:
Aujourd'hui, madame la Présidente, je prends la parole à la Chambre des communes pour aborder une question qui a de graves répercussions sur la confiance du public, la reddition de comptes et l'intégrité des institutions démocratiques. C'est une question qui concerne les principes fondamentaux qui sont chers aux Canadiens, à savoir la transparence, l'honnêteté et l'application équitable de la loi.
Il s'agit d'une question qui est à la fois profondément troublante et d'une importance cruciale pour l'avenir du pays. Elle se rapporte directement à l'équité et aux attentes à l'égard des personnes au pouvoir.
Nous vivons dans un pays qui se targue d'œuvrer pour la réconciliation avec les peuples autochtones. Nous reconnaissons qu'il s'agit d'un cheminement, d'un processus de guérison, de compréhension et d'établissement de la confiance entre les communautés autochtones et le gouvernement canadien. Cependant, ce processus n'a de sens que s'il est ancré dans l'honnêteté et le respect.
Le sujet à l'étude aujourd'hui concerne la conduite controversée du député d'Edmonton‑Centre et , ainsi que ses transactions commerciales passées, plus précisément ses liens avec Global Health Imports, une entreprise dont il était copropriétaire. En plus de soulever des questions sur de possibles conflits d'intérêts, cette affaire met en lumière de graves préoccupations concernant la manipulation, à des fins personnelles et politiques, des programmes d'approvisionnement auprès d'entreprises autochtones.
Cette affaire remet en cause à la fois le respect des normes d'éthique qu'on attend des titulaires de charge publique ainsi que et l'intégrité des programmes conçus au bénéfice des entrepreneurs et des communautés autochtones.
Nous sommes confrontés à une situation troublante où une personne, qui est de plus titulaire d'une charge publique, est accusée d'avoir exploité à des fins personnelles des outils conçus pour améliorer le sort et l'autonomie des communautés autochtones. Le gouvernement a établi la Stratégie d'approvisionnement auprès des entreprises autochtones pour que les communautés autochtones puissent participer de manière significative aux marchés publics fédéraux. Malgré cela, nous sommes maintenant confrontés au risque que ce programme soit utilisé à mauvais escient par des personnes aux motifs discutables.
Le député d' s'est longtemps présenté comme un allié des communautés autochtones et, parfois, comme une personne d'origine autochtone. Cependant, ses affirmations concernant ses origines ont considérablement évolué au fil du temps, ce qui soulève de sérieuses questions quant à la sincérité et à l'exactitude de ses déclarations. En 2017, le député s'est présenté comme un Cri adopté non inscrit, faisant remonter son ascendance à son arrière-grand-mère, qui, selon lui, était crie. Cette affirmation a été répétée à la Chambre, où il a raconté son histoire et parlé avec fierté de ses origines.
Cependant, quelques années plus tard, le député a changé son récit. Lors d'une entrevue en 2021, il a déclaré qu'il était un membre blanc et cisgenre de la collectivité. Il s'est publiquement distancié de toute identité autochtone, reconnaissant plutôt que ses origines étaient liées à un membre métis de sa famille d'adoption. Ce changement marqué a été assez subi, et le moment où il s'est produit soulève des questions quant à sa véritable compréhension de ses origines.
Le député d' a fondé Global Health Imports au début de la pandémie de COVID‑19, avec son ancien associé, Stephen Anderson. La société s'est d'abord concentrée sur la distribution d'équipements de protection individuelle, tels que des masques, des gants et des écrans faciaux. À l'époque, il s'agissait d'une entreprise commerciale qui semblait pouvoir répondre à des besoins urgents puisque la crise sanitaire mondiale exigeait une action rapide et de grande envergure.
Cependant, le problème a surgi quand Global Health Imports a commencé à s'identifier comme une entreprise appartenant entièrement à des Autochtones dans les soumissions pour les marchés publics fédéraux, afin d'obtenir un traitement préférentiel dans le cadre des programmes d'approvisionnement auprès des Autochtones du Canada. Ces affirmations ont été faites même si ni le député ni M. Anderson ne semblaient avoir un patrimoine autochtone vérifiable qui répondait aux critères stricts de participation à la Stratégie d'approvisionnement auprès des entreprises autochtones.
Bien que la stratégie d'approvisionnement du gouvernement permette d'accorder un traitement préférentiel aux entreprises qui sont généralement détenues par des Autochtones, elle exige que ces entreprises répondent à des critères précis, comme le fait d'être détenues à au moins 51 % par des Autochtones. Or, ni le député d' ni Stephen Anderson n'ont pu prouver qu'ils répondaient à cette exigence.
Comme nous le savons tous, Global Health Imports n'a jamais été inscrite sur la liste officielle des entreprises autochtones admissibles. De plus, ni le député ni M. Anderson n'ont jamais fait la démonstration de leur appartenance autochtone lorsqu'on leur a demandé de le faire.
Le cœur du problème est la fausse déclaration délibérée du propriétaire de Global Health Imports. En se faisant passer pour un Autochtone, le propriétaire a cherché à tirer parti des programmes gouvernementaux destinés aux Autochtones, ce qui a eu pour effet de détourner des occasions d'affaires et des fonds destinés à des entreprises qui répondaient réellement aux critères définis. Cela soulève des questions importantes quant à la véracité des affirmations du député d' et à l'apparence d'une tentative délibérée de détournement de ressources fédérales, d'autant plus que ces affirmations étaient essentielles à l'obtention de contrats gouvernementaux lucratifs.
Le gouvernement a été sans équivoque sur la nécessité pour les entreprises de prouver leur statut avant d'accéder à de tels programmes. Pourtant, il semble qu'il n'y ait eu aucune vérification ni aucun suivi officiel de la part de la ou de son ministère dans ce cas. La réalité, c'est que Global Health Imports ne répondait pas aux critères requis pour bénéficier des programmes d'approvisionnement auprès des entreprises autochtones. Ce n'est pas seulement une question de soumission qui devait être rejetée, mais aussi une question d'éthique. Il s'agit de savoir si les règles qui régissent l'approvisionnement auprès des entreprises autochtones sont respectées et si ceux qui revendiquent faussement une identité autochtone sont autorisés à exploiter les programmes censés justement encourager les entreprises autochtones.
Des dirigeants autochtones, comme Shannin Metatawabin, le chef de la direction de l'Association nationale des sociétés autochtones de financement, ont exprimé leurs préoccupations au sujet de ce genre de comportement. Il a déclaré que ces incidents sont symptomatiques de problèmes plus vastes au sein de la Stratégie d'approvisionnement auprès des entreprises autochtones, soulignant que les déclarations inexactes frauduleuses minent le programme et, en fin de compte, nuisent aux différentes communautés que la stratégie est censée aider. Ce manque de transparence et de reddition de comptes est assez troublant. Arthur Schafer, directeur du Centre d'éthique professionnelle et appliquée de l'Université du Manitoba, a fait valoir que, pour que les programmes comme la Stratégie d'approvisionnement auprès des entreprises autochtones demeurent efficaces, le gouvernement doit demander des comptes aux personnes qui se font passer pour des Autochtones ou qui essaient de tirer profit de ces programmes à des fins personnelles.
Il y a plusieurs leçons à tirer de cette controverse. Premièrement, nous devons exiger une plus grande transparence de la part des fonctionnaires, en particulier lorsqu'ils prennent part à des décisions qui touchent des communautés vulnérables. Deuxièmement, nous devons renforcer les mesures de protection pour empêcher l'exploitation des programmes d'approvisionnement destinés aux entreprises autochtones. Le public doit avoir l'assurance que tous les élus respectent les normes d'éthique les plus rigoureuses, ce qui veut dire qu'il faut une enquête indépendante et approfondie sur la conduite du député d' et sur les infractions à la Loi sur les conflits d'intérêts qu'il pourrait avoir commises. Il faut déterminer de façon transparente si ses intérêts financiers dans Global Health Imports ont influé sur l'attribution des marchés publics et si des règles ont été enfreintes dans le cadre de ce processus. Cela signifie que nous devons également examiner et même réexaminer la force des règles qui concerne l'éthique et les peuples autochtones, y compris celles qui visent les programmes d'approvisionnement auprès des Autochtones, et veiller à ce que ces programmes ne soient pas utilisés à mauvais escient par des fonctionnaires qui cherchent à en tirer profit aux dépens des communautés autochtones. Si cela se produit, nous devons savoir quelles mesures nous pouvons prendre pour renforcer nos systèmes, éliminer ces échappatoires et veiller à ce que ces programmes soient utilisés aux fins prévues, à savoir donner plus de ressources et de soutien aux peuples autochtones, au lieu d'enrichir quelques privilégiés.
