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Monsieur le Président, le jeudi 8 décembre passera peut-être à l'histoire. C'est une grande journée pour tous les Canadiens parce que la Chambre des communes a aujourd'hui une chance unique de donner un peu de répit à tous les consommateurs canadiens qui souffrent de l'inflation, de la hausse du coût de la vie et de celui des aliments, en faisant une chose qui est juste.
Je suis rempli d'espoir et d'optimisme à l'idée que l'ensemble de mes collègues de la Chambre puissent enfin, cette fois-ci, faire la bonne chose et voter en faveur de notre motion, laquelle fera en sorte d'annuler la taxe sur le carbone sur tout ce qui vient de la chaîne alimentaire et sur toute la production de la chaîne alimentaire.
Nous offrons à l'ensemble des députés de la Chambre une occasion unique de faire la seule chose qui est juste pour donner un peu de répit à tous les Canadiens. Cette motion vise à rétablir un peu les choses pour les Canadiens qui souffrent, qui ont de la misère à mettre de la nourriture sur leur table.
Nous l'avons demandé à plusieurs reprises. Nous avons plusieurs fois supplié le gouvernement et les autres partis d'appuyer des motions visant à tout simplement réduire la taxe sur le carbone, à tout le moins de ne pas l'augmenter. Cette fois-ci, nous allons plus loin. Nous leur demandons d'annuler cette taxe sur un besoin essentiel de la population: se nourrir.
C'est une journée qui peut devenir mémorable ou dont les Canadiens vont se souvenir longtemps. En effet, il est possible que des partis décident de voter contre la motion visant à leur donner un peu de répit.
Je me permets de dire une petite chose d'entrée de jeu. Je sais que des députés vont probablement demander pourquoi le député de Mégantic—L'Érable se lève pour réclamer l'abolition de la taxe sur le carbone alors que cette dernière ne s'applique pas au Québec.
Je tiens juste à rappeler aux gens d'en face que le Québec n'est pas autosuffisant sur le plan du pétrole, sur le plan de la nourriture et sur le plan de l'approvisionnement. Le Québec doit s'approvisionner en produits de partout au monde, et particulièrement, nous le souhaitons, de partout au Canada.
Les aliments qu'on fait venir de l'Ouest, les pommes de terre qu'on fait venir des provinces atlantiques, doivent être transportés par camion. Malheureusement, une taxe sur le carbone s'applique sur tout cela, et cette taxe va augmenter au cours des prochaines années. Telle est la réalité. Nier ce fait, c'est nier une réalité qui fait que, présentement, les Québécois sont les citoyens de laprovince la plus affectée par la hausse des coûts de la nourriture, selon le Rapport annuel sur les prix alimentaires 2023, présenté par l'Université Dalhousie, l'Université de Guelph, l'Université de la Colombie‑Britannique et l'Université de la Saskatchewan. On parle de 11 %. Le Québec est la province la plus affectée. Pourtant, c'est la seule province à ne pas être soumise à la taxe sur le carbone. C'est ce que vont nous dire aujourd'hui les libéraux, alors que je viens de faire la démonstration qu'il est complètement ridicule d'avancer de tels arguments.
J'aimerais parler d'une autre chose. À qui la taxe sur le carbone va-t-elle faire le plus mal? C'est aux producteurs agricoles et aux fermiers de l'Ouest qu'elle va faire le plus mal. Ceux-ci devront payer des factures de taxes qui vont beaucoup grimper, et ils devront probablement mettre leur production en faillite au cours des prochaines années si rien n'est fait, si le gouvernement ne fait pas ce qui est juste, c'est-à-dire abolir la taxe sur le carbone.
Qu'arrivera-t-il si on a moins de producteurs de l'Ouest pour fournir des aliments au Québec? On va devoir s'approvisionner encore plus loin et donc payer encore plus cher pour la même nourriture. Si on s'approvisionne plus loin et qu'on paie plus cher, on dépensera encore plus de pétrole pour apporter la nourriture au Québec. On va donc complètement contrecarrer les effets de la présumée taxe sur le carbone, alors qu'on sait très bien que le gouvernement, avec cette taxe sur le carbone, n'a réussi à atteindre aucun de ses objectifs en matière de réduction des gaz à effet de serre.
Je ne parlerai pas plus longtemps de tout ce qui se passe dans l'Ouest parce que mon collègue de , avec qui je vais partager mon temps de parole, se fera un plaisir de faire la démonstration des effets de la taxe sur le carbone sur les provinces de l'Ouest.
Où en sommes-nous aujourd'hui? Nous en sommes à lire dans les journaux des titres comme « Les prochains mois seront très pénibles » et « Un gros paquet de cruels effets ». On parle bien sûr de la hausse des taux d'intérêt décrétée hier par la Banque du Canada, combinée à la hausse du prix de la nourriture dont je vais parler dans quelques instants et qui est assez bien détaillée dans le Rapport annuel sur les prix alimentaires 2023.
Je vais lire un paragraphe d'un article de Michel Girard paru ce matin dans Le Journal de Montréal, dans lequel il mentionne que les prochains mois seront très pénibles. « À qui la faute? Selon les économistes Jean‑François Perrault et René Lalonde de la Banque de Nouvelle‑Écosse […], les dépenses du gouvernement fédéral pour les programmes de soutien COVID‑19 ont forcé la Banque du Canada à augmenter agressivement les taux d'intérêt. Ils estiment que le soutien fédéral aux victimes de la COVID‑19, soit plus de 200 milliards $, était "bienvenu, mais probablement exagéré". Ces dépenses ont créé une demande excédentaire que la Banque du Canada tente de freiner en augmentant les coûts d'emprunt. »
Voilà. Comme nous l'avons dit, il était nécessaire de faire des choses, mais les libéraux ont manqué de rigueur encore une fois. C'est d'ailleurs ce qui a été dit cette semaine dans un rapport de la vérificatrice générale. On a manqué de rigueur, on a fait du gaspillage, on a fait trop de dépenses, et c'est pour cette raison que nous subissons aujourd'hui une inflation de plus en plus forte. C'est ce qui force la Banque du Canada à augmenter ses taux d'intérêt. En même temps, si tout augmente, si l'inflation monte, si les taux d'intérêt montent, ce n'est pas surprenant de voir le coût de la nourriture monter.
Dans le « Rapport annuel sur les prix alimentaires », on voit que le prix du poisson a augmenté de 10 % et que celui du beurre a augmenté de 16 %. Même le prix des pâtes sèches et fraîches a augmenté. Quand nous étions étudiants et que nous n'avions pas les moyens d'acheter de la nourriture, nous achetions des pâtes. Nous mangions des pâtes cinq jours par semaine, et, la fin de semaine, au lieu de manger des spaghettis, nous mangions des macaronis. Le prix des pâtes a augmenté de 32 %. Il n'est pas surprenant que les étudiants n'aient plus les moyens de se payer un logement et qu'ils doivent vivre dans le sous-sol de leurs parents.
Le problème, actuellement, c'est que le gouvernement a tellement créé cette inflation. C'est une inflation qu'on pourrait qualifier d'inflation libérale. Le prix d'absolument tout augmente. Dans le Rapport, on prévoyait par exemple que les dépenses alimentaires d'une famille de quatre atteindraient environ 14 700 $ en 2022. D'après ce qu'on a observé en 2022, on pense que ce sera une augmentation de 455 $ pour l'année 2022. Le pire, c'est que, l'an prochain, la hausse pour cette même famille de quatre sera de 1 065 $. C'est énormément d'argent.
Comme je le disais tout à l'heure, le Québec est la province la plus touchée par la hausse des prix des aliments. Effectivement, selon le Rapport, au Québec, l'augmentation des prix alimentaires est de 11 %. Partout au Canada, cette augmentation varie entre 9,2 % et 11 % pour une seule année. Je ne connais pas beaucoup de gens qui ont obtenu des augmentations de salaire qui vont leur permettre de payer ces augmentations. De plus, il ne s'agit que du coût des aliments. Je n'ai pas parlé du coût des loyers, des prêts hypothécaires, ni des frais supplémentaires que les gens devront payer pour leur prêt automobile. Toutes ces nouvelles dépenses que les citoyens auront à assumer au cours des prochaines années sont absolument aberrantes.
Il y a pire encore. Selon le « Bilan-Faim 2022 » publié par Banques alimentaires Canada, le recours aux banques alimentaires a augmenté au Canada de 15 %. Dans ce rapport, on indique que les Canadiens sont confrontés à un manque d'accessibilité alimentaire en raison de la hausse du prix des aliments. On estime que 23 % d'entre eux mangent moins qu'ils ne le devraient. C'est ce qui se passe au Canada en 2022. En temps normal, durant l'été, il y a un fléchissement de la demande dans les banques alimentaires. Cette année, cela n'a pas été le cas, il n'y a pas eu de fléchissement de la demande. Les banques alimentaires ont dû affronter l'été le plus difficile en 41 ans.
Le gouvernement peut agir, le Parlement peut agir, la Chambre peut agir. Tous les députés peuvent faire quelque chose aujourd'hui même en votant pour la motion de l'opposition, qui demande que la taxe sur carbone appliquée aux intrants alimentaires et à la production alimentaire, y compris les carburants, le séchage, les engrais, les transports et les autres éléments pertinents du système d'approvisionnement alimentaire, soit tout simplement annulée pour donner un peu de répit et pour permettre aux Canadiens et Canadiennes de mettre plus de pain, plus de beurre et plus de lait sur leur table.
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Monsieur le Président, je remercie mon collègue de d’avoir présenté cette motion de l’opposition aujourd’hui, car elle traduit bien la triste situation des agriculteurs, des producteurs et des éleveurs du pays, sans parler des consommateurs. Le Parti conservateur est tout à fait conscient du problème qui se pose en matière de sécurité alimentaire et de viabilité économique des exploitations agricoles.
À mon avis, les libéraux vont avoir une décision cruciale à prendre au cours des prochains mois. Ils vont devoir décider s’ils continuent de viser leurs objectifs militants et idéologiques en maintenant les augmentations de la taxe sur le carbone et des taxes sur les producteurs, ou bien s’ils commencent à comprendre que la sécurité alimentaire et le prix des aliments sont les priorités de tous les Canadiens. Pour un gouvernement qui se targue de prendre des décisions fondées sur la science, il semble bien que les politiques qu’il applique ne soient pas du tout fondées sur la science.
Ce qui est frappant, et c’est en fait la raison d’être de cette motion, c’est ce que révèle le Rapport sur les prix alimentaires. Il dit en effet que, d’ici à 2030, lorsque la taxe carbone aura été triplée par les libéraux, les agriculteurs possédant une ferme de 5 000 acres, ce qui est une superficie moyenne pour une exploitation agricole, payeront 150 000 $ par an en taxe sur le carbone. Comment le gouvernement peut-il s’imaginer qu’une exploitation agricole familiale va pouvoir absorber ce coût et continuer de produire des aliments sains à un prix abordable, non seulement pour les Canadiens mais pour le monde entier?
Comment le gouvernement libéral peut-il s’imaginer qu’une exploitation agricole familiale va pouvoir payer 150 000 $ par an rien que pour la taxe sur le carbone et continuer d’être rentable? C’est tout simplement impossible. C’est la dure réalité que le gouvernement libéral a besoin de comprendre, et le plus tôt sera le mieux. Quand on met en place des politiques idéologiques aussi extrêmes, il faut s’attendre à de graves conséquences.
Le rapport indique également qu’une famille moyenne de quatre personnes verra sa facture d’épicerie augmenter de plus de 1 000 $ par an, pour atteindre un total de près de 17 000 $ par an, je dis bien par an. Le résultat est que, comme nous l’avons observé en mars dernier, 1,5 million de Canadiens fréquentent une banque alimentaire, ce qui est un chiffre record dans toute notre histoire. Je n’arrive pas à croire que cela se passe au Canada, un pays membre du G7, et que nous sommes devenus incapables d’alimenter notre propre population et d’assurer la sécurité alimentaire de tous.
Comme l’a dit mon collègue en réponse à une question du Bloc, le volume des récoltes de cette année arrive au troisième rang des volumes annuels dans l'histoire du pays. Comment se fait-il donc qu’on parle de l’insécurité alimentaire et de la vulnérabilité économique de nos exploitations agricoles? Quand la récolte est aussi abondante, il ne peut y avoir qu’une seule explication: le coût des intrants est trop élevé par rapport à la valeur de la récolte, et par conséquent, l’agriculteur se retrouve encore plus endetté à la fin de l’année.
Au comité, hier, nous avons entendu Rebecca Lee, directrice exécutive des Producteurs de fruits et de légumes du Canada. Elle nous a dit que 44 % de ses membres vendent leurs produits à perte. Autrement dit, près de la moitié des producteurs canadiens vendent leurs produits à perte, à cause de la flambée des prix des engrais et du carburant.
Combien de temps le gouvernement libéral pense-t-il que ces producteurs vont pouvoir tenir? S’ils font faillite, nous serons obligés d’importer davantage de fruits et légumes des quatre coins du monde. Quel effet cela va-t-il avoir sur nos émissions de gaz à effet de serre? Quel effet cela va-t-il avoir sur la philosophie et les politiques du gouvernement en matière de changement climatique?
Au comité, nous avons également entendu Sylvain Charlebois, de l’Université Dalhousie, qui est l’un des scientifiques canadiens les plus réputés en matière de produits alimentaires. Je paraphrase un peu, mais il a dit carrément que la taxe sur le carbone était une mauvaise idée, parce qu’elle va acculer des producteurs agricoles à la faillite et qu’elle compromet notre sécurité alimentaire. Ce sont là les propos de l’un des scientifiques les plus réputés du Canada en matière de produits alimentaires. Selon lui, la taxe sur le carbone est une mauvaise idée qui conduit les agriculteurs à la faillite.
Quand des exploitations agricoles disparaissent, le prix des aliments augmente, et quand le prix des aliments augmente, la sécurité alimentaire est compromise. Le résultat, c’est ce que nous constatons déjà, soit que de plus en plus de Canadiens fréquentent des banques alimentaires.
Ce n’est pas tout. C’est là, je pense, que les libéraux sont à côté de la plaque lorsqu’ils prennent des décisions qui ne sont pas fondées sur des données scientifiques probantes.
Par exemple, nous avons demandé à la hier, au comité, pourquoi les libéraux imposent des augmentations massives de la taxe sur le carbone aux agriculteurs canadiens alors que nous sommes déjà plus efficients que n’importe quel autre pays au monde. Les études montrent en effet que les émissions totales de gaz à effet de serre du Canada représentent environ 2 % des émissions mondiales, et que 8 % de ces 2 % proviennent de l’agriculture. Je dis bien 8 % de 2 %. C’est infinitésimal à l’échelle planétaire. La moyenne planétaire est de 26 %. Le contraste est donc frappant lorsqu’on se compare au reste du monde. Pourquoi le gouvernement libéral ne se réjouit-il pas de la performance des agriculteurs canadiens?
Au lieu de punir les agriculteurs à coups d’augmentations massives de la taxe sur le carbone, ce qui ne manquera pas de compromettre la sécurité alimentaire au Canada, pourquoi le gouvernement ne dit-il pas au reste du monde: « Si vous voulez réduire vos émissions de gaz à effet de serre provenant de l’agriculture, nous, nous avons déjà atteint notre cible et nous sommes prêts à vous montrer comment en faire autant. Utilisez nos technologies et nos pratiques, et nous vous exporterons notre production manufacturière »?
Nous pratiquons déjà la culture sans labour, la culture de couverture et l’agriculture de précision. Nous fabriquons au Canada des perceuses pneumatiques que nous nous ferons un plaisir d’exporter pour que d’autres pays puissent les utiliser dans leur production. Nous pratiquons aussi la gérance des nutriments 4B. Tout cela se fait déjà au Canada, mais le gouvernement actuel ne semble pas en tenir compte.
Nous avons demandé à la hier comment, à son avis, une exploitation agricole familiale allait pouvoir absorber des augmentations de coûts pareilles. Elle nous a répondu qu’elle ne savait pas quelle était notre définition d’une exploitation agricole familiale. Elle est ministre de l’Agriculture. S’il y a quelqu’un qui doit savoir ce que c’est qu’une exploitation agricole familiale, c’est bien la ministre de l’Agriculture.
