:
Monsieur le président, le lieu où nous sommes réunis aujourd'hui, la Chambre des communes, a été témoin de nombreux moments extraordinaires tout au long de son histoire. C'est ici, dans cette enceinte, que des gouvernements ont pris la difficile décision d'envoyer de jeunes hommes et femmes à la guerre, une décision qui a transformé à tout jamais notre pays et le reste du monde. C'est aussi ici qu'en 1922, Agnes Macphail, la toute première députée canadienne, a montré à des générations de filles canadiennes que rien n'est impossible.
Enfin, pour la toute première fois, la Chambre peut observer de près une « bromance ». Je vous remercie de rendre la chose possible. Je pense encore qu'il serait plus approprié de parler de « dudeplomacy », mais je vais finir par me faire à l'idée.
La vérité, c'est que même si Barack et moi sommes des amis, les liens qui nous unissent sont loin d'être uniques.
[Français]
Que ce soit par la famille, les amis ou les médias sociaux, ou encore par les 2,4 milliards de dollars en biens et services qui traversent la frontière chaque jour, les liens entre les Canadiens et les Américains sont omniprésents. C'est par ces relations que nous donnons vie à ce que le président Kennedy a affirmé lorsqu'il s'est adressé à cette Chambre: « Ce qui nous unit est de loin supérieur à ce qui nous divise. »
Les Canadiens et les Américains sont unis dans leur quête de paix et de prospérité. Nous voulons tous avoir de réelles opportunités de réussir.
[Traduction]
Nous comprenons que la croissance économique est la plus significative lorsqu'elle améliore la vie de ceux qui travaillent si fort pour la créer, en particulier les gens de la classe moyenne et ceux qui s'efforcent d'en faire partie. Nous faisons écho aux paroles du président Roosevelt, qui avait déclaré: « La véritable mesure du progrès, ce n'est pas de savoir si ceux qui vivent dans l'abondance s'enrichissent, mais bien si nous voyons aux besoins de ceux qui n'ont pas grand-chose. »
Les Canadiens et les Américains sont également unis dans leur désir de laisser à leurs enfants et à leurs petits-enfants un monde meilleur, plus sûr et plus propre que celui que nous avons hérité de nos parents. Voilà un objectif ambitieux, mais qui n'est pas hors de portée.
Aujourd'hui, nous avons fait un important pas vers cet avenir plus propre grâce à une nouvelle stratégie continentale sur les changements climatiques.
Enfin, et surtout en ce moment, les Canadiens et les Américains sont unis dans leur conviction que la diversité est une source de force, et non de faiblesse. Au fil des générations, nos pays ont accueilli de nouveaux arrivants en quête de liberté et de la promesse d'une vie meilleure. Au fil des générations, nos identités et nos économies ont été enrichies, et non menacées, par ces nouvelles perspectives.
Le concept nord-américain selon lequel la diversité est une force est notre cadeau à la planète. Peu importe votre origine, votre religion, la couleur de votre peau ou qui vous aimez, vous êtes les bienvenus. Ici, vous êtes chez vous.
Réaffirmons aujourd'hui, en compagnie de nos cousins américains, cet état d'esprit que, il y a 153 ans, Abraham Lincoln avait décrit comme « le dernier et le meilleur espoir de la Terre ». L'ouverture, la diversité, l'inclusion, un gouvernement autonome responsable, la liberté pour tous: voilà des idées qui sont tout aussi importantes qu'elles ne l'ont jamais été, et nous les défendrons ensemble. Les Canadiens et les Américains sont sur la même longueur d'onde sur tous ces points, ainsi que sur les possibilités économiques, l'environnement et la création d'une société plus inclusive et diversifiée.
[Français]
Lorsque les gens disent que le président et moi entretenons une relation spéciale, souvent, ils ne réalisent pas une chose: nous ne nous inspirons pas l'un de l'autre, mais bien des gens que nous avons le privilège de servir. Nous nous inspirons de la mère qui fait des heures supplémentaires pour pouvoir payer son loyer, acheter de nouveaux vêtements à sa fille et épargner un peu d'argent pour aider ses parents; du retraité qui donne de son temps pour enseigner aux enfants l'importance de protéger les milieux humides; des communautés qui se rassemblent après une catastrophe naturelle; ou encore de celles qui marchent côte à côte et main dans la main pour affirmer haut et fort le droit de s'aimer.
[Traduction]
Voilà ce à quoi j'associerai la présidence de Barack Obama.
Les livres d'histoire mettront en évidence les politiques emblématiques, mais ce dont je me souviendrai, ce dont tout le monde se souviendra, je l'espère, ce sont les enseignements que vous nous aurez prodigués, non par décret, mais en montrant l'exemple. Ce que vous nous avez appris, c'est que nous sommes responsables les uns vis-à-vis des autres, que l'union fait la force, que nos similitudes sont plus nombreuses que nos différences et que, dans le monde actuel, il est possible de faire de la politique en misant sur l'espoir, le travail acharné, l'ambition et la gentillesse.
