La Chambre reprend l'étude de la motion portant que le projet de loi , soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité.
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Monsieur le Président, je remercie mon collègue de sa question.
Je vais faire un bref rappel pour situer le contexte. Il y a environ 15 ans, la Cour suprême avait en quelque sorte confirmé le régime qui existait à l'époque. Plus récemment, une décision de la Cour suprême renversait cette décision, compte tenu des changements survenus entretemps. Par conséquent, le régime en place n'est plus valide, et un délai a été accordé au gouvernement.
Quand l'élection a eu lieu, il y a eu un changement de gouvernement. Nous sommes arrivés, et nous avons trouvé les dossiers dans l'état où ils étaient. Nous avons dû demander un délai supplémentaire de six mois. Dans sa sagesse, la Cour suprême a plutôt décidé de nous accorder un délai de quatre mois.
C'est pourquoi il est impératif que nous ayons une loi définitive avant le 16 mars 2016. Les éléments centraux de cela, c'est qu'il nous faut avoir un régime de négociation collective. Le modèle du régime est laissé à la discrétion du Parlement.
Ce que nous mettons en avant, c'est un régime qui, en quelque sorte, calque un régime qui existe déjà pour d'autres membres de la fonction publique, soit d'autres membres du personnel du gouvernement.
Évidemment, toutefois, il nous faut faire certains ajustements pour tenir compte du caractère particulier du travail de ces employés, de la façon dont ils exécutent leur travail et des responsabilités qui leur sont confiées.
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Monsieur le Président, je suis heureux de prendre la parole aujourd'hui au sujet du projet de loi .
Je partagerai mon temps de parole avec le député de la belle circonscription de .
En tant qu'ancien membre de la GRC, je suis fier d'avoir fait partie de la police nationale canadienne. Je me souviens du jour où je suis entré en fonction et du jour où j'ai quitté la GRC. J'ai passé 35 belles années au sein de cette organisation.
Comme des milliers d'autres membres qui, dans les années 1960 et 1970, ont revêtu l'emblématique tunique rouge canadienne, connue dans le monde entier, je peux affirmer que je ne me suis pas engagé pour le salaire annuel de 4 800 $, mais pour la fierté de servir notre grand pays dans la police nationale.
Nous allions là où on nous envoyait, d'un océan à l'autre. Nous étions tous fiers de servir, nous avons consacré de longues heures au service de ce corps policier et aucune heure supplémentaire n'était comptabilisée.
Nous faisions bien notre travail avec de l'équipement de base, mais avec fierté. À cette époque, certaines de nos voitures n'avaient pas de radio. Une lumière dirigée au-dessus du quartier nous indiquait qu'il fallait rentrer au détachement, et c'est ce que nous faisions parce que c'était notre travail.
Il a fallu que les choses changent en raison de l'évolution rapide qui a eu lieu pendant les années 1970. Nous avons obtenu un meilleur équipement, de meilleurs moyens de communication, de meilleures conditions de travail et un meilleur salaire. Tout cela, grâce à un seul programme qui a été mis en place en 1974. Les hauts dirigeants de la GRC ont écouté les membres et apporté des changements. Le programme des représentants divisionnaires des relations fonctionnelles, connu des membres sous le sigle RDRF, est l'un des changements majeurs qui ont été apportés.
Le travail effectué par les RDRF a fait de notre corps policier un chef de file. Nous sommes restés parmi les 10 meilleurs corps policiers canadiens pour ce qui est de la rémunération et des conditions de travail grâce aux efforts et à l'excellent travail réalisé par le système des RDRF de la GRC. Nous devions avoir notre mot à dire relativement aux promotions, aux mesures disciplinaires et aux plaintes et le programme des RDRF a servi et protégé nos membres pendant les années 1970, 1980, 1990 et jusqu'à maintenant.
Aujourd'hui, il ne semble plus aussi efficace pour promouvoir les conditions de travail, la rémunération et ainsi de suite, pour des raisons que je ne veux pas aborder. L'année dernière, j'ai été choqué en prenant connaissance du rapport de 2015 comparant la GRC et d'autres services de police au Canada. À l'époque où j'ai fièrement servi, nous nous classions toujours parmi les cinq premiers services de police au Canada. L'année dernière, la GRC s'est classée au-dessous de 50 autres services de police au Canada pour la solde, la rémunération, les affectations temporaires, etc.
La force policière fédérale, réputée dans le monde entier, ne devrait pas se retrouver en queue de peloton. Elle devrait être en tête. D'après moi, le programme des représentants divisionnaires des relations fonctionnelles a déjà bien fonctionné et pourrait de nouveau bien fonctionner si tous les ministères se concertaient pour améliorer les conditions de travail de nos hommes et femmes en uniforme, y compris les militaires, les pompiers et les secouristes. Ces personnes protègent les Canadiens. Elles risquent souvent leur vie en servant leur collectivité, leur province et leur pays.
Personnellement, j'estime que la GRC, la force de police internationale du Canada, ne devrait pas être syndiquée. Il y a tant de situations susceptibles de compliquer la façon dont cette excellente organisation s'acquittera de ses fonctions, et je pourrais expliquer longtemps les problèmes que j'anticipe. Mais, j'aimerais changer de chapeau un instant.
