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Monsieur le Président, je vais commencer mon discours en disant simplement: Dieu merci! En effet, il s'agit du dernier projet de loi d'initiative budgétaire de ce gouvernement, car il nous reste 158 jours avant que ce gouvernement ne soit remplacé par un gouvernement compétent en matière de finances, d'économie et, surtout, en matière de respect du Parlement et des institutions parlementaires.
J'étais ici lors du débat sur la motion d'attribution de temps, qui vient juste de se terminer. C'est incroyable à quel point le mépris sortait des pores des députés, en particulier du . Je peux dire que j'ai eu le plaisir de travailler avec son prédécesseur, M. Flaherty. Bien que je respecte la personne, en tant que ministre des Finances, sur le plan de l'institution qu'il représente, il n'arrive pas à la cheville de M. Flaherty qui, lui au moins, démontrait une rigueur et une passion par rapport à ce qu'il faisait, même si on avait des mésententes par rapport à la direction où le gouvernement s'en allait. L'actuel ministre des Finances, lui, ne fait que reprendre les ordres du bureau du premier ministre et avancer ses lignes et ses feuilles, encore une fois, au mépris des traditions parlementaires.
On parle ici, de nouveau, d'un projet de loi omnibus. C'est un projet de loi qui, bien sûr, traite de dispositions qui ont été débattues dans le budget, mais qui traite aussi d'une foule d'autres mesures qui n'ont absolument rien à voir avec le budget présenté. Au contraire, ces mesures devraient être étudiées de façon sérieuse par les comités respectifs en raison de leurs ramifications et de leurs conséquences.
Encore une fois, on se retrouve dans une situation où les députés de la Chambre, qui représentent les quelque 100 000 personnes de leurs circonscriptions, seront, pour la plupart, dans l'impossibilité de pouvoir même débattre de ce projet de loi. En outre, le fait d'accélérer le rythme d'adoption des projets de loi, de la manière dont il le fait, et particulièrement pour quelque chose d'aussi important qu'une loi d'initiative budgétaire, n'est pas nécessairement fortuit de la part de ce gouvernement. Au contraire, au-delà de vouloir adopter des projets de loi rapidement, il y a une stratégie qui vise à empêcher d'avoir le temps de recherche supplémentaire pour trouver les failles qui se trouvent dans ces projets de loi et pour trouver les lacunes qui minent la crédibilité et l'efficacité des initiatives du gouvernement. Nous avons vu cela dans le passé, et nous allons encore le voir cette fois-ci dans le cadre de ce projet de loi d'initiative budgétaire.
J'ai mentionné dans le passé, au sujet d'autres projets de loi budgétaires que j'ai eu l'occasion de débattre, que ce gouvernement semble utiliser un certain nombre de conditions pour la rédaction et la présentation de ses projets de loi d'initiative budgétaire. On parle finalement de huit principaux critères. Parmi ceux-ci on parle évidemment de la taille des projets de loi. Dans le présent cas, on parle de plus de 150 pages, en fait 167 pages dans la version française.
Pour le gouvernement, un projet de loi budgétaire doit modifier au minimum une dizaine de lois. Quand on parle de modifier, on parle de créer, d'amender ou d'éliminer une dizaine de lois. Dans ce cas-ci, on a 20 sections modifiant près d'une vingtaine de lois, encore une fois. Pourquoi n'a-t-on pas 20 projets de loi différents pour adopter ou pour modifier ces lois? C'est parce que le gouvernement veut simplement pouvoir les insérer dans un fourre-tout et expédier le processus. Cela se trouve être un mépris de ce Parlement.
Un autre critère, c'est que le gouvernement va traiter de plusieurs sujets qui n'ont vraiment rien à voir avec la politique fiscale ou budgétaire. On passe ici de modifications à la Loi sur l'Office national de l'énergie, à la Loi sur le Tribunal des anciens combattants, en passant par la Loi sur les relations de travail dans la fonction publique, jusqu'aux modalités relatives à la Loi sur les dessins industriels. Cela n'a rien à voir avec le budget qui a été présenté.
Un autre critère qui semble être utilisé de façon constante par ce gouvernement, c'est la création de nouvelles lois. Encore une fois, nous avons deux nouvelles lois qui sont crées dans ce projet de loi: évidemment la Loi fédérale sur l'équilibre budgétaire et la Loi sur la prévention des voyages de terroristes. Ce sont deux nouvelles lois qui sont créées et qui seront discutées en même temps que les multiples autres mesures prévues dans ce projet de loi d'initiative budgétaire.
Un autre critère qui semble constant dans l'élaboration de ces projets de loi d'initiative budgétaire, c'est de donner ou de créer des éléments de concentration de pouvoir dans les mains des différents ministres. Encore cette fois, on peut voir cela, entre autres, dans les pouvoirs discrétionnaires qui sont donnés au président du Conseil du Trésor, malgré la Loi sur les relations de travail dans la fonction publique.
Les trois derniers critères à respecter pour le gouvernement dans son projet de loi budgétaire, comme dans les projets de loi antérieurs, c'est la présence d'au moins une modification législative pour restreindre les droits des travailleurs et/ou des immigrants, et finalement d'une mesure qui traite de la loi et l'ordre. Encore une fois, nous retrouvons ces éléments dans ce projet de loi budgétaire Le canevas est donc respecté. On a encore un projet de loi omnibus, mammouth.
Le gouvernement impose des motions d'attribution de temps. Il impose des conditions au comité concernant l'étude des initiatives ou des mesures proposées. À la Chambre, il impose des contraintes aux députés indépendants qui devraient avoir le droit de faire entendre leur voix à l'étape du rapport, étant donné qu'ils ne sont pas en comité. Ce gouvernement, au mépris des traditions parlementaires et du respect des pratiques démocratiques parlementaires, se contente simplement d'essayer de passer comme un rouleau compresseur, comme si la Chambre n'était qu'un obstacle désagréable à franchir, afin d'arriver à ses fins.
Je sais que le n'était pas à l'aise de parler de la question de l'attribution de temps. Il revenait sur la question du débat, alors qu'on avait une motion pour discuter encore une fois du bâillon imposé par le gouvernement conservateur; il voulait parler du budget. Je vais parler des mesures d'initiatives budgétaires qui ont trait au budget.
En ce qui concerne l'atteinte de l'équilibre budgétaire dont se vante ce gouvernement, rappelons-nous que c'est ce même gouvernement qui nous a placés en situation de déficit en 2007-2008, avant même le début de la récession. En fait, si le projet de loi ou la proposition d'une loi sur l'équilibre budgétaire avait été adoptée par ce gouvernement conservateur dès sa première élection, il y a presque 10 ans en 2006, ce gouvernement aurait déjà été en violation de sa propre loi, avant même la récession.
De fait, si nous atteignons l'équilibre budgétaire, à l'exception de ce surplus que le gouvernement s'est permis d'éliminer le plus rapidement possible après son entrée au pouvoir, ce sera la première fois depuis 1912. Évidemment, ce gouvernement se vante de ne pas avoir fait comme les libéraux auparavant et d'avoir atteint l'équilibre budgétaire autrement qu'en pelletant le déficit dans la cour des provinces. Effectivement, le gouvernement n'a pas tort, car c'est ce que les libéraux avaient fait pour atteindre l'équilibre budgétaire dans les années 1990. Cependant, ce qu'il ne dit pas, c'est que l'atteinte de équilibre budgétaire par ce gouvernement aurait été impossible, sans qu'il ne réduise de façon significative les fonds de réserve pour éventualités. Cela aurait été impossible sans qu'il n'ait encore une fois pigé à pigé à deux mains dans les surplus de l'assurance-emploi. Cela aurait été impossible sans qu'il n'ait vendu à perte les actions de General Motors. Il a fallu ces trois mesures pour qu'il puisse se vanter d'avoir atteint l'équilibre budgétaire avant l'élection.
Ce n'est pas la marque d'un gouvernement qui fait preuve de bonne gouvernance. Ce n'est pas la marque d'un gouvernement compétent en matière économique. C'est la marque d'un gouvernement hyper partisan qui cherche à gagner des points, au mépris de la bonne gestion et de la saine gestion des finances publiques.
Revenons à cette loi sur l'équilibre budgétaire, parce que c'est la première section de la partie qui traite d'autres mesures. Si nous voulons parler d'une loi sur l'équilibre budgétaire, je n'ai aucun problème à le faire, mais nous aurions dû en parler de façon distincte. Les conservateurs, en catimini et à la fin de leur mandat, sentent la soupe chaude, parce qu'ils savent très bien que les chances qu'ils ne forment pas le gouvernement, en octobre 2015, sont extrêmement élevées. Ils veulent donc simplement dire qu'ils sont responsables et qu'ils vont restreindre les possibilités des gouvernements qui suivront de pouvoir gérer l'économie et les finances publiques.
Au Comité permanent des finances, on a reçu plusieurs témoins qui ont parlé de la question de la loi et de la manière dont elle était appliquée dans le reste du pays et où elle a été appliquée dans le reste du monde. Une telle loi a souvent des effets pervers et négatifs qui ne se retrouveront pas nécessairement dans ce projet de loi, parce qu'il y a tellement d'échappatoires possibles qu'on peut juste présumer qu'il s'agit d'un geste symbolique d'un gouvernement qui veut se donner bonne apparence.
En matière d'efficacité d'une telle loi, le NPD n'a pas encore eu la chance de gouverner au niveau fédéral, mais on peut examiner cela dans l'ensemble des provinces.
En ce qui concerne l'équilibre budgétaire, depuis le début des années 1980, parmi l'ensemble des partis qui ont gouverné, tant au fédéral qu'au provincial, le NPD a réalisé la meilleure performance pour ce qui est de l'équilibre budgétaire. Dans les provinces ayant eu un gouvernement néo-démocrate, une loi sur l'équilibre budgétaire n'a pas été nécessaire pour bien gérer les finances des provinces. Cela a commencé par tradition avec le premier gouvernement néo-démocrate, en Saskatchewan, sous Tommy Douglas qui a réussi à équilibrer 17 budgets consécutifs. Dix-sept! Il a quand même trouvé le moyen d'instaurer le premier régime public d'assurance-santé au Canada. Il y a donc moyen de pouvoir offrir des services de qualité à la population, dont celle-ci peut être fière, tout en maintenant l'équilibre budgétaire.
Ce n'est pas ce que nous avons vu du côté du gouvernement, loin de là. Il n'a pas su bien gérer le pays, depuis 10 ans. Encore une fois, je fais référence au fait qu'il a géré un déficit alors que le Canada n'était même pas en récession. Maintenant, 10 ans plus tard, il veut se donner encore une fois l'image d'un bon gestionnaire. J'affirmerais plutôt que, au contraire, dans les 10 dernières années, ce gouvernement a miné le potentiel du Canada de développer son économie d'une manière qui puisse bénéficier à l'ensemble de la population. Il aurait pu soutenir le secteur manufacturier et il aurait pu soutenir nos exportations; il ne l'a pas fait. Les conservateurs peuvent se compter chanceux de pouvoir se comparer à l'ensemble d'autres pays qui, bien souvent, à cause de la conjoncture, ont des performances inférieures aux nôtres sur le plan de la création d'emploi ou au point de vue économique. Ce n'est pas grâce au bon travail des conservateurs, mais plutôt à cause de la situation plus négative des autres pays, et pas nécessairement à cause de leurs politiques mais bien souvent en raison du contexte géographique.
