propose que le projet de loi , soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité.
— Monsieur le Président, je suis ravie d’intervenir pour parler de mon projet de loi d’initiative parlementaire. Je constate que les deux votes que nous venons de tenir ont été unanimes. Ils portaient sur des éléments proposés par les députés libéraux et ils concernaient des questions très pragmatiques qui amélioreront les choses pour les Canadiens. J’espère de tout coeur que ce projet de loi-ci sera accueilli dans le même esprit de coopération, car je suis sincèrement convaincue qu’il améliorerait beaucoup les choses et qu'il réglerait un problème très grave et pénible.
S’il est adopté, le projet de loi modifiera la Loi réglementant certaines drogues et autres substances afin de prévoir la prise de règlements exigeant le consentement du locateur pour toute activité liée à certaines drogues et autres substances. Plus précisément, il exigera le consentement écrit du locateur pour produire ou vendre une substance désignée dans ses locaux.
Le projet de loi a été conçu en réaction au Règlement sur l'accès au cannabis à des fins médicales, qui est entré en vigueur le 24 août 2016. Ce nouveau règlement n'oblige pas les particuliers qui souhaitent produire de la marijuana chez eux à en informer leur locateur ou à obtenir son consentement au préalable. Le gouvernement fédéral n'a pas fourni de directives claires aux locateurs et aux compagnies d'assurance lorsqu'il a apporté des modifications au règlement sur la marijuana à des fins médicales.
En vertu de ce règlement, Santé Canada publie des lignes directrices précises sur la façon d'établir en toute sécurité des installations de culture de la marijuana à des fins médicales. Toutefois, le ministère fédéral laisse le soin aux municipalités de vérifier si ces installations sont conformes aux règles de sécurité. Je pense que les municipalités où nous résidons sont toutes extrêmement mécontentes à ce sujet. Selon le directeur des services de développement et d'ingénierie de Kamloops, le problème, c'est que, compte tenu des règles fédérales en matière de protection de la vie privée, les autorités locales ne peuvent pas savoir à quels endroits on cultive de la marijuana à des fins médicales. Comme elles n'obtiennent pas de liste des adresses, elles ne peuvent pas agir de manière proactive en procédant à l'inspection des lieux. C'est un problème important. Il n'existe donc aucun système qui permettrait de vérifier de façon proactive si le nombre de plants cultivés par un locataire est conforme au permis qui lui a été délivré.
Quand on lui a posé des questions à ce sujet, la ministre de la Santé a indiqué que le rôle du gouvernement fédéral consiste à veiller à ce que les gens qui ont besoin de marijuana médicinale y aient accès. Ce point m'intéresse. Je ne suis pas en désaccord avec le fait que les gens qui ont besoin de marijuana médicinale devraient y avoir accès. J'aimerais cependant donner un exemple. Certaines personnes doivent prendre de la digoxine pour le coeur, mais elles n'ont pas besoin de cultiver de la digitale pourpre chez elles pour obtenir de la digoxine. Les gens qui ont besoin d'une substance à des fins médicinales ne devraient certainement pas être obligés d'en cultiver chez eux parce qu'ils n'ont pas les moyens de se la procurer. Il doit sûrement y avoir une meilleure façon de faire. On a trouvé des solutions pour les antibiotiques et les médicaments comme la digoxine. Les gens n'ont pas à cultiver eux-mêmes leurs médicaments. Le gouvernement dit qu'il faut assurer l'accès, mais qui s'occupe de protéger les locateurs qui ont investi des centaines de milliers de dollars dans leur maison? Leur propriété est détruite parce que le gouvernement fédéral n'a pas trouvé de meilleure façon d'assurer l'accès à la marijuana médicinale. Je ne peux pas croire qu'il n'y ait pas une meilleure solution.
Pour les gens qui nous regardent, ce sujet est important, car on parle beaucoup du nouveau régime de consommation à des fins récréatives. Le projet de loi , qui a été soumis au Comité sénatorial permanent des affaires sociales, des sciences et de la technologie, est la mesure législative proposée pour encadrer la consommation de cannabis à des fins récréatives. Au fil de mon intervention, les députés vont voir qu'il y a une énorme différence entre ce qui est proposé pour l'usage de la marijuana à des fins récréatives et son usage à des fins médicinales.
En ce qui concerne la marijuana médicinale, le groupe de travail chargé de mener des consultations et de formuler des recommandations à l'intention du gouvernement a essentiellement indiqué que ce dernier devrait conserver le régime distinct en place pour ce type de consommation dans son processus de légalisation et de réglementation de la marijuana.
Nous avons deux régimes très distincts. Un s'applique à la consommation de marijuana à des fins récréatives et est couvert dans le projet de loi , qui est à l'étude au Sénat. Il y a aussi la question de la consommation de marijuana à des fins médicales, qui existe depuis de nombreuses années.
Le régime de consommation à des fins médicales permettra aux Canadiens, y compris ceux de moins de 18 ans, d'accéder, avec l'autorisation d'un professionnel de la santé, à du cannabis médicinal. Ils pourront en acheter auprès de vendeurs de cannabis à des fins médicales qui possèdent une licence fédérale. Ils pourront cultiver leur propre cannabis, s'ils ont plus de 18 ans, ou désigner une autre personne pour le cultiver en leur nom — c'est ce qu'on appelle la production à titre de personne désignée.
