Le Comité permanent du commerce international tient aujourd'hui sa 62e réunion.
Bienvenue à tous nos témoins. Nous vous sommes très reconnaissants de nous consacrer un peu de votre précieux temps cet après-midi, et nous espérons tous repartir d'ici un peu mieux renseignés sur certains de ces enjeux.
La réunion d'aujourd'hui se déroule en format hybride, conformément à l'ordre adopté par la Chambre le 23 juin 2022. Par conséquent, les membres y assistent en personne dans la salle, ou à distance à l'aide de l'application Zoom.
J'aimerais faire quelques observations à l'intention des témoins et des membres du Comité.
Veuillez attendre que je vous nomme avant de prendre la parole. Lorsque vous prenez la parole, veuillez parler lentement et clairement. Pour ceux qui participent par vidéoconférence, cliquez sur l'icône du microphone pour l'activer et mettez-vous en sourdine lorsque vous ne parlez pas.
En ce qui concerne l'interprétation, les participants sur Zoom ont le choix, au bas de leur écran, entre le parquet, le français et l'anglais. Ceux qui sont dans la salle peuvent utiliser les écouteurs et sélectionner le canal désiré.
Vous devez toujours vous adresser à la présidence. Les membres présents dans la salle sont priés de lever la main s'ils souhaitent prendre la parole. Les membres qui utilisent Zoom sont priés d'utiliser la fonction « Lever la main ». La greffière et moi-même ferons de notre mieux pour gérer l'ordre des interventions, et nous vous remercions de votre patience et de votre compréhension à cet égard.
Veuillez également noter que pendant la réunion, il est interdit de prendre des photos dans la salle ou de faire des captures d'écran sur Zoom.
En cas de problème technique, veuillez m'en informer. Sachez qu'il se peut que nous devions suspendre la séance pendant quelques minutes s'il y a des difficultés avec l'interprétation.
Conformément à l'article 108(2) du Règlement et à la motion adoptée par le Comité le vendredi 25 novembre 2022, le Comité reprend son étude sur les barrières non tarifaires dans les accords commerciaux internationaux actuels et futurs s’appliquant au Canada.
Nous accueillons aujourd'hui Stewart Beck, qui intervient à titre personnel, par vidéoconférence.
Nous recevons également Adam Taylor, directeur exécutif, et Dave Carey, trésorier, de l'Alliance canadienne du commerce agroalimentaire.
Nous entendrons aussi des représentants de l'Association canadienne des bovins, soit Dennis Laycraft, vice-président exécutif, par vidéoconférence, et Jack Chaffe, président, Commerce extérieur.
Enfin, nous accueillons des témoins représentant le Conseil canadien des fromages internationaux: Joe Dal Ferro, président, et Patrick Pelliccione, vice-président.
Bienvenue à vous tous. Nous vous savons gré de votre participation.
Nous allons commencer par les déclarations liminaires, pour lesquelles un maximum de cinq minutes est accordé.
Monsieur Carey, pouvez-vous commencer?
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Bonjour. Je vous remercie de votre invitation. Je m'appelle Dave Carey, et je suis membre du conseil d'administration de l'Alliance canadienne du commerce agroalimentaire — l'ACCA. Je suis accompagné d'Adam Taylor, notre directeur exécutif par intérim.
Comme nous l'avons déjà dit à ce comité, l'ACCA représente les 90 % d'agriculteurs, d'éleveurs, de transformateurs et d'exportateurs de produits agroalimentaires qui dépendent du commerce. Les secteurs que l'ACCA représente génèrent plus d'un million d'emplois dans les communautés urbaines et rurales de notre pays.
Au nom de nos membres, nous remercions le Comité d'avoir lancé cette étude sur les barrières non tarifaires. L'ACCA le demande depuis longtemps, et nous espérons que l'étude révélera les raisons pour lesquelles il est indispensable de réduire et d'éliminer les barrières commerciales non tarifaires pour le secteur agroalimentaire et les personnes qui en dépendent pour leur subsistance.
Nous allons vous donner un aperçu des barrières commerciales non tarifaires dans le commerce agricole, et nos membres vont plutôt se concentrer sur les barrières non tarifaires propres aux produits qui empêchent le Canada de tirer le maximum de plusieurs de nos plus importants accords de libre-échange et des marchés que ces accords sont censés débloquer.
En termes simples, les barrières commerciales non tarifaires, ou mesures non tarifaires — MNT —, restent la principale source de perturbation des échanges agricoles et agroalimentaires du Canada dans l'ensemble de l'économie nationale.
Ces barrières commerciales tendent à viser des produits particuliers, sur des marchés particuliers, ce qui complique leur identification, leur quantification et la résolution du problème.
Les trois principaux types de MNT sont les subventions directes du gouvernement à un secteur, les mesures sanitaires et phytosanitaires, et les exigences d'ordre réglementaire et technique.
Les subventions directes et autres mesures non tarifaires ont des répercussions globales qui correspondent à 42 % de la valeur totale de la production agricole mondiale, ce qui génère des répercussions de 17 000 milliards de dollars à l'échelle mondiale.
