Bienvenue à la 138e réunion du Comité permanent des finances de la Chambre des communes.
Conformément à l'ordre de renvoi du lundi 18 mars 2024 et à la motion adoptée le lundi 11 décembre 2023, le Comité se réunit pour discuter du projet de loi , Loi portant exécution de certaines dispositions de l'énoncé économique de l'automne déposé au Parlement le 21 novembre 2023 et certaines dispositions du budget déposé au Parlement le 28 mars 2023.
La réunion se déroule en mode hybride, conformément à l'article 15.1 du Règlement. Les membres du Comité sont présents en personne dans la salle ou participent à distance à l'aide de l'application Zoom.
Voici quelques observations à l'intention des membres et des témoins.
Bien que la salle soit équipée d'un excellent système audio, des rétroactions acoustiques sont possibles. Elles peuvent être extrêmement dommageables pour les interprètes et causer de graves lésions. La cause la plus courante de ces incidents est une oreillette placée trop près d'un microphone. Si nous voulons prévenir les incidents et protéger la santé auditive des interprètes, il faut donc que tous les participants soient très prudents lorsqu'ils manipulent leur oreillette, surtout si leur microphone ou celui de leur voisin est allumé.
Je demande aux participants d'utiliser le microphone auquel leur casque d'écoute est branché et d'éviter de manipuler leur oreillette pour plutôt la placer sur la table, loin du microphone, lorsqu'ils ne s'en servent pas.
Je rappelle à tous qu'ils doivent s'adresser à la présidence.
Les députés sur place qui veulent prendre la parole lèvent la main. Ceux qui participent par Zoom utilisent la fonction main levée. Le greffier et moi allons gérer l'ordre des interventions de notre mieux. Merci de votre patience et de votre compréhension à cet égard.
Nous accueillons, à titre personnel, David Brown, agent immobilier, et Jennifer Quaid, professeure agrégée et vice-doyenne à la recherche, Section de droit civil, Faculté de droit, Université d'Ottawa. Elle se joindra à nous sous peu. De l'Association dentaire canadienne, nous accueillons Aaron Burry, directeur général. De l'Union des consommateurs, nous recevons Maxime Dorais, co‑directeur général, ainsi qu'Olivier Surprenant, analyste, Politiques publiques et santé.
Bienvenue à tous.
David Brown est là et interviendra le premier. Il a cinq minutes.
Je vous en prie.
Bonjour. Je m'appelle Dave Brown. Je suis un agent immobilier chevronné à Whistler, en Colombie-Britannique. Je comparais pour discuter de la taxe sur les logements sous-utilisés au nom de la Whistler Real Estate Association, qui regroupe environ 150 agents immobiliers, et de Tourism Whistler, un organisme touristique sans but lucratif qui représente 8 000 membres qui possèdent des biens à vocation touristique sur des terrains de villégiature à Whistler.
Barrett Fisher, présidente-directrice générale de Tourism Whistler, est à l'étranger. Elle ne peut donc pas témoigner aujourd'hui.
Whistler, municipalité constituée en 1975, demande que tous les logements à vocation touristique assortis de clauses restrictives soient exemptés de la taxe proposée. En vertu d'une loi provinciale, la Resort Municipality of Whistler Act, tous les terrains situés au pied des deux montagnes de Whistler et les trois parcours de golf sont des terrains de villégiature désignés dans le but de créer une économie touristique dynamique pour la collectivité.
Ce fut un succès retentissant. Whistler est devenue une destination touristique de calibre mondial. Les visiteurs y font des dépenses de plus de 2 milliards de dollars par année. L'activité rapporte 700 millions de dollars en recettes fiscales et soutient plus de 3 000 entreprises et 15 000 emplois. Tel que le prévoit le plan directeur officiel, les logements situés sur des terrains de villégiature ont des covenants de titre — phase 1 ou phase 2 — confirmant leur utilisation touristique. De plus, les propriétaires fonciers sur les terrains de villégiature doivent payer chaque année des frais d'évaluation touristique obligatoires pour soutenir l'économie touristique de Whistler, y compris les initiatives de mise en valeur des destinations, de marketing et de vente.
Dès ses débuts, le centre de villégiature de Whistler a encouragé les investissements canadiens et étrangers dans la construction d'hôtels, d'appartements en copropriété, de maisons en rangée et de maisons individuelles à louer à des touristes, offrant ainsi un éventail de choix d'hébergement à une variété de visiteurs qui viennent profiter des loisirs de plein air de Whistler, d'activités culturelles et de services commerciaux. Environ 80 % de l'hébergement touristique à Whistler appartient à des investisseurs individuels qui placent leur hôtel, leur copropriété ou leur logement dans un bassin de location touristique pour soutenir l'économie touristique de Whistler. La nouvelle taxe fédérale pénalise les investisseurs qui ont fait vivre l'économie touristique de Whistler et contribué à son succès durable.
Les propriétaires étrangers utilisent habituellement leur propriété une à deux semaines par année, puis la mettent dans un bassin de biens locatifs pour le reste de l'année afin que le logement ne soit pas vide, mais plutôt utilisé au maximum pour le tourisme, ce qui est la fin prévue. L'obligation pour les propriétaires étrangers d'utiliser eux-mêmes leur propriété pendant au moins 28 jours éliminerait donc ces logements du bassin de location touristique. Il s'agit d'une préoccupation majeure pour les hôteliers, les gestionnaires immobiliers et les entreprises commerciales, puisque l'utilisation des logements par les propriétaires ne suffit pas pour soutenir les transports terrestres, les activités de villégiature, les attractions, les restaurants, les bars, les boîtes de nuit, les magasins de détail, les établissements thermaux et les installations de conférence au même niveau que les visiteurs qui louent à la journée.
Pis encore, de nombreux propriétaires étrangers de logements refusent de payer la taxe sur les logements sous-utilisés et mettent leur bien en vente, retirant ainsi des logements du parc de location. Ces logements seraient probablement vendus comme résidence secondaire à des habitants de la Colombie-Britannique.
Il est important de faire remarquer que toute recette fédérale tirée de la taxe serait annulée par la perte correspondante de TPS qui aurait été perçue sur les visites touristiques. Il s'agit du produit de la TPS non seulement sur la location de logements, mais aussi sur la vaste gamme d'entreprises et de services touristiques où les visiteurs font des dépenses pendant leurs vacances à Whistler.
L'Agence du revenu du Canada a jugé que tout bien hôtelier ou en copropriété confié à une société de gestion et doté d'une cuisine peut être utilisé à des fins résidentielles, même si le bien est assujetti à des restrictions de zonage et à des clauses restrictives qui régissent l'utilisation autorisée. Cela n'a pas de sens, car la plupart des établissements hôteliers et leurs cuisines ne conviennent pas à l'utilisation résidentielle à longueur d'année, puisque la restriction imposée aux hôtels et aux copropriétés limite l'utilisation personnelle de ces logements à 28 jours en hiver, de novembre à avril, et à 28 jours en été, de mai à octobre, afin de soutenir l'utilisation touristique prévue.
Nous comprenons pourquoi on peut vouloir taxer les logements résidentiels appartenant à des étrangers, qui sont sous-utilisés et qui ne sont pas disponibles dans le parc immobilier local. Cependant, ce n'est pas le cas dans les quartiers du centre de villégiature de Whistler, où l'hébergement touristique est entièrement utilisé pour la location à la journée. De plus, Whistler s'est fermement engagée à financer et à construire des logements abordables pour les employés dans les quartiers résidentiels.
En tant que municipalité de villégiature, Whistler est exemptée de la taxe de spéculation et d'inoccupation de la Colombie-Britannique, instaurée en 2018, et soustraite à l'application de la Loi fédérale sur l'interdiction d'achat d'immeubles résidentiels par des non-Canadiens, qui est entrée en vigueur le 1er janvier 2023.
Je tiens à souligner que les municipalités de villégiature sont reconnues comme des destinations touristiques qui rapportent des recettes d'exportation.
Par conséquent, Whistler demande respectueusement au gouvernement fédéral de prévoir une exemption dans le cadre de la législation fiscale sur les logements sous-utilisés pour l'hébergement touristique dans les municipalités de villégiature avant la date limite du 30 avril 2024, ou le plus tôt possible.
Faute de cette exemption, la viabilité économique des entreprises de Whistler diminuera probablement, tout comme les recettes fiscales fédérales, provinciales et municipales tirées de l'activité touristique, ce qui nuira au dynamisme de l'hébergement touristique de Whistler.
J'ai quelques points à aborder...
:
Merci à vous, monsieur le président, et aux membres du Comité.
[Français]
C'est un grand plaisir pour moi d'être ici aujourd'hui.
[Traduction]
Je suis le directeur général de l'Association dentaire canadienne, mais je suis aussi un dentiste en exercice depuis plus de 37 ans, et j'ai consacré la majeure partie de ma carrière à traiter des patients et des populations vulnérables.
L'Association dentaire canadienne, l'ACD, est le porte-parole national de la profession dentaire. Elle se voue à la promotion de l'éducation dentaire et de normes de recherche et fait valoir les besoins du système de soins dentaires du Canada. Elle collabore avec les associations dentaires provinciales et territoriales, qui représentent plus de 25 000 dentistes en exercice, pour veiller à ce que le Régime canadien de soins dentaires, le RCSD, réponde aux besoins des Canadiens.
L'Association soutient depuis longtemps que la santé buccodentaire est un élément essentiel de la santé générale et qu'elle devrait être appuyée par des investissements qui visent à améliorer les soins de santé au Canada. Le RCSD est une occasion unique d'améliorer considérablement la santé buccodentaire de millions de Canadiens, et nous croyons qu'il faut faire correctement les choses dès le départ.
L'ADC s'est efforcée de participer de façon constructive à la conception de ce régime depuis le début. En février 2023, nous avons publié un document d'orientation intitulé Combler les lacunes en matière de financement des soins dentaires, qui proposait un cadre. Nous avons principalement recommandé que le RCSD fonctionne comme n'importe quel autre régime de soins dentaires. Nous avons insisté sur le fait que les patients devraient être autorisés à choisir leur propre dentiste et que les régimes de soins dentaires existants devraient être préservés.
Le gouvernement fédéral doit veiller à ce que le coût des traitements admissibles soit entièrement couvert. De nombreux aînés apprendront bientôt que ce programme ne couvrira peut-être qu'une partie des soins dont ils ont besoin. Les aînés vulnérables ont en matière de santé buccodentaire des besoins uniques qui ne seront peut-être pas couverts par le programme, et certainement pas au moment du lancement.
Les dentistes s'inquiètent des exigences bureaucratiques que le programme imposera à leurs bureaux, nécessitant de nouvelles ressources humaines et autres. Or, ces ressources sont déjà sous tension à cause des pénuries de personnel. Les dentistes ont besoin que le programme soit simple sur le plan administratif. C'est essentiel si nous voulons assurer l'accès aux soins aux millions de Canadiens qui y auront droit au cours des prochains mois.
Ces derniers mois, l'ADC et les associations dentaires provinciales et territoriales ont fait part au gouvernement fédéral des préoccupations que suscite la conception actuelle du programme. Une enquête récente menée auprès de 4 000 dentistes des quatre coins de Canada montre que 61 % d'entre eux déclarent ne pas souhaiter participer au programme. Sans le soutien des fournisseurs de soins de santé buccodentaires, le régime est voué à l'échec et les millions de patients qui s'y inscriront ne pourront pas trouver de dentiste.
Aujourd'hui, je voudrais présenter au Comité trois sujets de préoccupation.
Premièrement, le RCSD ne fournit pas de soins dentaires gratuits, mais de nombreux Canadiens ont l'impression que c'est le cas. En fait, il ne couvre qu'une partie des frais courants et habituels, malgré le fait que nous demandions au gouvernement de respecter les guides provinciaux et territoriaux établis. Cela crée déjà de la confusion, et le fardeau d'expliquer les malentendus retombera sur le personnel administratif des services dentaires.
Deuxièmement, l'inscription officielle au RCSD, ou la procédure « demande par demande », diffère des régimes de soins dentaires habituels des autres Canadiens. Le problème, c'est qu'il y a des conditions qui ne se retrouvent généralement pas dans d'autres régimes normaux. Ce que nous disent les dentistes, c'est que les modalités détaillées sont peut-être trop lourdes pour leurs cliniques.
Troisièmement, pour offrir des soins médicalement nécessaires, on ne devrait pas avoir à obtenir une approbation fédérale. La première version du bouquet de services qui doit être lancée en mai offre un certain niveau de services pour les soins dont les patients ont besoin, mais pas tous. Pour obtenir les soins nécessaires, les participants du RCSD devront peut-être obtenir une préautorisation, mais elle ne sera accordée qu'après novembre. Le RCSD n'est pas conforme aux autres régimes de soins dentaires. Il s'agit d'un programme gouvernemental complexe qui comporte des processus d'autorisation plus compliqués qui, selon nous, perturberont les soins aux patients.
Depuis le début, notre objectif est de veiller à ce que le RCSD réussisse. C'est pourquoi nous avons fait des recommandations pour que le programme soit conçu de façon à aider les populations vulnérables. C'est notre objectif. Nous voulons travailler à aplanir les obstacles dans l'accès aux soins, et non à en créer de nouveaux.
Pour terminer, je dirai qu'il subsiste encore aujourd'hui beaucoup d'inconnues au sujet du programme. Par exemple, les dentistes ne savent pas comment la coordination des prestations avec les programmes provinciaux va se faire. Nous ne savons pas non plus exactement quel niveau de services sera préautorisé pour répondre aux besoins des patients.