Le pire, c’est que les libéraux ont présenté le projet de loi , qui propose un remboursement de la taxe sur le carbone pour les exploitations agricoles. Nous savons que les membres de Grain Farmers of Ontario récupèrent à peu près 15 % de ce qu’ils payent en taxe sur le carbone. Le ministère des Finances du Canada estime que les exploitations agricoles familiales récupéreront, en moyenne, 860 $. Le gouvernement devrait comparer cela aux 150 000 $ que cette taxe va leur coûter. Elles vont donc récupérer 1 000 $. La n’est-elle pas capable de comprendre cela? Elle nous a dit que c’est ce que les familles vont récupérer, mais qu’une exploitation agricole est une entreprise. Environ 95 % des exploitations agricoles canadiennes sont des exploitations familiales. Certes, elles sont peut-être constituées en société, mais ce sont essentiellement des exploitations familiales. Il est impossible de faire la distinction.
C’est la raison pour laquelle nous avons présenté un projet de loi d’initiative parlementaire, le projet de loi , qui exempte le gaz naturel et le propane de la taxe sur le carbone afin de faciliter le séchage des céréales, le chauffage des granges et les opérations typiques d’une exploitation agricole familiale. Pour ce projet de loi, nous avons l’appui de tous les partis de l’opposition, c’est-à-dire le Bloc, le NPD et le Parti vert. L’opposition est consciente de l’importance de l’agriculture pour l’économie canadienne et pour la sécurité alimentaire, non seulement la nôtre, mais celle du monde entier.
J’espère que les partis de l’opposition appuieront aussi notre motion d’aujourd’hui, car elle souligne l’importance de l’agriculture canadienne et elle affirme que les décisions qui touchent les familles canadiennes doivent être fondées sur des données scientifiques probantes. Au lieu de déplorer la performance incroyable de l’agriculture canadienne, le gouvernement fédéral devrait en être fier et en faire la promotion dans le monde entier.
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Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec mon ami et collègue le député de , qui sera le prochain intervenant.
Je suis heureux d’avoir l’occasion de participer à un débat sur la hausse du coût de la vie qui frappe non seulement les Canadiens, mais les populations du monde entier. Je tiens à rassurer mon collègue: le gouvernement est tout à fait conscient de ces difficultés. Il s’efforce avant tout d’aider les personnes les plus vulnérables de notre société à faire face à l’augmentation du coût de la vie.
C’est pourquoi en 2022, le gouvernement a élaboré un plan en matière d’abordabilité, une série de mesures ciblées totalisant 12,1 milliards de dollars d'aide supplémentaire. Ce plan vise à répondre aux besoins des Canadiens à faible revenu qui souffrent le plus de l’inflation. Grâce aux investissements que le gouvernement a déjà effectués dans les deux derniers budgets fédéraux, bon nombre des mesures de son plan d’abordabilité sont actuellement en vigueur et ils aident les Canadiens.
Dans le budget de 2021, le gouvernement a bonifié l’Allocation canadienne pour les travailleurs, ce qui permettra aux familles à revenu modeste de recevoir jusqu’à 2 400 $ de plus à compter de cette année. Je suis heureux de souligner que la plupart des bénéficiaires ont déjà profité de ce soutien accru dans leur déclaration de revenus de 2021.
Cette bonification de l’Allocation canadienne pour les travailleurs étend le soutien offert à environ 1 million de Canadiens et aide près de 100 000 personnes à sortir de la pauvreté. Le gouvernement propose également de verser, dès juillet 2023, des paiements anticipés automatiques de l’Allocation canadienne pour les travailleurs aux personnes qui y étaient admissibles l’année précédente. Les travailleurs recevraient une allocation minimale pour l’année en versements anticipés calculés en fonction du revenu qui figure dans leur déclaration de revenus de l’année précédente.
Nous sommes tout à fait conscients qu’une hausse de l’inflation a frappé le Canada et le reste du monde, notamment dans les domaines de l’alimentation et de l’épicerie. Cela fait partie d’un phénomène mondial, alimenté par les répercussions de l’invasion russe de l’Ukraine, qui a entraîné une forte hausse des prix des aliments et de l’énergie, comme on l’a dit aujourd’hui. Cette hausse découle aussi des perturbations de la chaîne d’approvisionnement et de la pandémie de COVID‑19. C’est pourquoi nous offrons également un soutien ciblé à environ 11 millions de personnes et de familles en doublant le crédit pour la taxe sur les produits et services pour une période de six mois. Cela représente une aide supplémentaire de 2,5 milliards de dollars pour ceux qui reçoivent déjà le crédit d’impôt, parmi lesquels figure plus de la moitié des aînés canadiens.
Depuis l’adoption du projet de loi , de nombreux Canadiens ont déjà reçu ce montant supplémentaire. Cette année, les Canadiens célibataires sans enfant recevront jusqu’à 234 $ de plus et les couples avec deux enfants, jusqu’à 467 $ de plus. Les aînés reçoivent en moyenne 225 $ de plus. De plus, l’argent leur est versé par un moyen très simple. En effet, le montant supplémentaire du crédit pour la TPS est versé à tous les bénéficiaires actuels, sous forme de paiement forfaitaire, dans le cadre du système de crédit pour la TPS. Les bénéficiaires n’ont donc pas besoin de présenter une demande pour recevoir ce paiement. Ils n’ont qu’à produire leur déclaration de revenus de 2021, s’ils ne l’ont pas déjà fait, pour recevoir à la fois le crédit pour la TPS actuel et le paiement supplémentaire.
Enfin, nous savons que les coûts liés à la lutte contre les changements climatiques sont élevés. Les changements climatiques sont réels et nous savons que la tarification de la pollution par le carbone demeure un pilier du plan climatique du Canada et un moyen efficace d’encourager la réduction des émissions et de stimuler l’innovation. La tarification du carbone permet à l’industrie, aux ménages et aux entreprises de choisir les moyens les moins coûteux de réduire leurs émissions et crée une demande à l’égard de technologies, de biens et de services à faibles émissions de carbone.
L’approche pancanadienne de tarification de la pollution par le carbone, annoncée en 2016, confère aux provinces et aux territoires la souplesse nécessaire pour mettre en œuvre leurs propres systèmes de tarification du carbone harmonisés avec les exigences nationales minimales en matière de rigueur, c'est-à-dire le « modèle fédéral ». Le système fédéral sert de filet de sécurité dans les provinces et territoires qui en ont besoin ou qui n’ont pas mis en place un système conforme aux exigences nationales minimales. Toutes les recettes directes générées par le système fédéral continueront à être retournées à la province ou au territoire où elles ont été perçues.
Pour qu’un gouvernement provincial ou territorial puisse recevoir ces redevances directement et les utiliser comme bon lui semble, il doit demander la mise en place du système fédéral et s’engager à ne pas utiliser ces recettes pour annuler le signal de prix du carbone.
Ce qui est encore plus important, c’est que 90 % des produits prévus issus de la redevance sur les combustibles seront retournés aux ménages sous la forme de paiements trimestriels de l’Incitatif à agir pour le climat, administré par l’Agence du revenu du Canada. La majorité des ménages recevront un remboursement supérieur à ce qu’ils paient dans le cadre du système fédéral. Ce versement aidera les Canadiens à payer la nourriture et les produits de première nécessité dont leur famille a besoin.
Les ménages à faible et à moyen revenu sont ceux qui en bénéficieront le plus. De plus, un montant supplémentaire de 10 % sera versé aux résidants des petites collectivités et des collectivités rurales. Une autre portion de 10 % des recettes prévues sera remboursée dans le cadre de programmes fédéraux, tandis que 1 % des recettes sera retourné aux bénéficiaires autochtones en fonction des approches et des priorités élaborées conjointement; les 9 % restants des produits sont remboursés par le biais de programmes environnementaux et de lutte contre les changements climatiques aux petites et moyennes entreprises des secteurs à forte intensité d’émissions et tributaires du commerce.
Le mois dernier, la a précisé le montant des paiements de l’Incitatif à agir pour le climat pour les années 2022 à 2024 de la redevance sur les combustibles. Ces mesures ont été annoncées à la Chambre. Dans les provinces où les paiements de l'Incitatif à agir pour le climat continueront d’être versés, il y aura quatre paiements trimestriels égaux à partir d’avril 2023. Les ménages n'auront donc pas à débourser pour couvrir les coûts. Une famille de quatre personnes recevra 386 $ quatre fois par année en Alberta, 340 $ en Saskatchewan, 264 $ dans ma province, le Manitoba. Ces familles recevront donc plus de 1 000 $ par année. Les familles de quatre personnes de l’Ontario recevront 244 $ chaque trimestre.
Dans les provinces où la redevance fédérale sur les combustibles commencera à s’appliquer le 1er juillet 2023 et où les paiements de l’Incitatif à agir pour le climat seront versés pour la première fois, il y aura trois paiements trimestriels égaux à partir de juillet 2023. Il s’agira des montants suivants pour une famille de quatre personnes: 248 $ en Nouvelle-Écosse, 240 $ à l’Île-du-Prince-Édouard et 300 $ à Terre-Neuve-et-Labrador.
Dans l’ensemble, la tarification de la pollution par le carbone réduit la pollution au coût global le plus bas pour les entreprises et les consommateurs. Elle incite à agir pour le climat et favorise l’innovation verte tout en protégeant la compétitivité des entreprises.
En conclusion, les mesures que j’ai soulignées aujourd’hui apportent une aide financière opportune et efficace à des millions de Canadiens. Nos concitoyens qui ont le plus besoin de ce soutien recevront plus d’argent cette année pour que leur vie soit plus abordable. Bien que la tarification de la pollution demeure la façon la plus efficace de lutter contre les changements climatiques, elle rend la vie plus abordable pour les Canadiens. Grâce à cette tarification, on ne pourra plus polluer sans en payer le prix. De plus, grâce au système fédéral de tarification de la pollution, les huit Canadiens sur dix qui reçoivent des paiements de l’Incitatif à agir pour le climat garderont plus d’argent dans leurs poches.
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Monsieur le Président, j'aimerais féliciter mon collègue de pour l'excellent discours qu'il a prononcé aujourd'hui et pour ses réponses aux questions, parce qu'il a vraiment mis le doigt sur le problème.
Dans cette motion de l'opposition, on fait brièvement référence au prix sur la pollution. Or, le prix sur la pollution est une bonne chose, parce que la pollution a un prix. Ce n'est pas gratuit de polluer. Mon honorable collègue de Winnipeg‑Sud a mentionné que, dans sa province, des inondations qui devraient normalement survenir une fois par siècle sont survenues deux fois. C'est arrivé deux fois.
Dans ma propre circonscription, la rivière des Outaouais est sortie de son lit et a causé des inondations en 2017 et en 2019. Selon les statistiques, de telles inondations devraient se produire une fois par siècle. C'est arrivé deux fois en trois ans. La crise climatique est ici et nous devons éliminer les pratiques qui ne fonctionnent plus. Les jours où on laissait les individus, les entreprises, les organisations et les gouvernements polluer impunément sont révolus. C'est la raison pour laquelle je suis très fier de dire que nous allons tarifier la pollution.
Je crois fermement au capitalisme. Je pense que c'est une bonne chose que les gens gagnent de l'argent. Nous félicitons toutes les personnes qui veulent gagner de l'argent en produisant un bien ou en fournissant un service. Par contre, si en faisant cela elle pollue, il faut qu'elle paie. J'ai confiance en la sagesse et en l'ingéniosité des Canadiens et, certainement, de nos entrepreneurs, qui sauront trouver des façons de produire des biens tout en réduisant leurs émissions de carbone. Ainsi, ils vont payer moins, leur produit sera plus efficace et moins cher et les individus vont l'acheter, parce que cela fonctionne. Voilà l'idée derrière la tarification de la pollution.
Toutefois, la motion qui est à l'étude aujourd'hui tente de faire un lien entre l'inflation que nous vivons aujourd'hui, l'augmentation des prix, et la tarification de la pollution. Il n'y a pas de lien. Lorsque mon collègue de a posé une question, il a parlé d'un témoin qui a comparu au Comité permanent de l'agriculture et de l'agroalimentaire, auquel mon collègue siège. Ce témoin est personne très renommée au Québec qui connaît l'agriculture comme le fond de sa poche. On lui a demandé si la taxe sur le carbone contribuait à l'inflation, à l'augmentation des prix des denrées à l'épicerie, et il a dit que ce n'était pas le cas.
Ce qui cause les problèmes d'inflation, c'est le contexte mondial. Il y a plusieurs éléments. Tout d'abord, il y a eu la pandémie, et, tout d'un coup, toutes les entreprises ont fermé leurs portes pour s'assurer que les gens étaient en sécurité et que le virus de la COVID‑19 ne se répandait pas. À un moment donné, grâce aux innovations qui ont mené à la création des vaccins, on a commencé à rouvrir l'économie en suivant les conseils des autorités sanitaires.
Tout à coup, beaucoup de gens ont voulu acheter des choses en même temps. Ils ont voulu regagner leur liberté. C'est correct quand il s'agit d'une ou de deux personnes, mais, quand il s'agit du monde entier, cela crée toute une demande. Il y a eu des problèmes avec les chaînes d'approvisionnement partout au monde, surtout en Chine en raison de sa politique zéro COVID. Cette dernière a entraîné des fermetures d'usines et des bouleversements dans les chaînes d'approvisionnement partout sur la planète. Comme si ce n'était pas assez, il y a aussi cette guerre détestable de Vladimir Poutine contre l'Ukraine. Cette situation nuit encore plus à la circulation des marchandises. Elle a créé des pénuries de produits et doublé la hausse des prix.
Voilà des tendances mondiales qui surviennent. Que fait-on alors avec cela? Les Canadiens font face à une augmentation des prix, mais notre gouvernement a une réponse, contrairement à l'opposition officielle. Notre réponse est de venir en aide aux Canadiens les plus vulnérables. Nous l'avons vu de plusieurs façons. Je m'explique.
La première chose que nous voulons, c'est rendre la vie plus abordable pour les Canadiens. Grâce au projet de loi , nous avons doublé pour une durée de six mois le crédit pour la taxe sur les produits et services, ou TPS. Ce crédit pour la TPS, que nous avons déjà pour venir en aide aux Canadiens les plus vulnérables, est un paiement non imposable versé aux particuliers et aux familles à revenu faible ou modeste. Ces personnes, peu importe la situation, ont besoin d'un coup de pouce, et c'est particulièrement vrai à l'heure actuelle. Notre mesure mettra 2,5 milliards de dollars dans les poches d'environ 11 millions de Canadiens, des personnes et des familles qui seront vraiment heureuses d'avoir ce montant pour les six prochains mois.
Avec le projet de loi , nous avons créé la Prestation dentaire canadienne. Encore une fois, cela représentera à peu près 1 300 $ dans les poches des Canadiens pour s'assurer que les jeunes de 12 ans et moins ont accès aux soins dentaires. Il y a autre chose. Nous avons aussi versé 500 $ à 1,8 million de locataires canadiens à faible revenu qui ont de la difficulté à payer le coût du loyer. Voilà une autre mesure d'aide ciblée et non inflationniste qui va grandement améliorer les choses pour ceux qui sont dans le besoin.
Plus tôt cette année, nous avons augmenté de 10 % les prestations de la Sécurité de la vieillesse pour les personnes âgées de 75 ans et plus. Je peux aussi parler de l'Allocation canadienne pour les travailleurs, une autre façon de cibler notre aide pour appuyer les Canadiens dans le besoin. Cette allocation est un crédit d'impôt remboursable offert aux Canadiens et aux familles qui travaillent, mais qui gagnent un revenu faible ou modeste.
Toutes ces mesures ciblées et raisonnables vont aider les gens à surmonter cette crise mondiale. Nous pouvons faire tout cela en même temps que nous luttons contre la crise climatique. C'est ce que nous avons fait au Canada. Cela créera une économie plus durable, un environnement plus sain, ainsi que de la cohésion sociale. Comme parlementaires, nous ne sommes rien si nous ne pouvons pas nous assurer de rassembler tout le monde.
