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Monsieur le Président, je propose que le 26
e rapport du Comité permanent des comptes publics, présenté à la Chambre le mardi 14 février, soit adopté.
Disons d'abord que je partagerai mon temps avec le député de .
Avant d'entrer dans le vif du sujet, je tiens à mentionner que le formidable Kevin Sorenson, le prédécesseur du député, fête son anniversaire cette semaine. Il a eu 65 ans.
Comme M. Sorenson et moi prenions souvent l'avion ensemble, j'ai eu le plaisir d'être en sa compagnie à l'occasion de son anniversaire une nuit. Nous revenions à Edmonton. L'avion a atterri et nous sommes allés à nos voitures. J'ai pris un véhicule Uber, et Kevin s'est rendu au stationnement extérieur pour prendre sa voiture. Même si elle était flambant neuve, elle n'a pas démarré. Il s'est dit: « Misère, et c'est mon anniversaire ». Il est donc retourné à l'aéroport pour y louer une voiture. Il a présenté sa carte de crédit et son permis de conduire, mais ce dernier avait expiré environ cinq minutes plus tôt, car il était juste après minuit. Pauvre Kevin. Non seulement il a dû passer sa journée d'anniversaire dans un avion avec moi, mais en plus sa voiture n'a pas voulu démarrer et il n'a pas pu en louer une autre, et il a dû prendre un taxi jusque chez lui, dans Battle River—Crowfoot.
Je suis heureux d'intervenir aujourd'hui au sujet de l'étude en question. Lorsque j'ai commencé à m'intéresser aux comptes publics, Kevin était président du comité. Toutefois, le rapport « La Stratégie pour un gouvernement vert » dont il est question aujourd'hui arrive à point nommé pour diverses raisons. Je vais expliquer pourquoi dans mon discours. Si ce rapport arrive à point nommé, c'est notamment parce que le comité des comptes publics se penche sur l'imposture de l'hydroélectricité écologique. Je parle d'imposture parce que les mesures prises par le gouvernement posent divers problèmes. Je vais y revenir plus tard.
Je vais expliquer brièvement le contexte dans lequel s'inscrit ce rapport.
En 2017, le Conseil du Trésor a lancé la Stratégie pour un gouvernement vert dans le but ultime d'atteindre la carboneutralité d'ici 2050. Je vais commenter le rapport du Bureau du vérificateur général, qui dit que « [l]e gouvernement du Canada a fait part de son engagement à donner l’exemple dans le cadre de la transition, autant à l’échelle nationale qu’internationale, vers une économie à faibles émissions de carbone ». Je reviens encore une fois sur le fait que le rapport arrive à point nommé, car nous venons d'entendre le commissaire à l'environnement déclarer que le gouvernement n'a pas encore atteint un seul de ses objectifs environnementaux. Pourtant, le comité des comptes publics examine un rapport qui indique que l'objectif du gouvernement était d'être un chef de file national et mondial de la transition vers une économie à faibles émissions de carbone, mais qu'il a échoué.
Il est intéressant que le Bureau du vérificateur général ait déclaré que le gouvernement fédéral est responsable de 3 % de toutes les émissions de gaz à effet de serre, ce qui est plus que toute société ou entreprise au Canada. On pourrait penser que le gouvernement s'efforcerait de réduire ses propres émissions de gaz à effet de serre plutôt que d'acculer à la faillite un grand nombre d'entreprises dans le pays. Au lieu de cela, nous constatons que son objectif est de réduire les émissions de gaz à effet de serre en éliminant les entreprises lucratives, en particulier en Alberta, tout en augmentant ses propres émissions.
D'après les conclusions du rapport, le Bureau du vérificateur général a déclaré que « cinq ans après le lancement de la Stratégie, les efforts de réduction des émissions du Secrétariat [du Conseil du Trésor] n’étaient pas aussi avancés qu’ils auraient pu l’être, surtout si l’on tient compte de [la déclaration des libéraux selon laquelle ils allaient] devenir un chef de file de la transition ». Le Bureau signale donc que le gouvernement est un grand parleur, mais un petit faiseur dans ce dossier.
Plus loin, le rapport indique ceci: « Nous avons constaté que les résultats globaux des sociétés d’État n’avaient pas été publiés sur le site Web du Secrétariat ni cumulés [...] » Pourquoi est-ce important? Encore une fois, j'ai parlé du gouvernement et du fait que le rapport arrivait à point nommé. Le Secrétariat du Conseil n'a pas tenu compte des sociétés d'État.
Bien sûr, Technologies du développement durable Canada est en train de mettre en œuvre un plan vert bidon: les libéraux disposent d'une caisse noire environnementale de 1 milliard de dollars, et nous savons qu'ils l'ont utilisée pour détourner des millions de dollars vers des entreprises sans qu'aucune surveillance soit exercée. Même le Bureau du vérificateur général a déclaré que le Conseil du Trésor n'avait pas fait de suivi auprès des sociétés d'État.
Le Bureau du vérificateur général continue de soutenir que le Secrétariat du Conseil du Trésor du gouvernement a également omis de présenter des renseignements contextuels importants dans ses rapports, comme « un aperçu de[s] [...] grandes sources d’émissions du gouvernement [...]; les activités importantes menées par le Secrétariat [...]; les occasions, les risques et les mesures d’atténuation connexes qui auront vraisemblablement une incidence sur la capacité du gouvernement à mettre en œuvre la Stratégie au cours des 28 prochaines années; [et] des renseignements sur la manière dont la Stratégie appuie le Programme à l’horizon 2030 des Nations Unies ».
Les libéraux ne savaient pas ce qu’ils faisaient, ils ne savaient pas ce qu’ils allaient accomplir, ils ne savaient pas comment ils allaient s’y prendre, et ils ne savaient pas quand ils allaient y arriver. Cela résume assez bien la position du gouvernement dans de nombreux domaines, mais surtout en ce qui concerne les enjeux verts.
Le Bureau du vérificateur général a indiqué ce qui suit: « [...] nous avons constaté que la Stratégie pour un gouvernement vert ne donnait pas suffisamment de détails sur certains engagements importants. Des renseignements supplémentaires donneraient aux parlementaires et à la population canadienne une meilleure idée de ce qui doit être accompli, notamment en ce qui concerne les plans du gouvernement visant à assurer la transition ». Tout au long du rapport, on lit clairement que le gouvernement manque de transparence dans sa reddition de comptes.
En terminant, le Bureau du vérificateur général s’est prononcé sur la gestion limitée des risques. C’est un élément important parce que, en ce moment, au comité de l’éthique, entre autres, on parle de la caisse noire de 1 milliard de dollars. Il n'y a pas de surveillance ni de gestion des risques associés aux dépenses des programmes du gouvernement. Je cite: « Nous avons aussi constaté que le Secrétariat n’avait pas indiqué comment il consulterait les ministères au sujet de leurs risques afin d’établir une liste plus exacte et complète des risques. [...] Nous avons constaté que seulement 8 ministères sur 27 avaient élaboré des plans de réduction des émissions relativement aux [...] » programmes du gouvernement, c’est tout.
Je tiens à discuter de Technologies du développement durable Canada. C'est important, car le Bureau du vérificateur général a conclu sans équivoque que le Conseil du Trésor, qui est chargé de surveiller les sociétés d'État, dont Technologies du développement durable Canada, ne l'a pas fait. Il a également manqué à son devoir de gérer et d'atténuer les risques.
