:
Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec le député de .
J'ai l'honneur de me lever à la Chambre et de représenter tous les citoyens de LaSalle—Émard au Parlement canadien pour apporter leur voix et leurs objections à certains des articles du projet de loi .
Le gouvernement s'en prend à Élections Canada depuis des années, et ce projet de loi est un peu l'aboutissement de sa rogne contre Élections Canada. Pour le ministre de la réforme conservatrice, ou plutôt le , l'organisme est subjectif et partial dans sa façon de dénoncer le non-respect des lois électorales par les conservateurs. Ce projet de loi s'attaque clairement à Élections Canada en limitant ses pouvoirs.
Plutôt que limiter le rôle du directeur général des élections dans la mise en oeuvre des programmes d'éducation publique, le gouvernement devrait travailler avec Élections Canada au développement d'une stratégie visant l'augmentation de la participation électorale des citoyens. La tendance à l'absentéisme est en augmentation au Canada. En 2011, seulement 61 % des électeurs admissibles ont participé aux élections, ce qui représente un des pourcentages les plus bas de l'histoire du pays. Le plus bas a été atteint en 2008, alors que seulement 58 % des Canadiens ont participé à l'élection d'un gouvernement conservateur minoritaire. Cela démontre le peu d'attrait qu'il a sur l'électorat canadien.
Dans la plupart des démocraties modernes, l'institution responsable d'administrer le système électoral possède également le mandat de sensibiliser les citoyens à l'importance de la participation électorale. Le projet de loi limite le rôle du directeur général des élections. Dorénavant, ce dernier ne pourra discuter que de certains aspects du processus électoral, par exemple: où, quand et comment voter.
Le directeur général des élections est un expert qui connaît la démocratie. Il est indépendant et non partisan. Avec son équipe, il est à même d'élaborer des campagnes pour encourager la participation aux élections. Le directeur général des élections fait un excellent travail de sensibilisation et d'éducation, essentielles au bon fonctionnement de notre démocratie participative.
Cette réforme aura des conséquences sur d'importantes activités éducatives, comme la Semaine canadienne de la démocratie, qui était organisée par Élections Canada, et le Programme d'éducation civique, qui visait à aider les étudiants à découvrir le processus électoral. Toutes ces initiatives seront annulées.
Les Canadiens doivent comprendre que cette mesure est une attaque directe contre les fondements de notre démocratie. Cela ne contribuera certainement pas à accroître la participation des électeurs, notamment celle des jeunes et des groupes qui ont moins tendance à voter.
[Traduction]
Heureusement, les médias et la société dans son ensemble dénoncent cette atteinte à nos institutions. Je cite un article du Globe and Mail. Il commence comme suit:
Le gouvernement conservateur déchoit Élections Canada de son autorité d'inciter les Canadiens à aller aux urnes dans le cadre d'élections fédérales [...]
La Gazette de Montréal dit de cette mesure qu'elle sert résolument les intérêts du gouvernement conservateur.
Le Canada est réputé dans le monde entier pour la participation de sa population à la vie démocratique et la solidité de ses institutions démocratiques, mais le gouvernement conservateur fait des pieds et des mains pour redéfinir nos valeurs à des fins électoralistes.
Comment pouvons-nous inciter d'autres pays à renforcer leur régime démocratique alors que nous ne protégeons même pas nos propres institutions? Qui pourrait bien prendre notre démocratie en exemple alors que le gouvernement supprime les programmes destinés à inculquer aux jeunes et aux nouveaux arrivants l'importance de la participation électorale?
[Français]
Les modifications proposées dans ce projet de loi auront des conséquences négatives pour tous les Canadiens en rendant l'exercice électoral plus difficile, particulièrement pour les Canadiens vulnérables. Ces populations vulnérables seront touchées par une autre mesure qui ressemble à la suppression ds votes de certains segments de la population et qui est contenue dans le projet de loi .
Le projet mettrait fin aux pratiques d'attestation et ferait en sorte que les avis d'inscription sur la liste électorale qui sont envoyés aux électeurs ne seraient plus acceptés pour confirmer les inscriptions. Ces cartes d'identité électorales sont importantes pour ceux et celles qui, comme dans ma circonscription, ont déménagé ou sont de nouveaux arrivants et ont du mal à établir leur adresse lorsque vient le temps de voter. Cela peut être pour d'autres raisons également. Il s'agit notamment des étudiants, des aînés et des Autochtones. Élections Canada utilisent ces cartes afin de valider les renseignements fournis par les électeurs par l'entremise de l'Agence du revenu du Canada ou des agences provinciales.
Au bureau de vote, l'électeur doit présenter une autre pièce d'identité en plus de sa carte d'identité électorale pour pouvoir voter. Ma circonscription, , a connu un taux de participation de 57 % lors des élections de mai 2011. Seulement 42 500 des 74 500 voix habilitées à participer se sont exprimées. Parmi les citoyens qui n'ont pas voté, nous trouvons les groupes ayant plus de difficulté à participer à l'exercice électoral.
Dans ma circonscription, plus de 40 % de la population est considérée comme étant à faible revenu. De plus, 50,4 % des personnes ayant 65 ans et plus ont un revenu de moins de 20 000 $ par année, et 51 % d'entre eux n'ont aucun certificat ou diplôme. Cette population souffre souvent d'isolement. Je m'en rends compte quand je vais à la rencontre de mes citoyens. Ils souffrent d'isolement, ils ont des revenus faibles et ils sont plus susceptibles de déménager et de ne pas être informés de leur obligation de voter. Les jeunes, qui représentent près de 27 % de la population, forment une population mobile et seront impactés par cette nouvelle mesure.
Dans , de même que dans d'autres circonscriptions au Québec, plusieurs citoyens ne possèdent pas de permis de conduire ou une autre carte permettant de les identifier. D'ailleurs, la carte d'assurance maladie du Québec ne présente pas l'adresse de la personne. Si les citoyens ne reçoivent pas ces cartes d'identité électorales, et en ayant cette carte comme seule pièce d'identité valide, les citoyens pourront être dissuadés de voter, puisque la vérification de leurs renseignements sera désormais plus difficile.
C'est la responsabilité de tout gouvernement de rendre l'accès au vote plus facile pour ses citoyens. Il ne faut pas les encourager à s'en abstenir. Avec ces mesures, les conservateurs visent certains groupes démographiques. Contrairement à eux, je représente la totalité des gens de . Je ne suis pas ici pour défendre seulement l'accès à l'exercice électoral de ceux et celles qui ont voté pour moi; je suis ici pour défendre tous les citoyens, peu importe leur allégeance politique. Nous sommes élus pour représenter l'ensemble de nos populations, et non pour promouvoir des mesures qui visent à limiter la participation des citoyens qui s'y opposent, tel que le font les conservateurs.
[Traduction]
Je conclus mon intervention sur une autre citation, cette fois tirée d'un éditorial de l'Ottawa Citizen:
On aurait cru que, lorsque le gouvernement conservateur se serait enfin décidé à réformer le droit électoral, il aurait eu pour objectif d'éviter une réédition de la suppression des votes et de la fraude électorale survenues dans le cadre de la campagne électorale fédérale de 2011. Or, il semble bien que, lorsque les conservateurs ont annoncé leur intention de rendre les règles plus difficiles à transgresser, ils voulaient en fait dire qu'ils serreraient la vis aux électeurs itinérants, pas aux collecteurs de fonds du parti.
Voici une autre citation, qui est tirée du Toronto Star:
[...] le gouvernement a tendance à voir la hausse du taux de participation électorale comme une menace plutôt qu'un résultat idéal.
:
Monsieur le Président, je suis heureux d'avoir la possibilité de participer brièvement au débat sur le projet de loi. Comme pour toute mesure législative du gouvernement depuis son élection en 2011, c'est quand on y regarde de près que les problèmes se révèlent. Les conservateurs présentent une mesure législative, lui attribuent un titre empreint de sagesse populaire et prétendent qu'elle est extraordinaire, puis, lorsque nous commençons à creuser la question et à la décortiquer, nous voyons de quoi il retourne vraiment.
C'est pourquoi il est choquant qu'on veuille limiter le débat. Le gouvernement veut nous priver de la possibilité de comprendre les ramifications des diverses dispositions, de nous entretenir avec nos électeurs et de rapporter à la Chambre nos constatations. On reconnaît bien là le style du présent gouvernement que nous avons appris à connaître et à ne pas beaucoup aimer. Nous ferons de notre mieux pour composer.
De nombreux aspects du projet de loi me troublent, mais voici le plus troublant: il sera désormais plus difficile pour les Canadiens d'aller voter. Au cours des trente dernières années, j'ai été politicien, enseignant aux adultes et activiste communautaire, et j'ai toujours collaboré avec les gens de ma région et du pays pour inciter les électeurs à exercer leur droit de vote.
Je comprends qu'il existe, depuis des décennies, sinon des siècles, des obstacles au sein de certains groupes. Nous avons dû lutter ferme pour abattre ces barrières et pour mettre fin à l'exclusion afin que davantage de Canadiens puissent participer au processus électoral, et ce fut loin d'être facile.
D'autres pays facilitent les choses. Les organismes responsables de l'application de la loi et de l'organisation des élections détiennent davantage de pouvoirs et ils disposent de plus d'outils pour promouvoir et faciliter l'exercice du droit de vote. Que ce soit grâce aux bureaux de scrutin, au vote électronique ou à d'autres moyens, ils favorisent la participation des gens. Le droit de vote est inaliénable au Canada et dans d'autres démocraties à l'étranger. Nous voulons non seulement le protéger, mais aussi l'élargir. Nous souhaitons que tout le monde puisse l'exercer.
