La Chambre reprend l'étude, interrompue le 26 septembre, de la motion portant que le projet de loi , soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité, ainsi que de l'amendement.
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Madame la Présidente, je prends la parole au sujet du projet de loi , qui est présenté comme une loi concernant des mesures d’allégement du coût de la vie. J’insiste sur « présenté » comme une loi concernant des mesures d’allégement du coût de la vie parce que les mesures qui y sont proposées peuvent, au mieux, être qualifiées de demi-mesures et de semblants de solutions qui ne s’attaquent pas aux causes profondes de la crise du coût de la vie à laquelle font face les citoyens ordinaires.
Le projet de loi offre des mesures en jetant de l’argent à droite, à gauche, le tout dans un effort désespéré d’un gouvernement désespéré qui veut avoir l’air de faire quelque chose, n’importe quoi, pour lutter contre la crise du coût de la vie, une crise dont le gouvernement libéral est responsable. Je dois dire qu’il est un rien paradoxal que, même si le projet de loi est présenté comme une loi s’attaquant à la crise du coût de la vie, cette loi ne fera, en fait, qu’exacerber cette crise. La raison en est qu’elle coûtera plusieurs milliards de dollars qui seront empruntés, ce qui attisera la flambée inflationniste qui est au cœur de la crise du coût de la vie au Canada.
On ne peut minimiser la crise du coût de la vie. Elle est là. Elle est réelle, et les Canadiens souffrent comme jamais auparavant. L’inflation est au plus haut en 40 ans. Elle a atteint 8,1 % en juin. L’inflation sur des produits essentiels comme l’alimentation est encore plus élevée. Les prix de l’épicerie augmentent comme jamais au cours des 40 dernières années, avec une inflation sur les produits alimentaires de 10,8 %. Si nous prenons certains aliments essentiels, les prix ont encore plus augmenté. Les fruits frais ont augmenté de 13,2 %. Les œufs, de 10,9 %. Le pain, de 17,6 %. Les pâtes, de 32,4 %. Je pourrais continuer ainsi. La famille moyenne de quatre personnes dépense maintenant 1 200 $ de plus en épicerie cette année que l’an dernier. C’est 1 200 $ de plus cette année que l’an dernier pour nourrir une famille.
Les députés d’en face et leurs partenaires de coalition du NPD se congratuleront certainement de verser des chèques de loyer de 500 $, auxquels, soit dit en passant, la plupart des locataires n’auront même pas droit, mais cela ne représente qu’une fraction des augmentations de prix que les Canadiens paient maintenant juste pour se nourrir. Cela montre la gravité de la crise du coût de la vie et la vacuité de la réponse du gouvernement quand il s’agit de la contrer.
Comment en sommes-nous arrivés là? Il y a assurément plusieurs facteurs, mais les politiques budgétaires imprudentes et les dépenses effrénées du gouvernement viennent peut-être en tête. Jamais dans l’histoire du Canada un gouvernement n’a dépensé autant, emprunté autant et alourdi à ce point la dette. Pour vous donner une idée, au cours des sept dernières années, le a accumulé plus de dettes que toute la dette accumulée en 148 ans d’histoire du Canada avant l’élection de l’actuel gouvernement.
Le a ajouté plus de dettes que tous ses prédécesseurs ensemble. C’est stupéfiant. Cela dénote un manque total de prudence et une parfaite irresponsabilité de la part du gouvernement qui nous vaut maintenant cette crise du coût de la vie avec une inflation au plus haut en 40 ans. Le gouvernement nous a dit de ne pas nous inquiéter et qu’il peut encore et encore dépenser parce que les taux d’intérêt sont faibles, jusqu’au jour où ils ne le sont plus.
Nous avons assisté l’été dernier à la plus forte hausse des taux d’intérêt en 25 ans, et il est certain que les taux d’intérêt vont encore grimper. Les libéraux disent qu’ils n’avaient pas le choix à cause de la COVID, sauf que si l’on regarde les faits, le gouvernement ne peut pas se servir de la COVID comme excuse pour ses dépenses effrénées.
Prenons certains de ces faits. Pour commencer, le gouvernement a ajouté 100 milliards de dollars de dettes au cours de ses cinq premières années au pouvoir, avant la COVID. Autrement dit, le gouvernement a ajouté plus de dettes quand les choses allaient bien et même plus de dettes que tout autre gouvernement a accumulé en cinq ans, laissant les coffres vides.
Sur les 500 milliards de dollars de nouvelles dépenses que nous avons vues au cours des deux dernières années, ce déluge de dépenses, le directeur parlementaire du budget a déterminé que plus de 40 % étaient sans rapport avec la COVID. Les libéraux disent que c’est à cause de la COVID, mais d’après le DPB, des centaines de milliards de dollars sur les 500 milliards en nouvelles dépenses étaient sans rapport avec la COVID.
Ensuite, en janvier, le directeur parlementaire du budget a dit que les dépenses de relance ne servaient plus l’objectif visé. Le DPB a, en effet, demandé au gouvernement d’arrêter les nouvelles dépenses. Quelle a été la réponse du gouvernement au directeur parlementaire du budget? Faire exactement le contraire. Le gouvernement a fait la seule chose qu’il sache faire, c’est-à-dire dépenser l’argent des autres, avec 71 milliards de dollars de nouvelles dépenses pour le projet de loi , 60 milliards de nouvelles dépenses dans le budget de 2022 et maintenant, des milliards de dollars de plus pour ce projet de loi de dépenses inflationnistes.
Pour financer le tout, le gouvernement a fait, par l'entremise de la Banque du Canada, ce qu'aucun autre gouvernement n'a fait auparavant, à savoir de procéder à un assouplissement quantitatif ou, autrement dit, d'imprimer de l'argent. Toutes ces dépenses, cet endettement et cette impression d'argent ont eu un coût. Ce coût, c'est le taux d'inflation le plus élevé que nous ayons connu depuis les 40 dernières années. Plus le gouvernement dépense, plus le coût de la vie augmente. Plus le gouvernement dépense, plus les produits qu'achètent les Canadiens coûtent cher. Les chèques de paie des Canadiens perdent de leur valeur, et le pouvoir d'achat diminue, tout cela à cause des politiques budgétaires irresponsables du gouvernement.
Bien que nous connaissions un taux d'inflation jamais vu depuis 40 ans en raison des dépenses inconsidérées du gouvernement, cette inflation ne devrait pas être une surprise pour lui. En effet, il n'y avait rien de plus prévisible. Lorsqu'il y a plus de dollars en circulation, tandis que la quantité de produits sur le marché diminue, cela entraîne de l'inflation. C'est un principe économique de base.
Lorsqu'il était ministre du cabinet fantôme en matière de finances, le chef de l'opposition officielle a demandé au gouvernement de surveiller l'inflation. Il prévoyait qu’il y aurait de l’inflation si le gouvernement ne contrôlait pas les dépenses. Quelle a été la réponse de la et du ? Ils ont complètement ignoré le . Selon eux, il ne fallait pas s'inquiéter de l'inflation, mais plutôt de la déflation. Comme ils avaient tort.
Voilà ce qui arrive, je suppose, quand on a un premier ministre qui a admis ne pas beaucoup penser à la politique monétaire. Peut-être que s'il y avait réfléchi un peu, le pays et nous ne nous retrouverions pas dans ce gâchis financier, et les Canadiens ordinaires ne seraient pas aux prises avec la crise du coût de la vie qui en découle. Si le gouvernement voulait vraiment s'attaquer à cette crise, il procéderait autrement, sauf qu'il persiste et signe dans l'approche ratée qui nous a mis dans ce pétrin en dépensant encore plus.