L'énoncé de mission de Technologies du développement durable Canada dit: « Les investissements de TDDC se traduisent par des bénéfices économiques et environnementaux ». Nous avons entendu, un peu plus tôt, que le commissaire à l'environnement a déclaré que les libéraux n'ont atteint aucun des objectifs qui figurent dans leurs plans environnementaux. Je ne suis pas d'accord avec lui. Il y a un objectif que les libéraux ont atteint, et c'est celui d'utiliser l'argent des contribuables pour remplir les poches de leurs amis par l'intermédiaire de Technologies du développement durable Canada. Nous avons vérifié les dons effectués par les membres du conseil d'administration de Technologies du développement durable Canada. Des dizaines de milliers de dollars ont été versés dans les coffres du gouvernement libéral et, en même temps, des millions de dollars disparaissent sans laisser de trace.
L'énoncé de mission de la société dit également: « [...] Technologies de développement durable Canada [...] aide des entreprises canadiennes à concevoir et à déployer des solutions de technologie durable en assurant un soutien financier essentiel [...] ».
On peut également y lire: « La transparence totale nous tient à cœur », ce qui n'est pas sans rappeler la promesse d'« ouverture par défaut » du gouvernement. Dans un cas comme dans l'autre, c'est faux. Le comité a dû se battre pour obtenir de l'information.
Je vais lire certains des propos du dénonciateur sur le gaspillage d'une partie des fonds à Technologies du développement durable Canada: « Il y a beaucoup de négligence et de paresse, il y a aussi de l'incompétence pure et simple, et la situation est tout simplement insoutenable à ce stade-ci. » Voilà qui ressemble beaucoup au scandale de 54 millions de dollars de l'application ArriveCAN, mais je crois que nous finirons par apprendre que c'est bien pire.
Le dénonciateur ajoute: « [L]e ministre va capoter quand il va entendre ça, et il voudra une réaction extrême, comme mettre la clé sous la porte. » Je souligne que le a été informé en mars et qu'il a fallu attendre au mois de novembre avant que le gouvernement se décide à agir. « Il est peu probable que des membres du conseil d'administration », ce même conseil qui a acheminé des dizaines de milliers de dollars en dons vers les coffres du Parti libéral, on s'en souvient, « ou que l'ensemble du conseil d'administration, ainsi que de l'exécutif, soient en mesure de continuer à servir. Ils ont en quelque sorte perdu la confiance. La discussion portera donc sur les mécanismes pour les évincer. » Le dénonciateur poursuit: « [...] nous sommes pas mal prêts à le convaincre de ne pas sauter en bas de l’édifice, à lui dire: "C’est une mauvaise idée, monsieur le ministre, nous avons une autre idée". »
Le rapport de Bureau du vérificateur général sur la Stratégie pour un gouvernement vert énonce très clairement qu'il y a des problèmes. En 2022, il y a un an, nous savions que les sociétés d'État posaient des problèmes. En mars, des dénonciateurs ont mis au jour le gaspillage de l'argent des contribuables. Nous sommes maintenant en novembre, et nous attendons toujours que des mesures soient prises. Après huit ans, il est très clair que les Canadiens n'ont pas les moyens de garder ce coûteux gouvernement. Après huit ans, il est très clair que le dossier de l'environnement ne peut pas se le permettre non plus.
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Monsieur le Président, comme toujours, c'est un honneur de prendre la parole dans cette enceinte pour débattre de questions qui sont si importantes pour les Canadiens.
Je remercie le député de la circonscription du West Edmonton Mall. Il a mentionné mon prédécesseur, dont je garde un excellent souvenir. J'ai travaillé avec lui, notamment comme bénévole, pour ses campagnes dans ma circonscription, Battle River—Crowfoot, qui s'appelait alors Crowfoot.
Je salue chaleureusement Kevin Sorenson, qui était président du comité des comptes publics au cours de la 42e législature. C'était son anniversaire il y a quelques jours. Je ne dévoilerai pas son âge à la Chambre, mais je lui souhaite un joyeux anniversaire. Je sais qu'il a passé de bons moments avec ses petits-enfants.
Nous voici encore une fois en train de parler de corruption gouvernementale. En tant que député conservateur, j'en entends régulièrement parler. Tout cela a profondément désillusionné un grand nombre de Canadiens, qui ne savent plus s'ils peuvent faire confiance au gouvernement. On nous dit de plus en plus, d'un bout à l'autre du pays — dans le Nord, dans le Sud, dans l'Est, dans l'Ouest, alouette —, que les Canadiens ne peuvent tout simplement pas faire confiance au gouvernement. C'est très préoccupant. C'est une chose d'être en désaccord avec le gouvernement ou de désapprouver ses politiques ou son idéologie, mais petit à petit, à cause des huit dernières années, le gouvernement libéral et le ont miné la confiance des Canadiens.
La confiance des Canadiens à l'égard des institutions s'est érodée. C'est tout un problème parce qu'il dépasse largement la politique et tous les partis. Les dégâts causés au pays par le et les libéraux sont tels, il ne faut pas se le cacher, que de plus en plus de gens disent qu'ils ne croient tout simplement pas que le pays puisse continuer de fonctionner ainsi.
En tant que député, en tant que personne qui croit profondément en l'avenir de notre pays et qui est fière de représenter les gens de Battle River—Crowfoot, je trouve profondément déplorable et désolant que tous les députés libéraux, néo‑démocrates et bloquistes soutiennent le .
Aujourd'hui, nous débattons d'une autre motion. Dans son rapport, le comité a parlé de certains exemples de cette corruption. Cela tend véritablement à confirmer ce que dit le , le député de Carleton, c'est-à-dire qu'on dirait que rien ne va plus au Canada. C'est certainement ce qui ressort des révélations d'un dénonciateur sur les tentatives de dissimulation qui semblent impliquer Technologies du développement durable Canada.
Le ministre a demandé qu'un rapport soit produit au sujet de certains de ces documents. Au comité de l'éthique, nous avons demandé ce rapport. Des députés du Parti libéral, du Bloc québécois et du NPD ont dit qu'ils allaient le demander gentiment. Or, le député de , d'autres conservateurs et moi-même avons fait valoir que l'heure n'est plus aux gentillesses, car le gouvernement libéral refuse d'être honnête et de nous montrer la vérité. On nous a fourni un rapport lourdement caviardé. Les conservateurs ont présenté une motion pour réclamer des réponses, mais les autres partis politiques ont uni leurs efforts pour que les informations restent secrètes.
Des délégations et des dénonciateurs se sont manifestés parce qu'ils étaient préoccupés par les millions de dollars en jeu et les propos tenus, affirmant que cette affaire pourrait faire passer le scandale des commandites pour une peccadille. Le degré de corruption et les liens avec des initiés libéraux sont vraiment incroyables, et cela contribue à l'effritement de la confiance, au point que j'entends de plus en plus de concitoyens et de gens des quatre coins du pays dire qu'ils ont du mal à suivre le nombre de scandales où est impliqué le . Le gouvernement a de plus en plus de mal à administrer le pays, et la confiance des Canadiens s'érode. Il est devenu courant de voir des millions de dollars disparaître. En outre — et il ne faut pas le perdre de vue —, la confiance des Canadiens dans la capacité du gouvernement à atteindre ses objectifs s'en trouve amoindrie.
Que nous approuvions ou non les objectifs fixés par le gouvernement, il devrait être possible de croire que le gouvernement s'emploie vraiment à les atteindre. Le rapport publié cette semaine par le commissaire à l'environnement du gouvernement en donne une preuve on ne peut plus claire. On y voit que les libéraux n'arrivent pas à atteindre leurs cibles, alors qu'ils dépensent des centaines de millions, voire des milliards de dollars pour certaines choses qui donnent lieu, dès le départ, à un détournement de fonds. C'est ce qu'on peut en déduire.
