(i) l’année 2023, en raison des changements climatiques, a été une année record pour les feux de forêt, qui ont détruit une surface correspondant au double du record historique précédent et qui ont forcé l’évacuation de centaines de milliers de Canadiens,
(ii) les Canadiens continuent de composer avec une augmentation dramatique du coût de la vie au moment même où les grandes sociétés canadiennes, y compris les sociétés pétrolières et gazières, enregistrent des profits sans précédent,
(iii) les programmes fédéraux destinés à soutenir les améliorations écoénergétiques, comme les thermopompes, sont difficiles d'accès, particulièrement pour les Canadiens à faible revenu,
(iv) les actions climatiques efficaces doivent aussi répondre aux préoccupations valides des Canadiens en matière d’abordabilité,
la Chambre demande au gouvernement:
a) d’abolir la TPS sur toutes les formes de chauffage résidentiel;
b) de faire en sorte que les Canadiens à faible revenu et de la classe moyenne obtiennent gratuitement et facilement des améliorations écoénergétiques et des thermopompes, peu importe le système de chauffage résidentiel initial de leur domicile;
c) de financer ces changements en instaurant un impôt sur les profits excessifs des grandes sociétés pétrolières et gazières.
— Madame la Présidente, je partagerai mon temps de parole avec mon bon ami le député de .
Les Canadiens de partout au pays ont du mal à faire face au coût de la vie, y compris pour se nourrir, se loger et se chauffer. Dans l'ensemble des provinces et des territoires, les Canadiens réclament aussi que des mesures soient prises pour lutter contre les changements climatiques. C'est le grand défi de notre époque, un défi existentiel qui touche tout le monde, nos enfants et les générations futures.
Nous n'avons pas seulement la capacité de nous attaquer en même temps à ces deux problèmes urgents que sont l'abordabilité et la crise climatique: nous avons le devoir de le faire. C'est pourquoi les néo-démocrates présentent cette motion aujourd'hui.
La motion a trois objectifs. D'abord, elle abolirait la TPS sur toutes les formes de chauffage domestique. Après tout, la TPS est une taxe conservatrice instaurée par un ancien gouvernement conservateur qui, comme on l'a dit à maintes reprises à la Chambre, s'applique dans ce cas-ci à quelque chose d'essentiel.
Les libéraux ont surpris tout le monde la semaine dernière avec leur décision ouvertement politique d'accorder un répit à certaines personnes dans des régions du pays où les libéraux semblent en difficulté dans les sondages. Contrairement à cette décision, la présente motion accorderait un répit à tous les habitants de toutes les provinces et tous les territoires, pour toutes les formes de chauffage domestique. La stratégie que nous proposons est assez simple. Le NPD l'a présentée à maintes reprises depuis l'époque du regretté Jack Layton.
La motion vise également à permettre aux Canadiens de choisir plus facilement des modes de chauffage domestique propres leur permettant de réduire leurs factures, en particulier les thermopompes, qui transforment actuellement le mode de chauffage de millions de personnes dans le monde. Il y a eu une augmentation à deux chiffres du nombre de personnes qui utilisent une thermopompe pour se chauffer, mais ici, au Canada, il reste beaucoup de travail à faire.
L'approche actuelle des libéraux pour aider les Canadiens à installer des thermopompes ou à effectuer des rénovations écoénergétiques de leurs maisons, qui vise tous les Canadiens, y compris ceux de la classe moyenne, mais surtout les personnes à faible revenu, comporte de graves lacunes. Ainsi, la semaine dernière, ils ont apporté des changements pour ceux qui se chauffent au mazout, qui habitent principalement dans les provinces de l'Atlantique. Grâce à ces changements, ces gens pourront beaucoup plus facilement se permettre d'apporter les modifications nécessaires pour améliorer l'enveloppe du bâtiment, isoler leur maison, rendre leur logement plus étanche et installer des thermopompes. Or, ce sont les changements dont tous les Canadiens, de toutes les provinces, ont besoin et pour toutes les formes de chauffage domestique.
Où en sommes-nous dans la réalisation de l'objectif ambitieux du gouvernement de réduire la pollution provenant des sources de chauffage domestique? En fait, nous sommes bien loin du compte. Le Canada s'est engagé à ce que plus de 10 % des logements soient chauffés au moyen de thermopompes d'ici 2030 afin d'atteindre les objectifs du plan de réduction des émissions. À l'heure actuelle, nous en sommes à 6 %. D'ici 2030, nous devrons atteindre ces 10 %, ce qui signifie qu'il faut installer environ 560 000 thermopompes dans tout le pays. Cela représente 70 000 thermopompes par an.
Les néo-démocrates ont fait inscrire une question au Feuilleton, dans laquelle ils demandaient au gouvernement combien de thermopompes avaient été installées depuis 2021 dans le cadre du programme pour des maisons plus vertes mis en place. Nous avons reçu les chiffres en mars dernier. De combien s'agissait-il? Ce n'étaient pas 70 000 thermopompes qui avaient été installées, mais à peine 438.
Il est vrai que des thermopompes sont installées pour des raisons autres que le programme d'incitation à l’aménagement de maisons plus vertes, mais cela montre que l'objectif concernant les thermopompes n’est pas atteint. C'est comme la promesse de planter deux milliards d'arbres; la commission de l'environnement vient de nous dire qu'elle n'atteindra pas son objectif et qu'elle est devenue un programme de comptage d'arbres au lieu d'un programme de plantation d'arbres. Le Canada est loin d'être à la hauteur de ses ambitions et n’arrive absolument pas à apporter à temps les changements dont il a besoin pour s’attaquer à cette crise existentielle.
Les gens ont beaucoup trop de mal à se prévaloir du programme de thermopompes du gouvernement. Je vais vous raconter ce qui est arrivé à Perry, un de mes voisins à Smithers, en Colombie‑Britannique. En juin dernier, son générateur d'air chaud au gaz naturel a atteint la fin de sa vie utile. Il a donc décidé de la remplacer par un appareil efficient. Il a décidé d’installer un système de thermopompe propre qui fonctionnerait avec l’électricité propre de la Colombie‑Britannique. Il pensait ainsi économiser et contribuer à réduire la pollution. Quelqu’un lui a parlé du programme pour des maisons plus vertes, alors il a demandé à un conseiller en efficacité énergétique d’inspecter sa maison. Il a trouvé un technicien compétent qui lui a installé une thermopompe. Il a suivi toutes ces étapes, et le processus est loin d’être simple.
Après avoir lu toutes les règles et les spécifications, le technicien a installé deux unités. Mon voisin a soumis les documents au programme pour des maisons plus vertes de Ressources naturelles Canada. Des mois plus tard, on lui a répondu que l’unité extérieure figurait sur la liste des appareils approuvés, mais qu’elle n'était pas approuvée si elle était utilisée avec l’unité intérieure qui avait été choisie. Cette dernière figure aussi sur la liste des appareils approuvés, mais pas lorsqu'elle est installée avec l'unité extérieure. C’est absolument invraisemblable.
À sa grande frustration, il a fait appel aux responsables du programme pendant des mois pour leur faire entendre raison. Il avait fait installer une thermopompe qui utilise de l’électricité afin de réduire la pollution. C’est le but du programme, et c’est ce qu’il a fait. Malgré cela, les responsables du programme ont refusé de lui envoyer son remboursement de 5 000 $. Qu’a-t-il fait, alors? Il a rappelé le technicien et lui a demandé d’arracher une des unités pour la remplacer par une unité de qualité inférieure. Mais au moins, les deux unités figuraient ensemble sur la liste et devaient être approuvées. Il a soumis à nouveau les documents. Une autre vérification de l’efficacité énergétique a été effectuée. Au bout de six mois, il a reçu un courriel du programme indiquant que son compte avait été fermé.
Cela fait un an et demi, et Perry n’a toujours pas reçu son remboursement de 5 000 $. Il a consacré tellement de temps à se battre avec les responsables du programme gouvernemental que s’il s’était payé le salaire minimum, il aurait gagné plus de 5 000 $. Cela montre à quel point l’approche du gouvernement est ridicule lorsqu'il offre aux gens ces systèmes qui sont censés leur faire économiser de l’argent. Nous allons changer cela.
Comment allons-nous financer ce programme? Comment allons-nous installer des thermopompes dans les maisons des personnes à faible revenu et à revenu modeste de toutes les régions du pays? Comment aiderons-nous les personnes ayant un faible revenu à s’offrir des travaux d’isolation et d’étanchéité pour pouvoir réduire le montant de leur facture et ains leur rendre la vie plus abordable? La réponse est très simple.
Nous demandons qu’un impôt soit perçu sur les bénéfices excédentaires des sociétés pétrolières et gazières, qui réalisent des profits obscènes et empochent énormément d’argent alors que nous sommes en pleine urgence climatique. Ces sociétés alimentent la crise climatique et rendent la vie encore plus inabordable pour les Canadiens dans toutes les provinces et tous les territoires.
Il ne s’agit pas là d’une idée radicale. C’est exactement ce que le gouvernement conservateur du Royaume‑Uni a fait pendant la pandémie. Il a imposé à l’industrie pétrolière et gazière du Royaume‑Uni un impôt de 25 % sur leurs bénéfices. Avec ces revenus, il a mis sur pied des mesures d'abordabilité pour les gens ordinaires. Depuis, cet impôt a même été porté à 35 %. C’est le moment de reprendre cette idée.
La semaine dernière, le directeur parlementaire du budget nous a dit que si nous étendions à l’industrie pétrolière et gazière le très modeste impôt de 15 % sur les bénéfices excédentaires que le gouvernement a imposé aux banques et aux compagnies d’assurance, cela générerait 4 milliards de dollars de recettes. Cette somme pourrait être affectée à des programmes tels que celui que nous proposons aujourd’hui pour installer des thermopompes dans les maisons des Canadiens à faible revenu et aider ces derniers à rendre leurs maisons plus écoénergétiques au moyen d'un programme adéquat destiné à cette fin. Une telle mesure aurait de profondes répercussions.
Ces sociétés peuvent se le permettre. Les profits que l’industrie pétrolière et gazière fait actuellement sont ahurissants. Je vais vous donner quelques chiffres. En 2022, les bénéfices de Canadian Natural Resources s’élevaient à 11 milliards de dollars. Pour Suncor, on parle de 9 milliards de dollars. J’ajouterai que Rich Kruger, le PDG, a déclaré que la société s’éloignerait de ses ambitions climatiques pour générer encore plus d’argent. Cenovus a réalisé des bénéfices de 6,45 milliards de dollars en 2022. Au total, les sociétés pétrolières et gazières canadiennes ont engrangé 38,3 milliards de dollars. Les profits réalisés par ces entreprises contribuent à l’inflation, rendent la vie moins abordable et alimentent la crise climatique. Il est temps qu’elles paient pour les solutions dont les Canadiens ont besoin.
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Madame la Présidente, je remercie mon collègue de son discours, mais également de son initiative relative à cet enjeu, qui est tellement important pour plusieurs personnes. Je veux le remercier également du leadership dont il fait preuve à la Chambre.
Mon discours comportera deux volets, à savoir ce qui est essentiel et ce qui est existentiel.
Beaucoup de choses sont essentielles à la vie. Ce sont les besoins de base comme être en sécurité, se nourrir, se loger et se chauffer, entre autres. Ce sont des besoins qui doivent être comblés pour qu'une personne puisse vivre décemment et dans la dignité. Tout le monde peut comprendre cela. Or, en ce moment, dans notre société, les gens en arrachent et ils ont de la misère relativement à presque tous ces besoins. On le voit avec la hausse du prix du panier d’épicerie, qui atteint des records. Les gens sont obligés de faire des choix absolument déchirants. Ils doivent réduire leurs dépenses liées à la nourriture, ils doivent se priver pour nourrir leurs enfants et se priver eux-mêmes d’aliments essentiels.
Pendant ce temps, alors que le prix des aliments explose, les PDG de ces grandes chaînes d’alimentation s’en mettent plein les poches, ils se donnent des bonis qui n’ont aucun sens et finissent l’année avec des revenus de 8, 10 ou 12 millions de dollars par année. Pendant ce temps, les gens, eux, en arrachent et ont de la difficulté à se nourrir convenablement. L’augmentation des prix à l’épicerie est plus élevée que l’inflation, laquelle est déjà plus élevée que la hausse des salaires moyens.
Les gens en arrachent aussi en raison de la crise du logement. Les gens ont de la difficulté à se trouver un loyer convenable à un prix convenable. Partout, dans Rosemont-La Petite‑Patrie, à Montréal et dans toutes les régions du Québec, c’est une crise majeure. Le gouvernement libéral des années 1990, suivi par les conservateurs, n’a pas investi suffisamment dans le logement abordable, le logement social et les coopératives d’habitation. Les gens en arrachent aujourd’hui sur ce plan. Ils ont de la misère à joindre les deux bouts. Ils sont obligés de déménager dans des appartements qui ne sont pas convenables, qui sont trop petits pour leurs besoins. Ils sont mal logés.
Le prix du chauffage explose également dans plusieurs régions. Le coût du mazout et du gaz naturel est en hausse et c’est une facture supplémentaire que les gens doivent payer. C’est extrêmement difficile. Pour aider les gens, le NPD a déjà agi et mis de l’avant des solutions qui ont amélioré la situation. Nous avons augmenté de 500 $ l’Allocation canadienne pour le logement pour les plus démunis. Nous avons doublé deux fois le crédit d’impôt pour la TPS pour aider les gens qui ont vraiment de la difficulté à payer leurs factures. Nous avons un programme de soins dentaires qui est déjà accessible pour les enfants de 12 ans et moins et qui sera bientôt accessible pour les adolescents, les personnes âgées de 65 ans et plus et les personnes en situation de handicap. Cela va améliorer leurs conditions de vie. Cela va leur faire économiser des centaines de dollars par année.
Nous avons d’autres propositions. Le projet de loi du permettrait d'augmenter la concurrence dans le secteur de l'épicerie et de réduire les prix. Nous proposons la création d'une assurance-médicaments publique et universelle, qui permettra de réduire les prix des médicaments. Nous proposons également d'investir dans les logements sociaux et les coopératives d’habitation.
Dans la motion d’aujourd’hui, nous mettons de l’avant deux nouvelles solutions qui, selon nous, devraient faire l’unanimité à la Chambre.
Nous proposons d'éliminer la TPS sur toute forme de chauffage résidentiel. Cette mesure s'appliquerait à tous les Québécois et à tous les Canadiens. Cela inclurait tous les Canadiens de toutes les régions. Contrairement aux libéraux, nous ne jouons pas la carte des divisions régionales. Comme les conservateurs, nous sommes conscients du fait que les gens ont besoin d’une pause à cet égard.
Non seulement nous proposons d’éliminer la TPS sur toute forme de chauffage, mais nous voulons aussi un vrai programme d’écorénovation domiciliaire. Nous voulons aussi rendre accessibles les thermopompes pour les familles les plus démunies et les familles de la classe moyenne. Les thermopompes vont leur permettre de réduire leur facture d’électricité et de chauffage, mais également d’économiser de l'argent à long terme, parce que c’est une excellente manière de se chauffer et de climatiser sa maison pendant l’été. C’est une manière de s’adapter au réchauffement et au changement climatique. C’est équitable et efficace.
