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ENVI Rapport du Comité

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ANNEXE A : CADRE PANCANADIEN SUR LA CROISSANCE PROPRE ET LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES — SECTION 3.5 : FORÊTS, AGRICULTURE ET DÉCHETS*

 

Forêts, agriculture et déchets

Les émissions provenant de l’agriculture (élevage et cultures) et de l’extraction des ressources forestières représentaient environ 10 % des émissions du Canada en 2014, et ne devraient pas beaucoup changer d’ici 2030. Les déchets municipaux représentent une petite proportion (environ 3 %) de toutes les émissions de GES produites au Canada, lesquelles devraient diminuer, en grande partie grâce à l’augmentation du captage du gaz dans les terrains d’enfouissement.

Les sols cultivés et les forêts absorbent et stockent aussi le carbone. Les émissions ou les absorptions associées aux puits de carbone peuvent fluctuer en fonction des perturbations naturelles (p. ex. les feux de forêt), mais un certain nombre de mesures peuvent encore accroître le stockage du carbone et réduire les émissions.

Les forêts, les milieux humides et les sols agricoles partout au Canada joueront un rôle naturel important dans une économie à faibles émissions de carbone en absorbant et stockant du carbone atmosphérique. Les mesures prises par les gouvernements et les propriétaires de lots boisés pour accélérer le reboisement, améliorer les pratiques de gestion durable de façon continuelle et créer de nouvelles forêts accroîtront la quantité de carbone stocké. Les technologies propres, comme les bioénergies et les bioproduits à faibles émissions de carbone, utilisent des déchets agricoles et forestiers ainsi que des cultures spécialisées plutôt que des combustibles à forte émission de carbone. L’innovation continue et les technologies propres en agriculture se baseront sur les réussites déjà accomplies en matière de réduction des GES liées à la diminution des émissions par unité de production. Le secteur des déchets municipaux sera également une source importante de carburants plus propres, tels que le gaz naturel renouvelable provenant des sites d’enfouissement.

L’approche adoptée dans ces secteurs comprendra les options suivantes : 1) renforcement du stockage du carbone dans les forêts et les sols agricoles; 2) soutien de l’utilisation accrue du bois pour la construction; 3) production de combustible à partir de bioénergies et de bioproduits; 4) promouvoir l’innovation.

Les forêts, les milieux humides et les sols agricoles peuvent être améliorés en tant que « puits de carbone » par différentes mesures, par exemple en plantant des arbres, en améliorant les pratiques de gestion du carbone des forêts, en minimisant les pertes dues aux feux et aux espèces envahissantes, en rétablissant des forêts qui ont été endommagées par les perturbations naturelles et en adoptant plus de pratiques de gestion des terres comme les cultures vivaces et en couverture permanente ou la culture sans labour. La protection et la restauration des milieux naturels, incluant les milieux humides, peuvent renforcer la diversité biologique, en plus de maintenir ou d’améliorer le stockage du carbone.

L’utilisation accrue du bois pour la construction peut diminuer les émissions, car le carbone stocké dans le bois reste longtemps emprisonné. Augmenter la demande intérieure des produits de bois canadiens soutiendra aussi les industries forestières dynamiques du pays, qui innovent depuis longtemps pour élaborer de nouveaux produits et rendre leurs pratiques plus efficaces et durables.

Le projet de compensation du carbone de la forêt communautaire de Cheakamus se trouve près de la municipalité de villégiature de Whistler, en Colombie-Britannique, dans les territoires traditionnels des nations Squamish et Lil’Wat. Le dispositif permet de conserver une plus grande quantité de carbone dans la forêt par le recours à une gestion écosystémique, qui augmente les zones protégées et emploie des techniques de récolte de moindre impact.

Les secteurs de la foresterie, de l’agriculture et des déchets produisent également de la biomasse pour les bioproduits qui peuvent être utilisés à la place de combustibles fossiles dans d’autres secteurs. À titre d’exemple, les déchets provenant des forêts, des sols agricoles et des sites d’enfouissement peuvent être convertis en sources d’énergie, comme le gaz naturel renouvelable. Des cultures spécialisées peuvent servir de matières premières pour des produits comme les bioplastiques. L’expansion des industries du combustible renouvelable ouvre la porte à la création de nouveaux emplois et à une croissance économique dans tout le Canada.

Système de chauffage centralisé alimenté à la biomasse : L’Île-du-Prince-Édouard possède le système de chauffage centralisé alimenté à la biomasse le plus ancien du Canada. Fonctionnant depuis les années 1980, le système a été élargi pour desservir plus de 125 bâtiments du cœur du centre-ville de Charlottetown, y compris l’Université de l’Île-du-Prince-Édouard et l’hôpital Queen Elizabeth. Le système incinère de façon propre plus de 66 000 tonnes de déchets annuellement.

Les solutions novatrices, dont les technologies propres, sont nécessaires pour réduire les émissions du secteur agricole. Des technologies prometteuses sont mises au point en vue de réduire les émissions produites par le bétail et les cultures, notamment l’agriculture de précision et les engrais « intelligents », qui se libèrent progressivement dans le temps en fonction des besoins des végétaux, et des produits alimentaires innovants, qui abaissent la production de méthane émis par les bovins. Les mesures relatives au secteur agricole seront élaborées dans le prochain cadre stratégique pour l’agriculture du Canada.

Ces mesures dans les secteurs de la foresterie, de l’agriculture et des déchets, tout comme le soutien des entreprises du secteur des technologies propres, peuvent aider à créer des emplois et à construire des communautés plus durables.

 

NOUVELLES MESURES

1. Augmenter la quantité de carbone stocké

Les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux travailleront de concert pour protéger et améliorer les puits de carbone, y compris dans les domaines de l’agriculture, des milieux humides et des forêts (p. ex. grâce à des mesures sur l’utilisation des terres et la conservation).

2. Accroître l’utilisation du bois pour la construction

Les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux travailleront ensemble pour encourager l’utilisation accrue des produits du bois dans la construction, y compris au moyen de nouveaux codes du bâtiment.

3. Produire des bioénergies et des bioproduits

Les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux collaboreront pour cerner les possibilités de produire des combustibles renouvelables et des bioproduits, notamment les combustibles renouvelables à base de déchets.

4. Promouvoir l’innovation

Les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux collaboreront à renforcer l’innovation en vue de faire progresser les pratiques de gestion efficace des GES dans les secteurs des forêts et de l’agriculture.