La Chambre reprend l'étude en comité plénier de tous les crédits du budget supplémentaire des dépenses (A) pour l'exercice se terminant le 31 mars 2021, sous la présidence de Mme Carol Hughes.
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Madame la présidente, aujourd’hui, nous sommes à la Chambre pour une période qui n'est pas tellement longue, puisque nous disposons d'environ quatre heures pour parler des dépenses de 87 milliards de dollars du gouvernement.
Avant même de commencer à poser les questions que j'ai pour le gouvernement, je me suis amusé à faire un petit calcul. Nous allons passer quatre heures à discuter d'une somme de 87 milliards de dollars. Cela représente 362,5 millions de dollars par minute, c'est-à-dire, en gros, 6 millions de dollars par seconde. Voilà le temps que nous avons pour parler des annonces du et de toutes les questions que se posent les citoyens et les citoyennes, les entreprises, les organismes et l'ensemble des parlementaires un peu partout au pays. Je suis convaincu que les libéraux de l'autre côté de la Chambre se font poser les mêmes questions par les citoyens et les citoyennes. Malheureusement, ils ne sont pas en mesure de donner de réponses.
Plus tôt, lors de la séance du Comité spécial sur la pandémie de la COVID-19, j'ai posé quelques questions au sur la supposée mise à jour économique, que je devrais plutôt appeler l'instantané économique, comme le dit le premier ministre. Il faut croire que dans ce Parlement canadien, on n’est pas capables de faire comme d'autres pays ou d'autres provinces et de présenter une vraie mise à jour économique ou un budget afin de savoir où l'on en est avec toutes ces annonces qui ont été faites depuis trois mois.
Durant le peu de temps que l'on nous accorde chaque jour pour une période de questions, nous ne pouvons même pas obtenir des informations aussi simples que le montant du déficit et de la dette, ou ce qu'a coûté une annonce du gouvernement. À mes yeux, cela constitue un manque de respect pour l'ensemble des parlementaires qui sont ici à la Chambre, ainsi que pour les Canadiens et les Canadiennes qui travaillent dur pour gagner leur argent et faire vivre leur famille. Ces derniers contribuent à cette enveloppe au moyen de taxes et d'impôts qui servent à offrir des services à la population et aux gens qui sont plus vulnérables ou dans le besoin.
Aujourd'hui, je rapporte les propos du directeur parlementaire du budget. Les conservateurs n'inventent rien: nous demandons depuis des semaines cette mise à jour économique. Nous allons voter des crédits sans en connaître les détails. En effet, nous venons d'apprendre que nous n'aurons accès à toutes les données que dans quelques semaines, le 8 juillet. Nous avons donc un peu de temps aujourd'hui pour poser quelques questions.
Le directeur parlementaire du budget l'a dit lui-même: « Les prévisions de dépenses des libéraux sont incomplètes. » Le premier ministre donne des grands chiffres, à coup de milliards de dollars, devant le perron de sa maison, au lieu de convoquer le Parlement pour nous permettre de débattre des enjeux et des projets de loi ou de poser des questions. Nous sommes laissés à nous-mêmes pour faire notre travail de député dans nos circonscriptions et aider nos concitoyens. Ce que nous avons vécu ces trois dernières semaines est extrêmement frustrant. Nous avons reçu peu d'information et nous ne pouvons rencontrer personne dans les couloirs du Parlement pour nous aider à faire notre travail de député dans nos circonscriptions. Nous manquons d'occasions de parler à des gens bien placés qui pourraient apporter des réponses aux citoyens, aux citoyennes et aux entreprises qui en ont besoin.
Ma première question est assez simple et j'espère que quelqu'un sera capable d'y répondre. Il y a un mois, après les pressions qu'avait exercées le Parti conservateur, le a annoncé devant son perron que les entreprises qui comptent un seul employé ou qui se paient en dividendes allaient enfin avoir accès aux prêts de 40 000 $ provenant du Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes.
Nous avons beau avoir des réponses lors des appels techniques, nous ne sommes toujours pas capables de savoir quand ces informations seront communiquées aux institutions et aux coopératives financières afin que les entreprises puissent obtenir ces prêts d'urgence.
Quand est-ce que ces prêts d'urgence de 40 000 $ seront disponibles pour les entreprises qui comptent un seul employé ou qui se paient en dividendes?
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Madame la présidente, je suis vraiment enchanté et très honoré de pouvoir m'adresser à la Chambre aujourd'hui, dans un contexte extraordinaire.
[Traduction]
Je vous remercie, madame la présidente, de me donner l'occasion de parler du Budget supplémentaire des dépenses (A) 2020-2021.
[Français]
Comme les membres du comité le savent, chaque année, le gouvernement dépose le budget supplémentaire des dépenses, lequel présente ses plans des dépenses
[Traduction]
Ce budget supplémentaire des dépenses renferme des détails sur les dépenses des organismes fédéraux qui n'ont pas été précisées à temps pour figurer au budget principal des dépenses ou ont depuis été rajustées pour tenir compte de certains changements.
[Français]
Il s'agit du premier budget supplémentaire des dépenses à être déposé pendant l'exercice en cours. Il comprend un résumé des besoins financiers supplémentaires du gouvernement, ainsi qu'un aperçu des principales demandes de financement et des initiatives horizontales.
Le Budget supplémentaire des dépenses (A) 2020-2021 montre aussi que le gouvernement continue d'investir dans les gens, dans les travailleurs, dans l'économie et dans le soutien lié à la COVID-19 pour assurer le succès et la reprise économique du pays.
[Traduction]
Les parlementaires auront l'occasion d'examiner ces affectations et de se prononcer sur celles-ci par vote, affectations qui ont pour but de fournir des services importants aux communautés autochtones, des services de transport sûrs aux voyageurs et un soutien aux Forces armées canadiennes. Cela s'ajoute aux dépenses liées à la COVID.
Ce budget supplémentaire des dépenses comprend, plus particulièrement, un montant de 6 milliards de dollars en dépenses de fonctionnement et d'immobilisations, en subventions et en contributions sur lesquelles le Parlement devra voter. Ce montant touche 42 organismes fédéraux. Ces dépenses votées représentent une augmentation de 5 % par rapport à celles figurant dans le Budget principal des dépenses 2020-2021 que j'ai présenté le 27 février, dont plus de 1 milliard de dollars pour la réponse du gouvernement à la crise de la COVID.
[Français]
Aux fins d'information et de transparence à l'égard du Parlement, le budget supplémentaire des dépenses comprend aussi des prévisions des dépenses législatives totalisant 81,1 milliards de dollars. Il est important de noter la différence essentielle entre les dépenses votées et les dépenses législatives. Les dépenses votées nécessitent l'approbation annuelle du Parlement au moyen de ce qu'on appelle un projet de loi de crédits, tandis que les dépenses législatives sont autorisées au moyen d'autres lois. Le présent budget des dépenses contient de l'information sur les dépenses législatives pour permettre aux parlementaires de disposer des renseignements les plus complets sur les dépenses prévues par le gouvernement.
[Traduction]
Les Canadiens et les parlementaires qui les représentent ont le droit de connaître la manière dont les deniers publics sont dépensés et de demander des comptes au gouvernement. Le budget des dépenses est présenté pour faire en sorte que le Parlement puisse examiner et approuver le nouveau plan de dépenses du gouvernement du Canada.
Le Budget supplémentaire des dépenses (A) 2020-2021 prévoit 6 milliards de dollars de nouveau financement pour l'ensemble du gouvernement, notamment 1 milliard de dollars pour la continuation des mesures d'aide liées à la COVID-19.
Pour assurer le maximum de transparence, les documents budgétaires fournissent également des renseignements sur les dépenses approuvées par la et par la , qui ont déjà été négociées, examinées et approuvées à l'unanimité par les parlementaires.
Nous savons que les Canadiens veulent avoir le plus de transparence possible de la part du Parlement. Les budgets comprennent les renseignements qui ont d'abord été approuvés par les deux lois concernant les mesures en réponse à la COVID-19 qui ont été présentées, examinées et adoptées à la Chambre. Ces dépenses nous permettent maintenant d'aider les Canadiens.
[Français]
La santé, la sécurité et le bien-être de tous les Canadiens revêtent toujours une importance capitale pour notre gouvernement. Par conséquent, dans le présent budget supplémentaire des dépenses, une demande de nouvelles dépenses votées de 1,3 milliard de dollars qui permettent de contrer les répercussions de la COVID-19 sur les Canadiens est incluse.
[Traduction]
Ces dépenses incluent 405 millions de dollars pour financer une stratégie nationale de recherche médicale pour lutter contre la COVID-19, notamment pour élaborer un vaccin et des médicaments, et pour accroître la capacité des essais cliniques et de la bioproduction au Canada.
Le gouvernement consacrera également 302 millions de dollars à l'appui des petites et des moyennes entreprises.
[Français]
Cela inclut aussi 274 millions de dollars pour la recherche et l'innovation d'urgence concernant les mesures médicales de prévention, 87 millions de dollars destinés au Réseau de développement des collectivités et 59 millions de dollars pour aider la Société canadienne de la Croix-Rouge à soutenir les personnes, les familles et les collectivités pendant la pandémie.
[Traduction]
Permettez-moi d'énumérer d'autres initiatives clés du budget des dépenses qui appuient diverses priorités des Canadiens: 585 millions de dollars seront versés au ministère de la Défense nationale pour financer le projet de navire de soutien interarmées visant à remplacer les navires en fin de vie; 481 millions de dollars seront versés au ministère des Relations Couronne-Autochtones et des Affaires du Nord pour financer la mise en œuvre de la Convention de règlement relative aux pensionnats indiens pour les survivants des externats.
[Français]
De plus, 468 millions de dollars sont alloués au ministère des Services aux Autochtones pour assurer la sécurité et le bien-être des enfants et des familles des Premières Nations qui vivent dans les réserves.
Il y a également le montant de 312 millions de dollars qui est versé à l'Administration canadienne de la sûreté du transport aérien et au ministère des Transports qui servira à financer les services de contrôle de la sûreté aérienne.
[Traduction]
Pour mon propre ministère, le Secrétariat du Conseil du Trésor, le budget des dépenses prévoit 396 millions de dollars pour le régime d'assurance-invalidité; 82 millions de dollars pour les engagements antérieurs, dans ce cas, pour couvrir le coût des rajustements salariaux qui ont été négociés; et 9 millions de dollars pour permettre au Service numérique canadien de poursuivre ses activités.
[Français]
Le budget supplémentaire des dépenses nous permet de faire preuve de transparence et de responsabilité dans la façon dont nous prévoyons utiliser les fonds publics pour fournir les programmes et les services dont les Canadiens ont besoin. Conformément à l'engagement du gouvernement en matière de transparence, nous continuons de fournir d'autres renseignements importants en ligne relativement au présent budget supplémentaire des dépenses.
[Traduction]
Par exemple, nous avons publié une liste détaillée des montants qui ont été adoptés et qui sont inclus dans le budget des dépenses ainsi qu'une ventilation des dépenses par article courant comme le personnel, les services professionnels et les paiements de transfert. Nos outils d'information virtuels démontrent notre engagement à fournir aux Canadiens des explications claires sur le pourquoi et le comment de l'utilisation des fonds publics.
[Français]
Par ailleurs, le s'est engagé à faire rapport au Comité permanent des finances de la Chambre des communes, toutes les deux semaines, sur les mesures clés prises par le gouvernement pour aider les Canadiens.
Enfin, comme le montre ce budget supplémentaire des dépenses, le gouvernement demeure totalement engagé tout au long de la pandémie de la COVID-19.
Les nouveaux plans de dépenses présentés ici permettront de soutenir les personnes touchées par cette dernière tout en continuant de soutenir à la fois l'économie et les Canadiens.
[Traduction]
Alors que ces plans progressent, j'aimerais souligner le travail remarquable de tous les parlementaires qui unissent leurs forces afin de bâtir l'avenir de notre pays et d'assurer le bien-être de tous nos concitoyens. Les Canadiens comptent sur nous et ils s'attendent à ce que tous les parlementaires continuent de les soutenir pour passer au travers de cette période difficile. C'est à nous d'honorer cette confiance.
C'est avec plaisir que je répondrai maintenant aux questions des députés, s'il y a lieu.
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Madame la présidente, je vous avise que je partagerai mon temps de parole avec mon estimé collègue et ami le député de .