Comment va-t-on payer cela? Mon collègue néo-démocrate en a parlé tantôt. L’année dernière, les grandes sociétés pétrolières ont fait des profits de 38 milliards de dollars. C’est le double des profits qu’elles avaient faits l’année d’avant. Elles sont passées de 19 milliards de dollars de profits à 38 milliards de dollars de profits. Je pense qu'il y a un peu de marge de manœuvre pour aller chercher de l’argent à cet endroit.
Même le directeur parlementaire a dit qu'en imposant un peu plus les entreprises pétrolières et gazières, c'est facilement 4 milliards de dollars par année qu'on pourrait aller chercher. Ce n'est pas rien, 4 milliards de dollars, pour permettre d'investir dans les gens et de réduire leurs factures de chauffage en leur permettant d'avoir accès rapidement à des thermopompes. Cela améliorerait grandement les choses.
Je passe maintenant à l'axe existentiel; existentiel comme dans « menace existentielle ». La planète brûle. Nous nous souvenons tous des feux de forêt de l'été dernier. Cela brûlait de partout. Il a fallu évacuer des villes et des villages. Il y avait de la boucane et on pouvait sentir la fumée à la grandeur du Québec, ainsi que dans plusieurs régions de l'Ontario et de la Colombie‑Britannique. Ce ne sont pas juste les feux de forêt. C'est une multiplication de catastrophes naturelles qui se produit sous nos yeux, et qui va continuer à le faire si nous ne sommes pas capables de lutter efficacement contre le dérèglement climatique et de réduire nos émissions de gaz à effet de serre.
Si l'augmentation de la température dépasse deux degrés Celsius, il y a des zones de la planète qui vont devenir inhabitables pour l'être humain. Cela veut dire qu'il y aura des déplacements massifs de population, des réfugiés climatiques par centaines de millions, des économies qui s'effondrent, mais aussi des guerres. Les gens se disent que deux degrés ne changent pas beaucoup les choses, et que, de toute façon, dans une journée, on passe souvent de 10 degrés le matin à 18 degrés l'après-midi. Il faut toutefois comprendre ce qu'est la moyenne planétaire. Il y a plusieurs années, il faisait globalement quatre degrés de moins sur la planète. Qu'est-ce que cela veut dire, quatre degrés de moins? Cela veut dire qu'il y aurait trois kilomètres de glace au-dessus de nos têtes en ce moment. Imaginons quatre degrés de plus. La planète devient un four.
Ce n'est pas ce que nous voulons léguer à nos enfants. Il y a urgence d'agir, mais les libéraux se traînent les pieds. Nous le voyons. Ils n'ont toujours pas de plafond d'émissions de gaz à effet de serre pour le secteur pétrolier et gazier. Nous attendons toujours cela. Ils n'ont toujours pas de règlements pour une électricité propre et carboneutre pour 2050. Nous attendons encore cette réglementation. Il s'agit de deux aspects qui sont majeurs et qui changeraient la donne. En ce moment, le gouvernement libéral s'en va droit dans un mur sur cette question. Ce n'est pas moi qui le dis, c'est le dernier rapport du commissaire à l'environnement qui a été remis ce matin et dans lequel il est clairement indiqué que ce gouvernement est en voie d'échouer en matière d'environnement et de lutte contre les changements climatiques.
Le NPD arrive aujourd'hui avec un vrai plan. Le fait de pouvoir avoir un programme de rénovation écoénergétique et d'avoir accès gratuitement à des thermopompes pour réduire les émissions de gaz à effet de serre dans le secteur du chauffage domiciliaire, c'est un vrai plan de transition énergétique. Évidemment, le chauffage domiciliaire ou résidentiel, ce n'est pas le seul secteur qui va nous permettre d'atteindre nos cibles de diminution des émissions de gaz à effet de serre, mais c'est un secteur qui est important. Nous ne pouvons pas nous permettre de ne pas agir sur tous les secteurs de notre économie et de notre vie en société. Il faut agir sur le secteur énergétique, sur le transport, sur l'agriculture, mais également sur nos maisons et sur le chauffage résidentiel.
Les experts nous disent que cette motion va dans le bon sens. Nous avons reçu l'appui de plusieurs experts et de plusieurs groupes environnementaux qui nous disent que c'est ce qu'il faut faire. Tom Green, conseiller principal en matière de politiques climatiques de la Fondation David Suzuki, nous dit que c'est une bonne chose. Alex Cool‑Fergus, responsable des politiques nationales du Réseau action climat, appuie cette motion. Catherine Abreu, qui, dans toutes les COP, parle au nom des Québécois et des Canadiens, nous dit que c'est une bonne chose à faire. Caroline Brouillette le dit aussi, tout comme Brendan Haley, d’Efficacité énergétique Canada. Ils nous disent tous que la motion que nous présentons aujourd'hui est une solution concrète, équitable pour toutes les régions, efficace pour les familles, et qu'elle va influer sur la capacité des gens à se nourrir, se loger et se chauffer. Elle va également changer la donne dans notre transition énergétique.
Si nous sommes sérieux dans la lutte contre les changements climatiques, voici le genre de mesure qu'il faut appuyer et mettre en œuvre le plus rapidement possible. Le plan des libéraux ne fonctionne pas. Les conservateurs s'en foutent complètement. Nous, au NPD, prenons cela au sérieux. Nous voulons aider les plus démunis, la classe moyenne, les familles, et nous allons le faire tout en aidant également à sauver notre planète en réduisant nos émissions de gaz à effet de serre. J'invite tous les députés à la Chambre, s'ils sont sérieux sur ces deux questions, à voter en faveur de la motion du NPD.
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Madame la Présidente, je suis très heureux de prendre la parole sur cette question qui me tient à cœur. J’ai des choses à dire sur certaines des lacunes que je relève dans cette motion.
Je tiens tout d’abord à rectifier les faits. J’ai déjà écouté les interventions du NPD aujourd’hui, celles du député de et du député de . Ils ont dit que la suppression de la taxe carbone sur le mazout domestique était une mesure de nature régionale, ce qui est totalement inexact. En effet, les personnes qui chauffent au mazout et qui doivent actuellement payer pour la tarification fédérale de la pollution n'auront pas à payer la taxe carbone, peu importe où elles vivent.
J’ai des petites nouvelles pour les députés de et de : en Ontario, deux fois plus de personnes se chauffent au mazout que dans l’ensemble du Canada atlantique. En ce qui concerne l’idée qu’il s’agirait d’une mesure régionale, je suis désolé de le dire, mais le NPD semble se rallier à un scénario que tentent de véhiculer les conservateurs, un scénario objectivement inexact. Il est très important de le souligner.
Tant que j’y suis, j’aimerais parler du mazout domestique et de la tarification de la pollution, que certains appellent la taxe sur le carbone et qui a été récemment supprimée pour le mazout domestique. Je tiens à ce que l’on comprenne pourquoi nous avons procédé ainsi.
On sait deux choses sur le chauffage au mazout: c’est le mode de chauffage le plus polluant et le mode de chauffage le plus cher. Pour que les gens puissent le comprendre, chiffres à l’appui, en 2023, le coût de fonctionnement annuel à Vancouver, en Colombie Britannique, pour ceux qui se chauffent avec un appareil de chauffage au gaz d’une efficacité de 96 % sera de 600 $ pour le gaz. Pour ceux qui, dans la même province, ont un appareil de chauffage au mazout dont l’efficacité est de 94 %, le coût sera de 1 800 $. Ils paieront donc trois fois plus cher s’ils chauffent au mazout.
À Calgary, en Alberta, c’est 800 $ contre 3 200 $, soit quatre fois plus. À Regina, en Saskatchewan, c’est 1 400 $ contre 4 400 $. À Toronto, en Ontario, c’est 900 $ contre 3 400 $. À Winnipeg, au Manitoba, c’est 1 300 $ contre 4 700 $. À Montréal, au Québec, c’est 1 300 $ contre 3 400 $. À Fredericton, au Nouveau‑Brunswick, c’est 1 600 $ contre 3 600 $. À Halifax, en Nouvelle‑Écosse, c’est 2 200 $ contre 3 200 $. Dans tous les exemples que j’ai donnés, j’ai montré qu’il est beaucoup plus coûteux de se chauffer au mazout, et c’est le mode de chauffage le plus polluant.
Les écologistes pourraient naturellement se poser une question, et c’est une question très pertinente parce que j'ai vraiment dû réfléchir à la politique lorsque j’ai entendu l’annonce: pourquoi le gouvernement soustrairait-il le mode de chauffage le plus polluant à la tarification de la pollution?
Si on se contentait de procéder ainsi, ce serait une mauvaise chose, car cela ne donnerait rien. Or, en raison de la différence de prix, on encouragera les gens à ne pas se chauffer au mazout, contrairement à ce qu’a laissé entendre le dans une question qu'il a posée lors de la période des questions de la semaine dernière. Autrement, c'est certain qu'il n'y aurait pas de progrès. Notre plan n’est pas d'abolir la tarification de la pollution, mais de la suspendre pendant trois ans afin que les gens puissent utiliser l’argent qu’ils auraient autrement dépensé pour la forme de carburant la plus polluante afin de passer à une thermopompe.
D’un point de vue écologique, l’idée de supprimer une taxe perçue sur la forme de combustible fossile la plus polluante ne me plaît pas, mais je sais qu’à long terme, nous serons en meilleure posture sur le plan environnemental parce que davantage de personnes auront opté pour des thermopompes.
Cela m’amène à parler de la deuxième politique qui a également été adoptée et que les conservateurs et, bien honnêtement, le NPD se plaisent à confondre. C’est l’idée que le programme de thermopompes n'est pas offert partout au pays. C’est faux. Dans l'ensemble du pays, les gens peuvent se prévaloir d'un programme fédéral-provincial. Il revient toutefois à chaque province d'y adhérer.
La province fournit un certain montant et le gouvernement fédéral en fournit un autre. C’est ainsi que le programme fonctionne. C’est ainsi que cela fonctionne pour les trois provinces de l’Atlantique qui ont adhéré au programme. Je tiens à ce que les choses soient bien claires. Le programme est offert partout au pays, mais c’est aux provinces de décider si elles veulent y adhérer.
Par ailleurs, il sera interdit au Québec d'installer de nouveaux appareils de chauffage au mazout dans les nouvelles maisons à compter du 31 décembre 2023. Personne ne pourra construire au Québec une maison qui est chauffée au mazout.
Selon un article de la CBC datant du 31 décembre 2021, à compter du 31 décembre prochain, l'installation d'un appareil de chauffage au mazout sera interdite dans tous les nouveaux projets de construction au Québec, dans le cadre des efforts déployés par la province pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Il faut dire que le Québec a toujours été un chef de file en la matière. L’article poursuit en disant que dans deux ans, le Québec ira encore plus loin en interdisant le remplacement des chaudières au mazout par tout système de chauffage alimenté par des combustibles fossiles après le 31 décembre 2023.
Après décembre, les gens devront remplacer leur système de chauffage par une source d’énergie qui ne fait pas appel aux combustibles fossiles. Le Québec fait ce qu’il faut. Il prend des initiatives audacieuses qui sont importantes et qui vont véritablement transformer la façon dont les gens se chauffent dans la province.
Comme je l’ai indiqué plus tôt dans une question, plus de 80 % du Québec se chauffe déjà à l’électricité. Cette motion est en fait injuste pour les Québécois.
La motion dit que « la Chambre demande au gouvernement [...] d’abolir la TPS sur toutes les formes de chauffage résidentiel ». Cela semble facile. Je suis sûr que la personne qui l’a rédigée pensait que cette motion était très sensée. Cependant, la façon dont les gens chauffent leur maison peut être complexe. La réalité dépasse le simple fait de se chauffer au gaz, au mazout ou à l'électricité.
Par exemple, la thermopompe fonctionne à l’électricité. La question que je me posais à l’origine, lorsque j’ai lu la motion, concernait les personnes qui utilisent de l’électricité. Le député de a répondu à cette question en disant que la motion s’appliquerait à toutes les formes de chauffage. Par conséquent, si les gens se chauffent à l’électricité, ils ne paieront pas la TPS sur la facture d’électricité.
Lorsque mes enfants jouent à la PlayStation ou à la Xbox, ils utilisent de l’électricité. Nous ne paierons pas la TPS sur cette consommation si je fais partie des personnes qui ont également des plinthes électriques ou un générateur électrique d'air chaud. Ces appareils sont également très courants, surtout au Québec. Si les gens utilisent des générateurs électriques d'air chaud, on peut supposer que, selon cette motion, toute la TPS serait supprimée de leur facture d’électricité. En quoi cela est-il juste? La consommation d’électricité qui n’est pas liée au chauffage domestique ne serait plus assujettie à la TPS.
Le député de a également abordé cette question. Il a dit que son parti était conscient de cela lorsqu'il a rédigé la motion, et souhaite effectivement que la mesure s'applique à l'intégralité de la facture d'électricité. Comment cela peut-il être juste pour les Canadiens qui chauffent leur logement au gaz naturel, mais qui ont également une facture d'électricité? Ma facture de gaz naturel serait exempte de TPS, mais je devrais payer la TPS sur ma facture d'électricité simplement parce que je ne chauffe pas mon habitation à l'électricité.
Je crois comprendre où les néo-démocrates veulent en venir, mais malgré tout le respect que je leur dois, j'estime que le libellé de la motion laisse profondément à désirer. Je ne crois pas qu'elle permettrait de produire les résultats escomptés. Voilà pourquoi j'hésite à l'appuyer.
Je suis toutefois d’accord sur un certain nombre de choses. Je suis d’accord pour dire que le secteur pétrolier et gazier a engrangé des bénéfices record. Je l'ai déjà dit dans cette enceinte. Au cours de différents débats, j’ai indiqué à la Chambre que, s’agissant du secteur pétrolier et gazier, l’augmentation du prix de l’essence à la pompe est neuf fois supérieure au montant réel de la taxe sur le carbone. Je m’explique.
Si l'on considère le prix moyen de l’essence au Canada au cours de l'année précédente, la taxe sur le carbone s’élevait à deux cents par litre, alors que les bénéfices dégagés par le grossiste, pas par le détaillant propriétaire de la station-service, mais par la société pétrolière qui lui vend l’essence, étaient de 18 cents par litre. Les bénéfices sont neuf fois plus élevés que la taxe sur le carbone. Les conservateurs sont muets là-dessus. Ils ne sont pas neuf fois plus scandalisés par les grandes sociétés pétrolières. Non, pas du tout. Ils s’acharnent sur les deux cents par litre, alors que le gros poisson engrange 18 cents par litre sans qu'ils ne disent un mot. Je me demande pourquoi. Je pense que nous le savons tous, et je n’ai pas vraiment besoin de le dire. Bref, je suis conscient de la situation et je pense qu’il est important de faire quelque chose concernant le secteur pétrolier et gazier.
Est-ce que ce que proposent les néo-démocrates réglera le problème? Ils pointent du doigt les bénéfices record. Que devons-nous faire? Devons-nous faire comme avec les banques et les sociétés d’assurances? C’était sur cinq ans. Il y avait un montant de référence au-delà duquel s’appliquait un taux d’imposition distinct, mais seulement pendant cinq ans et seulement lorsque les bénéfices étaient élevés. Je crois savoir que l’argent était perçu, puis réinvesti dans des options respectueuses de l’environnement, ce qui correspond à ce que les néo- démocrates proposent, mais je ne comprends pas leur stratégie à long terme. Je comprends bien la stratégie à court terme qui consiste à pénaliser les sociétés pétrolières pour avoir exploité le marché, et je ne suis pas forcément contre, mais il n’y a pas de stratégie à long terme.