Selon les calculs de l'OCDE, le soutien public accordé au secteur agricole s'est élevé en moyenne à 817 milliards de dollars américains en 2019 et 2020, ce qui représente une augmentation de 13 % par rapport à l'année précédente.
L'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture a publié en 2021 un rapport selon lequel on considère que plus des deux tiers des mesures de soutien à l'agriculture ont un effet de distorsion sur les prix et sont largement préjudiciables à l'environnement commercial.
C'est dans les pays de l'Union européenne, au Royaume-Uni, en Chine, aux États-Unis et en Inde que se concentre la plus grande partie des subventions à l'agriculture. Selon certains observateurs du commerce, si l'on prend en compte à la fois les pays industrialisés et les pays en développement, les subventions mondiales pourraient atteindre 2 000 milliards de dollars d'ici à 2030.
Ces subventions n'ont pas pour seul effet de désavantager les producteurs agricoles canadiens; elles entraînent également une hausse des prix à la consommation et vont à l'encontre de la sécurité alimentaire mondiale et des efforts déployés pour lutter contre les changements climatiques.
De même, les mesures sanitaires et phytosanitaires et les mesures plus générales d'ordre technique et réglementaire représentent également un défi important, persistant et coûteux pour les exportateurs canadiens de produits agroalimentaires.
Le nombre de barrières sanitaires et phytosanitaires et de barrières réglementaires connexes a considérablement progressé, passant d'un million de mesures recensées en 2000 à plus de quatre millions de mesures recensées en 2021.
Les barrières sanitaires et phytosanitaires sont les plus répandues dans les secteurs de l'agriculture et de l'agroalimentaire, et des pays les utilisent parfois comme des outils protectionnistes qui désavantagent les produits importés par rapport aux produits nationaux.
Comme on peut s'y attendre, les barrières d'ordre technique et réglementaire prennent de multiples formes et persistent souvent longtemps après que les droits de douane sont éliminés, ce qui empêche de tirer parti d'un nouveau marché, même si un accord de libre-échange est en place.
Bien que les conséquences de chaque mesure non tarifaire varient en fonction du produit, nos propres recherches montrent que le prix moyen des MNT dans le secteur de l'agriculture et de l'agroalimentaire est d'environ 10 %, ce qui représente des coûts de 362 milliards de dollars à l'échelle mondiale et de 4,7 milliards de dollars pour le Canada.
Ces barrières sanitaires et techniques empêchent également les petits et moyens exportateurs d'accéder aux marchés internationaux, car ils n'ont généralement pas les ressources nécessaires pour se conformer à ces mesures.
Dans l'ensemble, les mesures non tarifaires font augmenter le coût des produits agricoles et ont des conséquences considérables sur le prix que paient les consommateurs. À une époque où les prix des denrées alimentaires atteignent des sommets, nous devons ouvrir l'accès au commerce agricole afin de rendre les denrées alimentaires plus abordables et plus accessibles.
L'étude que vous réalisez nous offre une excellente occasion de vraiment comprendre les préjudices que causent aux exportateurs et aux consommateurs canadiens de produits agroalimentaires les obstacles qui subsistent dans le cadre de bon nombre de nos accords de libre-échange les plus importants. Nous espérons qu'elle va aussi démontrer clairement les raisons pour lesquelles les négociateurs et les responsables de la mise en œuvre des accords de libre-échange du Canada doivent accorder une plus grande attention à l'élimination des mesures non tarifaires.
L'ACCA demande au Comité de saisir cette occasion pour véritablement recenser et quantifier ces obstacles et de collaborer avec nous à l'élaboration de solutions pour les éliminer. Cette démarche est essentielle à la création d'emplois, à la croissance économique, au développement économique rural et au maintien d'une alimentation abondante et abordable dans notre pays et dans le monde entier.
Nous sommes impatients de jouer un rôle actif dans la réalisation de cette étude et nous remercions d'avance tous les membres du Comité pour le sérieux avec lequel ils s'acquittent de cette tâche importante.
Je vous remercie. Nous serons ravis de répondre à vos questions.
Je m'appelle Jack Chaffe. Je suis le président du Comité du commerce extérieur de l'Association canadienne des bovins, et je suis producteur de bovins de boucherie dans le sud-ouest de l'Ontario. Je suis accompagné aujourd'hui de Dennis Laycraft, vice-président exécutif de l'ACB.
Nous sommes reconnaissants d'avoir aujourd'hui l'occasion de contribuer à l'étude du Comité sur les barrières non tarifaires et sur la façon dont ces barrières empêchent l'industrie canadienne du bœuf d'accroître ses exportations.
L'ACB représente 60 000 producteurs de boeuf d'un bout à l'autre du pays. L'industrie du bœuf est un moteur important de la croissance économique. Elle est la deuxième source de revenus agricoles au Canada et contribue au produit intérieur brut à hauteur de 22 milliards de dollars, tout en soutenant plus de 350 000 emplois équivalents temps plein.
