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Bonjour, monsieur le président, et bonjour aux membres du Comité.
[Français]
Je vous remercie de m'offrir l'occasion de discuter avec vous aujourd'hui et de répondre à vos questions au sujet de l'Office d'investissement du Régime de pensions du Canada et sur les moyens que nous déployons pour veiller à ce que le RPC puisse répondre aux besoins des générations futures.
[Traduction]
Je suis en compagnie de Michel Leduc, directeur général principal aux affaires publiques et aux communications, et d'Ed Cass, stratège en chef des placements
Je m'appelle Mark Machin. Je me suis joint à l'Office il y a quatre ans et demi en tant que premier président pour l'Asie, avant de devenir chef des placements internationaux en 2013. Auparavant, j'ai travaillé chez Goldman Sachs pendant 20 ans en Europe et en Asie. Bien que je sois un nouveau résident au Canada, j'ai eu le plaisir de voyager un peu partout dans le pays et de rencontrer des ministres des Finances, des gérants du RPC et certains de nos cotisants.
C'est un grand honneur d'avoir été choisi par le conseil d'administration de l'Office pour diriger un organisme de placement professionnel aussi important dont le mandat d'utilité publique est d'autant plus intéressant. Des organisations internationales comme l'OCDE, la Banque mondiale et la Harvard Business School, et la revue The Economist ont tous fait l'éloge du « modèle canadien » de gestion des caisses de retraite, de par sa structure de gouvernance solide et sa capacité de gestion des placements à l'interne.
Notre structure de gouvernance repose sur un équilibre prudent entre indépendance et responsabilité, ce qui permet une gestion professionnelle de la caisse du RPC tout en veillant à ce que nous rendions des comptes aux gouvernements fédéral et provinciaux et, finalement, à la population canadienne. Nous savons que les cotisations au régime sont obligatoires et nous sommes motivés à travailler encore plus fort pour mériter cette confiance.
Nous nous imposons une vaste politique de divulgation: présentation de résultats tous les trimestres, publication de rapports annuels, d'examens triennaux et d'examens spéciaux, et annonce de tous les investissements importants et des grandes étapes de l'évolution de l'Office.
Il y a à peine plus de 20 ans, l'actuaire en chef du Canada prévoyait que la caisse du RPC serait à court d'argent en 2015 si aucun changement n'était apporté à sa gestion. En 1997, les gouvernements provinciaux et fédéral se sont attaqués au problème de front en augmentant les taux de cotisation et en créant l'Office afin de gérer les cotisations dont le RPC n'a pas besoin pour financer les prestations de retraite. II était impératif de faire des placements sur les marchés financiers afin d'atteindre les objectifs de croissance.
Depuis, l'Office s'emploie à obtenir les meilleurs rendements possible sur ses placements. Nous avons dégagé un taux de rendement sur 10 ans de 7,3 %, et notre taux sur 5 ans est de 12 %. Plus de la moitié de l'actif de la caisse du RPC provient du rendement des placements, et non pas des cotisations. L'actuaire en chef a indiqué dans son rapport du mois dernier qu'au cours des trois dernières années, le revenu des placements a surpassé les attentes de 248 % grâce au solide rendement des placements de l'Office.
Plus important encore, l'actuaire en chef soutient que la caisse du RPC sera viable pour les 75 prochaines années et prévoit qu'elle affichera un taux de rendement réel net de 3,9 %, compte tenu de l'inflation et de tous les coûts. L'Office a réalisé un taux de rendement net réel sur 5 ans de 10,5 % au 30 septembre 2016.
À l'Office, nous savons que nous ne pouvons pas tenir ces résultats pour acquis. La conjoncture économique s'avère difficile à l'échelle mondiale. Les résultats peuvent varier considérablement selon les années. En 2009, nous avons connu notre pire année, avec un recul de plus de 18 %. En 2015, nous avons inscrit notre meilleur rendement en enregistrant un gain de 18 %. Nous savons que nous ne pouvons nous concentrer sur les résultats annuels. Notre capacité de faire abstraction de ces pressions à court terme et de mettre en oeuvre la meilleure stratégie à long terme qui soit dépend de notre gouvernance indépendante solide et de la clarté de notre mandat.