J'ai déjà été maire d'une ville dans le nord de la Colombie-Britannique. Le coût des services de police constitue l'un des plus gros postes budgétaires de la plupart des villes. J'aimerais comparer les coûts de services de police et je prendrai la Colombie-Britannique comme exemple.
Le premier exemple concerne les collectivités desservies par la GRC. Pour les collectivités comptant moins de 5 000 habitants, la province paye 70 % et le gouvernement fédéral, 30 %. Pour celles comptant entre 5 000 et 15 000 habitants, la proportion est la même. Pour les collectivités de plus de 15 000 habitants, la municipalité paye maintenant 90 % et le gouvernement fédéral, 10 %.
Deuxièmement, une comparaison faite il y a quelques années nous indique que, dans12 municipalités ayant au total environ 1,2 million d'habitants, les services municipaux de police de la Colombie-Britannique dont les policiers sont syndiqués, représentaient à l'époque des dépenses de 348 millions de dollars. En revanche, les services de police fournis par la GRC en Colombie-Britannique avec 2 692 agents dans 28 municipalités de plus de 15 000 habitants ayant au total 2 109 601 habitants représentaient au même moment des dépenses de 369 652 000 $, soit 22 millions de dollars de plus pour une charge de travail deux fois supérieure.
Selon moi, si les agents de la GRC se syndiquent, les municipalités du Canada qui obtiennent leurs services de police de la GRC devront payer ces services beaucoup plus cher.
Le Parti conservateur respecte la décision de la Cour suprême voulant que les agents de la GRC puissent négocier collectivement. Cependant, je ne peux pas appuyer un projet de loi qui refuse à des employés, en particulier aux agents de la GRC, le droit de tenir un vote secret pour décider s'ils veulent se syndiquer. Le principe fondamental de la Charte invoqué par la Cour suprême est le droit de l'employé de choisir, mais ce droit n'est pas respecté dans le projet de loi actuel.
On ne vote pas à main levée ou au moyen d'une pétition publique lorsqu'il s'agit d'élire démocratiquement les députés, et on ne devrait pas le faire non plus en milieu de travail. Les agents de la GRC risquent leur vie tous les jours. Le moins que l'on puisse faire est de leur donner le droit de voter démocratiquement, à l'abri de toute intimidation, pour décider s'ils veulent se syndiquer.
Nous sommes favorables à ce que ce projet de loi soit renvoyé au comité, où nous demanderons au gouvernement de l'amender de manière à permettre explicitement aux membres de la GRC de tenir un scrutin secret sur la syndicalisation. Selon les droits collectifs conférés par l'alinéa 2b) de la Charte, les employés de la GRC peuvent d'emblée déterminer s'ils veulent ou non se joindre à une association, et ce vote devrait s'exprimer conformément à nos principes démocratiques, soit par scrutin secret.
Le projet de loi soustrairait certains éléments des relations de travail à l'application du projet de loi, puisque certains éléments seraient assujettis au processus des griefs, alors que d'autres ne seraient pas soumis à la négociation collective. C'est un aspect important, compte tenu du rôle particulier, de la structure hiérarchique et de l'historique de la GRC en tant que service de police.
J'exhorte le ministre à collaborer avec le commissaire de la GRC afin d'assurer le bon déroulement de la négociation et le bien-être des membres de la GRC, que ce soit pendant ou après leur service.
Pour conclure, je tiens à rappeler à mes collègues que les membres de la GRC risquent leur vie tous les jours. Le moins que nous puissions faire est de leur accorder le droit démocratique de tenir un scrutin sur la syndicalisation sans subir la moindre forme d'intimidation.
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Monsieur le Président, c'est un grand honneur de prendre la parole après mon distingué collègue de . Je le remercie de partager son temps de parole avec moi. Ses 35 ans de service à la GRC, à protéger les collectivités canadiennes, m'inspirent un profond respect. C'est un grand privilège de le compter parmi les membres de notre caucus.
Pour commencer, parlons un peu d'histoire. La GRC et la Police à cheval du Nord-Ouest occupent une place de choix dans l'histoire de ma circonscription. Fort Macleod a été fondée en 1874. On y trouve maintenant un musée de renommée mondiale consacré à la Police à cheval du Nord-Ouest et à ses activités dans l'Ouest du Canada. Le centre-ville de Fort Macleod figure parmi les sites historiques protégés par la province, tout comme le musée.
Par ailleurs, un immeuble de la police provinciale de l'Alberta se trouve à Crowsnest Pass, une localité fondée en 1918. Je suis fier que le gouvernement conservateur ait consacré 100 000 $ l'an dernier à la rénovation de cet immeuble, afin de protéger sa valeur historique. Bon nombre de députés trouveront sûrement intéressant de savoir que le caporal Stephen Lawson a été abattu devant cet immeuble au début des années 1900. L'une des complices, Florence Lassandro, a été reconnue coupable de meurtre et est devenue la seule femme à être exécutée par pendaison en Alberta. Voilà pour cette petite capsule sur l'histoire de l'Alberta.
