soit propre. Nous souhaitons que les poissons soient en santé. Nous souhaitons que les gens soient en santé. Les néo-démocrates souhaitent uniformiser les règles du jeu pour l'ensemble des entreprises qui fabriquent des produits contenant des microbilles.
Qu'est-ce que je souhaite en tant que député de St. John's South—Mount Pearl, à Terre-Neuve-et-Labrador? Premièrement, j'aimerais bien que les poissons reviennent. J'aurais aimé que les poissons reviennent deux ans après le moratoire, comme l'avait prédit John Crosbie. J'aimerais que cela se produise, mais, selon les prévisions, il faudra attendre encore 10 ans. C'est cela que je souhaite.
Chose tout aussi importante, je souhaite que les conservateurs — le gouvernement du Canada — protègent mieux l'environnement. Or, le gouvernement conservateur en fait de moins en moins à cet égard.
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Monsieur le Président, je me lève aujourd'hui à la Chambre pour appuyer la motion du NPD, proposée par ma collègue d', qui fait d'ailleurs un excellent travail au sujet de l'environnement. Il est important d'en parler aujourd'hui à la Chambre, parce que cet enjeu nous touche tous et, particulièrement les générations futures. Avant qu'il ne soit trop tard, il est temps de proposer des motions pour l'environnement. La motion d'aujourd'hui va vraiment en ce sens et je vais la lire:
Que, de l'avis de la Chambre, les produits contenant des microbilles qui s'immiscent dans des produits de consommation entrant dans l’environnement peuvent avoir de graves effets nocifs et, par conséquent, le gouvernement devrait immédiatement adopter des mesures afin d’ajouter les microbilles à la liste des substances toxiques contrôlées par le gouvernement en vertu de la Loi canadienne sur la protection de l'environnement (1999).
Dans le fond, cette motion exhorte le gouvernement fédéral à prendre les mesures nécessaires pour classifier les microbilles comme substances toxiques. Cela permettrait au gouvernement fédéral de réglementer, de retirer progressivement ou d'éliminer les microbilles des produits utilisés ou fabriqués au Canada. Cette mesure est simple et facile à introduire. Elle va contribuer davantage à la préservation de la faune et de la flore marines ainsi que du patrimoine naturel du Canada.
Plusieurs personnes doivent se demander ce que sont exactement les microbilles. En fait, ce sont de petites particules sphériques en plastique manufacturé utilisées dans la composition des produits ménagers et des produits de soins, tels que des produits nettoyants pour le visage, des gels douche ou des exfoliants.
Malheureusement, à l'heure actuelle, les stations d'épuration ne sont pas équipées d'installations de captage dotées d'un dispositif adéquat permettant la collecte des microbilles de plastique des eaux usées. Cela est en partie dû au fait qu'elles ne peuvent pas être facilement interceptées parce qu'elles sont trop petites. Les microbilles réussissent à passer à travers les filtres des usines et elles se trouvent dispersées dans les eaux traitées des stations d'épuration et dans le milieu extérieur.
Effectivement, de fortes concentrations de microbilles ont été découvertes dans l'environnement marin partout au pays, notamment dans les Grands Lacs, particulièrement en aval des grandes villes, et dans les sédiments du fleuve Saint-Laurent. Ces particules, une fois libérées dans les eaux, sont ingérées par des espèces aquatiques et deviennent de la sorte partie intégrante de la chaîne alimentaire. Donc, cela se retrouve dans la chaîne alimentaire des humains. Comme le mentionnait mon collègue avant moi, nous sommes quand même de bons consommateurs de poisson au Canada.
Des scientifiques et des chercheurs de partout au monde soutiennent que les microbilles de plastique sont nuisibles et représentent une source de pollution non négligeable. À ce propos, François Galgani, chercheur à l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer, a déclaré:
Déplacée parfois à des milliers de kilomètres de son lieu de rejet au gré des courants, la bille de plastique peut ainsi jouer le rôle de vecteur de microbes d'un bout à l'autre de la planète, avec le risque de déséquilibrer des milieux naturels en introduisant un agent pathogène pour la faune ou la flore locale.
Sur la scène internationale, plusieurs États américains, notamment l'Illinois, la Californie et New York, ont déjà interdit la commercialisation des produits cosmétiques contenant des microbilles ou disposent de mesures législatives anti-microbilles. En outre, le Parlement néerlandais propose de bannir les microplastiques des produits de beauté dans toute l'Europe.
Actuellement, au moins 21 entreprises d'envergure mondiale, qui fabriquent ou offrent des produits de beauté et de soins personnels, se sont déjà engagées à réduire leur empreinte plastique en éliminant progressivement les microbilles de leurs produits ou en décidant de ne plus offrir de produits qui en renferment.
Au Canada, de plus en plus grand de groupes, tel que le groupe Environmental Defence Canada, dénoncent l'impact environnemental désastreux de ces microbilles et exhortent le gouvernement fédéral à bannir ces microbilles des produits de consommation.
Le NPD prend très au sérieux les risques que posent ces microbilles. Les consommateurs et les entreprises du Canada veulent protéger l'environnement contre les effets néfastes des microbilles. Toutefois, il est difficile de le faire en l'absence d'une réglementation qui englobe l'ensemble des provinces et des territoires.
Les néo-démocrates estiment que la meilleure façon d'enrayer la pollution causée par les microbilles est de la prévenir dès le départ. Étant donné que la mise à niveau des usines de traitement des eaux usées serait coûteuse et comme on ignore comment retirer efficacement les microplastiques une fois qu'ils sont dans l'environnement, pour le NPD, la mesure la plus simple et la plus efficace pour contrecarrer ce problème est d'empêcher ces particules de se retrouver dans l'environnement.
Pour ma part, je n'utilise pas beaucoup de produits de beauté, mais j'ai un très bon exfoliant qui utilise du sucre au lieu de microbilles. Il existe donc déjà des ingrédients pouvant remplacer celles-ci. Plusieurs compagnies, par précaution environnementale, ont décidé d'éviter les microbilles dans la composition de leurs produits. C'est une solution qui n'est pas compliquée et peu coûteuse pour les producteurs qui utilisent actuellement des microbilles. Il y a des alternatives à explorer. Comme je l'ai mentionné plus tôt, ce sera beaucoup plus facile à appliquer si cela est encadré par une réglementation.
[Traduction]
Le Canada doit emboîter le pas aux États précurseurs et s'efforcer d'éliminer les microbilles des produits que nous utilisons quotidiennement dans l'intérêt de la santé publique et de la préservation de notre environnement. À cet égard, les néo-démocrates croient en la nécessité d'éviter de polluer inutilement les Grands Lacs, le fleuve Saint-Laurent et tous nos lacs et rivières. Nous prendrons les mesures nécessaires pour éviter cela.