Ce que le gouvernement devrait faire, c'est suivre les conseils du , soit réduire les dépenses, revenir à une orientation financièrement responsable et à une politique monétaire saine, trouver des économies et éliminer le gaspillage à l’intérieur de l'appareil gouvernemental — et ce n'est pas le gaspillage qui manque.
Si le voulait vraiment s'attaquer à la crise du coût de la vie, ce qui commence par la restriction des dépenses incontrôlées de l'État, il ferait ce que le a prié le gouvernement de faire: présenter un projet de loi imposant le plafonnement des dépenses de l'État, c'est-à-dire qu'il faudrait trouver 1 $ d'économies pour chaque nouveau dollar de dépenses.
Certains libéraux pourraient se moquer de l'idée d'adopter une mesure législative de ce genre, mais cette méthode a déjà fait ses preuves. Elle a fonctionné dans la plus grande démocratie et la plus grande économie du monde, celle des États‑Unis. En effet, il y a plus de 20 ans, le Congrès, alors dominé par les républicains, a adopté une telle mesure, et le président démocrate de l’époque, Bill Clinton, l’a promulguée. Quel a été le résultat? Un budget équilibré pour la première fois depuis des décennies, et les États‑Unis ont ensuite remboursé plus de 400 milliards de dollars de dette.
Il ne faut pas s'attendre à ce que le gouvernement actuel mette en œuvre des mesures telles que celle-là. Il ne faut pas s'attendre à ce qu'il réduise ses dépenses. Il ne faut pas s'attendre à ce qu'il repense ses politiques inefficaces et à ce qu'il fasse marche arrière parce que, comme toujours, le gouvernement mesure ses succès au montant de ses dépenses.
Nous le constatons en ce qui concerne le logement. Le gouvernement a dépensé des milliards de dollars, plus de 40 milliards, pour le logement. Des milliards de plus ont été annoncés dans le budget de 2022. Quels ont été les résultats?
Tout d'abord, le Canadien moyen consacre aujourd'hui environ la moitié de son revenu mensuel à ses frais de logement. Lorsque le gouvernement est arrivé au pouvoir, c’était environ 32 %. Maintenant, le coût du logement compte pour 50 % du revenu. De plus, le prix des maisons a doublé. Il a augmenté de 52 % au cours des deux dernières années seulement.
Nous sommes le pays du G7 qui a le plus de territoire, mais qui compte le moins de maisons par rapport au nombre d'habitants. Les libéraux peuvent bien se féliciter de dépenser tout cet argent pour le logement, mais quand on regarde les résultats, nous sommes le pays qui a le moins de maisons des pays du G7 et qui a les prix parmi les plus élevés, lesquels ont doublé sous le gouvernement actuel. Maintenant, il en coûte aux Canadiens la moitié de leur chèque de paie seulement pour avoir un toit sur la tête. J'appellerais cela une politique d'échec. Les Canadiens n'ont assurément pas obtenu une bonne valeur pour tout cet argent qui a été dépensé.
Si le gouvernement voulait sérieusement s'attaquer à l'abordabilité du logement, il se tournerait, encore une fois, vers le , qui a présenté un plan complet pour rendre le logement plus abordable afin que les Canadiens puissent acheter une maison ou louer un logement. Il préconise notamment de s’attaquer à l'offre, d’augmenter l'offre, de vendre une partie du parc immobilier du gouvernement fédéral pour construire plus de logements et d’inciter les municipalités à permettre la construction de plus de maisons, notamment en rendant les fonds fédéraux d’infrastructure destinés aux municipalités conditionnels à la construction de nouveaux logements. Ce sont là des solutions acceptables pour tenter de résoudre un problème très réel qui touche tant de Canadiens.
Quelle est la solution du gouvernement? Un chèque de 500 $ pour le loyer. Sa solution est un chèque de 500 $ qui ne couvre même pas une semaine de loyer dans la plupart des villes canadiennes. En outre, plus de six locataires sur dix n'auront même pas droit à ce chèque, et ceux qui y auront droit verront les avantages à court terme de ces 500 $ réduits à néant par l'inflation, la hausse des taux d'intérêt et, surtout, les hausses de taxes prévues par les libéraux au cours de la nouvelle année.
À une époque où les Canadiens paient plus en impôts qu'ils paient pour le logement, le transport, la nourriture et les vêtements réunis, à une époque où les Canadiens sont confrontés à une inflation qui n'a jamais été aussi élevée depuis 40 ans, le gouvernement libéral a soudainement décidé que c'était le bon moment pour augmenter les charges sociales et tripler la pire taxe de toutes, la taxe sur tout, la taxe sur le carbone, une taxe détestée, qui, soit dit en passant, contribue à l'inflation.
Nous pouvons voir ainsi que le gouvernement ne veut pas sérieusement s'attaquer à la question de l'abordabilité. S'il le voulait, pour commencer, il tiendrait compte des conseils du et annulerait les hausses de taxes prévues. Il ne le fera pas, de sorte que nous avons un gouvernement qui, d'une main, distribue des chèques à certains Canadiens et, de l'autre, leur retire les avantages que ces chèques leur procurent en leur imposant les hausses de taxes prévues par les libéraux.
Ce projet de loi peut s'intituler Loi concernant les mesures d'allègement du coût de la vie, mais il ne s'agit pas d'un plan sérieux pour s'attaquer au coût de la vie; c'est plutôt de la poudre aux yeux de la part des libéraux. C'est un exercice de relations publiques vide en l'absence d'un véritable plan. Voilà pourquoi je m'opposerai à ce projet de loi.
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Madame la Présidente, le député cherche à interrompre mon discours en invoquant faussement le Règlement, mais cette tentative ne change pas le fait que les conservateurs se sont rangés du côté des riches PDG et qu'ils n'appuient pas les gens ordinaires qui ont besoin d'avoir accès à des soins dentaires. Les conservateurs ne prennent pas la défense des enfants aux prises avec la carie dentaire qui ne peuvent recevoir des soins dentaires parce que leur famille n'en a pas les moyens.
En fait, la carie dentaire constitue la principale cause d'absentéisme scolaire. C'est également à la carie dentaire qu'est attribuable le plus grand nombre de chirurgies chez les enfants. Il n'y a pas que la douleur qu'ils doivent endurer. La santé buccale a d'énormes répercussions à long terme sur la santé, il faut donc intervenir tôt. Or, les conservateurs ne soutiennent pas les enfants canadiens.
L’an dernier, les conservateurs ont voté contre le projet du NPD visant à offrir des services dentaires aux Canadiens ordinaires, non pas une, mais deux fois. J’ajoute que les libéraux se sont joints à eux l’an dernier et ont voté contre le plan du NPD, non pas une, mais deux fois. C’est grâce aux 25 députés néo-démocrates que nous avons pu forcer le gouvernement à agir. C’est pourquoi ce projet de loi nous est soumis aujourd’hui. C’est pourquoi les Canadiens qui n’ont pas les moyens d’avoir accès à des soins dentaires et qui n’ont pas de services dentaires vont recevoir de l’aide dès cette année. C’est pourquoi les enfants de moins de 12 ans des familles à faible revenu qui sont admissibles pourront obtenir de l’aide cette année.