Le commerce est essentiel à la viabilité et à la rentabilité à long terme de l'industrie bovine. Cette dernière exporte près de 50 % du bœuf produit au Canada, et environ 40 % de la valeur de chaque animal provient du commerce international. En 2022, le Canada a exporté pour 6 milliards de dollars de produits bovins et de bovins sur pied.
Notre industrie propose des protéines de haute qualité, nutritives et durables, et compte tenu de la demande mondiale de protéines, le monde a besoin de plus de bœuf canadien. Cependant, notre industrie est confrontée à des barrières non tarifaires qui augmentent le coût de nos produits et nous empêchent parfois d'atteindre certains marchés. Ces barrières sont à la fois nationales et internationales, et nous sommes reconnaissants à ce comité de toute recommandation qu'il pourrait formuler pour remédier à ces irritants commerciaux.
Beaucoup des barrières non commerciales auxquelles nous nous heurtons trouvent leur origine dans les restrictions mises en place lors de la découverte de l'encéphalopathie spongiforme bovine, ou ESB, en 2003. En 2021, l'Organisation mondiale de la santé animale a accordé au Canada le statut de risque négligeable d'ESB, reconnaissant ainsi que le Canada présente le risque le plus faible à cet égard, comme les États-Unis. Cependant, certaines restrictions subsistent et ont une incidence sur les possibilités d'exportation de l'industrie bovine canadienne.
Au Canada, les exigences réglementaires de l'époque de l'ESB sont toujours en vigueur. Malgré le statut de risque négligeable d'ESB, les transformateurs doivent retirer les matières à risque spécifiées, mieux connues sous le nom de MRS, dans les usines de conditionnement. La différence entre les règlements canadiens et américains relatifs aux MRS se traduit par une augmentation des coûts pour l'industrie bovine canadienne de plus de 30 millions de dollars par an. Cette situation place l'industrie bovine canadienne dans une position concurrentielle inutilement désavantageuse par rapport à d'autres pays.
De même, les producteurs de bœuf canadiens subissent les effets négatifs des exigences américaines relatives à la ségrégation des bovins canadiens sur pied dans les installations de transformation, en raison des différences entre les exigences canadiennes et américaines pour l'expédition de bœuf en Corée du Sud, qui sont basées sur nos dispositions réglementaires relatives à l'ESB.
À l'échelle internationale, l'une de nos principales barrières non tarifaires est le rejet de l'acide peroxyacétique, ou APA, lors de la transformation de la viande bovine destinée à l'Union européenne et au Royaume-Uni. L'APA est une intervention en salubrité alimentaire qui est largement utilisée dans le monde entier et qui est conçue pour dépasser les attentes en matière de salubrité alimentaire et pour répondre aux normes d'hygiène.
Le Canada dispose d'un système de salubrité des aliments et d'inspection des viandes de renommée mondiale qui est reconnu dans la plupart des pays vers lesquels nous exportons. Nous avons besoin de l'approbation complète des systèmes entre le Canada et le Royaume-Uni et entre le Canada et l'Union européenne pour que les producteurs de bœuf canadiens aient la possibilité d'accroître leurs activités sur ces marchés.
Le temps dont je dispose pour ma déclaration liminaire ne me permet pas d'expliquer toutes les barrières non tarifaires, mais l'ACB souhaite soumettre au Comité une liste de toutes les barrières non tarifaires qui affectent l'industrie bovine.
L'ACB se réjouit de l'occasion qui lui est donnée d'apporter sa contribution et se fera un plaisir de fournir de plus amples informations au Comité.
Merci.
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Merci, madame la présidente.
Mesdames et messieurs les membres du Comité, bonjour. Je m'appelle Joe Dal Ferro, président du Conseil canadien des fromages internationaux — le CCFI. Dans la vie de tous les jours, je suis président de Finica Food Specialties Ltd, une entreprise d'importation d'aliments fins de spécialité établie dans la région de Toronto depuis 1968.
Je suis accompagné de Patrick Pelliccione, vice-président du CCFI et président de Jan K. Overweel Ltd.
Le CCFI a été fondé en 1976. Nous sommes une association regroupant de petites et moyennes entreprises d'importation de fromage, ainsi que leurs fournisseurs. Nos membres sont des importateurs de fromage basés au Canada. Nous avons également des membres associés qui sont des producteurs et des transformateurs de fromage de divers pays ayant conclu des accords commerciaux internationaux avec le Canada.
Le CCFI accepte la logique qui sous-tend le système canadien de gestion de l'offre dans le secteur laitier. En partenariat avec Affaires mondiales Canada, ou AMC, nous menons nos activités dans le cadre du système avec l'objectif commun de veiller à ce que le système respecte les engagements commerciaux du Canada et fonctionne pour les entreprises et les consommateurs canadiens. Toutefois, nous sommes préoccupés par la manière dont la politique d'attribution et d'administration des contingents tarifaires du Canada a touché les importateurs et leurs clients dans l'ensemble du pays. Je suis donc ici aujourd'hui pour apporter une perspective concrète sur les répercussions de ces barrières non tarifaires. Je formulerai également quelques recommandations sur la manière dont le Canada pourrait aborder ces questions dans les accords actuels et futurs.