Compte tenu de l'exposition aux risques du RPC, dont la croissance des salaires et les risques liés à la longévité, à la démographie et à l'économie, et vu la forte pondération du Canada dans les actifs, il est particulièrement important que l'Office protège ses placements.
Afin de gérer ces risques, l'Office diversifie répartit ses placements à l'échelle mondiale et entre diverses catégories d'actifs. À l'heure actuelle, plus de 80 % des actifs de la caisse du RPC sont investis dans diverses catégories d'actifs d'autres pays, que ce soit des actions de sociétés fermées, des titres liés à l'infrastructure et à l'immobilier ou encore des placements sur les marchés publics.
Même si nous sommes persuadés qu'il s'agit de la bonne stratégie, nous savons également que le fait de livrer concurrence aux plus grandes sociétés de placements du monde entier pour nous assurer les meilleurs actifs comporte un prix.
Avec son actif sous gestion de plus de 300 milliards de dollars, l’Office est une organisation de taille moyenne qui s’efforce de rivaliser avec des géants mondiaux. BlackRock, le plus important gestionnaire d’actifs au monde, possède un actif sous gestion s’élevant à 5 000 milliards de dollars. Plus près de nous, la Financière Sun Life détient presque 900 milliards de dollars. Par notre taille, nous nous situons très bas dans la liste des sociétés de placements.
Afin de satisfaire à ses objectifs de placements à long terme, l’Office a pris la décision, il y a 10 ans, d’adopter une stratégie de gestion active pour optimiser son rendement et bâtir un portefeuille robuste et diversifié.
La mise en oeuvre d’une stratégie mondiale active est une décision très sérieuse qui a été prise au terme d’une analyse approfondie. Le succès suppose les ressources nécessaires pour soutenir la concurrence et gérer efficacement le risque, et il s'agit d'un contexte important pour l'examen de nos coûts. Afin de tirer notre épingle du jeu, nous devons posséder une expertise à titre d’entreprise fondée sur le savoir. Il ne fait aucun doute que les vainqueurs seront les sociétés de placements qui regroupent les meilleures équipes et jouissent d’une présence mondiale pour entretenir des relations cruciales avec des partenaires et des gouvernements, garantir des occasions d’affaires et gérer les risques au fil du temps, afin de maximiser les rendements et de gérer les risques pour nos cotisants et nos bénéficiaires.
Avant de conclure, je voudrais aborder le projet de loi . L’Office analyse actuellement la législation afin d’être fin prêt à mettre en oeuvre les modifications qui le touchent.
Avec ou sans la mise oeuvre de réformes, le RPC est destiné à croître significativement à l'avenir et nous sommes bien préparés à gérer l’expansion de la caisse. Lorsque nous évaluons des programmes de placement, de nouveaux processus ou des technologies de soutien, nous voulons toujours nous assurer qu’ils peuvent passer à un nouvel ordre de grandeur afin de tenir compte de la croissance. Nous sommes fermement convaincus que nous serons prêts à gérer les fonds supplémentaires.
Le projet de loi exige la préparation d’états financiers distincts et conjoints pour l’application du régime de pensions de base et du régime de pensions supplémentaire du Canada. Nous devons toujours régler les détails à cet égard, mais nous serons en mesure de satisfaire à ces nouvelles exigences.
Nous croyons qu’il est possible de gérer l’ensemble de la caisse tout en tenant compte du financement et des exigences en ce qui a trait au RPC de base et au RPC supplémentaire du Canada. Nous sommes conscients qu’il faut compter davantage sur le revenu des placements aux fins du RPC supplémentaire, car il est entièrement capitalisé, et adopter une répartition de l’actif plus prudente à son égard. Nous travaillerons en étroite collaboration avec l’actuaire en chef, le ministère des Finances du Canada et les gouvernements provinciaux pour veiller à respecter l'intention du législateur.