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Monsieur le Président, je vous indique que je partagerai mon temps de parole avec la députée de Beauport—Limoilou.
Monsieur le Président, hier, je suis allé manger un grilled cheese à la cafétéria du premier étage, et j'espérais bien vous y voir. Vous savez que vous êtes de commerce agréable et que je vous aime beaucoup. Finalement, à force de réflexion, je me suis dit que c'était aussi bien que vous n'y soyez pas, parce que j'ai rencontré un député conservateur qui a échappé un café sur ses culottes et qui s'est exclamé: maudite taxe carbone!
Je me suis dit que c'était évidemment la source de tous les maux. Là, je savais qu'il allait y avoir une journée de l'opposition conservatrice. Alors, j'ai fait une gageure. Je me suis dit que les conservateurs allaient déposer une motion pour renommer le bonhomme Sept‑Heures bonhomme Taxe‑Carbone.
J'ai lu la motion hier soir. J'aime beaucoup avoir raison, et c'était presque le cas. Cette motion, qui était prévisible, met l'accent sur la taxe carbone comme si c'était la source de tous les maux, comme si son abolition était la solution à tous les problèmes. Ce n'est pas une motion qui porte sur le pouvoir d'achat ou sur le prix des aliments. Ce n'est pas une motion qui vise à aider nos agriculteurs. C'est une motion qui nous montre encore que les conservateurs sont enfermés dans leur cage idéologique, une cage particulière qui a comme trame narrative qu'il est impossible de combattre la lutte aux changements climatiques et de faire une transition d'aucune autre façon qu'en abolissant la taxe sur le carbone. C'est une cage idéologique et ils en sont prisonniers. Le débat public en est prisonnier, et c'est une fausse prémisse. C'est une fausse prémisse que de dire que c'est la seule solution.
Les conservateurs parlent de nos agriculteurs. J'aimerais parler de nos agriculteurs des Basses‑Laurentides. Dernièrement, un congrès de l'Union des producteurs agricoles, ou UPA, s'est tenu dans la circonscription de mon collègue de . Je suis allé au congrès de l'UPA et j'ai parlé aux agriculteurs. Ils ont remercié le Bloc québécois d'avoir soutenu le projet de loi , qui leur donne un peu de répit en ce qui concerne la TPS pour les carburants pour leurs tracteurs, la machinerie agricole, le propane et le séchage du grain. Ils ont salué notre sensibilité, notre pragmatisme et notre ouverture. Ils me l'ont dit et ils le reconnaissent. Cela fait toujours plaisir.
Plutôt que de proposer une approche ciblée, on s'attaque de manière générale à la fameuse taxe sur le carbone, qui ne s'applique pas directement au Québec, car ce dernier a un système de plafonnement et d'échange de droits d'émission. Le principe de base de ces systèmes est d'augmenter le prix d'intrants ou de biens qui sont polluants, mais, en même temps, de retourner aux ménages les revenus que la taxe génère. Alors, le prix relatif de ces biens plus polluants sera plus élevé, mais, en retour, on va aider les gens avec leur pouvoir d'achat. Cela fait que, à terme, les gens vont choisir des intrants et des biens moins polluants. Cependant, pour que ces changements soient faits, il faut être réaliste. Il faut aussi qu'il y ait une vision en ce qui a trait à la transition à long terme. Il faut qu'on augmente le nombre d'options pour les gens. Ni les conservateurs ni les libéraux ne nous offrent cela. C'est pour cela que nous sommes toujours pris dans la situation actuelle. Au Bloc québécois, nous sommes réalistes. Nous pensons qu'il est possible de marcher et de mâcher de la gomme en même temps sans s'enfarger comme les conservateurs.
C'est pour cela que nous avons appuyé la partie de leur motion qui porte sur les carburants agricoles et qui est l'objet du projet de loi C‑234. C'est pour cela que nous appuyons le fait de retirer la taxe sur le propane qui sert au séchage des grains. Au syndicat de base de l'UPA de Sainte‑Scholastique‑Mirabel, on m'a regardé dans les yeux et on m'a dit que c'était important. Toutefois, cela se trouve dans le projet de loi C‑234 et les conservateurs n'ont pas besoin de perdre leur temps avec leur motion.
En ce qui concerne les engrais, j'aimerais saluer le travail extraordinaire du député de . J'ai moi-même participé à des rencontres où le député de Berthier—Maskinongé, notre porte-parole en matière d'agriculture, avait réuni tout le monde autour de la table, dont les agriculteurs. Il y a eu des rencontres avec les cabinets pour faire en sorte que les contrats d'approvisionnement d'engrais, qui avaient été signés avant la guerre en Ukraine, ne soient pas sujets aux sanctions. Ces agriculteurs honnêtes avaient le droit d'obtenir leurs engrais à un prix prévisible. On était là pour eux.
La question du transport est importante, parce que c'est le plus gros chantier de réduction des émissions que nous aurons à faire au cours des 10, 20 et 30 prochaines années, si on exclut la génération de l'électricité elle-même dans la plupart des provinces. Nous avons adopté une approche intelligente, ciblée et temporaire qui est compatible avec la transition et qui fait preuve de compassion pour les gens qui paient. Cela permet d'aider les chauffeurs de taxi, les camionneurs et ceux qui, temporairement, subissent les aléas des tensions géopolitiques que l'on vit présentement.
Je rappellerais à nos collègues conservateurs que le prix du pétrole est présentement déterminé par un cartel, par leurs amis de l'Arabie saoudite et du Venezuela, des communistes. C'est l'OPEP+, qui inclut la Russie, qui, encore la semaine dernière, a décidé de réduire la production pour garder les prix élevés, au grand plaisir des finances publiques albertaines.
Alors nous avons appuyé le projet de loi . Si on doit pointer le doigt vers un parti qui ne soutient pas les agriculteurs, c'est le Parti libéral. Quand nous avons voté sur le projet de loi C‑234, j'étais là et le Bloc québécois était là pour les agriculteurs du Québec et de tout le pays. J'ai été le premier parmi les 338 députés de la Chambre à indiquer sur les réseaux sociaux que même la avait voté contre les agriculteurs. Les syndicats de base de l'Union des producteurs agricoles l'ont remarqué.
La réalité, c'est qu'il faut faire une transition et ce n'est pas une lubie. Les conservateurs n'ont jamais déposé une motion qui nous permettrait d'évaluer et d'apprécier la façon dont on pourrait faire une transition qui serait à l'image des ambitions de l'Ouest. Ils s'acharnent toujours sur la taxe sur le carbone.
Pourtant, l'Agence internationale de l'énergie nous dit que, d'ici 2050, il y aura une diminution de 7 % de la demande d'énergie, parce que certains pays font des efforts. Le Canada n'en fait pas.
L'Union européenne nous dit que d'ici 2050, on aura une réduction de 30 à 38 % de la demande d'énergie. Pourquoi? C'est parce qu'il y a des pays qui fournissent leur part d'efforts. Le Canada ne le fait pas.
La France nous annonce que d'ici 2050 sa demande énergétique va diminuer de 40 %. Pourquoi? C'est parce que la France est un pays du G7 et que des efforts sont déployés. Ici, toutes les fois qu'une motion conservatrice est présentée, on évacue les problèmes de fond pour se prêter à de la partisanerie. Je n'ai aucunement envie de me lancer là-dedans. On mérite plus de hauteur que cela à la Chambre.
Devant un discours comme celui que je tiens, les conservateurs attaquent le Québec. Encore la semaine dernière, des conservateurs publiaient sur les réseaux sociaux des propos mensongers en disant que la tonne métrique de carbone coûte moins cher au Québec avec notre système d'échange de permis que dans le reste du pays. La raison est simple, c'est que notre système est basé sur un contrôle de la quantité et que les prix fluctuent. Si la tonne métrique coûte moins cher au Québec, c'est qu'il y a moins de demandes. Il y a moins de demandes pour les permis parce que nous polluons moins.
Ce système était le Western Climat Initiative auquel prenait part, au début, des provinces canadiennes et des États américains. Certains s'en sont retirés parce qu'ils veulent payer moins cher, parce qu'ils ne veulent pas faire de transition et parce qu'ils savaient que cela leur coûterait encore plus cher. Aujourd'hui, ils refusent d'évaluer les solutions possibles. C'est ce qui nous met dans la situation dans laquelle nous sommes aujourd'hui.
Revenons à la question de l'inflation. Tout cela ne veut pas dire qu'il n'y pas des gens qui subissent la hausse des prix du panier d'épicerie ou du carburant. Les gens que je côtoie au quotidien vivent en effet ces difficultés. Il faut s'attaquer aux faiblesses de notre chaîne d'approvisionnement. Ce n'est pas à cause de la Banque du Canada si on a de la difficulté à avoir des voitures japonaises. Il y a juste un conservateur pour nous dire cela. Ce n'est pas la faute de la Banque du Canada si on a de la difficulté à avoir du bois d'œuvre. Aux dernières nouvelles, le gouverneur de la banque centrale n'est pas allé couper de l'épinette au Saguenay. Je n'ai pas entendu parler de cela.
Ce n'est pas la faute du Canada si on a connu des prix records pour les ressources comme le blé, le riz ou les commodités. À la bourse de Chicago, il y a de cela quelques semaines, on se contrefoutait de la taxe sur le carbone albertaine. Il y a juste un conservateur pour dire cela et induire le public en erreur.
Le réchauffement climatique à long terme va occasionner encore plus de rupture et de déséquilibre dans la chaîne d'approvisionnement. Il y a rien qu'un conservateur pour nous dire que c'est un mythe. Cette semaine, j'ai entendu un conservateur dire qu'à l'époque, les trous dans la couche d'ozone, c'était un mythe. Il y a juste eux pour penser cela.
Quand le Bloc québécois dépose des motions sur la prière à la Chambre ou sur la monarchie et fait qu'on se met à genou avant d'entrer à la Chambre pour prier un souverain étranger dont la monarchie lui sort par les oreilles, les conservateurs nous font des leçons sur notre sens des priorités.
J'aurais aimé cela que les conservateurs déposent une motion sur notre dépendance aux hydrocarbures et la façon d'en sortir de façon équitable pour les travailleurs. J'aurais aimé cela qu'ils nous présentent un plan ciblé pour les personnes à faible revenu ou du soutien ciblé pour nos agriculteurs. C'est ce que nos agriculteurs demandent pour faire face aux faiblesses structurelles de nos chaînes d'approvisionnement.
J'aurais aimé qu'ils présentent un plan visant à construire des logements sociaux pour ceux qui en ont besoin. La théorie du ruissellement ne s'applique pas au logement. Il faut construire des logements pour les gens qui sont dans la rue.
J'aurais aimé voir une motion qui nous propose des solutions pour s'attaquer aux maillons faibles de la chaîne d'approvisionnement. Les ports maritimes du Québec nous disent qu'ils ont besoin d'aide.
La prochaine fois que les conservateurs remettront en question notre sens des priorités, je les inviterai à s'acheter un miroir, car ils sont en solde chez Rona.
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Monsieur le Président, la motion de l'opposition que nous étudions aujourd'hui s'inscrit dans le type de motion du Parti conservateur que nous avons eu à débattre depuis le début de la session. C'est une motion qui envoie le message de la bonté, de la conscientisation des difficultés financières que la population a actuellement à affronter. Ces difficultés sont réelles. Les prix à la consommation ont augmenté. Je ne doute aucunement de la bonté et de la conscientisation de mes collègues à ce sujet. Je n'en doute aucunement, et je tiens à mettre cela au clair.
Cela dit, lorsque nous prenons la peine d'analyser la motion, d'examiner son contenu plus en profondeur et de faire la vérification des faits, nous découvrons, sous le couvert de la bonté et de la conscientisation, une marmite pleine d'une soupe composée de morceaux d'intérêts politiques et électoralistes, de morceaux de détournement d'informations et de faits incomplets.
La première prémisse de la motion met en place des chiffres effrayants pour les agriculteurs, qui peinent déjà à avoir un revenu adéquat. Ainsi, selon la première prémisse, les agriculteurs auront à payer 150 000 $ par an en taxe sur le carbone lorsqu'elle aura triplé. C'est un montant qui est gigantesque, effrayant. Cependant, la motion oublie de mentionner certaines informations. Par exemple, le montant de la taxe sur le carbone aura triplé par rapport au montant actuel, mais ce, en 2030. La motion ne fait donc pas référence à un événement actuel ou même rapproché. Elle omet également de mentionner que, d'ici 2030, on aura mis en place une foule de mesures de transition qui vont faire que la production de gaz à effets de serre aura diminué. Oui, les taxes augmentent, mais, si notre production de GES diminue, le montant à payer en 2030 devrait être sensiblement le même qu'aujourd'hui.
Parlons maintenant d'une espèce d'incohérence. Toujours en ce qui concerne le premier point, la motion d'aujourd'hui oublie de mentionner un élément très important. L'oubli de cet élément est purement et simplement incompréhensible. Cet élément est que le Parti conservateur, en la personne du député de , a déposé le projet de loi qui vise justement à retirer l'obligation de paiement de la taxe sur le carbone sur les installations agricoles. Le projet de loi est rendu à l'étape du rapport en comité, et tout le monde s'entend pour le faire cheminer assez rapidement. En somme, c'est comme si la main droite ne parlait pas à la main gauche lorsque le temps est venu d'écrire cette motion d'aujourd'hui. Ainsi, la première prémisse de la motion pourrait être qualifiée de désinformation, puisque l'information qu'elle contient est incomplète.
Ramenons mes collègues à leur cours de philosophie 101 au cégep. La désinformation est causée par trois principaux éléments. Le premier, c'est de ne pas donner toute l'information nécessaire à la compréhension des faits. C'est ce qu'on a ici. Le deuxième, c'est de détourner l'attention du lecteur sur l'information. C'est un peu ce que fait la motion en mettant sur le dos de la taxe sur le carbone tous les malheurs du monde, alors que la hausse des prix à la consommation est le résultat d'une multitude de facteurs. Le troisième, c'est de donner délibérément de fausses informations. La bonne nouvelle est que ce n'est pas le cas ici. On a donc deux éléments sur trois qui causent de la désinformation.
Les prémisses qui suivent donnent également des chiffres importants, qui sont vrais. Néanmoins, à cause de la première prémisse, nous pourrions croire que seule la taxe sur le carbone cause la hausse des prix à la consommation. Or, comme je viens de le dire, la hausse des prix à la consommation est causée par une multitude de facteurs, et non seulement par la taxe sur le carbone.
Parlons maintenant des demandes. Les deux premières demandes consistent à éliminer la taxe sur le carbone sur les carburants agricoles. Or, comme je viens de l'expliquer, le projet de loi couvre ces aspects. Entre la main droite et la main gauche, c'est silence radio. La troisième demande consiste à retirer la taxe sur le carbone sur les engrais. Le projet de loi C‑234 ne couvre pas cette demande. C'est dommage. Il est possible de mettre en place un projet de loi à cet égard assez rapidement avec toute la bonne volonté que le Parlement est capable d'afficher, comme je le sais. Cela dit, les agriculteurs subissent les contrecoups des sanctions imposées contre la Russie en ce qui concerne les engrais. Il faut régler cela. Ces sanctions ne sont pas causées par la taxe sur le carbone; elles sont causées par la guerre. La quatrième demande porte sur l'élimination de la taxe sur le carbone sur les transports. Or, de quels moyens de transport parle-t-on?
Cela ne peut pas être les transports en agriculture, parce qu'ils sont déjà couverts dans la première demande portant sur les carburants agricoles. Il s'agit donc des autres modes de transport. Est-ce qu'on parle des camions lourds, des trains, de l'avion?
Dans le cas des camions, des technologies sont déjà en place pour diminuer la pollution qu'ils engendrent. À terme, ces technologies, notamment l'utilisation du fluide d'échappement diésel, feront que, en 2030, au moment où le montant de la taxe sur le carbone sera de 170 $ la tonne, ces camions pollueront beaucoup moins. Les avions sont également en pleine évolution quant à leurs carburants et à leur production de gaz à effet de serre. En somme, il ne reste que les trains sur lesquels nous devrons nous pencher pour sortir le Canada d'un système ferroviaire digne du XIXe siècle. Je rêve d'un train à grande vitesse, électrique, par un système magnétique, non pas d'un train à grande fréquence. Je rêve d'un vrai train moderne. Ce serait génial.