À vrai dire, ce serait une meilleure stratégie à long terme de plafonner les émissions que le secteur pétrolier et gazier est autorisé à produire. C’est un mécanisme bien établi et très efficace. Ce n’est pas nouveau.
C’est pour cela que nous adoptons des stratégies, comme la stratégie canadienne sur le méthane, qui impose notamment au secteur pétrolier et gazier de réduire ses émissions de méthane d’au moins 75 % d’ici 2030, par rapport aux niveaux de 2012. Nous avons un exposé de principe sur le sujet.
J’ai présenté beaucoup de pétitions, bien plus que 20 jusqu'à maintenant, à ce propos. Il se trouve que j’en ai une autre ici. J’en ai présenté une hier et je présenterai probablement celle-ci demain. Les pétitionnaires sont des Canadiens qui disent que le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat nous a prévenus plusieurs fois que la hausse des températures dans les deux prochaines décennies causera des ravages à grande échelle et entraînera des conditions météorologiques extrêmes. Ils sont inquiets et ressentent les conséquences au Canada aujourd’hui avec des inondations, des incendies de forêt et des températures extrêmes plus fréquents. Ils veulent lutter contre les changements climatiques et ils savent que, pour limiter le réchauffement à 1,5 degré Celsius, cela passe par une réduction radicale des émissions de gaz à effet de serre dans le secteur pétrolier et gazier, qui est la source d’émissions la plus importante et qui connaît la plus forte augmentation.
En 2021, les pétitionnaires savaient que le gouvernement fédéral s’était engagé à plafonner et à réduire les émissions du secteur pétrolier et gazier pour parvenir à la carboneutralité. Ces pétitions, que je présente au nom de milliers de Canadiens, demandent au gouvernement du Canada d’imposer immédiatement au secteur pétrolier et gazier des plafonds d’émissions ambitieux, exhaustifs et réalistes afin d’atteindre les objectifs de réduction des émissions que le Canada s'est fixés et doit nécessairement atteindre d’ici 2030. C’est, selon moi, une meilleure stratégie.
Nous avons, en fait, deux formes de tarification de la pollution. Nous pouvons recourir à une tarification directe, c’est-à-dire à ce que l’on appelle couramment une taxe sur le carbone, comme nous le faisons déjà. Les Canadiens paient cette taxe, qui les encourage à réduire leurs émissions, mais au moins 80 % d'entre eux se font rembourser plus d'argent que la taxe qu'ils paient.
Nous pourrions opter aussi pour un modèle de plafonnement et d’échange, comme dans la Western Climate Initiative, qui regroupe quelques États des États-Unis et quelques provinces canadiennes. L’Ontario en faisait partie au départ, mais Doug Ford a depuis fait marche arrière. Le système de plafonnement et d’échange serait une solution.
En plafonnant les émissions, nous pouvons commencer à restreindre les émissions du secteur qui en produit le plus et qui connaît la plus forte augmentation, comme nous le savons. En fait, c’est le seul secteur qui n’a pas commencé à réduire ses émissions, d’après ses propres graphiques.
Je pense qu’il est très important que nous élaborions une politique solide. Je comprends en quelque sorte le point de vue des néodémocrates. Je comprends leur motivation, mais je ne suis pas du tout d’accord. Le moment est venu d’être ferme dans notre engagement envers l’environnement, mais aussi de trouver des moyens de soutenir les Canadiens.
Abstraction faite des lacunes de la motion que j'ai déjà soulignées, je ne vois pas comment la suppression de la TPS sur toutes les formes de chauffage domestique pourrait encourager les gens à réduire les émissions comme le fait la tarification de la pollution. Les conservateurs ont réussi à convaincre le NPD de voter pour ce genre de proposition hier, ce qui m'a beaucoup surpris. Un journaliste m’a demandé pourquoi le NPD votait ainsi. J’ai répondu que je l’ignorais. Je comprends qu’ils voient les difficultés des gens, parce que, nous aussi, nous les voyons, mais nous pouvons aider la population autrement. Nous ne sommes pas obligés de nous fier au discours du . Il existe des moyens d’aider les gens sans que cela se fasse au détriment de l’environnement.
Je termine en disant que, bien que je comprenne le point de vue du NPD, je pense que la motion est très imparfaite. Elle suscite beaucoup de questions, et ces questions créent beaucoup d’inégalités. Nous serions bien mieux inspirés de trouver d’autres moyens de soutenir les gens.
À propos, je voudrais juste dire ceci à mes collègues du NPD. La motion demande essentiellement que Galen Weston ne paie pas la TPS sur le chauffage résidentiel. En sont-ils conscients? Voient-ils que la motion prévoit essentiellement exempter Galen Weston de la TPS sur son chauffage domestique? Je ne pense pas que c’est ce que les députés du NPD avaient en tête lorsqu’ils ont rédigé cette motion, mais malheureusement, elle crée de nombreux problèmes. Je pense en fait que personne ne sait mieux que le NPD que nous ferions mieux de fournir une aide ciblée à ceux qui en ont vraiment besoin plutôt que sur ceux qui n’en ont pas besoin, comme moi, Galen Weston et d’autres personnes qui ont les moyens de payer le coût du chauffage.
J’encourage mes collègues du NPD à y réfléchir sérieusement. Je comprends leur point de vue, mais malheureusement, je pense que les mesures prévues dans la motion sont très mauvaises.
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Madame la Présidente, c’est un honneur pour moi de prendre de nouveau la parole à la Chambre pour continuer de promouvoir notre plan conservateur du gros bon sens. Malheureusement, hier, les libéraux ont rejeté la notion d’équité pour tous les Canadiens prévue dans la motion des conservateurs visant à supprimer la taxe pour que les Canadiens puissent continuer de se chauffer cet hiver. J’ai l’honneur de partager mon temps de parole avec le député de Carleton et .
Il y a un parti à la Chambre des communes qui se bat tous les jours pour alléger le fardeau fiscal de tous les Canadiens. Après huit années de gouvernement néo-démocrate-libéral, les Canadiens de toutes les régions du pays sont durement touchés, qu’il s’agisse du logement, où les coûts ont doublé, de l’inflation, qui frappe le portefeuille de toutes les familles canadiennes, ou encore de l’augmentation des prix des aliments qui est encore beaucoup trop élevée, puisqu’une famille canadienne moyenne paie 1 000 $ de plus cette année pour l’épicerie qu'elle ne payait pas plus tard que l'année dernière.
Après huit années, il est temps de cesser d’imposer des taxes dans toutes les régions du pays et d’offrir plutôt un allégement bien nécessaire. Chauffer une maison dans ce pays, le Canada froid dans lequel nous vivons, n’est pas un luxe. C’est une nécessité. Encore une fois, le problème dont nous entendons parler sans cesse dans toutes les régions du pays, c’est que les Canadiens ont du mal à payer leurs factures. Ils doivent choisir entre se chauffer et manger. C’est déchirant, et la coalition néo-démocrate-libérale continue de voter, encore et encore, pour empirer les choses.
Ce qui se passe actuellement et qui fait que le débat a pris soudainement de l'ampleur, au cours des dernières semaines, c’est que les conservateurs parlent d’éliminer complètement la taxe, pas seulement sur le chauffage domestique, mais sur tout. Cette taxe n’est pas un plan environnemental, mais un plan fiscal.
Ce matin, nous avons appris que le commissaire à l’environnement indépendant et le Bureau du vérificateur général nous confirment une fois de plus, au terme de leurs travaux de vérification, que la taxe sur le carbone est un plan fiscal et non un plan environnemental. Le gouvernement n’atteindra même pas les cibles qu’il prétend pouvoir atteindre avec une taxe sur le carbone. C'est un échec total.
Ce qui a vraiment amplifié ce débat et donné l’occasion aux conservateurs de présenter la motion qui a malheureusement été rejetée hier, à l'instar du NPD aujourd’hui, c’est le désespoir du . Pris de panique, il a fait une annonce désespérée, de dernière minute, à l'étage au-dessus de nous. Il a improvisé une annonce un jeudi après-midi, au moment où son itinéraire était mis à jour, et il a réuni tous les membres de son caucus de l’Atlantique, parce qu’ils étaient en pleine révolte après avoir entendu dire que le chef de l’opposition se trouvait en Nouvelle-Écosse, dans une circonscription libérale de longue date, la circonscription de Kings—Hants, pour participer à un rassemblement de plus de 1 000 personnes qui était sur le point de commencer.
Les députés du Canada atlantique ont paniqué et ont ni plus ni moins forcé le premier ministre à accorder une exemption à 3 % des Canadiens. Or, l'annonce du premier ministre s'est retournée contre lui. Les députés néo-démocrates et libéraux qui forment une coûteuse coalition en sont conscients. Le premier ministre fait actuellement ce qu'il fait le mieux, c'est-à-dire diviser plutôt que rallier. En fait, il monte une région contre les autres. Il accorde des exemptions uniquement pour certains types de chauffage domestique, ce qui a une incidence sur certaines parties du pays. Comme si le premier ministre n'avait pas provoqué suffisamment la division avec cette décision prise à la hâte, la , une libérale de Terre-Neuve, a renchéri en déclarant que si les Canadiens d'autres régions souhaitaient obtenir une suspension de la taxe sur le carbone, ils auraient dû élire davantage de libéraux.
Une voix: C'est honteux.
M. Eric Duncan: Monsieur le Président, c'est effectivement honteux. Cette attitude est insensible et déconnectée de la réalité.
Au cours des derniers mois, j'ai eu l'honneur et le privilège de visiter de nombreux coins du pays, y compris le Canada atlantique, et j'ai entendu parler des difficultés associées à la taxe sur le carbone.
La banque alimentaire de Fredericton, au Nouveau-Brunswick, a vu sa fréquentation augmenter de 35 % au cours de la dernière année. En Nouvelle-Écosse, le président du Nova Scotia Community College a déclaré que des étudiants appelaient l'école pour demander s'ils pouvaient vivre dans leur camionnette sur le campus parce qu'ils n'avaient pas les moyens de vivre, de se loger, de se chauffer et de se nourrir.
À Terre-Neuve-et-Labrador, selon les entreprises de camionnage, le transport de produits alimentaires par camion réfrigéré depuis le reste du pays leur coûte des centaines de milliers de dollars de plus.
Nous parlons du , des libéraux, du NPD et de leur plan budgétaire que le NPD soutiendra et approuvera, comme il le fait toujours. Pensons au Nord de l'Ontario. Dans l'Est de l'Ontario, qui est mon coin de pays et celui du député de , le chef de notre parti, les gens méritent le même répit que n'importe qui d'autre dans le pays.
Les personnes qui se chauffent au gaz naturel et au propane souffrent également. Ils ont du mal à payer leurs factures comme n'importe qui d'autre, n'importe où au pays, mais je pense au Nord de l'Ontario où j'ai eu l'honneur de voyager et d'entendre directement des Canadiens, à North Bay, Sudbury, Sault-Sainte-Marie, Timmins et Thunder Bay. Je tiens à dire à mes collègues que le paysage est en train de changer là-bas. Après huit années de gouvernement néo-démocrate—libéral, les gens en ont assez. Ils soutiennent notre plan d'équité fiscale. Ils sont dégoûtés. Ils sont furieux que le gouvernement ne les traite pas avec le même respect que les autres Canadiens.
Le premier ministre a admis que sa taxe sur le carbone pénalise les familles. Elle les empêche de chauffer leurs maisons et de payer leurs factures, et pourtant, qu'avons-nous aujourd'hui? À maintes reprises, ils ont ignoré les préoccupations exprimées. Hier, tous les députés libéraux ont voté contre la suspension de l'application de la taxe sur le carbone que certains de leurs collègues ont obtenue dans d'autres régions. La situation est tout aussi grave. À Thunder Bay, la banque alimentaire régionale a déclaré que sa clientèle montait en flèche. Elle ne peut pas répondre à toutes les personnes qui demandent de l'aide. Il y a 12 000 personnes à Thunder Bay et dans la région, et la banque a dû malheureusement admettre qu'elle ne peut même plus servir les communautés du Grand Nord, parce qu'elle n'a ni les fonds ni les denrées nécessaires. En fin de compte, nous nous retrouvons dans une situation tout aussi inégale.
Le NPD a présenté sa motion à la Chambre aujourd'hui. Un élément qui est un peu étrange, étant donné qu'il ne figure pas dans la motion, c'est que le NPD propose d'éliminer la TPS appliquée sur toutes les formes de chauffage domestique. Il s'agit peut-être d'une erreur d'écriture. Les néo-démocrates pourraient profiter de l'occasion pour la corriger. Pas plus tard qu'hier, ils ont voté avec nous pour éliminer toutes les taxes appliquées sur toutes les formes de chauffage domestique pour tous les Canadiens. C'est la bonne approche à adopter. Voilà que, moins de 24 heures plus tard, ils disent que nous devrions éliminer seulement la TPS.
Voici ce qu'il en est du NPD. Il peut proposer n'importe quelle motion en cette journée de l'opposition. Les libéraux ne l'accepteront pas. Ce que feront les néo-démocrates, comme ils le font systématiquement depuis qu'ils ont conclu leur accord de coalition, c'est faire de grandes déclarations. Ils se montreront fermes. Ils poseront les questions qui les intéressent, mais, lorsque viendra le moment de voter sur le budget, ils soutiendront toujours les libéraux à chaque étape du processus. La réalité, c'est qu'en fin de compte, le NPD entend suivre son plan. Le premier ministre a décidé de suspendre la taxe jusqu'aux prochaines élections. Qu'il le fasse. Les conservateurs, eux, aboliront la taxe. Le premier ministre et le quadrupleront la taxe sur le carbone dans les années à venir, après les prochaines élections. Leur plan est toujours en vigueur. Ce plan fera très mal à notre pays, et à des millions et des millions de familles et de petites entreprises qui peinent à subsister. La taxe sur le carbone augmentera le prix du carburant de 61 ¢ le litre.
Notre pays est en difficulté. Les Canadiens sont en difficulté. Ils ont besoin d'aide. Je pense que, ce dont ils ont besoin, c'est que le NPD rejette enfin sa coûteuse coalition et qu'il supprime toutes les taxes sur toutes les formes de chauffage domestique pour tous les Canadiens.
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Madame la Présidente, nous sommes d’accord pour dire que faire un doigt d’honneur sur le parquet de la Chambre des communes n'est absolument pas un geste parlementaire. Voilà pourquoi nous avons demandé à l’ensemble du caucus libéral de s’excuser pour la conduite d’un de ses députés. Soit dit en passant, le Président n’a pas dit que nous n’étions pas autorisés à aborder l’incident. Il a dit qu’il reviendrait sur la question, mais nous sommes libres de parler et nous ne serons pas censurés.
Nous savons que le a formé une coalition sur la taxe sur le carbone avec le Bloc québécois séparatiste. Nous savons qu’il l’a fait parce qu’il ne pouvait pas maintenir sa coalition existante. La pression exercée par les conservateurs sur le NPD a forcé l'effondrement de ce dernier, qui a dû admettre qu’il avait tort depuis le début.