Il semble que le gouvernement tienne particulièrement en haute estime les gens qui possèdent une propriété, qui déménagent peu et qui reçoivent des lettres du Parti conservateur ou, à ce compte-là, de tout autre parti politique.
Or, seulement une petite portion de la population s'intéresse assez à la politique pour s'inscrire à une liste d'envoi, pour contribuer aux partis politiques et pour recevoir régulièrement des nouvelles sur le processus politique et les élections. Bien des gens ont décidé — pour des raisons qu'ils jugent valables, mais auxquelles je ne souscris pas nécessairement —, que le processus électoral ne les regarde pas et que le gouvernement ne défend pas leurs intérêts. Ils sont désabusés et quelque peu cyniques à l'égard de la politique. Il faut continuer de tout faire en notre pouvoir pour mobiliser ces gens.
Peu importe ce que nous pourrons dire, moi et mes collègues, ou ce que pourront dire Élections Canada ou n'importe qui d'autre pour encourager les Canadiens à voter lors des élections, il faut veiller à ce qu'ils puissent le faire. Nous avons établi des règles pour veiller à ce que les bureaux de scrutin soient pleinement accessibles aux personnes qui ont des limites physiques. Nous tentons de prendre diverses mesures pour veiller à ce que les personnes ne disposent pas d'une seule journée, mais de plusieurs journées précises pour voter.
Nous étudions la possibilité de tenir un vote électronique au pays. Cela a été fait à l'échelle provinciale. Nous prenons toutes sortes de mesures.
Certains groupes de Canadiens peuvent être considérés comme étant vulnérables. Je ne sais pas si c'est le bon mot, mais ce sont néanmoins des Canadiens, et ils se déplacent. Il peut s'agit de jeunes étudiants à l'université, de personnes qui cherchent un emploi ou qui cumulent les déménagements. Il peut s'agir d'autres Canadiens qui se déplacent constamment et qui ont un tel mode de vie. Ils doivent pouvoir profiter de toutes les occasions. Nous devons faire tomber toutes les barrières et leur donner la possibilité de voter.
Le taux de participation est d'environ 60 %. Lorsque je m'entretiens avec des élèves du secondaire et des étudiants de l'université, j'insiste sur le fait qu'ils ont un devoir de participation en tant que citoyens canadiens. S'ils décident de participer au processus électoral, nous sommes responsables, en tant que parlementaires, de leur faciliter la tâche le plus possible. Certains Canadiens ne s'attardent pas à ces questions, parce qu'ils ne reçoivent pas de courrier ou parce qu'ils se soucient plus de mettre du pain sur la table, d'avoir un toit et d'être en sécurité. Ils n'y portent pas attention. Le projet de loi ne faciliterait pas la tâche à ces personnes ni aux autres Canadiens; il la rendrait plus difficile.
J'ai lu le projet de loi et j'en ai déjà parlé à certains de mes électeurs, pour qui l'orientation du gouvernement est très inquiétante. Celui-ci veut empêcher le directeur général des élections d'élargir sa portée afin de tenir les Canadiens au courant et de les encourager à voter le plus possible. Il retire des pouvoirs au directeur général des élections au lieu de lui en accorder davantage.
Le directeur général des élections a comparu devant le comité permanent cet après-midi. Lorsqu'il a présenté le projet de loi, le ministre a laissé entendre que le commissaire aux élections fédérales ainsi qu'Élections Canada portent un chandail d'équipe, qu'ils sont partisans. Le directeur général des élections lui a répondu qu'il porte plutôt un chandail rayé. Autrement dit, il joue le rôle d'arbitre, mais si le projet de loi est adopté, il sera probablement retiré de la glace.
Je vais en discuter davantage avec les Canadiens de Dartmouth—Cole Harbour parce que je ne voudrais pas qu'ils deviennent encore plus cyniques, mais il semble que le projet de loi ait deux objectifs. Premièrement, rappelons-nous qu'Élections Canada a voulu faire le ménage dans certaines procédures électorales auxquelles quelques députés de ce côté-là ont eu recours; les conservateurs veulent donc empêcher Élections Canada de donner suite à ces questions. Deuxièmement, ils veulent faire en sorte que le Parti conservateur, qui a le bras long, puisse recueillir plus de fonds. Lorsque les conservateurs parlent d'avoir le bras long, c'est exactement cela: le Parti conservateur a la capacité de creuser encore plus profondément dans les poches des gens.
Cette loi, incorrectement intitulée Loi sur l'intégrité des élections, donnerait un avantage au Parti conservateur. Elle empêcherait les Canadiens de participer activement et à titre égal au processus politique. Je vais en parler à mes électeurs et faire part de leurs préoccupations au gouvernement.
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Monsieur le Président, je me réjouis de débattre de cette question aujourd'hui, parce qu'elle nous concerne tous. J'aimerais consacrer mon temps de parole à quelques éléments du projet de loi, notamment la sensibilisation des électeurs, l'identification par un répondant, l'accès aux bureaux de scrutin, certaines mesures concernant l'argent et les dons de société, et, enfin, les appels automatisés.
Je vais commencer par la sensibilisation des électeurs, parce qu'on en a passablement parlé durant la période de questions et durant les délibérations. C'est un sujet dont devraient se soucier tous les parlementaires.
J'ai demandé à mon collègue d'en face pourquoi les jeunes ne votent pas dans sa circonscription et pourquoi on y enregistre un si faible taux de participation électoral. Les députés ont-ils remarqué qu'il n'avait pas de réponse? Voilà trois ans que je m'interroge là-dessus, soit depuis que j'ai été élue pour la première fois au Parlement. En analysant les résultats électoraux, je me suis demandé comment encourager le vote dans ces zones où le taux de participation avait été faible. Je considère que c'est mon devoir en tant qu'élue. Je crois fermement que d'autres personnes et d'autres partis devraient se poser la même question.
Par surcroît, c'est notre travail non seulement à titre de candidat, mais également à titre de député. Si nous ne cherchons pas les raisons qui poussent les gens à voter, nous échouons à la tâche. Pour un député, arguer qu'il revient à une institution gouvernementale de cerner les motivations de l'électorat correspond à abdiquer ses responsabilités. Je n'arrive pas à croire que nous envisageons de laisser à une entité gouvernementale le soin de persuader les électeurs et de prendre des engagements concernant des enjeux et des politiques. Procéder ainsi serait illogique et minerait la démocratie qui nous sert de fondement.
Tous les jours, nous devrions parler à nos électeurs pour savoir ce qui les motive, les préoccupe et les pousse à voter. Il faut leur demander quelle position devrait prendre notre parti sur les enjeux qui leur tiennent à coeur. C'est ainsi que l'on élabore des politiques et que l'on encourage la participation électorale.
Nous pouvons parler des médias sociaux et des sites Web. J'adore la campagne L'apathie c'est plate. Les députés ont mentionné que nous pourrions utiliser l'art pour encourager les gens à voter. Ce sont là des outils qui sont liés à la façon dont les gens votent, et non aux raisons pour lesquelles ils le font. Nous ne pouvons pas demander à Élections Canada de s'intéresser aux raisons pour lesquelles les gens votent. C'est notre travail à nous. Par conséquent, chaque fois que j'entends les députés soulever le sujet à la période des questions ou à un autre moment, je me dis que j'aimerais bien qu'ils fassent un examen de conscience et se demandent pourquoi les jeunes de leur circonscription ne votent pas.
En outre, lorsque nous parlons des raisons du manque de participation électorale, certains mentionnent que c'est parce qu'il y a des problèmes, mais parfois, c'est tout simplement parce que les gens sont pris dans un bouchon de circulation, doivent assister à un spectacle de danse, ne parviennent pas à trouver quelqu'un pour garder leurs enfants, n'ont pas de moyen de transport pour se rendre au bureau de vote ou doivent braver une tempête de neige.
J'ai parlé à des amis du domaine de la représentation graphique de données statistiques. Par exemple, lorsqu'ils examinent les interventions d'urgence sur les lieux d'un accident, ils étudient la façon dont les gens se déplacent. Le fait de décider d'aller à un endroit donné ou de faire quelque chose est un choix comportemental. Pour voter, il faut aller quelque part et faire quelque chose. Puisque nous sommes non seulement des parlementaires, mais aussi des candidats, nous devons examiner les choix comportementaux des gens qui vont voter. Ces choix ne sont pas immuables. Lorsque nous parlons des raisons pour lesquelles les gens votent, nous devons savoir que les enjeux changent et que les facteurs qui motivent les gens changent eux aussi. Nous devons donc être à l'affût. Cela dit, nous devons également examiner les facteurs comportementaux qui ont des répercussions sur la décision d'une personne de voter ou non ce soir-là, à ce moment précis, et c'est pour cette raison qu'à mon avis, ce projet de loi est si intéressant. J'y reviendrai dans quelques instants.
Lorsque j'ai fait mes recherches pour préparer mon discours, j'ai consulté un document rédigé pour Élections Canada en janvier 2011, qui s'intitule Participation électorale des jeunes au Canada. C'est un très bon document. J'ai noté cet extrait, que l'on trouve dans le résumé:
La participation électorale des jeunes au Canada est en diminution. Toutefois, les causes de cette diminution sont mal connues.