Pour conclure, je tiens à remercier le Comité de nous avoir invités à comparaître et d'avoir écouté ces préoccupations. Nous croyons en l'intention qui sous-tend ce programme et nous voulons travailler avec le gouvernement pour faire les choses correctement pour les patients. Tous les Canadiens méritent les meilleurs soins de santé buccodentaire possible. Le programme doit être conçu de manière à bien fonctionner pour les patients, et les dentistes et le personnel qui s'en occupent.
Merci beaucoup.
:
Mesdames et messieurs les membres du Comité, bonjour.
Je m'appelle Maxime Dorais, et je suis co-directeur général de l'Union des consommateurs.
Je souhaiterais d'abord remercier M. Gabriel Ste‑Marie de nous avoir invités à comparaître devant le Comité pour vous exposer notre analyse du projet de loi .
Permettez-moi d'abord de vous présenter notre organisation. L'Union des consommateurs représente 14 associations de défense des droits des consommateurs. Nous avons pour mission de promouvoir et de défendre les droits des consommateurs en accordant une attention particulière aux ménages à revenu modeste.
Outre le droit de la consommation, l'équipe d'analystes du risque de l'Union des consommateurs s'intéresse également de près aux politiques sociales. En plus du travail de recherche et de sensibilisation du grand public, l'Union entreprend des actions collectives pour accompagner les consommateurs et faire avancer le droit de la consommation.
Dans le cadre du projet de loi présentement à l'étude, nous nous sommes principalement intéressés aux mesures touchant la concurrence et l'abordabilité en épicerie.
Je céderai maintenant la parole à mon collègue Olivier Surprenant, analyste en politiques publiques.
:
Bonjour, membres du Comité.
Tout d'abord, nous saluons les modifications en matière de droit de la concurrence. Augmenter la concurrence peut être un moyen de réduire le prix des biens et des services. Il faut donc bien outiller le Bureau de la concurrence ainsi que le Tribunal de la concurrence afin que ces autorités aient davantage de pouvoir et, au bout du compte, qu'elles puissent remplir leur mission adéquatement.
Nous voyons particulièrement d'un bon œil l'élargissement des recours accessibles aux parties privées. Nous estimons que cette modification est intéressante sur le plan de la défense du droit des consommateurs, en particulier compte tenu de l'ajout des recours visant les pratiques commerciales trompeuses.
Nous saluons aussi l'intention d'encadrer le droit à la réparation ainsi que l'intention du gouvernement de mener des consultations sur cette question, comme cela a été confirmé dans le budget déposé mardi.
Brièvement, nous croyons que le gouvernement fédéral devrait notamment s'inspirer de la législation française entourant les indices de réparabilité et de durabilité.
Pour ce qui est de l'encadrement des épiciers et des fournisseurs, nous croyons que l'autoréglementation de l'industrie au moyen du Code du Canada n'atteindra pas les objectifs fixés. Il est essentiel d'adopter un code de conduite obligatoire entre les épiciers et les fournisseurs, de le munir de sanctions, de faire superviser son application par une autorité autonome, en l'occurrence le Bureau de la concurrence, et surtout de s'assurer que les groupes de consommateurs sont consultés dans le cadre de son élaboration.
Outre les mesures en matière de concurrence prévues dans le projet de loi , nous croyons que d'autres mesures permettraient de réduire l'effet de la hausse du coût de la vie, notamment sur le plan alimentaire.
C'est pourquoi nous proposons, d'une part, d'abolir la taxe sur les produits et services, ou TPS, ayant trait aux produits et biens essentiels, notamment sur tous les produits d'alimentation.
D'autre part, nous proposons au gouvernement de s'attaquer au problème de la réduflation en imposant un affichage obligatoire des changements de quantité apportés aux produits pendant une période de six mois, à l'instar de la législation brésilienne.
En résumé, nous estimons que le projet de loi prévoit des mesures très intéressantes pour s'attaquer à la hausse du coût de la vie. Nous pensons cependant qu'il serait possible d'aller encore plus loin, notamment en rendant un code de conduite des épiciers obligatoire et en abolissant la TPS sur les produits alimentaires.
Merci beaucoup de votre attention.
:
Monsieur le président, messieurs les vice-présidents, chères et chers membres du Comité permanent des finances de la Chambre des communes, bonjour.
Pour ceux et celles qui ne me connaissent pas, je suis professeure agrégée et vice-doyenne à la recherche à la Section de droit civil de l'Université d'Ottawa. Mes domaines d'expertise sont le droit pénal des entreprises, le droit pénal général, le droit des affaires, la réglementation des entreprises et le droit de la concurrence.
Cela me fait grand plaisir de comparaître devant vous afin de vous faire part de mes réflexions sur la section 6 du projet de loi , soit les mesures liées à la concurrence.
J'ajouterais que, bien que j'aie préparé cette déclaration principalement en langue anglaise, il va de soi que je serai heureuse de répondre à vos questions dans la langue officielle de votre choix.
[Traduction]
C'est la première fois que je comparais devant le comité des finances. Je suis heureuse d'être ici. J'ai témoigné souvent devant des comités parlementaires au cours de ces dernières années, depuis que le gouvernement a entrepris sa réforme majeure de la Loi sur la concurrence. Il s'agit de la première réforme depuis 2009. Comme vous le savez, elle s'est déroulée en trois étapes, d'abord avec le projet de loi , promulgué en juin 2022, puis avec le projet de loi , promulgué en décembre 2023, et maintenant avec le projet de loi .
Pour gagner du temps et compte tenu de l'ampleur de cette réforme, je vais présenter quatre observations importantes. Je n'entrerai pas dans les détails des changements proposés, mais je me ferai un plaisir de répondre aux questions sur tous les aspects de la réforme. D'ailleurs, je pourrai peut-être soumettre un mémoire s'il me reste assez de temps.
Je tiens d'abord à souligner que cette réforme a considérablement modifié la Loi sur la concurrence. Toutefois, il faudra en faire plus. Vu l'attention que les politiciens et le public portent à l'état de la concurrence — et à son absence —, on s'attend à ce que cette réforme donne des résultats très positifs, mais cette attente est-elle justifiée? Pour moi, cette question est centrale et porte sur tous les aspects de la réforme. La Loi attaquera‑t‑elle les pratiques anticoncurrentielles avec plus de moyens et avec une plus grande efficacité? Améliorera‑t‑elle également les conditions du marché et du monde des affaires afin de favoriser une économie dynamique et novatrice?
À mon avis, pour répondre à ces attentes, nous devrons opérationnaliser cette réforme en respectant l'esprit des modifications. Il est également essentiel que nous considérions la Loi et les politiques sur la concurrence comme un processus dynamique capable de s'adapter à l'évolution continuelle de l'économie tout en demeurant fidèle aux valeurs traditionnelles des Canadiens.
Bien que cette loi ait subi de nombreuses modifications, son contenu législatif demeure lourd et trop détaillé. Cela a entraîné l'élaboration de cadres analytiques complexes exigeant beaucoup d'expertise. Il est difficile, coûteux et incertain d'intenter des recours contre des comportements anticoncurrentiels.
Bon nombre de ces modifications ne font que réagir aux critiques et aux difficultés d'application dont les gens se plaignent depuis très longtemps. Cependant, je vous dirai franchement qu'en nous contentant de corriger ces problèmes… nous n'avons pas réglé les défaillances fondamentales de la conception de la Loi. Les nombreuses et diverses corrections mineures apportées en définissant des comportements créeront de nouveaux problèmes. Nous n'avons pas vraiment repensé le contenu, et c'est ce que nous aurions dû faire.
Je vais vous donner un exemple. En essayant de normaliser la façon d'aborder les différentes pratiques examinables, on aurait dû se demander si cette approche serait plus efficace que de créer un recours unique contre toutes les pratiques anticoncurrentielles. Pourquoi brouiller les lignes de démarcation entre ces différents recours? À mon avis, cela crée une ambiguïté juridique qui n'aidera personne. Je pourrais vous citer d'autres exemples, mais je les mentionnerai en répondant à vos questions, parce que je vois que le temps file.
Deuxièmement, il faudrait créer un mécanisme visant à mettre cette loi à jour régulièrement. Même si cette réforme s'avère parfaite, nous ne pourrons pas nous reposer sur nos lauriers. Je pense qu'il serait prudent de préparer cela dès maintenant. Une période de 15 ans s'est écoulée entre la dernière réforme et celle‑ci, et c'est beaucoup trop long. Cela nous a forcés à entreprendre une réforme si étendue qu'il a fallu la diviser en trois projets de loi. Nous avons fait cela en deux ans. C'était si rapide que nous en avons perdu le souffle.
Les changements technologiques et sociétaux se produisent si rapidement qu'à mon avis, il serait logique de réexaminer cette loi tous les trois ou cinq ans. Ces examens se feraient par étapes, et nous éviterions de relancer ce processus géant à grande échelle qu'il a fallu inclure dans un projet de loi d'exécution du budget. À mon avis, c'est ainsi que nous devrions faire les choses.
Troisièmement, pour être efficace, cette réforme doit être soutenue par des ressources adéquates et par une expertise approfondie. Les projets de loi et ajoutent de nombreux éléments au mandat du Bureau de la concurrence sans lui dédier de nouvelles ressources. Si je ne m'abuse, les dernières lui ont été attribuées en 2021.
Certains éléments m'inquiètent, comme le fait de comprendre les répercussions des fusions sur la main-d'œuvre ou de déterminer si le Bureau peut délivrer un certificat d'expertise en matière d'environnement. Pouvons-nous les confier aux ressources existantes? Je pense que nous devrions nous poser la question suivante: avons-nous les ressources nécessaires pour accomplir ce travail?
Bref, cette réforme est loin d'être terminée — je suis sur le point de conclure, monsieur le président. Au début, il y a quelques années, ce processus dégageait une forte énergie et beaucoup d'enthousiasme ainsi que l'audace et la volonté de sortir des sentiers battus. Puis tout cela a glissé vers une mentalité technocratique. Il a produit de nombreuses modifications, mais elles sont surtout techniques et juridiques.
Je pense que nous devrions discuter plus en profondeur du type de loi et de politiques sur la concurrence à établir pour le XXIe siècle. Nous devrions consulter les Canadiens afin qu'ils nous disent ce qu'ils veulent, puis établir un processus plus vaste pour apporter les modifications requises. On sent encore bien de l'énergie et de l'enthousiasme et l'on entend beaucoup de nouvelles voix dans la conversation. J'aimerais vraiment que nous les écoutions.
Merci.
:
Merci, monsieur le président.
Je remercie nos témoins de comparaître aujourd'hui pour débattre d'une loi très importante, qui porte particulièrement sur la concurrence.
Les Canadiens savent que nous avons un problème de monopole au Canada. Ils paient des frais très élevés. Les coûts de l'épicerie, les billets d'avion, les frais de téléphones cellulaires et les services bancaires sont inabordables. Nous avons examiné ces modifications, et le gouvernement a mis en œuvre certaines d'entre elles et adopté certains de ces projets de loi.
Madame Quaid, le premier projet de loi que vous avez mentionné, le , était la Loi sur le logement et l'épicerie à prix abordable. Nous examinons maintenant le projet de loi , qui propose de nouvelles modifications.
Ma première question est très brève. Oui ou non, le projet de loi règle‑t‑il notre problème de monopole, notre problème de concurrence, au Canada?
:
Je vais essayer de répondre brièvement.
Les dispositions sur les fusions ont été modifiées dans le cadre des deux derniers projets de loi. Certaines de ces modifications sont efficaces, mais malheureusement, elles ne cadrent pas nécessairement dans la structure globale.
Nous avons abrogé la défense fondée sur les gains en efficience, et cela m'inquiète. J'étais de ceux qui n'appuyaient pas cette défense. Cependant, nous devons établir une façon d'évaluer les avantages favorisant la concurrence. En effet, suivant les circonstances, les fusions peuvent favoriser la concurrence. Nous n'en avons pas discuté. En fait, nous n'avons pas discuté d'une foule d'autres concepts liés à l'article 96. Je suis convaincue que ces concepts ne disparaîtront pas. Nous avons également ajouté toute une série de nouveaux concepts. On a essayé d'insérer des éléments de sécurité structurels pour l'examen des fusions en tenant compte de la part de marché et d'autres éléments.
Cependant, nous ne nous sommes pas vraiment demandé quel degré de sécurité établir. Devrions-nous imposer des règles structurelles? Quelles règles conviennent au Canada? Je crains que les intentions soient bonnes, mais que nous n'ayons pas nécessairement eu le temps de réfléchir sérieusement à une restructuration des dispositions sur les fusions qui nous aiderait dans le cadre actuel de notre économie et de cette tendance à la concentration. Que devrions-nous faire? Il faut que nous y réfléchissions. Je ne pense pas que nous en ayons fait assez. Je crains que nous n'ayons que rafistolé un tas d'éléments et que nous n'ayons rien vraiment réglé.
Je ne pense pas que les fusions soient le seul domaine important à réexaminer. Nous devrions aussi nous pencher sur les pratiques d'utilisation du pouvoir du marché à des fins anticoncurrentielles. On observe toute une gamme de comportements dans ce domaine. Nous les appelons les pratiques examinables. Je me demande vraiment pourquoi, en effectuant cette réforme, nous ne séparons pas ces éléments pour les examiner et définir ce qui nous dérange dans l'abus de pouvoir économique. Pourquoi les subdiviser en petites catégories? Pourquoi ne pas tout reconcevoir? À mon avis, nous devrions réexaminer l'abus d'une position dominante — plus généralement, l'abus de pouvoir économique —, surtout dans la réalité numérique actuelle.