Je m'élève évidemment contre la volonté du gouvernement d'insérer des mesures qui n'ont pas leur place dans un projet de loi budgétaire. On peut toujours argumenter qu'une loi sur l'équilibre budgétaire pourrait faire partie de cela; évidemment, on traite de finances publiques. Cependant, il y a d'autres éléments. Par exemple, la section 2 de la partie 3 porte sur d'autres mesures et édicte la Loi sur la prévention des voyages de terroristes. Nous venons d'avoir un long débat, à la Chambre et en comité, sur le projet de loi , qui porte justement sur la lutte contre le terrorisme. Le fait d'avoir une section sur une loi sur les voyages de terroristes dans un projet de loi budgétaire donne l'impression que le gouvernement s'est rendu compte qu'il avait oublié cela, comme s'il avait voulu présenter le projet de loi tellement rapidement et que c'était tellement important de le faire vite qu'il avait oublié cet élément et qu'il le faisait donc passer en catimini dans le projet de loi budgétaire en disant que l'élément était là et qu'il pourrait être débattu de toute façon.
Encore une fois, contrairement à ce que la plupart des députés d'arrière-ban du Parti conservateur peuvent penser, notre rôle à la Chambre n'est pas simplement d'approuver les initiatives du gouvernement. Notre devoir est d'étudier en profondeur la législation qui est proposée. Le rôle de l'opposition officielle, et de l'opposition en général, n'est pas uniquement de s'opposer à ce que le gouvernement fait. Il nous arrive de pouvoir appuyer des choses. Au-delà de ce rôle d'opposition, il y a un rôle de proposition et d'examen. Nous avons le rôle fondamental de signaler au gouvernement les lacunes et les failles qui se trouvent dans sa législation afin que les correctifs appropriés y soient apportés. Ce gouvernement nie le rôle fondamental que joue la structure et l'opération traditionnelle de la Chambre des communes. Il est tellement partisan et obtus dans sa volonté de laisser sa marque conservatrice sur le pays qu'il semble se ficher carrément de l'efficacité et de la constitutionnalité de ses projets de loi.
Nous en avons encore un exemple ici avec la section 2 de la partie 3 du projet de loi budgétaire qui porte sur la Loi sur la prévention des voyages de terroristes. Pourquoi faire des modifications relatives à la Loi sur les dessins industriels, la Loi sur les brevets et la Loi sur les marques de commerce en catimini encore une fois? Le dernier projet de loi budgétaire proposait également de telles modifications à ces lois. Fait-on du rapiéçage? On trouve des failles et des lacunes et on se dépêche d'essayer de les combler en catimini pour, encore une fois, que cela ne paraisse pas trop que l'on est incompétent. Cette façon de faire donne effectivement cette impression.
Une autre initiative importante qui se trouve dans cette section, c'est la prolongation du droit d'auteur sur les créations sonores. Cette prolongation importante devrait faire l'objet d'un débat séparé, que ce soit à la Chambre ou en comité.
À cause de la nouvelle structure que le gouvernement conservateur a imposée, on ne peut même plus en débattre adéquatement en comité, car lorsqu'on soumet un tel projet de loi à un comité — je suppose qu'il s'agit du Comité permanent du patrimoine canadien, dans ce cas-ci —, on ne prévoit qu'une seule réunion de deux heures, où la ministre parle pendant à peu près une demi-heure, puis répond à des questions pendant une heure ou une heure et demie.
En général, le ou la ministre parle pendant 15 ou 30 minutes et répond à des questions pendant 15 ou 30 minutes. Avec le reste, on a le temps d'entendre une série de quatre témoins, peut-être, pour parler d'une modification fondamentale. Ensuite, le tout est généralement soumis sans amendement.
J'ai eu la chance de siéger au Comité permanent des finances pour l'étude de cinq projets de loi budgétaires. Des 2 500 pages et plus de ces cinq projets de loi qui ont été étudiés, un seul amendement a été adopté par le gouvernement, qui forme la majorité au sein de ces comités. De plus, cela a requis un sous-amendement conservateur. Alors, pour l'examen attentif et rigoureux des mesures proposées par le gouvernement, on va repasser, car ce gouvernement refuse systématiquement la critique, même lorsqu'elle est constructive. Il refuse d'examiner des possibilités d'améliorer les dispositions qu'il propose. Cela conclut mes remarques sur les propositions relatives à la troisième section, parce que je pourrais en parler pendant bien longtemps. D'autres députés auront la chance d'en parler davantage, même s'ils ne seront pas nombreux, malheureusement.
J'aimerais revenir sur certaines initiatives qui intéresseront certainement plusieurs députés. Il s'agit des initiatives de fractionnement du revenu proposées par le gouvernement. Celles-ci ne profiteront qu'à 15 % de la population. En haussant le plafond des cotisations au CELI, le gouvernement tente de confondre la population avec une vague de chiffres qui n'ont absolument aucune relation avec la réalité. La réalité est que cette hausse du plafond des cotisations au CELI de 5 500 $ à 10 000 $ ne va profiter qu'à ceux et celles qui contribuent au maximum.
Présentement, parmi les personnes qui contribuent au CELI, 17 % ou 18 % y cotisent au maximum. Ce sont elles qui vont pouvoir bénéficier de cette augmentation. En fin de compte, l'augmentation du plafond de cotisation au CELI va servir davantage à transférer l'épargne d'une place à l'autre, car présentement, le CELI ne sert pas à épargner.
Le gouvernement prétend que cette augmentation va profiter aux deux tiers de ceux qui y cotisent au maximum et qui gagnent 60 000 $ ou moins. Cela donne l'impression que deux tiers de la population canadienne y contribue au maximum et que ces gens ont un revenu de 60 000 $ ou moins. Or ce n'est pas le cas. Ce sont deux tiers de 17 % à 18 % des gens qui y contribuent au maximum qui en profiteront. C'est donc une faible portion de la population canadienne qui va bénéficier de cette mesure, qui servira de plus en plus d'abris fiscal, alors qu'elle était supposée être destinée à l'épargne.
De ce côté-ci de la Chambre, nous avons mis en avant des initiatives. Certaines d'entre elles ont été adoptées par le gouvernement, qui s'en vante présentement. Toutefois, la réduction de l'impôt sur les sociétés ou les petites entreprises de 11 % à 9 % était une motion que nous avions présenté à la Chambre et contre laquelle les conservateurs et les libéraux avaient voté.
En ce qui concerne le prolongement de la déduction pour amortissement accéléré au titre des investissements dans les machines, nous avions inclus cette disposition dans la motion que nous avions présentée. Les conservateurs et les libéraux ont voté contre cette motion, mais elle se retrouve aujourd'hui dans le budget.
Le gouvernement devrait peut-être commencer à faire un examen de conscience, parce que l'élection arrive très bientôt, dans 158 jours. Au lendemain de l'élection, lorsqu'ils se retrouveront de ce côté-ci de la Chambre, les conservateurs pourront peut-être comprendre les conséquences tout à fait désastreuses de leurs actions, de leur comportement et leur attitude des dernières années, particulièrement celle des quatre dernières années, envers la démocratie, le système parlementaire et les traditions qui ont fait de cette place un endroit où l'on pouvait travailler pour le bien commun et l'ensemble des Canadiens.
Les conservateurs refusent d'entendre ce message. Nous allons l'appliquer après octobre 2015.
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Monsieur le Président, j'aimerais partager mon temps de parole avec le député de , si vous n'y voyez pas d'inconvénient.
Monsieur le Président, il y a une initiative qui se distingue de toutes les autres dans le projet de loi d'exécution du budget parce qu'elle permettra à des millions de Canadiens de tous les horizons de travailler fort et de bien planifier leur avenir de manière à devenir autonomes financièrement, voire à s'enrichir. Les conservateurs souhaitent que l'avenir sourie à tous les Canadiens, et plus particulièrement à nos enfants et petits-enfants. M. et Mme Tout-le-Monde jouiront de la même indépendance que celle que l'on associe généralement aux mieux nantis. Je veux évidemment parler du compte d'épargne libre d'impôt, dont le plafond de cotisation passera à 10 000 $ par année.
Le CELI n'est rien de moins que le véhicule d'épargne le plus efficace de l'histoire canadienne. Il permettra à des centaines de milliers de travailleurs ordinaires de devenir millionnaires.
Voici 10 raisons qui expliquent en quoi le compte d'épargne libre d'impôt — sur lequel mise le gouvernement conservateur par l'entremise du projet de loi dont nous sommes saisis — est le seul moyen qui permettra aux Canadiens de conserver leurs épargnes, de s'enrichir et d'être financièrement indépendants leurs vieux jours venus.
Raison numéro un: ces comptes aident les jeunes à découvrir l'importance de l'épargne. Quel est le meilleur atout que nous puissions transmettre à nos enfants et petits-enfants pour faciliter leur réussite et leur sécurité financières? C'est de leur apprendre à être autonomes, à travailler et à profiter de l'intérêt composé pour épargner en vue de l'avenir. C'est de leur apprendre à ne pas dépenser l'argent qu'ils n'ont pas, à éviter de s'enliser dans les soldes et les intérêts de cartes de crédit, à payer leurs factures à temps et à économiser en prévision de dépenses importantes comme les études, l'achat d'une maison et la retraite.
À l'heure actuelle, le ratio dette-revenu net des familles canadiennes moyennes s'établit à 1.6. Il n'a jamais été aussi élevé, et la situation s'aggravera encore. En effet, que se passera-t-il quand les taux d'intérêt augmenteront, comme ils le feront sûrement? Des centaines de milliers de familles devront rembourser leurs cartes de crédit au moyen de versements mensuels à 18 % d'intérêt ou plus, et elles auront du mal à y arriver.
En faisant la promotion d'une culture de l'épargne, plutôt que d'une culture d'endettement par le crédit, nous pouvons éviter que des millions de jeunes se retrouvent coincés à tout jamais dans un engrenage de taux d'intérêt.
Onze millions de Canadiens sont d'accord avec nous et ont déjà ouvert un compte d'épargne libre d'impôt. Tous les Canadiens de plus de 18 ans devraient s'efforcer d'accumuler des économies dans un compte d'épargne libre d'impôt. Ils ne doivent pas se laisser berner par les tromperies des libéraux, selon lesquels les comptes d'épargne libre d'impôt n'aident que les riches. C'est absolument faux, et il est inacceptable d'induire ainsi les Canadiens en erreur. C'est honteux.
Voici la vérité en ce qui concerne les comptes d'épargne libre d'impôt. Soixante pour cent des Canadiens qui ont atteint la limite de cotisation à leur compte d'épargne libre d'impôt ont un salaire annuel inférieur à 60 000 $. Qui considérerait ces gens comme riches? Personne.
Plus de la moitié des Canadiens qui ont versé de l'argent dans un compte d'épargne libre d'impôt — soit 5,5 millions de personnes — gagnent moins de 40 000 $ par année. Sont-ils riches? Bien sûr que non.
Les libéraux prétendent qu'ils hausseront les impôts des bien nantis seulement. Qu'est-ce que cela signifie? De qui parlent-ils? En fait, ils visent tous ceux dont le revenu dépasse 40 000 $, ce qui est la vaste majorité des Canadiens. Les libéraux veulent mettre la main sur les 6 600 $ que le gouvernement a retranché de la facture d'impôt des familles canadiennes moyennes.
Le 4 mai, le chef du Parti libéral fédéral a annoncé son intention d'annuler la hausse à 10 000 $ du plafond de cotisation annuelle au compte d'épargne libre d'impôt. C'est là une augmentation d'impôt des plus sottes.
Raison numéro deux: les comptes d'épargne libre d'impôt jouent un rôle égalisateur. En effet, les Canadiens dont le salaire ne dépasse pas les 100 000 $ par année n'ont qu'un seul moyen d'atteindre l'indépendance financière: épargner, investir et faire fructifier leur argent. C'est ce que le compte d'épargne libre d'impôt permet de faire.