Il s'agit d'un document fascinant. Il traite des nombreux facteurs qui pourraient avoir une incidence sur notre décision d'aller voter ou non. Au bout du compte, on dit dans ce document que nous avons probablement besoin de plus amples données. Dire que la raison pour laquelle les gens vont voter est influencée d'une manière ou d'une autre par la situation à un moment donné découle aussi d'une logique erronée.
Par conséquent, quand on se demande qui est le mieux placé pour sensibiliser les électeurs, on se rend compte qu'il ne s'agit pas uniquement d'un ministère. Devrions-nous confier à un ministère la tâche de persuader les électeurs d'aller voter? Je n'en suis pas sûre. Je pense que c'est un territoire miné. Nous devrions plutôt nous demander comment chacun d'entre nous peut mieux rejoindre les membres des différents groupes démographiques qui forment sa circonscription. Connaissons-nous la situation démographique dans notre circonscription? Connaissons-nous les questions qui sont importantes aux yeux des différents groupes démographiques et pourquoi? Comment ces questions et les politiques évoluent-elles au fil du temps?
Le jour des élections, je dois persuader les gens de se rendre aux bureaux de scrutin en tenant compte du travail que j'ai fait et des positions prises par mon parti au sujet de ces enjeux. Le fait de persuader les électeurs d'aller voter n'est pas un enjeu des campagnes électorales. Élections Canada ne peut pas simplement chercher à persuader les gens d'aller voter. C'est fondé sur un mandat. Il s'agit d'un phénomène permanent. Tout à coup, on tente de nous convaincre qu'une institution gouvernementale devrait assumer le rôle d'un parlementaire, d'une ONG ou d'un établissement d'enseignement. C'est inacceptable. Ce genre de débat nous incite à réduire considérablement l'efficacité de notre démocratie au Canada, et c'est pourquoi je m'y oppose vivement.
Je parlais d'outils. De quoi avons-nous besoin pour convaincre les gens d'aller voter? De quelle façon votent-ils? Renseignons les gens en leur indiquant où ils doivent se rendre. Réfléchissons aux obstacles dont je parlais tout à l'heure, comme les tempêtes de neige, les bouchons de circulation ou le spectacle des enfants. Élargissons la gamme des options relatives au moment ou à l'endroit où on peut aller voter. Personne n'aime faire la file très longtemps. En tout cas, moi, je n'aime pas ça. Mes amis vous le diront: je suis très impatiente de nature. Mes employés, qui regardent sûrement le débat, pourraient aussi vous le confirmer.
Que peut-on faire, dans ce cas-là, pour les personnes impatientes et pour réduire l'engorgement dans les bureaux de scrutin? La réponse est dans le projet de loi , qui ajoute notamment un jour de vote par anticipation. Il propose aussi des solutions du point de vue de la main-d'oeuvre — pour régler les problèmes d'engorgement. Voilà le genre de choses que nous pouvons confier à une entité administrative: concevoir des outils pour informer les gens de la façon dont ils peuvent se prévaloir de leur droit de vote. Je suis fermement convaincue qu'en légiférant et en inscrivant ces éléments dans la loi, tout en établissant et définissant clairement le mandat d'Élections Canada, nous rendrons un fier service aux Canadiens. Tandis que, si nous abdiquions la responsabilité que nous avons, en tant que parlementaires, de comprendre les raisons pour lesquelles les gens vont voter, nous allons au contraire les desservir.
Mon collègue n'a pas pu répondre à cette question. Il n'a pas su me dire pourquoi les gens de sa circonscription ne vont pas voter. Il devrait pourtant s'agir de l'une de nos préoccupations premières. Je suis sûre que nous en apprendrions beaucoup si nous nous lancions dans un débat afin de savoir ce qu'en pense tel ou tel groupe. Je n'ai évidemment pas réponse à tout, mais j'ai quand même des données. J'en ai une bonne idée, à partir des sondages que je mène dans ma circonscription. J'organise des conférences téléphoniques, des assemblées publiques et des sondages, et je suis active sur les médias sociaux. J'essaie d'utiliser le plus d'outils possibles pour communiquer avec le plus de gens possibles, mais au bout du compte, c'est à moi de déterminer ce qui va convaincre les gens d'aller voter, et non à Élections Canada.
Parlons maintenant de la preuve d'identité par répondant. Je suis en politique depuis plus d'une dizaine d'années. Je sais que je vais trahir mon âge en disant ça, mais pendant l'adolescence et la vingtaine, je passais mes vacances à apprendre les techniques de campagne ainsi qu'à agir en tant qu'agent électoral. Il s'agit en fait d'observer les gens qui viennent voter afin de s'assurer qu'aucune irrégularité n'entache le scrutin. J'ai été témoin d'irrégularités. On le sait tout de suite quand quelque chose cloche. À mon sens, on ne doit pas prendre à la légère la capacité de se porter garant d'une personne afin qu'elle puisse voter. Le projet de loi nous permettra d'atteindre l'équilibre.
Aux termes du projet de loi , chacun a la responsabilité de s'identifier; il faut donc essayer de prévoir le plus grand nombre possible de formes admissibles d'identification, afin de faciliter l'opération. J'invite ceux qui se sont intéressés à ce sujet, pendant la période des questions et au cours du débat, à consulter le site Web d'Élections Canada, à prendre connaissance de l'option 2 quant aux renseignements que l'électeur doit produire, et à lire la liste des pièces d'identité admissibles.
Nous parlons ici des gens de passage, des Autochtones, des étudiants qui vivent en résidence et des personnes âgées. Voilà quelques-unes des pièces d'identité dont ils peuvent se servir: une attestation de résidence délivrée par l'autorité responsable d'une bande ou d'une réserve des Premières Nations; l'un des documents suivants, délivré par l'autorité responsable d'un refuge, d'une soupe populaire, d'une résidence pour étudiants ou personnes âgées ou d'un établissement de soins de longue durée: attestation de résidence, attestation de séjour, formulaire d'admission ou relevé de prestations; de la correspondance provenant d'une école, d'un collège ou d'une université.
Nous avons prévu des journées supplémentaires de vote par anticipation. Nous avons prévu de nombreuses formes d'identification. Je considère que ma tâche va consister à rencontrer les gens pour leur faire connaître l'existence de cette liste. Il m'a fallu chercher sur Internet pour la trouver. Elle ne figure pas en première page.
Je ne suis pas forcément d'accord sur tout avec la députée de , mais je respecte son opinion. Elle est intervenue très activement sur ce dossier. Dans le communiqué publié par son parti le 4 février, lorsque nous avons présenté ce projet de loi, elle dit: « Pour améliorer le pourcentage de votes, nous devrions abroger tous les changements, dont les exigences de papier d’identité avec photo qui font en sorte qu’il est plus difficile pour les jeunes [...] de voter. »
Actuellement, les électeurs n'ont pas à présenter de pièce d'identité avec photo. Ils peuvent présenter deux pièces d'identité figurant sur la liste que je viens d'évoquer, et mon énumération n'était pas exhaustive. Je n'ai pas tout lu. Je crois qu'il y a plus de 30 formes d'identification qui sont toujours valides. Si une personne comme la députée de , qui a fait des études et qui est très active dans le mouvement civique, ignore que la pièce d'identité avec photo n'est pas obligatoire, il se pourrait que de nombreux Canadiens ignorent ce qu'ils peuvent présenter au bureau de vote. Voilà la composante éducative dont nous avons besoin. Le projet de loi a pour effet d'inscrire spécifiquement cette tâche éducative dans le mandat d'Élections Canada. L'organisme doit informer les électeurs de ce qu'ils doivent apporter au bureau de vote.
Il faudrait également indiquer que les partis politiques doivent informer les électeurs de ce qu'il faut apporter au bureau de vote. Il m'incombe, en tant que candidate, de dire aux gens ce qu'ils doivent apporter au bureau de vote pour exercer leur droit. Je ne vois pas cela comme une privation du droit de vote. C'est plutôt une responsabilité collective d'informer la population sur ce qu'il faut apporter au bureau de vote pour exercer son droit de vote.
Je pense qu'il est possible de surmonter ce problème. La recherche que mon collègue, le , a citée au sujet des irrégularités dans l'attestation d'identité nous incite à régler la question dans le projet de loi. Si les données révélaient qu'aucune irrégularité n'est commise à ce chapitre, le débat serait différent, mais ce n'est pas le cas. Nous manquerions à notre devoir de parlementaires si nous refusions de parler de la possibilité d'un problème.
J'ai lu certains documents de recherche fournis au sujet du projet de loi et je crois qu'il a été établi que, même si le personnel d'Élections Canada était mieux formé, le taux d'irrégularités dans l'attestation d'identité par un répondant était à peu près le même. La mesure est positive et ce sera excellent et fort bénéfique pour le processus démocratique canadien si Élections Canada s'emploie à renseigner les gens sur les pièces d'identité requises, met l'information bien en évidence sur son site Web et l'explique dans ses communications.
Tout le monde s'entendra, j'imagine, sur la pertinence d'abroger l'interdiction de publier prématurément les résultats du scrutin. Je lisais mes messages sur Twitter quand le projet de loi est sorti, et quelqu'un a écrit à la blague que la démocratie canadienne était entrée dans l'ère de la téléphonie. Il va donc sans dire qu'étant donné la façon dont nous consommons l'information chez nous, l'abrogation de cette interdiction montre que nous reconnaissons les règles de la liberté d'expression et que c'est une simple question de bon sens. Je ne suis pas certaine qu'on en ait parlé au cours du débat, mais c'est quelque chose de vraiment important qu'il faut faire ressortir quand on parle du projet de loi.
