Le ministère des Affaires étrangères et du Commerce international fournit de l'aide financière et des services destinés à mieux renseigner les sociétés canadiennes sur les occasions d'affaires offertes par les marchés étrangers et réduire ainsi certains coûts de transaction. Le MAECI a produit des publications d'intérêt général et d'autres plus ciblées traitant des possibilités d'exportation sur la plupart des marchés internationaux. Les exportateurs ont aussi accès à plusieurs services d'information en direct. On accorde une importance accrue aux services aux entreprises, et les délégués commerciaux sont formés pour pouvoir répondre rapidement et efficacement aux demandes de renseignements des entreprises.
Quelle que soit la source des renseignements, dans leur quête de nouveaux débouchés, les entreprises adoptent en général une ou plusieurs des quatre démarches suivantes :
Le fait que la «démarche sélective» soit celle qui est le plus souvent évoquée dans l'étude lorsqu'il s'agit de s'implanter sur de nouveaux marchés, donne à penser que les PME impliquées dans les marchés étrangers se fient souvent à des renseignements plus ou moins fragmentaires pour tenter d'accéder à ces marchés. Cette constatation porte à s'interroger sur l'influence de facteurs comme l'«intuition» et d'autres facteurs du même genre qui «jouent» malgré ce que peuvent dire les «chiffres». Elle démontre aussi que, lorsque le coût de la collecte et de l'analyse des renseignements commerciaux risque d'être trop élevé ou trop longue, un gestionnaire ne peut se permettre d'attendre que tous les facteurs à considérer aient été évalués. On peut aussi en déduire que le marché canadien et son marché d'exportation par excellence, le marché américain, comportent tellement de similitudes apparentes que beaucoup considèrent inutile d'effectuer des travaux approfondis de collecte et d'analyse de données sur ce pays. Ce résultat peut également vouloir dire que bon nombre de PME canadiennes en arrivent à la conclusion qu'elles n'ont pas les moyens de se livrer à une analyse approfondie du marché d'exportation visé, ou qu'il n'est pas logique, du point de vue des coûts, de procéder à des études de marché coûteuses pour accéder à des marchés peu connus et lointains, en particulier pour un exportateur néophyte.
Il est encourageant de voir croître le nombre d'entreprises privées au Canada qui sont en mesure de fournir aux PME des renseignements et des conseils pratiques sur les occasions d'affaires à l'étranger. Par exemple, Euroventure Consultants (Amérique du Nord), cabinet-conseil établi à Toronto, se spécialise dans la stratégie et le développement commercial international, et dans la formation spécialisée correspondante. Euroventure fournit des services de consultation professionnels dans plusieurs domaines : évaluation de marchés et de faisabilité, planification commerciale stratégique, réorientation organisationnelle, développement des marchés internationaux, développement du commerce et des exportations.
Le fait est que la corruption est endémique dans certains marchés. Ailleurs, les «pourboires de faveur», soit une modique somme versée à un petit fonctionnaire, constituent la norme. Il n'est pas facile de tracer une ligne de démarcation ou de justifier de telles manoeuvres, mais la loi américaine, pour sa part, établit des limites.
Comme l'a souligné récemment un rapport de l'OCDE, les pots-de-vin soulèvent d'importantes préoccupations morales et politiques et sont lourds de conséquences sur le plan économique puisqu'ils gênent et dénaturent l'investissement et le commerce à l'échelle internationale.
En général, le droit criminel canadien ne s'applique pas à l'extérieur du pays, mais dans le cas d'un paiement versé à un fonctionnaire étranger au Canada, le Code criminel canadien pourrait être invoqué. Par contre, la législation américaine (particulièrement la Securities Act sur les valeurs mobilières) s'applique à l'étranger, mais elle prévoit une exemption pour les «pourboires de faveur», mais vise plutôt les commissions illicites aux représentants gouvernementaux afin d'obtenir des contrats.