Auparavant, il y avait des limites quant à la quantité de cannabis qui pouvait être conservée. Les libéraux ont essayé d'harmoniser les deux régimes, mais ils ont éliminé les limites qui étaient en place auparavant quant à la quantité de cannabis conservé.
Lorsque les libéraux ont présenté le nouveau projet de loi sur la consommation de cannabis à fins des récréatives, il était question de quatre plants. Je pense qu'ils ont agi ainsi parce qu'ils savaient qu'ils se placeraient dans une situation difficile, comme nous l'avons observé par rapport au régime de consommation à des fins médicales. La limite est fixée à quatre plants. On peut réglementer. Les autorités provinciales ont le pouvoir de réglementer les plants. Par exemple, les chiens et les chats peuvent être interdits ou autorisés dans les condominiums. Les provinces ont le pouvoir de créer des règlements liés à la désignation des quatre plants. Je crois que certaines provinces disent non à la culture à domicile et que d'autres y disent oui. Le gouvernement a reconnu qu'il se placerait dans une situation très difficile s'il fixait le nombre de plants à plus de quatre, mais la question n'a pas été examinée. Seul le gouvernement fédéral peut régler la question relative à la marijuana médicinale. Les provinces ne peuvent pas le faire, pas plus que qui que ce soit d'autre.
Il est important de souligner qu'avec un permis de production pour usage médical, les gens peuvent cultiver des plants pour eux-mêmes ou pour quelqu'un d'autre. Le maximum est de quatre permis par lieu d'habitation. Par exemple, les locataires d'un appartement de 1 500 pieds carrés pourraient avoir quatre permis. Concrètement, qu'est-ce que cela veut dire? Si une personne s'est fait prescrire trois grammes par jour, elle pourrait avoir 15 plants à l'intérieur, six plants à l'extérieur ou une autre combinaison de plants à l'intérieur et à l'extérieur. Toutefois, il n'est pas rare du tout qu'une personne se voie prescrire sept grammes par jour. Je me souviens que le gouvernement a réduit la limite pour les anciens combattants en la faisant passer de 10 à 3 grammes. Quoi qu'il en soit, la quantité de sept grammes est plausible. Si quatre personnes ayant besoin chacune de sept grammes par jour ont un permis de production, elles pourraient avoir une énorme quantité de plants à l'intérieur. Elles pourraient cultiver 120 plants à l'intérieur avec quatre permis leur permettant de produire sept grammes par jour. C'est une quantité incroyable.
Voici maintenant l'histoire vraie d'un homme qui est venu me voir à mon bureau. Son cas fait partie de la genèse du projet de loi. L'homme a fait l'objet d'un reportage du réseau anglais de Radio-Canada en février 2017:
Darryl Spencer, un propriétaire d'immeuble, s'est retrouvé tout à coup sans police d'assurance après avoir découvert qu'un locataire cultivait des dizaines de plants de marijuana à usage médical à l'intérieur et à l'extérieur de la maison louée.
Lorsque le propriétaire a informé son assureur de la présence de la culture parfaitement légale, sa police a été annulée. Il s'est retrouvé sans assurance et a dû constater qu'il avait peu de droits, sans compter la grosse facture de nettoyage.
M. Spencer dit que le locataire du bas de la propriété qu'il loue à Kamloops, en Colombie-Britannique, a obtenu un permis de production de marijuana à usage médical avec lequel il a pu cultiver jusqu'à 60 plants de marijuana sans demander la permission du propriétaire ni même l'en informer.
Cette maison était la caisse de retraite de cet homme, soit dit en passant. Il avait décidé d'investir son argent dans une propriété qui lui rapporterait un revenu de location. Quelqu'un y a fait pousser 60 plants sans qu'il le sache.
L'article dit encore ceci:
C'est un voisin qui a prévenu M. Spencer, un inspecteur des incendies à la retraite, et qui l'a amené à vérifier ce qui se passait dans la maison qu'il louait déjà depuis une dizaine d'années et où avaient habité divers locataires.
Il a découvert des rallonges électriques, des ventilateurs et des projecteurs entassés en désordre dans une pièce remplie de dizaines de plants de marijuana. La locataire à l'étage, une femme avec un jeune enfant, se plaignait de la chaleur qui se dégageait des murs et des disjoncteurs qui se déclenchaient.
[...] les propriétaires ont peu de recours si un locataire qui détient un permis cultive des plants de marijuana à des fins médicales. Ils n'ont même pas le droit de savoir qu'il y a une culture. Toutefois, c'est aux propriétaires que l'on refuse l'assurance [...]
Ils n'ont pas le droit de savoir ce qui se passe quand un locataire cultive du pot à des fins médicales.
M. Spencer a déclaré à Go Public: « Je m'inquiétais du risque d'incendie. C'est la première chose à laquelle j'ai pensé en raison des rallonges électriques, de l'utilisation de l'électricité et de la possibilité que quelque chose prenne feu. »
Lorsqu'il a avisé sa compagnie d'assurance au sujet de la culture de son locataire, Gore Mutual a annulé son assurance.
