La Chambre reprend l'étude, interrompue le 26 janvier, de la motion portant que le projet de loi , soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité.
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Madame la Présidente, je suis très heureuse de prendre la parole au sujet de ce projet de loi. J'aimerais d'abord faire le point sur ce qui se passe dans ma circonscription en ce qui a trait aux vaccins.
Comme le savent les députés, je représente une région peuplée d'Autochtones dans le Nord du Canada. Je suis ravie de dire que les membres des communautés autochtones ont été vaccinées, ainsi que les membres d'un certain nombre de communautés inuites. Tous les résidants et tout le personnel des établissements de soins de longue durée de ma circonscription ont reçu le vaccin, et l'administration du vaccin est prévue pour d'autres collectivités dans le Sud du Labrador. Je suis vraiment heureuse de voir la distribution du vaccin aux Canadiens, y compris les gens de la circonscription que je représente.
Les Canadiens sont très résilients. Je n'ai pas besoin de prendre la parole pour le dire; nous le savons. Nous le constatons chaque jour. Ils sont aussi connus pour leur compassion. La pandémie actuelle est sans précédent, un phénomène que nous n'avons jamais vu ni vécu auparavant au Canada. Cependant, notre façon d'y réagir, en prenant soin les uns des autres, est devenue une habitude tout à fait naturelle pour nous, les Canadiens.
Lorsque le gouvernement et les Canadiens ont été informés de la pandémie de coronavirus et qu'ils ont pris connaissance des conséquences pour la santé des Canadiens et de l'économie du pays, il n'existait pas de plan directeur ou de manuel sur la manière dont le gouvernement devrait gérer la situation et protéger les Canadiens. Le , les plus grands scientifiques et chercheurs, les organismes et établissements de santé, tous les politiciens et les citoyens se sont trouvés en terrain inconnu. Nous savions qu'il nous fallait faire preuve de courage, d'inventivité et de résistance, et nous appuyer sur les meilleurs talents de la communauté scientifique, les établissements de soins de santé et les organismes de recherche. Tout le monde a répondu à l'appel.
Même les médias ont apporté leur contribution. J'ai vu les médias rapporter les faits. Ils ont informé et sensibilisé les Canadiens plutôt que de simplement émettre une opinion sur les événements. Je crois que cela est très important, car, de nos jours au pays, on constate que le journalisme est souvent plus une affaire d'éditoriaux que de transmission de faits et d'informations. Selon moi, les médias ont bien informé les Canadiens durant la pandémie.
Un peu partout au Canada, des gens fabriquent des masques maison afin de nous protéger. Ils dirigent leur entreprise ou exercent les fonctions de leur emploi depuis la maison. Un peu partout au pays, les étudiants utilisent leur ordinateur portable pour poursuivre leurs études. Certains ont terminé leurs études secondaires ou universitaires. Beaucoup de Canadiens ont dû s'adapter et ils l'ont fait de manière remarquable.
Quand les magasins ont été contraints de fermer partout au Canada — et certains sont toujours fermés d'ailleurs —, des entrepreneurs ont commencé à offrir la livraison, refusant de laisser la population en plan.
Chacun a fait sa part. Tous ont redoublé d'efforts et continuent de le faire. Ils n'ont pas abandonné. Le gouvernement s'est aussi montré à la hauteur. Nous n'avons pas abandonné et nous n'abandonnerons pas. C'est l'essence même de l'énoncé économique de l'automne. C'est notre manière de soutenir les Canadiens au moment où ils en ont besoin.
En plus du gouvernement, le s'est retrouvé en terrain inconnu. Notre monde s'est brusquement arrêté. Nous oublions parfois l'impact majeur de la pandémie sur de nombreuses personnes. Non seulement le monde s'est brusquement arrêté, mais le Canada est devenu vulnérable. Pour la première fois depuis des générations, nous étions vulnérables. La protection de la santé de la population, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, et le fardeau de cette responsabilité ont reposé sur le leadership du gouvernement et des Canadiens.
La pandémie a exigé que nous donnions tous le meilleur de nous-mêmes, et c'est encore le cas aujourd'hui. Je suis très fière des mesures que le gouvernement a prises pour aider les Canadiens. J'ai pu constater personnellement dans ma circonscription l'importance des investissements, des services et des activités de sensibilisation du gouvernement. J'ai vu comment ils ont permis à beaucoup de gens de respirer un peu mieux pendant la pandémie.
Ces dernières semaines, l'opposition a multiplié les piques sur la pandémie et les vaccins. J'ai écouté très attentivement ce que le a dit il y a quelques jours. Il a parlé de l'urgence d'agir pour que les Canadiens aient accès aux vaccins qui sauvent des vies le plus rapidement possible. Il a précisé que le gouvernement était animé d'un sentiment d'urgence au quotidien. Les Canadiens le savent et le comprennent. Étant donné que 1,1 million de doses ont déjà été distribuées partout au pays, le Canada figure parmi les cinq premiers pays du G20 pour la vaccination contre la COVID-19. Il est aussi l'un des deux premiers contributeurs au Mécanisme COVAX pour garantir aux pays du monde entier un accès équitable aux vaccins. C'est tout simplement dans l'ordre des choses pour nous, le Canada.
La , le et bien d'autres personnes au pays, notamment ceux qui dirigent, en coulisse, les efforts déployés pour obtenir ces vaccins et qui font ce qui doit être fait, ont tous dit à maintes reprises que même si aucun autre vaccin n'est homologué par Santé Canada, nous demeurons sur la bonne voie pour recevoir six millions de vaccins d'ici la fin mars, 20 millions entre avril et juin et un total de plus de 70 millions de doses d'ici la fin septembre. Le gouvernement a le dossier bien en main. Tenir le gouvernement responsable, c'est bien, mais faire de la politique pour l'amour de la politique à l'égard de dossiers tels que la vaccination ne rend pas service aux Canadiens. Cela suscite des inquiétudes inutiles.
J'entends l'opposition déplorer tous les jours le fait que le gouvernement investit dans les gens avec ce vaccin et lui reprocher de trop dépenser. Un jour, ils nous disent que nous ne dépensons pas suffisamment, et le lendemain, ils nous disent que nous dépensons trop. J'aimerais aborder un ou deux points.
J'habite dans la province de Terre-Neuve-et-Labrador. Sans l'assistance du gouvernement fédéral, les collectivités seraient aujourd'hui aux prises avec d'énormes problèmes. Si le gouvernement fédéral n'était pas intervenu pour offrir de l'aide à la grandeur du pays et de la province, les gens seraient abandonnés à leur sort. Je représente l'une des circonscriptions du Nord les plus rurales au Canada. L'aide offerte par le gouvernement est vraiment utile.
Durant la pandémie, le gouvernement du Canada a versé à ma province des fonds supplémentaires s'élevant à 13 millions de dollars au cours de la dernière année, par l'entremise du Transfert canadien en matière de santé. Ces fonds étaient nécessaires pour assurer la santé de la population. En outre, Terre-Neuve-et-Labrador a obtenu près de 150 millions de dollars dans le cadre de l'Accord sur la relance sécuritaire, ce qui lui a permis de renforcer sa capacité de dépistage, de rechercher les contacts, d'examiner les données de santé publique et de trouver des façons de lutter contre cette pandémie et de protéger les Terre-Neuviens. C'était une priorité, pas un gaspillage des fonds publics. Il s'agissait de sauver des vies. C'est pourquoi je suis toujours si surprise lorsque j'entends le Parti conservateur, surtout, houspiller sans cesse le gouvernement pour la façon dont il a aidé les Canadiens.
Comme chacun à la Chambre des communes, j'aimerais qu'aucune vie n'ait été perdue. Chaque mesure a été prise...
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Madame la Présidente, comme c'est le premier discours que je prononce en 2021, je tiens tout d'abord à souhaiter à tous mes collègues une bonne et heureuse année. Je transmets aussi mes meilleurs vœux à mes concitoyens de Cowichan—Malahat—Langford. Je sais que nous espérons tous très fortement pouvoir enfin redresser la situation en 2021.