Monsieur le président, dans votre dernier discours sur l'état de l'Union, vous avez dit du peuple des États-Unis qu'il était lucide, d'une grande générosité, optimiste et qu'il ne reculait devant aucune difficulté. Il n'existe à mon sens pas de meilleure façon de décrire celui qui dirige ce pays.
Barack, bienvenue au Canada.
[Français]
Mesdames et messieurs, voici le président des États-Unis d'Amérique, Barack Obama.
Bonsoir.
[Français]
Bonjour.
[Traduction]
Monsieur le premier ministre, monsieur le Président, mesdames et messieurs les députés, mesdames et messieurs les sénateurs, distingués invités, chers Canadiens, je vous remercie pour cet extraordinaire accueil. J'ai presque envie de me taire et de m'en aller, car rien ne peut surpasser cela.
Il va sans dire que votre accueil chaleureux me remplit de gratitude. Je me réjouis de la relation de travail étroite et de l'amitié que j'ai nouées avec votre remarquable premier ministre, Justin Trudeau, ainsi qu'avec sa merveilleuse épouse, Sophie.
Je pense qu'on peut dire sans se tromper que cet accueil n'est que le reflet de l'alliance incroyable et de l'amitié profonde entre Canadiens et Américains.
Justin, je vous remercie de vos très aimables paroles de même que de l'énergie nouvelle et de l'espoir que vous insufflez, comme chef, à votre pays et à notre alliance. Ma présidence tire peut-être à sa fin, mais je sais que le Canada et le monde pourront profiter de vos qualités de chef pour les années à venir.
Le Canada est le premier pays où je me suis rendu en tant que président. C'était en février. Il faisait plus froid alors. J'étais plus jeune. « Le Grand Nord tout blanc », c'est ainsi que Michelle décrit mes cheveux maintenant. Lors de cette visite, je me suis promené dans le marché By — j'ai goûté à une queue de castor; c'est meilleur que le nom peut le laisser croire — et j'ai été aussi frappé que je le suis aujourd'hui par la chaleur des Canadiens.
C'est pour moi un honneur insigne que de me joindre à vous en cette enceinte historique, cette cathédrale de la liberté. Nous, les Américains, ne le disons jamais assez: comme ami et comme allié, nous ne pourrions demander mieux que le Canada. Impossible de demander mieux. C'est vrai, et nous ne tenons pas cela pour acquis. Cela ne veut toutefois pas dire que nous voyons toujours tout du même oeil.
Je crois comprendre qu'une des raisons pour lesquelles la reine a choisi cet emplacement pour le Parlement, c'est qu'il se trouvait à bonne distance de la frontière avec les États-Unis. Je dois aussi admettre que, pendant la guerre de 1812, les troupes américaines ont causé quelques dégâts à Toronto. Je soupçonne que certaines personnes ici n'ont pas été trop contrariées lorsque les Britanniques nous ont rendu la pareille en incendiant la Maison-Blanche.
Cela dit, par les temps qui courent, les seules troupes qui traversent notre frontière sont les armées de touristes et de gens d'affaires et les familles qui vont faire des achats, brasser des affaires ou visiter des êtres chers. Nos batailles ont désormais lieu sur la patinoire. Mais même dans le domaine du hockey, une paix relative règne. Les Américains ont, eux aussi, célébré la vie de M. Hockey lui-même, le regretté Gordie Howe, tout comme les Canadiens peuvent féliciter les équipes américaines de la LNH d'avoir remporté le plus grand nombre de Coupes Stanley.
J'avais dit que j'aurais dû arrêter après les applaudissements.
Dans un monde où trop de frontières sont sources de conflits, nos deux pays sont rattachés par la plus longue frontière paisible de la Terre. Mais notre relation si unique n'est pas simplement une affaire de proximité; elle repose sur notre engagement durable à l'égard de certaines valeurs, cet esprit dont a parlé selon lequel peu importe qui nous sommes, d'où nous venons, quel nom de famille nous portons et quelle foi nous pratiquons, ici, nous pouvons faire ce que nous voulons de notre vie.
Pensons aux courageux pionniers et aux prospecteurs qui se sont aventurés vers l'ouest par-delà des territoires inhospitaliers, aux rêves des générations d'immigrants et de réfugiés qui ont été accueillis sur nos rivages, aux espoirs des esclaves qui ont fui vers le nord grâce au chemin de fer clandestin. Martin Luther King Jr a dit: « [...] le Canada était l'étoile du Nord [...] Le chemin de la liberté nous unit. »
Nos liens s'expriment aussi dans le service de ceux qui nous ont défendus sur les champs de bataille des Flandres, sur les plages de Normandie, dans le ciel des Balkans et, plus récemment, dans les montagnes de l'Afghanistan et les bases d'entraînement en Irak. Leur sacrifice est immortalisé dans les rangées silencieuses d'Arlington et dans la tour de la Paix juste au-dessus de nous. Aujourd'hui, nous rendons hommage à ceux qui ont donné leur vie pour nous tous.
Nous sommes également unis par les institutions que nous avons établies pour maintenir la paix. Nous avons créé les Nations unies pour défendre nos aspirations communes. Nous avons formé l'OTAN pour garantir notre sécurité. Nous avons créé le NORAD pour que les Américains et les Canadiens puissent monter la garde ensemble et suivre les déplacements du Père Noël pendant qu'il distribue les cadeaux.
