JUST Rapport du Comité
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Rapport dissident sur l'antisémitisme et les mesures additionnelles pour répondre aux craintes valables exprimées par la communauté juive du Canada
Comité permanent de la justice et des droits de la personne
Ce rapport dissident reflète les opinions des députés conservateurs qui siègent au Comité permanent de la justice et des droits de la personne : les députés Larry Brock (ministre du Cabinet fantôme responsable de la Justice et Procureur général du Canada, vice-président, Brantford-Brant), Jamil Jivani (Durham), Michelle Ferreri (ministre du Cabinet fantôme responsable de la Famille, des Enfants et du Développement social, Peterborough-Kawartha), et Tako Van Popta (ministre du Cabinet fantôme responsable du Développement économique du Pacifique, Langley-Aldergrove).
Introduction
Sous le gouvernement de Justin Trudeau, le Canada a connu une hausse inquiétante et sans précédent de l'antisémitisme et des crimes haineux. Même avant les attaques terroristes du 7 octobre, les crimes haineux avaient bondi de 165 % depuis que Trudeau est devenu premier ministre. En 2023, à la suite de ces attaques, le Canada a enregistré un nombre choquant de 5 791 incidents antisémites, ce qui constitue un nouveau record tragique.
Les Canadiens juifs ont le droit de vivre en sécurité et sans crainte, et le Canada a le devoir moral de confronter et d'éliminer toutes les formes de haine, y compris l'antisémitisme. Pour protéger nos communautés et défendre les valeurs d'égalité et de respect, il est impératif que nous prenions des mesures décisives contre les groupes et les idéologies qui encouragent la violence, la haine et la division.
Le présent rapport traite d'une question très sensible et urgente. L'augmentation des incidents antisémites au Canada exige une réponse immédiate et unifiée de la part de tous les niveaux de gouvernement. Aujourd'hui, plus que jamais, il est essentiel que les parlementaires s'unissent et prennent des mesures concrètes pour lutter contre la violence, la haine et la discrimination, d'autant plus que les comportements antisémites continuent de s'intensifier sous le gouvernement libéral actuel.
Cependant, les statistiques démontrent clairement que l'approche actuelle du gouvernement libéral en matière de lutte contre l'antisémitisme ne fonctionne pas. C'est pourquoi, bien que nous soutenions la plupart des recommandations du rapport, nous pensons qu'il y a des domaines clés où des améliorations sont nécessaires. Sur la base de leur expérience directe et des preuves courageusement fournies par les témoins à ce comité, les conservateurs proposent d'autres commentaires et recommandations qui ne sont pas reflétés dans ce rapport afin d'améliorer et de renforcer les efforts du Canada dans la lutte contre l'antisémitisme.
Diversité, équité et inclusion
De nombreux témoins ont affirmé que les initiatives de diversité, d'équité et d'inclusion (DEI), appelées DEI dans le rapport, sur leurs campus ont été discriminatoires à l'égard des étudiants et des membres du corps enseignant juifs. En réponse, la majorité des membres de la commission propose de traiter ce problème en élargissant les programmes DEI des universités afin de garantir l'inclusion des voix juives. À l'inverse, les membres conservateurs de la commission ont considéré ce témoignage comme la preuve que, malgré leurs bonnes intentions, les programmes DEI sont inefficaces pour favoriser la justice à la fois dans la société en général et spécifiquement sur les campus universitaires.
Comme nous l'avons entendu plus tôt dans cette étude, DEI a exacerbé le problème en question. Comme l'a indiqué la témoin Rachel Cook, une réunion sur la diversité, l'équité et l'inclusion « n'incluait pas les Juifs lorsqu'ils discutaient de ce qu'il fallait faire lorsqu'un Juif se plaignait de l'antisémitisme sur le campus ». Je pense que cela peut commencer au sommet, mais cela commence aussi dans les institutions, lorsque j'ai demandé qui décidait de la participation à ces réunions DEI - s'agit-il d'un pourcentage de la population ? -ils m'ont répondu que ce sont les groupes qui méritent l'équité et l'inclusion. Eh bien, qui décide de cela ?.
Ce point de vue a également été soutenu par le témoin Mme Deborah Lyons qui a déclaré qu'« il ne fait aucun doute que DEI ne permet pas aux Juifs de ce pays de s'épanouir. DEI ne parvient pas à lutter contre l'antisémitisme. Il se concentre sur une description très étroite des groupes marginalisés, racialisés ou en quête d'équité, et n'aborde pas du tout la question de l'antisémitisme. Cela doit changer. »
Ainsi, compte tenu des preuves, nous recommandons vivement au gouvernement du Canada de reconnaître que les politiques DEI ont permis aux organisations et aux bureaucraties d'exclure certains groupes et se sont avérées inefficaces pour lutter contre la haine, comme le montrent les incidents antisémites présentés dans les témoignages recueillis dans le cadre de ce rapport.
En fin de compte, bien que nous soutenions la majorité des recommandations du rapport, nous préconisons le retrait de toutes les suggestions visant à améliorer les programmes d'éducation et de formation tout au long de la vie.
Plaidoyer pour l'application des codes de conduite et la protection de la liberté académique
Nous recommandons plutôt d'éliminer complètement ces programmes en faveur d'une application égale et cohérente des lois et des codes de conduite contre le racisme. Le témoin Gabriel Miller, président-directeur général d'Universités Canada, a mis en évidence des cas où les codes de conduite des universités n'ont pas été appliqués, soulignant l'incapacité de l'administration à répondre à la vague croissante d'antisémitisme .