Nous ne pouvons pas faire fi de ces préoccupations. Il faut que les gens en position d'autorité respectent les normes d'éthique les plus rigoureuses: l'intégrité même de nos institutions démocratiques en dépend. Il est temps que le député d' réponde de ses actes et que le gouvernement prenne les mesures nécessaires pour que ce type de comportement ne soit plus toléré à l'avenir. Bien sûr, lorsque nous examinons les conséquences globales de cette affaire, nous devons nous demander combien d'autres cas semblables existent. Combien d'autres personnes tentent de se faire passer pour des Autochtones afin d'accéder à des ressources et à des avantages qui devraient être réservés aux communautés que nous nous efforçons de soutenir?
En terminant, j'aimerais présenter une motion, avec l'appui du député de . Je propose:
Que la motion soit modifiée par substitution, aux mots suivant le mot « Que », de ce qui suit: « le 18e rapport du Comité permanent des affaires autochtones et du Nord, présenté à la Chambre le lundi 25 novembre 2024, ne soit pas maintenant agréé, mais qu'il soit renvoyé au Comité pour plus ample considération, avec l'instruction de faire rapport à la Chambre au plus tard le lundi 27 janvier 2025, sur la question de savoir si le député d'Edmonton-Centre, qui était ministre de l'Emploi, du Développement de la main-d'œuvre et des Langues officielles lorsque la Chambre a adopté, le mardi 19 novembre 2024, un ordre exigeant sa comparution devant ce Comité, a comparu en conformité avec cet ordre ».
:
Madame la Présidente, je suis heureux de prendre la parole pour tenter d'expliquer, du mieux que je le peux, pourquoi nous tenons ce débat cet après-midi. C'est très malheureux, mais les conservateurs se concentrent sur la diffamation, même il y a 10 ans, au moment de l'élection du . Absolument rien n'a changé au cours des 10 dernières années. Ils ciblent une personne, puis ils s'attaquent à sa réputation même.
Depuis les nombreuses années que je connais le député d', il ne s'est jamais adressé à moi en essayant de donner l'impression qu'il était lui-même Autochtone. Je regarde vraiment beaucoup de choses que font les conservateurs pour essayer de discréditer des personnes à la Chambre. Bien franchement, le prix à payer est très élevé. Je dis souvent, et le hansard le démontrera clairement, qu'au fil des ans, le Parti conservateur s'est efforcé de détruire la réputation d'élus à la Chambre des communes. Pendant ce temps, nous avons un et un gouvernement qui continuent de se concentrer sur les Canadiens.
Tandis que les conservateurs tentent d'esquiver les dossiers importants et qu'ils tiennent des propos diffamatoires, le gouvernement se concentre sur les Canadiens et veille à ce qu'ils fassent partie de la solution en bâtissant une économie plus forte et plus florissante. Nous nous concentrons sur la classe moyenne du Canada et sur ceux qui aspirent à en faire partie tout en veillant à ce que l'économie profite à tous les Canadiens. C'est ce que le gouvernement s'efforce de faire depuis des années.
Pendant ce temps, les députés conservateurs passent leur temps à lancer des attaques personnelles. Il arrive à l'occasion que l'un d'entre eux émette un commentaire un peu plus constructif, mais ce n'est pas quelque chose qu'on encourage au sein du caucus conservateur. Des députés conservateurs ont bien fait comprendre qu'ils n'ont pas le choix d'agir ainsi.
Dans le bureau du , il y a des gens qui traquent ce que disent les députés. Cette nouvelle a fait les manchettes nationales la semaine dernière: un reportage parlait de la façon dont les faits et gestes des députés conservateurs sont traqués au sein de leur propre caucus. Ils obtiennent des étoiles quand ils font quelque chose de bien, et ils en perdent s'ils font quelque chose de mal. À titre d'exemple, parler aux députés libéraux est considéré comme une mauvaise chose, selon le caucus conservateur et ses nouvelles règles.
Pour mériter une étoile, les députés conservateurs peuvent, par exemple, tenter de salir la réputation de quelqu'un, comme ils le font aujourd'hui. La meilleure façon d'obtenir ces simples étoiles, et de loin, c'est de répéter les slogans. On a pu voir, aujourd'hui, le nombre de fois où les députés se sont levés pour dire leurs slogans. Ils sont encouragés à le faire; on leur promet des étoiles s'ils le font. Certains députés conservateurs disent que la liberté au sein du caucus se fait de plus en plus rare à cause de leur . Puisqu'ils veulent parler de salir des réputations, j'en profiterai pour mentionner aux Canadiens quelques réflexions à ce sujet concernant le chef du Parti conservateur.
Non seulement les manigances égoïstes auxquelles se livrent les conservateurs aujourd'hui et depuis six semaines à la Chambre des communes coûtent des millions de dollars, elles ont une incidence très négative sur le programme législatif. Nous aurions pu étudier un projet de loi visant à protéger les enfants des prédateurs en ligne, un projet de loi visant à protéger les femmes et autres personnes victimes d'exploitation sexuelle au sein des Forces armées canadiennes en faisant en sorte que leur cause soit entendue par un tribunal civil plutôt qu'un tribunal militaire ou encore un projet de loi relatif aux chaînes d'approvisionnement du Canada. Nous aurions pu discuter de l'énoncé économique d'automne, sans compter que nous aurions pu débattre de projets de loi d'initiative parlementaire, de motions de l'opposition et de toutes sortes de mesures législatives, mais hélas, ce n'est pas le cas. Pourquoi? Parce que les dirigeants du Parti conservateur ont décidé de faire de l'obstruction à la Chambre des communes.
L'attaque des conservateurs contre l'ancien ministre, le député d', constitue de la diffamation. À mon avis, la personne à l'origine de cette diffamation est le , qui doit se regarder dans le miroir. Après tout, c'est lui qui frôle l'outrage au Parlement en raison du jeu de plusieurs millions de dollars auquel il est en train de jouer à la Chambre des communes. Voilà ce qui se passe actuellement. Nous assistons à un jeu politique parce que le Parti conservateur croit qu'il sait mieux que quiconque ce qu'il faut faire. Les conservateurs se croient tellement plus avisés que, selon eux, il faut remettre sans hésiter des documents non caviardés à la GRC. C'est ce que pense le chef du Parti conservateur, même si la GRC et la vérificatrice générale du Canada s'y opposent.
Dans le cadre de leur manœuvre d'obstruction, les conservateurs utilisent un grave problème lié aux entreprises autochtones et aux débouchés pour les Autochtones pour porter atteinte à la réputation d'un député. Cependant, j'estime que nous devons commencer à réfléchir davantage à l'attitude et aux actions du , car il ne cherche qu'à servir ses propres intérêts, et non ceux du Canada. Ce chef ne cherche qu'à empêcher la tenue de débats sains à la Chambre.
Mon collègue a posé une question plus tôt au sujet de l'ingérence étrangère. Encore une fois, cette question est directement liée au . Quand les conservateurs critiquent le député d', les députés n'ont qu'à écouter les plaintes et les problèmes concernant le chef du Parti conservateur.
:
Madame la Présidente, si le député était un peu plus présent et avait écouté les nombreuses discussions qui ont eu lieu au cours des dernières semaines, il saurait que mon intervention est tout à fait pertinente, car les conservateurs commencent à utiliser des motions de cette nature pour critiquer les actes des députés. Ils essaient de dire que mon discours n'est pas pertinent.
Après tout, je m'interroge sur les motivations et la réputation du conservateur. Les conservateurs se montrent très chatouilleux lorsqu'on parle de l'un d'entre eux, mais ils ne se gênent pas pour s'en prendre aux libéraux. Voilà leur attitude. Ils essaient d'empêcher les députés d'expliquer ce qui se passe réellement à la Chambre aujourd'hui. Le député devrait avoir honte d'interrompre une déclaration importante qui doit être faite.
