Bienvenue à la réunion no 127 du Comité permanent des finances de la Chambre des communes.
Conformément à l'article 108(2) du Règlement et à la motion qu'il a adoptée le jeudi 21 septembre 2023, le Comité reprend son étude des décisions relatives aux politiques et des forces du marché qui ont mené à l'augmentation des coûts liés à l'achat ou à la location d'un logement au Canada.
La séance se déroule en mode hybride, conformément à l'article 15.1 du Règlement. Certains membres y assistent en personne, tandis que d'autres participent au moyen de l'application Zoom.
Je vais faire quelques observations à l'intention des députés et des témoins.
Même si la salle est dotée d'un bon système audio, il peut se produire des chocs acoustiques qui peuvent entraîner de graves lésions et s'avérer extrêmement nocifs pour les interprètes. Ces chocs surviennent le plus souvent parce que l'oreillette se trouve trop près du microphone. Nous demandons donc à tous les participants de faire très attention en manipulant leur oreillette, surtout lorsque leur microphone ou celui de leur voisin est allumé. Afin de prévenir ces incidents et de protéger la santé auditive des interprètes, j'invite les participants à utiliser le microphone branché à leur casque d'écoute et à ne pas déposer leur oreillette trop près du microphone.
Je vous rappelle que tous les commentaires doivent être adressés à la présidence. Si vous participez dans la salle, veuillez lever la main lorsque vous voulez prendre la parole. Si vous participez sur Zoom, veuillez utiliser la fonction « main levée ». Le greffier et moi-même allons gérer l'ordre des interventions de notre mieux. Nous vous remercions de votre patience et de votre compréhension à cet égard.
Avant de présenter les témoins, j'aimerais les remercier de la souplesse dont ils font preuve pour compenser le temps qui a dû être consacré à un vote un peu plus tôt. Vous allez donc rester avec nous jusqu'à ce que nous passions au deuxième groupe de témoins vers 12 h 20 ou 12 h 25. Merci encore de votre compréhension.
Nous recevons aujourd'hui M. Mathieu Bélanger, directeur général, Politique et affaires publiques, Fédération canadienne des municipalités. Bienvenue parmi nous.
Nous accueillons Mme Judith Robertson, commissaire, Agence de la consommation en matière financière du Canada. Bienvenue, madame la commissaire.
Également de l'Agence de la consommation en matière financière du Canada, nous avons M. Frank Lofranco, commissaire adjoint, Surveillance et mise en application. Bienvenue au Comité.
Je vous laisse d'abord prononcer vos déclarations liminaires. Nous enchaînerons ensuite avec les questions des députés.
La parole est à vous, madame la commissaire.
:
Merci beaucoup de cette présentation, monsieur le président.
Je remercie le Comité de nous avoir invités aujourd'hui.
Je suis accompagnée de M. Frank Lofranco, commissaire adjoint responsable de la surveillance et de la mise en application à l'ACFC, soit l'Agence de la consommation en matière financière du Canada.
Pour les personnes qui ne connaissent pas bien notre mandat, l'ACFC est un organisme fédéral indépendant qui a été établi en 2001 pour protéger les droits et les intérêts des consommateurs de produits et de services financiers.
[Traduction]
Nous travaillons en étroite collaboration avec nos partenaires du gouvernement fédéral, notamment le Bureau du surintendant des institutions financières, la Société canadienne d'assurance-dépôts, la Banque du Canada et le ministère des Finances. Nous coordonnons nos activités liées à la stabilité financière, aux vulnérabilités systémiques et à la surveillance des institutions financières sous réglementation fédérale.
À l'ACFC, nous nous acquittons de notre mandat de deux façons principales. Premièrement, à titre d'organisme de réglementation, nous surveillons la conformité des institutions financières sous réglementation fédérale — principalement les banques — avec les mesures de protection des consommateurs énoncées dans les lois, les engagements publics et les codes de conduite. Deuxièmement, nous contribuons de différentes manières à renforcer la littératie financière de la population canadienne. Par exemple, nous informons les Canadiens et les Canadiennes de leurs droits et de leurs responsabilités lorsqu'ils ou elles traitent avec les institutions financières. Nous effectuons aussi des recherches et suivons les tendances et les enjeux émergents qui touchent les consommateurs de produits et services financiers.
Nous sommes ravis d'avoir l'occasion d'échanger avec le Comité sur les travaux de l'ACFC dans le domaine important du financement du logement. Les répercussions du coût du logement sur les finances des ménages et la vulnérabilité des détenteurs de prêt hypothécaire dans le contexte économique actuel sont des enjeux dont nous sommes parfaitement conscients et qui se rapportent aux deux volets de notre mandat.
Malheureusement, lorsque nous avons été invités à comparaître l'automne dernier, nous pensions que votre étude portait principalement sur le prix et la disponibilité du logement. Nous avons compris par la suite que vos travaux englobaient en fait des questions qui rejoignent le mandat de l'ACFC. Nous sommes donc particulièrement heureux d'avoir été invités à nouveau aujourd'hui.
Avant de répondre à vos questions, j'aimerais parler de quelques‑uns des aspects de notre travail sur le financement du logement.
Sur le plan de la réglementation, les mesures de protection des consommateurs dont nous surveillons l'application visent une vaste gamme de produits et services, y compris les prêts hypothécaires résidentiels proposés par les banques. Ces mesures ont été renforcées en 2022 lors de l'entrée en vigueur du Cadre de protection des consommateurs de produits et services financiers. Ce nouveau cadre met l'accent sur les résultats et délègue aux acteurs de l'industrie la responsabilité de gérer avec sérieux leurs produits et la vente de ces derniers ainsi que leur réponse lors des litiges.
La Ligne directrice sur les prêts hypothécaires existants dans des circonstances exceptionnelles, ou ligne directrice sur les prêts hypothécaires, que l'ACFC a publiée en juillet dernier est une des applications du cadre. Il s'agit d'un outil de surveillance qui précise les attentes de l'ACFC relatives aux obligations réglementaires que l'industrie doit remplir.
Concrètement, la ligne directrice précise qu'en raison des circonstances économiques exceptionnelles, l'ACFC s'attend à ce que les institutions financières fassent preuve d'équité et d'uniformité lorsqu'elles offrent des mesures d'allègement aux consommateurs à risque de se retrouver en situation de défaut de paiement pour le prêt hypothécaire de leur résidence principale. Fait non négligeable, la ligne directrice se base sur les pratiques exemplaires en matière de protection des consommateurs de produits et services financiers. Elle est centrée sur les principes énoncés dans le nouveau cadre, soit l'équité, le caractère convenable des mesures et l'accessibilité. Son contenu s'appuie sur des recherches menées à l'agence, ce qui démontre que les deux volets de notre mandat sont interreliés.
Depuis 2020, nous effectuons un sondage mensuel pour faire un suivi du bien-être financier de la population canadienne. Les données recueillies contiennent une multitude de renseignements intéressants que nous rendons publics et que nous transmettons à d'autres chercheurs. Nous avons ajouté au sondage des questions liées au financement du logement qui tiennent compte des difficultés propres au contexte actuel. Une constatation importante qui a grandement attiré notre attention à la fin de l'an dernier est le risque accru que courent les propriétaires ayant contracté un prêt hypothécaire d'être confrontés à des difficultés financières, comme l'obligation d'emprunter de l'argent pour payer les dépenses quotidiennes ou de puiser dans leurs épargnes. C'est à la suite de cette constatation que l'ACFC a décidé d'agir en publiant sa ligne directrice sur les prêts hypothécaires.
Nous continuons en outre d'intensifier nos efforts de sensibilisation du public. Nous avons créé du contenu informatif sur les mesures d'allègement hypothécaire et sur la façon pour les consommateurs de prendre des décisions éclairées concernant le financement hypothécaire. Le Mois de la littératie financière en novembre dernier avait d'ailleurs pour thème principal la gestion des dettes. Enfin, l'ACFC a lancé récemment une campagne publicitaire multimédia pour promouvoir les outils et les ressources de l'agence liés à l'achat ou à la location d'un logement ainsi qu'au renouvellement ou au paiement d'un prêt hypothécaire.
Cela conclut ma déclaration liminaire. Merci.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
[Traduction]
Bonjour, mesdames et messieurs.