Grâce aux comptes d'épargne libre d'impôt, les Canadiens ordinaires qui travaillent et économisent s'enrichissent. Par exemple, une électricienne qualifiée qui a tiré pleinement parti de la limite de cotisation au compte d'épargne libre d'impôt depuis l'âge de 20 ans, avec un rendement modeste de 4 %, pourrait recevoir son premier million de dollars exempt d'impôt à l'âge de 61 ans. C'est 13 ans plus tôt qu'une personne qui n'a pas cotisé à un compte d'épargne libre d'impôt.
Les comptes d'épargne libre d'impôt contribuent également à la croissance de notre économie. Lorsque les gens ouvrent des comptes d'épargne libre d'impôt dans des valeurs mobilières canadiennes, leur argent est investi dans des entreprises canadiennes qui créent des emplois ici. Les entreprises prennent de l'expansion. L'activité économique augmente. Cette croissance, au fil des décennies, pourrait aisément compenser les recettes fiscales perdues à cause des comptes d'épargne libre d'impôt.
Voici le problème. Les libéraux et les néo-démocrates croient que l'argent qui n'est pas entre les mains du gouvernement n'est pas bénéfique pour le Canada, ce qu'ils veulent faire croire à tous les Canadiens. C'est un vestige du marxisme. C'est ridicule.
Voici la vérité. L'argent investi par les Canadiens est de l'argent prêté aux industries et aux créateurs d'emplois pour contribuer à bâtir le Canada. Les entrepreneurs sont nos plus grands créateurs d'emplois.
C'est la raison numéro quatre: ils favorisent l'innovation et la création d'emplois. Grâce aux comptes d'épargne libre d'impôt, les entrepreneurs peuvent puiser dans l'argent qu'ils ont accumulé dans ces comptes pour créer de nouvelles entreprises et renflouer leurs comptes plus tard lorsque leurs affaires prennent de l'expansion.
Raison numéro cinq: les comptes d'épargne libres d'impôt sont équitables, car le gouvernement ne devrait pas imposer deux fois l'argent de la population. Il me chagrine de voir nos aînés, les personnes qui ont bâti le Canada, tenter de vivre de l'intérêt de leurs épargnes, un revenu qui est rongé par l'inflation et puis imposé. Leur situation se détériore. En proposant les comptes d'épargne libres d'impôt, le gouvernement fédéral renonce à la double imposition qui empêche les Canadiens de faire fructifier leurs économies les plus importantes, celles qu'ils ont accumulées tout au long de leur vie, leur permettant de les faire fructifier sans ingérence. C'est ce que les Canadiens méritent.
Raison numéro six: les comptes d'épargne libres d'impôt jettent de la lumière sur le fait que les Canadiens ordinaires ont été dépouillés de leur droit à la richesse et à l'autosuffisance. Les gouvernements dépensiers, comme ceux que créeraient les partis de l'opposition, entretiennent une dépendance aux dépenses et aux emprunts. Il suffit de prendre le cas de l'Ontario. Les libéraux et les néo-démocrates pensent que tout l'argent appartient au gouvernement, que les Canadiens peuvent s'en servir pendant un certain temps avant que les gouvernements ne le leur reprennent en impôts, à tout moment, de quelque façon que ce soit. Les conservateurs estiment que l'argent gagné après impôt appartient à ceux qui l'ont gagné. Les Canadiens devraient avoir un compte spécial qui sera, tout comme les intérêts qu'il génère, toujours hors de la portée du gouvernement, jusqu'à la fin des temps.
Raison numéro sept: le compte d'épargne libre d'impôt permet de garantir de meilleurs soins de santé pour les Canadiens. Les Canadiens qui veulent avoir les moyens de choisir leurs propres soins de santé pendant leurs vieux jours devraient pouvoir économiser autant qu'ils le veulent grâce à leur compte d'épargne libre d'impôt. Les socialistes hystériques de l'Institut Broadbent essaient de faire peur aux gens en affirmant que si l'on double le plafond du CELI, les soins de santé seront menacés. Ils n'ont aucun scrupule, c'est le contraire qui est vrai.
Le fait est que les gouvernements ne couvrent que 60 % du coût total des soins de santé. Ce sont les Canadiens qui paient le reste, comme les soins dentaires, les traitements de chiropractie, les soins homéopathiques, les soins de longue durée, les tests sanguins et les vitamines — s'ils en ont les moyens. Nous payons plus pour des médicaments que pour consulter un médecin. Nous payons pour les soins de longue durée. Regardons la vérité en face: l'État providence est un concept qui ne fonctionne pas.
Les gens peuvent économiser grâce à leur compte d'épargne libre d'impôt, être autonomes financièrement et avoir l'argent dont ils ont besoin pour payer ces services. Une personne qui économise 7 000 $ par an dès l'âge de 25 ans et qui bénéficie d'un taux d'intérêt modeste de 5 % disposera de 887 000 $ à l'âge de 65 ans, et elle pourra utiliser cet argent pour payer des soins de santé. Aucun gouvernement ne pourrait lui en offrir autant. Si cette même personne économisait 10 000 $ par année à un taux de rendement de 5 %, elle aurait plus de 1,2 million de dollars au moment de prendre sa retraite. Les socialistes s'arrachent les cheveux parce qu'ils ne peuvent accepter l'idée que des gens ordinaires puissent être indépendants financièrement. Dans ces conditions, qui aurait besoin de l'État providence? Voilà pourquoi les socialistes détestent le compte d'épargne libre d'impôt et comptent l'éliminer s'ils sont portés au pouvoir.
Raison numéro huit: les CELI aident à réduire l'économie souterraine. Les CELI sont des régimes enregistrés d'épargne. Le gouvernement connaît bien ces instruments. Ils contribuent à la lutte contre l'économie souterraine, un problème considérable au pays, en rendant plus attrayant le fait d'investir dans des sociétés canadiennes, étant donné que les intérêts sont libres d'impôt. Le gouvernement recueillera plus de recettes fiscales auprès des sociétés qui prospèrent grâce aux investissements, et auprès de leurs employés.
Raison numéro neuf: les CELI favoriseront la marge de manoeuvre des gouvernements futurs. L'Institut Broadbent prétend que, d'ici 2080, le manque à gagner du gouvernement sera de l'ordre de 15 milliards de dollars. Or, ces prévisions ne tiennent absolument pas compte du fait que quelques-uns de ces milliards de dollars resteraient dans l'économie souterraine. Elles ne tiennent pas compte non plus de l'effet multiplicateur associé à l'investissement de cet argent dans l'économie et du fait que, à ce moment-là, l'économie du pays aurait une valeur de 15 billions de dollars. Par conséquent, 15 milliards de dollars représenteraient environ 0,001 % d'une telle économie. Le calcul est facile à faire. Si le gouvernement manque d'argent un jour, il pourra toujours hausser les impôts, réduire les dépenses ou emprunter, selon le cas. Les CELI ne l'empêcheraient aucunement d'agir ainsi.
Enfin, la raison numéro dix: un CELI dont le plafond de cotisation est fixé à 10 000 $ par année est la meilleure affaire à avoir jamais été offerte aux contribuables canadiens. Cet instrument d'épargne incitera les Canadiens à travailler, à faire preuve d'un esprit d'entrepreneuriat, à embaucher d'autres personnes, à économiser et à être autonomes. Nous pourrons bâtir un pays encore meilleur avec des millions de citoyens aussi motivés, et c'est justement ce que ce projet de loi d'exécution du budget nous permettra de faire.
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Monsieur le Président, je veux remercier mon collègue d' de partager son temps de parole avec moi aujourd'hui. Je suis très honoré de parler du projet de loi .
J'ai tenté de m'exprimer sur tous les projets de loi budgétaires dont nous avons été saisis, que ce soit au moment de la présentation du budget à proprement parler ou lors de l'examen du projet de loi d'exécution du budget. Habituellement, il y a deux projets de loi d'exécution du budget. Le premier est présenté au printemps, après le dépôt du budget à Chambre. Il vise à mettre en oeuvre certaines dispositions du budget, ainsi que d'autres mesures. On présente d'habitude un deuxième projet de loi d'exécution du budget à l'automne, mais ce ne sera pas le cas cette année puisque nous serons en pleine campagne électorale, cherchant à obtenir le soutien des électeurs.
Je suis heureux d'être ici, surtout cette année. En effet, au cours des dernières années, je suis intervenu auprès de notre ministre des Finances et des fonctionnaires de son ministère pour que le montant minimal devant être retiré d'un FERR soit réduit. Je n'ai pas eu cette idée tout seul. Je tiens à remercier la quarantaine de personnes qui sont venues me voir à mon bureau au cours de la dernière année pour parler des montants minimaux qu'elles doivent retirer de leur FERR. Il n'est pas question ici d'un lobby organisé, mais de simples citoyens et de leur famille qui sont touchés par les règles actuelles.
Je veux aussi remercier le député de , qui a entendu des remarques similaires. Nous avons encouragé très vivement nos collègues de ce côté-ci de la Chambre à aller parler au ministre des Finances et à ses fonctionnaires de la possibilité de modifier le montant minimal devant être retiré d'un FERR.
Je suis très heureux de voir que des mesures ont été prises à cette fin dans le budget. Actuellement, le taux de retrait minimum est de 7,38 %, mais il passera maintenant à 5,28 %. Pourquoi est-ce important? Pourquoi ces 40 personnes sont-elles venues me voir, et qu'est-ce que ce changement signifie pour elles?
Il existe plusieurs programmes d'épargne-retraite, notamment le REER et les RPA, pour encourager les particuliers à épargner pour leur retraite. L'allégement fiscal pour le montant qu'ils épargnent pour leur retraite est une façon de les y encourager.
Il y a quelques années, le programme exigeait que les gens transfèrent l'argent du REER, ou des autres programmes d'épargne, dans un fonds enregistré de revenu de retraite. Je crois que l'âge limite pour faire le transfert était de 68 ou 69 ans, mais nous l'avons augmenté à 71 ans, sachant que les gens avaient un peu plus de temps et n'avaient pas besoin de cet argent aussi rapidement. Le fait est que les gens vivent beaucoup plus longtemps qu'à l'époque où ce programme a été créé, il y a plusieurs décennies. Il faut que les économies de retraite durent plus longtemps. Les gens doivent être en mesure de les étirer pour qu'elles répondent à leurs besoins quand ils seront nonagénaires. Beaucoup d'électeurs de ma circonscription vivent jusqu'à 90 ans et plus.
Dans ma circonscription, non seulement les aînés — de plus de 55 ans, ils n'ont pas tous plus de 71 ans — augmentent en nombre, mais ils sont majoritaires. Leur nombre augmente et nous devons nous préparer à l'avenir. Nous devons prendre des mesures et faire des changements aujourd'hui, afin qu'ils puissent en profiter.
Le budget contient un très bon tableau et je vais en parler. Examinons les répercussions qu'auraient, pour les particuliers, les modifications que nous apporterions aux fonds enregistrés de revenu de retraite, ou FERR. Supposons, comme le fait le budget, que le capital dans le FERR est de 100 000 $. Le taux d'inflation intégré est de 2 % et le rendement nominal sur l'investissement est de 5 %. Le rendement sera meilleur pour certains et moins bon pour d'autres, mais c'est ce que prévoit notre tableau.
À 71 ans, une personne aurait 100 000 $. À 80 ans, selon les règles actuelles, il lui resterait 64 000 $, tandis que, selon les nouvelles règles prévues dans le projet de loi d’exécution du budget, il lui resterait 77 000 $, soit une différence de 20 %. C’est une différence non négligeable que les personnes concernées pourraient conserver dans leurs fonds de revenu de retraite prévus pour assurer leurs besoins de base. Selon les règles actuelles, à 85 ans, ce serait 47 000 $, et ce montant passerait à 62 000 $. Beaucoup d'électeurs de ma circonscription vivent jusqu’à 90 ans ou plus. À 90 ans, selon les règles actuelles, ce serait 30 000 $. Selon les nouvelles règles, ce serait 44 000 $, et ainsi de suite. Le montant plafonnerait à 20 000 $ à 94 ans.
