:
Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec la .
Je suis heureuse de participer au présent débat sur le projet de loi , Loi concernant la prestation canadienne d'urgence pour étudiants. Nous sommes réunis ici pour discuter des meilleurs moyens d'aider les étudiants, au Canada.
[Français]
Depuis plus de six semaines, les Canadiens s'adaptent aux circonstances engendrées par la pandémie de la COVID-19 qui a affecté notre pays et le monde.
Afin d'appuyer les Canadiens pendant cette crise, notre gouvernement a déployé des efforts importants et mis en place le Plan d'intervention économique du Canada pour répondre à la COVID-19. Ce plan consiste en des mesures de soutien d'une valeur de 146 milliards de dollars.
[Traduction]
Une des mesures clés de ce plan est la Prestation canadienne d'urgence, qui a été créée pour aider les travailleurs canadiens qui se retrouvent au chômage à cause de la COVID-19. Grâce à cette prestation, les travailleurs admissibles sont maintenant en mesure de recevoir un revenu temporaire de 500 $ par semaine jusqu'à un maximum de 16 semaines.
Quand nous avons lancé la prestation le 6 avril, certains travailleurs canadiens ont dit s'inquiéter de leur admissibilité. Nous avons écouté ce qu'on nous disait et, le 15 avril, nous avons rendu la mesure plus inclusive. Maintenant, les travailleurs, notamment les travailleurs autonomes, peuvent gagner jusqu'à 1 000 $ par mois et continuer à recevoir cette prestation. Par ailleurs, les travailleurs qui viennent d'épuiser toutes leurs prestations régulières d'assurance-emploi et qui ne sont pas en mesure de reprendre le travail en raison de la COVID-19 y ont droit aussi.
Pour donner à la Chambre une idée de l'ampleur du phénomène, je dirai que plus de 10,15 millions de demandes ont été traitées au titre de la Prestation canadienne d'urgence par des fonctionnaires. Ce chiffre reflète les besoins réels des Canadiens pendant cette période et le dévouement de notre fonction publique envers notre pays.
Nous savons qu'il faut apporter encore plus d'aide aux Canadiens. Les jeunes se heurtent à toute une série de problèmes graves en ces temps difficiles, qu'il s'agisse d'une interruption de leurs études, de perspectives d'emplois réduites ou de changements à leurs programmes d'enseignement coopératif ou de stages prévus pendant l'été.
[Français]
Beaucoup d'étudiants canadiens du niveau postsecondaire se demandent comment ils vont pouvoir payer leurs frais de scolarité, leur épicerie et leur loyer s'ils ne peuvent pas trouver un emploi d'été.
On estime que plus d'un million d'étudiants du niveau postsecondaire pourraient ne pas être admissibles à la Prestation canadienne d'urgence.
[Traduction]
Les étudiants jouent un rôle important dans nos collectivités et ils peuvent offrir des solutions novatrices et un coup de main face à la COVID-19.
La semaine dernière, le a parlé de Felix, qui a récemment obtenu un diplôme en ingénierie de l'Université Carleton. Felix a travaillé sur des satellites de communication. Il y a quelques semaines, il a parlé avec un fabricant local de ce qu'ils pouvaient faire pour contribuer à la lutte contre la COVID-19. Aujourd'hui, ils travaillent à concevoir et à créer des écrans faciaux réutilisables pour les travailleurs de première ligne.
Felix n'est pas le seul à avoir répondu à l'appel. Partout au Canada, les jeunes contribuent à l'effort.
La mesure législative proposée est notre façon de les appuyer à notre tour. S'il est approuvé, ce cadre offrirait un soutien financier aux étudiants pendant les mois d'été, qui sont importants, sous la forme d'une allocation de soutien du revenu temporaire. La valeur de cette mesure s'élève à environ 5,2 milliards de dollars. Je vais m'attarder surtout à l'élément principal de ce cadre, soit la Prestation canadienne d'urgence pour les étudiants.
La semaine dernière, le gouvernement a annoncé une prestation canadienne d'urgence pour étudiants s'étalant sur quatre mois. Les étudiants qui ne touchent pas la Prestation canadienne d'urgence et respectent les critères d'admissibilité à cette nouvelle prestation pourront en faire la demande et recevoir un montant de 1 250 $ par mois de mai à août. Les étudiants ayant une incapacité permanente et ceux ayant des personnes à charge toucheraient 750 $ de plus par mois, pour un total de 2 000 $ par mois.
[Français]
Les étudiants pourraient travailler à temps partiel et recevoir tout de même la prestation, ce qui s'inscrit dans nos efforts pour maintenir les Canadiens en contact avec le marché du travail.
Tout comme la Prestation canadienne d'urgence, la Prestation canadienne d'urgence pour les étudiants n'aura pas à être remboursée.
[Traduction]
La Prestation canadienne d'urgence pour les étudiants serait offerte aux étudiants inscrits à un programme d'études postsecondaires menant à un grade, à un diplôme ou à un certificat, ou qui ont terminé leurs études en décembre 2019. Cela signifie que les étudiants qui sont inscrits à un programme d'enseignement postsecondaire ou qui viennent de terminer leurs études postsecondaires seraient admissibles. Elle serait également offerte aux diplômés du niveau secondaire qui s'inscriront à des programmes d'enseignement postsecondaire dans les prochains mois.
[Français]
La Prestation canadienne d'urgence pour les étudiants serait également accessible aux étudiants actuels du cégep et à ceux qui ont récemment terminé leur programme d'études au cégep et qui ont l'intention de retourner aux études à l'automne.
Notre gouvernement a aussi prévu plus de 75 millions de dollars pour accroître l'aide offerte aux étudiants des Premières Nations, aux étudiants inuits ainsi qu'à ceux de la nation Métis.
[Traduction]
Les étudiants pourront demander la prestation à partir du mois de mai en remplissant un simple formulaire en ligne sur le site de l'Agence du revenu du Canada, sous la rubrique « Mon dossier ».
Enfin, je voudrais souligner ce que notre gouvernement fait pour répondre aux préoccupations des étudiants handicapés pendant cette pandémie. Nous reconnaissons que certains groupes sont touchés de manière importante et disproportionnée par cette crise. En raison de leur état de santé sous-jacent, certains Canadiens handicapés sont davantage exposés à de graves complications liées à la COVID-19. D'autres doivent faire face à la discrimination et à des obstacles dans l'accès à l'information, aux services sociaux et aux soins de santé.
Nous savons que les étudiants handicapés ainsi que les étudiants ayant des personnes à charge pourraient avoir des dépenses supplémentaires pendant cette crise de santé publique. Ainsi, ces étudiants pourraient recevoir 750 $ par mois en plus de la Prestation canadienne d'urgence pour les étudiants.
L'incertitude peut sembler insupportable pour de nombreux étudiants, mais au Canada, nous veillons les uns sur les autres. Nous valorisons l'éducation, le service et le travail acharné. Ces mesures aideront les étudiants canadiens à traverser cette période difficile afin qu'ils puissent construire leur carrière et leur avenir pour lesquels ils ont travaillé si fort.
La présentation de ce projet de loi est une étape clé du soutien que nous apportons aux étudiants. Je remercie tous les députés qui nous font part de leurs commentaires ainsi que des réflexions et des préoccupations de leurs concitoyens.
[Français]
L'adoption du projet de loi est une étape clé dans l'offre gouvernementale d'aide aux étudiants. Je remercie tous les députés qui ont fait part de leurs commentaires et qui ont soumis les idées et les préoccupations de leurs électeurs.
[Traduction]
Le mois de mai approche à grands pas, et les étudiants comptent sur nous pour les aider à traverser cette période difficile.
Ensemble, à titre de députés, nous avons l'occasion de venir en aide aux étudiants canadiens d'une manière dont les effets se feront sentir pendant des années à venir. Par ailleurs, au moment de relancer l'économie, ce sont eux qui sauront tracer un chemin vers une société plus juste et plus égalitaire.
:
Monsieur le Président, la pandémie de la COVID-19 est une crise sans précédent. Notre gouvernement reconnaît que les Canadiens et les entreprises traversent une période très difficile. C'est pourquoi nous avons agi très rapidement. Nous avons élaboré des programmes pour soutenir tous les Canadiens qui ont été touchés par la pandémie.
[Traduction]
La crise sans précédent que nous traversons exige des mesures exceptionnelles. Le Plan d'intervention économique du Canada pour répondre à la COVID-19 constitue l'une des plus importantes interventions prises dans les pays du G7. Le gouvernement a mis en place des mesures pour soutenir les travailleurs, les parents, les étudiants et les entreprises, grandes et petites. Nous veillons à ce que personne ne soit laissé pour compte. Je me permets de donner quelques exemples.
La Prestation canadienne d'urgence constitue un élément central du plan d'intervention économique du gouvernement face à la COVID-19. Cette prestation doit contribuer à la stabilisation de l'économie, puisqu'elle aide les Canadiens à payer les dépenses essentielles, comme le logement et la nourriture. Elle aidera également les entreprises d'un bout à l'autre du pays à régler les factures et à poursuivre leurs activités. La Prestation canadienne d'urgence prévoit que les travailleurs qui n'ont plus de revenus à cause de la COVID-19 touchent 2 000 $ par mois pendant quatre mois. Plus de sept millions de Canadiens bénéficient déjà de cette aide essentielle.
[Français]
Nous donnons également à plus de 3 millions de familles canadiennes un supplément de 300 $ par enfant dans le cadre de l'Allocation canadienne pour enfants. Cela représente environ 550 $ de plus en moyenne par famille. Pour les familles à revenu faible ou modeste, nous versons un paiement spécial par l'intermédiaire du crédit pour la TPS. Cela représente en moyenne près de 400 $ pour les personnes seules et près de 600 $ pour les couples. De nombreuses personnes ont déjà reçu leur argent.
De plus, nous continuons de collaborer avec les provinces et les territoires afin de partager les coûts d'un complément salarial temporaire pour les travailleurs à faible revenu qui sont jugés essentiels dans la lutte contre la COVID-19. Cela inclut le Québec et la Colombie-Britannique, où les gouvernements provinciaux ont déjà mis en place un soutien salarial direct à ces travailleurs.
Nous aidons également les employeurs et les employés canadiens à faire face aux conséquences de la pandémie de la COVID-19. Avec la Subvention salariale d'urgence du Canada, le gouvernement vise à prévenir de nouvelles pertes d'emploi ainsi qu'à encourager les employeurs à réembaucher les travailleurs qui ont été précédemment mis à pied en raison de la COVID-19. Nous voulons ainsi aider les entreprises canadiennes à se positionner pour mieux reprendre leurs activités normales après la crise. La subvention salariale d'urgence couvre 75 % des salaires des employés, jusqu'à 847 $ par semaine, pour les employeurs qui ont subi une baisse de leurs revenus bruts d'au moins 15 % en mars et de 30 % en avril et en mai.
Le Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes offre d'autre part des prêts sans intérêt pouvant atteindre 40 000 $ pour les petites entreprises, y compris les organismes à but non lucratif. Depuis la deuxième semaine d'avril, les propriétaires de petites entreprises peuvent demander l'aide du compte d'urgence par l'intermédiaire de leur banque et de leur coopérative de crédit. Les entreprises accèdent à ce compte par l'intermédiaire de leur principal prêteur avec lequel elles entretiennent déjà des liens d'affaires.
[Traduction]
Les petites et moyennes entreprises sont l'épine dorsale de notre économie et, à vrai dire, de notre société. Elles donnent aux collectivités leur caractère, elles fournissent de bons emplois et elles soutiennent les familles partout au Canada. C'est pourquoi je suis heureuse d'annoncer que l'Aide d'urgence du Canada pour le loyer commercial allégera davantage le fardeau des petites entreprises admissibles qui sont touchées par la COVID-19 en réduisant leur loyer de 75 %. Nous sommes en mesure d'offrir cette aide grâce à un accord de principe que le gouvernement a conclu la semaine dernière avec l'ensemble des provinces et des territoires. C'est le fruit du travail d'Équipe Canada.
Le gouvernement du Canada prend des mesures déterminantes, immédiates et efficaces pour protéger les Canadiens et les entreprises canadiennes contre les répercussions de la pandémie de COVID-19. Les mesures que j'ai énoncées aujourd'hui aideront les employeurs canadiens à conserver ou à réembaucher leurs employés, comme beaucoup l'ont déjà fait. C'est la clé de notre plan d'intervention. Si les entreprises canadiennes parviennent à conserver leurs travailleurs, elles seront mieux placées pour rebondir rapidement après la crise, et beaucoup plus de Canadiens seront rassurés de savoir qu'ils ont toujours un emploi.
Autre aspect très important de nos interventions: nous n'avons pas hésité et nous n'hésiterons pas à apporter des améliorations aux programmes. Nous voulons nous assurer que tout le monde est protégé et nous nous efforçons de faire en sorte que les personnes et les entreprises ne soient pas laissées pour compte. Nos interventions sont axées sur le principe qui veut que la vitesse l'emporte sur la perfection et que le fait d'apporter des modifications pertinentes au fur et à mesure constitue un avantage et non un bogue.
[Français]
C'est la raison pour laquelle nous offrons de l'aide aux étudiants et aux nouveaux diplômés touchés par la COVID-19. Il y a quelques semaines, des centaines de milliers d'étudiants de partout au pays se préparaient à commencer un emploi d'été. Pour certains de ces jeunes Canadiens, il s'agissait d'une première expérience de travail leur permettant de relever des défis et de s'accomplir. Pour d'autres, il s'agissait d'un emploi qui allait donner un élan à leur carrière.
Aujourd'hui, ces mêmes étudiants ont de la difficulté à trouver un emploi valorisant. Plusieurs d'entre eux sont inquiets, car ils se demandent de quelle façon ils vont payer leur loyer ou économiser en vue de poursuivre leurs études.
En mars, le nombre d'étudiants de niveau postsecondaire qui occupaient un emploi a baissé de 28 % par rapport à février 2020. Certains de ces étudiants peuvent bénéficier de la Prestation canadienne d'urgence. Ces jeunes sont à un point déterminant de leur vie, et nous devons faire notre possible pour leur offrir un avenir prometteur. Le gouvernement entend agir à cet égard.
La Prestation canadienne d'urgence pour les étudiants est un nouvel élément que nous proposons dans le cadre du Plan d'intervention économique du Canada pour répondre à la COVID-19. Cette prestation permettrait de verser 1 250 $ par mois, de mai à août, aux étudiants canadiens admissibles. Pour les étudiants admissibles ayant des personnes à charge ou handicapées, le montant sera plus élevé.
[Traduction]
Le gouvernement envisage également d'instaurer la Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant afin d'encourager les étudiants à faire don de leur temps. Cette bourse fournira jusqu'à 5 000 $ aux étudiants pour qu'ils puissent payer leurs études postsecondaires à l'automne.
Nous devons aussi préparer la suite des choses, après l'été, en bonifiant les programmes actuels d'aide financière aux étudiants. C'est ce que nous avons l'intention de faire. Nous allons notamment doubler, en 2020-2021, les montants consentis par le Programme canadien de bourses aux étudiants, qui atteindront 6 000 $ pour des études à temps plein et jusqu'à 3 600 $ pour des études à temps partiel.
Le gouvernement comprend que de nombreuses familles auront de la difficulté à mettre de l'argent de côté en 2020 pour les études de leurs enfants. Nous voulons soutenir la prochaine génération de leaders canadiens. Nous entendons bonifier le Programme canadien de prêts aux étudiants en faisant passer le montant hebdomadaire maximal de 210 $ à 350 $.
Dans l'ensemble, les mesures que je viens d'exposer représentent près de 9 milliards de dollars pour les étudiants postsecondaires et les nouveaux diplômés.
[Français]
Pendant cette période sans précédent, nous continuerons à suivre attentivement tous les développements liés à la COVID-19. Protéger la santé des Canadiens et assurer leurs besoins immédiats demeurent nos priorités. Quand cette crise sera terminée, nous serons prêts à travailler avec les Canadiens et à relancer l'économie, afin de bâtir un pays encore plus fort.
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Monsieur le Président, j'aimerais partager mon temps de parole avec le député de .
Je vous remercie de me permettre de m'exprimer aujourd'hui sur cette nouvelle mesure, la Prestation canadienne d'urgence pour les étudiants. À titre de lieutenant politique, je tiens à souligner que c'est une mesure importante qui aidera des étudiants et des étudiantes partout aux pays et au Québec. Malheureusement, pour différentes raisons, les étudiants subissent aussi les contrecoups de cette pandémie, comme les travailleurs et les aînés.
Le gouvernement a annoncé cette mesure importante qui vise à remettre un montant de 1250 $ par mois aux étudiants qui seraient touchés par la COVID-19. Dans ce projet de loi, on voit la volonté du gouvernement de soutenir aussi les jeunes qui feront du bénévolat pour aider les gens qui sont touchés de près ou de loin par la COVID-19. Nous avons hâte de connaître les détails à ce sujet pour comprendre la façon dont on mettra cela en branle et comment les nombres d'heures seront déterminés. Il faudra faire les vérifications pour s'assurer qu'il n'y a pas d'abus. Cependant, on voit l'intention de la part du gouvernement. Je salue aussi l'idée de bonifier les prêts et bourses pour certains étudiants qui sont plus vulnérables et qui ont plus de difficulté à arriver.
Cependant, il y a malgré tout beaucoup d'inquiétudes sur le terrain de la part du milieu économique quant à ce mouvement de déconfinement qui se met en branle. Certaines personnes minimisent l'importance des étudiants sur le marché du travail dans cette reprise économique. Lors d'un point de presse, j'ai entendu le répondre à la question de Philippe-Vincent Foisy, qui lui demandait pourquoi il n'avait pas mis en place des incitatifs comme l'a fait le Québec afin d'aider et de motiver les jeunes à aller sur le marché du travail au lieu de leur remettre directement une somme d'argent. Cela pourrait inciter certains étudiants à rester chez eux pour obtenir l'argent.