[Français]
Je m'appelle Mathieu Bélanger et je suis urbaniste. Je suis également le directeur général des Politiques et des affaires publiques à la Fédération canadienne des municipalités, la FCM.
La FCM est la voix des gouvernements de proximité au pays. Elle réunit plus de 2 100 municipalités dans toutes les provinces et territoires, ce qui représente un peu plus de 92 % de la population canadienne.
Je suis heureux d'intervenir aujourd'hui sur des questions liées à l'abordabilité résidentielle, un sujet qui, comme vous le savez, est crucial pour le bien-être des Canadiennes et des Canadiens dans toutes les régions du pays.
Les municipalités sont confrontées aux enjeux associés à la crise du logement, qu'il s'agisse de fournir un hébergement d'urgence aux demandeurs d'asile ou aux réfugiés, de trouver des solutions innovantes pour lutter contre l'itinérance chronique ou encore pour faire face à l'augmentation du nombre de campements urbains. Tous les jours, les municipalités agissent pour soutenir et accélérer la création de nouveaux logements en améliorant et simplifiant leurs pratiques administratives.
En même temps, les municipalités font tout ce qu'elles peuvent pour assurer la création rapide de nouveaux logements sociaux et communautaires. Pour ces raisons, il importe de reconnaître la nécessité d'un soutien financier urgent des gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux.
[Traduction]
Comme nous le savons, la SCHL estime que le Canada aura besoin de 3,5 millions de logements supplémentaires pour rétablir l'abordabilité d'ici 2030. Étant donné la croissance démographique sans précédent enregistrée au pays, il faut donner aux villes les outils qui leur permettront d'apporter leur contribution cruciale à l'atteinte de cette cible.
La croissance démographique est bénéfique et transformatrice pour le Canada, et bon nombre de nos communautés connaissent une accélération de la construction domiciliaire. Les régions métropolitaines telles que Halifax, Moncton, Kingston, Calgary et Victoria ont connu un nombre record de mises en chantier en 2023. Partout au Canada, les municipalités urbaines et rurales précipitent la délivrance de permis, simplifient les règlements de zonage et rationalisent le processus d'approbation afin d'accélérer la construction de logements.
Je vais vous donner quelques exemples. Comme vous le savez probablement, la Ville de Toronto délivre désormais des permis pour la construction de multiplex dans tout son territoire. Depuis l'an dernier, de nouvelles règles autorisent jusqu'à quatre logements par lot. La Ville d'Edmonton a adopté un règlement de zonage favorisant la densification qui permet la construction d'immeubles résidentiels de trois étages et de maisons en rangée dans l'ensemble de la ville. Le projet Laneway à Kelowna s'est soldé par la construction de nombreux logements dans un complexe d'habitations intercalaires novateur.
En outre, plusieurs municipalités ont eu droit récemment à du nouveau financement par l'entremise du Fonds pour accélérer la construction de logements. Ce programme change énormément la donne en facilitant la modernisation des outils de planification et d'approbation et en aidant à financer des mesures pour stimuler la construction de logements. Cela démontre le caractère novateur et efficace des mesures prises par les municipalités.
Par contre — je veux être très clair sur ce point —, au Canada, nous n'avons pas seulement besoin de nouveaux logements. Nous avons besoin de quartiers complets dotés de bons services publics. Nous avons besoin de services de transport en commun réguliers et ponctuels. Nous avons besoin de communautés qui donnent un toit à tout le monde. Pour accroître l'abordabilité, la construction de logements est essentielle, mais nous avons également besoin d'infrastructures pour desservir les nouveaux quartiers.
La plupart de ces infrastructures appartiennent aux municipalités, qui assurent également leur entretien. J'entends par là les routes et les lignes de métro que nous utilisons pour nous rendre au travail, les parcs où nous allons marcher, les usines où nos déchets sont recyclés ou encore les refuges pour les sans-abri. Une approche qui augmente l'offre de logements sans tenir compte des infrastructures est vouée à l'échec.
À Brampton, en Ontario, on estime à 2 milliards de dollars les investissements qui devront être faits dans les infrastructures pour soutenir l'augmentation du nombre de logements prévue pour 2031. Voilà une somme substantielle. Cet exemple démontre les difficultés de financement auxquelles sont confrontées les localités qui veulent accroître l'offre de logements.
Du nouveau financement doit être injecté dans les infrastructures pour augmenter l'offre de logements et pour s'occuper, à court terme, des réseaux d'aqueduc et d'égout et adapter les infrastructures aux changements climatiques. C'est le minimum vital. À long terme, pour assurer une croissance durable au pays, un mode de financement plus équitable des administrations locales devra être instauré. Il est grand temps de doter les municipalités d'outils de financement qui tiennent compte de la croissance démographique et économique. Les gouvernements locaux doivent pouvoir compter sur des sources de revenus diversifiées, adéquates et prévisibles.
Par conséquent, la Fédération canadienne des municipalités demande au gouvernement fédéral de s'engager dans le budget de 2024 à convoquer les provinces, les territoires et les municipalités pour la négociation d'un nouveau cadre de croissance des municipalités. Ce cadre favorisera l'essor et la prospérité à long terme du Canada et lui permettra de mieux répondre aux besoins de sa population en pleine expansion. Cela aidera également à bâtir les infrastructures rattachées aux nouveaux logements de même qu'à rétablir l'abordabilité et à réduire l'itinérance.
[Français]
Merci, monsieur le président.
:
Je soutiens que ce ne sont pas les banques. En fait, ce sont les autres consommateurs qui paient les mesures d'allègement.
Regardons de plus près les pratiques adoptées par les banques concernant les consommateurs et les autres produits. Je pense entre autres aux taux d'intérêt des comptes de chèques dont certains sont encore aussi bas que 0 % ou 0,5 %, ou encore à l'augmentation des frais de découvert et des frais liés aux chèques sans provisions. Non. Ce n'est pas par grandeur d'âme que les banques offrent ces mesures d'allègement, puisque ces dernières sont financées par les autres consommateurs.
En fait, cette marge découle également de la règle du BSIF qui interdit aux détenteurs de prêts hypothécaires non assurés de changer d'hypothèque au moment du renouvellement. Désormais, le BSIF ne permet plus aux propriétaires qui ont contracté une hypothèque non assurée de magasiner un taux hypothécaire. Par contre la charte hypothécaire permet aux personnes dont l'hypothèque est assurée de magasiner un autre taux sans avoir à passer le test de résistance.
Quelque chose m'échappe. La contradiction est patente. Avez-vous des commentaires à formuler sur cette contradiction?
Le BSIF dit que les détenteurs d'un prêt hypothécaire non assuré sont tenus de passer le test de résistance avant leur renouvellement d'hypothèque, tandis que l'ACFC et le gouvernement disent que les détenteurs d'un prêt hypothécaire assuré n'y sont pas tenus. Est‑ce exact?
:
Merci, madame la commissaire.
Je vous remercie de la question. Je suis ravi d'être parmi vous aujourd'hui.
Il y a une exigence de déclaration dans les lignes directrices. Nous devons recevoir des rapports périodiques des institutions financières visées par la ligne directrice. Nous avons récemment reçu notre première série de données complètes. Ce sont des données plutôt générales. Des données plus détaillées nous seront soumises au cours des prochains mois. Ce sont les données que nous espérons pouvoir examiner en vue d'en faire rapport.
De façon générale, nous sommes actuellement assez satisfaits de la participation de l'industrie. Les rapports indiquent que les institutions ont mis en place des procédures pour se conformer à la ligne directrice. Des données révèlent qu'on a cerné des comptes hypothécaires présentant des risques et communiqué avec les emprunteurs de façon proactive pour discuter des options assez tôt pour qu'ils puissent prendre des décisions éclairées. Nous savons également que certaines mesures d'allégement ont déjà été mises en place à l'égard de certains de ces comptes hypothécaires.
De façon générale, les rapports nous permettent d'estimer à environ cinq millions le nombre de comptes hypothécaires visés par notre ligne directrice; il s'agit de résidences principales. Moins de 1 % de ces comptes ont été désignés comme présentant des risques, et environ 10 % de ces comptes à risque on fait l'objet de mesures d'allégement. Cela représente environ 35 000 comptes jugés à risque, et environ 3 500 à 4 000 comptes visés par des mesures d'allégement.