Il semble que ce soit les proches du parti qui obtiennent ces contrats lucratifs, où disparaissent 38 millions de dollars et la caisse noire environnementale de 1 milliard de dollars. Pendant ce temps, des lanceurs d'alerte dénoncent la situation avec autant de force qu'ils le peuvent et ils rendent, pour ce faire, une partie des renseignements publics. Des députés de tous les autres partis dissimulent cette corruption.
Cela ne peut pas échapper au commissaire à l'environnement. Non seulement existe-t-il de la corruption, mais en plus, celle-ci empêche le gouvernement d'accomplir quoi que ce soit.
La taxe sur le carbone n'entraîne pas de réduction des émissions. En fait, une longue liste de programmes verts, probablement trop nombreux pour que je les nomme tous pendant un discours de 10 minutes, n'entraînent pas les réductions d'émissions qui ont été promises.
Je vais citer le rapport du comité des comptes publics dont nous débattons aujourd'hui, parce que je crois que c'est plutôt ahurissant. Ce ne sont pas mes paroles, c'est ce que dit le rapport:
Les parlementaires et, plus important encore, les contribuables doivent avoir une confiance totale dans la stratégie à long terme du gouvernement fédéral pour atteindre le niveau net zéro et en avoir le contrôle, sinon le plan actuel devrait être abandonné dans son intégralité. De leur propre aveu, aucun des ministères étudiés dans ce rapport n’a été en mesure d’affirmer avec précision qu’il était possible d’atteindre l’objectif de zéro émission [...]
Nous voyons que, de l'aveu même du gouvernement, ce dernier ne sera pas en mesure d'atteindre ses objectifs. Le et le gouvernement sont corrompus et ils sont maintenus en place par une foule de personnes qui sont soit complices, soit aveugles, et qui font preuve d'une lâcheté sans nom face à la corruption qui continue de gangréner le pays et qui contribue à l'érosion de la confiance envers le gouvernement canadien.
Il n'y a pas que les conservateurs qui le disent. Récemment, une étude menée par le comité de l'accès à l'information et de l'éthique, dont je suis un fier membre, portait sur les concepts et les enjeux liés au système d'accès à l'information du gouvernement.
Le ne cesse de diviser pour gagner des points politiques, que ce soit lorsque les premiers ministres provinciaux d'un océan à l'autre s'unissent contre la taxe sur le carbone, par exemple, ou lorsqu'il y a consentement unanime — et il s'agit d'un point très important — que le système d'accès à l'information ne fonctionne pas. Tous les témoins qui ont comparu devant le comité, à une exception près, ont convenu que le système d'accès à l'information au Canada est défectueux. L'ancien président du Conseil du Trésor est le seul témoin à avoir affirmé au comité de l'éthique qu'il n'y avait pas de problème.
C'est cet aveuglement volontaire, cette ignorance et cette intentionnalité qui conduisent à une culture du secret et de la corruption, à laquelle il faut s'attaquer. Les Canadiens n'ont aucune confiance en la capacité du gouvernement à atteindre ses objectifs. Ils n'ont aucune confiance en la capacité du gouvernement libéral à gérer le Trésor public avec intégrité.
De plus en plus, les Canadiens d'un bout à l'autre du pays me disent qu'ils sont prêts pour un changement et prêts pour que quelqu'un ramène le gros bon sens au Canada. Lorsqu'ils paient leurs impôts, ils veulent avoir confiance que l'argent prélevé par le gouvernement est géré correctement, mais les libéraux ont détruit ce lien de confiance.
Il est temps de ramener le gros bon sens dans notre pays. Il est temps de restaurer l'intégrité du gouvernement. La seule façon d'y parvenir, ce serait qu'après les prochaines élections, qui porteront sur la taxe sur le carbone, le député de occupe le fauteuil du , qu'il ramène le gros bon sens dans ce pays et qu'il rétablisse la confiance dans les institutions de l'État afin de vraiment rétablir l'avantage canadien, qui a été perdu sous les libéraux et sous ce premier ministre.
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Monsieur le Président, je suppose que cela n'a rien de nouveau. Alors que nous pourrions employer cette journée de la session parlementaire à étudier des mesures législatives que nous voulons faire adopter et qui comptent vraiment pour les Canadiens, le Parti conservateur demeure déterminé à empêcher l'adoption de tout projet de loi d'initiative ministérielle.
Je vais y revenir dans un instant, mais je tiens d'abord à parler de l'importance des mesures législatives dont les députés sont prêts à débattre dans cette enceinte. Plus tôt, j'ai discuté avec le au sujet du projet de loi , qui a été adopté au Sénat. Il était très bien accueilli, et on s'attendait à ce qu'il puisse être adopté. D'après ce que je comprends, tout le monde y était favorable. Son adoption au Sénat ne posait aucun problème.
Le projet de loi vise à modifier la Loi de mise en œuvre de la Convention sur les armes chimiques. Cette convention, ratifiée par 190 parties, permet de tenir à jour la liste des agents chimiques. C'est un projet de loi qui n'est pas vraiment controversé, mais qui est très important. Le m'a dit qu'il s'attendait à ce que le projet de loi obtienne l'appui de tous les partis.
La déception est palpable. Rien ne nous empêchait de débattre du projet de loi ni de permettre au débat d'avancer. Je me demande. Je suppose qu'il faudrait s'adresser à la Bibliothèque du Parlement ou ailleurs pour connaître le nombre de fois où le Parti conservateur a présenté un rapport d'adoption pendant la période des affaires émanant du gouvernement afin de bloquer le débat sur une mesure législative proposée par le gouvernement. Le Parti conservateur se sert de cet effet perturbateur en permanence. Aujourd'hui, les conservateurs ont présenté un rapport sur l'environnement. Nous avons beaucoup parlé de l'environnement ces derniers jours. J'ai beaucoup de réflexions à partager avec les députés sur l'environnement. Nous avons consacré deux journées de l'opposition au sujet de l'environnement.
Nous devions aujourd'hui débattre d'un projet de loi qui traite de la Convention sur les armes chimiques, mais les conservateurs préfèrent parler d'un rapport. Quand ils ont commencé à parler du rapport, sur quoi ont-ils mis l'accent? Ce n'était pas nécessairement sur le rapport lui-même. On nous donne beaucoup de latitude dans cette enceinte. C'est d'ailleurs ce que le Président a fait quand il m'a permis de m'exprimer. Les conservateurs, eux, en ont profité pour parler le plus possible de corruption et tenter de créer une fausse polémique. Ils essaient de déformer les faits, comme ils l'ont fait 1 million de fois, parce qu’ils cherchent à salir la réputation du depuis avant même son élection à ce poste. En l'occurrence, ils essaient de faire mal paraître le premier ministre aux yeux des Canadiens, et ils se servent de ce rapport pour en rajouter.
Ils parlent aussi de transparence et de reddition de comptes. J'étais député du troisième parti à la Chambre, sur les banquettes de l'opposition, quand le actuel est devenu chef du Parti libéral. L'une des toutes premières mesures qu'il a prises portait sur la divulgation proactive, ce qui montrait notre volonté d'échanger des renseignements de façon très transparente de sorte à rendre des comptes sur la façon dont les députés dépensaient leur argent. Lorsque le gouvernement de Stephen Harper et l’opposition officielle de l’époque s’y sont opposés, le chef du Parti libéral, qui est aujourd’hui premier ministre, a imposé cette façon de faire aux membres du caucus libéral.