Pour conclure, afin de réaliser notre mandat auprès des Canadiens, notre compétitivité repose sur notre capacité d'acheter des actifs qui stimuleront une croissance durable fondée sur la création de valeur. C’est un grand honneur d’assumer cette fonction et nous croyons que nous sommes sur la bonne voie. La confiance que la population nous porte est essentielle et nous déployons tous les efforts pour la mériter chaque jour. Nous sommes d’avis que les Canadiens ont raison de nous accorder cette confiance tandis que nous poursuivons notre travail acharné.
[Français]
C'est avec plaisir que mes collègues et moi répondrons à vos questions.
Je vous remercie, monsieur le président
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Merci de cette question. J'ai un mot à dire, et je crois que M. Cass aura quelque chose à ajouter.
Notre mandat me semble très clair. Nous devons maximiser le rendement pour les retraités et les cotisants sans prendre de risques indus. Pour le faire, nous croyons qu'il est prudent d'accroître progressivement le risque à hauteur de 85 % d'actions, et nous le faisons sur une période prolongée, c'est-à-dire sur trois ans.
Si nous avons pris cette décision récemment, c'est que, depuis que nous avons adopté une gestion active — nous avons pris cette décision en 2006 —, nous avons remporté beaucoup de succès malgré une extraordinaire volatilité sur les marchés pendant cette période et malgré la crise financière mondiale. Sur cette période, nous avons obtenu un rendement de 7,3 % et nous avons largement surpassé ce que nous aurions obtenu par la gestion passive, qui nous sert de point de comparaison, par rapport à ce que nous appelons le portefeuille de référence. Nous avons créé une valeur supplémentaire de plus de 17,1 milliards de dollars.
Au vu de ces résultats, nous faisons passablement confiance à notre capacité de gérer nos stratégies actives et nous croyons qu'elles créent de la valeur. Nous voyons une occasion de prendre un peu plus de risques, étant donné notre perspective à très long terme. À notre avis, cela est prudent dans le contexte de la structure de la caisse,
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Merci beaucoup de cette question.
Pour ce qui est de la gouvernance, nous sommes régis par un conseil professionnel formé de 12 administrateurs choisis et nommés en fonction de leurs compétences en finances, en affaires et dans d'autres domaines connexes. Ces administrateurs prennent leur rôle de gouvernance très au sérieux et exigent des réponses de la direction.
Le cadre de gouvernance mis en place pour l'Office, qui doit rendre des comptes aux gouvernements fédéral et provinciaux et, finalement, aux prestataires et cotisants, aux Canadiens, est considéré comme un exemple idéal dans le monde, d'après nos collègues dans le monde et les études qui ont été réalisées par la Banque mondiale, The Economist ou d'autres. C'est un système de gouvernance robuste, et il est incroyablement important.
Nous avons aussi un régime de divulgation qui nous semble supérieur à ceux de toutes les entités semblables. Nous produisons depuis le début des rapports trimestriels très étoffés. Nous avons un long rapport annuel de 130 pages qui fourmille de détails. Puis, nous avons un examen triennal effectué par l'actuaire en chef, ainsi que d'autres examens triennaux. Nous avons encore l'examen spécial qui se fait régulièrement.
Il y a une série de mécanismes de gouvernance, de contrôles, de freins et contrepoids à l'externe comme à l'interne. En ce qui concerne la communication des renseignements, nous ne nous limitons pas au rapport annuel et aux rapports trimestriels: nous faisons connaître tous les placements majeurs que nous faisons; il y a sur notre site Web des milliers de pages d'information. Il est important d'être transparents et de bien communiquer une information que tous peuvent consulter. Et tous les deux ans, nous sortons de nos bureaux et tenons des réunions dans toutes les provinces où nous avons un gérant. Nous tenons une réunion publique ouverte à tous les Canadiens. Nous faisons cela tous les deux ans.
La communication de renseignements et la transparence sont très importantes. Jusqu'à maintenant, nous avons résisté à l'épreuve du temps, et nous continuerons de chercher les moyens de renforcer ces dispositifs.
M. Steven MacKinnon: Ma dernière...
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Merci, monsieur le président.
