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Monsieur le Président, je parlais des améliorations technologiques et des changements en cours qui vont aider à protéger les côtes du pays. Je soulignais aussi que le gouvernement encourage vivement la recherche et la création de partenariats technologiques avec l'industrie maritime, le milieu universitaire, ainsi que d'autres ministères et gouvernements, afin qu'ils continuent de collaborer avec nous pour trouver des solutions novatrices, qui favorisent la circulation officielle des biens, tout en protégeant le milieu marin. Ces partenariats sont essentiels pour nous permettre de faire connaître les plus récentes innovations technologiques en matière de recherche, de savoir et d'intelligence et pour favoriser l'acquisition de compétences au sein d'une économie de plus en plus fondée sur le savoir.
Par conséquent, le gouvernement du Canada renforcera le principe du pollueur-payeur en solidifiant la Caisse d'indemnisation des dommages dus à la pollution par les hydrocarbures causée par les navires. Nous souhaitons veiller à ce que des indemnisations suffisantes financées par l’industrie soient versées aux personnes touchées par des déversements de pétrole. Il s'agit notamment d'éliminer la limite actuelle imposée à la Caisse et de verser une indemnisation illimitée aux personnes touchées par un déversement de pétrole. Dans les cas où le montant de l'indemnisation excède les fonds disponibles, le manque à gagner sera comblé au moyen d'une redevance imposée aux sociétés qui importent et qui exportent du pétrole par bateau. Grâce aux changements apportés à la Caisse d'indemnisation des dommages dus à la pollution par les hydrocarbures causée par les navires, le Canada deviendra un chef de file mondial pour ce qui est des régimes de responsabilité et d'indemnisation en matière de pollution causée par les navires.
Je rappelle que, de tout temps, le Canada a favorisé le multilatéralisme en matière de transport maritime international. Il est même l'un des membres fondateurs de l'organisme onusien chargé de réglementer ce secteur à l'échelle de la planète, l'Organisation maritime internationale, avec qui il s'est toujours empressé de collaborer afin que les normes en vigueur permettent d'assurer la sécurité maritime et des marins, tout en protégeant l'environnement.
Le gouvernement du Canada continuera de contribuer au vaste éventail de conventions internationales et de tenir compte des centaines de recommandations régissant l'ensemble des aspects du transport maritime. En fait, dans le cadre du Plan de protection des océans, il entend prendre plus de place sur la scène internationale, notamment en ce qui concerne l'élaboration de normes internationales de sécurité maritime, en collaboration avec l'OMI et divers autres partenaires internationaux.
À titre de pays commerçant, le Canada doit pouvoir compter sur un réseau de transport maritime fiable et sûr s'il veut assurer sa croissance économique. Une grande variété de marchandises sont acheminées par le réseau canadien de transport maritime, des aliments aux ressources énergétiques en passant par les biens de consommation les plus divers. Pour le Canada, le transport maritime est le principal moyen de transport pour les échanges commerciaux avec ses partenaires étrangers, exception faite des États-Unis. C'est donc dire que ce mode de transport est essentiel à la croissance économique du pays. En fait, c'est entre autres grâce au transport maritime que nous jouissons aujourd'hui d'un des niveaux de vie les plus élevés du monde.
Une fois le moratoire en vigueur, les localités côtières pourront continuer de se ravitailler et de développer leur économie, puisqu'il ne s'appliquera pas aux hydrocarbures légers comme l'essence, le propane ou le carburéacteur dont se servent les gens et les industries de la région. Il ne s'appliquera pas non plus au gaz naturel liquéfié. La livraison d'hydrocarbures non persistants demeurera donc possible.
Qui plus est, une fois la loi adoptée par le Parlement, le gouverneur en conseil pourra, par règlement, modifier la liste des hydrocarbures persistants en annexe si jamais les innovations et les percées technologiques permettent un jour de transporter ces produits sans que le risque pour l'océan soit aussi élevé.
Il sera possible de modifier la liste en question après avoir fait l'examen réglementaire des plus récentes données scientifiques sur le comportement des produits pétroliers lors d'un déversement, les technologies de nettoyage et les mesures d'intervention prévues par les autorités en cas de déversement de pétrole à partir d'un navire.
Pour que l'annexe puisse être modifiée, il faudrait procéder à une modification de règlement. La protection de l'environnement et les données scientifiques seraient les principaux facteurs à prendre en considération pour effectuer ce genre de modification.
Notre intérêt constant pour les nouvelles technologies et les découvertes scientifiques témoigne de notre engagement non seulement à protéger l'environnement, mais également à favoriser l'innovation dans l'industrie maritime.
Nous avons la ferme intention de démontrer que la protection de l'environnement et la bonne marche de l'économie peuvent aller de pair, et c'est justement dans cette optique que le projet de loi est vraiment important pour tous les Canadiens. Le moratoire fait partie du train de mesures prises par le gouvernement pour renforcer la protection de l'environnement et inspirer confiance aux Canadiens, pour qu'ils sachent qu'il est possible de faire croître l'économie tout en protégeant l'environnement. Ces deux objectifs ne sont pas incompatibles.
J'ai en main une liste d'organismes qui appuient fortement le projet de loi , Loi sur le moratoire relatif aux pétroliers. C'est une liste passablement longue: la Société pour la nature et les parcs du Canada, le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes, Dogwood Initiative, Friends of Wild Salmon, Haida Gwaii, North West Watch, Skeena Watershed Conservation Coalition, SkeenaWild et Stand.earth. La liste est encore longue.
Nous restons à l'écoute pour pouvoir mettre en oeuvre des innovations et des progrès technologiques futurs dans le transport du pétrole qui augmenteront considérablement le degré de protection des étendues d'eau aujourd'hui et dans les générations futures.
J'espère pouvoir compter sur l'appui de tous les députés pour établir légalement le moratoire relatif aux pétroliers le long de la côte nord de la Colombie-Britannique. Tâchons de collaborer afin de poursuivre le travail de construction d'un avenir viable pour les générations qui nous suivront.
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Monsieur le Président, le projet de loi fait partie du plan des libéraux pour éliminer graduellement l'industrie pétrolière du Canada et les emplois de centaines de milliers de Canadiens dont la subsistance dépend directement ou indirectement du secteur de l'énergie canadien. L'Institut canadien de recherche énergétique dit que chaque emploi créé en amont de l'industrie canadienne pétrolière et gazière crée deux emplois indirects et trois emplois induits dans d'autres secteurs. Des ingénieurs à Edmonton aux fabricants d'acier à Hamilton et aux travailleurs des raffineries à Sarnia et à Saint John, l'économie du Canada dépend de l'énergie canadienne.
Le Canada doit contribuer activement à l'avenir du secteur pétrolier et gazier dans le monde, car la demande en pétrole et en gaz ne cessera d'augmenter. Parmi les 10 principaux producteurs de pétrole et de gaz, le Canada et les États-Unis sont les deux seules démocraties libérales. Or, les politiques des libéraux étouffent le secteur canadien de l'énergie tandis qu'ailleurs dans le monde ce secteur est florissant.
Depuis longtemps, le Canada est le producteur de pétrole et de gaz qui respecte le plus l'environnement et qui fait le plus preuve de responsabilité sociale. Les libéraux devraient faire valoir l'expertise du Canada, son sens de l'innovation et son savoir-faire en matière de réglementation. Au lieu d'imposer des politiques et des lois qui visent à éliminer progressivement l'exploitation des hydrocarbures, comme l'interdiction de circulation des pétroliers, les libéraux devraient être fiers du bilan Canada et envisager avec fierté l'avenir de son secteur pétrolier et gazier.
Dans la mesure où les pays en voie de développement se modernisent et où la classe moyenne prend de l'ampleur dans le monde entier, le pétrole et le gaz naturel continueront d'être les sources d'énergie les plus importantes pour répondre à la demande énergétique. Le monde a donc besoin de l'énergie canadienne et il veut du pétrole et du gaz qui proviennent du Canada.
Les libéraux ne cessent de nuire au secteur canadien de l'énergie. Ils ont fait avorter le projet Énergie Est en imposant des formalités administratives et des changements dans les régions rurales et ils ont carrément rejeté le projet d'oléoduc Northern Gateway qui avait déjà été approuvé. Maintenant que le projet d'expansion du pipeline Trans Mountain est en péril et que la crise qui le frappe s'aggrave, les libéraux imposent le projet de loi, qui interdit le chargement et le déchargement de pétrole brut et d'hydrocarbures persistants dans les ports de la côte nord de la Colombie-Britannique. Cette mesure législative privera le Canada de la voie de circulation la plus efficace en direction de l'Asie-Pacifique et empêchera la création de nouvelles infrastructures énergétiques dans la région. L'Agence internationale de l'énergie estime qu'au cours des cinq dernières années, 69 % de la croissance de la demande mondiale en pétrole venait de l'Asie pacifique et que cette demande devrait croître pendant encore des décennies. Le Canada doit pouvoir répondre à cette demande parce que les États-Unis sont à la fois le plus gros client et le principal concurrent du Canada.
Le gouvernement impose intentionnellement le projet de loi qui aura pour conséquence de priver les Canadiens d'éventuelles retombées. Cette mesure législative empêchera pour toujours la construction de pipelines qui permettraient d'acheminer le pétrole canadien, exploité dans le respect de l'environnement et des valeurs sociales, vers la région de Prince Rupert-Kitimat, d'où il pourrait être transporté jusque dans la région de l'Asie-Pacifique, qui est en forte croissance.
La décision de limiter délibérément le potentiel d'exportation du Canada en bloquant l'accès aux côtes met en péril le gagne-pain de Canadiens partout au pays. Cela limitera de façon très concrète la prospérité future. Faciliter l'acheminement du pétrole et du gaz canadiens vers les côtes du pays devrait être une priorité urgente. D'un point de vue économique, environnemental et moral, il est insensé d'atermoyer ou de tergiverser dans ce dossier. En bloquant le transport du pétrole canadien, on cède des parts de marché à des pays dont les normes, les mesures d'application de la loi et le bilan ne sont pas comparables à ceux du Canada ainsi qu'à nombre de régimes corrompus qui affichent un bilan désastreux en matière d'environnement et de respect des droits de la personne dans des pays où le développement énergétique ne profite qu'à une minorité de bien nantis.
