Passer au contenu

FEWO Rapport du Comité

Si vous avez des questions ou commentaires concernant l'accessibilité à cette publication, veuillez communiquer avec nous à accessible@parl.gc.ca.

PDF

Sommaire

 

La pandémie de COVID-19 a eu des conséquences profondes et très étendues. En plus de mettre en danger la santé des Canadiens, la pandémie a creusé les inégalités entre les groupes de personnes. Les femmes, les filles et les personnes de diverses identités de genre ont fait face à des difficultés bien particulières pendant la pandémie.

Lors d’audiences tenues en juillet, en octobre et en novembre 2020, le Comité permanent de la condition féminine de la Chambre des communes (le Comité) a reçu des témoignages et des mémoires d’un large éventail d’intervenants. Les témoins ont apporté leur expertise dans des domaines tels que les droits et l’égalité des femmes, l’éducation, les soins rémunérés et non rémunérés, les droits et le bien-être des personnes âgées, la violence fondée sur le sexe, la traite de personnes, ainsi que la participation des femmes sur le marché du travail et dans des secteurs spécifiques. Le Comité a également entendu l’honorable Maryam Monsef, ministre des Femmes et de l’Égalité des genres et du Développement économique rural, et l’honorable Carla Qualtrough, ministre de l’Emploi, du Développement de la main-d’œuvre et de l’Inclusion des personnes handicapées.

Les témoins ont donné un aperçu des problèmes d’inégalité entre les sexes dans le contexte de la pandémie de COVID-19. Trois grands thèmes sont ressortis des témoignages : la santé et le bien-être des femmes, le travail et la sécurité économique des femmes, et la sécurité physique des femmes.

En ce qui concerne la santé et le bien-être des femmes, les témoins ont expliqué que les femmes sont généralement surreprésentées parmi plusieurs effectifs aux premières lignes. Par exemple, plus de femmes que d’hommes travaillent dans les secteurs des soins, de l’éducation et du commerce de détail. Les femmes aux premières lignes courent un risque accru de contracter le coronavirus. Les femmes assument aussi une part disproportionnée des responsabilités en matière de soins non rémunérés, ce qui peut également augmenter le risque d’infection. De plus, des demandes concurrentes, comme les responsabilités domestiques, l’éducation en ligne, la garde des enfants et le travail rémunéré, ont des effets négatifs sur la santé mentale des femmes. Certains groupes de femmes, dont les résidentes d’établissements de soins de longue durée et les femmes vivant avec des handicaps, ont besoin de soutien additionnel en matière de soins durant la pandémie.

Par ailleurs, le Comité a entendu que la pandémie de COVID-19 avait entraîné une réduction importante de la participation des femmes sur le marché du travail. Les écoles et garderies étaient fermées, de nombreuses familles ont eu à consacrer plus de temps que d’habitude à la garde des enfants et aux travaux ménagers. Ce sont les femmes qui ont assumé la grande partie de ce travail non rémunéré. Pour cette raison et d’autres encore, plus de femmes que d’hommes ont laissé un emploi rémunéré durant la première vague de la pandémie, et moins de femmes que d’hommes ont repris leur emploi depuis. Les femmes propriétaires d’entreprise, les employées des établissements de soins de longue durée et les travailleuses du sexe qui est consensuel ont été confrontées à des difficultés financières qui leur sont propres. De nombreuses femmes sont désormais confrontées à un risque accru de sombrer dans la pauvreté. Les témoins ont proposé des stratégies afin de réduire le travail de soins non rémunérés des femmes pour leur permettre de réintégrer la population active et d’accroître leur sécurité économique.

Les directives de santé publique en matière d’éloignement physique peuvent s’avérer périlleuses pour certaines femmes, par exemple les victimes de violence familiale qui sont contraintes de demeurer avec leur agresseur. La situation fait en sorte qu’il est difficile pour ces femmes d’accéder à des services à l’intention des victimes de violence. En outre, les refuges et maisons de transition, entre autres services, acceptent moins de femmes qu’avant en raison des directives de santé publique. Enfin, le Comité a appris que la traite de personnes n'a pas disparu pendant la pandémie COVID-19. Les témoins ont présenté différents points de vue sur les niveaux de la traite de personnes au Canada. Ils s’entendaient pour dire qu’il est essentiel d’offrir des services et du soutien aux survivantes de la traite de personnes.

Enfin, les témoins ont présenté des suggestions au sujet de la réponse du gouvernement fédéral à la pandémie. Ils ont parlé de la Prestation canadienne d’urgence, de la Subvention salariale d’urgence du Canada, de l’Aide d’urgence du Canada pour le loyer commercial et de la Subvention d’urgence du Canada pour le loyer, ainsi que du Compte d’urgence pour les entreprises canadiennes.

Le Comité recommande que le gouvernement du Canada prenne différentes mesures pour venir en aide aux femmes, aux filles et aux personnes de diverses identités de genre pendant et après la pandémie de COVID-19. Bon nombre de ces recommandations visent à améliorer la santé des femmes et la participation de celles-ci sur le marché du travail. Certaines portent sur le travail de soins rémunérés et non rémunérés des femmes. Le Comité recommande également la mise en place de mesures qui contribueront à réduire la traite de personnes et la violence envers les femmes.