C’est pourquoi aussi, l’année prochaine, les personnes âgées et les personnes handicapées pourront avoir accès à des services dentaires. Dans ma circonscription ainsi qu'ailleurs dans ma province et un peu partout au pays, j’ai rencontré des personnes âgées qui m'ont raconté des histoires épouvantables: elles ne peuvent pas manger parce qu’elles n’ont pas une bonne santé buccale et n’ont pas de dents. Peut-on imaginer que des personnes âgées de soixante-dix ou quatre-vingts ans soient obligées de réduire leur nourriture en purée, comme si elles étaient des nourrissons, parce qu’elles ne peuvent pas mâcher leurs aliments, faute d'une dentition adéquate? Parmi les députés, qui oserait refuser de l'aide à ces personnes âgées pour les soins dentaires? Voilà ce qui nous attend l’an prochain. Les conservateurs disent non aux enfants cette année. L’an prochain, vont-ils dire non aux aînés qui ont besoin de soins dentaires? Vont-ils dire non aux personnes handicapées qui ont besoin de soins dentaires? J’espère que ce ne sera pas le cas.
J’espère que le nouveau se réveillera, qu’il se rangera du côté du peuple et qu’il cessera de dire que nous ne pouvons pas nous permettre cette aide. Ce que nous ne pouvons pas nous permettre, c’est de continuer à permettre aux riches PDG d’obtenir leurs grosses primes. Ce que nous ne pouvons pas nous permettre, c’est de laisser perdurer cette situation où les grandes entreprises réalisent d’énormes bénéfices en période de pandémie. Nous devons instaurer une taxe sur les bénéfices excessifs afin de soutenir ce genre de programmes et d’aider les gens.
Les conservateurs diront qu’ils sont là pour les gens qui ont besoin d’un logement. Nous venons de les entendre dire qu’ils ont un plan formidable. Vraiment? Ils parlent d’un plan, mais ils ne parlent pas de la nécessité de rendre le logement abordable. C’est là où les gens en sont. Il ne s’agit pas de n’importe quel segment de marché. Il ne s’agit pas de condos de luxe. Il s’agit de personnes qui consacrent 30 % ou plus de leur revenu total à se loger. Un Canadien sur cinq est dans cette situation actuellement et a besoin d’aide dès maintenant.
Ce sont les conservateurs du gouvernement Mulroney, puis les libéraux du gouvernement Chrétien qui ont supprimé les programmes de logement. En fait, les libéraux ont carrément annulé le programme national de logement abordable en 1993. C’est pourquoi nous sommes confrontés à une crise du logement. La subvention au logement de 500 $ est une mesure modeste et un bon geste. Le NPD a réussi à forcer le gouvernement à agir, et j’en suis heureuse, mais il faut faire davantage. Ne vous y trompez pas.
Le Parti conservateur et le Parti libéral doivent tous deux appuyer les efforts du NPD pour que les sociétés d'investissement immobilier cessent de profiter des avantages fiscaux dont elles jouissent. Nous devons mettre fin à la financiarisation du logement. Nous devons cesser de traiter le logement comme un marché boursier. Nous devons veiller à ce que le logement soit un droit humain fondamental. Voilà ce que nous devons faire.
Nous devons veiller à ce que le gouvernement cesse d'aider les grandes entreprises à faire plus d'argent. Ces investisseurs font plus d'argent et en tirent un avantage fiscal sans que les gens en bénéficient. C'est ce que nous devons faire et c'est ce dont nous devons parler. Les conservateurs sont à ce point mesquins qu'ils disent que les personnes et les familles à faible revenu ne devraient même pas recevoir une allocation unique de 500 $ pour le logement en cette période d'inflation sans précédent. Qui dirait une chose pareille?
Regardons ce qui se passe dans les rues. Dans ma circonscription, Vancouver-Est, des sans-abris vivent dans des tentes. Ils ont besoin d'aide et de soutien et ils en ont besoin maintenant. Concentrons-nous donc sur les besoins des gens et faisons-les passer avant les riches sociétés et les riches PDG. Faisons en sorte qu'ils obtiennent l'aide dont ils ont besoin.
Les néo-démocrates continueront à faire pression et à se battre pour obtenir plus.
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Madame la Présidente, j’apprends tellement de choses sur le logement auprès de ma collègue de Vancouver-Est. Elle est une telle experte en matière de logement. Nous devrions tous l’écouter et entendre l’appel qu’elle lance à la Chambre.
Je vais commencer aujourd’hui par une petite histoire, car nous débattons à la Chambre du projet de loi et de la nécessité de fournir des soins dentaires aux Canadiens, ce qui soulagerait un peu ceux d'entre eux qui ont des difficultés en ce moment. J’ai déjà raconté cette histoire, mais je veux vous en faire part à nouveau.
Je passe beaucoup de temps à faire du porte-à-porte dans ma circonscription. Il est très important pour les députés de parler à leurs électeurs aussi souvent que possible pour connaître leurs préoccupations et leurs problèmes. Un jour, j’ai frappé à une porte dans un quartier de ma circonscription. C’était un quartier plutôt aisé. J’ai frappé à la porte et j’ai parlé à un monsieur qui m’a dit que la question des soins dentaires était un enjeu majeur pour lui. Il avait un régime d’assurance dentaire et ses enfants avaient accès à des soins dentaires. Sa famille allait bien, mais il s’inquiétait pour les enfants qui allaient à l’école avec sa fille et qui n’avaient pas ces choses.
Je pense souvent à cela quand je me trouve ici. Je pense beaucoup au fait que, en tant que parlementaires, notre travail n’est pas d’obtenir des choses pour améliorer notre vie. Notre travail n’est pas de faire des choses qui nous profitent à nous-mêmes ou à ceux qui sont nos amis. Notre travail en tant que parlementaires, et la raison pour laquelle je suis néo-démocrate, est d’améliorer la vie de tous les Canadiens afin que nous puissions aider ceux qui ont des difficultés. C’est notre travail dans cette enceinte, alors je pense beaucoup à ce monsieur et au fait qu’il se préoccupait des autres. Je suis très fière de représenter des gens comme lui dans Edmonton Strathcona, des personnes qui se soucient de leurs voisins.
Je suis mère. J’ai des enfants. Ils ne sont plus aussi jeunes qu’avant; c’est comme ça quand on grandit. Je tiens à reconnaître que je viens travailler dans cet endroit et que j’ai l’incroyable privilège de pouvoir m’assurer que mes enfants auront toujours accès à des soins dentaires. C’est une chose à laquelle nous devons tous réfléchir dans cette enceinte, et je vais y revenir dans quelques minutes.
Notre système de santé public est plein de failles. Il n’est pas logique que ce système ne comprenne pas les soins dentaires. Il n’est pas logique que notre système de soins de santé public n’inclue pas l’assurance-médicaments ou les soins de santé mentale. À quel moment avons-nous décidé que certaines parties de notre corps devaient être protégées et couvertes et d’autres non? Cela n’a aucun sens.
Il est absurde de prétendre que les dents ne font pas partie du corps. D’un point de vue sanitaire, cela n’a pas de sens, et d’un point de vue économique et financier, cela n’a pas de sens non plus. Si j’avais le pouvoir de combler les lacunes de notre système de soins de santé et que je pouvais le faire aujourd’hui, je le ferais. C’est l’une des choses les plus importantes que nous devrions faire en tant que parlementaires.
Eh bien, aujourd’hui, nous avons l’occasion de combler l’une de ces lacunes. Je suis excessivement fière de soutenir le projet de loi , qui vise à fournir des soins dentaires à certaines des personnes qui en ont le plus besoin au Canada, c’est-à-dire les enfants de moins de 12 ans. Si nous faisons le travail que nous devons faire dans cette enceinte, nous pourrions offrir à un demi-million d’enfants les soins dentaires dont ils ont désespérément besoin. Nous pouvons le faire. Nous pouvons obtenir ces soins pour eux et pour tous les enfants, pas uniquement pour les enfants des familles qui peuvent se le permettre. Nous savons depuis des décennies que les soins dentaires font partie de notre système de soins de santé. Cela fait 58 ans que la Commission royale d’enquête sur les services de santé a demandé que les soins dentaires soient inclus dans notre système public.