Messieurs, bienvenue au Parlement et au comité de la Chambre des communes. C'est un grand honneur de vous accueillir. Vous n'êtes peut-être pas venu depuis de longues années, mais il n'est jamais trop tard pour bien faire. C'est peut-être aussi le signe que vous avez été absent de l'ordre du jour politique pour accomplir votre travail, et vous avez fort bien réussi.
Monsieur Machin, vous comparaissez comme chef de la direction d'une société d'État, un tout nouveau rôle pour vous. C'est un exemple très inspirant pour tous les Canadiens.
[Français]
Les résultats de l'Office au cours des 10 dernières années parlent d'eux-mêmes. On observe, après rajustement en fonction de l'inflation, une croissance nette de 5,6 % en 10 ans. De plus, au cours des cinq dernières années, le rendement est de plus de 10 %. C'est ce qui s'appelle une performance plus qu'honorable. C'est une excellente performance qui profite à tous les Canadiens. Le chiffre magique de 300 milliards de dollars peut donner le vertige, mais on peut aussi le voir comme une source d'inspiration pour continuer à progresser, comme vous le faites si bien depuis autant d'années.
Vous savez très bien qu'au Québec, il y a une institution équivalente, soit la Caisse de dépôt et placement. Il y a environ un an et demi ou peut-être deux ans, la Caisse a décidé d'investir dans un programme d'infrastructures municipales, soit le système de transport en commun à Montréal. Cela en a surpris plusieurs, mais a également aiguisé la curiosité des gens.
J'aimerais avoir vos commentaires sur ce type d'investissements. Je ne vous demande pas votre opinion sur la décision de la Caisse de dépôt. Cependant, en tant que gestionnaire, considérez-vous que l'Office pourrait faire ce genre d'investissements? A-t-il à l'heure actuelle le pouvoir de le faire?
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Nous prenons nos dépenses extrêmement au sérieux, car chaque dollar affecté aux dépenses est un dollar de moins pour les retraités. Il est important de les garder au plus bas niveau possible.
Dans les coûts, on distingue trois éléments, au fond. Le premier, ce sont les honoraires versés aux gestionnaires externes. Cela représente le gros des coûts. Probablement la moitié. Lorsque ces gestionnaires ont de bons résultats, ils demandent généralement des honoraires plus élevés. En un sens, c'est un bon signe si les honoraires augmentent. Parallèlement, nous négocions de façon très énergique avec ces gestionnaires pour ramener ces frais au plus bas niveau possible. Nous avons des équipes qui surveillent les honoraires de très près et s'assurent qu'ils restent au minimum.
Nous essayons aussi de maximiser les occasions qui s'offrent à nous: en marge de ces fonds, nous investissons aussi dans d'autres fonds dont les honoraires sont faibles ou nuls, de façon à faire baisser la moyenne des honoraires pour tous les fonds. Ces fonds sont généralement des fonds d'actions de sociétés fermées et il y a aussi des stratégies de fonds sur les marchés publics. Nous n'investissons dans ces fonds que lorsque nous croyons qu'il serait trop difficile ou coûteux d'acquérir à l'interne des compétences équivalentes. Plus nous en faisons à l'interne, mieux c'est.
Par exemple, j'ai parlé tout à l'heure de notre portefeuille de placements dans les infrastructures. Au fil des ans, nous avons investi environ 16 milliards de dollars dans les infrastructures. Si nous le faisions par l'intermédiaire de fonds externes, cela nous coûterait probablement entre 650 et 700 millions de dollars. À l'interne, cela nous coûte 10 fois moins. Dans la mesure où nous pouvons constituer des équipes dotées de la compétence voulue, nous préférons l'interne. Nous ne faisons appel à des gestionnaires externes que lorsque, déduction faite de tous les coûts, ces gestionnaires peuvent faire mieux que ce que nous pensons pouvoir réaliser à l'interne. Je le répète, les deux domaines principaux sont des stratégies choisies sur les marchés publics et des actions de sociétés fermées.
Il y a aussi les coûts de transaction, qui dépendent du nombre de contrats privés que nous négocions. Là encore, les équipes s'efforcent de ramener ces coûts au minimum.
Enfin, il y a les charges d'exploitation de nos bureaux et les salaires des employés. Cela représente environ 32 points de base des coûts, jusqu'à maintenant.