Il a déclaré que « la compagnie ne voulait pas couvrir les réclamations portant sur la marijuana à des fins médicales ou la contamination de la qualité de l'air ».
Gore Mutual Insurance a affirmé qu'elle « n'offre aucune couverture pour la culture de la marijuana, même si elle est légale, parce que ce type de culture pratiquée à l'intérieur d'un immeuble résidentiel présente des risques d'assurance inhérents ».
L'article se poursuit:
Selon la compagnie, ces risques comprennent « une plus grande possibilité de dégâts d'eau, de moisissure, d'incendie, de vandalisme et de cambriolage ».
Au titre des polices d'assurance habitation les plus simples, les dommages liés à la marijuana ou tous les éléments que les compagnies estiment être des « risques élevés » ne sont pas couverts.
Selon le Bureau d'assurance du Canada, il s'agit d'un point de vue que partagent de nombreuses compagnies d'assurance.
« Même si la réglementation permet la culture de la marijuana à des fins médicales, cela ne change rien aux risques que posent les cultures à la structure des maisons et des copropriétés [...] La culture de la marijuana, qu'elle soit légale ou non, constitue tout de même une activité à risque élevé. »
Cette déclaration vient d'Andrew McGrath, porte-parole du Bureau d'assurance, dans un courriel à l'intention de Go Public. L'article se poursuit:
Gore Mutual Insurance a dit à Spencer qu'elle pourrait rétablir sa couverture d'assurance s'il se débarrassait du locataire et qu'il prenait des mesures précises pour s'assurer que la maison est un lieu d'habitation sûr.
M. Spencer n'avait aucun moyen de se débarrasser de ce locataire en raison des lois qui le protègent. Il a dû dire au locataire qu'il le paierait pour qu'il déménage. Cela lui a coûté cher.
L'article dit ceci:
La compagnie d'assurance réclamait également une vérification de la qualité de l'air et du sol, une inspection des installations de plomberie et d'électricité, et un test de détection de la présence de moisissure.
Spencer a fait tout cela, tout en cherchant une compagnie d'assurance qui accepterait de le couvrir sur-le-champ. Aucune n'a accepté.
Il est demeuré sans assurance pendant un bon bout de temps. Je me rappelle qu'il est venu à mon bureau, et nous avons bavardé. Il était dévasté. Il était absolument hors de lui de voir ses économies de toute une vie risquer d'être mises complètement en péril.
Comme je le disais, il a fini par payer le locataire pour qu'il parte, puis il a fait les travaux nécessaires. Il va sans dire qu'il a perdu des milliers et des milliers de dollars.
Nous parlons souvent de la disponibilité des logements au pays et de leur prix. Quand un propriétaire est terrifié à l'idée de n'avoir aucun recours s'il loue son domicile — et dans l'état actuel des choses, il n'a effectivement aucun recours contre les locataires qui font pousser de la marijuana à des fins médicales —, je ne peux pas le blâmer de ne pas vouloir le louer. Il va plutôt retirer son immeuble du marché ou chercher à le vendre. Cette question n'a donc pas seulement de répercussions sur les gens eux-mêmes et sur leurs finances; elle a aussi un effet concret sur la disponibilité des logements et sur leur prix.
L'équipe de Go Public a fait un reportage là-dessus. En fin de compte, M. Spencer a fait tous les travaux et il a réussi à éponger les coûts.
Selon moi, les gens ne sont pas conscients de ce que la culture de la marijuana à des fins médicales peut coûter aux propriétaires. Selon la Fédération canadienne des associations de propriétaires immobiliers, ces coûts peuvent s'avérer tout simplement prohibitifs.
Je demande donc aux députés d'appuyer le renvoi de ce projet de loi au comité. Je suis consciente que les gens qui ont besoin de marijuana à des fins médicales doivent pouvoir s'en procurer à un prix abordable, mais nous ne pouvons pas non plus sacrifier les centaines de milliers de dollars qu'investissent les propriétaires du pays, qui sont carrément atterrés par la structure réglementaire actuelle.
:
Madame la Présidente, j'ai le plaisir de prendre la parole aujourd'hui pour discuter du projet de loi , une loi visant à modifier la Loi réglementant certaines drogues et autres substances, aussi nommée le « consentement du locateur ».
J'aimerais remercier la députée de de nous offrir l'occasion de débattre cette question.
Comme mes honorables collègues le savent, la Loi réglementant certaines drogues et autres substances est la mesure législative fédérale utilisée pour contrôler les substances qui peuvent altérer les processus mentaux et qui peuvent être néfastes pour la santé et la société lorsqu'elles sont détournées vers un marché illicite.
[Traduction]
Selon la Loi réglementant certaines drogues et autres substances, il est illégal de mener certaines activités mettant en cause des substances désignées ou des précurseurs à moins que la réglementation ne nous y autorise ou qu'on ait obtenu une exemption. Sont ainsi visées par la réglementation ou sont admissibles à une exemption les activités menées dans un but médical, scientifique ou industriel. Le projet de loi propose de modifier la Loi afin de prévoir la prise de règlements exigeant le consentement écrit du locateur pour la production de substances désignées dans des locaux loués. Il obligerait en outre le ministre de la Santé à faire rapport annuellement au Parlement et d'expliquer pourquoi, le cas échéant, aucun nouveau règlement n'a été pris.