Je l’ai déjà dit, mais je vais le répéter: la chirurgie la plus courante pratiquée sur les enfants d’âge préscolaire dans la plupart des hôpitaux pédiatriques du Canada est le traitement de la carie dentaire, avec les conséquences pour la santé qui en découlent. Nous demandons aux familles de ce pays de prendre la décision déchirante de choisir entre protéger la santé de leurs enfants en leur faisant soigner les dents ou de payer les factures, la nourriture et l’essence pour le véhicule. C’est un choix que nous ne devrions jamais demander aux Canadiens de faire.
J’ai dit plus tôt que je suis consciente d’être ici en tant que personne très privilégiée. Mon salaire est extraordinaire. Je bénéficie d’un merveilleux programme d’avantages sociaux. Mon mari a un emploi bien rémunéré. Il est couvert par un programme de soins dentaires. Mes enfants n’auront jamais à s’inquiéter à propos de leurs dents ou de l’accès aux soins dentaires. Je suis consciente d’avoir beaucoup de chance à cet égard.
Nous tous qui siégeons à la Chambre devrions être conscients de la chance que nous avons. Nos régimes de soins dentaires nous couvrent, nous et nos familles. Quel genre de personnes serions-nous si nous ne voulions pas que tous les enfants du pays aient accès aux services dont nos enfants profitent? Quel genre de personne serais-je si je pouvais regarder ma fille et dire: « Dieu merci, ma fille Keltie peut se faire soigner les dents », et regarder la fille d’une autre personne sans vouloir la même chose pour elle? Comment le pourrais-je?
Je dirai aux députés que des conservateurs présents à la Chambre en ce moment ont déjà voté deux fois contre les soins dentaires pour les enfants. Je veux qu’ils sachent que je les vois. Les Canadiens les voient.
Les conservateurs ont voté contre les soins de santé universels il y a 50 ans. Ils ont voté contre l’une des choses que les Canadiens considèrent comme fondamentales pour notre identité et ce que nous sommes comme pays. Il y a 50 ans, les conservateurs ont voté contre cela, et maintenant ils votent contre les soins dentaires. Ils sont d’accord pour que leurs familles aient accès à des soins dentaires, et ils sont d’accord pour y avoir accès pour eux-mêmes, mais ils ne veulent pas que les enfants partout au pays dans leurs circonscriptions et leurs comtés puissent y avoir accès. Je n’ai aucune idée de ce qu’ils peuvent bien raconter aux gens de leur circonscription pour justifier une telle prise de position. Je ne sais absolument pas comment ils peuvent dire: « Pour moi, c’est génial, mais pour vous, pas tant que ça! »
C’est terrible! Tous les enfants méritent de bénéficier de soins dentaires. Tous les députés qui ont voté contre l’accès aux soins dentaires à la dernière législature — et je reconnais que cela concerne aussi les libéraux — disent en fait que les soins ou les services auxquels ils ont accès ou auxquels ils ont droit, d’autres n’y ont pas droit. C’est répugnant.
Il y a un autre point que je veux soulever à propos du projet de loi , c’est l’aide au loyer. Nous savons que l’hiver arrive. Et l’hiver entraîne une foule de problèmes supplémentaires pour les personnes vulnérables d’Edmonton.
Comme on peut l’imaginer, l’année sera plus difficile que la plupart des précédentes, parce que tout coûte beaucoup plus cher. Nous avons déjà une crise de l’itinérance dans ma ville et c’est le cas d'autres villes du pays. Les choses ne font qu’empirer.
L’aide prévue dans le projet de loi pour les locataires et les personnes à faible revenu qui comptent sur le remboursement de la TPS n’est vraiment pas énorme: 500 $ pour les locataires et un doublement temporaire du remboursement. Cela ne représente pas beaucoup d’argent dans l’ensemble, mais lorsqu’une personne est au bord du gouffre, cela ferait une différence énorme dans sa vie. La possibilité d’empêcher des gens de se retrouver en situation d'itinérance et d’aider ceux qui sont vraiment en difficulté en ce moment est énorme. Nous devons faire ce que nous pouvons pour ces personnes.
Pour des centaines, voire des milliers de Canadiens, l’aide prévue dans le projet de loi représente la différence qui existe entre continuer à avoir un toit au-dessus de la tête et devenir sans-abri. C’est la différence entre pouvoir acheter de la nourriture et s’en priver. C’est la différence entre l’espoir et le désespoir.
Les gens ont du mal à payer toutes leurs factures en ce moment. Les produits alimentaires sont plus chers. Le loyer est plus cher. L’essence est plus chère. Je sais que de bon nombre de Canadiens peuvent se sentir accablés en ce moment. C’est la raison d’être de ces programmes. Les soins dentaires universels et les programmes sociaux de ce type permettent aux gens de se relever. Ils améliorent leurs chances de s’en sortir.
En fin de compte, c’est de cette manière qu’un gouvernement démocratique est censé agir. Les gens sont censés se réunir pour élaborer des lois, des règles et des programmes qui créent un Canada plus fort, plus sain et plus heureux.
J'espère que nous sommes tous ici dans le but d’avoir une incidence positive pour les communautés et les gens que nous représentons. Nous ne sommes pas tous d'accord sur ce à quoi cela ressemble, mais je crois au pouvoir et à l'équité des programmes sociaux offerts par le gouvernement et je crois au pouvoir des gens qui se soutiennent mutuellement. Aujourd'hui, je suis fière de dire que, grâce au travail des néo-démocrates, le projet de loi permettra d'atteindre cet objectif.
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Madame la Présidente, c’est vraiment un honneur et un plaisir de parler du projet de loi . Je souhaite dire aux merveilleux habitants de Cowichan—Malahat—Langford qui nous regardent que le débat d’aujourd’hui porte sur le cadre législatif que le NPD a forcé le gouvernement libéral à adopter pour établir une prestation dentaire provisoire pour les enfants de moins de 12 ans et pour fournir une importante subvention aux personnes qui ont de la difficulté à payer leur loyer.
C’est un moment de grande fierté, car, lors des dernières élections, les soins dentaires ont été l’un de mes principaux chevaux de bataille pendant la campagne. Je suis immensément reconnaissant de pouvoir me lever dans cette enceinte et dire à la population que nous sommes en train de réaliser quelque chose qui fera une réelle différence.
Je suis ici depuis sept ans maintenant, et une chose que j’ai apprise au sujet de la Chambre des communes, c’est que les mémoires peuvent être courtes dans cet endroit. Je pense donc qu’il est important que nous nous rafrichissionsn la mémoire et que nous placions ce débat dans le contexte de ce qui s’est passé l’année dernière au cours de la 43e législature. Je me dois de féliciter notre ancien collègue Jack Harris, l’ancien député néo-démocrate de , car c’est lui qui a présenté l’an dernier, au cours de la session de printemps, a motion M‑62.
La motion M-62 demandait au gouvernement fédéral d'établir le plus rapidement possible un régime de soins dentaires pour les familles gagnant moins de 90 000 $, à titre de mesure provisoire. Nous avons débattu de cette motion en mai et en juin, et lorsqu’elle a été mise aux voix le 16 juin de l’année dernière, elle n’a malheureusement pas été adoptée par la Chambre. En fait, le résultat final du vote a été de 285 voix contre et 36 voix pour. Je salue les dix députés libéraux qui ont trouvé en leur âme et conscience qu’il s’agissait d’un avantage et qui ont voté avec nous, mais la grande majorité du Parti libéral et tous les conservateurs ont voté contre.
