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FEWO Rapport du Comité

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Opinion complémentaire du nouveau parti démocratique du canada

Nous nous réjouissons que le Comité permanent de la condition féminine ait pu prendre le temps d’entendre les défis auxquels font face les femmes vivant en milieu rural au Canada. Nous tenons également à remercier les témoins d’avoir participé à l’étude et les analystes de la Bibliothèque du Parlement d’avoir rédigé un excellent rapport.

Cependant, nous déplorons l’absence de témoins représentant des organismes et des voix autochtones. En effet, de nombreuses communautés autochtones se situent dans des régions rurales et éloignées au Canada et, comme en témoigne le rapport final de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées, leurs expériences, leurs problèmes et leurs besoins uniques doivent être entendus. À l’avenir, le Comité permanent de la condition féminine doit faire plus pour s’assurer que la voix des groupes marginalisés est entendue.

Le rapport de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées ne doit pas rester sur une tablette. Des années après la publication de ce rapport, le gouvernement libéral n’a encore pris aucune mesure substantielle. L’Association des femmes autochtones a récemment déclaré ne plus avoir confiance dans le gouvernement libéral pour faire passer les intérêts des familles avant les intérêts politiques. Le gouvernement libéral doit agir et établir un plan d’action national sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées.

Recommandations du Nouveau Parti démocratique

Recommandation 1 – Que le gouvernement du Canada élabore, conjointement avec les peuples autochtones, un Plan d’action national pour la réconciliation en s’inspirant directement des appels à l’action et de la Déclaration des Nations Unies afin que les lois, politiques et pratiques canadiennes respectent les engagements du Canada en matière de droits de la personne – notamment les droits culturels, les droits territoriaux ainsi que les droits à l’autodétermination et à l’autonomie gouvernementales.

Recommandation 2 – Que le gouvernement du Canada, en partenariat avec les femmes autochtones, les familles des femmes et des jeunes filles disparues et assassinées ainsi que les communautés autochtones, mette en œuvre les appels à la justice de l’Enquête nationale. Pour ce faire, le gouvernement doit établir un plan global pour lutter contre la violence faite aux femmes et aux filles autochtones ainsi qu’aux personnes LGBTQI2+ – pour faire en sorte que toutes les personnes qui fuient la violence aient accès à des programmes adaptés culturellement, à des centres d’hébergement d’urgence et à des maisons de transition.

Recommandation 3 – Que le gouvernement du Canada établisse, par voie législative, un Conseil national de réconciliation chargé de surveiller le processus et de rendre des comptes, en présentant régulièrement des rapports au Parlement et aux Canadiens.

Durant cette étude, et durant de nombreuses autres études menées par le Comité, les organismes pour femmes, surtout ceux venant en aide à des femmes fuyant la violence, ont souligné le besoin en financement de base. Pour qu’un organisme puisse s’adapter lors d’une situation d’urgence, il doit disposer de fonds de fonctionnement. Or, sous le gouvernement Harper, le financement destiné aux établissements essentiels a été en grande partie coupé et circonscrit à des projets précis. Sous le gouvernement libéral, une partie du financement a été rétabli, mais pas à un niveau suffisant pour répondre aux besoins et uniquement en fonction de projets précis.

Les organismes ont été grandement fragilisés, puisqu’ils sont incapables d’affecter l’argent là où sont les besoins en temps de crise. Ils ne peuvent planifier leurs services en fonction des besoins connus de leur clientèle, car ils doivent se limiter aux projets choisis par les gouvernements.

Les néo‑démocrates voudraient que les organismes venant en aide aux femmes disposent d’un financement stable pour qu’ils puissent aider et défendre les femmes qui en ont besoin, et au moment où elles en ont besoin.

Recommandation 4 – Que le gouvernement du Canada rétablisse et augmente le financement opérationnel de base destiné aux organismes de défense des droits des femmes, y compris ceux qui offrent de l’hébergement et du soutien aux femmes fuyant la violence, dans toutes les régions, mais surtout dans les régions rurales et éloignées.