En 2014, WorleyParsons a mené une étude comparative des grands pays producteurs de pétrole et de gaz et a conclu que le Canada applique les normes les plus rigoureuses du monde en matière d'environnement, de transparence réglementaire, d'analyse du cycle de vie, de consultation communautaire et de collaboration avec les peuples autochtones. Cette conclusion fait écho à plusieurs grandes analyses comparatives publiées précédemment. Je souligne que ces conclusions datent d'avant les élections de 2015.
Chaque fois que les libéraux s'attaquent au bilan du Canada dans le domaine de l'énergie et de l'évaluation environnementale, ils donnent plus de pouvoir et d'assurance aux militants qui s'opposent au secteur canadien de l'énergie et qui luttent pour mettre fin aux exportations de pétrole et de gaz canadiens. Les libéraux se retrouvent dans un tel pétrin parce qu'ils ont décidé de défendre certains projets énergétiques et d'en attaquer d'autres. Les libéraux s'intéressent aux conséquences politiques mais non aux faits. Or, voici les faits.
Le bilan en matière de sécurité de l'infrastructure du secteur énergétique du Canada et de ses systèmes de transport, y compris les pipelines et les pétroliers, est aussi depuis longtemps l'un des meilleurs au monde. Les faits montrent que les pétroliers transportent régulièrement et en toute sécurité du pétrole brut de la côte Ouest du Canada, et ce, depuis les années 1930.
Le précédent gouvernement conservateur avait mis en oeuvre une série de mesures rigoureuses afin de créer un système de sécurité de classe mondiale pour les pétroliers. Il a amélioré la planification des interventions de même que les capacités des communautés des Premières Nations en matière de sécurité maritime, et fait en sorte que les pollueurs paient pour les déversements et les dommages causés sur toutes les côtes. Le Canada est déjà doté d'une réglementation exemplaire dans l'industrie, accompagnée de normes nettement supérieures à celles de l'étranger en ce qui concerne tous les aspects de la sécurité des pétroliers et des pipelines ainsi que la prévention des déversements et les interventions en pareil cas. Les libéraux s'appuient sur ce travail et le poursuivent.
Le délai d'intervention moyen de la Western Canada Marine Response Corporation est de 60 minutes depuis 10 ans. La Loi sur la marine marchande du Canada exige que cet organisme ait la capacité de nettoyer 10 000 tonnes de pétrole en 10 jours. Le plus grand déversement marin jamais enregistré s'est produit sur la côte Est.
Le chef Isaac Laboucan-Avirom de la Première Nation crie de Woodland a dit: « Ce que je ne comprends pas au sujet de ce moratoire relatif aux pétroliers est qu'il n'y a pas de moratoires semblables pour les autres côtes canadiennes. On a du pétrole qui arrive de l'Arabie saoudite et qui circule actuellement sur le fleuve Saint-Laurent. »
Donc, les libéraux jugent acceptable que des pétroliers transportent du pétrole étranger le long du fleuve Saint-Laurent, que des pétroliers livrent du pétrole de l'Arabie saoudite à la raffinerie Irving au Nouveau-Brunswick ou que l'on continue d'exploiter les installations de forage extracôtières au large de la Terre-Neuve. Toutefois, lorsqu'il est question des zones extracôtières du Nord près des Territoires-du-Nord-Ouest, ils s'opposent et l'interdisent, contre la volonté du premier ministre de la région. Lorsque cela donnerait des occasions d'élargir l'accès au marché, de créer des emplois bien rémunérés pour les Canadiens et de générer des millions de dollars de débouchés économiques pour les communautés autochtones, la réponse des libéraux est non, il faut éliminer cela progressivement.
Lors d'une séance du comité des transports, les Premières Nations n'ont eu que 30 minutes pour exprimer leur désaccord au sujet du moratoire relatif aux pétroliers, et elles ont parlé de leur investissement dans le projet d'oléoduc Eagle Spirit, un corridor d'une valeur de 17 milliards de dollars appartenant à des Autochtones, et ce qui pourrait être la plus grande réalisation des Premières Nations dans le monde. Ce projet d'oléoduc pourrait générer des débouchés économiques et des avantages sociaux, tout en réduisant la pauvreté au sein d'au moins 35 communautés autochtones pour des générations à venir. Le projet de loi nuirait au travail phénoménal et aux aspirations de ces Premières Nations. Le projet d'oléoduc pourrait se retrouver du côté des États-Unis, faisant ainsi fuir les investissements dans le secteur de l'énergie de l'autre côté de la frontière.
Lors de la réunion du comité, qui s'est avérée la seule consultation que les libéraux ont menée auprès des Premières Nations directement touchées par le projet de loi, Calvin Helin, le président et chef de direction d'Eagle Spirit Energy et membre de la Première Nation Lax Kw'alaam, a dit que les 35 communautés qui ont appuyé le projet « n'appréciaient pas l'ingérence des étrangers, particulièrement ceux qu'elles perçoivent comme étant des riches héritiers, qui viennent dicter la politique gouvernementale sur les terres traditionnelles qu'elles ont gérées pendant plus de 10 000 ans ».
Calvin a ajouté ceci:
[...] nous avons établi un conseil des chefs qui représentait tous les chefs de l'Alberta jusqu'à la côte de la Colombie-Britannique. Ces chefs avaient beaucoup de pouvoir et d'influence sur les aspects environnementaux et sur le projet en général, alors il fallait tous les convaincre. Au bout du compte, ils étaient si satisfaits du modèle environnemental qu'on leur a présenté que, dès la première réunion, ils ont voté en faveur d'un corridor énergétique.
Le dit souvent que rien ne compte plus à ses yeux que la relation entre l'État canadien et les peuples autochtones. Il dit vouloir « parvenir à une véritable réconciliation, une réconciliation substantielle et durable ». Or, ses paroles ne concordent pas avec les mesures qu'il prend. Le projet de loi, dicté par le premier ministre, empêcherait les communautés des Premières Nations de créer de la richesse et de saisir des possibilités.
Gary Alexcee, le vice-président du conseil des chefs favorables au projet Eagle Spirit, a dit ceci:
Si elles ne sont pas consultées, les Premières Nations de la Colombie-Britannique ne pourront pas améliorer leur situation économique, car elles n'ont même pas la possibilité de négocier le projet de loi C-48 avec le gouvernement. Si le projet de loi devait être adopté, aussi bien laisser le gouvernement nous donner des couvertures contaminées par la variole pour que nous disparaissions. C'est ce que le projet de loi signifie pour nous. [...] À l'heure actuelle, ce qu'on nous donne ne suffit même pas à assurer la croissance future des Premières Nations en Colombie-Britannique.
Moins d'un mois après les dernières élections, le a ordonné aux ministres de travailler à l'interdiction des pétroliers, tout en précisant que les libéraux devaient « veiller à ce que les décisions se fondent sur la science, les faits et les preuves et servent l'intérêt du public ». Comment le premier ministre peut-il s'attendre à ce que les Canadiens croient qu'il ait, en moins d'un mois, consulté les communautés autochtones, l'industrie et les experts et réalisé une étude approfondie des dossiers, des normes, des résultats et des lacunes qui existent concernant l'environnement et la sécurité; une analyse comparative des règles, des mécanismes d'application et des bilans du trafic maritime dans toutes les eaux côtières au Canada et à l'étranger; et des études d'impact économique nationales, régionales et locales? De toute façon, c'est une imposture de cibler ainsi l'amarrage dans les ports et le chargement de pétrole canadien, sans interdire la circulation de navires étrangers ou de tout autre genre de bâtiments. Malheureusement, une tendance se dessine. Malgré les belles paroles, ce sont les coalitions d'électeurs, les considérations politiques et l'idéologie — et non des données probantes, des faits ou des consultations — qui induisent les conclusions prédéterminées des libéraux.
Fait alarmant, des fonds et des intérêts étrangers ont aussi influencé le projet de loi. Avant les élections de 2015, la Fondation Oak, de la Suisse, a versé une subvention de 97 000 $ à la West Coast Environmental Law, afin que l'association fasse pression auprès du gouvernement dans le but précis de restreindre l'exploitation du pétrole et du gaz canadiens « au moyen d'un moratoire sur le transport de pétrole brut le long du Nord de la côte britanno-colombienne. »
Sur le site Web de la West Coast Environmental Law, on peut lire:
La West Coast Environmental Law vise à établir des conditions au titre desquelles [...] les partis d'opposition qui détiennent une majorité parlementaire collaborent en vue d'imposer une interdiction législative relative aux pétroliers en situation de gouvernement minoritaire ou d'inclure une promesse d'interdiction dans leur programme, ce qui les engagerait à agir après des élections débouchant sur un gouvernement majoritaire [...]
Calvin Helin a déclaré ceci:
Ce que les chefs constatent de plus en plus maintenant, c'est qu'on a recours à beaucoup de tactiques sournoises, où certaines personnes dans les communautés se font payer pour devenir porte-parole [...] Essentiellement, (ce sont) des marionnettes et des accessoires [...] ayant pour but de torpiller l'exploitation des ressources [...]
Il a ajouté que c'était scandaleux, que les gens devraient être en colère qu'on agisse ainsi et que les chefs sont indignés.
Les dirigeants autochtones d'Eagle Spirit affirment que l'interdiction des pétroliers découle d'une campagne de lobbying menée par des groupes environnementaux financés par l'étranger. Notamment, certains de ces groupes ont aussi été impliqués dans une opposition coordonnée contre le projet de gaz naturel liquéfié Pacific NorthWest, que les membres de la nation Lax Kw'alaams appuyaient également et accueillaient favorablement après avoir obtenu des garanties environnementales et davantage d'information, mais il s'agit d'un autre projet qui s'est fait torpiller sous le gouvernement actuel.
Le projet prévoyait l'aménagement du port dans le territoire traditionnel de cette nation. Celle-ci est dirigée par un gouvernement semblable à une administration municipale, dont les membres sont élus, tandis que les tribus d'origine sont représentées par le conseil des chefs héréditaires des Lax Kw'alaams.