L'intention est là. Il n'y a personne, ici, qui ne veut pas aider les étudiants et qui veut les catégoriser dans un coin. Nous souhaitons tous les aider comme tous les autres citoyens du pays. Je soulignais tantôt à la ministre un cas parmi des dizaines de cas que j'ai reçus dans ma circonscription et que d'autres députés de toutes les formations ont aussi reçus. Une propriétaire d'épicerie de fruits et de légumes a dit qu'elle avait appelé une ancienne étudiante pour lui demander de travailler comme chaque année. L'étudiante lui a tout simplement répondu qu'elle était prête à y aller, mais pas à temps plein comme les autres années, pendant la période estivale. On le sait, cette période est importante pour ces commerçants. L'étudiante serait tout simplement pénalisée parce qu'elle gagnerait plus de 1 000 $ par mois. Elle aurait fait trop d'argent pour recevoir la prestation de 1 250 $. Dans certains cas, ces mesures sont plutôt dissuasives et nous n'avons pas encore les détails précis de la part du gouvernement. Qu'est-ce qui sera fait? Quels seront les mesures, les critères et les contrôles pour s'assurer de ne pas mettre en place une mesure dissuasive?
Je voudrais porter à l'attention de mes collègues, ainsi que des Canadiens et des Canadiennes, des Québécois et des Québécoises ce que le premier ministre a répondu au journaliste qui lui avait demandé pourquoi il n'avait pas mis en place des incitatifs pour aider les jeunes — et moi j'ajouterais même les adultes — à aller sur le marché du travail dans le cadre de la Prestation canadienne d'urgence. Le premier ministre a dit que, après analyse de la situation, il n'y avait malheureusement pas assez d'emplois pour tous les jeunes.
J'ai fait un calcul assez simple et j'aimerais montrer à tous ceux qui sont ici une mesure que le gouvernement pourrait mettre en place rapidement. Cela pourrait aider plusieurs jeunes à gagner de l'argent pour payer leur inscription à l'université ou au cégep, leurs livres, leur loyer, la nourriture, c'est-à-dire les choses de base que tout étudiant souhaite payer. J'ai appelé mes confrères conservateurs du Québec, les neuf autres députés qui travaillent avec moi, pour leur parler de ce qui suit.
Dans le programme d'emplois pour étudiants qu'il a mis en place, le gouvernement a décidé d'accorder des subventions de 100 % au lieu de 50 % comme dans le passé et de permettre aux employeurs agriculteurs, commerçants, OBNL et municipalités de faire une demande. Contrairement à ce que laissait sous-entendre le gouvernement, l'enveloppe n'a pas été bonifiée. C'est la même enveloppe. Donc, si on subventionne des emplois à hauteur de 100 % au lieu de 50 %, on comprend que moins d'emplois seront générés.
J’ai parlé avec tous les députés du Parti conservateur du Québec afin de calculer le nombre de demandes qui ont été faites par des entreprises, des commerces ou des agriculteurs de nos circonscriptions. À l’heure actuelle, le budget alloué par le gouvernement fédéral pour les emplois d’été ne permet pas de répondre à toutes les demandes.
À eux seuls, les 10 députés conservateurs du Québec ont dénombré 1 442 demandes pour des emplois d’été existants. Ces demandes ont été soumises par des entreprises, des commerces, des agriculteurs et des OBNL au moment où le gouvernement ne subventionnait que 50 %. Or, aujourd’hui, le gouvernement subventionne 100 %. J’ai un baccalauréat et une maîtrise en administration et en enseignement des mathématiques. J’ai donc fait une règle de trois avec ces données afin d’extrapoler les résultats pour les 338 députés ici, à la Chambre.
Le résultat est que près de 48 740 emplois ne seraient pas couverts par le programme Emplois d’été Canada, des emplois existants qui font déjà l’objet d’une demande, mais pour lesquels les employeurs ne recevront aucune aide du gouvernement. Pourtant, ces emplois permettraient aux jeunes de travailler plutôt que de recevoir la PCU étudiante de 1 250 $ en plus de revenus d’emploi à temps partiel. Cependant, les étudiants refuseront ces emplois à temps plein au salaire minimum puisqu’ils ne seront pas assez payants.
Il existe donc 48 740 emplois étudiants au Canada. Les fonctionnaires nous ont dit que la subvention nécessaire pour payer chacun de ces emplois d’été est d’environ 4 000 $, pour un montant total de 194 960 000 $, soit un peu moins de 200 millions de dollars.
Comparons ce montant à l’enveloppe globale de 9 milliards de dollars que le gouvernement a prévue afin d’aider les étudiants sous forme de prêts et bourses, de la PCU étudiante et d’allocations au bénévolat — si l’on peut encore appeler bénévolat du bénévolat payé. Le montant total de 194 960 000 $ représente environ 2 % de l’enveloppe globale de 9 milliards du gouvernement. Ce montant permettrait au gouvernement de répondre instantanément aux besoins des entreprises sans les concurrencer et n’exigerait pas de créer de nouveaux programmes. De plus, les étudiants auraient un gagne-pain qui leur permettrait de répondre à leurs besoins pendant leurs études.
Si les partis de l’opposition avaient pu travailler de façon proactive, ils auraient pu proposer ce genre de solution. J’espère que le gouvernement attrapera la balle au bond. Il pourrait bonifier cette enveloppe sans rien changer d’autre. Cela ferait qu’environ 50 000 étudiants du Canada, toutes circonscriptions confondues, pourraient avoir un emploi plutôt que de recevoir la PCU, laquelle pourrait plutôt servir à aider d’autres personnes qui en ont plus besoin.
Le Parti conservateur est content de constater que le gouvernement a consenti à apporter des modifications au projet de loi pour le rendre plus acceptable, plus juste et plus équitable et pour qu’il fasse moins concurrence au milieu des affaires. Il est assez impressionnant de constater le nombre de courriels, d’appels et de commentaires sur les réseaux sociaux pour dénoncer auprès des députés l’effet négatif de cette mesure sur le recrutement d’employés. C’est ce que nous ressentons de ce côté-ci de la Chambre et nous avons l’impression que c’est un peu idéologique.
Nous sommes contents que le gouvernement ait accepté d’exiger que tous les demandeurs contactent Emploi et Développement social Canada pour obtenir des informations sur les emplois étudiants disponibles. Nous sommes contents que le gouvernement ait accédé à notre demande d’un examen parlementaire du projet de loi et de la Prestation canadienne d’urgence pour les étudiants afin de trouver des façons d’en atténuer les effets pervers dissuasifs à l’emploi que nous constatons actuellement. Finalement, nous sommes heureux que le gouvernement ait accepté de préciser une date d’échéance afin qu’il ne puisse pas prolonger unilatéralement cette prestation par voie réglementaire. Nous sommes contents de voir que le travail du Parti conservateur a permis d’améliorer le projet de loi afin d’aider les étudiants de partout au pays.
J’invite le gouvernement à cesser de recourir à des phrases creuses lors de ses discours. Il a beau dire qu’il veut aider tout le monde, il n’en demeure pas moins que cette mesure a aussi des effets pervers. Même si nous disons aider les étudiants, nous allons plutôt nuire à l’économie si des mécanismes de contrôle ne sont pas mis en place. Si le gouvernement faisait preuve de bonne volonté politique, des emplois pourraient être comblés rapidement, en claquant des doigts.
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Monsieur le Président, je suis honoré d'intervenir sur ce sujet important, alors que nous sommes tous aux prises depuis des mois avec une pandémie mondiale et une crise économique. Il est primordial que le Parlement soit en mesure de se réunir pour discuter de projets de loi et les améliorer, et faire en sorte que l'aide prévue se rende à tous les Canadiens qui en ont besoin.
C'est indéniable: la pandémie de COVID-19 frappe durement tous les Canadiens. Les propriétaires d'entreprise ainsi que les organismes à but non lucratif et de bienfaisance ont du mal à se maintenir à flot, et beaucoup de Canadiens ont perdu leur emploi. De plus, l'avenir des étudiants canadiens s'annonce incertain. Les emplois d'été constituent pour eux de précieuses occasions d'acquérir de nouvelles compétences, de faire de nouvelles rencontres et de préparer leur carrière. Surtout, d'innombrables étudiants de niveau postsecondaire comptent sur les emplois d'été pour non seulement financer leurs études, mais aussi se payer l'essentiel.
J'ai moi-même vécu cette expérience récemment, peut-être plus récemment que n'importe lequel de mes collègues. J'ai passé mon dernier examen universitaire l'été dernier, avant de retourner directement chez moi pour y faire campagne en vue des élections de 2019. Je peux donc affirmer que je comprends tout à fait les difficultés que vivent les étudiants en situation normale, car je les ai moi-même vécues. Or, ces difficultés sont amplifiées par la crise que nous traversons à l'heure actuelle.
Les étudiants subissent énormément de pressions financières et de stress psychologique, et ils manquent de temps à consacrer à d'autres activités pendant l'année scolaire. Cela fait partie des raisons pour lesquelles nombre d'entre eux choisissent de quitter leur emploi d'été lors de la rentrée scolaire, en s'attendant à pouvoir obtenir un emploi à leur retour, tout comme n'importe quel employé saisonnier partout au Canada.
Beaucoup d'étudiants ne peuvent pas fréquenter un établissement d'enseignement dans leur région. C'est le cas notamment de bon nombre d'étudiants du Nord de l'Ontario, moi y compris. Par conséquent, nous n'avons pas eu d'autre choix que de quitter nos emplois et de déménager pour entamer notre année scolaire. Comme nous le savons, les étudiants, qui sont actuellement sur le point de terminer leur année scolaire, tentent d'entrer sur le marché du travail juste au moment où de nombreuses entreprises font des mises à pied ou cessent complètement leurs activités. Les élèves du secondaire qui obtiendront leur diplôme cette année et qui cherchent à entrer sur le marché du travail se trouvent dans la même situation que les nouveaux diplômés des établissements universitaires et collégiaux. Ils ont tous des factures à payer, comme tout le monde. Ils doivent payer le loyer, l'épicerie et les droits de scolarité. Maintenant, pour des raisons indépendantes de leur volonté, beaucoup d'entre eux pourraient ne pas être en mesure de trouver un emploi dans un avenir prévisible.
Dans ma circonscription, Kenora, les exploitants d'entreprises touristiques font partie des plus grands créateurs d'emplois, surtout pour les étudiants. Or, ils dépendent de visiteurs qui, cet été, ne seront probablement pas au rendez-vous. D'autres entreprises font tout ce qu'elles peuvent pour ne pas mettre à pied leur personnel et elles ne sont pas en mesure d'embaucher de nouveaux employés. Ce scénario se répète partout au pays en ce moment. Les détails peuvent différer, mais les résultats sont les mêmes: des milliers de personnes qui comptaient trouver un emploi cet été pourraient ne pas y arriver.
C'est pourquoi j'ai été très surpris que les étudiants soient laissés pour compte dans la réponse initiale du gouvernement à la COVID-19. C'est pourquoi, le 7 avril, j'ai cosigné une lettre avec trois collègues conservateurs, les députés de , de et de . Nous y demandions si le gouvernement avait l'intention de corriger son erreur. Je suis ravi que, après avoir été soumis pendant des semaines aux pressions exercées par moi, mes collègues conservateurs et d'autres députés de l'opposition, le gouvernement présente enfin une mesure législative pour soutenir les étudiants qui ne peuvent pas trouver de travail à cause de la pandémie de COVID-19. Je suis heureux que le gouvernement ait travaillé avec l'opposition officielle pour améliorer la mesure législative dont nous sommes saisis aujourd'hui.
Les conservateurs savent qu'aucune prestation du gouvernement ne peut remplacer une expérience professionnelle. En clair, nous croyons que toute personne capable de travailler devrait le faire. Nous reconnaissons cependant que dans certains secteurs, il n'y a simplement pas d'emplois.
Les étudiants canadiens doivent payer leur loyer et leurs frais de scolarité, et ils tentent d'épargner pour l'avenir. Dans la mesure du possible, ils doivent pouvoir acquérir de nouvelles compétences et rencontrer des personnes dans le même domaine qu'eux. Je peux dire qu'aucun étudiant ou nouveau diplômé ne souhaite avoir un trou de plusieurs mois dans son curriculum vitæ alors qu'il pourrait acquérir une expérience de travail précieuse. Je sais que ce n'est pas ce que j'aurais voulu, et si cela s'était produit dans mon cas, je ne serais peut-être pas ici aujourd'hui.
À l'heure actuelle, les étudiants n'ont pas uniquement besoin d'aide. Ils ont aussi besoin de solutions créatives pour inciter un maximum d'entre eux à acquérir une précieuse expérience de travail. Les conservateurs ont veillé à ce que les nouvelles prestations gouvernementales ne découragent pas involontairement l'emploi. Nous avons réussi à convaincre le gouvernement d'autoriser les personnes gagnant jusqu'à 1 000 $ par mois à recevoir la Prestation canadienne d'urgence afin que les Canadiens aptes à travailler puissent le faire tout en continuant de bénéficier de mesures de soutien.
De même, nous luttons en vue d'assouplir les critères d'admissibilité à l'aide offerte pour les loyers commerciaux afin qu'un plus grand nombre d'entreprises puissent rester à flot. Nous savons que l'économie canadienne se redressera beaucoup plus rapidement si les entreprises peuvent garder leurs portes ouvertes et les travailleurs conservent leur emploi.
Nous savons également que, bien que de nombreuses entreprises procèdent à des mises à pied, beaucoup ont du mal à recruter, notamment dans les domaines de l'agriculture, de la restauration et de l'hébergement. J'ai parlé à des chambres de commerce, à des propriétaires d'entreprise et à des agences de développement économique. Ce n'est un secret pour personne que de nombreuses entreprises peinent à trouver de la main-d'œuvre. Chaque année, le Canada fait venir 60 000 travailleurs étrangers rien que pour le secteur agricole. Beaucoup d'entreprises essentielles toujours en exploitation voient leurs problèmes de dotation exacerbés pendant la pandémie.
Voilà pourquoi le Parti conservateur propose un programme visant à jumeler des étudiants et de jeunes travailleurs à des emplois dans le secteur de l'agriculture et de l'agroalimentaire. À l'heure actuelle, beaucoup de producteurs agricoles sont aux prises avec une pénurie de main-d'œuvre parce qu'ils ne peuvent pas embaucher de travailleurs étrangers temporaires. Selon nous, les étudiants qui éprouvent de la difficulté à trouver un emploi pourraient combler ce besoin. Ce serait une excellente occasion pour eux d'acquérir de l'expérience de travail et de gagner un revenu tout en stabilisant notre approvisionnement alimentaire et en contribuant aux efforts du Canada en réponse à la COVID-19. Nous espérons pouvoir collaborer avec le gouvernement pour faire de ce programme une réalité.
J'ai appris avec plaisir que le gouvernement a accepté la proposition des conservateurs visant à ce que les étudiants qui présentent une demande pour la prestation d'urgence soient directement inscrits au Guichet-Emplois. Ainsi, nous nous assurons en premier que les emplois disponibles sont pourvus et que les étudiants ne ratent aucune possibilité d'emploi. Tout le monde y gagne: les étudiants qui se cherchent du travail et les employeurs qui ont besoin de main-d'œuvre.
Le gouvernement a également accepté d'ajouter une disposition de caducité dans le projet de loi et de tenir un examen parlementaire des répercussions de ce dernier. Il ne s'agit là que des précautions de base pour veiller à ce que le projet de loi ait toujours sa raison d'être et qu'il soit réellement utile, plutôt que d'avoir des conséquences néfastes imprévues sur le marché du travail.
Somme toute, tant que nous ne serons pas revenus à la normale, il y aura toujours des étudiants qui ne pourront pas se trouver un emploi pour des raisons indépendantes de leur volonté. Nous en sommes conscients. C'est pourquoi nous sommes favorables au principe de la Prestation canadienne d'urgence pour les étudiants. Cette prestation, si l'on y ajoute les propositions raisonnables que nous avons faites, garantira que les étudiants obtiennent l'aide dont ils ont besoin et qu'ils ne ratent aucune possibilité d'emploi.
Nous vivons une crise économique sans précédent en raison de la pandémie, et de nombreux vaillants Canadiens de toutes les couches de la société ont soudainement eu besoin d'une aide d'urgence. L'économie canadienne a assurément subi un choc terrible et nous savons que la situation s'envenimera si, cet été, des centaines de milliers d'étudiants se retrouvent soudainement incapables de payer leur loyer. Les effets à long terme de l'obligation pour les étudiants de retarder leurs études ou de les arrêter seraient également considérables. Si les étudiants se retrouvaient sans aide pendant cette crise, l'effet de dominos serait dévastateur et c'est pourquoi nous comprenons l'importance de cette aide.
Je presse le Parlement de donner aux étudiants les meilleures chances de réussite, de soutenir l'économie canadienne et d'aider ceux qui en ont le plus besoin. Je presse aussi le gouvernement de continuer de collaborer avec l'opposition pour trouver des solutions qui permettront au plus grand nombre possible d'étudiants de continuer à travailler afin de soutenir les secteurs qui sont durement touchés pendant la pandémie.
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Monsieur le Président, j'aurai l'insigne plaisir de partager mon temps de parole avec la lumineuse députée d'.
Nous avons vu, au cours des dernières heures, que la clarté du libellé d'une motion est souvent un enjeu important. On peut se retrouver avec un salmigondis de mots dont le sens sera interprété de cinq façons différentes par cinq personnes différentes. Cela nous appelle tous à essayer de préciser le sens des mots, parce que c'est la seule façon d'avoir la même clarté quant aux intentions. Quelle était l'intention du législateur qui a présenté une loi, ainsi qu'une motion pour lui ouvrir la voie? Évidemment, nous nous entendrons tous, à quelques exceptions près, pour dire qu'il s'agissait d'accorder aux étudiants un soutien financier qui, essentiellement, a deux fonctions.
La première fonction est d'accorder aux étudiants, pour la période estivale et la période actuelle, les ressources financières nécessaires pour assurer leur subsistance. En temps normal, ils assurent leur subsistance grâce à des emplois à temps partiel, souvent dans le milieu de la restauration, du loisir ou du tourisme. Ces emplois, dans le contexte actuel, n'existent simplement pas.
La deuxième fonction est de permettre aux étudiants d'accumuler un peu d'argent pour contribuer à leur subsistance l'an prochain. C'est comme cela que j'ai payé une large part de mes études et c'est certainement le cas pour un certain nombre d'entre nous. C'est cela, le but de l'exercice. Dans le contexte de cet exercice, quelques voix se sont élevées. Parce qu'on ne fait pas toujours dans la nuance, on s'est retrouvé dans deux clans. Il y a ceux qui disent qu'il faut absolument aider les étudiants. J'en suis. Au bas mot, des centaines de milliers, voire 1 million d'entre eux n'auront pas ces emplois qui leur sont habituellement plus ou moins réservés. Ces gens ont besoin d'un soutien pour préserver leur pouvoir d'achat et la pérennité de leur projet d'études.