Je veux parler aujourd'hui du projet de loi et dire à quel point je suis déçu. De ce côté-ci de la Chambre, je crois que nous sommes nombreux à l'être. Nous devons continuellement rappeler au gouvernement libéral l'importance de la reddition de comptes et de la transparence des syndicats et, plus particulièrement, l'importance du scrutin secret.
Les membres de la GRC sont dans les rues tous les jours afin de protéger nos droits, nos libertés et notre démocratie. Pourquoi ne profiterions-nous pas de cette occasion d'être solidaires avec eux et de protéger leurs droits démocratiques? Nous ne profitons pas de cette occasion en présentant le projet de loi , qui ne prévoit pas le droit au scrutin secret. Je demande au gouvernement libéral de renvoyer le projet de loi afin d'y ajouter une disposition concernant le droit au scrutin secret pour les membres de la GRC, lorsqu'ils ont à décider d'accréditer ou non un syndicat. En termes simples, c'est la bonne chose à faire.
Les membres de la GRC ont le droit démocratique à un scrutin secret, libre et juste lorsqu'il s'agit d'accréditer un syndicat ou de révoquer une accréditation syndicale. Tous les députés de la Chambre ont été élus par scrutin secret. Tous les députés provinciaux et les élus municipaux ont été désignés par scrutin secret. Il serait tout simplement logique que le droit démocratique au scrutin secret — car il s'agit d'un droit et non d'un privilège — soit reconnu à tous les niveaux, y compris pour les syndicats.
Le scrutin secret est la pierre d'assise de la démocratie et est au coeur des valeurs canadiennes. Cependant, avec les projets de loi et , les libéraux montrent encore une fois qu'ils considèrent le scrutin secret comme quelque peu désuet. Dans bien des cas, ils ne l'estiment même pas démocratique, ce qui est extrêmement décevant et inquiétant.
Il s'agit d'établir un équilibre et de créer des conditions équitables où les travailleurs déterminent eux-mêmes ce qui convient le mieux à leurs besoins. La décision de la Cour suprême reconnaît le droit d'association de la GRC aux fins de négociations collectives. Selon moi, tous les députés sont d'accord avec cette décision. Nous croyons également que la GRC devrait avoir le privilège et le droit démocratique de voter par scrutin secret.
Tout ce que nous faisons vise à préserver les droits démocratiques des travailleurs canadiens tout en renforçant la confiance du public dans les syndicats. Or, pour être dignes de cette confiance, les syndicats doivent agir de manière transparente et rendre compte de leurs activités sans exercer d'influence indue ou une quelconque forme de coercition. Les scrutins secrets sont au coeur même de notre régime démocratique, car ils garantissent l'intégrité du vote et permettent aux citoyens d'exprimer librement leur volonté.
La a clairement indiqué qu'à son avis, l'intégrité des scrutins secrets n'existait pas. En fait, à l'entendre, le système de vérification des cartes constitue un moyen nettement plus démocratique d'accréditer un syndicat ou d'en révoquer l'accréditation. Elle a comparu dernièrement devant le comité, et elle s'est fait demander pourquoi le projet de loi méritait d'être abrogé, alors qu'il donne aux travailleurs le droit de tenir un scrutin secret pour se joindre à un syndicat ou s'en désaffilier. Je propose de lire textuellement sa réponse, parce qu'elle montre très précisément en quoi consistent sa position et celle du gouvernement libéral au sujet de la démocratie. Elle a dit:
Le processus de vérification des cartes est une façon parfaitement démocratique de mesurer le soutien, car il garantit que les syndicats obtiennent le soutien d'une majorité absolue d'employés et non pas uniquement le soutien de ceux qui votent.
La ministre de l'Emploi du pays est allée dire au comité que le système de vérification des cartes constituait un moyen plus démocratique que le scrutin secret de déterminer si la majorité des gens sont en faveur de telle ou telle question. Selon elle, il n'y a rien de légitime au fait qu'une personne se déplace pour aller voter.
Comme la plupart des députés, j'ai fait du porte-à-porte pendant la campagne électorale. Si j'avais demandé aux gens que j'ai alors rencontrés de voter sur-le-champ, devant moi, et de signer par-dessus le marché un document confirmant qu'ils ont voté pour moi, combien de fois pensez-vous qu'ils auraient dit la vérité?
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Monsieur le Président, combien de fois les députés pensent-ils que ces résidants diraient la vérité à la personne frappant à leur porte? Comment nous sentirions-nous dans une telle situation? Lorsqu'un système de vérification des cartes est en place et que l'on demande aux personnes dans un atelier syndical, par exemple, de lever la main pendant que toutes les autres personnes les regardent, comment cela peut-il être juste et démocratique? Comparons cela à un scrutin secret où les gens peuvent voter selon leur conscience et prendre la décision qui leur convient, sans subir de contraintes ou d'intimidation et sans que personne les influence.
Après des élections, la plupart d'entre nous allons parler à nos concitoyens. Nous avons tous eu ces discussions avec des électeurs, dans leur salon ou leur cuisine, sur leurs intentions de vote. Personne ne veut répondre à ce genre de question. C'est quelque chose dont les gens sont très réticents à parler parce que c'est très personnel. Ce sont des renseignements qu'ils veulent garder pour eux-mêmes. Nous devrions respecter leurs sentiments, tout comme nous devrions respecter les principes sur lesquels se fondent les scrutins secrets et l'importance de ces derniers.
