SRSR Rapport du Comité
Si vous avez des questions ou commentaires concernant l'accessibilité à cette publication, veuillez communiquer avec nous à accessible@parl.gc.ca.
Sommaire
Le 5 décembre 2022, le Comité permanent de la science et de la recherche de la Chambre des communes (le Comité) a décidé d’entreprendre une étude sur les répercussions à long terme de l’écart salarial entre les sexes et la diversité au sein du corps professoral des universités canadiennes. Dans le cadre de son étude, le Comité a tenu sept réunions entre le 20 juin et le 30 octobre 2023, au cours desquelles il a entendu 18 témoins et reçu trois mémoires.
Des témoins ont souligné les disparités salariales bien documentées entre les hommes et les femmes occupant des postes universitaires au sein d’établissements canadiens. Le chiffre qui est ressorti le plus souvent est que les professeures gagnent en moyenne 10 %, ou 10 500 $, de moins que les professeurs pour le même travail. Cet écart salarial peut s’expliquer en partie par des différences dans la répartition des hommes et des femmes à différents rangs, à différents âges et dans différentes disciplines, une plus grande proportion d’hommes étant représentés aux rangs supérieurs et dans des disciplines mieux rémunérées. Lorsque ces facteurs sont pris en compte, l’écart salarial passe à approximativement 4 %.
Bien qu’il existe moins de données sur l’écart salarial touchant d’autres groupes démographiques, des témoins ont néanmoins parlé des disparités auxquelles sont confrontés les membres racisés du corps professoral ainsi que les professeurs et professeures d’université d’origine autochtone et ayant un handicap, contrairement à leurs pairs blancs et non handicapés. Des témoins ont également mentionné que les effets combinés du genre, de la race, de l’identité autochtone ainsi que d’autres facteurs se croisent et influent sur les revenus d’emploi au sein du corps professoral universitaire, les identités racisées non blanches et l’identité autochtone produisant un effet négatif sur le revenu et les femmes non blanches étant les moins bien rémunérées.
Des témoins ont expliqué comment ces écarts salariaux peuvent avoir des répercussions à long terme sur le revenu à la retraite des membres du corps professoral.
Le Comité a également appris que d’autres iniquités touchent les femmes, les personnes racisées, les Autochtones et les personnes handicapées au sein du corps professoral des universités canadiennes, qui se manifestent notamment par :
- une faible représentation, particulièrement dans des postes de direction;
- des responsabilités accrues liées au travail de service, moins prestigieuses, comme le mentorat, la participation à des comités et la révision d’articles de périodiques;
- des subventions dont les montants sont moins importants;
- un nombre moindre de citations; et
- de la discrimination.
Des témoins ont parlé des facteurs à l’origine de quelques-uns de ces écarts salariaux, comme les différences dans la rémunération et la représentation selon le domaine d’études, la concentration de femmes, de personnes racisées, autochtones et handicapées aux rangs universitaires inférieurs, la proportion accrue de la charge consacrée à du travail de service, moins prestigieux, ainsi que les responsabilités de prestataires de soins.
Enfin, les témoins ont fait savoir au Comité que la diversité apporte de la valeur à la science et que les écarts salariaux peuvent nuire à la diversité en détournant certaines personnes d’une carrière universitaire.
Des témoins ont recommandé divers moyens par lesquels les universités, les organisations syndicales, les provinces et le gouvernement fédéral peuvent réduire l’écart salarial au sein du corps professoral universitaire, notamment :
- mener des études sur les écarts et apporter des rajustements salariaux au sein de chaque établissement;
- revoir les critères de promotion et de reconnaissance du corps professoral;
- donner de la formation sur l’équité, la diversité et l’inclusion;
- adopter des pratiques d’embauche équitables;
- faire preuve de transparence salariale;
- investir dans l’éducation;
- mettre en place des options complètes de garde d’enfants;
- offrir des possibilités équitables de financement fédéral de la recherche;
- accroître la collecte de données et la recherche sur l’équité salariale; et
- renforcer le Programme de contrats fédéraux.
À la lumière des témoignages qu’il a entendus, le Comité a fait quatre recommandations au gouvernement fédéral visant à favoriser l’équité salariale au sein du corps professoral des universités canadiennes.