[Français]
Sur le plan personnel, j'ai été impliquée, depuis le début de mon mandat, au sein de plusieurs groupes qui oeuvrent à la protection de l'environnement et qui travaillent d'arrache-pied à promouvoir une approche écologique, saine et équilibrée. J'aimerais saluer aujourd'hui les professeurs qui ont consacré du temps et de l'énergie à inculquer de bonnes valeurs à leurs élèves en matière de responsabilité citoyenne. J'ai même eu le plaisir de participer à plusieurs reprises à des campagnes de nettoyage et d'assainissement des berges du lac Saint-Louis, à Lachine et à Dorval, lac qui est encombré de déchets. J'étais aux côtés de bénévoles et en compagnie d'élèves des écoles secondaires de la région, notamment ceux de l'école Saint-Louis, l'année dernière. Je sais combien il est important pour les jeunes de grandir dans un monde vert. Il faut prendre des mesures aujourd'hui pour se diriger dans cette direction.
J'aimerais aussi souligner le travail important du GRAME, le Groupe de recherche appliquée en macroécologie. Cet organisme basé à Lachine célèbre son 26e anniversaire cette semaine. Je lui souhaite donc un bon anniversaire. Il oeuvre à la promotion du développement durable et à la protection de l'environnement, en tenant notamment compte des enjeux globaux à long terme et des changements climatiques. Tout cela se fait toujours en faisant la promotion des énergies renouvelables, du transport durable, de l'efficacité énergétique et de l'utilisation d'incitatifs économiques en gestion de l'environnement.
Le GRAME, avec qui j'entretiens des relations professionnelles constructives, a su faire preuve, au cours des années, d'une ingéniosité remarquable dans ce domaine. Je tiens à remercier son directeur, Jonathan Théorêt, mais aussi tous les employés du GRAME et tous les bénévoles de la communauté, qui sont exemplaires et qui améliorent réellement notre environnement et notre communauté.
Le NPD veut se joindre à de tels groupes pour développer une approche écologique et environnementale durable capable de faire face aux défis qui nous entourent en matière de pollution, maintenant, mais aussi dans le futur. En matière d'environnement, il faut prendre des mesures maintenant pour en voir les effets à long terme. En ce sens, les néo-démocrates estiment qu'il est temps de traiter convenablement cette question en mettant un terme à la pollution de l'environnement marin par les microplastiques.
Les experts ont clairement établi que les microbilles contenaient des substances nocives et que, par conséquent, elles constituaient une menace pour l'environnement. Cette motion, déposée aujourd'hui par ma collègue, vise à attirer l'attention du gouvernement sur ce problème qui nous touche tous. Ces propositions présentées par le NPD contribueront à l'amélioration de la qualité de l'environnement et au développement durable au Canada.
[Traduction]
En résumé, ce que nous voulons est simple et plutôt raisonnable, à mon avis.
Nous voulons un environnement propre et sain. Nous voulons assurer la pérennité des pêches récréatives et la salubrité des poissons et des autres espèces aquatiques. Pour y parvenir, nous voulons éliminer l'utilisation des microbilles dans les produits utilisés ou fabriqués au Canada et nous voulons appliquer les mêmes règles à toutes les entreprises qui fabriquent des produits contenant des microbilles pour que celles qui passent à des produits plus sûrs ne soient pas désavantagées par rapport à leurs concurrentes.
En gros, nous voulons que le gouvernement fédéral prenne ses responsabilités. Il faut aux Canadiens un gouvernement qui écoute leurs préoccupations, un gouvernement qui fait passer leurs intérêts en premier et qui comprend leurs besoins, mais, surtout, un gouvernement qui est sincère quand il dit vouloir apporter un réel changement. C'est ce qu'ils méritent et c'est exactement ce que le NPD propose. Un gouvernement néo-démocrate tiendra ses promesses.
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Monsieur le Président, je suis fier de parler aujourd'hui au nom d'un gouvernement qui prend très au sérieux la protection des Canadiens et de notre environnement. Avant d'aller plus loin, je tiens à préciser que je vais partager mon temps de parole avec le député d'.
J'aimerais commencer par expliquer clairement en quoi consistent les microbilles. Elles constituent une sous-catégorie de microplastiques. Plus précisément, elles entrent dans la catégorie des microsplastiques primaires. Ce sont de minuscules billes de plastique, dont la taille est inférieure à un millimètre. Elles sont largement utilisées, comme nous l'avons entendu ce matin, dans les produits de soins personnels, notamment les produits pour le soin de la peau et les cosmétiques. À cela s'ajoutent les microplastiques secondaires, qui sont de tout petits fragments de plastique, d'au plus cinq millimètres, et qui sont issus de la dégradation de débris de plastique de plus grande taille.
Au lieu de m'en tenir à la sous-catégorie des microbilles, je voudrais parler aujourd'hui du défi plus vaste que présentent les microplastiques. Il s'agit d'un nouveau dossier, dans lequel le gouvernement du Canada commence à réaliser d'importants progrès, de concert avec ses homologues provinciaux, territoriaux et internationaux et avec les représentants de l'industrie.
En ce qui concerne les microplastiques, tout comme la plupart des préoccupations environnementales, le fait est que nous avons une responsabilité commune à l'égard de l'environnement. Non seulement l'environnement ne connaît pas de frontières, mais la responsabilité en la matière n'est pas l'apanage d'un seul ordre de gouvernement.
Le gouvernement joue un rôle de premier plan et travaille en étroite collaboration avec ses partenaires et les parties concernées, tant au pays qu'à l'étranger, afin de protéger l'environnement, les Canadiens et l'économie. Dans le cadre de ce travail, le gouvernement veille notamment à prémunir les Canadiens contre les effets nocifs graves des substances toxiques.
Les répercussions des microplastiques, y compris des microbilles, sur les écosystèmes font toujours l'objet d'études. Certaines recherches ont démontré que les microplastiques peuvent adsorber et désorber divers polluants et qu'ils comportent un risque de bioaccumulation, d'où leurs négatifs sur les organismes aquatiques. Les débris dans le milieu marin constituent une responsabilité partagée entre Environnement Canada, Transports Canada ainsi que le ministère des Pêches et des Océans. Les sources terrestres de débris marins, dont les microplastiques, relèvent des municipalités, des provinces et du gouvernement fédéral.
Comme nous pouvons le constater, la question recoupe de nombreux champs de compétence. Donc, si nous tenons à obtenir des résultats concrets, il est absolument essentiel que nous travaillions tous ensemble. C'est justement ce que fait Environnement Canada. Le ministère participe à des initiatives avec les gouvernements provinciaux du Canada, les gouvernements d'États américains et le milieu de la recherche en général. Le ministère a également tenu des discussions avec des associations d'industries canadiennes.