Calvin Helin a écrit ce qui suit:
Il se trouve que la Wilberforce Foundation, qui est établie à Seattle, a appuyé financièrement un écologiste extrémiste, qui s'est présenté comme étant un chef héréditaire de la tribu des Gitwilgyoots.
En mai 2016, les neuf tribus ont dénoncé publiquement cette fausse représentation. L'affaire a ensuite été réglée devant les tribunaux.
Calvin Helin a ajouté ceci:
Les dirigeants héréditaires légitimes dont la lignée gouverne le territoire depuis plus de 10 000 ans ont été choqués d'apprendre qu'un organisme environnemental de l'extérieur avait tenté essentiellement de renverser leur structure de leadership en place depuis des temps immémoriaux [...]
Voici une autre citation:
Wilberforce, la Gordon and Betty Moore Foundation, établie en Californie, le Sustainable Fisheries Partnership, établi à Hawaï, et d'autres entités ont investi dans des campagnes contre le gaz naturel liquéfié menées en Colombie-Britannique, tout comme ils avaient déjà financé des opposants aux projets d'exploitation des sables bitumineux. En effet, le dossier laisse entendre que le projet de longue haleine visant à créer [...] la forêt pluviale de Great Bear était une stratégie destinée à faire cesser les exportations d'hydrocarbures de l'Ouest canadien, au moment même où les États-Unis intensifiaient leur production.
Un des groupes impliqués dans la campagne contre le gaz naturel liquéfié a insisté pour que les libéraux interdisent les pétroliers et a encouragé les opposants au projet Eagle Spirit, tout en prétendant représenter les Lax Kw'alaams.
En septembre 2016, le conseil des chefs a déclaré ce qui suit:
[Nous] voyons d'un mauvais oeil qu'on invite des manifestants professionnels issus d'organisations non gouvernementales et des membres de nations autres que les Lax Kw'alaams sur nos terres traditionnelles, car cela contrevient aux protocoles tribaux ancestraux. En fait, les neuf tribus des Lax Kw'alaams n'oseraient jamais se rendre sur le territoire d'une autre nation sans d'abord obtenir sa permission. Les gestes illégaux de ce groupe de rebelles ont créé une confusion dont nous nous serions volontiers passés, en plus de compromettre l'unité tribale et d'insulter les membres de nos neuf tribus.
Or, quand les libéraux, de connivence avec le NPD et les militants verts, proposent une mesure législative comme le projet de loi dans le but d'apaiser ces groupes, ils vont à l'encontre de la volonté des Premières Nations et de leurs dirigeants élus. Ils n'ont que les mots « consultations » et « réconciliation » à la bouche, mais la manière dont ils nuisent à l'économie de la région et le fait qu'ils refusent de consulter et d'écouter les principaux intéressés constituent un sommet d'hypocrisie. Le maire John Helin — le frère de Calvin — a été forcé de consacrer temps et ressources pour affronter cette coalition et contester le projet de loi devant les tribunaux.
Je n'en reviens tout simplement pas d'entendre des politiciens canadiens dire que les difficultés socioéconomiques et la pauvreté touchent les peuples autochtones de manière disproportionnée tout en utilisant tous les moyens à leur disposition pour les empêcher de se développer économiquement et de conclure des ententes bénéfiques pour eux, pour leurs jeunes et pour leur avenir.
Au total, 500 des 630 Premières Nations du Canada sont favorables aux pipelines et à l'exploitation pétrolière et gazière. Par exemple, le taux de chômage à Fort McKay, près des sables bitumineux d'Athabasca, est nul, et les actifs financiers de la ville dépassent les 2 milliards de dollars.
À elle seule, l'Alberta compte 327 entreprises qui appartiennent à des Autochtones et qui font affaire avec des entreprises du domaine de l'exploitation du pétrole et du gaz. Les entreprises d'exploitation des sables bitumineux mènent des activités commerciales d'une valeur de plus de 10 milliards de dollars avec des entreprises appartenant aux Premières Nations.
Le chef Jim Boucher, de la Première Nation de Fort McKay, dit:
Nous avons une perspective de l'industrie des sables bitumineux qui est différente de celle des gens qui ne sont pas proches de notre voisinage. Beaucoup de gens prennent des décisions en se fondant sur ce qu'ils voient et entendent des groupes environnementaux, ce qui est vraiment contraire à ce que nous croyons et à ce que nous voyons dans notre région.
L'exploitation responsable des sables bitumineux est un moteur clé de l'économie de l'Alberta et du Canada et crée de l'emploi. Même aussi récemment qu'en 2014, neuf nouveaux emplois à temps plein sur dix au Canada étaient créés en Alberta, générant des revenus fiscaux pour tous les ordres de gouvernement afin d'appuyer les programmes sociaux et les projets d'infrastructure dont tout le monde dépend.
Or, l'Alberta demeure aux prises avec des obstacles à l'acheminement du pétrole vers les marchés, prise en otage par le mythe voulant qu'une taxe sur le carbone généralisée appliquée à tout ralliera les gens à la cause des pipelines. Au lieu de cela, cette taxe nuira de manière disproportionnée à l'économie et fera en sorte qu'il sera plus difficile pour les Canadiens vulnérables, les Canadiens à faible revenu et les travailleurs pauvres du Canada de joindre les deux bouts.
Ce discours est particulièrement malsain, car le gouvernement de l'Alberta a été le premier en Amérique du Nord à réglementer les émissions et à en faire rapport, à établir des objectifs pour les réduire dans tous les secteurs, ainsi qu'à mettre en oeuvre une redevance ciblée sur le carbone pour les grands pollueurs industriels. Cela remonte à plus de dix ans.
Les exploitants et les travailleurs du secteur des sables bitumineux sont des chefs de file mondiaux pour ce qui est d'améliorer la production durable et l'efficacité énergétique et de réduire l'empreinte des travaux d'exploitation. Ils assurent une saine gestion de l'air, de l'eau, de la terre et des habitats tout en travaillant à la remise en état complète des sites. Les sables bitumineux constituent un atout stratégique à long terme que tous les pays aimeraient avoir sur leur territoire et que tous les autres chefs de gouvernement sauraient apprécier et promouvoir.
Les sables bitumineux sont synonymes d'innovation. Sans les nouvelles technologies, l'Alberta serait encore assise sur une source d'hydrocarbures dénuée de toute valeur économique. Cela vaut aussi pour l'ensemble du secteur énergétique: il est constamment en train d'innover, de progresser, de s'adapter.
Dans les années 1970, un ingénieur d'Imperial Oil, Roger Butler, a inventé un processus de récupération thermique du pétrole, le drainage par gravité au moyen de vapeur. À la même époque, le gouvernement de l'Alberta a mis sur pied le Bureau de recherche et de technologie des sables bitumineux de l'Alberta. Celui-ci avait pour tâche de favoriser l'exploitation des sables bitumineux, un défi, puisque la plupart de ceux-ci étaient enfouis profondément dans le sol et ne se prêtaient pas aux techniques minières habituelles.
Le premier projet commercial faisant appel au drainage par gravité au moyen de vapeur a été lancé à Foster Creek en 1996. La production a commencé six ans plus tard. Le gouvernement fédéral libéral et le gouvernement provincial progressiste-conservateur ont collaboré à la mise en place du cadre financier et réglementaire qui permettrait de profiter de cette ressource extraordinaire.
Les organismes de réglementation des valeurs mobilières ont pris note qu'il était désormais possible de récupérer le bitume enfoui en profondeur. En 2002, quand le Oil & Gas Journal de Houston a publié des estimations bien documentées au sujet des réserves mondiales de pétrole, il a indiqué que les réserves pétrolières confirmées du Canada étaient environ 40 fois plus importantes qu'auparavant, puisqu'elles étaient passées de 4,9 milliards de barils à 180 milliards de barils. D'autres autorités importantes ont abondé dans le même sens dans les années suivantes.
L'Alberta a le bonheur de disposer de ressources abondantes, accessibles et abordables. Le développement responsable de ces ressources profite à tous les Canadiens et à toutes les collectivités, puisqu'il contribue à la réduction de la pauvreté et au maintien d'emplois pour la classe moyenne. La production de pétrole à partir des sables bitumineux est une réussite technologique novatrice et relativement récente. C'est le fruit de partenariats entre le secteur privé, le secteur public, le monde universitaire et les Autochtones, partenariats qui devraient inspirer une grande fierté à tous les Canadiens.
Les libéraux devraient se faire les défenseurs des sables bitumineux de l'Alberta au lieu de les éliminer graduellement. Malheureusement, le projet de loi constitue une attaque en règle contre les sables bitumineux, les pipelines, le pétrole brut du Canada et le gagne-pain de centaines de milliers de Canadiens qui dépendent de la réussite de ce secteur. Il limite le rôle que peut jouer le Canada sur la scène mondiale. Par conséquent, j'encourage vivement les députés à voter contre l'interdiction des pétroliers.
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Monsieur le Président, j'interviens aujourd'hui pour parler du projet de loi , qui vise à interdire la circulation des pétroliers le long de la côte nord de la Colombie-Britannique. Les néo-démocrates sont heureux de voir que le gouvernement libéral prend enfin des mesures pour protéger cette région de la circulation de bâtiments qui transportent du pétrole brut. Ils craignent cependant que ce projet de loi accorde au ministre un trop grand pouvoir discrétionnaire quant à l'exemption de bâtiments de cette interdiction et à la définition des carburants visés. Nous espérons que le gouvernement adoptera des amendements utiles pour limiter le pouvoir du ministre et accroître les ressources destinées aux interventions en cas de déversement. Nous sommes par ailleurs vivement préoccupés par le fait que les Premières Nations et les collectivités côtières n'ont pas été consultées.
J'aimerais parler de mon collègue le député de et du travail qu'il a accompli dans sa circonscription sur la côte nord-ouest relativement à cette interdiction de circulation des pétroliers. Il a mené des consultations auprès de nombreuses personnes dans les collectivités ainsi que des Premières Nations. Il a travaillé avec elles et s'est intéressé à leurs préoccupations. Ce qu'on lui a dit, sur une période de plusieurs années, c'est qu'un seul déversement pourrait mettre fin à leur mode de vie. Ce mode de vie repose sur l'océan: sur le saumon, le flétan, les mollusques et les crustacés, un océan en santé et propre. On lui a dit que les risques étaient trop grands, qu'ils n'en valaient tout simplement pas la peine.