La liberté académique est conçue pour favoriser l'exploration d'idées stimulantes sans crainte de représailles, ce qui est essentiel pour le développement intellectuel. Cependant, comme cette commission l'a entendu, certains départements universitaires maintiennent que la seule position acceptable sur le conflit israélo-palestinien s'aligne sur la destruction d'Israël, justifiant souvent la violence et supprimant les points de vue alternatifs. Compte tenu de l'importance accordée à cette question par les témoins au cours de nos discussions, nous recommandons également aux universités de cultiver un environnement académique qui encourage la diversité des points de vue et défend la liberté académique. Des initiatives telles que la National Respectful Dialogue Initiative de l'Université d'Ottawa et le Network of Engaged Canadian Academics illustrent cette approche.
Recommandations au gouvernement du Canada
À la lumière des preuves présentées et du besoin urgent d'agir, nous soumettons les recommandations suivantes au gouvernement du Canada.
Il est évident que les programmes de diversité, d'équité et d'inclusion (DEI) n'ont pas réussi à lutter contre l'antisémitisme et ont activement exclu les étudiants et les professeurs juifs. Par conséquent, nous recommandons que le gouvernement du Canada mette fin à toutes les initiatives en matière de diversité, d'équité et d'inclusion dans les établissements financés par le gouvernement fédéral. En lieu et place de DEI, des codes de conduite universels devraient être mis en œuvre pour lutter contre la discrimination à l'aide de normes cohérentes et impartiales qui garantissent une protection égale pour tous. En outre, les universités devraient défendre la liberté académique et favoriser la diversité des points de vue, en créant un environnement propice au débat ouvert et à l'inclusion intellectuelle sans parti pris idéologique. Ces mesures contribueront à créer un environnement plus véritablement inclusif au sein des institutions canadiennes, en promouvant la justice et l'unité sans les divisions associées aux programmes actuels de DEI.
En outre, nous recommandons que le gouvernement du Canada désigne les Houthis comme une organisation terroriste en vertu de l'article 83.05 de la Loi antiterroriste, ce qui permettra de mieux aligner les efforts de lutte contre le terrorisme du Canada sur les réalités des menaces mondiales.
Le gouvernement doit également adopter une position claire, cohérente et fondée sur des principes à l'égard du conflit en cours en Israël. L'approche actuelle, avec des messages contradictoires de la part des membres du caucus libéral au pouvoir - soutenant Israël au sein des communautés juives tout en faisant des déclarations contradictoires aux groupes pro-palestiniens - est devenue politiquement opportune et profondément conflictuelle. Cette approche risque de fracturer la société canadienne sur une question qui exige l'unité nationale, la clarté morale et une politique étrangère fondée sur des principes.
En outre, nous demandons la suspension immédiate du financement canadien à l'Office de secours et de travaux des Nations unies (UNRWA) jusqu'à ce qu'il puisse être vérifié que l'argent des contribuables canadiens ne sert pas à soutenir des activités terroristes. Le Canada doit s'assurer que ses contributions ne financent pas par inadvertance la violence ou le terrorisme.
Enfin, nous condamnons fermement les récents commentaires de la ministre des Affaires étrangères, qui a déclaré que la politique étrangère du Canada était façonnée par les données démographiques de sa circonscription. De telles remarques soulignent l'approche politiquement motivée et moralement compromise du gouvernement à l'égard du conflit israélo-palestinien et affaiblissent la position du Canada sur la scène internationale en tant que défenseur de principe de la paix et de la justice.
Ces recommandations visent à orienter une approche plus cohérente et fondée sur l'éthique pour lutter contre l'antisémitisme au Canada - une approche qui donne la priorité à la sûreté, à la sécurité et au bien-être des Canadiens juifs. Les politiques du Canada doivent refléter un engagement ferme envers la justice, l'égalité et la protection de tous les citoyens contre la haine et la violence. En prenant des mesures décisives contre les groupes antisémites, en promouvant l'unité et en assurant le leadership du Canada dans la lutte contre toutes les formes de haine, nous pouvons créer un environnement plus sûr et plus inclusif pour les communautés juives et les Canadiens dans leur ensemble.
Conclusion
En conclusion, ce rapport dissident souligne le besoin urgent d'une stratégie plus robuste et plus efficace pour combattre l'antisémitisme et protéger les communautés juives à travers le Canada. L'augmentation alarmante des incidents antisémites sous le gouvernement actuel exige une action immédiate et décisive. Cependant, la réponse du gouvernement libéral, avec le soutien du Nouveau Parti Démocratique, a été insuffisante pour faire face à la gravité et à l'étendue du problème. Les témoignages recueillis tout au long de cette étude ont mis en évidence la façon dont les politiques existantes - en particulier l'expansion des programmes de diversité, d'équité et d'inclusion (DEI) - n'ont pas réussi à protéger les étudiants et les professeurs juifs contre la discrimination et, dans certains cas, ont même aggravé les défis auxquels ils sont confrontés.
Les membres conservateurs de ce comité se sont engagés à défendre un Canada où les Canadiens juifs peuvent vivre à l'abri de la peur et de la violence. Nous pensons que la priorité donnée à l'application stricte des codes de conduite, le respect de la liberté académique et l'adoption d'une approche fondée sur des principes à l'égard de questions mondiales telles que la situation en Israël sont des mesures essentielles pour créer un environnement plus sûr pour les communautés juives. Ce n'est que par ces actions que nous pourrons garantir que les Canadiens juifs sont réellement protégés de la haine et qu'ils peuvent vivre sans craindre la discrimination ou la violence.