Encore une fois, ce sont des estimations. Je me sens suffisamment à l'aise pour vous les communiquer, mais nous avons vraiment hâte de recevoir les données détaillées qui arriveront au cours des prochains mois afin de pouvoir publier quelque chose au cours de l'été. Comme on l'a mentionné plus tôt, nous serions heureux de revenir devant le Comité et de vous en faire part.
:
Bien sûr. Pour expliquer comment nos lignes directrices s'appliquent, il serait utile que je prenne le temps d'indiquer comment elles s'inscrivent dans le cadre de supervision que l'ACFC a établi et qui guide son travail. En termes simples, le cadre de surveillance repose sur trois piliers d'activité: la promotion, la surveillance et l'application. En ce qui concerne la ligne directrice, il s'agit d'un outil pour promouvoir la conformité en établissant des attentes claires du point de vue de la réglementation.
Je vais m'en tenir à l'exemple de la ligne directrice. En ce qui concerne la surveillance, nous travaillons activement et régulièrement à cerner les problèmes émergents liés à la mise en œuvre, soit pour les prévenir, soit pour nous assurer que des mesures correctives sont prévues et prises à cet égard. Dans le cas de la ligne directrice, il y a une exigence supplémentaire en matière de déclaration, alors la déclaration nous permet évidemment de faire un suivi.
En ce qui concerne l'application, nous avons un modèle graduel, c'est‑à‑dire qu'à mesure que des problèmes surgissent, nous les évaluons en fonction des risques et nous resserrons nos mesures de surveillance et de supervision. Les lignes directrices comprennent des dispositions importantes, notamment en ce qui a trait à l'offre de produits et services adéquats. Il y a des dispositions relatives à la divulgation de renseignements et à la façon dont ils sont fournis pour que l'information soit claire et non trompeuse. Il y a aussi des dispositions concernant le consentement exprès, c'est‑à‑dire que la personne reçoit par écrit une confirmation des modalités qu'elle a acceptées.
Lorsque ces dispositions sont jugées non conformes, nous menons des enquêtes, et lorsque celles‑ci confirment qu'il y a non-conformité, nous prenons des mesures d'application; nous avons plusieurs mesures à notre disposition, selon la nature de la non-conformité.
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Bien sûr. L'amortissement négatif est propre aux prêts hypothécaires à taux variable et à paiements fixes. L'amortissement négatif entre en jeu lorsqu'un taux d'intérêt donné fait en sorte que le paiement ne couvre plus le capital. Si les taux d'intérêt continuent de changer, ce paiement ne couvrira même pas tous les intérêts, de telle sorte que les intérêts courus seront réclamés.
Notre ligne directrice indique qu'il s'agit précisément d'un cas où une mesure d'allégement est envisageable. Je devrais préciser en passant que l'ACFC ne prescrit pas de mesures d'allégement aux institutions financières, mais la ligne directrice en mentionne quelques-unes qui pourraient être pertinentes. L'une d'entre elles consiste à ne pas imposer d'intérêts sur les intérêts.
C'est un problème grave. C'est une situation que nous surveillons de près. Les institutions ont l'obligation de veiller à ce que les produits offerts soient adaptés aux circonstances dans lesquelles se trouvent les consommateurs.
En ce qui concerne les données, encore une fois, il s'agit de données très générales, et environ 150 000 à 200 000 comptes hypothécaires sont en situation d'amortissement négatif. Le montant total est de 5,2 millions de dollars. La situation semble relativement maîtrisée, mais les institutions financières doivent intervenir de façon précoce en parlant des options qui s'offrent aux détenteurs de prêt hypothécaire. On s'attend à ce que les institutions fournissent des conseils judicieux et aiguillent les clients vers des sources de renseignements fiables afin qu'ils prennent le temps de prendre une décision éclairée sur la façon de gérer la situation.
La ligne directrice comporte des options que je serai heureux d'expliquer plus en détail, mais en principe, je pense que cela vous donne une idée de l'ampleur du problème et du risque par rapport au produit.
Une option énoncée dans la ligne directrice consiste à permettre le paiement forfaitaire en cas d'amortissement négatif et de renoncer aux frais ou aux coûts associés aux paiements forfaitaires. C'est ce qu'on appelle habituellement des pénalités de paiement ou de paiement anticipé.
Plus important encore, en ce qui concerne l'amortissement et la possibilité de le prolonger temporairement, on s'attend, premièrement, à ce que ce soit pour la période la plus courte et, deuxièmement, à ce que cela soit accompagné d'un plan visant à ramener le consommateur à la période d'amortissement initiale et à ce que le délai soit raisonnable. Il faut aussi que le consommateur connaisse en détail les répercussions à long terme de ce genre de décisions.
Le bien-être financier à long terme des consommateurs est le premier aspect à considérer, et les longues périodes d'amortissement ne sont évidemment pas dans l'intérêt des consommateurs. Nous espérons que la ligne directrice aidera les institutions et les clients à prendre des décisions éclairées pour régler le problème.
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Je dirais que le PIIC, le Programme d'infrastructure Investir dans le Canada, a été très important et qu'il a aidé les municipalités à mettre en place des infrastructures pour soutenir la croissance. De plus, le Fonds pour accélérer la construction de logements rend admissibles les investissements en matière d'infrastructures. C'est un point positif.
Pour le PIIC, tous les projets devaient être classés par ordre de priorité avant le 31 mars 2023 et ils seront mis en œuvre d'ici 2026 ou 2027. On constate qu'il y a une lacune dans le financement des infrastructures pour s'assurer que les municipalités sont en mesure d'accueillir la croissance afin de faire du projet national que nous sommes en train de réaliser quelque chose de positif.
De notre point de vue, il est essentiel de comprendre qu'il faut plus de logements au pays, puisque l'augmentation du nombre de logements aurait un effet direct sur l'abordabilité. Cependant, il faut aussi installer les infrastructures nécessaires pour soutenir ces logements, c'est‑à‑dire enfouir les tuyaux requis et mettre en place les équipements liés à la qualité de vie, comme les parcs et les transports en commun. Un financement accru s'impose à cet égard, car, vu l'état actuel des infrastructures, leur simple remise en état représente une tâche colossale.
Vous avez parlé du contexte de la densification, ce qui est très intéressant. On a très souvent l'impression que les droits d'aménagement peuvent essentiellement couvrir le coût des logements supplémentaires ou des infrastructures supplémentaires qui sont requises. C'est peut-être le cas pour les nouvelles installations, mais, très souvent, dans le cas d'une densification urbaine, lorsque l'on densifie un quartier, il faut également accroître la capacité. Il ne s'agit pas seulement d'accroître la capacité de la canalisation reliée aux logements, mais aussi d'agrandir l'usine de traitement de l'eau au bout de la ligne, par exemple. Tout cela démontre que les besoins sont très importants.
Il y a quelques mois, la Fédération canadienne des municipalités a effectué des recherches sur le coût unitaire des infrastructures requises pour soutenir tout nouveau logement construit au Canada, et nous sommes arrivés à un chiffre de 107 000 $, ce qui est très élevé. Si l'on multiplie ce chiffre par les 3,5 millions de logements nécessaires selon la SCHL, on comprend l'ampleur du projet national qui nous attend.
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Je vous remercie beaucoup de votre question. Je suis très heureuse d'y répondre.
J'ai lu cet article dans les médias. J'ai trouvé que son contenu était exact, mais que son titre ne l'était pas.
Nous disposons d'un centre où les consommateurs peuvent déposer des plaintes, mais nous ne sommes pas un organisme chargé de la résolution des plaintes. Nous disposons d'un système de traitement des plaintes, qui a récemment fait l'objet d'améliorations majeures.
En ce qui concerne les plaintes contre les banques, notre rôle consiste à superviser ce système. Les banques ont quant à elles l'obligation d'assurer un traitement efficace des plaintes, et le cadre a permis d'améliorer considérablement ce traitement. Si les consommateurs ne sont pas satisfaits, ils ont le droit de s'adresser à un organisme externe de traitement des plaintes, que nous supervisons également. Nous sommes en train de passer à un organisme unique. Voilà pour le système de résolution des plaintes.
Nous recevons des plaintes à titre d'information, au cas où il y aurait un problème de conformité dont nous devrions avoir connaissance. Ces plaintes sont examinées par un superviseur au cas où nous devrions prendre des mesures en tant qu'organisme de réglementation. C'est aussi une bonne façon de se tenir au courant de ce qui se passe sur le marché.