Pratiquement depuis qu'il est devenu chef du parti, puis du Canada, cela va sans dire, le chef est un ardent défenseur de la reddition de comptes et de la transparence. Il suffit de lire certaines des déclarations de députés à l'époque et de voir certaines des mesures qui ont été prises. Nous pouvons reculer pratiquement au tout premier jour de notre arrivée au pouvoir en 2015. Les députés constateront que le Parti conservateur, en particulier, s'employait alors davantage à ternir la réputation de certains membres du gouvernement auprès des Canadiens. C'est ma façon polie de dire que les conservateurs se concentraient sur la diffamation. Rien n'a changé. J'en suis témoin depuis huit ans.
Aujourd’hui, non seulement les conservateurs veulent faire obstruction à un projet de loi, mais ils veulent aussi continuer à pointer du doigt tout ce qui se présente en affirmant que c'est de la corruption, que c'est mauvais et ainsi de suite. S'ils peuvent diffamer quelqu'un par la même occasion, ils le font.
Pour ce qui est de l'environnement et de ce que le gouvernement a réussi à accomplir, je devrais probablement parler des derniers jours. Il y a quelques semaines peut-être, les députés conservateurs ont soulevé la question de la Banque de l'infrastructure du Canada. On en verra la pertinence ici, car le Parti conservateur du Canada s'oppose à la Banque de l'infrastructure du Canada. Lorsque les conservateurs parlent d’environnement et examinent ce rapport, ils affirment qu’il s’agit d’une caisse noire. C'est ainsi que le Parti conservateur voit les choses. Les conservateurs disent que, s'ils étaient au pouvoir, ils se débarrasseraient de la Banque de l'infrastructure du Canada.
Ils peuvent examiner les résultats et tout ce qui émane de la Banque de l'infrastructure du Canada. Je pense qu'un gouvernement progressiste-conservateur, et j'insiste sur le mot « progressiste », aurait été très favorable à la version actuelle de la Banque de l'infrastructure du Canada. Cependant, ce n'est pas le cas du Parti conservateur d'extrême droite, aussi irresponsable que hasardeux. Certains ont ri pendant la période des questions aujourd'hui quand on a posé une question qui faisait référence au Parti conservateur et, en particulier, au fait que le est un Donald Trump en puissance. L'idée, c'est que le Parti conservateur est tellement à droite de nos jours que ses membres ne reconnaissent même pas la valeur d'une bonne politique publique.
Lorsque j'ai abordé la question de la Banque de l'infrastructure du Canada, j'ai évoqué la possibilité de me remettre à décerner les prix Homer Simpson pour les idées stupides, comme je le faisais il y a quelques années lorsque j'étais député provincial. Réfléchissons à la position des conservateurs sur la Banque de l'infrastructure du Canada et à son impact sur les Canadiens, l'économie et l'environnement. On m'a dit que la Banque de l'infrastructure du Canada avait lancé 48 projets — je sais qu'il y en a au moins 46 — et qu'ils sont financés à hauteur de 9,7 milliards de dollars par le gouvernement. À cela s'ajoutent près de 20 milliards de dollars provenant d'autres bailleurs de fonds.
Il y a au moins une dizaine de projets de transport en commun. Il y a des autobus à essence qui sont convertis en autobus électriques. Je sais que ma collègue de , qui défend vigoureusement tous les habitants de Brampton, aime beaucoup l'idée d'électrifier le transport en commun. Grâce à la Banque de l'infrastructure du Canada, cette conversion est maintenant amorcée.
Ce virage est bon pour l'environnement. Au bout du compte, il entraînera aussi des économies. C'est l'un des plus importants investissements de la Banque de l'infrastructure du Canada. C'est sans parler des autobus scolaires de différentes régions du pays qui sont aussi convertis en autobus électriques.
Nous parlons beaucoup d'Internet dans les régions rurales. En fait, plus tôt aujourd'hui, nous avons eu un vote sur le spectre. Le Parti conservateur a parlé de la connectivité Internet dans les régions rurales. La Banque de l'infrastructure du Canada investit dans le service Internet par fibre optique au Manitoba. Ce sera avantageux pour les régions rurales de cette province, et la Banque investit aussi dans des réseaux de fibre optique ailleurs au pays.
Même si la Banque de l'infrastructure du Canada soutient les collectivités du pays, le Parti conservateur la qualifie de gâchis ou de caisse noire. Ce sont des mots que les conservateurs utilisent pour la décrire. Un député d'en face crie que c'est un gaspillage d'argent.
Le Parti conservateur d'aujourd'hui ne comprend pas le rôle que le gouvernement peut jouer pour garantir que nous ayons un environnement plus propre et plus sain. Il ne lui accorde aucune valeur.
Une voix: Aucune vision.
M. Kevin Lamoureux: Monsieur le Président, comme le dit ma collègue, il n'y a aucune vision.
Nous le constatons dans une autre politique environnementale dont nous avons beaucoup parlé, à savoir la tarification de la pollution ou, comme les conservateurs aiment à l'appeler, la taxe sur le carbone.
Il est intéressant de constater que tous les partis politiques à la Chambre appuient la tarification de la pollution, à l'exception du Parti conservateur. En toute justice, lors des dernières élections fédérales, le Parti conservateur du Canada a appuyé la tarification de la pollution. Toutefois, leur nouveau chef a décidé que les conservateurs ne voulaient plus reconnaître l'existence des changements climatiques. Les mesures progressistes, telles que la tarification de la pollution ou la taxe sur le carbone, ne sont pas du tout acceptées par les conservateurs.
Ils ne réalisent pas que les fonds versés au titre de la taxe sur le carbone sont retournés aux provinces et aux citoyens. C'est le moyen le plus rentable pour l'ensemble de la population de contribuer à un environnement plus propre et plus sain. En réalité, la plupart des habitants de Winnipeg‑Nord bénéficient de la tarification de la pollution, c'est-à-dire de la taxe sur le carbone. Ce n'est pas moi qui le dis: le directeur parlementaire du budget, qui est indépendant, le dit très clairement: 80 % de mes concitoyens recevraient plus que ce qu'ils paient.
Quand le parcourt le pays en disant qu'il va éliminer la taxe, à savoir la taxe sur le carbone, ou la tarification de la pollution, ce qu'il dit vraiment, c'est que 80 % des concitoyens que je représente subiront une perte nette. Ils auront moins d'argent dans les poches. Cependant, les conservateurs n'en parlent pas.
C'est la réalité. C'est la vérité.
Je dirai à mes collègues que, en examinant le rapport qui a été fourni, ils constateront que le gouvernement et le ont fourni une réponse détaillée aux six ou sept recommandations qu'il contient. On peut examiner les mesures que le gouvernement a prises pour faire preuve d'un leadership national fort en matière d'environnement et, plus récemment, le débat sur le pétrole et le prix du mazout domestique.
Comme je l'ai dit hier, il fut un temps où beaucoup de gens se chauffaient au charbon. Bon nombre de maisons construites en temps de guerre étaient munies de petites plaques d'acier sur lesquelles on brûlait le charbon. Avec la modernisation, les gens ont cessé de se chauffer ainsi. De nos jours, on utilise davantage le gaz naturel, l'électricité, le mazout et le propane. Voilà les combustibles qui nous permettent de nous chauffer. Même si les conservateurs tentent d'induire les Canadiens en erreur, il reste que le gouvernement a élaboré un programme national qui encourage les gens des quatre coins du Canada à remplacer le chauffage au mazout par une thermopompe. Les conservateurs diront que c'est faux et que le programme vise une seule région, mais des fonds fédéraux sont bel et bien dépensés pour ce programme.