C'est ce que j'entends sans cesse de la part de mes concitoyens quand je me rends chez eux. Les Canadiens s'attendent à pouvoir voter en toute confidentialité, et c'est quelque chose que nous devrions appuyer.
L'acte de voter est très personnel. La nature confidentielle du scrutin — qui nous permet de voter à l'abri de l'intimidation, de l'influence ou de la coercition — nous tient à coeur. Pourquoi ne pas accorder ce même droit fondamental aux hommes et aux femmes qui risquent leur vie au quotidien lorsqu'ils revêtent l'uniforme pour aller travailler? Qu'est-ce qui pourrait être plus facile ou plus évident qu'un scrutin secret? Il n'y a rien de plus évident: une personne, un vote. Voilà comment les choses devraient se passer. Seulement lorsque les résultats sont ouverts et transparents peut-on se fier à l'intégrité de la décision, qu'elle soit ou non en faveur de l'accréditation.
Le Parti libéral a fait campagne sur le thème de la responsabilité et de la transparence. En excluant le scrutin secret de son projet de loi, il montre encore une fois qu'il n'a pas du tout l'intention de tenir ses promesses. Il semble que la responsabilité et la transparence aient subi le même sort que celui des déficits de 10 milliards de dollars, des budgets équilibrés et des dinosaures. Voilà encore une autre promesse électorale non tenue.
Au niveau fédéral, l'ancien gouvernement conservateur a instauré des réformes importantes pour faire en sorte que les Canadiens aient confiance en leurs institutions politiques. Ces réformes incluent des mesures législatives telles que le projet de loi , qui fait en sorte que les syndiqués ont droit à un scrutin secret. Ce projet de loi reconnaît le droit d'association pacifique, un droit qui s'étend à tous les travailleurs au Canada, qu'ils souhaitent ou non être représentés par un syndicat. Ce droit devrait également être conféré aux membres de la GRC s'ils souhaitent se syndiquer. Ce choix leur appartient.
L'ancien système de vérification des cartes pour les industries régies par le gouvernement fédéral exigeait que 50 % des employés, plus un, signent une carte d'adhésion. Malgré ce qu'en disent mes collègues d'en face, il est très clair que ce système donne lieu à de l'abus. Certes, les cas abondent d'employés sur qui on a fait pression pour qu'ils signent contre leur volonté une carte d'adhésion syndicale. Je sais que la députée a débité à toute allure les différentes dispositions législatives qui sont en place, mais je suis certain que nous conviendrons tous que le fait qu'une loi soit écrite ne signifie pas qu'elle est respectée. Je suis certain que nous comprenons tous qu'il existe de nombreuses occasions où le système de vérification des cartes ouvre la porte à de l'intimidation et à des pressions indues.
Pour conclure, je rappelle que mon message est très clair. Les membres de la GRC risquent leur vie tous les jours pour protéger nos droits, nos libertés et notre démocratie. Nous avons ici l'occasion d'aborder la question de la négociation collective au sein de la GRC, de prendre la parole au nom de nos agents de la GRC et de nous tenir debout pour protéger leurs droits démocratiques, mais les libéraux refusent de le faire.
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Monsieur le Président, je suis heureux de prendre part à ce débat. Je vais partager mon temps de parole avec le député de .
Dans un ordre d'idées un peu différent, je sais que la semaine a été dure pour beaucoup d'entre nous. J'exprime mes condoléances aux familles Hillyer et Ford et j'offre mes voeux les plus sincères au député de . Je crois comprendre qu'il connaît de nouveau des ennuis de santé. Jusqu'ici, j'ai vraiment aimé débattre avec lui en cette enceinte et j'espère qu'il se rétablira complètement et qu'il continuera d'apporter sa contribution à cette Chambre.
Le projet de loi porte sur la GRC et sur le droit de ses membres à la négociation collective.
Avant d'aborder les questions de fond concernant le scrutin secret, sur lequel ont porté essentiellement les arguments des personnes qui s'opposent au projet de loi, je vais exposer quelques-uns des motifs qui expliquent notre point de vue sur cette mesure législative.
Le projet de loi reconnaît et respecte une décision récente de la Cour suprême qui accorde à la GRC le droit à la négociation collective. Dans l'ensemble, le projet de loi constitue une réponse plutôt raisonnable à la décision du tribunal, et nous en appuyons le renvoi à un comité. Il fournit en quelque sorte les bases nécessaires.
Toutefois, nous croyons très fermement que la mesure législative doit protéger le droit des membres de la GRC de se prononcer par scrutin secret sur la syndicalisation. C'est un droit important et il est respecté par les Canadiens dans la grande majorité des contextes. Les hommes et les femmes qui travaillent à la GRC et ailleurs doivent avoir le droit de voter par scrutin secret.
Autre point intéressant, les conflits salariaux continueront d'être réglés par voie d'arbitrage obligatoire. Il n'y aura pas de grève d'agents de police, manifestement, et il importe de le préciser.