Certains aspects du marketing trompeur sont intéressants, mais nous devrions aussi y réfléchir. L'écoblanchiment est un problème énorme. Devons-nous aborder tous ces problèmes dans le domaine de la concurrence, ou pourrions-nous aussi en confier l'examen à d'autres champs d'expertise? Il faut réfléchir à la façon dont ces éléments s'imbriquent.
Je vous mentionne là quelques éléments de haut niveau. J'ai une autre petite suggestion à présenter. Nous ajoutons beaucoup de droits aux particuliers d'intenter des poursuites au tribunal, mais personne ne parle du tribunal en soi. Quelles sont ses ressources? À l'heure actuelle, il dispose d'une liste de quelques juges et de membres non juristes de la Cour fédérale. Qui sont ces profanes? Nous devrions peut-être diversifier leurs compétences. Cela n'a pas été soulevé dans nos discussions.
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Merci, monsieur le président. Je remercie les témoins de leurs témoignages.
Je vais poser mes questions à M. Brown. Je pense que la discussion d'aujourd'hui tombe à point nommé, parce que nous sommes en pleine Semaine nationale du tourisme et que cet enjeu touche beaucoup au tourisme, d'autant que Whistler est l'une des destinations touristiques phares au Canada.
Dans votre déclaration liminaire, vous avez expliqué que des secteurs entiers de Whistler sont expressément réservés à des locations à court terme pour touristes. Le noyau a été constitué grâce à des investissements directs étrangers, mais les espaces locatifs ne peuvent pas être proposés pour des locations de longue durée en raison des clauses restrictives adoptées par la municipalité.
J'espérais que vous pourriez nous en dire plus à ce sujet. Quel volume de propriétés qui seront touchées par cette taxe sur les logements sous-utilisés, la TLSU, qui sera une taxe annuelle sur la valeur de la propriété?
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Je vais vous dire ce qui pourrait se produire si un propriétaire étranger vendait à un Canadien. Premièrement, la revente de ces propriétés ne contribuerait pas à une augmentation du nombre de résidants locaux. Comme il s'agit de terrains de villégiature, les propriétés ne se prêtent pas à une vie résidentielle et les reventes seraient probablement destinées à des acheteurs de la Colombie-Britannique désireux de mettre la main sur des résidences secondaires qu'ils utiliseraient plus fréquemment parce qu'ils habiteraient plus près de Whistler. Toutefois, cela réduirait encore davantage le nombre de logements destinés à la location touristique.
De plus, les propriétaires de résidences secondaires de la Colombie-Britannique se rendent habituellement à Whistler les fins de semaine et les jours fériés, ce qui ajoute à la congestion en week-end, tandis que les propriétaires de résidences secondaires d'ailleurs dans le monde ainsi que les vacanciers qui louent à la nuitée optent habituellement pour de séjours plus longs, comblant ainsi l'offre en milieu de semaine.
Cependant, rien ne garantit que la demande canadienne comblerait les lacunes prévues en matière de revente qui pourraient survenir si les produits de la TLSU devaient inclure les logements dans les secteurs zonés touristiques. Qui plus est, la plupart des propriétaires étrangers ne sont pas prêts à payer la taxe et ils devraient probablement vendre leurs propriétés dans une période de faible activité immobilière. Le marché de la Colombie-Britannique est saturé. Nous avons entendu parler de certaines ventes à des propriétaires de résidences secondaires du Lower Mainland, mais ailleurs, les propriétés restent longtemps sur le marché et ne se vendent pas.
L'application de la TLSU à des propriétés situées dans des zones de villégiature n'augmenterait donc pas le parc local de logements touristiques, elle ne favoriserait pas une utilisation résidentielle accrue, mais elle réduirait plutôt le stock par ailleurs nécessaire de logements destinés au tourisme ainsi que le chiffre d'affaires de tour le secteur de la villégiature, et elle nuirait au secteur immobilier de Whistler.
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Merci, monsieur le président.
Ça me fait plaisir d'être ici parmi vous, aujourd'hui.
Je remercie les témoins d'être des nôtres pour cette étude importante.
Messieurs les représentants de l'Union des consommateurs, comme vous le savez, le NPD est très fier d'avoir mis sur pied un début de programme de soins dentaires pour une bonne tranche de la population. On parle d'individus ayant un revenu net de moins de 70 000 $ ou de familles ayant un revenu de moins de 90 000 $, qui recevraient, en bonne partie, un remboursement à un pourcentage très élevé. Du moins, c'est ce que nous espérons, mais les négociations ont toujours cours. Ce sont 4 millions de Québécois et Québécoises qui n'ont pas d'assurance dentaire en ce moment, et ce programme va aider énormément de gens pour ce qui est de leur santé buccale, ainsi que de leur santé en général.
Dans un communiqué de presse publié le 12 mars dernier, vous avez dit que, même si ce nouveau programme était une initiative désirable, il laissait quand même de côté beaucoup de Québécois et de Canadiens et qu'il était encore incomplet. À votre avis, quelles mesures devraient être mises en œuvre pour bonifier ce programme qui bénéficiera à des milliers, voire des millions, de personnes?
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C'est parfait. Nous sommes d'accord là-dessus.
Évidemment, quand je parle de régime public et universel, vous me voyez venir. Plusieurs acteurs de la société civile québécoise, comme la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec, la Centrale des syndicats du Québec et la Confédération des syndicats nationaux, réclament un régime d'assurance-médicaments public et universel.
Il y a un régime qui existe au Québec, mais il est hybride. C'est un régime public-privé qui a des défauts, dont celui de ne pas pouvoir contrôler adéquatement le prix des médicaments. Il y a quelques années, vous aviez soumis au Comité permanent de la santé une recommandation en faveur d'un régime universel d'assurance-médicaments, et vous espériez que le gouvernement travaille en collaboration avec les provinces pour atteindre cet objectif.
Selon vous, pourquoi s'agit-il de la meilleure option pour contrôler et diminuer le prix des médicaments, non seulement pour les patients, mais également pour le réseau de la santé?
:
Merci, monsieur le président.
Madame Quaid, je vais poursuivre avec vous. Nous avons, bien sûr, le projet de loi , et nous parlons de changements liés à la concurrence.
Le budget a été publié cette semaine, et il souligne également que le projet de loi s'attaque à certains de ces problèmes d'abordabilité. On parle de réduire le coût de la vie de tous les jours et de faire en sorte que le panier d'épicerie soit abordable.
Avez-vous pris connaissance du budget? Réglera‑t‑il le problème de la concurrence pour les Canadiens, oui ou non?
:
D'abord, il faut dire que nous avons fait des progrès. Je ne suis pas la seule à avoir dit que, bien sûr, l'existence de marchés concurrentiels et un système concurrentiel fonctionnel contribuent à maintenir les prix à un bas niveau. Il faut aussi répondre à la demande parce que ce n'est pas seulement une question de prix. C'est une question de qualité et de ce que veulent les consommateurs.
Je ne veux pas dire que la concurrence ne fait rien, mais ce n'est pas aussi direct ou aussi causal qu'on le laisse entendre. Il est certain qu'aucun des changements... C'est ce qui m'inquiète en particulier.
Vous demandez quelle formule appliquer. Je pense qu'il faudrait prendre du recul et se demander quels sont nos objectifs.
Les gens n'ont pas aimé ce que j'ai dit, soit qu'il faudrait peut-être revoir la disposition de déclaration d'objet du projet de loi qui recense les avantages de la concurrence. Est-elle adéquate? Tous les avantages sont-ils énumérés?
On ne peut pas avoir 15 objectifs, mais on peut penser qu'au XXIe siècle, à la façon dont les choses se font, il faut peut-être penser les choses différemment. J'ai toujours dit que la politique de la concurrence devrait être alignée sur les priorités des Canadiens. Nous devons nous demander... et vous êtes les mieux placés, en votre qualité de députés, pour déterminer ce que veulent les Canadiens.
Ensuite, vous demandez de quels outils nous avons besoin, de combien d'argent nous avons besoin et de quelles ressources nous avons besoin. De quelle expertise avons-nous besoin?
Le Bureau a une grande expertise. Il dispose d'un certain budget, mais je dirais que, pour certaines des choses que nous lui demandons de faire, il n'a pas nécessairement la capacité voulue à l'heure actuelle, mais il pourrait l'acquérir. En revanche, cela ne se fera pas d'un claquement de doigt.
Pour moi, cela commence par le plan directeur et par certaines questions: « Que voulons-nous? Quelles sont les choses importantes? » Ensuite, on construit autour.
À l'heure actuelle, nous faisons beaucoup de choses ciblées et réactives qui, je le crains, ne vont pas se dérouler comme les gens le pensent.
:
Merci à tous les témoins. Je suis désolée que l'on ait si peu de temps.
Monsieur Burry, je commencerai par cous, si vous le coulez bien. Vous avez mentionné dans votre déclaration liminaire que vous avez consacré une grande partie de votre carrière à des populations vulnérables.
Je tiens à féliciter la Newfoundland and Labrador Dental Association, avec laquelle j'ai travaillé en étroite collaboration pour mettre sur pied une clinique composée en grande partie d'hygiénistes et de denturologues bénévoles. Les résultats sont excellents pour les personnes les plus vulnérables de la collectivité.
Je tiens à ce que nous en parlions. J'ai bien sûr constaté de visu ce que donnent les soins de santé et le fait qu'on peut parler d'effet préventif.
Pourriez-vous nous parler de ce que vous avez constaté dans votre pratique auprès des personnes vulnérables et de l'importance des soins dentaires pour tous de sorte qu'il soit possible de parler d'un service essentiel et équitable?
:
Je me suis occupé de toutes sortes de gens, de ceux qui vivent dans la rue à ceux qui font face à des problèmes de santé importants en passant par ceux qui reçoivent des soins de longue durée. Les problèmes de santé s'accentuent avec l'âge. La santé buccodentaire devient alors un enjeu réel et crucial.
Sans surprise, lorsqu'on a des problèmes de santé, on a aussi des problèmes de santé buccodentaire et on a besoin de beaucoup de soins supplémentaires.
Je connais bien les projets. Je connais bien les dentistes dont vous parlez. Et je sais ce qu'ils font à titre bénévole.
C'est quelque chose qu'on ne peut tout simplement pas faire en pratique privée. Ces personnes ont besoin de beaucoup de soutien supplémentaire. Je dirais que c'est la même chose, notamment, pour les personnes qui ont besoin de soins de longue durée, parce qu'il n'y a pas que l'intéressé en jeu. On doit s'occuper de la famille, des proches aidants et d'autres intervenants.
Ce programme est très important pour nous, parce que les gens auxquels le gouvernement va offrir ces prestations sont des aînés et des personnes aux besoins particuliers. Des personnes ayant largement dépassé l'âge de 87 ans commencent à s'inscrire.
Il est difficile de fournir des soins dentaires à ces groupes. Je l'ai fait pendant une bonne partie de ma carrière. C'est pourquoi le programme doit être conçu pour effectivement les aider.
:
Puisque vous parlez du logement, je vais vous dire ce que nous pensons. Comme le gouvernement fédéral est obligé de négocier avec le Québec, notamment pour faire aboutir ses programmes, ça cause des retards qui font augmenter les coûts et reportent toujours la construction de logements. Le Bloc québécois propose plutôt que le gouvernement verse des sommes au Québec, car ce sont en fait les municipalités qui font le zonage et accordent les permis. En définitive, c'est là où se trouvent les logements, dans ces villes, sur leurs rues.
Le gouvernement du Québec a des programmes, et le gouvernement fédéral en a aussi. Après avoir lancé sa grande Stratégie nationale sur le logement du Canada en 2017, le gouvernement fédéral a dû négocier pendant trois ans avec le gouvernement du Québec avant qu'on aboutisse à un seul logement, c'est-à-dire avant que l'argent soit versé. Pour sa part, le Fonds pour accélérer la construction de logements a été annoncé il y a trois ans, mais il a fallu deux ans de négociation avant que le fédéral et le Québec puissent conclure une entente de 1,8 milliard de dollars.
Ne pensez-vous pas que ce serait plus rapide si le gouvernement fédéral acceptait d'être un peu humble et mettait de l'avant sa capacité fiscale en envoyant un versement unique au gouvernement du Québec? Est-ce que ça ne permettrait pas d'accélérer la construction de logements, ce qui profiterait à tous les gens qui ont de la misère à se loger en ce moment?
:
Je vais commencer par la question. Nous ne sommes pas en négociation. Je ne sais pas d'où vient cette idée, mais nous ne sommes pas en train de négocier avec le gouvernement. Nous lui donnons notre avis sur la structure du programme, sur ce qu'il devrait être, etc.
Quant à la procédure généralement acceptée de couverture des soins dentaires, elle s'appuie généralement sur les tarifs des associations dentaires provinciales et territoriales. Cela fait des décennies qu'il en existe partout au pays. C'est une référence que le secteur de l'assurance utilise pour les paiements et les remboursements.
Dans le cadre du RCSD, le gouvernement a fixé des taux de remboursement différents par province, et tout cela manque de cohérence, qu'il s'agisse du pourcentage de remboursement, etc. La définition en est très complexe.
Nous avons toujours dit que la meilleure solution serait que le gouvernement applique les grilles tarifaires provinciales et territoriales. Cela simplifierait les choses — tout le monde, en effet, comprend le système et son fonctionnement — au lieu de les compliquer.
Merci, monsieur Boulerice.
[Traduction]
Il est temps de remercier nos témoins.