Au-delà de la collaboration déjà en place à l'intérieur du Canada, le gouvernement sait qu'un engagement international est nécessaire si on souhaite empêcher que des plastiques se retrouvent dans l'environnement marin. J'aimerais donc prendre un instant pour parler de quelques initiatives internationales à ce sujet.
La Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, aussi appelée la Convention sur le droit de la mer ou le Traité sur le droit de la mer, définit les droits et responsabilités des États en ce qui touche l'utilisation des océans. Toutefois, la plupart des traités et des ententes visant à protéger l'environnement marin contre la pollution marine relèvent de l'Organisation maritime internationale.
Le Canada est signataire des principaux traités de l'Organisation maritime internationale concernant la prévention de la pollution marine. Parmi ceux-ci, mentionnons la Convention internationale sur la prévention de la pollution par les navires, qui se concentre sur les navires, ainsi que la Convention de Londres et le Protocole d'immersion en mer, qui concerne le rejet de déchets en mer.
Il convient de souligner que le fait de décharger ou de jeter des déchets en mer, y compris des plastiques, est généralement interdit par ces deux traités et par les lois canadiennes qui servent à mettre ces mesures en oeuvre au Canada. Le Canada est signataire de ces traités, mais le gouvernement fédéral sait qu'on peut faire davantage pour protéger l'environnement. C'est pourquoi nous participons à des discussions et à des recherches d'envergure internationale visant à prévenir la pollution marine causée par les plastiques.
Le Canada se réjouit aussi de la décision prise par certaines multinationales d'éliminer progressivement, par souci de protection de l'environnement, les microbilles de leurs produits d'hygiène et de beauté. L'Association canadienne de l'industrie des plastiques incite par exemple les entreprises à éviter le rejet de granules de plastique dans l'environnement.
Le Canada est aussi heureux de participer à plusieurs discussions internationales sur les mesures à prendre dans le dossier des débris de plastique en mer et des déchets aquatiques en général. L'Assemblée des Nations Unies pour l'environnement a par exemple adopté, en juin 2014, une résolution sur les océans et le droit de la mer, qui porte notamment sur les déchets aquatiques et les microplastiques. Certains ont d'ailleurs proposé que la question des débris maritimes soit le thème de la 16e réunion du Processus consultatif informel ouvert à tous des Nations Unies sur les océans et le droit de la mer, qui aura lieu au courant de l'année.
L'Organisation de coopération et de développement économiques prévoit aussi, en juin, une réunion commune sur les produits chimiques, qui sera axée sur les déchets aquatiques et le rôle de la chimie non polluante. Il va sans dire que le Canada participera aussi aux discussions du G7 sur les déchets aquatiques. D'importantes études internationales sont à venir. Nous en prendrons connaissance et nous les analyserons.
Mentionnons l'étude mondiale de l'ONU sur les débris marins de matières plastiques et microplastiques, qui devrait être terminée d'ici 2016. En outre, le Groupe mixte d'experts chargé d'étudier les aspects scientifiques de la protection de l'environnement marin a récemment mené une étude sur les sources et l'évolution des microplastiques ainsi que leurs effets sur l'environnement. Cette étude sera publiée dans le courant de l'année.
Tous ces groupes internationaux admettent qu'il faut éviter le double emploi. Ils examinent les différents aspects de la question, et les efforts du gouvernement du Canada s'inscrivent dans ce cadre général.
En conclusion, le gouvernement sait que, pour faire progresser les initiatives environnementales sur les microplastiques et le sous-secteur des microbilles, la coordination des mesures prises par les gouvernements est capitale. Par conséquent, le gouvernement entretient un dialogue continu avec ses partenaires, les autres ordres de gouvernement et les gouvernements étrangers. Il demeure aussi à l'affût des plus récentes données scientifiques.
Beaucoup de travail et d'études restent à faire, mais le gouvernement entend suivre cette question de près et prendre les mesures qui s'imposent.
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Monsieur le Président, je suis heureux de pouvoir prendre la parole aujourd’hui à ce sujet. En fait, dimanche dernier, le 22 mars, c’était la Journée mondiale de l’eau. Le thème de cette année était l’eau et le développement durable.
L’eau est une question vitale pour les Canadiens; elle est essentielle pour leur santé et leur environnement. L’eau est également essentielle pour la réussite de secteurs économiques clés du Canada, depuis le tourisme et les loisirs jusqu’à l’agriculture, l’énergie et le secteur manufacturier.
Environnement Canada coordonne les politiques et les programmes environnementaux; le ministère s’emploie à assurer un environnement propre, sûr et durable. Il veille à ce que nous comprenions les questions relatives à la qualité de l’eau et à la quantité qui influent sur l’accès des Canadiens à de l’eau propre; enfin, le ministère met en œuvre des règlements pour protéger notre eau.
Environnement Canada assume le leadership au niveau fédéral pour les questions relatives à l’eau, et cela comprend la surveillance et la recherche scientifiques, les programmes, les règlements et les partenariats. Les partenariats sont très importants, parce que les questions relatives à l’eau relèvent à la fois des paliers fédéral, provincial, territorial et municipal et de chaque citoyen. En outre, l’eau ne connaît pas de frontière entre les provinces ni entre le Canada et les États-Unis.
Le gouvernement accorde beaucoup d’importance aux partenariats qu’il a avec de nombreux intervenants pour protéger nos ressources en eau. Au Canada, les gouvernements se dirigent vers un écosystème intégré qui leur permettra de collaborer à la prise de décisions et qui tiendra compte des intérêts des nombreux intervenants en cause. Ce nouveau système permettra également de trouver un juste équilibre entre de nombreux objectifs, y compris l’exploitation durable de l’eau et la mesure des ressources aquatiques, la protection contre les menaces liées à la qualité de l’eau, la protection des écosystèmes et des espèces aquatiques ainsi que la réduction des répercussions que peuvent avoir les inondations et les sécheresses sur la santé, l’économie et la sécurité.
Le gouvernement conservateur coordonne et fait de nombreux investissements ciblés dans les écosystèmes, comme ceux des Grands Lacs, du fleuve Saint-Laurent, du lac Simcoe et du sud-est de la baie Georgienne ainsi que celui du bassin du lac Winnipeg.
Environnement Canada dirige le programme fédéral des Grands Lacs, et cela comprend la mise en œuvre de l’Accord relatif à la qualité de l'eau dans les Grands Lacs conclu entre les États-Unis et le Canada en 2012, l’Accord Canada-Ontario concernant la qualité de l’eau et la santé de l’écosystème des Grands Lacs de 2014, l’Initiative sur les éléments nutritifs des Grands Lacs et le Plan d’assainissement des Grands Lacs.