C’est important, parce que la population vieillit dans toutes les circonscriptions au pays, y compris la mienne. Nous nous attendons à ce que les gens mettent de l’argent de côté pour leur retraite. L’autre option serait d’envisager que les gouvernements s’occupent de tout, mais les gouvernements n’en ont pas les moyens. L’assiette fiscale du gouvernement ne sera pas suffisante pour soutenir le nombre croissant de baby-boomers qui prendront leur retraite. Nous avons des outils pour mettre de l’argent de côté, dont le compte d’épargne libre d’impôt, comme nous l’avons mentionné, ou le régime enregistré d’épargne-retraite, qui encourage les gens à mettre de l’argent de côté en vue de leur retraite pour moins dépendre de l’aide du gouvernement.
Toutefois, le minimum étant fixé à 7,38 %, dans ma circonscription, les gens qui avaient bien planifié, avaient une bonne stratégie, travaillaient fort et comprenaient l'importance d'économiser pour assurer leur avenir se voyaient soudain contraints de retirer de l'argent, réduisant ainsi les liquidités devant répondre à leurs besoins dans les années à venir.
Autrefois, nous étions portés à croire qu'une personne âgée de 71 ans aurait encore une quinzaine d'années à vivre. Toutefois, de nos jours, les gens vivent plus longtemps. L'année dernière, une de mes grands-mères est décédée à l'âge 97 ans. Mon autre grand-mère est toujours vivante, à l'âge de 97 ans. Mes deux grands-pères ont vécu jusqu'à l'âge de 89 ans. J'ai connu mes quatre grands-parents. Les gens vivent plus longtemps, mais je tiens à signaler aux députés que cela ne veut pas dire que j'occuperai ce siège pendant encore 40 ans.
Des voix: Ce n'est pas vrai.
M. Mike Wallace: Monsieur le Président, je sais que les députés espèrent que je sois réélu pendant encore 40 ans, mais je ne crois pas que ce sera le cas.
Je suis heureux que, dans le cadre de ce projet de loi d'exécution du budget, le gouvernement ait reconnu l'importance de l'épargne-retraite et le fait qu'il s'agit de l'argent des contribuables. Si ces derniers n'ont pas payé d'impôt là-dessus, c'est parce qu'ils utilisent le régime que le gouvernement a mis en place afin de les encourager à économiser pour l'avenir. Or, nous nous rendons compte maintenant qu'ils auront besoin de cet argent pendant une plus longue période.
Parlons franchement: l'État finira par toucher les impôts au moment du retrait. Le concept, avec les REER, c'est d'épargner lorsque l'on touche des revenus élevés en jouissant alors d'une réduction d'impôt pour ensuite payer de l'impôt au moment du retrait. Puisque les contribuables doivent normalement toucher moins de revenus au moment du retrait, le taux d'imposition est alors censé être un peu moindre. Or, à Burlington, de même qu'ailleurs au pays, à en croire le député de West Vancouver, le maigre rendement du marché boursier a fait en sorte que des gens ont retiré des fonds de leur FEER. Ce faisant, ils ont perdu de l'argent puisqu'ils ne bénéficieront pas du rendement qu'ils auraient obtenu en laissant leur épargne fructifier. Leur fonds de revenu fixe perdait déjà de la valeur, mais, en plus, nous les obligions à retirer cet argent. Ils étaient doublement pénalisés. Nous avons pris acte de la situation et nous avons apporté des changements majeurs relativement aux fonds enregistrés de revenu de retraite, aidant ainsi les personnes âgées de partout au pays à préserver leur bas de laine.
Par conséquent, je suis très fier d'appuyer le projet de loi . Nous avons hâte qu'il soit adopté et que ses dispositions entrent en vigueur au cours de l'exercice.
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Monsieur le Président, tout d'abord, et ce sera une première, je signale que je vais partager mon temps de parole avec la députée de . Ce n'est pas une première de le partager, mais c'est une première de ne pas oublier de le signaler. J'aurai donc l'honneur de partager mon temps de parole avec cette excellente députée.
J'ai bien aimé le discours du député qui s'est exprimé juste avant moi. Il est également président du Comité permanent de la justice et des droits de la personne. J'aurais eu envie de lui répliquer que ce n'est pas que nous voulons toujours dépenser plus d'argent. Nous voulons dépenser l'argent des Canadiens pour les Canadiens, alors que les conservateurs sont satisfaits si cet argent est dépensé pour une grande entreprise.
Tout est donc une question de nuances, et c'est probablement le grand problème du projet de loi .
À la Chambre, alors que nous sommes sous le coup d'une motion d'attribution de temps — c'est la 96e — pour empêcher les députés de partout au pays de s'exprimer sur une question aussi importante que la mise en oeuvre du budget qui comprend plus de 180 pages et qui touche à plusieurs lois, j'ai surtout envie de parler à la Chambre des autres mesures contenues dans le fameux projet de loi .
Comme je crois que nous n'aurons pas le temps d'en débattre longuement, je vais parler des trois sections qui m'intéressent particulièrement. Il s'agit de la section 10, qui concerne le service de protection parlementaire, la section 18, sur l'abolition du registre des armes d'épaule, et la section 20, qui traite des congés de maladie et des programmes d'invalidité. Je vais commencer par celle que je viens de mentionner, c'est-à-dire la section sur les congés de maladie et les programmes d'invalidité.
Depuis le dépôt de ce projet de loi, et même avant — nous en avions eu un avant-goût dans le budget —, nous avions l'impression claire et nette que le gouvernement du Canada avait une idée très ferme, même si, au fil des ans, il s'était engagé envers ses employés de partout au pays au service des Canadiens et Canadiennes. Je suis moi-même procureure patronale. On sait comment fonctionnent les négociations. On en donne et on en laisse, c'est cela, la négociation, et on finit par s'entendre. Chaque partie met des choses de côté pour arriver à une entente ou à une convention collective. C'est ce qui s'est passé dans les négociations des années antérieures.
Or voilà que les conservateurs décident d'un trait de plume de reprendre ce qu'ils avaient cédé à des gens qui, en contrepartie avaient aussi cédé quelque chose. Le gouvernement va donc avoir fait des gains sur certaines choses au fil des ans en ayant accordé ces fameux congés de maladie et un certain régime d'invalidité, qu'il reprend maintenant. Ce n'est pas très démocratique.
À mon bien humble avis, ce sera certainement contestable devant les tribunaux et ce n'est certainement pas une façon de traiter ceux qui sont là, entre nous qui faisons les lois au Parlement, et qui distribuent distribution des services à tous les Canadiens. C'est un manque de respect flagrant, il ne faut pas se leurrer. Quand j'entends le ministre et le répondre qu'il y a déjà eu plus de 200 négociations, je me dis que les conservateurs sont très forts pour lancer n'importe quel chiffre, n'importe quand et n'importe comment, parce qu'ils y mêlent à peu près tout ce qui bouge. Ils n'ont certainement pas tenu des négociations intelligentes, productives et, surtout, de bonne foi sur la question.
Pire encore, c'est comme si je disais à quelqu'un que je vais négocier avec lui, mais que, de toutes façons, même s'il ne me donne pas raison, je vais faire ce que je veux quand même. Cela revient à dire qu'il n'y aura pas de négociation. C'est ce à quoi équivaut cette disposition de la section 20 du projet de loi .
Je peux affirmer que le NPD s'insurge contre cette façon de faire. Si les négociateurs du gouvernement, au cours des années, n'ont pas été capables de négocier les bonnes choses selon le gouvernement conservateur, qu'il s'en arrange. C'est leur décision. On n'enlève pas aux gens ce qui leur appartient, et on ne laisse pas croire des faussetés, comme le fait que tous les employés du gouvernement fédéral sont des abuseurs du système et des congés de maladie. Je trouve cela insultant pour les employés qui se dévouent et se donnent corps et âme pour donner des services à la population.
Si nous voulons défendre un argument, il y a bien d'autres façons de le faire que de dire de telles absurdités. Les employés qui travaillent pour nous devraient minimalement avoir notre respect. Ce n'est certainement pas une façon respectueuse de faire les choses. À tous ceux qui m'écrivent concernant notre position, je peux leur dire qu'elle est claire: ce n'est pas du tout la position du NPD. Nous allons voter contre cette mesure et nous allons certainement réparer les pots cassés. Dieu sait que nous en aurons à réparer après les élections du 19 octobre.
Je vais maintenant passer à la question sur la section 18, qui me préoccupe au plus haut point. Lorsque nous débattions de la motion d'attribution de temps, le a donné une réponse concernant la section touchant l'abolition du registre des armes d'épaule. Cette réponse m'inquiète. Il ne faut pas se leurrer. Tous les députés vont entendre parler de la lettre de la commissaire à la protection de la vie privée, Mme Legault, qui a écrit au Président de la Chambre. Elle l'a informé de faits qui m'inquiètent au plus haut point. En gros, elle dit que des illégalités auraient été commises et que des documents auraient été détruits, alors qu'il n'auraient jamais dû l'être et que leur destruction n'était aucunement légale. Elle a même informé le procureur général du Canada que la GRC avait commis ce genre d'infraction, notre GRC. Cela m'inquiète quand ces allégations proviennent d'un officiel du Parlement aussi important que la commissaire à la protection de la vie privée. Encore une fois, nous notons une constante: d'un trait de plume dans une loi de mise en application d'un budget, une amnistie est offerte pour tout ce qui a été fait illégalement et sans autorisation légale. C'est absolument épouvantable. Cela vient d'un gouvernement qui se dit un gouvernement de loi et d'ordre, mais qui ne l'est que quand cela fait son affaire. C'est extrêmement inquiétant.
À cela, le nous rétorque, dans une belle et grande réponse super intelligente, que c'était une promesse faite par le gouvernement pendant la dernière campagne électorale en 2011. J'ai écouté attentivement, parce que même si je ne partage pas nécessairement le point de vue du gouvernement dans le dossier du registre des armes d'épaule, je suis quand même capable d'admettre que la fin du registre des armes d'épaule avait effectivement été promise par les conservateurs. Alors, je les félicite d'avoir tenu promesse à cet égard. Je ne partage pas leur avis mais ils avaient fait cette promesse. Toutefois, en campagne électorale, ils n'avaient jamais parlé de détruire les données, et encore moins d'accorder une amnistie à des gens qui auraient peut-être commis un geste criminel d'obstruction à la justice ou commis d'autres d'infractions. Ils n'avaient certainement pas parlé de cela.
J'invite mes collègues qui se pencheront sur cette question dans un laps de temps très court à porter une attention particulière à cela. C'est le problème avec la démarche du gouvernement quand il procède par le biais d'un projet de loi omnibus qui change toutes sortes de choses sous le soleil, qui ne visent pas nécessairement l'objectif principal. Je n'ai pas grand espoir à ce niveau.
En terminant, j'ai quelques mots à dire sur la section 10, qui porte sur le Service de protection parlementaire. J'encourage mes collègues à lire cette section. On y fait état encore une fois de l'importance de notre rôle en tant que parlementaires et de comment cette protection va se faire. La GRC va prendre le contrôle, sous l'égide du Président du Sénat et du Président de la Chambre des communes. On y réitère le principe qu'on ne doit jamais entraver le travail des parlementaires. J'ai encore l'impression de lire une chose mais d'en vivre une autre.
Mon collègue de l'a fait valoir dans la question de privilège qu'il a soulevée, qui a été reconnue par la présidence mais renversée par le gouvernement. J'ai entendu mon collègue de dire que c'était peut-être la dernière fois que nous avions la chance de nous exprimer à la Chambre sur une loi budgétaire. Les conservateurs sont arrivés à l'équilibre budgétaire sur le dos d'à peu près tout le monde. Ce gouvernement a été le plus antidémocratique que j'ai vu de ma vie, pendant toutes les années que j'ai passées à suivre la politique, en tant que politicienne ou comme simple citoyenne.