Dans certaines cultures, on ne voit rien à redire aux pots-de-vin pour obtenir des contrats gouvernementaux, mais cela crée une situation inéquitable pour les entreprises canadiennes, particulièrement celles qui n'ont pas d'expérience sur le marché. En outre, certains craignent que les entreprises qui adoptent des manoeuvres frauduleuses à l'étranger en fassent autant au Canada.
Le Comité reconnaît qu'il est peut-être impossible pour le gouvernement canadien seul de régler efficacement cette question qui doit faire l'objet de mesures internationales. Plusieurs initiatives lancées récemment à cet égard méritent d'ailleurs l'attention du gouvernement canadien.
Le Comité a été informé que plusieurs mesures existent. Transparence Internationale, une initiative allemande, est une organisation non gouvernementale qui a pour mission de contrer la corruption, tant au niveau des transactions d'affaires internationales, qu'au niveau national. Une section pourrait être mise sur pied au Canada.
L'OCDE a demandé, dans son rapport cité ci-haut, que soient supprimés les avantages fiscaux des entreprises qui versent des pots-de-vin et que des registres de telles opérations soient tenus et mis à la disposition pour consultation que pourrait consulter le fisc.
L'Organisation des États américains (OEA) a préparé récemment une Convention interaméricaine contre la corruption. Le Comité était informé que le Canada se propose de signer cette convention sous peu.
En attendant que des mesures efficaces soient négociées et adoptées à l'échelon international, il importe que les gens d'affaires soient mis au courant de la position du gouvernement canadien, de même que des coutumes et des particularités culturelles locales en la matière, et qu'ils se documentent avant de chercher à pénétrer sur les marchés internationaux, les meilleures sources de conseils à cet égard étant les experts-conseils du secteur privé et les agents locaux.
À cet égard, les trois tâches principales de la SPCI sont les suivantes :
Les programmes et les services parrainés par le MAECI sont assurés par les délégués commerciaux, qui fournissent des services de renseignements commerciaux, notamment pour ce qui est de16 :
[notre société] a bénéficié d'une aide financière pour assister à des foires commerciales, pour participer à des missions commerciales et pour recevoir des clients éventuels d'autres pays. Ces mesures, ainsi que l'aide que les missions et le gouvernement nous ont accordée, nous ont permis d'accroître notre chiffre d'affaires, de mieux pénétrer les marchés existants et d'étendre nos activités dans de nouveaux pays.M. Philip Rosson, professeur à la Faculté d'administration de l'Université Dalhousie, a évalué l'utilité des foires commerciales parrainées par le gouvernement. Voici ses conclusions :
Le rôle et la représentation des PME au sein des missions commerciales officielles soulèvent toutefois certaines préoccupations. Plusieurs témoins sont consternés de voir qu'ils n'ont pas droit aux mêmes égards que les grandes sociétés au sein des missions commerciales. Certains s'inquiètent aussi de la façon dont le gouvernement fait la promotion des entreprises lors de ces missions. M. Robert Shore, président de Shore Holsteins International Limited, s'est dit frustré de la façon dont les offres d'entreprises canadiennes concurrentes sont présentées au cours des missions commerciales :
Lorsque plusieurs entreprises canadiennes concurrentes tentent de rencontrer des acheteurs potentiels, cela cause une certaine confusion chez les nouveaux clients puisqu'ils doivent décider non seulement s'ils achètent ou non du Canada, mais également avec quelle entreprise ils doivent faire affaire.En général, les PME sont d'accord avec la décision du gouvernement de se concentrer sur quelques foires et missions commerciales internationales clés et reconnaissent la nécessité d'une plus grande participation du secteur privé au processus de sélection.
Dans l'ensemble, on s'entend sur la nécessité de critères d'admissibilité non flexibles. Les PME prennent habituellement leurs décisions à partir de renseignements plus ou moins complets. Comme l'a expliqué M. Gordon Sharwood, président de Sharwood and Company, à titre d'investisseur en capital de risque, «je ne m'embarrasse guère de plans d'entreprise et de grandes déclarations. Il m'arrive souvent de prendre une décision sur la base d'un entretien en face à face avec un entrepreneur, où je sens si je peux avoir confiance dans son jugement».