Je rappelle à la Chambre qu’il n’y a qu’un seul parti qui a toujours été cohérent et qui le sera toujours. Nous sommes le seul parti du gros bon sens qui supprimerait la taxe sur tout, pour tout le monde et partout, pour toujours.
Je constate que le NPD a encore fait volte-face aujourd’hui. À l’origine, les néo-démocrates voulaient quadrupler la taxe. Hier, ils ont dit qu’ils voulaient la suspendre. Aujourd’hui, ils ne prendront pas position, parce qu’ils ont omis de mentionner dans la motion le quadruplement de la taxe sur le carbone par le . Ils ne veulent pas défendre leur position. Ils pensent pouvoir revenir discrètement au sein de la coalition pour la taxe sur le carbone sans que personne s’en aperçoive. Eh bien, leurs concitoyens le remarquent, ce qui explique l'abandon en masse du NPD par les Canadiens de la classe ouvrière partout au pays.
Même le premier ministre néo-démocrate du Manitoba a déclaré que la taxe sur le carbone représentait une attaque contre la classe ouvrière et qu’elle ne pouvait donc pas servir de politique de lutte contre le changement climatique. Je souligne que, avec la taxe sur le carbone, le nous demande de souffrir sans jamais réussir. Son propre commissaire à l’environnement vient tout juste de confirmer que les politiques actuelles, y compris la taxe sur le carbone, ne permettront pas au premier ministre d'atteindre ses objectifs climatiques pour 2030. Il a systématiquement manqué les objectifs climatiques de l’Accord de Paris. Sous sa houlette, les émissions continuent d’augmenter, ce qui prouve que la taxe sur le carbone n’a jamais été une politique environnementale. C’était une politique fiscale conçue pour piger dans les poches des contribuables et mettre plus d’argent dans les mains des politiciens pour qu’ils le dépensent. C’est l'essence même de la cupidité politique et gouvernementale. Pas étonnant, donc, que les Canadiens en arrachent plus que jamais après huit années avec ce premier ministre.
[Français]
Ce que je trouve intéressant, c'est que le Bloc québécois a annoncé une coalition coûteuse avec le . Cela a été confirmé dans un article de La Presse, où les ministres libéraux ont dit avoir un accord avec le Bloc québécois pour garder ce premier ministre au pouvoir pour encore deux ans. Hier, le a sauvé le premier ministre. Nous allions adopter une motion pour réduire le coût du chauffage pour tout le monde, mais le Bloc québécois était là pour empêcher l'adoption de la motion, pour voter contre les gens de la classe ouvrière qui veulent chauffer leur maison, contre les aînés, contre les gens qui ne peuvent pas payer leurs factures, et pour garder en place le premier ministre.
Ce qui est drôle, c'est que le Bloc québécois va à l'encontre de la position du Québec. Le gouvernement du Québec s'est joint aux autres provinces pour s'opposer à l'imposition d'une taxe fédérale sur le carbone dans le cadre de la poursuite judiciaire contre la loi anticonstitutionnelle portée par le projet de loi et dans le cadre de la poursuite contre la taxe sur le carbone. Le gouvernement du Québec voulait empêcher les pouvoirs de taxation fédéraux, mais le Bloc québécois est du côté du gouvernement fédéral. C'est un Bloc québécois centralisateur. Chaque fois que le gouvernement fédéral veut imposer une taxe aux Québécois, on peut s'attendre à ce que le Bloc québécois dise oui. Il dit oui à un gouvernement plus grand à Ottawa, et non aux Québécois. C'est le vrai bilan du Bloc québécois.
Le chef du Bloc québécois a peur des élections. Il veut garder sa place comme chef pour pouvoir faire de grands voyages en Europe. Il veut prendre un avion qui brûle du pétrole pour pouvoir parler de la souveraineté des différents groupes d'outre-mer qui sont loin des préoccupations des Québécois. Je suis sûr que les gens de Beloeil—Chambly qui ont de la misère à payer leurs factures ne s'intéressent pas aux causes séparatistes en Europe, par les lesquelles le Bloc québécois est obsédé. Le Bloc québécois n'a aucun bon sens. Il ne travaille pas pour les Québécois.
Seul le Parti conservateur a le gros bon sens d'enlever la deuxième taxe sur le carbone du dos des Québécois. Les Québécois ne veulent plus payer les taxes sur leur essence et sur leur nourriture qu'imposent les bloquistes et les libéraux. Les Québécois veulent des impôts plus bas pour que le travail redevienne payant. Les Québécois veulent que le gouvernement fédéral incite les municipalités à éliminer la bureaucratie pour permettre la construction de plus de maisons abordables. Seul le Parti conservateur est capable de cela.
Les Québécois auront deux choix aux prochaines élections. Le premier, c'est une coalition coûteuse entre les libéraux et les bloquistes qui augmente les taxes, prend leur argent, libère des criminels et double le coût du logement. Le deuxième, c'est le Parti conservateur du gros bon sens qui va réduire les taxes et les impôts et offrir de plus grands chèques de paie pour permettre aux gens d'acheter de la nourriture, de l'essence et des maisons abordables dans des communautés sécuritaires.
[Traduction]
Le choix est le suivant: une coalition coûteuse qui prend notre argent, qui taxe la nourriture, qui double le coût du logement, qui réprime le travail et qui relâche les criminels ou les conservateurs pleins de bon sens qui permettent aux Canadiens d'encaisser de bons chèques de paie pour acheter de la nourriture et de l'essence à un prix abordable dans des collectivités où ils ont les moyens de vivre.
Je propose donc l'amendement suivant à la motion, qui ajouterait l'alinéa d): « d'étendre la suspension temporaire de trois ans de la taxe fédérale sur le carbone perçue sur le mazout à toutes les formes de chauffage résidentiel. »
:
Madame la Présidente, il règne une drôle d'ambiance. On se retrouve à la Chambre entre deux pôles de gens un peu paniqués, d'un bord comme de l'autre, à la suite des sondages. En fait, je pourrais parler de trois pôles.
Le gouvernement se met à prendre des décisions de dernière minute, en panique. S'il y a un seul point sur lequel je peux être d'accord avec les conservateurs, c'est sur la panique qui s'est emparée du gouvernement, le poussant à prendre de mauvaises décisions, dont l'annonce de la semaine dernière. On est pris dans ce que j'appellerai le populisme, c'est-à-dire qu'on propose n'importe quoi, de grosses affaires. On lance des slogans. Au Bloc québécois, nous venons d'en avoir encore une fois la preuve. En réponse à une demande d'explication, nous avons reçu une série de slogans. Ils vont probablement faire un beau clip. Toutefois, au-delà de cela, on n'a pas de vérité.
Je vais parler de l'absence de vérité, de l'art qu'ont certaines formations politiques de nous proposer n'importe quoi à la Chambre, non pas pour faire avancer le bien commun, non pas pour aider les citoyens et les citoyennes du Québec et du Canada, mais pour marquer des points politiques. Comment marque-t-on ces points politiques? On propose une motion qu'on sait manifestement que les autres formations politiques ne pourront pas adopter parce qu'elle contient des mesures qui ne sont pas raisonnables. On pourra par la suite reprocher à ces autres formations politiques de ne pas avoir adopté la motion.
C'est donc sur cette lancée empreinte d'émotion que je vais continuer mon discours, surtout que cela m'a tout de même troublé tantôt, madame la Présidente, lorsque vous avez confondu ma circonscription avec celle d'un autre député. Mon collègue de Trois‑Rivières est fort intelligent, sympathique et charismatique, alors je prends cela comme un compliment. Toutefois, il me semble qu'il est un peu moins beau, alors je suis un peu troublé. Blague à part, je tiens à préciser, ce que j'ai oublié de faire tantôt, que je partagerai mon temps de parole avec mon collègue de , que j'affectionne bien sûr particulièrement.
La motion soumise à notre étude est, encore une fois, une motion qui ne se tient pas. L'idée de base n'est pourtant pas négative. Or, c'est malheureusement ce qui nous arrive souvent avec les mesures proposées par le NPD: soit cela ne « balance » pas à la fin du mois, soit on ne respecte pas les compétences du Québec. C'est l'un ou l'autre. On n'a qu'à penser au régime d'assurance-médicaments pancanadien. Au Bloc, nous sommes d'accord sur le principe. Nous ne sommes pas ici pour nuire au Canada. Toutefois, lorsque nous leur demandons d'écrire qu'ils donnent au Québec le droit de se retirer, ils refusent de le faire. Nous sommes donc obligés de voter contre le régime d'assurance-médicaments, parce que nous voulons protéger le Québec. On nous accuse ensuite de ne pas vouloir d'une assurance-médicaments.
C'est la même chose du côté conservateur. On nous accuse — c'est la grosse ironie — d'avoir voté en faveur d'une deuxième taxe sur le carbone. Je l'ai entendu hier et encore aujourd'hui de la part du . Cela n'a pourtant jamais été voté. Leur soi-disant deuxième taxe sur le carbone, cette fausseté que les conservateurs répandent partout et dans tous les médias, est un règlement qui a été adopté par le gouvernement. Nous n'avons donc jamais voté sur ce règlement qui, comme la première taxe sur le carbone, n'a aucune incidence sur le Québec parce que le Québec a déjà un règlement équivalent à celui-là. D'ailleurs, le règlement du Québec est déjà plus exigeant. Cela n'a aucune incidence sur le Québec, mais on répète toute la journée que cela a des conséquences pour le Québec et que le Bloc québécois a voté en faveur de ce règlement. Si ce ne sont pas des mensonges, je ne sais pas ce que c'est.
Je reviens sur la motion du NPD. On parle de donner une chance aux gens. À cet égard, nous faisons partie de l'équipe. Toutefois, au Bloc québécois, nous croyons à l'équité énergétique, c'est-à-dire que nous sommes d'accord pour dire qu'il faut faire des efforts pour le réchauffement climatique tout en aidant les gens à faible revenu. Voilà ce qu’il faudrait faire, mais ce n'est pas ce que la proposition du NPD prévoit. J'espère que l'intention du NPD est plus noble que celle des conservateurs. J'espère que leur intention n'est pas simplement de dire demain que le Bloc a voté contre leur motion, car ce serait bien décevant. Il se peut que cela arrive. Nous verrons. Nous saurons alors à quoi nous en tenir pour la suite.
Le gros problème de la motion du NPD, c'est qu'on ne chiffre pas le coût et qu'on chiffre très peu les revenus. L'idée de mettre une taxe sur les surprofits des compagnies pétrolières peut sembler intéressante. Selon les estimations du directeur parlementaire du budget, c'est à peu près 1 milliard de dollars par année. Mon collègue de l'a même souligné tantôt. Or les mesures qui sont proposées représentent 4,5 milliards de dollars par année pour la TPS, et davantage pour les changements de thermopompe. On offre des thermopompes gratuites à tout le monde.
Voit-on comment c'est délicat, glissant et aussi un peu malhonnête?
On est gentils; on veut aider la population; on donne des thermopompes à tout le monde, alors que ce n'est pas réaliste. J'aimerais bien donner une thermopompe à tout le monde. J'aimerais cela. Ma collègue, tantôt, a été plus raisonnable que moi. Elle a essayé de tempérer les choses en disant qu'il pourrait y avoir des facteurs qui font baisser le montant et que c'est peut-être autour de 77 milliards de dollars. Or, selon les chiffres que j'ai, cela peut tourner autour de 100 milliards de dollars. C'est une grosse mesure. C'est une mesure importante. Ce n'est pas que nous sommes contre les thermopompes, mais cela ne tient pas la route.
C'est cela qui est triste là-dedans. Moi, je rêve du moment où les députés vont travailler ensemble pour le bien commun avec des mesures raisonnables. On nous présente des choses qui ne tiennent pas la route, puis, demain, on va nous reprocher d'avoir voté contre. J'ai beaucoup de difficulté à gérer au quotidien, à la Chambre, cette espèce de malhonnêteté populiste pour gagner des points et faire bonne impression. La motion que nous étudions semble indiquer qu'on voit que les sondages changent et qu'on est un peu pris de panique. On veut montrer qu'on veut aussi éliminer des taxes. C'est ce que nous voyons, aujourd'hui.
Je vais reprendre les éléments rapidement. Au sujet de l'abolition de la TPS sur le chauffage résidentiel, je ne dis pas que cette idée n'est pas intéressante ou qu'elle ne pourrait pas être étudiée, mais comment va-t-on faire pour distinguer le chauffage des autres utilisations électriques au Québec alors que plus de 80 % des Québécois chauffent à l'électricité? Comment va-t-on faire pour moduler cela par rapport à quelqu'un de l'Ouest ou de l'Atlantique qui chauffe au mazout?
Ils utilisent aussi de l'électricité, mais leurs factures d'électricité ne seront pas compensées, alors que leur mazout le sera. Donc, on va compenser l'utilisation d'une énergie fossile. Encourage-t-on encore l'utilisation des énergies fossiles? Il y a des choses qui ne fonctionnent pas. Comme je l'ai dit, on peut prévoir des coûts assez importants dans le cas de cette mesure.
La mesure la plus drôle ou farfelue — je ne sais pas comment la qualifier —, c'est celle proposant de donner à tout le monde une thermopompe gratuite, incluant la classe moyenne. On commence à couvrir des thermopompes gratuites pour pas mal de monde. Comment va-t-on dédommager les gens qui sont en train de s'en installer une? Comment va-t-on assurer l'offre de service pour les entrepreneurs dans ce type d'entreprises? Je prédis une explosion des coûts des thermopompes dans les deux prochains mois. C'est assez clair.
Puis, comment va-t-on venir équilibrer les finances publiques? On entend souvent qu'il faut équilibrer le budget. Des mesures d'environ 100 milliards de dollars, c'est énorme. Avec des mesures comme celle-là, comment aide-t-on les gens à faibles revenus et à revenus modestes?
Comme on l'a mentionné tantôt, est-ce à dire que les gens pour qui les coûts de chauffage sont inclus dans leur loyer ne recevront rien? Le propriétaire qui facture déjà un gros loyer va-t-il recevoir un crédit de taxe? Est-ce que les gens qui ont une demeure luxueuse qui comporte 28 pièces vont cesser de payer une taxe sur le chauffage de cet immense manoir?
Il faut réfléchir avant de proposer des mesures. J'insiste pour être perçu de façon modérée et raisonnable. Je comprends le fond de l'intention. On voudrait faire des choses, mais on nous propose un peu n'importe quoi, en sachant qu'à peu près personne ne va voter pour, parce que cela ne s'équilibre pas à la fin du mois. Après, on va nous dire que nous ne voulons pas aider les gens.
Pendant ce temps, au Bloc québécois, nous cherchons des appuis, par exemple, au sujet des subventions destinées aux compagnies pétrolières. On parle beaucoup de leurs profits et c'est vrai que cela n'a pas de bon sens. Non seulement elles font des profits, mais, d'ici 2035, on prévoit que le gouvernement canadien va leur donner 83 milliards de dollars en subventions. Cela représente beaucoup d'argent pour payer des thermopompes. Pourrait-on éliminer ces subventions et augmenter les pensions de vieillesse à partir de 65 ans pour les gens qui en ont besoin pour faire l'épicerie et payer leurs factures? Pourrait-on s'assoir raisonnablement pour regarder comment on pourrait établir des crédits pour aider les gens à faibles revenus, les gens qui ont besoin de soutien ou qui ont besoin d'aide parce qu'ils ont une famille nombreuse et que c'est difficile de faire l'épicerie?