J'espère avoir suffisamment suscité l'attention des gens pour qu'ils aillent lire ces trois sections. Les fonctionnaires de l'État n'ont pas à s'inquiéter. Le NPD les comprend, apprécie leur travail et sera là pour réparer les pots cassés.
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Monsieur le Président, plus ça change, plus c'est pareil.
On a un nouveau projet de loi d'exécution du budget et, sans surprise, on a un autre projet de loi omnibus. Celui-ci compte 150 pages et modifie des dizaines de lois, dont la plupart n'ont rien à voir avec le budget. Malheureusement, cela ne devrait pas nous surprendre. C'est une habitude que les conservateurs ont prise et qu'ils ont tenté d'instituer au Parlement. Ils nous ont habitué à un mépris, voire à un dégoût flagrant des principes de base de la démocratie parlementaire. Franchement, c'est l'une de mes plus grandes déceptions dans le cadre de mon premier mandat.
Depuis que les conservateurs ont été élus comme gouvernement majoritaire, ils cherchent par tous les moyens à échapper à leur obligation de transparence et de reddition de comptes. Ils sont pourtant au gouvernement, mais ils semblent oublier que les députés, autant les conservateurs d'arrière-ban que les députés de l'opposition, ont la responsabilité de surveiller et d'étudier les projets de loi. Malheureusement, les conservateurs utilisent les projets de loi omnibus à répétition comme une forme d'échappatoire pour se soustraire à cette surveillance qui doit être exercée par tous les autres parlementaires à la Chambre, ainsi que par la population canadienne.
Par ce processus franchement antidémocratique, les conservateurs cherchent à faire adopter, à toute vitesse et sans l'étude nécessaire, des centaines de modifications législatives qui n'ont rien à voir avec le budget. Dans le cas du dernier budget, qui nous a été présenté le 21 avril dernier, lors d'une des rares journées de travail de notre actuel , les conservateurs ont vu une occasion de lancer leur campagne électorale. Pour eux, ce n'était pas une occasion de venir en aide aux gens qui en ont réellement besoin et aux familles canadiennes de la classe moyenne. C'était plutôt une occasion pour eux d'offrir des cadeaux à leurs amis bien nantis, plutôt que de tenter d'aider ceux qui en ont le plus besoin chez nous.
Malgré les avertissements du directeur parlementaire du budget, de nombreux députés de l'opposition et de différents experts, les conservateurs vont de l'avant avec leur régime malavisé de fractionnement du revenu, qui va profiter à à peine 15 % des familles canadiennes les plus riches, bien évidemment, pas à celles qui en auraient réellement besoin. Si on combine ce régime de fractionnement du revenu à la hausse du plafond de cotisation au CELI, fixant celui-ci à 10 000 $, cela privera les coffres publics de milliards de dollars dans les prochaines années.
Ces dollars pourraient servir à mettre en place des programmes sociaux pour venir en aide aux familles, aux gens qui vivent dans la pauvreté, aux mères monoparentales, que les conservateurs disent vouloir défendre, aux couples plus traditionnels, etc. Toutefois, le gouvernement préfère tâcher à gagner sa réélection. Selon lui, ce n'est pas le problème des élus actuels, mais celui de la petite-fille du et de toutes les générations futures. Franchement, c'est l'une des pires phrases que j'aie entendues, à la Chambre ou ailleurs.
Quoi qu'il en soit, c'est la position du actuel et de ce gouvernement conservateur. On s'en lave les mains, on va laisser nos enfants, nos petits-enfants et les générations futures régler tous les problèmes qu'on leur cause actuellement. C'est une attitude franchement irresponsable que je ne comprends pas de la part de gens qui se targuent d'être des gestionnaires des deniers publics absolument extraordinaires. On a eu démonstrations après démonstrations que ce n'est pas le cas.
C'est une réputation qu'ils essaient de se donner, mais les Canadiens voient clair à travers leur écran de fumée. Ils savent très bien que ce n'est pas le cas. En fait, de plus en plus d'études publiées récemment nomment les gouvernements néo-démocrates provinciaux comme les meilleurs gestionnaires des fonds publics. En 2015, nous aurons la chance de démontrer aux Canadiens que nous serons aussi le gouvernement fédéral qui gérera le mieux les fonds publics.
Pour revenir au budget qui vient d'être présenté, même les mesures qui semblent vouloir être universelles auront très peu d'effets positifs sur les familles canadiennes. La Prestation universelle pour la garde d'enfants en est le meilleur exemple. Les conservateurs nous ont annoncé en grande pompe une hausse de 60 $, portant à 160 $ par mois le montant accordé aux familles canadiennes pour les aider à assumer les coûts de garde d'enfants. Cela peut sembler bien beau à première vue, mais c'est l'habitude dans le cas des conservateurs, le diable est dans les détails et il faut aller gratter un peu.
La première chose que les conservateurs refusent de dire aux familles canadiennes, c'est que cette Prestation universelle pour la garde d'enfants sera considérée comme un revenu imposable. C'est donc une nouvelle taxe que le gouvernement conservateur impose aux familles canadiennes, et ce, peu importe leur revenu.
Il l'impose peu importe leur revenu. Le conseil donné aux familles canadiennes par les experts financiers n'est pas de dépenser cet argent pour assumer les coûts de garde d'enfants, mais plutôt d'en garder au moins la moitié pour prévoir les mauvaises surprises lors des déclarations d'impôts l'an prochain. Comment le gouvernement pense-t-il vraiment venir en aide aux familles quand celles-ci sont obligées de mettre de côté une partie de l'argent qui leur est offert par le gouvernement pour assumer cette nouvelle taxe? C'est franchement ridicule.
Les conservateurs ne semblent pas comprendre que 160 $ par mois, c'est bien loin d'être suffisant pour assumer les coûts liés à la garde d'enfants aux quatre coins du pays. Je vais citer quelques statistiques qui me proviennent du Childcare Resource and Research Unit et qui datent de 2012. Malheureusement, la situation ne s'est pas améliorée depuis. En Nouvelle-Écosse, les parents qui réussissent à trouver une place en garderie, parce que ce n'est pas le cas de tous, doivent en moyenne dépenser 825 $ par mois. En Colombie-Britannique, les parents paient en moyenne 1 047 $ par mois et en Ontario ils paient 1 152 $ par mois. À Toronto, plus précisément, les frais de garde peuvent s'élever à 1 676 $ par mois. Je ne sais pas qui les conservateurs pensent que 160 $ par mois va aider. C'est une somme absolument risible quand nous regardons les véritables contraintes financières imposées aux familles qui veulent seulement gagner leur vie et assurer la meilleure qualité de services possibles à leurs enfants. Je ne sais vraiment pas où ce gouvernement a la tête pour leur offrir des mesures aussi risibles, dont ils doivent garder une partie pour payer leurs impôts de l'année suivante.
Mme Ève Péclet: Dans le sable.
Mme Élaine Michaud: Monsieur le Président, effectivement, comme le dit ma collègue de , les conservateurs ont probablement la tête dans le sable.
J'en viens à un autre effet franchement déplorable du budget. En fait, c'est plutôt un non-effet. Le fait d'augmenter la Prestation universelle pour la garde d'enfants ne crée pas de nouvelles places en garderie. Pour les parents qui ont déjà eu la chance de pouvoir placer leur enfant dans une garderie ou dans un service de garde privée, c'est tant mieux. Ils auront peut-être une aide minime. Toutefois, le plan des conservateurs n'aborde pas le cas de tous les autres parents qui se retrouvent dans une situation problématique et qui n'ont pas d'endroit où déposer leur enfant lorsqu'ils vont travailler. Le NPD, par contre, a proposé un plan que les conservateurs persistent à ignorer, Dieu sait pourquoi. Contrairement à la propagande conservatrice, le NPD ne veut pas éliminer cette prestation, bien au contraire. Nous voulons évidemment que les parents aient accès au peu d'argent qu'ils peuvent aller chercher. Au-delà de cela, le NPD a un plan pour créer des places en garderie à 15 $ par jour. Nous offrons donc un véritable choix aux parents, qui peuvent décider, en plus de bénéficier de la Prestation universelle pour la garde d'enfants, d'avoir accès à des places abordables en garderie.
Ce programme existe déjà au Québec. Le programme du NPD pourrait bonifier le programme déjà existant à partir de fonds fédéraux. Les conséquences de ce programme ont été extraordinaires. Je cite Mme Ann Decter, porte-parole de l'organisme YWCA:
Au Québec, entre 1996, année où les garderies à faible tarif sont devenues une politique sociale, et 2008, 69 700 mères sont entrées sur le marché du travail; [...] le nombre de mères monoparentales bénéficiaires de l'aide sociale a diminué de plus de la moitié [...]; le taux de pauvreté relative des familles monoparentales dirigées par des femmes est passé de 36 à 22 % [...]; et le PIB a augmenté de 5,1 milliards [...]
Ce sont des effets concrets et réels qui sont bénéfiques pour l'ensemble de la population, pas seulement pour les familles. Ce sont des mesures comme celle-là que nous voulons voir dans le budget. Nous sommes quand même contents que les conservateurs aient fini par voir la lumière au fil des ans et qu'ils aient décidé de mettre en place un crédit d'impôt pour aider nos petites et moyennes entreprises. C'était une idée du NPD. Ils ont enfin vu la lumière. Nous appuyons aussi le crédit d'impôt pour la rénovation domiciliaire, une autre de nos demandes, et les mesures pour aider les anciens combattants qui sont incluses dans le projet de loi de mise en oeuvre du budget. Je ne comprends pas pourquoi elles sont incluses dans celui-ci; c'est un sujet qui mérite un débat en bonne et due forme à la Chambre, mais quoi qu'il en soit nous appuyons ces mesures.
Toutefois, parce que les conservateurs ont décidé de jouer à des jeux politiques et d'inclure ce genre de mesures dans un projet de loi omnibus, nous ne pouvons pas l'appuyer. Nous devrons nous y opposer. C'est franchement antidémocratique et cela n'aide pas la grande majorité des familles canadiennes.
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Monsieur le Président, je suis ravi d'intervenir aujourd'hui au sujet du budget de 2015. Voilà maintenant 22 ans que je suis député et je me suis prononcé sur de nombreux budgets, d'abord du côté de l'opposition et ensuite, depuis neuf ans, du côté du gouvernement. Je tiens à dire que je préfère vraiment les budgets du gouvernement actuel. J'ai bien aimé en parler et signaler aux Canadiens les avantages et les changements qui ont été présentés, non seulement dans le budget de 2015, mais dans une série de budgets qui ont abouti à un plan à long terme pour améliorer la situation de notre pays.
Comme nous le savons tous, le Canada est un pays merveilleux. C'est véritablement le meilleur pays du monde où vivre, mais quand nous avons été portés au pouvoir il y a presque 10 ans, un changement d'orientation était nécessaire. Je dirais que le pays faisait fausse route depuis plusieurs années en raison de l'augmentation des impôts, de l'ingérence de l'État dans les affaires du secteur privé, des formalités administratives plus nombreuses et de la diminution de la latitude de façon générale.
Je suis fier d'être député au sein du présent Parti conservateur, un parti politique qui a accompli beaucoup de travail pendant ces 10 années afin de rendre le Canada encore meilleur.
Je suis ici pour parler du budget de 2015. Nous avons peu de temps pour ce faire, mais je veux prendre un instant pour me concentrer sur deux volets: les personnes âgées, qui sont extrêmement importantes dans toutes les circonscriptions, et, si le temps me le permet, les changements concernant les petites entreprises.
Monsieur le Président, je partagerai le temps qui m'est accordé avec la députée de .