Quelle différence en un an! Nous voici maintenant dans la 44e législature, et nous débattons d’un véritable programme législatif, un projet de loi du gouvernement qui, espérons-le, sera bientôt renvoyé au comité et franchira les étapes du processus législatif pour que nous puissions l’adopter. Il établirait, à titre de mesure provisoire, une importante prestation de soins dentaires pour les enfants de moins de 12 ans. Cette mesure serait étendue l’année prochaine aux enfants de moins de 18 ans, aux personnes âgées et aux personnes handicapées. Bien entendu, notre objectif est de mettre en œuvre l’ensemble de la mesure d’ici la fin de cette 44e législature, afin que toutes les familles gagnant moins de 90 000 $ puissent avoir accès aux soins dentaires dont elles ont tant besoin.
Si on faisait un recensement des mots employés à la Chambre, on verrait que c'est l'inflation qui occupe l'esprit de tous les députés présentement. Les gens dans nos circonscriptions respectives nous en parlent constamment. Il en est question partout dans les médias. On constate ses effets chaque fois qu'on fait le plein ou qu'on fait l'épicerie. La hausse du coût de la vie est en train de devenir intenable pour trop de familles, notamment dans ma circonscription, Cowichan—Malahat—Langford.
Cependant, ce dont on n’entend pas assez parler, c'est des causes principales de l'inflation. Il n'y a pas suffisamment de députés qui soulignent l'effet inflationniste de la cupidité des entreprises. Mes collègues conservateurs se plaignent du prix élevé de l'essence, mais ils se gardent bien de mentionner les profits massifs des entreprises du secteur du pétrole et du gaz ou le fait que ces profits se font aux dépens des familles de travailleurs de leur circonscription. Ils préfèrent continuer de s'attaquer à la tarification du carbone.
C'est une position que les conservateurs ont déjà soutenue sous la direction de leur ancien chef, Preston Manning. D'ailleurs, ils ont même brièvement caressé cette idée lors des dernières élections avant de l'abandonner. Ils veulent poursuivre cette réflexion, mais ils évitent de parler des conséquences inflationnistes des changements climatiques. Je réside en Colombie‑Britannique. L'année dernière, en seulement quelques mois, nous avons eu des feux de forêt dévastateurs et des inondations catastrophiques qui ont coupé Vancouver du reste du pays. Ceux-ci ont causé des milliards de dollars de dommages dont, aujourd'hui encore, nous tentons de nous remettre.
La solution des conservateurs consiste à cibler l'assurance-emploi et le Régime de pensions du Canada, qu'ils qualifient, à tort, à mon avis, de « taxes sur les chèques de paie ». À ma connaissance, il n'existe aucune autre taxe dont le but est de me verser, à la retraite, un revenu différé comme le fait le Régime de pensions du Canada. Je ne vois pas non plus pourquoi on chercherait à s'attaquer à un régime de retraite dont dépendent un grand nombre de Canadiens pour leur retraite ou en cas d'invalidité, ou pourquoi on chercherait à s'attaquer à un programme d'assurance destiné aux gens qui perdent leur emploi.
Il est vrai que l’assurance-emploi comporte bien des lacunes. Il est certain que notre parti, le NPD, l’a dit clairement. Mais le programme dans son principe est solide, même s’il a besoin de quelques améliorations radicales. C’est une bonne idée de devoir cotiser un peu à un programme d’assurance en prévision du jour où une personne peut perdre son emploi sans que ce soit de sa faute. Ce programme et le RPC sont des programmes sur lesquels nous devons nous appuyer pour nous soutenir mutuellement et pour vraiment aider les Canadiens qui sont dans le besoin.
Je veux m’en tenir au projet de loi et au besoin de soins dentaires. C’est très important dans ce pays. Selon les statistiques, à l’échelle de la population, des millions de Canadiens ont déclaré ne pas aller chez le dentiste à cause du coût. On a beaucoup parlé ici à la Chambre du fait qu’il y a trop d’argent pour trop peu de biens. Je suis d’accord sur la première partie de la constatation: il y a trop d’argent. Il y a trop d’argent qui remplit les comptes bancaires des entreprises, et il y a trop d’argent versé en prime aux PDG. Tout cela à un moment où les gens doivent faire des choix terriblement difficiles à l’épicerie.
Je ne vous cacherai pas qu’au Comité permanent de l’agriculture et de l’agroalimentaire, j’espère que mes collègues se joindront à moi pour enquêter sur les profits des sociétés actives dans le secteur des épiceries, un secteur qui est dominé à plus de 80 % par trois sociétés. Cependant, nous ne nous intéressons pas suffisamment à la manière dont cela contribue à l’inflation. Nous pourrions examiner les marges bénéficiaires associées aux produits d’alimentation. Elles augmentent beaucoup plus vite que la moyenne générale.
En ce qui concerne les soins dentaires, c’est une question morale pour moi. Nous débattons aujourd’hui d’un amendement proposé par le député de – un conservateur – amendement qui, essentiellement, aurait pour effet d'anéantir le projet de loi . Voilà où en sont les conservateurs aujourd’hui. Leur grande réponse au problème de l’accès aux soins dentaires consiste à proposer une motion visant à liquider purement et simplement le projet de loi. Ce dont ils ne parlent pas assez, c’est du fait que tous les députés conservateurs ici présents, comme tous les autres députés, bénéficient de soins dentaires financés par les contribuables, tout comme les membres de leur famille immédiate. En fait, la devise de ces députés dans cette enceinte se résume à: « C’est bon pour moi, mais pas pour toi ». Ils ne se battront pas pour offrir à leurs électeurs le même niveau d’avantages que celui dont ils bénéficient comme députés, et je dois les interpeller à ce sujet, parce que c’est une honte.
Il est absolument honteux que nous vivions dans un pays où les familles doivent faire un choix difficile et se demander si elles ont les moyens d’envoyer leurs enfants chez le dentiste. Nous savons qu’une mauvaise santé bucco-dentaire est un indicateur de problèmes de santé plus graves. Si ces problèmes ne sont pas pris en charge à un âge précoce, s’ils ne sont pas détectés à un stade précoce, ils s’aggravent et coûtent plus cher au système. La réponse réside dans les soins de santé préventifs. Il faut s’assurer que les enfants ont accès à ces services.
Je sais que j’en suis à la dernière minute de mon discours, et je veux simplement terminer sur un chiffre: 25. Il y a 25 députés néo-démocrates, soit moins de 10 % des sièges de cette Chambre, et nous débattons aujourd’hui d’un projet de loi sur lequel nous avons fait campagne. Nous parlons d’un programme proposé par notre parti. Je vais dire ceci à mes électeurs: si 25 néo-démocrates dans cette enceinte peuvent exercer une grande influence3 et faire adopter une telle mesure, qui bénéficierait à tant de Canadiens d’un océan à l’autre, imaginez ce que beaucoup d’autres pourraient faire. Sur ce, je vais conclure.
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Madame la Présidente, j'interviens aujourd'hui au sujet de l'amendement présenté par le député de .
Je ne suis pas d'accord avec le commentaire que le député de a fait tantôt au sujet du fait que les conservateurs présentent un amendement visant à tuer le projet de loi dans l'œuf, même si j'apprécie le crédit qu'il leur donne. En fait, ils présentent cet amendement pour pouvoir faire intervenir des députés conservateurs de nouveau et ainsi épuiser tout le temps de parole disponible.