Au moyen du Fonds d’assainissement du lac Simcoe et du sud-est de la baie Georgienne, le gouvernement investit 29 millions de dollars de 2012 à 2017 pour appuyer des projets communautaires qui permettent, avec preuves à l’appui, de réduire les déversements de phosphore provenant de milieux urbains et ruraux. Cela aiderait à protéger et à créer un habitat aquatique et améliorerait la recherche et la surveillance pour la prise de décisions.
Le Plan d’action Saint-Laurent 2011-2026 est le dernier accord conclu entre le gouvernement du Canada et celui du Québec pour assurer la préservation et l’amélioration du fleuve Saint-Laurent. Il repose sur quatre accords précédents mis en œuvre depuis 1988.
Le gouvernement fédéral et le gouvernement du Québec collaborent à environ 50 projets, qui visent tous trois grands objectifs: la préservation de la biodiversité, l’amélioration de la qualité de l’eau et l’utilisation durable des ressources.
Depuis 2007, dans le cadre de l’Initiative du bassin du lac Winnipeg, le gouvernement a injecté en tout 36 millions de dollars dans des projets mis en œuvre par Environnement Canada pour appuyer l’assainissement et la durabilité à long terme du lac Winnipeg et de son bassin. Une somme de 18 millions de dollars a été affectée à cela en 2012.
Pour la réalisation de cette initiative, Environnement Canada collabore avec d’autres gouvernements et des intervenants à des travaux de recherche et de surveillance ainsi qu’à des stratégies de gestion des éléments nutritifs. Il fournit également une aide financière pour les projets mis en œuvre par des intervenants qui aident à réduire les charges en éléments nutritifs et à améliorer la santé écologique du bassin du lac Winnipeg.
Les prochains projets qui seront financés au moyen du Fonds d’intendance du bassin du lac Winnipeg sont à l’examen et ils seront annoncés au printemps.
Dans la région de l’Atlantique, des projets comme celui du Golfe du Maine, financé au moyen du Plan de conservation national, et les initiatives relatives à l’écosystème de l’Atlantique se révèlent très efficaces pour améliorer la qualité de l’eau dans les bassins hydrographiques côtiers ou près des côtes.
Dans les efforts qu’il déploie pour protéger la qualité de l’eau des Canadiens, le gouvernement s’appuie sur quelque 700 scientifiques et techniciens à Environnement Canada, qui interviennent sur le terrain ou qui réalisent des travaux de recherche de pointe sur la santé des écosystèmes aquatiques.
La Division du monitoring et de la surveillance de la qualité des eaux d'Environnement Canada se concentre sur la surveillance, l'évaluation et le compte-rendu de l'état et des tendances des écosystèmes aquatiques. Ses activités contribuent à évaluer les menaces pour la qualité de l'eau des écosystèmes dont j'ai déjà parlé. Elle veille en outre à appuyer la réalisation des engagements fédéraux à l’égard des bassins versants transfrontaliers, ainsi que des cours d'eau et des lacs traversant les frontières nationales, provinciales et territoriales. La division appuie l'élaboration, la mise en oeuvre et l'évaluation de réglementations fédérales incluant le Plan de gestion des produits chimiques, le Programme réglementaire sur la qualité de l'air, la Stratégie fédérale de développement durable et les Indicateurs canadiens de durabilité de l’environnement.
Environnement Canada dispose d'un réseau de laboratoires qui produit les données scientifiques de calibre mondial sur lesquelles s'appuient ses grands programmes en matière de qualité de l'eau. Le ministère dispose également de huit unités opérationnelles réparties dans ses sept laboratoires, lesquels sont situés à North Vancouver, Edmonton, Saskatoon, Ottawa, Burlington, Montréal et Moncton.
Grâce à tous ces efforts, le gouvernement veille activement à protéger l'environnement et les Canadiens de polluants néfastes. Nous savons que notre succès dépend d'une collaboration efficace, au Canada, entre tous les ordres de gouvernement, ainsi que de la collaboration avec les intervenants locaux qui sont nos partenaires et qui ont les connaissances locales nécessaires, avec les gouvernements autochtones, récipiendaires du savoir traditionnel, et avec les États-Unis.
Les répercussions des microplastiques, dont les microbilles, font l'objet d'études, et le gouvernement se tient à l'affût des dernières nouvelles au sujet des microplastiques. Les recherches universitaires actuelles indiquent que les microplastiques proviennent des produits de soins personnels. Ces produits, comme les exfoliants pour le visage, contiennent effectivement des microbilles.
Nous sommes au courant des mesures législatives qui voient le jour pour empêcher l'utilisation de microbilles dans les produits de soins personnels, comme c'est le cas en Ontario et en Illinois. Nous savons par ailleurs que l'industrie qui manufacture ces produits cherche aussi des moyens de réduire l'usage des microbilles.
Le Canada participe activement à des discussions internationales sur la prévention de la pollution des milieux marins par le plastique, notamment par l'intermédiaire des Nations Unies et de l'Organisation de coopération et de développement économiques.
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Monsieur le Président, je vais partager le temps qui m'est accordé avec le député d'.
L'été dernier, les habitants de Toledo, en Ohio, ont dû trouver d'autres sources d'eau potable puisque l'eau de leur source traditionnelle, le lac Érié, était devenue impropre à la consommation humaine en raison des algues bleues. On attribue la prolifération de ces algues à la quantité excessive d'engrais qui finissent par s'écouler jusque dans le lac. Ce cas nous fait voir avec quelle vitesse le pire peut arriver et avec quels soins nous devrions tous protéger nos précieuses ressources en eau douce.
Que la ville de Toledo ait même été capable de puiser son eau dans le lac Érié est une situation remarquable lorsqu'on connaît l'histoire de cette région. Certains parmi nous se rappelleront que le lac Érié a déjà été au bord de la catastrophe. La rivière Cuyahoga, qui se jette dans le lac à Cleveland, était tellement polluée qu'elle a pris feu à quelques reprises. Le feu qui a brûlé sur cette rivière en 1969 est devenu le symbole de la grave pollution qui affligeait les cours d'eau d'Amérique du Nord, en particulier dans le coeur industriel du continent, près des Grands Lacs.
Le feu sur la rivière et les images de la pollution tout aussi grave du lac Érié ont déclenché une crise à l'issue de laquelle une loi protégeant la qualité de l'eau a été adoptée, ce qui a sauvé le lac. Malheureusement, il est encore menacé, cette fois par la prolifération des algues, que l'on serait capable de prévenir. Et, à l'instar des autres Grands Lacs, le lac Érié est menacé également par un autre polluant que l'on pourrait éliminer. C'est la raison d'être du débat d'aujourd'hui.