Les conservateurs parlent des dépenses du gouvernement fédéral concernant l'environnement et de notre objectif de carboneutralité. Or, il existe un programme pour nous aider à y parvenir. Ils prétendent que seulement quelques centaines de foyers ont été convertis ces dernières années. Encore une fois, c'est faux. Jusqu'à ce jour, des dizaines de milliers de foyers ont tiré parti des programmes gouvernementaux sur la conversion aux thermopompes.
Parler de la question que les députés ont présentée au sujet de l'adoption de ce rapport ne pose aucun problème. Ce qui est tragique, c'est que le Parti conservateur du Canada croit qu'il n'a pas à agir de manière responsable à la Chambre. Les conservateurs proposent des motions d'adoption de rapport les unes après les autres en invoquant une quelconque raison boiteuse injustifiable. Je les mets au défi de se rendre dans une université avec moi, que ce soit à Winnipeg ou à Ottawa, d'entrer dans une classe d'introduction aux sciences politiques ou quelque chose du genre et d'y défendre leur comportement irresponsable, qui consiste à tenter de faire de l'obstruction à tous les types de mesures législatives.
Ils ne veulent pas voter sur l'accord commercial avec l'Ukraine. Que font-ils? Ils présentent une motion d'adoption de rapport. Ils empêchent la tenue du débat sur l'accord. Ils parlent d'ingérence étrangère. Nous présentons un projet de loi qui traite des investissements étrangers, et ils présentent une motion d'adoption de rapport. Ils ne veulent pas débattre les projets de loi. Ensuite, ils vont se plaindre dans les médias que les libéraux imposent l'attribution de temps. Je me demande bien pourquoi. Il est impossible d'adopter quoi que ce soit avec le Parti conservateur si nous n'imposons pas l'attribution de temps. C'est à cause des conservateurs s'il en est ainsi aujourd'hui. Ils ne voulaient pas que la Chambre des communes adopte le projet de loi.
Dans une situation de gouvernement minoritaire, l'opposition officielle a, elle aussi, une responsabilité. J'estime qu'il fait partie de mon travail de demander des comptes aux conservateurs au sujet de leur comportement, qui est absolument irresponsable. Ils empêchent l'adoption de mesures législatives destinées à soutenir les Canadiens, par exemple, en lien avec une pandémie. Ils nous empêchent d'appuyer l'accord commercial avec l'Ukraine ou le projet de loi qui devait être à l'étude aujourd'hui et qui traite de la Convention sur les armes chimiques. Le Parti conservateur veut soumettre la Chambre à cette manière imprudente et risquée de traiter toutes ces questions.
Les conservateurs devraient avoir honte. Ils ont une obligation envers les Canadiens et ils ne la respectent pas.
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Madame la Présidente, nous sommes réunis pour parler d’un rapport qui a été fait il y a bien longtemps. Il n’y a pas eu beaucoup de temps pour se préparer à en parler à la Chambre aujourd’hui. Ce rapport a malheureusement été malmené au Comité permanent des comptes publics. Je m’explique.
Nous avons fait venir les témoins et ces derniers ont seulement pu prononcer leur allocution de départ. Par la suite, le Comité a été interrompu et nous avons été obligés de quitter la salle pour aller voter. Finalement, les témoins sont repartis bredouilles, sans entendre une question et sans pouvoir faire de commentaire.
Heureusement, nous avons repris certaines questions à la réunion suivante, mais disons que le sujet n’avait pas été apprécié. Cela me surprend donc. Je suis très heureuse de voir que les conservateurs s’intéressent tellement à la transition écologique, et à verdir, qu’ils ramènent aujourd’hui un rapport qu’ils ont pourtant eux-mêmes malmené.
D'entrée de jeu, parlons de l’objectif de cet audit. Le commissaire à l’environnement et au développement durable essayait de regarder si les moyens avaient été pris par le gouvernement pour atteindre six cibles de la Stratégie pour un gouvernement vert. Cet audit visait donc à la fois le Conseil du Trésor ainsi que le ministère de la Défense nationale et le ministère des Transports en ce qui a trait aux moyens déployés.
Les principaux constats sont assez accablants. Le gouvernement n’a tout simplement pas mis les moyens nécessaires pour atteindre ses cibles. Ce n’est pas nouveau, nous le disons assez souvent. Les membres du Comité n'étaient pas surpris.
Un autre constat important est que les ministères des Transports et de la Défense nationale n’ont pas de stratégie de gestion des risques. C’est plutôt accablant au XXIe siècle. Pourtant, même les entreprises commencent à se doter de beaucoup de stratégies de gestion des risques, en particulier des risques climatiques. Quand on parle de risques climatiques, on parle de risques qui sont systémiques et physiques. Évidemment, il y a des potentiels d’inondation et des risques qui peuvent complètement changer les opérations, soit les risques opérationnels. Il y a aussi des risques réputationnels. Il y a une multitude de risques associés au changement climatique. La plupart des entreprises sont déjà en train de les répertorier, parce qu’elles savent que les changements climatiques arrivent maintenant et qu’ils vont avoir un impact sur l'économie. Or, voilà que les ministères, qui sont pourtant censés être à l’avant-garde, n’ont pas de stratégie de gestion des risques. Cela a donc été un constat assez accablant.
Ensuite, un autre constat est que le Conseil du Trésor n’avait tout simplement pas les données nécessaires pour savoir si, oui ou non, il allait atteindre ses cibles. Non seulement il n’allait vraisemblablement pas les atteindre avec ce que le commissaire à l’environnement et au développement durable avait remarqué et audité, mais, en plus, le Conseil du Trésor n’avait pas colligé les données nécessaires. On s'entend qu'on doit d'abord colliger les données pour ensuite les organiser, les analyser et les utiliser. Il n’y a donc pas de donnée et pas d’analyse. C’est super pour faire avancer une stratégie.
De plus, les émissions de gaz à effet de serre des sociétés d’État n’ont pas été comptabilisées. Je sais que c’est un sujet qui a été relevé par un collègue avec qui j’ai le plaisir de siéger au Comité. C’est quand même un gros problème qu’une grosse partie du gouvernement, qui s’appelle les sociétés d’État, n’est pas comptabilisée quand on parle d’émissions de gaz à effet de serre du gouvernement.
Petit rappel sur les sociétés d’État: on parle de ces organisations qui sont chargées de faire passer les politiques publiques du gouvernement. On leur envoie donc de gros montants, et elles les déploient à bon escient, comme elles veulent, et ce, sans rendre des comptes au gouvernement et à la population, de la même manière qu’on l’exige des ministères.
La nouvelle stratégie du gouvernement est simple: c'est de passer tout l’argent qu’il peut sous la forme de crédits d’impôt ou de fonds alloués aux sociétés d’État qu’elles-mêmes vont gérer. C’est tout simple et personne ne va savoir où va l’argent des contribuables. Personne ne va non plus savoir si les sociétés d’État participent à la Stratégie pour un gouvernement vert et si elles essaient véritablement d’avoir une stratégie pour faire une transition écologique. Personne ne va avoir les moyens de suivre ce que les sociétés d’État font. Disons que c’est très utile pour le gouvernement.
Lors d'une des premières réunions du Comité, nous avons reçu la société Investissements PSP.