Je profite de ce débat sur la GRC pour mentionner brièvement le très bon travail que fait la GRC dans ma circonscription. Dans ma circonscription, , et, bien entendu en Alberta, nous n'avons pas de police provinciale. Les services policiers y sont donc directement assurés par la GRC. Nous apprécions énormément le travail extraordinaire que fait la GRC, non seulement dans ses fonctions policières, mais aussi par sa participation très utile à la collectivité.
Dans le cadre du travail que j'ai effectué dans le passé auprès de différents organismes sans but lucratif, la participation de la GRC a été un atout formidable. Par exemple, je faisais partie du Club Rotary de Sherwood Park. Des membres de la GRC venaient nous voir régulièrement pour faire le point sur les problèmes et les difficultés dans notre collectivité. Nous avions une relation de travail très constructive à laquelle ce lien contribuait.
En raison du grand respect que les députés de ce côté-ci de la Chambre, et j'imagine tous les députés, éprouvent à l'égard de la GRC, il importe que cette mesure législative protège leur droit à prendre des décisions sur la négociation collective au moyen d'un scrutin secret. Jusqu'à maintenant, moins de 10 projets de loi d'initiative ministérielle ont été présentés. Deux d'entre eux concernent l'accréditation syndicale et aucun ne protège le droit de tenir un scrutin secret. En fait, l'un de ces projets de loi, dont nous avons d'ailleurs déjà débattu ici, supprime explicitement cette protection. Ce que pense le gouvernement du scrutin secret est clair.
Comme je l'ai déjà dit à la Chambre, j'aurais pourtant cru qu'il s'agissait d'un acquis. Encore une fois, nous débattons de l'importance du scrutin secret comme au XIXe siècle, question qui, de l'avis de plusieurs je pense, était déjà réglée.
Il faut comprendre pourquoi le scrutin secret est important, et je veux faire valoir les quatre arguments qui me semblent fondamentaux pour le montrer. Premièrement, le scrutin secret protège le droit à la vie privée. Deuxièmement, il met les gens à l'abri des représailles. Troisièmement, il constitue une barrière contre la corruption. Quatrièmement, il facilite les délibérations qui sont nécessaires pour permettre aux gens d'exprimer efficacement ce qui est dans leur intérêt.
Voyons premièrement la question du droit à la vie privée. Un vote public ne respecte pas le droit de la personne à la vie privée. Il l'oblige à écrire ou à déclarer publiquement ses convictions politiques. Il fut un temps où les élections se tenaient de cette manière. Les gens devaient déclarer publiquement pour qui ils votaient, ce qui engendrait toutes sortes de problèmes, notamment le non-respect du droit fondamental à la confidentialité de ses convictions profondes dans le domaine politique. Selon nous, le droit à la vie privée est important dans ce contexte parce que les opinions d'une personne lui appartiennent en propre. Mes opinions ne sont qu'à moi, et ce n'est pas uniquement dans le sens où c'est moi qui les détiens, mais aussi parce que c'est moi qui décide de ce que je veux en faire, c'est-à-dire si je veux les faire connaître.
Les lois et les systèmes d'administration ou d'accréditation qui empêchent les gens de garder leur opinion pour eux-mêmes ou de l'exprimer comme ils le veulent vont à l'encontre du droit à la vie privée. Ce sont, en quelque sorte, des atteintes au droit des gens d'exprimer leurs opinions comme ils le veulent.
Cela a également des répercussions négatives concrètes. En plus de porter atteinte au droit fondamental à la vie privée, le fait de devoir tenir un scrutin non pas secret mais public entraîne toujours le risque de représailles pour les personnes concernées, en l'occurrence les membres de la GRC. C'est ce qui ressort clairement lorsqu'on se penche sur les premiers temps de l'adoption du scrutin secret.
Par exemple, le scrutin secret est apparu au Royaume-Uni au XIXe siècle, à l'époque de la grande réforme. À mesure que le droit de vote s'étendait à un plus grand nombre de personnes, on s'est aperçu que les gens, en particulier ceux qui étaient dans une situation économique plus précaire et qui dépendaient donc des emplois que leur offraient les plus fortunés, étaient vulnérables aux pressions politiques ou aux représailles lorsque le scrutin était public.
L'histoire révèle clairement que le scrutin secret a été mis en place pour protéger les droits de la population, des travailleurs et des travailleuses afin qu'ils puissent exprimer leur opinion politique sans craindre les représailles.
Il est indécent, paradoxal et tout à fait malheureux que ce soit dans le domaine de l'accréditation syndicale, où il est de nouveau question des droits politiques fondamentaux des travailleurs et des travailleuses, que le gouvernement refuse de reconnaître l'importance du scrutin secret.
Lorsque le vote est public, il y a, bien sûr, toujours la possibilité que des personnes s'exposent à certaines représailles, ainsi qu'à des réactions sociales ou à d'autres types de réactions négatives, de la part de leurs collègues si elles ne font pas ce qu'ils désirent ou ne votent pas comme ils le souhaitent.