On devrait s'attarder à des choses comme celles-là, c'est-à-dire des choses concrètes et précises qui touchent le quotidien des gens, et ce, sans faire du populisme un peu dégueulasse pour ensuite faire des clips pour dénoncer les autres formations politiques.
Je suis fatigué de cela. Moi, j’ai le goût de travailler pour le monde.
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Monsieur le Président, j'aimerais commencer en offrant mes sincères salutations à mes concitoyens de Trois‑Rivières, qui m'interpellent régulièrement sur la question de la précarité du français et sur la question de l'immigration. Je ne dirai jamais assez souvent que la plus récente Loi sur les langues officielles n'est qu'une loi sur le bilinguisme qui ne favorise pas le Québec. Il faudra s'en souvenir.
Nous parlons aujourd'hui de la motion du NPD, qui vise à abolir la TPS sur le chauffage résidentiel. Je vais disséquer un peu la motion. On y mentionne que « l’année 2023, en raison des changements climatiques, a été une année record pour les feux de forêt ». C'est un triste constat qui s'avère, qui est bien réel. On mentionne aussi dans la motion que « les Canadiens continuent de composer avec une augmentation dramatique du coût de la vie au même moment où les grandes sociétés canadiennes, y compris les sociétés pétrolières et gazières, enregistrent des profits sans précédent ». C'est également un fait. Par contre, les néo-démocrates ne parlent pas des banques, qui sont dans la même situation, ni même de leur dada habituel, les épiceries. On parle aussi dans la motion des « programmes fédéraux destinés à soutenir les améliorations écoénergétiques », qui sont « difficiles d'accès ». Cette partie de la motion est un peu interprétative. Je vais décortiquer la motion un peu plus méthodiquement.
Quand je lis la proposition, au premier regard, j'ai l'impression qu'on parle de justice sociale et d'équité. Je crois percevoir que l'intention affichée sur laquelle s'appuie cette motion en est une d'aide aux plus démunis. Cela ressemble d'ailleurs aux positions habituelles du NPD. Cependant, il faut parfois creuser avec plus de méthode afin de savoir si l'intention affichée est bien celle qui sera mise en œuvre en définitive. Je vais m'expliquer.
Je vais donner l'exemple du monde de l'entreprise, car je m'y connais bien. Au cours des 20 dernières années, on a entendu dans le monde de l'entreprise tout un discours managérial destiné à motiver les ressources humaines ou à en abuser, c'est selon. On leur parlait de responsabilité, mais on voulait dire « imputabilité ». On a parlé de bienveillance partout, mais cela ne voulait rien dire nulle part. On a parlé de travail d'équipe, alors qu'il s'agissait de compétition. On emploie souvent de grands termes — le chef de l'opposition est un spécialiste en la matière — mais on n'a pas d'idée de la signification réelle de ces termes.
Je rappellerai à mes collègues, qui sont toujours heureux de l'entendre, qu'un mot, c'est la construction d'un son et d'un sens. Parfois, le son change de sens, et cela nous induit en erreur. Comme le veut l'adage, la fin justifie les moyens. On a remarqué, au cours des dernières années, que les gens confondaient souvent les moyens et les fins. On prend les moyens pour une fin, ce qui est une erreur de jugement. Quand on dit que la taxe sur le carbone est une finalité, c'est une erreur de jugement. C'est simplement un moyen.
Je vais revenir à la motion du NPD. En surface, elle est noble. Qui ne voudrait pas aider les plus démunis? Par contre, est-ce vraiment ce dont on parle? J'étais surpris qu'une telle motion soit soumise au débat cette semaine, à ce moment-ci des travaux parlementaires. Depuis déjà un bon moment, nous sommes tous témoins du désarroi du gouvernement libéral, qui ne sait plus où donner de la tête avec sa mesure phare qu'est la taxe sur le carbone. Il se dit: je l'applique, je ne l'applique pas. Je l'applique ici, je ne l'applique pas là. Comme dans la chanson, il se dit: je m'arrête ou je continue? Stop ou encore?
On peut aller jusqu'à remarquer que la déroute du gouvernement entraîne l'égarement de son partenaire de soutien sans participation dans le cadre de l'entente de soutien et de confiance. Je remarque ainsi la frénésie avec laquelle le NPD s'agite aux seules fins de se distinguer des libéraux. Abolir la TPS sur le chauffage n'est pas nécessairement, en soi, une mauvaise mesure. Or, cette dernière n'a aucun lien avec la taxe sur le carbone.
En ce qui a trait aux thermopompes ou aux moyens de chauffage de remplacement, des mesures existent déjà. Le Québec parle d'équité énergétique. Il y a quand même plusieurs autres moyens. En fin de compte, qui va financer les thermopompes? C'est souvent le propre d'un discours du NPD que de demander sans cesse des mesures sans vouloir se soucier de la façon dont elles seront financées. Pour financer des programmes, il faut des rentrées d'argent, et, généralement, il s'agit d'impôts et de taxes. Il faut faire attention. Je sais que les néo-démocrates privilégient l'impôt sur les sociétés pétrolières, mais il ne faut pas confondre une réalité et une fixation. Qui financera les thermopompes? Ce seront les sociétés pétrolières, bien sûr.
Il faudra donc investir davantage dans le pétrole pour permettre aux entreprises pétrolières de financer les thermopompes en question. C'est ce qui me semble l'antithèse de la position habituelle du NPD.
Le NPD aime bien dire qu'il va taxer les profits. Je ne suis pas contre la chose. Cependant, il faut bien voir que les profits existent pour une certaine raison. On a pris un risque et le risque est parfois récompensé. Taxer les profits excédentaires, c'est bien, mais il faut une interprétation de « excédentaire ».
Dans le fond, quand on parle d'aider les plus démunis, on nous parle d'équité. L'équité, quand on la définit, c'est la juste appréciation de ce qui est dû à chacun. Qu'est-ce qui est dû aux familles à plus faibles revenus? Qu'est-ce qui est dû aux gens qui vont bénéficier du crédit de TPS alors que le chauffage est inclus dans le prix du loyer? C'est embêtant.
Je vais plutôt proposer d'agir sur la justesse, ou la justice sociale, c'est-à-dire faire la bonne chose au bon moment, de la bonne manière et pour les bonnes raisons. Je ne crois pas que ce soit le cas ici. Sincèrement, je crois que l'intention affichée d'aider les plus démunis masque ou ne sert qu'à cacher une intention voilée qui est celle de préserver ou de gagner des votes à un moment difficile pour le NPD. Adopter la motion du NPD serait une erreur, voire une faute. Cela représenterait pour le NPD lui-même une douce violence faite à ses propres principes.
Compte tenu de l'ensemble des arguments et étant donné que la finalité affichée n'est pas, selon moi, en lien direct avec la finalité voilée ni avec l'intention poursuivie, le Bloc québécois votera contre la motion du NPD.
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Monsieur le Président, il est regrettable que j’aie été interrompue si souvent et que les députés ne veuillent pas entendre la réalité de très nombreux Canadiens de la circonscription de North Island—Powell River. J’espère que les députés écouteront à partir de maintenant.
Nous avons déployé aussi beaucoup d’efforts pour faire comprendre à la Chambre que nous devons financer les changements qui sont grandement nécessaires dans tout le pays en instaurant un impôt sur les profits excessifs des sociétés pétrolières et gazières et en demandant des comptes, bien sûr, à des entreprises comme les magasins d’alimentation, qui font des bénéfices incroyables sur le dos des simples citoyens.
Nous savons que les Canadiens de tout le pays et de North Island—Powell River s’en sortent tant bien que mal et réduisent leurs dépenses. Ils essaient de joindre les deux bouts, mais cela leur semble absolument impossible. Ils méritent un allégement de leurs factures de chauffage, peu importe où ils vivent au pays, et pas seulement dans certaines régions.
Nous sommes confrontés à cette réalité et nous devons prendre des mesures. Je voudrais revenir sur le fait que le NPD a demandé aux libéraux, ainsi qu'aux conservateurs, de supprimer la TPS sur le chauffage domestique. Nous l’avons fait dans de nombreux amendements que nous avons proposés aux conservateurs lorsqu’ils ont présenté des motions à la Chambre.
À mon avis, l’une des raisons pour laquelle cette question est extrêmement importante pour moi en tant que Britanno‑Colombienne, je sais que les prétendues solutions proposées par les conservateurs laissent la Colombie‑Britannique de côté. En réalité, et tout le monde le sait, un mécanisme de tarification du carbone est en vigueur ici en Colombie‑Britannique, et il est provincial et non fédéral.
Si la tarification du carbone fédérale était supprimée, cela n’aurait pas d’impact en Colombie‑Britannique. Cela me préoccupe vraiment, car les habitants de ma circonscription sont dans une situation délicate. Ils ont besoin d’un peu de répit, et l’exemption de la TPS leur en offrirait un, cohérent et fiable, sur lequel les gens pourraient compter.
Nous nous retrouvons dans cette situation, et je ne sais pas pourquoi. Je ne sais pas pourquoi les conservateurs continuent de laisser de côté la Colombie‑Britannique, le Québec et les Territoires du Nord‑Ouest. Cela me déroute et j’espère que nous trouverons une solution.
Je pense non seulement au coût énorme de l’adaptation aux changements climatiques dans tout le pays, mais aussi au coût humain. Dans ma circonscription, au cours de l’été, pendant les nombreux incendies de forêt, des pompiers volontaires, des pompiers de ma circonscription, de localités comme Port McNeill, Port Hardy, Campbell River, Comox, Powell River et probablement d'ailleurs, sont tous allés offrir leur aide. Ils ont donné de leur temps, ils sont allés sur le terrain et ils ont combattu les incendies, parce qu’il manque tout simplement de bras pour faire ce travail.
Ces gens font des sacrifices importants, loin de leur famille, pour leur santé et leur bien-être, et ils le font parce que telle est la situation. Leur santé et leur bien-être me tiennent à cœur, tout comme l’avenir de la planète et la santé et le bien-être de nos enfants.
Nous nous trouvons dans une situation d’urgence climatique. Les gens n’ont pas les moyens de se procurer les produits de première nécessité, et la situation ne fera qu’empirer si nous ne déployons pas des efforts considérables des deux côtés.
Nous savons que si de petites localités font face à un incendie de forêt ou à une catastrophe naturelle due aux changements climatiques, surtout dans ma circonscription, les habitants n’ont souvent qu’une seule route pour quitter la localité, ou ils ont l’océan. Nous vivons dans une forêt pluviale où la sécheresse sévit encore et encore, année après année. C’est très inquiétant.
Le gouvernement libéral ne cesse de dire qu’il va agir. Nous en avons parlé au début, lorsque le commissaire a dit qu’il n’y a pas de cibles réelles que nous pouvons viser et qui montreraient un mouvement cohérent vers la réalisation de ces objectifs. Nous savons qu’il faut agir rapidement.
Le chauffage domestique contribue à atteindre les objectifs. En fait, le Canada s’est engagé à ce que plus de 10 % du chauffage domestique soit assuré par des thermopompes d’ici 2030, afin de respecter les engagements du plan de réduction des émissions. À l’heure actuelle, nous n’en sommes qu’à 6 %.
Pour atteindre ces 10 % d’ici 2030, il faudrait installer environ 560 000 thermopompes dans tout le pays, soit environ 70 000 thermopompes par an. Je pense que cette année, nous en sommes à un peu plus de 400. Nous sommes loin du compte.
Cette motion porte sur l’équité et vise à garantir que tout le monde reçoive un peu d’aide en cette période de profondes difficultés financières. Elle vise à assurer une stabilité. Il est temps pour nous d’agir.
Nous savons que l’annonce des libéraux concerne une suspension temporaire de la taxe sur le mazout dans toutes les provinces atlantiques pendant trois ans, mais ils n’ont pas examiné la situation dans l’ensemble du pays et ils n’ont pas envisagé d'autres solutions. Le programme des thermopompes doit être beaucoup plus robuste. Il doit être abordable pour les Canadiens ordinaires.
Tout à l’heure, j’ai entendu un député dire qu'il s'agit d’un programme destiné à la classe moyenne. En ce qui concerne l’augmentation des coûts à l’heure actuelle, la classe moyenne peine sérieusement à joindre les deux bouts et la classe inférieure est confrontée à des difficultés inimaginables. Si nous voulons prendre cette question au sérieux, nous devons nous attaquer à ces deux problèmes en même temps. Nous devons veiller à ce que les gens ne tombent pas sous le seuil de la dignité et à nous attaquer à la crise climatique à un rythme qui permettra de réduire les émissions et de progresser. Ce n’est pas ce que nous voyons. Nous ne voyons pas le gouvernement fédéral s’engager dans cette voie. Pourtant, c'est ce qu'il faut faire.
Il est temps que les ultra-riches commencent à payer leur juste part. C’est pourquoi nous allons nous battre avec acharnement, sans jamais baisser les bras. L’industrie pétrolière et gazière réalise d’énormes profits parce que le prix de l’essence est extrêmement élevé. Nous devons corriger cette situation. J’espère que les députés reviendront sur leur décision et voteront pour cette motion.
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Monsieur le Président, je prends la parole aujourd’hui pour appuyer la motion de notre parti.
Voici à quoi ressemble une véritable action climatique: elle ne divise pas les gens, mais les unit; elle donne un répit aux familles et aux personnes qui ont du mal à joindre les deux bouts, tout en réduisant les émissions de carbone; elle demande aux grands pollueurs, qui enregistrent des profits records, de payer leur part.
Nous sommes au cœur de deux crises distinctes qu’il convient de résoudre: une crise climatique et une crise d’abordabilité liée à l’accroissement des inégalités.
Au cours du printemps et de l’été derniers, nous avons été directement confrontés aux conséquences de la crise climatique. Des incendies de forêt d’une ampleur record ont embrasé de grandes parties du pays, poussant les provinces à déclarer l’état d’urgence et de nombreux habitants à fuir. La fumée a envahi des villes dans tout le pays, y compris Winnipeg, et la mauvaise qualité de l’air a contraint les gens à rester à l’intérieur parce qu'elle représentait un danger pour les personnes souffrant déjà de problèmes de santé, notamment l’asthme.
Nous avons eu au cours de ces mois un aperçu de l'avenir si nous n’attaquons pas à la crise climatique avec l’urgence qu’elle mérite. Nous ne pouvons pas permettre que les phénomènes météorologiques extrêmes, qui mettent en danger la vie et la santé des gens, deviennent la nouvelle norme. Ce n’est pas normal, c’est la conséquence de notre inaction.
Pendant ce temps, une crise de l’abordabilité de plus en plus sévère oblige de plus en plus de nos concitoyens à choisir entre l’épicerie et le loyer, entre se chauffer et manger. Le prix des produits alimentaires a grimpé en flèche, dépassant de loin le taux d’inflation général et la croissance des salaires.
À Winnipeg‑Centre, où le taux de pauvreté infantile est le troisième plus élevé du pays, le recours aux banques alimentaires est en hausse. En fait, selon un rapport de Banques alimentaires Canada, les banques alimentaires ont vu leur fréquentation augmenter de 30 % au Manitoba. Pour le seul mois de mars de cette année, les banques alimentaires ont accueilli plus de 57 000 visiteurs, dont plus de 20 000 étaient des enfants. La vie devient de plus en plus difficile pour les gens qui avaient déjà du mal à joindre les deux bouts.