Les expériences vécues pendant la pandémie mettent en évidence que nous ne sommes pas tous dans le même bateau, en réalité. Il serait plus juste de dire que nous sommes dans la même tempête, mais sur des bateaux différents. Certains bateaux réussissent décidément beaucoup mieux que d'autres à affronter la tempête. Plusieurs ont coulé, en fait. Partout au pays, des gens sont dans une situation tout à fait désespérée, et les choses ne s'amélioreront pas à court terme. Nous traversons encore une période très difficile.
Partout dans ma circonscription, j'ai vu des gens perdre leur emploi, des propriétaires de petites entreprises fermer leurs portes définitivement, et beaucoup trop de gens avoir un mal fou à se maintenir à flot. Qui sait s'ils pourront continuer de le faire.
Une éclosion de COVID-19 frappe une nation autochtone locale, les tribus Cowichan. Malheureusement, cette éclosion a donné lieu à une flambée de comportements racistes. Je joins ma voix à celle d'autres chefs de file de ma circonscription pour condamner ce racisme.
Je tiens aussi à préciser que de nombreuses personnes se sont mobilisées pour venir en aide à leurs concitoyens frappés par la pandémie. J'aimerais souligner les efforts des chambres de commerce locales. Ma circonscription compte cinq chambres de commerce, et elles se sont toutes portées à la défense des intérêts de leurs membres, en plus d'accorder une attention particulière aux besoins des petites entreprises de la région.
Les familles et les travailleurs demeurent inquiets des conséquences des pertes d'emploi et de la détérioration de la situation actuelle. Au sujet des mesures concrètes ayant pour but d'aider les citoyens, certains aspects du projet de loi sont adéquats, mais ils constituent une série de demi-mesures. Étant donné l'ampleur de la pandémie de COVID-19, que l'on pense au chemin parcouru, à la situation actuelle et au travail qu'il reste à faire, il est extrêmement important pour nous, les députés, de saisir l'occasion d'améliorer le filet de sécurité sociale canadien en finançant les programmes qui aident directement la population.
Le caucus néo-démocrate s'emploie depuis le début à ce que le plus de personnes possible obtiennent davantage d'aide dans les meilleurs délais. Voilà ce sur quoi nous nous concentrons depuis 10 mois. Nos efforts ont vraiment porté des fruits dans un contexte de gouvernement minoritaire. Nous avons collaboré avec le gouvernement et avec nos collègues conservateurs pour entre autres faire augmenter le montant des prestations d'urgence. Nous avons réussi à les faire passer à 2 000 $ par mois et à en faire prolonger le versement.
Quel plaisir de voir notre chef, le député de , joindre sa voix à celle des dirigeants de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante et de syndicats comme les TUAC, Unifor et les Métallurgistes unis pour demander au gouvernement de faire passer la subvention salariale à 75 % alors qu'elle était de 10 % au départ.
Nous avons constamment réclamé la bonification des prestations aux étudiants, aux aînés et aux personnes handicapées.
Nous avons réussi à obtenir pour les Canadiens un congé de maladie payé, une première au pays. Il s'agit d'un gain extrêmement important dans le contexte d'une crise sanitaire parce qu'il faut éviter que des travailleurs soient forcés de faire un choix difficile entre leur santé et leur capacité de gagner de l'argent. Pour vaincre la présente pandémie, il est impératif de donner aux travailleurs la possibilité de rester à la maison s'ils sont malades. Cette mesure vise à éviter de mettre qui que ce soit à risque de contracter la COVID-19.
J'ai relu le discours que la a prononcé en novembre lors de la présentation de l'énoncé économique de l'automne. Le projet de loi , que nous débattons aujourd'hui, est en fait la loi d'exécution de cet énoncé économique.
Il est relativement clair pour l'ensemble des parlementaires que le Canada ne vaincra pas la présente pandémie tant que les vaccins n'auront pas été très largement distribués au pays. Le gouvernement a répété à maintes reprises qu'il avait misé des sommes énormes sur diverses ententes concernant les vaccins et qu'il s'était assuré de recevoir un approvisionnement suffisant pour répondre aux besoins du pays mais, au cours des dernières semaines, il est devenu clair qu'il y avait des imprévus.
Ce n'est pas pour faire de la politique politicienne que je dis cela, mais c'est notre rôle, vraiment, dans l'opposition, de demander des comptes au gouvernement et de poser ces questions ardues. Pourquoi y a-t-il des retards dans la distribution des vaccins? Pourquoi le Canada ne reçoit-il aucune dose certaines semaines et n'avance-t-il pas?
Mon collègue, le député de , nous a fait remarquer hier soir, lors du débat d'urgence, que c'est la troisième fois en deux semaines que le calendrier de livraison du gouvernement fédéral a été revu à la baisse. Les Canadiens se posent des questions à ce sujet, et je crois qu'il incombe au gouvernement fédéral, aux libéraux, de faire preuve de franchise et d'honnêteté quant à la situation dans laquelle nous nous trouvons et de fournir des réponses à ces questions très importantes.
Quand on regarde le projet de loi , on voit qu'il propose une série de mesures, notamment des allocations pour jeunes enfants, un gel temporaire des intérêts sur les prêts étudiants et une augmentation du plafond des emprunts. Je sais que mes collègues conservateurs sont très inquiets à ce sujet, mais si l'on considère la situation désespérée dans laquelle nous nous trouvons, il est absolument nécessaire que le gouvernement fédéral intervienne et mette en place cet important filet de sécurité. Le risque, sinon, c'est que de plus en plus d'entreprises dépérissent et n'ouvrent plus jamais leurs portes et que la reprise économique tarde beaucoup à s'amorcer.
Je vais me concentrer sur un aspect particulier du projet de loi qui revêt une grande importance pour ma circonscription, à savoir les 64,4 millions de dollars qui sont alloués à la santé mentale et à la toxicomanie dans le cadre de la pandémie de COVID-19. Comme bien d'autres régions du pays, la vallée de la Cowichan fait encore face à une épidémie de surdoses d'opioïdes. La Colombie-Britannique a, en effet, enregistré l'année dernière un nombre record de décès par surdose d'opioïdes. Nous n'avons cessé de demander au gouvernement fédéral d'en faire plus pour résoudre cette crise, de débloquer plus de fonds pour les provinces, de déclarer une urgence sanitaire nationale et d'enfin commencer à traiter ce problème en le considérant comme ce qu'il est vraiment, à savoir un problème de santé. Nous devons envisager sérieusement de réformer la justice pénale et de dépénaliser la possession de petites quantités de substances illicites afin que les gens n'aient pas à craindre d'être traités comme des criminels et puissent réellement obtenir l'aide dont ils ont besoin.
Certaines occasions ont été ratées, comme je l'ai mentionné plus tôt. Si nous voulons vraiment apporter des correctifs audacieux aux politiques pour aider les Canadiens à sortir de la crise, il faut des investissements massifs dans les services de garde. C'est une chose que de donner une contribution financière aux parents, mais à quoi leur servira-t-elle si aucune place en garderie n'est disponible? Je sais que, à Langford, un des centres urbains qui connaissent la plus forte croissance au Canada et où résident un très grand nombre de jeunes familles, le manque de bonnes places en garderie est un immense problème pour bon nombre de parents et de familles.
De la même façon, en ce qui concerne l'assurance-médicaments, je suis heureux de voir le député de prendre les choses en main avec le projet de loi , qui fait que le NPD met en œuvre les promesses des libéraux. Ce projet de loi pourrait réellement changer la donne, de concert avec la couverture des soins dentaires, pour alléger certaines des dépenses réelles avec lesquelles les familles doivent composer dans leur budget.
Il faut également avoir une conversation sérieuse sur la façon de financer toutes ces mesures. Il faut discuter sérieusement de l'instauration d'une taxe sur la richesse pour que les personnes très riches et les sociétés qui ont profité de la pandémie et engrangé des milliards de dollars de profits fassent une contribution équitable et que ce ne soient pas les familles de travailleurs qui aient à régler la facture.