Il y a une autre tendance, de mon humble point de vue un peu moins élégante, selon laquelle, comme le disait mon estimé collègue, les étudiants allaient se métamorphoser soudainement en amas de paresse dans le sous-sol en fumant du pot. La vérité, ce n'est pas cela. Les étudiants sont les mêmes cette année que l'année dernière, l'année d'avant et même quand j'allais à l'école. Je ne suis pas convaincu qu'il se fumait moins de pot dans ce temps-là, à mon exception personnelle.
Forcément, il fallait trouver un point d'équilibre pour que les entreprises, les municipalités et les producteurs agricoles qui ont besoin de main-d'œuvre ne soient pas confrontés à une mesure qui soit un frein à l'emploi. Il fallait que la mesure ne rende pas les choses telles qu'il soit préférable pour un étudiant de ne pas travailler. Évidemment, il faut trouver une voie de passage et cela ne s'est pas avéré si simple. Or c'est un faux problème. On me pardonnera ma candeur, mon amitié ou mon affection pour les étudiants et les étudiantes, mais je pense qu'ils veulent travailler. Les miens, et j'en ai tout un tas, veulent travailler. Ils sont contents de travailler. J'ai travaillé, leurs parents ont travaillé, et personne ne regrette cela.
Le montant de 1 250 $ par mois pourra aider pendant l'été et l'automne. Bien sûr, cela ne se rendra pas à l'automne, mais ce sera une contribution à la pérennité des études. Je reviens rapidement là-dessus, parce que c'est fondamental. On ne doit pas se mettre dans une position où les étudiants seront très hypothéqués au plan économique à l'approche de la prochaine année scolaire, dont on espère qu'elle sera aussi peu anormale que possible. Ils ne doivent pas être dans une moins bonne position économique qu'auparavant, d'autant plus qu'on a des raisons de penser que l'économie en général ne se portera pas si bien que cela. On sera dans une relance, dans un élan qui va monter, mais qui va partir de tellement bas qu'on va tous avoir encore des bleus sur le plan économique.
Nous sommes allés chercher, ou plutôt nous avons contribué à aller chercher — je ne veux pas entrer dans le jeu de la revendication —, trois éléments qui, dans la motion lue par le , nous paraissaient fondamentaux. Je suppose que tous les partis de l'opposition ont discuté de chaque virgule.
Le premier était de s'assurer que cette mesure ne nourrissait pas une insécurité chez les entrepreneurs agricoles, chez les entrepreneurs en général, chez les municipalités et chez quiconque espère embaucher des étudiants. Je crois que le quatrième point fait cela de façon adéquate en précisant le soutien aux producteurs agricoles, parce que c'est de là que le débat a démarré. On n'a pas osé aller jusque-là dans le libellé, mais si ce soutien prenait la forme d'une aide financière pour bonifier le salaire des étudiants, ce ne serait pas du tout une mauvaise idée.
Le libellé de la motion ne rend pas justice à l'intention de la motion. En effet, le deuxième élément, c'est que le libellé de la motion semble ne faire référence qu'à la création d'un incitatif à l'emploi. Il y a donc une espèce de déséquilibre, et j'en ai parlé avec ma collègue de . C'est comme si on présumait que l'étudiant moyennement constitué n'aurait pas trop envie d'aller travailler, alors qu'on ne fait pas référence au fait qu'il s'agit d'abord et avant tout d'une mesure visant à soutenir les besoins économiques des étudiants. On libelle le point e) comme s'il fallait d'abord les obliger à aller travailler. Cela fait que je reste sur ma faim.
C'est la raison pour laquelle je me suis permis de poser une question très précise à la . Je lui ai demandé si le gouvernement avait bel et bien l'intention de s'assurer que le processus ne désavantage pas les étudiants qui reçoivent la prestation et qui veulent travailler.
Il y a donc une base de 1 250 $ et on s'attend à ce qu'un revenu d'emploi de 1000 $ puisse s'y ajouter sans pénalité. Or si le revenu d'emploi atteignait 1010 $, il ne faudrait pas que l'étudiant perde 1250 $. Il ne faut pas non plus que l'étudiant se dise qu'il travaillera seulement 20 heures, au lieu de 21 heures, par exemple, pour ne pas perdre les 1250 $. Les étudiants ne sont pas fous, ils vont faire le calcul. Il faut donc s'assurer que cela n'arrivera pas. C'était d'ailleurs le but de la question que j'ai posée, à laquelle la vice-première ministre a répondu « oui, évidemment ».
Le gouvernement va-t-il mettre en place des mesures permettant de s'assurer que plus le nombre d'heures travaillées est élevé, plus le revenu de l'étudiant sera élevé? La vice-première ministre a répondu oui à ma question, et elle a donné d'autres détails. À mon avis, nous pouvons y voir un engagement clair de la part du gouvernement.
Dans le dernier élément de la motion, le gouvernement s'engage à considérer des mesures pour augmenter le pouvoir d'achat des aînés, notamment en considérant l'augmentation du montant de la pension de la Sécurité de la vieillesse et de celui du Supplément de revenu garanti. Il est à noter qu'il ne s'agit pas de « ou » mais bien de « et ». On craint que le gouvernement se tourne vers le Supplément de revenu garanti, qui touche seulement 40 % des aînés, alors que le prix du panier d'épicerie a augmenté pour tout le monde. Selon nous, il s'agit d'un enjeu.
Depuis les dernières semaines, on ne calcule plus le nombre de fois que le Bloc québécois a été achalant au sujet des aînés. Nous n'avons pas fini de l'être, et nous n'arrêterons pas de l'être tant que nous n'aurons pas obtenu ce que nous voulons. Au Québec, 19 % des gens ont plus de 65 ans. Il doit y avoir une augmentation de leur pouvoir d'achat, un outil essentiel de l'augmentation ou de l'amélioration des conditions économiques dans les régions du Québec.
Malgré les tergiversations, je suis assez content du résultat de la journée. Bien sûr, il faudra rester vigilants. Nous resterons vigilants, et nous resterons au service exclusif des Québécois et des Québécoises, tout en demeurant constructifs et positifs. Si cela aide les autres, c'est tant mieux.
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Monsieur le Président, je remercie mon honorable chef d'avoir bien voulu partager son temps de parole avec moi.
Avant de commencer, je veux saluer les gens d'Avignon—La Mitis—Matane—Matapédia et les remercier de la grande résilience dont ils font preuve en ce temps de crise. C'est grâce à leur respect des mesures mises en place par les différentes instances de santé publique que la situation est relativement stable pour l'instant au Bas-Saint-Laurent et en Gaspésie.
Je suis heureuse d'être ici aujourd'hui pour débattre de ce projet de loi de mesures de soutien pour les étudiants en tant que porte-parole du Bloc québécois en matière de jeunesse. Ne pas laisser les étudiants de côté, le Bloc québécois en avait fait la demande insistante auprès du gouvernement. Notre demande a été entendue.
Le gouvernement nous a entendus et a mis en place la Prestation canadienne d'urgence pour les étudiants dans le but d'offrir un soutien aux étudiants et aux nouveaux diplômés qui ne sont pas admissibles à la Prestation canadienne d'urgence ou à l'assurance-emploi — ou encore, qui ne sont pas en mesure de travailler à cause de la COVID-19.
C'est une prestation de 1 250 $ par mois versée aux étudiants admissibles, ou encore de 1 750 $ pour ceux qui prennent soin d'une personne avec un handicap. Qu'on me comprenne bien: c'est une très bonne nouvelle pour les jeunes qui sont incapables de reprendre leur emploi d'été régulier pour différentes raisons. Peut-être sont-ils malades, peut-être doivent-ils s'occuper d'une personne malade ou, par exemple, peut-être l'entreprise pour laquelle ils travaillaient l'année dernière ne peut pas rouvrir ses portes. Peu importe la raison, cette prestation d'urgence est la bienvenue.
Elle est bienvenue, cependant, dans la mesure où elle est perçue telle qu'elle est, c'est-à-dire une mesure d'urgence. Ayant moi-même été étudiante il y a très peu de temps, je ne peux faire autrement que de présumer que les étudiants seront les premiers à vouloir prêter main-forte dès que la situation le leur permettra. Ils le font déjà.
J'en discutais hier avec les présidents de l'Union étudiante du Québec et de la Fédération étudiante collégiale du Québec. On me dit que plusieurs de leurs membres ont déjà envoyé leurs CV par centaines pour travailler dans les CHSLD du Québec, dans les fermes et les entreprises qui offrent des services essentiels.
Le Bloc québécois reconnaît l'apport des jeunes à notre société. On sait que la grande majorité d'entre eux ne demanderont pas la prestation avant même d'avoir fait l'effort de trouver un emploi.
Cependant, on a entendu plusieurs critiques au cours des derniers jours quant à cette mesure. Le secteur économique québécois craint que les étudiants et les étudiantes ne fassent pas l'effort nécessaire de trouver un emploi avant de toucher le chèque qui est émis par Ottawa.
On comprendra que la Prestation canadienne d'urgence régulière a créé, en quelque sorte, deux classes de citoyens, ou plusieurs classes de citoyens, avec ses différents critères d'admissibilité, d'où la création de cette fameuse prestation spécifiquement pour les étudiants.
Cependant, les étudiants sont des citoyens comme les autres. Eux aussi ont des factures à payer. Un étudiant qui déménage de Gaspésie pour se rendre à l'Université du Québec à Montréal doit débourser autour de 3 600 $ le premier mois. Par la suite, chaque mois, il paie un montant d'environ 1 200 $ pour ses frais fixes, soit pour payer son loyer, sa nourriture, son transport, l'Internet et le téléphone. Pour certains étudiants d'autres régions métropolitaines du Canada, ces coûts sont encore plus élevés.
C'est vrai, certains d'entre eux ont la chance de recevoir l'aide de personnes tierces, comme les membres de leur famille, mais bon nombre d'entre eux ont besoin de nous. Ils ont besoin de l'aide du gouvernement.
Mme la ministre parlait tout à l'heure de Félix. J'ai envie de parler de Thomas. Thomas a appelé mon bureau dans les derniers jours. Il étudiait à l'Université Laval en génie civil. Compte tenu de la charge de travail de ses cours, il ne peut pas se permettre de travailler pendant l'année scolaire. Hier, il a passé son dernier examen de la session. Or, au lieu de diminuer après ce moment stressant, son niveau d'anxiété a augmenté.
Il sait que, après-demain, il devra payer son loyer, son téléphone, sa facture d'Internet, mais il ne sait pas comment il va y arriver. Lundi, il devait commencer son stage, stage qui a été annulé compte tenu de la crise que nous vivons tous. On aura deviné qu'il n'y a pas que Thomas qui vit ce genre de situation. Il n'y a pas que Félix, non plus. Des milliers d'étudiants et d'étudiantes de partout au Québec et au Canada la vivent.
Pour plusieurs étudiants, la période estivale est le temps pour eux de se préparer financièrement à la prochaine année scolaire. Toutefois, ce n'est pas juste une question d'argent. Ces emplois estivaux sont, oui, une source de revenus, mais ils permettent aussi d'acquérir de l'expérience. Pour d'autres, il s'agit simplement d'exigences à leur programme scolaire. Les étudiants sont donc eux aussi dans une situation hors du commun dans cette période de crise.
Je reviens donc à ces personnes qui, au cours des derniers jours, se sont prononcées sur leur mécontentement quant à la prestation modulée par le gouvernement pour les étudiants. Certains d'entre eux ont comme argument principal le mythe de la paresse des étudiants québécois et canadiens.
Pour casser ce mythe et pour changer ce qui pourrait être perçu comme un facteur dissuasif à l'emploi, le Bloc québécois a eu envie de proposer un compromis. Ce compromis serait bon pour tout le monde, mais, surtout, il augmenterait le pouvoir d'achat des étudiants et permettrait à l'État de réaliser des économies importantes pour les finances publiques.
Nous avons proposé que cela soit modifié pour que les jeunes puissent garder une part accrue de leur salaire avant d'être pénalisés. Nous avons proposé cela parce que nous pensons que la PCUE est en quelque sorte injuste. Elle est injuste pour les étudiants qui vont prendre la peine de trouver un emploi et qui ne pourront pas toucher la prestation pour chaque dollar gagné en plus des 1 000 $ qui font qu'un étudiant est admissible.
Nous savons que la PCU de base a été mise en place dans un contexte de confinement. Celle pour les étudiants sera mise en place dans un contexte tout autre, celui du déconfinement, nous le présumons. Ce changement est fondamental dans l'application de la mesure dans le sens où plusieurs entreprises rouvriront leurs portes dans la mesure du possible, mais de façon restreinte pour plusieurs. Je pense aux restaurateurs qui décideront d'ouvrir, par exemple, uniquement les soirs de fin de semaine plutôt que tous les jours au dîner et au souper. Cela fera que plusieurs emplois seront disponibles à temps partiel seulement. Ni les employeurs ni les employés ne seront avantagés lorsque l'étudiant devra refuser de faire les quelques heures supplémentaires de peur de perdre l'accès à sa prestation ou, comme le disait ma collègue, de perdre l'entièreté des 1 250 $. Nous trouvons tout simplement injuste que ceux qui veulent travailler soient pénalisés.
La crise touche particulièrement la santé de notre économie, et le besoin de main-d’œuvre est criant dans plusieurs domaines, notamment dans le secteur agricole. Chez nous, plusieurs producteurs doivent faire appel à de l'aide supplémentaire parce qu'ils ne pourront pas compter sur la contribution des travailleurs étrangers temporaires cet été, pour des raisons que nous connaissons tous.
Ainsi, nous croyons que la vaillance des étudiants en temps de crise n'est pas la question. La Prestation canadienne d'urgence est nécessaire pour soutenir les étudiants et les étudiantes, mais elle peut certainement être améliorée. Je salue les négociations qui ont été faites dans les dernières heures pour que nos demandes soient entendues en vue de l'adoption de ce projet de loi, soit que le gouvernement mette en place des incitatifs financiers et des mesures de soutien pour les étudiants et les jeunes aux différents emplois disponibles, notamment dans le secteur de l'agriculture et de l'agroalimentaire, afin d'assurer la stabilité économique des régions et la production alimentaire pendant la crise.
Ce que nous voulons tous et toutes, c'est que le gouvernement s'assure que les différentes mesures financières mises en place sont offertes de manière à remplir leurs objectifs principaux, tout en incitant à l'emploi en toutes circonstances.
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Monsieur le Président, les néo-démocrates affirment depuis le début de cette crise que les Canadiens ont besoin de trois choses: de l'argent pour pouvoir payer leurs factures, la confiance de pouvoir récupérer leur emploi après la crise, et un endroit sûr où vivre. Tout au long de cette crise, le gouvernement a réagi trop lentement et, dans bien des cas, trop modestement pour aider les Canadiens à traverser cette crise.
Nous affirmons depuis le début que la façon la plus simple et la plus efficace de veiller à ce que personne ne soit laissé pour compte est d'aider directement tous les Canadiens. Nous avons dit que si le gouvernement n'est pas disposé à offrir un revenu universel de base aux Canadiens pendant cette crise, il devrait au moins rendre la Prestation canadienne d'urgence universelle. Ainsi, ceux qui ont besoin d'aide immédiatement pourraient y avoir accès.
Depuis le début, au lieu de présenter une solution simple permettant aux Canadiens qui ont besoin d'aide de l'obtenir, les libéraux optent pour une approche compliquée, qu'ils ne cessent de modifier et de bonifier. Contrairement à la , je ne crois pas que c'est faire preuve de rigueur que d'être complètement passé à côté d'une solution évidente. On aurait peut-être pu parler de rigueur si nous avions disposé d'un programme universel qu'il aurait été possible de modifier afin de l'étendre à des entreprises ou à des groupes non prévus au départ. S'il existe une solution facile devant permettre d'aider tous les Canadiens et que les libéraux en font fi pour ensuite devoir revenir devant le Parlement pour mettre leur solution à jour et la modifier encore et encore parce que nous les poussons à en corriger les lacunes, ils ne devraient pas pavoiser.
En réalité, le gouvernement a fait un choix. Il a fait le choix de refuser d'aider ceux qui en ont le plus besoin. Il a fait le choix de refuser d'aider ceux qui en ont désespérément besoin. La position des libéraux est la suivante: ils préfèrent refuser d'aider ceux qui en ont le plus besoin plutôt que risquer que des gens obtiennent plus d'aide qu'ils n'en ont besoin. Voilà précisément le choix que les libéraux ont fait. Ils ont si peur que des gens qui n'ont pas besoin d'aide finissent par en obtenir qu'ils sont prêts à courir le risque que des gens qui en ont désespérément besoin soient laissés pour compte. Voilà le choix qu'ils ont fait.
Toutefois, les néo-démocrates ont une solution à ce problème. Nous pouvons facilement récupérer l'argent versé en trop aux personnes qui n'en ont pas besoin. Il reste un an avant la prochaine période de déclarations de revenus. Pendant ce temps, je suis convaincu que, si le gouvernement avait vraiment comme priorité de fournir aux Canadiens l'aide dont ils ont besoin, les personnes qui ont reçu trop d'argent pourraient très facilement faire l'objet d'une récupération fiscale. Nous sommes en situation de crise. Nous sommes en situation de pandémie. La priorité ne devrait pas être d'exclure certaines personnes ou de refuser d'aider des gens dans le besoin, puis de tenter de rattraper le retard et de trouver des solutions. La priorité du gouvernement devrait être de ne laisser personne pour compte et de récupérer l'argent versé en trop à ceux qui n'en avaient pas besoin. Voilà la solution. Ce n'est pas le moment de refuser d'aider des gens; c'est le moment de venir en aide le plus rapidement possible à tous ceux qui en ont besoin.
[Français]
Ce gouvernement est en train de faire un choix. C'est un choix. Il choisit de laisser certaines personnes derrière, de refuser aux gens l'aide dont ils ont désespérément besoin. Il préfère refuser l'aide aux gens qui en ont besoin plutôt que de risquer que quelqu'un reçoive l'aide dont il n'a pas besoin.
Il existe une solution simple: donner à chacun l'aide dont il a besoin maintenant et, si quelqu'un reçoit quelque chose dont il n'a pas besoin, régler cela au moment des impôts.
Ce n'est pas le moment de refuser de l'aide aux gens. C'est le moment d'aider le plus de gens le plus rapidement possible.