Depuis 2006, le gouvernement a renforcé le système de revenu de retraite et a augmenté l'aide directe aux personnes âgées pour répondre à l'évolution de leurs besoins. Des mesures prises par le gouvernement ont substantiellement augmenté le revenu que les personnes âgées peuvent gagner avant d'atteindre le seuil où elles doivent commencer à payer de l'impôt sur le revenu.
En 2015, une personne âgée seule peut déclarer un revenu maximal de 20 368 $ avant de devoir payer de l'impôt. Je me souviens du seuil qui existait et qui était passablement plus bas lorsque nous avons formé le gouvernement pour la première fois, il y a neuf ans.
Pour un couple, le revenu maximal pouvant être déclaré sans payer un sou d'impôt est de 40 720 $. C'est une transformation remarquable pour les personnes âgées du pays.
Ce n'est cependant qu'un seul exemple parmi les mesures que nous avons prises. Le budget propose des changements qui permettraient de bonifier les prestations offertes aux aînés. Le Plan d'action économique de 2015 continue dans la même voie en proposant de réduire le retrait minimum obligatoire des fonds enregistrés de revenu de retraite, ou FERR, et de créer un crédit d'impôt pour l'accessibilité domiciliaire.
La réduction du retrait minimum obligatoire des fonds enregistrés de revenu de retraite tient compte de la hausse de l'espérance de vie des Canadiens. Nous savons tous que les gens vivent plus longtemps. Nous exigeons maintenant que les Canadiens retirent moins d'argent de leur FERR afin que leur capital dure plus longtemps et qu'ils soient donc beaucoup moins susceptibles d'épuiser leur épargne avant leur décès.
Pour déterminer la réduction du retrait minimum obligatoire des fonds enregistrés de revenu de retraite, on utilise un facteur exprimé en pourcentage qui s'appuie sur un taux de rendement précis et une hypothèse d’indexation. Par exemple, à l’heure actuelle, les aînés doivent retirer 7,38 % de leur FERR dans l’année où ils auront 71 ans. Les nouveaux facteurs proposés réduiront ce pourcentage pour le faire passer à 5,28 % à l'âge de 71 ans. En permettant de préserver une plus grande part du capital, les nouveaux facteurs viendront réduire le risque qu’une personne épuise ses épargnes de son vivant, tout en faisant en sorte que le report de l’impôt sur les épargnes dans les régimes enregistrés d'épargne-retraite continue de servir à des fins de revenu de retraite.
Les mesures proposées profiteraient aux aînés en leur permettant, s'ils le souhaitent, de préserver jusqu'à 60 % de leur fonds enregistrés de revenu de retraite jusqu'à 95 ans. Évidemment, chaque aîné et chaque couple est libre de prendre cette décision.
Les nouveaux taux de retrait des FERR s'appliqueraient à compter de 2015. Les détenteurs de FERR qui, en 2015, retireront plus que le montant minimal réduit pour 2015 pourront verser de nouveau l'excédent dans leur FERR, jusqu'à concurrence de la réduction du montant de retrait minimal prévue. Il serait permis de cotiser de nouveau jusqu'au 29 février 2016, et les sommes ainsi versées seraient déductibles d'impôt pour l'année d'imposition 2015, ce qui réduira le montant minimal à retirer.
Le deuxième changement est la création du crédit d'impôt pour l'accessibilité domiciliaire. Une mesure similaire présentée par le gouvernement il y a quelques années a semblé connaître beaucoup de succès. Nous mettrions en place un crédit d'impôt pour l'accessibilité domiciliaire à l'intention des aînés.
Il peut s'avérer coûteux de prendre des mesures pour améliorer la sécurité, l'accès et la fonctionnalité du domicile d'un aîné ou d'une personne handicapée. Par conséquent, et pour tenir compte des avantages de la vie autonome, le Plan d'action économique de 2015 propose un nouveau crédit d'impôt permanent pour l'accessibilité domiciliaire. Ce nouveau crédit d'impôt non remboursable de 15 % s'appliquerait aux dépenses pour rénovation domiciliaire admissibles jusqu'à concurrence de 10 000 $ par année, offrant un allégement fiscal pouvant atteindre 1 500 $. C'est une somme considérable, notamment dans le cas de certains aînés. Les dépenses admissibles se rapporteraient à des améliorations permettant à un aîné, ou à toute personne admissible au crédit d'impôt pour personnes handicapées, d'être plus mobile, plus en sécurité et plus fonctionnel chez lui. Ces changements apporteront de vraies améliorations à la vie de nombreux aînés.
Certains citoyens et certains députés parlent des aînés comme s'ils avaient tous de faibles revenus. Mais en réalité, une bonne partie de la richesse du pays se trouve entre les mains de Canadiens âgés. Certes, il y a des écarts de revenus importants entre les aînés. Certains ont du mal à joindre les deux bouts et ne reçoivent que les prestations du Régime de pensions du Canada, auxquelles s'ajoutent peut-être la Sécurité de la vieillesse et le Supplément de revenu garanti. Ce groupe existe, bien sûr. Les politiciens ont toutefois tendance à oublier les aînés qui se trouvent dans une autre situation, par exemple ceux qui ont un revenu de retraite considérable. Je pense notamment aux enseignants, qui bénéficient du régime de retraite des enseignants, aux infirmières, aux retraités de la fonction publique et aux autres retraités qui bénéficient d'un régime de rentes privé en plus du Régime de pensions du Canada. Je crois que de nombreux aînés se trouvent dans cette zone plutôt confortable. Le fractionnement du revenu de pension que nous avons instauré il y a quelques années leur est extrêmement utile. Il leur permet de réaliser des économies considérables et d'améliorer grandement leur qualité de vie à la retraite.
Les dispositions proposées dans le Plan d'action économique de 2015 s'ajoutent à la vaste gamme de modifications que nous avons déjà apportées.
En plus des groupes déjà mentionnés, rappelons que de nombreux aînés ont des revenus élevés. En réduisant le taux fédéral d'imposition pour le faire passer de 11 % à 9 % au cours des prochaines années, nous aiderons tous les aînés et tous les Canadiens.
Les aînés revêtent une immense importance et méritent le respect du gouvernement, car ils ont contribué à bâtir notre pays. Nous devrions les remercier chaque jour de tout ce qu'ils ont fait pour bâtir notre merveilleux pays.
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Monsieur le Président, je suis heureuse de pouvoir parler du budget de 2015, aussi appelé « Plan d'action économique de 2015 ».
Quand les gens pensent au budget, ils pensent seulement aux chiffres, et leurs yeux s'embrouillent aussitôt. Ils sont convaincus que le budget n'a à peu près pas d'incidence sur leur quotidien. J'aimerais leur montrer qu'au contraire, le budget de cette année servira les intérêts de tous les Canadiens et améliorera les conditions de vie des habitants de Calgary-Centre, la circonscription que j'ai l'honneur et le privilège de représenter.
L'an dernier, quand j'ai pris la parole sur le budget, j'ai dit qu'il préparait le retour à l'équilibre budgétaire et décrit les mesures que nous prenions en ce sens. Cette année, nous pouvons dire: promesse tenue. Un budget équilibré, voilà ce que les habitants de Calgary-Centre m'ont dit être leur priorité numéro un. Non seulement nous avons équilibré le budget, mais nous allons même réussir à dégager un surplus de 1,4 milliard de dollars, et ce, malgré la chute soudaine du cours du pétrole et l'incertitude économique mondiale.
Les gens de Calgary-Centre et de partout au Canada sont très conscients que, compte tenu de la chute des prix du pétrole et de la conjoncture économique mondiale, le budget ne s'est pas équilibré tout seul. Cet équilibre budgétaire est le fruit des conseils d'experts de notre , du ministre des Finances et de l'ancien ministre des Finances, Jim Flaherty, ainsi que de l'appui solide de notre caucus conservateur. Le budget est l'heure de vérité. Le budget est la preuve que le Canada est dirigé de main de maître. En équilibrant le budget, en maintenant un faible taux d'imposition et en offrant plus d'avantages aux familles, nous faisons en sorte que le Canada continue de faire l'envie du monde entier.
L'an dernier, j'ai dit que l'énergie constitue l'avantage concurrentiel naturel du Canada. Les provinces et territoires d'un bout à l'autre du pays ont bénéficié du secteur énergétique. Puisque l'industrie est soumise à de fortes pressions, il est plus important que jamais de diversifier nos marchés vers la Chine, l'Inde et l'Union européenne. Ce budget prévoit de nouvelles mesures environnementales qui montreront aux Canadiens comment nous pouvons continuer d'exploiter et de conserver nos ressources. L'énergie et l'environnement peuvent être préservés et exploités ensemble.
Cela nous distingue du NPD, dont le chef a dit du secteur de l'énergie qu'il propage le syndrome hollandais, et du Parti libéral, dont le chef s'oppose à de nombreux projets de pipelines et à la circulation de pétroliers sur la côte Ouest, ce dont nous avons besoin pour acheminer nos produits vers ces marchés.
Nous savons que les Canadiens, tout comme nous, veulent s'assurer que le développement énergétique est sans danger. Le ministre des Ressources naturelles a précisé que les projets n'auront pas le feu vert à moins d'être sans danger pour la population et l'environnement. Ils sont soumis à un examen rigoureux fondé sur des données probantes effectué par l'Office national de l'énergie, de même qu'à une évaluation environnementale exhaustive. Le budget prévoit 80 millions de dollars sur cinq ans pour l'Office national de l'énergie afin de lui permettre de faire son travail et d'offrir cette garantie aux Canadiens.
On ajoute à cela un nouveau projet de loi strict qui applique le principe du pollueur-payeur, le projet de loi , en vertu duquel les sociétés énergétiques devront payer les frais de nettoyage, ce qui les incitera davantage à s'assurer d'acheminer nos ressources vers les marchés sans incident, ce qu'elles font 99,999 % du temps. Les Canadiens peuvent avoir confiance que notre environnement sera protégé à mesure que nous renforçons notre avantage concurrentiel dans le secteur de l'énergie.
Le budget comporte un autre genre d'avantage concurrentiel, dont je veux aussi parler. Il s'agit de la liberté économique.
Cette année, grâce à l'équilibre budgétaire, nous sommes en mesure de maintenir et d'augmenter le financement dans des domaines importants, comme la santé et l'éducation, que mon collègue vient tout juste de mentionner, tout en accordant des baisses d'impôts et des prestations pour aider les Canadiens à équilibrer leur propre budget. Contrairement aux libéraux, nous ne pensons pas que les Canadiens se serviront de leur remboursement d'impôt pour acheter de la bière et du maïs soufflé. « C'est leur argent, a dit le , nous voulons qu'il reste dans leurs poches et qu'il favorise ainsi la création d'emplois et la croissance économique. »
Les conservateurs ont un point de vue différent des autres partis par rapport à l'argent que gagnent les Canadiens: ils prônent la liberté économique. Cette année, le Canada a été classé au sixième rang dans le rapport de l'Institut Fraser sur la liberté économique dans le monde. La liberté économique permet aux Canadiens de gagner de l'argent et de décider comment le dépenser, plutôt que de voir quelqu'un d'autre prendre cette décision à leur place. Dans un contexte de liberté économique, les gens ont plus de contrôle sur leur vie et le gouvernement en a moins.
Contrairement aux autres partis, qui estiment que le gouvernement doit toucher le plus d'argent possible, les conservateurs veulent en prendre moins. Nous équilibrons le budget dès maintenant, afin de ne pas hypothéquer l'avenir de nos enfants.
Nos plus récents allégements fiscaux pour les familles donneraient à 1,7 million de familles plus de contrôle sur leur vie. Ces mesures d'allégement fiscal donneraient aux parents comme Sara et Sam 6 640 $ de plus cette année à dépenser comme bon leur semble. Elles auraient un impact considérable sur la qualité de vie de toutes les familles canadiennes.