Outre cela, je suis un peu mélangé quant aux règles, mais je m'en remets à votre bon jugement. Je ne sais pas comment l'attribution du temps de parole fonctionne, mais j'ai l'impression que nous venons d'assister à un caucus du Parti libéral. Comme je ne voulais pas déranger les libéraux, j'ai décidé d'être poli et de les laisser parler entre eux.
J'étais surpris que les gens du NPD ne soient pas allés les rejoindre, mais bon. Parlant de cela, je vais me permettre une légère digression en ces moments de grande passion où la température intérieure dépasse la température extérieure, déjà passablement élevée.
Hier, j'ai eu l'énorme privilège de lire une déclaration de Ghislain Picard, le chef de l'Assemblée des Premières Nations du Québec-Labrador. En soi, c'est une indication assez précise de notre position. Nous avons aussi accepté, hier, la demande du NPD de rappeler en personne le Comité permanent de la sécurité publique et nationale pour aborder la question du racisme systémique. Nous avons accepté cette demande, même si je pense qu'il doit y avoir une distance entre la politique partisane et un enjeu parfois extrêmement délicat et présent dans l'actualité.
La motion semblait dicter les conclusions du comité qui serait ultimement rappelé. Il ne nous semblait pas cohérent d'appuyer le dépôt de la motion et il nous semblait plus cohérent de laisser le comité faire son travail. Si quelqu'un cherche le grand responsable du refus de cette motion, c'est moi.
M. Stéphane Bergeron: Ah, c'est vous, le raciste.
M. Yves-François Blanchet: C'est moi, madame la présidente. Je suis toutefois profondément convaincu qu'il n'y a rien, ici, qui ne se réglera pas facilement par de simples et sincères excuses. Par la suite, on passera à un autre appel. Cet autre appel est celui des crédits. Il y aura peut-être encore un peu de passion. En effet, je suis convaincu que le sang du leader du gouvernement à la Chambre pourrait soudainement bouillir. Cela lui arrive.
Le sort des crédits semble scellé, à moins que tous les députés du NPD soient exclus un à un. Le sort des crédits semble scellé et les libéraux vont parler essentiellement de programmes qui ont déjà été votés par des lois, entre autres, et pour lesquelles les dépenses sont en général effectuées ou engagées. Cela rend l'exercice proche d'une formalité, mais pas pour autant non pertinent. Cela nous permet de prendre un moment pour regarder derrière nous et dresser le bilan des engagements et des programmes afin d'évaluer leur efficacité.
Dans le cadre d'un exercice qui devait avoir lieu la semaine dernière, nous souhaitions pouvoir améliorer les programmes. C'est notre travail. Nous sommes des parlementaires. Nous avons tous été élus de la même façon et c'est notre travail. Nous souhaitions simplement faire cela, mais on nous l'a refusé. Je m'inquiète du message que cela envoie.
Regardons la liste des demandes qui ont été faites, des suggestions, des propositions. Il s'agit notamment de la bonification de la Prestation canadienne d'urgence pour faciliter le retour et la transition vers le travail, une demande expresse du gouvernement du Québec. Le leader de l'opposition va probablement dire que Québec est très content de la PCU. J'ai un petit doute à cet égard. La réponse a été non. Nous avons aussi demandé une amélioration des transferts en santé. Les libéraux nous ont seulement dit qu'ils se parlaient tous les jeudis et leur réponse a été non. Nous avons demandé une conférence des premiers ministres sur le thème des transferts en santé. La réponse a été non. Nous avons demandé que les partis politiques soient exclus de la subvention salariale, parce que c'est un peu odieux quand un parti politique met ses mains dans son propre programme. La réponse a été non.
Avant cela, nous avions parlé d'un engagement en matière de frais fixes. Le gouvernement avait pris un engagement au moyen d'une motion en matière de frais fixes pour les petites entreprises. Finalement, il a changé d'idée. Sa réponse est devenue non. Nous avions proposé un crédit d'impôt pour les frais fixes des petites entreprises. La réponse a été non. Nous avions demandé une modulation de la PCU à plusieurs égards, notamment en matière d'emploi. La réponse a été non. Cette semaine, nous avons fait des propositions. Nous avons encore une fois parlé de transferts en santé et la réponse a de nouveau été non. Nous avons parlé de faire maintenant le paiement aux agriculteurs sous gestion de l'offre. La réponse a été non. Nous avons demandé un second chèque pour les aînés, parce qu'ils vont recevoir un chèque après la fin de la première période pour laquelle ils ont reçu un chèque sans même savoir s'ils recevront un chèque, même si la crise se prolonge pour eux. La réponse a été non. Nous avons demandé que le projet de loi soit scindé et qu'on ramène l'idée de l'aide aux personnes handicapées. Sans l'ombre d'un doute, nous sommes en faveur de cela. La réponse a été non. Nous avons demandé que le projet de loi concernant les délais dans le système de justice soit ramené et scindé. C'était une bonne idée, mais la réponse a été non.
On a plutôt dit qu'on investirait 14 milliards de dollars pour de l'équipement sanitaire, des services de garde, des municipalités, des congés de maladie et des interventions dans les CHSLD, pour ne donner que quelques exemples. Or ces domaines relèvent tous du Québec et des provinces.
Il y a d'ailleurs un consensus assez large, au Québec et dans les provinces, voulant qu'il s'agisse d'une ingérence. Or ils ne sont pas d'accord. Quelque chose se dégage donc de cela.
Ce matin, j'ai abordé la question. Les conseillers du lui ont rédigé des mots, ce midi. Il se levait pour nous remercier d'une extraordinaire collaboration. Nous acceptons toujours les remerciements, mais ils ne semblaient pas toujours aussi sincères...
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Madame la présidente, je suis très heureux et honoré que le chef du Bloc québécois et député de Belœil—Chambly ait accepté de partager son temps de parole avec moi. C'est me faire trop d'honneur, mais, puisque l'occasion m'est donnée de poursuivre ce que j'ai entamé avec beaucoup de passions cet après-midi, je ne vais certainement pas dire non.
Comme le faisait le chef du Bloc québécois, j'ai rappelé hier que le gouvernement a offert 14 milliards de dollars aux provinces et au Québec pour couvrir une partie des frais engagés pour faire face à la présente pandémie. Bien qu'on sache que ces sommes sont largement insuffisantes, il y a également un autre écueil: on a mis des conditions pour verser ces 14 milliards de dollars.
Les provinces et le Québec ne sont pas particulièrement d'accord avec ces conditions, ce qui fait que les sommes ne sont pas versées. Les sommes devaient être utilisées notamment pour l'achat de masques. Pendant ce temps, la pandémie se poursuit et les masques ne sont pas achetés parce que le gouvernement fédéral insiste pour imposer des conditions. Il ne gère aucun hôpital, aucun centre de soins de longue durée, aucun réseau de garderies et aucun réseau de transport public, mais il prétend connaître cela.
Quand nous avons demandé de verser l'argent sans condition, un génie de l'autre côté nous a dit que nous demandions un chèque en blanc. Il se trouve que nos amis d'en face connaissent cela, les chèques en blanc. Depuis un certain nombre de semaines, les libéraux ne cessent de demander au Parlement de leur donner des chèques en blanc, aussi minoritaires soient-ils.
Au départ, nous nous disions qu'il fallait aider le monde, donc qu'il fallait avoir un esprit de collaboration afin d'aider nos concitoyennes et nos concitoyens durement éprouvés par la présente pandémie. Nous avons donc collaboré en pensant qu'il s'agissait de notre rôle de parlementaires.
Certains pensent que, parce que nous faisons partie de l'opposition, il faut toujours nous opposer. Comme mes collègues de et de , j'ai eu l'occasion de siéger à une autre assemblée où près de 80 % des projets de loi étaient adoptés à l'unanimité. Contrairement aux affirmations du , l'opposition n'est pas là que pour s'opposer et se chicaner. Au contraire, nous avons collaboré au départ. Toutefois, lorsque ceux avec qui nous avons collaboré ne tiennent pas leur parole et préfèrent se servir des pouvoirs que nous leur avons octroyés pour faire à peu près ce qu'ils veulent, indépendamment des engagements qu'ils ont pris à notre égard, nous sommes moins enclins à poursuivre la collaboration.
Nous n'avons pas fermé la porte. La semaine dernière, nous avons proposé de suspendre les travaux pour que les leaders des différentes formations s'entendent afin de procéder à l'adoption du projet de loi qui visait notamment à octroyer des sommes supplémentaires aux personnes handicapées. C'est le Parti libéral qui a dit non. Les libéraux ne voulaient pas avoir à négocier. Ils sont dans un esprit de gouvernement majoritaire où ils demandent des chèques en blanc, et tant pis pour le reste. Si nous ne donnons pas de chèque en blanc, cela se termine là, il n'y a pas de négociations.
Nous nous retrouvons donc dans une situation où plusieurs personnes, notamment des personnes handicapées, devraient bénéficier de sommes supplémentaires, mais dont elles ne bénéficient pas. Nous sommes dans une telle situation, premièrement, parce que le Parti libéral a décidé de ne pas permettre la négociation entre les leaders et, deuxièmement, parce qu'il a fermé le Parlement.
Comme le Parlement ne siège pas — mis à part le Comité spécial sur la pandémie de la COVID-19 —, nous ne sommes pas en mesure de légiférer. Le gouvernement ne peut pas proposer un projet de loi puisque le Parlement est mis sur la touche. C'est cela, la vérité. C'est cela, la réalité.
Encore une fois, aujourd'hui, le gouvernement nous demande un chèque en blanc. Cette fois, c'est pour les budgets supplémentaires, pour qu'il puisse dépenser à tout vent comme il le fait depuis un certain nombre de semaines. C'est dans l'ordre naturel des choses qu'au départ, nous devions permettre au gouvernement de dépenser un certain nombre de crédits avant la fin de l'étude des crédits afin que les opérations gouvernementales se poursuivent.
Le Canada n'est quand même pas comme les États-Unis, où l'on fait des mises à pied pendant un certain nombre de jours, le temps de s'entendre sur les crédits.
Ce serait dans l'ordre naturel des choses, mais on n'est pas dans l'ordre naturel des choses. Le débat entourant le projet de loi sur les subsides, sur lequel nous devons nous prononcer, se fait dans un contexte éminemment extraordinaire.
Comme le disait le chef du Bloc québécois il y a quelques instants, il semble que le gouvernement ait encore réussi à négocier un appui pour lui permettre de continuer à dépenser comme il l'entend et de permettre au de faire un spectacle devant son cottage, tous les jours, sans avoir à se préoccuper du Parlement. Puisqu'on lui a donné le pouvoir de dépenser, il prend l'argent, il discute avec ses ministres...
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Madame la présidente, je tiens à dire que je vais partager mon temps de parole avec mon honorable collègue de .
Je vais d'abord faire une brève introduction. Par la suite, je vais poser des questions.
En tant que néo-démocrates, en tant que progressistes, nous avons travaillé de manière constructive à trouver des solutions pour aider les gens, et ce, depuis le début de la pandémie. Nous avons proposé une prestation d'urgence de 2 000 $, et nous avons réussi à la faire avancer. Au début, les travailleurs autonomes, les étudiants et les pigistes en étaient exclus, mais nous avons poussé pour qu'ils y soient inclus. Cela a réellement aidé des gens.
Vu la situation actuelle, nous avons demandé un prolongement de la PCU pour les gens qui ont encore besoin d'aide, notamment pour ceux qui travaillent dans les domaines du tourisme, des arts et spectacles et de l'hôtellerie. Le gouvernement a répondu partiellement à notre appel. Au moins, on a fait un bout de chemin et on a réussi à avoir huit semaines supplémentaires.
On s'est rendu compte que notre filet social était plein de trous. Au début de la crise, l'assurance-emploi était insuffisante pour pallier les besoins des gens qui perdaient leurs emplois. La prestation d'urgence a été mise sur pied. Cependant, un jour, il faudra envisager d'améliorer le filet social, pour qu'il n'y ait aucun trou dans les mailles. Il faudra envisager un programme d'assurance-emploi élargi et plus robuste qui permettra d'inclure davantage de travailleurs et de travailleuses.
Au début de la pandémie, seulement 40 % des travailleurs et des travailleuses qui cotisaient à l'assurance-emploi faisaient assez d'heures pour obtenir des prestations d'assurance-emploi.
J'aimerais que le gouvernement nous parle de son intention d'élargir le programme, afin qu'il soit beaucoup plus inclusif et qu'il vise l'ensemble des secteurs ainsi que tous les travailleurs et toutes les travailleuses qui ont besoin d'aide après avoir perdu leur emploi.