Nous sommes aussi unis par un vaste réseau commercial grâce auquel il est possible de transporter des marchandises d'un bout à l'autre du continent. Nous sommes unis par des liens d'amitié et par des liens familiaux. Je pense entre autres à mon extraordinaire beau-frère, qui vient de Burlington. Je me dois donc de saluer les gens de Burlington.
Si les liens qui nous unissent sont si exceptionnels, c'est précisément parce qu'ils semblent passer inaperçus. C'est d'ailleurs pour cette raison que les Américains sont souvent étonnés d'apprendre que leur acteur ou leur chanteur américain favori est en fait un Canadien.
Ce qu'il faut retenir, c'est qu'il existe beaucoup de similitudes entre nos deux pays et qu'elles contribuent à enrichir nos vies. À titre de président, j'ai eu l'occasion de renforcer les liens qui unissent nos deux pays, et compte tenu des progrès que nous avons réalisés au cours des dernières années, je peux maintenant vous dire que le partenariat de longue date entre le Canada et les États-Unis est plus fort que jamais et que la collaboration entre nos deux pays est plus étroite qu'elle ne l'a jamais été.
Cela dit, la rencontre d'aujourd'hui a lieu à un moment décisif pour nos pays et pour le reste du monde. Ici, dans cette capitale dynamique, nous considérons que le monde a énormément profité de l'ordre mondial que nous avons contribué à établir ensemble, mais nous constatons également que cet ordre est de plus en plus mis à l'épreuve par des forces de changements qui s'intensifient.
Presque tout indique que le monde est moins violent que jamais, mais il demeure tout de même marqué par d'anciennes dissensions et de nouvelles haines. Le monde est plus branché que jamais, mais même si ces liens électroniques permettent de diffuser des connaissances et de favoriser une plus grande compréhension entre les peuples, ils donnent aussi plus de pouvoir aux terroristes qui propagent la haine et la mort, comme ils l'ont fait récemment, à Orlando et à Istanbul.
Le monde est plus prospère que jamais, mais malgré la mondialisation et les percées technologiques, les inégalités augmentent et les salaires stagnent dans les pays développés. Par conséquent, un très grand nombre de travailleurs et de collectivités ont des appréhensions, car ils se rendent compte que les perspectives d'avenir sont de moins en moins bonnes, non seulement pour eux, mais aussi, et surtout, pour leurs enfants. Puisqu'il y a de plus en plus d'incertitude à cet égard, nous ne pouvons plus nous intéresser uniquement aux taux de croissance globaux, au prix des actions ou encore au rythme de l'innovation numérique.
Si seules les personnes extrêmement bien nanties profitent de la mondialisation et si nos démocraties ne parviennent pas à établir les fondements de la croissance et à offrir des perspectives d'avenir à tous, la population réagira, que ce soit parce qu'elle est en colère ou parce qu'elle a peur, et les politiciens — certains étant sincères, d'autres étant tout à fait cyniques — miseront sur cette colère et sur cette peur, en évoquant une époque révolue, pendant laquelle l'ordre et la prévisibilité régnaient et la gloire nationale atteignait un sommet. Ils feront valoir que nous devons rebâtir des murs et nous dissocier du reste du monde, où le chaos règne, ou éliminer les maux qui nous affligent et qui auraient semble-t-il été causés par les immigrants, pour reprendre le contrôle de nos vies.
Nous avons vu certains de ces courants à l'oeuvre la semaine dernière, avec ce référendum qui a eu comme résultat que le Royaume-Uni se retirera de l'Union européenne. Malgré certaines des réactions initiales, j'ai confiance que le processus pourra être géré de façon pondérée et ordonnée. Je m'attends à ce que nos amis des deux côtés de la Manche élaborent un plan efficace pour l'avenir, et j'ai tout autant confiance que les valeurs que nos démocraties libérales fondées sur des économies de marché partagent de chaque côté de l'Atlantique sont plus fortes et solides qu'un seul événement. Même si les circonstances entourant le Brexit sont propres au Royaume-Uni, les frustrations ressenties par ses habitants ne le sont pas.
Il est possible de gérer judicieusement les retombées à court terme du Brexit, mais on ne peut ignorer les inégalités, les bouleversements et les divisions sociales qu'on observe depuis déjà longtemps. La façon dont nous réagirons aux forces de la mondialisation et des changements technologiques déterminera la durabilité de cet ordre international qui assurera la sécurité et la prospérité des prochaines générations. Heureusement, le partenariat entre les États-Unis et le Canada montre la voie à suivre, car notre histoire et notre travail ensemble illustrent un ensemble de valeurs communes sur lesquelles nous devons nous appuyer, des valeurs éprouvées, des valeurs dont le a parlé au début de son discours. Ce sont des valeurs comme le pluralisme et la tolérance, la primauté du droit, l'ouverture, l'engagement à l'échelle mondiale en matière de commerce et de coopération, en plus de l'égalité des chances et de l'investissement dans nos concitoyens ici, dans nos pays respectifs.