Oui, la question des entreprises autochtones est de la plus haute importance. En fait, au cours de la fin de semaine, nous avons vécu un moment historique merveilleux au Manitoba. Au 20e étage d'un immeuble situé à l'angle des rues Portage et Main qui appartient maintenant aux Métis de la rivière Rouge, David Chartrand et la nation métisse ont signé un traité. Le gouvernement national des Métis du Manitoba est maintenant partie à un traité.
Que ce soit en signant cet important document la fin de semaine dernière ou en versant plusieurs dizaines de millions de dollars, libéraux soutiennent les entreprises autochtones. Cependant, nous n'en entendons pas parler parce que cela ne cadre pas avec le discours des conservateurs. C'est pourquoi il est important que les personnes qui suivent les débats qui ont lieu à la Chambre des communes ne se laissent pas berner par ce que le Parti conservateur fait depuis six semaines.
Il ne faut pas penser que la motivation derrière tout cela est une préoccupation pour les entreprises autochtones. Rien n'est moins vrai. Cela fait partie du jeu auquel se livrent les conservateurs et qui consiste à faire de l'obstruction pour empêcher le gouvernement de faire le travail qui aiderait les Canadiens autochtones et tous les Canadiens, de bien des façons. Ils s'en servent ensuite pour critiquer et pointer du doigt un député en particulier. Je continuerai à souligner l'hypocrisie qui vient du bureau du du Parti conservateur.
Comme je le soulignais, le député de , le leader parlementaire adjoint du gouvernement, a expliqué très clairement comment un autre député de la Chambre aurait été la cible de l'ingérence d'un pays étranger; l'affaire fait les manchettes nationales aujourd'hui. Pourquoi est-il important de le souligner? C'est important parce que nous parlons du et de son refus d'obtenir une habilitation de sécurité. Les députés doivent réfléchir à cette question. Il est le seul chef à la Chambre des communes à agir de la sorte. Quelqu'un qui veut être stagiaire pour le Parti conservateur doit obtenir une habilitation de sécurité, mais pas le chef du Parti conservateur.
Aujourd'hui, aux nouvelles, nous apprenions qu'il existe un lien direct avec le , dont la course à la direction a fait l'objet d'une ingérence étrangère. Les députés se souviennent-ils que, il y a un an, nous entendions souvent parler de la question de l'ingérence étrangère? Les conservateurs se bousculaient pour soulever la question, jusqu'à ce que nous entendions dire que certains conservateurs étaient peut-être impliqués et que cela ne leur donnait pas forcément une bonne image.
Ils ont rapidement changé leur fusil d'épaule. À quand remonte la dernière fois où ils ont pris la parole à la période des questions pour poser une question sur l'ingérence étrangère? Je soupçonne que cela a beaucoup à voir avec le fait que le chef conservateur ne veut plus parler de la question à cause de quelque chose qui l'empêche de vouloir l'habilitation de sécurité. Dans les nouvelles d'aujourd'hui, on ne parle que d'ingérence visant des dirigeants. C'est peut-être un aspect de la question, mais je pense qu'il y a plus. Je pense qu'il y a d'autres raisons pour lesquelles le ne veut pas obtenir l'habilitation de sécurité, et je crois que les Canadiens ont le droit de savoir.
Si les députés d'en face veulent se servir de ce rapport en particulier pour mettre le député d' sur la sellette, pendant qu'ils prennent la parole à ce sujet, ils devraient également se regarder dans le miroir et penser au . Ne devraient-ils pas exercer le même genre de pression, le même genre de tactiques, peut-être même au sein de leur propre caucus, et se demander pourquoi leur propre chef refuse d'obtenir cette habilitation de sécurité?
Je crois que l'ingérence étrangère est l'une des raisons qui ont eu une incidence directe sur sa propre course à la direction et l'une des raisons pour lesquelles il est peut-être même le aujourd'hui. Je crois comprendre que Patrick Brown...
Des voix: Oh, oh!
M. Kevin Lamoureux: Les conservateurs rient. Je ne pense pas que Patrick Brown riait. Nous devons le sommer de comparaître devant le comité afin de découvrir la vérité. Je me demande si nous ne devrions peut-être pas le convoquer à la barre. C'est quelque chose que les conservateurs aiment faire. Nous devrons attendre pour savoir jusqu'à quel point ils sont ouverts et honnêtes compte tenu des réponses des députés qui siègent à ce comité en particulier.
J'ai hâte d'entendre certains des résultats. En ce qui concerne la motion dont nous sommes saisis, il y a un amendement visant à exiger que le député d' comparaisse devant le comité. Comme les conservateurs me le répètent sans cesse, nous jouissons de droits absolus à la Chambre des communes. Même s'il s'agit d'un gouvernement majoritaire, cela n'a pas d'importance, parce que nous jouissons de droits absolus qui doivent être respectés coûte que coûte, selon les conservateurs.
Je me demande si la députée de devrait être convoquée au même comité que Patrick Brown. Il serait intéressant de savoir ce qu'elle pense de l'ingérence étrangère. Un jour, elle appuyait Patrick Brown, puis, le lendemain, à la suite d'une conversation que bien des gens qualifieraient d'ingérence étrangère, elle ne l'appuyait plus. Il y a anguille sous roche. Une semaine plus tard, elle ne lui a toujours pas redonné son appui. Quand je parle d'appui, je pense que la députée était codirectrice de sa campagne électorale ou quelque chose du genre. Nous devons faire la lumière sur cette histoire.
À l'instar de la motion qui est présentée actuellement, je suggère à tous les membres du comité d'être proactifs en demandant à la députée de de comparaître devant le comité, au lieu d'attendre de recevoir l'instruction de la Chambre des communes de l'inviter. Ce serait très utile. J'encourage la députée de Calgary Nose Hill à se porter volontaire.
Quand j'ai lu l'article, la députée semblait être en désaccord avec ce que les autres disaient. N'avons-nous pas déjà entendu cela quelque part? N'est-ce pas la même chose qui se passe avec le député d' et d'autres allégations, que le député dément?
M. Mark Gerretsen: C'est différent, dans ce cas, parce qu'il s'agit d'un conservateur.
M. Kevin Lamoureux: Comme mon collègue le souligne, on ne peut pas mélanger les conservateurs et les libéraux. Les normes sont totalement différentes.
Au bout du compte, je pense que nous devrions demander au comité de faire comparaître la députée de devant lui, peut-être après Patrick Brown, afin que nous puissions entendre ce que Patrick Brown a à dire sur l'ingérence étrangère pendant le congrès à la direction du Parti conservateur, le même congrès lors duquel l'actuel a été élu. Le chef refuse d'obtenir la cote de sécurité. Pourquoi? C'est parce qu'il veut jouer l'innocent dans ce dossier.
Ce serait vraiment bien de les voir tous les deux comparaître devant le comité et rendre des comptes sur l'ingérence étrangère. Je soupçonne que le Parti conservateur ne présentera pas de motion à cet effet, car, après tout, la transparence n'est importante que lorsque les conservateurs attaquent les libéraux et cherchent à salir leur réputation. C'est tout ce qui compte pour les conservateurs. Cependant, les conservateurs ont également une responsabilité en matière de reddition de comptes. Je continuerai à exercer des pressions en faveur de cette reddition de comptes.
En terminant, j'encourage le du Parti conservateur à faire ce qui s'impose et à obtenir sa cote de sécurité.
:
Madame la Présidente, ce sera une occasion pour moi de parler de l’identité et surtout de l’appropriation culturelle; de parler de l’identité comme un engagement collectif pour les Premières Nations dans un contexte évident de réconciliation. Je me lève donc aujourd’hui pour intervenir sur le 18
e rapport qui a été remis à mes collègues par le Comité permanent des affaires autochtones et du Nord, lequel porte sur la question de l’usurpation d’identité des Premières Nations, des Métis de la rivière Rouge et des Inuits. Le Comité en fait part à mes collègues, car ce travail aurait dû être une priorité depuis longtemps. Cela me fait plaisir d'en parler et de parler des questions essentielles qu’il faut se poser.