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Madame la présidente, je vous remercie de m'avoir donné l'occasion de comparaître devant ce comité plénier pour discuter du budget supplémentaire des dépenses (A) pour Services publics et Approvisionnement Canada.
Nous traversons une période vraiment sans précédent. La pandémie de la COVID-19 a frappé tous les Canadiens et toutes les Canadiennes. Les effets se sont fait sentir sur notre santé, notre mode de vie et l'économie.
[Traduction]
Notre vie a été complètement bouleversée. Bien que le risque d'une seconde vague ou d'une hausse du nombre de cas soit bien réel, nous amorçons actuellement la reprise économique et reprenons prudemment nos activités.
Nous sommes tous reconnaissants des mesures prises par les Canadiens pour atténuer la propagation du virus. Nous sommes particulièrement fiers des médecins, des infirmiers et des fournisseurs de soins de santé de première ligne. Leur travail est essentiel. Voilà pourquoi le ministère dont je suis responsable continue de prioriser l'approvisionnement en équipement de protection individuelle et en matériel médical afin de répondre à leurs besoins.
À titre de principal acheteur du gouvernement, Services publics et Approvisionnement Canada fait des pieds et des mains pour appuyer la réponse du Canada à la pandémie en constante évolution. Le ministère achète de l'équipement et du matériel pour combler les besoins immédiats ainsi qu'en prévision des besoins à moyen et à long terme, de sorte que, à mesure que l'économie se redresse, le Canada dispose de tout l'équipement de protection individuelle et de tout le matériel dont il a besoin, notamment le matériel servant aux tests de dépistage.
En même temps, le ministère poursuit son travail essentiel dans d'autres domaines, dont l'élimination de l'arriéré dans le traitement des problèmes de paie et la stabilisation du système de paie Phénix, de sorte que les fonctionnaires, qui travaillent extrêmement fort, reçoivent le bon montant le jour prévu.
Pour appuyer l'ensemble de ses activités, le ministère demande, au total, 745 millions de dollars dans le budget supplémentaire des dépenses (A).
Parlons d'abord de l'approvisionnement pendant la pandémie de COVID-19. À 500 millions de dollars, il s'agit de notre demande la plus élevée. Ces fonds nous permettraient de demeurer proactifs pour acquérir assidûment, au pays et à l'étranger, l'équipement de protection individuelle et le matériel sanitaire dont nous avons besoin.
Notre approche énergique en matière d'approvisionnement pendant la COVID-19 porte fruit. Nous sommes confrontés à des défis et des risques constants, particulièrement en ce qui concerne les chaînes d'approvisionnement internationales, mais la réponse du Canada s'est beaucoup améliorée depuis le début de la crise. Des avions transportant de l'équipement de protection individuelle essentiel et d'autres fournitures arrivent quotidiennement au Canada. Des partenaires des États-Unis et d'ailleurs nous envoient des fournitures. Une partie du matériel est également transporté par voie maritime.
Parallèlement, le gouvernement a demandé aux entreprises canadiennes d'augmenter la production nationale, de réorienter leurs activités et de fabriquer ici même au Canada. Par conséquent, des entreprises d'un bout à l'autre du pays ont répondu à l'appel et, dans certains cas, ont complètement modifié leur chaîne de production. Mon ministère, en collaboration avec Innovation, Sciences et Développement économique Canada, s'emploie à continuer d'augmenter la production à l'échelle nationale.
À titre d'exemple, je signale que la société Medicom fabriquera chaque année des dizaines de millions de respirateurs N95 et de masques chirurgicaux ici même au Canada. La société Bauer, établie à Blainville, au Québec, a adapté son usine de fabrication d'équipement de hockey pour fabriquer des écrans faciaux pour les travailleurs de première ligne de la santé, en collaboration avec Sterling Industries et The Canadian Shield, deux entreprises établies en Ontario.
GM, dans ses installations d'Oshawa, va fabriquer 10 millions de masques chirurgicaux et couvre-visages pour les Canadiens au cours de l'année qui vient. Fluid Energy Group, à Calgary, et Irving Oil, dans les Maritimes, nous fournissent des millions de litres de désinfectant pour les mains. LuminUltra, une entreprise du Nouveau-Brunswick, produit une quantité de réactif suffisante pour effectuer un demi-million de tests de dépistage de la COVID-19 par semaine jusqu'à mars 2021.
Ces fabricants canadiens jouent un rôle crucial dans la lutte contre la COVID-19 tout en maintenant, voire en créant, des emplois pour les Canadiens dans une période où nous en avons grandement besoin.
Nous prenons également des mesures pour permettre à tous les Canadiens d'acheter de l'équipement de protection individuelle plus rapidement et plus facilement. Nous venons de lancer notre nouveau carrefour sur l'approvisionnement en équipement de protection individuelle, une plateforme Web qui renferme des renseignements importants à l'intention des acheteurs et des fournisseurs de cet équipement partout au pays.
Nous répondons aux besoins sur le plan de l'approvisionnement fédéral en équipement de protection individuelle, mais nous ne pouvons pas nous arrêter ici. Avec la réouverture de l'économie, de plus en plus de Canadiens vont retourner au travail et les besoins vont demeurer, notamment si nous avons une deuxième vague. Nous savons aussi que le Canada pourrait faire face à des hausses du taux d'infection et nous devons parer à toute éventualité.
C'est ce que les fonds demandés aujourd'hui vont nous permettre de faire.
Je vais maintenant passer à la stabilisation du système de paie.
[Français]
J'en viens à notre demande de 203,5 millions de dollars pour poursuivre les efforts visant à stabiliser le système de paie Phénix. Même pendant la crise, le système de paie Phénix demeure une priorité pour notre gouvernement parce que les fonctionnaires du Canada méritent de se faire payer avec exactitude et à temps.
[Traduction]
Malgré la crise, nous n'avons pas perdu de vue les difficultés et les frustrations vécues par des employés; il reste encore beaucoup de travail à faire pour stabiliser le système de paie Phénix. Cependant, SPAC continue de travailler chaque jour pour améliorer les services et éliminer l'arriéré dans le traitement des problèmes de paie.
Nos efforts portent leurs fruits. Depuis janvier 2018, l'arriéré de transactions financières a diminué de 64 %. L'excellent travail des employés du centre de paie a permis de résorber l'arriéré de façon constante, même au cours des deux derniers mois, malgré les difficultés engendrées par la pandémie en milieu de travail.
Je voudrais prendre un moment, en cette Semaine nationale de la fonction publique, pour remercier les fonctionnaires de leur travail et leur dévouement en ces temps difficiles et éprouvants. Grâce à leurs efforts en avril et en mai, nous avons pu finaliser environ 29 000 transactions, tout en versant les paies toutes les deux semaines à quelque 300 000 fonctionnaires de partout au Canada.
Même si nous sommes sur la bonne voie, la tâche ne sera terminée que lorsque l'arriéré sera éliminé. Les fonds que nous demandons aujourd'hui nous permettront de continuer à progresser en maintenant la capacité des employés, en augmentant la vitesse du traitement et en automatisant le plus grand nombre possible de transactions grâce à des améliorations au système.
[Français]
En cette période décisive, la population canadienne a besoin de nos services plus que jamais et nous sommes là pour elle. Ces demandes de fonds concernent deux de nos enjeux les plus pressants. Du travail essentiel doit être accompli dans ces dossiers et SPAC est prêt à relever le défi.
[Traduction]
En tant que ministre, je suis fière du travail réalisé par mon ministère pour appuyer le gouvernement fédéral et répondre aux besoins de tous les Canadiens, surtout pendant cette crise mondiale.
Dans le cadre de la Semaine nationale de la fonction publique, je suis particulièrement reconnaissante aux fonctionnaires, y compris ceux de SPAC, qui continuent de fournir des services essentiels aux Canadiens d'un océan à l'autre.
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Madame la présidente, je ferai une déclaration de cinq minutes, puis je partagerai le reste du temps de parole dont je dispose aujourd'hui avec les députés de Central Okanagan—Similkameen—Nicola et de Regina—Lewvan.
C'est un honneur d'être de retour à la Chambre pour représenter mes concitoyens de Kildonan—St. Paul en ce dernier jour de la session parlementaire. Même si le gouvernement libéral a décidé de fermer le Parlement durant la pire crise que le pays ait traversée de mémoire d'homme, je ferai de mon mieux pour parler au nom des Canadiens et défendre leurs intérêts durant le peu de temps qui nous reste.
Malheureusement, le a seulement accordé aux parlementaires quatre heures pour débattre et approuver des dépenses de 87 milliards de dollars, ou approximativement 362 millions de dollars par minute, ce qui représente peut-être un record dans l'histoire du Parlement canadien.
Si le député d'en face écoutait ce que j'ai à dire, il apprendrait peut-être quelque chose.
La situation actuelle est vraiment sans précédent. La raison d'être du Parlement est de faire contrepoids au pouvoir du gouvernement. Si nous ne pouvons pas interroger le gouvernement, étudier des questions émergentes en comité ou proposer des solutions de rechange, comment sommes-nous censés faire notre travail? Comment sommes-nous censés faire contrepoids au pouvoir du gouvernement si nous ne siégeons pas?
En fait, le gouvernement dit aux Canadiens qu'ils n'ont pas à s'inquiéter, qu'ils n'ont qu'à lui faire confiance et qu'il est inutile que le Parlement se réunisse ou surveille les énormes dépenses que fait le gouvernement depuis trois mois. Comme les libéraux ont malheureusement l'habitude de tenter de s'arroger des pouvoirs et de contrevenir à l'éthique, le moins qu'on puisse dire c'est que les partis de l'opposition sont évidemment sceptiques. Dans les faits, le Canada n'a jamais eu autant besoin d'une surveillance parlementaire depuis la Deuxième Guerre mondiale.
Les derniers mois ont apporté leur lot de difficultés à tout le monde, et certains ont été touchés plus durement que d'autres. Jusqu'à maintenant, trois millions de personnes ont perdu leur emploi et 13 % de la population active est toujours sans emploi. Nous savons aussi que la crise a touché davantage les femmes que les hommes et que, d'après les rapports, la traite de personnes et la violence conjugale sont à la hausse. Huit mille personnes sont mortes de la COVID-19, et le bien-être d'une multitude d'autres gens a été ébranlé en raison du report de milliers de chirurgies et des graves conséquences de l'isolement sur la santé mentale des gens.
Être députée pendant cette période sans précédent a été une expérience inoubliable ponctuée de nombreux défis et de journées difficiles. Les centaines d'électeurs et de propriétaires de petites entreprises de ma circonscription qui ont été durement touchés par la pandémie m'ont raconté des histoires à crever le cœur, mais ils ne seront pas oubliés par le Parti conservateur. Nous travaillons tous sans relâche pour eux, et nous représenterons tous les Canadiens qui ont été laissés pour compte par le gouvernement et sa réponse inadéquate à la crise de la COVID-19.
Les résidants de ma circonscription, Kildonan—St. Paul, et moi nous inquiétons vivement de la possibilité d'une deuxième vague de la pandémie. En toute honnêteté, le gouvernement libéral n'a pas fait grand-chose pour prouver aux Canadiens qu'il est prêt à faire face à une deuxième vague de la pandémie et qu'il dispose des outils financiers nécessaires pour le faire, puisque nous avons traversé la première vague de peine et de misère. Nous pouvons constater cette mauvaise gestion de nos propres yeux lorsque le refuse de nous fournir une mise à jour économique et financière au cours de la présente séance, même si le directeur parlementaire du budget lui en a demandé une.
Il est primordial que les Canadiens sachent si le gouvernement a la souplesse financière nécessaire pour prolonger les programmes avant que des mesures soient prises en ce sens. C'est essentiel. Autrement, nous prenons des décisions fondées sur des hypothèses en espérant que tout aille pour le mieux et que le pays ne fasse pas faillite, ce qui n'est vraiment pas une bonne stratégie.
Faisant partie des 338 députés et des 121 députés de l'opposition officielle au Canada, je demande au gouvernement libéral, en toute sincérité, d'utiliser les trois mois de suspension de la surveillance et de la reddition de comptes pour se consacrer sans relâche à la préparation en vue de la deuxième vague de la pandémie de COVID-19: qu'il fasse les préparatifs concernant l'équipement de protection individuelle, le dépistage, la capacité de retraçage des contacts, et tout ce qui est nécessaire pour que les Canadiens puissent avoir confiance en la capacité du gouvernement à faire son travail. En outre, le gouvernement doit reconnaître que les petites entreprises canadiennes et les millions de travailleurs qu'elles emploient ne pourront traverser un autre confinement, que ce soit sur le plan financier ou sur le plan de la santé mentale. De plus, les contribuables n'ont pas les reins assez solides pour financer une réponse à la pandémie de près de 100 milliards de dollars par mois sans qu'il y ait d'augmentations d'impôt salées et de conséquences graves pour les finances de leur famille.