Patrick Kelly, le président du conseil de la Coastal First Nations Great Bear Initiative, a rédigé une lettre d'opinion publiée le 11 février dernier dans laquelle il exprime le soutien des Premières Nations côtières à l'égard de l'interdiction frappant les pétroliers le long de la côte nord. En voici le texte:
L'océan fait partie intégrante de l'économie, des cultures et des sociétés des Premières Nations côtières. Un déversement de pétrole dans nos eaux territoriales, qui comprennent les côtes nord et centrale et les côtes de Haida Gwaii, serait catastrophique.
Nous comprenons qu'expédier des marchandises au moyen de grands navires est essentiel pour notre économie moderne. L'utilisation de combustibles fossiles est une réalité avec laquelle nous devons composer pendant la transition vers un avenir énergétique propre. Cependant, la question n'est plus de savoir s'il y aura un déversement, puisque cela s'est déjà produit. Il n'existe aucun système « de calibre mondial » pour le nettoyage des déversements de pétrole qui fonctionnera sur les côtes. Un tel système n'existe tout simplement pas.
Les Heiltsuks ne se sont toujours pas remis du déversement de diésel causé par le naufrage du Nathan E. Stewart. Il pourrait s'écouler des années avant que leurs eaux, les bancs de palourdes et les autres ressources marines se rétablissent. Les Haïdas ont évité de justesse un désastre en octobre 2014, lorsqu'un vraquier de 135 mètres, le Simushir, a subi une panne de moteur et a dérivé dans leurs eaux en raison de vents de tempête. Les Gitga’ats ont été touchés par deux déversements de pétrole, soit lorsque le Zalinski, qui contenait du mazout C, a fait naufrage et lorsque le traversier de la Colombie-Britannique, le Queen of the North, a sombré en 2006. Le gouvernement avait promis de nettoyer les dégâts, mais il y a toujours des fuites de carburant provenant des deux épaves.
Notre identité et notre culture s'éteindront si le poisson, les animaux, les plantes, nos remèdes, nos créatures et nos oiseaux sont menacés. D'anciennes pratiques industrielles et commerciales non durables ont déjà eu de graves conséquences sur notre mode de vie et nos moyens de subsistance. Par exemple, il y a eu un déclin du poisson et des pêches sur la côte.
Historiquement, nos dirigeants ont géré nos territoires et nos ressources de façon à répondre aux besoins de notre collectivité. Lorsque tout allait bien, il y avait de la richesse et des excédents, et cela favorisait le commerce, notamment le commerce entre tribus. Diriger signifiait également appliquer les lois autochtones et protéger les terres, les eaux et les ressources. Nous sommes guidés par le potlatch, nos chefs héréditaires et nos aînés, qui nous ont appris à établir un équilibre entre les besoins économiques de notre peuple et le respect de nos terres, de nos cultures et de l'environnement. Ils nous ont dit que les pétroliers présentent trop de risques pour notre existence et doivent donc être écartés de nos territoires. Des consultations ont été menées grâce au solide leadership des collectivités faisant partie de la Coalition des Premières Nations.
En tant que chefs et dirigeants, il nous incombe de laisser aux générations futures un environnement sain et une économie durable. C'est pourquoi nous travaillons de concert avec le gouvernement fédéral afin de créer une industrie des pêches qui profitera à nos collectivités. C'est pourquoi nous travaillons de concert avec le gouvernement de la Colombie-Britannique afin d'élaborer de nouvelles stratégies en matière d'énergie propre qui tiendront compte dès le début des Premières Nations.
Les Premières Nations côtières, par l'intermédiaire de leur société de crédits de carbone, sont désormais le plus important vendeur de crédits de carbone au Canada, et les recettes provenant des ventes sont réinvesties par chacune des nations pour mieux protéger leurs terres et leurs ressources. Ensemble, les nations autochtones emploient maintenant plus de 100 gardiens et intendants de l'environnement qu'elles ont formés.
Nos membres et nos communautés ont besoin d'emplois et de revenus, et nous savons que les secteurs traditionnels des ressources à eux seuls ne suffiront pas à répondre aux besoins grandissants de nos nations. Nous devons diversifier nos activités. Toutefois, l'exploitation de nouvelles ressources ou les projets industriels ne doivent jamais compromettre notre environnement naturel. Il n'y a pas de place pour les pétroliers sur notre côte. En tant qu'Autochtones qui vivons sur ce territoire depuis plus de 14 000 ans, en tant que Britanno-Colombiens et en tant que Canadiens, nous avons une responsabilité collective de protéger nos terres, nos eaux et nos ressources.
Le moratoire relatif aux pétroliers est une bonne mesure d'intérêt public; elle est même nécessaire.
Voilà une lettre très éloquente, et je suis heureux d'avoir pu la lire à la Chambre.
Je me suis lancé en politique pour préserver la qualité de vie des habitants de la côte Ouest; l'incroyable biodiversité qu'on trouve dans la province de la Colombie-Britannique; les rivières, les lacs, les forêts, les montagnes, les océans, la faune; et les communautés et les économies qui se sont développées grâce à cette abondance. Cependant, la façon dont nous vivons à présent menace cette abondance et cette biodiversité. Nous avons des espèces en péril, menacées et en voie de disparition, que ce soit le saumon, la truite arc-en-ciel, l'esturgeon, le caribou ou de nombreuses autres espèces énumérées dans la Loi sur les espèces en péril.
Il s'agit ici de véritables problèmes qui ne sont pas faciles à résoudre. Il faut donc une réelle volonté politique pour parvenir à une solution et faire les choses autrement. Nous devons trouver des façons de vivre dans les limites de nos moyens et faire la transition vers une économie à faibles émissions de carbone, et nous devons le faire de façon équilibrée. Nous devons effectuer une transition équilibrée vers un mode de vie plus durable.
C'est ce qui m'a incité à parcourir à la nage les 1 400 kilomètres du fleuve Fraser, un des plus hauts lieux de la pêche au saumon du monde. Northern Gateway, le projet d'oléoduc d'Enbridge, aurait traversé des centaines de cours d'eau, dont des rivières et des ruisseaux où vont frayer les saumons et toutes sortes d'autres poissons, ainsi que des pentes très escarpées, des vallées montagneuses et la partie septentrionale du bassin du fleuve Fraser. Je tenais tellement à communiquer mon message sur la durabilité que j'ai nagé pendant trois semaines dans des eaux glacées à partir du mont Robson, où le fleuve Fraser prend sa source, jusqu'à Prince George. J'ai traversé le canyon du Fraser, viré vers l'ouest à la hauteur de Hope et direction de Coquitlam, ma ville, que j'ai dépassée pour me rendre jusqu'à l'embouchure du fleuve, dans le territoire de la bande de Musqueam, à Vancouver, près de la mer des Salish.
Il s'agit d'une des activités les plus difficiles que j'ai faites de ma vie — nager pendant trois semaines dans des eaux froides —, mais cela m'a enseigné une chose. J'ai appris à être résolu et je me suis engagé à faire tout mon possible pour encourager les gens à faire la transition vers un mode de vie durable, ce qui comprend la transition juste et équitable vers une économie à faibles émissions de carbone en délaissant progressivement le pétrole et le gaz en faveur de formes d'énergie renouvelables.
Les raisons sont claires. Les données scientifiques sont on ne peut plus probantes. Les pays du monde entier produisent tellement de carbone en brûlant du pétrole, du charbon et du gaz qu'ils changent le climat. Nous avons maintenant excédé 400 parties par million, un sommet historique. Nous sommes en bonne voie d'atteindre un réchauffement moyen de deux degrés Celsius, ce qui aura, selon les scientifiques du monde entier, des conséquences dramatiques sur la civilisation humaine, les économies, les collectivités et tous les autres êtres vivants avec qui nous partageons la planète. Les conséquences ne se feront pas seulement sentir à l'avenir. Nous les ressentons actuellement sous forme d'inondations, d'incendies et d'impacts sur la planète.
Par conséquent, il faut parfois savoir dire non. Il faut rejeter les choses qui nous causeront du tort. Nous en avons justement l'occasion. L'interdiction des pétroliers au large de la côte nord de la Colombie-Britannique est la chose à faire.
Une autre occasion nous est offerte avec le projet de pipeline de Kinder Morgan. Ce projet, s'il est réalisé, augmentera de 700 % la circulation de pétroliers au port de Vancouver et dans la baie Burrard. Depuis deux ans, le député de s'emploie à sensibiliser la population aux effets néfastes du projet de Kinder Morgan et à montrer que les risques en dépassent largement les retombées. Tout comme moi, il sait que c'est dans les moments comme celui-ci que nous devons nous opposer fermement et de façon raisonnée aux projets qui ne favorisent pas la prospérité du pays plein d'avenir que nous aimons tant. Pire encore, ce projet nuira à notre qualité de vie et à celle des prochaines générations.
Je suis très déçu que le gouvernement donne toujours son aval au projet d'oléoduc Trans Mountain de Kinder Morgan. Cet oléoduc fera tripler la quantité de pétrole extrait des sables bitumineux qui est acheminée vers la côte britanno-colombienne, où il sera chargé dans des pétroliers et transporté en pleine mer, dans le fragile habitat de l'épaulard résident du Sud et d'autres espèces marines. En plus d'augmenter considérablement le bruit d'origine humaine et la fréquence des collisions, ce projet augmentera aussi les risques de déversements catastrophiques d'hydrocarbures dans l'habitat de l'épaulard, qui auraient de terribles effets pour cette espèce en péril emblématique et pour l'ensemble de l'écosystème de la mer des Salish.