Qui n’est pas en difficulté? Les grandes sociétés pétrolières et gazières du Canada. Les cinq plus grandes sociétés pétrolières et gazières canadiennes ont déclaré 38,3 milliards de dollars de profits pour 2022. Cela représente une augmentation de plus du double par rapport à leurs bénéfices de 16,9 milliards de dollars en 2021. C’est une honte.
À elle seule, Suncor a réalisé plus de 9 milliards de dollars de profits en 2022, un montant aussi surprenant que honteux. Où va cet argent? Il ne sert pas à lutter contre les changements climatiques ou à rendre la vie plus abordable pour les gens. Il sert à récompenser les actionnaires et les PDG.
En parlant de PDG, je voudrais parler d’Imperial Oil. Brad Corson, le PDG d’Imperial Oil, est le dirigeant le mieux payé de l’industrie énergétique canadienne. Sa rémunération a presque doublé, en 2022, pour atteindre 17,3 millions de dollars. Imperial Oil fait actuellement l’objet d’une enquête fédérale officielle pour une fuite du bassin de résidus de sa mine de sables bitumineux de Kearl, dans le Nord de l’Alberta. Cette fuite a duré des mois. Les documents déposés par l’entreprise montrent qu’elle savait que des résidus s’infiltraient dans les eaux souterraines depuis des années avant que l'on observe des fluides contaminés en surface.
Lorsque mes concitoyens manquent un quart de travail, leur salaire est réduit et ils courent le risque d’être licenciés. Lorsque le PDG d’Imperial Oil préside à une catastrophe environnementale, son salaire est doublé. C’est une insulte aux travailleurs de tout le pays dont les salaires n’ont pas bougé depuis des années. Ce n’est qu’une des raisons pour lesquelles nous avons besoin d’un impôt sur les bénéfices exceptionnels des grandes sociétés pétrolières et gazières.
Pourquoi un impôt sur les bénéfices exceptionnels? C’est pour nous assurer que les grands pollueurs, qui aggravent la crise climatique, paient le prix des mesures nécessaires pour y remédier. À l’heure actuelle, nous savons que ce n’est pas le cas. D’importantes lacunes dans le cadre de tarification du carbone font en sorte que les sociétés pétrolières et gazières ne paient qu’une petite partie du coût de leur pollution, alors que 80 à 90 % de leurs émissions sont exemptées. Pour prendre un exemple, Suncor, que j’ai mentionné précédemment, ne paie qu’un quatorzième du plein prix du carbone.
Cela générerait également des revenus importants que nous pourrions investir dans la réduction des factures d’énergie des citoyens, avec des rénovations de maisons qui réduisent les émissions et rendent la vie plus abordable. Quelle est l’ampleur de ces recettes? Le directeur parlementaire du budget a estimé qu’un impôt sur les revenus exceptionnels générerait 4 milliards de dollars sur cinq ans. Cette somme pourrait servir à financer un programme visant à rendre les thermopompes et autres rénovations gratuites pour les familles qui n’en auraient pas les moyens autrement.
Comme nous le savons, un impôt sur les bénéfices exceptionnels n’est pas une idée radicale. L’Union européenne, le Royaume‑Uni et l’Inde comptent parmi ceux qui ont mis en œuvre une telle mesure. Pourquoi? Parce que c’est une question de bon sens. À un moment où les entreprises énergétiques font des bénéfices record et où les citoyens peinent à payer leurs factures de chauffage, nous devons utiliser une partie de ces bénéfices exceptionnels pour soulager les consommateurs. Nous pouvons aussi utiliser les recettes de cet impôt sur les bénéfices exceptionnels pour procéder à des investissements massifs dans des rénovations résidentielles écoénergétiques pour les Canadiens à faible revenu ou faisant partie de la classe moyenne. Les rénovations domiciliaires et les thermopompes permettent de gagner sur tous les plans. Elles réduisent les émissions, font baisser les factures de services publics et créent des emplois verts.
À Winnipeg‑Centre, beaucoup de personnes aimeraient apporter ces changements dans leur maison, mais elles n’ont pas les moyens d'en payer les coûts initiaux. Ce programme ne devrait pas se limiter aux gens qui utilisent seulement un certain type de combustible pour chauffer leur foyer. Qu’ils utilisent du mazout domestique, du gaz naturel, des plinthes électriques ou quoi que ce soit d’autre, ils devraient avoir accès à un programme qui leur permette de réduire leur empreinte carbone et leur facture d’électricité mensuelle. Il s’agit de trouver comment arriver à la carboneutralité et comment faire participer des millions de personnes à la lutte contre l’urgence climatique.
La vie est déjà assez difficile pour les familles et les citoyens dans ma circonscription qui ont trois emplois et sautent des repas pour que leurs enfants puissent manger. Ce ne sont pas ces gens qui devraient payer plus pour lutter contre la crise climatique. Ce sont les grandes sociétés pétrolières et gazières et leurs dirigeants qui alimentent cette crise, et nous devrions leur faire payer la facture. Le temps presse, si nous voulons bien faire les choses.
Diviser la population par région et placer tout le fardeau sur les citoyens, comme le font les libéraux, n’est pas la solution. Pas plus que de se mettre la tête dans le sable et de refuser de même proposer un plan pour le climat, comme le font les conservateurs. En fait, le , le défenseur des entreprises de Carleton, demeure silencieux sur la question des bénéfices indécents qu’engrangent ses amis du secteur pétrolier et gazier. Il n’y a rien d’étonnant à cela parce que, lorsqu’il était ministre, son gouvernement a offert pour 55 milliards de dollars de réductions d’impôt aux riches entreprises, y compris aux sociétés pétrolières et gazières.
Une nouvelle approche s’impose, une approche qui demande enfin aux grands pollueurs de payer leur juste part des coûts. Une approche qui apporte aux familles et aux individus en difficulté un véritable répit face à la hausse des prix qui les enfonce toujours plus dans la pauvreté et le désespoir. Une approche qui permet à des millions de ménages qui souhaitent faire leur part pour la planète, mais qui ne le peuvent pas à cause des coûts trop élevés, d'avoir accès à des rénovations écoénergétiques. La motion d’aujourd’hui propose exactement le genre d’approche novatrice dont on a désespérément besoin. Je demande instamment au gouvernement et à tous les partis à la Chambre d'appuyer cette motion afin de nous mettre sur la voie d’une véritable action pour le climat qui améliore le sort des citoyens en leur fournissant l’aide dont ils ont besoin.
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Monsieur le Président, c’est toujours un privilège et un plaisir de prendre la parole à la Chambre.
Avant de commencer mon discours officiel, je voudrais parler du coût de la vie. Il est important de préciser ce matin, à l’intention de mes concitoyens et de tous les Canadiens, ce que le gouvernement a fait au cours des dernières années, depuis que nous sommes au pouvoir, pour rendre la vie plus abordable à tous les Canadiens.
Nous avons fait campagne en promettant de ramener la tranche d’imposition des revenus moyens de 22 % à 20,5 %. Chaque année, cela représente une réduction d’impôt d’environ 3,5 milliards de dollars pour les Canadiens d’un océan à l’autre. Sur huit ans, cela se traduit par plus de 26 milliards de dollars dans les poches des Canadiens, soit environ 330 $ par an et par personne, et plus de 600 $ par couple.
Nous avons ensuite instauré une autre mesure, dont je tiens à m’attribuer un peu le mérite: nous avons porté le montant personnel de base à 15 000 $ en 2023. Autrement dit, les Canadiens n’auront pas à payer d’impôt fédéral sur la première tranche de 15 000 $ de leurs revenus. Au cours de l’exercice fiscal 2024‑2025, cela représentera une réduction d’impôt de 6 milliards de dollars pour les Canadiens. Des centaines de dollars restent ainsi dans les poches des Canadiens. Nous devrions être fiers des 300 $ ou 400 $ qui restent dans les poches de chaque contribuable et, plus encore, des familles. Au total, on parle de près de 10 milliards de dollars de réductions d’impôts pour les vaillants Canadiens, d'un océan à l'autre.
Il y a aussi l'Allocation canadienne pour enfants, qui a fait sortir 653 000 enfants de la pauvreté. En plus d'un marché du travail dynamique, d'une croissance vigoureuse et de bons salaires, il s'agit d'un programme de plus de 26 milliards de dollars que nous avons mis en place pour aider les familles et les enfants canadiens et pour sortir ces derniers de la pauvreté. Pour les petites entreprises, nous avons fait passer le taux d'imposition de 11 % à 9 %, ce qui, encore là, a permis aux propriétaires d'entreprises du pays de garder plus d'argent dans leurs poches.
Je pourrais parler de beaucoup d'autres mesures, mais je veux m'en tenir expressément à la motion de l'opposition dont nous sommes saisis, au secteur de l'énergie, qu'elle mentionne, et à d'autres aspects de la motion. Le secteur de l'énergie représente environ 10 % de l'économie canadienne. Je salue les travailleurs, qui contribuent concrètement aux recettes d'exportation. Selon les statistiques sur le commerce international qui ont été publiées ce matin, le secteur de l'énergie reste en tête de peloton en représentant plus de 25 % des exportations canadiennes, et ce n'est pas près de changer. Même avec la transition verte qui est en plein essor, le secteur canadien de l'énergie trace la voie pour les travailleurs et les familles du Canada.
Je suis heureux de participer au débat d’aujourd’hui. La motion soulève des questions importantes. Il ne fait aucun doute que les effets des changements climatiques sont réels et de plus en plus dévastateurs, néfastes et coûteux. C’est pourquoi le gouvernement a instauré une tarification de la pollution et qu’il la maintient. Les économistes s’entendent pour dire que la tarification de la pollution est l’un des moyens les moins coûteux et les plus efficaces pour réduire les émissions. C’est beaucoup moins coûteux que de ne rien faire.
Comme chacun le sait, la majorité des recettes provenant de la tarification de la pollution par le carbone sont redirigées directement dans les poches des Canadiens des provinces où la redevance fédérale sur les combustibles s’applique. Au bout du comte, huit Canadiens sur dix dans ces provinces reçoivent plus d’argent — sous forme de paiements au titre de l’Incitatif à agir pour le climat — que ce qu'ils paient en taxe sur le carbone. En Ontario, par exemple, une famille de quatre personnes reçoit près de 1 000 $ en versements trimestriels. Cet argent est redonné aux vaillants Ontariens. À mon avis, huit personnes sur dix, voire plus, se retrouvent dans une meilleure situation grâce à ce système. C'est une façon très efficace — et aussi la moins coûteuse — de réduire les émissions.
[Français]
Notre système de classe mondiale de tarification de la pollution par le carbone est essentiel dans notre combat contre les changements climatiques. Le système permet non seulement de remettre de l'argent dans les poches des Canadiennes et des Canadiens, mais il s'avère aussi très efficace parce qu'il envoie un signal économique clair aux entreprises et leur permet de trouver la façon la plus rentable de réduire leurs émissions.
En même temps, il augmente la demande pour le développement et l'adoption des technologies propres, sans compter que les investissements réalisés pour renforcer la compétitivité du Canada dans l'économie propre ne favoriseront pas uniquement la transition vers la carboneutralité.
Ils permettront également d’offrir de bons emplois à la main-d’œuvre canadienne de la classe moyenne dans des communautés partout au Canada.
Aujourd’hui, un plan climatique a autant d’importance qu’un plan économique et qu’un plan pour l’emploi. La politique climatique est aussi la politique économique.
Cependant, la réalité est qu’un très grand nombre de Canadiens ont présentement de la difficulté à payer leurs factures et vivent énormément de pression financière partout au pays. C’est important pour nous de les aider.
[Traduction]
J'aimerais préciser que je partagerai mon temps de parole avec mon estimé collègue de .
[Français]
Le 26 octobre dernier, le a annoncé que nous allions doubler le supplément pour les communautés rurales, par l’intermédiaire des remises relatives à la tarification de la pollution, en le faisant passer de 10 à 20 % du montant de base à compter d’avril 2024.
Notre gouvernement comprend bien que les habitants des communautés rurales sont confrontés à des réalités uniques. Cette mesure permettra de remettre encore plus d’argent dans les poches des familles qui doivent composer avec des coûts énergétiques plus élevés, parce qu’elles vivent à l’extérieur d’une grande ville, et qui ont un accès limité à des modes de transport propres.
Les résidants des régions rurales recevront leur premier paiement bonifié à compter d’avril 2024. À l’avenir, cette augmentation sera appliquée chaque année.
[Traduction]
Je constate que la motion dont nous sommes saisis mentionne les thermopompes. Le gouvernement a également annoncé dans le train de mesures du 26 octobre qu'il suspendrait temporairement, pour trois ans, l’application d’une redevance sur la livraison de mazout résidentiel, partout où elle s’applique actuellement pour accorder un délai et une aide financière supplémentaires pour l'installation d'une thermopompe aux quelques 1,1 million de foyers canadiens qui se chauffent au mazout, ce qui comprend des dizaines de milliers de foyers en Ontario.
Comme le Canada a un climat froid, plus de 60 % de l’énergie consommée par une famille moyenne est consacrée au chauffage. Le passage à un équipement de chauffage plus économe en énergie, comme une thermopompe à air pour climats froids, peut permettre d’économiser de l’énergie, de réduire les factures d’électricité et, oui, de réduire l’empreinte carbone. Les thermopompes sont l’une des meilleures façons pour les propriétaires d'abandonner le chauffage au mazout, sans compter qu'elles sont deux à trois fois plus efficaces que les autres formes de chauffage à l'électricité.
Dans un autre volet des mesures d’abordabilité présentées il y a deux semaines, le a également annoncé un programme pour la conversion abordable du mazout à la thermopompe à portée restreinte, mis en place en 2022. Le programme aide les propriétaires à revenus faibles ou moyens qui chauffent actuellement leur maison au mazout à passer au chauffage électrique en installant une thermopompe à air pour climats froids.
Pour renforcer le programme, le gouvernement fédéral s’associe aux provinces et aux territoires et collabore pour faire passer le montant du financement fédéral que les propriétaires admissibles peuvent recevoir pour l’installation d’une thermopompe de 10 000 $ à 15 000 $, offrant ainsi jusqu’à 5 000 $ supplémentaires sous forme de subvention pour égaler les contributions provinciales et territoriales dans le cadre d'ententes de mise en œuvre conjointe. Le programme à portée restreinte prévoit également des paiements initiaux de 250 $ aux propriétaires à revenus faibles ou moyens qui se chauffent au mazout et qui s’inscrivent en vue d'installer une thermopompe dans le cadre d'un programme fédéral-provincial. Ainsi, l’installation d’une thermopompe serait gratuite pour les propriétaires à revenus faibles ou moyens, car nous continuons de réduire les coûts initiaux et de faciliter l'accès aux programmes fédéraux à tous les ménages qui chauffent leur maison au mazout.
[Français]
Des choix plus abordables et plus propres en matière de chauffage permettront aux gens d’épargner sur leurs factures énergétiques pendant de nombreuses années. La réalité est que les propriétaires qui passent du mazout à une thermopompe pour climat froid pour chauffer et climatiser leur maison économisent en moyenne jusqu’à 2 500 $ par année sur leurs factures d’énergie.
