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FEWO Rapport du Comité

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Opinion complémentaire – Nouveau Parti Démocratique du Canada

Introduction

Le Nouveau Parti démocratique (NPD) remercie les membres du Comité, le personnel, les analystes et les témoins qui ont participé à cette étude des répercussions de la pandémie de COVID-19 sur les femmes.

La pandémie a durement touché de nombreux Canadiens, et plus particulièrement les plus vulnérables de notre pays. Il nous incombe, en tant que députés, de veiller à ce que les gens ne tombent pas entre les mailles du filet; de nous assurer que les programmes gouvernementaux tiennent compte des réalités et des besoins des nombreuses communautés diversifiées. Les femmes sont touchées de manière disproportionnée par chaque ralentissement économique ou crise de santé publique. Manifestement, la COVID-19 a eu des répercussions sur les femmes, marginalisant encore plus les femmes de groupes racialisés, les nouvelles arrivantes, les femmes autochtones et les femmes handicapées.

Le gouvernement a sans cesse rejeté les appels des néo-démocrates en faveur de l’universalité de la Prestation canadienne d’urgence (PCU), mais comme les programmes de soutien ne sont pas universels, ce sont les personnes les plus à risque qui sont les moins soutenues. Malheureusement, les objectifs du gouvernement continueront d’exclure les plus vulnérables de notre société et de laisser de nombreuses femmes à la traîne.

Services de garde d’enfants

Les experts en services de garde d’enfants, les économistes, les propriétaires d’entreprises et de nombreux parents s’entendent pour dire que la reprise économique du Canada passe par un système de garde d’enfants universel, abordable et de qualité. La grande majorité des témoins ayant participé à cette étude étaient d’accord avec les propos suivants :

« Les services de garde d’enfants peuvent d’ailleurs jouer un triple rôle dans la reprise. Non seulement ces services facilitent-ils le retour des femmes au travail et créent effectivement des emplois, mais la décision d’assurer des services de garde d’enfants abordables et l’accessibilité à toutes les familles à une éducation préscolaire de qualité va maximiser l’avenir de la prochaine génération d’enfants canadiens […] Cela diminuerait les dépenses publiques et augmenterait les recettes pour les gouvernements et la société. Ces services s’autofinancent à court terme et à long terme » (Armine Yalnizyan - économiste et titulaire de la bourse de recherche Atkinson sur l’avenir des travailleurs).

Alors que les entreprises et l’économie redémarrent, il est essentiel que les fournisseurs de services de garde obtiennent le soutien financier dont ils ont besoin pour offrir des services dans des conditions sécuritaires pour les enfants. Il est essentiel que nous fassions tout ce qui est en notre pouvoir pour assurer la sécurité et la santé des éducateurs et des travailleurs en garderie. Pour y arriver, il faut réduire la capacité des garderies et augmenter le ratio personnel et enfants.

Pendant trop longtemps, le manque d’investissements des gouvernements libéraux et conservateurs successifs n’a pas permis aux travailleurs canadiens d’avoir accès à des services de garde. La garde d’enfants est la deuxième dépense en importance pour les familles après le logement. Les familles qui travaillent ne devraient pas avoir à choisir entre aller travailler et s’occuper de leurs enfants. Les parents ont besoin de services de garde d’enfants abordables et de qualité.

Certes, ce rapport reconnaît la nécessité d’investir dans les services de garde d’enfants, mais il ne reconnaît pas que le programme doit être universel pour être accessible. Les libéraux et les conservateurs continuent de préconiser des programmes fondés sur les ressources qui laisseront derrière les femmes et les familles et permettront à des gens passer entre les mailles du filet.

Recommandation 1 du NPD 

Que le gouvernement du Canada mette en œuvre des mesures qui permettront de créer un système national de garde d’enfants universel et abordable en :

  • investissant immédiatement 2,5 milliards de dollars dans les services de garde d’enfants pour récupérer les places perdues à cause de la pandémie;
  • investissant 10 milliards de dollars supplémentaires sur quatre ans dans les services de garde d’enfants;
  • travaillant avec les provinces, les territoires et les gouvernements autochtones pour établir un système national, universel et abordable de garderies pour les jeunes enfants;
  • inscrivant dans la loi cet engagement en faveur de services de garde d’enfants de qualité et abordables financés par l’État, et en définissant les principes, les conditions et les exigences des paiements de transfert fédéraux aux provinces (comme la Loi canadienne sur la santé), tout en prévoyant un droit de retrait avec compensation pour le Québec;
  • consacrant immédiatement 10 millions de dollars dans un fonds d’action pour des services de garde d’enfants à prix abordable et créant un secrétariat national des services de garde d’enfants.