Nous sommes en train d'étudier une motion visant à protéger nos ressources en eau douce contre un problème qui est entièrement d'origine humaine en ajoutant les microbilles à la liste des substances toxiques que l'État doit gérer en vertu de la Loi sur la protection de l'environnement. Il s'agit de définir nos priorités et de faire passer l'intérêt général avant les avantages pratiques que les microbilles peuvent avoir pour les fabricants de produits de consommation.
Bien que ce soit la première fois, à ce que je sache, que nous discutons des microbilles au Parlement, d'autres États, auxquels nous nous joindrons si nous adoptons cette motion, ont déjà légiféré pour interdire les microbilles ou sont en train d'étudier des mesures sur cette question. De plus, de nombreuses entreprises délaissent volontairement l'utilisation des microbilles en prévision d'une interdiction à venir. Elles font ainsi le choix d'une bonne pratique sur le plan environnemental ousur le plan des relations publiques. Quelle que soit la raison qui explique ce comportement, on voit que l'idée d'abandonner l'utilisation de ce polluant ne suscite pas une opposition tous azimuts parmi les entreprises qui en font effectivement usage, ce qui est formidable.
Je suis certaine que bien des gens ignorent l'existence des microbilles ou la mesure dans laquelle elles sont omniprésentes dans les produits comme les cosmétiques et le dentifrice. Elles sont faites de polyéthylène, un type de plastique. Elles donnent un aspect lisse à la texture d'un produit ou, au contraire, un aspect graveleux à des produits comme des exfoliants et du dentifrice. Dans la plupart des cas, elles remplacent des options plus naturelles comme des amandes broyées, des flocons d'avoine ou du sel de mer. Bien que la technologie que l'on utilise pour les créer existe depuis plus de quatre décennies, ce n'est qu'au cours des dernières années que les microbilles ont vraiment gagné en popularité.
Les microbilles traversent aussi sans effort les installations de traitement des eaux usées pour se retrouver dans nos cours d'eau. Bien qu'il puisse être possible de mettre au point une technologie de filtration pour cibler ce polluant, l'option est à la fois théorique et coûteuse, rejetant la responsabilité sur la société et excusant les producteurs qui bénéficient de la commodité des microplastiques pour leurs produits. Entre les options, le choix est évident, et j'espère que d'autres députés abonderont dans le même sens.
Il est important d'enlever le plastique qui flotte dans nos cours d'eau et qui finit par se retrouver dans les organismes vivants. Non seulement le plastique en lui-même est malsain, mais le problème ne s'arrête pas là: une fois ingérées, les microbilles peuvent causer l'asphyxie ou bloquer les organes. En outre, elles peuvent amplifier la pollution. Parce qu'elles sont faites de plastique, elles attirent les polluants chimiques qui, à leur tour, peuvent être ingérés par divers organismes marins à leur insu. Ceux-ci viennent s'ajouter aux polluants déjà présents dans la chaîne alimentaire auxquels bien des gens sont déjà exposés, surtout ceux qui consomment du poisson pêché dans les eaux polluées.
La mauvaise nouvelle est que les microbilles se trouvent déjà en concentrations élevées dans les Grands Lacs. Le problème est plus remarquable en aval des villes importantes et dans les sédiments du Saint-Laurent.
La bonne nouvelle, c'est que l'idée d'éliminer les microbilles des cosmétiques fait déjà son chemin et, même si nous traînons encore la patte, c'est aujourd'hui que nous commençons à rattraper notre retard.
Ailleurs dans le monde, les Pays-Bas sont un modèle à suivre. Les autorités néerlandaises vont en effet interdire les microbilles dans les cosmétiques d'ici la fin de l'année. Elles ont dû pour ce faire forcer la main de l'industrie, mais c'est justement le rôle du gouvernement dans les situations comme celle-là.
En Amérique du Nord, l'Illinois a été le premier État à interdire la fabrication ou la vente de produits de soins personnels contenant des microbilles. Plusieurs autres — la Californie, le Minnesota, New York, l'Ohio et le New Jersey — songent à l'imiter et à légiférer en ce sens.
De son côté, l'Alliance des villes des Grands Lacs et du Saint-Laurent, qui regroupe plus d'une centaine de maires des deux côtés de la frontière, a lancé un appel à l'action pour que des mesures soient prises dès 2015.
Heureusement, l'industrie des cosmétiques n'a pas l'intention de se battre. Les principales sociétés du secteur, comme The Body Shop, Johnson & Johnson, Lush et Colgate, sont conscientes qu'une interdiction est inévitable, et elles ont compris qu'il était dans l'intérêt de leur image publique de retirer volontairement les microbilles de leurs produits, et c'est ce qu'elles ont annoncé qu'elles feraient.
En fait, au moins 21 entreprises un peu partout dans le monde se sont engagées plus ou moins fermement à les retirer progressivement de leurs produits. Incroyable, non? Ces entreprises ont compris ce que l'avenir leur réservait.
Les néo-démocrates demandent au gouvernement de ne pas imiter l'approche disparate des États-Unis et de plutôt faire progresser le Canada comme un tout dans ce dossier, en se servant de la Loi canadienne sur la protection de l'environnement. Si nous prenons des mesures immédiates pour ajouter les microbilles à la liste des substances toxiques établie aux termes de cette loi, nous pourrons ensuite prendre un règlement afin d'éliminer progressivement et d'interdire ultimement les microbilles dans les produits utilisés et fabriqués au Canada.
Comme tous les Canadiens, nous souhaitons un environnement sain et propre, et les bienfaits qui en découlent. Cela est particulièrement important pour l'industrie de la pêche sportive et pour la protection des poissons et des autres espèces aquatiques les plus vulnérables au plastique.
Comme je représente une circonscription située en bordure de deux Grands Lacs, le lac Supérieur et le lac Huron, il m'importe de prendre part au débat d'aujourd'hui.
Avec le fleuve Saint-Laurent, les Grands Lacs constituent l'un des plus importants trésors du Canada et forment la première grande route qu'ont employée nos ancêtres pour explorer le continent. Ce serait une honte et un scandale d'ignorer le problème et de laisser ces plans d'eaux magnifiques se polluer davantage alors qu'il existe une solution toute simple.
Nous devons préserver les gains réalisés depuis que nous avons pris conscience des effets négatifs que l'industrialisation et, notamment, les produits chimiques ont sur les lacs. Rappelons que ceux-ci contiennent 21 % des réserves mondiales en eau douce. Il serait malavisé et immoral d'en faire moins.