Je précise en partant que, dans sa forme actuelle, le projet de loi aurait une incidence non seulement sur les personnes autorisées à cultiver de petites quantités de cannabis à des fins médicales, mais aussi sur les autres parties qui utilisent des locaux loués, y compris les producteurs homologués de cannabis et les vendeurs autorisés de substances désignées.
[Français]
J'aimerais rappeler que les pouvoirs de la réglementation existante concernant les substances contrôlées en rapport avec la Loi réglementant certaines drogues et autres substances sont assez larges. Ils permettent au gouvernement de réglementer de façon stricte une vaste gamme d'activités et d'aspects liés à la production et à la vente de substances contrôlées.
[Traduction]
De plus, si un vendeur autorisé produisait de telles substances dans une installation commerciale louée, le bail inclurait fort probablement des détails sur des activités spécifiques menées dans l'installation, pour que le locateur soit au courant du fait qu'on y produisait des substances réglementées. Ce dernier donnerait donc son consentement en approuvant le bail.
[Français]
La production commerciale du cannabis pour usage médical est déjà réglementée dans le cadre du Règlement sur l'accès au cannabis à des fins médicales, ce dernier ayant été créé dans le cadre de la Loi réglementant certaines drogues et autres substances.
[Traduction]
Les dispositions du Règlement sur l'accès au cannabis à des fins médicales stipulent que toute demande d'une licence de producteur autorisé soit accompagnée d'une déclaration du propriétaire des lieux qu'il consent à leur utilisation pour les activités proposées, dans le cas où le demandeur n'est pas le propriétaire des lieux.
[Français]
À la lumière du débat d'aujourd'hui sur le projet de loi , je crois qu'il est important de prendre en considération le projet de loi , qui est actuellement étudié par le Sénat.
[Traduction]
Si ce projet de loi reçoit la sanction royale, la surveillance du cannabis ne sera plus visée par la Loi réglementant certaines drogues et autres substances, mais plutôt par cette nouvelle loi, la Loi sur le cannabis. Un changement au niveau de la surveillance fédérale inclurait des exigences exhaustives pour les producteurs du cannabis et des règlements pour les personnes qui choisissent de cultiver légalement une petite quantité de cannabis dans leur domicile pour des fins médicales et non médicales.
[Français]
Si elle est adoptée, la créera en effet un nouveau cadre pour la légalisation, réglementant de façon stricte et restreignant l'accès au cannabis en mettant en place des contrôles pour la production, la distribution, la vente et la possession de cannabis. S'il reçoit la sanction royale, le projet de loi permettra aux adultes d'accéder à du cannabis dont la qualité a été contrôlée et qui provient d'une industrie légale et réglementée de façon stricte.
[Traduction]
Les provinces et les territoires seraient responsables de la distribution et de la vente du cannabis, tandis que le gouvernement fédéral en réglementerait la production pour garantir l'harmonisation des normes de sécurité et de la qualité du produit dans tout le Canada.
Sous réserve de certaines limitations provinciales, le projet de loi permettrait aussi aux adultes de cultiver jusqu'à quatre plants de cannabis dans leur domicile pour une utilisation personnelle, pourvu que les plants aient été obtenus légalement. Permettre aux adultes de cultiver une quantité limitée de cannabis dans leur domicile est conforme aux conseils du Groupe de travail sur la légalisation et la réglementation du cannabis et à l'approche adoptée par nombre de compétences aux États-Unis où l'on a légalisé le cannabis.
[Français]
S'il reçoit la sanction royale, tant les producteurs commerciaux que les adultes qui choisissent de cultiver de petites quantités de cannabis à la maison devront se conformer aux règlements provinciaux, territoriaux et municipaux en vigueur. Cela comprendrait le respect de la réglementation sur la prévention des incendies, du code du bâtiment ainsi que de toute réglementation exigée par le propriétaire ou le locataire.
[Traduction]
Les provinces, les territoires et les municipalités ont l'autorité voulue et la souplesse nécessaire pour établir d'autres exigences et d'autres restrictions au-delà de celles prévues dans le projet de loi sur le cannabis, afin de tenir compte des préoccupations et des priorités locales. En fait, un certain nombre de provinces ont déjà décidé d'ajouter d'autres restrictions en ce qui concerne les plants cultivés à domicile.
[Français]
Par exemple, l'Alberta propose que la culture à domicile soit restreinte à la culture intérieure seulement. La Nouvelle-Écosse propose de donner aux propriétaires le pouvoir de bannir la consommation et la culture de cannabis dans les unités de location. Le Nouveau-Brunswick propose des enceintes verrouillées autour des cultures extérieures, ainsi qu'un espace séparé et verrouillé pour la culture intérieure.
[Traduction]
Nous allons continuer de travailler en étroite collaboration avec les gouvernements provinciaux et territoriaux, les municipalités, ainsi que d'autres intervenants et partenaires, afin d'assurer la mise en oeuvre réussie du nouveau cadre législatif et réglementaire pour réglementer et restreindre l'accès au cannabis.
[Français]
Je le répète, je suis reconnaissant d'avoir eu l'occasion de débattre cet enjeu.
:
Madame la Présidente, je suis heureux de prendre la parole au sujet du projet de loi , une initiative de ma collègue de .