Les libéraux ont aussi raté une excellente occasion de remédier aux lacunes du programme de subvention salariale, car les entreprises naissantes qui n'avaient pas encore établi leurs comptes de retenues sur la paie avant le 15 mars 2020 n'y sont toujours pas admissibles. Je pense à une entreprise en particulier, V2V Black Hops Brewing, une incroyable entreprise sociale qui fait beaucoup dans ma circonscription pour les anciens combattants, mais qui n'est pas admissible à la subvention salariale faute d'avoir présenté ses comptes de retenues sur la paie. J'exhorte les députés libéraux à remédier à cette lacune car, à cet égard, le projet de loi est une occasion manquée.
Je conclurai en disant que les Canadiens ne peuvent plus attendre des demi-mesures. Le gouvernement doit proposer des mesures fermes et audacieuses.
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Madame la Présidente, une fois de plus, je tiens à souhaiter à tous, y compris aux habitants de ma circonscription, une bonne année, car c'est mon premier discours officiel en 2021.
Je suis extrêmement heureux de pouvoir m'exprimer aujourd'hui sur le projet de loi . Mais avant, je tiens à remercier et à féliciter les habitants de la Nouvelle-Écosse. Je sais que nous sommes en plein milieu d'une deuxième vague dans tout le pays, mais nous avons très bien réussi à limiter le nombre de personnes infectées en Nouvelle-Écosse. Ce que les gens ont fait, ce que les élèves et les enseignants ont fait dans le système scolaire est quelque chose dont nous pouvons être fiers. C'est une réussite sur ce front, même en ces temps très difficiles.
À mon avis, l'énoncé économique de l'automne met l'accent aujourd'hui sur la protection de la santé des Canadiens, sur la garantie que les particuliers et les entreprises ont la possibilité de continuer à travailler et à prospérer et sur l'engagement de rebâtir un meilleur Canada. L'énoncé économique de l'automne est un élément important de ce programme.
Je ne saurais remercier assez les travailleurs de première ligne du travail qu'ils ont accompli. Nous sommes aux prises avec des défis sanitaires, et ils ont dû composer avec des conditions rendues dangereuses par la maladie. Ils se trouvent toujours là, en première ligne. C'est tout simplement incroyable. Nous l'avons vu tout au long de la pandémie. Pour les employés d'épicerie, les élèves à l'école et j'en passe, ce sont des temps très difficiles.
Je tiens à remercier les Forces armées canadiennes de l'aide apportée dans les établissements de soins de longue durée durant la pandémie. Nous avons appris de bien tristes nouvelles. Nous avons aussi su que des améliorations étaient nécessaires; j'y reviendrai d'ailleurs.
Nous avons investi plus de 1 milliard de dollars dans des ententes sur des vaccins, ce qui nous permet d'accéder à sept candidats-vaccins prometteurs et à plus de 400 millions de doses de vaccin. Nous sommes en excellente posture; en fait, nous disposons de l'arsenal de vaccins le plus important de la planète. Nous vaccinons gratuitement l'ensemble des Canadiens et avons mis la main sur plus de 38 millions de tests de dépistage rapide. Je suis également fier de notre application Alerte COVID, que 5,5 millions de Canadiens ont téléchargée pour déterminer plus facilement s'ils ont été exposés au virus.
Nous devrions à nouveau parler de l'équipement de protection individuelle. Nous avons investi 2 milliards de dollars dans l'équipement de protection individuelle. De nombreuses entreprises, même ici en Nouvelle-Écosse, ont apporté des modifications à leurs chaînes de montage afin de pouvoir fabriquer des produits qui aideraient le Canada à traverser la pandémie de COVID. Ce qu'elles étaient prêtes à faire pour aider les Canadiens est assez impressionnant.
Nous avons également investi dans la santé mentale et les domaines connexes, comme la crise des opiacés et l'itinérance. Il est très important d'essayer de trouver des moyens de prévenir la propagation de la COVID dans ces secteurs.
Tout au long de la pandémie, nous avons découvert des lacunes importantes dans les établissements de soins de longue durée qui doivent être comblées. La plupart des décès attribuables à la COVID-19 ont eu lieu dans des établissements de soins de longue durée. Le gouvernement a indiqué qu'il négociera des normes nationales avec les provinces, ce qui est crucial. Les Canadiens s'attendent à ce que nous le fassions.
Nous avons vécu la récession la plus sévère et la plus rapide depuis la Grande Dépression. En mars et avril et au deuxième trimestre de l'année dernière, le PIB a subi une baisse sans précédent. Plus de trois millions de Canadiens ont perdu leur emploi. Pouvons-nous imaginer des gens perdre leur emploi et ne plus avoir de revenus?
Le gouvernement devait adopter une réponse sans précédent à ce défi sans précédent, et il l'a fait en investissant plus de 400 milliards de dollars pour favoriser la santé et la sécurité des Canadiens, fournir des prestations financières et épauler le milieu des affaires tout au long de la crise.
Cela représente 19 % du PIB. C'est le plus important programme d'aide depuis la Seconde Guerre mondiale. Cependant, aujourd'hui, même si la situation est difficile, environ 80 % des emplois ont été retrouvés, alors que les États-Unis n'en sont qu'à environ 40 %.
Nous nous sommes rapidement mobilisés pour aider les jeunes familles en offrant l'Allocation canadienne pour enfants et les augmentations à cet égard. Selon le revenu familial, les familles reçoivent maintenant 1 200 $ supplémentaires par enfant âgé de moins de 6 ans.
La Prestation canadienne d'urgence a aidé des Canadiens. En Nouvelle-Écosse, l'aide financière a été versée à une personne sur cinq pour lui venir en aide en cette période difficile. Cela représente beaucoup de personnes.
La Prestation canadienne d'urgence pour les étudiants soutient les jeunes, qui vivent aussi des moments éprouvants en cette période difficile. Nous avons accru le nombre d'emplois offerts dans le cadre du programme Emplois d'été Canada, et 40 000 emplois supplémentaires seront offerts encore cette année. Nous avons investi dans la Stratégie emploi et compétences jeunesse afin d'offrir 45 000 emplois supplémentaires.
Nous avons aidé les personnes âgées en leur versant 300 $ et un montant supplémentaire de 200 $, selon leurs prestations de la Sécurité de la vieillesse. Nous devons prendre des mesures concrètes dans les dossiers des soins de longue durée et de l'assurance-médicaments, comme nous nous y sommes engagés. Nous travaillons avec les provinces en ce moment même.
En Nouvelle-Écosse, 32 000 entreprises ont pu profiter de la subvention salariale, ce qui est très impressionnant. De surcroît, 15 000 entreprises de la province ont pu bénéficier du Compte d’urgence pour les entreprises canadiennes.
Nous sommes conscients des défis auxquels sont confrontées les compagnies aériennes et nous les soutenons de différentes façons, notamment au moyen de subventions salariales, de subventions au loyer et d'aide au loyer.
Nous avons aidé les communautés de la Nouvelle-Écosse. Nous avons augmenté les paiements de péréquation. Nous avons augmenté les transferts canadiens en santé et les transferts sociaux canadiens. Ce sont tous des investissements supplémentaires conçus pour nous aider à traverser cette période difficile. Nous avons aussi ajouté un Fonds d'aide et de relance régionale. Il faut garder à l'esprit que les entreprises en question n'étaient pas en mesure d'obtenir du soutien au moyen des autres programmes et que les mesures supplémentaires ont été conçues pour combler ce vide. Nous cherchions ainsi à couvrir tout le monde du mieux possible.
Pour ce qui est de rebâtir en mieux, le gouvernement libéral a annoncé, dans l'énoncé économique, qu'il investirait quelque 100 milliards de dollars au cours des trois prochaines années, soit 3 ou 4 % du PIB, afin de stimuler l'économie. Il mettra l'accent sur une économie plus verte, plus innovante, plus inclusive et plus concurrentielle. C'est la façon canadienne de faire les choses.