Le gouvernement libéral a la responsabilité de présenter un plan et de bien le communiquer aux Canadiens, afin qu'ils puissent se préparer dans les mois à venir. Les Canadiens ont le droit d'obtenir des réponses sur le niveau de préparation du pays et sur les perspectives financières du Canada, alors je demande avec insistance au gouvernement d'être transparent, honnête et responsable. C'est son devoir envers les Canadiens.
En terminant, je remercie de tout cœur les employés de première ligne dans tous les secteurs de Kildonan—St. Paul, tant les travailleurs de la santé que les commis d'épicerie et les employés de station-service, de s'être rapidement adaptés aux mesures de distanciation physique pendant la première vague de la pandémie, et je remercie aussi les organisations qui, malgré des changements draconiens à leurs routines quotidiennes, ont su relever le défi et continuer de servir la collectivité. Les églises, les gurdwaras, les synagogues, les centres de soins pour aînés, les épiceries, les écoles et des centaines de petites entreprises de Kildonan—St. Paul se sont serré les coudes dans le plus pur esprit canadien de résilience et d'innovation pour permettre à la collectivité de traverser la première vague de la pandémie.
Cela me donne beaucoup d'espoir en vue de la deuxième vague et de ce qui viendra après. Je crois sincèrement que nous traverserons cette épreuve ensemble.
:
Madame la présidente, je suis honorée de prendre la parole à la Chambre aujourd'hui au sujet du budget supplémentaire des dépenses du gouvernement afin de souligner d'importants programmes que nous finançons en vue d'aider les Canadiens en cette période difficile.
Le Parlement a déjà approuvé, au moyen d'autres projets de loi, l'objet des dépenses législatives, ainsi que les conditions qui doivent être réunies pour les effectuer. Par conséquent, les changements aux postes législatifs sont présentés dans le budget supplémentaire des dépenses uniquement à titre d'information. Ces priorités sont financées par les crédits demandés dans le budget principal des dépenses du ministère dont je suis responsable pour l'exercice 2020-2021. La majorité des rajustements qui figurent au budget supplémentaire des dépenses visent des mesures liées à la COVID-19 ainsi que les étudiants, les jeunes et les aînés.
[Français]
Tout d'abord, je me permets de nous ramener à mars 2020, lorsque l'économie canadienne a fermé presque du jour au lendemain. Il est rapidement devenu évident que notre filet de sécurité habituel ne permettrait pas de faire face au volume de personnes qui perdaient leur emploi. Les Canadiens avaient besoin que leur gouvernement agisse rapidement, et c'est ce que nous avons fait. Nous avons adopté la Loi sur la prestation canadienne d'urgence et créé la Prestation canadienne d'urgence.
[Traduction]
Pour les travailleurs admissibles, la Prestation canadienne d'urgence fournit un soutien temporaire au revenu de l'ordre de 500 $ par semaine, pour une période pouvant aller jusqu'à 16 semaines. Pour donner aux députés une idée de l'ampleur des besoins, plus de 8 millions de travailleurs ont touché plus de 40 milliards de dollars de prestations.
Puis, lorsque juin est arrivé, il est devenu évident que nous devions rajuster le programme, car, pour beaucoup, les prestations prendraient bientôt fin. De plus, nous étions conscients que la reprise économique allait se faire lentement et de manière inégale au pays. Nous savions en outre qu'environ 1,2 million de Canadiens qui ont bénéficié d'une aide financière grâce à la Prestation canadienne d'urgence n'en avaient plus besoin.
Sachant que de nombreux Canadiens ont toujours besoin d'aide, nous avons annoncé hier la prolongation de la Prestation canadienne d'urgence pour huit semaines supplémentaires, toujours à raison de 500 $ par semaine. Cela aidera beaucoup les Canadiens qui n'ont tout simplement plus d'emploi ou dont le lieu de travail et l'industrie n'ont toujours pas repris leurs activités. Grâce à cette prolongation, les travailleurs peuvent être assurés qu'ils continueront d'obtenir le soutien dont ils ont besoin pour composer avec les perturbations que cause la pandémie de COVID-19 dans leur vie personnelle et professionnelle.
La Prestation canadienne d'urgence sera donc offerte du 15 mars au 3 octobre. Pendant cette période, les travailleurs auront droit à 24 semaines de prestations.
La PCU aide des millions de travailleurs canadiens à traverser cette période difficile, mais nous savons que ce n'est pas une solution à long terme.
[Français]
Nous passons d'une phase de la pandémie où nous demandions à tous de rester à la maison à une phase où les travailleurs retournent au travail lorsque cela est sécuritaire et qu'ils ont la possibilité de le faire.
[Traduction]
Il faut que nos programmes continuent de soutenir les Canadiens et l'économie canadienne. Nous allons donc continuer de suivre la situation et nous assurer de pouvoir adapter nos systèmes actuels afin d'aider les travailleurs canadiens, qui seront de plus en plus nombreux à retourner sur le marché du travail.
Nous savons que les Canadiens sont plus que prêts à faire leur part. Nous pensons que les travailleurs vont se chercher un emploi ou retourner au travail lorsque leur employeur les rappellera, s'ils peuvent le faire dans des conditions raisonnables. Nous encourageons les Canadiens à consulter le Guichet-Emplois, le service national de l'emploi du Canada, qui offre des outils pour aider les Canadiens dans leur recherche d'un emploi. Ces semaines supplémentaires vont donner aux Canadiens le soutien dont ils ont besoin pendant cette période de transition vers le retour au travail.
À présent, les étudiants et les jeunes.
En avril, nous avons reconnu que les étudiants et les jeunes faisaient face à des difficultés particulières et qu'un grand nombre d'entre eux n'étaient pas admissibles à la Prestation canadienne d'urgence. C'est pourquoi, le 22 avril, nous avons annoncé une mesure de soutien exhaustive pour les étudiants de niveau postsecondaire et les nouveaux diplômés. Le 29 avril, nous avons adopté une mesure législative instaurant la Prestation canadienne d'urgence pour les étudiants, versée sur quatre mois. Les étudiants qui ne touchent pas la Prestation canadienne d'urgence sont admissibles à un montant de 1 250 $ par mois de mai à août. Les étudiants handicapés et ceux qui ont des personnes à charge auraient droit à 750 $ de plus par mois. La Prestation canadienne d'urgence pour les étudiants devrait coûter 5,25 milliards de dollars.
Par ailleurs, les étudiants ont très clairement exprimé le souhait de travailler et de servir leurs collectivités respectives en cette période de crise. C'est pourquoi le gouvernement n'a pas limité les mesures d'aide à la PCUE. Nous avons annoncé la création de milliers d'emplois et de possibilités de formation additionnelles, notamment dans les secteurs agricoles et de la transformation, par l'intermédiaire d'initiatives comme la Stratégie emploi et compétences jeunesse et le programme Emplois d'été Canada. Le financement additionnel requis pour le programme Emplois d'été Canada se chiffre à 155,4 millions de dollars.
[Français]
Les emplois financés dans le cadre du programme Emplois d'été Canada sont tout particulièrement importants pour les jeunes confrontés à des obstacles et les jeunes qui obtiennent leur première expérience professionnelle. Ces emplois donnent l'occasion aux jeunes d'obtenir les connaissances, les compétences et l'expérience dont ils ont besoin pour intégrer le marché du travail.
[Traduction]
Ces 155,4 millions de dollars additionnels permettront aux employeurs d'offrir à approximativement 70 000 jeunes un emploi de qualité.
Nous savons également que les aînés constituent la tranche de la population la plus vulnérable à la COVID-19. La situation actuelle engendre un stress financier et une anxiété terribles chez les aînés. Voilà pourquoi le gouvernement a mis en place des mesures pour renforcer la sécurité financière des aînés en cette période d'incertitude. Or, ces mesures nécessitent un financement additionnel.
Premièrement, les aînés qui ont cessé de travailler à cause de la COVID sont admissibles à la PCU. Ils peuvent toucher la PCU même s'ils reçoivent des prestations du Régime de pensions du Canada, de la Sécurité de la vieillesse ou le Supplément de revenu garanti. La PCU n'aura aucune incidence sur ces prestations. D'autre part, pour aider les aînés à composer avec l'augmentation des coûts engendrée par la COVID-19, ceux qui sont admissibles à la Sécurité de la vieillesse recevront un paiement unique de 300 $ libre d'impôt et ceux qui sont admissibles au Supplément de revenu garanti recevront 200 $ additionnels. Environ 6,7 millions d'aînés sont admissibles à la Sécurité de la vieillesse et bénéficieront de ce paiement unique.
Pour l'exercice 2020-2021, Emploi et Développement social Canada demande des crédits de 37,2 millions de dollars pour le traitement continu des demandes de Sécurité de la vieillesse qui sont en augmentation constante à cause de facteurs démographiques.
[Français]
Ce financement aiderait aussi à soutenir les organisations qui proposent des projets communautaires qui réduisent l'isolement, améliorent la qualité de vie des personnes âgées et aident les aînés à maintenir un réseau de soutien social.
[Traduction]
Le gouvernement fédéral investira 20 millions de dollars de plus dans le programme Nouveaux horizons pour les aînés afin de soutenir les organismes qui proposent des projets communautaires permettant d'aider davantage les personnes âgées pendant la pandémie. Il fournira également 9 millions de dollars aux organismes locaux par l'intermédiaire de Centraide United Way Canada et il consacrera 350 millions de dollars à un nouveau fonds d'urgence pour l'appui communautaire qui aidera tous les Canadiens vulnérables, notamment les personnes âgées dans le besoin.
Ces mesures combinées visant à aider les Canadiens, les étudiants, les jeunes et les personnes âgées à traverser la crise de la COVID-19 ont été et demeurent nécessaires pour soutenir les Canadiens pendant cette crise, et elles ont contribué à stabiliser l'économie.
[Français]
Je suis maintenant prête à répondre aux questions.
:
Monsieur le Président, je tiens à remercier ma collègue d' de son travail.
C'est une très mauvaise journée pour le Canada. Le , qui a joué sa réputation, celle du Canada, et qui a placé toutes ses billes diplomatiques pour obtenir un siège au Conseil de sécurité de l'ONU, a perdu son pari. Après avoir dépensé des millions de dollars des contribuables, après avoir tenté de convaincre des dictateurs de partout dans le monde d'appuyer le Canada et après avoir mis de côté des valeurs canadiennes très importantes de protection des droits et des libertés et de protection des personnes homosexuelles, le premier ministre a démontré au monde le peu d'influence qu'il a eu sur l'issue de ce vote.
Très malheureusement, le premier ministre doit assumer lui-même cet échec. Je ne veux pas que cet échec soit mis sur le dos de l'ensemble des Canadiens et des Canadiennes, parce que c'est vrai que les Canadiens et les Canadiennes sont bien vus partout dans le monde. Le Canada est un bon pays dont tout le monde peut être fier. Malheureusement, le premier ministre, par ses agissements, par sa politique étrangère pleine de trous, a fait en sorte qu'aujourd'hui on obtient le résultat de toutes ces années lors desquelles il nous a fait honte sur la scène internationale.
Je peux rappeler quelques situations. Il a réussi à confondre le Japon et la Chine lors d'une rencontre qui était très importante. Le premier ministre a embarrassé nos alliés lors de la signature du Partenariat transpacifique. Je me souviens très bien des images. Il y avait les chefs de tous les pays signataires du Partenariat transpacifique qui attendaient le premier ministre du Canada pour une séance de signature très importante. Le premier ministre du Canada ne s'est jamais montré à cette fameuse séance de signature. Il a échoué lamentablement à représenter les intérêts du Canada en Chine.
J'étais à l'époque porte-parole en matière d'agriculture et je peux dire que c'était absolument lamentable de voir le peu d'énergie que le Canada mettait afin de trouver une solution. On travaillait très fort, on mettait en place des comités, mais jamais le premier ministre n'a voulu défendre lui-même les producteurs canadiens qui étaient pris dans cette situation. Est-ce que je dois prendre quelques minutes pour rappeler aux gens le désastreux voyage en Inde?