Si j'ai bien compris, lorsqu'elle a présenté le projet de loi le 14 décembre 2016, la députée a proposé que ce soit une modification à la Loi réglementant certaines drogues et autres substances. Le projet de loi n'avait pas pour objet de traiter de la consommation de cannabis à des fins récréatives, mais plutôt de la question de la culture de marijuana médicale à domicile et des répercussions sur les locateurs. Son allocution aujourd'hui montre bien que c'était l'objectif du projet de loi, c'est-à-dire de faire en sorte que la marijuana médicale ne puisse être cultivée à domicile, comme elle l'a dit, qu'avec le consentement écrit du locateur. C'est ce dont nous étions censés parler, et non, si j'ai bien compris, de la question de la consommation de cannabis à des fins récréatives, comme certains semblent l'avoir compris.
L'initiative est louable. L'anecdote racontée par ma collègue au sujet de l'émission At Issue de la CBC, ou d'une autre émission de la CBC, est émouvante. Cependant, le projet de loi ne permettrait pas, selon moi, de remédier à la situation. C'est ce que je crois, et ce, pour plusieurs raisons, mais je comprends tout à fait la difficulté dont elle nous a fait part et qui doit être réglée par les compagnies d'assurance.
Il faut donner aux locateurs plus de pouvoirs pour la défense de leurs intérêts légitimes. Si quatre personnes arrivent à cultiver 120 plants, et si une personne a un permis pour produire sept grammes par jour, comme la députée l'a affirmé, alors je crois que nous devrions nous demander sérieusement comment cela peut être possible. L'intention derrière la réglementation, dont je vais parler dans une minute, n'était pas d'autoriser cela, avec toutes les conséquences prévisibles que la députée a décrites avec tant d'éloquence.
Premièrement, nous sommes d'avis que le projet de loi limiterait de façon indue le droit des patients, protégé par la Charte, de se procurer du cannabis à des fins médicales. Pour le meilleur et pour le pire, la loi canadienne confère ce droit depuis le jugement rendu par la Cour fédérale dans l'affaire Allard.
Deuxièmement, ma région du pays est déjà aux prises avec une crise du logement. Il faut en tenir compte même si les limites imposées par ce projet de loi sont minimes. J'admets que ce n'est pas la principale question en cause, mais si une ville est aux prises avec une crise du logement, comme c'est le cas à Victoria, où je vis, il faut en tenir compte avant d'imposer toute restriction aux locataires. Je note d'ailleurs que le projet de loi s'appliquerait tant au secteur résidentiel qu'au secteur commercial.
Troisièmement, malgré les affirmations de notre collègue, je ne crois pas qu'il s'agisse d'un dossier de compétence fédérale. Les lois régissant les locateurs et les locataires relèvent des provinces depuis le début de la Confédération. Si la Loi fédérale sur la protection des renseignements personnels comporte des lacunes, réglons-les. Par contre, l'idée de modifier la Loi réglementant certaines drogues et autres substances afin d'encadrer le consentement des locateurs m'apparaît inconstitutionnelle; la Cour suprême du Canada n'accepterait jamais cette façon de faire, selon moi. La mesure proposée est peut-être motivée par une campagne de peur concernant la consommation de cannabis à des fins médicales, je l'ignore. Quoi qu'il en soit, les tribunaux du pays ont confirmé à maintes reprises qu'en vertu de la Charte, les patients ont le droit d'avoir un accès raisonnable au cannabis à des fins médicales. Nous devons donc examiner très attentivement tout ce qui risque de restreindre ce droit ou de créer des obstacles.
Les municipalités ont le pouvoir de traiter cette question. Je suis certain que le médiateur des loyers de ma province peut le faire. Au besoin, le meilleur moment de traiter cette question sera lorsque nous étudierons la question du cannabis et de la réforme législative de manière plus globale. Envisager de modifier la loi pénale à cette fin m'apparaît excessif, inutile et probablement inconstitutionnel.
Le projet de loi à l'étude est censé modifier l'ensemble de la Loi réglementant certaines drogues et autres substances. Malgré sa vaste portée, je crois qu'il vise à répondre à la réglementation concernant l'accès au cannabis à des fins médicales, bien que cela ne soit pas mentionné explicitement. Sa portée ne se limite toutefois pas à ce seul aspect.
Ce règlement permet aux patients de produire une quantité limitée de cannabis pour leurs propres fins médicales ou de désigner une personne chargée de la produire pour eux. Une personne désignée ne peut produire que pour un maximum de deux personnes, dont elle-même.
La députée a soulevé un point valable lorsqu'elle a décrit les abus possibles et le risque, selon elle, de se retrouver avec 120 plants dans une maison. Quiconque a visité une installation de culture, ce que j'ai fait, est conscient des répercussions possibles sur la valeur d'une propriété. Il n'y a pas de doute sur ce point. Je ne suis pas ici pour remettre en question, de quelque façon que ce soit, l'effet dévastateur qu'une culture peut avoir sur une propriété.
La Constitution reconnaît maintenant, à la suite de l'affaire Allard en 2016, qu'un patient doit avoir un accès raisonnable au cannabis. Si on abuse de ce règlement, il est possible de régler la question autrement. Je pense que les préoccupations de la députée reposent essentiellement sur le fait que l'abus est évident. Je doute toutefois que de cultiver quelques plants pour sa consommation personnelle entraîne les problèmes associés aux exemples extrêmes qu'elle nous a donnés.