Il faut investir dans l'éducation préscolaire et les services de garde, et nous le ferons. L'accès à des services de garde de qualité s'en trouvera amélioré. Les enfants auront ainsi un meilleur départ, et les deux parents pourront travailler s'ils le désirent.
Il existe aussi des subventions vertes pour les propriétaires qui souhaitent améliorer l'efficacité énergétique de leur résidence. Les bornes de recharge et les stations de ravitaillement pour les véhicules seront elles aussi très importantes. Deux milliards d'arbres seront plantés pour lutter contre les changements climatiques et pour protéger le secteur forestier. Notre réglementation canadienne sur la carboneutralité sera contraignante et elle fera l'objet d'un rapport annuel.
En terminant, je veux parler des prêts étudiants visant à aider les étudiants durant cette période difficile. Cette année, le taux d'intérêt sur la partie fédérale des prêts étudiants sera nul, ce qui aidera également les étudiants.
Durant cette période très difficile de la pandémie de COVID-19, nous avons contribué à la santé et la sécurité des Canadiens. Nous avons réussi à leur venir en aide du point de vue financier. À mesure que nous continuons de le faire, nous devons nous assurer de pouvoir redémarrer l'économie le plus rapidement possible pour que tous les Canadiens puissent en bénéficier. Nous pouvons apercevoir la lumière au bout du tunnel et j'ai confiance en notre réussite pour l'avenir.
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Madame la Présidente, nous voilà en train de débattre du projet de loi d'exécution de l'énoncé économique, projet de loi qui a été déposé à la suite du discours du Trône et de la prorogation. Avant d'aborder l'essentiel de mon discours, je crois qu'il est important d'établir le contexte et de dire encore une fois que ce débat a lieu environ 600 jours après le dernier budget fédéral. Six cents jours se sont écoulés depuis que les Canadiens se sont fait présenter une vue d'ensemble des finances du pays. Assurément, je crois que cet état de fait devrait nous faire réfléchir et mettre en doute les objectifs et les intentions du gouvernement fédéral.
Nous sommes tous conscients que nous avons affaire à une situation sans précédent. Toutefois, les provinces, les autres gouvernements et les villes ont tous trouvé le moyen de présenter, d'approuver et de gérer leur budget. De notre côté, 600 jours se sont écoulés. Tout au long de cette période, les conservateurs ont réclamé des détails financiers complets, mais ils ne les ont pas reçus, ce qui est extrêmement troublant. Voilà le contexte, le survol panoramique du projet de loi à l'étude, le projet de loi .
Hier soir, j'ai passé beaucoup de temps au téléphone avec des gens de ma circonscription. Les libéraux sont très prompts à se féliciter de la manière dont ils ont géré la crise. D'ailleurs, le secrétaire parlementaire et ministre associé qui a pris la parole juste avant moi s'est vanté du fait que le gouvernement a dépensé 400 milliards de dollars. Or, il faut tenir compte non seulement de l'ampleur des dépenses, mais aussi de leur efficacité et de leurs résultats. Au moment de faire des achats, il est certain que les Canadiens ne se demandent pas seulement combien d'argent ils peuvent dépenser. Ils essaient d'en avoir le plus possible pour leur argent. Cela fait naturellement partie du processus budgétaire, ce qui m'amène à mon premier argument.
De ce côté-ci de la Chambre, nous nous soucions beaucoup de l'efficacité de certaines de ces dépenses. Il fallait effectivement offrir de l'aide. Je sais que les libéraux sont prompts à dire que les conservateurs n'auraient pas pris toutes ces mesures. Or, nous avons offert notre collaboration tout au long du processus, mais en faisant preuve d'esprit critique, car les raisons de critiquer sont nombreuses. Compte tenu des résultats obtenus par rapport aux dépenses effectuées, il y a lieu de se poser de sérieuses questions. C'est ce que des gens de ma circonscription m'ont dit hier soir.
Je veux faire le parallèle entre le discours que j'ai fait il y a quelques jours et le sujet à l'étude aujourd'hui, soit la réalité économique qui existe dans ma circonscription. J'ai parlé à une propriétaire de ranch d'une petite communauté de ma circonscription. Elle était pratiquement en larmes au téléphone et m'a dit qu'il faudrait dire ceci aux libéraux et au : « Regardez-moi dans les yeux et dites-moi qu'il n'y a pas d'avenir pour mes enfants en Alberta. »
Nous discutions de la conjoncture économique en Alberta et de la place de la province au sein de la fédération. Le nombre de personnes à qui j'ai parlé qui m'ont dit considérer que l'Alberta s'en tirerait mieux toute seule me fend le cœur. Je sais que le député d'en face voudra faire de la basse politique sur la question, mais je dois dire que, en tant que député du Parlement national du Canada et fier Canadien, je trouve tragique d'entendre autant de gens dire qu'ils ont l'impression que le Canada les a laissés tomber et qu'ils n'ont plus le choix. Cela devrait faire réfléchir tous ceux qui œuvrent en politique nationale. Assurément, c'est directement lié à ce dont nous parlons aujourd'hui.
J'ai aussi reçu un courriel qui résume la teneur d'un bon nombre d'appels que j'ai eus hier soir. Je ne le lirai pas en entier, en partie parce qu'il utilise un langage non parlementaire, mais il brosse tout de même un portrait des circonstances dévastatrices par rapport à Keystone, au secteur de l'énergie et à l'économie, sans oublier le secteur des services qui passe dans le tordeur et les hôtels qui sont fermés. Toutes ces choses créent une situation incroyablement tragique. Le courriel aborde plus précisément les effets sur la santé mentale. L'auteure raconte que deux parents d'élèves dans la classe de son fils ont perdu tout espoir et se sont enlevé la vie. Je prends la peine de le mentionner à la Chambre pour mettre en contexte toute l'importance de faire les choses correctement.
Le projet de loi porte sur toute une série de questions. Bien franchement, il y a effectivement des choses qui doivent être réglées. Certaines dispositions cherchent à modifier des aspects problématiques de mesures législatives antérieures qui ont été présentées. Des problèmes ont été signalés rapidement, mais ils ne sont corrigés que maintenant. D'autres dispositions sont des promesses faites dans le discours du Trône, et le gouvernement tente maintenant de les concrétiser. Certains enjeux ont été soulevés — l'ensemble de la Chambre a notamment convenu de la nécessité d'agir dans le dossier des prêts étudiants —, mais le gouvernement ne s'y attaque que maintenant.
Il y a quelque chose que j'aimerais faire comprendre à propos des dépenses prévues dans le projet de loi. Même si les dépenses globales sont certes une source de préoccupation, il ne fait aucun doute que des mesures de soutien sont nécessaires. C'est pourquoi les conservateurs sont intervenus. Nous avons tenté de collaborer avec le gouvernement, et je dois reconnaître que, à certaines occasions, ce dernier a été réceptif à nos arguments. Malheureusement, à d'autres occasions, le gouvernement n'était pas disposé à agir équitablement et avec transparence. Je pense notamment au coup de force tenté par les libéraux au début de la pandémie. Ils voulaient qu'on leur accorde des pouvoirs illimités de taxation et de dépenses, ce qui aurait défait 800 ans de tradition parlementaire. Il y a aussi eu des scandales, comme ceux de l'organisme UNIS et de la société Baylis Medical, et nous continuerons certes de demander des comptes au gouvernement à leur sujet.
Il y a eu prorogation pour la simple raison que le essayait de camoufler ses erreurs. Voilà pourquoi il a prorogé le Parlement. Les libéraux soutiennent n'avoir perdu que deux jours de séance, mais les Canadiens ne sont pas dupes. Lorsqu'on y regarde de plus près, on constate qu'environ 35 jours de séances ont été perdus, particulièrement si on tient compte des projets de loi inscrits au Feuilleton qui ont dû être présentés et débattus de nouveau et dont plusieurs n'ont pas été modifiés d'un iota, même si on y avait précédemment décelé des lacunes.