Le troisième argument en faveur des scrutins secrets est qu'ils constituent une barrière contre la corruption. Avant la tenue de scrutins secrets, il existait un risque réel que les gens se fassent payer pour voter d'une certaine manière, et c'est quelque chose de possible avec les scrutins publics. Ce n'est évidemment pas possible avec les scrutins secrets. En effet, il ne sert à rien d'acheter un vote parce qu'il n'y a aucune façon de s'assurer que la personne vote bel et bien de la manière souhaitée.
Le fait qu'il soit impossible d'offrir des pots-de-vin était un autre argument important dans les premiers temps de l'adoption du scrutin secret et, dans une certaine mesure, c'est un argument qui demeure important de nos jours.
Enfin, le scrutin secret permet d'assurer un processus de délibérations avant la tenue du vote. Ainsi, on fixe la date du vote, on entend les opinions des deux parties, on en discute et on tire une conclusion. Je crois que la plupart des gens reconnaissent l'importance de ce processus de délibérations. C'est pourquoi nous avons une campagne électorale. C'est pourquoi nous avons les débats avant la tenue des élections.
Les avantages pour les travailleurs et les travailleuses dans le contexte de l'accréditation sont très clairs. Quelqu'un pourrait venir me voir, me présenter son point de vue et me demander « Veux-tu signer cette carte? » Il se peut que je réponde « Oui, cela me semble être une bonne idée », mais je penserais peut-être autrement si on m'avait présenté des contre-arguments. Le processus de délibérations donne le temps aux gens de bien réfléchir et d'agir en fonction de leurs intérêts.
Je crois que ce sont là les principales raisons pour lesquelles le scrutin secret est important dans ce contexte et dans tous les contextes.
Voici les principaux arguments qui sont invoqués contre le scrutin secret, en particulier en ce qui concerne l'accréditation. Les députés d'en face disent que le scrutin secret est toujours une option, mais qu'il n'est pas nécessaire. Dans tous les arguments invoqués au sujet de l'importance d'un scrutin secret, nous indiquons les raisons pour lesquelles on devrait garantir un scrutin secret. Les gens devraient savoir avec certitude que leur vie privée sera protégée.
Si nous disions qu'à la prochaine élection générale, il y aura un scrutin secret dans certaines circonscriptions, mais pas dans d'autres, je pense qu'on dirait que c'est insuffisant, que les gens devraient avoir la certitude que leur vie privée sera respectée lorsqu'ils exerceront leur droit de vote.
On évoque de temps à autre le risque d'intimidation de la part de l'employeur et d'un déséquilibre dans le milieu de travail. Or, les risques d'intimidation sont faibles lorsque les travailleurs sont discrets et qu'ils votent dans le cadre d'un scrutin secret.
Il y a toujours un risque d'intimidation à l'égard des organisateurs d'une campagne d'accréditation, je le reconnais, mais dans ce cas, le risque existe peu importe s'il y a un scrutin secret ou non. Il est toujours possible que les organisateurs fassent l'objet d'intimidation, que ce soit dans le contexte d'un processus de vérification des cartes ou d'un scrutin secret.
De plus, il s'agit du gouvernement. Il est très peu probable que le gouvernement exerce de l'intimidation comme pourraient le faire les employeurs.
Pour ces raisons, nous reconnaissons l'importance du projet de loi et nous appuierons son renvoi au comité. Par contre, nous espérons que le gouvernement reconnaîtra aussi l'importance du scrutin secret.
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Monsieur le Président, c'est un plaisir d'intervenir aujourd'hui pour participer au débat sur le projet de loi .
Je tiens tout d'abord à remercier les membres de la GRC qui habitent dans ma circonscription, Cariboo—Prince George. Je remercie aussi mon collègue de de ses 35 années de service.
On pourrait dire que j'étais un enfant de la GRC. Comme mon beau-père servait dans la GRC, j'ai pu voir beaucoup de petites localités d'un bout à l'autre de la Colombie-Britannique.
Parmi les membres de la GRC, on compte des parents, des soeurs, des frères. Ils agissent comme bénévoles dans leur collectivité. Ils entraînent des équipes de sport mineur et travaillent avec des organismes de charité. Ils contribuent à la santé et au bien-être de nos collectivités tous les jours, qu'ils soient ou non en uniforme.
Quand ils vont travailler, les membres de la GRC savent qu'ils feront face à des tragédies. Ils savent qu'ils devront peut-être risquer leur vie pour que nos familles et nous-mêmes puissions dormir tranquilles. Ce sont nos sentinelles.
Il y a toute une légende autour de la police montée, une force policière qui attrape toujours les méchants. Je pense au personnage de Dudley Do-Right et à mon superhéros préféré, le capitaine Canuck: un agent de la GRC calme et poli le jour, qui mène une lutte nocturne contre les criminels.
La tunique rouge et le Stetson sont des symboles de notre fier pays. En 1873, les 150 premières recrues incarnaient les valeurs fondamentales de la GRC que sont l'intégrité, l'honnêteté, le professionnalisme, le respect et la responsabilisation, tout comme le font actuellement les 28 461 membres de la GRC.
Comme je l'ai dit plus tôt, mon beau-père a été membre de la GRC. Il m'a confié qu'à l'époque, ce n'était pas tant pour le salaire que pour la fierté d'être associé à la Gendarmerie et le respect qu'elle inspirait.