En février dernier, Global News a publié un article sur la hausse de la demande pour le cannabis médical. Des anciens combattants et d'autres personnes ont abondamment parlé de cette situation. L'article affirmait ce qui suit:
Les données les plus récentes de Santé Canada indiquent qu'à la fin de [2016], près de 130 000 Canadiens s'étaient inscrits auprès des 38 producteurs de cannabis autorisés du pays. Il s'agit d'un bond de 32 % par rapport aux plus de 98 000 personnes inscrites à la fin de septembre 2016 et aux 7 900 personnes qui avaient accès au cannabis médical au milieu de 2014.
L'accès au cannabis médical a été grandement élargi dans la mesure législative présentée par le gouvernement, le règlement sur le cannabis médical qui répondait directement à la décision rendue dans l'affaire Allard. Le gouvernement devait agir, ce qu'il a fait. C'est la mesure qu'il a prise.
Le projet de loi semble avoir été conçu pour ériger un nouvel obstacle à l'accès raisonnable au cannabis à des fins médicales. En outre, le paragraphe 177(7) du Règlement prévoit déjà qu'il faut obtenir le consentement du locateur si le lieu proposé pour la production n’est pas lieu de résidence habituelle du demandeur ou de la personne désignée. Une personne qui cultive ou qui vend plus que la quantité permise de marijuana à partir de son lieu de résidence se livre déjà à une activité illégale, peu importe si elle a obtenu le consentement écrit du locateur.
Comme la députée l'a dit clairement dans son discours, je pense que le projet de loi vise à atténuer les répercussions éventuelles sur la valeur des propriétés et les dommages qu'elles pourraient subir. Je pense que cette question devrait être étudiée séparément.
Pour ce qui est des compétences provinciales, il incombe aux provinces de décider comment elles souhaitent réglementer les immeubles locatifs. Je pense que la députée a bien expliqué qu'il est nécessaire de régler cette question. Pour ce faire, il n'est toutefois pas nécessaire de modifier le Code criminel ou la Loi réglementant certaines drogues et autres substances. C'est le contexte qui doit changer.
Chaque province tente maintenant d'affronter les défis liés au cannabis. Il est question de cannabis thérapeutique. Je le sais bien. Toutefois, cela ne veut pas dire que l'on ne doit pas profiter de cette occasion pour modifier nos lois. Les municipalités et les provinces font des changements. On peut modifier le droit du logement pour qu'il soit adapté. Les locateurs ont entièrement le droit de dire qu'il est interdit de fumer sur leur propriété. Cependant, un accès réglementé sera peut-être nécessaire de temps à autre pour éviter les problèmes de dommages à la propriété.
Par exemple, si la sécurité est menacée, s'il y a des motifs valables de croire que le genre de problèmes électriques dont a parlé la députée existe, ou s'il y a d'autres raisons évidentes de s'inquiéter, il devra être possible d'intervenir. La question qui se pose est de savoir comment. Je ne crois pas qu'il faille passer par le droit pénal, contrairement à ce que propose la députée.
Bien des États et des villes aux États-Unis ont adopté des règlements liés au cannabis et au consentement des locateurs. La plupart sont déterminés par les gouvernements des États et des municipalités. La Michigan Medical Marihuana Act permet notamment à un locateur d'interdire la consommation ou la culture de la marijuana sur sa propriété dans un bail écrit. Soit dit en passant, le Michigan n'est pas un des États qui permet la consommation de marijuana à des fins récréatives.
La ville de Gunnison, au Colorado, où la consommation de cannabis à des fins thérapeutiques et récréatives est permise, s'est dotée d'un code municipal ainsi que de règlements pour l'octroi de permis aux entreprises de vente de marijuana. Ces règlements prévoient que le consentement des locateurs doit faire partie de toute demande visant l'exploitation d'un établissement de marijuana. Ainsi, des règlements adaptés existent.
En conclusion, premièrement, ce sont les lois de notre pays, qu'on le veuille ou non. Deuxièmement, ce sont des mesures excessives pour régler un problème minime. Troisièmement, c'est sans doute inconstitutionnel de toute façon.
:
Madame la Présidente, c'est un honneur de prendre la parole pour appuyer cette importante mesure législative présentée par ma collègue de .
Notre parti s'est opposé à la légalisation de la marijuana au Canada. Cette opposition était fondée sur les inquiétudes soulevées par des scientifiques, des médecins et des responsables de l'application de la loi, qui jugeaient que les libéraux voulaient aller trop vite sans planifier les choses adéquatement et sans tenir compte des conséquences négatives d'une mesure législative aussi complexe. Le plus inquiétant à nos yeux était le fait que le plan de légalisation de la marijuana des libéraux ne permettait en rien d'empêcher que la marijuana se retrouve entre les mains des enfants, d'éliminer l'élément crime organisé ou de s'attaquer au problème de la conduite avec facultés affaiblies. Le est tellement pressé d'aller de l'avant que le Canada enfreindra trois traités internationaux lorsque son projet de loi sur la marijuana sera adopté, ce qui compromettra l'intégrité du pays sur la scène internationale.