Même si les conservateurs sont contre ce projet de loi, cela ne signifie pas qu'ils sont prêts à voter. Pourquoi voudraient-ils voter alors qu'ils peuvent avoir recours à cette méthode afin d'épuiser sans cesse le temps, qu'on considère comme si précieux à la Chambre, destiné à débattre d'importantes mesures législatives? Qu'est-ce qui importe plus aux conservateurs que de s'opposer aux soins dentaires? Qu'est-ce qui importe plus aux conservateurs que de faire quoi que ce soit pour les Canadiens? Ce qui est de la plus extrême importance pour eux, c'est de faire en sorte de paralyser le processus législatif et les travaux de la Chambre. Voilà pourquoi, selon moi, nous sommes ici aujourd'hui à parler de cet amendement, qui a pour seul objectif de s'opposer à ce projet loi.
Néanmoins, il s'agit d'un projet de loi fort important. Je tiens à féliciter mes collègues néo‑démocrates d'avoir soulevé cet enjeu et d'avoir défendu le dossier avec tant d'ardeur. Je suis certes d'accord avec eux pour dire qu'ils ont très bien joué leur rôle à la Chambre des communes. Ils se sont servis du fait qu'ils détiennent la balance du pouvoir pour déterminer comment nous pourrions aider les Canadiens d'une manière conforme à leurs valeurs et à leurs priorités, au lieu de faire de l'obstruction comme les députés d'en face. C'est pourquoi je ne vois aucun inconvénient à leur permettre de s'attribuer une part du mérite pour ce qui est proposé aujourd'hui. Irais‑je jusqu'à dire que le NPD a forcé le gouvernement à prendre cette mesure? Je pense que c'est un peu exagéré, mais je respecte le fait que ses députés utilisent la terminologie qui, selon eux, cadre le mieux avec la trame narrative du moment.
Ce qu'il faut retenir, c'est que, à l'heure actuelle, 55 % des Canadiens sont couverts par une assurance dentaire privée, tandis que 6 % sont couverts par une assurance dentaire publique offerte notamment aux plus vulnérables de la société. Les autres, soit 39 % des Canadiens, doivent carrément payer leurs soins dentaires de leur poche, et il y a parmi eux des familles dont le revenu ne dépasse pas 90 000 $. Ce sont eux qui sont visés par cette mesure.
Nous reconnaissons qu'il faut prendre soin des plus vulnérables de la société. C'est un principe qui sous-tend à peu près toutes les mesures législatives que nous proposons de ce côté-ci de la Chambre. Nous savons que, lorsque nous venons en aide aux gens en difficulté, que nous leur ouvrons des possibilités et que nous les encourageons à participer à l'économie et au bien-être de la société canadienne, cela profite non seulement aux personnes qui reçoivent de l'aide, mais à l'ensemble de la population canadienne. C'est pourquoi j'estime que ce projet de loi est aussi important.
Je souligne toutefois qu'il ne s'agit pas uniquement d'aider à payer les soins dentaires lorsque les gens doivent consulter le dentiste. Il faut reconnaître que les provinces et les territoires assumeront le coût des services dentaires d'urgence. Je précise que seront assurés par la province ou le territoire les soins prodigués à l'hôpital à toute personne devant être traitée immédiatement à cause d'un problème dentaire qui affecte directement sa santé.
Il est important de retenir cet élément parce qu'il s'agit d'investir dans l'avenir. Plutôt que d'attendre qu'un problème dentaire mette en péril la santé d'une personne, nous devrions participer au coût des mesures préventives. Voilà ce que permettrait un programme de soins dentaires.
En réalité, un grand nombre de personnes concernées, notamment celles dont la famille gagne moins de 90 000 $ par année, seront confrontées à des décisions difficiles quand il s'agira d'établir des priorités en matière de dépenses. Lorsqu'il faudra décider entre passer un examen régulier chez le dentiste ou avoir une obturation pour une carie qui ne dérange pas trop, ces personnes risquent de repousser la visite dentaire à plus tard et de prioriser une dépense plus urgente.
Faute de soins préventifs, les gens se retrouvent dans une situation nettement pire, et les soins coûtent nettement plus cher. Dans certains cas, les gens se retrouvent à l'urgence, et ce sont les provinces et les territoires qui assument le coût des soins. Je souligne que nous avons l'occasion d'aider nos concitoyens en offrant des soins préventifs pour éviter des problèmes plus graves par la suite.
Dans le contexte de l'abordabilité en général, je trouve très intéressant que les conservateurs, qui interviennent tous les jours à la Chambre pour parler des Canadiens qui éprouvent des difficultés, ne semblent pas s'intéresser aux programmes que nous avons proposés pour aider ces Canadiens, à l'exception de l'augmentation du remboursement de la TPS. Ils ont dit qu'ils appuieront cette mesure, mais ils n'ont donné aucune indication à propos du moment où ils nous permettront de tenir un vote sur le projet de loi. À l'exception de cette mesure législative, les conservateurs ne semblent pas s'intéresser à l'abordabilité dans la mesure où elle permet d'aider véritablement les gens. Ils semblent simplement vouloir faire des discours pompeux à la Chambre sur les raisons pour lesquelles le gouvernement a rendu la vie si difficile aux gens, sans présenter d'idées concrètes ou s'appuyer sur des politiques concrètes qui ont été présentées par ce côté-ci de la Chambre.
Je trouve ridicule et très paradoxal que les conservateurs semblent vouloir tourner le dos aux gens qui en ont le plus besoin. Pourtant, pendant la période des questions, qui aura lieu dans moins d'une heure, je suis convaincu que nous les entendrons nous demander sans cesse pourquoi nous n'aidons pas ces gens ou n'en faisons pas davantage pour eux. C'est le caractère paradoxal et la triste réalité de la situation dans ce contexte.
Je me réjouis de la présentation du projet de loi. Je suis très heureux de voir que le parti au pouvoir est capable de travailler avec le NPD pour faire progresser des initiatives qui sont chères aux deux partis et, dans ce cas-ci, plus précisément, une mesure que le NPD réclame depuis de nombreuses années. Je suis ravi de constater que nous en sommes au point où nous pouvons travailler ensemble parce qu'il est toujours agréable de dire aux Canadiens que nous avons collaboré avec d'autres partis, dans un contexte minoritaire, pour faire avancer les choses.
Le fait est que, dans une perspective historique, une bonne partie des grandes décisions de notre pays ont été prises pendant que des gouvernements minoritaires étaient au pouvoir — je pense notamment au régime d'assurance-maladie et au Régime de pensions du Canada. Même le drapeau canadien a vu le jour sous un gouvernement minoritaire. Je suis très heureux que nous soyons en mesure de proposer le projet de loi avec le NPD.
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Madame la Présidente, les députés d’en face semblent enfin reconnaître qu’il y a un problème. Chaque Canadien sait que ce problème existe, sauf le et son Cabinet. L’inflation est un problème réel. Les Canadiens subissent les conséquences de l’inflation. Les politiques du gouvernement libéral aggravent la situation.
Je me réjouis de constater que les libéraux ont enfin réalisé que l’inflation est un véritable problème pour notre pays. Je suis moins enchanté par leur manière de régler le problème. Apparemment, ils ne comprennent pas que leurs tentatives de solutions pour régler le problème — un problème qu’ils ont eux-mêmes créé avec les dépenses inconsidérées du gouvernement — ne font qu’empirer les choses.