C'est un voyage qui a fait parler de lui partout dans le monde. Partout, les gens parlaient de notre et de son voyage en Inde, et pas pour les bonnes raisons, malheureusement. Cela a été le début de la fin de la petite période de grâce, de la lune de miel qu'avait le premier ministre du Canada avec la diplomatie internationale. Quand on l'a vu agir en Inde, plusieurs pays ont décidé de tourner le dos à ce premier ministre, qui accorde plus d'importance à l'image qu'aux intérêts et aux valeurs de son propre pays.
Alors qu'il a fait la promotion du Canada sur toutes les tribunes en disant que le Canada allait jouer un rôle important au sein de l'ONU pour la protection des personnes et des pays qui ont de la difficulté, le Canada s'est déjà retiré d'une mission de Casques bleus au Mali à laquelle on lui avait demandé de participer. On ne sait pas pourquoi.
En ce qui a trait à nos relations avec les États-Unis, est-il utile de rappeler les concessions qui ont été faites au détriment de l'industrie laitière et l'incapacité de trouver des solutions acceptables dans le dossier du bois d'œuvre? On n'a pas été capable de l'inclure. On a mis cela de côté et on a encore des problèmes aujourd'hui. On n'a pas réussi à régler cette situation. Pendant les négociations, on n'a pas réussi à convenir d'une belle entente pour protéger les travailleurs de l'aluminium canadiens. C'est échec, sur échec, sur échec. Le Canada a perdu ce vote, pas parce que le Canada est le Canada. Je ne veux surtout pas que les Canadiens pensent que cette défaite est la leur. Cette défaite est celle du premier ministre lui-même, qui a placé toutes ses billes, tout son poids et l'argent des contribuables canadiens et qui a mis de côté les valeurs canadiennes pour parler avec des dictateurs du Qatar, d'Oman, du Rwanda et de l'Ouganda pendant la période de la pandémie, au lieu de défendre les valeurs canadiennes auprès de ces pays.
C'est beau de vouloir un siège au Conseil de sécurité de l'ONU, mais c'est beau aussi de se tenir debout pour les valeurs canadiennes. On a vu ce que cela coûte quand on met de côté ses valeurs et ce à quoi on croit et quand on utilise l'argent des contribuables canadiens pour faire sa propre promotion. Nos pays alliés ont tourné le dos au Canada. Voilà ce qui est arrivé.
Sur la scène internationale, nous voulons pouvoir établir une relation de confiance avec les pays. Or certains pays qui veulent négocier sur la scène internationale et qui tentent de pousser un peu plus loin la machine essaient d'abord avec le Canada, puisqu'ils savent que le Canada ne réagira pas. On a vu cela dans le cas de la Chine, de l'Italie dans le dossier du blé dur et de l'Inde. Cet échec est celui du et nous sommes extrêmement déçus aujourd'hui que cette défaite rejaillisse sur la réputation internationale du Canada.
La regrette-t-elle d'avoir mis la réputation du Canada en jeu, d'avoir abandonné les valeurs canadiennes et d'avoir fait qu’aujourd'hui, le Canada n’est plus vu comme étant le pays à consulter? Elle a mis toutes ses billes dans le processus pour obtenir un siège au Conseil de sécurité de l'ONU. On constate aujourd'hui le résultat: le Canada a terminé troisième.
:
Monsieur le Président, je suis heureuse d'être ici aujourd'hui pour parler du travail des six agences de développement économique régional au pays et de ce qu'elles ont accompli pour appuyer les entreprises canadiennes en réponse à la pandémie de la COVID-19.
D'un bout à l'autre du pays, la pandémie a profondément affecté les Canadiens. En raison du confinement, une grande partie de notre économie a été mise en pause forcée. La vie de tout le monde a été bouleversée, et c'est particulièrement vrai pour les entrepreneurs et les travailleurs des petites et des moyennes entreprises.
Depuis le début de la crise, j'ai discuté, principalement de façon virtuelle, avec des milliers de dirigeants d'entreprises et d'associations d'un bout à l'autre du pays. Tous témoignaient de réalités quotidiennes différentes, mais d'un scénario très similaire. Ils travaillent très fort pour leurs employés, leur milieu et leur famille. Après plusieurs semaines de confinement et, pour plusieurs, avoir mis leur entreprise sur pause, celles-ci se retrouvent maintenant au bord de l'asphyxie. Ces entreprises sont une source de bons emplois locaux, mais aussi de fierté locale. Elles sont à la base d'une classe moyenne forte. Elles constituent l'épine dorsale de notre économie et, surtout, de nos milieux.
Notre gouvernement a très vite saisi l'importance d'aider les entreprises à surmonter la crise et a pris des mesures très rapidement. C'est ainsi que nous avons lancé le plus important programme d'aide économique de notre histoire. Parmi les mesures que nous avons mises en place, il y a la Subvention salariale d'urgence du Canada qui vise à aider les entreprises à garder leurs travailleurs et à réembaucher ceux et celles qu'elles ont dû mettre à pied. Il y a aussi le report des versements de la TPS/TVH et des droits de douane pour les entreprises. Nous avons également mis en place le Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes, qui est essentiellement des prêts de 40 000 $. Cette mesure comprend une subvention de 10 000 $ si le prêt est remboursé dans les deux années subséquentes. Ainsi, nous sommes restés à l'écoute des besoins et nous avons continué à ajuster et à bonifier l'aide offerte afin qu'un maximum de Canadiens et de Canadiennes puisse en bénéficier. Bref, nous avons étendu le filet social.
Cependant, une des choses que j'ai entendues en rencontrant les entrepreneurs est que, malgré l'ampleur du filet économique et social mis en place, la situation demeurait difficile pour les petites entreprises. Nous nous sommes donc posé deux questions: comment aider les entreprises qui sont laissées pour compte? Par quel levier faut-il leur fournir cette aide, sachant que les entrepreneurs préfèrent, comme ils l'ont dit, se tourner vers des institutions près de chez eux, en lesquelles ils ont confiance?
Répondre à ces deux préoccupations nous a amenés à développer un programme d'aide spécial offert par nos six agences de développement économique régional. Ces agences sont sur le terrain. Elles sont les mieux placées pour aider les travailleurs et les PME au cœur de nos milieux. Elles les connaissent.
C'est ainsi que nous avons mis en place le Fonds d'aide et de relance régionale, ou FARR, qui dispose d'un budget total de 962 millions de dollars. Ce fonds est mis en œuvre par nos agences de développement économique, soit directement ou indirectement par l'entremise de partenaires clés, comme les SADC ou le réseau PME MTL, comme j'ai récemment eu la chance de l'annoncer à Montréal. Nous nous sommes assurés d'être là où les entreprises ont besoin de nous.
Ce fonds vise à soutenir les entreprises qui sont au cœur de leur économie locale, qui ne peuvent pas bénéficier des programmes fédéraux déjà existants et qui ont des besoins qui n'ont pas été couverts par ces programmes. Il offre aux PME et aux organismes qui manquent de liquidités un appui financier d'urgence pour leur permettre de demeurer opérationnels, notamment en les aidant à payer leurs employés et en payant leurs coûts fixes.
Nous devons protéger nos rues principales et nos commerces de proximité, et ce nouveau fonds nous en donne les moyens.
[Traduction]
Comme je l'ai déjà mentionné, les petites entreprises n'éprouvent pas les mêmes difficultés dans toutes les régions. C'est particulièrement vrai dans les territoires du Nord du Canada. C'est pourquoi, en plus du Fonds d'aide et de relance régionale, nous avons attribué 15 millions de dollars pour la création du Fonds de soutien aux entreprises du Nord. Grâce à ce fonds, nous ciblons les PME qui ont besoin d'autres mesures d'aide immédiate et nous assurons la stabilité des entreprises et des secteurs essentiels à la reprise économique du Nord.
Ce n'est pas moi qui apprendrai aux députés que ce sont les commerces de proximité qui font tourner l'économie des villes et des villages. Or, la COVID-19 leur a fait énormément de tort. Pour attirer de nouveaux clients et percer de nouveaux marchés, de nombreuses entreprises ont choisi d'élargir la gamme de leurs produits et services et d'ajouter les achats en ligne à leurs vitrines. L'occasion était là, il fallait la saisir.
Nous avons aujourd'hui la chance d'aider ces entreprises à se remettre sur pied, dans un premier temps, mais aussi à revenir en force et à mieux s'outiller afin de pouvoir tirer leur épingle du jeu dans l'économie de demain. Voilà pourquoi nous avons lancé la plateforme « Digital Main Street », qui aidera plus de 23 000 entreprises de partout en Ontario à non seulement survivre dans la nouvelle économie, mais à y prospérer. Grâce aux 42 millions de dollars et plus que le gouvernement fédéral y a injectés par l'entremise de FedDev Ontario, ce programme innovateur aidera les entreprises à prendre le virage numérique.
Cela dit, il n'y a pas que les commerces de proximité qui ont été mis à mal, et c'est pourquoi nous avons aussi versé 7,5 millions de dollars au programme de relance piloté par la chambre de commerce de la région de Toronto. Ce programme fournira de la formation personnalisée à au-delà de 1 000 PME afin qu'elles puissent numériser leurs activités et avoir une présence en ligne.
Notre plan d'aide aux petites entreprises aurait été incomplet si nous n'avions pas tenu compte du fait que certains secteurs sortiront plus affaiblis que les autres de la crise et qu'ils ont donc besoin d'une attention particulière.
Le secteur du tourisme, qui emploie 1,89 million de personnes au Canada, a été durement touché et nous travaillons sans relâche pour que l'économie canadienne ne s'en ressente pas trop. Bien que le secteur puisse tirer profit des mesures de soutien énergiques qui ont été mises en place par le gouvernement, nous savions qu'il faudrait déployer des efforts supplémentaires à l'approche de la saison estivale et de la reprise économique.
Le 31 mai, j'ai annoncé un investissement de plus de 40 millions de dollars dans le secteur touristique. L'investissement appuiera directement plus de 30 projets à fort potentiel, tels que le développement du parc écologique de Point Grondine, qui offrira aux visiteurs une nouvelle expérience touristique autochtone dans le Nord de l'Ontario, une région que vous connaissez très bien, monsieur le Président. Ces 40 millions de dollars permettront aussi de soutenir plus de 100 organisations touristiques dans le Nord et le Sud de l'Ontario, ainsi que dans l'Ouest canadien, afin de les aider à adapter leurs activités à la nouvelle réalité et de ramener des visiteurs dans les collectivités de leur région avec la réouverture de l'économie.
Nous savons que le secteur du tourisme autochtone est particulièrement vulnérable aux effets de la pandémie. Pour renforcer cette industrie, notre gouvernement a aussi annoncé un nouveau fonds de relance du développement qui fournira 16 millions de dollars à l'appui du secteur du tourisme autochtone.
Nous continuons à travailler avec des intervenants économiques dans l'industrie touristique du Québec, des Maritimes et du Canada atlantique afin de faire une véritable différence dans le secteur touristique de l'Est du Canada également.
Les initiatives et les investissements semblables à ceux que j'ai présentés aujourd'hui sont essentiels non seulement à la réussite des entreprises, mais aussi à la réussite des collectivités. Les décisions que nous prenons maintenant auront une incidence majeure sur la prospérité future, et nous choisissons d'investir.
Notre message aux travailleurs et aux entreprises est clair: nous avons été là pour eux grâce à des mesures de soutien et nous allons nous en sortir ensemble.
[Français]
J'encourage les entreprises et les organismes à se prévaloir des mesures mises en place par le gouvernement du Canada pour venir en aide aux employeurs, aux travailleurs et aux gens d'un peu partout au pays.
J'invite également mes collègues de la Chambre à informer les entrepreneurs de leur circonscription des divers programmes d'appui qui leur sont offerts et à les encourager à y recourir.
Nous travaillons avec vous et continuerons de le faire pour créer de bons emplois locaux et bâtir une économie plus forte sur le terrain et une plus grande prospérité pour tous, malgré ces moments difficiles.
:
Monsieur le Président, je souhaite souligner que je me trouve sur le territoire traditionnel du peuple algonquin.
J'aimerais parler brièvement du climat social qui règne au Canada à l'heure actuelle. Les Canadiens se rendent enfin compte que nos systèmes sont truffés d'injustices. Ces systèmes se sont toujours avérés injustes à l'égard des Autochtones.
J'aimerais que les députés à la Chambre se demandent pourquoi des injustices sont toujours commises à l'endroit des Autochtones et qu'ils réfléchissent à des solutions à court, à moyen et à long terme. En tant que ministre des Services aux Autochtones, c'est le genre de questions auxquelles mon ministère et moi devons répondre chaque jour. Elles exigent que nous ayons des conversations difficiles et inconfortables, mais très importantes.