[Traduction]
Je souhaite à présent parler de l'approche du gouvernement à l'égard des étudiants. Depuis le début, nous dénonçons le fait que la PCU laisse trop de gens pour compte. Nous avons notamment soulevé le cas des étudiants, des propriétaires-exploitants, des aînés et des personnes handicapées, mais concentrons-nous sur les étudiants.
En utilisant l'approche qu'il emploie, le gouvernement libéral montre clairement que selon lui, certains méritent de recevoir de l'aide, et d'autres non. Les libéraux se fondent sur une vision du monde qui est celle des plus privilégiés. Lors de son annonce au sujet de l'aide accordée aux étudiants, le a déclaré que les étudiants devront peut-être retourner demander l'aide de papa et maman, une chose plus difficile à faire ces derniers temps. Ce à quoi le premier ministre n'a pas trop réfléchi, c'est que beaucoup d'étudiants sont eux-mêmes parents.
Dans leur proposition initiale — avant que nous les convainquions de changer d'idée —, les libéraux pensaient qu'il était justifié d'accorder moins d'aide aux étudiants ayant des enfants et aux étudiants handicapés. Ils pensaient qu'il était acceptable de donner une aide réduite aux mères qui ont décidé de retourner aux études. Ils estimaient que, en quelque sorte, elles méritaient moins d'aide. Les ministériels pensaient qu'il était acceptable de dire aux étudiants handicapés, qui ont déjà du mal à se trouver un emploi, qu'ils méritaient moins d'aide. Aux yeux des libéraux, c'est comme si les étudiants handicapés avaient moins d'argent à débourser pour leur loyer ou leur nourriture, et c'est comme si les mères qui retournent aux études bénéficiaient d'un rabais quelconque sur leur panier d'épicerie ou leurs factures. Au cas où le gouvernement ne le saurait pas, les étudiants handicapés et les mères de retour aux études n'ont droit à aucun rabais. En réalité, il est fort possible que leurs dépenses soient plus élevées et que leur situation soit plus difficile encore. On aurait dit que le gouvernement souhaitait pénaliser des gens parce qu'ils vont à l'école; qu'il souhaitait pénaliser les étudiants handicapés et les parents qui souhaitaient s'instruire.
J'ai un exemple bien concret de ce que cela veut dire pour un étudiant et qui illustre bien ce que cette décision supposait. Miranda habite Victoria. C'est une mère seule qui étudiait à temps plein l'an dernier. Elle ne respectait pas le critère des 5 000 $ qui l'aurait rendue admissible à la Prestation canadienne d'urgence. Elle est maintenant sans emploi parce qu'elle a une fille de 8 ans qu'elle ne peut plus faire garder à cause de la COVID-19. Elle n'a plus de service de garde d'enfants. Elle n'est pas admissible à la Prestation canadienne d'urgence. Elle se demande comment elle va pouvoir payer le loyer, l'épicerie et les factures. Le gouvernement pense que Miranda mérite d'avoir moins simplement parce qu'elle est allée à l'école.
Qu'est-ce que le gouvernement veut faire pour quelqu'un comme Miranda? Au départ, les libéraux pensaient qu'elle n'avait pas besoin d'aide ou qu'elle n'en méritait pas autant ou que, puisqu'elle avait déjà des difficultés avant la pandémie, c'était normal qu'elle continue d'en avoir. Ils pensaient que ce n'était pas un problème qu'elle ait du mal à joindre les deux bouts, puisqu'elle y était habituée. Ce raisonnement est tout simplement inacceptable.
[Français]
Quelle est la réponse du gouvernement en général aux étudiants qu'il a exclus? Il dit qu'ils n'ont pas besoin d'aide, qu'ils ne méritent pas autant d'aide que quelqu'un qui travaillait, qu'ils étaient en difficulté avant que la pandémie frappe et qu'ils doivent s'y habituer. C'est inexcusable et cela n'a aucun sens.
[Traduction]
Je ne comprends tout simplement pas pourquoi le gouvernement a pensé qu'il était acceptable de laisser pour compte initialement les étudiants handicapés et de leur offrir une somme arbitraire inférieure à celle offerte aux autres. À mon avis, cela témoigne de l'insensibilité du gouvernement à l'égard des étudiants dans son processus décisionnel et peut-être d'une vision du monde privilégiée de ce que signifie être un étudiant.
En ce qui concerne les étudiants handicapés, le fait qu'ils aient aussi reçu moins d'aide financière contredit vraiment la réalité. Il s'agit probablement des étudiants qui ont le plus de frais à payer, notamment les coûts de transport adapté et les coûts des soins de santé qui ne sont pas couverts. Leurs coûts sont probablement plus élevés, et non moins élevés.
Nous savons que le taux de chômage chez les personnes handicapées est plus élevé; une personne handicapée est donc plus susceptible de ne pas avoir occupé un emploi qui la rendrait admissible à la PCU. Alors que les étudiants tentent d'améliorer leur sort dans la vie, pourquoi le gouvernement fait-il de la discrimination contre eux de cette manière?
Cependant, tout cela est encore plus blessant, encore plus dur, lorsque l'on compare l'approche du gouvernement vis-à-vis d'étudiants comme Miranda, des étudiants vivant avec un handicap, avec celle qu'il adopte vis-à-vis des entreprises riches et puissantes. Comparons les deux situations. Le gouvernement ne s'inquiète pas des milliards de dollars que nous, comme pays, comme peuple, perdons au profit de ces entreprises qui contournent le système en utilisant des paradis fiscaux. Le gouvernement ne s'en soucie guère; c'est normal, mais Miranda mérite 250 $ de moins. De par son handicap, l'étudiante mérite 250 $ de moins. En revanche, une entreprise comme Loblaws peut utiliser, légalement, un paradis fiscal et éviter de payer quelque 400 millions de dollars d'impôts.
Il est inconcevable que le gouvernement juge acceptable de permettre à une société comme Loblaws d'utiliser des paradis fiscaux à l'étranger. Encore une fois, c'est légal. Et c'est bien là le problème. Cette société est légalement autorisée à agir comme elle le fait et à ne pas verser 400 millions de dollars à notre pays pour l'aider à fournir des services et des programmes, mais Miranda mérite 250 $ de moins. C'est un choix. C'est une décision que le gouvernement est en train de prendre. Ce n'est ni un hasard ni une coïncidence, mais un choix réfléchi que le gouvernement est en train de faire, et c'est un mauvais choix.
[Français]
Le gouvernement actuel est tellement inquiet que des gens comme Miranda puissent recevoir plus d'argent qu'ils n'en méritent qu'il est prêt à leur donner 250 $ de moins par mois. Pendant ce temps, il ne s'inquiète pas de recouvrer les milliards de dollars qui sont perdus chaque année lorsque les grandes entreprises trompent le système en utilisant les paradis fiscaux. C'est complètement fou. Je m'excuse, mais c'est vrai.
[Traduction]
Nous avons demandé au gouvernement de s'engager à prendre une mesure vraiment simple; nous avons vu d'autres pays le faire. Le Danemark, la France et la Pologne se sont tous engagés à prendre exactement la même mesure que nous demandons au gouvernement.
Si une entreprise au Canada pense qu'il est acceptable de frauder le fisc, de placer son argent dans un paradis fiscal, et d'éviter délibérément de contribuer à la société canadienne et aux programmes sociaux du pays et de payer sa juste part, alors cette entreprise ne mérite pas d'aide publique. Nous avons demandé au gouvernement de s'engager en ce sens. D'autres pays l'ont fait de manière claire. Ce n'est pas le cas du gouvernement canadien. Le n'a rien fait de tel. C'est une solution simple.
Si une entreprise pense qu'elle n'a pas à fournir sa juste part ou si elle pense qu'elle va économiser des milliards ou des centaines de millions de dollars en ne contribuant pas au bien public, alors elle ne mérite pas de recevoir une part de ce bien public pour l'aider dans les moments difficiles. Pourtant, le gouvernement ne s'est pas engagé en ce sens; il ne s'est pas engagé à prendre cette mesure.
Encore une fois, j'ai posé la question au plus tôt aujourd'hui, ainsi qu'au gouvernement. Des ministres sont ici présents. S'engageront-ils à faire en sorte que les entreprises canadiennes qui utilisent des paradis fiscaux ne recevront pas de fonds publics et qu'on ne les renflouera pas cette fois-ci? Je leur demande de prendre cet engagement. Il s'agit d'une solution simple. Le Danemark, la France et d'autres pays font la même chose. Même la Pologne a emboîté le pas. Pourquoi pas nous? Pourquoi l'actuel gouvernement se refuse-t-il à le faire, alors que tant d'autres pays ont choisi de procéder ainsi? C'est une solution évidente. Nous pourrions récupérer des milliards de dollars. Je réclame que le gouvernement le fasse.
Plus que moi-même, les Canadiens veulent que le gouvernement le fasse. Les gens veulent être certains qu'ils reçoivent leur juste part. Il est insensé que le gouvernement refuse de verser une prestation d'urgence qui est universelle tandis que des entreprises sont en train de voler, dans les faits, des milliards de dollars de nos coffres qui pourraient contribuer au bien commun. Cela n'a aucun sens. Il est grand temps que le gouvernement libéral s'engage à supprimer les échappatoires fiscales et à récupérer cet argent afin de l'investir dans les Canadiens et de leur donner un coup de pouce.
Le gouvernement ne devrait pas se préoccuper des miettes qu'il laisse aux étudiants lorsque de riches entreprises comme Loblaws peuvent éviter de payer des centaines de millions de dollars en impôt. Ce ne sont pas les parents seuls comme Miranda qui posent problème, mais plutôt les propriétaires d'entreprise comme Galen Weston, et ce n'est pas de sa faute, mais de celle du gouvernement, puisqu'il tolère l'existence des paradis fiscaux.
J'aimerais parler d'un autre problème qui nuit aux Canadiens et dont la population s'inquiète désespérément. Je parle du loyer. Il faudra le payer de nouveau le premier du mois, c'est-à-dire ce vendredi. Or, trop de Canadiens ne savent pas comment ils y parviendront. Nous avons exhorté le gouvernement fédéral à exercer sur les banques les pouvoirs qui relèvent de sa compétence afin que les paiements hypothécaires soient non pas reportés, mais suspendus. Les personnes qui voient leurs paiements reportés finissent par payer beaucoup plus à long terme. Cette mesure leur coûterait beaucoup plus cher. Nous demandons au gouvernement d'exercer les pouvoirs qui lui sont expressément conférés par l'article 91 de la Loi constitutionnelle et par la Loi sur les banques afin de suspendre les paiements hypothécaires, pour ensuite négocier avec les provinces en vue de suspendre le paiement des loyers. Nous savons que les hypothèques et les loyers sont interreliés. Si nous négocions cette suspension, nous pouvons veiller à ce que les gens puissent rester dans leur logement.
De petits entrepreneurs nous ont aussi dit que les loyers commerciaux font partie de leurs plus grandes inquiétudes, de leurs coûts fixes les plus importants. Nous sommes heureux que, après de fortes pressions et un excellent travail de la part de nombreux militants de partout au pays, de petits entrepreneurs et des néo-démocrates, le gouvernement ait annoncé une forme d'aide concernant les loyers commerciaux. C'est une bonne nouvelle, mais si le gouvernement est parvenu, en collaboration avec les provinces, à trouver une façon d'établir une telle mesure, je dois insister sur le fait que la population en général en a, elle aussi, besoin. Comme il a réussi à collaborer avec les provinces afin de mettre en place une mesure de soutien pour les petites entreprises, qui est grandement nécessaire, je lui demande d'en faire autant pour les gens qui s'inquiètent de trouver l'argent pour payer leur loyer.
Rien ne nous empêche d'étendre cette mesure de soutien à la population. Si des gens ne peuvent pas trouver un endroit où vivre, nous n'aurons pas seulement à affronter un problème d'itinérance et de manque de logement. Il y aura aussi une urgence de santé publique si des gens qui doivent rester à la maison ne peuvent plus le faire, ce qui augmentera les risques d'infection et de propagation de la maladie dans le système de santé.
Le n'a pas à attendre la prochaine conférence de presse. Il peut annoncer dès aujourd'hui qu'il y aura une aide pour les Canadiens qui peinent à payer leur loyer ou à rembourser leur prêt hypothécaire, qu'ils peuvent compter sur la prise de mesures. Une telle annonce pourrait être faite aujourd'hui.
En terminant, je signale que, tout au long de cette crise, le premier réflexe du gouvernement libéral, sa première réaction, a été de laisser des gens en plan. Les libéraux avaient privé les travailleurs d'assurance-emploi, mais nous les avons poussés à corriger la situation. Ils avaient laissé pour compte l'ensemble des travailleurs qui n'étaient pas couverts par le régime d'assurance-emploi. Il a fallu que nous exercions des pressions sur eux pour qu'ils instaurent la Prestation canadienne d'urgence. Le gouvernement libéral avait abandonné à leur sort les petites entreprises, et nous l'avons aussi incité à corriger cette situation. Maintenant, il veut faire la même chose aux étudiants. Après des exhortations de notre part, il a présenté quelques mesures pour les soutenir, mais nous continuerons à faire pression sur lui pour qu'il en prenne d'autres.
Nous nous devons d'aider les gens, et non de leur compliquer la vie en mettant en place divers programmes aux critères distincts et prévoyant des niveaux de financement différents. En ce moment, les gens doivent avoir l'assurance que, s'ils en ont besoin, ils peuvent réclamer et obtenir de l'aide. Il faut s'assurer que les gens peuvent obtenir facilement et rapidement l'aide dont ils ont besoin. C'est là la meilleure solution.
Je crois que vous constaterez qu'il y a consentement unanime à l'égard de la motion suivante: Que la Chambre demande au gouvernement de donner une portée universelle à la Prestation canadienne d'urgence afin que les étudiants, les aînés et quiconque dans le besoin puissent demander et recevoir 2 000 $ par mois pour les aider à traverser cette période difficile.
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Monsieur le Président, je voudrais commencer par saluer mes concitoyens et mes concitoyennes d'Ottawa—Vanier qui, depuis le début de la crise, sont restés en contact avec moi et m'ont fait part de leurs idées et de leurs préoccupations. C'est vraiment en travaillant ensemble dans notre communauté qu'on peut soutenir les Canadiens et les Canadiennes, et particulièrement ceux et celles de ma circonscription, Ottawa—Vanier.
Je suis aussi reconnaissante de pouvoir m'adresser à la Chambre au sujet de la COVID-19 et des mesures supplémentaires que nous prenons pour aider davantage de Canadiens et de Canadiennes, au cours de cette situation sans précédent.
En ces temps extraordinaires, les réalités du marché du travail changent au quotidien. Le gouvernement continue de chercher des façons d'offrir des programmes et du soutien adaptés pour tous les Canadiens, notamment les étudiants et les jeunes, alors que nous faisons face à cette pandémie.
Grâce à la Prestation canadienne d'urgence, le gouvernement a créé une aide financière pour soutenir les Canadiens, dans le cadre des circonstances sans précédent. Cette prestation offre aux Canadiens qui ne travaillent plus en raison de la pandémie de la COVID-19 et à ceux dont les heures de travail ont été considérablement réduites une somme de 2 000 $ toutes les quatre semaines jusqu'à concurrence de 16 semaines.
[Traduction]
Plus de 1,9 million de demandes d'assurance-emploi et de Prestation canadienne d'urgence ont été traitées jusqu'ici. Ce chiffre est effarant et nous donne une idée du nombre de personnes qui sont touchées financièrement par la pandémie. Cependant, le gouvernement s'est rendu compte que certains Canadiens étaient laissés pour compte et qu'ils n'étaient pas admissibles à l'aide dont ils avaient besoin en raison des critères actuels de la Prestation canadienne d'urgence. C'est pourquoi, aujourd'hui, nous proposons de franchir l'étape suivante de notre plan visant à appuyer les Canadiens qui ont le plus besoin d'aide en cette période de pandémie.
Il est maintenant temps d'examiner plus attentivement la situation des étudiants canadiens, car ils ont besoin d'une aide et d'un soutien ciblés. À l'heure actuelle, alors qu'ils sont isolés comme tous les autres Canadiens, de nombreux étudiants de niveau postsecondaire se demandent comment ils pourront subvenir à leurs besoins. Même des étudiants de l'Université d'Ottawa et de la Cité collégiale, dans ma circonscription, cherchent à savoir comment nous allons les aider.
[Français]
Alors qu'ils se tourneraient normalement vers leurs parents pour avoir de l'aide, ils sont confrontés à la dure réalité que papa et maman ont probablement eux-mêmes du mal à subvenir à leurs besoins pendant cette crise.
Certains étudiants et étudiantes sont admissibles à la Prestation canadienne d'urgence. C'est le cas, par exemple, des étudiants qui ont gagné moins de 5 000 $ au cours de la dernière année et de ceux qui travaillaient et qui ont perdu leur emploi en raison de la COVID-19. Cependant, ce n'est pas le cas pour de nombreux autres étudiants. On estime que plus de 1 million d'étudiants de niveau postsecondaire pourraient ne pas être admissibles au fonds d'aide de la COVID-19 qu'offre la PCU.
Les étudiants font face à de sérieux problèmes. Leurs études sont interrompues, ils ont moins de possibilités d'emploi et tous les placements de l'enseignement coopératif ou en service communautaire et les stages qui étaient prévus sont sûrement perturbés. Cela veut dire que les jeunes sont inquiets et se demandent quoi faire.
[Traduction]
Le gouvernement tient à ce que les jeunes sachent qu'ils comptent et que nous sommes là pour eux dans ces temps difficiles. C'est pourquoi nous proposons cette mesure complémentaire au Plan d'intervention économique du gouvernement du Canada pour répondre à la COVID-19, qui prévoit déjà 146 milliards de dollars en soutien direct pour les Canadiens et les entreprises du pays pendant cette période sans précédent. Il s'agit là de l'étape logique suivante.
Notre train de mesures à l'intention des étudiants permettra au gouvernement de mettre en œuvre diverses initiatives visant à aider trois grands groupes de jeunes, soit les étudiants, les chercheurs d'emploi et les jeunes à la recherche d’occasions de bénévolat. Comme la l'a déjà expliqué plus en détail, la Prestation canadienne d’urgence pour les étudiants constitue l'élément principal de ce cadre. Elle offrira une aide immédiate aux étudiants d'un bout à l'autre du pays.