Je vous remercie de vos exposés préliminaires, de vos réflexions et de vos nombreuses réponses.
S'il y a des questions auxquelles vous n'avez pas eu le temps de répondre, veuillez, s'il vous plaît, adresser vos réflexions au greffier ou lui faire parvenir tout autre mémoire que vous tenez à communiquer au Comité.
Merci encore de vos témoignages concernant le projet de loi .
La séance est suspendue en attendant notre prochain groupe de témoins.
Nous accueillons aujourd'hui Matthew Boswell, commissaire du Bureau de la concurrence du Canada.
Soyez le bienvenu, commissaire.
Le commissaire est accompagné de la sous-commissaire Jeanne Pratt, de la Direction générale des fusions et des pratiques monopolistiques, et du sous-commissaire Anthony Durocher, de la Direction générale de la promotion de la concurrence.
Nous accueillons également Yves Giroux, directeur parlementaire du budget, du Bureau du directeur parlementaire du budget.
Soyez le bienvenu.
M. Giroux est accompagné de Diarra Sourang, directrice de l'analyse politique.
Soyez les bienvenus.
Nous allons commencer par l'exposé préliminaire du représentant du Bureau de la concurrence du Canada. Vous avez cinq minutes, monsieur.
:
Bonjour, monsieur le président et mesdames et messieurs les membres du Comité.
Je vous remercie de nous avoir invités à comparaître devant vous aujourd'hui.
[Français]
Mon nom est Matthew Boswell et je suis le commissaire de la concurrence. Je suis accompagné de mes collègues Mme Jeanne Pratt, sous-commissaire principale de la Direction générale des fusions et des pratiques monopolistiques, et M. Anthony Durocher, sous-commissaire de la Direction générale de la promotion de la concurrence.
Dans le cadre de votre étude du projet de loi , nous avons présenté un mémoire contenant un certain nombre de recommandations qui, selon nous, pourraient renforcer cette mesure législative déjà importante. Pour cette déclaration préliminaire, j'aimerais me concentrer sur nos deux recommandations qui concernent l'examen des fusions.
[Traduction]
La première de nos recommandations concernant les fusions est d'adopter un système de présomption structurelle réfutable dans la Loi.
L'idée est simple. Les fusions qui augmentent sensiblement la concentration dans des marchés très concentrés sont plus susceptibles de nuire à la concurrence. Au‑delà de certains seuils, il devrait y avoir une présomption qu'une fusion est anticoncurrentielle, et les parties à la fusion devraient avoir la possibilité de réfuter cette présomption.
Cette idée n'est pas nouvelle. Les États-Unis appliquent cette approche fondée sur le bon sens depuis plus de 60 ans, soutenue par la jurisprudence de la Cour suprême des États-Unis. Nous recommandons d'adopter les seuils fixés dans les lignes directrices américaines sur les fusions. Ces seuils sont soutenus par un grand nombre d'économistes et de juristes et sont cohérents avec les études rétrospectives sur les fusions qui examinent les effets réels des fusions dans les industries concentrées. L'harmonisation avec ces seuils augmenterait la prévisibilité pour les entreprises et améliorerait la coopération dans l'examen des fusions transfrontalières.
C'est le type de réforme définitive qui est nécessaire si nous voulons réellement réorienter la façon dont les fusions sont traitées, et éviter de nouvelles consolidations néfastes au Canada.
La deuxième recommandation que j'aimerais souligner est celle qui vise à renforcer notre capacité à remédier aux fusions anticoncurrentielles.
L'examen des fusions est notre première ligne de défense pour protéger la concurrence. Toutefois, lorsque nous constatons qu'une fusion est anticoncurrentielle, la Loi n'exige pas de mesures correctives fortes. La Cour suprême a estimé que l'objectif d'une mesure corrective en matière de fusion est simplement d'atténuer le préjudice causé par une fusion de façon à ce qu'il ne soit plus sensible, et ce de la manière la moins intrusive possible. Nous nous retrouvons parfois avec des mesures correctives en matière de fusion qui prennent un concurrent puissant sur un marché et le remplacent par un concurrent plus faible.
Les États-Unis n'acceptent que les mesures correctives qui maintiennent pleinement la concurrence, reflétant l'idée de bon sens selon laquelle le public ne doit pas avoir à supporter le coût d'une mesure corrective risquée.
Dans l'Union européenne, les mesures correctives doivent résoudre entièrement les problèmes de concurrence et être complètes et efficaces à tous points de vue.
Au Royaume-Uni, l'objectif est de faire en sorte que la concurrence qui suit la mesure corrective soit aussi efficace que celle qui existait avant la fusion.
Il n'y a aucune raison pour qu'il en soit autrement au Canada.
Notre mémoire fournit un modèle de texte législatif qui mettrait en œuvre chacune de ces recommandations.
[Français]
En conclusion, permettez-moi de vous rassurer. Nous sommes déterminés à appliquer la Loi d'une manière transparente, fondée sur des principes et des preuves, et dans l'intérêt de toute la population canadienne. Si le projet de loi est adopté, avec ou sans les amendements que nous avons proposés, nous mettrons en œuvre les changements de manière responsable et fournirons des orientations aux entreprises et aux parties prenantes au sujet de notre approche.
Je tiens à remercier les parlementaires pour les efforts diligents qui ont été déployés en vue de moderniser le cadre législatif de la concurrence au Canada. Une économie plus compétitive profitera à tous les Canadiens et toutes les Canadiennes en offrant aux consommateurs et aux entreprises un plus grand choix et des prix plus abordables, tout en stimulant la productivité dans l'ensemble de l'économie.
[Traduction]
Merci beaucoup. Nous nous ferons un plaisir de répondre à vos questions ce matin.
:
Merci, monsieur le président.
Mesdames et messieurs les députés, je vous remercie de nous avoir invités à témoigner aujourd'hui.
Nous sommes heureux d'être ici pour parler du projet de loi .
Contrairement à ce que vous avez mentionné tantôt, monsieur le président, je suis effectivement accompagné aujourd'hui de Diarra Sourang, que vous avez bien nommée, mais à qui vous avez attribué un titre qu'elle n'a pas. Elle est directrice de l'analyse économique, et non de l'analyse politique, un type d'analyse que nous ne faisons pas dans notre bureau. Je voulais juste être clair là-dessus.
Mon mandat comme directeur parlementaire du budget, tel qu'il est défini par la Loi sur le Parlement du Canada, est de fournir aux parlementaires des analyses indépendantes et non partisanes afin de vous aider à remplir votre rôle constitutionnel, qui consiste à demander des comptes au gouvernement.
[Traduction]
C'est dans cet esprit que, le 7 décembre 2023, nous avons publié une analyse de l'énoncé économique de l'automne — publiée par le ministère des Finances le 21 novembre 2023 — et que, plus récemment, le 5 mars 2024, nous avons publié une mise à jour de nos perspectives économiques et financières. Au cours des prochaines semaines, nous publierons comme d'habitude notre analyse détaillée du dernier budget du gouvernement. Ces analyses fournissent aux parlementaires des renseignements importants sur des enjeux de première importance dans le but d'alimenter leurs discussions sur la situation économique et financière du pays.
Je vais m'arrêter ici pour laisser plus de temps aux questions. Nous nous ferons un plaisir de répondre aux questions concernant notre énoncé économique de l'automne et l'analyse du budget de 2023 ou d'autres travaux effectués par mon bureau.
J'ai lu un témoignage rendu devant un comité sénatorial qui donne à penser que cela a suscité une certaine surprise.
Votre bureau fait d'excellentes analyses des plans de dépenses des ministères et des plans de gestion des ressources humaines du gouvernement. Si je me souviens bien, chaque année, depuis au moins quatre ou cinq ans, les plans de dépenses ministériels indiquent que le nombre total d'ETP, c'est‑à‑dire d'équivalents temps plein, diminuera au cours de l'année, mais il se trouve, que à chaque fois, cet objectif n'est pas réalisé en fin d'année et que, en fait, leur nombre augmente.
Dans le budget présenté avant-hier, le gouvernement mise sur les économies réalisées grâce à la réduction du nombre d'équivalents temps plein... Avez-vous effectivement constaté une réduction annuelle du nombre d'équivalents temps plein depuis cinq ou six ans?
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je tiens à vous remercier infiniment de vos excellents exposés.
J'aimerais commencer par notre commissaire à la concurrence. Depuis des années, je m'inquiète beaucoup du manque d'investissements de la part des entreprises canadiennes. Avant la pandémie, les taux d'intérêt étaient probablement à leur plus bas niveau depuis plus de 10 ans. Habituellement, la théorie veut que si les taux d'intérêt sont bas, les entreprises vont prendre le capital bon marché et le réinvestir dans leurs entreprises. Ce n'est pas ce qui s'est produit.
Je soupçonne que l'un des éléments clés de cette situation a trait à la concurrence. Le gouvernement a mené de nombreuses consultations sur la concurrence et sur la façon de renforcer les dispositions législatives dans ce domaine. Je pense que nous avons eu trois projets de loi qui visaient à renforcer notre Loi sur la concurrence et à la mettre à jour, soit le projet de loi , le projet de loi , et maintenant, le projet de loi .
J'ai une première question d'ordre général. Diriez-vous que, collectivement, les changements que nous avons apportés aux dispositions législatives sur la concurrence ont amélioré la situation dans son ensemble et que le Canada sera plus concurrentiel?
:
Ce que je peux dire, c'est que les amendements des projets de loi et , et les amendements proposés du projet de loi , sont des changements importants aux dispositions législatives canadiennes sur la concurrence. En fait, ils sont générationnels. Ils apportent des changements positifs de multiples façons.
Grâce à eux, le Canada rattrapera le reste du monde. Comme je l'ai dit devant le Comité, nous avons été un cas particulier à l'échelle internationale à bien des égards pour ce qui est de la façon dont nous gérons la concurrence au Canada. Nous avons constaté des changements positifs nous permettant de nous rattraper.
Je ne dirais pas que nous en sommes au point d'afficher une bannière disant « Mission accomplie » sur un navire dans le port de New York. Nous devons faire un travail constant. Il y a d'autres choses que d'autres pays font et auxquelles nous ne nous sommes pas encore attaqués au Canada, y compris aborder vraiment la façon de traiter les plateformes numériques et les graves problèmes de concurrence qu'elles peuvent susciter. D'autres pays font des pas de géant à cet chapitre.
Pour revenir à ce que vous disiez au sujet du manque d'investissement des entreprises au Canada, il y a environ un mois, Statistique Canada a publié un rapport d'analyse sur une période de 15 ans, qui démontre très clairement la baisse des investissements des entreprises au pays. La concurrence y est mentionnée comme un facteur important du manque d'investissement. Quand on n'a pas peur de se laisser dépasser par les autres, on ne ressent pas ce besoin d'investir pour s'améliorer, offrir de meilleurs produits, être plus efficace et toutes ces choses. C'est un gros problème.
Les amendements prévus sont certainement importants. Comme je l'ai dit dans ma déclaration préliminaire, je ne pense pas que nous puissions aller plus loin, même dans le cadre du projet de loi , pour renforcer davantage divers aspects de la Loi sur la concurrence au Canada.
:
Absolument. C'est quelque chose dont je parle publiquement depuis plusieurs années. Nous avons besoin d'une approche pangouvernementale de la concurrence au Canada. Nous avions besoin de cela il y a des années déjà. Cela aurait dû être fait depuis longtemps et il s'agit d'un élément très important pour stimuler la productivité dans l'économie canadienne.
Il y a l'exemple australien de la Productivity Commission dans les années 1990, qui a examiné les lois et les règlements pangouvernementaux qui entravaient la concurrence dans l'ensemble de l'économie. Il s'agissait d'un effort concerté du gouvernement fédéral et des États, qui ont examiné 1 800 lois et règlements, les ont modifiés pour favoriser la concurrence et ont constaté d'énormes retombées positives. Une augmentation de 2,5 % du PIB représente une estimation prudente. On parle de 5 000 dollars australiens par ménage. C'est ce qu'il faut faire. Nous sommes à l'avant-dernier rang des pays de l'OCDE pour ce qui est des obstacles réglementaires à la concurrence, et c'est un problème énorme.
Je tiens également à signaler que le président Biden, aux États-Unis, a adopté il y a plusieurs années un décret sur la concurrence qui exige de tous les organismes du gouvernement fédéral qu'ils cherchent des moyens d'accroître la concurrence dans leur secteur. Ils ont pris d'énormes mesures pour y arriver. C'est un autre exemple que nous pouvons citer.
Cela est extrêmement important pour notre pays, car ces obstacles réglementaires à la concurrence nous freinent et freinent notre économie. C'est une faute directe — pour utiliser un terme de tennis — que nous devons corriger. On ne peut y arriver qu'en faisant preuve de leadership au plus haut niveau et en collaborant avec les gouvernements provinciaux, territoriaux et municipaux pour s'attaquer à ces problèmes qui nuisent à notre économie.
:
Comme vous l'avez mentionné, cette nouvelle expression fait maintenant partie de notre terminologie.
En anglais, on utilise l'adjectif suppressed. En français, on pourrait parler de « demande réprimée », mais nous avons choisi de ne pas utiliser ces mots, vu leur connotation négative.