La Fédération canadienne des associations de propriétaires immobiliers est un autre intervenant qui s'est exprimé. Elle a soulevé un point important, une autre conséquence sur le plan pratique dont le gouvernement, dans sa hâte, n'a pas tenu compte, à savoir qu'il y a une différence entre un immeuble à logements multiples et une maison individuelle. La Fédération nous a dit qu'il était crucial qu'on tienne compte de ce facteur dans toute nouvelle mesure législative touchant la marijuana. Le gouvernement ne l'a pas fait.
Dans une maison unifamiliale, le propriétaire-occupant est essentiellement le seul à être touché par ses actions. Dans un immeuble à logements multiples, les actions de l'occupant d'un logement peuvent très souvent avoir des répercussions importantes sur les occupants des autres logements. Il y a longtemps, des gens raisonnables ont reconnu que le bruit, les actes illégaux et la surpopulation ne sont que certains des problèmes qui ne peuvent pas être ignorés si on veut que tous les locataires d'un immeuble à logements puissent profiter de leur résidence et que les locateurs puissent profiter des retombées de leur investissement.
Il n'y a pas de différence pour la marijuana. Autrement dit, un locateur devrait avoir la liberté d'inclure ou d'exclure du bail des conditions qui s'y rattachent. Un locateur devrait aussi avoir la liberté d'établir des paramètres relatifs au bail et à l'utilisation de sa propriété privée, surtout en ce qui concerne les utilisations qui présentent des risques et des incertitudes.
Le projet de loi vise à obliger les personnes et les catégories de personnes qui prévoient produire ou vendre une substance désignée ou une catégorie de substances désignées dans des locaux loués à obtenir le consentement écrit du locateur. De plus, le projet de loi prévoit la manière dont le consentement peut être obtenu et les conditions dans lesquelles il peut être renouvelé.
Notre parti s'est opposé à la légalisation de la marijuana au Canada, mais il appuie fermement les droits des propriétaires par rapport à leur propriété privée. Notre parti appuie les Canadiens qui souhaitent protéger leurs concitoyens ainsi que la santé et la sécurité de leurs enfants contre les dangers associés au fait d'être à proximité de la production et de la vente de drogue. Les locateurs ne devraient pas être victimes des conséquences négatives du fait d'avoir pour locataire un individu qui souhaite produire une substance désignée à domicile. Les dangers sont tout simplement trop grands. Les locataires devraient être en mesure de profiter de leur domicile sans problème.
La culture de la marijuana dans un appartement ou toute résidence louée soulève de graves préoccupations. Parmi elles, on compte les risques d'accident attribuables à une consommation excessive d'électricité au moyen d'une installation électrique qui n'est pas conçue pour de tels appels de courant. Une humidité élevée risque de causer des moisissures. La perturbation des autres locataires pose également problème. Les risques d'accident dont j'ai parlé plus tôt mettent aussi les locataires en danger, et, honnêtement, l'odeur peut être très déplaisante. L'intégrité de l'immeuble peut être en jeu, de même que, par conséquent, l'investissement du locateur. Actuellement, les compagnies d'assurance ont tendance à résilier les polices d'assurance lorsqu'elles apprennent qu'on a cultivé de la marijuana. Le locateur se retrouve sans assurance-responsabilité, ce qui représente un risque aussi bien pour lui que pour les autres locataires.
Cela laisse en outre le détenteur de l’hypothèque sans assurance si l'immeuble est détruit ou endommagé par un incendie, même si cet incendie n’est pas lié à la marijuana. Sans assurance, l’hypothèque ne peut pas être renouvelée. Il n’est pas pratique d’autoriser la culture limitée dans les habitations à logements multiples ou locatifs. Il serait d’ailleurs extrêmement difficile pour les locateurs et la police de faire appliquer ces limites, ce qu’a fait valoir l’Association canadienne des chefs de police lors des consultations.
On pourrait par contre interdire la culture dans des logements autres que les maisons unifamiliales ou carrément interdire la culture chez les particuliers. La Fédération canadienne des associations de propriétaires immobiliers a demandé instamment au gouvernement d’interdire la culture de la marijuana dans les habitations à logements multiples ou locatifs, quelle que soit leur taille. On a simplement ignoré l'avis des scientifiques, des médecins et des responsables de l’application de la loi qui avaient affirmé que le plan libéral était mis en oeuvre dans la précipitation et sans examen des conséquences fâcheuses d’une mesure législative aussi compliquée.
Ma collègue la députée de a mentionné la situation qui avait motivé ce projet de loi: un de ses concitoyens avait vu son investissement complètement détruit parce que ses locataires avaient cultivé de la marijuana à des fins médicales sans y être autorisés. Elle a, comme nous tous sans doute, pris connaissance de bien d’autres témoignages semblables. Les locateurs et les autres locataires qui se retrouvent dans ces situations n’ont aucun recours ni aucune protection. On n'a aucune considération pour eux.
J’exhorte tous les députés à appuyer ce projet de loi. Réglons cette question de façon pratique et donnons aux locataires et aux locateurs la tranquillité d’esprit qu’ils méritent.
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Madame la Présidente, c'est un plaisir de prendre la parole au sujet du projet de loi de la députée d'en face.