Les femmes vivant en région sont aux prises avec des difficultés différentes que celles vivant en ville. Elles ont accès à moins de services, peuvent souffrir d’isolement et ont plus de mal à se trouver un emploi. Pendant des décennies, le bureau de poste, qui avait une fonction centrale dans la plupart des petites localités, était un haut lieu de communication et d’échange. Avant l’ère d’Internet surtout, les gens dépendaient de la poste pour recevoir des lettres et des colis de proches, de partenaires d’affaires et de fournisseurs de service. Or, aujourd’hui, les choses ont quelque peu changé pour la plupart des utilisateurs des services postaux à l’ère numérique, mais moins dans les régions rurales.

Outre son rôle, par le passé, d’employeur pour les femmes, le bureau de poste pourrait aussi servir de carrefour communautaire. Dans les régions où le service à large bande est instable, rudimentaire ou coûteux, ce carrefour pourrait offrir des services Internet. De plus, si le bureau de poste offrait des services bancaires, ces derniers seraient très utiles à de nombreuses femmes vivant en régions rurales, éloignées ou dans des réserves. Les personnes vivant dans de petites localités doivent parcourir de longues distances en voiture ne serait‑ce que pour se rendre à une banque. Les résidants des petites localités rurales, en particulier les femmes, pourraient donc compter sur les services bancaires postaux, qui utilisent la vaste infrastructure du service postal, donc littéralement des milliers de bâtiments partout au Canada.

Postes Canada peut également aider les femmes en milieu rural et en banlieue en y envoyant des facteurs distribuer le courrier à la porte, qui assureraient en même temps un service de vigilance auprès des personnes âgées et des personnes à mobilité réduite. Ces personnes pourraient vivre plus longtemps dans leur foyer. Les femmes vivant en régions rurales qui resteront plus longtemps à la maison en sécurité auront une meilleure qualité de vie, ce qui procurera une certaine tranquillité d’esprit à leur famille.

Recommandation 5 –Que le gouvernement du Canada élargisse le mandat de Postes Canada afin de rétablir les services bancaires postaux.

Recommandation 6 – Que le gouvernement du Canada examine et mette en œuvre les recommandations faites par le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes dans son document intitulé Vers des collectivités durables, et qu’il étende les services des bureaux de poste, notamment en les utilisant comme carrefours communautaires et en établissant un service de vigilance auprès des personnes âgées.

En mai dernier, Greyhound a annoncé qu’elle cessait ses activités au Canada et mettait fin à tous les circuits d’autocar au pays. Cette décision empêche des Canadiens vivant en milieu rural de se rendre dans de grands centres. Sans transport interurbain par autocar, certains doivent utiliser d’autres moyens de transport, qui émettent plus d’émissions et qui ont un plus d’effets sur les changements climatiques.

Dans de nombreuses localités rurales, l’arrêt des activités de Greyhound a été dévastateur. Des Canadiens dépendent du transport interurbain pour accéder aux services, travailler et étudier. Si on ne remplace ou n’étend pas ce service, certaines personnes auront difficilement accès aux services ou aux possibilités dont elles ont besoin. Le gouvernement libéral a le devoir d’aider ceux qui sont touchés par cette décision.

La perte de service de transport abordable et sécuritaire pour les passagers touchera plus durement les personnes les plus vulnérables et les plus marginalisées en milieu rural, dont les Autochtones et les personnes âgées.

Recommandation 7 – Que le gouvernement du Canada établisse un réseau de transport en commun interurbain par autocar, en créant une nouvelle société d’État ou en élargissant le mandat de VIA Rail pour qu’il comprenne le transport en commun par autocar et prévoie la transition vers des véhicules électriques et à faibles émissions de carbone.

Recommandation 8 – Que le gouvernement du Canada élabore sans tarder une stratégie nationale de transport des passagers pour étendre le réseau de transport par autocar dans les régions rurales et éloignées et rétablir les circuits d’autocar en milieu rural abandonnés par Greyhound.