Comme le premier ministre Pierre Trudeau l'a dit un jour: « Après tout, on ne bâtit pas un pays comme les pharaons bâtissaient leurs pyramides pour les laisser en place à défier l'éternité. Un pays se bâtit chaque jour à partir de certaines valeurs de base que nous partageons tous. » Ce qui s'applique à un pays s'applique à toute la planète, et c'est de cela que je veux parler aujourd'hui: comment renforcer nos institutions afin de faire progresser ces engagements dans un monde en mutation rapide.
Permettez-moi de commencer par notre vision économique commune. Notre engagement d'offrir des possibilités à tous nos concitoyens doit être au coeur de nos moindres décisions. Nous sommes vraiment chanceux, car nos deux pays sont très bien positionnés pour réussir dans le XXIe siècle. Nos deux nations connaissent très bien l'incroyable pouvoir du libre marché et de l'innovation. Des Canadiens participent à la gestion de certaines des entreprises les plus innovatrices de la Silicon Valley. Nos étudiants étudient dans les universités de classe mondiale de nos deux pays. Nous investissons dans la recherche--développement, et nous prenons des décisions fondées sur des données scientifiques probantes. Et cela fonctionne. C'est ce qui a permis de créer nos extraordinaires économies.
S'il y a quelque leçon que ce soit à tirer de la crise financière et de la récente récession, c'est que les économies se portent mieux quand tout le monde a la possibilité de réussir. Pendant longtemps, on a cru que les pays devaient choisir entre croissance économique et intégration économique. Or, il s'agissait d'une fausse alternative. Si le PDG d'une entreprise gagne plus d'argent en une journée que l'employé type en une année, il y a un problème d'inégalité. Cette inégalité n'est pas néfaste que pour le moral au sein de l'entreprise; elle l'est aussi pour l'économie. Le travailleur en question n'est pas un très bon client.
Le fait qu'un jeune homme de l'Ohio n'arrive pas à rembourser son prêt d'études ou qu'une jeune femme de l'Ontario ne puisse pas payer ses factures a des répercussions sur notre économie. Cela endigue la croissance. Il nous faut une croissance vaste qui améliore le sort de tous et chacun et qui s'appuie notamment sur des politiques fiscales avantageuses pour les familles de travailleurs et des filets de sécurité robustes pour les gens qui traversent des moments difficiles.
Comme John Kenneth Galbraith l'a déjà affirmé, les gens sont le dénominateur commun du progrès. Le progrès ne se mesure pas à l'aide de chiffres ou d'abstractions; c'est le sort des gens qui compte.
Évidemment, bon nombre de tenants de cette vision progressiste et englobante soutiennent qu'investir dans les gens, dans la protection des travailleurs et dans des politiques fiscales équitables n'est pas suffisant. Pour eux, la mondialisation est un système fondamentalement truqué pour avantager la tranche de 1 % des personnes les plus riches. Leur solution consiste à éliminer les accords commerciaux et les diverses institutions et ententes internationales qui visent l'intégration des économies nationales.
Je comprends ce point de vue. Je comprends pourquoi il est tentant de l'adopter. On peut avoir l'impression que, en fermant ses frontières, on aura un plus grand contrôle. C'est particulièrement le cas quand les bienfaits du commerce et de l'intégration économique sont difficiles à voir, ou faciles à tenir pour acquis, et que certains bouleversements sont évidents et tangibles.
Cependant, il y a un hic: dans notre économie du XXIe siècle, restreindre les échanges commerciaux ou sombrer dans le protectionnisme ne fonctionnera pas. C'est voué à l'échec. En dépit de toute volonté, il est impossible de s'isoler du reste du monde. Le lendemain du vote sur le Brexit, les gens ont regardé autour d'eux et se sont dit: « Oh, comment cela va-t-il fonctionner? »
Le frein qu'impose à nos propres économies la faiblesse économique en Europe, en Chine et dans d'autres pays illustre bien la mesure dans laquelle nous, nos économies, nos emplois et nos entreprises dépendons du commerce de biens et services partout dans le monde.
Très peu de nos industries nationales peuvent se couper d'une chaîne d'approvisionnement qui est désormais véritablement mondialisée. Pour ceux d'entre nous qui croient que nos économies doivent fonctionner pour tous, la réponse n'est pas de se retirer de notre monde interconnecté, mais plutôt de participer pleinement avec les autres pays et d'influer sur les règles afin que celles-ci soient favorables à nos travailleurs et à nos entreprises.
L'expérience de nos deux nations montre la voie à suivre. La relation de commerce et d'investissement bilatérale entre les États-Unis et le Canada est la plus importante du monde et elle nous rend plus forts. Elle signifie qu'une entreprise du Québec peut créer des emplois en Caroline du Nord et qu'une jeune entreprise de Toronto peut attirer des investissements du Texas.
Le problème, c'est que certaines économies dans des régions en très forte croissance, surtout celle de l'Asie-Pacifique, ne suivent pas toujours les mêmes règles. Elles imposent des droits de douane injustes, ne respectent pas les droits des travailleurs ou suivent des normes environnementales peu rigoureuses, ce qui fait que nos entreprises ont de la difficulté à soutenir équitablement la concurrence.