Il est vrai que les microbilles en polyéthylène peuvent servir à des fins bénéfiques dans des secteurs tels que la recherche biomédicale et médicale, mais nous pouvons certainement trouver une solution pour permettre ces usages sans que nos ressources en eau douce soient envahies par ce polluant.
Beaucoup d'entre nous ont des enfants et des petits-enfants. J'ai deux petits-enfants. Je crois que, dans leur intérêt, il nous incombe d'envisager les choses à long terme dans ce débat. On nous fait confiance comme intendants. Il ne faut pas oublier que nous avons hérité de cette richesse et que avons la responsabilité de la léguer aux générations futures dans le même état, voire en meilleur état. C'est pourquoi plus nous comprenons, plus nous sommes contraints d'agir.
Nous pouvons voir qu'il y a une volonté au sein de l'industrie de collaborer avec le gouvernement sur cet enjeu, ce qui n'est pas toujours le cas. Puisqu'il y a des options qui ont déjà été utilisées dans le passé, remplacer les microbilles n'est pas un mystère à élucider, mais plutôt une solution à réexaminer. Il est tellement logique de se passer de ces produits. Ce sera seulement par manque de vision ou égoïsme si l'on n'agit pas à cet égard le plus rapidement possible.
De nombreux députés sont des amateurs de sports de plein air, même de l'autre côté de la Chambre. À tout le moins, je demanderais à ces députés de penser aux produits de la chasse et de la pêche qu'ils mettent dans leur assiette. Qui veut consommer des aliments contaminés par des plastiques qui s'accrochent à d'autres produits chimiques dans l'eau? Pas moi.
La réponse est assez simple. Nous pouvons placer le Canada au premier plan dans ce dossier en interdisant les microbilles dans la Loi sur la protection de l'environnement et en passant au problème suivant.
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Monsieur le Président, je suis très heureux d’avoir l’occasion d’appuyer la motion qui a été présentée aujourd’hui par le NPD et qui propose d’ajouter les microbilles à la liste des substances toxiques en vertu de la Loi canadienne sur la protection de l’environnement.
Ceux qui ont suivi nos discussions savent qu’au départ, c’est dans les produits de nettoyage qu’on trouvait des microbilles, mais depuis une dizaine d’années, on les retrouve dans toutes sortes de produits d’hygiène personnelle.
En quoi posent-ils un problème? Les députés ministériels ne semblent pas être convaincus par les preuves scientifiques qui, pourtant, le montrent à l’évidence. Il faut savoir que les microplastiques absorbent les polluants de l’eau, comme le DDT, les HAP et les BPC. Une fois absorbées par les microplastiques, ces toxines finissent par s’accumuler dans la chaîne alimentaire. Autrement dit, elles deviennent de plus en plus concentrées au fur et à mesure qu’elles avancent dans la chaîne alimentaire.
Bon nombre de mes collègues ont parlé des taux de concentration des microbilles dans les Grands Lacs. Moi, je voudrais parler de la situation sur la côte Ouest, puisque je représente une circonscription du Sud de l’île de Vancouver.
L’an dernier, Peter Ross, qui travaille maintenant à l’aquarium de Vancouver, a publié une étude sur des microplastiques sur la côte du Pacifique. Il a prélevé 34 échantillons de la mer des Salish, autour de Vancouver et de Victoria, ainsi qu’au large et au nord de l’île de Vancouver. Ses constatations sont absolument renversantes.
Peter Ross est un scientifique dont on cite fréquemment les travaux de recherche. Il travaillait jadis au ministère fédéral des Pêches et des Océans, où il était directeur du service de surveillance de la pollution dans l’océan Pacifique. On se souvient qu’en 2012, le gouvernement conservateur a décidé d’anéantir complètement la capacité du gouvernement canadien de contrôler la pollution sur la côte Ouest. Peter Ross a été licencié, comme les huit autres membres du service. Cela signifie que le gouvernement fédéral n’a plus aucun moyen de mesurer les impacts de ces microbilles, à propos desquels les députés ministériels nous demandent aujourd’hui des preuves. Le gouvernement a supprimé en 2012 sa capacité de surveillance dans ce domaine, et je crois que c’était délibéré.
Depuis, l’aquarium de Vancouver, qui est une fondation privée, a embauché Peter Ross et finance ses propres recherches sur la pollution de l’océan. C’est une institution qui s’intéresse activement à l’éducation du public, et il fallait bien que quelqu’un prenne le relais puisque le gouvernement fédéral s’est déchargé de cette responsabilité.
Et qu’a constaté Peter Ross? C’est absolument renversant.
Dans l’échantillon où se trouvait la concentration la plus élevée de microbilles, il a recensé 9 180 particules par mètre cube d’eau. La concentration la plus faible était de 8 particules, mais l’échantillon avait été prélevé à 100 kilomètres au large de l’île de Vancouver, ce qui signifie que, même à cette distance, il y a encore des microbilles dans l’océan. Dans le détroit de Georgia, dans la mer des Salish, il a observé une moyenne de 3 210 particules par mètre cube.
Pourquoi cela m’inquiète? Je vais expliquer très simplement comment cela se passe autour de l’île de Vancouver.
Le plancton absorbe les particules. Le plancton sert de nourriture au hareng, et le hareng sert de nourriture au saumon, qui, à son tour, sert de nourriture aux épaulards. Tout le monde sait que je réclame depuis deux ans l’adoption d’un plan d’action pour protéger les épaulards résidents du Sud, au large de l’île de Vancouver. Cela fait donc partie du problème. La pollution océanique et les microplastiques entravent les efforts de protection des épaulards.
Suis-je alarmiste? Le ministère des Pêches et des Océans estime qu’il y a 50 % de risques que les épaulards résidents du Sud disparaissent de cette région d’ici à la fin du siècle. Je le répète, 50 % de risques, et c’est le ministère des Pêches et des Océans qui le dit.
Que faisons-nous en contrepartie? Le gouvernement a décrété en 2003 que les épaulards résidents du Sud étaient une espèce « en péril ». Mais c’était il y a 12 ans. Il a ensuite fallu aux libéraux et aux conservateurs jusqu’au mois de mars 2014 pour présenter une ébauche de plan d’action. Je dis bien une ébauche, pas un vrai plan d’action. En mars dernier, il y a plus d’un an, le gouvernement a demandé à toutes les parties prenantes qui se préoccupent du sort des épaulards résidents du Sud et du problème de pollution, qui en est un aspect important, de faire connaître leur point de vue. Depuis, c’est le silence le plus complet sur la question.