Travail du sexe

Selon la définition du travail des gouvernements libéraux, le travail du sexe n’est pas un travail. Ces derniers ont créé des programmes de soutien qui laissent en plan les personnes dont le travail ne correspond pas à leur définition. Bien que le programme d’assurance-emploi et d’autres mesures de crédit aient été élargis, la réalité demeure que ces programmes ont traditionnellement exclu les travailleurs du sexe et continuent de le faire.

Puisque les programmes de soutien financier du gouvernement ne s’appliquent pas à eux, les travailleurs du sexe doivent renoncer à tout revenu qu’ils pourraient avoir. C’est pourquoi les néo-démocrates ont réclamé une approche universelle et moins compliquée sur le plan administratif en matière de soutien financier pendant la crise.

Recommandation 2 du NPD 

Que le gouvernement du Canada mette en œuvre des mesures visant à protéger les droits et à réduire la stigmatisation des travailleurs du sexe, notamment :

  • – examiner la Loi sur la protection des collectivités et des personnes victimes d’exploitation et veiller à ce que les travailleurs du sexe soient consultés dans le cadre de ce processus;
  • – examiner les mesures visant à décriminaliser le travail du sexe;
  • – fournir du financement pour des services de soutien et d’orientation communautaires dirigés par des pairs pour les travailleurs du sexe;
  • – veiller à ce que les travailleurs du sexe puissent bénéficier d’un revenu fédéral et d’une aide d’urgence lorsqu’ils ne peuvent pas générer de revenus, y compris en cas de crise de santé publique.

Travail non rémunéré

Les néo-démocrates estiment que le gouvernement fédéral a un rôle important à jouer pour améliorer le travail, le rendre plus juste et plus sûr pour tous. De nombreuses femmes assument le rôle d’aidante auprès d’un proche ou comptent sur les soins prodigués par des membres de leur famille. Les femmes ont perdu leur emploi à un rythme environ deux fois plus élevé que celui des hommes au cours du premier mois de la pandémie, et elles doivent souvent s’acquitter de plus de tâches non rémunérées. Même avec la reprise économique dans certaines régions du Canada, de nombreuses femmes ne peuvent toujours pas retourner au travail en raison de ces besoins en matière de soins. Les femmes n’occupent que 29 % des emplois récupérés.

Recommandation 3 du NPD 

Que le gouvernement du Canada, dans le but de reconnaître la valeur du travail de soins non rémunéré des aidants naturels, y compris les soins aux conjoints, aux enfants, aux petits‑enfants et aux personnes âgées, veille à ce que les soutiens et les crédits d’impôt fédéraux actuels offerts aux aidants naturels répondent aux besoins des personnes qui fournissent ces soins non rémunérés, et qu’il étudie des initiatives visant à améliorer la reconnaissance et la rémunération des personnes qui effectuent un travail de soins non rémunéré.

Afin de rendre la vie un peu plus abordable pour les aidants naturels, qui sont en grande majorité des femmes, le gouvernement du Canada doit rendre remboursable le crédit d’impôt pour aidants naturels. Cette mesure permettra de verser des milliers de dollars aux aidants naturels les plus démunis, dont beaucoup ont complètement abandonné leur travail pour s’occuper d’un proche.

Revenu de base universel

À mesure que nous sortirons du confinement, des millions de Canadiens n’auront pas d’emploi auquel ils pourront retourner; beaucoup ne verront pas leurs revenus revenir à ce qu’ils étaient auparavant. Tout comme lors des précédentes récessions, il y aura moins d’emplois pour la classe moyenne et plus d’emplois mal payés. La PCU prendra fin, et la récupération de ces prestations par le gouvernement fédéral placera aggravera la situation pour des millions de Canadiens.

Les néo-démocrates sont heureux que ce rapport demande au gouvernement du Canada, dans le but d’éliminer l’insécurité du revenu et d’autonomiser financièrement les femmes, d’envisager le remplacement des prestations d’urgence actuelles par un programme permanent de revenu de base universel.

Respectueusement soumis au nom du Nouveau Parti démocratique du Canada.