Si les PME peuvent prendre des décisions à partir d'un minimum de renseignements, elles trouvent par contre que les demandes d'aide financière exigent généralement plus de renseignements et de documents qu'il ne leur en faut elles-mêmes pour prendre des décisions. Lorsqu'elles envisagent de demander de l'aide, les PME évaluent donc ce qu'il leur en coûtera en argent et en temps pour obtenir l'aide en question par rapport aux avantages possibles qu'elles en tireront. M. Robert Shore résume ainsi le point de vue de bon nombre de PME : «Le nouveau PDME ne couvre que la moitié du prix des billets d'avion; le jeu n'en vaut pas la chandelle compte tenu du temps et des efforts que cette aide nous coûte. Il est peu probable que nous fassions une demande auprès du PDME à moins que nous ne participions à une exposition commerciale.» Il insiste aussi sur l'importance d'adapter le programme aux besoins des PME :
Il est très important de se rappeler que les occasions commerciales changent rapidement. Une politique gouvernementale ou une fluctuation du taux de change peut créer une demande immédiate [pour un produit ou un service]. Nos entreprises doivent réagir rapidement à la demande. Si les programmes gouvernementaux comme le PDME sont trop rigides et exigent trop de planification, les bonnes occasions sont perdues.
Le Comité a entendu parler de plusieurs cas où les délégués commerciaux et les missions canadiennes à l'étranger ont joué un rôle de premier plan dans l'obtention d'un contrat à l'étranger par une PME. Pour sa part, M. Shore est d'avis que les délégués commerciaux ont été d'une aide précieuse dans ses efforts pour promouvoir l'exportation de ses produits :
Ils jouent un rôle très important dans la résolution des problèmes. Dans certains cas, un marché n'aurait pas été ouvert ou aurait été perdu si ce n'avait été de l'aide opportune et efficace apportée par les délégués commerciaux.Aux dires de M. David Killins, l'utilité des délégués commerciaux dépend en partie du genre d'industrie dont fait partie l'entreprise et de ce qu'il faut pour conclure le marché. Ainsi, les entreprises canadiennes de technologie de pointe comme la sienne «comprennent assez bien leur marché», compte tenu en particulier du fait qu'elles sont souvent obligées d'exporter pour survivre. En conséquence, l'expérience de ce témoin avec les délégués commerciaux a été jusqu'ici plutôt limitée. Il a par contre indiqué que l'un de ses associés, qui oeuvre dans l'industrie des maisons préfabriquées, trouve que les délégués commerciaux du Canada à Beijing et Hong Kong lui ont été «d'une aide inestimable» lorsqu'il a cherché à vendre ses produits sur le marché chinois.
D'autres se sont interrogés sur la capacité du gouvernement, compte tenu de son mode de fonctionnement et de prestation des services, de fournir des renseignements commerciaux «utiles». En anglais, l'expression «market intelligence» sous-entend qu'une partie jouit d'un avantage stratégique privilégié par rapport à une autre. Or, il y a lieu de se demander ici s'il appartient au secteur public d'avantager une entreprise canadienne par rapport à une autre. La situation est différente si les renseignements fournis servent à aider une PME canadienne à damer le pion à un concurrent étranger. Dans ce cas, il peut être justifiable de fournir au soumissionnaire canadien de l'information privilégiée.