Tout d'abord, les parlementaires doivent réfléchir sérieusement à la manière dont l'attribution et l'administration des contingents tarifaires, qui sont entièrement choisis et administrés par le Canada, peuvent avoir des répercussions imprévues, mais graves sur les entreprises canadiennes.
Prenons l'exemple de l'Accord économique et commercial global, l'AECG. En théorie, l'accès au marché a été élargi, mais la mise en œuvre de l'AECG a posé de graves problèmes aux importateurs de fromage de tout le pays. La formule utilisée pour l'attribution des contingents tarifaires de l'AECG pour les « fromages de tous types » fait varier considérablement la taille des contingents d'une année à l'autre, passant de centaines de milliers de kilos une année à tout juste 10 000 kilos une autre année. Il est non seulement difficile de gérer un programme d'importation avec une telle incertitude, mais cela oblige également les importateurs à recourir à des transferts, c'est‑à‑dire à louer des quotas d'autres détenteurs de quotas de l'AECG moyennant une redevance, ce qui augmente le coût pour les consommateurs canadiens. Parfois, le prix du transfert est si élevé que certains membres du CCFI ne peuvent tout simplement pas être compétitifs et doivent se contenter de leur maigre attribution initiale.
Deuxièmement, en raison du mécanisme d'attribution des contingents tarifaires dans le cadre de divers accords commerciaux, les importateurs obtiennent des contingents qui ne sont pas économiquement viables. Dans notre secteur, un contingent est considéré comme économiquement viable lorsqu'il a la taille d'un conteneur d'expédition, c'est‑à‑dire environ 20 000 kilos. Un chargement de 10 000 kilos peut sembler important, mais nous sommes tout simplement incapables de supporter les coûts associés à un chargement inférieur à 20 000 kilos en raison des coûts fixes liés à l'acheminement du fromage depuis l'étranger ou l'intérieur du pays, ainsi qu'à sa distribution. Bien que nous fassions part de cette préoccupation à Affaires mondiales Canada depuis des années, les attributions ne reflètent toujours pas réellement les besoins et les réalités des entreprises engagées dans le commerce du fromage.
La méthode canadienne d'attribution et d'administration des contingents tarifaires a eu plusieurs effets négatifs sur les membres. Le manque de contingents disponibles pour les distributeurs a créé de l'incertitude. Nos membres, qui importent des produits pour gagner leur vie, risquent de ne pas pouvoir remplir leurs obligations contractuelles avec les entreprises qu'ils approvisionnent. Cette incertitude a étouffé la croissance économique. En outre, à cause du manque de quotas disponibles, les entreprises ont vu leurs coûts et leur travail bureaucratique augmenter, car elles sont obligées de chercher des transferts et de les payer.
Enfin, les membres ne sont pas en mesure d'établir des relations à long terme avec les fournisseurs, ce qui est essentiel à la réussite d'un programme relatif aux fromages, en raison de l'incertitude du modèle d'attribution annuelle des contingents tarifaires d'AMC. Certaines entreprises ont ainsi perdu des clients, ce qui leur a coûté des millions de dollars.
Les résultats de la phase II de l'examen des contingents tarifaires par Affaires mondiales Canada, lancée en 2019, sont inconnus, ce qui crée de l'ambiguïté et entrave la planification des activités. En outre, les importateurs pourraient être contraints de modifier considérablement leur modèle d'entreprise si la politique de quotas qui ressort de cet examen est défavorable à notre industrie.
Nous encourageons le gouvernement à intégrer le rapport de ce comité dans ses délibérations lorsqu'il révisera sa politique d'attribution et d'administration des contingents tarifaires. Il est impératif de veiller à ce que la démarche du Canada concorde avec les obligations commerciales de notre pays et reflète le mandat de la , qui est de s'assurer que le commerce profite aux petites et moyennes entreprises de tout le Canada.
Merci.
:
Merci, madame la présidente.
Je salue les membres du Comité permanent du commerce international.
Je suis ici aujourd'hui pour discuter de la question urgente des barrières non tarifaires dans le domaine du commerce international. En tant qu'ancien haut-commissaire en Inde, j'étais présent lorsque nous avons entamé des négociations en vue d'un accord de partenariat économique global avec ce pays, qui n'a malheureusement pas abouti.
Cela dit, je suis heureux que le Canada adopte désormais une approche plus pragmatique en reconnaissant qu'un accord sur les progrès rapides permettra d'obtenir des succès plus modestes mais réalisables. Je suis heureux pour les agriculteurs de la Saskatchewan, qui comprennent certaines des répercussions des barrières non tarifaires sur leurs activités en Inde.
En tant qu'ancien sous-ministre adjoint chargé du commerce international, du développement, de l'innovation et de l'investissement au sein de ce qui était alors le ministère des Affaires étrangères et du Commerce international, aujourd'hui Affaires mondiales Canada, je comprends le rôle essentiel que jouent des accords commerciaux solides dans la réussite du développement du commerce mondial du Canada. En outre, à titre de PDG de la Fondation Asie-Pacifique du Canada, j'ai pu constater de visu l'importance des accords commerciaux dans le développement des marchés canadiens en Asie.