Avec le Partenariat transpacifique, nous avons la possibilité non seulement d'ouvrir ces marchés aux produits américains et canadiens et d'éliminer des milliers de ces droits de douane injustes — et nous devons le faire, parce que ces pays vendent déjà leurs produits ici en vertu des règles actuellement en vigueur, mais nous ne vendons pas les nôtres là-bas autant que nous le devrions —, mais aussi d'accroître la protection des travailleurs et de l'environnement et de promouvoir les droits de la personne, notamment en prenant des mesures vigoureuses contre la traite des personnes et le travail des enfants.
De cette façon, les règles du jeu seront les mêmes pour tous, nos travailleurs pourront rivaliser équitablement et nos entreprises seront moins tentées de s'engager dans un nivellement par le bas. Grâce à ces changements, conjugués à une augmentation de l'investissement dans l'éducation, la formation et le développement des compétences de nos concitoyens, dans l'infrastructure, dans la recherche-développement et dans la connectivité, nous pourrons générer une croissance soutenue qui améliorera le sort de nous tous. Oui, de nous tous.
En fait, nous devons nous tourner vers l'avenir, et non regarder derrière nous. En accroissant les échanges commerciaux et en renforçant les liens entre les gens, nous pourrons aussi favoriser l'élimination d'anciennes pommes de discorde.
Je remercie d'ailleurs le Canada, qui a joué un rôle indispensable en organisant nos négociations avec le gouvernement cubain et en appuyant les efforts que nous avons déployés pour éliminer les politiques inefficaces qui ont été en vigueur pendant 50 ans et pour commencer un nouveau chapitre avec le peuple cubain.
Je sais que beaucoup de Canadiens aiment aller à Cuba, probablement parce qu'ils n'ont pas à y affronter des hordes d'Américains dans les villes et sur les plages, mais les choses changent. Plus les Américains collaboreront avec les Cubains, plus la population de Cuba pourra être optimiste et bénéficier d'un plus grand nombre de débouchés économiques.
Tant les Américains que les Canadiens reconnaissent que les pays riches comme les nôtres ne peuvent pas atteindre leur plein potentiel si les autres pays demeurent enlisés dans la pauvreté. Voilà une autre chose qui ne changera pas, même si nous sommes de plus en plus interconnectés. Si d'autres régions du monde sont confrontées à la pauvreté, à la maladie et aux conflits, cela nous touche nous aussi, même si nous aimerions bien faire croire que nous pouvons nous isoler.
Puisque nous nous sommes engagés à atteindre de nouveaux objectifs en matière de développement durable, nous avons maintenant la possibilité d'éliminer la pauvreté extrême, un problème qui nous indigne tous. Nous pouvons accroître l'accès à l'électricité en Afrique pour que ceux qui vont à l'école puissent étudier le soir et pour que les entreprises puissent rester ouvertes. Nous pouvons éliminer la malaria et le virus Zika, qui constituent de véritables fléaux. Nous pouvons atteindre notre objectif et faire de la première génération sans sida une réalité. Nous pouvons y parvenir. Nous avons les moyens d'atteindre ce but. Nous pouvons également aider ceux qui s'efforcent de faire disparaître la corruption et de créer plutôt des institutions responsables qui font preuve de transparence et sont au service de la population.
Les États-Unis et le Canada, qui sont des chefs de file en matière de développement international, savent que cette activité n'est pas une simple oeuvre de charité. C'est un investissement dans notre prospérité future, car les politiques et les investissements liés au développement n'aident pas seulement les pays pauvres; ils permettent aussi de créer un bassin de milliards de clients pour les produits fabriqués aux États-Unis et au Canada, de limiter la propagation des maladies épidémiques mortelles sur notre territoire et de stabiliser la situation dans certaines régions du monde qui menacent la sécurité des habitants de nos pays.
En fait, les États-Unis et le Canada estiment que tant notre sécurité que notre prospérité sont renforcées lorsque nous affirmons le droit de toutes les nations et de tous les peuples de vivre en sécurité et en paix. Même si nous devons parfois prendre des mesures unilatérales pour protéger notre population, nous estimons que, dans un monde où les grandes puissances sont moins susceptibles de se faire la guerre, mais où les menaces transnationales comme le terrorisme transcendent les frontières, nous sommes plus en sécurité lorsque nous travaillons en collaboration avec d'autres pays.
Nous estimons que, dans la mesure du possible, les différends entre les nations devraient être résolus de façon pacifique, en ayant recours aux mécanismes diplomatiques, que nous devrions appuyer les organisations internationales, que le mot « multilatéralisme » ne devrait pas être banni de notre vocabulaire et que nous sommes bien sûr plus en sécurité lorsque nous unissons nos efforts pour lutter contre les réseaux terroristes et les idéologies qui se sont faufilées jusqu'aux portes de l'enceinte où nous nous trouvons. Nous rendons hommage à tous ceux qui ont péri aux mains des extrémistes violents, y compris les Canadiens John Ridsdel et Robert Hall.