Il y a aussi la question du niveau de service que les compagnies peuvent raisonnablement s'attendre du gouvernement. M. Garth Jenkins estime que la frustration des entreprises dans leurs rapports avec les délégués commerciaux découle en partie de leurs attentes irréalistes :
Pour ce qui est du rôle du gouvernement au niveau du commerce international, je pense que le secteur privé a tendance à en demander trop au gouvernement. On s'imagine qu'il suffit de s'adresser au gouvernement ou à ses missions, et que celles-ci devraient pouvoir fournir instantanément [ . . . ] les informations voulues. C'est vrai dans le cas de renseignements d'ordre général et historique, mais quand il s'agit d'une analyse à jour du marché et de savoir ce qui se passe sur le marché, je pense qu'on en demande trop au gouvernement. Je crois qu'il n'est pas équipé pour cela, et je pense d'ailleurs que ce n'est pas son rôle.
En ce qui nous concerne, nous nous servons des renseignements que nous fournissent les missions et les services gouvernementaux, et qui nous permettent d'avoir une toile de fond, et nous trouvons nous-mêmes nos informations sur les conditions actuelles du marché (70:13).Dans sa recherche sur l'efficacité du SDC, M. Philip Rosson de l'Université Dalhousie a constaté que la plupart des perceptions négatives pouvaient être attribuées à des problèmes administratifs/systémiques, à un manque de consensus quant à ce que les délégués commerciaux peuvent faire et, encore une fois, au caractère irréaliste des attentes. Voici ses conclusions à cet égard :
Comme les rémunérations des délégués commerciaux sont inférieures à celles du secteur privé, le bassin de candidats du MAECI est surtout constitué de personnes pour qui le salaire n'est pas un facteur primordial. En gelant des salaires déjà modestes, on a attiré l'attention sur cet aspect des conditions d'emploi des délégués commerciaux. Cette préoccupation est d'autant plus vive que les facteurs qui, dans le passé, compensaient le faible niveau des salaires - travail intéressant et satisfaisant, affectations à l'étranger - sont en recul, face à l'accroissement des charges de travail et à la diminution des postes à l'étranger. À cela doit s'ajouter la perte de la sécurité d'emploi.
Finalement, le MAECI doit s'attaquer au problème général de la baisse de moral, qui résulte de l'accumulation d'un grand nombre de changements récents. La haute direction aura certainement beaucoup à faire pour renverser la situation.
[ . . . ] les gouvernements sont les mieux placés pour fournir les renseignements au sujet des règles et des règlements, des normes et des procédures officielles. Ils sont aussi bien placés pour constituer des répertoires et des annuaires. Dans le cas des renseignements liés au commerce, le réseau international des délégués commerciaux du gouvernement fédéral lui donne la possibilité d'offrir des services de repérage des occasions d'affaires et des services d'aide aux gens d'affaires pour qu'ils établissent les premiers contacts à l'étranger. [ . . . ] le secteur privé est en meilleure position pour fournir des conseils personnels, des évaluations, des services de consultation et de formation ainsi qu'une aide au niveau de l'établissement de partenariats et de la conclusion des marchés.M. Jeff Carruthers, qui fait partie de la direction des services d'information du Globe, estime que le gouvernement n'est ni organisé ni structuré pour offrir aux sociétés le genre de renseignements commerciaux dont elles ont besoin, et sous la forme voulue :
[ . . . ] les entreprises ont besoin d'une information qui leur rapporte. C'est ce que nous appelons une «information utile». Pour qu'elle soit «utile», quelqu'un doit la tirer de la masse toujours croissante de renseignements qui arrivent de partout à tous les instants; cette information doit ensuite être mise en contexte, puis «acheminée» au bureau des décideurs ou, de plus en plus, à leur ordinateur.