Les changements climatiques sont bien réels, tout comme leurs conséquences catastrophiques sur le Canada. Il est important de prendre des actions concrètes pour les combattre. C’est exactement ce que nous faisons.
Tous les experts sont d’accord pour dire qu’un système de tarification de la pollution est la meilleure manière de combattre les changements climatiques. C’est pourquoi nous continuons dans cette direction.
Finalement, nous avons été très clairs: nous allons poursuivre la mise en œuvre de notre système de tarification de la pollution tout en nous assurant de continuer à remettre plus d’argent dans les poches des ménages canadiens.
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Monsieur le Président, je peux voir que ce sujet habite l’esprit de tous les députés depuis quelques jours. Le gouvernement du Canada comprend que les effets des changements climatiques ont été dévastateurs pour de nombreuses familles et de nombreux Canadiens partout au pays.
En fait, l’Institut climatique du Canada estime que les coûts annuels s’élèveront à 25 milliards de dollars d’ici 2025, et qu’au milieu du siècle, les coûts estimés des changements climatiques sur notre économie au Canada représenteront la moitié de la croissance projetée du PIB de notre pays en entier. Il s’agit d’une quantité de dommages stupéfiante et dévastatrice que les changements climatiques sont déjà en train de causer.
En 2023, nous avons connu une saison record de feux de forêt, certaines zones ayant brûlé deux fois plus que les records historiques. Des centaines de milliers de Canadiens ont dû évacuer leur domicile. On peut dire sans risque de se tromper que nous avons tous regardé avec horreur ces incendies faire rage dans tout le pays. Ce n’est pas la seule catastrophe climatique ou le seul événement météorologique extrême qui ait frappé notre pays ces dernières années. Nous avons eu des inondations record, des dômes de chaleur et bien d’autres catastrophes naturelles.
Pendant ce temps, les Canadiens doivent faire face à des difficultés tout aussi pressantes en matière d'abordabilité en raison de la montée en flèche du prix de l'énergie. Comme l'hiver approche, les factures de chauffage des ménages augmentent. Le gouvernement prend des mesures concrètes pour maintenir un coût de la vie abordable tout en luttant contre les changements climatiques, et nous devons maintenant en faire plus, plus rapidement.
Voilà pourquoi le gouvernement du Canada a récemment annoncé de nouveaux investissements majeurs pour aider les ménages à remplacer leur système de chauffage domestique polluant par des thermopompes propres et efficaces. Nous savons que le chauffage au mazout est de trois à quatre fois plus cher que d'autres modes de chauffage. C'est le type de chauffage qui a la plus forte intensité carbonique et qui est le plus coûteux, et c'est exactement pour cela que les mesures proposées récemment s'appliquent au chauffage au mazout dans l'ensemble du pays.
Si les ménages à faibles et à moyens revenus peinent à opter pour des thermopompes plus écologiques, c'est principalement en raison du coût initial, et nous en sommes conscients. Nous savons que c'est vraiment le principal obstacle à cette transition. Les Canadiens veulent apporter leur contribution, et nous voulons les encourager à effectuer la transition le plus tôt possible. Les aider à assumer le coût initial pourrait vraiment les aider en ce sens. C'est ce que nous avons entendu, et c'est ce que nous faisons.
Par ailleurs, nous reconnaissons que l’acquisition et l’installation d’une thermopompe peuvent prendre plusieurs semaines, voire des mois, et que les gens devront continuer entretemps à payer cher pour se chauffer au mazout. Il y a deux semaines, le gouvernement du Canada a annoncé une augmentation du financement des thermopompes, qui seront désormais gratuites pour les Canadiens à revenu faible ou moyen.
Le renforcement du Programme pour la conversion abordable du mazout à la thermopompe se fera en partenariat avec les provinces et les territoires intéressés et permettra de faire passer de 10 000 à 15 000 $ le montant du financement fédéral que les propriétaires admissibles peuvent recevoir pour l’installation d’une thermopompe dans leur maison. C'est donc jusqu’à 5 000 $ supplémentaires qui s'ajoutent sous forme de subventions pour égaler les contributions versées par les provinces et les territoires dans le cadre d’ententes de mise en œuvre conjointe.
Les ménages à revenu faible ou moyen qui chauffent leur maison au mazout et qui s'inscrivent au Programme pour la conversion abordable du mazout à la thermopompe recevront également un paiement initial de 250 $. En moyenne, les propriétaires qui passent du mazout à une thermopompe pour climats froids pour chauffer et climatiser leur maison économisent entre 1 500 $ et 4 700 $ par année sur leurs factures d'énergie. C'est une économie énorme de 125 $ à 400 $ par mois. Il s'agit d'une importante mesure d'abordabilité qui aidera les Canadiens qui chauffent leur maison au mazout, car ils sont ceux à qui le chauffage coûte le plus cher.
L'idée est d'accorder aux ménages un financement pour les aider à faire la transition du mazout vers la thermopompe électrique, une solution plus efficiente et écologique. Cet argent frais pour les thermopompes s'ajoute à l'aide que nous apportions déjà aux Canadiens en cette période incertaine.
Je veux également parler de quelques-unes des mesures climatiques que notre gouvernement a mises en place et qui permettent de financer différentes initiatives importantes. Je ne voudrais pas que l'on pense que ce programme ou que la dernière mesure que nous avons annoncée représentent tout ce que nous avons fait. Le plan du gouvernement fédéral compte de nombreux autres éléments pour lutter contre les changements climatiques, renforcer l'économie et réduire les émissions.
Il y a, par exemple, le Défi pour une économie à faibles émissions de carbone. Il s'agit d'un nouveau fonds qui vient de s'ajouter à nos volets de financement dans le cadre du Fonds pour une économie à faibles émissions de carbone. Le gouvernement du Canada demeure résolu à soutenir des projets qui contribuent à réduire les émissions de gaz à effet de serre du Canada, à générer une croissance propre, à bâtir des collectivités résilientes et à créer des emplois pour les Canadiens. Le Fonds du Défi injecte actuellement plus de 250 millions de dollars pour soutenir 94 projets d'investissement dans des technologies à faibles émissions de carbone déjà éprouvées pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.
D'ailleurs, je profite de l'occasion pour citer certains projets qui ont été financés par l'entremise du Fonds pour une économie à faibles émissions de carbone. Nous avons soutenu divers projets, comme le remplacement de chaudières au mazout par des modèles électriques au YMCA de St. John's, à Terre-Neuve-et-Labrador, des projets de réduction des émissions provenant des déchets en Alberta, le programme de rénovations domiciliaires pour les Premières Nations du Nord de SaskPower en Saskatchewan et, à compter de cette année, des rénovations écoénergétiques visant l’installation de thermopompes résidentielles au Canada atlantique. Des projets comme ceux-là soutiennent l'économie locale, stimulent l'innovation propre et favorisent l'atteinte de la carboneutralité au Canada d'ici 2050.
Le fonds appuie également les mesures de lutte contre les changements climatiques prises par les peuples autochtones. Nous avons récemment financé des projets d’énergie renouvelable, d’efficacité énergétique et de chauffage à faible teneur en carbone pour et par des Autochtones. Il y a le projet de centrale solaire communautaire de Peavine, qui permettra de combler une partie des besoins en électricité de l’établissement métis de Peavine grâce à un système solaire photovoltaïque. Il y a le projet de biochauffage de la communauté Tl’etinqox, qui remplacera la totalité du propane utilisé dans six bâtiments communautaires, une église et un centre de guérison dans cette communauté.
Nous avons également financé des projets par l’entremise du Fonds d’action et de sensibilisation pour le climat. Ce fonds investit plus de 206 millions de dollars sur cinq ans pour appuyer des projets canadiens qui contribuent à réduire les émissions de gaz à effet de serre au Canada. Il vise à appuyer la sensibilisation des jeunes au climat et à la recherche sur le climat, ainsi qu’à faire progresser la science et la technologie sur les changements climatiques. Je pense à des projets comme les tournées et l’expérience innovatrice en matière de changements climatiques pour les jeunes Canadiens de Science Nord.
Dans le cadre de ce fonds, le gouvernement du Canada finance également des projets qui visent à renforcer la capacité scientifique du Canada à cerner, accélérer et évaluer des solutions et des stratégies d’atténuation des changements climatiques. L’idée est de créer des emplois pour les Canadiens qui travaillent dans le domaine des sciences et de la technologie, dans le milieu universitaire et au niveau communautaire. Ces emplois seront essentiels alors que nous continuerons à acquérir des connaissances et des compétences, et à développer une économie carboneutre durable d’ici 2050.
Je tiens également à souligner le Fonds d’action pour le climat, qui a existé de 2018 à 2020. Il a fourni jusqu’à 3 millions de dollars par année pour appuyer des projets réalisés par des étudiants, des jeunes, des Autochtones, des organismes sans but lucratif, des petites et moyennes entreprises, ainsi que des établissements de recherche et d’enseignement. Il s’agit de projets comme les travaux du Conseil du bâtiment durable sur la refonte de notre paysage architectural, l’application mobile Random Acts of Green, et Agriculture in the Classroom Saskatchewan. Ces projets nous montrent que les Canadiens sont prêts à agir contre les changements climatiques dans leur vie de tous les jours.
Ce ne sont là que quelques exemples d’initiatives de financement que le gouvernement a mises en place pour appuyer les Canadiens ainsi que les organisations et les entreprises du Canada dans la lutte contre les changements climatiques. En jouant un rôle de chef de file dans cette lutte, le Canada peut montrer la voie à suivre dans bon nombre des nouvelles technologies dont le monde aura besoin pour appuyer la lutte contre les changements climatiques tout en favorisant la croissance économique et les débouchés commerciaux.
Il y a eu beaucoup d’autres projets. Parmi les plus importants, on compte les investissements majeurs visant à inciter le secteur privé à investir dans notre chaîne d’approvisionnement en batteries de véhicules électriques et dans la construction automobile. Il s'agit là de grands grands projets emballants, mais il y a toutes sortes d'autres initiatives à différentes échelles au sein de notre économie.
Les Canadiens nous ont demandé de prendre des mesures pour lutter contre le changement climatique. En réalité, nos concitoyens sont conscients que la croissance économique et la prospérité du Canada en dépendent. La lutte contre changement climatique constitue une formidable occasion de croissance économique, et elle nous aide à nous attaquer au problème d'abordabilité parce que la crise climatique constitue le facteur qui contribue le plus à l'inflation actuelle à l'échelle mondiale.
Le gouvernement a prêté l'oreille à ce qui se passe sur tous les fronts et il pend des mesures sur tous les fronts.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec le formidable député d'.
Je suis très honoré, et franchement enthousiaste, de parler cet après-midi de la motion du NPD qui préconise une approche vraiment juste et pleine de bon sens pour s’attaquer à deux des questions les plus importantes de notre époque: les catastrophes climatiques que nous vivons chaque année au Canada et les difficultés que rencontrent de nombreux Canadiens pour simplement joindre les deux bouts.
En bref, dans la motion, nous reconnaissons que les Canadiens sont confrontés à des coûts croissants, à la fois financiers et humains, provoqués par la crise climatique. Parallèlement, ils doivent faire face à l'augmentation du prix de l'essence à la pompe et du chauffage domestique, alors que les entreprises du secteur des combustibles fossiles engrangent des profits records. Qui plus est, le chauffage au gaz et au mazout contribue aux émissions de carbone qui alimentent la crise climatique.
Nous proposons, dans notre motion, trois solutions simples à cette situation: supprimer la TPS sur le chauffage domestique, fournir gratuitement des thermopompes aux familles à faible et moyen revenu dans le cadre d'un programme facilement accessible et financer le programme par un impôt sur les bénéfices exceptionnels réalisés par les entreprises de combustibles fossiles.
Les Canadiens qui nous regardent à la maison peuvent rapidement se rendre compte que cette motion fait suite à la fois au programme bâclé des libéraux visant à donner un répit à certains Canadiens en les exemptant de la taxe sur le carbone pour le mazout domestique, et à la motion des conservateurs visant à appliquer cette mesure au gaz naturel pour le chauffage domestique. Or, ces deux propositions ne respectent pas le critère d'équité de la fédération canadienne.
Le programme libéral profite principalement aux habitants du Canada atlantique, où de nombreuses maisons sont chauffées au mazout, tandis que la motion conservatrice laisse les Britanno-Colombiens et les Québécois en plan, puisque les familles de ces provinces ne paient pas de taxe fédérale sur le carbone. Je n'ai pas encore entendu un seul député conservateur de la Colombie-Britannique admettre ce fait dans cette enceinte.
Le NPD propose d'éliminer la TPS des factures de chauffage domestique. La TPS n'est pas censée être payée sur les produits de première nécessité. Nous ne payons pas la TPS sur la nourriture. Je pense que tout le monde serait d'accord pour dire que le chauffage domestique est une nécessité de la vie au Canada, mais à l'heure actuelle, tout le monde au pays doit payer cette taxe. La suppression de la TPS sur les factures de chauffage domestique permettrait à tous les habitants du pays d'économiser de l'argent sur leurs factures d'énergie et serait une mesure vraiment équitable pour aider les Canadiens à s'en sortir.
Les huit dernières années environ, la situation climatique a été marquée par des conditions météorologiques extrêmes et des incendies de forêt, mais cette année, les catastrophes ont été d’un tout autre ordre. Tout a commencé par un printemps chaud et sec qui a provoqué des incendies en Nouvelle-Écosse, au Québec et en Alberta, ravageant des forêts et des collectivités. À mesure que la saison avançait, des incendies se sont déclarés en Colombie-Britannique et dans les Territoires du Nord-Ouest. Plusieurs des incendies en Colombie-Britannique ont eu lieu dans la forêt pluviale côtière, où il est en général assez difficile d’allumer un feu de camp, sans parler de la destruction d’une forêt. La Nouvelle-Écosse, qui se remettait encore de deux incendies catastrophiques, a ensuite subi une inondation dévastatrice.
Je vis dans l’intérieur de la Colombie-Britannique, une région sèche au sud de la vallée de l’Okanagan. Nous avons tous retenu notre souffle en voyant des incendies apparaître dans le Nord-Est de la province, au centre de la province, puis à Kamloops et dans la région de Shuswap. Fin juillet, des incendies ont commencé dans la vallée de l’Okanagan et la vallée de Similkameen. L’un d’eux a failli détruire un grand quartier d’Osoyoos.
À la mi-août, les incendies de Shuswap se sont propagés à l'extérieur des zones sauvages et ont brûlé Celista, Scotch Creek et Squilax, des endroits où j’allais en été dans les années 1970. Un incendie qui a pris naissance dans les montagnes à l’ouest de Kelowna a dévasté des quartiers sur la rive ouest du lac Okanagan, puis a traversé le lac sur deux kilomètres et a terrorisé les résidents des quartiers de la rive est.
Cet été, les gens ont eu du mal à respirer partout au pays. Des centaines de milliers de personnes ont dû quitter leur domicile dans le cadre d’évacuations planifiées à la hâte, y compris la ville entière de Yellowknife. Des gens ont perdu leur maison. Certaines personnes sont malheureusement décédées. Cet été a marqué un autre changement dans l’opinion publique. La population a compris que le changement climatique n’est pas l’hypothèse théorique d’un événement à venir. Nous le vivons aujourd’hui et nous devons nous y adapter.