On parle de non-formation de ménages quand la demande est là, mais qu'il n'y a pas assez de logements à prix relativement raisonnables qui sont disponibles, qu'il s'agisse d'un condominium, d'une maison ou autre. On parle donc ici de gens qui, par exemple, sont forcés d'habiter avec des colocataires ou chez leurs parents un peu plus longtemps que ce qu'ils auraient voulu en raison du manque de logements convenables disponibles, ce qui a des conséquences. Lorsque ces logements deviennent disponibles, on pourrait penser que la demande va probablement ne provenir que de la démographie, c'est-à-dire de l'immigration et de la formation normale de ménages. Cependant, il y a aussi cette demande qui a été réprimée au cours des années, et ces gens arrivent eux aussi sur le marché. Par conséquent, lorsque l'offre de logements s'accroît, le relâchement de la pression sur les prix n'est pas aussi important qu'on s'y attendait, étant donné que ce stock de quelque 630 000 ménages est lui aussi en attente de logements.
Il est difficile d'avoir une idée du nombre de personnes touchées. Il faudrait formuler des hypothèses sur le nombre moyen de personnes par ménage, mais on peut estimer que c'est au moins du deux pour un. Pour 630 000 ménages, je dirais donc que ça correspond facilement à plus de 1 million de personnes.
:
C'est très bien, merci.
Je me tourne maintenant vers les représentants du Bureau de la concurrence Canada, c'est-à-dire vers M. Durocher, M. Boswell et Mme Pratt.
Dans la lettre que le Bureau a envoyée au Comité le 1er mars dernier, il est écrit que les modifications proposées dans le projet de loi , ainsi que les réformes récentes effectuées dans les projets de loi et , représentent une mise à niveau générationnelle du cadre juridique canadien de concurrence. Les trois projets de loi mentionnés sont des projets de loi de mise en œuvre du budget.
Croyez-vous qu'une réforme de la Loi sur la concurrence, au moyen d'un projet de loi qui traiterait uniquement de celle-ci, serait bénéfique pour que les parlementaires puissent sous-peser chaque effet de la Loi et de tout amendement apporté à un tel projet de loi?
:
Merci, monsieur le député.
[Traduction]
Si j'ai bien compris, la question est la suivante: serait‑il préférable d'avoir des dispositions distinctes qui ne visent que la Loi sur la concurrence?
Je suppose qu'il est toujours préférable de se concentrer sur un sujet en particulier, mais il ne faut pas laisser le mieux devenir l'ennemi du bien. Nous avons besoin de ces changements, et ce, depuis longtemps. Ils se sont beaucoup fait attendre. Du point de vue du Bureau de la concurrence, en tant que seul organisme chargé de la concurrence pour l'ensemble du pays, nous sommes favorables au changement et à la modernisation, quelle que soit la forme qu'ils prennent.
J'espère que cela répond à votre question.
:
C'est une question sur laquelle nous nous penchons chaque année lorsque nous publions notre rapport sur la viabilité financière du gouvernement fédéral et des gouvernements provinciaux. C'est un exercice que nous faisons habituellement l'été.
La dernière fois que nous avons fait cet exercice, nous nous sommes rendu compte que la viabilité financière à long terme des provinces avait atteint sa limite. Cela dit, la situation de certaines provinces était meilleure que d'autres, notamment dans le cas du Québec, qui était en relativement bonne posture. Nous allons refaire l'exercice cet été et actualiser nos données.
Toutefois, comme vous le mentionnez, il est évident que le facteur déterminant pour les provinces et les territoires est le vieillissement de leur population, lequel a une incidence très importante sur le coût des services de santé. En effet, une personne qui vieillit coûte évidemment plus cher au système de santé. Par ailleurs, cette augmentation n'est pas linéaire: une personne de 90 ans coûte en moyenne beaucoup plus cher qu'une personne de 65 ans, par exemple.
:
Merci, monsieur le président.
Je remercie les témoins d'être avec nous aujourd'hui pour participer à cette discussion.
Monsieur Boswell, du Bureau de la concurrence, dans la lettre que vous avez envoyée le 1er mars dernier, vous avez parlé du phénomène de greenwashing, que l'on peut traduire en français par « écoblanchiment ». Je viens de vérifier la traduction.
Il s'agit d'une préoccupation pour de plus en plus de consommateurs, alors que des marques et des produits affichent des expressions comme « net zéro » ou « carboneutre en 2030 ». Il est parfois question d'une compagnie en entier, pas juste d'un produit, ou alors on ne tient pas compte de la chaîne d'approvisionnement et des différentes répercussions sur le plan environnemental, ce qui pourrait être considéré comme de la fausse représentation ou de la publicité trompeuse.
À votre avis, avons-nous besoin d'amender l'article 236 du projet de loi C‑59 pour inclure ces fausses représentations en lien avec l'environnement?
:
Je vous remercie de la question. Je vais encore une fois répondre en anglais, si vous me le permettez.
[Traduction]
Comme nous l'avons souligné dans notre mémoire au Comité, la question de l'écoblanchiment est une question très importante sur laquelle le Bureau mène de nombreuses enquêtes. Nous avons relevé des cas par le passé. Par exemple, nous avons imposé à Keurig une amende de 3 millions de dollars pour des allégations fausses ou trompeuses concernant la recyclabilité de ses capsules.
Nous accueillons favorablement l'amendement actuellement prévu dans le projet de loi , mais comme vous l'avez souligné, il se limite aux produits, et non aux allégations d'atteindre la carboneutralité d'ici 2030 pour l'ensemble d'une entreprise ou d'une marque. Ces allégations peuvent être fausses ou trompeuses.
Ce que nous disons dans notre rapport, c'est que nous recommandons une étude plus approfondie pour élargir les dispositions relatives à l'écoblanchiment, afin d'inclure éventuellement une exigence pour les entreprises de justifier leurs allégations à l'échelle de l'entreprise. Ce ne serait pas une situation semblable à celle de l'amendement proposé dans le projet de loi , où il est question d'un produit et d'une épreuve suffisante et appropriée, dont la preuve incombe à l'entreprise concernée. Il s'agit plutôt de déterminer s'il devrait y avoir une disposition stipulant que l'entreprise doit être en mesure de justifier ses allégations et que la preuve lui en incombe.
Je peux vous dire de façon générale que les enquêtes sur ces allégations à l'échelle d'entreprises ou de marques sont extrêmement difficiles pour le Bureau. Évidemment, nous ne sommes pas des experts en environnement; nous sommes des experts en droit de la concurrence. Ces enquêtes exigent énormément de ressources. Comme on le sait, nous recevons des plaintes de nombreuses organisations qui se penchent sur ce genre d'allégations au chapitre de l'écoblanchiment. Nous y donnons suite et nous les prenons très au sérieux. Nous pouvons aussi nous y attaquer en invoquant nos dispositions générales concernant les allégations fausses et trompeuses... mais ce que nous disons dans notre lettre, c'est qu'il faudrait peut-être étudier davantage la possibilité d'élargir...
:
Merci, monsieur le président.
Monsieur Giroux, j'ai deux questions, s'il vous est possible de répondre aux deux dans le temps qui m'est alloué.
Vous avez publié, il y a quelques jours, un rapport sur le retard dans la construction de logements au Canada et vous dites qu'on devrait avoir 1,3 million de logements supplémentaires, que ce soit des maisons ou des appartements, pour combler l'écart. De son côté, la Société canadienne d'hypothèques et de logement parle de 3,5 millions de logements pour la même période. Comment expliquer cette différence entre vos deux analyses?
:
J'ai été aussi surpris que vous par le traitement différent et le moment choisi pour apporter ces changements fiscaux.
L'augmentation de la taxe sur les cigarettes est entrée en vigueur immédiatement, parce que nous ne voulions pas que les gens se précipitent au dépanneur pour acheter des cigarettes moins chères. Cependant, en ce qui concerne les gains en capital, nous ne voyons pas d'inconvénient à donner deux mois d'avis à ceux qui pourraient réorganiser leurs activités ou leurs affaires imposables pour échapper aux taux plus élevés des gains en capital. Je ne sais pas pourquoi; c'est pour le moins surprenant.
Pour ce qui est de la taxe sur les cigarettes, l'impact est assez simple; il était difficile d'échapper à l'augmentation de la taxe. Cependant, pour ce qui est des gains en capital, il est très probable que cela conduira les gens à vendre certains actifs avant le 25 juin afin que leurs gains en capital soient tous imposés à 50 % plutôt qu'au taux plus élevé des deux tiers. Nous verrons probablement une augmentation de l'impôt sur les gains en capital, ou de l'impôt perçu sur les gains en capital, au cours de l'exercice en cours, et probablement un montant moins élevé, ou un déplacement des recettes de l'impôt sur les gains en capital, des années à venir à cette année.
Il est assez clair que cela ne donne pas tout le tableau.
Étant donné que mon temps est limité, j'aimerais poser quelques questions au Bureau de la concurrence.
Nous avons entendu beaucoup de témoignages qui reflètent votre recommandation sur l'écoblanchiment, par exemple que nous examinions toutes les déclarations environnementales plutôt que seulement les produits des entreprises. Nous avons également reçu des présentations proposant des modifications législatives particulières à la loi pour couvrir l'ensemble des déclarations et, plutôt que d'obliger les entreprises à prouver ces déclarations, comme c'est nécessaire pour chaque produit, et comme cela peut être fait, d'exiger que ces entreprises fournissent des données probantes pour soutenir la déclaration en question.
J'espérais que vous pourriez nous parler de cette nouvelle mesure et d'un changement législatif, et nous dire si le Bureau de la concurrence serait prêt à apporter de tels changements, s'il en était proposé, et quand.
:
Je vous remercie de cette question.
Comme je l'ai dit plus tôt, nous recommandons d'étudier plus à fond la possibilité de l'élargir pour y inclure les déclarations générales des entreprises, les déclarations environnementales ou les déclarations environnementales générales relatives à la marque.
Pour ce qui est des recommandations précises que le Comité a reçues au sujet de l'écoblanchiment, il est probablement préférable de ne pas adopter de position particulière.
Ce que je peux dire, c'est que si l'on adopte des règles très prescriptives sur ce qu'une entreprise peut et ne peut pas dire ou doit divulguer dans ses déclarations environnementales. Je dirais que la Loi sur la concurrence n'est probablement pas le bon véhicule pour ce genre de réglementation ou législation. C'est peut-être une question qui relève d'Environnement Canada ou des provinces. Notre loi est une loi d'application générale qui comporte des dispositions générales, plutôt que de préciser ce qu'une entreprise peut et ne peut pas dire ou fournir dans sa déclaration.
Je pense que ce serait probablement la meilleure réponse pour ce qui est de l'avis du Bureau sur ces questions, parce que nous aimons essayer de maintenir que la Loi sur la concurrence est une loi d'application générale sans dispositions très particulières et ciblées sur ce genre de choses.
:
Merci, monsieur le président.
Monsieur Giroux, j'ai quelques questions à vous poser.
Vous avez parlé plus tôt de l'effet de la taxe sur le carbone sur le taux d'inflation. Vous avez dit qu'il pourrait baisser si la taxe sur le carbone était éliminée ou qu'il n'augmenterait peut-être pas aussi rapidement. Je pense vous avoir bien paraphrasé sur ce point.
Le gouverneur de la Banque du Canada était ici le 30 octobre, je crois. Il a confirmé que la taxe sur le carbone, à l'époque, ajoutait 0,06 % à l'inflation, et que l'augmentation de 65 $ à 80 $ la tonne ajouterait 0,15 %. Je pense que s'il était ici aujourd'hui, après le 1er avril, il dirait que la taxe sur le carbone ajoute 0,75 % à l'inflation. Si elle était éliminée aujourd'hui et si l'inflation est de 2,9 % aujourd'hui, on pourrait soutenir qu'elle diminuerait de 0,75 point de pourcentage et qu'elle serait grosso modo à 2,1 %.
Il y a quelques semaines à peine, dans le rapport sur la politique économique, le gouverneur a dit que la banque maintenait le taux directeur avec un taux stratégique de 5 %.
J'aimerais bien connaître votre opinion. Si la taxe sur le carbone n'existait pas et que le taux d'inflation avait été de 2,1 % ce jour‑là, n'aurait‑il pas été plus difficile pour le gouverneur de ne pas réduire le taux directeur il y a deux semaines, ce qui aurait permis d'économiser des milliers de dollars pour chaque Canadien qui a un prêt ou une hypothèque?
:
Je ne voudrais pas contredire le gouverneur de la Banque du Canada sur un point de son mandat aussi fondamental que l'inflation.
Par ailleurs, je ne veux pas dire ce que le gouverneur aurait pu ou aurait dû faire sans la taxe sur le carbone. Il est clair que, selon la théorie économique, si la taxe sur le carbone avait été éliminée ou n'avait pas existé, l'inflation aurait été plus faible. Quant à savoir si elle serait de 2,1, 2,5, 2,8 ou 2,9 %, c'est discutable, mais une baisse de l'inflation signifierait probablement que les taux d'intérêt baisseraient plus tôt, et peut-être en avril.
Il est très difficile de dire exactement ce qui se serait passé.
Merci aux témoins.
J'aimerais préciser que la Banque du Canada a confirmé à notre comité en février que les augmentations annuelles de la tarification du carbone font augmenter de 0,1 point de pourcentage le prix moyen à l'échelle de l'économie.
Monsieur Giroux, c'est un plaisir de vous voir ici. Je sais que je vous ai vu dans d'autres comités. J'ai tendance à privilégier le climat, car c'est extrêmement important et que cela continue d'exercer des pressions sur les budgets gouvernementaux. Peu importe où nous nous situons, il ne fait aucun doute que le climat a des répercussions sur l'ensemble du gouvernement. Il s'agit de soins de santé, d'infrastructure, de secours en cas de catastrophe et ainsi de suite.
Diriez-vous que les changements climatiques — et leurs répercussions, que nous connaissons certainement au Canada — représentent une menace pour la santé financière de notre pays?