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Les municipalités déploient des efforts au quotidien pour contribuer à résoudre la crise du logement.
J'ai mentionné tout à l'heure le Fonds pour accélérer la construction de logements. En un mot, il sert à aider les municipalités à régler les problèmes liés à la planification, à l'approbation et à la délivrance de permis. C'est très bien, mais avant que ce programme soit créé, les municipalités ont commencé à simplifier les processus d'approbation pour permettre la construction de logements.
Les chiffres que nous voyons aujourd'hui à certains endroits... Par exemple, en Colombie-Britannique, Victoria et Vancouver ont enregistré le plus grand nombre de logements autorisés durant le troisième trimestre de 2023.
Les municipalités tirent parti des ressources à leur disposition, mais le modèle financier sur lequel reposent actuellement les municipalités canadiennes ne fonctionne pas. C'est la raison pour laquelle la FCM demande au gouvernement fédéral de réunir les provinces, les territoires et les municipalités pour se pencher sur la question et pour mettre au point une nouvelle approche favorable à la croissance démographique et économique.
:
Merci, monsieur le président.
Madame Robertson, bien entendu, pour les gens qui sont dans une situation d'amortissement négatif ou qui reçoivent une forme de soutien quelconque, l'approche personnalisée est importante. Comme vous l'avez dit, tout le monde ne se trouve pas dans la même situation. Toutefois, avec l'approche personnalisée, il y a un risque que les clients d'une institution ou de différentes institutions ne soient pas tous traités de la même façon.
À votre avis, l'élimination du test de résistance pour les détenteurs de prêts hypothécaires assurés favoriserait-elle la concurrence entre les services financiers au Canada? Ce mécanisme de marché pourrait encourager les banques à offrir de meilleures mesures de soutien. Il pourrait également dissuader certaines banques qui ont un marché captif — c'est‑à‑dire des clients qui ont un prêt hypothécaire assuré et qui ne peuvent pas aller ailleurs — d'exploiter cette situation tandis que d'autres ne le font pas. Ainsi, les gens ne seraient pas obligés de continuer à faire affaire avec l'institution auprès de laquelle ils auraient obtenu leur prêt hypothécaire. Selon vous, ce type de concurrence serait‑il utile?
Nous sommes ravis d'avoir parmi nous aujourd'hui l'honorable Sean Fraser, ministre du Logement, de l'Infrastructure et des Collectivités. Bien entendu, il connaît bien le Comité permanent des finances puisqu'il y a siégé pendant plusieurs années.
Bon retour.
Nous accueillons également M. Fragiskatos, secrétaire parlementaire, qui a aussi siégé au Comité pendant de nombreuses années.
En plus du ministre, nous recevons Mme Nadine Leblanc, chef des finances par intérim et première vice-présidente des politiques, ainsi que M. Bob Dugan, économiste en chef, tous deux de la Société canadienne d'hypothèques et de logement. Bienvenue.
Notre dernière témoin est Mme Kelly Gillis, sous-ministre du Bureau de l'infrastructure du Canada. Bienvenue.
Monsieur le ministre, je vous invite maintenant à présenter votre déclaration préliminaire. Nous passerons ensuite aux questions des membres du Comité.
:
J'ai combien de temps pour faire ma déclaration préliminaire, monsieur le président?
Un député: Environ 30 secondes.
Des voix: Ha, ha!
L'hon. Sean Fraser: Je vais tenter d'être concis et de ne prendre que quelques minutes.
[Français]
Je vous remercie de m'avoir invité aujourd'hui. Je suis heureux de discuter avec vous des défis et des occasions associés au logement, au Canada.
[Traduction]
Je suis très heureux d'avoir l'occasion de discuter avec vous aujourd'hui des mesures à prendre pour soutenir la construction d'un nombre accru de logements. Au Canada, nous faisons actuellement face à une crise du logement. Pour nous en sortir, nous devrons bâtir plus de logements, des logements par millions.
Quand je me penche sur les défis que les gens ont à relever, je constate que la crise a des effets bien réels et graves. Les étudiants me disent qu'ils peinent à trouver des logements abordables, et bien souvent, ceux qu'ils trouvent sont situés loin de leur école ou ils sont surpeuplés. Les jeunes craignent être incapables de se trouver un logement ou de se bâtir une maison dans une ville où ils pourront commencer leur carrière ou fonder une famille. Les personnes âgées me parlent de leur désir de vieillir chez elles, dans la collectivité où leurs petits-enfants grandissent. C'est peu demandé, selon moi, mais malheureusement, elles n'arrivent pas à trouver de petits logements qu'elles ont les moyens de payer. Je pense sans cesse au dynamisme et aux talents que les gens pourraient contribuer à l'économie des collectivités s'ils étaient en mesure de trouver un logement abordable. Il y a là tant d'occasions ratées pour les collectivités.
La situation actuelle est le résultat d'une conjonction de différents facteurs. Certains remontent à plusieurs décennies; d'autres sont plus récents. Je pense aux décisions prises par divers gouvernements de différentes allégeances politiques au cours des 30 dernières années, qui ont choisi de ne pas investir dans le logement abordable. Plus récemment, je pense à la tendance qui s'est dessinée durant la pandémie, quand les taux d'intérêt étaient extrêmement faibles. Les gens ont acheté beaucoup de propriétés, puis tout à coup, les taux d'intérêt ont augmenté. Cette situation n'a pas seulement créé de la pression pour ceux qui ont acheté des propriétés; elle a aussi empêché d'autres personnes d'accéder au marché.
Malgré l'énormité des défis, je suis convaincu que nous réussirons à les surmonter. Par « nous », j'entends la société. Le gouvernement fédéral ne pourra pas y arriver seul, mais il doit jouer un rôle de premier plan. D'après moi, la solution repose dans l'adoption de mesures visant à construire plus de logements, à venir en aide aux Canadiens dans le besoin et à faciliter la location ou l'achat d'une habitation.
Pour que davantage de logements soient construits, il faut que le compte soit bon pour les constructeurs. Au cours des dernières années, le coût des matériaux, de la main-d'œuvre, des fournitures et des terrains a augmenté; bien entendu, les taux d'intérêt aussi. Par conséquent, de nombreux projets qui étaient peu rentables avant ont été abandonnés puisqu'ils n'offraient plus d'avantages économiques.
Comme vous le savez, nous avons éliminé la TPS sur les nouveaux appartements. De plus, nous offrons du financement à faible coût par l'intermédiaire du Programme de prêts pour la construction d'appartements. Nous avons aussi recapitalisé le programme des Obligations sécurisées du Canada pour accroître l'accès à de l'argent bon marché.
Toutefois, il ne suffit pas de s'attaquer aux coûts de construction; il faut également lever les obstacles systémiques à la construction de logements qui se dressent dans les collectivités.
D'abord, nous devons accroître la productivité de nos investissements dans les infrastructures liées au logement. Bien sûr, grâce au Fonds pour accélérer la construction de logements, nous avons conclu des ententes avec des collectivités partout au pays; je crois que nous sommes rendus à 36. Le gouvernement fédéral offre de l'argent aux collectivités pour les aider pas nécessairement à construire les habitations en tant que telles, mais plutôt à modifier les règles relatives à la construction de logements. Ces ententes auront une incidence positive à perpétuité sur les pratiques de zonage et les processus de délivrance de permis en particulier.
Nous devons également adopter une stratégie industrielle sur la construction d'habitations, surtout dans le but d'offrir de nouvelles possibilités de formation pour les travailleurs canadiens et de créer de nouveaux volets d'immigration pour attirer des talents au Canada. Il faut aussi encourager l'innovation dans le secteur de la construction d'habitations, particulièrement pour qu'un plus grand nombre d'habitations soient construites dans des usines partout au pays.
En élaborant notre plan pour la construction d'un plus grand nombre d'habitations, nous ne devons pas oublier que des personnes vulnérables ont besoin de logements qui répondent à leurs besoins particuliers. C'est là que les investissements dans le logement abordable entrent en jeu. Le Fonds pour le logement abordable fournit du soutien pour couvrir les coûts d'investissement liés à la construction de logements destinés aux personnes ayant des besoins importants. Ce fonds a été recapitalisé à hauteur d'un milliard de dollars dans l'énoncé économique de l'automne.