Les barrières non tarifaires sont devenues une préoccupation importante pour le commerce mondial et, comme nous le savons tous, elles peuvent prendre la forme de normes techniques, de réglementations, d'exigences en matière de licences, de quotas, de subventions et de procédures administratives. En outre, les défis associés à ces barrières sont nombreux; il y a notamment un manque de transparence et elles peuvent être instaurées en raison d'irritants dans des relations bilatérales. Ces facteurs font qu'il est difficile pour les entreprises canadiennes de naviguer dans l'environnement réglementaire et politique, ce qui entraîne une augmentation des coûts et du temps nécessaire pour se conformer à des réglementations en constante évolution.
Les barrières non tarifaires protectionnistes sont de plus en plus fréquentes aujourd'hui, surtout dans les pays développés. Elles prennent la forme de réglementations techniques qui obligent les producteurs étrangers à se conformer à des subventions uniquement disponibles pour les producteurs nationaux et à des exigences en matière de licences plus facilement accessibles à ces derniers.
L'économie canadienne repose en grande partie sur la communauté des PME, et nous sommes particulièrement sensibles aux barrières non tarifaires. Les PME n'ont pas les ressources nécessaires pour naviguer dans des environnements réglementaires complexes, ce qui entraîne des coûts de mise en conformité disproportionnés et la création de barrières à l'entrée qui augmentent les prix des produits canadiens.
La négociation et la mise en œuvre d'accords visant à réduire ou à éliminer les barrières non tarifaires sont complexes, comme en témoigne la difficulté de conclure un accord de libre-échange avec l'Inde. Cependant, il est essentiel de s'attaquer à ces enjeux et de favoriser un système commercial mondial plus ouvert et plus équitable. Je félicite le Comité d'avoir entrepris cette étude.
Enfin, je m'en voudrais de ne pas reconnaître que le Canada n'est pas exempt de la question des barrières non tarifaires. De nombreux homologues m'ont fait part de critiques quant à notre système de gestion de l'offre, que ce soit en ma qualité de délégué commercial, de chef de mission ou de PDG de la Fondation Asie-Pacifique du Canada. Bien que je comprenne l'impératif politique de protéger notre marché et nos agriculteurs, je pense qu'il est essentiel d'examiner les avantages potentiels de la concurrence de nos produits respectés, de haute qualité et sûrs sur les marchés asiatiques où la classe moyenne des consommateurs se développe rapidement.
Je vous remercie de votre attention. J'ai hâte de répondre à vos questions.
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Merci, madame la présidente.
J'ai une question pour M. Beck.
Vous étiez le haut-commissaire canadien en Inde lorsque j'étais activement impliqué dans la Chambre de commerce indo-canadienne d'Ottawa. Je dois dire que l'accord de partenariat économique global n'a pas échoué à cause de vous. Nous savons qu'il y a des problèmes plus importants dans le cadre de cet accord.
Je voudrais juste attirer votre attention sur le fait que la semaine dernière, le conseiller à la sécurité nationale des États-Unis, Jake Sullivan, a donné une conférence. Je pensais que le conseiller à la sécurité nationale des États-Unis se préoccuperait davantage du terrorisme, de la cybercriminalité et des guerres en cours, mais il a parlé de l'agenda économique international. Il a évoqué la politique internationale actuelle des États-Unis, qui s'intègre à leur politique économique intérieure et à leur politique étrangère. Il a expliqué comment tous ces éléments s'intègrent les uns aux autres.
L'une des stratégies qu'il a mentionnées consiste à « aller au‑delà des accords commerciaux traditionnels pour établir de nouveaux partenariats économiques internationaux novateurs axés sur les principaux défis de notre époque ». Il a déclaré: « nous avons l'intention de conclure des accords commerciaux modernes » et « la question de savoir quelle est notre politique commerciale actuelle — étroitement définie comme des plans visant à réduire davantage les tarifs — n'est tout simplement pas la bonne question. Voici la bonne question: comment le commerce s'intègre‑t‑il dans notre politique économique internationale »? C'est ce qu'il a demandé.
À ceux qui affirment que les partenariats économiques internationaux ne sont pas des accords de libre-échange, il répond: « le modèle traditionnel ne suffit pas pour régler les problèmes actuels... Nous avons besoin d'une nouvelle approche. En clair: dans le monde d'aujourd'hui, la politique commerciale doit aller au‑delà de la réduction des tarifs, et elle doit être pleinement intégrée à notre stratégie économique, à l'intérieur comme à l'extérieur de nos frontières ».
Nous savons que chaque pays a ses propres barrières non tarifaires, y compris le Canada. Les pays en développement examinent maintenant où se situent leurs avantages stratégiques et instaurent de nouvelles règles. Ils créent essentiellement de nouvelles barrières non tarifaires. Par exemple, l'Indonésie interdit l'importation et l'exportation de minerai de nickel brut. La République démocratique du Congo a mis en place des exigences de traitement national pour les mines de cobalt qui y sont exploitées. La Tanzanie l'a fait pour les concentrés d'or et de cuivre. Il en va de même pour la Zambie. Les pays en développement instaurent ces barrières.