Je peux comprendre que les députés d’en face ne saisissent pas bien le sens de mes paroles. Comment pourrais-je expliquer que non seulement leur plan bien intentionné ne fonctionne pas, mais qu’il accentue aussi le problème? C’est illogique pour les libéraux. Il y a des personnes qui croient dur comme fer que les budgets s’équilibrent tout seuls, et je peux comprendre qu’elles aient un peu de difficulté à saisir le concept de l’inflation. Par conséquent, je crois qu’il faut d’abord clarifier de quoi il s’agit. Selon Wikipédia, on entend par inflation:
L’inflation est la perte du pouvoir d’achat de la monnaie [...]. Elle correspond à une augmentation générale des prix des biens et des services dans une économie [...]. Lorsque le niveau général des prix augmente, une quantité donnée de monnaie permet d’acheter moins de biens et de services.
De plus, selon la version anglaise de Wikipédia:
On considère que des taux d’inflation élevés ou imprévisibles sont dommageables pour l’économie en général. De tels taux créent des facteurs d’inefficacité dans les marchés; il devient ainsi très difficile pour les entreprises de budgéter ou de planifier à long terme. L’inflation peut aussi freiner la productivité parce que les entreprises sont forcées de rediriger les ressources. En effet, au lieu de les investir dans les produits et les services, les entreprises concentrent leurs ressources sur les profits et les pertes pour s’ajuster à l’inflation monétaire. L’incertitude quant à l’avenir du pouvoir d’achat de l’argent entraîne une baisse des investissements et des économies. L’inflation peut aussi mener à des hausses d’impôt déguisées. Par exemple, en raison des revenus gonflés, les contribuables ont des taux d’imposition plus élevés à moins que les tranches d’imposition soient indexées sur l’inflation.
Quand les taux d’inflation sont hauts, le pouvoir d’achat est redistribué; il passe des personnes ayant un revenu nominal fixe, par exemple les retraités dont les pensions ne sont pas indexées aux prix des produits, vers les personnes qui ont un revenu variable plus ajusté au rythme de l’inflation. Cette redistribution du pouvoir d’achat existe aussi entre les partenaires commerciaux sur les marchés internationaux. Quand des taux de change fixes sont imposés, la différence des taux d’inflation entre les pays entraîne des hausses inégales du prix des exportations entre les pays, ce qui cause des déséquilibres dans la balance commerciale. Par ailleurs, une inflation imprévisible est très néfaste pour les échanges commerciaux, car elle crée de l’instabilité dans les valeurs des taux de change des devises.
Voilà ce qu'on trouve sur Wikipédia. Ce sont des renseignements tout à fait accessibles, mais ils ne sont pas bien compris de tout le monde. Certaines personnes refusent carrément d'examiner ces idées et de les comprendre. Pour résumer en termes simples que même un libéral pourra comprendre, l'inflation nuit à l'économie et aux gens qui vivent au Canada. Les politiques du gouvernement ne devraient pas aggraver l'inflation. Tout le monde devrait comprendre cela. C'est un principe simple que nous devrions tous respecter.
Cela nous amène aux mesures que prennent les libéraux pour combattre l'inflation, plus précisément au projet de loi , Loi concernant des mesures d'allègement du coût de la vie relatives aux soins dentaires et au logement locatif. Les libéraux, qui comprennent mal l'inflation, tentent d'améliorer la situation. Ils font fi des conseils des experts en économie, selon lesquels augmenter les dépenses gouvernementales aggrave l'inflation. La solution que proposent les libéraux ne réglera pas le problème: elle viendra l'aggraver.
Les libéraux seront peut-être surpris de l'apprendre, mais, ces temps-ci, leur programme de soins dentaires pour les enfants ne figure pas vraiment parmi les priorités de beaucoup de familles canadiennes. Les parents aimeraient bien pouvoir se préoccuper davantage de la santé dentaire de leurs enfants, mais, quand ils doivent se démener pour trouver l'argent nécessaire pour les nourrir, ils n'ont pas vraiment le temps de prendre des rendez-vous chez le dentiste.
Comme nous l'avons découvert il y a quelques années, le ne connaît pas le prix d'une livre de bacon. Je l'informe en passant que ce dernier a encore augmenté. Le prix du panier d'épicerie a augmenté en moyenne de 10,8 %, soit le rythme le plus rapide en 40 ans. Le prix du poisson a augmenté de 10 %. Le prix du beurre a augmenté de 16 %. Le prix du lait a augmenté de 21 %. Le prix des œufs a augmenté de 10 %. Le prix de la margarine a augmenté de 37 %. Le prix du pain et des petits pains a augmenté de 17 %. Le prix des pâtes alimentaires fraîches et séchées a augmenté de 32 %. Le prix des fruits frais a augmenté de 13 %. Le prix des oranges a augmenté de 11 %. Le prix des pommes a augmenté de 18 %. Le prix du café a augmenté de 14 %. Le prix de la soupe a augmenté de 19 %. Le prix de la laitue a augmenté de 12 %. Le prix des pommes de terre a augmenté de 10 %. Une famille de quatre personnes dépense en moyenne 1 200 $ de plus par année pour l'épicerie qu'en 2021. En plus des prix records des aliments, les gens doivent composer avec la hausse du coût du chauffage, de l'essence et du logement.
Les Canadiens doivent faire des choix difficiles et décider s'ils font le plein d'essence pour pouvoir se rendre au travail le matin ou s'ils mettent du pain sur la table. Une telle situation ne devrait pas se produire dans l'un des pays les plus riches au monde. Le gouvernement ne semble pas comprendre qu'il fait partie du problème. Il dit qu'il faut dépenser sans compter et espère que le problème disparaîtra. Si nous posons la question à n'importe quel économiste, il nous dira qu'un gouvernement ne peut pas juguler l'inflation en dépensant de l'argent.
Le gouvernement libéral fait augmenter le coût de la vie. Les mesures proposées par le gouvernement ne font pas grand-chose pour régler le problème. Les mesures relatives aux soins dentaires et au logement créeront des emplois pour les fonctionnaires, mais ne viendront pas en aide à la majorité des Canadiens. Le remboursement de la TPS apportera un certain soulagement, et c'est tant mieux, mais il s'agit d'une mesure à court terme qui ne réglera pas le véritable problème, à savoir les déficits et les taxes inflationnistes qui font augmenter le coût de la vie à un rythme jamais vu depuis près de 40 ans. Ce remboursement ne permettra pas non plus de s'acheter beaucoup de produits d'épicerie.
À mesure que les dépenses publiques augmentent, le déficit se creuse et la dette nationale s'accroît. Les dépenses d'aujourd'hui seront assumées par nos enfants et nos petits-enfants, et ceux-ci ne nous en remercieront pas.
Si le voulait vraiment rendre la vie plus abordable pour les travailleurs, les familles et les aînés, il annulerait immédiatement les augmentations prévues de la taxe sur le carbone. Le triple la taxe sur le carbone imposée aux Canadiens tout en affirmant vouloir les aider. S'il tenait vraiment à aider les Canadiens, il ne triplerait pas la taxe sur le carbone.
Les familles canadiennes sont aux prises avec une augmentation des coûts causée par l'inflation libérale. Ce n'est pas le moment d'augmenter leur fardeau fiscal et de leur rendre la vie encore plus difficile. Au lieu de geler les taxes, le gouvernement les augmente pour ceux qui ont déjà du mal à joindre les deux bouts. L'inflation rend l'épicerie inabordable pour de nombreuses personnes. Le gouvernement ne fait qu'aggraver les choses avec ses taxes et ses dépenses inflationnistes.
Tous ces éléments réunis augmentent le stress que subissent des millions de Canadiens. Bon nombre d'entre eux se tournent vers les banques alimentaires pour nourrir leur famille, car ils n'ont pas d'autre option. Ici, à Ottawa, on blâme l'inflation pour le recours sans précédent aux banques alimentaires. Les banques alimentaires de Toronto sont plus sollicitées que jamais, d'après leurs responsables. À Edmonton, la banque alimentaire du campus de l'Université de l'Alberta a signalé qu'elle avait accueilli 200 nouveaux clients uniquement en septembre.