Notre coalition, qui peut compter sur les contributions additionnelles du Canada, notamment en ce qui a trait à la formation des forces irakiennes, mène une offensive en Irak et en Syrie afin de détruire le groupe terroriste État islamique. Nous le détruirons. Nous continuerons à aider les forces locales et à échanger des renseignements, de l'Afghanistan aux Philippines, pour faire reculer complètement les réseaux terroristes. Faisant contraste avec la haine et le nihilisme des terroristes, nous collaborons avec nos partenaires du monde entier, y compris et surtout avec les communautés musulmanes, dans le but d'offrir une vision et une voie ouvertes sur le développement, les possibilités et la tolérance. Les communautés musulmanes sont et doivent être nos partenaires dans cet effort.
Par ailleurs, lorsque des pays contreviennent aux règles et aux normes internationales, comme l'a fait la Russie dans son agression contre l'Ukraine, les États-Unis et le Canada font front commun, avec leurs alliés, pour défendre la sécurité collective. Pareille action exige toute une panoplie d'outils, tels que des sanctions économiques, mais elle implique également que nous fassions en sorte que nos forces soient prêtes à participer aux missions du XXIe siècle et que nous investissions dans de nouvelles capacités.
À titre d'allié et d'ami, permettez-moi de dire que nous serons plus en sûreté quand tous les membres de l'OTAN, y compris le Canada, assumeront leur pleine part afin de contribuer à la sécurité commune. Les Forces armées canadiennes font de l'excellent travail et, si je puis reprendre des propos déjà entendus, le monde a besoin du Canada. L'OTAN a besoin du Canada. Nous avons besoin de vous.
Tout comme nous concertons nos efforts pour assurer notre défense commune, il nous faut collaborer sur le plan diplomatique, en particulier pour prévenir les guerres. Les résultats des mesures diplomatiques sont rarement instantanés, mais il appert que même les conflits les plus insolubles peuvent se régler. Sur notre propre continent, dans les dernières semaines, après un demi-siècle de guerre, la Colombie s'est engagée sur le chemin d'une paix historique. Les pays d'Amérique du Nord seront des partenaires importants pour la Colombie et pourront notamment contribuer à l'enlèvement de mines terrestres.
Partout dans le monde, les diplomates canadiens et américains qui travaillent ensemble peuvent changer les choses. Même en Syrie, où nous sommes déchirés devant l'agonie et les souffrances de la population, nos deux nations demeurent des chefs de file de l'aide humanitaire. Même si nous ne sommes pas encore parvenus à résoudre ce conflit de façon définitive, nous savons que la seule solution à cette guerre civile sera une solution politique, afin que le peuple syrien puisse enfin récupérer son pays et vivre en paix. Les Canadiens et les Américains feront tout leur possible pour que cela devienne réalité. Ici, dans le pays de Lester Pearson, nous réaffirmons notre engagement à continuer de renforcer les activités de maintien de la paix qui permettent de sauver des vies partout dans le monde.
Il existe toutefois une menace que nous ne pouvons pas contrer militairement, pas plus que nous pouvons la combattre seuls. Il s'agit de la menace des changements climatiques. Les changements climatiques ne sont plus une notion abstraite, quelque chose que nous pouvons reporter à plus tard. Ils se produisent en ce moment même. Ils se produisent dans nos deux pays.
Les États-Unis et le Canada sont deux pays arctiques, et l'an dernier, lorsque je suis devenu le premier président américain à visiter l'Arctique, j'ai pu en constater les effets par moi-même. Les glaciers, comme le glacier canadien Athabasca, fondent à un rythme alarmant. La toundra brûle. Le pergélisol fond. Il ne s'agit pas d'une conspiration. C'est bien réel. D'ici une génération, les glaces de l'océan Arctique pourraient bien disparaître en été.
Les sceptiques et les cyniques peuvent bien nier l'évidence même, mais les Autochtones de l'Alaska avec qui j'ai discuté, dont les villages glissent dans la mer, n'ont pas ce luxe. Ils savent que les changements climatiques sont bien réels. Ils savent que ce n'est pas une supercherie. Du Bangladesh aux îles du Pacifique, la hausse du niveau des mers engloutit les terres et force les gens à quitter leur foyer. Partout dans le monde, des tempêtes plus fortes et des sécheresses plus intenses vont créer des crises humanitaires et des conflits. Ce n'est pas simplement une question d'ordre moral ou économique, mais bien une question urgente de sécurité nationale.
Nous entendons depuis trop longtemps que la lutte aux changements climatiques va détruire nos économies. Permettez-moi de vous dire qu'aux États-Unis, les émissions de carbone ont été ramenées à leurs niveaux d'il y a 20 ans, même si notre économie a crû considérablement pendant cette même période. L'Alberta, le puits de pétrole du Canada, travaille fort pour réduire les émissions tout en favorisant sa croissance. Si le Canada peut y parvenir et que les États-Unis peuvent y parvenir, alors tous les pays du monde peuvent faire croître leur économie tout en protégeant notre planète. Nous pouvons y parvenir. Nous pouvons le faire. Nous pouvons montrer au reste du monde comment contrer cette menace.