[ . . . ] le gouvernement fédéral s'acquitte très bien de plusieurs tâches comme recueillir et analyser de l'information. Toutefois, quand il s'agit de discerner ce dont les entreprises ont vraiment besoin et de le leur fournir, ses réalisations sont très médiocres.MM. Fedorwicz et Carruthers proposent tous deux l'établissement de rôles clairement délimités pour le gouvernement et le secteur privé en ce qui a trait à la collecte et à la diffusion de renseignements commerciaux. À partir de là, ils recommandent la création d'un mécanisme pour lier les deux services. M. Carruthers donne des précisions :
[ . . . ] ce qu'il faut, c'est un partenariat stratégique entre le gouvernement, qui possède l'information, et le secteur privé, qui désire créer des produits d'information nouveaux et variés qui répondent vraiment à des besoins connus des entreprises canadiennes, mais qui n'ont pas encore été satisfaits.M. Ron MacSpadyen, directeur de l'expansion commerciale chez 11 Corinfo, partage leur avis, mais soutient que le gouvernement doit aussi faire en sorte qu'il y ait une concurrence équitable entre les fournisseurs de services du secteur privé :
La réalisation d'études de marché et la prestation de renseignements sur les concurrents devraient être laissées au secteur privé. Le rôle du gouvernement à cet égard devrait se limiter à soutenir l'établissement d'un réseau d'aiguillage juste et équitable qui permet aux consommateurs de faire leurs propres choix.
Si le Comité mixte a constaté que les Canadiens comprennent encore mal le rôle de la culture comme atout dans la capacité du Canada de mener une action efficace et indépendante sur le front des affaires étrangères, notre Comité a été étonné de voir que les gens d'affaires canadiens sont encore loin d'exploiter à fond les avantages linguistiques, multiculturels et géographiques du Canada. De nombreux témoins ont évoqué en termes généraux le besoin de renseignements et de conseils pratiques sur les marchés étrangers. Mais seulement quelques-uns ont mentionné expressément la nécessité de comprendre la culture d'entreprise des autres pays.
Le Comité en arrive à la conclusion évidente que la diversité multiculturelle et linguistique du Canada est une ressource sous-exploitée par les entreprises canadiennes qui envisagent de se lancer sur les marchés étrangers.
Pour cela, il faut connaître les marchés cibles et savoir y adapter ses produits. Connaître les pratiques commerciales et les us et coutumes des marchés, et posséder des contacts locaux capables d'aider à présenter les produits aux acheteurs éventuels peuvent faciliter la pénétration des marchés étrangers. Il va sans dire que la connaissance de la culture et de la langue est également très utile. Les gens d'affaires qui immigrent au Canada apportent dans leurs bagages cette connaissance spécialisée, en plus de leurs qualifications professionnelles, de leur expérience des affaires et de leurs contacts.
L'importance de cette riche ressource multiculturelle est également reconnue à l'extérieur du Canada. Examinant la situation aux États-Unis dans un article du Business Week, Mandell et Farrell notent que «les entrepreneurs immigrants ont beaucoup contribué à l'expansion des exportations américaines. Les entreprises dirigées par des immigrants asiatiques, par exemple, ont automatiquement des liens avec l'étranger. Les immigrants apportent aux entreprises américaines insulaires une perspective mondiale et des contacts internationaux18». Le gouvernement australien, pour sa part, reconnaît que «les personnes de culture différente peuvent jouer un rôle important dans l'établissement de contacts avec les marchés asiatiques. En outre, les talents et compétences des femmes et des membres de communautés ethniques sont généralement sous-utilisés en gestion. Or, c'est là une perte significative de notre capital intellectuel19». Dans son rapport intitulé Enterprising Nation, un groupe de travail australien a recommandé que les services gouvernementaux relevant d'AusTrade et d'AusIndustry «élaborent des stratégies particulières pour utiliser d'une façon efficace dans les programmes de développement commercial et industriel la diversité culturelle et linguistique de l'Australie».