Le gouvernement nous dit de ne pas nous inquiéter, que son prétendu plan de protection des océans est à toute épreuve. Le problème c'est que, en cas de déversement de pétrole, le gouvernement n'a pas de plan d'intervention visant les mammifères marins. Comme de nombreux députés et moi-même l'avons dit à maintes reprises à la Chambre, les pétroliers transporteraient du bitume dilué alors qu'il n'existe actuellement aucune technologie pour nettoyer cette substance. Une telle technologie n'existe tout simplement pas. Par surcroît, le relief accidenté de la côte de la Colombie-Britannique et les conditions météorologiques souvent difficiles peuvent compliquer énormément les efforts d'intervention.
Le bilan du gouvernement et sa capacité à intervenir en cas d'urgence préoccupent beaucoup d'habitants de la côte de la Colombie-Britannique. Les interventions lors du déversement du Marathassa en 2015 dans la baie English, à Vancouver, et lors du déversement du Nathan B. Stewart près de Bella Bella ont prouvé que le plan d'intervention du Canada laisse gravement à désirer. Le gouvernement ne cesse de faire des annonces de financement pour le Plan de protection des océans, mais tout l'argent du monde ne changera pas le fait que les conséquences d'un déversement de pétrole sur la côte sauvage de la Colombie-Britannique seraient dévastatrices.
Pour conclure, je vais me reporter au résumé de ce que l'organisme DeSmog veut que les Canadiens sachent au sujet du projet de loi .
Un: DeSmog indique qu'une interdiction des pétroliers n'empêchera pas les superpétroliers transportant du pétrole raffiné de s'approcher des côtes. Bien que la mesure législative proposée empêche les superpétroliers transportant du pétrole brut et des hydrocarbures semblables d'entrer dans les ports du Nord et d'en sortir en grand nombre, elle n'empêche pas la même chose pour les produits pétroliers raffinés, ce qui laisse la porte ouverte aux futurs grands projets de raffineries de pétrole sur la côte nord de la Colombie-Britannique. Deux raffineries ont été proposées, une à Kitimat, appelée Kitimat Clean, qui raffinerait 400 000 barils de pétrole par jour, et le projet de raffinerie Pacific Future Energy, qui raffinerait 200 000 barils par jour. Ce sont là les quantités prévues.
Deux: l'organisme DeSmog se dit très inquiet de ce que l'interdiction ne vise pas les pétroliers transportant 12 500 tonnes ou moins de pétrole. C'est une énorme quantité de pétrole. Une fois adopté, le projet de loi empêcherait seulement les navires transportant plus de 12 500 tonnes de pétrole brut d'arrêter aux ports côtiers. C'est une grande préoccupation pour ses lecteurs.
Trois: DeSmog indique que l'interdiction des pétroliers n'empêcherait pas un autre accident comme celui du Nathan E. Stewart L'interdiction des pétroliers a été annoncée pour la première fois par le gouvernement fédéral après une visite du sur le territoire des Heiltsuks pour constater un déversement de diésel du Nathan E. Stewart, une barge remplie de diésel qui a coulé. Ce déversement a eu des répercussions dévastatrices sur la pêche locale et la pêche de mollusques et de crustacés.
Selon Jess Housty, conseillère tribale de la nation des Heiltsuks, l'interdiction visant les pétroliers « ne change rien ». Elle est vivement préoccupée par la circulation des pétroliers et par les types de produits qui seront transportés au large de la côte nord, où elle habite.
Quatrièmement, DeSmog souligne que la côte sud de la Colombie-Britannique n'est toujours pas protégée dans les environs de Vancouver et de Victoria. DeSmog craint que l'interdiction visant les pétroliers ne change rien à la circulation au large de la côte sud de la Colombie-Britannique, à proximité du port de Burnaby-Vancouver, où se termine l'oléoduc Trans Mountain de Kinder Morgan.
Cinquièmement, DeSmog signale aux Canadiens que les détails concernant les combustibles interdits peuvent changer. J'ai d'ailleurs parlé des pouvoirs ministériels discrétionnaires. Même si l'interdiction visant les pétroliers empêche le transport de grandes quantités de pétrole brut au large de la côte britanno-colombienne et même si le projet de loi vise également des hydrocarbures lourds, qu'on désigne comme des hydrocarbures persistants à l'annexe du projet de loi, DeSmog craint que l'on puisse transporter bien d'autres types de substances nuisibles qui sont susceptibles de menacer le mode de vie des résidants des collectivités côtières.
C'est une énorme source d'inquiétude pour nombre de collectivités côtières, de nations autochtones et d'autres résidants de la côte ouest du pays. C'est un aspect de plus en plus préoccupant pour bien des résidants de ce grand pays.
L'interdiction pour les pétroliers de naviguer au large de la côte nord est un premier pas dans la bonne direction, mais il y a encore fort à faire pour intervenir relativement aux effets des changements climatiques, au rythme alarmant de la disparition des espèces et au besoin d'assurer une transition juste et équitable vers un mode de vie plus durable.
:
Monsieur le Président, je suis très reconnaissante d'avoir l'occasion de parler aujourd'hui de l'importance de la côte nord de la Colombie-Britannique et des raisons pour lesquelles nous cherchons à la protéger à l'aide du projet de loi .
[Français]
La zone visée par le moratoire sur les pétroliers s'étend de la frontière sud de l'Alaska jusqu'à la pointe de la Colombie-Britannique continentale, à l'extrémité nord de l'île de Vancouver, et elle englobe l'archipel Haida Gwaii.
[Traduction]
Pour commencer, j'aimerais citer un document rédigé il y a huit ans:
Le projet de loi [...] interdirait la circulation des pétroliers transportant du brut dans les eaux intérieures qui entourent Haida Gwaii, des eaux dangereuses connues sous les noms d’entrée Dixon, de détroit d’Hécate et de bassin de la Reine-Charlotte. Il protégerait nos océans et nos communautés contre le risque de grands déversements d’hydrocarbures et favoriserait un développement économique durable, c.-à-d. soucieux des pêcheries et du tourisme de la Colombie-Britannique, deux secteurs en expansion.
[Le] projet de loi répond à l'appel clair des Britanno-Colombiens, [dont la majorité] sont favorables [...] à une interdiction permanente de la circulation des pétroliers le long de la côte nord de leur province. Les Premières nations, les municipalités et des milliers d’entreprises de la province dont la croissance et la durabilité sont tributaires de la santé de l’océan et de l’écosystème côtier réclament d’une seule voix une interdiction permanente.
En fait, le projet de loi ne vise pas les produits du gaz naturel et n'aura aucun effet sur les livraisons actuelles de condensat à Kitimat, en Colombie-Britannique. Les localités de la province vont continuer de recevoir leurs livraisons de carburant diesel et d’autres produits pétroliers, et le projet de loi ne changera rien aux livraisons actuelles ou à venir vers l’Asie et les États-Unis qui transitent par le port de Vancouver. Il n’empêchera pas non plus d’exporter plus de brut canadien pour répondre à la demande croissante du marché mondial. Enfin, il ne donne pas au Ministère de nouveaux pouvoirs de fermer d’autres régions d’expédition au Canada, car la Loi sur la marine marchande du Canada comporte déjà ces pouvoirs.
Le projet de loi tient compte du fait que les Canadiens veulent à la fois la protection de la faune et la prospérité. Nous pouvons leur procurer les deux si nous choisissons judicieusement où et comment procéder au développement.
Nous avons vu les répercussions environnementales, économiques et sociales désastreuses des catastrophes de l’Exxon Valdez et de BP [dans le golfe du Mexique]. Un gros déversement le long des côtes de la Colombie-Britannique mettrait des écosystèmes fragiles et leur faune en péril, appauvrirait les communautés et compromettrait beaucoup de nos [dizaines de milliers d']emplois côtiers. Le risque est tout simplement trop grand.
C'est un extrait d'une lettre envoyée à mes collègues lorsque j'ai présenté le projet de loi en 2010. Aujourd'hui, je suis vraiment reconnaissante au d'avoir présenté le projet de loi , car il accomplira exactement ce que je demandais dans mon projet de loi, le projet de loi C-606.
J'ai eu l'occasion de me rendre dans 15 municipalités le long de la côte et d'y tenir des séances où j'ai pu recueillir l'avis des membres de la collectivité, notamment des représentants des chambres de commerce, des peuples autochtones et du grand public. Le consensus évident qui se dégageait était que le nord de la côte du Pacifique revêt une énorme importance à l'échelle internationale et qu'il faut protéger cette région contre le risque d'un déversement de pétrole majeur.
J'ai parlé à des gens qui m'ont montré des photos d'eux-mêmes, bottes de caoutchouc aux pieds, en train d'enlever le pétrole dont des animaux marins et des berges étaient recouverts dans le golfe du Prince William, en Alaska, après le déversement par l'Exxon Valdez de 10,8 millions de gallons américains de pétrole, en 1989. Certains des écosystèmes touchés ne se sont jamais remis de ce déversement, qui a encore aujourd'hui des effets sur l'économie et l'environnement dans ces secteurs. Je pouvais facilement comprendre les inquiétudes des gens de la côte nord.
Je vais expliquer pourquoi cette région est unique, fragile même, et pourquoi j'ai écrit dans ma lettre que les gens de Colombie-Britannique considèrent que les bénéfices pour leur province ne valent pas qu'on prenne un si grand risque.
J'aimerais féliciter les groupes de défense de l’environnement qui ont sensibilisé la population au risque de déversement que représentent les pétroliers et l'oléoduc qu'on a proposé d'aménager sur la côte nord. Ce projet a été jugé inadmissible depuis par notre gouvernement. Je tiens également à remercier le d'avoir reconnu que la côte nord du Pacifique n'était pas l'endroit indiqué pour autoriser des oléoducs et des pétroliers.
Je suis heureuse de dire que le moratoire relatif aux pétroliers sur la côte nord du Pacifique a fait partie de deux plateformes libérales, la première en 2011 et la deuxième en 2015: promesse faite, promesse tenue.
Les écosystèmes marins de la côte nord de la Colombie-Britannique sont uniques. Le littoral lui-même, avec ses falaises abruptes et ses anses, est caractérisé par une richesse écologique et une diversité d'espèces animales, sans compter ses fjords profonds et ses milliers d’îles. On trouve une prospérité et une diversité biologiques exceptionnelles dans les forêts pluviales, et c'est un environnement qui mérite d'être protégé.