En résumé, les étudiants inscrits à un programme d’études postsecondaires et les nouveaux diplômés qui ne peuvent se trouver un emploi d'été à cause de la COVID-19 recevront 1 250 $ par mois du mois de mai au mois d'août. Par ailleurs, les étudiants qui s'occupent d'une personne à charge ou qui ont un handicap recevront 500 $ de plus par mois, pour un total de 1 750 $ par mois. Les diplômés du secondaire qui sont inscrits à un programme d'études postsecondaires seront également admissibles. Selon le gouvernement, plus d'un million d'étudiants et de nouveaux diplômés devraient bénéficier de cette aide financière.
Afin d'aider les étudiants à payer leurs droits de scolarité pour cet automne, le Programme canadien de prêts aux étudiants doublera les bourses d'études, réduira les contributions attendues et élargira l'admissibilité aux bourses et aux prêts d'études. Ces mesures s'ajouteront au congé d'intérêt de six mois relativement aux prêts d'études à rembourser. Tous les bénéficiaires d'un prêt d'études ont vu leurs remboursements automatiquement suspendus jusqu’au 30 septembre 2020. Aucun paiement ne sera exigé, et les intérêts ne courront pas pendant cette période. Toutes ces mesures faciliteront un peu la vie aux étudiants pendant cette période difficile.
[Français]
Depuis que notre gouvernement a mis en œuvre la PCU, des questions ont été soulevées sur la place publique concernant la notion de revenu de base universel national. Nous sommes à l'écoute. Ces questions méritent d'être dûment examinées et de faire l'objet d'un débat approprié le moment venu, mais ce n'est pas le moment.
Depuis le début de cette crise, nous avons dû nous adapter à la réalité changeante de la pandémie. Devant l'urgence de la situation, le gouvernement a dû agir rapidement, très rapidement. Des millions de Canadiens avaient besoin d'une aide financière pour payer l'épicerie, le loyer et subvenir aux besoins de leur famille. Heureusement, de nombreux Canadiens reçoivent encore leur chèque de paie et n'ont donc pas besoin de fonds d'urgence pour payer leurs factures.
[Traduction]
Toutefois, nous devions agir rapidement pour aider ceux qui en avaient besoin; notre priorité absolue a donc été de faire en sorte que l'aide parvienne aux gens qui en avaient le plus besoin. Nous arrivons à la fin d'avril et au début de mai; c'est à cette période de l'année que se terminent les études postsecondaires et les sessions scolaires, et que les étudiants cherchent un emploi d'été. Bien entendu, les choses ne se passeront pas aussi facilement cette année, et les étudiants pourraient ne pas être admissibles à la Prestation canadienne d'urgence. C'est pourquoi nous avons besoin de l'approbation du Parlement pour autoriser cette prestation, qui est la prochaine étape logique pour aider plus de Canadiens dans le besoin à traverser cette pandémie.
[Français]
En présentant le projet de loi , notre gouvernement dit aux étudiants canadiens qu'ils sont importants, que leurs projets d'avenir sont importants et que nous sommes là pour les aider et les soutenir. Nous sommes tous dans le même bateau et nous demeurons déterminés à aider tous les Canadiens en ces temps difficiles.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec le député de .
D'abord, je voudrais dire que, lorsque j'étais jeune, Oshawa était une ville un peu différente. Elle avait la fierté de pouvoir offrir de nombreux bons emplois d'été aux étudiants à l'usine d'assemblage de GM. Je me souviens avoir travaillé pendant huit ans dans cette usine; la paie était bonne, et c'était une expérience formidable. Bon nombre de mes amis qui étudiaient dans d'autres programmes — génie, administration, métiers ou ressources humaines — ont acquis une expérience incroyable dans cette usine.
Comme vous le savez, monsieur le Président, je suis chiropraticien. On pourrait se demander quel genre d'expérience utile à un chiropraticien on peut bien acquérir dans une usine de GM. Ce travail m'a permis de tisser des liens avec les gens de ma collectivité et, lorsqu'ils venaient me voir, de comprendre ce qu'ils vivaient. À la blague, je dis souvent que cette expérience m'est probablement également utile en politique. J'ai déjà dit que je venais à Ottawa pour m'assurer que les politiciens se tiennent droits. Avoir l'occasion de travailler dans sa collectivité est une expérience merveilleuse.
Aujourd'hui, la vie est fort différente à Oshawa, et il n'y a plus autant d'occasions d'emploi. L'usine d'assemblage a fermé. Le secteur automobile offre encore de bons emplois, tout comme les secteurs de la santé et de l'éducation, qui connaissent une certaine croissance, mais ma circonscription compte encore beaucoup d'étudiants, et le projet de loi à l'étude est exactement ce dont ils ont besoin.
Entre l'Ontario Tech University, le campus de la Trent University et le Durham College, Oshawa accueille véritablement des milliers d'étudiants. En 2019, l'Ontario Tech University comptait 10 348 étudiants. Le Durham College compte plus de 13 600 étudiants de niveau postsecondaire et en apprentissage à plein temps, dont plus de 2 000 étudiants étrangers venus de plus de 60 pays, ainsi que des milliers d'étudiants inscrits à des programmes d'études professionnelles, à temps partiel et en ligne. Le campus de la Trent University compte plus de 1 600 étudiants de premier cycle et 41 étudiants des cycles supérieurs. Nos jeunes nous disent que cela va mal pour eux, contrairement aux années précédentes.
Les jeunes veulent la même chose que ce que nous, nous voulions. Ils veulent un emploi; ils ne veulent pas qu'on leur fasse l'aumône. Ils veulent un avenir, de l'expérience, une vie meilleure et des débouchés. J'aime côtoyer les jeunes parce qu'ils m'inspirent vraiment. Ils savent que le Canada est le meilleur pays au monde où vivre et celui qui a le plus fort potentiel.
Ce projet de loi concerne les étudiants et leur avenir. Les étudiants de ma circonscription me disent qu'ils ont besoin d'aide dès maintenant, comme leur famille. Je suis très heureux d'être ici aujourd'hui pour appuyer ce projet de loi. Les conservateurs ont travaillé très dur pour aider le gouvernement à améliorer ces projets de loi et à mettre de meilleurs programmes à la disposition des étudiants et des Canadiens qui en ont besoin.
Les conservateurs ont négocié plusieurs modifications à ce projet de loi, notamment pour exiger que le gouvernement aiguille tous les demandeurs vers le Guichet emplois du Canada et les renseigne sur les emplois offerts avant qu'ils soumettent leur demande, pour exiger un examen parlementaire des dispositions législatives et des prestations, et pour que l'on mette en place une disposition de caducité par voie législative de manière à ce que l'on ne puisse pas étendre les prestations par voie réglementaire et à ce qu'il y ait des comptes à rendre.
Nous sommes conscients que, dans certaines régions du pays, le taux de chômage est extrêmement élevé à cause de cette pandémie, que certains de ces emplois ne sont tout simplement pas accessibles, et qu'il faut donc que les Canadiens et les étudiants obtiennent une aide concrète dès maintenant. En situation normale, les étudiants commenceraient actuellement leur nouvel emploi d'été pour faire des économies en vue de la prochaine année scolaire et pour pouvoir payer leur loyer et l'épicerie.
Les 1 250 $ que les étudiants recevront, dans le cadre de la Prestation canadienne d'urgence pour les étudiants, les aideront à payer leur loyer et l'épicerie, mais cette somme ne leur permettra pas de payer leurs livres et les droits de scolarité en septembre. Il leur faut davantage. Les étudiants doivent pouvoir travailler dans un environnement sain et sécuritaire afin de pouvoir non seulement payer leurs factures, mais aussi acquérir une expérience de travail dans le domaine de leur choix ou même dans un autre secteur où ils pourront acquérir une expérience précieuse.
Ce qui m'encourage, lorsque je parle à des étudiants, c'est qu'ils croient en l'avenir du Canada. Nombre de gens de partout dans le monde viennent étudier au Canada, si bien qu'un jeune d'Oshawa peut se faire de nouveaux amis qui viennent de tous les coins du monde et apprendre en les côtoyant. Tous comprennent l'importance d'acquérir de l'expérience et de saisir les occasions qui leur sont offertes au Canada.
Les étudiants croient aussi au rêve canadien. C'est pourquoi j'aime écouter leurs idées. Le gouvernement a parfois du mal à définir la classe moyenne, mais pas les étudiants à qui j'ai parlé. Ils savent à quoi ils aspirent. Ils souhaitent faire partie de la classe moyenne et contribuer grandement à l'économie canadienne. Ils veulent faire leur part et contribuer à l'avenir du pays. Ils désirent s'établir, poursuivre une carrière, élever une famille, réaliser leurs rêves et s'assurer que le Canada demeure le meilleur pays au monde.
En ce moment, les étudiants souffrent. Ils vivent dans l'incertitude et la crainte, et ce n'est pas uniquement à cause du coronavirus. Ils s'inquiètent pour leur avenir et leur famille. Des étudiants adultes ayant des personnes à charge sont venus me parler. Cette crise les préoccupe. Leurs craintes sont bien réelles. Ils se soucient beaucoup du fait qu'ils doivent payer leurs factures, tout en subvenant aux besoins de leurs enfants. Ils veulent pouvoir terminer leurs études et obtenir un bon emploi dans leur domaine de compétence. Ils souhaitent également pouvoir, s'ils le désirent, se marier, inscrire leurs enfants au hockey ou au volleyball, acheter une maison, acheter une voiture ou partir en vacances une fois par année pour échapper aux rigueurs de l'hiver canadien qui, comme tout le monde le sait, est glacial. Les étudiants savent ce qu'ils veulent. Ils comprennent la définition de la classe moyenne et en quoi consiste le rêve canadien. C'est quelque chose qu'ils savent.
Nous, les conservateurs, voulons améliorer les programmes gouvernementaux en cette période de crise. Nous avons de très bonnes idées, qui ont été présentées à la Chambre aujourd'hui. Nous voulons réaliser des progrès pour aider les étudiants à long terme et de manière efficace. Nous présentons ces idées au gouvernement à des fins d'examen pour contribuer à améliorer les programmes actuels et à en créer de nouveaux.
Donc, en plus du projet de loi, la liste des priorités devrait inclure l'élargissement de la portée du programme Emplois d'été Canada et la mise sur pied d'une base de données centrale. Celle-ci servirait à jumeler les étudiants à des emplois essentiels pour leur permettre d'acquérir de l'expérience et de gagner de l'argent afin de réduire leur endettement. Ce programme devrait accorder la priorité aux emplois dans le secteur agricole. En effet, les gens sont de plus en plus inquiets à propos de la chaîne d'approvisionnement en denrées essentielles, tandis que les agriculteurs ont de plus en plus de difficulté à trouver de la main-d'œuvre. Parallèlement, nous voulons mettre à contribution nos étudiants de manière efficace pour leur offrir de l'expérience de vie pratique afin de les aider dans leur cheminement professionnel.
Quand on pense à Oshawa, on pense aux automobiles. Je suis très fier de cette tradition, mais beaucoup de personnes ne savent pas que la région de Durham contribue à hauteur de 300 millions de dollars, chaque année, à la production agricole de l'Ontario. En 2017, il y avait 3 400 emplois dans les secteurs forestier, halieutique et cynégétique. La région de Durham compte plus de 200 exploitations agricoles. Celles-ci produisent des aliments de qualité pour les Canadiens. Qu'il s'agisse de bœuf, d'agneau, de miel, de cidre, de fruits, de légumes ou de vins, nous sommes très fiers des produits provenant de la région de Durham.
Nous avons déjà traversé des périodes difficiles, mais parfois celles-ci comportent un élément positif: elles permettent de rapprocher les gens. Je pense que l'idée des conservateurs aidera vraiment les employeurs qui veulent offrir aux étudiants l'expérience dont ils ont besoin, mais qui n'ont pas les moyens de le faire. Notre solution permettra de donner plus d'argent aux étudiants pour que, lorsqu'ils retourneront aux études, à l'automne 2020, ils aient moins de prêts et plus d'argent dans leurs poches.
En fin de compte, même si la Prestation canadienne d'urgence pour les étudiants offre une aide à court terme aux étudiants, il est important que les jeunes et les étudiants plus âgés puissent obtenir le soutien dont ils ont besoin en prévision du semestre d'automne 2020, que les cours se donnent en ligne ou dans un environnement légèrement modifié. En élargissant le programme Emplois d'été Canada, on fournirait aux employeurs la main-d'œuvre dont ils ont besoin et on assurerait la chaîne d'approvisionnement tout en mettant plus d'argent dans les poches des étudiants et en leur permettant d'acquérir de l'expérience qui leur servira toute leur vie.
La solution que proposent les conservateurs est avantageuse sur toute la ligne. Elle est avantageuse pour les étudiants, pour les entreprises et pour les Canadiens et nous garantirait donc à tous un avenir dont nous pourrons être fiers.
Je m'attends à ce que mes collègues me posent d'excellentes questions à ce sujet.
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Monsieur le Président, pour donner suite aux propos du député, je précise que j'étais mécanicien automobile avant d'être élu à la Chambre des communes. Les voitures sont un sujet populaire aujourd'hui. Mes amis m'ont toujours dit qu'il n'y avait pas d'outil assez puissant pour régler les problèmes au Parlement, mais je leur ai dit que je devais tout de même tenter ma chance, et c'est pourquoi je siège dans cette enceinte.
La COVID-19 a bouleversé la vie de tout le monde. Nous pratiquons la distanciation physique et avons considérablement changé notre façon de vivre. Ce que je trouve le plus difficile, c'est de ne pas pouvoir me réunir le dimanche avec ma congrégation locale. La COVID-19 a grandement changé nos vies.
De nombreuses personnes m'ont demandé quand nous reviendrons à un semblant de normalité et quand nous pourrons nous rassembler, notamment à l'église. Ce sont des questions importantes et légitimes pour ma collectivité.
Beaucoup de gens veulent savoir comment nous en sommes arrivés là. On dirait que nos prises de décisions reposent sur un certain nombre de modèles, mais il s'agit d'une science inexacte. Les modèles n'ont de valeur qu'en fonction des données sur lesquelles ils reposent. Qui élabore ces modèles? D'où ces modèles viennent-ils? Quels modèles utilisons-nous? Voilà des questions pertinentes qui me sont posées et pour lesquelles je n'ai pas de réponse. Je ne sais pas de quoi ont l'air ces modèles, je ne sais pas qui les élabore et je ne sais pas sur quelles données ils sont fondés. Au fur et à mesure que la pandémie évolue, je pense que nous devrions nous demander si les hypothèses que nous avons formulées au départ sont toujours valables. Les données utilisées pour élaborer les modèles étaient-elles exactes?
Aujourd'hui, nous discutons d'un programme de prestations pour les étudiants. À mon avis, il s'agit très certainement d'une mesure qui se trouve au bas de la liste. Chaque fois que nous prenons une nouvelle mesure pour résoudre la crise de la COVID-19, nous devrions revenir en arrière pour vérifier si les hypothèses émises au début de la crise tiennent toujours la route. On dit toujours qu'il est plus facile de porter un jugement après coup. Maintenant que nous avons un peu de recul, nous pouvons vérifier si les hypothèses émises en janvier sont toujours valables. La maladie est-elle aussi contagieuse qu'elle l'était? A-t-elle des répercussions? Je sais que des gens meurent partout au pays, mais les mesures que nous prenons pour prévenir la mortalité fonctionnent-elles? Comment savons-nous qu'elles fonctionnent? Voilà des questions qu'on me pose, mais le gouvernement n'a pas nécessairement réussi à y donner de réponses adéquates.
Chaque jour, le gouvernement annonce des mesures en réaction à la crise de la COVID-19, mais il revient rarement en arrière. S'il revenait en arrière, le gouvernement pourrait dire qu'une hypothèse émise le 3 janvier s'est confirmée ou infirmée et que la situation s'est améliorée ou détériorée. Ce n'est pas vraiment ce qu'il fait, et je crois que nous devrions nous attaquer à ce problème d'entrée de jeu. J'aimerais savoir quels sont les modèles utilisés, qui en est l'auteur et quelles hypothèses sont tirées de ces modèles pour que les Canadiens moyens, où qu'ils se trouvent au Canada, puissent dire qu'elles sont sensées.
On demande aux Canadiens de mettre leur vie en suspens. Je dirais que les propriétaires de restaurant de ma région ont particulièrement hâte de savoir à quoi s'en tenir. Ils communiquent avec moi pour savoir quand ils pourront rouvrir et certains me disent qu'ils sont au bord de la faillite.
Ils ont aussi l'impression que les objectifs ne cessent de changer. Ils me disent qu'il y a plus d'un mois, on ne parlait que d'aplanir la courbe et qu'à présent, on parle d'arrêter la propagation. Ce sont deux objectifs valables, mais qui semblent différents. On ne dit plus tout à fait la même chose, mais on ne nous a jamais expliqué pourquoi nous sommes passés d'aplanir la courbe à arrêter la progression. Je souscris à ces deux objectifs, mais on ne nous a pas expliqué pourquoi il fallait les poursuivre. Les gens me disent qu'on semble avoir aplani la courbe et me demandent quand ils vont pouvoir rouvrir leur restaurant, quand ils vont pouvoir retourner au travail. C'est très important.
Les gens craignent aussi beaucoup que toutes les interventions du gouvernement, c'est-à-dire les versements mensuels de 2 000 $ au titre de la PCU et même la prestation proposée pour les étudiants, altèrent l'économie. Il ne fait aucun doute que ce sera le cas. Les interventions du gouvernement vont changer l'économie du pays. Le gouvernement peut-il nous fournir des modèles des changements économiques auxquels nous pouvons nous attendre?
Nous avons constaté ailleurs que lorsque le salaire minimum est augmenté, par exemple, les loyers augmentent proportionnellement. Savons-nous l'incidence qu'aura le fait de donner 2 000 $ par mois, comme nous le faisons actuellement? Qu'adviendra-t-il de cet argent? Il ne restera pas simplement dans le compte de banque de la personne qui le reçoit. Celle-ci l'utilisera pour payer des choses comme son loyer et son épicerie. Quelle incidence cela aura-t-il sur le coût du logement et des aliments? Il faut tenir compte de toutes ces choses. A-t-on établi des modèles? Nous nous attendons à ce que le gouvernement nous explique quelles seront certaines des répercussions des prestations qu'il met de l'avant.