Au Canada, le rapport entre immigration et commerce d'exportation n'a fait l'objet d'aucune recherche systématique. Comme M. Steven Globerman l'écrivait dans un article récent, «peu de recherches ont porté sur les liens potentiels entre l'immigration et le commerce20». Dans Le multiculturalisme, une bonne affaire : Répertoire à l'intention des gens d'affaires, Patrimoine Canada souligne l'importance des collectivités ethnoculturelles du Canada. Au sujet de ces ressources commerciales, les auteurs du répertoire précisent que, dans la mesure où les Canadiens reconnaissent la valeur de telles ressources et apprennent à les exploiter, elles peuvent améliorer la position concurrentielle du Canada dans l'économie mondiale. Le Comité permanent de la citoyenneté et de l'immigration constatait récemment que le programme canadien d'immigration continue d'exercer une influence positive sur l'économie et il a recommandé que le gouvernement fasse des changements pour accroître l'apport économique des gens nés à l'étranger.
Les membres du Comité sont très conscients de la contribution de la communauté pluriethnique du Canada aux exportations du pays. Plusieurs ont mentionné qu'ils connaissaient des électeurs qui, une fois établis au Canada, ont fondé des entreprises exportatrices prospères. Ils abondent dans le même sens que Mme Regina Pierce, directrice générale du Conseil des entreprises de la Baltique, selon laquelle les entrepreneurs qui montrent le plus d'enthousiasme pour les débouchés sont les gens d'affaires de cette partie du monde établis au Canada. M. Patrick Wong de la Canadian Chinese Business Development Association a précisé que des associations comme la sienne pouvaient épauler les entreprises canadiennes en matière d'exportation. Le Conseil canadien pour les Amériques a lui aussi des liens étroits avec des gens d'affaires nés à l'étranger qui peuvent aider les PME canadiennes à réaliser leurs projets d'exportation. La mairesse de Toronto, Mme Barbara Hall, a souligné que des villes comme la sienne, avec leur diversité culturelle et l'importance qu'elles accordent au commerce international, constituent pour les PME canadiennes des liens importants avec les marchés étrangers. Voici ce qu'a déclaré M. Jean Précourt, président-directeur général de l'Association des comptables généraux agréés du Canada :
Les petites et moyennes entreprises disposent d'autres moyens pour relever leur capacité sur le marché de l'exportation, notamment en puisant à la riche mine de renseignements que constituent les immigrants. Nombre d'immigrants canadiens sont des professionnels compétents qui arrivent ici avec un vaste répertoire de contacts commerciaux, de connaissances sur les marchés et les systèmes de distribution, sans oublier les compétences linguistiques et culturelles qui sont nécessaires pour réussir en affaires sur les marchés d'exportation. Les entreprises canadiennes n'ont commencé que lentement à cultiver les contacts avec les néo-Canadiens et à exploiter leurs compétences (68:26).
Les Canadiens à double nationalité doivent être informés que lorsqu'ils retournent dans leur pays d'origine, ils pourraient être considérés comme des citoyens de ce pays, soumis de ce fait à ses lois et règlements. Dans ces circonstances, en droit international, le gouvernement canadien pourrait ne pas être en mesure de leur fournir toute l'aide qu'il accorde normalement aux citoyens canadiens à l'étranger. En plus d'offrir aux titulaires de la citoyenneté canadienne des services consulaires là où ils existent, le Comité recommande que le gouvernement fédéral continue à exploiter tous les moyens dont il dispose, y compris la possibilité de suspendre l'aide bilatérale, pour protéger les citoyens canadiens qui sont impliqués dans des différends commerciaux à l'étranger, et même conclure des accords consulaires à cette fin lorsque cela est possible.
14Ministère des Affaires étrangères et du Commerce international, Budget des dépenses 1995-1996 (Partie III) Plan de dépenses, (Ottawa : MAECI, 1995), p. 28-B.
15Ibid.
16MAECI, Budget des dépenses 1995-1996 (Partie III), p. II-29.
17Ministère des Affaires étrangères et du Commerce international, Guide du Programme de développement des marchés d'exportation, (Ottawa : MAECI, 1995), p. 5.
18Business Week, 13 juillet 1992, pp. 114-118.
19Winning Enterprises, 1995, p. 80.
20«Immigration et commerce», p. 243, Don J. DeVoretz, éd., Diminishing Returns.