Non seulement la côte nord est géographiquement complexe, mais elle appuie aussi un large éventail d'écosystèmes marins distincts. Ces écosystèmes fournissent des zones où les poissons peuvent frayer et se rassembler en bancs et sont importants pour une variété d'oiseaux et de mammifères marins et d'autres espèces marines, comme le rorqual à bosse et l'épaulard, sans parler de la riche flore de la région.
J'ai eu la chance de me rendre dans cette région lorsque j'étais ministre de l'Environnement de la Colombie-Britannique. J'ai passé une semaine à bord d'un bateau de l'administration des parcs de la Colombie-Britannique à explorer des anses et des littoraux isolés, où nous avons discuté avec des Autochtones de la région de la possibilité de créer une réserve et un parc provinciaux dans la forêt pluviale de Great Bear. J'ai aussi eu la chance de voir à quel point cette partie de la côte a été peu touchée par l'activité humaine. C'est essentiellement un écosystème intact, comme en fait foi la riche diversité dont je viens de parler.
Il était extrêmement important de protéger non seulement les milieux marins, mais aussi les milieux terrestres, où l'on proposait de faire passer un pipeline. Celui-ci devait traverser des centaines de cours d'eau pleins de poissons, dont des saumons. Il aurait traversé des étendues sauvages, des montagnes et des vallées, ainsi des forêts et des écosystèmes vierges, où il est presque impossible de faire de la randonnée, tant ils sont éloignés et sauvages — terme que j'utilise ici au sens technique. Ainsi donc, très peu de gens habitent dans ces vastes territoires vierges. Il est très important que les grizzlys et les autres animaux sauvages puissent vivre à l'écart de la civilisation humaine, qui nuit déjà à leur abondance dans d'autres régions de la province et du pays.
Dans la région côtière nordique, il y a encore du saumon dans les rivières, des arbres tricentenaires surplombent de vastes étendues et les proies et les prédateurs maintiennent l'équilibre délicat qui est nécessaire à l'épanouissement des écosystèmes. Le gouvernement est déterminé à préserver l'écosystème dynamique de la côte pour les générations à venir. L'écotourisme dans la région gagne en popularité chaque année, à mesure que les gens de partout dans le monde reconnaissent le caractère unique de la région à l'échelle internationale.
Le gouvernement reconnaît que des groupes autochtones vivent sur la côte nord depuis des millénaires et que leurs cultures et leurs économies sont encore fondées sur les riches écosystèmes environnants. Lorsque j'ai visité Haida Gwaii et la Réserve de parc national Gwaii Haanas en voilier, il y a quelques années, j'ai parlé à de nombreux autochtones de Haida Gwaii. Ils étaient tout à fait résolus à ne pas risquer un déversement de pétrole majeur dans leur précieuse région en raison de la circulation des pétroliers. Le moratoire est donc très important pour ces membres de la collectivité de Haida Gwaii.
Le projet de loi constitue une avancée importante de la part du gouvernement pour la protection environnementale de ces régions côtières immaculées d'une valeur inestimable.
Le ministre a également sillonné le pays afin de savoir ce que les gens pensent de ce projet. De Haida Gwaii à St. John's en passant par Iqaluit, il voulait entendre l'opinion des Canadiens à propos du moratoire sur les pétroliers et de l'amélioration de la sécurité maritime.
Le gouvernement a rencontré divers intervenants et organisations non gouvernementales, les représentants d'autres gouvernements et des groupes autochtones afin de solliciter leur point de vue. Je dois le dire: le a vraiment pris le temps de bien consulter les Canadiens. Je n'ai pas pu faire un travail aussi exhaustif au sujet du projet de loi , que j'ai présenté en 2010 et qui a été débattu en mars 2011, mais dans mon cas aussi, la majorité des personnes à qui j'avais alors parlé estimaient qu'il s'agissait d'une initiative importante. Le ministre a entendu des points de vue extrêmement variés, mais il en est toujours ressorti une chose: l'importance des mécanismes de protection environnementale.
Les localités côtières et les entreprises de partout au Canada ont compris que, pour protéger le mode de vie et le gagne-pain des gens qui vivent dans une région donnée, ses écosystèmes doivent être en bonne santé. Pour tout dire, il y a énormément d'activités économiques qui alimentent et soutiennent le cycle de vie économique de la côte nord du Pacifique. Les entreprises forestières, les minières, les pêcheurs et les installations de transformation et de mise en conserve du poisson y sont présents depuis plus d'une centaine d'années. Ces activités sont importantes et elles ont permis à de nombreuses localités côtières de se développer.
Je tiens à souligner que la Colombie-Britannique n'a ménagé aucun effort pour consulter les intéressés, qu'il s'agisse des groupes écologistes, des populations locales, des collectivités autochtones ou de l'industrie, de manière à ce que, dans la planification de l'aménagement du territoire, on sache à quels endroits les ressources terrestres et hydriques peuvent être exploitées plus intensément et à quels endroits elles doivent être mieux protégées. Cette province a trouvé le juste équilibre. On pourrait encore faire mieux, mais on a beaucoup mis l'accent sur une saine gestion des terres et des eaux en Colombie-Britannique depuis les années 1990. C'est notamment ce qu'a fait le gouvernement dont je faisais partie au début des années 2000.
Interdire une activité donnée, comme la construction d'un oléoduc ou le trafic de pétroliers dans une certaine zone, n'est pas quelque chose que le gouvernement fédéral actuel prend à la légère. Je souligne que le nombre d'emplois qui auraient été créés n'est pas énorme. La construction de l'oléoduc aurait créé des emplois, mais une fois les travaux terminés, le nombre d'emplois permanents aurait été bien moindre.
Le moratoire protégerait le gagne-pain des populations de la côte nord de la Colombie-Britannique en augmentant le degré de protection de l'environnement tout en permettant aux petits pétroliers de continuer d'approvisionner la population et les entreprises locales, ce qui est aussi une partie importante du projet de loi que j'ai proposé, le projet de loi . Nous savons que ces populations et l'industrie ont besoin de recevoir par bateau des produits pétroliers qui leur sont essentiels pour vivre. C'est pourquoi le gouvernement continuera de permettre le transport d'hydrocarbures bruts ou persistants pourvu que le chargement ne dépasse pas 12 500 tonnes métriques.
Le moratoire protégerait le littoral nord, une région à l'écosystème fragile, y compris l'archipel Haida Gwaii, contre les accidents qui pourraient entraîner un déversement majeur de pétrole et perturber cette région fragile.
Nous savons que la plupart des habitants de cette région ne croient pas que le risque d'un déversement majeur comme ceux que nous avons déjà connus sur la côte Ouest en vaut la peine. Nous sommes conscients du fait que nos côtes ne seraient plus jamais pareilles si un incident de la sorte se produisait. Il y a beaucoup moins de services sur la côte nord pour prévenir un déversement, agir rapidement si un pétrolier se retrouve en difficulté et empêcher les dégâts.
Le moratoire relatif aux pétroliers ne dit pas tout sur les mesures que nous prenons pour protéger la côte ni sur l'approche de précaution que nous avons adoptée pour protéger le milieu marin de la région. Je tiens à mentionner le Plan de protection des océans, qui prévoit un autre ensemble de protections. Il s'agit d'une initiative de 1,5 milliard de dollars qui a fait l'objet d'importantes consultations. Je sais qu'on a demandé l'avis de beaucoup de députés du caucus du Pacifique, des députés de la Colombie-Britannique, quant à ce que devait contenir le Plan de protection des océans.
Cela nous permettra d’améliorer notre régime de prévention et d’intervention et de régler les problèmes environnementaux en cas d’accident maritime. Le plan de protection des océans supprimera la limite de responsabilité par rapport aux coûts de nettoyage en cas de déversement. Ainsi, la responsabilité sera illimitée. J’en viens maintenant aux petits navires. Mon collègue de a exprimé les inquiétudes que suscitent les petits navires assujettis à ce plafond. La responsabilité serait illimitée et le gouvernement imposerait une redevance sur le transport des hydrocarbures afin de financer les indemnisations et de les accélérer. Donc, les collectivités ne seraient plus forcées de payer la facture pour le nettoyage des petits déversements.
Dans le projet de loi, nous reconnaissons que lorsque l’équilibre délicat de la côte est menacé, cela perturbe les liens entre l’environnement et ses habitants. Cela ne concerne pas uniquement les collectivités côtières d'aujourd'hui. Cela concerne aussi les habitants qui y ont vécu pendant des milliers d’années. Par exemple, la Première Nation de Musqueam, qui vit sur une autre partie de la côte, sur la côte sud, occupe un territoire traditionnel depuis plus de 4 000 ans. Les liens historiques et culturels profonds noués avec la côte nord du Pacifique appuient des pratiques culturelles et des structures sociales, et c’est ce qui fait aussi qu’elles méritent d’être protégées.
Le moratoire sur les pétroliers n’est clairement qu’une initiative parmi d’autres de notre plan global destiné à protéger l’environnement marin, à commencer à rétablir certaines espèces affectées par les activités humaines au fil des ans, et à inverser les changements subis par nos océans tels que l’acidification et le réchauffement causé par les changements climatiques de même que le réchauffement des cours d’eau nécessaires au cycle du saumon. Il y a tant de choses à faire, mais il s’agit là d’une initiative essentielle pour la région clé de notre pays que constitue la côte nord du Pacifique.
J’espère que nous aurons l’appui de tous les députés présents pour faire adopter ce projet de loi et prendre ainsi une mesure importante pour protéger l’une des régions les plus diverses et les plus riches de toute la planète.
:
Monsieur le Président, avant de commencer mon intervention sur le projet de loi , j'aimerais me joindre à ceux qui ont déjà pris la parole au sujet de notre collègue le député de Leeds—Grenville—Thousand Islands et Rideau Lakes, Gord Brown. Même s'il avait quelques années de moins que moi, il est devenu mon mentor lorsque j'ai été élu pour la première fois, en 2008. D'un naturel discret, il aimait sa collectivité, il avait du respect pour cette institution et il avait la profonde conviction, en tant que conservateur, que les droits et libertés individuels font la force de notre pays. De ce côté-ci de la Chambre, nous allons continuer de promouvoir et de chérir les convictions qu'il a défendues avec ardeur. Mon épouse, Judy, et moi-même offrons nos plus sincères condoléances à son épouse, Claudine, ainsi qu'à ses deux fils.