Avant de conclure mon intervention, je signale que, dans la partie 7 du projet de loi, le gouvernement demande une augmentation de son pouvoir d'emprunt. Or, nous avons été témoins d'une croissance sans précédent des dépenses gouvernementales et l'énoncé économique sur lequel nous voterons fait état de certains aspects de la situation.
Selon le directeur parlementaire du budget, d'ici la fin de l'exercice 2023-2024, les dépenses gouvernementales pour le financement par emprunt se chiffreront à 1,642 billion de dollars. Cependant, je note que, dans la partie sur la Loi autorisant certains emprunts, le pouvoir d'emprunt est porté à 1,831 billion de dollars. Si on fait un calcul rapide, on constate qu'il y a une différence de 207 milliards de dollars. Si le gouvernement prévoit dépenser ces 207 milliards de dollars, il a le droit de présenter cette mesure législative et ce plan pour le faire savoir.
Il faut dire que le gouvernement actuel fait preuve d'un manque de transparence inouï dans ses opérations, alors même que nous constatons une augmentation fulgurante de son pouvoir d'emprunt de fonds qui ne lui appartiennent pas. Il s'agit là d'une source de frustration. Chaque fois qu'un premier ministre ou un ministre, quel que soit l'ordre de gouvernement, affirme que l'argent lui appartient et qu'il peut le dépenser comme bon lui semble, sachez que c'est absolument faux. Il s'agit de l'argent des contribuables. Ce sont les vaillants contribuables qui déboursent cet argent.
Par conséquent, je crois que plusieurs questions importantes méritent une réponse en ce qui concerne le projet de loi ou la situation globale dans laquelle nous nous trouvons. Je répondrai avec plaisir aux questions que l'on jugera bon de me poser.
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Madame la Présidente, je suis heureuse d'avoir l'occasion d'intervenir.
Je voudrais tout d'abord préciser que je prends la parole depuis les terres traditionnelles de la Première Nation W̱SÁNEĆ, les habitants du territoire que j'ai l'honneur de représenter au Parlement.
Aujourd'hui, nous sommes saisis du projet de loi qui, bien sûr, comprend les modifications à la loi que requiert l'énoncé économique de l'automne présenté le 30 novembre. Même si nos observations devraient se limiter aux changements législatifs dont nous sommes saisis — et je sais que certains discours ont eu une portée plus large — je veux me pencher brièvement sur l'énoncé économique de l'automne pour en venir au projet de loi dont nous sommes saisis. J'aborderai ensuite les éléments manquants que je souhaiterais y voir.
L'énoncé économique de l'automne, avec ses plus de 200 pages, ratisse large. On sent qu'il est le fruit de beaucoup de travail et je tiens donc à saluer l'excellent travail de la et bien sûr de l'ensemble du gouvernement, avec une bonne dose de gratitude.
Aucun gouvernement de la planète n'a réagi de façon parfaite à la pandémie de COVID-19. Certains pays font mieux que d'autres tandis que d'autres font pire. Je pense que les Canadiens agissent pour le mieux quand ils unissent leurs forces.
C'est du moins le but des députés verts, qu'ils soient élus à l'échelon fédéral ou provincial d'un bout à l'autre du pays. Nous préférons les efforts concertés, la coopération et le consensus. Toutefois, en lisant ce document, je constate qu'il présente de manière extraordinaire des objectifs ambitieux par rapport à une vaste gamme d'enjeux.
Premièrement, en ce qui concerne la relance sécuritaire, environ 20 milliards de dollars y sont consacrés. Nous savons qu'il y a eu des transferts aux provinces pour des choses aussi importantes que l'équipement de protection individuelle et la distribution des vaccins — sujet dont nous avons débattu jusqu'à minuit hier soir et qui a suscité son lot d'émotions et d'opinions diverses, mais nous avons des vaccins. Nous aimerions qu'ils soient distribués plus rapidement, mais cela nécessite une coopération entre les gouvernements fédéral et provinciaux. De plus, il faut transiger avec des sociétés pharmaceutiques multinationales. Les services de garde d'enfants sont aussi pris en compte. Au final, pour la relance sécuritaire et un certain nombre d'autres éléments, le montant s'élève à 20 milliards de dollars.
L'énoncé économique de l'automne aborde des priorités qui ne sont pas liées à la COVID mais font partie des priorités des Verts. C'est particulièrement le cas des efforts en vue de favoriser la réconciliation avec les Autochtones et l'instauration d'un régime d'assurance-médicaments. J'ignore pourquoi l'assurance-médicaments tarde autant, mais elle est mentionnée dans l'énoncé économique de l'automne.
De manière plus précise, il faudrait commencer à examiner la possibilité d'avoir une assurance-médicaments dans le contexte des maladies rares. Je fais partie d'un caucus plutôt informel qui regroupe des députés de tous les partis et où la collaboration est à l'honneur. De concert avec la Fondation de la fibrose kystique, nous tentons de faire en sorte que les patients atteints de cette maladie aient accès au médicament Trikafta, qui permet de sauver des vies. Nous travaillons ensemble, ce qui nous rend meilleurs, je crois.
En ce qui concerne la crise des opioïdes, aussi mentionnée dans l'énoncé économique, les Verts sont en faveur de la décriminalisation. Il faut agir rapidement pour mettre fin aux décès causés par la dépendance aux opioïdes, qui s'apparente à un problème de santé mentale. C'est un problème de santé et non un problème de criminalité.
Au chapitre du climat, aussi mentionné dans l'énoncé économique, les Verts tiennent beaucoup à l'amélioration du réseau d'électricité d'est en ouest et à la possibilité de l'élargir vers le nord. Nous sommes ravis de voir que la Banque de l'infrastructure du Canada commence à porter une attention particulière aux interconnexions. Il faut toutefois faire plus. Il faut consacrer plus d'efforts au réseau électrique. Il faut aussi consacrer plus d'efforts aux transports en commun, un enjeu qui est toutefois mentionné dans l'énoncé économique, tout comme l'importance des véhicules électriques.
L'énoncé économique de l'automne contient beaucoup de mesures climatiques, notamment des solutions fondées sur la nature. En ce qui concerne l'engagement de planter deux milliards d'arbres, dont nous avons entendu parler à maintes reprises et que nous avons hâte de voir réalisé, il est essentiel que les arbres conviennent aux écosystèmes où ils sont plantés. Il est essentiel que le reboisement se fasse de façon à améliorer la séquestration du carbone et à protéger la biodiversité, comme le long des rives des cours d'eau pour contribuer à la protection du saumon sauvage du Pacifique là où il a perdu beaucoup de son habitat.
Nous appuyons ces mesures, mais elles sont insuffisantes. Si le projet de loi , qui porte sur la responsabilité climatique et qui a été mentionné dans l'énoncé économique de l'automne, n'est pas renforcé considérablement, notamment en fixant à 2025 la date butoir pour la réduction des émissions de carbone, il ne méritera pas d'être appuyé.
Quand on se tourne vers les États-Unis, on voit que l'administration Biden, nouvellement élue, reprend certains programmes mis en place par Barack Obama. Voilà une autre source d'encouragement. Le Canada a des possibilités, tel que mentionné dans l'énoncé économique de l'automne. En prenant des mesures concernant les émissions de carbone et les frontières, il sera possible d'orienter l'économie de nos deux pays dans la même direction et de créer davantage d'emplois par la même occasion. Ces perspectives sont encourageantes.
Nous appuyons le projet de loi et ses objectifs. Les mesures qui y sont proposées sont importantes pour offrir davantage d'aide aux Canadiens dans le contexte de la pandémie de COVID.
Que manque-t-il? De nombreux secteurs ne font pas que passer à travers les mailles du filet, ils se dirigent tout droit vers le gouffre. Ils ont besoin de plus d'aide. Je songe particulièrement aux entreprises du secteur du tourisme, entre autres les restaurants, mais aussi les services d'autobus.