Le Carrousel de la GRC est connu internationalement. J'ai participé à des activités de représentation du Canada aux côtés de la GRC, partout au pays et à l'étranger. À tous les événements, nos gendarmes attiraient toujours le plus de gens désireux de se faire prendre en photo avec eux.
Aujourd'hui, avec ses 28 461 membres, l'effectif de la Gendarmerie est complet. Les membres de la GRC font face à une disparité de 30 % par rapport à leurs homologues syndiqués. La situation de la GRC devient de plus en plus difficile.
Un citoyen ordinaire peut s'attendre à vivre une ou deux expériences traumatisantes au cours de sa vie, alors qu'un policier peut subir de 600 à 900 traumatismes au cours de sa carrière. Selon une étude récente, plus de 900 événements traumatisants surviennent durant une carrière de 20 ans au sein de la Gendarmerie.
Le trouble du stress post-traumatique touche plus de 30 % de nos agents de police. Il faut que cesse la stigmatisation. Il faut faire en sorte que nos hommes et femmes sachent qu'ils peuvent parler de leurs problèmes, qu'ils touchent au harcèlement ou au stress post-traumatique. Il faut leur donner l'assurance qu'ils peuvent demander de l'aide. Il faut également donner à l'organisation, à la direction et aux familles les ressources nécessaires à la formation afin d'éviter toute autre perte de vie.
Le présent débat porte sur le projet de loi et sur la question du scrutin secret. Nous devons parler de la possibilité d'accorder aux personnes qui mettent tous les jours leur vie en danger le droit démocratique au scrutin secret afin qu'elles puissent voter sans crainte d'intimidation ou de représailles. Comme l'a dit mon collègue d'en face, la peur et l'intimidation vont avoir lieu quelle que soit la politique du travail en vigueur. À la GRC, comme dans d'autres services de police, des services de sapeurs-pompiers ou d'autres milieux de travail ordinaires, la peur et l'intimidation peuvent exister. Des gens vont se faire harceler et intimider.
Les conservateurs appuient la décision de la Cour suprême de se porter à la défense des hommes et femmes sur la ligne de front. Nous estimons que ceux qui risquent leur vie au quotidien méritent le droit démocratique de voter à l'abri de l'intimidation et des représailles.
Ces quelques derniers jours, on m'a accusé de ne pas appuyer les syndicats ou les travailleurs de première ligne. Rien ne pourrait être plus loin de la vérité. J'ai été membre de cinq syndicats au cours de ma vie. J'estime qu'ils ont leur raison d'être dans le milieu de travail contemporain. J'estime également que mon projet de loi d'initiative parlementaire — le projet de loi , qui vise l'établissement d'un cadre national relatif au stress post-traumatique des premiers répondants, des membres de la GRC, des anciens combattants, des agents de correction et des pompiers — est très éloquent et en dit long sur ma position à l'égard de ceux qui mettent leur vie en danger tous les jours.
Le coût des services de police dans les collectivités de ma circonscription ne cesse d'augmenter. Il est de plus en plus difficile d'accorder un financement suffisant aux services de police. Que le temps supplémentaire soit nécessaire en raison de maladies, de blessures ou d'un manque de ressources — autrement dit d'un effectif insuffisant —, nous en arrachons.
Ma collectivité, Williams Lake, au sud de Prince George, est aux prises avec un problème de violence liée aux gangs. Pas plus tard qu'hier soir, j'ai rencontré le à ce sujet. L'une des stratégies pour combattre ce problème consiste à embaucher trois agents de plus. Or, cela signifierait une hausse d'impôt de 2 % dans des conditions économiques déjà difficiles, pour un maire, un conseil municipal et une ville qui traversent déjà une période difficile et qui sont terrifiés par les activités de plus en plus violentes de ces gangs.
Nous devons fournir les ressources voulues aux forces de maintien de l'ordre, aux agents de première ligne et à la direction. Nous devons pouvoir leur donner l'occasion de voter sans craindre des représailles. Amender le projet de loi pour y intégrer le droit démocratique au vote est la bonne chose à faire. La chose responsable à faire est de consulter les municipalités qui, en fin de compte, assument les coûts du maintien de l'ordre, de sorte que les ressources nécessaires soient en place pour respecter les ententes qui existent, que ce soit pour des forces syndiquées ou en instance de négociation. Donner aux collectivités, à la direction et aux forces de maintien de l'ordre les ressources voulues est la bonne chose à faire.
Cependant, les temps sont difficiles. Le gouvernement ne croit pas que donner un vote démocratique ou une voix à ceux qui risquent leur vie pour nous est la bonne chose à faire.
Je n'appuierai pas le projet de loi, mais j'espère qu'il sera renvoyé au comité pour que le gouvernement puisse faire la bonne chose.
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Monsieur le Président, c'est un plaisir de prendre part au débat sur le projet de loi , qui donnerait enfin aux membres de la GRC le droit à la négociation collective. Parmi les orateurs qui m'ont précédé, plusieurs ont souligné l'importance, voire la valeur emblématique de la GRC, ce qui met en lumière l'importance de notre discussion.