Il est important de préciser que c'est la société d'État du gouvernement fédéral qui gère les fonds de pension. À l'automne 2021, elle a été notée comme étant un cancre par rapport à d'autres fonds de pension quant à sa stratégie de développement durable. Il était très difficile pour les parlementaires et même pour mon équipe d'avoir accès aux sommes d'argent concrètes que représentent les fonds de pension des travailleurs. Il était difficile de savoir combien d'argent a été envoyé, par exemple, aux compagnies pétrolières dans l'Ouest, parce que la catégorie de l'énergie fossile était à l'intérieur de la grosse catégorie de l'énergie. On s'entend pour dire qu'investir dans l'éolien et investir dans le pétrole, c'est quand même deux choses différentes. Comment savoir si les sociétés d'État font la bonne chose? C'est strictement impossible à ce stade-ci à cause de l'opacité de ces dernières. C'est un autre point qui a été soulevé très justement par le commissaire à l'environnement et au développement durable.
Le dernier point va peut-être en faire sourire certains ou, malheureusement, en faire pleurer d'autres. Les baisses d'émissions de gaz à effet de serre qui ont été répertoriées pendant la pandémie ne sont justement que des résultats de la pandémie. Elles n'avaient absolument aucun lien avec la stratégie du gouvernement pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. C'est un super constat de la part du commissaire à l'environnement et au développement durable.
Je me trouve ici dans une situation où les conservateurs ont ramené un rapport, qui, pour une certaine raison, ne semblait pas tant les intéresser quand nous étions en comité, mais dont ils veulent maintenant absolument débattre à la Chambre, plus d'un an plus tard. C'est quand même cocasse. Surtout, ils le ramènent au moment où on entend beaucoup de bruits sur la taxe sur le carbone.
Si on me le permet, je vais me mettre en mode « professeure Nathalie » et je vais donner un petit cours sur ce qui se passe au Québec en termes de lutte contre les changements climatiques et d'outils économiques pour lutter contre les changements climatiques.
Au Québec, il existe un système de plafonnement et d'échange des droits d'émission, ou SPEDE.
En vue de réduire les émissions de gaz à effet de serre sur son territoire, le gouvernement du Québec applique un prix sur les tonnes de carbone émises.
Je me demande si on me suit jusqu'à présent. Je regarde surtout en particulier une certaine banquette pour voir si on me suit. Je n'ai fait qu'une phrase.
La stratégie choisie par le Québec, initialement mise en place en 2013 puis étendue aux distributeurs de carburants et de combustibles fossiles en 2015 est un marché du carbone qui touche les grands émetteurs [du Québec]. Par ailleurs, il est bon de garder en tête qu'au Québec, le transport routier constitue la principale source d'émissions de gaz à effet de serre à la hausse depuis [...].
Au lieu d'imposer un prix fixe pour chaque tonne de carbone émise, le gouvernement du Québec impose une limite totale d'émissions et laisse les émetteurs se répartirent entre eux les parts de ce plafond.
C'est pour cela qu'on appelle cela un système de plafonnement et d'échange des droits d'émission, parce qu'au lieu de mettre un prix directement sur la tonne de carbone émise, on va mettre un quota. On régule donc par les quantités et, ensuite, le marché lui-même va déterminer quel est le prix donné à la tonne de carbone par les entreprises.
Dans ce système, le gouvernement accorde un nombre de droits d’émission de gaz à effet de serre égal au niveau d’émissions totales qu’il souhaite sur son territoire pour une période donnée et les met aux enchères. Les entreprises émettrices doivent donc se faire concurrence pour obtenir de tels droits si leurs activités produisent du carbone. Toutes choses demeurant égales, plus le nombre de droits d’émission diminue, en fonction de la cible de réduction d’émissions dont s’est dotée la juridiction, plus leur prix augmente.
Parmi les émetteurs, toute entreprise distribuant plus de 200 litres de carburants et de combustibles fossiles par année, ou émettant plus de 25 000 tonnes de CO2 doit se prévaloir de droits d’émission. De même, les raffineries situées au Québec sont assujetties au SPEDE, non seulement pour leurs activités de raffinage, mais également pour leurs activités en tant que grossistes-distributeurs. En ce qui concerne leurs activités de raffinage, ces dernières bénéficient toutefois d’allocations gratuites distribuées par le gouvernement du Québec qui couvrent 95 % des émissions produites, ratio qui devrait diminuer graduellement.
Je précise que dans ma fonction de professeure, j'ai été beaucoup aidée par la Chaire en fiscalité et en finances publiques, qui fait un superbe travail justement pour essayer d'éduquer la population au sujet des effets du système de plafonnement et d'échange des droits d'émission.
J'espère que cela sera énoncé de manière plus logique et réaliste à la Chambre dorénavant.
Je continue:
L'achat des droits d'émission augmente le coût de distribuer du carburant et se reflète dans le prix à la pompe (l'effet se répercutant dans le prix hors taxes). Les prélèvements du SPEDE, bien qu'ils ne soient pas directement perceptibles dans le prix de l'essence payé par l'acquéreur ultime, sont par conséquent assumés par celui-ci.
Je pense que cet élément est important. Le consommateur va en assumer une partie. Cela devrait intéresser les gens ici. Les consommateurs vont payer une petite partie. J'y arrive. Je sais que tout le monde attend de savoir quel est le montant payé par le consommateur pour le SPEDE au Québec.
Voici la réponse: « Ainsi, […] depuis 2015, l'effet du SPEDE à l'achat d'un litre d'essence est approximativement passé de 4 cents en 2015 à près de 9 cents en 2023. » On sait donc quel est l'impact du SPEDE au Québec sur le prix à la pompe.
Les experts de la Chaire en fiscalité et en finances publiques de l'Université de Sherbrooke ont toutefois relevé que:
une partie des taxes appliquées est consacrée à l'entretien et au développement du réseau routier. Dans un contexte de lutte contre les changements climatiques, on peut aussi voir ces taxes sur le carburant comme un « désincitatif » à la consommation de ce produit générateur de gaz à effet de serre. Après avoir détaillé les prélèvements fiscaux appliqués sur le carburant, les auteurs [du rapport que je cite] constatent qu'au Québec ceux-ci ont eu un effet limité sur les récents soubresauts du prix à la pompe […]
Or, il y a d'autres prélèvements fiscaux. Il y a la TPS, la TVQ et la taxe d'accise. Ils ont mis tout cela, avec le SPEDE, dans un même panier. Avec tous ces prélèvements fiscaux mis ensemble, on constate que « ceux-ci ont eu un effet limité sur les récents soubresauts du prix à la pompe, que leur niveau en dollars constants est demeuré stable depuis 10 ans tandis que leur poids dans l'économie est en baisse et qu'ils demeurent relativement peu élevés en comparaison avec ce qui est appliqué ailleurs dans le monde. »
Voilà comment, au Québec, on a utilisé des outils économiques existants pour lutter contre les changements climatiques. On dit que cela fait huit ans, huit horribles années où on est certain que tout le monde s'est plaint au Québec de ces 9 ¢ sur le litre d'essence. Bien non, les gens ne se sont pas plaints tant que cela. Au contraire, le Québec a pris ses responsabilités pour lutter contre les changements climatiques.
Il y a un exemple très important pour montrer à quel point ces mesures fonctionnent. En 2015, le Québec avait réduit ses émissions de gaz à effet de 8,8 % par rapport à son niveau de 1990. Cela fonctionne. Il faut que l'État puisse mettre en place certaines mesures pour lutter contre les changements climatiques.