Les données climatiques le confirment. Cette année a été littéralement hors norme. Des records de températures ont été fracassés chaque jour dans le monde entier. Les températures des océans étaient si élevées que les scientifiques avaient du mal à le croire.
Cette année a même été pire que 2021. Cette année-là, en Colombie-Britannique, un dôme de chaleur s’est formé à la fin du mois de juin, suivi d’un épisode de rivière atmosphérique sans précédent en novembre. La ville de Lytton a brûlé après avoir enregistré un record de température au Canada trois jours de suite. Le coût de la destruction liée au climat en 2021 pour la seule Colombie-Britannique atteint plus de 5 milliards de dollars. Cependant, alors que nous disions que 2021 était la pire année de tous les temps, et alors que les gens disent maintenant que 2023 est la pire année de tous les temps, les projections indiquent que ce seront en fait les meilleures années pour le reste de notre vie. Les phénomènes météorologiques extrêmes ne feront qu’empirer à mesure que nous rejetterons davantage de dioxyde de carbone dans l’atmosphère.
Ce que beaucoup de gens oublient, ou ne savent même pas, c’est que 619 personnes sont mortes dans la région métropolitaine de Vancouver pendant le dôme de chaleur de 2021. Ce fut la plus grande tragédie de cette année-là. La plupart de ces personnes vivaient dans les quartiers plus défavorisés de la ville, dans des quartiers sans accès à des endroits ombragés et frais ou des espaces verts et dans des immeubles d’appartements sans climatisation. Elles sont mortes même après avoir fermé les fenêtres dans cette chaleur étouffante. Nous ne pouvons pas laisser une telle situation se reproduire. Nous devons fournir la climatisation aux gens, surtout aux Canadiens à faible revenu, même dans des villes comme Vancouver et Halifax, où elle n’était pas si souvent nécessaire dans le passé. Ces gens en auront besoin à l’avenir. La climatisation sauvera des centaines de vies pendant les vagues de chaleur.
Si nous aidons les ménages à remplacer leurs appareils de chauffage au mazout et au gaz par des thermopompes, non seulement nous sauverons des vies, mais nous réduirons les émissions de gaz à effet de serre. Les locataires et leurs propriétaires économiseront beaucoup d’argent sur leurs factures d’énergie tout au long de l’année. En même temps, nous devons aider les gens à bien isoler leur maison. Nous devons éviter de construire de nouveaux immeubles et de nouveaux logements qui sont chauffés avec des combustibles fossiles. Les nouvelles constructions devraient être dotées de thermopompes électriques. On constate dans les villes de tout le Canada un mouvement croissant interdisant l'installation d'appareils de chauffage fonctionnant au moyen d'un combustible fossile dans les nouvelles maisons et les nouveaux bâtiments. Montréal et Nanaimo l’ont fait. Vancouver a failli le faire, mais elle a ensuite reculé pour imposer une interdiction partielle. Les municipalités de ma circonscription en discutent.
Pendant que les Canadiens peinent à payer les coûts du carburant, les entreprises de combustibles fossiles engrangent des profits records. Les cinq plus grandes entreprises au Canada ont enregistré des profits de 38 milliards de dollars l’an dernier seulement. Pendant ce temps, les Canadiens ont vu le prix à la pompe augmenter de près d’un dollar le litre au cours des trois dernières années. La taxe sur le carbone, bête noire des conservateurs, a augmenté de 5 ¢ au cours de cette période. Les entreprises de combustibles fossiles ne paient pas plus cher pour produire de l’essence ou du gaz naturel; elles ne font que profiter majestueusement de la hausse des prix mondiaux du pétrole et du gaz. Ce sont des profits exceptionnels. Le directeur parlementaire du budget a déterminé qu’un impôt sur les profits exceptionnels rapporterait plus de 4 milliards de dollars. Le NPD réclame cet impôt depuis plus d’un an, mais il n’a reçu aucun appui, ni des libéraux ni des conservateurs. Par conséquent, nous proposons aujourd’hui d'instaurer un impôt sur les bénéfices exceptionnels des entreprises de combustibles fossiles et d’utiliser cet argent pour financer le programme que nous proposons, qui serait facilement accessible et qui permettrait aux ménages canadiens d'avoir accès gratuitement à des thermopompes.
Les libéraux trient sur le volet les régions qui bénéficient d'une aide pour faire face au coût de la vie et abandonnent à son sort le reste du Canada. Les conservateurs n'ont aucun plan de lutte contre les changements climatiques. Depuis plus d'un an, le NPD demande au gouvernement de supprimer la TPS sur le chauffage domestique et d'aider tout le monde au pays, mais les libéraux et les conservateurs ignorent nos demandes. Le NPD veut que les rénovations écoénergétiques et les thermopompes soient gratuites et faciles d'accès pour les Canadiens de la classe moyenne et à faible revenu, peu importe le système de chauffage domestique initial de leur domicile. Nous demandons au gouvernement de financer ces changements en instaurant un impôt sur les profits excessifs des sociétés pétrolières et gazières.
Il s'agit là d'idées pleines de bon sens et efficaces qui feraient économiser de l'argent à tous les Canadiens, sauveraient des vies et éviteraient des chagrins causés par des catastrophes climatiques dans un avenir qui s'annonce de plus en plus dangereux. Je suis certain que tous les députés appuieront la motion afin d'aider les Canadiens de partout au pays.
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Monsieur le Président, les Canadiens vivent une double crise, soit la crise de l'abordabilité et la crise des changements climatiques. Ce n'est un secret pour personne que les Canadiens d'un océan à l'autre exigent que des mesures soient prises pour contrer les phénomènes météorologiques extrêmes. Un nombre incalculable de familles partout au Canada ont été touchées de manière disproportionnée par des incendies de forêt, des inondations et d'autres terribles catastrophes naturelles qui ont bouleversé des collectivités entières. Il ne s'agit pas de cas isolés. Il s'agit vraiment d'une série de catastrophes dont l'intensité et les coûts ne cessent de croître. Je le pense sincèrement. Les coûts dont je parle sont énormes. Il s'agit de certains des coûts les plus élevés par rapport à notre PIB que nous ayons connus depuis des décennies.
À titre d'exemple, selon le directeur parlementaire du budget, les phénomènes météorologiques extrêmes ont entraîné une baisse de 0,8 % de notre PIB par rapport à ce qu'il aurait été si nous avions mieux lutté contre les changements climatiques. Cela équivaut à environ 20 à 25 milliards de dollars de moins pour le PIB déclaré. Ce sont des fonds qui auraient pu être utilisés pour aider les gens, comme les aînés et les jeunes, ainsi que les hôpitaux. Le jour du Souvenir approche, et ces fonds auraient pu être utilisés pour aider les anciens combattants. Il s'agit de capital réel, d'argent réel, qui est simplement perdu parce que le gouvernement n'a ni le courage ni la volonté de mettre en œuvre de véritables solutions climatiques.
De l'autre côté, nous avons un parti de l’opposition officielle dont le ne croit même pas aux changements climatiques. Cela creuse encore plus notre déficit. Imaginez si, l’an prochain, nous faisions face à des catastrophes encore plus graves. Espérons que nous ne verrons pas encore plus de feux de forêt et des inondations encore pires et plus nombreuses. Ces catastrophes seraient encore pires si des vies étaient perdues. J’espère que nous saurons éviter cela. Il nous faut des solutions réelles face aux changements climatiques. Il nous faut des dirigeants sérieux pour faire face aux changements climatiques.
Je tiens à souligner une fois de plus que les néo-démocrates ne cessent de demander des solutions réelles aux changements climatiques et une lutte sincère contre la pauvreté. Nous l’avons demandé à maintes reprises.
Le jour du Souvenir n’est pas loin. Je tiens à rappeler aux Canadiens le jour marquant de notre histoire où nous avons su relever les défis d’une crise mondiale, tout comme celle des changements climatiques à laquelle nous faisons face à l’heure actuelle. Nous n’avons pas à regarder si loin dans le passé pour constater que nous savons trouver des solutions pour combattre des événements qui menacent d'anéantir notre avenir. Nous saurons lutter contre les changements climatiques.
Au tout début de son histoire, le Canada était considéré comme une jeune nation, un pays relativement petit et pauvre qui ne savait pas exploiter ses ressources pour surmonter ses énormes problèmes. Cependant, nous avons démontré au monde qu’il se trompait. Le Canada est capable d’assumer un rôle de chef de file mondial afin d’assurer à tous un avenir digne, propre et sécuritaire.
Tommy Douglas nous rappelle l’histoire de ces grands Canadiens qui se sont enrôlés dans nos forces armées en 1939, lorsque le Canada a déclaré la guerre au terrible régime fasciste nazi en Allemagne. Pour la première fois de notre histoire, nous avons fait appel à la Banque du Canada afin qu’il soit possible, financièrement, fiscalement et matériellement, de nourrir, d’habiller et d’armer plus d’un million d’hommes et de femmes, et nous leur avons fait porter l’uniforme.
Chez nous, nous avons fait quelque chose d’encore plus grand: nous avons mis tout le monde au travail. Le gouvernement a créé plus de 100 sociétés d’État. Nous avons fabriqué des choses qui ne l’avaient jamais été auparavant. Nous avons donné à nos agriculteurs et à nos pêcheurs des prix garantis et nous avons produit plus de nourriture que nous n’en avions jamais produite en temps de paix. En outre, nous avons créé l’une des plus grandes marines marchandes de l’histoire mondiale. Nous avons fait tout cela sans emprunter un seul dollar à l’étranger. Nous avons été capables de le faire. Notre conscience collective, nos efforts communs et notre véritable esprit canadien ont été unifiés pour nous permettre de lutter contre le terrible régime fasciste allemand.
Si nous pouvons retrouver cette volonté et y faire appel pour nous assurer que nous utilisons les mêmes ressources pour lutter contre la pauvreté et l’injustice sociale et, oui, contre les changements climatiques, alors nous pouvons vraiment nous offrir un avenir plus reluisant. Nous pouvons transformer l'avenir pour la prochaine génération. Dans cette motion, les néo-démocrates demandent des solutions très sérieuses à des problèmes très graves. Ce n’est un secret pour personne que les changements climatiques ont des répercussions disproportionnées sur notre économie. Ce n’est pas non plus un secret que les Canadiens sont en difficulté. Ils ont du mal à joindre les deux bouts et à couvrir les coûts des biens et services de base pour lesquels ils ont travaillé dur toute leur vie.
Nous parlons de quelque chose d'aussi simple que le chauffage domestique au Canada, dont nous avons tous besoin. Le député néo-démocrate qui est intervenu avant moi a parlé de la différence importante entre les besoins et les désirs des Canadiens. Il est important que nous déterminions quels sont ces besoins afin que nous fournissions de l'aide pour y répondre.
L'une des mesures d'allégement consiste à éliminer la TPS sur le chauffage domestique. C'est important parce que, au Canada, nous avons pris l'engagement fiscal de veiller à ce qu'aucune charge fiscale ne pèse sur les produits de première nécessité. Les gens ont besoin de manger et de se chauffer. Nous devons veiller à ce que ces besoins importants soient satisfaits.
J'invite mes collègues libéraux et conservateurs à porter un regard critique sur cette question et à se dire que nous pouvons faire quelque chose de bien pour les Canadiens. Au début de la semaine, les néo-démocrates ont ainsi appuyé une motion de nos collègues conservateurs qui visait à éliminer la taxe sur le carbone pour le mazout.
Nous espérons que les conservateurs appuieront également l'élimination de la TPS pour toutes les formes de chauffage domestique. Nous estimons qu'il s'agit d'une politique plus efficace et plus rigoureuse. Elle permettrait par ailleurs à un plus grand nombre de Canadiens de garder plus d'argent dans leurs poches, comme le disent très souvent les conservateurs. J'invite donc les conservateurs à appuyer cette mesure très importante.
Pour définir un plan d'action afin de limiter les risques et de réduire notre dépendance aux formes de combustibles qui émettent le plus de carbone, il est important de miser sur la technologie. Chaque fois que nous parlons des changements climatiques ou que nous en débattons à la Chambre, les conservateurs disent que leur solution, c'est la « technologie », sans jamais mentionner ce qu'ils entendent par « technologie ».
Lorsque les Canadiens ont accès à des outils technologiques comme les thermopompes, qui gagnent en popularité et qui sont de mieux en mieux adaptées aux climats canadiens, les conservateurs rejettent ces propositions. Pourquoi?
Le NPD met sur la table des propositions concrètes et des solutions concrètes qui pourraient faire économiser des milliers de dollars aux Canadiens et des millions, voire des milliards de dollars à notre pays au fil des décennies.
Enfin, il est très important que nous fournissions des solutions financières à la crise, mais pas sur le dos des Canadiens. Les Canadiens ne sont pas responsables de cette crise. Ils se présentent au travail tous les jours et ils s'en acquittent à la sueur de leur front. Ils essaient de joindre les deux bouts pour leur famille et de bien faire tout ce qu'il faut, mais c'est de plus en plus dur.
Pendant ce temps, des gens qui prétendent respecter les règles s’en tirent à bon compte en évitant de payer leurs impôts. Il est temps que notre pays fasse ce qui s’impose en mettant un frein aux profits mirobolants des sociétés pétrolières et gazières. Il y a un pays qui a eu le courage de le faire. Pendant la pandémie, le gouvernement conservateur du Royaume‑Uni a en effet instauré un impôt sur les bénéfices exceptionnels parce qu’il avait vu la même chose que nous tous. Les cours du pétrole sont instables, et le prix des articles essentiels n'a pas été aussi élevé depuis belle lurette, ce qui permet aux gouvernements d'engranger des recettes astronomiques. Toutefois, ces recettes ne sont apparemment pas suffisantes pour investir dans des solutions climatiques efficaces afin d’atténuer d'éventuels dommages à notre économie.
Je rappelle aux députés qu’il n’y a pas si longtemps, la Colombie‑Britannique traversait des épreuves considérables. Des inondations avaient essentiellement coupé toute une province du reste du Canada, sur le plan de la chaîne d’approvisionnement. Les Canadiens en ont littéralement fait les frais. Les répercussions se chiffrent dans les milliards de dollars.
Qui plus est, notre pays a été touché par des saisons de feux de forêt, de sécheresses et de graves problèmes connexes qui ont été lourdes de conséquences et qui continuent d’exacerber l’impact économique des changements climatiques sur les Canadiens. Cet impact n'est pas qu'abstrait pour eux. Ils ont littéralement moins d'argent en poche parce que des catastrophes détruisent continuellement des collectivités et des modes de vie.
Notre pays a la possibilité de faire preuve d'autant de courage que ces vétérans qui, il y a des années, ont déclaré qu’ils le serviraient pour que demain soit un jour meilleur. En adoptant cette motion, nous avons l’occasion d’honorer nos engagements et de faire ce qui est juste, aujourd’hui, pour la prochaine génération. Nous apporterions ainsi des solutions concrètes pour que nos enfants sachent que nous prenons la crise climatique au sérieux, pour que notre économie se stabilise en nous assurant de bonnes recettes et pour que l'on puisse enfin voir un jour la crise de l’accessibilité financière se résorber, tout cela grâce aux efforts de la Chambre.
Nous montrerions ainsi aux Canadiens que nous pouvons unir nos efforts pour faire ce qui est juste. J’invite tous les députés à faire ce qui est juste. Nos enfants nous regardent.