Dans l'énoncé économique de l'automne, on affirme que les secteurs durement touchés auront plus de crédit disponible, mais celui-ci est limité à 1 million de dollars par mesure d'aide. Cela me fait penser à la compagnie d'autocars Wilson's, qui offre non seulement des services nolisés, mais aussi des services à horaires réguliers dans les communautés autochtones. Cette compagnie fait partie intégrante de notre écosystème touristique. Or, les pressions exercées par les banques commerciales menacent de la faire disparaître. Les banques exigent d'être remboursées. Un prêt limité à 1 million de dollars ne suffira pas à sauver Wilson's.
Pour les autres composantes de nos infrastructures de transport, comme les aéroports régionaux, des prêts de 1 million de dollars seront inutiles. Nous devons nous concentrer sur ce qui est nécessaire pour sauver toutes les infrastructures de transport qui sont à risque en ce moment. Quelle est la meilleure façon de procéder? Je crois que la ou le devrait s'entretenir avec tous les PDG des grandes banques commerciales et leur rappeler qu'ils enregistrent un profit chaque trimestre.
Voici les nouvelles les plus récentes. En parcourant les manchettes de BNN Bloomberg, on voit les nouvelles sur le nouveau trimestre, fin 2020, début 2021. Les grandes banques entament la nouvelle année en enregistrant des profits. Elles se portent très bien. Les gains ajustés du quatrième trimestre sont supérieurs aux estimations moyennes des analystes. Lorsque les banques prospèrent — elles ne vont peut-être pas aussi bien qu'avant la pandémie, mais elles ne sont pas en difficulté ou sur le point de faire faillite —, elles doivent apporter leur aide.
De façon similaire, nous ne devrions pas exercer de pressions sur les Canadiens qui ont demandé la PCU de bonne foi parce qu'ils estimaient avoir gagné 5 000 $ l'année précédente. Les précisions sur l'admissibilité ont été apportées plus tard. Soyons sérieux. Apportons des corrections avec ce projet de loi afin que tous les bénéficiaires de la PCU qui ont touché un revenu brut de 5 000 $ en 2019 soient admissibles. On pourrait ainsi clarifier un malentendu et dissiper la menace qui plane au-dessus de la tête des quelque 440 000 Canadiens qui ont reçu une lettre d'information, terme qui, par ailleurs, me paraît orwellien.
Il est beaucoup question de l'important dossier des centres de soins de longue durée dans l'énoncé économique de l'automne. On y mentionne aussi ceux qui travaillent dans ces établissements. L'une des situations les plus troublantes que j'ai vues dans les derniers mois était une éclosion de COVID-19 dans un refuge pour sans-abri à Ottawa. Il se trouve que les sans-abri qui vivaient dans ce refuge étaient des fournisseurs de soins de longue durée dont le revenu était si faible qu'ils n'avaient pas les moyens de se loger autrement.
Il faut en faire beaucoup plus. Il faut se rendre dans ces établissements de soins de longue durée pour faire en sorte que les aînés soient vaccinés. Il faut mettre un terme au géronticide. Il faut s'assurer de payer adéquatement les travailleurs, qu'ils se trouvent en première ligne dans les établissements de soins de longue durée ou ailleurs dans la société. Il nous faut vraiment un revenu minimum garanti afin d'assurer l'équité et la décence à chacun des Canadiens.
Ce n'est qu'un bref survol des défis qui nous attendent en tant que Canadiens. L'énoncé économique de l'automne nous trace une voie claire, mais il faudrait qu'elle soit plus ambitieuse. Après la pandémie, nous devrons nous assurer de réparer notre filet social pour qu'il ne tombe pas en lambeaux, mais qu'il constitue un élément de stabilité, de décence et de respect pour chacun des êtres humains de notre société, qu'il s'agisse d'un sans-abri, d'un autochtone ou d'une femme qui n'arrive pas à réintégrer le marché du travail. Nous devons rebâtir. Il nous faut une société qui réponde à nos plus grandes aspirations, comme de lutter contre l'urgence climatique pendant qu'il en est encore temps.
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Madame la Présidente, ceci est mon premier discours en cette année 2021. J'en profite pour vous souhaiter, ainsi qu'à tous mes collègues de ce Parlement, une douce et belle année.
En ces temps troubles au cours desquels la crise sanitaire et la crise économique ne font plus qu'un, nous avançons sur un chemin pavé d'écueils et où se multiplient les défis. Avant de faire de la politique, je parcourais l'actualité politique avec beaucoup d'attention en compagnie de mon père et nous consacrions plusieurs heures par semaine à demeurer au fait des démarches des élus et des rôles respectifs des partis en place, qu'ils soient au pouvoir ou dans l'opposition. Parfois, je me disais que si j'étais à leur place, je dirais ceci, je proposerais cela, et j'essaierais vraiment de placer le citoyen au cœur de mes préoccupations et de mes actions.
Aujourd'hui je suis là et je participe activement à l'exercice imposé par cette pandémie qui, il faut se le dire, constitue un épisode politique sans précédent. Je suis fière de contribuer à l'exercice et j'y mets toute ma passion et mon cœur d'artiste et de femme d'affaires. Avec moi et autour de moi, nous nous activons à aider les citoyens et les citoyennes aux prises avec des problèmes de toutes sortes. Bref, nous sommes des gens vaillants de nature et cela paraît dans nos actions envers le citoyen.
Par ailleurs, sur la scène politique et dans le contexte pandémique comme élus, soit de carrière ou néophyte, nous devons toutes et tous faire face à de nouvelles variables avec lesquelles nous devons composer. Cela nous demande de redoubler de rigueur et, de ce fait, de revoir parfois nos façons de faire. Il est essentiel que chacun des élus de cette Chambre mette de côté certaines manies politiques à tendance électoraliste et qu'il redirige plutôt l'attention qu'il accordait à son plan électoral et à la prise de photos de campagne vers toutes ces questions sociales qui sont autant d'appels à l'aide.
Aider le citoyen en temps de crise, c'est notre rôle. Il s'agit de prioriser sa sécurité et son filet social. Des grands anthropologues et sociologues nous diront qu'il y a trois types de sécurité sociale: physique, psychologique et financière. Le citoyen nous a accordé sa confiance et il espère que nous pourrons garder le cap sur l'essentiel et éviter le pire pour maintenant et pour après.
Qu'est-ce que le pire, par contre? En clair, c'est l'insécurité et l'incertitude. Sous le prétexte de l'urgence et sans directive précise, PCU, subventions salariales et prêts aux entreprises ont été distribués à la va-comme-je-te-pousse par le gouvernement, le concept d'urgence ayant le dos assez large pour justifier d'omettre de poser des gestes responsables. Pourtant, des directives précises et une aide mieux ciblée auraient permis d'adapter les divers programmes.
Ce que nous comprenons, malheureusement, c'est que le gouvernement travaille à provoquer des élections avant que tout cela ne lui retombe sur le nez. Pourtant, la situation actuelle laisse entrevoir des lendemains très inquiétants qui devront être méticuleusement anticipés et rigoureusement gérés par une relance économique balisée par des priorités définies. De 70 à 100 milliards de dollars sont annoncés pour ce faire. Cet investissement ne peut pas servir qu'à alourdir encore le déficit et à enrichir les mieux nantis. Il faut de la cohérence et du courage politique afin d'éviter de puiser encore et toujours dans les impôts des honnêtes contribuables pour éviter le naufrage.
Pendant que de gigantesques organisations font de l'évitement fiscal à coups de milliards de dollars — je pense ici aux géants du Web —, je me demande s'il y a un pilote dans l'avion. Ce pays, qui accueille les G7 et les G20 et qui se vante d'être une référence ici et là, prive son économie et ses citoyens de sommes pareilles. Le Québec a pourtant osé taxer l'économie virtuelle, mais il est vrai que le Québec est une vraie référence.