Enfin, la cinquième demande manque de précision. On demande de retirer tous les autres éléments pertinents du système d'approvisionnement. Que sont tous ces autres éléments? Parle-t-on ici de l'électricité, du charbon, des usines, des industries pétrolières? Je n'en ai aucune idée. Je ne m'attarde pas à cet aspect plus qu'il ne le faut parce qu'il est aussi flou qu'un mirage en plein désert.
Comme je le disais, l'inflation a des causes multiples: les problèmes de main-d'œuvre dans les entreprises agricoles et dans les entreprises en général; les désastres naturels, comme les inondations, la sécheresse, les ouragans, les feux, et j'en passe; les hausses de salaire dans les entreprises; et la guerre — il faut l'inclure dans le lot. Réduire la hausse des prix à la consommation à la taxe sur le carbone est donc une simplification flagrante d'un phénomène beaucoup plus complexe, et cette simplification est de la désinformation.
Il existe des solutions viables et responsables, que j'aurais adoré entendre mes collègues proposer. Par exemple, on pourrait premièrement augmenter les revenus de pension pour aider les aînés de 65 à 74 ans, mais également leur permettre de travailler, s'ils le veulent, sans être doublement imposés. Ils paient plus d'impôt qu'une famille, alors qu'ils ont payé des impôts toute leur vie. Qui plus est, on réduit leur pension à partir d'un certain seuil de salaire. Cela n'a pas de bon sens. Deuxièmement, on pourrait mettre en place un programme de soutien aux personnes les plus touchées par la hausse des prix de l'essence, tels les agriculteurs et les camionneurs. Je tiens à mentionner que, comme ces gens sont dépendants de l'essence, ils sont aussi dépendants des fluctuations du prix de l'essence. Dans la transition, on doit apporter des solutions à ces gens pour qu'ils cessent d'être dépendants des fluctuations. Troisièmement, on pourrait assurer une chaîne d'approvisionnement plus stable en renforçant les maillons essentiels de la chaîne d'approvisionnement et en favorisant la production locale.
Certes, le Québec ne paie pas la taxe sur le carbone parce qu'il participe au marché du carbone. Je rappelle toutefois, comme l'a fait mon collègue, que, lorsque le Québec s'est investi dans ce marché, il a tenté de convaincre toutes les provinces canadiennes de le suivre dans sa démarche. Il s'est heurté à un refus unilatéral. Le Québec, sur cette bonne idée, était à nouveau seul, comme en 1982 lorsque les provinces canadiennes l'ont poignardé en revenant sur leur promesse; comme avec les garderies au sujet desquelles les provinces canadiennes nous ont insultés pendant 20 ans en disant que le Québec n'avait pas les moyens de se les payer — c'est soudainement devenu une bonne idée lorsque le fédéral a dit qu'il paierait; comme avec l'aluminium par rapport à l'acier; comme avec l'industrie aérospatiale et l'industrie pharmacologique; et j'en passe.
En somme, étant donné que les prémisses sont incomplètes, étant donné qu'un projet de loi soulageant les agriculteurs est en voie d'être adopté et mis en œuvre, nous ne pouvons pas voter en faveur de cette motion.
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Monsieur le Président, je suis heureux de prendre la parole en cette belle journée pour parler de la motion de l’opposition dont nous sommes saisis.
Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec la formidable députée de .
C'est étrange de parler de ce sujet; c’est un peu comme le jour de la Marmotte. Il semble que, quel que soit le problème, les conservateurs se servent toujours du même outil. Je suppose que lorsque le seul outil dont on dispose est un marteau, tous les problèmes ressemblent à des clous.
La crise climatique et le problème très urgent de la hausse astronomique des prix des aliments et de ses répercussions sur les Canadiens sont des problèmes sérieux qui nécessitent des outils efficaces.
De toute évidence, la motion dont nous sommes saisis concerne les agriculteurs. J’aimerais prendre un instant pour parler des agriculteurs du Nord‑Ouest de la Colombie‑Britannique, qui font un travail incroyable, notamment des producteurs laitiers et des éleveurs de bovins.
À Terrace, l’autre jour, j’ai rencontré les propriétaires d’une nouvelle ferme de produits laitiers de chèvre. Ils souhaitent se lancer dans la production artisanale de fromage et de lait de chèvre dans le Nord‑Ouest de la province. C’est un projet vraiment extraordinaire. Cela touche également les producteurs de légumes, les maraîchers et d’autres producteurs qui vendent leurs aliments à la grandeur de la région. La production alimentaire est en plein essor dans le Nord‑Ouest de la province, et nous en sommes très fiers. Tous ces agriculteurs, quelle que soit la taille de leur exploitation, ont raison d’être fiers du travail qu’ils accomplissent.
Il est vrai que les agriculteurs ont de nombreux défis à relever. L’un de ceux-là est le coût des intrants dont ils ont besoin pour exploiter leur ferme, mais ce n’est pas leur seul défi. À long terme, l’un des grands défis est bien entendu l’impact de la crise climatique. N’est-il pas paradoxal de débattre d’une motion de l’opposition qui vise à miner l’approche du Canada à l'égard de la crise climatique, alors que les gens qui sont les plus touchés par cette crise sont justement les agriculteurs de tout le pays?
J’aimerais parler brièvement des agriculteurs qui risquent d’être touchés par cela, mais aussi de ceux qui ne risquent pas de l’être. Je remercie mes collègues bloquistes d’avoir souligné que la province de Québec a mis en place un système de plafonnement et d'échange, un marché du carbone provincial, avec lequel le gouvernement fédéral n’a aucun lien. La Colombie‑Britannique se trouve dans une situation semblable, puisqu’elle s’est dotée d’un système provincial de tarification du carbone.
Ce qui m’inquiète, c’est que cette motion est fondamentalement trompeuse, puisqu’il y est question d’aider les agriculteurs de tout le pays, et pourtant, cela n'aidera pas ceux du Québec ni ceux de la Colombie‑Britannique, que je représente. Ces agriculteurs ne recevront aucune aide si jamais la motion de l’opposition est adoptée et mise en œuvre par le gouvernement.
Le véritable problème auquel sont confrontés les agriculteurs en difficulté, c'est le coût du diésel pour leurs tracteurs. J’ai parlé à un voisin du côté Sud du lac Francois, qui a une exploitation bovine. Le prix qu’il payait pour le diésel de son tracteur était incroyable. C’est un véritable défi. Toutefois, si nous considérons le système canadien de tarification du carbone comme le méchant dans cette affaire, nous nous trompons de cible. Le véritable défi, en ce qui concerne les prix de l’essence et du diésel, c'est l’escroquerie ridicule des compagnies pétrolières et gazières.
Les députés ne sont pas obligés de me croire; ils peuvent demander au président des États‑Unis, Joe Biden. Il a qualifié cette pratique de profit de guerre et a menacé d’imposer une taxe sur les bénéfices exceptionnels aux compagnies pétrolières et gazières de ce pays. Elles n’escroquent pas seulement les agriculteurs, mais tous les Américains qui ont besoin de produits pétroliers dans leur vie.
Nous pourrions également nous tourner vers le Royaume‑Uni, où un gouvernement conservateur a mis en place une taxe de 25 % sur les bénéfices exceptionnels des sociétés pétrolières et gazières. Les recettes de cette taxe sur les bénéfices exceptionnels seront réinvesties dans des mesures d’accessibilité financière afin que les Britanniques puissent en profiter en ces temps difficiles où l’inflation est galopante.
C’est le genre de mesures concrètes que le NPD préconise pour que le gouvernement prenne au sérieux la lutte contre le mercantilisme et les bénéfices exceptionnels en cette période difficile pour tant de Canadiens. Nous avons besoin de ce genre de mesures.
La taxe sur le carbone en Colombie‑Britannique a une histoire intéressante. Elle a été introduite en 2007‑2008 par le célèbre premier ministre écosocialiste de la Colombie‑Britannique, Gordon Campbell. Il l’a fait parce qu'il croyait que le climat était le problème existentiel de notre époque et que nous devions agir de manière rigoureuse et fondée sur des données probantes, et c’est tout à son honneur. Il était un dirigeant politique très conservateur, comme le Président le sait bien, et il croyait que les marchés étaient le meilleur moyen d’y parvenir. L'une des croyances de la philosophie conservatrice, c'est que la meilleure façon de s’attaquer aux problèmes est de passer par les marchés, car ils sont efficaces et offrent souvent l’approche la moins coûteuse pour s’attaquer aux grands problèmes.
Par conséquent, si nous pensons que la crise climatique est un problème, il est logique de choisir un outil qui est efficace et peu coûteux. Voilà pourquoi les conservateurs, dans leur dernier programme électoral, ont inclus une forme de tarification du carbone. Ils voulaient utiliser un mécanisme fondé sur le marché, bien qu’un peu insolite, qui aurait imposé aux gens une taxe sur le carbone pour ensuite placer l'argent récolté dans un compte d’épargne spécial qui ne pourrait être utilisé que pour acheter des choses écologiques comme des bicyclettes et des panneaux solaires. Il s’agissait d’une mise en œuvre un peu bizarre de l’idée, mais au cœur de celle-ci se trouvait l’idée d’utiliser un mécanisme de tarification. Ils l’ont fait parce que presque tous les économistes du monde occidental s’entendaient pour dire que la tarification du carbone était la manière la plus efficace de procéder.
Les députés seront peut-être surpris d’apprendre que je suis un peu agnostique sur le sujet. Je veux m’assurer que nous utilisons tous les outils nécessaires pour réduire les émissions et nous attaquer à la crise climatique afin que mes enfants et les enfants de tous les députés puissent avoir le genre d’avenir stable, d’économie prospère et de bonne qualité de vie dont mes parents et moi-même avons bénéficié. C’est ce dont nous avons besoin. Cette motion n’y parviendrait pas.
Lorsque nous parlons du coût de la crise climatique, celui-ci est astronomique. Si nous n’agissons pas de façon catégorique, non seulement pour réduire les émissions, mais aussi pour adapter nos collectivités et nos infrastructures, nous paierons très cher cette crise.
En Colombie‑Britannique, nous l’avons déjà ressenti. Nous avons perdu toute la collectivité de Lytton, qui a été réduite en cendres. Les inondations dans les basses-terres continentales ont emporté une énorme quantité d’infrastructures clés et paralysé notre chaîne d’approvisionnement juste l’année dernière. En 2018, des incendies de forêt dévastateurs ont ravagé le Nord-Ouest de la Colombie‑Britannique et ont touché tant de secteurs de notre économie et de notre collectivité.
Cette crise mérite une approche sérieuse. La crise de l’abordabilité et la crise de l’inflation et des prix des aliments sont des problèmes graves qui méritent une approche sérieuse. Pour ce faire, nous devons sévir contre le mercantilisme. Nous pouvons faire cela en ayant un véritable plan climatique qui utilise des outils crédibles fondés sur des preuves pour réduire les émissions. Je suis agnostique quant à savoir s’il s’agit de réglementation ou de mécanismes de tarification.
Nous avons besoin d’une action urgente et de dirigeants politiques qui ont un plan, qui sont transparents au sujet de leur plan et qui peuvent dire aux Canadiens que c’est le défi de notre époque et qu’ils ont l’intention de s’y attaquer avec tout le sérieux qu’il mérite. Nos enfants en valent la peine. Les gens de nos collectivités qui doivent composer avec le prix des aliments en valent la peine. Les aînés de Terrace, Smithers, Prince Rupert et Kitimat qui ne peuvent pas se payer l’épicerie en valent la peine.
Des motions comme celle-ci, qui sont intrinsèquement trompeuses et qui essaient de faire croire aux Britanno‑Colombiens, aux Québécois et aux gens de tout le pays que le fait de retirer la taxe sur le carbone de certains secteurs va résoudre ces problèmes, sont franchement injustes et ce n’est pas comme ça qu’il faut aborder des problèmes très graves dans notre pays.
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Uqaqtittiji, je suis heureuse de prendre la parole en tant que députée de Nunavut. Je remercie mes concitoyens de m’accorder leur confiance et de me permettre de continuer à porter haut et fort leur voix et celle des peuples autochtones.
Les gens peinent à joindre les deux bouts. Le coût de l’épicerie, de l’essence et du logement augmente. Nous le savons tous. C’est une réalité que les Nunavummiuts connaissent depuis des dizaines d’années. Il est regrettable que nous devions composer depuis des dizaines d’années avec des coûts élevés, alors que la plupart des Canadiens n'en ont fait l’expérience que récemment. Au moins, je me réjouis de savoir que la plupart des Canadiens peuvent maintenant comprendre les difficultés que mes concitoyens du Nunavut ont vécues.
Les milliardaires s’enrichissent alors que de plus en plus de gens souffrent de la pauvreté. À maintes reprises, j’ai pris la parole ici même pour parler des grandes épiceries qui continuent d’afficher des profits croissants, et ce, au moment même où nous avons constaté, comme l'indique la motion de l’opposition, un recours accru aux banques alimentaires.
Les néo-démocrates font preuve de leadership. Nous prenons la parole pour demander des comptes. Nous avons vu les fruits de notre travail assidu. J’ai pris la parole à quelques reprises à la Chambre pour parler des subventions accordées aux épiceries, notamment dans le cadre du programme Nutrition Nord.
Nutrition Nord subventionne des sociétés à but lucratif comme Northmart, qui continue d’afficher des profits. Les magasins Northmart sont de grandes épiceries dans le Nord du Canada, pas seulement au Nunavut. Ils sont également présents dans le Nord de l’Ontario et le Nord du Québec. Ces subventions accordées à des épiceries sont totalement inacceptables.
Pour ce qui est des agriculteurs, je vois dans mes notes que la Loi sur la tarification de la pollution causée par les gaz à effet de serre prévoit d’énormes exemptions pour le carburant agricole. Par conséquent, je pense que la motion dont nous sommes saisis pourrait être inefficace si elle était adoptée. Cette motion des conservateurs ne ferait rien pour les provinces qui disposent de leurs propres régimes de tarification de la pollution, comme la Colombie-Britannique.
Je vais revenir à mes notes sur le coût des aliments parce que, selon moi, c’est un enjeu à l’égard duquel nous pouvons tous essayer de faire quelque chose de plus. Je rappelle à la Chambre que le PDG de Sobeys a touché 8,6 millions de dollars en 2022. Sobeys, une épicerie, fait tellement de profits qu’elle accorde 8,6 millions de dollars à son PDG.
Honnêtement, dans cette enceinte, nous devons nous demander comment assurer l’équité fiscale. Comment pouvons-nous faire en sorte que ces gens paient leur juste part d’impôt, afin de réduire réellement la pauvreté et de fournir aux familles l’aide dont elles ont besoin?
Comment ce parti peut-il convaincre les Canadiens que c’est acceptable?
Que veulent les néo-démocrates? Nous voulons obliger les PDG et les grandes entreprises à payer leur juste part sur les bénéfices excédentaires. Ils doivent payer de l'impôt sur tous les profits qu’ils font. Il faut lancer une stratégie alimentaire abordable et équitable qui s’attaquerait à la recherche de profits des épiceries, notamment en demandant au Bureau de la concurrence d’enquêter sur les profits des chaînes d’épicerie.
Pendant qu’on perfectionne les technologies vertes pour remplacer les combustibles carbonés, il faut soutenir les agriculteurs en les aidant à faire face au coût élevé du séchage du grain, de même qu'à celui du chauffage et de la climatisation des bâtiments utilisés pour élever et abriter le bétail. Nous devons stimuler et augmenter les investissements pour que le Nunavut passe du diésel aux énergies renouvelables.
Le programme Nutrition Nord Canada doit être revu. Jusqu’à présent, les épiceries à but lucratif subventionnées par ce programme en font elles-mêmes le suivi. Le gouvernement fédéral ne cherche pas à savoir comment ces sociétés à but lucratif fonctionnent dans le programme.
Il faut exempter de TPS les factures de chauffage.