Les pays développés comme les États-Unis cherchent à conclure des partenariats économiques internationaux, séparément avec le Canada d'une part et le Japon et la Corée du Sud d'autre part. Ils ont leur propre partenariat avec l'Inde et des pays comme l'Angola.
Notre discussion d'aujourd'hui est-elle pertinente pour les futurs accords commerciaux ou les partenariats économiques que nous envisageons de conclure? Qu'en pensez-vous?
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Merci beaucoup, monsieur Arya.
Vous soulevez un point très important, mais la réalité, c'est que nos entreprises font des affaires au jour le jour et doivent faire face à des tarifs et à des barrières non tarifaires à l'étranger. Je pense qu'à l'avenir, en particulier si l'on considère l'évolution de l'économie canadienne, il faudrait tenir compte d'une grande partie de la technologie qui est le moteur de notre compétitivité et de notre efficacité sur le marché mondial pour notre façon de faire des affaires.
En ce qui concerne l'Inde, par exemple — et c'est l'une des choses dont j'essayais de discuter lorsque j'étais haut-commissaire —, nous sommes très sensibles aux barrières non tarifaires et aux caprices des relations géopolitiques à l'échelle bilatérale lorsque nous lui vendons nos légumineuses ou de la potasse. Cela dit, si nous arrivons à comprendre comment travailler avec l'Inde pour l'aider à développer sa propre expertise en matière de technologie agricole en partenariat avec nous, cela change la dynamique dans une certaine mesure.
Il est important pour nous d'exporter des légumineuses ou de la potasse vers l'Inde, ou d'autres produits de base. Ils sont très sensibles aux demandes de prix sur le marché et aux barrières non tarifaires, mais lorsqu'il s'agit de partenariats en matière de technologie agricole et de collaboration avec l'Inde pour l'aider à améliorer sa productivité, mais aussi pour nous aider dans notre approche dans ce domaine précis, cela a un impact beaucoup plus important sur notre marché mondial.
Par exemple, si nous travaillons avec l'Inde pour l'aider à améliorer la productivité de son secteur agricole grâce à des relations géospatiales et aux technologies canadiennes — très astucieusement, que ce soit par l'entremise de la supergrappe des protéines ou autres — et que nous concluons un partenariat à cet égard, nous pourrons atteindre une autre dimension de partenariat économique en ce qui concerne les données du secteur agricole.
Ce sont là quelques-uns des éléments que nous devrions intégrer dans l'accord sur les progrès rapides dont nous parlons actuellement. C'est dans l'intérêt de l'Inde et du Canada. Nous bénéficions d'un meilleur accès à leurs données, parce qu'ils sont beaucoup plus.... Comme vous pouvez l'imaginer, le Canada est un petit marché de 35 à 40 millions d'habitants — dépendamment de vos calculs — alors que l'Inde compte 1,4 milliard d'habitants. Prenons le cas des données dans le secteur de la téléphonie mobile pour les agriculteurs mobiles. Presque tout le monde a un téléphone portable en Inde désormais. Certaines des données non personnalisées à cet égard dans le secteur agricole nous seront utiles pour élaborer les algorithmes qui nous rendront plus efficaces sur le marché mondial, et pas seulement sur le marché indien.
Voilà comment nous devons commencer à envisager les choses. Cela dit, nous ne pouvons pas nier le fait que nos exportateurs dépendent de la gestion des tableaux tarifaires dans divers pays. Je qualifierais cet accord « d'accord de niveau A » — je suis désolé —comme le PTPGP, par opposition à un accord commercial standard.
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Je crois qu'il s'agit de la plus importante question dans le cadre de ces négociations.
L'Australie et la Nouvelle-Zélande ont réalisé des négociations bilatérales avant d'accepter l'accession. Selon ce que je comprends, les deux pays doivent mettre en oeuvre les accords bilatéraux à titre de condition à leur appui en vue de l'accession.
Ce qui est intéressant, c'est que l'Australie et la Nouvelle-Zélande auront un accès illimité et hors taxe au boeuf. Il semble qu'il y ait eu une réaction politique à cet accord au Royaume-Uni, qui a établi que le Canada aurait uniquement accès à un quota de 14 000 tonnes de boeuf en franchise de droits, qu'il devrait partager avec cinq autres pays, ce qui rend les règles du jeu complètement inéquitables si on les compare avec celles de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande.
Vous avez raison lorsque vous dites que certains de ces accords émanent de discussions bilatérales. C'est ce que nous disons aux négociateurs depuis le début: n'acceptez pas l'accession avant les négociations bilatérales.
Nous avons encore le temps de travailler aux négociations bilatérales. Je crois que nous devons établir clairement qu'en vue d'obtenir l'appui du Parlement, le Royaume-Uni devrait faire d'importantes concessions et harmoniser ses exigences à celles de l'OMC, l'Organisation mondiale de la santé animale et le Codex. Ce sont les objectifs que nous avons atteints avec les membres actuels du PTPGP; ce sont les exigences que tous les nouveaux membres devraient respecter.