Par quoi commence la sécurisation du citoyen et des entreprises dans une société comme la nôtre? Pour la sécurité physique, il s'agit de fermer les frontières et d'interdire les voyages non essentiels. Il faut aussi s'occuper de la santé publique et des plus démunis en maximisant le financement nécessaire en santé par des transferts sans condition aux provinces et au Québec, en améliorant la situation financière des aînés, en augmentant leur pouvoir d'achat de manière stratégique et en investissant dans l'autonomie pharmaceutique. La sécurité psychologique et la sécurité financière vont presque de pair. En effet, les citoyens ne peuvent pas vivre sereinement ni maintenir l'équilibre psychologique requis pour traverser une crise comme celle-ci si leur sécurité financière n'est pas assurée, ne serait-ce qu'au minimum.
Il sera extrêmement important de veiller à ce que le gouvernement oriente son aide aux citoyens et son soutien aux entreprises de la même façon, c'est-à-dire en canalisant l'aide financière vers les plus éprouvés par cette crise, quitte à imposer davantage les plus chanceux qui auront pu s'enrichir dans le contexte de la crise.
Lorsque nous parlons des plus éprouvés, une fois évoqué le triste constat des personnes âgées qui se sont vues frappées de plein fouet par le virus, j'avance sans hésiter que le milieu des arts et de la culture est celui qui est tombé le premier, mais qui se relèvera le dernier de cette crise. Or, qu'a reçu ce milieu de la culture? Les fonds de la PCU et des programmes d'urgence se sont envolés comme dans une bourrasque. Des centaines d'artistes, de créateurs, de travailleurs autonomes etd'entrepreneurs particuliers sont tombés dans les failles de programmes dont les sommes ne se sont pas rendues jusqu'à eux, soit faute de fonds ou parce que leurs critères d'admissibilité ne collaient pas avec la réalité de ces gens.
Ce qu'on reçoit en ce moment, c'est la promesse que d'autres annonces viendront bientôt. C'est là le sens de mon énoncé: cette promesse porte l'avenir même de la culture dans ses quelques mots et, par ricochet, tient également dans ses mains une large part de la santé psychologique de ces citoyens qui auront désespérément envie de se divertir, de se rassembler dans un lieu magique, habité par des créateurs fantastiques dont les fruits sont porteurs de vision, d'imaginaire collectif et d'histoires qu'ils nous racontent.
Où en seront ces lieux? Que seront devenus les artistes? Existeront-ils encore? Ces auteurs d'histoires dramatiques, scénographes, réalisateurs, certains reconnus mondialement, d'autres en voie de le devenir, pourront-ils continuer de créer sans revenu convenable? Les techniciens et leur sens d'avant-garde pourront-ils rester au service de l'imaginaire de nos créateurs?
Toute cette fierté nationale qu'est notre culture restera-t-elle debout? Sur quelles scènes pourront évoluer nos inventeurs de joie, nos porteuses de futur et de valeurs, nos éleveurs de consciences et de grands vaisseaux d'or de la libre expression? Où pourrons-nous voir évoluer nos Leclerc, nos Vigneault en herbe, nos Beau Dommage de demain? Où retrouverons-nous nos Cormier, nos Michaud, nos Cowboys Fringants et notre Charlotte Cardin, notre Geneviève Jodoin et le Vent du Nord?
Il y a aussi nos merveilleux artistes de la danse, du cirque, nos écrivains préférés. Nos entrepreneurs et nos organismes culturels seront-ils encore là pour offrir des événements et des scènes à tous ces artistes que l'on aime? Les musées, les galeries d'art, les festivals, les théâtres, les cinémas, de toutes ces manifestations qui animent et font la promotion et la diffusion de notre culture, combien seront encore là? Tout ce beau monde médiatique qui les entoure, qui en fait la promotion, les critiques, sera-ce encore lui, en grande partie, qui sera réorienté? Les aides financières individuelles et les programmes que nous souhaitons pour soutenir la culture auront-ils été suffisants et adéquatement répartis? Les réformes majeures en matière de législation, le projet de loi en particulier, nécessaires à la survie de l'industrie créative, auront-elles été assez soutenues et étoffées?
Les législateurs auront-ils été assez courageux et déterminés pour revoir en substance les lois qui régissent la création, ses contenus, ses territoires d'application et les obligations de ses utilisateurs et agrégateurs?
À ce jour, plus de 100 000 travailleurs de la culture se sont réorientés vers un autre domaine; cela me brise le cœur. Tant d'expertises, de talents, de ressources indispensables à l'évolution et au développement de notre signature culturelle se sont déjà envolés. Je demande au gouvernement et à l'ensemble du Parlement de traiter la culture à la hauteur de sa valeur. La culture est un service essentiel à la santé psychologique, physique et financière de la société. C'est un service essentiel payant puisque son industrie créative génère un apport essentiel aux PIB canadien et québécois, en plus de servir de levier important pour la vitalité des économies parentes, comme le tourisme. On entend que des secteurs de l'économie auront presque disparu à l'issue de cette crise et que d'autres secteurs se réorienteront vers l'économie plus virtuelle, mais la culture ne s'emboîte pas dans une expérience virtuelle, aussi réaliste soit-elle. Soyons lucides, tout ne peut pas trouver sa voie dans le virtuel, surtout pas la culture. Les arts et la culture, c'est vivant, c'est humain, c'est de l'émotion, cela respire, c'est au cœur de la socialisation de chaque individu. La culture, c'est vital.
Que dire des conditions favorables à la reprise des activités culturelles qui ne seront pas effectives avant 2022, peut-être 2023? La culture aura besoin d'aide. La seule façon de nous assurer de retrouver cette vie normale que nous espérons tant, c'est d'éviter que les artistes soient eux aussi réorientés par manque de soutien. La culture ne peut pas, ne doit pas être la prochaine victime de la pandémie. Il est de notre devoir de veiller à la santé culturelle de notre société, parce que l'art, sous toutes ses formes, c'est le vaccin contre l'amertume et la détresse; parce que la culture, c'est le médicament post-traumatique le mieux adapté et le plus efficace à l'histoire de l'humanité.
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Madame la Présidente, j'aimerais commencer ce discours en rappelant quelques événements qui se sont passés au cours des dernières semaines et des derniers mois.
Nous nous souvenons tous que, en décembre, à la porte de Rideau Cottage, le nous annonçait que, pour le premier mois de 2021, le Canada recevrait 125 000 doses par semaine du vaccin de Pfizer.
Le 5 janvier, le premier ministre canadien, encore une fois devant la porte de son cottage, nous disait qu'il était frustré par la lenteur des campagnes de vaccination contre la COVID-19. Lors d'une conférence de presse à Rideau Cottage, il a déclaré en anglais: « Tous les Canadiens, moi y compris, sont frustrés de voir des vaccins dans des congélateurs plutôt que dans les bras des gens. » C'est ce que rapportait Radio-Canada. De toute manière, les gens qui le regardaient l'ont entendu.
Cela démontre à quel point le premier ministre ne savait absolument pas ce qu'il disait, à ce moment-là, ni ce qu'il en retournait. D'ailleurs, le premier ministre du Québec a été très vite rabroué par son homologue fédéral lorsqu'il a également fait une déclaration dans son point de presse en disant que « tous les vaccins qu'on reçoit chaque semaine sont utilisés chaque semaine » et que le Québec a la possibilité d'inoculer 250 000 personnes par semaine. Or, le fédéral a prévu d'envoyer seulement 233 000 doses à la province d'ici la fin de janvier.
On était alors au début de janvier. À ce moment, le gouvernement du Québec disait aussi que l'« on pourrait vacciner quatre fois plus de personnes que ce qu'on fait actuellement, mais on n'a pas assez de doses. » Ces déclarations ont été faites à un moment où le premier ministre déclarait qu'il y aurait 125 000 doses de disponibles par semaine au Canada. C'est ainsi qu'a commencé le mois de janvier.