Nous avons fait part de notre crainte que le système de paiements aux étudiants dissuade les gens de travailler, puis le NPD a répondu que nous accusions les gens d'être paresseux. Personne n'a accusé qui que ce soit d'être paresseux. Nous disons simplement que, la nature humaine étant ce qu'elle est, les gens feront une analyse coûts-avantages. Si une personne a le choix entre aller travailler dans une usine locale et gagner 1 000 $ ou bien rester à la maison et recevoir 1 200 $ par mois du gouvernement, elle fera une analyse coûts-avantages. Il n'y a rien de paresseux là-dedans. Il s'agit simplement d'une analyse coûts-avantages, et nous ne voulons pas créer une mesure qui encouragerait les gens à rester chez eux.
Il est également intéressant de constater qu'ils semblent être d'accord avec nous concernant le caractère incitatif de la prestation et le fait qu'une personne devrait pouvoir gagner de l'argent tout en recevant la prestation pour étudiants.
Nous, les conservateurs, sommes heureux d'appuyer la mesure, même si de nombreux points doivent être améliorés. Le gouvernement a écouté, en particulier lors de la première ronde, en ce qui concerne la subvention salariale de 10 %. Lorsque nous avons dit que ce n'était pas suffisant, il est revenu avec une subvention salariale de 75 %, qui devrait suffire.
Il était également intéressant d'entendre le chef néo-démocrate demander pourquoi ces systèmes semblent être plutôt taillés sur mesure que généralisés. Je pourrais peut-être proposer une réponse à cette question, car je me souviens de la campagne électorale de 2015. Je suppose que je peux pardonner au député, car je ne pense pas qu'il était ici en 2015.
Pendant la campagne électorale de 2015, les libéraux nous ont accusés, partout au pays, de donner des chèques à des millionnaires avec notre programme de prestation fiscale pour enfants. La première chose qu'ils ont faite en arrivant au pouvoir fut de modifier ce programme pour empêcher que des chèques soient envoyés à des millionnaires. Cependant, nous avions dit que puisque la prestation était imposable, nous pouvions la récupérer en impôts. Même si, au départ, nous l'accordions à tous les parents, nous pouvions récupérer l'argent versé aux gens riches au moment de l'imposition. Voilà notre raisonnement en 2013-2014, lorsque nous avons mis en place cette prestation. À l'époque, il m'a semblé que c'était un raisonnement logique. Je suis heureux de constater dans les discours des néo-démocrates sur la Prestation canadienne d'urgence pour les étudiants qu'ils commencent aussi à comprendre ce raisonnement.
Sur ce, je suis heureux de pouvoir dire que nous allons appuyer le projet de loi, mais que nous espérons que des changements importants pourront y être apportés afin que les éléments qui dissuadent les gens de travailler soient éliminés. Nous voudrions qu'il y ait un système d'enregistrement afin que les étudiants qui demandent la prestation inscrivent leurs compétences et que nous puissions tenter de leur trouver du travail, notamment dans le secteur de l'agriculture.
Dans ma région, de nombreux agriculteurs ont commencé à préparer leurs semoirs. Ils installent de nouveaux socs et ils sont prêts à commencer les labours pour planter les semailles de cette année.
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Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec le député de La Prairie.
Je tiens à nouveau à saluer les gens de ma circonscription. Ma collègue parlait plus tôt de la résilience de nos citoyennes et nos citoyens. Je salue également leur courage et leurs démonstrations de solidarité en ces temps difficiles. Être tricoté serré pour réussir à s’en sortir fait partie du positif que l’on peut observer durant cette pandémie.
Aujourd’hui, nous sommes ici pour débattre une motion visant à adopter un projet de loi qui prévoit l’instauration d’une prestation canadienne d’urgence pour les étudiants. Le Bloc québécois est évidemment favorable à un soutien financier pour les étudiants. Il s’agit d’une mesure nécessaire et essentielle et c’est pourquoi nous l’avons demandée.
Il ne faut pas s’y tromper: les étudiants ressentent eux aussi les contrecoups de la crise et ceux-ci sont importants. Certains collègues d’autres formations politiques ont soulevé leurs préoccupations en lien avec cette prestation. Selon eux, la mesure proposée fera que les étudiantes et les étudiants ne voudront pas travailler puisqu’ils auront calculé qu’il sera plus payant de rester à la maison. Au Bloc québécois, nous n’adhérons pas du tout à cette idée.
Nous reconnaissons que les étudiantes et les étudiants ont besoin d’un soutien financier parce que, dès le début, des étudiants ayant terminé leur formation ou qui retourneront aux études ont pris la peine de venir dans nos bureaux de circonscription pour nous dire qu’ils ne savaient pas s’ils se trouveraient un emploi ni quand. Nous devions trouver une solution et déterminer les mesures nécessaires, et nous l’avons fait. Cette crise sera effectivement qualifiée d’historique, mais personne ne doit être laissé pour compte ni passer au travers des mailles du filet.
Je tiens aussi à rappeler que nous demandons dans la motion que des mesures soient mises en œuvre sans attendre afin d’offrir un soutien additionnel aux aînés. Nous avons revendiqué ces mesures et nous les attendons toujours, car elles sont nécessaires.
J’ai parlé d’équité et des laissés-pour-compte. J’aimerais que cela nous mène à une certaine réflexion. La crise actuelle nous a enseigné que nous devions répondre, parfois au cas par cas, aux situations qui nécessitent un soutien d’urgence.
Par ailleurs, en tant que parlementaires, nous devrions nous demander si notre filet social et si nos programmes de protection sociale comme l’assurance-emploi n’ont pas failli à leur tâche. Le Bloc québécois a déjà demandé la refonte globale de ce régime. Aujourd’hui, plus de huit millions de travailleurs ont perdu leur emploi et nous sommes obligés de nous demander s’ils auraient été admissibles à l’assurance-emploi. Plusieurs tâches nous attendent donc, y compris de faire ce constat et de réviser le régime dans sa totalité.
Le projet de loi a un double objectif: offrir un soutien financier aux étudiantes et aux étudiants, et le faire de sorte à les inciter à se trouver un emploi. À ce dernier égard, nous pouvons affirmer que certains obstacles ont fait que le projet de loi n’est pas tout à fait parfait.
Le premier est ce discours sur les emplois, sur la création d’emplois et sur les occasions d’emplois. La ministre a parlé d’un programme qui créera plus de 60 000 emplois additionnels, mais nous ne savons pas dans quels secteurs ils seront, pas plus que les types d’emplois visés ni leurs conditions. Il aurait été préférable d’avoir une meilleure coordination et une harmonisation avec les provinces.
Deuxièmement, et c'est très important, le contexte a changé. Il y a eu une crise, il y a six semaines, et nous commençons peut-être maintenant un déconfinement. Or on se demande s'il y aura des emplois. Avec la Prestation canadienne d'urgence pour les étudiants, tout comme avec la Prestation canadienne d'urgence, on offre tout ou rien. Ceux qui gagnent 1 000 $ ou moins auront droit à une prestation de 1 250 $ ou de 1 750 $. Ceux qui gagnent 1 001 $ se feront couper leur prestation de 1 250 $ par mois. Dans le contexte actuel, cela cause un problème d'équilibre, d'où l'importance de soutenir la motion qui est à l'étude pour déterminer assez rapidement comment on fera les choses. La PCU et la PCUE doivent être offertes de manière à remplir l'objectif de soutien aux étudiants, tout en étant un incitatif en toute circonstance. Nous avions proposé certaines mesures. Nous avons encore des mesures à proposer et nous pensons qu'elles devraient être mises en œuvre.
Aucun étudiant ou étudiante veut ne rien faire. Le travail durant la période d'été est une richesse. Cela permet aux étudiants de parfaire leurs connaissances des métiers ou des professions qu'ils ont choisis. Cela peut aussi être un gagne-pain majeur qui va les soutenir dans leurs études. En ce sens, je pense qu'il faut aller de l'avant en ne perdant pas de vue qu'il faut absolument travailler à des mesures qui seront des incitatifs à l'emploi. J'ajouterai qu'il faut que ces emplois soient de qualité. Ces mesures seront un soutien de base majeur pour les étudiantes et les étudiants.
On parle du contexte qui change. Nous sommes à 48 heures du 1er mai, la Journée internationale des travailleuses et des travailleurs. Durant cette crise, nous avons salué bien des travailleuses et des travailleurs des services essentiels, ces héros et ces héroïnes qui se trouvent dans de nombreux secteurs. Il s'agit notamment de l'alimentation, des transports, des emplois étudiants, du secteur de la santé et des services sociaux dans le secteur communautaire. Comme par hasard, on a pris conscience de leur travail. On a pris conscience de la valeur de leur emploi. On a reconnu des travailleurs essentiels qui sont les travailleurs les plus vulnérables et qui ont les conditions de travail et les conditions salariales les plus précaires. Quand on parlera d'incitatifs à l'emploi, il faudra se rappeler que les emplois qu'on veut combler doivent être bien rémunérés pour tous celles et ceux, comme les étudiants et les étudiantes, qui veulent les occuper. Nous avons un travail à faire là-dessus aussi.
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Monsieur le Président, j'ai le grand plaisir de prendre la parole aujourd'hui sur le projet de loi portant sur l'aide aux étudiants dans cette pandémie.
Depuis le début, comme on le sait, le Bloc québécois a apporté une opposition très constructive. Nous essayons toujours d'améliorer les projets de loi. Je pense que les autres partis de l'opposition ont aussi, de manière générale, travaillé dans ce sens. Ce n'est donc pas très étonnant de voir que ce projet de loi fait l'unanimité.
Par contre, je dois dire que celui-ci comporte des lacunes. Il y a manifestement des pépins, des petites choses qui ne vont pas et auxquelles nous aurions aimé mieux travailler si nous avions eu plus de temps. Malheureusement, il n'y en a pas autant que nous le voudrions.
Pendant deux ou trois jours, nous avons souligné les problèmes au gouvernement, et nous étions prêts à offrir notre collaboration pour peaufiner ce projet de loi. Il n'est pas en tous points parfait, mais ce sont malheureusement des choses qui arrivent.
Parmi les principes fondamentaux de ce projet de loi, il y a un soutien financier pour les étudiants. Nous logeons à cette enseigne, nous aussi. Nous sommes d'accord sur le fait qu'il faut aider les étudiants. En effet, comme il n'y aura peut-être pas de tourisme, et comme les festivals seront annulés, il est possible que les étudiants aient de la difficulté à se trouver des emplois. Nous sommes tous d'accord là-dessus. Il faut une certaine forme d'aide financière pour que ces étudiants puissent bénéficier d'un revenu afin de payer leurs dépenses et de pouvoir retourner à l'école à l'automne en ayant de côté un petit pécule qui les aidera à poursuivre leur cheminement académique.
Or il faut aussi que, dans ce projet de loi, il y ait de la place pour un incitatif au travail, c'est-à-dire pour inciter les jeunes à aller travailler. Je ne dis pas du tout que les jeunes sont paresseux, mais il faut que ce projet de loi permette à un jeune de se dire qu'il a le goût d'aller travailler, qu'il a trouvé un emploi, que la PCUE lui dit d'aller travailler et de continuer de le faire, parce que cela va être payant.
Malheureusement, dans ce projet de loi, il y a un pépin majeur. Comme ma collègue de l'a bien mentionné, le problème est qu'on donne aux étudiants 1 250 $ ou « zéro comme dans Ouellet ». On dirait que la machine à chèque est bloquée à 1 250 $ et que, après 1 000 $, on tombe à zéro. Or, si un étudiant travaille à peu près 18 heures par semaine au salaire minimum, il gagne 1 000 $ par mois. En plus des 1 250 $ de la PCUE, c'est parfait. Son patron lui demande alors s'il pourrait faire une heure de plus par semaine.
Que répondra-t-il, monsieur le Président? Je sais que vous m'écoutez attentivement et que vous connaissez la réponse. Il va dire « non ». Il ne voudra pas perdre 1 250 $ pour une heure de plus de travail. Tout le monde comprend cela.
Alors pourquoi laisse-t-on cela dans le projet de loi? Les étudiants risquent de cesser l'activité après 18 heures de travail. Y aura-t-il des étudiants qui vont travailler à temps plein? Peut-être que oui, mais ils ne seront pas encouragés — incités — à le faire.
J'ai enseigné l'économie durant quelques années. J'expliquais, dans les fondements de l'économie de marché, que, plus on travaille d'heures, plus le revenu augmente. C'est une règle de base, mais pas avec ce projet de loi, où, plus on travaille, plus on se met à perdre de l'argent. Ce n'est pas logique.
Le Bloc québécois a négocié pour qu'on retrouve dans cette loi une logique très simple: plus on travaille, plus on gagne d'argent. Malheureusement, le gouvernement nous a dit qu'il ne pouvait pas faire cela, parce que c'est trop compliqué et qu'il faudrait faire du cas par cas, étudiant par étudiant. Il faudrait dire, par exemple, qu'à la 19e heure, l'étudiant ne perdrait pas ses 1 250 $. On lui en enlèverait seulement une petite partie. Il voudrait donc continuer à travailler quand même.
On va tout simplement éliminer graduellement la Prestation canadienne d'urgence, de façon que l'étudiant réalise qu'il a avantage à travailler et qu'un pécule lui pend au bout du nez. C'est ce que nous avons demandé, mais on nous a répondu que la fonction publique ne pouvait pas entrer dans ces détails, car c'était trop compliqué et elle n’en avait pas le temps. Nous nous sommes donc retrouvés dans une impasse.
Finalement, nous avons obtenu un engagement de la part de la . En effet, même si cela ne peut pas être fait de façon officielle et standardisée, parce que l'appareil de la fonction publique ne le permet pas, le gouvernement s'est engagé à le faire. Les libéraux ont dit qu'il s'agissait d'une bonne idée. Nous savions qu'il s'agissait d'une bonne idée, et nous en avons plusieurs autres.
Le gouvernement a dit que c'était une bonne idée et qu'il allait essayer, tant bien que mal, de tendre vers cela au moyen des mesures à venir. Il s'est engagé à respecter cette logique. Évidemment, nous accueillons favorablement les propos de la vice-première ministre, puisqu'ils nous donnent un peu d'espoir.
Lors des négociations, le Bloc québécois a considéré l'importance qu'un comité se penche sur les questions liées à l'agriculture. Cela a donc été inclus dans la motion. Nous avons réussi à faire comprendre cela au gouvernement, mais j'avoue que cela n'a pas été très difficile. Le gouvernement a rapidement convenu que l'idée d'avoir un comité sur l'agriculture était bonne, parce que plusieurs choses se passent dans le domaine de l'agriculture. Nous avons besoin d'obtenir des réponses à nos questions, et c'est un bon outil pour y arriver.
Par ailleurs, la motion suggère que le gouvernement offre des subventions aux employeurs qui vont engager des étudiants. Toutefois, elle précise que cela touche le domaine de l'agriculture ou de l'agroalimentaire.
Les députés du Bloc québécois se sont demandé s'il fallait offrir la même possibilité à d'autres personnes que les producteurs. Par exemple, cette possibilité pourrait être offerte aux employés des municipalités et aux gens qui veulent engager des étudiants et qui auraient droit à ces subventions.
J'étais inquiet de connaître la réponse du gouvernement à la demande du Bloc, mais le gouvernement a dit oui. Il a dit que c'était une bonne idée. Le Bloc a réussi à apporter des améliorations à la motion.
Enfin, il y a les aînés, dont on parle allègrement. Depuis plus d'un mois, nous disons au gouvernement qu'il oublie les aînés et qu'il faut intervenir en leur faveur. Nos propositions entraîneraient des coûts de 1 milliard de dollars, ce qui est peu en comparaison des 73 milliards de dollars en subventions salariales. Les aînés sont les grands oubliés, et ce sont ceux qui subissent le plus les affres de la crise de la COVID-19. Ils ont été les bâtisseurs de notre pays, de notre société. Il faut leur démontrer notre respect au moyen de gestes positifs. La motion en fait mention. Enfin, j'étais illuminé.
Selon la motion, il faut aider les aînés qui ont de la difficulté à joindre les deux bouts, car la situation actuelle fait que le coût de la vie est plus élevé. Nous avons demandé au gouvernement d'inscrire dans la motion qu'il allait y réfléchir fortement et faire en sorte que les mécanismes de la pension de la Sécurité de la vieillesse et du Supplément de revenu garanti puissent se réaliser à travers ces deux outils. C'est un mécanisme qui est déjà là et que le gouvernement est capable de contrôler comme il veut. C'est une autre suggestion du Bloc qui a été entendue par le gouvernement.
Nous ne sommes pas entièrement satisfaits, mais la perfection n'est pas de ce monde. Le gouvernement nous a écoutés et il a accepté plusieurs propositions que nous avons faites. Or il reste une dernière proposition, et elle est très importante: il s'agit d'inciter les étudiants à travailler.
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Monsieur le Président, je suis heureuse d'intervenir aujourd'hui au sujet du projet de loi , Loi concernant la prestation canadienne d’urgence pour étudiants, et de partager mon temps de parole avec mon collègue le député de .
Hier, c'était le Jour de deuil national, une occasion d'honorer la mémoire de ceux qui ont perdu la vie ou qui ont été blessés à la suite d'un accident sur leur lieu de travail. C'était aussi l'occasion de réaffirmer collectivement notre détermination à créer des milieux de travail sûrs et sains et à prévenir les blessures, les maladies et les décès au travail. La crise de la COVID-19 représente une situation sans précédent pour de nombreux travailleurs canadiens, y compris les travailleurs de première ligne, qui sont souvent des femmes, des personnes marginalisées et des jeunes.
Selon les plus récentes données de l'Association des commissions des accidents du travail du Canada, il y a eu 1 027 accidents de travail mortels au pays en 2018. Parmi les victimes, 27 étaient âgées de 15 à 24 ans. Outre ces décès, il y a eu 264 000 réclamations pour heures de travail perdues en raison d'une blessure ou d'une maladie professionnelle. Ces chiffres incluent 33 000 réclamations provenant de jeunes travailleurs âgés de 15 à 24 ans. La triste réalité, c'est que ces chiffres ne représentent que ce qui a été signalé et accepté par les commissions des accidents du travail. Il ne fait aucun doute que le nombre total de travailleurs touchés est beaucoup plus grand et que, dans la nouvelle réalité liée à la COVID-19, ce nombre va grimper en flèche.