Nous avons aussi mis sur pied des programmes pour venir en aide aux collectivités aux prises avec des problèmes d'itinérance. Malgré nos investissements considérables, je serai le premier à reconnaître qu'il y a encore beaucoup de travail à faire étant donné la complexité des défis actuels que les collectivités doivent surmonter.
Par ailleurs, nous avons aussi offert des programmes de soutien direct à la population, comme l'Allocation canadienne pour le logement. Toutefois, il ne faut pas oublier que différents groupes démographiques subissent des effets disproportionnés. Je pense notamment aux peuples autochtones partout au Canada. Les prochains investissements fédéraux dans le logement leur seront utiles, mais ils ont été ignorés pendant trop longtemps et ils n'ont pas reçu le même soutien financier que le reste de la population canadienne.
Enfin, nous devons veiller à ce que les jeunes Canadiens en particulier puissent louer ou acheter un logement. C'est pourquoi nous avons créé le compte d'épargne libre d'impôt pour l'achat d'une première propriété. Je suis ravi de vous dire qu'à ce jour, plus d'un demi-million de jeunes Canadiens ont ouvert un compte d'épargne libre d'impôt afin de mettre de l'argent de côté pour la mise de fonds pour leur première propriété.
Les autres mesures que nous examinons ou que nous avons mises en œuvre pour réduire la pression sur le marché locatif sont aussi nombreuses.
Mes cinq minutes sont probablement écoulées, monsieur le président. Je vais donc m'arrêter là. Je répondrai volontiers aux questions des membres du Comité.
:
Je n'ai pas encore posé ma question. Je vais laisser du temps au ministre.
Encore une fois, il est honteux que le ministre s'en prenne à moi et accuse à tort un immigrant comme moi en disant que je mets la situation sur le dos de l'immigration. C'est en fait la Banque du Canada qui a fait cette affirmation. Son rapport actuel sur la politique indique que la croissance de la population alimente directement l'inflation des loyers. Elle fait grimper les loyers et les prix des logements. C'est le résultat direct du fait que vous et votre gouvernement avez fait fi du rapport de votre propre ministère.
À l'heure actuelle, les Canadiens consacrent plus de 60 % de leur revenu au logement. La Banque Royale du Canada dit même que le Canada est un pays de locataires, parce que les gens n'ont pas les moyens de se payer un logement.
Dites-nous quelle a été votre réaction immédiate lorsque vous avez reçu ce rapport. L'avez-vous simplement jeté à la poubelle, ou cherchez-vous à protéger quelqu'un?
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J'aimerais que ma réponse soit simple et rapide, mais il n'y a pas qu'un seul facteur. Nous pouvons remonter à la fin des années 1980 et certainement au début des années 1990, quand la décision a été prise de réduire les programmes de logement abordable financés par le gouvernement. Les besoins des familles à faible revenu sont différents — bien qu'ils soient ressentis en parallèle — des défis observés plus récemment sur le marché.
Le manque d'investissements perdure depuis 30 ans, et je dois dire que tant les gouvernements libéraux que conservateurs sont responsables de cette erreur, que nous avons commencé à corriger en 2017 avec la Stratégie nationale sur le logement. Nous devons continuer d'utiliser cette stratégie pour investir dans le logement abordable pour les familles à faible revenu. Nous devons également accroître les objectifs de certains des programmes pour construire plus de logements abordables, plus de coopératives d'habitation et plus de logements à l'extérieur du marché.
À l'heure actuelle, il y a un certain nombre de facteurs qui entrent en jeu sur le marché. Certains sont influencés par les fluctuations du taux d'intérêt, qui ont fait en sorte qu'il est plus difficile pour les propriétaires de garder la maison qu'ils possèdent déjà ou pour les acheteurs d'intégrer le marché. D'autres facteurs s'expliquent par le fait que, dans le marché, lorsque les taux d'intérêt étaient très bas, certaines collectivités du Canada — y compris la mienne — ont vu les acheteurs s'emballer. Dans ma collectivité, ce sont des Ontariens qui, de façon disproportionnée, ont acheté un grand nombre de propriétés en vente pendant la pandémie. Le phénomène a réduit le taux d'inoccupation dans certaines collectivités, ce qui exerce une pression, bien franchement, sur le marché locatif et sur le marché de la propriété. Bien sûr, lorsqu'on ajoute à cela l'augmentation du taux d'intérêt, la difficulté est exacerbée pour les gens qui ont raté l'occasion d'entrer sur le marché à l'époque et qui subissent maintenant les conséquences de la conjoncture.
Certaines communautés ont connu des augmentations spectaculaires de leur population en provenance de différentes sources. Je le répète, dans ma collectivité, cette augmentation était surtout attribuable à l'arrivée d'Ontariens. Dans certaines communautés, par exemple dans les villes collégiales et universitaires, les résidents temporaires, comme les étudiants internationaux, représentent un afflux important. Ces changements démographiques entraînent des répercussions à l'échelon local.
Il n'y a pas qu'un seul facteur. La réunion de ces divers facteurs — certains se sont aggravés au fil des décennies et d'autres sont des développements plus récents — crée une situation catastrophique qui fait augmenter le coût de la location ou de l'achat d'un logement. Les répercussions sont très réelles sur les gens, et nous devons nous y attaquer.
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Je vous remercie de cette réponse.
Nous avons déjà reçu l'un des représentants de la SCHL au Comité. Ma question s'adresse au ministre, mais je tenais à le souligner.
Je me souviens vous avoir posé une question très semblable il y a quelques mois. Ce qui m'avait frappé, dans votre réponse, entre autres, c'est que l'offre de logements n'a pas suivi la demande. Autrement dit, le nombre de logements construits est inférieur au nombre de gens qui se cherchent un logement au Canada.
Êtes-vous d'accord pour dire qu'il s'agit d'un facteur important depuis plusieurs années, monsieur le ministre?
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Je serais peut-être plus à même de répondre à cette question si j'avais une boule de cristal.
La réponse varie d'une collectivité à l'autre. Bien qu'interreliés, les marchés immobiliers sont locaux de nature. L'impact d'une situation sur le marché immobilier dans la zone rurale de la Nouvelle-Écosse où je vis peut être différent de celui ressenti dans la région du Grand Toronto où vous vivez.
Lorsque nous construirons suffisamment de logements pour répondre à la demande et que nous aurons un meilleur taux d'inoccupation qu'aujourd'hui, les locataires pourront se trouver un autre logement au même prix que celui qu'ils louaient avant de le perdre pour une raison quelconque. Lorsque la construction de logements répondra à la demande du marché des acheteurs, je m'attends à ce que cela se reflète dans le coût de construction des logements. Les vendeurs ne pourront plus maximiser leurs profits en raison de la forte concurrence sur le marché. Tout cela se fera également dans un contexte influencé par des facteurs échappant au contrôle du gouvernement fédéral, tels que les décisions indépendantes de la Banque du Canada en matière de taux d'intérêt.
Je m'attends à ce que nous continuions de progresser au cours des prochaines années. Le taux d'inflation qui affecte la population a baissé au cours des dernières années. Je m'attends à ce que les choses s'améliorent progressivement au fil des mois et des années à venir, à mesure que nous construisons de nouveaux logements.
Je ne peux pas encercler de date magique sur le calendrier. Je ne peux pas vous dire quand tout sera réglé, mais j'ai l'impression que nous pouvons progresser rapidement et que les choses s'amélioreront progressivement et de façon constante dans les années à venir.
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Merci, monsieur le président.
Bonjour, monsieur le ministre.
Je salue tous les témoins.
Monsieur Fraser, j'aurai des questions à vous poser, mais j'aimerais d'abord m'adresser à M. Dugan, de la SCHL.
Monsieur Dugan, vous avez comparu devant le Comité le 28 septembre dernier accompagné d'autres membres de la SCHL. Vous vous étiez alors engagé à fournir au Comité des réponses écrites à nos questions. Or nous attendons toujours ces réponses bien que le greffier du Comité vous ait relancé à de nombreuses reprises.
Par exemple, nous vous avions demandé de nous fournir la ventilation des programmes de la SCHL par province, ainsi que les informations sur le coût par logement pour chacun de ces projets. Nous attendons toujours la réponse.