J'essaie d'approfondir un peu la question. Dans un autre comité, il y a un an, nous avons parlé de l'ouragan Fiona, par exemple, qui a certainement touché ma province. Quand on voit les feux de forêt, les inondations et les données qui montrent la corrélation entre la montée des eaux de mer et l'effet de l'action des vagues — certainement comme je le vois sur la côte Est —, nous pouvons commencer à suivre le fil d'événements météorologiques qui sont sans précédent, mais qui deviennent courants pour saisir le coût de l'inaction. C'est ma prochaine question, qui est également liée à une question précédente. Vous avez dit qu'il y a un coût, quoi qu'il arrive. Je m'inquiète certainement du coût de l'inaction.
Le Comité consacre beaucoup de temps aux taxes sur le carbone. Je n'utilise pas le mot « taxe », parce que c'est de l'argent qui ne va pas dans les coffres du gouvernement. Il entre et sort, alors c'est un remboursement.
Pourriez-vous nous parler du coût de l'inaction, encore une fois, étant donné que nous assistons à un nombre croissant d'événements dévastateurs partout au pays et du coût qu'ils représentent pour les gouvernements?
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Ne le soyez pas. Vous avez très bien répondu.
Pour ma dernière question, monsieur Giroux, nous avons déjà parlé des mesures non annoncées dans le budget. Le gouvernement a débloqué 1,8 milliard de dollars au cours du présent exercice sous forme de mesures non annoncées. Je comprends la nécessité du secret et de la non-divulgation, mais pourquoi, en tant que parlementaire, ne sais‑je pas quelle somme est consacrée à ces mesures à chaque exercice financier? Je ne sais pas si, pour l'année prochaine, il y aura 20 milliards de dollars qui pourraient être débloqués tout à coup, ou s'il s'agira de 2 milliards ou peut-être 1 milliard. En tant que parlementaires, nous devons attendre d'une mise à jour à l'autre avant de connaître l'ampleur du changement dans ce compte.
Pourriez-vous nous aider à cet égard?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Étant donné que j'ai monopolisé M. Boswell lors de mon premier tour, j'aimerais maintenant adresser mes questions à M. Giroux au cours du prochain tour.
Monsieur Giroux, je sais qu'on a beaucoup parlé des changements climatiques et de certains éléments de l'énoncé économique de l'automne concernant quelques-unes des mesures que nous prenons pour réduire les émissions. Un pilier important de l'économie propre du Canada est le crédit d'impôt à l'investissement que nous avons décrit et qui a déjà été annoncé. Ce qui est différent dans l'énoncé économique de l'automne, cependant, c'est qu'un calendrier concernant sa mise en place a été précisé.
J'aimerais parler un peu plus des répercussions des changements climatiques sur l'ensemble de notre économie. Je crois que c'est mon collègue qui a dit que l'Institut climatique du Canada a constaté que le PIB a été amputé de 25 milliards de dollars par année au cours des 10 dernières années en raison des répercussions climatiques. L'Institut a également observé qu'aucun secteur de l'économie n'est à l'abri des effets des changements climatiques. Les dommages climatiques entraîneront des pertes nettes pour la plupart des secteurs de l'économie au Canada en raison d'une baisse de la productivité et de la production, d'un moins bon rendement du capital investi et d'une réduction de l'emploi.
Par conséquent, la réduction des émissions est essentielle. Selon vous, investir dans des mesures comme le crédit d'impôt à l'investissement est‑il la meilleure façon de préserver la santé financière et la stabilité économique de notre pays?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je voulais revenir sur la question de M. Lawrence concernant les changements apportés aux gains en capital. Je voudrais corriger ce qu'il a laissé entendre sur le report de 10 semaines de la mise en œuvre de la modification de l'impôt sur les gains en capital. Je crois comprendre que la mise en œuvre retardée de 10 semaines est intentionnelle. En fait, cela correspond à ce que les gouvernements précédents ont fait. Par exemple, l'ancien premier ministre Brian Mulroney avait fait quelque chose de similaire, et la mise en œuvre avait été retardée.
Il est important de noter que les projections actuelles de recettes dans le budget 2024 reposent sur l'hypothèse d'une mise en œuvre différée de cette modification fiscale. Par conséquent, le délai permet aux personnes touchées de se départir de leurs biens, si elles le souhaitent, au cours de cette période de 10 semaines. Comme l'a indiqué M. Giroux, je crois, cela leur donnerait une période d'environ 10 semaines au cours de laquelle les personnes touchées pourraient choisir de se départir d'actifs, auquel cas les répercussions fiscales seraient fondées sur le calcul actuel des gains en capital. Je tenais simplement à le préciser que cette mesure est intentionnelle et que cela donne aux personnes concernées la possibilité d'agir dans le cadre du régime fiscal actuel plutôt que dans celui du nouveau régime proposé.
Je tiens à ajouter que notre comité a beaucoup discuté de la tarification du carbone et du coût économique des changements climatiques. Monsieur Giroux, nous vous avons demandé, si vous envisagez de vous pencher sur les répercussions des changements climatiques sur notre bilan financier également. Personnellement, quand je songe aux mesures de lutte contre les changements climatiques, je pense beaucoup aux coûts des changements climatiques pour notre économie et notre qualité de vie, et aux coûts des mesures que nous devons prendre. J'évalue ces deux éléments l'un par rapport à l'autre.
Je voulais aussi souligner que mes collègues et moi n'avons pas manqué de relever les propos du gouverneur de la Banque du Canada au sujet de l'impact ponctuel d'environ 0,1 % de l'augmentation de la tarification du carbone. Je me souviens que le Comité lui a aussi demandé — et je crois que cela venait de mes collègues conservateurs — quelles seraient les répercussions de la taxe globale sur le carbone sur l'inflation. À l'époque, si je me souviens bien, il avait dit que si l'on supprimait complètement cette taxe, il y aurait une réduction unique de 0,6 %, pas annuellement, mais juste une fois. Bien que ce 0,6 % serait sans aucun doute utile aux Canadiens, il est important de se rappeler que cette mesure ne s'appliquerait que dans cette seule année. Après cela, l'inflation reviendrait à ce qu'elle aurait été autrement. L'autre aspect est qu'il y a un coût à cela, et pour nous tous, si nous ne prenons pas de mesures pour lutter contre les changements climatiques.
Enfin, je tiens à dire que des experts ont comparu devant le Comité pour en parler, comme un expert en prix des denrées alimentaires. Quand je lui ai demandé quelles étaient les principales raisons de l'inflation des denrées alimentaires, il a mentionné les phénomènes météorologiques extrêmes qui sont, en grande partie, influencés ou provoqués par les changements climatiques. Il a également parlé de la guerre en Ukraine et de ses conséquences géopolitiques.
Si l'inflation alimentaire ressentie par les Canadiens — qui a été significative et bien supérieure à 0,6 % d'augmentation chaque année au cours des dernières années — est due à des événements météorologiques extrêmes, qui sont en grande partie attribuables aux changements climatiques, alors il est certain que le coût de l'inaction dans le dossier des changements climatiques est plus élevé que le coût ponctuel de 0,6 % associé à cette mesure.
Êtes-vous d'accord avec cela, monsieur Giroux?
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Merci, monsieur le président.
Cette fois-ci, je me tourne vers les représentants du Bureau de la concurrence, qui a publié il y a peu une étude à propos de l'exonération de la taxe sur les produits et services, la TPS, pour les services de psychothérapie et de counseling thérapeutique.
Excusez-moi. C'est plutôt au directeur parlementaire du budget que je devrais m'adresser. J'étais en train d'attribuer une autre étude au Bureau de la concurrence, dont les représentants sont en train de se demander ce qu'ils ont bien pu écrire à ce sujet, parce qu'ils ne s'en souviennent pas.
Monsieur Giroux, pour revenir à votre étude sur l'exonération de la TPS pour les services de psychothérapie et de counseling thérapeutique, nous croyons, comme plusieurs intervenants du Québec, que le changement proposé est encore imparfait. D'ailleurs, nous voulons proposer un amendement au projet de loi pour régler la situation.
Pouvez-vous nous parler un peu de l'étude que vous avez menée à ce sujet? Est-ce qu'elle diffère grandement des analyses qu'aurait faites le gouvernement?
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J'aimerais juste faire une réflexion en matière d'inflation. Lorsqu'on parle des répercussions d'une politique gouvernementale sur l'inflation, il faut bien distinguer plusieurs concepts.
Pour faire une analogie simple, nous pourrions comparer l'inflation et le niveau des prix à une voiture qui roule sur une route droite. L'inflation, c'est la vitesse à laquelle on va, et le niveau des prix, c'est la distance qu'on a franchie. Si l'inflation augmente, ça veut dire que notre vitesse augmente, et on continue d'avancer. Si l'inflation ralentit, ça veut dire que la vitesse décroît, mais on continue d'avancer, moins vite cependant. Si on parle d'enlever une taxe ou d'en ajouter une, ça va changer la vitesse à laquelle on se déplace. Toutefois, ça ne veut pas dire que, si on enlève une taxe, on va revenir en arrière. On va aller moins vite, mais la distance qu'on a franchie, on l'a déjà franchie. On ne reviendra pas sur ses pas, à moins d'avoir une déflation, ce qui a des conséquences économiques importantes.
Je sais que ça peut sembler évident pour beaucoup d'entre vous, mais, pour les gens qui suivent vos travaux, ce sont souvent deux concepts qu'on mélange et qui sont difficiles à comprendre.
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Merci beaucoup. Votre précision clarifie les choses.
Puisqu'il est question de secteurs où il y a, selon moi et d'autres, des problèmes de concurrence, qu'est-ce qui arrive avec notre secteur des télécommunications, les forfaits mensuels pour les cellulaires, les forfaits pour les données et les frais d'itinérance?
Nous sommes l'un des pires pays au monde. Je suis député fédéral depuis 12 ans et j'ai entendu parler de ces problèmes dès mon arrivée, mais encore il y a six ans, il y a quatre ans et il y a deux ans, et j'en entends encore parler aujourd'hui. Qu'est-ce qu'on devrait faire? Qu'est-ce qu'il faut faire?
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Nous accueillons un nouveau groupe de témoins pour l'heure qui vient.
Nous accueillons les représentants de l'Association des producteurs d'acers du Québec, soit: le vice-président, Nicolas Baron; le secrétaire général, Vincent Lambert, et le trésorier, Patrice Plouffe. Soyez les bienvenus, messieurs.
La Canadian Society for Disability and Oral Health est représentée par sa vice-présidente et présidente du comité de défense des droits, Joan Rush. Bienvenue, madame Rush.
De l'Institut économique de Montréal, nous recevons le président-directeur général, Daniel Dufort, et le vice-président aux communications, Renaud Brossard.
Nous allons commencer par l'Association des producteurs d'acers du Québec, que j'invite à ne pas dépasser cinq minutes.
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Bonjour, monsieur le président et distingués membres du Comité. Je tiens à vous remercier de l'invitation à comparaître devant vous aujourd'hui.
Mon nom est Nicolas Baron et je suis le vice-président de l'Association des producteurs d'acers du Québec, l'APAQ. Je suis également copropriétaire du Domaine du Cap, situé à Acton Vale, au Québec. Je suis accompagné aujourd'hui de notre trésorier, M. Patrice Plouffe, propriétaire de La ferme du loup, à Saint‑Paulin, au Québec. Je suis aussi accompagné de notre secrétaire général, M. Vincent Lambert.
Les « acers », autrement dit les vins d'érable, ont été inventés au Québec au début des années 1990. Ils sont nés d'une volonté de donner de la valeur ajoutée au sirop d'érable. Ces vins sont des boissons alcoolisées dont la teneur en alcool est obtenue principalement par la fermentation totale ou partielle de l'eau d'érable concentrée ou du sirop d'érable dilué. La fermentation consiste en la transformation du sucre de l'érable en alcool grâce à des levures. Ce procédé donne des produits qui ne peuvent pas dépasser 22,9 % d'alcool. En d'autres mots, l'« acer » est à l'érable ce que le vin est au raisin, le cidre à la pomme, ou l'hydromel au miel.
Les producteurs-artisans québécois doivent se conformer aux conditions générales d'obtention et de maintien du permis de production artisanale de boissons alcooliques à base de sève ou de sirop d'érable, ce qui permet de garantir l'utilisation des produits locaux et la mise en œuvre de pratiques de fabrication qui garantissent la qualité des produits. Ces producteurs-artisans sont de petites entreprises qui emploient de 1 à 15 personnes à temps plein annuellement. Ils possèdent chacun leur propre érablière et produisent leurs vins d'érable entièrement à partir du sirop d'érable qu'ils produisent. C'est une exigence. Le volume de production annuel est estimé à environ 300 000 litres. Plusieurs de ces entreprises proposent une activité agrotouristique sur leur site. En accueillant de nombreux visiteurs par année, elles contribuent à la vitalité des communautés dans lesquelles elles sont implantées.
Alors que l'offre de boissons alcoolisées artisanales québécoises est sans cesse grandissante, les producteurs de vins d'érable ont décidé de s'unir afin de mettre sur pied une organisation pour représenter leurs intérêts et veiller au développement de leur industrie. C'est ainsi que, le 30 octobre 2023, l'APAQ a été officiellement fondée à la suite de sa première assemblée générale.
La filière de la production de vins d'érable est bridée par un cadre réglementaire important qui empêche les entreprises d'atteindre tout leur potentiel, notamment au point de vue économique. Par ailleurs, la reprise postpandémique présente un éventail de nouveaux défis. Dans ce contexte difficile, l'application des droits d'accise constitue un défi majeur pour la rentabilité des producteurs de vins d'érable, ainsi que pour la croissance et le rayonnement de ce secteur d'activité.
