OGGO Rapport du Comité
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RAPPORT COMPLÉMENTAIRE
DU NOUVEAU PARTI DÉMOCRATIQUE DU CANADA
Le service postal dans les communautés rurales et éloignées du Canada
Le Nouveau Parti démocratique du Canada appuie plusieurs des conclusions et recommandations formulées dans le rapport du Comité sur les défis liés au service postal dans les communautés rurales et éloignées. Nous saluons particulièrement les recommandations visant à : garantir une rémunération équitable pour les maîtres de poste et des ressources suffisantes pour le fonctionnement des bureaux de poste ruraux; élargir les services offerts par ces bureaux afin d’augmenter les revenus et de renforcer leur rôle en tant que centres communautaires; intensifier les consultations avec les communautés et les syndicats pour identifier et corriger les failles du service postal rural.
Cependant, ce rapport complémentaire met en lumière des témoignages supplémentaires sur les lacunes structurelles de l’approche actuelle de Postes Canada pour gérer et financer les services postaux ruraux. Nous croyons fermement que Postes Canada doit réformer en profondeur le modèle des services postaux assurés par les maîtres de poste et veiller à ce que les communautés rurales ne soient pas les victimes du mandat d’autofinancement imposé par le gouvernement.
Bien que le Comité ait recommandé que le gouvernement et Postes Canada revoient le modèle de services postaux fournis par le maître de poste pour les bureaux de poste ruraux afin d’assurer une prestation de services équitable, cette recommandation n’aborde pas la racine du problème et manque d’ambition.
Le modèle des bureaux de poste gérés par les maîtres de poste pénalise les communautés. Ces travailleuses et travailleurs, bien qu’employés fédéraux, doivent assumer de leur propre poche des dépenses essentielles comme le loyer, le déneigement ou les services publics. Les indemnités allouées pour couvrir ces coûts sont scandaleusement insuffisantes.
À titre d’exemple, M. Dwayne Jones, président national de l’Association canadienne des maîtres de poste et adjoints (ACMPA), a témoigné que Postes Canada verse une allocation annuelle de seulement 1 357 $ pour la location d’un bureau par un maître de poste de groupe 1. Une enquête menée auprès de plus de 300 maîtres de poste a révélé qu’ils déboursent collectivement 32 000 $ par mois pour maintenir leurs bureaux ouverts. Et cela, tout en recevant un salaire de départ dérisoire de 18,44 dollars de l’heure. Cette combinaison de faibles salaires et de remboursements inadéquats rend le recrutement et la rétention des maîtres de poste de plus en plus difficiles, menaçant directement la continuité du service en milieu rural. Ce modèle est manifestement injuste pour les travailleuses et travailleurs ainsi que pour les communautés. C’est pourquoi nous pensons que le gouvernement devrait abandonner le modèle des maîtres de poste et se concentrer plutôt sur la mise en place d’installations de vente au détail de Postes Canada dans les communautés rurales et éloignées.
Dans ses recommandations, le Comité reconnaît que le service postal est essentiel à la qualité de vie des communautés rurales et éloignées. Malgré cette reconnaissance, le Comité n’a pas réussi à expliquer comment le mandat d’autofinancement de Postes Canada laisse ces communautés à la traîne. Aux termes de la Loi sur la Société canadienne des postes, Postes Canada a un double mandat : mener ses activités de façon autonome sur le plan financier tout en fournissant des services de haute qualité qui répondent aux besoins des Canadiens partout au pays. Or, trop souvent, Postes Canada, en cherchant à remplir son mandat d’autofinancement, se tourne vers les services ruraux et éloignés à faible revenu pour réduire ses coûts. Le nombre de bureaux de poste ruraux qu’elle a réussi à fermer dans tout le Canada depuis l’instauration du moratoire de 1992 en est la preuve. Nos conversations avec des dirigeants communautaires et d’anciens employés de Postes Canada révèlent une nette tendance à l’abandon des bureaux de poste fournis par les maîtres de poste, au profit de services sous-traités (franchises) et de ce que l’on appelle les « boîtes postales communautaires ». Les faibles salaires et allocations des maîtres de poste alimentent cette érosion des services ruraux.
Comme l’a affirmé M. John Anderson lors de son témoignage :
« De toute évidence, le gouvernement doit garantir un accès universel aux services postaux, et ce, que ce soit à un endroit où Postes Canada fait des profits ou non. »
Il ne suffit pas que le gouvernement tente d’améliorer un modèle de services postaux ruraux fondamentalement défaillant. Postes Canada doit abandonner entièrement le modèle anachronique des maîtres de poste et instaurer des bureaux de poste de détail financés adéquatement dans les communautés rurales. Ces bureaux doivent être gérés par des maîtres de poste syndiqués, rémunérés de manière équitable et disposant des ressources nécessaires pour offrir des services de qualité. Point final.
RECOMMANDATIONS
Que le gouvernement du Canada assure une prestation de services équitable aux communautés rurales et éloignées en supprimant le modèle des maîtres de poste et en mettant l’accent sur l’établissement et la protection des bureaux de poste de Postes Canada dans ces régions.