Les retraités comme Bill et Ruth auraient eux aussi plus de liberté économique aux termes du Plan d'action économique de 2015. Les aînés pourraient remettre à plus tard les retraits de leur FERR à l'abri de l'impôt et y laisser l'argent jusqu'à ce qu'ils en aient besoin.
Et si je ne suis ni comme Sara et Sam, ni un retraité comme Bill et Ruth? Qu'y a-t-il dans le budget pour moi? Pour beaucoup de jeunes Canadiens, l'accès à la propriété n'était qu'un objectif lointain, mais nous avons présenté le crédit d'impôt d'un maximum de 5 000 $ pour les acheteurs d'une première maison.
Le budget contient également des incitatifs visant les retraités. Il en contient pour les apprentis qui souhaitent s'inscrire à un programme d'apprentissage. Il en contient pour les étudiants qui veulent retourner aux études. Essentiellement, le gouvernement fédéral donne plus de liberté économique aux Canadiens en les laissant garder plus de leur argent et décider comment le dépenser. Nous aidons la classe moyenne et ceux qui veulent y accéder.
J'aimerais maintenant parler d'un autre côté humain de notre budget, qui aidera les gens dans le besoin.
Il y a deux ans, les Albertains ont été frappés par la plus grande catastrophe naturelle de l'histoire du Canada: je fais référence aux inondations qui ont touché le Sud de l'Alberta en 2013. Alors que le mois de juin est encore une fois à nos portes, les habitants de ma circonscription, à Calgary, observent le ciel et prient pour qu'il n'y ait pas une autre de ces inondations qui ne devraient se produire que tous les cent ans.
Je peux dire que le gouvernement a pris des mesures dans ce dossier. Comme la plupart des gens le savent, le gouvernement fédéral a mis de côté 2,8 milliards de dollars pour financer les mesures de rétablissement à la suite des inondations en Alberta. De plus, nous investissons présentement 134 millions de dollars dans les réseaux de surveillance et les systèmes d'alerte et de prévision par satellite d'Environnement Canada afin qu'il soit plus facile de prédire des catastrophes majeures comme les inondations qui ont touché l'Alberta en 2013.
Le gouvernement s'est aussi engagé à investir 200 millions de dollars sur quatre ans dans des mesures d'atténuation, notamment dans l'établissement de relevés cartographiques. Ces relevés seront très importants pour les compagnies d'assurance du Canada qui en auront besoin pour offrir leurs toutes premières polices d'assurance contre les inondations.
Par ailleurs, les fonds fédéraux d'infrastructure permettraient maintenant de financer des projets d'atténuation des catastrophes. Il appartient donc à la province de l'Alberta de faire de l'atténuation des catastrophes une priorité, et j'exhorte la nouvelle première ministre à suivre cette voie.
Dans ce budget, le gouvernement poursuit le Plan Chantiers Canada. C’est le plus important et le plus ancien programme d’infrastructure de l’histoire canadienne. Les villes n’ont jamais reçu autant de financement qu’actuellement de la part du gouvernement fédéral. Le programme permettra d’investir 53 milliards de dollars sur 10 ans dans l’infrastructure partout au Canada. L’Alberta recevrait 3,2 milliards de dollars, dont 942 millions de dollars du Nouveau Fonds Chantiers Canada et environ 2,27 milliards de dollars du Fonds fédéral de la taxe sur l’essence. Il y a beaucoup de zéros.
Calgary a reçu 427 millions de dollars par l’entremise du Fonds fédéral de la taxe sur l’essence depuis 2006. Nous avons investi dans divers projets; nous avons notamment terminé le périphérique de Calgary et avons amélioré le service de transport en commun de Calgary. C’est la ville qui établit ses objectifs prioritaires.
Le gouvernement fédéral a également versé une aide financière à quelque 27 festivals d’été, comme le Sled Island et le GlobalFest. Il y a des événements, comme le CIFF, des groupes de théâtre, comme One Yellow Rabbit, et le Calgary Spoken Word Festival. Nous avons versé plus de 25 millions de dollars pour le spectaculaire National Music Centre à Calgary, 20 millions de dollars pour le Bella Concert Hall, à l’Université Mount Royal, et 25 millions de dollars pour l’Agrium Centre dans le parc du Stampede.
Nous avons équilibré le budget tout en maintenant et en augmentant les paiements de transfert aux provinces pour des secteurs importants comme les soins de santé.
C’est le cas non seulement en Alberta, mais aussi partout au pays. Les gens vivent mieux et plus à l’aise grâce à notre budget. Les Albertains ont une meilleure qualité de vie, les Néo-Brunswickois ont une meilleure qualité de vie, les Britanno-Colombiens ont une meilleure qualité de vie, et nous avons un budget équilibré. Voilà ce qu’est le leadership.
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Monsieur le Président, je suis très heureuse de participer une fois de plus au débat sur le projet de loi d'exécution du budget au nom des personnes que je représente, les résidants de Parkdale—High Park, à Toronto.
Comme la plupart des Torontois et, certainement, des Canadiens, les résidants de Parkdale—High Park ont le sens de l'équité. Ils sont réfléchis, ils s'intéressent à tout ce qui se passe et ils s'investissent dans leur quartier. Leur milieu de vie leur tient à coeur. Ce sont des bénévoles hors pair. Ce qu'ils veulent, au fond, c'est que le gouvernement les aide et aide leur collectivité.
Tout d'abord, je me dois de signaler qu'une multitude de personnes m'ont écrit pour me dire qu'elles sont scandalisées que le gouvernement s'entête à présenter des projets de loi omnibus d'exécution du budget qui sont en fait des amalgames de mesures législatives. Ce projet de loi-ci comporte 150 pages, 270 articles et des dizaines de mesures législatives disparates qui n'ont souvent rien à voir avec le budget.
Mes concitoyens sont scandalisés des manoeuvres qu'emploie le gouvernement pour présenter ses projets de loi. Ils me demandent constamment ce que les conservateurs cherchent à dissimuler en refusant que leurs mesures législatives fassent l'objet de discussions et de débats transparents et approfondis.
Je signale au Président que je partagerai mon temps de parole dans ce débat avec le député de .
Ce projet de loi omnibus est un moyen d'occulter le véritable programme législatif du gouvernement. Les gens de ma circonscription m'ont également dit que l'idée que le budget serait équilibré leur apparaît davantage comme une sorte de tour de passe-passe que comme une réalité. Techniquement, je suppose qu'on peut qualifier le budget ainsi. Cependant, pour arriver à un équilibre très précaire, le gouvernement a dû faire des compressions dévastatrices dans la fonction publique du Canada. Beaucoup de services dont les Canadiens dépendent, en matière de salubrité des aliments, de sécurité des transports ou d'aide aux anciens combattants, par exemple, ont été réduits. Ce sont des services que le gouvernement doit fournir aux Canadiens.
Ce n'est pas honnête. Le gouvernement n'a pas vraiment atteint l'équilibre. Il a plutôt décidé de priver les Canadiens de services pour lesquels ils paient des impôts. Je pense que les Canadiens sont conscients que le faux équilibre budgétaire proposé par le gouvernement est un marché de dupe. Ils sont également conscients que le gouvernement a atteint l'équilibre budgétaire en pillant la caisse d'assurance-emploi. Moins de 40 % des chômeurs canadiens reçoivent les prestations d'assurance-emploi dont ils ont besoin et pour lesquelles ils ont versé des cotisations. Eux et leurs employeurs ont versé de l'argent dans la caisse d'assurance-emploi. Mais, lorsque les travailleurs perdent leur emploi et ont besoin d'aide, la vaste majorité d'entre eux se la voient refusée. À Toronto, je pense que seulement environ 20 % des gens qui perdent leur emploi peuvent obtenir des prestations d'assurance-emploi.
Comme les libéraux auparavant, le gouvernement se sert sans scrupule dans la caisse et y prend des tonnes d'argent qu'il utilise pour masquer ses déficits.
L'autre moyen que le gouvernement a pris consiste à faire une sorte de grosse vente au rabais. Il a bradé ses actions de General Motors, qui lui donnaient la possibilité de voir ce qui passait à l'intérieur de cette entreprise, alors que les inquiétudes et l'incertitude planent au sujet des investissements de General Motors au Canada. Le moment était particulièrement mal choisi pour que l'État fédéral se départisse de ses actions.
Le gouvernement a aussi atteint son prétendu équilibre en puisant dans le fonds de réserve du Canada, qui est la réserve pour les mauvais jours.
Le gouvernement ne devrait pas se vanter de son excellence comme gestionnaire de l'économie, parce qu'il a fait des choix qui n'ont vraiment pas été dans l'intérêt de la majorité des Canadiens. Il aurait pu utiliser ce budget pour créer des places en garderie. En effet, il a promis de créer 100 000 places en garderie. C'est le lui-même qui avait fait cette promesse.
Quelqu'un peut-il deviner combien de places en garderie ont été créées par le gouvernement? Les conservateurs ont créé exactement le même nombre de places que les libéraux avant eux: zéro, aucune, nada. Ils n'ont pas créé une seule place en garderie pour les Canadiens. C'est honteux et, à mon avis, c'est un triste héritage que laissent au pays le gouvernement actuel et le gouvernement précédent.
En ce qui concerne les infrastructures, les villes et les collectivités de tout le pays réclament à grands cris des investissements efficaces dans celles-ci. Je viens de Toronto, où nous sommes carrément coincés dans les embouteillages. La chambre de commerce de Toronto estime à 6 milliards de dollars les pertes annuelles subies par l'économie de la ville en raison du manque d'investissement dans les infrastructures. L'effet est cumulatif. En effet, le gouvernement actuel n'a pas seulement négligé d'investir dans les infrastructures, il s'appuie sur les échecs des gouvernements libéraux qui l'ont précédé.
Malheureusement, nous nous retrouvons maintenant dans une situation où les routes sont congestionnées, les ponts tombent en ruines, les conduites d'eau éclatent et où il y a des pannes d'électricité chaque fois qu'il y a une grosse tempête. Ce n'est pas ainsi qu'on gère la plus grosse ville du pays, qui est le moteur de l'économie canadienne. Ce n'est pas ainsi qu'on doit gérer Toronto ni aucune autre localité. J'estime que c'est une honte et un échec du gouvernement conservateur.
Nous constatons aussi que le pays est aux prises avec une vraie crise du logement, qui est l'une des principales causes de la pauvreté au Canada. Les gens n'arrivent pas à se loger convenablement. Je le vois dans ma circonscription de Parkdale: les gens paient des prix exorbitants pour louer des logements de piètre qualité. Récemment, nous avons vu de grosses multinationales comme Akelius faire des rénovations superficielles et mineures pour ensuite augmenter les loyers à un point tel que certains locataires sont obligés de déménager.
Je veux saluer les gens de Parkdale qui ont rapporté la situation à la Commission de la location immobilière, qui ont contesté ces décisions et qui ont remporté certaines victoires pour le logement abordable dans notre quartier. Nous croyons toutefois que le gouvernement fédéral doit appuyer les collectivités du pays, qu'il doit prêter main-forte aux travailleurs canadiens qui cherchent un endroit convenable et abordable pour se loger. Nous avons besoin du soutien du gouvernement et d'une stratégie nationale en matière de logement. Malheureusement, l'ancien gouvernement libéral a supprimé ce genre de soutien. Le gouvernement conservateur actuel a eu la chance de faire quelque chose en matière de logement, mais il a failli à la tâche.