À titre de député de la Colombie-Britannique, je suis reconnaissant à la GRC de protéger avec dévouement les citoyens d'une grande partie de ma province, et même du pays. Au cours des derniers mois, j'ai rencontré des membres affectés aux postes de la GRC de ma circonscription pour parler avec eux des enjeux de notre région et de la négociation collective.
J'ai aussi assisté, dernièrement, à une séance d'information publique organisée par la GRC à Oliver, en Colombie-Britannique. Le sujet: la sécurité publique. J'ai été impressionné par les discussions respectueuses et enrichissantes entre les gens de la collectivité et les membres locaux de la GRC. Il est important de préserver et de favoriser ce respect mutuel.
J'ai entendu le député de déplorer une dégradation du classement de la GRC au pays. Nous souhaitons tous qu'elle se retrouve en meilleure position. Je suis reconnaissant au député pour ses années de service et je respecte ses observations au sujet de la négociation collective, mais je crois que le projet de loi marquera un pas dans la bonne direction, un pas vers cet avenir meilleur que nous souhaitons à la GRC.
Je suis heureux d'appuyer le projet de loi à l'étape de la deuxième lecture, un projet de loi qui donne aux membres de la GRC les mêmes droits que toutes les autres forces policières au Canada. Comme nous l'avons entendu, ce projet de loi fait suite à la décision de la Cour suprême abolissant les dispositions législatives interdisant les négociations collectives aux membres de la GRC. Étant donné la date butoir imposée par la Cour, le NPD appuiera le projet de loi, mais nous envisageons de présenter d'importants amendements lors de l'étude au comité.
L'Association canadienne de la police montée professionnelle représente ses membres lorsqu'il y a des problèmes en milieu de travail. Dans un récent communiqué, l'Association a déclaré: « [...] ce projet de loi comporte des lacunes puisqu’il supprime de la table de négociation des questions essentielles telles que les mesures disciplinaires et la répartition des ressources. »
Il est capital que le nouveau régime de négociation collective des membres de la GRC donne plus que la possibilité de négocier les salaires et les avantages sociaux. La sécurité au travail, la dotation, le harcèlement et les problèmes de discipline sont souvent plus importants pour le bon fonctionnement de l'organisation que la paye à elle seule. Cela me rappelle le différend, qui a duré 10 ans, entre la Fédération des enseignantes et des enseignants de la Colombie-Britannique et le gouvernement de cette province, qui tournait principalement autour de la taille des classes.
Ces dernières années, on a rapporté de nombreux cas de harcèlement dans les lieux de travail de la GRC, nous le savons tous. Je n'arrive pas à voir comment on améliorerait les conditions de travail des membres de la GRC en excluant de la négociation collective les procédures de traitement des cas de harcèlement. Les cas signalés sont très graves et doivent être traités rapidement et équitablement. C'est le régime de la négociation collective qui conviendrait le mieux à la mise en place de la procédure voulue.
J'ai passé la plus grande partie de ma vie dans des régions où la GRC assurait la sécurité publique, mais j'ai aussi vécu à Vancouver et à Terre-Neuve pendant de longues périodes. Je peux dire en toute honnêteté que les forces policières de ces endroits fonctionnent très bien dans le cadre d'un régime de négociation collective. J'aimerais savoir en quoi la neutralité ou la stabilité de la GRC seraient compromises si les mesures disciplinaires ou les préoccupations concernant la sécurité du lieu de travail faisaient l'objet d'une négociation collective.
Hier encore, la mort d'un jeune travailleur sur un chantier au centre-ville d'Ottawa nous a rappelé l'importance des questions de sécurité au travail. Si ces questions sont de toute évidence différentes pour les services de police, elles demeurent néanmoins essentielles pour la vie des membres de la GRC partout au pays, et particulièrement dans les régions rurales où ceux-ci travaillent souvent seuls. Pourquoi les mesures de dotation sont-elles explicitement exclues du régime de négociation collective offert à la GRC dans le projet de loi?
Comme les conventions collectives seraient soumises à l'arbitrage si les parties n'arrivaient pas à s'entendre, la direction de la GRC devrait pouvoir présenter des arguments à l'arbitre si elle estime que les revendications des membres créeraient des situations qui nuiraient d'une façon quelconque à la fiabilité du service.
Selon la décision de la Cour suprême, des limites peuvent être imposées à la négociation collective si elles sont raisonnables et justifiées. Or, tous les autres corps policiers incluent dans leur convention collective les questions disciplinaires et la sécurité du lieu de travail; je ne vois donc pas pourquoi ce serait inacceptable et inapproprié pour la GRC.
Pour terminer, je voudrais simplement répéter que j'appuie ce projet de loi. Mais, comme il a peut-être été rédigé à la hâte pour respecter le délai du 16 mai fixé par la Cour suprême, j'espère que le gouvernement considérera les importants amendements qui seront proposés lors de l'étude du projet de loi par le comité, de manière à inclure, dans le système des négociations collectives de la GRC qui serait créé par ce projet de loi, les questions de la dotation en personnel, du déploiement, du harcèlement et de la discipline.
Je voudrais terminer en souhaitant à tous les députés de joyeuses Pâques et un bon voyage de retour dans leur famille.