Enfin, je conclurai en rappelant à la Chambre que, pendant que les Canadiens font les frais de la hausse du prix de l’alimentation, le milliardaire Galen Weston, président du conseil d’administration de Loblaws, augmente les dividendes versés aux actionnaires, qui sont passés de 118 millions à 125 millions de dollars en 2022.
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Madame la Présidente, comme toujours, c’est un privilège et un honneur de prendre la parole et de faire entendre la voix de Chatham-Kent—Leamington dans cette enceinte.
Je partagerai mon temps de parole avec ma collègue et amie de .
L’inflation du prix des aliments demeure une priorité absolue pour les Canadiens d’un bout à l’autre du pays. L’an dernier, près de six millions de personnes auraient vécu dans des foyers souffrant d’insécurité alimentaire au Canada. C’est ce qu’indique le Rapport sur les prix alimentaires canadiens. On prévoit que ce nombre sera encore plus élevé en 2022.
L’inflation alimentaire est influencée par plusieurs facteurs, notamment l’inflation générale, les problèmes de chaîne d’approvisionnement, les situations géopolitiques et, bien sûr, les politiques internes. L’inflation générale au Canada a atteint le niveau le plus élevé depuis des décennies, car plus le gouvernement dépense, plus les choses coûtent cher.
Nous avons vu des problèmes de chaîne d’approvisionnement locaux causés par la pandémie mondiale, et l’invasion illégale de l’Ukraine par la Russie a des répercussions sur les aliments dans le monde entier, en particulier sur l’approvisionnement en engrais. Oui, ces événements ne sont pas contrôlés ici, mais chez nous, la taxe libérale sur le carbone continue de faire grimper le prix de tous les biens, en plus de toutes les autres dépenses non liées à la pandémie que le gouvernement a choisi de faire.
Le taux d’inflation général du Canada est de 6,9 %, le plus élevé depuis 40 ans, et l’inflation des aliments a dépassé l’inflation générale pendant 13 mois consécutifs, le prix des aliments dépassant même les prévisions les plus élevées pour 2021 pour atteindre un taux étonnant de 10,3 % en septembre dernier. Les banques alimentaires ont donc connu leur plus haut niveau de demande depuis des décennies.
L’invasion de l’Ukraine par la Russie a eu des répercussions sur les prix des denrées alimentaires mondiales en raison de restrictions au commerce et de nouvelles interruptions de la chaîne d’approvisionnement. Ce conflit qui se poursuit a particulièrement touché le marché des engrais ici, au Canada, et plus qu’il ne le fallait, puisque le Canada devrait être beaucoup plus autosuffisant en azote et en potassium qu’il ne l’est. Nous avons assez de gaz ici pour fournir nos engrais azotés, mais nous n'avons pas de gazoducs traversant le Canada pour acheminer le gaz vers l’Est du pays. Les wagons ferroviaires assurent une partie de l’expédition de nos produits pétroliers d’un bout à l’autre du Canada, ce qui ralentit et rend plus coûteuse l’option du transport ferroviaire du potassium vers les marchés de l’Est du Canada. La Saskatchewan est un très grand producteur de potasse, ou potassium, mais au lieu d’utiliser notre propre production, nous sommes devenus tributaires des importations.
Comme la Russie est également le plus grand exportateur d’engrais au monde et comme les restrictions au commerce se maintiennent, la pénurie d’engrais exerce une pression sur les prix mondiaux. Cependant, au lieu d’aider les agriculteurs, le gouvernement a diabolisé l’utilisation d’engrais par nos agriculteurs. L’introduction d’un objectif de réduction des émissions d’engrais de 30 % n’aurait pas pu tomber plus mal, et ce projet non scientifique ne repose sur aucune donnée de référence mesurée. Les progrès ne pourraient même pas être mesurés directement, car il n’y a pas de base à partir de laquelle mesurer les émissions ni de moyen de les mesurer directement. Les agriculteurs canadiens sont déjà plus performants que le reste du monde en matière de durabilité et continuent d’améliorer leur bilan environnemental, puisqu’ils sont déjà jusqu’à 70 % plus efficaces que de nombreux autres pays pour ce qui est de l’utilisation des engrais.
La Russie est également le plus grand exportateur de gaz au monde, ce qui signifie que les sanctions imposées à la Russie par le Canada et plusieurs autres pays ont exercé une pression sur d’autres fournisseurs de gaz, faisant à nouveau grimper les prix. L’augmentation du prix du carburant se répercute sur le prix des aliments à chaque étape de la chaîne de valeur des produits alimentaires, car les fournisseurs sont obligés de répercuter l’augmentation de leurs coûts à chaque étape de la chaîne et, bien sûr, en fin de compte, sur les consommateurs.
La taxe sur le carbone du gouvernement, le sujet de la motion de l’opposition d’aujourd’hui, est un autre facteur d’augmentation du coût des aliments au Canada, car ses exemptions se limitent actuellement aux carburants agricoles et elle est toujours appliquée dans de nombreux autres secteurs de la chaîne d’approvisionnement alimentaire. Non seulement la taxe sur le carbone augmente directement les coûts pour les Canadiens, mais elle a également des effets indirects de grande portée, et elle en aura d'autant plus si le gouvernement insiste pour la tripler. Il est important de noter qu’une grande partie de l’inflation, et certainement la taxe sur le carbone, est le résultat de politiques internes sur lesquelles le gouvernement exerce un contrôle.
Pendant le temps qu’il me reste, je veux m’attarder sur une question importante qui est une priorité pour moi depuis que je suis devenu député. Il s’agit du rôle que jouent les détaillants en alimentation dans nos défis inflationnistes.
D’un côté, notre chaîne d’approvisionnement alimentaire continue d’être ébranlée par la ponction fiscale qu'est la taxe sur le carbone du gouvernement, et nous en entendons certainement parler aujourd’hui à la Chambre. Cependant, regardons l’autre bout de l’équation et le rôle des grands détaillants en alimentation qui complètent le double coup dur de la taxe sur le carbone.
Le gouvernement a la possibilité de s’attaquer à la crise de l’inflation alimentaire et de réduire le coût des aliments, notamment par la mise en œuvre d’un code de conduite pour les épiciers. Les agriculteurs sont souvent considérés comme la première étape de la chaîne de valeur des produits alimentaires. Toutefois, l’expression « du champ à la fourchette » est quelque peu erronée. Les agriculteurs ont de nombreux fournisseurs; ils ne sont donc pas la première étape de la chaîne de valeur. Ces fournisseurs, à leur tour, paient la taxe carbone sur bon nombre de leurs produits et, bien sûr, sur le transport de leurs produits jusqu’à la ferme, et ces coûts sont une fois de plus refilés aux agriculteurs. Viennent ensuite les fabricants et les transformateurs de produits alimentaires, puis la distribution alimentaire, c’est‑à‑dire le commerce de détail ou l’industrie des services alimentaires. La taxe sur le carbone est appliquée à chaque étape de cette chaîne, pour finir par retomber sur les consommateurs.
Deux affirmations apparemment contradictoires circulent ces jours-ci. La première est que les détaillants font des bénéfices records. Le contre-argument de l’industrie est que les marges des détaillants n’ont pas changé en pourcentage tout au long de la pandémie. Ces deux affirmations peuvent être vraies, car les volumes de vente au détail ont augmenté au cours de la pandémie, les consommateurs faisant davantage d’achats au détail par rapport aux services alimentaires qui approvisionnent les restaurants et le milieu institutionnel.
La taxe sur le carbone, qui s’applique à la livraison d’intrants et d’extrants agricoles et au transport tout au long de la chaîne alimentaire, fait augmenter les coûts. Par conséquent, les détaillants, qui maintiennent leur marge de profit en pourcentage, ce qu’ils affirment, appliquent cette marge au prix des produits des fournisseurs et au volume de vente qui ont augmenté, les consommateurs faisant davantage d’achats au détail par rapport aux services alimentaires. Évidemment, leurs bénéfices atteignent des records.
Cependant, nous avons ici l'occasion d’atteindre de nombreux objectifs si nous faisons bien les choses. Si la mesure est bien appliquée, les fabricants de produits alimentaires verront leurs bénéfices augmenter grâce à des pratiques commerciales équitables. Les frais administratifs associés aux « règles » appliquées par les détaillants seront également réduits, tout comme les coûts des détaillants en ce qui concerne la gestion de tous ces programmes soi-disant à but lucratif. Surtout, le coût des aliments sera réduit pour les consommateurs.
En ce moment, les frais imposés par les détaillants en échange du stockage des produits dans les rayons, les frais de retard de livraison, les frais de rupture de stock et toute une panoplie d'autres frais administratifs ajoutent des coûts qui finissent par être imputés aux consommateurs. Certains pays comme le Royaume-Uni, l’Irlande et l’Australie ont opté pour l'adoption d'un code de conduite pour les épiceries, et les résultats obtenus varient d’un cas à l’autre.
Au début, les détaillants craignaient qu'un code entraîne une réduction du nombre de détaillants ayant suffisamment de ventes brutes pour pouvoir atteindre le seuil d'application du code. Cependant, depuis qu'il a établi un code à participation volontaire, le Royaume-Uni constate la participation de plus de détaillants, dont le nombre est passé de 10 à 14 détaillants qui satisfont au seuil de valeur monétaire. Ainsi, l'existence d'un code n'a pas entraîné de consolidation dans ce pays.
De plus, il permet aussi à 10 000 épiciers indépendants, qui jouent un rôle crucial dans les régions rurales du pays, d'être traités sur le même pied que les cinq grandes chaînes qui contrôlent 85 % du marché du détail alimentaire.
En conclusion, un code bien structuré réduit les prix que paient les consommateurs et mène à des pratiques commerciales plus équitables au sein de la chaîne de valeur. Imposer aux agriculteurs une cible non scientifique de réduction des émissions liées aux engrais et appliquer une taxe sur le carbone à presque toutes les étapes de la chaîne de valeur alimentaire ne peut que faire grimper le prix des aliments et pousser plus de Canadiens à se tourner vers les banques alimentaires.
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Madame la Présidente, c'est un privilège de participer au débat. Il est choquant d'observer la gymnastique mentale qui a lieu à la Chambre et qui consiste à dire que l'inflation croissante, qui touche tous les Canadiens, et la taxe sur le carbone n'ont rien à voir avec le coût des aliments. J'ai entendu cela bien des fois.
Tous les Canadiens qui nous écoutent en ce moment sont touchés par le prix de la nourriture. On peut bien aborder n'importe quel sujet d'importance à la Chambre, si les gens ne peuvent pas se nourrir, ils ne peuvent rien faire d'autre. Si les gens craignent de ne pas pouvoir nourrir leur famille, ils n'ont tout simplement pas le luxe, naturellement, de s'inquiéter des autres questions dont nous discutons ici. Si les enfants ne mangent pas, leurs résultats scolaires, leur croissance et leur santé en pâtissent.
Quand on pense à des choses comme l'insécurité alimentaire massive, on pense habituellement à ce qui se passe dans d'autres pays qui n'ont tout simplement pas les richesses du Canada. On ne pense jamais qu’une telle chose puisse exister dans notre propre pays à une telle échelle. La situation bien triste qui a cours actuellement au Canada est telle que de plus en plus de gens sombrent dans la pauvreté à cause de l'échec de la politique économique du gouvernement. Beaucoup dépendent des banques alimentaires, et certains ne mangent pas du tout. Si cela n'est pas important, alors nous devrions tous nous demander ce que nous faisons ici.
Comment le savons-nous? Les citoyens de nos circonscriptions nous le disent tous les jours. La semaine dernière encore, j'ai reçu un courriel d'un habitant de Thornhill. Il m'a dit qu'il vit au Canada depuis huit ans. Il est étudiant. Il travaille et il paie ses impôts. Son loyer et ses frais de nourriture ont augmenté. Il vit avec le salaire d'un étudiant et il est très endetté. Au lieu de construire leur vie ici, les gens comme lui sont ruinés par l'accumulation des dettes due à l'inefficacité du gouvernement. Voilà ce que disent les gens de nos circonscriptions. Je suppose que les autres députés entendent la même chose.
Ce ne sont pas seulement les gens de chez nous qui nous le disent. Il y a aussi les statistiques. En effet, un sondage d'Angus Reid a révélé qu'il n'y a pas si longtemps, près de 60 % des Canadiens avaient de la difficulté à acheter suffisamment de nourriture pour leur famille. Banques alimentaires Canada a récemment révélé que le recours aux banques alimentaires en 2022 était à son niveau le plus élevé jamais enregistré et que près de 1,5 million de Canadiens ont eu recours aux banques alimentaires en un mois. Cela représente une augmentation de 35 % en deux ans.
Je tiens à ce que les choses soient claires. Nous sommes un pays du G7. Nous sommes l'un des pays les plus riches du monde. Lorsque des gens ne peuvent même pas se payer de quoi manger, c’est le signe que quelque chose ne va pas au Canada. Nous devrions nous demander ce que c’est. Puis nous devrions nous demander comment améliorer la situation.
J’ai entendu beaucoup d’arguties sur ces deux questions de la part de l’autre camp aujourd’hui. Les libéraux disent que tout est dû à la guerre de Poutine et que tout est dû à des phénomènes internationaux. Ils disent cela alors que nous savons que 0,3 % de nos échanges commerciaux se font avec la Russie et avec l’Ukraine pris ensemble, et que l’inflation dans notre pays était déjà deux fois et demie supérieure au taux cible lorsque la guerre a commencé.
C’est toujours à cause de quelque chose d’autre. C’est toujours de la faute de quelqu’un d’autre. La cause est toujours ailleurs. C’est une totale abdication de responsabilité de la part des personnes mandatées pour diriger de notre pays. Ce sont des gens qui continuent de vouloir plus de contrôle en ayant moins de responsabilités.
Que disent les députés du NPD? Toute la crise inflationniste serait causée par la « cupidiflation », comme ils l’appellent, c’est-à-dire par la cupidité des entreprises qui réalisent des profits déraisonnables, et il n’y aurait rien d’autre en jeu ici.
Ils ne voient pas le tableau d’ensemble. Quelqu’un d’autre prend plus d’argent que sa juste part sur les chèques de paie et le dur labeur des Canadiens, et c'est le gouvernement libéral qu'ils appuient avec leur entente de soutien sans participation. L’avidité qui fait de cette crise une crise, c’est l’avidité du gouvernement fédéral, la soif de pouvoir et la cupidité de la sphère politique, puisque le gouvernement profite de l’inflation.
L’énoncé économique de l’automne a montré que les recettes gouvernementales ont augmenté de plus de 40 milliards de dollars, parce que le coût de tous les biens et services augmente. Les gens ont de plus en plus de mal à faire durer leur chèque de paie, et les libéraux veulent aussi leur part du gâteau. Ils haussent les impôts ou les cotisations à l'assurance-emploi et au RPC. Ensuite, ils ont pour projet de tripler la taxe sur le carbone. C’est la taxe qu’ils ont promis de ne pas augmenter et pour laquelle la contribution des Canadiens est supérieure à ce qu’ils reçoivent en retour. C’est justement cette taxe qui n’a pas permis d’atteindre un seul des objectifs environnementaux fixés par le gouvernement.
Nous savons que les gens ont du mal à joindre les deux bouts et qu'ils ont besoin d'espoir. Ils attendent un vrai leadership et un vrai plan de la part du gouvernement fédéral. Il n'est pas étonnant que les personnes qui nous ont mis dans ce pétrin n'aient aucun plan pour nous en sortir. Ce qu'ils proposent, c'est toujours la même chose: tripler la taxe sur les aliments, sur l'essence, sur le chauffage domestique et sur presque tout le reste.
Qui plus est, ils imposent aux agriculteurs canadiens de nouvelles restrictions pour les engrais; il sera donc encore plus difficile pour ces derniers de produire des aliments de qualité, nutritifs et abordables dans notre pays. Les libéraux vont continuer à faire des dépenses inconsidérées et à creuser des déficits. Ils vont continuer à gaspiller, à augmenter les impôts et à faire de la mauvaise gestion. Cela ne fait qu'aggraver l'inflation.