Douze mois ont passé, et la dernière chose que j’ai apprise, dans une lettre du ministre, c’est que le gouvernement consultera au printemps 2015 les gens qui ont fait connaître leur point de vue. Je sais qu’on n’a pas l’impression d’être au printemps ici, à Ottawa, mais je viens de l’île de Vancouver, et croyez-moi, c’est le printemps là-bas. J’ai donc organisé ma propre réunion avec les parties prenantes, vendredi dernier. Je les ai réunies pour leur demander ce qu’elles avaient demandé au gouvernement fédéral de faire et ce que nous pouvions faire, au niveau local, pour faire bouger les choses et faire adopter un plan d’action. Je reviendrai là-dessus plus tard.
La réunion a été très fructueuse, car nous avions des spécialistes des baleines, des spécialistes de la pollution, des représentants de la Northwest Wildlife Preservation Society, des experts en éducation, et des représentants de la South Vancouver Island Anglers Coalition. Nous avions aussi des représentants de la Dogwood Initiative et de la Raincoast Conservation Foundation. Cela donne une idée de qui était présent à la réunion.
Tout le monde reconnaît que, s’agissant des épaulards résidents du Sud, il y a une situation de crise. Tout le monde, même le gouvernement fédéral, le reconnaît. Mais le problème, c’est qu’on ne prend aucune mesure. Étant donné que le ministère de l’Environnement va devoir absorber, au cours du prochain cycle budgétaire, une diminution de ses crédits pouvant aller jusqu’à 30 %, on voit mal comment il va pouvoir prendre les mesures nécessaires pour assurer la survie des épaulards résidents du Sud.
Il y a des tout de même des bonnes nouvelles, et je veux en parler, car il arrive que les gens soient trop optimistes. Le troupeau d'épaulards résidents du Sud a eu trois nouveau-nés. Cependant, l'un d'entre eux n'a pas survécu, et la mère est morte également. Pourquoi? Les premiers tests laissent croire qu'ils sont morts de faim. Pourquoi seraient-ils morts de faim? La faiblesse des stocks de saumon quinnat est l'un des problèmes. Mais les microbilles de plastique sont aussi un problème parce que, quand les animaux marins les mangent, ils ont l'impression d'avoir assez mangé alors qu'ils n'ont rien ingéré de nutritif. Il existe un lien crédible et direct entre ces microbilles et les problèmes que connaissent les épaulards résidents du Sud. Concentrons-nous donc sur la bonne nouvelle, la naissance de veaux.
Depuis 1998, 39 veaux sont nés et ont survécu. Cela semble très bon, sauf que, depuis 1998, 61 épaulards sont morts ou ont disparu. Il ne reste plus que 79 épaulards résidents. Comme je le disais, les fonctionnaires de Pêches et Océans admettent eux-mêmes que le risque d'extinction de ce troupeau est de 50 %. Ces animaux sont l'emblème de la côte Sud de l'île. Que pouvons-nous faire?
En octobre 2013, j'ai présenté une motion à la Chambre proposant une stratégie de rétablissement des épaulards résidents du Sud. La motion affirmait que nous devions continuer à appuyer la recherche et les programmes de surveillance. C'est ce qui se trouve dans le plan provisoire du gouvernement fédéral. Je le reconnais. Nous devons aussi surveiller les effets néfastes de la pollution par les microbilles de plastique. Cependant, c'est tout ce qu'il y a dans le plan provisoire du gouvernement.
La deuxième partie de mon plan, que j'ai mis au point en collaboration avec divers intéressés, prévoit la mise en oeuvre de programmes visant à réduire la pollution chimique dans la mer des Salish. L'un des moyens de le faire est d'éliminer les microbilles de plastique. La motion s'inscrit dans le droit fil de la stratégie qui permettrait de sauver les épaulards résidents du Sud. En outre, nous avons réclamé l'abolition des pesticides utilisés dans les jardins domestiques pour des raisons esthétiques. J'étais très fier, à l'époque où j'étais conseiller municipal d'Esquimalt, que notre municipalité ait interdit ces produits. Nous avons éliminé l'usage de ces produits à des fins esthétiques, et la suite des choses a été très intéressante. Les détaillants ont cessé de garder en stock ces produits chimiques que les gens épandaient sur leur terrain.
Un des moments que j'ai le plus aimés durant cette campagne, c'est lorsque mon voisin est venu me poser des questions sur la mauvaise herbe qui poussait entre les briques. Nous vivions dans une maison en rangée. Il a proposé que nous allions ensemble acheter des pesticides, mais il s'est rendu compte qu'il parlait à la mauvaise personne, chose qu'il m'a fait savoir en pesant ses mots, car j'avais présenté la motion pour éliminer l'utilisation de pesticides à des fins esthétiques. Je lui ai dit qu'il devrait en parler à sa femme enceinte. Je lui ai demandé s'il tenait vraiment à asperger de pesticide son entrée de cour. Que fera-t-il lorsque son enfant commencera à ramper là-dessus? Nous avons fini par avoir une excellente conversation sur les autres solutions qui s'offrent aux gens.
En attendant que le gouvernement actuel prenne des mesures pour interdire les microbilles en plastique, les consommateurs peuvent vérifier les produits qu'ils achètent et commencer à privilégier les entreprises qui ont déjà cessé d'utiliser des microbilles en plastique.
Dans la stratégie que j'avais présentée, nous demandions également que la portée du registre des substances chimiques soit élargie afin d'y inclure tous les polluants qui nuisent aux épaulards résidents du Sud.
Comme le Président le sait, je pourrais continuer encore longtemps, parce que je pense qu'il s'agit d'une question très urgente, et cette motion de l'opposition s'inscrit dans le droit fil des efforts que j'ai déployés pour amener le gouvernement à agir.
Les deux dernières parties de ma stratégie portaient sur les niveaux de bruit. Les baleines sont facilement perturbées par les bruits lorsqu'elles essaient de se nourrir, parce qu'elles se fient aux ondes sonores, à la manière de sonars, pour trouver leurs sources de nourriture.
Enfin, la dernière partie concerne les mesures à prendre pour accroître les stocks de quinnat parce que, pour une raison ou une autre, les épaulards à proximité du sud de l’île de Vancouver sont très difficiles pour ce qui est de la nourriture; ils préfèrent le quinnat, poisson très prisé par les humains aussi. Nous devons éviter d'être en concurrence avec les baleines pour cette ressource halieutique limitée; nous devons nous assurer de prendre les mesures nécessaires pour accroître ces stocks de poissons et, conformément à la motion dont nous sommes saisis, veiller à ce que ces stocks de poissons n'ingèrent pas de toxines bioaccumulables provenant de microbilles en plastique.
