L’état de santé des enfants au Canada est préoccupant. Malgré l’importance d’une enfance saine, les systèmes qui soutiennent la santé des enfants dans l’ensemble du pays se butent à des problèmes de longue date. Le Canada s’est révélé moins performant que d’autres pays riches en ce qui concerne un certain nombre de résultats sur la santé des enfants. La pandémie de COVID-19 a exacerbé bon nombre des problèmes préexistants liés à la santé des enfants et a eu des vastes répercussions sur le bien-être physique, mental, développemental et social des enfants. Au cours de 11 réunions, le Comité permanent de la santé de la Chambre des communes (le Comité) a mené une étude sur la santé des enfants, en mettant l’accent sur les impacts de la pandémie et sur les problèmes profondément ancrés. Les témoignages et les mémoires ont exploré un large éventail de questions liées à la santé des enfants, notamment :

• les perturbations attribuables à la pandémie concernant l’éducation, les activités sociales et physiques et l’accès aux services de santé des enfants;
• les listes d’attente de plusieurs années pour des interventions chirurgicales, des diagnostics et des soins en santé mentale;
• la grave pénurie de professionnels de la santé pédiatrique;
• la non‑disponibilité de médicaments destinés aux enfants;
• les iniquités d’accès aux soins de santé chez les enfants;
• les niveaux élevés d’obésité et de problèmes de santé mentale chez les enfants, ainsi que les faibles niveaux d’alimentation saine et d’activité physique;
• l’impact de la pauvreté, de la maltraitance, du racisme et d’autres déterminants sociaux sur la santé des enfants;
• la disponibilité insuffisante de données nationales sur d’importants résultats en matière de santé et de développement de l’enfant.

Des témoins ont expliqué que même si les enfants ont des besoins uniques en matière de santé, leur santé est rarement considérée comme une priorité dans le financement des soins de santé ou dans l’élaboration des politiques. En outre, des témoins ont souligné que la prise en compte de la santé des enfants implique d’examiner à la fois les services de soins de santé et les déterminants sociaux de la santé, ainsi que l’état général des familles, des écoles et des communautés qui accueillent ces enfants.

Des témoins ont fait valoir que le gouvernement fédéral devrait en faire davantage pour améliorer la santé des enfants au pays. Ils ont proposé des pistes de réflexion sur la manière de compenser les pertes subies par les enfants au cours de la pandémie et de renforcer la résilience des enfants et des systèmes qui les soutiennent afin de mieux protéger les enfants lors d’une future crise. Les solutions proposées s’articulent autour de cinq axes : éliminer les obstacles aux services de santé pour les enfants, encourager des modes de vie sains et la prévention des maladies, favoriser des environnements sains pour les enfants à la maison, à l’école et dans la communauté, adapter l’élaboration des politiques pour répondre aux besoins des enfants et accroître la collecte de données et la recherche sur la santé des enfants.

Dans l’ensemble, les témoins ont insisté sur le fait que la santé des enfants doit devenir une priorité. Une telle approche, selon de nombreux témoins, représente un investissement judicieux à la fois pour la santé actuelle des enfants et pour la rentabilité à long terme du système de soins de santé, puisqu’une intervention précoce est bénéfique tout au long de la vie d’une personne. En outre, les Canadiens envisagent un avenir plus sain pour leurs enfants.

Le présent rapport énonce les conclusions du Comité et propose 27 recommandations sur la manière dont le gouvernement fédéral peut prendre des mesures immédiates, en collaboration avec les provinces, les territoires et les intervenants, pour favoriser une enfance saine au Canada. Voici quelques-unes des initiatives recommandées :

• élaborer une stratégie nationale en matière de ressources humaines dans le domaine de la santé pédiatrique;
• mettre en œuvre des politiques visant à améliorer l’accès aux médicaments pédiatriques;
• élargir l’accès aux services de santé mentale et de consommation de substances pour les enfants, les adolescents et les jeunes adultes;
• investir dans des programmes qui favorisent une alimentation saine et l’activité physique chez les enfants;
• garantir la mise en œuvre intégrale du principe de Jordan et du plan Spirit Bear;
• créer un poste de commissaire national à l’enfance et à la jeunesse;
• élaborer une stratégie nationale de données sur la santé pédiatrique.