Les autres aspects fort positifs du projet de loi sont les règles qui seront mises en place pour la tenue d'un registre public d'appels en série, les peines d'emprisonnement prévues pour ceux qui se font passer pour un agent électoral et les peines plus sévères infligées à ceux qui dupent les gens pour les empêcher de voter. Certaines mesures que nous instaurons contribueront grandement à protéger les électeurs sur le plan de l'information reçue au sujet des élections, notamment la création d'un registre des services de communication par téléphone avec les électeurs et l'inscription obligatoire auprès du CRTC des fournisseurs de services téléphoniques qui prennent part à la communication avec les électeurs ainsi que de tout particulier et de tout groupe ayant recours à des fournisseurs de services téléphoniques pour communiquer avec des électeurs.
J'incite les gens à consulter le site Web de la Réforme démocratique du gouvernement, où cet élément ainsi que les autres volets du projet de loi sont clairement expliqués. Il est très important que les électeurs sachent comment le projet de loi permettra de renforcer les règles concernant les appels automatisés. L'obligation de conserver le texte et l'enregistrement des communications avec les électeurs est aussi une très bonne chose.
Ce dont je me réjouis également, c'est le renforcement des exigences de divulgation pour les partis, les candidats et les associations de circonscription au moyen d'une ligne spéciale dans le rapport d’élection pour la déclaration des dépenses associées aux communications téléphoniques avec les électeurs.
Le dernier aspect dont je veux parler aujourd'hui est celui du financement.
On me demande souvent — et c'est certainement aussi le cas pour nous tous — pourquoi je me suis présentée aux élections. Nous avons bien sûr chacun nos raisons personnelles et des causes que nous voulons défendre, mais, si je me suis portée candidate, c'est en partie parce que j'en avais la possibilité.
Si l'on pense au système politique américain, où il s'est dépensé, je crois, plus de 6 milliards de dollars lors de la dernière campagne présidentielle, on constate qu'au Canada, nous avons un très bon système, qui limite l'influence que peuvent exercer les entreprises, ONG et particuliers sur l'élaboration de politiques. Nous tous ici présents avons le loisir de nous consacrer aux politiques sans subir de pressions indues, parce que nous ne sommes pas redevables à personne au-delà d'un seuil d'importance défini à la Chambre par voie législative. À mon avis, certains des éléments du projet de loi dont nous avons parlé, y compris celui qui vise à combler les lacunes en matière de prêts liés à la politique, contribuent grandement à accroître l'accessibilité.
Lorsqu'on pense aux obstacles que doivent surmonter les femmes qui se présentent aux élections, la capacité d'amasser des fonds en est un qui revient souvent. Tout ce qui peut être fait pour égaliser les chances et supprimer les obstacles à la participation pour différents groupes de la population — dont les membres ne participent peut-être généralement pas au processus politique en tant que candidats — est, selon moi, une très bonne chose. Je n'ai cependant entendu personne parler de cet aspect aujourd'hui. Je n'ai entendu personne se réjouir du fait qu'on s'assure que des candidats bénéficient des mêmes chances que d'autres candidats qui ont accès à de riches bienfaiteurs ou créanciers. Nous devrions être enchantés par cette mesure.
Rappelons que nous mettons aussi en place des peines plus sévères pour les gens qui ne respecteront pas ces règles. Mon collègue, le , parle de donner plus de poigne, un élément très important. Ceux qui contreviennent aux règles de la démocratie devraient être punis. Le projet de loi va tout à fait en ce sens, ce qui m'apparaît très positif.
Par ailleurs, nous devrions tous nous réjouir que les règles d'interprétation de la Loi électorale du Canada soient rendues plus claires. Nous attachons tous de l'importance à la présomption d'innocence, qui veut qu'une personne soit considérée innocente jusqu'à preuve du contraire. Nous avons des responsabilités envers nos électeurs. Il est donc bon que nous sachions comment se dérouleront les décisions d'Élections Canada, et que nous puissions poursuivre notre travail à la Chambre dans ces situations. Nous sommes ici à la Chambre parce que les citoyens ont exercé leur droit de vote, un point dont il a été beaucoup question pendant ce débat. Je trouverais donc très préoccupant qu'il soit possible d'expulser un député sans motif valable. Cela pourrait arriver à n'importe lequel d'entre nous, quel que soit notre parti. Nous ne disons pas qu'il faudrait tolérer des comportements malhonnêtes, bien sûr que non. Nous affirmons plutôt que les règles qui entourent la Loi électorale du Canada doivent être établies de façon claire et transparente, et s'appliquer à tout le monde de la même manière, sans partisanerie. C'est un autre point très positif, selon moi.
Une personne qui vient apparemment de ma circonscription m'a dit ceci: « Défendez les intérêts des gens de votre circonscription [...] et dites [au ministre d'État à la Réforme démocratique] de bien réfléchir à ce qui constitue une vraie réforme démocratique. »
Je crois qu'il l'a fait, comme le montre ce projet de loi. Je félicite le ministre d'État pour son excellent travail.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec l'excellent et chic député de .
J'aurais aimé que la ministre qui vient de prononcer un discours réponde à la question suivante, peut-être plus pertinente: comment un gouvernement peut-il devenir majoritaire avec à peine 39 % des votes des 61 % des Canadiens qui ont voté? De toute évidence, il y a un important problème dans notre façon de procéder.
Je suis d'accord avec la ministre pour dire que ce ne sont pas seulement les députés qui doivent s'interroger sur ce qui se passe réellement sur le plan des élections et de la démocratie dans notre beau et grand pays. Cela me préoccupe aussi.
Par ailleurs, je suis fière de dire qu'avec 62 % du vote dans ma circonscription, je me suis sentie bien en selle. Je sentais que je représentais ma population. Rien n'empêche que je ne tire aucune fierté du fait que 63 % des Gatinois ont exercé leur droit de vote. Cela veut dire que 37 % des gens ont préféré rester chez eux plutôt que d'exercer un droit fondamental.
Dans certains pays, les gens s'entretuent pour obtenir le droit de vote. Ils font des sacrifices énormes pour avoir ce droit fondamental.
On se retrouve avec un problème assez inquiétant et qui ne tend pas à s'améliorer. Quand on voit un projet de loi comme celui-ci, c'est quand même assez cynique de dire qu'on est en train de tenir ce débat. Comme le disait ma collègue de , le projet de loi s'intitule Fair Elections Act et, en français, c'est la . Ça veut donner l'impression aux gens que ça va régler beaucoup de problèmes sur le plan de la participation électorale.
À mon avis, le message que le gouvernement envoie en est un de méfiance crasse envers la population canadienne et envers ceux qui votent.
Dans leur discours, les conservateurs se font fort de dire que des gens fraudent lors des votes. On l'a entendu il y a quelques minutes de la bouche même de la ministre d'État. Des gens font de fausses représentations concernant des personnes qui n'ont pas de pièces d'identité. Ce seul fait justifierait qu'on prive du droit de vote des tonnes de personnes qui n'ont peut-être pas facilement accès à des pièces d'identité, n'en déplaise à la ministre qui nous a sorti toutes sortes de listes.
C'est déjà assez compliqué pour les Canadiens de comprendre le système et de savoir à quel endroit ils vont voter. Il y a des gens qui ont voté au même endroit toute leur vie et, soudainement, le bureau de scrutin n'est plus au même endroit.
Tous ceux qui ont participé à une journée électorale savent de quoi je parle. Ils connaissent le nombre de questions qu'on reçoit au cours de cette journée. Peu importe que les gens aient reçu leur carte d'électeur ou qu'ils aient vus des annonces dans le journal concernant la date du jour du scrutin et à quel endroit ils doivent aller voter. Nos bénévoles reçoivent de nombreux appels. Il y a un problème lié à la façon d'informer les gens.
Quelle est la solution du gouvernement? C'est d'enlever un des éléments qui permettait aux gens d'être informés et qui fonctionnait très bien. Le directeur général des élections et l'institution qu'est Élections Canada sont sans couleur et sans parti pris, n'en déplaise à nos amis d'en face. Cette institution est axée sur l'exercice de la démocratie.
Je me souviens d'avoir siégé au Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre en 2004, et j'y ai rencontré le directeur général des élections de l'époque, Jean-Pierre Kingsley. Les députés de la Chambre étaient très fiers de voir le respect porté au directeur général des élections et à l'institution qu'est Élections Canada. Depuis quelques années, il y a une sorte de bras de fer incroyable qui se poursuit sous le nez de tous les Canadiens au sujet de gestes et d'enquêtes reliés au gouvernement conservateur.
Soudainement, Élections Canada serait biaisé. Le directeur général des élections qu'ils ont nommé est coloré, et il n'est pas de leur couleur. Alors, les conservateurs répondent avec ce projet de loi.
On n'a pas le choix d'être cynique lorsqu'on se retrouve à nouveau sous le coup d'une motion d'attribution de temps. On nous dit constamment en plein visage de lire le projet de loi et qu'il n'est pas si compliqué, mais celui-ci comporte 244 pages. J'ai commencé à le lire sérieusement et j'ai remarqué que certaines parties sont très techniques. Ce ne sont pas des chapitres, c'est un pêle-mêle. Ce n'est pas toujours évident. Compte tenu de la motion du leader à la Chambre de l'opposition officielle, je suis portée non seulement à regarder le français, mais aussi à vérifier si l'anglais dit la même chose, car j'ai maintenant un petit doute à cet égard.