Hier, nous avons assisté à une nouvelle hausse des taux de 0,5 %. C'est la septième hausse d'affilée. Comment les gens vont-ils payer pour cela? Nous savons que le plan libéral coûte cher aux Canadiens. Le gouverneur de la Banque du Canada l'a dit, tout comme le gouverneur précédent. Le problème, ce n'est pas seulement ce que nous vivons actuellement à cause d'eux; c'est aussi ce qui s'en vient. Selon le dernier « Rapport sur les prix alimentaires » rendu public cette semaine, le prix des aliments va encore augmenter de 5 à 7 %. Pour une famille type, cela représente une somme additionnelle de 1 000 $ de revenu après impôt pour payer une facture d'épicerie. Où les familles trouveront-elles cet argent?
Nous devons faire quelque chose, car cette situation n’est pas viable et elle n’est pas acceptable. Si les libéraux ne veulent pas écouter les millions de Canadiens qui tirent la sonnette d’alarme, il y a au moins un parti à la Chambre, semble-t-il, d'après le débat d'aujourd’hui, qui le fait.
Les conservateurs demandent au gouvernement d'exempter de la taxe sur le carbone tout ce qui est lié à la production alimentaire, y compris les carburants agricoles, le séchage du grain, les engrais et le transport. Pour apporter un soulagement immédiat, les libéraux peuvent faire quelque chose maintenant. Ils se le font dire lorsqu’ils retournent dans leur circonscription. Ils l’entendent de la bouche des gens qui, dans un pays du G7, dans un pays riche comme le Canada, n’ont pas les moyens de manger.
Les conservateurs ont déjà pris d’importantes mesures à cet égard. Le projet de loi , présenté par mon collègue de , exempterait de la taxe sur le carbone le gaz naturel et le propane utilisés dans les fermes. Je rappelle à mes collègues du NPD et du Bloc qu’ils ont voté en faveur de cette mesure et qu’ils peuvent voter en faveur de cette motion. Ils peuvent faire ce qu’il faut pour leur électorat.
Nous pourrions en faire encore plus. Nous pourrions cultiver davantage d’aliments ici même, au Canada. Nous pourrions soutenir des emplois bien rémunérés. Nous pourrions en même temps faire baisser les prix. Si les députés ne pensent pas que c'est un enjeu important et qu’ils disent que c’est Le jour de la marmotte, c’est peut-être le cas pour eux, mais il n'en reste pas moins que c’est ce dont les Canadiens parlent et ce avec quoi ils doivent composer.
Quand nos voisins font des choix pour arriver à se nourrir, c'est que nous sommes dans le champ. Les Canadiens se rappelleront que c’est ce gouvernement qui nous a dit que les taux d’intérêt resteraient bas. Il nous a dit que la taxe sur le carbone n’augmenterait pas. Il nous a dit que le problème, c'était la déflation, pas l’inflation, et que tout irait bien.
Nous affichons un taux d’inflation record, et le gouvernement prévoit tripler la taxe sur le carbone. Les taux d’intérêt sont les plus élevés depuis les années 1990, les plus élevés du G7, et tout ne va pas bien. Il est temps de mettre fin aux impôts inflationnistes et aux déficits qui ont mené à cette situation. Il est temps de redonner aux gens le contrôle de leur vie. Laissons-les garder leur argent chèrement gagné. Ce n’est pas notre argent.
Nous devons être en mesure d’aider les Canadiens à bien s'alimenter dans leur pays. La réduction des impôts, le plafonnement du gaspillage gouvernemental et l’élimination des formalités administratives ne sont que quelques-unes des meilleures façons de mettre fin à la crise de l’inflation. Nous en parlons ici tous les jours. Cette situation s’est répercutée sur la capacité des gens de nourrir leur famille, de se nourrir eux-mêmes et d’être productifs.
La solution ne réside pas dans de plus gros budgets, ni dans des impôts plus élevés, ni dans un gouvernement plus imposant. Pourtant, c’est exactement ce qui nous est proposé. Mon temps est limité, mais si je devais énumérer toutes les choses que nous pourrions faire mieux, je passerais toute la journée ici. Je veux être clair. La proposition d’aujourd’hui n’est pas la panacée qui va faire disparaître tous les problèmes. Ce n’est pas une solution magique, mais elle nous aidera. Tout ce que nous pouvons faire pour aider les Canadiens dès maintenant en vaut la peine. Ils nous regardent; ne les décevons pas.
Lorsque nos voisins et les gens de nos circonscriptions risquent de ne pas pouvoir s'alimenter, il nous incombe d’agir à la Chambre. C'est un problème trop important pour que nous restions les bras croisés. Ce n’est qu’un début, et j’espère que les députés feront le bon choix. J'espère que les Canadiens ne les verront pas appuyer une taxe sur le carbone qui a échoué. Ils avaient dit qu’elle n’augmenterait pas et qu’elle permettrait de réduire les émissions; elle fait plutôt augmenter les coûts pour les consommateurs et tout le reste.
Aujourd’hui, j’espère que les députés trouveront le courage de commencer par s'occuper de la production alimentaire. Appuyer cette motion est le moins qu'ils puissent faire.
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Madame la Présidente, le Règlement qui régit la Chambre crée un processus intéressant. Les députés de l’opposition ont la possibilité de présenter des motions au cours des journées de l’opposition. J’ai déjà parlé du fait que les partis de l’opposition établissent différents types de priorités.
Je reconnais aux conservateurs un certain mérite: ils ne lâchent jamais le morceau. Ils ne lâchent pas le morceau en ce qui concerne la tarification de la pollution. Ils sont sur une petite île bien à eux, à l'écart non seulement des Canadiens, mais du monde entier, où ils sont maintenant convaincus que tarifer la pollution est une mauvaise idée.
Je crois que c’est la septième fois que le Parti conservateur, en tant qu’opposition officielle, décide de soulever cette question. Je ne sais pas si c’est parce que les députés conservateurs aiment se sentir vraiment importants, puisque leur parti est le seul à la Chambre qui est favorable à l’élimination de la tarification de la pollution.
Après tout, le Bloc est en faveur de la tarification de la pollution. Les néo-démocrates aussi, tout comme les députés du Parti vert. Nous savons tous que le gouvernement du Canada est en faveur de la tarification de la pollution. Il ne devrait y avoir là rien d’étonnant.
En 2015, le monde s’est réuni à Paris. Dans le dialogue qui s’y est déroulé, le Canada était bien représenté par toutes sortes de parties prenantes, y compris des entités provinciales. Il en est ressorti une idée qui a vraiment trouvé un écho: la nécessité de tarifer la pollution.
Peu après avoir formé le gouvernement, nous avons pris la décision d’écouter les Canadiens, de reconnaître l’importance de notre environnement et de mettre en œuvre une politique nationale de tarification de la pollution.
Au Canada, nous ne faisions pas cavalier seul. Des gouvernements provinciaux tarifaient déjà la pollution. Les députés seront peut-être surpris de l’apprendre, mais le Parti conservateur a sans doute été le premier en Amérique du Nord à intégrer le principe de la tarification de la pollution à une mesure budgétaire, en Alberta, il y a de nombreuses années.
Sous Jean Charest, le Québec a instauré la tarification de la pollution. Il y a eu quelques courses à la direction au sein du Parti conservateur, mais il est intéressant de noter que Jean Charest était l’un des candidats lors de la plus récente. Il a reçu un appui important et lui aussi défend ce principe.
Au Québec, le gouvernement libéral qu'il dirigeait a instauré la tarification de la pollution. La Colombie-Britannique tarife la pollution.
Des gens du monde entier cherchent des idées. Nous sommes revenus de la Conférence de Paris en disant que nous devions nous rallier et reconnaître qu’une tarification de la pollution est l’un des moyens les plus efficaces d'affronter la crise climatique du siècle.
Je peux comprendre qu’il y a des négationnistes du climat au sein du Parti conservateur. Des députés conservateurs ne reconnaissent pas la réalité des changements climatiques.
Lorsque nous avons instauré la tarification de la pollution, le Parti conservateur s’y est opposé. Avant les dernières élections, pas lors la dernière course à la direction du Parti conservateur, mais avant cela, les conservateurs ont changé leur position au sujet de la tarification de la pollution.
Pas plus tard que l’an dernier, pendant les élections, le chef du Parti conservateur de l’époque a même proposé cette mesure dans le programme des conservateurs. Tous les candidats conservateurs, dans 338 circonscriptions au Canada, d’un océan à l’autre, avaient un programme qui disait que le Parti conservateur du Canada était en faveur de la tarification de la pollution.
Une autre course à la direction a eu lieu et les conservateurs ne savent plus trop à quelle enseigne ils logent. Ils ne répondent pas aux questions lorsqu’on les interroge sur la tarification de la pollution, comme je viens de le prouver en posant une question à la cheffe adjointe du Parti conservateur. Ils ont décidé que c’est tout simplement une mauvaise idée, que les Canadiens devraient les croire et que nous devrions simplement nous débarrasser de la tarification de la pollution. C’est ce que dit le nouveau .
Les députés se souviennent-ils de l’autre idée du chef du Parti conservateur concernant les cryptomonnaies? Le chef du Parti conservateur a dit aux Canadiens que s’ils veulent lutter contre l’inflation, ils devraient investir dans les cryptomonnaies. Qu’est-ce que cette idée a donné pour le Parti conservateur? Tout comme la position la plus récente du Parti conservateur sur la tarification de la pollution, cette idée était un pétard mouillé.
Au bout du compte, les personnes qui ont suivi les conseils du chef du Parti conservateur du Canada ont perdu beaucoup d’argent, bien plus de 60 % de leurs investissements. En fait, quand je dis « plus de 60 % », mon estimation est probablement un peu prudente, car beaucoup de gens ont perdu beaucoup plus. Pensons aux personnes âgées dont les conservateurs parlent souvent, comme s’ils étaient les défenseurs des personnes âgées. Nous n’avons toujours pas entendu le moindre regret ou la moindre excuse de la part du chef du Parti conservateur ou d’un candidat conservateur pour avoir proposé cette idée.
Qu’est-ce que les conservateurs souhaitent maintenant par rapport à la tarification de la pollution? Ils se plaisent à dire qu’ils vont se débarrasser de la taxe sur le carbone, comme ils l’appellent. Dans Winnipeg-Nord, huit personnes sur 10 bénéficient en fait d’un avantage net grâce à la tarification de la pollution. Il y a le chèque de l’Incitatif à agir pour le climat, qui est distribué quatre fois par an. Les conservateurs devraient dire que, s’ils veulent se débarrasser de la tarification de la pollution, ils vont aussi se débarrasser de ces chèques de remboursement. Winnipeg-Nord n’est pas le seul endroit au Canada où on en bénéficie. Huit foyers sur dix au pays en reçoivent.
Lorsque les conservateurs disent que la tarification de la pollution va tripler, et bien sûr, ils ne parlent pas de cette année, mais d’une augmentation sur les huit prochaines années, ils ne disent pas aux Canadiens que le remboursement va lui aussi augmenter. Nous avons la tarification de la pollution et nous avons le remboursement. Tout ce dont les conservateurs veulent parler, c’est de la tarification de la pollution. Ce qui les intéresse, c'est l’autocollant de pare-chocs sur lequel on lira, lors de la prochaine campagne électorale: « À bas la taxe sur le carbone ». Voilà leur priorité. Il ne s’agit pas de l’environnement. Cela n’a rien à voir avec l’environnement pour les conservateurs. Ils n’ont même pas de plan, comme cela a été illustré à maintes reprises. La dernière fois qu’ils ont eu un plan, c’était pour une tarification de la pollution, et ils ont abandonné l’idée.
Le Parti conservateur ne représente pas le désir des Canadiens qu’un quelconque plan soit mis en œuvre pour l’environnement. Pour aggraver les choses, ils répandent intentionnellement de la désinformation.
Si les conservateurs venaient à Winnipeg-Nord et que nous faisions un peu de porte-à-porte, le candidat conservateur se tiendrait à côté de moi et dirait qu’il se débarrassera de la tarification de la pollution. Cependant, je répliquerais que s’il se débarrasse de la tarification de la pollution, il se débarrassera aussi du remboursement. En gros, 80 % de mes concitoyens recevraient plus d’argent grâce au remboursement qu’ils n’en paieraient pour la tarification. Et ce n’est pas tout, mais au moins au gouvernement, nous reconnaissons que l’environnement compte et que c’est un enjeu important, contrairement au Parti conservateur.
Je soupçonne que si l'unique débat portait sur cette question dans la circonscription de Winnipeg-Nord, j’obtiendrais plus de votes que lors des dernières élections fédérales. Je suis très reconnaissant de l’appui que j’ai obtenu de plus de 50 % des électeurs aux dernières élections, mais je crois que j’obtiendrais encore plus d’appuis si cette question était la seule à être débattue, parce que le remboursement permet à mes concitoyens de garder plus d’argent dans leurs poches et qu’il instaure une tarification de la pollution pour lutter contre les changements climatiques.
Pour ce qui concerne les agriculteurs, le ministère de l’Agriculture dépense beaucoup plus aujourd’hui que lorsque Stephen Harper était premier ministre. En fait, nous dépensons littéralement des centaines de millions de dollars, nettement plus qu’un milliard de dollars, pour aider les agriculteurs et notamment ceux des Prairies. Un député conservateur a déclaré que cette année se classait au troisième rang des meilleures années enregistrées par les agriculteurs canadiens et, en particulier, par les agriculteurs des Prairies. Au Manitoba, je m’intéresse surtout au canola, au blé et au lin, qui affichent tous des récoltes exceptionnelles, sans parler des autres produits de base, qu'ils soient issus de l’élevage porcin, de l’élevage bovin ou de l’élevage de volaille. Ce sont autant d’activités auxquelles nous tenons.
Voilà pourquoi nous avons une qui est très proactive. En plus d'avoir une ministre proactive, nous versons aussi une aide financière. Nous faisons en sorte de pouvoir passer à une économie plus verte, comme d’autres pays dans le monde. On s’attend à ce que le Canada montre l’exemple, et je crois qu’il est important qu’il le fasse. En reconnaissant qu’il est important d’avancer de manière positive par rapport à l’environnement, nous serons bien mieux placés dans les mois et les années à venir pour garantir des possibilités loin dans le futur. Nous devons le faire pour que le Canada puisse continuer de jouer le rôle important qu’il joue dans le monde, que ce soit en fournissant des aliments ou à travers les nombreuses autres industries dans lesquelles il est un chef de file.
Le Parti conservateur aime à dire que tout est la faute de l’inflation. L’inflation est une question très sérieuse. J’aime croire que peu importe de quel côté de la Chambre nous sommes assis, nous savons tous combien il est important de combattre l’inflation. La motion que les conservateurs présentent n’apporte pas de solution tangible au problème dont ils parlent pour aider la majorité des Canadiens. Nous avons fait, au cours des derniers mois notamment, une série d’annonces stratégiques qui concernent les Canadiens et les aident d’une manière très tangible et réelle.
Les conservateurs affirment que l’inflation les inquiète et que le gouvernement doit en faire plus pour aider les Canadiens. Contrairement à eux, nous n’allons pas rester les bras croisés à regarder ce qui se passe. Le gouvernement à un rôle à jouer.
Avant que les conservateurs proposent, comme ils le font maintenant, que le gouvernement ne joue aucun rôle, permettez-moi de brosser le tableau de l’inflation en dehors du Canada. Nous savons que le taux d’inflation canadien est inférieur au taux d’inflation américain. Nous nous en sortons mieux aussi que l’Angleterre et de nombreux pays européens. Nous sommes nettement en dessous de la moyenne des pays du G7 en général. D’un point de vue mondial, notre taux d’inflation se porte bien.
Je trouve cela intéressant. J’ai vérifié le taux d’inflation aux États-Unis et au Canada sur les deux dernières années de Stephen Harper. J’estime que c’est approprié, car les conservateurs essaient de nous dire ce que nous devons faire, comme s’ils étaient les champions de la lutte contre l’inflation. Pendant les deux dernières années du mandat de Stephen Harper, le taux d’inflation américain était inférieur au taux canadien. Autrement dit, le Canada avait un taux d’inflation plus élevé que celui des États-Unis les deux dernières années du gouvernement Harper. Cependant, au cours des deux dernières années du gouvernement libéral, notre taux d’inflation a été inférieur à celui des États-Unis.