En 2018, l'Australie a déposé une plainte devant l'OMC, l'Organisation mondiale du commerce. Elle évaluait que le Canada contrevenait aux principes du libre-échange en favorisant, aux niveaux fédéral et provincial, les producteurs locaux. En 2021, les parties sont arrivées à une entente au sein de l'OMC. Les producteurs de vin canadiens devront payer la taxe d'accise au même titre que les producteurs étrangers. En 2022, l'avis sur les droits d'accise EDN75 a été publié, visant l'abrogation de l'exonération du droit d'accise sur le vin entièrement canadien.
Toutefois, le Comité permanent des finances a entendu, il y a deux ans, Cidre Canada et l'Association des producteurs d'hydromels et d'alcools de miel du Québec, venus lui demander que soit maintenue l'exonération des droits d'accise sur les cidres et les hydromels canadiens. Grâce à votre soutien, ces produits continuent actuellement d'être exonérés des droits d'accise. En effet, la définition de « vin » en vertu du Règlement sur les aliments et drogues vise exclusivement le vin produit à partir de raisin. C'est conforme au litige initial devant l'OMC, où seulement le vin de raisin était ciblé par ce conflit.
Pour des raisons identiques aux cidres et aux hydromels, l'Association des producteurs d'acers du Québec vous demande de réintroduire l'exonération des droits d'accise sur les vins d'érable, mais aussi sur tous les vins qui ne sont pas issus du raisin et qui, dans les faits, ne devraient pas non plus être visés par le rétablissement des droits d'accise. Cette proposition reprend la recommandation 332 du rapport du Comité permanent des finances, recommandant au gouvernement du Canada qu'il « modifie l'exonération du droit d'accise accordé au vin entièrement canadien produit à partir de miel ou de pommes afin qu'elle comprenne également tous les autres produits fermentés qui ne sont pas des raisins. »
Pour terminer, je tiens à vous sensibiliser au fait que les producteurs de vins d'érable sont principalement de petites et très petites entreprises. Chaque augmentation des taxes peut avoir un effet notable sur leur viabilité financière. Ces entreprises représentent non seulement des emplois locaux, mais aussi des acteurs essentiels de notre économie, qui contribuent à la dynamique des régions où elles exercent leurs activités. Par conséquent, pour préserver ces emplois et stimuler la croissance économique dans nos communautés, il est impératif de prolonger l'exonération des droits d'accise sur nos produits.
Je voudrais vous remercier encore une fois de votre temps et de votre attention. Nous sommes à votre disposition pour répondre à vos questions.
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Bonjour, monsieur le président Fonseca, et bonjour distingués membres du Comité.
Je m'appelle Joan Rush et je suis ici au nom de la Canadian Society for Disability and Oral Health, ou CSDH. Nous vous remercions de nous donner l'occasion de parler du projet de loi et du Régime canadien de soins dentaires. En plus des commentaires que je vais vous adresser, je vous invite à consulter notre mémoire qui contient des renseignements plus détaillés sur nos recommandations au Comité.
La CSDH est une société pancanadienne sans but lucratif dirigée par des professionnels de la santé buccodentaire et des bénévoles dévoués. Nous plaidons en faveur de l'application de changements nécessaires aux systèmes canadiens de prestation des soins de santé buccodentaire, d'éducation, de recherche et de gouvernance en vue d'assurer aux personnes en situation de handicap un accès équitable aux soins de santé buccodentaire médicalement nécessaires.
Plus de 27 % des Canadiens vivent avec un handicap, dont la moitié avec un handicap grave. Les Canadiens handicapés présentent des taux de maladies dentaires plus élevés que l'ensemble des adultes canadiens, et se heurtent à des obstacles plus importants en matière d'accès aux soins buccodentaires.
Le Régime canadien de soins dentaires serait un moyen de réduire ces obstacles et de permettre au Canada de respecter ses obligations juridiques envers les Canadiens en situation de handicap. La CSDH félicite le gouvernement minoritaire, qui a travaillé en étroite collaboration avec ses alliés, pour la création du Régime canadien de soins dentaires.
Toutefois, ce Régime ne parviendra à améliorer la santé buccodentaire des Canadiens en situation de handicap qu'avec l'appui des systèmes de santé, d'éducation, de recherche et de gouvernance du Canada.
S'agissant du projet de loi , la CSDH estime justifiée la disposition concernant l'échange de données sur les contribuables au titre de l'administration du Régime canadien de soins dentaires. Cependant, il y a lieu de se préoccuper du fait que toutes les personnes en situation de handicap n'ont pas rempli leur déclaration de revenus ou n'ont pas réclamé le crédit d'impôt pour personnes en situation de handicap. Nous recommandons à votre comité d'encourager l'ARC et les ministères fédéraux concernés à collaborer avec les ministères des services sociaux des provinces et des territoires pour veiller à ce que chaque personne en situation de handicap reçoive une aide pour produire une déclaration de revenus et remplir toutes les formalités administratives nécessaires afin d'être admissible au Régime.
Les recommandations de la CSDH concernant le Régime canadien de soins dentaires découlent des obligations légales du Canada. La Loi canadienne sur la santé consacre le droit égal de chaque Canadien à accéder aux soins de santé médicalement nécessaires. Le système privé de prestation de soins buccodentaires du Canada ne garantit pas aux personnes en situation de handicap un accès équitable aux soins buccodentaires médicalement nécessaires, ce qui leur cause douleurs, souffrances et dégradation de l'état de santé buccodentaire et générale.
Le Canada a ratifié la Convention relative aux droits des personnes handicapées en 2010. L'article 25 exige des professionnels de la santé qu'ils fournissent aux personnes en situation de handicap des soins de même qualité qu'aux autres, notamment par la formation et la promulgation de normes éthiques pour les soins de santé publics et privés. Le Canada ne répond à aucune de ces exigences de la Convention.
Le Canada enfreint également les articles 7 et 15 de la Charte canadienne des droits et libertés, qui garantissent aux personnes en situation de handicap la sécurité de la personne et la protection contre la discrimination fondée sur le handicap. En votre qualité de législateurs, vous conviendrez avec moi que le Canada doit corriger ce manquement flagrant à ses obligations légales envers les personnes en situation de handicap.
La CSDH formule les six recommandations suivantes pour modifier les systèmes de soins de santé buccodentaires au Canada afin de respecter les obligations légales du pays à l'égard des Canadiens qui vivent avec un handicap.
Premièrement, Santé Canada devrait définir les soins de santé buccodentaire pour les personnes en situation de handicap comme des soins de santé offerts en vertu de la Loi canadienne sur la santé, conformément à la recommandation de 2021 de l'Organisation mondiale de la santé.
Deuxièmement, le Régime canadien de soins dentaires devrait reconnaître le temps de traitement supplémentaire nécessaire pour traiter un patient souffrant d'un handicap médical ou intellectuel complexe.
Troisièmement, le Canada doit garantir l'accès aux infrastructures médicales essentielles pour les patients souffrant de handicaps complexes, y compris les hôpitaux et les centres d'anesthésie générale.
Quatrièmement, le Canada doit former les fournisseurs de soins de santé buccodentaire à traiter les personnes en situation de handicap afin de remédier à la grave pénurie de professionnels dûment formés.
Cinquièmement, le Canada doit recueillir des données sur l'état de santé buccodentaire des personnes en situation de handicap et étudier les pratiques exemplaires visant à répondre à leurs besoins en matière de santé buccodentaire.
Sixièmement, le Canada doit assurer une surveillance fédérale pour garantir les résultats et l'efficacité du Régime canadien de soins dentaires.
Merci encore d'avoir donné à la CSDH l'occasion de s'adresser à vous aujourd'hui. C'est avec plaisir que je répondrai à vos questions.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je tiens à vous remercier de nous recevoir afin de discuter de questions particulièrement importantes pour la qualité de vie de l'ensemble des Canadiens.
L'une de ces questions est celle de la productivité. Ce sujet peut sembler austère et difficile, mais il a des répercussions très concrètes. À titre d'exemple, c'est à cause d'un retard de productivité que les Canadiens travaillent plus d'heures par semaine que les Allemands, mais que leurs revenus ne sont pourtant pas plus élevés que ceux des Allemands.
Plus nous prenons du retard, plus notre qualité de vie régresse. Le Canada se classe au 6e rang des pays du G7 en matière de productivité. La valeur produite par le travailleur canadien est d'en moyenne 53,3 $ l'heure. La moyenne du G7 est plutôt de 63,9 $, donc plus de 10 $ de plus l'heure. Chez notre voisin du Sud, la productivité horaire dépasse les 70 $ l'heure. Bref, les États‑Unis ne sont tout simplement pas dans la même ligue que nous.
Malheureusement, l'écart se creuse. Le Canada fait complètement fausse route. Nous en sommes à 13 trimestres consécutifs de baisse de productivité. À l'heure actuelle, nous sommes revenus au niveau de productivité de 2016.
Un des facteurs qui explique bien notre productivité relativement faible est le manque d'investissements privés. Au Canada, on parle d'investissements privés dans le capital humain d'en moyenne 17 000 $ par travailleur par année. Chez notre voisin du Sud, on parle davantage de 27 000 $. Cela représente grosso modo un retard d'investissements annuels de 200 milliards de dollars comparativement à nos voisins américains. Vous conviendrez qu'il est parfaitement farfelu de croire que des investissements gouvernementaux peuvent combler une lacune aussi importante. En effet, on parlerait ici d'environ 40 % du budget du Canada, ce qui est insensé.
C'est pourquoi nous devons mettre l'accent sur un cadre fiscal et réglementaire propice aux investissements au Canada afin de les favoriser et de les accroître. La dernière chose à faire à ce stade-ci, c'est de taxer davantage l'investissement. Lorsque l'on taxe quelque chose, on en obtient moins.
Permettez-moi d'être encore moins subtil. La mesure visant à augmenter le taux d'inclusion des gains en capital, qui a été proposée dernièrement, revient tout simplement à nous tirer dans le pied. C'est le contraire de ce qui doit être fait. Tout élu qui a à cœur le niveau de vie des Canadiens et l'augmentation de celui-ci devrait tenter de bloquer la mesure ou la renverser dès que cela deviendra possible.
La prospérité future du Canada et l'augmentation de notre niveau de vie dans le temps sont des impératifs permettant la mobilité et la cohésion sociale. La situation actuelle est particulièrement préoccupante.
Un autre sujet qui nous intéresse aujourd'hui est celui de la concurrence. Il convient de mentionner que la littérature économique est particulièrement claire à ce sujet: il n'y a pas, dans une industrie donnée, un nombre d'entreprises concurrentes préférable à un autre. Ce qui est préférable en tout temps et en tout lieu, c'est d'avoir moins de barrières à l'entrée et un cadre réglementaire qui permet la concurrence et qui ne fait pas augmenter artificiellement les prix.
À titre d'exemple, dans le cas de l'industrie des télécommunications, on pourrait penser aux mises aux enchères de licences de spectre, qui sont peut-être pratiques pour augmenter les recettes gouvernementales, mais qui sont ultimement payés par l'ensemble des consommateurs canadiens.
Bref, il serait futile pour le gouvernement du Canada de tenter de contrôler le nombre d'entreprises qui sont actives dans un secteur donné ou d'empêcher des transactions, en particulier pour des entreprises qui cherchent à obtenir des gains d'efficacité. Le gouvernement devrait toutefois mener un exercice rigoureux afin de dresser l'inventaire de toutes les barrières à l'entrée qui sont dressées par le cadre réglementaire canadien, afin de retirer celles-ci de façon systématique et ordonnée.
Je tiens à vous remercier de votre attention et nous attendons vos questions avec impatience.
Monsieur Dufort, comme vous, je désapprouve cette augmentation de l'impôt sur les gains en capital.
Tous les indicateurs fournis par l'ensemble des experts, y compris par la sous-gouverneure Rogers, indiquent que le Canada est confronté à une crise de productivité. Nous sommes à la traîne de l'Europe et des États-Unis. À mon avis, lorsqu'on augmente les impôts sur les gains en capital, on impose en fait la productivité, car ce qu'on taxe, c'est l'augmentation de la richesse découlant de la combinaison de l'investissement et de la main-d'œuvre qui ont créé cette richesse.
Pourquoi diable un gouvernement choisirait‑il une politique susceptible de nuire davantage à nos capacités de productivité au moment même où nous ne pouvons pas nous le permettre?
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C'est une mesure qui va absolument à l'encontre du but recherché.
Même en envisageant d'augmenter les recettes du gouvernement, nous sommes confrontés à des dépenses publiques qui augmentent d'année en année, atteignant à chaque fois de nouveaux niveaux; pendant ce temps, l'impôt proposé a des recettes régressives, en ce sens qu'il est censé générer de moins en moins de recettes au fil du temps. L'utilité pour le gouvernement d'augmenter cet impôt, en particulier, me laisse franchement perplexe.
Cependant, on retiendra surtout que plus on taxe une chose, moins on en obtient. Et, effectivement, le principal moteur de la productivité est l'investissement. Si l'on impose l'investissement, on obtient moins de productivité. Une baisse de la productivité entraîne une baisse du niveau de vie de tous les Canadiens.
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Monsieur Dufort, je vais poursuivre dans la même veine.