Nous sommes aujourd'hui dans la dernière semaine du mois de janvier, et que se passe-t-il? Que l'on soit au Québec, dans l'Ouest, en Ontario, dans les Maritimes ou dans les Territoires, c'est exactement la même chose. Il y a un chiffre qui nous vient en tête quant au nombre de personnes vaccinées cette semaine: c'est zéro.
Pourquoi? C'est parce que le Canada a reçu zéro vaccin de Pfizer cette semaine.
Qu'est-ce que cela veut dire? C'est clair, cela veut dire que personne n'a été vacciné cette semaine — ni une personne vulnérable, ni une personne aînée, ni un travailleur essentiel.
La question que nous devons nous poser, alors que nous voyons ce qui se passe dans d'autres pays autour de nous, c'est: pourquoi? Pourquoi le Canada n'a-t-il eu accès à aucune dose de vaccin en cette dernière semaine de janvier?
Nous ne savons pas trop combien nous en aurons la semaine prochaine, mais des promesses nous sont encore faites sur le fait qu'il en arrivera des centaines de milliers au cours des prochaines semaines et des prochains mois et que la majorité des Canadiens qui le voudront seront vaccinés d'ici septembre.
J'aimerais rappeler que le premier ministre nous fait ces annonces alors que, il y a seulement deux mois, il prévoyait avoir 125 000 doses de vaccin par semaine de la part de Pfizer. Un mois plus tard, nous devons réaliser que son plan ne tenait pas la route. Comment croire alors le premier ministre lorsqu'il nous dit que les Canadiens qui vont le vouloir vont tous être vaccinés d'ici septembre 2021?
Pourquoi le premier ministre agit-il ainsi? C'est simple, c'est parce qu'il préfère le spectacle quotidien à Rideau Cottage. Il peut ainsi donner des informations aux Canadiens tout en sachant que, le mois d'après, il pourra en donner d'autres et encore d'autres, c'est-à-dire aussi longtemps qu'il sera devant Rideau Cottage à faire des conférences de presse.
Pourquoi n'a-t-on pas de doses? C'est parce que le premier ministre a mis toutes ses billes dans un seul contrat — un contrat avec une entreprise chinoise — au lieu d'essayer de conclure des ententes avec des compagnies pharmaceutiques, afin que le vaccin soit produit ici, au Canada.
Alors que les libéraux misaient tout sur le vaccin chinois au printemps dernier, nos alliés, eux, concluaient des accords avec AstraZeneca, Moderna et Pfizer. Ce n'est que plusieurs mois plus tard que le Canada a conclu des accords avec ces sociétés pharmaceutiques.
Ce sont tous les Canadiens qui paient le prix de cet échec de leadership, parce que le premier ministre ne joue pas franc jeu avec les Canadiens, parce que le premier ministre refuse de dévoiler les ententes avec les compagnies pharmaceutiques, et parce que le gouvernement libéral gouverne à la petite semaine, sans plan et sans compétences.
Le plan de vaccination est chaotique, au mieux. Nous avons encore plusieurs questions à poser pour savoir comment on en est arrivé là.
Beaucoup de nos alliés ont vacciné un pourcentage considérable de leur population. De notre côté, nous restons en confinement et nous craignons la propagation de nouveaux variants de la COVID-19.
Encore aujourd'hui, lorsqu'il a été interrogé à la période des questions orales, le nous a servi de belles phrases creuses, comme on en entend depuis des semaines. Il a dit que le Canada avait acquis plus de vaccins par personne que n'importe quel autre pays, qu'il en aura plus que tout le monde, mais qu'on ne sait pas quand il les obtiendra. Cela ne sert à rien d'avoir signé autant d'ententes concernant les vaccins si nous sommes les derniers à les recevoir. Le Canada n'a reçu aucun vaccin cette semaine, zéro.
Pendant que les libéraux gaspillaient un temps précieux, des milliers de Canadiens ont perdu la vie à cause de la COVID-19. Des entreprises ont été obligées de fermer leurs portes. Les Canadiens ont dû composer avec les conséquences du confinement. Combien de personnes ont contracté la COVID-19 cette semaine? Combien d'entre elles vont mourir de la COVID-19 parce que le gouvernement a échoué à fournir des vaccins aux provinces? Les personnes âgées sont les plus vulnérables. Elles méritent mieux.
Aujourd'hui, nous étudions le projet de loi , la mesure législative qui met en œuvre les engagements de l'énoncé économique de l'automne. C'est un énoncé économique qui contenait des mesures importantes, notamment pour les familles canadiennes, mais que les libéraux n'ont pas jugé bon de mettre en œuvre avant la pause des Fêtes. La raison principale de ce laxisme, ce sont les visées purement électorales du gouvernement libéral et du premier ministre.
Il est évident que le premier ministre n'aime pas le Parlement. Il est encore plus évident qu'il n'aime pas consulter les partis de l'opposition pour quoi que ce soit et que, ce qu'il souhaite le plus, c'est une élection. Quand il était majoritaire, il pouvait faire les erreurs qu'il voulait sans se faire rabrouer. Maintenant, il doit composer avec les partis de l'opposition, dont les députés ne sont pas aussi dociles que les députés de son parti, et les explications plutôt alambiquées de ses gaffes ne trouvent pas aussi facilement d'oreilles favorables.
Un exemple récent est celui du fiasco de la nomination de l'ancienne gouverneure générale. Aujourd'hui, j'ai demandé au d'assumer ses responsabilités. Quand un travailleur démissionne de son poste, il n'a pas droit à l'assurance-emploi. Cela s'applique à tous les travailleurs, sauf à l'ancienne gouverneure générale, qui a été choisie personnellement par le premier ministre. Pour les amis du premier ministre qui quittent leur emploi, c'est la retraite dorée. L'ancienne gouverneure générale recevra 150 000 $ par année à vie et un budget de dépenses équivalent, et ce, malgré toutes les révélations du rapport que l'on attend. Le rapport n'est pas encore public; il le sera selon le bon vouloir du président du Conseil privé, qui décidera ce qui sera publié dans le rapport et quand ce rapport sera publié. Bref, c'est un rapport qui est attendu.
Pendant ce temps, nous sommes victimes d'un fiasco totalement inacceptable alors que le gouvernement est minoritaire. Il s'agit vraiment d'aveuglement volontaire de la part du et de son cabinet. On s'est fermé les deux yeux quand on a procédé à cette nomination pour ne pas savoir ce qui s'était passé. Les conservateurs avaient mis en place un excellent système de nomination vice-royale pour éviter ce genre de fiasco. Malheureusement, le premier ministre a décidé de passer outre. C'était sa volonté, et c'est la volonté du premier ministre qui prime, et non l'intérêt, la santé et l'avenir des Canadiens. Ce que veulent les Canadiens, c'est sortir de la pandémie. Ils veulent être en santé et retrouver leurs amis. Ils veulent la fin du confinement, et ils veulent recevoir le vaccin que le premier ministre a promis de leur fournir. Ce qu'ils veulent, c'est une vraie relance économique. Or il n'y a rien de tout cela dans le projet de loi .
Avec l'énoncé économique de l'automne, le et les libéraux ont raté une occasion exceptionnelle de présenter un plan de retour à la normale. Des millions de Canadiens ont été abandonnés pendant la pandémie, vu l'incompétence du premier ministre. Ce dernier met nos travailleurs et notre économie dans une position risquée en raison de ses échecs en matière de vaccins. Il y a une seule façon pour nous de protéger l'avenir: c'est sous le leadership du député de que les conservateurs vont être en mesure d'assurer la sécurité des Canadiens et des Canadiennes.
Malheureusement, ce que le gouvernement libéral nous a appris, c'est qu'il est possible de dépenser des milliards de dollars tout en abandonnant des millions de Canadiens. Nous nous dirigeons vers un déficit historique de près de 400 milliards de dollars; cela a été confirmé par la . La mise à jour économique indique clairement que les libéraux n'ont toujours aucun plan pour aider les millions de Canadiens qui cherchent du travail ou les dizaines de milliers d'entreprises qui sont durement touchées par la pandémie.