Le gouvernement se doit de protéger les travailleurs de première ligne et les travailleurs essentiels, de veiller à ce qu'il y ait des mesures de protection et des lois pour assurer la sécurité de tous les travailleurs et pour que ces derniers puissent rentrer chez eux indemnes après leur quart de travail. Cela s'applique encore plus aux jeunes travailleurs, qui, souvent, ont moins d'expérience et savent moins bien se défendre contre leur employeur. Ils ont besoin de pouvoir s'appuyer sur des lois solides.
À l'heure actuelle, il y a bien des jeunes qui ne peuvent se trouver un emploi ou ont été mis à pied à cause du coronavirus. Les néo-démocrates sont contents que le gouvernement s'occupe enfin d'aider les jeunes travailleurs et les étudiants. Cela dit, cette aide a beaucoup trop tardé à venir, et les étudiants n'ont pas demandé un autre système compliqué.
Les néo-démocrates demandent aux libéraux d'éliminer les restrictions et d'appliquer le programme de manière universelle depuis le lancement de la Prestation canadienne d'urgence. Nous leur demandons, encore une fois, d'étendre cette prestation aux étudiants, car la Prestation canadienne d'urgence pour les étudiants dont nous débattons aujourd'hui laissera encore de nombreux étudiants pour compte, dont les étudiants étrangers.
Semaine après semaine, les néo-démocrates reviennent au Parlement pour les gens que l'intervention du gouvernement en réponse à la COVID-19 laisse pour compte. C'est grâce à nos efforts si la Chambre a été convoquée de nouveau pour colmater les failles créées par le gouvernement. Les néo-démocrates ont réclamé une augmentation des prestations d'urgence et ont obtenu gain de cause. Grâce à nous, la subvention salariale est passée de 10 % à 75 %. Grâce à nous, les petites entreprises bénéficient d'une aide pour leur loyer. Maintenant, nous débattons d'un projet de loi pour aider les étudiants.
Dans la motion d'aujourd'hui, pour laquelle le gouvernement a demandé le consentement unanime, ce dernier admet qu'il faut offrir une aide supplémentaire aux étudiants ayant des enfants à charge, aux aînés et aux personnes handicapées. J'ose croire que, parmi les ministériels, il y a des députés qui se disent: « Ne serait-il pas plus simple et plus juste de rendre l'aide universelle plutôt que de créer une mosaïque de programmes? » Je sais que les citoyens de ma circonscription sont nombreux à avoir du mal à s'y retrouver dans ces programmes qui changent de jour en jour. Ils ont simplement besoin de savoir que le gouvernement les appuie.
La création de la Prestation canadienne d'urgence pour les étudiants, un nouveau programme distinct de la Prestation canadienne d'urgence, pénalise ces derniers. J'ai du mal à comprendre pourquoi le gouvernement a décidé que quelqu'un qui a gagné plus d'argent avant la COVID-19 peut demander la Prestation canadienne d'urgence et obtenir 2 000 $, mais qu'un étudiant qui a gagné moins et qui n'est pas admissible à la Prestation canadienne d'urgence obtiendra 40 % de moins. Que l'on soit ou non inscrit dans un établissement d'enseignement supérieur, le coût du loyer ou des factures et services reste le même.
Le gouvernement a déclaré que les étudiants recevront moins d'argent au titre de la prestation qui leur est destinée qu'au titre de la Prestation canadienne d'urgence parce qu'ils bénéficieront d'autres subventions. Or, ce n'est qu'à la fin de l'été qu'ils toucheront ces subventions. En attendant, le gouvernement a élargi les programmes de prêts afin que les étudiants puissent s'endetter auprès de lui plutôt qu'auprès des banques et des sociétés de cartes de crédit. On me traitera peut-être de folle, mais ne serait-il pas plus utile pour les étudiants de ne pas avoir à s'endetter en premier lieu?
Aujourd'hui, l'étudiant moyen endetté doit 27 000 $ à la fin de ses études de premier cycle. À cause des intérêts, un étudiant qui doit emprunter pour payer ses études finira par payer plus de 10 000 $ de plus qu'un étudiant qui est en mesure d'obtenir son diplôme sans s'endetter. Ce n'est pas juste, et c'est une injustice synonyme d'échec chez les jeunes.
Je dois reconnaître que le gouvernement a proposé dès le début de renoncer aux taux d'intérêt sur les prêts étudiants pendant six mois. Je suis préoccupée par le fait que les étudiants s'endettent davantage auprès du gouvernement. En absence de soutien, à quoi ressembleront les finances des étudiants après cette pandémie? Avant la pandémie de COVID, il était prévu que le gouvernement engrange 1 milliard de dollars grâce aux intérêts sur les prêts étudiants cette année. Nous devons maintenant nous poser la question suivante: combien le gouvernement va-t-il engranger maintenant qu'un plus grand nombre d'étudiants s'endettent encore davantage? L'avenir des étudiants est-il le genre de choses dont le gouvernement veut tirer profit?
Le gouvernement devrait annuler tous les intérêts sur les prêts étudiants, car il ne devrait jamais faire de l'argent aux dépens des étudiants. Beaucoup de gens communiquent avec mon bureau pour me dire à quel point ils sont inquiets, car ils ne sont pas admissibles à la prestation d'urgence dont ils ont désespérément besoin. Beaucoup de femmes n'ont pas gagné le revenu minimal de 5 000 $ nécessaire pour toucher la prestation et le gouvernement ne reconnaît pas le travail non rémunéré que beaucoup d'entre elles assument.
Plus que jamais, les femmes doivent trouver des moyens de concilier leurs responsabilités professionnelles et familiales, car la maison est devenue leur lieu de travail. Les écoles et les services de garderie sont fermés et les services sont de plus en plus surchargés. Une mère qui reçoit la Prestation canadienne d'urgence pour les étudiants s'est fait dire initialement par le gouvernement qu'elle devait simplement justifier ses obligations familiales et faire d'autres pirouettes pour mériter une aide inférieure à celle offerte par la Prestation canadienne d'urgence.
Voilà pourquoi les néo-démocrates insistent pour combler l'écart de 250 $. Le fait de verser plus d'argent cet été à certains étudiants plus vulnérables représente une victoire considérable. De plus, nous sommes fiers d'exhorter le gouvernement à promettre sans tarder des mesures pour améliorer l'aide aux aînés et aux personnes handicapées que la COVID-19 oblige à engager des dépenses extraordinaires.
Malgré cette victoire, il reste des failles dans le système. Par exemple, une femme qui ne reçoit plus de pension alimentaire parce que son ancien conjoint a perdu son revenu à cause de la pandémie n'est pas admissible à la PCU. Elle perd sa principale source de revenus, et le gouvernement refuse de l'aider. C'est injuste. C'est sans compter les innombrables femmes qui se voient refuser les prestations d'urgence parce qu'elles sont enceintes et qui sont obligées de présenter leur demande de congé de maternité plus tôt. Voilà un autre problème qu'on aurait pu éviter si le gouvernement avait rendu cette prestation d'urgence universelle.
Quelques bonnes mesures ont été annoncées dans le cadre du programme que les libéraux ont proposé. Les néo-démocrates accueillent favorablement la proposition du gouvernement de doubler le montant des bourses offertes aux étudiants. Les néo-démocrates réclament cette mesure depuis plus d'une dizaine d'années. Nous aimerions que cette hausse devienne permanente. Le gouvernement doit mettre de côté les prêts et offrir plus de bourses. L'accès à une aide financière pour les études postsecondaires ne devrait pas condamner à l'endettement.
Un système d'éducation public accessible offre d'excellentes perspectives à tous les groupes de la société. Il peut transformer des vies et ouvrir de nouveaux horizons pour les gens de tous les milieux. Il fait de l'éducation un don précieux que nous pouvons offrir à nos concitoyens, à nos enfants et à la prochaine génération. Or, de façon générale, les étudiants ont vu les droits de scolarité augmenter partout au pays, et ils doivent payer 4 % de plus cette année seulement.
Pour les néo-démocrates, l'accès à l'éducation ne devrait jamais dépendre du salaire de ses parents ou des dettes que l'on a. Si une personne a obtenu les notes nécessaires et qu'elle est déterminée à bien étudier, elle devrait pouvoir faire les études de son choix, peu importe son âge et l'endroit où elle vit. Le gouvernement doit collaborer avec les provinces pour s'attaquer à la hausse des frais de scolarité.
Les néo-démocrates font aussi écho à l'appel de la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants et du Syndicat canadien de la fonction publique, qui demandent l'adoption d'une loi sur l'éducation postsecondaire. Le gouvernement doit établir des critères et des conditions pour encadrer le financement des programmes d'éducation postsecondaire et ainsi en assurer la qualité, l'accessibilité, la gestion publique et la transparence.
En ce qui concerne la hausse des coûts pour les étudiants, je dois exprimer ma grande déception envers le gouvernement qui a complètement laissé tomber les étudiants étrangers. Il ne prévoit aucune aide pour eux. Pourtant, la contribution des étudiants étrangers au PIB du Canada s'est élevée à 21,6 milliards de dollars l'an dernier. Ils sont des membres importants de nos collectivités et ils participent aux activités de recherche et d'innovation au Canada. Le gouvernement ne peut pas et ne devrait pas laisser tomber les étudiants étrangers.
Malheureusement, même avant la COVID-19, beaucoup trop de gens n'avaient pas accès à l'éducation postsecondaire. Des personnes sont obligées d'abandonner leurs rêves parce qu'elles n'ont pas les moyens de payer les frais de scolarité qui montent en flèche, parce qu'elles n'arrivent pas à trouver de travail et parce que l'aide gouvernementale est insuffisante.
Les néo-démocrates sont résolus à corriger ces inégalités. Nous continuerons d'exercer des pressions pour rendre la Prestation canadienne d'urgence universelle afin que les aînés, les personnes handicapées, les mères, les étudiants, les travailleurs et tous les gens qui continuent d'être laissés pour compte reçoivent l'aide dont ils ont besoin. Les néo-démocrates continueront de réclamer l'élimination des frais de scolarité et l'adoption d'une loi nationale sur l'éducation postsecondaire. Nous continuerons également à réclamer que les montants consentis dans le cadre du Programme canadien de bourses aux étudiants soient doublés de façon permanente. Nous poursuivrons nos efforts pour éliminer les obstacles auxquels trop de Canadiens se heurtaient avant l'éclosion de la COVID-19 afin qu'ils n'aient plus à y faire face lorsqu'elle aura été éradiquée.
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Monsieur le Président, c'est pour moi un grand honneur de prendre la parole aujourd'hui. Je songe à quel point le monde a changé depuis la dernière fois que je me suis trouvé ici. Je viens de passer un peu plus de 40 jours en isolement, grosso modo, ce qui m'a donné l'occasion de réfléchir au terme « quarantaine », qui signifie 40 jours. Cela renvoie à l'histoire biblique de la traversée du désert de Jésus, qui a duré 40 jours. Des tempêtes ont déferlé pendant 40 jours et 40 nuits. Les Israélites ont erré dans le désert pendant 40 ans. Fait particulièrement intéressant, le mot « quarantaine » nous vient de l'époque de la peste noire, car c'était l'un des seuls moyens de lutter contre cette pandémie. En plein XXI
e siècle, nous devons revenir aux moyens employés au Moyen-Âge pour combattre une pandémie que nous ne comprenons pas tout à fait. Voilà qui porte à réfléchir, tout comme la vitesse à laquelle ce virus a bouleversé le monde et mis à mal des vérités que nous pensions indiscutables. Ainsi, 40 années de politiques économiques et sociales se sont effondrées aussi vite que le mur de Berlin.
Quelles idées sont tombées au cours de la première semaine de la pandémie de COVID? La croyance en la supériorité naturelle de la mondialisation et la conviction que nous n'avons pas besoin d'activité industrielle au Canada pour subvenir à nos besoins parce que nous pouvons faire confiance à nos alliés. La saisie par Donald Trump de matériel médical destiné au Canada a sonné le glas du programme de mondialisation. La réception de produits de santé de qualité inférieure de la Chine a sonné le glas du programme de mondialisation. Nous avons entendu des gens de toutes les allégeances politiques parler de la nécessité d'établir une politique industrielle afin que le Canada ne se trouve plus jamais dans une telle situation.
Nous avons tout appris au sujet du programme de privatisation, c'est-à-dire l'idée que le gouvernement doive laisser le champ libre parce que ce qui est à but lucratif est si naturellement supérieur. Nous avons vu les taux de mortalité horribles dans les foyers pour personnes âgées à but lucratif, où il faut maintenant envoyer l'armée pour essayer de garder les personnes âgées en vie. Nous ne devons plus jamais nous retrouver dans une telle situation. Nous ne devons plus jamais nous retrouver dans une situation où les travailleurs médicaux de première ligne ont recours à l'externalisation ouverte sur Facebook pour obtenir du matériel médical afin de se protéger au cours d'une pandémie.
Ce n'est pas tout ce que nous avons appris. Nous avons appris que les Canadiens savent se montrer d'une incroyable solidarité, qu'ils se soucient les uns des autres, qu'ils n'adhèrent pas à la notion de rentabilité à tout prix, qu'ils savent faire preuve d'esprit d'entraide. Quand je suis arrivé à Ottawa, hier soir, ma fille m'a dit que des voisins étaient venus mettre un message sur sa porte disant qu'ils savaient qu'il y avait là des étudiants qui n'avaient peut-être pas de famille ici et de les appeler s'ils avaient besoin d'aide. Voilà un bel exemple de ce que c'est qu'être Canadien.
Nous avons également pris conscience de l'immense pouvoir économique du gouvernement. Après toutes les railleries entendues au sujet des dépenses du fédéral et du Trésor public et après que les conservateurs nous eurent constamment répété que le salut passait par les sociétés, le secteur privé et les entrepreneurs, à peine une semaine après l'arrivée du coronavirus, tout le monde voulait que des mesures soient mises en place pour contenir la pire catastrophe économique à survenir de mémoire d'homme.
Les mesures dont nous débattons ici concernent le fait que les dépenses publiques ont le pouvoir de garder nos villes habitables et d'aider les familles canadiennes à tenir le coup. Je fais remarquer à la Chambre que, à mon avis, il n'y aura pas de retour à la normale et que le monde dont nous débattions au début du mois de mars n'existe plus. Nous devons décider de l'orientation que prendra notre pays. Croire que le marché se rétablira par miracle est évidemment une chimère.
Pour nous sortir de la crise de la COVID, il faudra des investissements publics massifs au cours des prochaines années. Or, si nous devons faire des investissements publics pour relancer l'économie canadienne, la question fondamentale qu'il faut se poser est celle du type d'investissements que nous devrions faire, car il s'agit des deniers publics et du bien commun. Chaque mesure que nous prenons, qu'il s'agisse de l'aide aux étudiants universitaires ou du revenu de base mensuel de 2 000 $ que nous avons appuyé, devra constituer le nouveau seuil minimal nous permettant de garantir que plus jamais nous ne nous retrouverons dans une situation aussi précaire et que plus jamais nous ne laisserons le système de santé dans un si piètre état.
Je pense à l'Ontario. Je félicite le premier ministre Doug Ford. Il a certainement pris la situation à bras-le-corps. Pourtant, juste avant la pandémie, on fermait tous les services de santé publique de la province parce qu'on ne pensait pas en avoir besoin. Or, ces mêmes services de santé publique ont constitué la première ligne de défense pour nous; ce sont eux qui nous sauvent en ce moment. On ne va pas revenir en arrière pour recommencer à saigner la santé à blanc. Nous y veillerons.
En ce qui concerne l'idée d'un revenu de base de 2 000 $, les conservateurs, leurs groupes de réflexion de droite et le National Post nous disent que cela va inciter les gens à ne rien faire et à se prélasser dans leur hamac. C'est comme si les conservateurs attendaient impatiemment de pouvoir décider qui sera jeté en dehors du canot de sauvetage.
La réalité, c'est que moins d'une semaine après que la COVID-19 a frappé, des millions de Canadiens n'avaient pas les moyens de payer leur loyer. C'est une véritable mise en cause du système économique. Ce dernier ne peut pas nous assurer un mode de vie convenable. Ces 2 000 $ par mois ne sont certainement pas venus des conservateurs; ces derniers étaient trop occupés à s'en prendre aux personnes d'origine asiatique. L'idée d'un revenu minimum de 2 000 $ par mois est venue des néo-démocrates. Nous avons expliqué que c'est la nouvelle base, et nous avons obtenu l'appui du gouvernement.
Comment pouvons-nous dire aux gens qu'ils devront revenir à des emplois minables et à des contrats minables dans une économie où les emplois vont se faire rares encore longtemps?
Lorsqu'on parle de nouvelle normalité, il s'agit de veiller à ce que l'argent que nous dépenserons serve à bâtir une meilleure société. Nous devons saisir l'occasion en or qui se présente. Qu'allons-nous faire des milliards de dollars qu'il faudra consacrer aux infrastructures pour que les villes offrent une meilleure qualité de vie et soient plus viables et pour que notre société soit plus inclusive et équitable? Nous pourrions verser cet argent à de grandes entreprises privées, comme nous l'avons fait année après année, mais je pense qu'il s'agirait d'un terrible échec compte tenu de la situation dans laquelle se trouvent les Canadiens à l'heure actuelle.
Voici les questions que nous, les néo-démocrates, avons soulevées pendant que les conservateurs faisaient autre chose. Nous avons dit que 2 000 $ par mois était le minimum. Puis, nous nous sommes rendu compte que le gouvernement ne travaillait toujours pas avec nous à rendre ce revenu universel. Il voulait qu'il y ait des limites à ce montant. Nous avons demandé ce qui se passerait si quelqu'un gagnait un peu d'argent. Cette personne serait-elle écartée? Qu'en serait-il des personnes faisant de petits boulots et gagnant un peu d'argent? La prestation de 2 000 $ et la possibilité de gagner jusqu'à 1 000 $, c'était une mesure juste, et le gouvernement l'a reconnu. Ce sont les néo-démocrates qui ont dit que la subvention salariale à hauteur de 10 % n'était pas suffisante et qu'elle devrait être de 75 %. Pendant que les conservateurs nous sommaient de déclencher une nouvelle guerre froide avec la Chine, en agitant leur drapeau et en brandissant le poing, nous parlions des petites entreprises et demandions un traitement équitable pour elles, et nous avons obtenu les changements que nous demandions.
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Monsieur le Président, c'est un honneur de prendre la parole aujourd'hui.
[Français]
Je suis heureuse de prendre la parole sur le projet de loi . C'est un autre projet de loi dans le cadre de l'urgence liée à la COVID-19, la grande pandémie. C'est une situation inconnue et sans pareil.