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Oui. De plus, nous avons une solution aux problèmes actuels. En gros, le modèle d'attribution des contingents tarifaires se fonde sur les ventes de fromage local et importé. Nous recommandons, en guise de solution, que le modèle se fonde plutôt sur le rendement des importations.
De plus, pour régler certains des problèmes associés aux modèles d'attribution de tous les accords, nous avons besoin que des quantités économiquement viables de contingents tarifaires soient octroyées aux entreprises qui font une demande d'attribution.
Aussi, comme les quotas sont un privilège, s'ils ne sont pas utilisés pour une année donnée, nous recommandons que l'attribution soit corrigée pour les années suivantes. En termes simples, pour régler bon nombre des problèmes, nous recommandons que les quotas associés à tous les traités — même les nouveaux traités négociés avec le Royaume-Uni — soient attribués en fonction des besoins, pour éviter le recours aux marchés secondaires, comme celui évoqué par mon collègue Joe Dal Ferro, pour le commerce ou les transferts. Ce mécanisme économique ne profite pas aux consommateurs canadiens; il entraîne une augmentation du prix des fromages et de tous les autres produits.
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En effet, il s'agit d'une question assez précise. Selon l'expérience que j'ai des marchés en Asie où j'ai travaillé, et aussi par l'entremise de la Fondation Asie-Pacifique du Canada, nos affaires sont assez bonnes.
Je vous donne un exemple. Un grand nombre des produits de l'aérospatiale que nous vendons en l'Inde sont des composantes d'avion. Le secteur aérospatial indien connaît une croissance spectaculaire. Je crois qu'il a obtenu un record cette semaine quant au nombre de passagers aériens.
Les aéronefs en activité en Inde sont généralement dotés de moteurs fabriqués par Pratt & Whitney. Dans ce secteur en particulier, nous avons l'avantage d'être un fournisseur de ce réseau. Il n'y a pas vraiment de barrières non tarifaires qui y sont associées, parce que Pratt & Whitney négocie avec les grands fournisseurs d'aéronefs, comme Boeing et les autres.
D'après ma propre expérience, je ne considère pas qu'il s'agit d'une entrave importante pour l'aérospatiale, mais je ne suis pas un expert de ce secteur précis. Il vous faudrait en discuter avec une personne qui a plus d'expérience en la matière.
Si l'on parle de la vente d'hélicoptères, par exemple, notre situation est assez bonne. Les appareils viennent d'une entreprise à Montréal qui connaît beaucoup de succès sur les marchés où j'ai travaillé. Je parle ici des cellules d'hélicoptère. Les pièces sont vendues sur ce marché. Les barrières non tarifaires n'ont pas non plus d'incidence sur le marché des pièces et accessoires, d'après mon expérience. Nous avons une bonne situation dans ce domaine.
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Merci, madame la présidente, et merci aux témoins d'être parmi nous cet après-midi.
Je vais poursuivre la série de questions amorcée par mon collègue, d'abord avec M. Dal Farro, du Conseil canadien des fromages internationaux.
Dans votre exposé et celui d'autres témoins — par exemple, ceux de Mondo Foods et de Tree of Life —, il n'a pas été tellement question de l'accès aux marchés prévu par l'ACEUM, l'AECG et le PTPGP; l'inquiétude que nous entendons concerne les contingents tarifaires, l'attribution de contingents.
Vous avez mentionné à raison au sujet de l'AECG, l'incertitude que cette méthode créait pour les petits distributeurs et le fait que, malheureusement, vous avez atteint un stade où vous n'êtes plus concurrentiels.
Je veux poser deux questions.
Vous avez expliqué que le gouvernement a amorcé un processus d'examen, qui est en cours depuis 2019. Vous avez eu la possibilité, j'imagine, d'y participer. Êtes-vous au courant des raisons pour lesquelles le processus est si long?
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Il en paie le prix. Merci beaucoup.
J'aimerais maintenant passer à M. Carey, de l'Alliance canadienne du commerce agroalimentaire.
Vous avez cerné, dans votre exposé, certains des obstacles au commerce existants. Vous avez parlé, essentiellement, du soutien direct du gouvernement, et la majorité des gens penseront à du soutien financier, aux politiques gouvernementales, à l'approche réglementaire. Toutefois, nous avons récemment étudié le projet de loi au Comité. Il aurait pour effet d'empêcher des discussions à propos de nos secteurs sous gestion de l'offre lorsque le gouvernement canadien entame de nouvelles négociations commerciales.
L'ACEUM doit être renouvelé dans quelques années. Nous travaillons actuellement sur un accord commercial entre le Canada et le Royaume-Uni, qui, par ailleurs, vient de se joindre au PTPGP.
À votre avis, est‑ce là un irritant commercial en devenir?
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En bien, dans le contexte de l'Accord de Partenariat transpacifique global et progressiste, ou PTPGP, on a remédié à bon nombre de barrières non tarifaires, ce qui ne veut pas dire qu'elles n'apparaissent pas sous diverses formes. En effet, l'Accord est complexe et, à bien des égards, technique.