Ce n'est pas la fiscalité qui créé la prospérité. Je crois avoir là emprunté à une citation de Winston Churchill. Quoi qu'il en soit, dans ce budget, nous constatons que notre gouvernement tente d'augmenter l'impôt sur les investissements, et quiconque a de l'expérience en matière d'investissement dans l'entrepreneuriat sait bien que cela freinera la croissance. Nous sommes à un moment où les capitaux sont plus difficiles d'accès qu'à n'importe quel moment de la dernière génération. En raison des taux d'intérêt élevés et de l'incertitude économique, de nombreuses entreprises à forte croissance et de nombreux produits innovants ont du mal à obtenir du capital de croissance.
Vous avez déjà fait une recommandation assez sévère, mais que devrions-nous faire dans le cadre du projet de loi , et dans d'autres, pour garantir la croissance et de meilleurs investissements et, comme vous l'avez dit, la productivité dans nos entreprises?
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Je crains que bien des gens n'obtiennent pas les prestations dont ils ont besoin, à moins que, je le répète, nous n'apportions des modifications au système pour le rendre plus accessible.
Je tiens à préciser qu'aucun déterminant social de la santé n'est plus étroitement lié à la pauvreté que le handicap. Les personnes qui ont du mal à accéder aux soins sont souvent les plus pauvres de notre société. Il est vrai que les provinces offrent des soins dans une certaine mesure, mais ils ne sont suffisants dans aucune province et aucun territoire au pays, bien que certains soins y sont offerts.
Force est de constater que certaines personnes sont dans l'impossibilité d'accéder à ces soins, soit parce qu'elles sont en situation de handicap, soit simplement parce qu'elles sont pauvres. D'autres problèmes entrent parfois en ligne de compte. Si ces personnes vivent dans des collectivités rurales ou éloignées, notre système de soins dentaires ne leur garantit pas l'accès aux soins offerts. Là encore, cela coïncide souvent avec un certain degré de pauvreté.
Par conséquent, on observe que certaines personnes, qui ont véritablement besoin de recevoir des soins médicalement nécessaires, se rendent compte qu'elles n'ont pas les moyens de payer la note. Nous avons fait cette constatation dans le cas des soins coûteux, pour des personnes qui, dirons-nous, sont à faible revenu et disposent d'un régime de soins dentaires. Elles doivent payer une quote-part de 50 % pour la pose de couronnes, par exemple, afin de protéger leurs dents. Comme elles ne peuvent pas se le permettre, elles y renoncent.
Les quotes-parts exigées pour les soins généraux étant trop importantes, les gens ne vont pas se faire soigner. De surcroît, les personnes en situation de handicap sont incapables de se rendre à l'hôpital ou dans un centre pratiquant l'anesthésie générale. Nous n'avons pas intégré la santé buccodentaire au système de santé. Il ne leur reste plus qu'à se présenter dans les hôpitaux ou dans les salles d'urgence, ce qui finit par coûter cher à la collectivité. Il nous faut changer de paradigme afin de garantir la mise sur pied d'un système qui fonctionne.
Il est effectivement possible que le RCSD améliore beaucoup les choses, mais seulement si nous parvenons à offrir une infrastructure accessible et si nos fournisseurs de soins dentaires sont adéquatement formés. Pour le moment, nos facultés de médecine dentaire n'offrent pas une seule heure de formation obligatoire sur les clientèles à besoins particuliers. L'enseignement des soins spéciaux est entièrement laissé à la discrétion des enseignants. À l'exception du cursus des dentistes pédiatriques, qui cessent de traiter leurs clients quand ils arrivent à l'adolescence, on ne trouve pas une seule heure de soins adaptés. Il faut donc remanier la formation.
La recherche, elle aussi, doit changer. Il nous faut un institut de recherche en santé buccodentaire. Cette proposition comporte de nombreux éléments, mais l'argent ne suffira pas à lui seul à opérer le changement de paradigme nécessaire aux personnes ayant des besoins complexes.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Monsieur Baron, j'imagine que vous avez quitté votre production de boissons alcoolisées à base d'érable. La saison de l'érable est terminée, et vous êtes maintenant en train de constituer votre production en prévision de la prochaine saison touristique au Québec.
Si j'ai bien compris votre allocution d'ouverture, vos membres sont principalement des producteurs locaux, artisanaux, dont la production s'adresse à un marché local ou régional. Dans le fond, vous avez un produit d'appel agrotouristique nous incitant à aller faire un tour dans les fermes pour voir les fermiers et aller boire un petit verre chez vous. C'est ça, votre entreprise, n'est-ce pas?
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Oui, c'est absolument le cas.
Il y a deux semaines, j'ai accueilli des Français qui travaillent au restaurant Bocuse. Tous les membres de cette famille sont restaurateurs et s'impliquent dans leur communauté. Ils nous avaient contactés et sont venus chez nous un samedi matin pour visiter la ferme, découvrir une boisson à l'érable qu'ils ne connaissaient pas et qui ne se fait pas ailleurs, et déguster à même les cuves nos produits d'érable, des produits exceptionnels.
Tantôt, je vous ai parlé du développement de nouveautés. J'ai un grand nombre d'amis et de voisins autour de chez moi qui produisent des petits fruits. Nous pourrions les intégrer dans nos boissons pour amener de la couleur et une acidité plus naturelle. Je pense alors à la combinaison de produits que nous pourrions élaborer. Mon collègue M. Plouffe pourrait vous en parler, car il le fait déjà. Ça pourrait ouvrir la porte à d'autres.
Mais voilà, c'est complexe, car on se demande quel produit sera être taxé et quel autre ne le sera pas. Parlant de lourdeur administrative, on pourrait créer un nouveau comité aujourd'hui pour ne parler que de ça. Si on pouvait simplifier les choses, l'ensemble des producteurs artisanaux d'alcool en seraient reconnaissants.
Peut-être que M. Plouffe aimerait prendre le relais sur ce que je viens de dire.
Je suis ravie de voir nos témoins d'aujourd'hui. Merci d'avoir pris le temps de nous faire partager votre savoir.
Je suis porte-parole en matière d'inclusion des personnes en situation de handicap. Je vais adresser mes questions à Mme Rush.
Au début, vous avez apporté des renseignements vraiment pertinents. Vous nous avez fait part de certaines réalités essentielles, notamment des inégalités et des obstacles à l'accès dont sont victimes les personnes en situation de handicap. J'ai parlé à de nombreux dentistes en passe de prendre leur retraite, qui s'inquiètent de savoir qui va pourvoir les postes laissés vacants. Comme vous l'avez mentionné, aucun programme n'est prévu actuellement.
Ma question porte sur votre travail. Je suis certaine que vous avez transmis bon nombre de ces messages au gouvernement libéral avant même la présentation du budget. Pourriez-vous nous parler des trois principaux enjeux dont vous avez discuté, qui appellent des changements et qui portent sur l'accès équitable des personnes en situation de handicap — qu'il s'agisse d'adolescents ou d'adultes —, même s'ils ne figurent pas nécessairement dans ce projet de loi? Si vous pouviez nous renseigner à ce sujet, ce serait formidable.
Comme c'est le cas dans bien des domaines, nous croyons que la formation constitue la solution et qu'elle est nécessaire dans tous les domaines de la santé buccodentaire.
Vous avez parlé du programme et de cette lacune. Nous reconnaissons que l'enseignement supérieur relève des provinces. Pourtant, nous constatons également que le gouvernement fédéral finance, par exemple, les Instituts de recherche en santé du Canada, et le fruit de la recherche universitaire constitue la base de l'enseignement prodigué dans les universités.
Nous établissons un lien entre les deux et nous croyons que, comme société, nous devons travailler dans le sens de l'inclusion de tous les membres de notre collectivité. Pour cela, il faut bien cerner le problème et son ampleur, afin d'évaluer les sommes et les moyens nécessaires pour s'y attaquer adéquatement. Nous nous employons à former des gens qualifiés aptes à répondre à ce besoin. Si nous ne pouvons pas élargir le programme d'études — c'est là le genre de résistance que nous ont opposée les facultés, en particulier en dentisterie — alors, nous devrons créer une nouvelle spécialité en soins de santé buccodentaire qui soit en mesure de répondre aux besoins de tous.
Bien entendu, il ne s'agit pas seulement de personnes ayant une déficience intellectuelle. De nombreuses personnes deviennent handicapées, surtout à mesure qu'elles vieillissent. Les personnes aux deux extrémités du spectre populationnel sont laissées pour compte et ignorent comment accéder à des soins médicalement nécessaires.
La réponse se trouve dans l'éducation et la recherche. Si je devais choisir un troisième thème, ce serait la difficulté, dans un système privé, de tenir compte de toutes les particularités des personnes dont les besoins en matière de soins sont complexes. C'est impossible d'y arriver avec tous, et pourtant, c'est ce que je recommande. Les soins buccodentaires devraient faire partie de notre système de soins de santé public, ainsi que le recommandent tous les organismes internationaux. Il faut inclure les personnes ayant une déficience intellectuelle ou une déficience profonde. Ces personnes doivent être incluses dans le système de soins de santé public, de sorte que la durée de la chirurgie ou la couverture d'assurance ne fassent pas l'objet de disputes.
Mme Thompson a demandé si le régime de soins dentaires allait être utile. Bien sûr, cela aidera certaines personnes qui n'ont pas de handicap. Cependant, si nous n'avons pas d'espaces inclusifs et de fournisseurs de soins formés, qu'adviendra‑t‑il de l'argent? Cette aide servira aux plus aptes, mais pas nécessairement à ceux qui ont le plus de difficulté.
Merci beaucoup de votre question. Nous devons vraiment nous attaquer à ces problèmes.
Les gens parlent beaucoup du concept d'intersectionnalité dans les questions juridiques. En ce qui concerne les soins aux Autochtones, je ne suis pas une experte, mais je travaille avec l'Indigenous Dental Association of Canada, et elle a toutes les connaissances voulues. Je sais très bien que 27 % de la population du Canada affirme avoir un handicap et que ce pourcentage est plus élevé au sein de la population autochtone. De plus, les membres autochtones de notre collectivité sont plus susceptibles de vivre dans des collectivités rurales et éloignées.
En ce qui concerne l'accès aux soins, sans réglementation, nous avons le problème... Je me rends bien compte que les témoins ici présents sont plutôt opposés à la réglementation, mais, sans réglementation, nous avons du mal à garantir l'envoi de personnes adéquatement formées dans les collectivités rurales et éloignées de notre pays pour répondre aux besoins des gens qui y vivent. Nous exigeons toujours, dans le cas de personnes aux prises avec de graves handicaps, qu'elles se rendent dans les centres urbains pour avoir accès aux soins médicaux nécessaires. Les différents systèmes ne remboursent pas ces dépenses, bien entendu, mais le fait demeure que nous devons demander aux gens des régions rurales, qui sont souvent moins à l'aise, de se rendre dans les régions coûteuses de notre pays pour tenter d'avoir accès à des soins, et peut-être d'y rester pendant un certain temps, si les soins sont coûteux et autrement difficiles à obtenir.
Je pense que le défi est probablement plus grand pour eux. Si l'on est une personne handicapée dans une collectivité rurale et éloignée, on est beaucoup plus susceptible d'avoir de la difficulté à obtenir des soins.
Dans ma province, j'ai travaillé pour une société d'État qui offrait des services résidentiels et de jour aux personnes en situation de handicap. L'une des choses que nous avons comprises, c'est que, même si nous savons tous à quel point il est difficile d'assurer l'accès aux soins de santé, bon nombre des personnes atteintes d'un handicap assez grave n'ont pas d'entente de planification financière pour des questions aussi élémentaires que la production d'une déclaration de revenus. Ces derniers temps, j'ai travaillé avec certaines de ces organisations pour tenter de formuler davantage de recommandations sur la façon de pallier cette lacune.
Oui, je pense que le dépôt automatique d'une déclaration est une excellente idée, mais il faut se demander si les systèmes mis en place répondent aux besoins de personnes qui ont déjà du mal à donner un consentement légal. S'il faut faire intervenir le tuteur et le curateur public dans une province, par exemple, les choses peuvent devenir beaucoup plus longues et compliquées, mais je suis tout à fait en faveur de mesures de ce type.
Je tiens à le répéter, parce que je donne l'impression de critiquer le RCSD, en disant qu'il ne répond pas aux besoins: c'est faux, je me réjouis de la création du RCSD. Il sera nécessaire et répondra aux besoins d'un très grand nombre de personnes, surtout ceux des personnes à faible revenu, mais nous devrons peut-être apporter des changements qui garantiront que les personnes en situation de handicap ont droit aux deniers publics et qu'elles peuvent, elles aussi, recevoir les prestations dont elles ont besoin.
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En fait, je lui dirais tout simplement de s'appuyer sur la recommandation 332 du Comité permanent des finances, qui est très sage et réfléchie.
Il y a deux ans, l'hydromel et le cidre ont été exonérés de la taxe d'accise. Nous saluons la proactivité dont le gouvernement a fait preuve en posant ce geste, mais le fait que certains produits qui ne sont pas faits à base de raisin sont exonérés, mais pas d'autres, a ajouté une couche de complexité et d'incohérence.
Comme on l'a dit, les vins de bleuet et de framboise continuent à être assujettis à la taxe d'accise. En marge de ces productions, on peut aussi parler du cidre et de l'hydromel. En effet, les producteurs qui font un cidre de bleuet, par exemple, vont utiliser des petits fruits lors de la fermentation, le sucre des petits fruits servant à faire l'alcool. Ces produits vont donc être assujettis à la taxe d'accise.
Cette complexité, cette lourdeur administrative, n'a pas sa pertinence. La recommandation du Comité est donc un deuxième pas vers une réglementation complète.