Déjà, à Paris, nous avons conclu ensemble l'accord de lutte contre les changements climatiques le plus ambitieux de l'histoire. Faisons en sorte qu'il entre en vigueur dès cette année. Faisons en sorte, grâce à l'entente avec le Mexique que nous avons conclue aujourd'hui, que la moitié de l'électricité du continent provienne de sources d'énergie propre d'ici 10 ans. C'est possible. Faisons en sorte que les habitants de l'Arctique aient les possibilités qu'ils méritent tout en assurant la conservation du seul chez-soi qu'ils connaissent. Faisons en sorte de mettre en application l'idée lancée à Montréal il y a trois décennies et d'enfin éliminer progressivement les HFC, ces dangereux gaz à effet de serre.
Cette planète est la seule que nous avons, et c'est peut-être notre dernière chance de la sauver. Les États-Unis et le Canada devront mener la charge. Nous devrons mener la charge.
Nous sommes solidaires dans notre détermination à protéger la planète, et nous sommes tout aussi solidaires dans notre détermination à protéger la dignité de chaque être humain. Nous croyons que tous ont le droit de participer pleinement à la société. Nous croyons que tous ont le droit d'être traités également et d'avoir une chance égale de réussir. C'est inscrit dans nos gènes; ce sont les fondements de nos démocraties.
Elles sont bien imparfaites, nos démocraties; je crois que nous en conviendrons tous. Elles peuvent être chaotiques. Elles peuvent être lentes. Elles peuvent laisser tous les côtés insatisfaits à l'issue d'un débat.
commence à peine. Au cas où vous ne l'auriez pas compris, c'est ce qui explique mes cheveux gris.
Plus que tout autre système de gouvernement, la démocratie permet à nos droits les plus précieux de s'exprimer pleinement en nous donnant la possibilité de rendre nos pays meilleurs, de régler de nouveaux problèmes et de corriger les erreurs du passé en accomplissant cette tâche ardue qu'on appelle la citoyenneté. Monsieur le , vous avez lancé un puissant appel à la réconciliation, ici et partout dans le monde, quand votre gouvernement s'est engagé à forger une nouvelle relation avec les Premières Nations du Canada.
La démocratie n'est pas simple. Elle exige beaucoup de travail. Il peut être difficile d'être à la hauteur de nos idéaux, même quand tout va bien, et cela semble encore plus difficile lorsque l'avenir semble incertain ou lorsque certaines personnes, en réaction à des peurs et à des frustrations légitimes, choisissent de semer la division et de blâmer les autres, que ce soit les immigrants, les réfugiés ou toute autre personne qui semble différente de nous. Nous ne devons pas avoir peur des mots: une telle mentalité menace les valeurs qui nous sont chères et que nous cherchons à défendre.
C'est parce que nous respectons tous les gens que les autres pays s'inspirent de nous.
Le drapeau arc-en-ciel a été déployé ici, sur la Colline du Parlement. Il a aussi été déployé à la Maison-Blanche. Cela montre bien entendu que nous avons marqué des progrès, mais il ne faut pas oublier qu'il reste encore du travail à faire pour garantir l'égalité de nos concitoyens gais, lesbiennes, bisexuels et transgenres.
Nous devons défendre nos amis et voisins musulmans, qui exploitent des entreprises, travaillent au sein de nos gouvernements, servent dans nos forces armées, sont les amis de nos enfants et jouent dans nos équipes sportives. Nous devons défendre ceux qui font l'objet de calomnies et sont victimes de la haine parce qu'ils ont un physique différent ou des croyances différentes. Nous en avons l'obligation. Cela fait partie de notre identité. C'est ce qui rend les États-Unis et le Canada uniques.
Ici, au Canada, une femme a déjà détenu la plus haute charge au pays. Pour la toute première fois de l'histoire des États-Unis, une femme est devenue la candidate de l'un des principaux partis, et elle pourrait peut-être même devenir présidente. Bien sûr, j'ai un parti pris à cet égard, mais je tiens à souligner que notre travail sera terminé seulement lorsque toutes les femmes de nos pays seront considérées comme des égales, recevront un salaire égal, seront traitées sur un pied d'égalité et profiteront des mêmes possibilités que les hommes, et lorsque nos filles auront les mêmes chances que nos garçons. C'est ce à quoi nous devons aspirer.
J'aimerais faire une précision, car je crois que ce que j'ai dit n'est pas tout à fait conforme à la rectitude politique. Je ne pense pas que ce sont des valeurs américaines, canadiennes ou occidentales. Je pense, et Justin aussi pense, que ce sont des valeurs universelles, et j'espère que c'est ce que vous pensez vous aussi. Nous devons défendre ces valeurs avec ardeur, sur notre propre territoire et ailleurs dans le monde, et ne pas hésiter à défendre le pluralisme, la tolérance et l'égalité.
Je pense que parfois, nous ne défendons pas ces valeurs aussi vigoureusement que nous devrions le faire. C'est pour cette raison que nous devons continuer de faire valoir ces droits inaliénables non seulement ici, sur notre propre continent, que ce soit à Cuba ou au Venezuela, mais aussi dans des pays plus lointains. Nous devons défendre le droit des citoyens de la société civile de s'exprimer et d'essayer de changer les choses, le droit des journalistes de rapporter les faits et le droit des gens de toutes les confessions de pratiquer librement leur religion. Il est difficile d'affirmer ces droits, mais c'est ce qu'il convient de faire. Il arrive parfois que ces droits nous dérangent, mais cela ne change rien au fait que ce sont bel et bien des droits.