L’identité n’est pas un simple concept abstrait. C’est une ancre. Elle nous lie à notre passé, nous guide dans notre présent et éclaire notre avenir. Or, elle n’est pas qu’un droit qu’on peut revendiquer à la légère. Elle est une promesse que l’on fait à sa communauté, à son peuple et à ceux qui viendront après nous. Ce n’est certainement pas un privilège, comme le voudrait bien le gouvernement fédéral, et j'ai bien dit que c’était un droit fondamental d’une nation. Que se passe-t-il lorsque cette promesse est trahie? Que se passe-t-il quand l’identité est exploitée, volée ou instrumentalisée pour des gains personnels ou politiques? Que se passe-t-il quand ceux qui devraient être les gardiens de cette identité, c'est-à-dire les gouvernements et les institutions, échouent à protéger ce qui est sacré pour tant de communautés?
Aujourd’hui, je propose à mes collègues une réflexion sur ce que cela signifie de protéger une identité, pas seulement la nôtre, mais aussi celle des nôtres, et surtout une réflexion sur les conséquences réelles, économiques, culturelles et politiques de l’appropriation identitaire. Il faut poser le problème comme une priorité. Le Comité permanent des affaires autochtones et du Nord a entrepris un travail essentiel, urgent et incontournable. Ce travail n’est pas seulement une responsabilité politique, c’est une exigence morale. Nous sommes appelés à répondre à une question cruciale qui a trop longtemps été mise de côté: comment garantir l’intégrité des processus de reconnaissance identitaire tout en respectant les droits légitimes des Premières Nations, des Métis et des Inuits?
Plusieurs ministres ont déjà été interpellés sur ce sujet, tout comme des fonctionnaires dont les décisions doivent maintenant être examinées à la lumière des événements. Des experts seront également mis à contribution pour éclairer le Comité sur les failles qui ont permis des abus et sur les solutions possibles. Il est temps d’arrêter de tourner autour de la question. L’appropriation abusive des identités autochtones n’est pas un simple détail administratif ou une affaire isolée. C’est une injustice qui fragilise nos efforts de réconciliation et qui sape la confiance des communautés envers les institutions. À force de tergiverser, nous avons laissé des situations inacceptables se multiplier. Il est à peu près temps que nous réglions cette question, et que nous le fassions avec détermination et courage.
Nous ne pouvons ignorer les récents événements qui ont ébranlé la confiance du public envers nos institutions. L’affaire entourant l’ancien ministre et député d’ illustre parfaitement les dangers de l’appropriation identitaire et ses conséquences sur les relations entre le gouvernement et les peuples autochtones. Revendiquer à tort une identité autochtone pour accéder à des avantages ou des privilèges, comme cela a été allégué, est non seulement un manquement éthique grave, mais c’est aussi une trahison envers les véritables membres de ces communautés. Ce scandale met en lumière l’urgence de revoir nos processus de reconnaissance identitaire, d’assurer une transparence totale dans les pratiques gouvernementales et de restaurer la confiance dans nos institutions.
Nous avons une responsabilité envers les Premières Nations, les Métis et les Inuits de corriger ces injustices, d’écouter leurs préoccupations et d’agir pour protéger leurs droits et leur identité. Les erreurs du passé ne doivent pas être répétées, et le gouvernement doit faire preuve de leadership en mettant en place des mécanismes clairs et équitables pour prévenir de tels abus à l’avenir. Il faut une identité qui élève, pas qui divise. L’identité, c’est plus qu’un mot ou un concept. C’est une histoire, un héritage et une responsabilité. Cette histoire ne se construit toutefois pas seule. Elle est profondément liée à celle des autres peuples et des autres communautés qui partagent notre territoire et nos valeurs.
Prenons un exemple récent, celui des Algonquins et des Métis de l’Ontario. En 2017, le gouvernement ontarien a accordé des droits de récolte à des groupes se revendiquant métis, sans consulter les Algonquins, dont les terres étaient directement touchées. Le gouvernement de l’Ontario a même créé une entité appelée Algonquins of Ontario, ou AOO. Il s’en sert pour éviter les vraies conversations qu’il devrait avoir avec les Anishinabe sur leur territoire, c'est-à-dire sur le même territoire non cédé sur lequel nous nous trouvons en ce moment. Imaginons: des Algonquins, qui ont une relation millénaire avec ces terres, se voient soudainement exclus des discussions sur leurs propres droits. Cette décision a créé des tensions énormes et a ébranlé la confiance entre les communautés autochtones et les institutions.
En 2023, la Cour d'appel de l'Ontario a donné raison aux Algonquins — les vrais —, leur permettant de poursuivre le gouvernement. Toutefois, cette victoire arrive après des années de lutte, de frustration et de pertes qui auraient pu être évitées si les Algonquins avaient été consultés dès le départ. Ce cas illustre la réalité plus large. Une identité ne peut pas être définie sans la reconnaissance des communautés concernées. Une identité doit élever, et non diviser.
Une philosophie de la reconnaissance est instaurée. L'identité n'est pas un choix personnel. Ce n'est pas quelque chose qu'on peut adopter ou revendiquer parce que ça semble avantageux ou valorisant. Elle repose sur un principe fondamental, à savoir la reconnaissance. Une identité doit être reconnue par ceux qui la portent véritablement, par ceux qui en partagent l'histoire et les responsabilités. Les Métis de Rivière‑Rouge, les Inuits, comme les Algonquins, les Anishinabe et les autres Premières Nations ont des réseaux sociaux et culturels complexes, des histoires partagées et des systèmes de gouvernance qui définissent qui fait partie de leurs communautés. Elles savent mieux que quiconque qui appartient à leurs communautés. Elles connaissent leurs membres, leurs familles, leurs alliances. Alors, quand une personne ou un groupe revendique une identité sans être reconnu par ces communautés, cela pose un problème profond. Ce n'est pas seulement une question d'authenticité. C'est aussi une question de respect.
Prenons le cas du député d' et ancien ministre fédéral. Pendant des années, il s'est présenté comme Métis, affirmant être un Cri adopté sans statut. Ses affirmations se sont révélées infondées. Cela a ébranlé sa crédibilité ainsi que la profonde confiance du public envers notre institution. Ce geste posé par un ministre soulève des questions d'éthique et de morale. Ce genre de revendication ne fait pas seulement du tort à celui qui la porte, c'est loin d'être une erreur personnelle. Elle nuit aux vraies communautés autochtones, qui se voient voler des opportunités et des ressources, qui se voient voler leurs récits et leur légitimité. En résumé, voler une identité, c'est aussi voler une voix.
Les conséquences réelles de l'appropriation identitaire ne constituent pas un problème abstrait. C'est réel, mesurable et souvent dévastateur pour les communautés concernées. On parle de détournement de ressources destinées aux communautés autochtones. Il s'agit de subventions, de programmes et de mesures de soutien économique qui, évidemment, sont limités. Quand des individus ou des groupes revendiquent une identité à tort, ces ressources sont détournées.
Imaginons un jeune artiste métis, inuit ou membre d'une Première Nation dont le projet est rejeté parce qu'une partie du financement a été allouée à quelqu'un qui n'appartient pas réellement à ces communautés. Imaginons une famille qui lutte pour préserver sa langue ou ses traditions, mais qui se voit privée de soutien parce que les fonds ont été redirigés vers des projets non légitimes.
Cela renforce les stéréotypes. Quand une identité est revendiquée abusivement, elle est souvent simplifiée à outrance. Cela alimente les stéréotypes qui figent les communautés autochtones dans des rôles caricaturaux comme l'Autochtone spirituel, le marginalisé ou, pire, l'invisible. Ces stéréotypes, loin de valoriser ces communautés, renforcent les inégalités et les discriminations. Ils provoquent même un effacement culturel. L'un des dangers les plus insidieux de l'appropriation identitaire est l'homogénéisation culturelle. Quand tout finit par se ressembler, les spécificités de chaque culture sont effacées. Chaque langue oubliée, chaque rituel abandonné, chaque histoire non transmise est une perte pour l'humanité tout entière.