Alourdir le fardeau fiscal des Canadiens de façon à ce qu'ils doivent se tourner vers les banques alimentaires pour nourrir leurs enfants est peut-être la politique du Parti libéral, mais ce n'est pas la politique d'un gouvernement compatissant. L'année dernière, le a demandé aux Canadiens de lui pardonner de ne pas avoir pensé à la politique monétaire. Étant donné les problèmes financiers éprouvés par les citoyens canadiens et l'ensemble du pays, je ne crois pas que nous puissions lui pardonner.
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Madame la Présidente, je prends la parole au sujet du projet de loi , Loi concernant des mesures d’allègement du coût de la vie relatives aux soins dentaires et au logement locatif. Cette mesure législative permettrait de répondre à certaines des préoccupations dont beaucoup de mes concitoyens m'ont fait part concernant l'augmentation du coût de la vie et les difficultés croissantes qu'ils ont à joindre les deux bouts.
L'ensemble des députés et des Canadiens, voire les habitants du monde entier, sont saisis de la question de l'inflation, car il s'agit d'un phénomène mondial. Des forces comme le prix élevé du pétrole se répercutent sur la chaîne d'approvisionnement, tout comme les perturbations de la chaîne d'approvisionnement, ce qui entraîne une pénurie de biens et une hausse de leurs prix. L'économie se remet encore de la pandémie. Nous en ressentons tous les effets.
Le Canada s'en est mieux tiré que la plupart des pays du G7 et s'en sort mieux que nos voisins américains et nos pairs, comme le Royaume‑Uni et l'Allemagne. Nous avons vu les prix baisser à la pompe; toutefois, selon les dernières données de Statistique Canada et nos observations à l'épicerie, l'inflation du prix des aliments demeure un grave problème.
Bien que l'inflation soit, comme je l'ai déjà dit, un phénomène mondial et temporaire, qui se résorbera avec le temps, elle n'en représente pas moins un fardeau réel et considérable pour les Canadiens à l'heure actuelle. Mes collègues députés et moi-même avons les moyens de composer avec ces hausses de prix temporaires, mais ce n'est pas le cas de tous les Canadiens. Ils ont besoin de notre aide et, comme nous l'avons toujours fait — notamment dès notre arrivée au pouvoir en 2015, alors que nous avons réduit le fardeau fiscal de la classe moyenne et des personnes qui travaillent fort pour en faire partie en demandant au 1 % le plus riche de payer un petit peu plus —, nous serons là pour soutenir les Canadiens qui en ont le plus besoin.
Les Canadiens se tournent vers leurs élus pour avoir de l'aide. J'ai donc été ravie que le projet de loi franchisse rapidement l'étape de la deuxième lecture et soit renvoyé au comité pour y être examiné de plus près. C'est un élément important des mesures que prend le gouvernement pour aider les Canadiens à composer avec la hausse du coût de la vie.
S'il est adopté, le projet de loi doublera le crédit pour la taxe sur les produits et services pendant six mois, ce qui fournira une aide supplémentaire ciblée de 2,5 milliards de dollars à quelque 11 millions de Canadiens à faible revenu. Pour une famille type, cette mesure pourra représenter jusqu'à 612 $, somme à laquelle s'ajouteront 161 $ par enfant de moins de 19 ans. J'espère que l'esprit de collaboration se maintiendra et que cette mesure législative sera bientôt adoptée afin que les Canadiens puissent recevoir cette aide indispensable pour faire face à la flambée des prix. J'espère également que la Chambre fera preuve du même esprit de collaboration en ce qui concerne le projet de loi , qui prévoit des mesures d'aide grandement nécessaire pour les Canadiens à faible revenu confrontés à la hausse des prix. La population ne veut pas que des manœuvres politiques retardent le versement de l'aide dont ils ont besoin.
Le projet de loi comprend deux grands volets, et le premier porte sur les soins dentaires. Nous, qui siégeons dans cette enceinte et les personnes à notre charge, bénéficions d'un généreux régime de soins dentaires fourni par l'employeur, mais bien des Canadiens n'ont pas une telle chance. Ils doivent payer de leur propre poche les soins dentaires dont ils ont besoin, y compris pour leurs enfants. Or, outre le coût du nettoyage régulier pour les enfants, les urgences dentaires peuvent entraîner des urgences financières et forcer les gens à faire des choix très difficiles.
L'objectif de rendre le coût de la vie plus abordable pour les familles d'un bout à l'autre du Canada doit inclure l'accessibilité universelle aux soins buccodentaires. La santé dentaire constitue un élément indissociable de la santé globale. Pourtant, au Canada, un tiers de la population n'a pas les moyens de s'offrir des soins dentaires.
Instaurer partout au pays un véritable système dentaire national, intégré au système de soins de santé du Canada, exigera du temps, de la coopération et de la coordination avec les provinces et les territoires. Cependant, comme nous sommes conscients qu'il faut aider les Canadiens à assumer ces coûts dès maintenant, le projet de loi propose une nouvelle prestation dentaire canadienne temporaire. Cette prestation permettrait d'offrir des soins dentaires aux Canadiens non assurés dont le revenu familial est inférieur à 90 000 $ par année, en commençant par les enfants de moins de 12 ans en 2022.
La Prestation dentaire canadienne permettrait à tous les parents admissibles d'avoir accès à des paiements directs totalisant jusqu'à 1 300 $ par enfant admissible de moins de 12 ans, jusqu'à concurrence de 650 $ par année, pour soutenir les coûts des services de soins dentaires. Une fois le programme lancé, les Canadiens pourront accéder à la Prestation dentaire canadienne par l'entremise de leur compte de l'Agence du revenu du Canada. L'Agence est prête à faciliter le plus possible la tâche aux Canadiens admissibles pour qu'ils obtiennent l'argent dont ils ont besoin pour les soins de santé buccale.
La santé dentaire est un élément important de l'état de santé général et ne devrait pas être sacrifiée pour des raisons financières. Le projet de loi à l'étude est une première étape importante et nous permet de remettre plus d'argent dans les poches des Canadiens qui en ont le plus besoin.
Le deuxième grand volet du projet de loi porte sur le logement. L'accès à un logement abordable et le coût élevé des logements sûrs et convenables constituent l'un des principaux problèmes pour les résidents de ma circonscription, Scarborough-Centre. Le projet de loi porte sur l'un des principaux éléments du dossier, que l'opposition officielle ignore souvent: le logement locatif. L'opposition en a long à dire sur l'accession à la propriété, mais elle a peu à dire et peu à offrir à ceux qui louent leur logement.
Il y a beaucoup de locataires dans ma collectivité, Scarborough, et bon nombre d'entre eux sont coincés dans des logements locatifs inadéquats et en mauvais état, qui ne répondent pas à leurs besoins. Je dis qu'ils sont « coincés » parce qu'ils ne peuvent pas se permettre de déménager dans un logement plus grand ou plus agréable, mieux adapté à leurs besoins. En effet, le loyer du marché dépasse maintenant largement leurs moyens. S'ils quittaient leur logement actuel, le coût mensuel de location de ce dernier augmenterait de plusieurs centaines de dollars.
Même si elles se conforment aux lignes directrices, les hausses de loyer, conjuguées à tous les prix élevés que les familles doivent payer, sont difficiles à gérer. Dans le cadre de la Stratégie nationale sur le logement...