Je ne pense pas que nous devons suivre les conseils du Parti conservateur du Canada, notamment de son chef, qui recommande d’utiliser, par exemple, les cryptomonnaies pour les types de politiques qui non seulement ont une incidence sur le taux d’inflation en général, mais que nous pouvons utiliser pour aider les Canadiens à un moment où l’inflation fait mal. Même si j’ai parlé des États-Unis pour montrer que le Canada s’en sort relativement bien, mes concitoyens, comme tout le monde au Canada, peinent face à l’inflation. Nous sommes très conscients du prix des produits alimentaires et nous savons combien c’est difficile pour les ménages. Je suis moi aussi choqué de voir que les agriculteurs suent sang et eau pour assurer notre production alimentaire et qu’ils n’en retirent pas d’énormes profits ou la juste récompense de leurs efforts. Il y a des choses que nous pouvons faire pour aider et je pourrais les nommer.
Nous pouvons en discuter tant que nous le voulons, mais les conservateurs continuent à voter contre des mesures ayant pour but d'aider les Canadiens, qu’il s’agisse du Programme de soins dentaires pour les enfants de moins de 12 ans ou de l’Allocation canadienne pour le logement, qui prévoit des subventions au loyer pour deux millions de Canadiens. Depuis que nous avons annoncé le programme de soins dentaires il y a quelques semaines, nous avons déjà reçu des demandes pour 35 000 enfants. De plus, le doublement du crédit pour la TPS pendant les six prochains mois profitera à 11 millions de Canadiens. Les versements trimestriels de l’Allocation canadienne pour les travailleurs profiteront à des milliers de Canadiens. L’élimination des intérêts sur les prêts d'études fédéraux profitera à des milliers d’étudiants, et je n’ai même pas encore mentionné les garderies.
Contrairement au Parti conservateur, le Parti libéral est d'avis que le gouvernement du Canada peut agir, et je peux assurer à mes collègues que tous les députés libéraux continueront de se battre, jour après jour, pour atténuer les effets néfastes de l’inflation. Nous faisons ces choses parce que c’est la bonne façon d’agir, même si notre situation est meilleure que celle des États-Unis et de la plupart des autres pays du G7 et du G8.
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Madame la Présidente, c’est un honneur et un privilège de prendre la parole aujourd’hui à la Chambre pour répondre aux préoccupations de mes électeurs de Perth—Wellington et des Canadiens de tout le pays.
Je partagerai mon temps de parole avec mon collègue, le député de , madame la Présidente.
En tant qu’opposition conservatrice, il est judicieux que nous débattions aujourd’hui de cette motion de l’opposition. C’est la dernière occasion pour nous de présenter une telle motion. Nous nous concentrons sur les sujets dont nos concitoyens nous ont parlé au cours de la dernière année et même avant. Ce sont des dossiers que nous avons abordés à maintes reprises à la Chambre, pendant la période des questions, et dont nos concitoyens nous parlent souvent dans nos circonscriptions partout au pays.
Le coût de la vie et le coût des produits de première nécessité ne cessent d’augmenter. C’est ce que nous disent des gens qui ont du mal à payer le chauffage de leur maison, l’épicerie et l’essence. Tous les jours, toutes les heures, presque à chaque minute, je reçois des courriels et des appels téléphoniques de gens qui me font part de leurs préoccupations.
Sam, qui habite à Arthur, m’a écrit un courriel déchirant pour me dire qu’elle et son mari, un menuisier, approchent de la retraite et qu’ils ont du mal à s’en sortir. Elle a écrit ceci:
Équilibrer un budget était déjà extrêmement difficile avant la COVID, mais aujourd’hui, je n’y arrive plus. Pour ma part, les aliments de base absorbent au moins la moitié de mes revenus [...] Dans notre cas, nous avons essayé de bien planifier. Nous avons pris soin des parents de mon mari jusqu’à ce qu’ils aient besoin de soins à plein temps et nous avons fait de notre mieux pour gérer nos affaires de la bonne manière, pour les bonnes raisons. Maintenant que nous sommes à un moment où nous devrions célébrer la vie à deux, nous nous débattons pour essayer de joindre les deux bouts!
Sam n’est pas seule dans cette situation. Elle exprime les préoccupations de tant de personnes dans nos communautés.
Danny, de St. Marys, a écrit ceci:
J’ai suivi de très près les délibérations du Parlement en télédiffusion et ce qui se passe avec le prix de l’essence et l’inflation qui sévit en ce moment. Honnêtement, je suis tout à fait dégoûté par la façon dont le gouvernement libéral aborde ces questions. Je suis dégoûté par la façon dont le gouvernement libéral continue de désinformer, d’éluder et de détourner chaque sujet [...]
Je payais environ 150 $ d'essence par semaine pour aller au travail; maintenant, il m'en coûte 250 $ par semaine. À l'épicerie, ma femme et moi achetons tout le temps les mêmes produits; notre facture est passée de 160 à 250 $ par semaine. Cela représente 200 $ de plus par semaine en ce moment, soit près de 1000 $ par mois, rien que pour l’inflation.
Anthony, de Perth South, écrit ceci: « Le prix de l’essence m’inquiète beaucoup. Quand allons-nous voir des prix abordables [...] Acheter une voiture électrique n’est pas une solution viable » compte tenu du prix, même pour une voiture d’occasion.
Voici ce qu’écrit Pam, de Mount Forest, au nord du comté de Wellington:
Hier soir, j’ai presque pleuré en parlant à mon mari du montant de nos dépenses du mois dernier. La fin de semaine dernière, nous avons acheté un modeste assortiment de viandes congelées et quelques autres produits chez le boucher, et cela nous a coûté plus de 450 $. Si on est réaliste, notre famille de quatre personnes en aura PEUT-ÊTRE pour un mois. Ensuite, nous avons fait les courses… et nous en avons eu pour 250 $ de plus. Donc, le total monte à 700 $, et nous devrons retourner à l’épicerie à la fin de la semaine.
Alors qu’il avait pris sa retraite, Walter, de West Perth, a dû retourner travailler. Il écrit: « L’essence fait tout augmenter, sauf ma pension. Je dois donc retourner travailler. En voilà une belle retraite! Il doit y avoir un moyen de contrôler ce gouvernement libéral ou de le chasser du pouvoir. »
Les résidents de Perth—Wellington ont du mal à joindre les deux bouts. Partout au Canada, les gens ont des difficultés. Alors que le gouvernement libéral fait de plus en plus de dépenses inflationnistes, ces dépenses font grimper les prix et aggravent la situation pour les Canadiens ordinaires.
Ces derniers mois, les réponses des libéraux aux critiques ont varié de pitoyables à franchement exaspérantes. Lundi dernier, à la période des questions, j’ai interrogé le gouvernement à propos du coût de l'épicerie et du nombre croissant de Canadiens qui sont contraints d'avoir recours aux banques alimentaires. Quelle a été la réponse du gouvernement? Le a répondu de façon évasive, reprenant la même affirmation fallacieuse selon laquelle la taxe sur le carbone est nécessaire pour lutter contre les changements climatiques. Pourtant, comme nous l’avons vu, les émissions continuent d’augmenter à mesure que la taxe sur le carbone augmente. Ces réponses évasives et lâches ne tiennent pas compte des véritables préoccupations.
Malheureusement, les libéraux ont adopté l’approche selon laquelle s’ils répètent la même chose encore et encore, cela pourrait finir par être vrai. En fait, ce n'est pas le cas. La taxe sur le carbone a pour effet de faire grimper les coûts de la production, de la transformation et du transport des aliments, ce qui fait augmenter les coûts pour les agriculteurs, les familles agricoles et les Canadiens de partout au pays qui essaient de nourrir leur famille.
Hier, lors de la période des questions, j’ai posé une autre question à laquelle on a répondu de façon évasive. Au lieu d’obtenir une réponse du ou de la , j’ai reçu une réponse d’une autre ministre, qui a profité de l’occasion pour se vanter au sujet de l’argent qui a été versé pour la PCU. Ce qu’elle a omis de reconnaître, c’est que la veille, la vérificatrice générale a signalé que près de 13,4 milliards de dollars ont été versés en trop à des personnes non admissibles ou à des personnes qui devraient faire l’objet d’une enquête plus approfondie. Elle a aussi dit que des détenus ont reçu la PCU.
Lorsqu’un ministre libéral affirme que les dépenses des libéraux aident les gens dans le besoin, cela ne tient tout simplement pas la route.
Créer de plus en plus de dépenses inflationnistes ne fait qu'augmenter les coûts à court terme et, à long terme, cela engendre des problèmes économiques structurels, lesquels perdurent depuis 2015.
Lorsque nous allons rencontrer nos concitoyens, ceux-ci nous demandent souvent ce que nous ferions si nous étions au pouvoir. Cette motion de l’opposition est notre réponse. Nous retirerions la taxe sur le carbone de tous les intrants alimentaires, de tous les intrants utilisés pour produire les aliments qui nourrissent tous les Canadiens. Nous essayons de le faire depuis des mois.
En mars, nous avons présenté une motion demandant une réduction de la taxe sur l’essence et le diésel. Les libéraux et les néo-démocrates l’ont rejetée. En septembre, nous avons présenté une motion demandant un moratoire sur de nouvelles taxes. Les libéraux et les néo-démocrates l’ont rejetée. En octobre, nous avons présenté une motion demandant une exonération de taxe pour les combustibles de chauffage domestique. Les libéraux et les néo-démocrates l’ont rejetée. Cela se passe au Canada, où il fait exceptionnellement froid en hiver, et ils ont rejeté notre demande d’éliminer la taxe sur le carbone pour le chauffage domestique. Chaque fois que nous proposons des solutions concrètes pour les familles et les Canadiens de partout au pays, ces propositions sont rejetées.
Que ferait cette motion? Le dernier jour de la période des crédits, nous demandons cinq choses simples, soit l’annulation de la taxe sur le carbone sur les carburants agricoles, le séchage du grain, les engrais, le transport et les autres éléments pertinents du système d’approvisionnement alimentaire. Le Canada aide littéralement à nourrir le monde, mais nous avons les mains liées pour le faire lorsque le coût des intrants continue d’augmenter pour les agriculteurs et les familles agricoles.
Justement, pas plus tard qu’hier, au Comité permanent de l’agriculture et de l’agroalimentaire, où j’ai eu l’honneur de siéger, le député de a posé une question très simple à la . Il lui a demandé si elle connaissait le pourcentage des fermes canadiennes qui sont des exploitations familiales. La ministre de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire a dit qu'elle l'ignorait. La réponse à cette question, c'est que 95 % des fermes au Canada sont des exploitations familiales.
Les familles agricoles nourrissent les familles partout au Canada, et la motion à l'étude vise à leur permettre de nourrir notre pays sans se ruiner, et aux familles de se nourrir sans se ruiner. Lorsqu'on lit jour après jour des courriels déchirants au sujet de familles qui ont du mal à joindre les deux bouts ou lorsque l'on apprend que 1,5 million de Canadiens ont recours à une banque alimentaire au cours d’un mois donné, dont 500 000 enfants, c'est le temps d'agir, et nous avons le devoir de le faire. Nous devons soustraire les produits essentiels à la taxe sur le carbone. Nous devons cesser d'appliquer la taxe sur le carbone sur ce qu’il faut pour nourrir notre pays.
Nous avons présenté cette motion à la Chambre, et j’ai extrêmement bon espoir que les libéraux, les néo-démocrates et les bloquistes se rallieront à l’opposition conservatrice pour que les Canadiens puissent nourrir leur famille à un prix plus abordable.
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Madame la Présidente, je suis honoré de prendre la parole après mon collègue qui a fait une intervention très divertissante. C’est toujours un grand honneur pour nous tous de nous lever pour parler au nom des collectivités qui nous ont élus.
Le débat d’aujourd’hui porte sur une motion que nous avons présentée et qui nous semble très raisonnable dans le contexte de la crise économique que nous vivons, cette crise du coût de la vie. La motion demande au gouvernement de supprimer la taxe sur le carbone sur le coût des intrants dans l'industrie agroalimentaire, qu’il s’agisse de production agricole, ou dans ma région, des éléments assujettis à cette tarification dans l’industrie de la pêche.
C’est important, parce que la taxe sur le carbone est en fait une taxe sur tout. La plupart des gens en sont probablement conscients, mais la principale raison pour laquelle nous vivons cette période inflationniste, certains disent « juste inflationniste », c'est qu'il y a une taxe qui s’applique sur tout et qui fait monter les prix, de concert avec les dépenses gouvernementales.
J’aimerais que mes collègues ici présents comprennent un peu l’effet de ces coûts. Certains d’entre nous, qui touchent un assez bon salaire, n’ont peut-être pas à se serrer la ceinture comme le font les gens de ma collectivité, où le revenu individuel médian est de 20 000 $ par année et le revenu familial médian, de 44 000 $ par année. Dans notre province, nous sommes obligés de nous chauffer soit au mazout, dont 53 % provient d’Arabie saoudite, du pétrole sale d’Arabie saoudite, soit à l’électricité, qui est produite en Nouvelle-Écosse avec du charbon, dont 60 % provient de Colombie. Par conséquent, à cause des décisions du gouvernement, nous n’avons pas la possibilité dans notre province d’utiliser de l’énergie canadienne propre. Nous sommes forcés d’utiliser ces méthodes, ce qui augmente considérablement le coût de la vie. Pour une personne dont le revenu médian est de 20 000 $, ces augmentations sont énormes.
Certains de mes concitoyens m’ont écrit, et je suis persuadé que comme moi, mes collègues de tous les partis représentés à la Chambre reçoivent des appels de gens qui souffrent. Je vais faire part aux députés de ce que Jeff Kinar, de ma circonscription, m’a écrit.
Il a dit qu’il était absolument choqué de payer 2 $ le litre de diésel pour son camion. C’est un retraité qui vit dans une région rurale de la Nouvelle-Écosse et qui essaie de profiter de ce qu’il estime être une retraite bien méritée. Il a fait carrière dans la fonction publique et il a un revenu de pension modeste. Heureusement, il a peu de problèmes médicaux et il est propriétaire de sa maison, mais les prix du carburant sont insoutenables pour les personnes qui vivent en milieu rural et qui doivent se rendre régulièrement en ville pour faire l’épicerie, acheter des médicaments d’ordonnance et prendre des rendez-vous médicaux. Selon lui, il est choquant de voir que presque toute l’équipe des libéraux s’est rendue en Europe tout en exhortant — ou en extorquant — les Canadiens à faire leur part dans la lutte contre les changements climatiques.
Pour sa part, Nancy Celic, une habitante de ma circonscription, a écrit...
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Madame la Présidente, le député néo-démocrate de la coûteuse coalition est évidemment très sensible à toute accusation selon laquelle ses amis et collègues du caucus sont responsables de la hausse générale des coûts.
Je vais revenir sur ce que certaines personnes de ma circonscription m’ont écrit. Je suis sûr que le député de reçoit des courriels comme celui-ci. Nancy m’a écrit pour me faire part des problèmes auxquels sont confrontés les bénéficiaires d’une pension d’invalidité fédérale. De toute évidence, le député de Kingston et les Îles ne sait pas que certaines personnes vivent d'une pension d’invalidité.
Nancy poursuit en demandant au gouvernement de bien vouloir bonifier cette pension. Elle écrit que sa facture de mazout s’élève à plus de 700 $, alors qu’elle ne reçoit que 895 $ par mois. Elle n’a pas les moyens de payer les médicaments, l’électricité, le câble, le téléphone, ni Internet, sans parler de la nourriture. Elle vit dans une région rurale de la Nouvelle-Écosse, alors tout ce dont elle a besoin, elle doit aller le chercher en voiture, mais elle ne peut pas payer l’essence. Elle dit qu’elle est habituellement à la maison de toute façon, mais c’est ridicule. Elle parle ensuite de ses besoins médicaux et dit qu’elle mène une vie semblable à celle qu'elle menait au début de la pandémie, car elle ne peut pas sortir et manque ses rendez-vous.