Sur ce, je me réjouis de pouvoir faire le point sur les efforts constants que nous déployons pour lutter contre la pandémie évolutive de la COVID-19. Je peux assurer aux députés que la priorité absolue du gouvernement du Canada pendant la crise demeure la protection de la santé physique et mentale de tous les Canadiens et de tous les Autochtones qui habitent au Canada.
En date du 16 juin, Services aux Autochtones Canada a pris connaissance de 255 cas confirmés de la COVID-19 au sein des Premières Nations. Parmi ces 255 personnes, on considère que 210 se sont rétablies.
Services aux Autochtones Canada continue de travailler en étroite collaboration avec les communautés pour déterminer leurs nouveaux besoins en infrastructures sanitaires. Nous appuyons les efforts déployés pour dépister, trier et isoler des personnes en cas d'éclosion de la COVID-19. Nous allons continuer de collaborer étroitement avec les communautés et les partenaires pour coordonner les ressources et pour assurer la sécurité des personnes et des communautés.
[Français]
Jusqu'à maintenant, le gouvernement du Canada a mis à la disposition des peuples autochtones et des communautés nordiques un financement fondé sur les distinctions d'environ 1,5 milliard de dollars afin de lutter avec succès contre la COVID-19.
Une grande partie de ce financement se trouve dans le Budget supplémentaire des dépenses (A) 2020-2021. Ce budget comprend plus de 280 millions de dollars destinés à appuyer les mesures de santé de Services aux Autochtones Canada dans les communautés inuites et des Premières Nations.
Il s'agit d'un financement essentiel qui servira notamment à fournir ce qui suit aux communautés inuites et des Premières Nations: les services de fournisseurs de soins de santé additionnels; de l'équipement de protection individuelle; des infrastructures de santé, notamment l'adaptation d'espaces communautaires existants ou l'achat de structures mobiles à l'appui des mesures d'isolement, d'évaluation et d'hébergement; et des mesures de prévention et de contrôle des infections à l'échelle communautaire.
[Traduction]
En outre, le budget supplémentaire des dépenses prévoit une somme de 305 millions de dollars destinée au Fonds de soutien aux communautés autochtones, qui est fondé sur les distinctions. De ce montant, 215 millions de dollars sont destinés aux Premières Nations, 45 millions de dollars, aux Inuits, et 30 millions de dollars, aux communautés de la nation métisse. En outre, un financement de 15 millions de dollars fondé sur des propositions sera versé à des Premières Nations situées à l'extérieur des réserves, ainsi qu'à des organismes et à des communautés autochtones en milieu urbain.
Une somme supplémentaire de 75 millions de dollars est aussi destinée à des organismes qui appuient les Autochtones vivant à l'extérieur des réserves, ainsi que les Inuits et les Métis habitant en milieu urbain. En outre, un financement de 10 millions de dollars est prévu pour les services d'urgence, la prévention de la violence familiale et les refuges dans les réserves et au Yukon.
Dans le cadre de notre réponse à la COVID-19, nous fournissons également 270 millions de dollars pour répondre aux pressions financières exercées sur l'aide au revenu pour les frais de subsistance essentiels dus à la COVID-19.
[Français]
Outre le financement destiné à soutenir nos réponses à la pandémie de la COVID-19, ces estimations incluent des fonds visant à nous assurer que les enfants et les familles des Premières Nations reçoivent les services dont ils ont besoin et auxquels ils ont droit. À cette fin, nous avons engagé 468,2 millions de dollars pour assurer la prestation continue du programme des Services à l'enfance et à la famille des Premières Nations, ce qui porte le budget total du programme à 1,7 milliard de dollars par an.
Cela inclut: le soutien à la mise en œuvre des décisions du Tribunal canadien des droits de la personne rendues avant septembre 2019 et liées à la plainte de la Société de soutien à l'enfance et à la famille des Premières Nations du Canada concernant les services à l'enfance et à la famille et au principe de Jordan; la couverture des coûts d'entretien prévus des fournisseurs de services; la prise en compte des coûts de fonctionnement des nouvelles agences; la réponse aux pressions exercées par les accords provinciaux; et la mise en place d'un fonds de réserve pour garantir la disponibilité des fonds si les chiffres réels exigeaient un remboursement.
Le gouvernement du Canada s'engage à mettre en œuvre le principe de Jordan et à veiller à ce que les enfants des Premières Nations puissent accéder aux produits, aux services et au soutien dont ils ont besoin en matière de santé, de services sociaux et d'éducation.
Le gouvernement du Canada s'engage à mettre en œuvre le principe de Jordan et à veiller à ce que les enfants des Premières Nations puissent accéder aux produits, aux services et aux soutiens dont ils ont besoin en matière de santé, de services sociaux et d'éducation. Le budget supplémentaire des dépenses prévoit aussi 230 millions de dollars pour répondre aux pressions financières exercées en cours d'année par l'application du principe de Jordan.
Depuis sa mise en œuvre, le principe de Jordan a entraîné chaque année une augmentation significative du nombre de demandes approuvées déposées par des particuliers et des groupes. Par conséquent, les dépenses engendrées par celles-ci ont considérablement augmenté.
Depuis 2016, le gouvernement du Canada a adopté une approche provisoire à l'égard du principe de Jordan qui lui a permis de verser plus de 1 milliard de dollars pour répondre aux besoins des enfants des Premières Nations. Nous sommes déterminés à continuer de répondre à ces besoins et à travailler pour remplir notre engagement relatif à la mise en œuvre du principe.
[Traduction]
Pour améliorer la sécurité alimentaire dans le Nord, le gouvernement alloue dans ce budget jusqu'à 25 millions de dollars afin de bonifier provisoirement le programme Nutrition Nord Canada. Ce financement aidera Nutrition Nord Canada à s'acquitter de son mandat pendant la pandémie de COVID-19, mandat qui consiste à accroître l'accès à une saine alimentation par la voie de l'éducation et au moyen de subventions.
Nous investissons également jusqu'à 72,6 millions de dollars pour combler les besoins urgents en matière de soins de santé et de soutien social liés à la COVID-19 dans les territoires, dont 18,4 millions sont alloués au Yukon, 23,4 millions aux Territoires du Nord-Ouest et 30,8 millions au Nunavut. De plus, nous avons prévu jusqu'à 17,3 millions de dollars pour permettre la continuation des services aériens du Nord afin d'appuyer les services médicaux et le réapprovisionnement essentiel dans le Nord. Nous sommes conscients qu'un réseau de transport aérien ciblé et fiable est essentiel à l'acheminement des biens et des services essentiels en réponse à la pandémie. Des fonds ont déjà été versés pour combler les besoins urgents en matière de soins de santé et de soutien social liés à la COVID-19 dans les territoires ainsi que pour permettre la continuation des services aériens du Nord afin d'appuyer les services médicaux et le réapprovisionnement essentiel dans le Nord.
En outre, nous nous sommes engagés à adopter une approche de financement fondée sur les besoins qui se traduit par 23,4 millions de dollars au titre du crédit 10, subventions et contributions, ce qui comprend: 9,9 millions de dollars pour soutenir la recherche et l'enseignement supérieur dans le Nord du Canada; 6 millions de dollars pour soutenir la planification, par le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest, de son projet d'agrandissement de la centrale hydroélectrique Taltson; 6 millions de dollars pour répondre au rapport final de l'Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées; et 1,5 million de dollars pour continuer les activités de consultation des Autochtones et de soutien de leurs capacités.
Je remercie les députés de m'avoir donné l'occasion de parler de ce travail crucial. Meegwetch, nakurmiik, mahsi cho.
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Madame la présidente, j'aimerais partager mon temps de parole avec la députée de .
Tout d'abord, j'aimerais dire que je suis heureuse aujourd'hui de prendre la parole à la Chambre. Comme l'ont mentionné plus tôt certains de mes collègues, nous sommes ici non seulement en tant qu'opposition, mais aussi pour proposer des idées. Je ne souhaiterais pas que l'on puisse, dans une enceinte démocratique, faire preuve de paresse intellectuelle, de mauvaise foi ou de partisanerie, qui sont somme toute stériles.
J'aimerais parler un peu de l'expérience que j'ai vécue hier, lors d'une séance du Comité permanent des pêches et des océans, lequel a repris ses travaux. Pendant la séance, je pouvais constater les manques qu'il y avait dans ce que l'on offre présentement. Je connaissais évidemment ces manques, mais cela va étayer mon propos.
Je le répète souvent, mais je suis fière d'être députée parce que je représente des gens qui ont des réalités différentes. Ma circonscription, qui est une région éloignée, en est une de ressources naturelles, de pêche, de travail saisonnier, de mines et d'immenses territoires.
Présentement, les travaux de la Chambre sont suspendus et il ne faut pas se leurrer en prétendant que la Chambre est totalement active. La plupart des travaux que nous devrions faire ne se font pas et cela ne fonctionne pas. Je vous en donne un exemple.
Hier, un témoin de chez nous n'a pas pu comparaître en comité puisque l'on reçoit présentement les témoins de façon virtuelle. Malheureusement, dans une partie de ma circonscription qui est sur un territoire d'environ 50 000 kilomètres carrés, les gens n'ont pas accès à Internet haute vitesse et cela leur cause beaucoup de difficulté. Ils sont privés d'un droit démocratique, celui de pouvoir participer au débat et de présenter leur propre réalité. Ce témoin n'a pas pu témoigner en sa qualité de pêcheur d'une partie de l'Est-du-Québec, région très isolée où il n'y a pas de routes ni de ponts et où tout est blanc de neige en hiver.
En pensant à ces témoins qui parlent en comité ou qui ne peuvent pas y témoigner, j'aurais aimé que ce budget fasse mention d'Internet. Nous en parlons depuis des années et nous en dépendons, comme je le constate tous les jours dans mon propre travail, mais aussi sur mon territoire. J'aurais souhaité que l'on pense à ces gens des communautés éloignées, mais aussi à ceux qui habitent à proximité de centres urbains et qui sont eux aussi privés d'Internet.
La majorité des crédits supplémentaires qui seront octroyés sont en fonction de la COVID-19. Pourtant, quel que soit le nombre de vagues qui pourraient survenir, il demeure des besoins criants et pressants. Il faut se préparer pour l'avenir, ce qui exige d'abord d'être en phase avec le présent et d'avoir les infrastructures nécessaires.
J'aurais aimé que ce témoin vienne présenter un autre sujet dont on ne parle pas dans la présentation de ces crédits: les travailleurs saisonniers. Les gens qui connaissent les travailleurs saisonniers des secteurs de la pêche, de la forêt ou du tourisme savent qu'il s'agit de secteurs extrêmement touchés par la pandémie de la COVID-19. Pourtant, on ne parle pas de ces travailleurs, même si l'on entend dire qu'il y aura peut-être quelque chose pour eux et que cela pourrait passer par l'assurance-emploi.
Cependant, on ignore de quoi demain sera fait et ces gens sont inquiets: ils ont envie d'en entendre parler et de savoir ce qui va leur arriver exactement. Je suis très heureuse que la PCU soit prolongée. J'aurais aimé qu'elle soit modulée comme nous l'avions demandé afin d'inciter les gens à retourner au travail même s'ils la reçoivent.
Cependant, ces gens ne savent même pas s'ils auront un emploi cet été, parce qu'ils dépendent d'une industrie qui est saisonnière. J'aimerais également qu'ils aient la certitude de pouvoir finir l'année. Je ne parle pas ici seulement d'un individu — ce qui serait déjà bon en soi — mais de communautés tout entières, d'une industrie et d'un territoire, qui doivent tous survivre aux prochaines années.
Chez moi, certaines communautés ne vivent que de la pêche. C'est leur seule industrie et elles ont le droit de survivre. Les gens sont inquiets présentement et j'aurais aimé que l'on parle de leur situation pour trouver une solution immédiatement.
Enfin, au cours de ce même comité, on a aussi parlé de la question des Autochtones. On vient d'en parler beaucoup. Le ministre en a parlé, mais ils m'ont dit qu'ils n'étaient pas...
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Madame la présidente, j'aimerais d'abord vous parler d'agriculture. Ce sujet me touche puisque j'ai grandi à la campagne.
Je vais remonter un peu dans le temps et nous ramener au mois de mars, quand la crise a commencé. Le mois de mars était le moment où nous aurions techniquement dû voter un budget. Évidemment, la crise est arrivée. Personne ne pouvait le contrôler. Par contre, ce qui aurait pu être contrôlé par la suite, c'est la façon dont nous aurions pu poursuivre nos travaux parlementaires.