[Traduction]
Nous n'avons jamais rien vécu de tel auparavant. Nous devons nous empresser de combler les lacunes des différentes mesures législatives d'aide que nous débattons ici.
J'aurais plusieurs choses à dire sur le sujet, mais je tiens d'abord à dire que c'est pour moi un honneur de prendre la parole aujourd'hui sur le territoire non cédé de la nation algonquine. J'aimerais lui faire part de notre profonde reconnaissance pour sa patience et sa générosité. Meegwetch.
Nous sommes aux prises avec une situation sans précédent, mais j'ai été très impressionnée par l'analyse qu'a effectuée le directeur parlementaire du budget. Je vais prendre quelques instants pour aborder cet aspect.
Dans ma circonscription, j'entends certains citoyens dire: « En effet, nous avons besoin de toute l'aide que nous pouvons obtenir dès maintenant, pandémie oblige, mais qui va payer la note pour toutes ces mesures? Qu'allons-nous faire avec les factures? » Je crois qu'il est important de nous pencher sur cette question.
J'ai eu le privilège de participer aux travaux du comité des finances et de poser des questions au gouverneur de la Banque du Canada, Stephen Poloz, qui a fait un travail remarquable avec son équipe, d'examiner ce que font actuellement les gouvernements partout dans le monde et de faire savoir aux Canadiens qu'ils ne sont certainement pas les seuls à être ébranlés. De toute évidence, nous ne sommes pas les seuls à être aux prises avec la crise de santé publique provoquée par la COVID-19, mais nous ne sommes pas non plus les seuls à décider de certaines prescriptions économiques qui aideront tout le monde.
Je ne pense pas que les Canadiens aient remarqué l'absence de certaines choses, mais je tiens à dire que nous ne voudrions pas être témoins de certaines situations, comme la prise d'assaut des banques. Les gens ne font pas la file devant les institutions bancaires en disant: « Je dois retirer mon argent maintenant. Je n'ai plus confiance dans le système. » Les gens ne disent pas non plus: « Je ne peux pas payer mes factures de carte de crédit parce que les taux d'intérêt sont devenus usuraires. » Nous avons appris que les taux d'intérêt doivent baisser. Ce qui se passe actuellement est en grande partie attribuable à des prescriptions très précises qui ont été prises par la Banque du Canada et par de nombreuses banques centrales à l'échelle mondiale.
À mes collègues et amis ici présents, je recommande de consulter le bilan de la situation que fait le Fonds monétaire international. Les billions de dollars que les gouvernements du monde entier dépensent sont, dans un sens, soutenus par une politique monétaire selon laquelle nous pouvons nous en sortir, à condition de prendre certaines mesures. Nous allons réduire les taux d'intérêt au niveau le plus près possible de zéro, afin que le coût des emprunts diminue. Nous allons introduire plus de liquidités dans le système grâce à un certain nombre de mesures, notamment l'achat par la Banque du Canada de milliards de dollars d'obligations fédérales et provinciales. Les achats d'obligations par notre banque centrale n'augmentent ni la dette ni le déficit. Ils augmentent les liquidités et les maintiennent dans le système afin d'éviter un resserrement du crédit.
Il est important de noter que nous avons connu des crises financières bien pires que celle que nous traversons aujourd'hui. Même lorsque nous aurons surmonté cette crise, après tout l'argent qu'on prévoit dépenser, le ratio de notre dette par rapport au PIB ne sera pas aussi mauvais qu'au début des années 1990.
Il y a le rapport du Fonds monétaire international et celui du directeur parlementaire du budget. Personne ne fait preuve d'optimisme, mais les Canadiens peuvent conclure ceci à leur lecture: nous ne sommes pas les seuls dans cette galère, et les mesures prises jusqu'à présent par la banque centrale, le et le gouvernement ne nous mettent pas en péril sur le plan financier.
Nous ne rappelons pas suffisamment que nous sommes en fait très privilégiés. Stephen Poloz a fait cette analogie lors de son témoignage devant le comité des finances: tout comme une personne en santé a plus de chance de guérir de la COVID-19, une économie qui se porte bien sera plus résiliente. Nous sommes privilégiés, car notre ratio dette-PIB était le plus bas des pays du G7 et notre taux de chômage était à un creux historique lorsque cette crise a frappé. Pour autant que je me souvienne, le Canada n'avait jamais été aussi près du plein emploi. C'est ce que le gouverneur de la Banque du Canada voulait dire quand il a parlé de puissance de feu financière, et le a abondé dans le même sens.
Cela ne veut pas dire que nous ne sommes pas frappés par une grave crise économique, en plus d'une grave crise de santé publique. Je dis simplement que cette crise n'alourdit pas la dette, même si elle creuse assurément le déficit.
Selon le directeur parlementaire du budget, lorsque les dépenses sont temporaires, comme elles le sont actuellement, nous pouvons probablement nous attendre à rebondir comme nous l'avons fait à la fin de la Seconde Guerre mondiale, où il y a eu un important excédent en 1947, mais seulement si nous respectons certaines conditions. Tout d'abord, nous devons maintenir l'unité du pays. Je suis profondément reconnaissante envers chaque province quand j'entends la dire que, chaque semaine, le appelle tous les premiers ministres provinciaux et territoriaux. C'est une très bonne chose.
Peu importe les joutes oratoires qu'il y a aujourd'hui alors que nous nous rencontrons en personne, je crois qu'il est très important que l'on collabore étroitement en coulisse et qu'aucun parti ne puisse s'attribuer le mérite pour quoi que ce soit. Oui, les verts ont fait valoir qu'une subvention salariale de 10 % ne suffisait pas et qu'il fallait qu'elle passe à 75 %, ce qui a été fait. À mon avis, le mérite de cette mesure revient à tous les députés, ceux qui ont mis plus de temps à y adhérer comme ceux qui l'ont réclamée en premier. Nous devons travailler de concert, sinon nous ne sortirons pas de cette crise.
Pour en revenir à notre situation financière, j'espère que nous ne reviendrons pas à la normale, c'est-à-dire que nous ne reprendrons pas le même modèle économique qu'auparavant puisqu'il comporte des injustices flagrantes. Lorsque la crise sera terminée, j'espère que nous évoluerons et que nous envisagerons une solution économique pour le pays qui cadre avec l'urgence de la crise climatique et l'urgence de remettre les gens sur le marché du travail. Nous pouvons y arriver en modernisant nos immeubles pour maximiser leur rendement énergétique et même veiller à ce qu'ils puissent produire plus d'énergie qu'ils n'en consomment. C'est faisable. Nous devons également avoir un réseau électrique, une espèce de corridor énergétique national d'est en ouest, du nord au sud, qui fournit de l'énergie renouvelable à 100 %.
Il y a des mesures que nous pouvons prendre pour que, à la fin de cette crise, nous puissions atteindre le plein emploi et réduire les inégalités sociales. Nous devons prendre des mesures concrètes pour garantir que nos personnes âgées sont bien logées et soignées; pour veiller à ce que notre filet de sécurité sociale ne soit plus plein de trous; et pour nous assurer que nous faisons du revenu minimum garanti une réalité.
Je viens de prendre en note le titre du dernier livre qui a été porté à mon attention. Je le recommande à mes collègues du Parti conservateur, car il a été écrit par un conservateur. Le nouveau livre du sénateur Hugh Segal est maintenant en vente et il est intitulé Bootstraps Need Boots: One Tory's Lonely Fight to End Poverty in Canada. J'aimerais que sa lutte soit moins solitaire et je remercie notre ancien collègue parlementaire l'ex-sénateur Hugh Segal d'avoir publié un livre à un moment où le sujet du revenu minimum garanti ou du revenu de base universel n'a jamais été aussi brûlant.
Je vais faire une parenthèse en raison de l'échange de points de vue que j'ai eu tout à l'heure avec la députée de sur le fait que j'utilise l'expression « revenu minimum garanti », tandis que d'autres députés disent « revenu de base universel ». Le Parti vert a adopté l'expression « revenu minimum garanti » parce qu'il veut que le montant reçu par chaque Canadien permette de vivre d'une façon agréable et non de simplement se hisser au-delà d'un certain seuil de pauvreté, avec un niveau de vie légèrement supérieur à celui d'avant. Il s'agit d'un débat pour un autre jour.
Nous sommes ici pour étudier le projet de loi . Comme nous l'avons constaté, les mesures sont venues par vagues, en réponse à la pandémie. Nous pouvons voir que le gouvernement s'est d'abord concentré sur les personnes qui ne sont pas admissibles à l'assurance-emploi. Qu'avons-nous fait? Nous avons d'abord mis en place la Prestation canadienne d’urgence, ou PCU, puis nous devions nous assurer de bonifier cette aide financière en nous penchant sur des mesures comme la réduction de l'endettement des étudiants. Le projet de loi , que la Chambre a adopté, comportait 19 parties différentes et portait sur les répercussions sur les particuliers au Canada. Il n'y avait pas suffisamment d'aide aux petites entreprises. Nous avons insisté davantage sur cet aspect. Le projet de loi a proposé plus de mesures, notamment des programmes pour aider les petites entreprises à obtenir des prêts afin de payer leur loyer.
De nouvelles annonces ont été faites presque tous les jours, et il y a encore des laissés-pour-compte. Il y a encore des petites entreprises qui sont laissées pour compte. Cependant, nous voyons aujourd'hui d'autres mesures d'aide pour un autre groupe de laissés-pour-compte, soit les étudiants. Il est extrêmement important de souligner que nombre d'étudiants qui n'ont pas touché un revenu de 5 000 $ l'année dernière ne seront pas admissibles à la PCU. Pour d'autres raisons, ils ne peuvent certainement pas s'attendre à trouver un emploi d'été dans le domaine de leur choix, et le programme Emplois d'été Canada ne peut pas accueillir tous ceux qui ont besoin d'un soutien du revenu immédiat et de suffisamment d'argent pour vivre.
Comme nous l'avons entendu aujourd'hui, beaucoup d'étudiants sont en couple et élèvent des enfants, ou sont des mères seules avec des enfants qui sont eux aussi étudiants. Actuellement, la prestation prévue dans le projet de loi n'est pas suffisante pour aider toutes ces personnes à payer leurs factures, car le montant dans l'offre initiale n'est que de 1 250 $.
Toutefois, je souligne qu'en vertu du projet de loi, le ministre peut apporter des modifications par voie de règlement pour améliorer la situation. Il est question ici de la . Le projet de loi exige que la ministre reçoive l'approbation du pour apporter des modifications au montant reçu ou aux semaines au cours desquelles l'aide est offerte.
Personnellement, j'aurais procédé autrement avec le projet de loi. Les conservateurs en ont fait une mesure législative plus restrictive. J'aurais fait en sorte que la puisse apporter des modifications sans la permission du , car celles-ci sont tellement logiques.
En passant, je constate que la a été avec nous toute la journée aujourd'hui. Je tiens à la remercier de son travail remarquable. Je sais qu'elle a travaillé jour et nuit, comme beaucoup de ministres. Je sais qu'elle est une mère avec des enfants à la maison. Comme tous mes amis qui ont encore des enfants à la maison, occuper les enfants tout en étant à l'ordinateur et au téléphone jour et nuit pour effectuer certains des changements les plus importants jamais apportés à ce portefeuille est un défi de taille. Je tiens à la remercier de sa diligence.
Cela dit, les verts demeurent grandement préoccupés par un aspect qui n'est toujours pas couvert: les mesures pour les étudiants étrangers. La mesure législative s'applique aux citoyens canadiens, aux Autochtones du Canada — évidemment —, aux résidents permanents au sens de la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés et aux personnes protégées aux termes de cette loi. Qu'en est-il des étudiants étrangers?
Il y a environ un demi-million d'étudiants étrangers au Canada en ce moment. Le programme des étudiants étrangers représente une contribution à notre économie de plus de 20 milliards de dollars et fait travailler 170 000 Canadiens. Comme nous le savons tous, les étudiants étrangers paient des frais de scolarité beaucoup plus élevés. En s'installant au Canada, ils contribuent bien évidemment à l'économie d'ici en payant leur loyer et en faisant l'épicerie.
Je ne sais pas si beaucoup de députés ont vu le reportage de la CBC il y a quelques jours sur une jeune femme qui racontait son expérience à titre d'étudiante étrangère au Canada. Sa propriétaire lui a dit de ne pas s'inquiéter, que si elle ne pouvait pas payer le loyer, elle n'allait pas le lui demander. Elle lui donnait aussi des produits d'épicerie. C'était vraiment un exemple merveilleux du Canada à son meilleur. La jeune étudiante a expliqué que sans sa propriétaire, elle n'aurait pas eu d'endroit où se loger ni de quoi se nourrir. J'en ai eu les larmes aux yeux.
Qu'en est-il des étudiants étrangers qui n'ont pas une propriétaire comme cette femme? Voilà les options qui leur sont actuellement offertes. S'ils ont gagné 5 000 $ l'an dernier, ils peuvent être admissibles à la Prestation canadienne d'urgence, mais pas s'ils ont gagné moins. S'ils sont à la fois des étudiants étrangers et des résidents permanents, ils auraient droit à la prestation d'urgence pour étudiants au titre du projet de loi à l'étude aujourd'hui. Toutefois, ils n'y auraient pas droit s'ils ne sont pas des résidents permanents et qu'ils possèdent seulement un visa d'étudiant.
Un problème se pose toujours. Il a été relevé par la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants, qui demande que deux améliorations soient apportées au projet de loi. Tout d'abord, elle demande d'augmenter la prestation pour les étudiants à 2 000 $ par mois, ce que la ministre peut faire par voie de règlement après l'adoption du projet de loi. Il faudrait toutefois revenir ici pour adopter une nouvelle mesure législative afin de modifier la définition du terme « étudiants » pour qu'elle englobe aussi les étudiants étrangers, à moins que nous remaniions l'un des autres programmes, comme le programme Emplois d'été Canada. Nous continuons à nous inquiéter vivement pour les personnes qui sont laissées pour compte.
Le plus simple pour éviter qu'il y ait des laissés-pour-compte, c'est le revenu minimal garanti que j'ai mentionné plus tôt. Ce serait un moyen de veiller à ce qu'aucun Canadien ne se retrouve dans une situation économique si précaire qu'il soit expulsé de chez lui ou qu'il soit incapable de se nourrir ou de trouver un emploi et qu'il ne soit pas admissible aux programmes existants.
Je suis reconnaissante pour les gros efforts que tous les membres du Cabinet ainsi que tous les fonctionnaires, indéniablement, ont déployés. Nous parlons avec eux au téléphone, à titre de députés, les samedis et dimanches. J'aimerais dire aux Canadiens, s'ils ne le savent pas encore, que tous les fonctionnaires au sein de tous les ministères travaillent vraiment dur sept jours par semaine.
J'ai collaboré avec eux pour faire revenir des Canadiens coincés à l'étranger. C'est extraordinaire. Le et toute l'équipe d'Affaires mondiales Canada semblent s'être convertis en agents de voyage à temps partiel, comme je l'ai fait moi-même à la maison. Sauver plus de 20 000 Canadiens coincés dans plus de 144 pays constitue un exploit remarquable. Toutefois, lorsque je reçois des appels un dimanche soir, je constate que l'on déploie les mêmes efforts pour répondre à mes questions, que ce soit au ministère des Finances, au Service correctionnel ou au ministère des Services aux Autochtones.
En remerciant toutes ces personnes, je ne suis pas en train d'affirmer que tout est parfait, mais les Canadiens qui suivent le débat en ce moment doivent être conscients que des milliers de gens travaillent comme je n'ai jamais vu de toute ma vie un gouvernement travailler. Il est important de le dire, tout comme nous le disons aux travailleurs de la santé en première ligne, aux gens de notre quartier qui remplissent les étagères d'épicerie, qui conduisent les camions, qui ensemencent les champs pour que le pays ait de quoi manger et à tous ceux qui travaillent pendant que la plupart d'entre nous sont confinés à la maison, il est important de dire que nous sommes profondément reconnaissants, y compris envers les fonctionnaires qui travaillent d'arrache-pied.
Un ami m'a parlé d'un homme qui lui avait raconté un appel Zoom familial puis qui lui avait mentionné que sa femme travaillait pour la fonction publique. Cet homme a commencé à dire « ma femme », et s'est mis à pleurer. Les familles des fonctionnaires vivent un certain niveau de stress, et je veux prendre un instant pour dire merci à tous les fonctionnaires qui travaillent avec tant d'acharnement.
Si je fais mention des lacunes, ce n'est pas pour dire que le gouvernement n'en fait pas assez et que je lui en tiens rigueur. Je tiens plutôt à souligner qu'il faut continuer à travailler. En rétrospective, on peut peut-être convenir qu'il aurait mieux valu présenter une mesure, comme nous l'avons préconisé, mais je n'en veux pas au gouvernement du Canada de ne pas l'avoir encore fait. L'important c'est que les Canadiens s'entraident les uns les autres autant que possible. Cela signifie qu'il faut faire preuve de tolérance à l'égard de ceux qui ne parviennent pas à en faire autant qu'il le faudrait et reconnaître que personne n'a jamais travaillé aussi fort. Nous devons faire preuve de solidarité et faire abstraction de la partisanerie dans la mesure du possible, même si je souhaiterais qu'elle disparaisse entièrement pour qu'il soit évident que nous poursuivons tous le même but. Une fois la crise surmontée, les partis auront amplement le temps de critiquer et d'essayer de se faire du capital politique à la télévision. Mais, pour l'instant, nous devons être extrêmement reconnaissants de vivre au Canada.
Nous pourrions être n'importe où dans le monde en train d'essayer de sauver des gens. Compte tenu de ce qui se passe dans des pays comme l'Équateur ou l'Inde, de ce qui pourrait se produire sur le continent africain, sachant à quel point les gens travaillent fort et dans quelle mesure notre situation est relativement sécuritaire, je sais que tous les députés sont conscients de la chance que nous avons au Canada.
J'aimerais aussi que nous nous demandions si nous ne pourrions pas en faire plus pour les pays en développement, pour éviter la famine. Ne pourrions-nous pas faire un peu plus d'efforts? Pour l'instant, je vais voter en faveur de cette mesure législative tout en insistant fortement pour que nous en faisions plus pour les étudiants étrangers et pour qu'on élabore un programme qui permettra qu'aucun étudiant ne soit laissé pour compte.