Elle dit ensuite que le gouvernement donne des millions de dollars, qu’elle comprend pourquoi il doit le faire et qu’elle compatit, mais elle demande ce que fait le gouvernement pour les citoyens canadiens. Elle se demande si le gouvernement se soucie d’eux. Elle dit ensuite qu’elle a du mal à voir sa mère, car celle-ci habite à 35 kilomètres de chez elle, et Nancy n'a pas les moyens de payer l’essence pour lui rendre visite. Sa mère reçoit également une pension de vieillesse et ne peut pas se permettre d’acheter de la nourriture.
J’aurais pensé que les libéraux se soucieraient de ces questions et appuieraient la motion.
Nous constatons, par exemple, que la hausse du coût des aliments a atteint 10,8 % à cause des politiques du gouvernement. Le prix du poisson, un aliment très important dans ma circonscription, a augmenté de 10,4 %. Le prix du beurre a augmenté de 16 %, celui des œufs, de 11 %, celui de la margarine, de 37 %. Je ne plaisante pas; le prix de la margarine a augmenté de 37 %. Le prix du pain et des petits pains, qui sont des produits que nous apprécions, a augmenté de 17 %. Je pourrais continuer ainsi. Le coût des aliments a énormément augmenté.
La pêche est une activité importante dans ma circonscription. C’est la saison du homard et l’hiver vient de commencer. Pêcher le homard dans l’Atlantique Nord en hiver est un travail dangereux, surtout pendant les tempêtes à cause des vagues et de la neige. Les pêcheurs affrontent le danger lorsqu'ils sont en mer, à 40 ou 50 milles des côtes.
Je sais que j'aurai droit à des railleries de la part des députés d'en face, mais le coût du diesel pour un bateau de pêche est de 2,70 $ le gallon, soit le triple de ce qu’il était au début de la saison l’année dernière. Il a triplé. C’est à cause des politiques du gouvernement que nous n’avons plus accès aux appâts nécessaires. Nous ne sommes pas autorisés à pêcher le maquereau à cause des décisions du gouvernement. La réalité, c'est qu’il faut acheter de l’appât en Europe et en Norvège, et son prix a doublé; il est maintenant de 1,40 $ par poisson.
Il y a des gens qui ont un prêt de la commission provinciale des prêts. Ce sont de jeunes entrepreneurs qui se sont lancés dans la pêche et qui ont obtenu des prêts de plus d’un million de dollars pour acheter leur bateau, leur permis et leur équipement. Leurs prêts ont été renouvelés cet automne. Les députés savent-ils combien ce prêt leur coûte maintenant? Ils payaient 2 %. À quoi les députés pensent-ils qu’ils sont passés? Le taux a plus que triplé. Il est passé à 7 %, sur un prêt de 1 million de dollars.
Cela représente un fardeau incroyable et une augmentation du coût des aliments que nous consommons. C’est pourquoi nous présentons cette motion. Nous sommes d'avis qu'il faut donner un répit aux gens. Le gouvernement doit donner un répit aux Canadiens afin de mettre un terme à l'inflation qu'il alimente, car le prix des aliments grimpe et la population doit choisir entre se chauffer et manger.
Comment en sommes-nous arrivés là? De minuscules déficits ont été promis en 2015 et l'équilibre budgétaire devait être rétabli en 2019. Avant la pandémie, le gouvernement avait accumulé 110 milliards de dollars de déficits, alors qu'il était censé avoir des budgets équilibrés. Puis, pendant la pandémie, plus de 200 millions de dollars ont été dépensés sur des questions qui n’étaient pas liées à la à celle-ci, ce qui a fait grimper la dette publique à des sommets jamais atteints par aucun autre premier ministre dans l’histoire du pays.
Ces dépenses excessives injectent de l’argent dans l'économie, mais nous sommes dans un contexte de pénurie, de sorte que nos chèques de paie ne nous donnent plus le même pouvoir d'achat qu'avant. C’est un principe de base en économie. Or, si le gouvernement comprenait ou prêtait attention à la politique monétaire, il aurait compris et prévu cela, comme nous l’avons fait il y a deux ans. Nous avons averti le gouvernement que cela allait se produire. La a dit qu’elle s’inquiétait de la déflation. Les députés croient-ils cela? Elle n’a rien fait pour comprendre les principes de base de notre économie.
J’ai beaucoup d’autres choses à dire sur le gaspillage de fonds publics qui nous amène maintenant à exhorter le gouvernement à faire preuve d'un peu de compassion en donnant un répit aux gens afin qu'ils puissent se permettre d'acheter de la nourriture et qu'ils n'aient plus à choisir entre se nourrir, se chauffer ou, dans le cas de ma province, renouveler leurs médicaments, parfois au point de vendre leur maison.
J’ai posé des questions ici et j’ai eu Debbie au téléphone. Sa mère doit vendre la maison familiale. Elle doit vendre la maison familiale parce que le prix du chauffage est passé de 200 $ à 400 $ par mois. Chaque semaine, nous recevons des appels de personnes qui doivent vendre leur maison parce qu’elles n’ont plus les moyens de la chauffer. Elles doivent choisir entre entretenir cette maison ou manger; elles sont donc contraintes de la vendre.
Nous demandons au gouvernement de faire preuve d’un peu de compassion en réduisant ou en éliminant sa taxe sur le carbone à la noix, qui n’a pas permis d'atteindre le moindre objectif de décarbonation. Depuis qu'ils sont au pouvoir, les libéraux n’ont pas réduit les émissions de carbone au pays. Il s’agit d’une taxe inflationniste destinée à faire grimper l’inflation, et elle est un échec. Nous exhortons donc tous les députés à appuyer cette motion aujourd’hui. Il s’agit d’une motion brillamment rédigée qui aiderait vraiment les Canadiens à traverser la terrible conjoncture économique à laquelle nous sommes confrontés.
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Madame la Présidente, je suis heureuse de partager mon temps de parole avec le député de .
Je suis ravie de participer au débat d’aujourd’hui sur l’augmentation du coût de la vie. C’est une question qui est au cœur des préoccupations du gouvernement fédéral et des résidants de Davenport. C’est également le principal défi économique que doit relever notre pays à l’heure actuelle.
Nous avons parlé avec les Canadiens et nous sommes conscients de l'incertitude incontestable qu’ils ressentent aujourd’hui. Tout d’abord, nous avons vécu une pandémie comme il n'en survient qu'une par génération. Nous avons mis l’économie canadienne sur pause, puis nous l’avons relancée. Ensuite, Vladimir Poutine a envahi l’Ukraine. Maintenant, nous avons l’inflation. Toutes ces choses sont reliées, bien sûr. L’inflation mondiale n’est pas attribuable aux décisions d’un seul gouvernement. L’inflation mondiale est attribuable aux contrecoups combinés de deux années et demie de tumulte historique.
Heureusement, dans cette conjoncture très difficile, le Canada s’en sort mieux que la plupart des autres pays du G7. Toutefois, cette réalité ne change rien aux effets de la conjoncture sur les Canadiens lorsqu’ils regardent leur facture d’épicerie ou leur reçu d’essence. Le gouvernement fédéral sait à quel point les derniers mois ont été difficiles. Même si, après une crête de 8,1 % en juin, l’inflation est retombée à 6,9 %, elle est encore trop élevée. Le fait que le taux d’inflation du Canada soit l’un des plus bas de tous les pays du G7 n'a rien pour nous rassurer.
L’abordabilité et la capacité de payer les nécessités du quotidien demeureront un enjeu majeur. Les temps resteront durs pour de nombreux Canadiens, amis, familles et voisins. Notre économie ralentira, tout comme les économies du monde entier, alors que les banques centrales continueront d’agir pour lutter contre l’inflation, comme l’a signalé la Banque du Canada hier. Il y aura des gens dont les versements hypothécaires augmenteront. Les entreprises ne seront plus aussi florissantes qu’elles l’ont été depuis que nous avons émergé de nos maisons, après le confinement dû à la COVID, pour réintégrer la société. Notre taux de chômage sera encore faible, mais il ne sera pas à son niveau le plus bas.
Nous savons que les Canadiens s’inquiètent de l’augmentation du coût de la vie et qu’ils se demandent aussi quand tout cela va cesser. Les Canadiens les plus vulnérables et ceux qui ressentent le plus durement les effets de la hausse des prix peuvent compter sur le gouvernement fédéral pour les aider grâce à notre plan pour rendre la vie plus abordable.
Notre plan en matière d’abordabilité propose un train de mesures totalisant 12,1 milliards de dollars qui seront mises en place tout au long de cette année, et dont bon nombre se poursuivront après cette année pour aider à rendre la vie plus abordable à des millions de Canadiens. J'aimerais passer en revue certaines de ces mesures.
Tout d'abord, nous avons doublé le crédit pour la TPS pendant six mois, ce qui représente une aide ciblée supplémentaire de 2,5 milliards de dollars pour environ 11 millions de personnes et de familles qui bénéficient déjà du crédit d’impôt, dont plus de la moitié des aînés canadiens. Beaucoup ont reçu ce versement supplémentaire le mois dernier.
La deuxième mesure consiste à bonifier l’Allocation canadienne pour les travailleurs. Les familles à revenu faible ou modeste recevront jusqu'à 2 400 $ de plus dès cette année.
Depuis juillet dernier, nous avons également augmenté de 10 % les prestations de la Sécurité de la vieillesse pour les personnes âgées de plus de 75 ans. Nous renforcerons la sécurité financière de 3 millions de personnes âgées en fournissant automatiquement plus de 800 $ la première année aux retraités qui touchent la prestation maximale.
En outre, grâce au supplément à l'Allocation canadienne pour le logement, nous verserons cette année un paiement de 500 $ à 1,8 million de locataires canadiens qui peinent à payer leur loyer.
Nous réduirons également les frais de services de garde réglementés de 50 % en moyenne d’ici la fin de l’année. Je suis ravie que nous ayons présenté le projet de loi , une loi qui protégera de façon permanente l’accès à des programmes d'éducation préscolaire et à des services de garde de qualité, abordables et inclusifs. Grâce à ce projet de loi, il sera plus difficile pour tout gouvernement futur d’annuler ou de réduire les services de garde à l’avenir. Je suis très heureuse que cela se concrétise et soit déjà en cours.
Nous offrons des soins dentaires aux enfants de moins de 12 ans issus de ménages ayant un revenu inférieur à 90 000 $ et qui n'ont pas une assurance privée. Les familles pourront recevoir jusqu'à 650 $ cette année et l'an prochain.
Nous indexons également les prestations à l’inflation, notamment l’Allocation canadienne pour enfants, le crédit pour la TPS, le Régime de pensions du Canada, la Sécurité de la vieillesse et le Supplément de revenu garanti.
Grâce à ces mesures, les Canadiens recevront plus d’argent au moment où ils en ont le plus besoin. En outre, en ce qui concerne la tarification de la pollution, nous savons que la tarification nationale de la pollution est le moyen le plus efficace et le moins coûteux de réduire les émissions de gaz, tout en redonnant de l’argent à la plupart des Canadiens.
J’aimerais prendre un moment pour souligner plus en détail deux autres mesures de ce plan.
Premièrement, dans l’énoncé économique de l’automne, nous avons prévu bonifier davantage l’Allocation canadienne pour les travailleurs, en plus de l’avoir déjà élargie et améliorée dans le cadre du budget de 2021 afin de soutenir jusqu’à 3 millions de Canadiens qui occupent des emplois importants, mais qui ne sont pas très bien rémunérés. Les bénéficiaires profitent de ce soutien lorsqu'ils produisent leurs déclarations de revenus. Cela signifie que les Canadiens admissibles doivent attendre la fin de l’exercice pour recevoir l’argent qu’ils ont déjà gagné.
Or, il y a des factures à payer tout au long de l’année. C’est pourquoi, dans l’énoncé économique de l’automne, nous avons établi un plan pour bonifier davantage l’Allocation canadienne pour les travailleurs. Grâce aux changements proposés dans l’énoncé économique de l’automne, 1,2 million de travailleurs canadiens à revenu faible ou modeste de plus bénéficieront de l’Allocation canadienne pour les travailleurs au moyen de paiements anticipés qui leur seront versés en juillet, octobre et janvier en fonction de leurs revenus de l’année précédente. Cela signifie qu’en tout, l’Allocation canadienne pour les travailleurs viendrait compléter le revenu de quelque 4,2 millions de Canadiens. Ces personnes comptent parmi les Canadiens les moins bien rémunérés, et aucune personne qui travaille 40 heures par semaine ne devrait avoir à s’inquiéter de payer ses factures ou de mettre de la nourriture sur la table.
La deuxième mesure que j’aimerais souligner est l’investissement du gouvernement dans l’éducation préscolaire et les services de garde d’enfants. Ce n'est pas seulement une politique sociale, c’est aussi une politique économique. Des services de garde abordables et de qualité feront croître notre économie, contribueront à donner à chaque enfant canadien le meilleur départ possible dans la vie et permettront à davantage de femmes d’entrer sur le marché du travail.
Je considère que cette politique change la donne. En fait, pas plus tard que la semaine dernière, Statistique Canada a indiqué qu'en novembre, près de 82 % des femmes, dans leurs années les plus productives, occupaient un emploi, soit le taux le plus élevé jamais enregistré. C'est donc dire que la mise en œuvre de notre système pancanadien d’éducation préscolaire et de garderies, combinée à la pénurie de travailleurs, continue de combler les écarts de longue date entre les sexes. À une époque où le coût de la vie est une grande préoccupation pour beaucoup de gens, les investissements que nous avons faits ont une incidence réelle et tangible sur ce qui est souvent l’une des plus grandes dépenses mensuelles pour une famille.
Cette mesure est très populaire parmi les résidents de ma circonscription, Davenport. Ils se réjouissent du programme national de garderies, et il est clair qu’ils y ont recours. Ils sont très heureux d'avoir plus d'argent, surtout durant les mois comme celui de décembre, avec ses réunions de famille. Ils ont besoin de plus d’argent.
Dans le budget de 2021, le gouvernement fédéral a fait un investissement historique de 30 milliards de dollars sur cinq ans pour créer un système pancanadien d’éducation préscolaire et de garderies. En moins d’un an, nous avons conclu des ententes avec les 13 provinces et territoires. Comme je l’ai dit plus tôt, d’ici la fin de l’année, les frais de garde des enfants inscrits dans les garderies réglementées diminueront. La baisse sera de 50 % d’ici 2025-2026. Dans l'ensemble du pays, une place dans une garderie réglementée coûtera en moyenne 10 $ par jour.
À l’heure actuelle, cela signifie que les parents de la Colombie-Britannique peuvent économiser en moyenne jusqu’à 550 $ par mois pour chaque enfant qui fréquente une garderie réglementée, soit des économies pouvant atteindre 6 600 $ chaque année. Cela s’ajoute aux économies maximales de 350 $ par mois que le plan ChildCareBC leur a permis de réaliser en 2018. Au total, les économies sont de presque 900 $ par mois en moyenne.
Dans le cadre de notre collaboration avec les provinces et les territoires sur la mise en œuvre des ententes, nous créons également un fonds d’infrastructure pour l'éducation scolaire et les garderies. Grâce à un financement de 625 millions de dollars, le fonds permettra aux provinces et aux territoires de consacrer plus d'argent aux services de garde d'enfants, y compris pour la construction de nouvelles installations, le tout dans le but de rendre les services de garde d'enfants de haute qualité plus accessibles et plus abordables partout au Canada.
Afin de nous assurer que les Canadiens traverseront les difficultés économiques actuelles, nous fournissons, dans le cadre de notre plan en matière d'abordabilité, de l'aide atténuant l'effet de l’inflation destinée à ceux qui y sont les plus exposés, donc qui sont les plus vulnérables. Bien entendu, nous ne pouvons pas aider chaque Canadien de la même manière que nous l’avons fait avec les mesures d’urgence au plus fort de la pandémie. Cela ne ferait qu’aggraver et prolonger l’inflation. Je souligne que nous nous sommes montrés responsables dans nos dépenses, que nous faisons preuve de compassion et que nous continuerons à aider les Canadiens qui en ont le plus besoin comme nous le faisons maintenant.