Technologiquement parlant, rien ne nous empêcherait d'avoir un comité ayant des fonctions beaucoup plus larges que celles du Comité spécial sur la pandémie de la COVID-19, que nous connaissons actuellement.
Je me permets de revenir rapidement sur les courbes arithmétiques du , qui nous disait que nous avons maintenant quatre belles périodes de questions de deux heures chacune, que nous devrions être contents. Imaginons que l'on parle de la période de questions de la semaine comme étant la cerise sur le gâteau parlementaire. Si on m'enlève mon gâteau, mais qu'on me donne deux cerises, il se pourrait que je reste sur ma faim.
Nous n'avons donc pas pu travailler à un budget. Nous n'avons pas pu travailler non plus au dépôt de projets de loi émanant de députés. Dans l'éventualité d'un vote sur le budget, et le Bloc en avait fait une condition, nous voulions nous assurer que les producteurs laitiers seraient dédommagés pour les pertes qu'ils subissent des suites d'une gestion de l'offre amoindrie.
Nous avions aussi l'intention de déposer un projet de loi pour empêcher de futures brèches dans la gestion de l'offre. Or on constate que, comme l'ACEUM a été ratifié un peu plus tôt qu'on ne l'aurait espéré, cette année, les producteurs laitiers doivent, en plus, vivre avec un seul mois pour compenser une année complète de quotas qui ont été affectés. Ce sont, au bas mot, des pertes d'environ 100 millions de dollars, sans compter les pertes qu'ils devront subir à l'avenir.
Voilà ce que je voulais dire au sujet de l'agriculture.
En matière de santé, on constate que le Québec a dépensé jusqu'à 3 milliards de dollars en des frais de santé et que seulement 500 millions de dollars ont été octroyés dans l'ensemble du Canada pour donner un coup de pouce. On nous parle de transferts conditionnels pour l'avenir. On n'a aucune garantie qu'il n'y aura pas une deuxième vague qui nécessitera de l'argent supplémentaire.
Je commencerai par mes questions sur l'agriculture, puisque je ne vois nulle part, dans le budget, de soutien prévu pour les agriculteurs. J'aimerais savoir ce qu'on va faire pour eux, étant donné qu'ils vivent une année horrible, en plus des pertes qu'ils ont subies au regard des diminutions de quotas et du lait qui a été jeté.
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Madame la présidente, je suis heureuse de m'adresser à la Chambre aujourd'hui pour parler de ce budget supplémentaire des dépenses et du portefeuille de la santé.
Il n'est pas surprenant que le Budget supplémentaire des dépenses (A) 2020-2021 ait été largement influencé par la réponse de notre gouvernement à la pandémie de la COVID-19. Cette crise sans précédent exige une réponse sans précédent, une réponse opportune, globale et coordonnée. Notre gouvernement agit sur plusieurs fronts, mais l'un des plus importants est celui de la santé publique. Les organisations du portefeuille de la santé ont joué un rôle déterminant dans ces efforts.
[Traduction]
Dès le début de la crise, Santé Canada a réagi rapidement pour appuyer la réponse du gouvernement. Au total, ces mesures initiales ont coûté plus de 9,2 millions de dollars et comprenaient un soutien aux services de santé spécialisés, aux médicaments et aux dispositifs médicaux, ainsi qu'un financement des opérations et de la coordination.
Depuis lors, la réponse du ministère s'est élargie et a évolué. L'une de ses principales priorités a été de tenir les Canadiens informés et de les aider à se protéger pendant la pandémie. Pour ce faire, Santé Canada a développé un certain nombre d'outils numériques afin de fournir à la population des renseignements fiables en temps opportun. Il s'agit notamment de l'application Canada COVID-19, qui fournit des renseignements actualisés sur la pandémie, d'un dispositif de suivi des symptômes, ainsi que d'un outil d'auto-évaluation. Je pense également au portail Espace mieux-être Canada, qui dirige le public vers des services de soutien en matière de santé mentale et de toxicomanie.
Des outils novateurs comme ceux-ci permettent aux Canadiens de demeurer en bonne santé et de freiner la propagation de la COVID-19. Santé Canada demande un total de 240,5 millions de dollars supplémentaires afin d'être en mesure d'appuyer ces initiatives.
[Français]
Il n'y a rien de plus important en ce moment que de s'assurer que le système de santé canadien dispose de bons outils pour lutter contre la COVID-19. Tout au long de la pandémie, les médicaments et les équipements essentiels, tels que les équipements de protection individuelle, ont été très demandés dans le monde entier. En tant qu'organisme de réglementation, Santé Canada a trouvé des solutions novatrices pour garantir la découverte de ces fournitures essentielles et l'accès à celles-ci.
Le ministère a mis en place une approche provisoire pour faciliter l'accès aux désinfectants pour les mains, aux désinfectants et à d'autres types d'équipement de protection individuelle. De plus, la a signé plusieurs décrets d'urgence, ce qui a facilité l'accès aux tests de diagnostic, aux médicaments et aux dispositifs médicaux.
Santé Canada continuera à prendre des mesures comme celles-ci, si nécessaire, pour s'assurer que le Canada dispose des médicaments et des équipements médicaux dont il a besoin pour lutter contre la pandémie. En outre, le ministère continue d'effectuer le travail opérationnel nécessaire pour coordonner notre réponse à la COVID-19.
Au total, Santé Canada demande 12,8 millions de dollars supplémentaires pour soutenir ses efforts.
[Traduction]
De toute évidence, même pendant la pandémie, Santé Canada poursuit ses activités habituelles, car le ministère s'efforce de protéger la santé des Canadiens. Ces activités incluent le soutien de la recherche médicale. Dans le cadre du budget supplémentaire des dépenses, Santé Canada demande plus de 15 millions de dollars pour l'Institut de recherche Terry Fox et Cancer de l'ovaire Canada. Cet investissement fera progresser la médecine de précision dans le domaine du cancer, y compris le cancer de l'ovaire, pour lequel il n'existe toujours pas de test de dépistage fiable ni de vaccin préventif. Pourtant, de tous les cancers, c'est celui où le taux de survie des femmes est le plus faible. Ma famille le sait malheureusement trop bien.
Le ministère demande également 1,5 million de dollars de plus pour que les dons de plasma puissent se faire de manière sûre et non discriminatoire. Plus précisément, ce financement sera consacré à des recherches visant à faciliter les dons de plasma par des hommes ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes.
Dans l'ensemble, le budget supplémentaire des dépenses augmentera les prévisions de dépenses législatives de Santé Canada de 262,6 millions de dollars et ses crédits autorisés de 16,6 millions de dollars.
Je vais maintenant passer à l'Agence de la santé publique du Canada.
Comme les députés s'en souviendront, le 11 mars, le a présenté la réponse pangouvernementale du Canada à la COVID-19 en créant le fonds d'intervention lié à la COVID-19.
En tant qu'agence responsable de la préparation et de l'intervention en cas d'urgence de santé publique, l'Agence de la santé publique du Canada a joué un rôle clé dans la réponse actuelle. En fait, le budget supplémentaire des dépenses augmente les prévisions des dépenses législatives de l'Agence de la santé publique du Canada de 2,3 milliards de dollars et ses pouvoirs de dépenser de 42,3 millions de dollars. De ce montant, 177,1 millions de dollars serviront à soutenir les efforts initiaux de l'Agence de la santé publique du Canada pour lutter contre la COVID-19. Cela comprend la réponse immédiate en matière de santé publique et l'achat de fournitures pour les provinces et les territoires. Cela comprend aussi des mesures d'appui pour des initiatives axées sur les communications et l'éducation du public.
[Français]
Un montant supplémentaire de 74,7 millions de dollars sera consacré à une réponse à plus long terme à la pandémie, notamment à l'isolement des voyageurs entrant et au renforcement des capacités de tests du Laboratoire national de microbiologie. De plus, 7,5 millions de dollars seront alloués à Jeunesse, J'écoute, qui offre un soutien en matière de santé mentale aux jeunes canadiens pendant cette période difficile. L'Agence de la santé publique du Canada demande également 1,8 milliard de dollars pour l'acquisition d'équipement de protection et de matériel médical.
En ce qui concerne le nouveau financement, l'ASPC demande un soutien pour se préparer aux futurs défis liés à la pandémie. Par exemple, 37 millions de dollars seront utilisés pour établir un approvisionnement canadien en masques respiratoires et chirurgicaux. De plus, 5 millions de dollars supplémentaires seront consacrés à la stratégie nationale de recherche médicale. Cette initiative comprend le suivi et les tests de la COVID-19, ainsi que le développement des vaccins et des thérapies. Elle comprend également le renforcement des capacités de biofabrication, des recherches sur les vaccins et des essais cliniques au Canada, en collaboration avec Santé Canada, Innovation, Sciences et Développement économique Canada, le Conseil national de recherches du Canada et les Instituts de recherche en santé du Canada.
Bien entendu, les effets de la COVID-19 ne se limitent pas aux soins de santé. Cette pandémie a touché presque tous les aspects de notre société. Cela inclut l'industrie agroalimentaire qui est confrontée à des pressions uniques.
[Traduction]
Depuis le début de cette crise, l'Agence canadienne d'inspection des aliments fait preuve de diligence raisonnable pour protéger l'intégrité de la chaîne alimentaire pour veiller à ce que les Canadiens continuent d'avoir accès à de la nourriture saine et de qualité. Le budget supplémentaire des dépenses comprend un peu moins de 20 millions de dollars en fonds additionnels pour que l'Agence canadienne d'inspection des aliments effectue ce travail essentiel. Par exemple, l'Agence a accru le nombre d'inspecteurs, réaffecté du personnel aux secteurs hautement prioritaires et mis en place des moyens novateurs pour effectuer des inspections à distance.
En tant qu'organisation chargée d'appuyer les recherches indispensables sur lesquelles les gouvernements fondent leurs décisions lors de crises de santé publique comme la pandémie de COVID-19, les Instituts de recherche en santé du Canada recevront plus de 151 millions de dollars en 2020-2021 dans le cadre financier des initiatives liées à la COVID-19. De ce montant, plus de 147 millions de dollars proviennent du budget supplémentaire des dépenses, alors que les Instituts de recherche en santé du Canada versent près de 4 millions de dollars en fonds existants. À la suite de l'annonce du le 11 mars dernier, et en partenariat avec certaines provinces, les Instituts de recherche en santé du Canada ont été en mesure d'investir un montant additionnel de 25,8 millions de dollars dans 53 autres subventions de recherche.
[Français]
Nous avons compris qu'il fallait faire davantage pour garantir les meilleurs résultats sanitaires pour tous les Canadiens qui font face à la pandémie. C'est pourquoi, le 23 avril, le a annoncé des fonds supplémentaires pour un solide plan de recherche, une réponse à la pandémie et les urgences sanitaires.
[Traduction]
Presque du jour au lendemain, la pandémie de COVID-19 a changé nos vies et a soumis le système de santé et les établissements de soins de santé à des pressions exceptionnelles. Nous n'avons jamais vu un pareil défi de notre vivant, mais, ensemble, nous sommes capables de le relever. La collaboration n'a jamais été aussi importante pour le gouvernement et pour le pays.
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Madame la présidente, je me dois de faire écho aux points soulevés par mes collègues de l'opposition et d'ajouter ma voix aux protestations concernant le processus que nous suivons présentement.
En temps normal, les comités permanents de la Chambre des communes se réuniraient pour discuter de la partie du budget des dépenses qui concerne leur portefeuille. Les membres des comités devraient alors approuver les dispositions du budget des dépenses, les refuser ou en réduire le montant. C'est même l'une des raisons d'être du Parlement.
Nous sommes maintenant réunis en comité plénier, pendant au plus quatre heures, et aucun amendement n'est possible. Nous sommes contraints d'appuyer ou de rejeter en bloc l'ensemble des dépenses que nous présente le gouvernement libéral. Je trouve absolument inacceptable que le ait parlé dans son discours aujourd'hui d'assurer le maximum de transparence.
Nous avons devant nous certaines des plus importantes décisions de l'histoire du pays. D'ailleurs, pensons à ce qui s'est produit à l'ONU aujourd'hui. Ce n'est pas de cette façon que la démocratie parlementaire canadienne devrait fonctionner. Dire que, aujourd'hui, le gouvernement nous a manqué d'égard et que, par extension, il a manqué d'égard à tous les Canadiens serait un euphémisme.