Je vais partager mon temps de parole avec le député de .
Le projet de loi dont nous sommes saisis aujourd'hui amorce le déclin de l'industrie pétrolière et gazière canadienne, sur la recommandation expresse du chef de cabinet du , Gerald Butts. Certains ont dit que ce n'est pas le pantin que nous craignons, mais plutôt la personne qui tire les ficelles, en l'occurrence M. Butts. Il est maintenant évident que les Canadiens doivent se méfier des deux.
Le projet de loi a été rédigé pour assurer l'avortement du projet Northern Gateway, lequel avait pourtant fait l'objet d'un examen en bonne et due forme et été soumis à des critères stricts. C'était l'objectif de militants écologistes dirigés et financés par des groupes désireux de semer la pagaille dans l'industrie énergétique du Canada et de gagner la faveur de financiers internationaux qui, selon plusieurs, se protègent en investissant dans des industries pétrolières et gazières à l'étranger. Ces groupes se fichent du bien-être des Canadiens, des entrepreneurs autochtones et de notre engagement envers des causes humanitaires un peu partout dans le monde. Ils souhaitent simplement que les ressources naturelles du Canada demeurent enfouies dans le sol et que leurs partenaires internationaux profitent de leur intervention.
Lorsqu'on nous dit, y compris le libéral, qu'on veut « éliminer progressivement » les sables bitumineux, nous devons être conscients que tous les Canadiens pâtiront de cette décision. En quoi est-ce profitable aux Canadiens que les véhicules du Québec fonctionnent avec du carburant vénézuélien? Pourquoi est-il préférable pour l'environnement que les raffineries de la côte Est soient remplies de pétrole de l'Arabie saoudite? Pourquoi voudrions-nous que les moteurs à Vancouver carburent au pétrole américain? Tout cela n'a aucun sens.
Si le gouvernement en place était en mesure de reconnaître qu'il faut diversifier nos marchés d'exportation afin que le pétrole et le gaz naturel liquéfié les plus éthiques de la planète puissent être acheminés jusqu'aux marchés à forte croissance de l'Asie, peut-être ne serions-nous pas la risée du monde. Quel autre pays ferait une chose pareille à son économie et à sa population?
Comme l'expliquait un article du Financial Post paru le 8 novembre 2017 au sujet des effets néfastes du moratoire de la Colombie-Britannique relatif aux pétroliers sur les entreprises autochtones, les Canadiens doivent être informés de ce que le gouvernement actuel cherche à faire et des conséquences qui s'ensuivront.
Il y a cinq ans, les membres de la bande des Lax-kw'alaams ont proposé la création d'un corridor énergétique allant de Fort McMurray à la côte de Colombie-Britannique. L'acceptation sociale, un objectif aujourd'hui imaginaire difficile à atteindre, aurait été obtenue pour tous les types d'expansion future, ce qui aurait été profitable à tous les Canadiens et particulièrement aux Premières Nations. Après avoir tenu des consultations et obtenu un large appui, Eagle Spirit Energy a présenté des solutions pratiques comprenant des mesures de protection environnementale encore plus rigoureuses que ce qu'exige la réglementation canadienne, pourtant l'une des plus sévères au monde. Ce qui s'est produit ensuite n'est rien d'autre que le sabotage d'un projet d'édification nationale, une tendance devenue un peu trop lourde chez le gouvernement libéral actuel.
Nous aurions dû savoir que c'était l'objectif des libéraux depuis le début, eux qui tentent de limiter l'expansion possible de Northern Gateway depuis que le projet a été proposé il y a une décennie. Lorsqu'ils étaient dans l'opposition, les libéraux avaient proposé d'interdire la navigation des navires-citernes dans les eaux de la zone de pêche 3, qui va du bout de l'île de Vancouver à l'Alaska du Sud-Est. Le projet de loi durcirait la proposition d'origine en interdisant aux pétroliers qui transportent du pétrole brut d'entrer dans les ports de cette région ou d'en sortir. Afin d'éviter un conflit avec les États-Unis, les pétroliers pourraient toujours transporter du pétrole brut dans ces eaux, mais ils ne pourraient plus entrer dans les ports canadiens ou en sortir.
À qui cela nuit-il et qui cela avantage-t-il? Nous empêchons nos partenaires du secteur privé, de concert avec les partenaires des Premières Nations, d'acheminer les ressources naturelles du Canada jusqu'aux côtes. Cela nuit aux contribuables canadiens qui, avec les recettes obtenues, auraient pu construire des écoles, des hôpitaux et d'autres infrastructures nécessaires au pays. Or, maintenant, ils doivent dépendre de déficits qui devront être remboursés par les générations futures pour aménager ces mêmes types de projets.
Qui est avantagé? Les bailleurs de fonds étrangers dont les investissements prospèrent ailleurs dans le monde dans des pays qui vendent leur pétrole brut au prix mondial à ces mêmes marchés qui demeurent inaccessibles au Canada. Ce qui ajoute l'insulte à l'injure, c'est que, comme je l'ai mentionné tout à l'heure, nous achetons du pétrole de ces mêmes pays pour alimenter l'économie de l'Est canadien. Ces mêmes activistes et gouvernements provinciaux complices qui veulent mettre fin à l'exploitation pétrolière ou empêcher le transport du pétrole jusqu'à la côte Ouest ont également contrecarré nos efforts en vue de transporter le pétrole vers l'est.
Est-ce là ce qui rend une nation forte ou ce qui cause le mépris et la division? L'ancien gouvernement Trudeau ne se souciait de l'unité du pays que dans la mesure où il obtenait ce qu'il voulait. Quelle est la différence à l'heure actuelle?
En novembre 2014, le gouvernement conservateur a présenté et mis en oeuvre de nombreuses mesures pour créer un système de sécurité de classe mondiale pour les navires-citernes. Il a modernisé le système de navigation du Canada, amélioré la planification des interventions, renforcé les capacités des communautés autochtones en matière de sécurité maritime, et fait en sorte que les pollueurs paient pour les déversements et les dommages causés.
L'idée que les libéraux diabolisent les gestes posés par les conservateurs, les repeignent en rouge et les déclarent nouvelles et améliorées n'a rien de nouveau. Ils ont fait la même chose avec les évaluations de l'organisme de réglementation pour les pipelines. Les libéraux se sont servis de cela pour défendre le projet de Kinder Morgan, mais maintenant, ils demeurent silencieux sur la question de savoir à quel point cela compromet la sécurité de nos autres cours d'eau parce que cela ne correspond pas au discours qu'ils tiennent.
En résumé, le projet de loi ne protégerait pas vraiment l'environnement de la Colombie-Britannique. Les pétroliers américains et les autres navires continueront de circuler dans les deux sens entre l'Alaska et l'État de Washington. Ils se tiendront simplement à un peu plus de 100 kilomètres de la côte, afin de respecter la consigne. Cette mesure représente un affront de plus pour les exploitants des ressources naturelles. Il s'agit encore une fois d'un moratoire sur les pipelines, bien qu'il soit déguisé.
Comme le a pour son dire qu'il faut laisser les ressources sous terre, les libéraux ne reconnaissent pas que les règles environnementales qui encadrent l'extraction et le transport du pétrole canadien figurent parmi les plus rigoureuses et les plus sûres du monde. Empêcher que le pétrole du Canada soit acheminé aux consommateurs étrangers ne fait donc que favoriser la consommation de produits pétroliers extraits et transportés de manière moins sûre et moins écologique.
Fait paradoxal, alors que le gouvernement libéral et le NPD — qui mène lui aussi une guerre permanente contre le secteur gazier et pétrolier du Canada — disent avoir pour objectif de protéger l'environnement mondial, leurs manoeuvres politiques auront l'effet contraire. En plus de nuire à l'économie et aux collectivités du Canada, les efforts des libéraux et du NPD contribuent à enrichir certains des régimes les plus brutaux et les plus immoraux de la planète. Ce sont les libéraux qui s'efforcent de semer la zizanie entre les Canadiens.
Les libéraux savent qu'ils perdent du terrain dans ce dossier, et ils cherchent donc désespérément à créer des distractions aussi négatives que possible. Une chose est certaine: le Parti conservateur demeurera toujours le parti de la liberté, des possibilités, de la sécurité, de la prospérité et de la conservation. Nous serons toujours fiers du Canada et des millions de Canadiens qui travaillent fort chaque jour pour faire de notre pays le meilleur pays du monde.
Les Canadiens méritent un gouvernement rempli de fierté devant ce que le Canada a à offrir. Les Canadiens méritent mieux. Ils méritent un gouvernement qui fera passer leurs intérêts avant tout. C'est exactement ce que les conservateurs leur offriront en 2019.
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Madame la Présidente, je suis fier de prendre la parole à la Chambre aujourd'hui au sujet du projet de loi . C'est toujours un honneur et un privilège de prendre la parole à la Chambre et d'avoir l'occasion de participer à des débats aussi importants.
Je vais surtout parler aujourd'hui de la question que soulève le projet de loi et de la raison pour laquelle je n'appuierai pas le projet de loi.
Le gouvernement libéral a présenté le projet de loi , Loi sur le moratoire relatif aux pétroliers, qui interdira la circulation des pétroliers le long de la côte nord de la Colombie-Britannique. Outre le fait que cette mesure législative constitue une autre étape déplorable dans la cessation progressive de l'exploitation des sables bitumineux, elle me semble une manoeuvre très hypocrite. Les libéraux croient que le pétrole du Venezuela au Québec est acceptable, tout comme l'est le pétrole de l'Arabie saoudite sur la côte Est et le pétrole canadien à Vancouver, mais le pétrole canadien dans le Nord de la Colombie-Britannique n'est pas acceptable. Cela n'a pas de sens.
Mes collègues du caucus conservateur et moi savons que diversifier les marchés d'exportation de pétrole et de gaz est tout à fait essentiel pour appuyer la croissance soutenue de l'économie canadienne. Nous savons également que la demande de pétrole canadien est la plus forte dans le marché en pleine expansion qu'est la région Asie-Pacifique.