La responsabilité des gouvernements est donc implicite. Tous les gouvernements ont une responsabilité fondamentale dans la protection des identités et des droits des peuples autochtones. Cette responsabilité ne peut pas être prise à la légère, car chaque décision prise ou négligée a des répercussions profondes sur la cohésion sociale, la justice et la réconciliation. Les gouvernements doivent agir avec vigilance, transparence et respect pour garantir que leurs décisions ne perpétuent pas les injustices du passé. Cela exige des mesures concrètes et claires, ainsi que des consultations systématiques. Chaque décision touchant les droits ou les territoires autochtones doit être précédée de discussions approfondies et respectueuses avec les nations concernées. Ces consultations ne sont pas un simple exercice administratif. Il s'agit d'une démarche essentielle pour s'assurer que la voix des Premières Nations, des Métis et des Inuits est au cœur du processus décisionnel.
Il faut établir des critères clairs de reconnaissance. Les identités autochtones doivent être définies et reconnues sur la base de preuves historiques solides, de liens communautaires authentiques et de validations explicites de la part des nations concernées. Sans ces critères, on risque de diluer l'intégrité des identités autochtones ou d'encourager des revendications non légitimes.
Également, ça prend une protection renforcée des ressources. Les gouvernements doivent veiller à ce que les fonds et les opportunités destinés aux communautés autochtones soient effectivement dirigés vers leurs véritables bénéficiaires. Cela inclut la prévention des abus qui détournent ces ressources de leur objectif initial.
Lorsqu'ils échouent à remplir ces responsabilités, les gouvernements alimentent les tensions, affaiblissent les revendications légitimes et compromettent les efforts de réconciliation. Agir autrement, c'est non seulement trahir les communautés concernées, mais aussi saper la confiance du public envers nos institutions.
Il est impératif que les gouvernements se montrent à la hauteur de ces défis et qu'ils agissent avec détermination pour construire une société où chaque identité est respectée et valorisée.
Cela nous amène à une réflexion sur notre propre identité. Au Québec, nous avons une longue histoire de lutte pour préserver notre langue, notre culture et nos droits. Cette lutte doit être néanmoins menée avec respect et humilité. Nous ne pouvons pas défendre notre identité tout en ignorant ou en minimisant celle des autres. La vraie force d'une identité, qu'elle soit nationale ou culturelle, réside dans sa capacité à coexister avec les autres, à enrichir des histoires différentes, mais complémentaires, et à être enrichie par celles‑ci.
L'identité de la nation québécoise n'a jamais été figée dans le temps. Elle évolue avec le temps, s'enrichit des échanges et se réinvente face aux défis contemporains. Aujourd'hui, nous vivons dans un Québec où la diversité culturelle, les revendications des peuples autochtones et les luttes pour la justice sociale redéfinissent ce que signifie être Québécois.
L'héritage des patriotes, avec leur quête de liberté, d'égalité et de souveraineté, reste une source d'inspiration. Cependant, nous devons aller plus loin. La question contemporaine de l'identité québécoise ne peut être abordée sans inclure pleinement les Premières Nations et les Inuits. Leur histoire est intimement liée à la nôtre, et leur contribution à notre culture collective est inestimable. Nous nous rappelons toujours les Métis de la colonie de la Rivière-Rouge et le premier des premiers ministres du Manitoba, Louis David Riel. Les Québécois l'ont soutenu jusqu'à son dernier souffle et ont porté ce devoir de mémoire collective que nous partageons avec les Métis de la Rivière-Rouge.
Dans ce monde de plus en plus mondialisé, la protection de notre langue, de notre culture et de notre histoire doit aller de pair avec une ouverture sincère à ceux qui partagent ce territoire. Être Québécois aujourd'hui, c'est embrasser cette dualité: préserver ce qui nous distingue tout en valorisant la diversité qui nous enrichit.
Nous avons une responsabilité, celle de bâtir une identité qui reflète non seulement nos racines, mais aussi nos aspirations collectives. C'est une identité qui inclut, qui reconnaît et qui célèbre la richesse de toutes ses composantes. C'est ainsi que nous pourrons porter l'héritage de la nation du Québec dans le monde d'aujourd'hui.
Les responsabilités des ministres requièrent des actions politiques courageuses. En revenant sur le sujet principal, les ministres, en tant que responsables politiques, ont un rôle fondamental à jouer dans la protection des identités, mais aussi dans la correction des erreurs du passé. Ce rôle va au-delà des discours et des bonnes intentions. Il exige des gestes concrets et courageux pour rebâtir l'équité et la justice.
Prenons le projet de loi , par exemple. Tel qu'il est proposé, il doit être retiré. Maintenir ce projet de loi, c'est perpétuer des injustices et affaiblir davantage les véritables revendications des communautés autochtones. Rejeter ce projet de loi, comme le revendiquent les Métis et les Premières Nations, est plus qu'un geste symbolique, c'est une action politique essentielle pour montrer que nous ne tolérons pas l'appropriation abusive d'identités.
De plus, il est impératif de reconnaître la non-légitimité de l'entente de 2023 conclue avec la Métis Nation of Ontario, ou MNO. Cette entente, fondée sur des bases fragiles et contestées, a déjà créé des tensions profondes avec les Premières Nations et les véritables communautés métisses. Le gouvernement fédéral doit envoyer un message clair. Il est temps de rompre les pourparlers immédiatement.
Le Ralliement national des Métis, autrefois un organe représentatif, n'existe plus en tant qu'organisation fonctionnelle. En 2021, les Métis du Manitoba se sont retirés, suivis au printemps 2024 par ceux de la Saskatchewan. Plus récemment, vendredi dernier, la Colombie‑Britannique a également quitté le Ralliement, et la situation en Alberta est déjà sur le bureau du . Il est évident que cette structure est devenue dysfonctionnelle et ne peut plus servir d'interlocuteur légitime.
La farce a assez duré. Les ministres doivent faire preuve de leadership en mettant fin à ces accords et en rétablissant un dialogue transparent et respectueux avec les véritables représentants des communautés. La , le et le ont, sans aucun doute, un rôle central dans les efforts de réconciliation. Cependant, il est impératif de reconnaître que cette responsabilité ne repose pas uniquement sur leurs épaules. Nous leur avons rappelé à maintes reprises que certains enjeux dépassent leur champ d'action et nécessitent l'engagement de leurs collègues au sein du Cabinet.
La réconciliation n'est pas une tâche qui peut être compartimentée. Elle doit être transversale et toucher chaque ministère et chaque secteur. Le ministre de la Sécurité publique, des Institutions démocratiques et des Affaires intergouvernementales doit s'assurer que les relations entre les forces de l'ordre et les communautés autochtones reposent sur la justice et le respect. Le ministre des Transports doit tenir compte des réalités des territoires autochtones et travailler à leur désenclavement. La ministre du Patrimoine canadien doit reconnaître et soutenir les initiatives culturelles autochtones pour préserver et promouvoir leurs langues, leurs arts et leurs récits. Quant au ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, il a le devoir d'intégrer les perspectives autochtones dans les politiques d'accueil, en veillant à ce que les nouveaux arrivants comprennent et respectent l'histoire et les droits des Premières Nations, des Métis et des Inuits. La liste ne s'arrête pas là. Chaque ministre doit contribuer activement, dans son domaine, à cette réconciliation.
La réconciliation n'est pas une simple promesse électorale ou une ligne budgétaire. C'est un effort collectif qui exige la cohérence, la collaboration et une volonté politique inébranlable. Chacun doit jouer son rôle, car ce n'est qu'en agissant ensemble que nous pourrons bâtir un avenir fondé sur le respect mutuel et la justice. Ces décisions ne sont pas seulement des corrections politiques. Elles sont des actes de responsabilité, des gestes qui montrent que nous prenons au sérieux la protection des identités et des peuples autochtones.
En conclusion, une identité partagée et respectée est à construire pour une belle promesse pour l'avenir. Aujourd'hui, nous avons posé des questions préoccupantes et cruciales pour toutes les nations autochtones. Nous avons examiné les défis liés à la protection des identités et les injustices trop souvent ignorées. Nous avons rappelé les responsabilités des gouvernements, des ministres et de toutes nos institutions envers les Premières Nations, les Métis et les Inuits. Ce que nous avons surtout fait, c'est réaffirmer une promesse, celle de ne pas détourner les yeux, de ne pas abandonner des voix légitimes et de ne pas permettre que l'appropriation continue de voler des récits, des ressources et des droits. L'identité, c'est un droit fondamental, un droit qui exige non seulement d'être protégé, mais aussi respecté et valorisé. Ce respect doit être au cœur de toutes nos actions parce qu'il en va de notre avenir commun. J'ai invité les ministres à faire des gestes courageux en matière de reconnaissance de l'identité des nations autochtones. Nous avons le pouvoir d'écrire une nouvelle page ensemble, une page qui honore les communautés, respecte les voix et donne à chaque personne la dignité qu'elle mérite. Ce travail ne peut plus attendre. Il est temps d'agir avec détermination et justice.