Je vous avais aussi posé une question sur un projet de logement social à Joliette. L'Office municipal d'habitation de Joliette veut bâtir un immeuble dans lequel la moitié des logements serait réservée à des personnes vivant avec un handicap. Ce qui freine le projet, c'est que le terrain, qui est enclavé et qui ne peut servir à rien d'autre qu'à cela, appartient à la Société d'habitation du Québec. Or, celle-ci a une entente sur le logement social avec la SCHL. La Société d'habitation du Québec est prête à céder ce terrain. De son côté, la SCHL ne veut même pas le vendre au prix de l'évaluation municipale, mais plutôt au prix courant. On parle donc de près de 1 million de dollars plutôt que de 300 000 $.
Je vous avais demandé ce qui pouvait être fait pour débloquer cette situation. Était-il possible de mettre fin à l'entente sur le logement social? Le ministre pourrait-il permettre que la SCHL cède le terrain, comme le propose la Société d'habitation du Québec? Nous attendons toujours ces réponses.
Je vous ai écrit à ce sujet, à la SCHL, il y a plus de cinq mois. J'ai écrit au ministre il y a cinq mois, mais c'est toujours l'impasse. L'Office municipal d'habitation de Joliette ne peut pas entreprendre les travaux à cause de la SCHL, qui ne fournit toujours pas de réponse.
Enfin, nous vous avons demandé une mise à jour de votre étude sur la pénurie de logements, qui se chiffre à 3,5 millions de logements. Il s'agit de mettre ces données à jour avec les données révisées de Statistique Canada. À ce sujet, les nombreuses tentatives du greffier nous ont finalement permis de comprendre que nous obtiendrions cette réponse au cours du premier trimestre de cette année. J'aimerais donc savoir si vous avez une date à nous fournir.
En ce qui concerne cette étude, j'aimerais vous rappeler autre chose. Cela va me permettre de poser une question au ministre. Bloomberg, le 6 février dernier, a indiqué que l'économiste de la CIBC, M. Benjamin Tal, parlait d'un manque d'au moins 5 millions de logements, et non de 3,5 millions. Ce chiffre prend en compte l'accroissement de la population, y compris les résidents non permanents et les résidents temporaires.
Monsieur Dugan, allez-vous nous répondre un jour? Vous représentez la SCHL, et vous êtes le seul témoin à s'être engagé à donner des réponses écrites sans les avoir fournies au Comité permanent des finances.
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Je vous remercie de m'avoir répondu.
Cela fait plus de cinq mois que la SCHL est interpellée et, maintenant, c'est elle qui bloque la construction de logements sociaux. C'est très préoccupant.
Étant donné qu'il ne me reste pas beaucoup de temps, je vais poser mes questions à M. Fraser.
Comme le disait l'économiste de la CIBC, on parlerait plutôt d'un manque de 5 millions de logements. Selon les données publiées par la SCHL à la fin de janvier, on prévoit que l'offre va diminuer en 2024, parce que le nombre de mises en chantier a diminué depuis un an à cause de l'inflation; on s'attend à ce que l'annulation de ces projets commence à se faire sentir cette année. À cela s'ajoutera une croissance de la population, qui accentuera la pénurie de logements. Bref, il y aura beaucoup de sans-abri, cette année.
Que comptez-vous faire à cet égard? Est-ce vrai que le gouvernement va baisser de 3 % le financement accordé aux organismes qui luttent contre l'itinérance? Ce sont les échos que nous avons présentement.
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Je vous remercie de votre question, monsieur Ste‑Marie.
Dans le cadre de la stratégie du Canada pour faire face aux défis en matière de logement, il est important de considérer la pénurie.
[Traduction]
Que la pénurie s'élève à trois millions et demi ou à cinq millions, nous devons tout de même mettre en œuvre toutes les mesures envisagées et soutenir les collectivités concernées.
Je ne vais pas m'avancer sur les décisions que la pourrait prendre dans le budget. Ce que je peux vous dire, c'est que nous continuons à soutenir les organismes communautaires qui aident ceux qui n'ont pas de logement. Juste avant les Fêtes, nous avons par exemple octroyé 100 millions de dollars supplémentaires au programme Vers un chez-soi afin qu'il puisse répondre aux besoins les plus urgents avant l'arrivée du froid.
Nous allons continuer à travailler avec les municipalités et les organisations prestataires de services pour déterminer comment nous pouvons tirer le meilleur parti des aides fédérales. Toutefois, je ne suis pas en mesure de faire des projections sur les décisions budgétaires qui pourraient être prises avant le prochain budget fédéral.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Bon retour parmi nous, monsieur le ministre.
Je pense que plus de 7 500 personnes sont en attente d'un logement abordable dans votre région et que la liste d'attente est d'environ deux ans. Votre gouvernement s'est engagé en campagne électorale à mettre fin au phénomène des rénovictions — où les propriétaires expulsent les locataires pour améliorer la propriété, parfois de manière superficielle, avant d'augmenter les loyers —, mais nous savons qu'il y en a encore à Dartmouth et à Halifax, notamment.
L'un des moyens de lutter contre ce phénomène serait de donner aux organismes communautaires qui ont l'habitude de fournir des logements les moyens d'acquérir des immeubles au lieu de les vendre aux types de propriétaires qui font des rénovictions. Je ne vous ai pas entendu parler d'un fonds d'acquisition à but non lucratif dans vos remarques liminaires. J'aimerais savoir si c'est quelque chose que votre gouvernement envisage sérieusement dans ce cycle budgétaire.
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Cette question est importante.
Je tiens à souligner qu'en plus des mesures que vous avez mentionnées, l'énoncé économique de l'automne prévoyait également une subvention supplémentaire de 300 millions de dollars pour les coopératives d'habitation, qui sera mise en œuvre cette année.
Les programmes que vous avez mentionnés sont déjà en marche. Les deux programmes disposent déjà d'une certaine somme d'argent. Même si nous prévoyons que l'argent prévu dans l'énoncé économique de l'automne sera dépensé dans quelques années, cela ne veut pas dire que nous ne dépenserons rien d'ici là. Nous continuerons à chercher des façons de tirer parti de l'argent dont nous disposons dans ces programmes pour construire des logements lorsque nous aurons de bons projets prêts à être lancés.
Devons-nous continuer à essayer d'augmenter l'offre? Oui, absolument. Cela dit, je ne veux pas que vous croyiez qu'un report de deux ans dans le versement de ces compléments signifie que les fonds qu'ils compléteront ne sont pas capitalisés entre temps. Ces fonds vont servir à concrétiser des projets, car nous signons des ententes avec l'argent disponible dès maintenant, et nous continuerons à le faire.
Merci, monsieur le ministre, de comparaître devant nous. Nous nous connaissons depuis que nous avons tous deux participé au congrès des conservateurs à Halifax; cela fait un bon moment déjà.
J'espère que nous pourrons miser sur ces mesures, parce que nous faisons face à un enjeu grave. Comme nous le savons, le montant des hypothèques a doublé, le prix des loyers aussi, et des gens vivent dans des tentes d'un bout à l'autre du pays, notamment dans votre circonscription, monsieur le ministre.
J'aimerais d'abord que nous parlions du Fonds pour accélérer la construction de logements, qui a été lancé il y a plus de trois ans. On a investi environ 4 milliards de dollars. Combien de maisons ont été construites?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je tiens à vous remercier, monsieur le ministre, ainsi que les représentants du domaine du logement, d'être ici aujourd'hui.
Le logement abordable, le logement coopératif et le logement locatif sont des priorités pour les électeurs de ma circonscription, Davenport.
Vendredi dernier, j'étais avec la et la mairesse de Toronto. Elles faisaient une grande annonce au sujet des demandeurs d'asile. La vice-première ministre a mentionné que, depuis 2015, le gouvernement fédéral avait offert un financement historique à la Ville de Toronto. Elle a parlé de 5,79 milliards de dollars. Elle a également fait valoir que le gouvernement fédéral avait engagé 6 milliards de dollars pour le logement afin de soutenir la population de Toronto. J'ai été très heureuse d'entendre la mairesse dire que le gouvernement fédéral avait tenu ses promesses pour la Ville de Toronto.
Monsieur le ministre, pouvez-vous nous parler un peu plus en détail du financement que nous avons fourni à la Ville de Toronto pour le logement? Je sais que les habitants de Davenport veulent savoir.