Au final, plus que toute autre chose, c'est le respect que nous vouons à la dignité de tous les gens, et plus particulièrement des personnes les plus vulnérables, qui unit nos deux pays. Nous ne sommes pas des Canadiens ou des Américains simplement à cause de notre physique ou de nos origines familiales. Nous sommes des Américains ou des Canadiens parce que nous partageons les mêmes principes, et c'est pour cette raison qu'ensemble, nous ne devons pas hésiter à défendre nos valeurs et à donner le meilleur de nous-mêmes. Nous ne devons pas non plus renier notre passé; en effet, nous sommes des pays composés d'immigrants, et nous devons continuer d'accueillir des gens provenant des quatre coins du globe.
Nous pouvons accroître le dynamisme de nos économies en accueillant de nouveaux immigrants qui cherchent à améliorer leurs conditions de vie, et nous ne devons pas uniquement les accueillir pour des raisons économiques. Nous ne pouvons tout simplement pas ignorer les réfugiés qui réussissent à échapper aux bombes et à la torture ou encore les migrants qui traversent des déserts et des océans en quête d'une vie meilleure. Nous ne pouvons certes pas considérer comme des terroristes les personnes vulnérables qui fuient le terrorisme.
Nous pouvons exiger que le processus d'accueil se déroule de façon méthodique et que notre sécurité soit assurée. Les frontières sont importantes, bien sûr, mais dans de telles situations, nous avons le devoir de nous mettre dans la peau des autres, car nous avons tous déjà été des étrangers. Si vous n'avez jamais vous-même été un étranger, vos arrière-grands-parents, eux, ont été des étrangers. Leurs documents n'étaient pas tous prêts. Ils ont eu de la difficulté à s'exprimer dans la langue de leur pays d'accueil, ils ont été victimes de discrimination, et leur culture ne cadrait pas avec celle de leur nouveau pays. À un certain moment, des membres de votre famille ont été des étrangers. Par conséquent, les mères, les pères et les enfants que nous voyons aujourd'hui sont comme nous, et nous ne pouvons pas les abandonner. Nos deux pays continueront d'accueillir des réfugiés, et ils le feront de façon à garantir notre sécurité. Nous pouvons accueillir des gens tout en assurant la sécurité, et c'est ce que nous ferons.
Nous augmentons l'aide que nous offrons en Amérique centrale pour que moins de familles et d'enfants tentent d'entreprendre le dangereux périple vers le nord. Cet automne, les Nations unies organiseront un sommet mondial sur les réfugiés. En effet, compte tenu de la crise qui sévit à l'heure actuelle, un plus grand nombre de pays doivent intervenir pour que nous puissions respecter nos obligations les plus fondamentales à l'égard de nos semblables. C'est une tâche qui s'annonce ardue et les budgets sont limités. Il existe des préoccupations légitimes, et il sera impossible d'aider tout le monde, mais nous pouvons tenter d'aider le plus de gens possible.
Des personnes pleines de bonne volonté et de compassion nous montrent la voie: des Grecs insulaires ramènent des familles jusqu'au rivage; des Allemands distribuent des friandises aux migrants dans les gares; une synagogue en Virginie invite des réfugiés syriens à un souper. Les Canadiens ont inspiré le monde en ouvrant leur coeur et leur maison. Nous avons vu des citoyens tricoter des tuques pour que les réfugiés puissent rester au chaud en hiver. Nous avons vu votre premier ministre accueillir des nouveaux arrivants à l'aéroport et leur tendre la main de l'amitié en leur disant: « Vous êtes maintenant chez vous, en sécurité. »
Nous voyons des réfugiés qui ont le sentiment de devoir redonner à autrui et de saisir cette occasion d'avoir une nouvelle vie, comme cette jeune fille qui a fui l'Afghanistan d'abord à dos d'âne et de chameau puis en avion, et qui se souvient avoir été accueillie dans ce pays par des personnes compatissantes et au chant des rouge-gorge, et qui siège maintenant dans cette Chambre et au Cabinet parce que le Canada est sa patrie.
On ne bâtit pas un pays comme les pharaons bâtissaient leurs pyramides. Un pays se bâtit chaque jour à partir de certaines valeurs de base que nous partageons tous. Comme c'est vrai. Nous sommes vraiment chanceux que nos ancêtres, un jour à la fois, une pierre à la fois, aient bâti nos deux merveilleux pays. Comme nous sommes chanceux, comme nous sommes privilégiés de pouvoir, maintenant, à notre tour, rebâtir ce monde. Quel cadeau du ciel.
Alors que nous marchons ensemble sur ce chemin de la liberté, demeurons fidèles aux valeurs qui nous définissent, nous, Canadiens, Américains, alliés et amis, maintenant et à jamais.
[Français]
Merci beaucoup.
[Applaudissements]