J'ajoute que le cas présent témoigne de l'urgence de créer un registre qui sera reconnu par les Premières Nations. Comme je l'ai dit dans mon discours, il faut que les Premières Nations puissent déterminer qui sont les membres de leurs communautés. Lorsqu'une personne, qu'elle soit ministre ou non, revendique un statut d'Autochtone et a accès à des contrats, on ne crée pas la réconciliation économique. On dit que 5 % de la valeur des marchés fédéraux sera attribué à des entreprises des Premières Nations. Toutefois, si cet argent est détourné constamment par des gens qui cochent une case dans un formulaire pour dire qu'ils veulent avoir accès à cet argent, parce que, à leurs yeux, ils le méritent parce qu'ils se définissent eux-mêmes comme étant autochtones, on a un véritable problème de société.
Je rappelle que, l'enjeu fondamental, c'est la réconciliation. Dans ce contexte, la réconciliation économique passe inévitablement par le respect du pouvoir des Premières Nations de définir elles-mêmes qui elles sont. J'aimerais donner des exemples. J'ai parlé de l'entité appelée Algonquins of Ontario, qui a donné une caution morale à des projets comme Chalk River. Or, les Autochtones, les Algonquins et les Anishinabe du territoire aux alentours de Chalk River s'y sont tous opposés, à l'instar de 140 municipalités. La réalité, c'est qu'il y a de faux Autochtones, qui ne sont pas reconnus par les Autochtones, qui ont dit qu'ils reconnaissaient ce projet de loi économique. Parallèlement à ça, on ne sait pas ce que sont les ententes. On ne sait même pas qui ils sont. Ce ne sont que des gens qui ont coché une case dans un formulaire pour dire qu'ils sont autochtones. Ils ont usurpé une identité et ça crée un véritable problème dans notre société d'aujourd'hui, parce que les Premières Nations ont à se battre jusqu'en Cour suprême pour revendiquer leurs droits. Il faut que ça cesse.
:
Madame la Présidente, je prends la parole aujourd'hui au sujet d'un dossier essentiel non seulement pour la Chambre, mais aussi pour les Autochtones de tout le pays. Je tiens à préciser que je vais partager mon temps de parole avec la députée de , qui est vraiment honorable. Elle est à la fois une championne des droits des Autochtones à la Chambre et une championne des droits des Autochtones partout dans le monde.
Nous sommes prêts à discuter d'une affaire concernant le député d' qui a été présentée au comité des affaires autochtones et du Nord. Le député d'Emonton-Centre s'est faussement présenté comme un Autochtone. En tout cas, c'est ce qu'il a fait croire, notamment au Parti libéral du Canada. Pourquoi a-t-il fait une telle chose? Pourquoi quelqu'un irait-il commettre une fraude à l'identité, un vol d'identité, et déposséder ainsi un peuple de ce qui lui appartient? Lorsque j'ai parlé de cette histoire à ma sœur, sa réaction a été vraiment intéressante. Elle a dit « Quelqu'un souhaite se faire passer pour un Autochtone? Parfait. Il devrait en subir les mêmes conséquences que nous. » Wow. Les députés doivent s'imaginer comment ma sœur, qui est visiblement une femme de couleur, a été incapable de surmonter les obstacles importants devant lesquels elle s'est retrouvée, plus jeune, lorsqu'elle a voulu se trouver un emploi ou lancer une entreprise et être perçue comme une personne à part entière. Ce contraste que l'on voit aujourd'hui est bien réel depuis quelques années. Il suffit de songer à Buffy Sainte-Marie. Voilà un exemple bien concret et malheureux de ce qui peut arriver aux Canadiens. Cet exemple est un avertissement pour les Canadiens, pour chacun d'entre nous.
Ce type de fraude généralisée ne fait souvent l'objet d'aucune poursuite ni d'aucune enquête. Cela soulève la question de savoir pourquoi une personne le fait et pourquoi on ne mène pas d'enquête. Au Canada, 1 100 entreprises viennent d'être rayées du registre fédéral des marchés publics autochtones, comme l'a mentionné la il y a quelques semaines. Wow, 1 100 entreprises avaient été préapprouvées en tant qu'entreprises autochtones dans le cadre de la stratégie du gouvernement du Canada en matière d'approvisionnement auprès d'entreprises autochtones. Il est honteux que nous n'ayons pas été en mesure d'identifier et de rayer plus tôt ces entreprises du répertoire. La politique est en place depuis les années 1990. Mon Dieu, quel échec pour les gouvernements conservateurs et libéraux qui ne se sont pas préoccupés de la question depuis l'introduction de la politique.
Pire encore, les conservateurs crient aujourd'hui au scandale comme s'ils étaient de grands défenseurs des droits et de l'identité des Autochtones, alors qu'ils étaient au pouvoir à l'époque où le programme été mis en place. Les libéraux ont hérité du problème et n'ont rien fait. Peut-être qu'il était plus pratique de ne rien faire. Il en a été ainsi pendant la plus grande partie des 157 ans de l'histoire du Canada, souvent au détriment des peuples autochtones.
Ce type d'inconduite, ce type de délit, entraîne des conséquences. Au Nunavut, par exemple, deux jeunes qui avaient usurpé l'identité autochtone, l'identité inuite, afin d'obtenir des fonds pour leurs études ont écopé d'une peine de trois ans de prison. C'est une honte. Maintenant, dans cette auguste Chambre, des personnes sont incapables de nous dire qui elles sont réellement. Elles proclament avec beaucoup de fierté leur identité, sans avoir conscience des critères qui s'appliquent. Des cadres existent.
Des Autochtones ont même dû recourir aux tribunaux au Canada pour faire reconnaître leur peuple et leur identité. Par exemple, la décision de la Cour suprême dans l'affaire Regina c. Van der Peet a déterminé les personnes qui étaient membres des Premières Nations aux fins des droits commerciaux. Les Métis ont dû — et ils le doivent encore aujourd'hui — chercher à faire reconnaître qui est autochtone depuis 2003, dans l'affaire Powley. Dans ces cas, c'est la cour qui décide. Quelle honte que le gouvernement a été complètement incapable d'établir une relation de nation à nation, de gouvernement à gouvernement, avec les personnes qui étaient incluses dans la loi pour ce qui est des avantages accordés. À l'époque de la Loi sur les Indiens, par exemple, le gouvernement savait qui était autochtone. Il savait qui était autochtone pour les pensionnats et la rafle des années 1960. Il savait qui était autochtone lorsqu'il a dû payer pour des manquements aux traités, d'énormes manquements aux ententes conclues par nos ancêtres.
Les députés ministériels savaient qui était autochtone à l'époque, mais maintenant, lorsqu'ils siègent au Cabinet, tout à coup, ils ne le savent plus. Bon sang, ils n'ont même pas posé la question au gars avant de le faire siéger à leur caucus autochtone. Ils ont appelé les membres de ce caucus autochtone les « 11 fantastiques ». Aujourd'hui, nous nous posons des questions sur ces personnes. Nous nous posons des questions sur les personnes qui se font passer pour des Autochtones afin d'augmenter leur prestige, de se faire une réputation ou d'accéder à du financement. La raison pour laquelle il est important de mener cette enquête, c'est que la douleur est profondément ressentie.
Je suis convaincu que certains — en particulier les libéraux — soutiendront que la véritable victime dans cette affaire est le député d'. Cependant, les vraies victimes sont les Autochtones, les entreprises autochtones et les communautés autochtones, qui ont travaillé fort pour organiser leur collectivité, concevoir une étude sur les retombées, parler aux membres de la collectivité, comprendre ce qu'ils peuvent faire en tant que collectivité et créer des emplois, mais qui se sont heurtés à un système truqué à Ottawa, créé par les libéraux et les conservateurs.