Un autre dossier important dans ma circonscription est celui du Union-Pearson Express, une ligne de train express qui va de la gare Union, notre plus grande gare, à Pearson, notre plus important aéroport. Des trains passeront toutes les sept minutes sur cette voie bordée de nombreuses maisons, écoles et garderies. Malheureusement, le gouvernement libéral de l'Ontario a décrété que les trains utilisés seraient des trains au diesel. Vous ne trouverez aucune autre ville au monde où des trains au diesel traversent de grandes zones habitées avec une telle fréquence. Cela ne se fait pas à Vancouver. Les autres villes du monde investissent dans des trains électriques, mais pour notre communauté, il semble que le diesel, un combustible polluant, soit bien suffisant.
Grâce à la pression considérable exercée par le public, nous avons finalement réussi à convaincre le gouvernement provincial que les trains électriques sont un meilleur choix, mais il n'a pas prévu de budget pour l'électrification de la ligne. Voilà un exemple d'investissement dans les infrastructures que le gouvernement fédéral aurait pu et aurait dû faire. Les Torontois veulent des moyens de transport qui fonctionnent à l'énergie propre, à l'électricité. On aurait dû construire un bon réseau dès le début, mais nous avons la chance de corriger le tir.
Il y a deux autres mesures que le gouvernement aurait pu prendre, mais il ne l'a pas fait. La première est la réduction des frais de transfert de fonds. Le gouvernement a parlé de se pencher sur les transferts de fonds, mais j'ai présenté un projet de loi à la Chambre pour limiter les frais à 5 % pour les néo-Canadiens qui envoient de l'argent dans leur pays d'origine, ce qui leur aurait permis de réaliser des économies substantielles. Par ailleurs, le gouvernement aurait pu améliorer de façon considérable le sort des stagiaires. Le gouvernement a proposé certaines mesures dans le budget actuel, mais les conservateurs ont inexplicablement omis de protéger les stagiaires contre le harcèlement sexuel et les horaires de travail abusifs.
Je pourrais encore parler pendant un certain temps de ce qui ne se trouve pas dans le budget. Malheureusement, les conservateurs ont choisi de dépenser l'argent en fonction des besoins des plus riches, de ceux qui gagnent le plus d'argent, en utilisant les impôts des autres Canadiens.
Ce budget est un échec, et c'est pour cela que nous voterons contre le projet de loi. Cependant, les Canadiens auront la possibilité de faire un choix différent en octobre, et nous présenterons ensuite un budget qui profite à tous les Canadiens.
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Monsieur le Président, j'ai le grand plaisir de présenter mes idées sur le projet de loi , la loi d'exécution du budget de cette année.
J'ai certainement plusieurs réserves par rapport à ce budget, encore une fois. Malheureusement, nous ne pourrons pas l'appuyer, de ce côté-ci de la Chambre. Les conservateurs ont encore une fois glissé quelques éléments dans un projet de loi afin de répéter leur refrain selon lequel l'opposition n'appuie pas certaines de ses mesures.
Par exemple, nous voudrions appuyer les mesures visant à venir en aide aux anciens combattants, mais les conservateurs les ont malheureusement glissées dans un projet de loi mammouth de mise en oeuvre du budget.
Puisqu'il compte 150 pages, il est moins long que les autres, comme le projet de loi , qui comptait des centaines de pages. Toutefois, à l'époque où les conservateurs étaient à l'opposition, ils dénonçaient les projets de loi mammouth, alors que ceux-ci ne comptaient que quelques dizaines de pages. Aujourd'hui, nous nous retrouvons devant un projet de loi de 150 pages.
Cela nous empêche de débattre pleinement des éléments contenus dans ce projet de loi. C'était le cas des projets de loi et , et c'est maintenant le cas du projet de loi . Les députés de l'opposition, tout comme les députés du gouvernement, qui devraient avoir un oeil sur leur propre gouvernement, ne sont tout simplement pas en mesure de le faire avec les moyens qui leur sont accordés.
Je rappelle que les conservateurs nous ont imposé le bâillon pour la 96e fois, limitant ainsi le temps dont nous disposons pour débattre d'un projet de loi aussi important que le budget. C'est un non-sens. Le NPD aurait aimé appuyer certaines mesures de ce projet de loi, car ce sont des idées du NPD que le gouvernement a décidé d'emprunter. Pour cela, je le félicite.
Par exemple, le taux d'imposition des petites et moyennes entreprises passera de 11 % à 9 %. Cela se fera en cinq ans, puisque les conservateurs ont décidé d'étaler cette mesure sur plusieurs années, mais elle va donner un grand coup de main aux entreprises, qui sont les créateurs d'emplois de notre pays. Cette mesure mérite d'être appuyée, mais malheureusement, les conservateurs ont mélangé des éléments que nous pouvons appuyer avec d'autres que nous ne pouvons tout simplement pas appuyer.
Par ailleurs, le budget ne contient aucune mesure concernant les quais de Transports Canada. Les conservateurs étaient très contents de passer du temps dans l'Est du Canada, récemment, pour souligner leur investissement de 33 millions de dollars dans un programme de cession des infrastructures portuaires de Transports Canada.
Malheureusement, il s'agit des mêmes 33 millions de dollars annoncés l'année passée, dont 9 millions de dollars ont déjà été dépensés. Il ne reste donc que 24 millions de dollars à partager entre les 50 quais que le gouvernement propose céder. Deux des quais de Transports Canada se trouvent dans mon comté, et à eux-seuls, ils dépasseraient le montant d'argent qu'il reste pour les 50 quais se trouvant d'un bout à l'autre du Canada et que le gouvernement voudrait céder.
Alors, quand le gouvernement dit qu'il vient en aide aux gens, comment cela se traduit-il concrètement? Nous ne pouvons pas accepter leur offre, car elle est tout simplement inadéquate.
Récemment, j'ai entendu une députée conservatrice dire que les conservateurs avaient proposé un des plus grands programmes d'infrastructure dans l'histoire du Canada. Cependant, malheureusement, cet argent sera dépensé dans le futur. Ils ont annoncé des sommes d'argent que le budget ne traite pas du tout, et ils essaient de nous faire croire que, avec un projet de loi de 54 milliards de dollars étalés sur 10 ans, on va dépenser le plus gros montant d'argent dans l'histoire du Canada en infrastructure.
Malheureusement, les faits disent le contraire. L'année passée, le gouvernement n'a dépensé que 250 millions des 54 milliards de dollars. Son aide aux municipalités et aux organismes pour mettre en oeuvre des programmes d'infrastructure était très discrète.
Il est honteux que le gouvernement se félicite pour de l'argent qu'il n'a jamais dépensé et qu'il essaie de faire croire aux gens qu'il concrétise ce programme, alors qu'il s'agit d'un programme fantôme, puisque nous sommes incapables de trouver ces sommes.
Par ailleurs, ce budget n'aide pas les régions, bien au contraire.
Les conservateurs disent qu'ils ont équilibré le budget, mais encore une fois ils l'ont fait non seulement sur le dos du fonds pour éventualités, mais également sur celui de la caisse d'assurance-emploi.
Cette année, le gouvernement se propose de piger 1,7 milliards de dollars dans la caisse d'assurance-emploi pour équilibrer son budget. Il se vante d'un surplus de 1,8 milliard de dollars, mais on peut se douter de la provenance de cet argent. Par la suite, il propose de piger 17 milliards de dollars sur cinq ans dans la caisse d'assurance-emploi. Il rattrape rapidement un record des libéraux qui se vantaient eux aussi d'avoir équilibré un budget. Encore là, les libéraux avaient également équilibré un budget sur le dos des travailleurs. Depuis la réforme du gouvernement Chrétien, on a pigé 57 milliards de dollars dans la caisse d'assurance-emploi: 50 milliards de dollars y ont été pris par les libéraux, 7 milliards de dollars y ont été pigés par les conservateurs. Maintenant, on s'en va vers un autre retrait de 17 milliards de dollars de cette caisse.
On dit qu'on va équilibrer le budget, mais on le fait sur le dos des moins nantis, de ceux qui ont le plus de besoins. Les travailleurs saisonniers et les travailleurs qui se retrouvent sans emploi vont en payer le prix. En effet, quelque 4 travailleurs sur 10 n'ont même pas droit aux prestations d'assurance-emploi, même s'ils cotisent tous à la caisse. Ces gens n'auront jamais 1 ¢. Par contre, on prend l'argent de la caisse d'assurance et, au lieu de le donner aux gens qui cotisent, on le transfère à des programmes qui vont bénéficier aux plus nantis, aux plus riches au Canada.
À propos du fractionnement du revenu proposé par les conservateurs, le directeur parlementaire du budget a dit clairement que seulement 15 % des Canadiens en profiteront. La plupart de ces derniers sont les plus riches.
Les plus riches n'ont pas besoin de plus d'aide, quand on constate que des gens sont au chômage et que d'autres perdent leurs emplois. Aujourd'hui même, 1 700 employés de Bombardier, un pilier de l'industrie au Canada, se retrouvent sans emploi. Ils se retrouvent avec une caisse d'assurance-emploi qui a été pillée à maintes reprises par le gouvernement. Il ne reste plus de marge de manoeuvre.
Quand on essaie de dire qu'on a équilibré le budget, c'est parce qu'on est rendu au point où le gouvernement a tellement serré la vis à tous les programmes qu'il ne reste plus de marge de manoeuvre. Si quelqu'un se retrouve sans emploi ou avec un emploi à temps partiel, il aura beaucoup de difficulté à joindre les deux bouts.
Le budget d'aujourd'hui n'aidera tout simplement pas les moins nantis, en ce qui a trait non seulement au fractionnement du revenu, mais également au compte d'épargne libre d'impôt, le CELI. On augmente la limite du compte d'épargne libre d'impôt à 10 000 $. Dans mon comté, je peux dire que le nombre de gens qui peuvent profiter de cela et mettre 10 000 $ dans un compte d'épargne libre d'impôt, se font très rares. En plus, cet argent ne sera pas dépensé dans le comté, il restera dans un compte d'épargne.
On a besoin de programmes qui mettent de l'argent dans les poches et qui invitent les gens à avoir plus d'impact dans l'économie locale. C'est ce genre de programmes qui contribueront à faire croître l'économie. Il faut donner de l'aide aux petites et moyennes entreprises créatrices d'emplois, car c'est cela qui va venir en aide et créer de la richesse. Pour le NPD, l'important aurait été de mettre de l'argent dans les poches des gens qui en ont vraiment besoin, et non dans celles des plus riches.
Je suis très découragé par un budget qui accorde encore une fois la priorité aux personnes qui voteront peut-être pour les conservateurs à la prochaine élection. Malheureusement, les gens méprisés par le gouvernement et ceux qui ne retrouvent pas d'appui nécessaire dans ce budget, ce sont justement ceux qui se retrouvent aujourd'hui sans emploi ou en situation difficile. Le budget propose très peu pour ces personnes.
Toutefois, j'aimerais souligner qu'il y a dans le budget un élément que je trouve intéressant pour les retraités en ce qui concerne le Fonds enregistré de revenu de retraite. En effet, on aura maintenant la possibilité de reporter un peu plus longtemps les retraits qu'on doit faire dans le fameux FEER. Cela va aider les gens à la retraite. Cependant, rappelons-nous que ceux qui n'auront pas les moyens de mettre suffisamment d'argent dans un REER devront attendre jusqu'à 67 ans avant de pouvoir obtenir la Sécurité de la vieillesse. Ils vont payer cher le fait de ne pas avoir assez d'argent dans un REER. Cela a été fait sans préavis et sans consultation; le gouvernement l'a tout simplement imposé.
Ces gens n'ont pas eu le temps de rétablir un équilibre dans leur budget. Ils se retrouvent avec un déficit assez important pour leurs années de retraite. Le présent budget ne les aidera pas.
Il faut absolument un budget qui aidera les gens les moins nantis. Le gouvernement a un rôle de défenseur à jouer par rapport aux gens qui en ont le plus besoin. Le gouvernement devrait venir en aide à ceux qui en ont besoin, et le budget devant nous ne répond malheureusement pas à cette attente.