Voilà où nous en sommes aujourd'hui.
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Oui. Pour commencer, merci de vos aimables propos sur le rendement de l'Office à ce jour. Nous vous en sommes très reconnaissants.
En ce qui concerne les honoraires des gestionnaires externes, compte tenu de ce que j'ai dit tout à l'heure, ces honoraires sont déterminés par deux grands facteurs. Le premier, ce sont nos placements dans des fonds d'actions de sociétés fermées; nous sommes en relation avec environ 77 gestionnaires externes. Le deuxième, ce sont les fonds des marchés publics, où nous sommes en relation avec environ 57 gestionnaires de portefeuille externes.
Dans ces deux domaines, nous croyons qu'il nous serait difficile de réunir des compétences suffisantes à l'interne, avec toutes les charges à absorber à l'interne. Nous comparons cela aux rendements réalisés à l'externe, avec tous les coûts. Si nous pensons pouvoir faire à l'externe plus d'argent pour les retraités, pour les cotisants et les prestataires, alors c'est le choix que nous faisons.
Pour ce 1,3 milliard de dollars, nous faisons état de tous nos résultats, après déduction de tous les coûts. Les chiffres sont présentés après déduction de ces coûts, pour les retraités. Notre rendement de 7,3 % sur 10 ans est ce que nous obtenons après déduction de ces coûts.
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Merci, monsieur le président.
Monsieur, vous avez dit qu'on doit être transparent pour conserver la confiance du public. Vous l'avez été, je crois. Votre organisation l'a été à bien des égards, mais, comme partout ailleurs, il est toujours possible de faire mieux.
M. Andrew Coyne, chroniqueur national affilié au National Post ou à Postmedia, et qui prend très souvent la parole à la CBC, a publié deux articles, sauf erreur, dans lesquels il a posé des questions lourdes de sous-entendus au sujet de la stratégie de gestion active et de ses coûts actuels, qui sont à la hausse, se demandant si cette stratégie était la meilleure pour les retraités.
Voilà une question ouverte. Je n'ai entendu aucune réponse publique aux questions de M. Coyne, mais je voudrais savoir d'abord pourquoi il n'y en a eu aucune et, deuxièmement, quelle est la réponse, si vous pouvez la donner maintenant.
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Merci de votre question.
Pour répondre à votre question sur les changements climatiques, plus particulièrement, j'ai parlé tout à l'heure de notre insistance sur nos responsabilités environnementales, sociales et en matière de gouvernance. Les changements climatiques sont une de nos préoccupations depuis 10 ans et nous les prenons au sérieux. C'est un facteur de risque que nous devons comprendre dans l'ensemble de notre portefeuille et dont nous devons tenir compte dans tous nos placements directs, ce que nous faisons. Il faut ensuite comprendre quel peut être l'impact sur l'ensemble de notre portefeuille et réagir en conséquence.
J'ai dit que nous publions un rapport annuel sur les placements durables. Notre dirigeant des placements durables est membre du groupe de travail du Conseil de stabilité financière sur la communication des renseignements financiers relatifs au climat. C'est le comité présidé par Michael Bloomberg et il nous semble important pour améliorer la communication des renseignements sur les changements climatiques par les entreprises dans le monde entier, si nous voulons mieux comprendre les risques et en tenir compte dans nos activités.
Au sujet, plus précisément, des énergies renouvelables, nous avons une stratégie de placement dans ce secteur. Nous avons une équipe qui s'y consacre. Cela se trouve dans notre rapport sur les placements durables, avec le profil et l'orientation de cette équipe. Nous avons engagé un professionnel chevronné chez GE. Il a une longue expérience dans ce domaine et y fait des placements, et nous entrevoyons un grand potentiel de placements dans ce domaine.
Mme Jennifer O'Connell: Au sujet de...
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Merci beaucoup, messieurs, d'être parmi nous.