Voici un autre élément pour rappeler à la Chambre que le Québec est souvent bien seul dans sa lutte contre les changements climatiques. En 2014, le Québec liait son système de plafonnement et d'échange des droits d'émission avec celui de la Californie. Il a fallu aller au sud de la frontière pour trouver quelqu'un avec qui faire ce marché du carbone, parce qu’ici malheureusement, au Canada, les esprits étaient un peu trop échaudés par d'autres enjeux pour se rendre compte que la lutte contre les changements climatiques était un enjeu important et que ce genre d'outil économique fonctionne. C'est avec la Californie que le Québec a lié son système de plafonnement et d'échange des droits d'émission. On se rappellera que l'Ontario a glorieusement rejoint le système pour ensuite s'en échapper deux ou trois années plus tard. Je dis « glorieusement » de manière sarcastique.
On était peut-être en avance à l'époque au Québec, mais ce n'est pas la première ni la dernière fois que je dis cela à la Chambre.
Rectifions à nouveau la situation: les changements climatiques coûtent plus que les mesures pour les contrer.
J'ai beaucoup d'exemples à cet égard. Il y a plusieurs années, j'ai eu la chance de travailler en tant qu'économiste chez Ouranos et de produire un rapport qu'avait demandé le gouvernement du Québec pour établir le coût des changements climatiques au Québec durant les 50 prochaines années. Ce rapport très intéressant a été publié en 2015. Nous avons étudié les coûts des changements climatiques et nous avons cerné six aspects où ces coûts seraient particulièrement importants. Dans les infrastructures, il y avait la question du pergélisol. C'est quand la hausse des températures fait dégeler le sol, causant l'échappement plus rapide de gaz à effet de serre. Cela arrive dans tout le Nord du Québec. Évidemment, cela arrive dans le reste du Canada aussi. Il y a également l'érosion. Avec les changements climatiques et la montée des eaux, il y a l'érosion des berges. On sait que l'érosion coûte très cher.
Il y a des routes et des maisons à déplacer. En cas de catastrophe, souvent, il peut même y avoir des glissements de terrain.
Ensuite, il y a aussi les inondations, comme je l'ai mentionné. On sait qu'avec les changements climatiques, les inondations seront non seulement plus nombreuses, mais aussi plus fortes. La fréquence de même que la force de ces événements vont augmenter. On sait qu'il y a un coût énorme lié aux changements climatiques.
Un autre coût qu'on n'a pas étudié à l'époque, mais qu'il serait pertinent d'étudier, c'est les effets des changements climatiques sur les feux de forêt. Ce coût est énorme, et au Québec nous en avons payé le prix cet été. Cela a été catastrophique. Je pense notamment à tous les travailleurs de l'industrie forestière que nous essayons de soutenir et aux gens de l'Abitibi-Témiscamingue et du Nord-du-Québec qui ont énormément souffert de ces feux de forêt causés par les changements climatiques.
Il y a aussi les répercussions sur la santé.
Les vagues de chaleur vont avoir des répercussions énormes sur la santé. Plusieurs résidences de personnes âgées ne sont même pas encore équipées de climatiseurs. Il y a des pertes de vies humaines. Malheureusement, il y a un prix à ces pertes de vies humaines parce que la vie humaine a évidemment une valeur, et cette valeur peut être déterminée.
Il y a aussi le cas du pollen. Les gens y pensent moins quand ils pensent aux conséquences économiques des changements climatiques, mais les changements climatiques font augmenter les cas d'allergie et de réaction au pollen. Certaines personnes sont très allergiques au pollen et j'ai la chance de ne pas en faire partie. Or, quand ces personnes sont dans l'impossibilité d'aller travailler, elles sont évidemment moins productives, et cela a un coût économique.
Finalement, il y a les zoonoses, soit les maladies transmises par des vecteurs qui sont des animaux, et qui se répandent au Québec avec le réchauffement de la température. Il y a le virus du Nil, un virus qui est transmis par les moustiques. Avec les changements climatiques et le réchauffement de la température, les moustiques vont de plus en plus vers le nord du Québec et vont contaminer plus de personnes. Cela a un coût. C'est un virus très puissant qui rend les gens qui en sont atteints très improductifs.
Il y a ensuite la maladie de Lyme, qui gagne énormément de terrain au Québec. Une fois qu'on a contracté cette maladie, si on ne réagit pas rapidement, il peut y avoir des conséquences très lourdes pendant plusieurs années ou pendant le reste de la vie. Il faut traiter cette maladie de manière rapide, mais, au Québec, les gens ne sont pas nécessairement habitués à détecter les symptômes de la maladie de Lyme. Quand on est piqué par une tique, il faut aller voir si cette tique n'a pas transmis la maladie de Lyme, mais les gens ne le savent pas nécessairement. Cela fait partie des conséquences économiques des changements climatiques.
Faisons une petite analyse coût-avantage rapide des mesures visant à lutter contre les changements climatiques. D'un côté, il y a un coût supplémentaire de 9 ¢ le litre, et de l'autre, il y a tous les coûts que j'ai mentionnés, qui s'élèvent à des milliards de dollars. Je laisse les gens tirer leurs propres conclusions, mais je pense que, au Québec, nous savons faire les choses, et que, finalement, c'est au Québec qu'on fait bien les choses. Nous pouvons nous demander si, oui ou non, nous avons envie de continuer à travailler avec le gouvernement. Pour l'instant, nous continuons de le faire pour développer une stratégie verte. Cependant, peut-être que le gouvernement devrait regarder un peu plus ce que fait le Québec parce que, finalement, nous nous débrouillons pas mal du tout, et nous pouvons en être fiers.
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Madame la Présidente, c'est un plaisir de prendre la parole aujourd'hui. Nous débattons de l'adoption du rapport du comité des comptes publics concernant le rapport du Bureau du vérificateur général à propos de la Stratégie pour un gouvernement vert.
Le comité a malheureusement consacré assez peu de temps à la Stratégie pour un gouvernement vert. Je trouve plutôt surprenant de voir les conservateurs présenter une motion pour en parler abondamment aujourd'hui. Cela concorde avec leur façon d'agir à la Chambre, je crois. Quoi qu'il en soit, c'est un plaisir de parler de nos conclusions, car cela donne toujours aux néo-démocrates une belle occasion de s'exprimer, particulièrement quand les conservateurs ont envie de parler du bilan du gouvernement et du Canada en matière de lutte contre les changements climatiques. Il est crucial de tirer des leçons du passé pour ensuite, idéalement, planifier un avenir meilleur. C'est aussi ce qu'il faut faire aujourd'hui, et j'y reviendrai dans un moment. Je parlerai aussi du rapport dans un instant, car je souhaite parler de son contenu aux Canadiens. Il porte principalement sur une initiative du Secrétariat du Conseil du Trésor pour l'élaboration d'une stratégie pour un gouvernement vert. On y constate qu'une partie de la stratégie consistait à chercher de meilleures façons pour le gouvernement d'acquérir des éléments qui permettraient de réduire ses émissions de gaz à effet de serre, ainsi que des façons de réduire les émissions au sein des systèmes du gouvernement.
À cet égard, le commissaire à l'environnement a relevé deux choses vraiment troublantes. Premièrement, le plan qui a été vérifié, c'est-à-dire la Stratégie pour un gouvernement vert, ne contenait pas suffisamment de détails pour que le commissaire le juge suffisant. La préoccupation la plus particulière — et probablement la plus grande et la plus flagrante — que j'ai eue à l'égard du rapport en tant que membre du comité, c'était le fait qu'il manquait à la stratégie une approche pour gérer les principaux risques et pour veiller à ce qu'elle atteigne son objectif suprême, soit que le gouvernement atteigne la carboneutralité dans ses activités d'ici 2050. Or, si la stratégie ne comprend pas assez de détails pour garantir que le gouvernement puisse atteindre la carboneutralité d'ici 2050, en plus de faire fi des risques inhérents à cet objectif tout en prévoyant des investissements à cette fin, les Canadiens méritent plus de transparence. Je pense que c'est ce que demande le Bureau du vérificateur général, par l'entremise du commissaire à l'environnement.