Réunissons-nous pendant tout l'été. Rétablissons la confiance des Canadiens envers la législature fédérale. Accomplissons le travail pour lequel les gens nous ont élus. Voilà ce que je voulais dire avant de passer à mes questions.
Ma première question porte sur les postes relatifs à la sécurité publique du budget supplémentaire des dépenses.
J'ai remarqué que le Fonds renouvelable de CORCAN puise dans le Trésor public. Il est passé de 5 à 20 millions de dollars. Ce fonds vise à offrir des possibilités d'emploi et de formation aux délinquants pour favoriser leur réinsertion dans la société canadienne.
Depuis la création du Fonds en 1992, la population carcérale totale du Canada n'a pas augmenté de plus de 10 000 détenus. Heureusement, au prorata de la population, le nombre de détenus diminue constamment au Canada. Pourquoi faut-il alors quadrupler l'enveloppe budgétaire destinée à ce fonds?
Le pourrait-il répondre directement à cette question, qui touche les établissements fédéraux situés dans ma circonscription? Je ne dis pas que je m'oppose à cette décision. J'aimerais simplement que le ministre précise les raisons pour lesquelles le financement a été quadruplé.
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Madame la présidente, je vous remercie et je remercie les députés qui sont réunis ici pour étudier le budget supplémentaire des dépenses. Je suis particulièrement reconnaissante de l'occasion qui m'est donnée de participer à ce débat.
D'entrée de jeu, je tiens à reconnaître que nous nous trouvons sur un territoire algonquin. Je dis meegwetch aux Algonquins.
Avant de commencer, comme c'est probablement la dernière fois pour un bon moment que je vais m'adresser à mes amis de la Chambre — en effet, j'aime à croire que nous sommes tous des amis —, j'aimerais souligner que, dans le monde entier, les pays qui ont répondu à la COVID-19 de la manière la moins partisane sont ceux qui ont obtenu les meilleurs résultats. En fait, ces jours-ci, les médias mentionnent souvent que les pays dirigés par des femmes se sont particulièrement bien tirés d'affaire: l'Islande, la Finlande, la Norvège, le Danemark, la Nouvelle-Zélande, l'Allemagne et Taïwan. En plus d'être dirigés par des femmes, tous ces pays ont instauré un système de représentation proportionnelle pour élire leur gouvernement. On constate une absence de partisanerie remarquable là où l'on n'utilise pas un système uninominal majoritaire à un tour.
Voilà des années que je siège à la Chambre et que je travaille en politique et j'ai acquis la conviction que le système uninominal majoritaire à un tour encourage les pires instincts en politique. Je crois que je ferais montre des pires instincts en politique si, en cette période où les Canadiens comptent sur leurs élus pour collaborer, je ne remerciais pas les personnes que je regarde en ce moment. Voilà pourquoi je suis venue de ce côté-ci de la Chambre: pour les remercier.
Je pense qu'aucun d'entre eux n'a pris congé depuis fort longtemps. Si les Canadiens pensent que nous ne travaillons pas, ils ont tort. Je sais que mon collègue d'Edmonton et moi-même travaillons, peu importe l'endroit où nous nous trouvons. Depuis l'ajournement de la Chambre le 13 mars — et je ne recherche pas la sympathie —, la fête des Mères a été mon seul jour de congé.
J'espère que nous serons tous de retour à la Chambre le 8 juillet, mais je sais que la situation a été difficile pour les ministériels, les hauts fonctionnaires et leur famille. Les députés du gouvernement qui siègent aux banquettes avant travaillent d'arrache-pied pour aider tous les Canadiens.
Il est vrai qu'il faut obliger le gouvernement à rendre des comptes, dans la mesure où il n'a pas été à la hauteur. Toutefois, il m'est impossible d'affirmer que les personnes assises en face de moi aujourd'hui ne se sont pas dévouées corps et âme pour aider les Canadiens et je les en remercie. La situation n'a pas été facile pour personne. Je sais que lorsque nous saurons être moins partisans, nous ferons un meilleur travail.
Je tiens à parler, comme l'ont fait de nombreux députés de l'opposition, d'un concept qui perd de sa popularité depuis très longtemps. C'est ce dont je veux parler, étant donné que j'ai, hélas, une excellente mémoire.
Le Parlement est censé contrôler les dépenses publiques. Il ne fait aucun doute que le directeur parlementaire du budget a eu raison de dire que quatre heures ne suffisent pas pour étudier le budget supplémentaire des dépenses.
L'autre jour, je me suis demandé quand j'ai ressenti cela pour la dernière fois. C'était lorsque j'ai été élue pour la première fois, et lors de mon premier discours du Trône, le 3 juin 2011. Comment puis-je m'en souvenir? Je m'en souviens parce que quelques semaines plus tard, les médias ont parlé de la façon dont le Parlement avait pu approuver des milliards de dollars dans le budget supplémentaire des dépenses sans même l'avoir examiné. Cette situation avait provoqué une levée de boucliers.
Je savais que j'étais consciencieuse et que je ne pouvais pas être passée à côté. Comment aurais-je pu ne pas avoir vu passer une motion demandant le consentement unanime, alors que je ne manquais jamais une séance au Parlement? Comment cela avait-il pu se produire?
Voici ce qui est arrivé. Le 3 juin, nous nous sommes réunis dans l'édifice du Centre pour assister au discours du Trône. Certains députés, comme le , s'en souviendront. Je n'avais pas encore subi mon opération de remplacement de la hanche, si bien que durant le temps qu'il m'a fallu pour quitter le Sénat et retourner à mon pupitre à la Chambre en empruntant le Hall d'honneur, un budget supplémentaire des dépenses de 6 milliards de dollars avait été réputé étudié, adopté, réglé et adjugé, et ce, par consentement unanime.
Si j'avais été là, au lieu de boiter dans le couloir avec ma canne, j'aurais alors dit: « Pas si vite! Nous n'allons pas approuver un budget supplémentaire des dépenses de 6 milliards de dollars sans l'avoir étudié au préalable. » Si je rappelle ces faits, c'est pour dire que même si une telle situation s'est déjà produite, cela ne veut pas dire que nous devons nous contenter maintenant de quatre petites heures pour étudier le budget supplémentaire des dépenses.
Nous n'étions pas alors en période de pandémie, alors je dirais que nous avons quelques excuses pour procéder différemment aujourd'hui. Je demanderai des comptes au gouvernement et je ferai en sorte que, lorsque nous reviendrons et que nous examinerons de nouveau le budget principal des dépenses — car je suis certaine que nous en aurons l'occasion —, nous puissions lui consacrer plus de temps et l'étudier comme il se doit. Une pandémie n'est pas non plus une excuse pour ne pas permettre au Parlement de jouer vraiment son rôle.
Évidemment, je n'ai jamais participé aux discussions des leaders parlementaires, mais j'aurais préféré que nous ne formions pas le Comité spécial sur la pandémie de la COVID-19, car, bien franchement, nous parvenions à faire l'essentiel du travail de la Chambre des communes. Si nous avions pu prévoir cette situation, nous aurions pu créer deux versions du Règlement: une pour les temps normaux et une pour les moments où nous ne pouvons pas nous réunir.
En ce qui a trait au point soulevé par le chef de l'opposition officielle, qui a fait valoir que le Parlement a siégé tout au long de la Deuxième Guerre mondiale, c'est bien sûr qu'il n'y avait aucune raison d'interrompre les séances pendant la guerre; les députés n'étaient pas tous contagieux. Nous ne pouvons pas siéger à la Chambre, les uns à côté des autres, et faire des aller-retour entre la capitale nationale et nos circonscriptions sans risquer de devenir des vecteurs de la maladie et de contaminer nos concitoyens. Cependant, la solution n'est toujours pas adéquate, alors je suis partagée sur cette question.
Cela dit, avant que nous ne tournions définitivement le dos à la pandémie, j'ose espérer que la Chambre au complet pourra se réunir à distance. Tout ce qu'il manque, ce sont les votes à distance. Or, ce serait tout simple, et une fois ce léger détail réglé, nous pourrions étudier les textes législatifs qui doivent l'être. Nous pourrions demander aux comités de soumettre tous les aspects de tous les budgets à une longue et rigoureuse étude. Le comité des finances a d'ailleurs continué à se réunir. J'en regarde souvent les réunions. Il a pu entendre des dizaines de témoins. La technologie qui permettrait au Parlement de se réunir existe déjà, alors j'espère que c'est ce qu'il fera. Nous devons remettre la démocratie en action, et pour que la démocratie soit en action, tous les Canadiens doivent être représentés par leur député — pas par procuration, ni par les whips des partis, mais par les députés eux-mêmes. Tout le monde doit participer, et c'est ce qui arrive quand nous tenons des séances hybrides, séances qui sont d'ailleurs la preuve que cette technologie fonctionne.
Le seul problème, c'est que le Règlement de la Chambre ne s'applique pas à ces séances. Puisqu'il s'agit du comité sur la COVID-19, nous observons plutôt les règles des comités. C'est bon pour la reddition de comptes, cela dit, et force est d'admettre que les plages de cinq minutes sont beaucoup plus instructives et intéressantes que les échanges de 30 secondes auxquels nous avons généralement droit pendant la période des questions telle qu'elle est définie dans le Règlement.
Quoi qu'il en soit, je souhaite passer aux questions que je me pose sur le budget supplémentaire des dépenses, et je m'adresserai aux ministres.
Ma première question serait pour le . Toutefois, je ne suis pas certaine de savoir qui doit répondre aux questions concernant la Gendarmerie royale du Canada. C'est le .
Le ministre peut-il nous fournir des précisions concernant ce que l'on retrouve à la page 2-21? Je tiens à dire qu'évidemment, le Parti vert est très favorable au nouveau montant de 380 millions de dollars destinés à indemniser les membres de la Gendarmerie royale du Canada pour les blessures subies dans l’exercice de leurs fonctions, mais il y a un poste de 18 millions de dollars qui n'est accompagné d'aucune explication.
Pour les gens qui nous regardent à la maison, je précise que le budget total de la Gendarmerie royale du Canada est de l'ordre de 3,7 milliards de dollars. Par conséquent, les 18 millions de dollars représentent une somme plutôt dérisoire dans un budget de 3,7 milliards de dollars. Étant donné que ce montant n'est accompagné d'aucune explication et qu'on s'inquiète beaucoup actuellement du racisme systémique au sein de la Gendarmerie royale du Canada, le ministre peut-il nous confirmer qu'aucune partie des 18 millions de dollars de ce poste budgétaire n'est destinée à des interventions de police militarisée face à des manifestants pacifiques, lors des événements qui alimentent les conversations actuelles au Parlement et dans les médias?
Que prévoit-on faire avec les 18 millions de dollars? J'espère que ce sera pour de la formation sur la désescalade.
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Madame la présidente, je dois avouer qu'il est quelque peu difficile pour moi de voir la députée d'en face siéger de l'autre côté de la Chambre. Il est bien plus réconfortant de la voir siéger de ce côté-ci, même si elle nous demande beaucoup de comptes, comme les gens qui prêtent attention à nos délibérations ont pu clairement s'en apercevoir.
La députée aura constaté que le plan d'action national n'est pas un document figé dans le temps. Dans le crédit 10, plus particulièrement, on a affecté 6 millions de dollars pour poursuivre le dialogue avec les membres des communautés autochtones, y compris les familles et les autres parties concernées, au sujet des appels à la justice.
La députée aura aussi remarqué que nous avons annoncé la semaine dernière l'affectation de 40 millions de dollars pour la construction de 10 nouveaux refuges. Ce n'est pas un document figé dans le temps.
Je précise aussi qu'il ne s'agit pas d'un document fédéral. C'est un document qui tient compte de l'avis des provinces, des territoires et, surtout, des Autochtones qui guident l'orientation que prendra le Canada. La réponse financière fait partie de cette orientation. Nous n'avons pas attendu avant de la fournir.
Une réponse législative est incluse dans le projet de loi , sur les langues autochtones, et le projet de loi , sur les services à l'enfance et à la famille. Tout cela fait partie de ce que nous qualifions d'approche pangouvernementale. Il faut toutefois souligner que l'élément le plus important est le fait que le document vise à assurer la sécurité des gens et à protéger les personnes les plus vulnérables, c'est-à-dire les femmes et les enfants autochtones, au Canada à mesure que nous allons de l'avant. Je répète, il ne s'agit pas d'un document immuable. Ce sera un guide sur la façon pour le pays de progresser.