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Certainement. Je n'en ai pas un résumé exhaustif sous les yeux aujourd'hui, mais nous pourrions peut-être vous en communiquer certains détails après la réunion.
Pour mettre l'accent sur l'ampleur de ce que nous faisons à Toronto, il ne faut pas oublier qu'en plus du logement, d'énormes investissements ont été faits dans l'infrastructure pour soutenir la capacité d'approvisionnement en eau et de traitement des eaux usées qui nous permet de construire plus de maisons, de même que les systèmes de transport en commun qui permettront aux gens d'avoir accès à ce qu'offre la ville. Cela s'ajoute au soutien direct au logement.
En ce qui concerne les investissements que nous faisons à Toronto, je soulignerais l'investissement par l'entremise du Fonds pour accélérer la construction de logements, qui se traduira par l'acquisition de maisons sans but lucratif et par un changement fondamental dans les pratiques de zonage, qui se centreront sur le développement axé sur le transport en commun. L'investissement permettra de numériser et d'accélérer le processus de délivrance de permis pour construire plus de maisons.
Cet investissement à lui seul vaut plus de 470 millions de dollars dans la ville de Toronto seulement. Dans la région du Grand Toronto, d'autres collectivités en profitent, bien sûr. Je pense aux habitants du Sud de l'Ontario: Kitchener, Guelph, Waterloo et Richmond Hill. Plusieurs autres collectivités en ont profité.
En plus du Fonds pour accélérer la construction de logements, qui change de façon permanente la manière dont Toronto construit des maisons, nous avons connu une série d'investissements directs et de projets de logements abordables par l'entremise du Fonds pour le logement abordable. On a largement investi dans la construction de logements locatifs dans le cadre du Programme de prêts pour la construction d'appartements, qui offre du financement à faible coût.
Selon la façon dont on compte l'argent, et si l'on accorde le financement de la même façon que l'on accorde les subventions, nous en sommes à plusieurs centaines de millions, voire des milliards de dollars, si l'on tient compte de l'infrastructure habilitante pour le logement.
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Il n'y a rien de plus important.
Pardonnez-moi d'aborder certaines des raisons pour lesquelles je me suis lancé en politique, mais il y a huit ans, les défis auxquels faisait face ma communauté étaient très différents de ceux d'aujourd'hui. J'ai cinq soeurs. Si vous nous aviez demandé il y a 10 ou 12 ans ce que nous voulions faire de notre vie, nous ne l'aurions pas su. Cependant, nous savions que nous voulions vivre dans la communauté où nous avions grandi. Ce n'était pas une option pour nous à l'époque, non pas en raison du marché du logement, mais en raison du marché du travail.
Les choses ont changé dans les petites collectivités comme la mienne, et les grandes villes sont aux prises avec ce problème depuis longtemps. Les gens n'ont plus les moyens de vivre dans les collectivités qu'ils aiment et où vivent leurs familles. C’est là qu’ils veulent des occasions professionnelles de croître, de prospérer et de contribuer. Nous devons réussir, parce que les conséquences associées à notre incapacité de construire suffisamment de logements pour que les gens puissent vivre là où ils le souhaitent ne sont pas seulement individuelles. La situation a aussi un impact économique sur l'ensemble du pays, puisque les jeunes n'ont pas les moyens d'habiter dans les villes qui leur offrent des possibilités ou dans les villes où ils ont grandi. Cela a une incidence sur nous tous.
Dites aux gens de votre circonscription que, malgré les défis importants auxquels nous faisons face, j'ai bon espoir que les choses vont s'améliorer au cours des prochaines années, parce que je vois le travail qui est fait en ce sens. Je passe beaucoup de temps avec des gens qui font ce qu'il faut pour construire les maisons dont nous avons besoin afin que les jeunes aient les moyens de se payer un logement... Que ce soit un logement à louer aujourd'hui ou une occasion d'épargner pour acheter une maison dans quelques années.
Nous devons faire tout ce que nous pouvons pour réduire le coût de construction afin d'accroître l'offre sur le marché. Nous devons également envisager des mesures pour permettre aux gens d'épargner afin qu'ils n'aient pas à renoncer à l'idée de posséder un jour un logement.
Malgré les défis, je demeure optimiste et plein d'espoir. Cependant, nous avons beaucoup de travail à faire pour arriver là où je veux aller.
:
Merci, monsieur le président.
Monsieur le ministre, j'aurais bien voulu vous accorder une pause, mais c'est à vous que mes questions s'adressent.
Comme on l'a mentionné, la situation actuelle est assez dramatique. Selon la Société canadienne d'hypothèques et de logement, la SCHL, il faudrait construire 3,5 millions de logements. Selon la CIBC, il faudrait plutôt en construire 5 millions. Il s'agit d'un chantier colossal. L'an passé, au Québec, on a construit 40 000 logements. Selon la SCHL, il aurait fallu en construire 200 000. Au Québec, pendant l'année où on a construit le plus de logements, on en a construit 70 000. Pour atteindre la cible de la SCHL, soit 3,5 millions de logements, il faudrait que le Québec construise trois fois plus de logements qu'il n’en a jamais construits. Personnellement, je ne vois pas comment on peut envisager une telle chose.
Au cours de la dernière année, j'ai fait la tournée du Québec et j'ai parlé à beaucoup d'organismes. Cela dit, concentrons-nous sur le secteur à but non lucratif. Des logements et des condos, on en construit. Si on gagne 200 000 $ par année, on n'a pas de problème, on ne vit pas la crise du logement. À Longueuil, on a construit plusieurs logements. En ce moment, des familles, des mères monoparentales et des personnes aînées se font expulser de leur logement. Il faut aider le secteur à but non lucratif et construire des logements sociaux.
En ce moment, les organismes nous disent que le zonage et les municipalités créent toutes sortes d'embuches à la construction. De plus, elles nous disent que les programmes du Québec et du fédéral, en matière de logement, ne se rejoignent ou ne se recoupent pas. En effet, les critères sont différents. Les organismes à but non lucratif n'ont pas l'aide de 500 000 fonctionnaires pour remplir leurs demandes; souvent, il n'y a que deux ou trois personnes dans un petit bureau. Elles essaient de satisfaire aux exigences de tous les programmes. Le fédéral a de l'argent, mais les municipalités n'en ont pas. Québec, par exemple, a peu d'argent.
Avant le lancement de la Stratégie nationale sur le logement, il a fallu négocier avec le Québec pendant trois ans avant qu'un seul sou y soit dépensé. Toutefois, on en a dépensé dans le reste du Canada. Le Fonds pour accélérer la construction de logements a été voté dans le budget de 2022. Il a fallu négocier avec Québec pendant un an et demi avant de s'entendre sur le fameux montant de 1,8 milliard de dollars, dont 900 millions de dollars sont investis par le Québec et 900 millions de dollars sont investis par le gouvernement fédéral. Les retards actuels ne se font pas dans les municipalités, comme le prétendent les conservateurs, mais bien à Ottawa.
Monsieur le ministre, je vais vous poser une question que beaucoup de gens nous ont posée. Au lieu de mettre en place des programmes, est-ce qu'Ottawa pourrait envisager l'idée d'un guichet unique, comme dans le domaine de la santé? Le gouvernement fédéral pourrait remettre un chèque au Québec. Cela nous ferait gagner du temps. Ainsi, il n'y aurait plus que deux ordres de gouvernement qui s'occuperaient du logement, soit le municipal et le provincial. Ainsi, on pourrait accélérer la construction de logements, réduire les retards et réduire les coûts. On pourrait donc construire plus de logements.
Est-ce qu'Ottawa pourrait avoir l'humilité de ne plus s'occuper du logement et d'envoyer des chèques au Québec?
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Je vous remercie de votre intervention, monsieur Trudel.
Il est aussi important de reconnaître que nous avons une entente avec le gouvernement du Québec concernant les fonds destinés à accélérer la construction de logements. C'est une idée unique.
Nous travaillons ensemble pour respecter les priorités que le gouvernement du Québec nous a communiquées. Nous avons investi 900 millions de dollars et le gouvernement du Québec a lui aussi investi cette somme. C'est incroyable.
Des organismes qui veulent construire des logements abordables utilisent un seul programme qui combine les fonds du gouvernement fédéral et ceux du gouvernement du Québec. Cela va inciter plus d'instances à utiliser une stratégie similaire.