Il est important de souligner que les recommandations formulées dans le rapport du commissaire à l'environnement portaient précisément sur deux ministères: le ministère de la Défense nationale et Transports Canada. C'est compréhensible, étant donné que ce sont deux très grands ministères qui font beaucoup d'achats. De plus, dans notre lutte contre les changements climatiques, nous comprenons que les voitures et les carburants qui émettent beaucoup de carbone, comme l'essence, qui sont encore en vente partout au Canada, sont toujours très polluants. Il en va de même pour les flottes achetées par le gouvernement, qui comprennent une variété de véhicules. Certains fonctionnaires qui ont témoigné devant le comité nous ont parlé d'un plan visant à trouver des façons de réduire les émissions grâce à l'approvisionnement. Sachant qu'il s'agit de nos deux plus grands ministères, il sera très important de gérer la Stratégie pour un gouvernement vert de façon appropriée afin d'obtenir des résultats tangibles, peut-être même en demandant des renseignements détaillés sur le nombre de véhicules qui seront remplacés par des véhicules qui émettent moins de carbone, ou des véhicules électriques, dans un délai déterminé. C'est une recommandation concrète que l'on pourrait inclure, à mon avis, dans la Stratégie pour un gouvernement vert; selon le commissaire à l'environnement, elle n'est pas suffisamment détaillée à l'heure actuelle.
Il convient de se demander à quel point le gouvernement, dans son ensemble, prend sa lutte contre la crise climatique au sérieux. Nous avons vu, par exemple, le débat très troublant des derniers jours et des dernières semaines sur la décision des libéraux de « suspendre » la taxe sur le carbone pour le Canada atlantique. Les néo-démocrates ont appuyé les conservateurs sur ce point, non pas parce que nous nions les changements climatiques, ce qui est le motif des actions des conservateurs, mais parce que nous comprenons que, lorsqu'il est question des principes de fiscalité au Canada, nous devons les appliquer de manière égale, et nous avons vu le gouvernement les appliquer de manière inégale. Les provinces se sont exprimées très clairement sur ce sujet et nous les avons entendues. Nous avons pris la décision raisonnable d'apporter notre aide à un moment où le coût de la vie est très élevé. Voilà pourquoi les néo-démocrates se sont battus aujourd'hui pour faire adopter une motion que nous jugions raisonnable et qui invitait les libéraux et les conservateurs à voir si nous pouvions rendre la vie plus abordable pour les Canadiens tout en luttant contre les changements climatiques.
À mon avis, c'était un plan très raisonnable. Il aurait permis de réduire les émissions. Si des programmes permettaient aux gens d'obtenir gratuitement et facilement une thermopompe, on constaterait que les émissions des maisons diminueraient.
Les conservateurs disent toujours que c'est une mauvaise solution parce qu'il fait trop froid au Canada tout en soutenant du même souffle que la solution à la crise climatique passe par la technologie. Or, ces deux choses ne peuvent pas nécessairement être vraies si les thermopompes sont bel et bien la technologie la plus prometteuse au pays et qu'elle s'améliore sur le plan de la qualité, de l'abordabilité et de l'efficacité énergétique face au climat canadien.
Ce sont là des faits véridiques au sujet de cette technologie, et il est important que les Canadiens l'adoptent et que nous continuions d'y investir. Elle permet de réduire nos émissions tout en réduisant la dépendance des Canadiens à des carburants à fortes émissions de carbone. C'est une bonne chose pour les Canadiens.
Nous voulions nous assurer de pouvoir financer ce genre de programme en plus d'éliminer la TPS sur toutes les formes de chauffage domestique, y compris le chauffage électrique, ce qui permettrait à tous les Canadiens d'économiser et de garder plus d'argent dans leurs poches.
Le dernier point de la motion visait à garantir que nous puissions assumer le coût de ces mesures. Dans un contexte de crise climatique, il est important de ne pas oublier qui sont les responsables de la crise, ceux que les industries à fortes émissions de carbone ont enrichis.
Ces acteurs s’en tirent en grande partie sans avoir à payer leur juste part, compte tenu des répercussions directes qu’ils ont occasionnées sur notre environnement, notre territoire et notre planète. Il est maintenant temps qu’ils jouent un rôle on ne peut plus actif et nécessaire sur le plan financier afin que nous puissions voir les résultats que nous espérons partout au pays et atteindre les cibles, ici et à l’étranger, en réduisant nos émissions de carbone.
C’est la chose responsable à faire.
Il est malheureux que les libéraux et les conservateurs aient rejeté notre motion à l’unisson. C’est malheureux, mais pas vraiment surprenant. Ces deux partis distribuent depuis toujours des milliards de dollars au secteur des hydrocarbures sans jamais avoir le courage d’essayer de récupérer une partie des profits pour aider les Canadiens.
D'autres gouvernements l'ont pourtant fait. Au Royaume‑Uni, par exemple, les conservateurs ont instauré un impôt sur les bénéfices exceptionnels des entreprises pétrolières et gazières de leur pays. Les conservateurs sont au pouvoir là-bas. Je suis heureux qu'ils reconnaissent que c'est une façon de faire logique et raisonnable. Ils savent que lorsque le cours du pétrole atteint des sommets qu'il n'avait pas atteints depuis longtemps, ce n'est pas un hasard si les entreprises enregistrent des bénéfices exceptionnels. Les fluctuations naturelles du marché en sont en grande partie responsables. Une partie de ces bénéfices exceptionnels pourrait aider le gouvernement à stabiliser les prix et à financer ses programmes et services.
Dans notre plan, nous envisagions d'utiliser les fonds qui proviendraient d'un impôt sur les bénéfices exceptionnels perçu ici, au Canada, pour financer directement des solutions qui mènent à une réduction des émissions, comme l'offre de thermopompes gratuites partout au pays, puisque cette technologie de pointe est reconnue comme l'une des plus écoénergétiques et des plus abordables.
Le rapport démontre clairement que le gouvernement manque de courage et qu'il ne porte pas attention aux détails lorsqu'il tente de faire ce qu'il avait promis. Il n'y a pas de quoi pointer les Canadiens du doigt.
Il n'y a pas de mal à critiquer le gouvernement, à lui reprocher des choses importantes et manifestement crédibles que le rapport met en évidence, notamment le manque de détails dans une stratégie relative à l'écologisation du gouvernement et l'incompréhension des risques qu'impliquerait l'échec du plan.
Lorsqu'il est question des changements climatiques, on doit savoir tout cela ou, à tout le moins, chercher à comprendre de quoi il retourne.
Il nous incombe de considérer ce rapport, son dépôt et les recommandations qu'il contient comme notre canari dans la mine de charbon, car il laisse à penser que le gouvernement ne prend pas les changements climatiques au sérieux. Il est temps et il est nécessaire de rectifier le tir en apportant des solutions efficaces afin de réduire les émissions tout en s'attaquant à la crise de l'abordabilité qui frappe les Canadiens à l'heure actuelle.
Si nous unissons nos efforts, nous y arriverons. Je suis convaincu que, lorsque nous en avons eu l'occasion plus tôt aujourd'hui, si nous avions uni nos efforts à ce moment-là, nous aurions pu changer les choses et améliorer la vie d'innombrables Canadiens.