Bref, je suis très fier d'appuyer la motion d'aujourd'hui. Selon moi, elle fait partie intégrante des mesures qui s'imposent pour protéger le patrimoine environnemental du Canada dans l'intérêt des générations à venir et, en particulier, pour empêcher l'extinction des épaulards résidents du Sud.
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Monsieur le Président, c’est pour moi un plaisir aujourd’hui de parler en faveur de la motion.
La motion dont nous débattons me permet d’attirer l'attention sur le fait que le gouvernement a beaucoup investi pour protéger la santé et la sécurité des Canadiens. En effet, depuis 2006, nous avons investi des sommes importantes dans le Plan de gestion des produits chimiques, une initiative qui a fait du Canada un chef de file mondial dans l’évaluation et la gestion des répercussions des produits chimiques sur l’environnement et la santé.
Récemment, en 2011, le gouvernement a annoncé un nouveau financement de 506 millions de dollars pour le Plan de gestion des produits chimiques. Il convient, je crois, de le rappeler, parce que l’opposition continue de dire que nous ne faisons aucun investissement pour l’environnement. Je le répète : il s’agit de 506 millions de dollars affectés au Plan de gestion des produits chimiques. Cet investissement appuie l’évaluation en cours des 4 300 produits chimiques jugés prioritaires.
Avant d’aller plus loin, j’aimerais mentionner que je partagerai mon temps de parole avec la députée de
L’examen des risques potentiels pour la santé humaine ou pour l’environnement des 4 300 substances devrait être terminé au plus tard en 2020. Voilà qui est conforme aux engagements pris par le Canada pour la gestion des produits chimiques au niveau mondial. Des organisations non gouvernementales, des associations industrielles et des partenaires étrangers ont reconnu que notre plan est raisonnable, équilibré et, par-dessus tout, efficace.
Dans le cadre du Plan de gestion des produits chimiques, nous traitons de substances très connues, comme le BPA et les phtalates. De plus, en 2007, le gouvernement a annoncé la mise en œuvre du Plan d’action pour assurer la sécurité des produits alimentaires et de consommation, qui a également fait du Canada un leader reconnu dans la détermination et la gestion des risques pour la santé humaine que présentent divers produits, comme les aliments, les cosmétiques et les produits de consommation que nous utilisons tous les jours.
Nous visons à amener l’industrie à prendre ses responsabilités au sérieux pour prévenir activement les dangers pouvant menacer la santé humaine et la sécurité; nous voulons également exercer une surveillance ciblée du marché afin de repérer plus tôt les nouveaux risques pour la santé et doter le gouvernement des moyens nécessaires pour réagir rapidement lorsque des risques se font jour.
Ces programmes nous ont permis de continuer à travailler à la mise en place d’un cadre réglementaire pour le secteur des cosmétiques qui est maintenant l’un des plus rigoureux et des plus efficaces au monde. Le Plan de gestion des produits chimiques a mené à l’ajout de 26 substances à la Liste critique des ingrédients de cosmétiques. En outre, l'information relative à deux ingrédients déjà sur la liste a été modifiée et la santé des Canadiens est maintenant mieux protégée.
Il convient d’ajouter que la liste est un document fondé sur des données scientifiques et qu’elle est revue et mise à jour lorsque de nouvelles données sont connues. La liste sert à garder l’industrie des cosmétiques au fait des nouvelles substances que Santé Canada considère comme impropres pour un usage cosmétique ou qui nécessitent une mise en garde sur le contenant du produit.
Environnement Canada est chargé d’analyser et de contrôler les effets potentiels des produits chimiques sur l’environnement au Canada, mais c’est Santé Canada qui en évalue les impacts sur la santé humaine. Pour déterminer si un produit chimique peut avoir des effets négatifs sur la santé de la personne qui utilise un cosmétique qui en contient, le ministère examine avec soin les recherches qui portent sur ces effets négatifs, ainsi que les risques d’exposition de cette personne. Pour la plupart des cosmétiques, c’est la peau qui est généralement la plus exposée.
Les chercheurs de Santé Canada se tiennent informés des nouvelles études qui sont publiées sur le sujet et des règlements qui sont adoptés dans les autres pays. Pour l’instant, le ministère est d’avis qu’il n’y a pas suffisamment de preuves indiquant que le type de plastique utilisé dans les microbilles des cosmétiques a un effet nocif sur la santé humaine.
Santé Canada va continuer de suivre ce nouveau dossier de près et, s’il détecte le moindre risque pour la santé humaine, il prendra les mesures nécessaires.
Quiconque vend des produits de beauté au Canada est tenu d’informer Santé Canada de la nature de chacun des produits vendus, et ce, dans les 10 jours qui suivent la première vente. Cet avis doit contenir une liste détaillée des ingrédients. C’est à partir de cette information que le ministère vérifie que tous les produits de beauté vendus au Canada répondent à toutes les exigences législatives et réglementaires de la Liste critique et du Règlement sur les cosmétiques.
De plus, le Règlement sur les cosmétiques oblige les fabricants ou les importateurs à indiquer sur l’étiquette tous les ingrédients du produit. Les gens qui veulent éviter les microbilles de plastique n’ont qu’à vérifier l’étiquette des produits qui contiennent des microbilles, comme les exfoliants et les nettoyants pour le visage et le corps, et ne pas utiliser ceux qui contiennent du polyéthylène ou du polypropylène, ou leurs composés.
Même si ces substances ne sont pas toujours utilisées sous la forme de microbilles, c’est celles qu’on retrouve le plus souvent dans les microbilles. Ces substances se prêtent également à d’autres utilisations connues dans la fabrication des produits de beauté, comme agents lissants et gonflants, agents stabilisants, agents filmogènes et agents hydratants. Celles qui entrent dans la composition du produit doivent figurer sur l’étiquette.
De plus, un grand nombre de fabricants de produits de beauté ont déjà volontairement cessé d’utiliser des microbilles dans la fabrication de leurs produits, ou ont annoncé qu’ils vont le faire petit à petit. Cela dit, j’aimerais ajouter que ce matin, j’ai fait quelques recherches, et j’ai vu que Crest, l’un des principaux fabricants de dentifrice, a décidé d’éliminer les microbilles de ses produits à partir de 2016. Cela montre bien que les entreprises sont capables de décider elles-mêmes de supprimer un ingrédient, sans qu’il soit besoin de prendre des règlements.
Les exigences qui s’appliquent aux produits de beauté garantissent un niveau de sécurité élevé aux consommateurs canadiens et permettent à ces derniers de prendre des décisions éclairées quand ils achètent ce type de produits.
Comme vous pouvez le constater, notre gouvernement n’a pas ménagé ses efforts pour donner la priorité à la sécurité des Canadiens.