Les libéraux et les conservateurs aiment se vanter qu'ils sont des partis très différents, mais ils ont toujours eu avantage à être du même côté de la médaille. Quand l'un agit mal, l'autre est élu et c'est à son tour de mal agir. Cette tradition existe depuis toujours au Canada. Or, il existe aussi des droits.
Des voix: Oh, oh!
M. Blake Desjarlais: Madame la Présidente, un député libéral nous invite à nous joindre à eux. Qui se joindrait à l'un des groupes les plus corrompus jamais élus au pays? Ce sont ces mêmes personnes qui ont légiféré pour que les Autochtones n'aient pas d'eau, et ils chahutent maintenant un député autochtone. Voilà à quel point ils sont troublés par leur propre bilan.
Le député de leur dit maintenant, avec bonté et bienveillance: « Nous allons perdre dans ce dossier, alors nous ferions mieux de ne pas en parler. » Je lui en suis reconnaissant parce que c'est vrai. Les libéraux n'ont aucune idée de la façon de dialoguer avec les Autochtones, à moins qu'un tribunal ne leur dise comment faire. C'est un fait. J'implore mes collègues libéraux d'y réfléchir. Chaque accord est examiné à travers le prisme étroit de la loi. Dans une question d'ordre juridique, le gouvernement préfère débattre de qui a des droits devant un tribunal, plutôt que d'admettre à la Chambre que les peuples autochtones ont des droits et qu'il faut les reconnaître. C'est tout à fait honteux.
J'ai parlé au gouvernement à de nombreuses reprises au sujet de ce problème généralisé. La et le admettent que le système canadien est ainsi fait. Les Autochtones doivent s'adresser aux tribunaux, puis le gouvernement s'adressera à eux; c'est la procédure à suivre. Nous devons prouver que nous avons des droits. Non, je dis que le Canada doit me prouver qu'il a des droits. Il doit prouver aux peuples autochtones pourquoi il pense que ses lois sont supérieures à la loi naturelle ancestrale qui existe en ces lieux.
C'est dire à quel point nous nous sommes éloignés des véritables éléments nécessaires à cette discussion. Il n'y a pas de relation de nation à nation puisque nous abordons toujours les questions d'un point de vue national, où les nations autochtones n'ont pas de caractère souverain. On ne leur donne pas le caractère des vraies nations, et elles ne sont pas en mesure de faire valoir leur autodétermination. Ce type de paternalisme est malsain et révolu. Ceci, aujourd'hui, est un avertissement. Cette discussion est un avertissement pour les « fauxtochtones » du monde entier. S'ils tentent d'usurper l'identité des peuples autochtones pour jouir d'une certaine réputation ou pour obtenir des fonds, nous les trouverons. Nous leur prendrons tout ce qu'ils ont cherché à prendre aux Autochtones.
Je dis aux peuples autochtones, qui sont victimes de cette discrimination très évidente qui existe depuis longtemps, qu'un avenir meilleur est possible. Un avenir meilleur est proche. Nous avons des jeunes qui interagissent actuellement avec ces systèmes; ils innovent, apprennent leur langue, reviennent à la terre et déploient les efforts soutenus qui sont requis pour rétablir les liens avec leur véritable identité. C'est une bénédiction.
Une grande bénédiction nous attend. C'est la génération qui vient juste après la mienne. Ces jeunes Autochtones sont féroces. Ce sont des guerriers, ils sont forts. Je suis extrêmement fier d'eux. J'ai hâte qu'ils remplissent cette enceinte de leurs voix et de leurs histoires et qu'ils instaurent au Canada la véritable obligation de rendre justice et de rendre des comptes. Nous devons voir cet avenir. L'avenir est prometteur. L'avenir est entre les mains de nos jeunes Autochtones; ce sera un avenir où notre identité, notre dignité et nos histoires seront vraiment prises en compte. Cette belle planète aura alors l'occasion d'offrir à chacun d'entre nous les possibilités que, je l'espère, les peuples autochtones mettront à la disposition de tous.
:
Madame la Présidente, je vais revenir à ce que je disais et que le député ne m'a pas laissé terminer. Ensuite, au lieu d'apprendre quelque chose auprès d'un expert, un descendant des Métis de la rivière Rouge, le député de l'a chahuté pendant sa réponse, alors qu'il aurait pu profiter de ces temps de réconciliation et de vérité pour apprendre. C'est honteux. À un moment où les députés du Parti libéral devraient être solidaires, s'ils sont vraiment sérieux au sujet de la réconciliation pour protéger les peuples autochtones contre le vol de nos identités, il est malheureux qu'ils en remettent et qu'ils fassent du chahut. Ils ne me feront pas taire.
Ce qui s'est passé est dégoûtant pour un certain nombre de raisons. Le député s'est servi de l'identité autochtone possiblement pour obtenir un gain financier. Ce qui est triste avec des gens comme lui, comme Buffy Sainte‑Marie, comme les nombreux universitaires qui ont reçu des bourses d'études, des subventions et d'autres types de bourses en utilisant notre identité pour obtenir des millions de dollars en subventions de recherche, c'est qu'ils en profitent financièrement, mais sans avoir à faire face au genre de choses que nous vivons en tant qu'Autochtones. Nous devons composer avec les conséquences intergénérationnelles des pensionnats. Le génocide des femmes et filles autochtones est si grave à Winnipeg que je crains pour la sécurité de mes nièces quand elles prennent le taxi. Au milieu de ce débat, quand les libéraux ont l'occasion de donner la parole aux Autochtones, ils n'ont pas ce respect.
Toutefois, il n'y a pas que les libéraux qui sont en cause. Depuis des semaines et des semaines, je dois écouter les conservateurs usurper eux aussi l'identité autochtone à des fins politiques. C'est dégoûtant, et je vais expliquer aux députés pourquoi c'est si grotesque.
Sous un gouvernement conservateur, le premier ministre Harper a déclaré que les femmes et les filles autochtones assassinées ou portées disparues ne faisaient pas partie de ses « priorités ». C’est l’actuel député de qui a dit aux survivants des pensionnats autochtones, lors de la conclusion des conventions de règlement, qu’ils n’avaient pas besoin d’argent, mais plutôt d'apprendre les « valeurs du dur labeur », comme si le fait d'être traités comme des esclaves, forcés d'accomplir des corvées tous les jours, dans des pensionnats où ils avaient été amenés après avoir été enlevés à leur famille n'avait pas été un dur labeur. Puis, il a organisé des activités de financement avec des groupes de réflexion qui nient les réalités des pensionnats autochtones et il a défendu, publiquement et à maintes reprises, son ami Jordan Peterson — misogyne, transphobe et négationniste des pensionnats — en soutenant qu'il ne faisait que protéger la liberté d'expression. Eh bien, nous avons des lois dans ce pays; nous avons le Code criminel, qui établit une nette distinction entre l'incitation à la haine et la liberté d'expression.
À maintes reprises, le a fraternisé et même organisé des activités de financement avec des gens comme les membres du Frontier Centre, un groupe de réflexion négationniste des pensionnats. D'ailleurs, il recueillait des fonds auprès du Frontier Centre lorsqu’il s'est rendu à Winnipeg, alors que nous venions d’apprendre la tragique nouvelle qu’il y avait peut-être des femmes dans le dépotoir Prairie Green, des femmes que nous cherchons actuellement. Le chef conservateur n'est pas allé voir les familles. Non, il a plutôt décidé de recueillir des fonds auprès de groupes de réflexion qui nient les réalités des pensionnats autochtones.
Le député de a établi un lien entre les Autochtones et la criminalité en disant qu'une personne était plus susceptible de commettre un délit en raison de ses origines ethniques, puis il a fait retoucher le hansard pour servir ses intérêts politiques. En tant que représentante d'un lieu qui a été qualifié d'épicentre de l'Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées, et venant d'une famille qui a dû composer avec les effets intergénérationnels des systèmes d'aide à l'enfance et de l'institutionnalisation, je commence à en avoir plus qu'assez d'entendre les conservateurs, qui ont voté à plusieurs reprises à l'unanimité contre la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones, exprimer une profonde préoccupation à la suite de la dernière usurpation d'identité commise par les libéraux.