D'ailleurs, je remarque une différence entre les deux titres: s, en français, et Fair Election Act, en anglais. Peut-être que mon anglais n'est pas très fort, mais « fair », dans mon livre à moi, en français, se traduit par « juste ». Ensuite, le mot français « intégrité » se traduit par « integrity », ce qui se rapporte à l'honnêteté. D'ailleurs, cela s'ajoute aux erreurs dans le sommaire. C'est un peu inquiétant, tout comme d'imposer une motion d'attribution de temps pour débattre d'un projet de loi qui touche a un droit fondamental d'exercice du droit de vote, à savoir comment y avoir droit et y accéder. Plusieurs de mes collègues ont posé des questions, que les députés du gouvernement évitent toujours de manière incroyable.
Je suis assez vieille pour me souvenir du bon vieux temps où on cognait à notre porte pour savoir combien il y avait d'électeurs dans notre maison. Les gens nous posaient des questions et inscrivaient les réponses sur la liste électorale. Ensuite, on faisait le recensement électoral et la révision électorale afin de s'assurer que les noms avaient été bien écrits. Cette méthode a été éliminée, comme si la démocratie avait un prix et qu'on voulait montrer qu'on était un bon gestionnaire des fonds publics. Il est particulièrement honteux de couper dans des choses qui touchent à l'exercice de la démocratie.
Cela pose d'énormes problèmes. Je comprends mes collègues qui sont dans des comtés ruraux et des grands comtés, notamment mes amis de la Beauce et de différents endroits à l'intérieur du Québec, ainsi que du Grand Nord canadien. Ils doivent couvrir d'immenses territoires sur lesquels sont éparpillées de très petites poches de population. Leur situation est certainement différente de celle d'une grande ville comme Gatineau, la quatrième plus grande ville du Québec. À Gatineau, le problème concerne le nombre de nouveaux développements. Il s'agit de gens qui ne sont pas du tout sur nos listes électorales et qui sont difficiles à retracer.
Je me retiendrai de qualifier le commentaire de la ministre d'État, qui nous dit de faire le travail. Je veux bien prendre ma trottinette ou ma voiture et parcourir toutes les rues, ce que je fais de toute façon en campagne électorale, mais il est exagéré de nous proposer d'aller cogner à toutes les portes et de recenser toutes ces personnes.
Je ne dis pas qu'on ne doit pas le faire, au contraire. Je pense que toutes les personnes à la Chambre ont intérêt à encourager leurs concitoyens à voter. D'ailleurs, il n'y a pas plus active que moi sur Facebook. Pendant que je débattais, je communiquais avec des gens de Gatineau sur Facebook afin de savoir ce qu'ils pensaient du projet de loi. Les conservateurs ne seraient peut-être pas heureux d'entendre les commentaires que je reçois. Toutefois, c'est normal, puisque ce sont probablement des partisans.
Alors, suis-je la bonne personne pour encourager tous les électeurs de mon comté et faire le travail du directeur général des élections? Je m'aime beaucoup et j'ai confiance en mon impartialité, jusqu'à un certain point. Toutefois, j'avoue que je ne sais pas qui j'encouragerais à aller voter entre une personne qui vote pour moi et une personne qui ne vote pas pour moi. Je ne pense pas qu'un conservateur voudrait encourager un néo-démocrate à aller voter.
Le défaut majeur de ces projets de loi demeure le manque d'équilibre. Pour ceux qui nous écoutent, je répète que ce projet de loi comporte 244 pages de texte. Ce n'est pas évident. Alors, il faut bien y penser. Les conservateurs ont intérêt à élargir le débat le plus possible.
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Monsieur le Président, il est important de rappeler aux gens le contexte dans lequel se déroule ce débat.
Je vais aborder les questions devant nous en ce moment. On a affaire à un projet de loi qui a tardé et tardé, mais au lieu de prendre le temps de travailler intelligemment, d'aller voir les gens et de discuter avec eux, cela s'est fait en secret, dans leur coin. Ce n'est pas un projet de loi qui rassemble les gens. Au contraire, c'est un projet de loi qui les divise.
Quand on attaque ainsi, on change les règles du jeu de notre système démocratique. C'est quand même la loi qui régit comment on va réglementer les élections, les campagnes électorales et le processus de vote. Ça devrait être complètement impartial, objectif et neutre. On aurait dû avoir de vastes consultations publiques et une large discussion au sein de notre société pour savoir quels sont les problèmes, quelles sont les meilleures solutions et quels changements sont nécessaires. Mais non, on a fait ça en cachette et en secret. Ce n'est pas un projet de loi du gouvernement fédéral, c'est un projet de loi du Parti conservateur. C'est une ignominie et on se dresse contre ça au NPD.
On n'a même pas discuté sérieusement avec Élections Canada. C'est la première consultation qu'on aurait dû faire, mais non. On n'a pas présenté à l'avance à Élections Canada les changements législatifs qui allaient être mis en oeuvre. On les a tenus à l'écart. Le ministre a fini par admettre qu'il avait eu une rencontre d'à peu près une heure avec le directeur général d'Élections Canada. À peu près une heure. C'est sérieux ça? De ce côté-ci, nous ne trouvons pas ça sérieux.
Il n'y a pas eu de consultation avec les partis de l'opposition, encore moins avec la société civile et encore moins avec les citoyens et citoyennes de ce pays. C'est une honte qu'on nous présente un projet de loi venant du parti responsable du stratagème des in and out. C'est un parti qui a perdu un ministre, M. Penashue, parce qu'il n'avait pas respecté les règles électorales. C'est un parti dont le secrétaire parlementaire du a été obligé d'être mis en dehors du caucus conservateur parce qu'il n'avait pas respecté les règles des dépenses électorales. C'est ce parti là, tout seul dans son coin, qui va réformer la loi électorale? Qu'on nous permette d'avoir un doute, d'avoir un soupçon légitime sur quels changements seront adoptés et dans quel sens ça ira.
On fait face à un projet de loi qui ouvre la porte à une doctrine de l'ère de George W. Bush aux États-Unis. Ça s'appelle le vote suppression. Il s'agit de faire en sorte que les gens soient écartés de la possibilité d'exercer leur droit de vote et d'avoir leur mot à dire dans notre démocratie. Dans la dernière élection, 100 000 citoyens et citoyennes ont exercé leur droit de vote sans avoir à présenter de pièces d'identité avec photo, parce qu'ils n'en avaient pas. Ils avaient la possibilité d'avoir un répondant, quelqu'un qui attestait qu'il était bel et bien monsieur ou madame X et qu'il avait le droit d'exercer son droit de vote.
On peut penser, par exemple, à un parent qui se présente au bureau de scrutin avec son enfant qui vient d'avoir 18 ans et qui n'a peut-être pas les documents nécessaires. Le parent est capable de dire que c'est son fils ou sa fille, qu'il a 18 ans et qu'il peut prêter serment et voter.
Qui sont les gens sans pièces d'identité? Il s'agit principalement d'Autochtones, de jeunes, d'étudiants, mais également de personnes qui ont des problèmes de santé mentale ou qui vivent des situations d'itinérance. Ce sont ces gens que les conservateurs ne veulent plus voir voter.
Ça va rendre plus difficile l'exercice du droit de vote pour au moins 100 000 personnes. Ce n'est pas rien. C'est extrêmement grave.
Nous pensons et espérons que le gouvernement conservateur entendra raison et changera ces règles. Toutefois, nous n'avons pas beaucoup d'espoir, parce qu'ils n'ont pas discuté ou dialogué avec qui que ce soit depuis le début de ce processus.
L'autre chose qui nous inquiète énormément en tant que progressistes et néo-démocrates, c'est le fait qu'il s'agit d'une attaque subtile envers les pouvoirs d'Élections Canada. Ce n'est pas très surprenant, parce qu'à peu près n'importe qui dans ce pays qui ose critiquer ou contester une décision des conservateurs est considéré comme un adversaire politique. C'est vrai avec les syndicats, les groupes de femmes, les groupes environnementaux, les groupes de coopération internationale, et la liste continue. C'est vrai également avec le directeur parlementaire du budget.
On voit un peu la même philosophie ici: ceux qui parle contre eux, ceux qui mettent des bâtons dans leurs roues, ceux qui font obstacle à la grande marche du Parti conservateur, se verront attaqués et dépossédés de leurs pouvoirs.
C'est quand même assez hallucinant. Ce sont les conservateurs qui ont créé le poste du directeur parlementaire du budget, et maintenant, celui-ci est obligé d'aller en cour et de faire des demandes d'accès à l'information pour obtenir les informations nécessaires pour faire son travail. Maintenant qu'Élections Canada mène des enquêtes qui touchent des députés de ce caucus, le gouvernement lui retire ses pouvoirs d'enquête. On va séparer le commissaire et le directeur général des élections, afin d'enlever à ce dernier les principaux pouvoirs d'enquête qu'il détenait pour faire respecter la loi.
On nous dit que c'est pour le rendre plus indépendant. Mon oeil! Ce n'est pas vrai. Élections Canada est déjà bien assez indépendant du gouvernement. D'ailleurs, c'est ce qui dérange les conservateurs. Si l'organisme est indépendant du directeur général des élections, je ne suis pas sûr qu'il sera indépendant du gouvernement conservateur. Il est extrêmement inquiétant de retirer des mains du directeur général des élections ses pouvoirs d'enquête pour faire respecter la loi électorale, alors que c'est au coeur de sa mission.