Je voudrais poursuivre dans le même sens que Mme O'Connell, mais aborder la question sous un angle un peu différent. On dit beaucoup de nos jours que les emplois de l'avenir viendront des énergies renouvelables, de l'infrastructure verte, de l'énergie verte. Dans une grande mesure, votre organisation investit pour obtenir des rendements sur une longue échéance et non pour réaliser des gains à court terme. Si en fait, certaines organisations, comme les deux partis politiques présents à côté de nous, préconisent... Il me semblerait que, si tous les emplois doivent venir de ce secteur et si tous les investissements doivent se faire de ce côté, vous devriez y sauter à pieds joints. Je soupçonne que vous ne le faites pas.
J'ai eu l'impression, d'après vos observations sur les changements climatiques, que c'est pour vous plutôt une question d'éthique dans les placements, reconnaissant que la rectitude politique veut qu'on tienne compte des changements climatiques dans le choix des placements, pas nécessairement parce que ce sont des placements qui promettent un bon rendement à long terme. Je voudrais que vous en disiez un mot. Si, en fait, je n'ai pas raison, donnez-moi quelques exemples de placements que vous faites aujourd'hui et qui, d'après vos prévisions, donneront un excellent rendement au-dessus des moyennes au cours des 10 prochaines années, dans le portefeuille des placements verts.
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Merci de cette question.
Pour être clair, disons que nous avons un mandat limpide et singulier, qui consiste à maximiser les rendements sans risques de perte indus pour nos cotisants et nos prestataires. C'est sous cet angle que nous considérons tous les placements. Lorsque nous considérons les changements climatiques, c'est la même chose. Nous tenons compte des conséquences pour le rendement et les risques dans tous les placements et tout notre portefeuille.
En ce qui concerne les changements climatiques, nous devons prévoir divers éléments: l'évolution de la réglementation, qui pourrait avoir un impact; l'évolution de la demande des diverses sources d'énergie de la part des consommateurs, des sociétés, des gouvernements; les déplacements entre les diverses sources d'énergie au fil du temps; l'impact matériel des changements climatiques et leurs effets sur nos placements; les progrès technologiques relatifs aux changements climatiques; les impacts sur des secteurs autres que celui de l'énergie, comme les transports, l'agriculture, l'industrie du détail et d'autres secteurs encore qui pourraient être touchés par les changements climatiques.
À propos des énergies renouvelables, plus expressément, et de notre façon d'envisager les placements dans ce secteur, il s'agit d'un effort relativement récent. Nous avons engagé le directeur de cette équipe en avril dernier. Cette équipe se met en marche et verra quelles occasions se présentent. Je dirais que, dans certains de nos placements dans les infrastructures, il y a eu expansion du côté des énergies renouvelables. Certains de nos placements nord-américains en infrastructure dans la production d'électricité ont évolué davantage vers les énergies renouvelables. C'est donc une évolution qui se dessine déjà dans nos placements existants.
En ce qui concerne les nouveaux placements dans les énergies renouvelables, nous cherchons des occasions et espérons faire des placements dans les mois à venir.
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C'est une question extraordinaire
Que dirons-nous? Nous regarderons ce qui s'est passé lorsque la Loi a été adoptée, réunissant 10 gouvernements. Il y a un livre fantastique dont je recommande la lecture à tous. Il s'agit de Fixing the Future, et il décrit les débats et l'analyse de politique concernant la conception de cette organisation qui allie un objectif commercial et un objectif d'intérêt public.
Nous discutons avec des intéressés dans le monde entier, y compris avec des médias importants comme le Financial Times et d'autres journaux. Quand on nous demande la recette secrète du Canada, nous signalons les divers éléments de la Loi: un cadre de gouvernance solide, un mandat clair, l'obligation de communiquer beaucoup de renseignements, car notre transparence est ce qui nous vaut la confiance du public. Plus nous sommes transparents, plus nous gagnons la confiance de la population.
Je dirai qu'il appartient à nos gérants de décider s'il faut apporter des modifications à la Loi. Mais lorsqu'on nous demande ce qui a fait notre succès, nous répondons que c'est la Loi, que c'est ce document qui est le produit des efforts visant à concilier différents intérêts. Cela a fort bien fonctionné pour l'organisation.
Si j'étais dans la salle et si je donnais des conseils, je dirais: « Ne causez pas de tort. »