[Traduction]
Ce ne sera pas exactement la même solution pour tous les programmes que nous utilisons. Nous apportons toutefois des changements à nos programmes de logement, tant pour l'offre sur le marché que pour le logement abordable, afin de pouvoir travailler avec d'autres administrations ou peut-être des organisations qui ont la capacité de construire un grand nombre de logements et de le faire dans le cadre d'une approche du portefeuille. De cette façon, nous pourrons dire à un gouvernement provincial, par exemple, que nous utiliserons une partie de nos fonds pour un programme qui sera jumelé aux leurs en vue de créer des occasions de construire de nouvelles maisons. Nous sommes en train d'apporter des changements au programme à cette fin.
Je ne sais pas si cela fonctionnera pour chaque programme — tout dépendra des programmes complémentaires que les gouvernements provinciaux ont en place —, mais avec le Fonds pour accélérer la construction de logements au Québec et nos autres programmes conçus pour stimuler l'offre, nous nous dirigeons vers une approche du portefeuille pour débloquer la complémentarité associée à une telle stratégie.
Je vais revenir à la question d'un fonds d'acquisition pour les organismes à but non lucratif. C'est en partie parce que le gouvernement conservateur précédent — et maintenant le gouvernement actuel — n'a pas renouvelé les subventions d'exploitation qui étaient liées à des hypothèques pour des logements abordables que, lorsqu'elles sont arrivées à échéance, des sociétés propriétaires et des fiducies de placement immobilier ont acheté ces immeubles et ont pressé les locataires. Dans certains cas, elles les ont expulsés. Maintenant, elles veulent laisser aller ces édifices à nouveau.
Je pense que la conversation au sujet des fonds d'acquisition pour les organismes à but non lucratif suscite des préoccupations. Ils ne devraient pas être conçus de manière à devenir un outil de dessaisissement pour certains de ces grands propriétaires qui ont acquis des immeubles à logements abordables et les ont ensuite désignés à titre de logements haut de gamme.
Je me demande quelles mesures de protection devraient être mises en place pour éviter que ces fonds ne deviennent un outil de désinvestissement pour les grands intérêts financiers qui possèdent ces propriétés et pour qu'ils soient adéquatement axés sur la garantie que l'argent dépensé est dans l'intérêt public et que les contribuables obtiennent la valeur maximale pour leur investissement.
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Je pense que chaque fois que l'on a affaire à un nouveau programme — et ce n'est pas propre à un fonds d'acquisition, mais de façon générale —, il faut comprendre dans quel but le programme est en place et déterminer s'il est possible d'atteindre un tel objectif. À mon avis, le but d'un fonds d'acquisition ou d'autres mesures visant à créer plus de logements hors marché est d'augmenter le parc global de logements au Canada qui existe à l'extérieur du marché.
Je pense que vous le savez déjà, mais je vais le répéter dans l'intérêt du Comité: nous sommes à un peu moins de 4 % du total au Canada. La moyenne de l'OCDE est plus près de 8 %. En mettant des mesures en place, mon objectif sera d'augmenter la proportion de maisons qui existent à l'extérieur du marché. Soit dit en passant, environ 10 % des Canadiens — ou un peu plus — se situent en dessous de la mesure de faible revenu. Je pense que nous devons nous assurer que ces gens ont les moyens de se trouver un logement.
En ce qui concerne le programme, si nous voulons favoriser l'acquisition par des organismes sans but lucratif, il faut veiller à ce que l'immeuble soit détenu par une entité qui souhaite le tenir à l'écart du marché. Je ne veux pas créer un scénario dans lequel les ressources publiques serviront à enrichir un investisseur privé qui pourrait investir lui-même dans le marché.
En bref, nous voulons simplement nous assurer que les bénéficiaires des fonds que nous avons mis en place restent en dehors du contexte du marché afin que nous ne nous retrouvions pas dans la même situation dans 10 ans.
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Tout d'abord, il faut déterminer quelles parcelles de terre sont appropriées pour le logement. Si l'on parle de zones protégées pour des raisons agricoles ou environnementales, c'est, à mon avis, une réponse complète à la question. On ne devrait pas utiliser ces terres pour des projets domiciliaires.
En ce qui concerne les autres éléments, il faut mettre en place des mesures de protection pour s'assurer d'obtenir un bon rendement sur l'abordabilité, parce que le but de mettre des terres fédérales sur la table est de réduire le coût des intrants. Il ne s'agit pas seulement de construire plus de maisons, mais aussi de les offrir à un meilleur prix. Je crois qu'il faut insister pour qu'une partie importante des logements soit abordable.
D'un autre côté, je veux être prudent et faire passer l'abordabilité par le zonage inclusif. Il est beaucoup question de mettre fin au zonage d'exclusion. Je crois qu'un plus grand nombre de quartiers devraient comprendre un mélange de logements abordables et de logements axés sur le marché. Je ne suis pas un puriste; je ne crois pas que chaque logement doit être la propriété d'un organisme sans but lucratif simplement parce qu'il s'agissait autrefois de terres publiques. Une partie importante des terres doit être consacrée à ce type d'habitations, mais je veux aussi que les personnes qui vivent dans les logements conçus pour les familles à faible revenu aient le sentiment de faire partie d'un quartier, et non d'être séparées des personnes qui se trouvent dans le marché immobilier.
C'est un art, en quelque sorte, mais je pense qu'il faut mettre en place des garde-fous pour insister sur l'atteinte d'un niveau minimal d'abordabilité. Quand je parle d'« abordabilité » sur les terres publiques, je pense aux familles à faible revenu, et pas seulement aux maisons au prix du marché et en dessous.
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Merci, monsieur le président.
Merci, chers collègues.
Monsieur le ministre, je veux commencer par certains points sur lesquels nous sommes d'accord.
Nous vivons une crise du logement. Je vous remercie d'avoir été très clair à ce sujet. C'est une crise qui se prépare depuis 30 ans. Nous devons légaliser une densité plus douce, ce qui comprend les quadruplex, par exemple. En fait, vous avez fait d'excellents progrès à cet égard grâce au Fonds pour accélérer la construction de logements. Je vous en félicite.
Ma préoccupation a trait à la construction de ces quadruplex. Lorsque les constructeurs regardent ce que le gouvernement fédéral a à leur offrir en matière de prêts et de contributions pour y arriver, ils constatent par exemple que le Programme de prêts pour la construction d'appartement vise souvent des immeubles de cinq logements et plus, ce qui est ironique.
En prévision du budget de 2024, pouvez-vous nous parler des efforts que vous êtes en train de déployer pour offrir des possibilités de financement à ceux qui veulent construire les quadruplex que vous réussissez à légaliser dans les municipalités?
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Je vous remercie pour cette question. Le moment est bien choisi. Je risque de devancer la politique gouvernementale dans un esprit de franchise.
C'est une question sur laquelle je me penche. Nous sommes en train de voir si nous pouvons adapter les règles maintenant, mais nous devons faire nos devoirs pour nous assurer de comprendre les conséquences de la politique, tant positives que potentiellement inquiétantes. À l'heure actuelle, mon instinct me dit qu'il faut voir les choses de façon positive et pas uniquement en raison du financement qui sera offert pour la construction d'immeubles de quatre logements. Cela pourrait aussi ouvrir la porte à la conversion de maisons unifamiliales existantes en immeubles à logements multiples. C'est le style de la plupart des appartements dans ma collectivité. Ce sont des maisons qui ont été divisées pour fournir des logements à différentes familles.
L'autre élément, c'est que si nous apportons un changement comme celui‑ci, il permettra de coordonner le zonage de quatre logements « de plein droit » que nous avons intégré dans nos ententes sur le Fonds pour accélérer la construction de logements avec les possibilités de financement de la SCHL, ainsi qu'avec le catalogue de conceptions préapprouvées sur lesquelles nous travaillons. Il s'agit d'avoir une voie de financement pour la fabrication avec préapprobation au niveau municipal. Si nous prenons toutes ces mesures, nous pourrons réduire le processus de construction de plusieurs mois, éliminer certains les obstacles pour les nouveaux venus dans le secteur de la construction résidentielle et loger beaucoup plus de familles à de meilleurs prix que ceux qui existent actuellement sur le marché.
En y regardant de plus près, on constate que le travail n'est pas terminé.