Je crois qu'il faut tenir compte des grands marchés dans un accord de libre-échange entre le Canada et l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est, ou ANASE. Nous devrions nous inspirer des moyens utilisés et des pays visés dans le PTPGP. Cet accord est vraiment un exemple à suivre. Si nous pouvions le reproduire... Comme vous pouvez l'imaginer, ce serait beaucoup plus difficile d'obtenir le même accord avec l'ANASE, en raison des types de pays qui la composent, mais il ne coûte rien d'essayer.
Nous avons tenté de tendre la main à l'Inde qui est, répétons‑le, un marché très important pour nous. Comme je le disais, quand j'ai quitté Delhi en 2014, nous avions déjà terminé sept cycles de négociations. De nombreux obstacles subsistent avec ce pays et ralentissent la conclusion d'un partenariat global et économique. Espérons qu'un accord commercial des premiers progrès réussira, étant donné ce que nous sommes prêts à offrir et ce que l'autre partie est prête à offrir, à remédier à certaines des plus importantes barrières non tarifaires. Les négociateurs doivent bien saisir tous ces facteurs. Nous devrons céder à certaines demandes, et j'espère que les Indiens feront de même.
Je le répète: notre priorité devrait être d'aborder d'emblée les grands enjeux qui doivent être réglés. Étant donné la nature de l'économie indienne et de notre approche, il est presque impossible de clore certains dossiers. Nous devrions néanmoins tenter de faire avancer les discussions et nous devrions cerner des domaines où nous trouvons un terrain d'entente. J'espère que nous pourrons proposer une offre assez alléchante pour inciter l'Inde à régler certaines des barrières non tarifaires dans le milieu agricole, qui revêtent une grande importance pour l'économie canadienne, en particulier pour l'économie agricole.
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Je pense que la plupart des barrières qu'ils ont en commun sont liées à l'agriculture et aux produits agricoles. Encore une fois, l'agriculture est un secteur névralgique pour la plupart des économies de la région. Si vous allez dans les pays de l'ANASE, et en Inde en particulier, je pense que vous le constaterez. C'est intimement lié à la croissance ou à l'existence de leur économie.
Je me souviens que lorsque je suis parti de San Francisco et que j'ai été affecté à Delhi, en 2010, j'ai été stupéfait de voir à quel point la presse était préoccupée par la mousson, la quantité de pluie attendue et l'incidence sur le PIB de l'Inde. On comprend donc qu'il s'agit d'un secteur très important.
Leurs barrières non tarifaires à cet égard sont établies en partie en fonction de la relation mutuelle entre nos deux pays, sur le plan géopolitique, et en partie en fonction de la réalité sur le terrain, de ce qui se passe. Il en va de même pour les autres marchés de l'ANASE. À mon avis, c'est l'une des questions que vous devrez probablement aborder dans le cadre de vos discussions, et quelque chose que vous voudrez essayer de comprendre.
Encore une fois, il s'agit essentiellement de comprendre leur point de vue et les raisons pour lesquelles ils souhaitent créer cet environnement. Ils ne seront pas très ouverts.
Comme un autre témoin l'a indiqué, il existe actuellement quatre millions de barrières non tarifaires différentes. Il y a une multitude de façons d'aborder la question. Essentiellement, il s'agit d'établir un ensemble de règles du jeu que nous pourrons tous respecter, mais cela ne signifie pas nécessairement qu'elles le seront. Je peux vous donner beaucoup d'exemples pour lesquels les règles n'ont pas été respectées, même si des barrières tarifaires étaient en place et qu'on estimait avoir établi des règles.
Encore une fois, cela fait partie de la réalité des affaires et des éléments pratiques dont il faut tenir compte. Dans vos discussions, cherchez à comprendre leur point de vue, à connaître leurs principales préoccupations, à trouver des façons d'y répondre et d'être des partenaires pour les aider à régler certains de leurs problèmes. Cela contribuera à éliminer certaines barrières non tarifaires potentielles.
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Ce sont de très sages conseils. Je vous en remercie.
J'ai eu l'occasion de voyager dans cette région. Les gens sont très préoccupés par les changements climatiques, par la pluie. Beaucoup de régions côtières suscitent de grandes préoccupations en raison de leur incidence sur le pays. J'ai pris cela en note lorsque vous avez parlé de la mousson, notamment. Beaucoup de villes côtières, qui sont aussi des villes portuaires, doivent composer avec l'intensification des marées et la montée des eaux.
Madame la présidente, ma prochaine question s'adresse aux représentants de l'Association canadienne des bovins.
Monsieur Chaffe, je suis également coprésident du Groupe interparlementaire Canada-Japon. Oui, ils aiment notre bœuf. Ils aiment notre canola. Ils aiment notre porc. Si vous allez dans un magasin à Tokyo, il y en a partout.
Mme Dhillon a posé une question sur le PTPGP. Je me souviens que le fait d'avoir été parmi les premiers pays signataires et d'avoir agi rapidement a permis de lever deux droits tarifaires, ce qui a vraiment aidé les éleveurs de bétail à ce moment‑là.
Pouvez-vous expliquer à nouveau au Comité en quoi cela a aidé vos membres?