Les députés de ce côté-ci de la Chambre veulent que le Canada demeure concurrentiel et appuieront toujours les emplois dans le secteur de l'énergie et la croissance de ce secteur.
Le caucus conservateur veut que le Canada prospère sur le marché mondial pour que les familles canadiennes d'un océan à l'autre puissent prospérer. Je ne comprends simplement pas pourquoi le gouvernement libéral présente une telle mesure législative, qui cherche à étouffer la prospérité de Canadiens sur une côte, dans un seul secteur.
Ce projet de loi mettrait en place un régime d'administration et de répression comprenant l'obligation de fournir de l'information et de suivre des directives et qui prévoit des pénalités pouvant atteindre 5 millions de dollars. Nulle part ailleurs au Canada n'existerait une interdiction semblable. Le gouvernement tente simplement de porter un dur coup au secteur canadien de l'énergie.
Je vais parler brièvement du travail du précédent gouvernement conservateur. Nous avons présenté et mis en oeuvre plusieurs mesures pour créer un système de sécurité de classe mondiale pour les navires-citernes en novembre 2014. Ces mesures visaient à moderniser le système de navigation du Canada, à améliorer la planification des interventions de même que les capacités des communautés des Premières Nations en matière de sécurité maritime et à faire en sorte que les pollueurs paient pour les déversements et les dommages causés. Nous avons apporté d'importants changements tout en continuant à soutenir le secteur de l'énergie au Canada.
Je rappelle à la Chambre qu'il existe déjà une zone d'exclusion volontaire de 100 kilomètres pour les pétroliers qui se déplacent de l'Alaska jusqu'à l'État de Washington. Cette pratique volontaire est en place depuis 1985.
Les libéraux prétendent présenter cette mesure législative au nom de l'environnement, mais ce n'est pas du tout le cas. C'est un moratoire sur les pipelines appelé autrement.
Mes collègues conservateurs sont d'avis que le projet de loi ne ferait strictement rien pour la préservation de l'environnement de la Colombie-Britannique. Les navires, y compris les pétroliers américains qui se déplacent de l'Alaska jusque dans l'État de Washington, pourront encore longer la côte juste à l'extérieur de la limite de 100 kilomètres. Le projet de loi ne contient pas de véritables mesures pour protéger l'environnement.
Cela dit, le pétrole canadien est extrait et transporté conformément à l'une des réglementations les plus sûres et les plus rigoureuses au monde au chapitre de l'environnement. Les conservateurs visent à aider le secteur de l'énergie du Canada plutôt qu'à l'entraver. En empêchant les ressources pétrolières canadiennes de parvenir aux clients étrangers, on ne fait que favoriser la production de produits pétroliers extraits et transportés de manière moins sûre et moins respectueuse de l'environnement.
Il faut appuyer l'industrie canadienne. Ce qui est étrangement contradictoire chez le gouvernement, c'est qu'en s'opposant à l'exploitation pétrolière canadienne, il va à l'encontre de son soi-disant objectif plus vaste de protection de l'environnement mondial. Les Canadiens méritent mieux.
Le moratoire proposé serait en vigueur de la frontière en Alaska entre le Canada et les États-Unis jusqu'à la pointe nord de l'île de Vancouver. Le projet de loi interdirait aux pétroliers transportant une cargaison de pétrole de s'arrêter ou de charger ou de décharger leur cargaison dans un port ou une installation maritime se trouvant dans la zone visée par le moratoire. Les navires transportant moins de 12 500 tonnes métriques de pétrole brut seraient exemptés du moratoire. Je crois que le gouvernement devrait continuer à maintenir des règlements rigoureux pour permettre la circulation sécuritaire de tous les vaisseaux dans les eaux canadiennes, plutôt que d'imposer des mesures qui ciblent le développement d'une seule industrie.
De plus, je veux soulever une autre lacune du projet de loi. Les Lax Kw'alaams, qui comptent 3 800 membres et se trouvent près de Prince Rupert, est un groupe de neuf tribus qui s'opposent au projet de loi , connu sous le nom de Loi sur le moratoire relatif aux pétroliers. Je suis fier que mes collègues et moi appuyions le développement responsable de toutes sortes d'énergie, dans tous les secteurs et dans toutes les provinces, dans l'intérêt de tout le Canada. Le gouvernement doit examiner les faits. Dans le cadre de ce débat, il est important de tenir compte de tous les risques, tous les coûts et tous les avantages associés au projet de loi, qui a été imposé sans avoir suffisamment consulté les collectivités locales et les Canadiens autochtones.
Si on examine les faits, on peut voir que les pétroliers transportent régulièrement et en toute sécurité du pétrole brut de la côte Ouest du Canada depuis les années 1930 et que, depuis une cinquantaine d'années, il n'y a pas eu de problème ni d'incident lié à leur trafic dans le port de Vancouver.
Les Premières Nations qui vivent sur la côte de la Colombie-Britannique sont largement favorables aux projets d'exploitation énergétique. Comment le gouvernement compte-t-il aller de l'avant avec le moratoire relatif aux pétroliers sans consulter adéquatement les Premières Nations vivant sur la côte? Les Canadiens s'inquiètent de l'orientation que le gouvernement donne au pays. Ils s'inquiètent pour leurs emplois, pour l'industrie où ils travaillent et pour l'économie. Cette mesure législative s'en prend aux centaines de milliers de travailleurs du secteur canadien de l'énergie. Elle s'en prend à une seule et unique industrie, à un seul produit. Le gouvernement doit retourner à la table à dessin et se concentrer sur ce qui est le mieux pour la croissance de cette industrie, la croissance des collectivités et la croissance de l'emploi.
Mes collègues conservateurs et moi-même continuerons à défendre le secteur énergétique du Canada et à demander des comptes au gouvernement.
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Madame la Présidente, je suis heureux d’intervenir dans le débat à cette heure tardive.
« Celui qui est à la recherche d'un travail léger va au lit très fatigué », dit un proverbe yiddish. On veut dire par là que ceux qui sont à la recherche d’un moyen facile d'accomplir un travail dur finissent par travailler beaucoup plus fort. Un travail léger, cela n’existe pas; une solution facile, cela n’existe pas.
La députée de a mentionné que cela faisait partie de la plateforme du Parti libéral. Les libéraux ont lancé l’initiative tout de suite après les dernières élections, sans prendre le temps de vérifier, en se basant sur des faits, s’il s’agissait de la meilleure chose à faire. Les libéraux ont fait une promesse, mais c’était une erreur. Je dirais qu’il est trop facile de penser qu’un simple moratoire va permettre de trouver le difficile équilibre entre l’économie et l’environnement.
En examinant la teneur du projet de loi, on se rend compte que le Cabinet pourrait accorder à n'importe qui et en tout temps une exemption générale pour naviguer dans ces corridors. Les pétroliers américains pourront encore naviguer sur ces eaux tant qu'ils ne s'arrêteront pas à un port canadien. On ne fait que déplacer une partie de la circulation des pétroliers plus à l'ouest au large de la côte. La mesure ne s'applique pas à l'endroit où circulent 95 % des pétroliers, soit à proximité de la côte sud.
Dans ma circonscription, bien des gens me demandent ce qui cloche au gouvernement de la Colombie-Britannique. Ils veulent savoir pourquoi il harcèle les sociétés pétrolières et gazières et les sociétés qui exploitent des oléoducs. Je suis sûr qu'il finira, un jour, par harceler les sociétés ferroviaires qui tentent d'expédier un produit que les Vancouvérois ainsi que les résidants du Grand Vancouver et de toute la vallée du bas Fraser veulent utiliser. Les gens veulent remplir leur réservoir d'essence, ils veulent du diésel et ils veulent pouvoir chauffer leur maison. Ce sont des produits que les Canadiens doivent utiliser au quotidien. Nous en avons besoin, car nous vivons dans un pays où le climat est froid.
Dans ma circonscription, le problème est double, puisqu'il y a des gens qui travaillent dans le secteur pétrolier et gazier. Beaucoup de cols blancs et de cols bleus — y compris des hommes et des femmes qui travaillaient sur les plateformes pétrolières — gagnaient leur vie grâce à ce secteur. Ce sont des gens qui ont déménagé en Alberta ou qui ont grandi dans une petite localité de l'Alberta, qui sont allés travailler sur les plateformes pétrolières et qui touchaient un revenu formidable leur permettant de subvenir aux besoins de leur famille.
Les décisions comme ce moratoire relatif aux pétroliers — qu'on devrait en réalité appeler un moratoire relatif aux oléoducs, car c'est ce que le projet de loi imposera dans les faits — contraignent ces gens au chômage. Ce n'est qu'un volet de la grande stratégie des libéraux pour éliminer progressivement l'exploitation des sables bitumineux, mais aussi, en grande partie, l'industrie pétrolière et gazière, un secteur vital pour les Albertains. Pour ce faire, les libéraux devront prendre des mesures comme ces moratoires, annuler des projets d'oléoducs et rendre beaucoup plus difficile le raffinage du produit ici même, au Canada.
À l'heure actuelle — et j'ai vérifié auprès de la Bibliothèque du Parlement —, la plus grande partie de ce que nous produisons au Canada est améliorée ou raffinée ici même. Il y a une différence de près de 2 000 mégalitres entre les deux. Au cours des 30 ou 40 dernières années, dans la région du Grand Vancouver, des raffineries ont fermé sans qu'il y en ait de nouvelles qui ouvrent leurs portes. C'est assez facile à constater. La plupart des gouvernements provinciaux et le gouvernement fédéral ont imposé une taxe sur le carbone, qui frappe très durement les grands émetteurs. Ainsi, offrir un produit raffiné n'est pas gratuit. Il en découle des émissions massives de carbone. Par conséquent, les raffineurs se voient imposer des taxes excessives. Ce n'est pas si facile.
Un travail ou un emploi facile, cela n'existe pas. À mon avis, ce n'est pas avec cette mesure législative que le gouvernement parviendra à atteindre son objectif de concilier l'économie et l'environnement. En réalité, elle nuira beaucoup plus à l'économie que ce qu'il croit.