Le , de concert avec les députés libéraux, mais aussi les Canadiens de pratiquement toutes les régions du pays, a déployé de grands efforts pour réaliser une promesse électorale faite en 2015 que nous prenons très au sérieux.
Différentes consultations ont été menées depuis les dernières élections, notamment par l'entremise d'un comité permanent de la Chambre, qui s'est rendu auprès de la population pour entendre ce que les professionnels et les intervenants avaient à dire au sujet de la légalisation du cannabis. La et la ont toutes deux accompli un travail absolument remarquable dans ce dossier. Quand je dis la ministre de la Santé, je parle non seulement de la ministre actuelle, mais également de celle qui l'a précédée.
Les membres du personnel de ces ministres doivent aussi être félicités. Ils ont tout fait pour que ce que nous allions présenter à la Chambre des communes et aux autres ordres de gouvernement, aux provinces et aux municipalités, obtienne l'appui de la grande majorité des Canadiens. Je suis tout à fait convaincu que le gouvernement a choisi la bonne voie pour la légalisation du cannabis.
La première fois que j'ai entendu parler de cette idée, c'était lors d'un congrès du parti, il y a quelques années, lorsque nous étions le troisième parti. L'immense majorité des militants du parti appuyaient la légalisation du cannabis. À l'époque, je n'étais pas convaincu. J'ai donc décidé de consulter les gens de ma circonscription et d'écouter leur point de vue avant d'adopter une position sur cette question. J'ai eu plein d'occasions qui m'ont permis de maîtriser ce dossier, au point que j'ai aujourd'hui l'intime conviction que ce qui a été proposé convient parfaitement.
Lorsque la députée a proposé le projet de loi, j'ai eu du mal à l'approuver. Je ne suis pas sûr que la députée réalise l'incidence de ce qu'elle propose. Je lui ai demandé avec qui elle avait collaboré dans ce dossier et quelle sorte de consultation avait été faite. Je ne crois pas que le travail de préparation nécessaire ait été fait à l'égard de ce projet de loi.
Par contraste, examinons ce que le gouvernement du Canada fait. J'applaudis de nombreux commentaires que nous entendons de députés néo-démocrates, de la chef du Parti vert et d'autres députés indépendants, qui reconnaissent les efforts déployés par le gouvernement dans sa démarche. J'ai écouté la position des conservateurs à l'égard de la légalisation du cannabis et j'en suis venu à la conclusion que seuls les gangs et les gens qui ont un intérêt direct appuieraient ce qu'ils proposent.
En fait, le projet de loi parle de cela. Les conservateurs disent qu'un locataire ne pourrait pas cultiver un plant, à moins d'en demander l'autorisation. Il y a des centaines de milliers de locataires au pays. Les conservateurs veulent que chacun d'eux ait à obtenir la permission.
Imaginons une personne qui loue une maison de banlieue, car il s'agit aussi d'un type de logement locatif. Les conservateurs pensent peut-être uniquement aux immeubles d'appartements. Est-ce là une forme de discrimination? Dans quelle mesure la députée a-t-elle consulté concrètement les parties intéressées à ce sujet?
En fin de compte, je ne crois pas que le projet de loi soit bien réfléchi. Nous savons, d'après les observations entendues, que le Parti conservateur n'appuie pas la légalisation mise en branle par le gouvernement.
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Madame la Présidente, les députés peuvent dire ce qu'ils veulent, mais, en définitive, il est question de la légalisation du cannabis. Les conservateurs ont utilisé un autre mécanisme en vue d'empêcher des milliers de personnes d'agir comme ils le souhaitent chez eux, alors qu'ils auraient le droit de le faire.
Lorsque j'examine la politique des conservateurs, et il ne s'agit que de l'un de ses éléments, on croirait presque qu'ils ont perdu une manche, alors ils se rabattent sur cette mesure législative. Lorsque nous demandons aux conservateurs quelle est leur position à ce sujet, ils répondent qu'ils ne souhaitent pas que le cannabis soit légalisé. Ils veulent seulement qu'il soit décriminalisé.
Si nous décriminalisons le cannabis, de nombreux prétendus criminels en seront très heureux parce qu'il sera beaucoup plus facile pour eux d'en vendre et d'en tirer des profits faramineux. Selon les conservateurs, cette drogue demeurerait illégale, mais elle serait décriminalisée. Ainsi, si un enfant de 14 ans se rend dans une école secondaire avec un sac de cannabis pour en vendre, même si c'est illégal, ce ne serait plus une infraction criminelle. Les Hells Angels appuieraient sans doute une telle politique.
En ce qui a trait au projet de loi proposé, ce que les conservateurs disent réellement à des millions de locataires, c'est que leur voisin peut faire pousser un plant, mais qu'eux ne le peuvent pas, à moins d'obtenir la permission du locateur de leur logement. Beaucoup de locateurs choisiront probablement de refuser.
Je serais curieux de savoir ce que d'autres députés conservateurs pensent de cette mesure législative. Souhaitent-ils tous faire adopter ce projet de loi? J'ai pris la parole au sujet de cette mesure législative parce que personne d'autre ne le faisait. Je soupçonne que les conservateurs souhaitaient une mise aux voix.