Par ailleurs, j'espère obtenir des réponses de l'autre côté de la Chambre à propos d'un truc vraiment rigolo que je n'ai toujours pas réussi à comprendre. Sur le site Web de Radio-Canada, j'ai lu des propos du voulant que, grâce à ce projet de loi, les conservateurs allaient écarter l'influence des gens les plus fortunés.
Ensuite, j'ai consulté le projet de loi et je me suis demandé ce que le ministre voulait dire. En fait, il se trouve qu'il augmente le plafond des dons de 1 200 $ à 1 500 $ par année. Selon lui, c'est cela, écarter l'influence des plus fortunés. Cela n'a ni queue ni tête!
Mes doutes ne sont peut-être pas fondés, mais j'ai l'impression que le Parti libéral et le Parti conservateur ont beaucoup d'amis qui peuvent donner 1 500 $ par année. Pour les néo-démocrates, c'est peut-être un peu moins, car il représente M. et Mme Tout-le-Monde, les gens qui travaillent au salaire minimum, les chauffeurs d'autobus ou les cols bleus.
Les conservateurs vont également retirer tout le budget d'Élections Canada servant à inciter les gens à voter. On pourra seulement donner de l'information sur le lieu du vote. Élections Canada n'aura plus le mandat d'encourager les gens à aller voter et de leur dire qu'il s'agit d'un droit fondamental qu'il faut exercer.
Cela n'est pas important pour les conservateurs, et je pense savoir pourquoi. C'est parce que 62 % des Canadiens et des Québécois n'ont pas voté pour ce gouvernement. D'ailleurs, les conservateurs n'ont pas intérêt à ce que les gens aillent voter aux prochaines élections, car ils perdraient le pouvoir.
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Monsieur le Président, je suis heureux de prendre la parole au sujet du projet de loi , présenté par le .
Grâce à la Loi sur l'intégrité des élections, la démocratie serait entre les mains des citoyens puisque ceux qui ont des intérêts spéciaux ou qui enfreignent les règles seraient écartés. Cette mesure législative fait en sorte qu'il sera plus difficile d'enfreindre la loi électorale. Elle comble les lacunes permettant à l'argent d'avoir une influence indue en politique. De plus, elle propose de nouvelles pénalités pour les imposteurs faisant des appels frauduleux et donne aux enquêteurs des pouvoirs accrus, un plus grand rayon d'action et une plus grande marge de manœuvre.
La Loi sur l'intégrité des élections protège les électeurs contre les appels frauduleux, rend obligatoire la consignation des grandes campagnes téléphoniques dans un registre public et prévoit des peines d'emprisonnement pour les personnes qui se font passer pour des fonctionnaires électoraux, de même que des peines plus sévères. Elle accroît l'indépendance du commissaire aux élections fédérales, lui permettant de gérer son personnel et ses enquêtes comme il l'entend et de demander des sanctions plus sévères à l'égard d'infractions existantes. En outre, elle établit plus d'une dizaine de nouvelles infractions pour contrer l'influence indue de l'argent ainsi que les appels et les votes frauduleux.
Cette mesure législative s'attaquerait à la fraude électorale en interdisant aux électeurs de voter sur la foi d'une déclaration d'un répondant ou en présentant seulement leur carte d'information de l'électeur au lieu d'une pièce d'identité en bonne et due forme. Elle rendrait les règles claires, prévisibles et faciles à suivre. Elle interdirait le recours aux prêts fréquemment utilisé pour contourner les règles relatives aux dons. Elle mettrait fin à l'interdiction visant la communication hâtive des résultats des élections, reconnaissant ainsi la liberté d'expression et les réalités de la technologie et des communications au XXIe siècle. Elle améliorerait le service à la clientèle offert aux électeurs et ajouterait un jour de vote par anticipation.
Lorsqu'un différend surviendrait au sujet de comptes de dépenses électorales, le député concerné pourrait s'adresser aux tribunaux, qui rendraient rapidement une décision, avant que le directeur général des élections ne demande la suspension du député.
Je sais que ce sur quoi je veux insister aujourd'hui préoccupe mes collègues de la Chambre. Nous avons tous constaté à quel point l'argent peut influer sur les élections dans d'autres pays. Le gouvernement actuel se fait un devoir d'empêcher qu'il en soit ainsi au Canada.
Le programme du gouvernement vise à accroître la responsabilité et à renforcer la démocratie au Canada. C'est le gouvernement conservateur qui a interdit aux syndicats et aux entreprises de faire des dons aux partis politiques. Cette interdiction sera maintenue.
Le réduirait l'influence indue de groupes fortunés — réelle ou apparente — sur le processus politique. Les règles actuelles sur les prêts liés à la politique ne sont pas conformes aux normes élevées en matière de reddition de comptes, de transparence et d'intégrité auxquelles s'attendent les Canadiens.
Avec le , nous tablons sur notre loi phare, la Loi fédérale sur la responsabilité, en renforçant la reddition de comptes et la transparence à l'égard des prêts liés à la politique. Les Canadiens ordinaires s'attendent à des règles rigoureuses en matière de remboursement des prêts, et la même rigueur devrait s'appliquer aux politiciens. Les généreux dons versés par des groupes d'intérêts particuliers peuvent réduire l'influence des citoyens ordinaires. C'est pourquoi nous cherchons à ce que les lois canadiennes mettent fin à ce problème.
Le projet de loi sur l'intégrité des élections interdirait l'utilisation de prêts pour contourner les règles liées aux dons. Il permettrait aux partis de financer la sensibilisation à la démocratie à l’aide de légères augmentations des limites de dépenses, tout en imposant des vérifications et des sanctions plus sévères liées à l’application de ces limites. De plus, il faciliterait la tâche aux donateurs individuels qui veulent ouvertement contribuer davantage à la démocratie et empêcherait les groupes privilégiés d’exercer une influence indue par des moyens non autorisés.
Pour contourner les limites de dons, certains ont eu recours à des prêts qui n'ont jamais été remboursés. S'il était adopté, le projet de loi sur l'intégrité des élections mettrait fin à cette pratique en interdisant le recours à des prêts pour contourner les règles liées aux dons. Pour ce faire, le projet de loi exigerait des rapports uniformes et transparents concernant tous les prêts liés à la politique, y compris les conditions et l’identité du prêteur. Il rendrait plus transparente la pratique consistant à faire des prêts à des candidats politiques et à des partis. Il préciserait que le total des prêts, des garanties de prêts et des contributions par des particuliers ne peut pas dépasser le plafond de contribution annuelle par particulier.
Une personne au portefeuille bien garni ne peut dépasser le plafond de contribution en faisant un prêt sachant fort bien qu'il ne sera jamais remboursé. Ainsi, tout candidat qui a besoin d'un prêt qui dépasse la limite annuelle de contribution individuelle devra se tourner vers une institution financière ou une entité politique plutôt que vers un ami riche. Le prêt accordé devra être assorti d'un taux d'intérêt raisonnable. L'époque où l'on pouvait obtenir un prêt à faible taux d'intérêt d'un ami politique est révolue.
Le projet de loi resserrerait les règles sur les prêts non remboursés. Les candidats ne pourront plus décider après le fait de ne pas rembourser un prêt, transformant le prêt en don. Si un prêteur décide de radier un prêt accordé à un candidat, l'association de circonscription ou le parti du candidat devra le rembourser. Le projet de loi cherche également à harmoniser les règles en matière de financement politique des candidats à la direction de parti et d'autres entités politiques.
Le plafond de contribution pour les candidats à la direction sera établi en fonction d'une année civile plutôt que d'un événement.
En plus d'éliminer les échappatoires concernant les prêts politiques, le projet de loi veillerait également à ce que les partis politiques se plient aux mesures législatives régissant le financement politique. Il ne suffit pas que les renseignements présentés par les partis semblent être conformes; les partis devront aller plus loin. Les Canadiens ont le droit de savoir que l'information soumise est correcte et fiable. Un vérificateur devra confirmer que c'est le cas.
Les vérifications sont importantes, car certaines dépenses électorales encourues par les partis peuvent être remboursées, et les Canadiens méritent que l'on veille davantage à ce que l'argent des contribuables qui vient appuyer le système démocratique est seulement dépensé dans les bonnes circonstances, et seulement dans le respect de nos lois électorales.
Le projet de loi accroîtrait la responsabilité des vérificateurs externes de partis politiques. Il exigerait qu'ils effectuent une vérification de la conformité pour évaluer le respect des règles de financement des partis politiques. Le directeur général des élections devra examiner la vérification de la conformité d'un parti avec les règles régissant le financement des partis politiques de la Loi électorale avant de confirmer que les dépenses encourues par un parti dans le cadre des ses activités électorales sont admissibles et peuvent être remboursées.
Les Canadiens ont également le droit de savoir ce sur quoi leurs partis politiques et leurs candidats dépensent l'argent, particulièrement lorsqu'ils se servent des services de communication avec les électeurs. Le projet de loi obligerait les partis politiques, les associations enregistrées et les candidats à préciser dans leurs comptes les dépenses liées aux services de communication avec les électeurs.
Enfin, le projet de loi prévoit des pénalités sévères afin d'inciter les partis politiques et les candidats à ne pas dépasser les limites de dépenses.
Pour chaque dollar dépensé en trop, l'éventuel remboursement ferait l'objet d'une réduction de 1 $ pour chaque 1 $ qui dépasse le montant maximal de moins de 5 %; de 2 $ pour chaque 1 $ qui dépasse le montant maximal de 5 % ou plus, mais de moins de 10 %; de 3 $ pour chaque 1 $ qui dépasse le montant maximal de 10 % ou plus, mais de moins de 12,5 %; et de 4 $ pour chaque 1 $ qui dépasse le montant maximal de 12,5 %.
Je m'attends à ce que mes collègues de tous les partis s'entendent pour dire que des amendes s'appuyant sur le principe que plus on dépense en trop, plus cela coûtera cher au bout du compte, favoriseraient encore davantage le respect des règles.
Je viens tout juste de passer un bon bout de temps à décrire le projet de loi et la façon dont il s'attaquera aux dépenses électorales illégitimes et éliminera les échappatoires budgétaires, mais il n'en demeure pas moins qu'il faut de l'argent pour mener une campagne électorale. J'en suis conscient. Nous le savons tous. Mes collègues à la Chambre le savent certainement eux aussi.
Ce projet de loi permettrait de s'assurer que les fonds viennent du bon endroit: de particuliers canadiens. Il aiderait les partis et les candidats à financer leur campagne en faisant appel aux électeurs du pays. L'augmentation à 1 500 $ du plafond de contribution annuelle pour les particuliers faciliterait aussi la tâche aux donateurs individuels qui veulent en faire davantage pour contribuer ouvertement à la démocratie.
Le projet de loi prévoit également une augmentation du plafond des dépenses pour les campagnes nationales et locales de 5 % chacune.
En conclusion, le projet de loi vise à s'assurer que les intérêts des citoyens canadiens dictent les règles électorales. Ainsi, il permettra non seulement d'assurer un accès équitable au système électoral et de mettre la main au collet des fraudeurs et des filous, mais aussi d'éviter que l'argent provenant de groupes privilégiés exerce une influence indue. Cela signifie que les partis politiques et les candidats respectent les règles en matière de financement politique. Il facilitera la tâche aux Canadiens qui veulent contribuer financièrement au système démocratique. Le projet de loi donne priorité aux électeurs canadiens.
Comme nous sommes à l'étape de la deuxième lecture, j'invite les députés à appuyer le projet de loi pour qu'il soit renvoyé au Comité de la procédure et des affaires de la Chambre, dont j'ai le plaisir et l'honneur d'être membre.
Je soupçonne que de bien des organisations et des particuliers voudront intervenir au sujet du projet de loi. J'ai hâte d'entendre leurs commentaires, leurs idées et leurs suggestions. J'espère sincèrement qu'à son adoption, la version finale du projet de loi sur l'intégrité des élections sera une mesure qui défend l'équité et la transparence ainsi qu'une excellente loi, assurant le respect du droit de vote et des droits démocratiques de tous les Canadiens.
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Monsieur le Président, j'aimerais d'abord prendre le temps de dire que, heureusement, le ridicule n'est pas une maladie contagieuse pour le Parti conservateur parce qu'il aurait été décimé, et ça, à une vitesse foudroyante.
J'informe également que je partagerai mon temps avec le député d'.
Pourquoi c'est ridicule? Parce qu'on a ici un projet de loi qui vise entre autres notre système démocratique, notre système électoral. Je pense que ça mérite une grande attention, surtout avec les scandales qu'on a vus dernièrement.
Que fait le gouvernement pour un projet de loi aussi important? Il présente une motion d'attribution de temps pour nous empêcher d'en discuter. En partant, la façon dont les conservateurs agissent est totalement ridicule.
J'aimerais prendre le temps de rappeler à mes collègues quelques statistiques sur la participation électorale. Lors de la 34e élection générale en 1988, le taux de participation était de 75,3 %. Quelques années plus tard, en 2000, il était de 64,1 %. Lors de la dernière élection, en 2011, 61,1 % des gens ont voté. Il n'est quand même pas difficile de comprendre que le problème en ce qui concerne le vote n'est pas que des gens votent quand ils n'auraient pas le droit de le faire normalement. Le problème, c'est qu'il y a des gens qui ont le droit de voter, mais qui ne le font pas.
Aux dernières élections, comme par hasard, des gens ont reçu des appels, dans des comtés qui s'annonçaient serrés pour le Parti conservateur, qui disaient qu'il y avait eu des changements de bureau et autres. Finalement, ce n'était pas vrai. Il y a donc des gens qui avaient le droit de voter, mais qui n'ont pas pu le faire. Lors de la dernière élection, le problème est qu'on empêchait les gens de voter; ce n'était pas que des gens votaient sans en avoir le droit. Ce n'était absolument pas cela. C'est une chose assez simple à comprendre. Malheureusement, le Parti conservateur, dans son projet de loi, ne semble pas avoir compris cela.
Les tribunaux ont rendu des décisions importantes impliquant Élections Canada, comme par exemple dans Hughes c. Élections Canada. En février 2010, le Tribunal canadien des droits de la personne a ordonné une série de mesures pour améliorer l'accessibilité des lieux de scrutin. Il a entre autres permis l'utilisation de la carte d'identification de l'électeur comme preuve d'identité et d'adresse, par des groupes d'électeurs susceptibles d'éprouver des difficultés à fournir les preuves nécessaires.
Dans le projet de loi , on voit que le gouvernement va à l'encontre des améliorations qu'on peut lire dans le Rapport du directeur général des élections du Canada sur la 41e élection générale du 2 mai 2011.
Dire, par exemple, aux communautés autochtones, aux jeunes ou aux personnes âgées, qui n'ont souvent pas beaucoup de pièces d'identité, qu'on va leur rendre la vie plus compliquée et qu'ils ne pourront plus voter avec la carte d'identification de l'électeur ou avec une personne qui prête serment, c'est tout à fait ridicule dans bien des situations.
Dans mon comté, il y a des petites communautés de 300 habitants où tout le monde se connaît. Si M. Untel arrive pour voter et qu'il n'a pas de pièces d'identité acceptables ou que personne ne peut prêter serment, il ne pourra pas voter. Cependant, toutes les personnes qui travaillent dans le bureau, habitent le village ou sont dans la salle le connaissent depuis 40 ou 45 ans. Ils savent très bien qui il est. On constate à quel point c'est ridicule.
Un autre problème majeur de ce projet de loi, c'est qu'on empêche maintenant le directeur général des élections d'encourager les gens à voter. Tout ce qu'il doit faire maintenant c'est dire où, comment et quand voter.
Quand je me promène dans mon comté et que je demande aux gens pourquoi ils n'ont pas voté, ils me répondent: « Pourquoi j'irais voter? » On essaie de convaincre les gens de l'utilité du vote. Ce ne sont pas les informations techniques qui manquent.
Si on est convaincu qu'il vaut la peine de voter, on va aller voter. De toute façon, les informations techniques, on les reçoit déjà. Il s'agit de convaincre les gens qui ne votent pas de le faire en leur en expliquant l'utilité.
Il faut aussi s'assurer que ce n'est pas trop compliqué. Souvent, à cause du changement d'adresse, les jeunes vivant dans des résidences étudiantes, par exemple, se découragent et ne s'inscrivent pas sur les listes électorales pour la première fois. Il s'agit de leur faire comprendre pourquoi il faut voter. Maintenant, malheureusement, on veut enlever ce pouvoir au directeur général des élections. On se prive donc d'une chance d'augmenter la participation électorale.
Il y a des législations provinciales qui portent aussi sur cet aspect. Il y a plusieurs moyens de l'aborder. Ce n'est pas évident, mais il ne faut pas arrêter de se battre pour augmenter la participation électorale. C'est le fondement même de notre démocratie. Quelqu'un avait le pouvoir de le faire, mais on veut maintenant le lui enlever, ce qui est complètement ridicule.
Le gouvernement dit vouloir empêcher, au moyen de ce projet de loi, les gros donateurs qui contrôlent un peu les élections, mais en perspective, cela n'a aucun sens. En fait, ce projet de loi fait passer le seuil maximal des dons individuels de 1 200 $ à 1 500 $. Cela n'a absolument aucun bon sens. Le Parti conservateur sait très bien que cela va le favoriser. En d'autres mots, il s'agit d'un projet de loi fait par les conservateurs, pour les conservateurs, qui lui donne les moyens de s'avantager aux prochaines élections.
Alors qu'on doit corriger un problème grave de fraude électorale et des problèmes dans notre processus électoral, le gouvernement n'offre qu'une réponse partisane qui va seulement le favoriser. Cela n'a absolument aucun sens.
Dernièrement, au Québec, on s'est penché sur la question problématique des contributions aux partis. Après un processus de réflexion et de consultation, on a décidé d'abaisser les contributions de manière très significative. En conséquence, l'usage de prête-noms est maintenant à peu près inefficace, puisque cela prend trop de gens pour être capable de donner un montant significatif.
Si on peut donner 1 500 $ par personne et qu'on réussit à trouver 10 personnes qui veulent prêter leur nom, on est déjà rendu à 15 000 $. Si on en trouve 20, on est rendu à 30 000 $. Toutefois, si les contributions maximales étaient de 200 $ ou de 300 $, cela serait beaucoup plus compliqué. Il faudrait trouver beaucoup plus de gens pour remplir les caisses d'un parti.
Cette réflexion n'était pas présente lors de l'étude du projet de loi. D'ailleurs, le ministre a dit qu'il avait rencontré le directeur général des élections, alors que ce n'est absolument pas vrai. On ne sait pas pourquoi ils en sont arrivés à ce projet de loi, sinon parce qu'ils voulaient seulement trouver des moyens de se favoriser en vue des prochaines élections fédérales.
Je suis extrêmement déçue, surtout que le NPD avait fait adopter une motion unanime qui demandait qu'on agisse dans les six mois. C'est tout ce qu'on a pu produire en six mois. Cela n'a pas de bon sens qu'on ait pris autant de temps pour en arriver à un projet de loi qui va grandement favoriser le Parti conservateur. Ce projet de loi ne respecte même pas le principe voulant qu'on améliore notre système électoral, ce qui est extrêmement dommage.
On aurait pu faire beaucoup mieux. Le Canada observe régulièrement les élections de pays étrangers pour encadrer le processus démocratique, mais quand vient le temps d'améliorer notre processus électoral, on essaie de trouver des projets de loi qui contiennent plein de tours de passe-passe afin de favoriser le parti qui est au pouvoir. C'est inacceptable. C'est une attitude irresponsable et assez ridicule de la part du .
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Monsieur le Président, je prends la parole aujourd'hui, bien décidé à donner le point de vue de notre parti sur la différence qu'il y a entre le fait de modifier la Loi électorale du Canada pour permettre à plus de gens de voter et celui d'élargir le droit de suffrage de la population.
Le projet de loi porte en fait sur les déboires qu'a connus le Parti conservateur au cours des dernières années. Nous avons fait allusion à certains d'entre eux plus tôt.
Je tiens à parler de notre vision de ce qu'est un système électoral équitable et de la façon dont nous pourrions améliorer la participation électorale, non seulement chez les jeunes, mais aussi chez les personnes qui trouvent difficile d'exercer leur droit de vote. Je parlerai de la façon dont nous pourrions améliorer les choses.
Tout à l'heure, j'ai cité Alfred E. Smith, un célèbre populiste, ancien gouverneur de New York. Il a apporté des réformes au travail des enfants. Il croyait fermement au développement démocratique; il y attachait beaucoup d'importance. Il était un fervent défenseur des démunis. Il se battait pour la démocratie. L'une de mes citations favorites est que « le remède à tous les maux de la démocratie, c'est davantage de démocratie ». Je le crois fermement.
Nous croyons qu'il existe un meilleur moyen de régler ces problèmes que ce que propose le projet de loi. Ce dernier renferme une série de détails techniques.
Les conservateurs ont connu leur lot de problèmes. Je ne reviendrai pas sur ceux-ci, car ils sont de notoriété publique.
Le gouvernement nous dit que la mesure législative permettrait à plus de gens de voter et qu'elle accroîtrait la participation électorale. Le hic, c'est qu'elle prive les employés d'Élections Canada des pouvoirs dont ils ont besoin pour inciter les gens à voter.
En 2006-2007, j'étais le porte-parole du NDP en matière de réforme démocratique. J'étais chargé de fournir les commentaires du parti sur le projet de loi . C'est la dernière fois que nous avons étudié la possibilité de modifier des dispositions de la Loi électorale du Canada. L'une des dispositions concernait justement les pièces d'identité avec photo.
Ce projet de loi comprenait une disposition à laquelle nous nous sommes farouchement opposés: l'ajout des dates de naissance à la liste électorale. Mes collègues et moi-même avons dû mobiliser l'appui de la commissaire à la protection de la vie privée pour supprimer cette disposition. Les autres partis trouvaient cette idée formidable. Ils jugeaient convenable que les listes électorales comprennent les dates de naissance, pour devenir, comme je le disais à l'époque, une trousse de vol d'identité d'électeurs, offerte aux Canadiens par leur gouvernement. C'est bien connu: pour commettre une fraude, il suffit de la date de naissance, de l'adresse et de quelques autres renseignements au sujet d'une personne. C'est ce que le gouvernement voulait fournir. Heureusement, après beaucoup d'efforts de persuasion, nous avons réussi à éliminer cette mesure du projet de loi.
Autre élément intéressant du projet de loi, selon moi: l'introduction de la pièce d'identité avec photo. Lorsque nous avons résisté sur ce point, le gouvernement a dû admettre que de nombreuses personnes ne disposent pas d'une telle pièce d'identité. Il y a eu un véritable tollé de la part de gens à faible revenu, d'aînés et d'itinérants.
Le gouvernement affirmait que les dispositions proposées étaient adéquates. L'une de ces dispositions concernait des changements à la preuve d'identité par un répondant. Le gouvernement proposait que seule une personne de la circonscription puisse agir à titre de répondant. Nous avons suggéré qu'un électeur puisse se porter garant de lui-même et que, en cas de doute, son bulletin de vote soit mis de côté pour vérification ultérieure.
Le plus déconcertant dans ce projet de loi, c'était que les conservateurs avaient décidé de conserver ce que les libéraux avaient institué en 1997, c'est-à-dire mettre fin au recensement universel.
J'ai écouté attentivement les discours. Nous entendons beaucoup de rhétorique de la part des députés d'en face sur les jeunes qui ne votent pas. Ils disent que les jeunes voteront grâce à ce projet de loi et à une campagne de promotion de la participation électorale. Le ministre a parlé d'indiquer aux gens où voter et comment voter.
De telles mesures ont déjà été prises dans le passé. Nous l'avons vu. Mais ce qui n'a pas été fait et ce que le gouvernement n'a pas envisagé, même si le ministre et l'un de ses collègues reconnaissent que c'est une bonne idée, est de procéder à un recensement universel, c'est-à-dire de s'assurer que chaque personne ayant le droit de vote puisse voter aux élections. On le faisait avant, mais ce n'est plus le cas.
Lorsque nous étions jeunes, monsieur le Président, vous et moi avions hâte d'atteindre l'âge de 18 ans. Une personne allait venir chez nous et nous inscrire sur la liste électorale pour que nous puissions voter. Grâce à ce recensement, nous étions certains que nos noms seraient sur la liste.
Nous voulons que cette disposition soit ajoutée. Voyons ce que le gouvernement dit à propos des effets de ce projet de loi. Selon lui, un plus grand nombre de personnes iront voter parce qu'elles sauront où se trouvent les bureaux de vote. Et, parmi les catégories de personnes ayant typiquement tendance à ne pas voter, comme les jeunes, plus de gens iront voter parce qu'il y aura davantage de publicité.
Mais il manque un élément dans cette équation. Il faut donner aux gens la possibilité de voter en s'assurant qu'ils sont sur la liste électorale. Nous avons déjà proposé cette idée auparavant, lorsque j'étais porte-parole dans ce dossier, en 2006-2007, et que nous débattions du projet de loi C-31. Malheureusement, le gouvernement a rejeté notre proposition.
Les gens ordinaires, comme le gouvernement aime appeler les citoyens, pensent qu'une telle mesure tomberait sous le sens. Il serait logique que tous puissent se faire inscrire sur la liste électorale. Et qu'arriverait-il dans le cas des étudiants? Il y a deux universités dans ma circonscription. Lors des dernières élections, ils devaient choisir entre voter dans la circonscription où ils poursuivent leurs études ou dans celle où ils habitent pendant l'été. Mais leurs noms n'étaient sur aucune des deux listes. Si un recensement universel avait lieu, et pas uniquement à certains endroits, comme c'est le cas actuellement, nous réglerions ce problème.
Des personnes âgées quittent leur domicile pour aller habiter dans un foyer. D'autres reviennent chez elles après un séjour à l'hôpital, ce qui engendre d'énormes changements démographiques dont les listes électorales ne tiennent pas compte.
En ce qui a trait aux Premières Nations, nous avons découvert aux dernières élections que l'obligation de présenter un pièce d'identité avec photo signifiait que la personne devait avoir une adresse. Or, les personnes qui vivent dans certains réserves ou collectivités des Premières Nations n'ont pas d'adresse proprement dite. Ils ne répondaient donc pas aux critères pour pouvoir voter. Une légère modification des règles s'imposait. Si des gens faisaient le recensement, ce problème ne se poserait pas.
Ce sont là des idées sensées, et j'y ajouterais certaines mesures prises par le gouvernement du Manitoba. Par exemple, on a installé des bureaux de scrutin aux endroits fréquentés, tels que les centres commerciaux, pour inciter plus de jeunes à voter. Je crois que c'est une bonne idée. Nous pourrions aussi accroître les possibilités de voter en augmentant le nombre de jours de scrutin par anticipation.
Nous pourrions également faire de la publicité à ces égards. Or, dans son projet de loi, le gouvernement retire ses outils et ses pouvoirs à Élections Canada. L'idée de l'installer dans les locaux du Bureau du procureur est une ruse intéressante. Nous avons vu ce que le gouvernement a fait du directeur parlementaire du budget. Il a tenté de le tenir à l'écart pour que nul ne puisse obtenir la reddition de comptes qui s'impose. En dépit de cela, le directeur parlementaire du budget est parvenu à faire son travail.
Le gouvernement voudrait éliminer ces bureaux. Ne nous y méprenons pas. En vérité, le projet de loi ne vise pas à faciliter l'exercice du droit de vote pour un plus grand nombre de Canadiens, ni à augmenter les possibilités qui leurs sont offertes pour ce faire. C'est simplement la réponse du parti conservateur pour remédier aux nombreuses difficultés qu'il éprouve depuis quelques années, notamment la question des transferts de fonds et l'utilisation de ses bases de données à des fins répréhensibles.
Bref, la position du NPD est claire: donnons à Élections Canada les pouvoirs nécessaires; donnons-lui les ressources dont il a besoin; et, enfin, rétablissons le recensement universel des Canadiens pour que chaque citoyen ayant le droit de voter ait la possibilité d'exercer ce droit.