Il y a eu un rappel au Règlement avant même que je commence à parler. Cela pue l'appropriation d'identités autochtones à leur bénéfice personnel, que ce soit les libéraux et les députés qui essaient d'obtenir des prêts, ou les conservateurs qui instrumentalisent nos traumatismes et de nos expériences historiques pour prendre la Chambre en otage indéfiniment, sur notre dos. J'aurais aimé qu'ils se battent avec la même énergie pour les survivants des pensionnats. J'aurais aimé qu'ils se battent avec la même énergie pour obtenir du soutien pour les familles des femmes et des filles autochtones assassinées ou portées disparues. J'aurais aimé qu'ils se battent avec la même énergie pour nos terres, nos territoires et nos ressources, pas quand cela coïncide avec leurs intérêts économiques et politiques, mais dans le but de faire respecter nos droits de la personne, sauf qu'ils ont voté contre à de nombreuses reprises à la Chambre. Ils ont voté contre le projet de loi .
Si nous voulons aller au fond des choses et nous réconcilier au Canada, les gens doivent se livrer à une introspection, comme les députés qui ont jugé nécessaire de me chahuter, ainsi que les députés conservateurs et libéraux que j'ai souvent entendu dire « nos Autochtones », comme si nous étions en quelque sorte des animaux de compagnie à la Chambre.
Réconcilions-nous un peu à la Chambre. Faisons éclater la vérité sur l'ampleur de la foutaise et du racisme aux dépens des Autochtones que moi, mes autres collègues autochtones, les membres de nos familles et nos communautés devons endurer. Ce sont des inepties politiques. Pour qu'il y ait une réconciliation, il nous faut des réponses dès aujourd'hui et il faut que ce comportement cesse.
:
Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec le député de . Je sais qu'il a préparé quelques observations sur ce sujet particulier.
Je vais prendre un peu de temps pour expliquer pourquoi, à mon avis, nous débattons de cette question aujourd'hui. Il est important, pour que tout le monde soit au diapason, de lire exactement ce dont nous débattons. Il s'agit d'une motion d'adoption d'un rapport qui émane d'un comité et que les conservateurs ont déposée aujourd'hui. La motion se lit comme suit:
Que le Comité rapporte à la Chambre que le député d'Edmonton‑Centre comparaisse devant le Comité pendant deux heures de façon indépendante d'ici le vendredi 6 décembre 2024, immédiatement après que le projet de loi C‑61 aura été complété et rapporté à la Chambre, et que le rapport soit déposé par le président à la Chambre dès que possible et au plus tard le lundi 25 novembre 2024.
Les conservateurs ont ensuite amendé cette proposition pour demander que le comité présente un nouveau rapport le 27 janvier.
C'est ce dont nous débattons. C'est à cela que servent ces trois heures de temps de séance, à débattre de la question de savoir si on devrait appeler l'ancien ministre, le député d', à comparaître devant le comité à une date précise et pendant un certain laps de temps, pour qu'un rapport soit ensuite fait à la Chambre.
C'est ce que les conservateurs ont choisi de faire. Si j'en parle, c'est parce qu'au cours de la session d'automne, nous avons débattu à maintes reprises de ces questions, plus précisément de ces tactiques dilatoires, car les conservateurs font toujours la même chose. Je trouve cela très décourageant, car nous pourrions discuter de tant d'autres choses. Au lieu de cela, c'est la propension des conservateurs à salir des réputations et à essayer de traîner les gens dans la boue qui l'emporte. Le Parti conservateur croit que la seule façon qu'il a de remporter l'élection est de nuire le plus possible à la réputation de certaines personnes en s'en prenant à eux à répétition plutôt que de présenter ses idées aux Canadiens.
Il n'est même pas obligatoire qu'il s'agisse d'un élu. Les conservateurs ne reculent devant rien. Ils s'en prendront à des Canadiens de renom, comme nous l'avons vu le printemps dernier. Ils s'en prennent à pratiquement tous ceux dont ils pensent pouvoir tirer un avantage politique, quel qu'il soit. C'est ce que nous voyons aujourd'hui, encore une fois.
Le député d', qui a été ministre, a fait marche arrière. Il s'est défendu en disant que les allégations contre lui n'étaient pas vraies. Il pris un peu de recul en disant qu'il voulait prendre le temps de blanchir sa réputation et qu'il se retirait du ministère entretemps. C'est exactement ce qu'il a fait.
Cependant, ce n'était pas suffisant. C'était une façon honorable de réagir, mais ce n'était pas suffisant pour les conservateurs. Ils veulent absolument s'acharner sur ce dossier jusqu'à ce qu'ils l'aient saigné à blanc. Je trouve que c'est tellement décourageant, et je pense que la majorité des Canadiens sont du même avis. C'est à se demander de quoi ils ne veulent pas qu'on parle.
Il y a eu récemment des allégations assez importantes qui ont eu l'effet d'une bombe. Selon un récent reportage de la CBC, des diplomates étrangers auraient exercé des pressions sur la députée de pour qu'elle abandonne la campagne de Patrick Brown lors de la course à la direction du Parti conservateur qui a mené à l'élection de l'actuel à la tête du Parti conservateur. Fait encore plus remarquable, il n'y a pas si longtemps, lorsqu'un journaliste a voulu lui parler dans une salle de comité, la députée de Calgary Nose Hill a immédiatement pris la fuite. Il y a une vidéo en ligne montrant tout cela. Elle a aussitôt déguerpi.
En passant, on parle de la députée qui s'est récemment qualifiée elle-même de politicienne d'expérience et de communicatrice chevronnée. C'est ce qu'elle a dit. Or, elle n'a même pas été capable de faire face à la pression lorsque les médias l'ont approchée dans la salle du comité. Elle s'est levée et elle a quitté la pièce. Devant une scène de la sorte, la première idée qui me vient en tête, c'est que la personne concernée a quelque chose à cacher.
Quelques commentaires de la députée ont été rapportés dans l'article. Elle a déclaré qu'elle avait quitté la campagne de Patrick Brown de son « propre gré » et qu'elle n'avait subi aucune pression. Elle affirme qu'elle est « une parlementaire expérimentée, une communicatrice chevronnée » et qu'elle sait comment se comporter. Il n'y a aucun doute là-dessus, on peut le constater avec ce seul commentaire. Elle a complètement esquivé la question principale.
La question n'est pas de savoir si la députée de a changé d'avis à la suite d'une conversation. La question n'est même pas de savoir si elle y a été contrainte par un diplomate étranger. Non, ce n'est pas non plus la question. La vraie question, et ce qu'elle omet complètement de dire grâce à ses incroyables talents de communicatrice qu'elle souligne à juste titre, c'est qu'elle a négligé...
:
Monsieur le Président, je tiens d'abord à rappeler que nous sommes réunis sur le territoire traditionnel non cédé du peuple algonquin anishinabe.
Je voudrais souligner le précieux travail que le Comité permanent des affaires autochtones et du Nord a accompli en se penchant sur le déficit d'infrastructures qui touche de nombreuses communautés autochtones. Le rapport rédigé par le comité, intitulé Le chemin de la croissance: Investir dans le Nord, fournit des détails importants sur les problèmes qui touchent le développement et l'entretien des infrastructures dans le Nord et recommande des solutions potentielles. Le rapport contribuera à orienter les décisions futures en matière de politiques et de programmes. Les thèmes récurrents du rapport forment la base de notre approche proactive pour régler les problèmes en partenariat avec les peuples autochtones. À l'instar des Autochtones, nous travaillons à éliminer les obstacles systémiques au développement économique et à améliorer l'autodétermination économique des Autochtones.
Cependant, avant de souligner quelques-uns des nombreux progrès que nous réalisons, je dois répondre aux affirmations trompeuses qui ont été faites dans le cadre du débat d'aujourd'hui et rétablir les faits. Comme les députés ministériels l'ont clairement indiqué à maintes reprises, l'entreprise Global Health Imports n'a jamais été inscrite dans le répertoire des entreprises autochtones. Par conséquent, elle n'a jamais fait partie du programme d'approvisionnement du gouvernement auprès des entreprises autochtones et elle n'a obtenu aucun contrat dans le cadre de la Stratégie d'approvisionnement auprès des entreprises autochtones.
J'aimerais plutôt ramener l'attention sur des activités concrètes qui donnent des résultats concrets dans la vie et le gagne-pain des Autochtones. Nous nous efforçons de promouvoir la réconciliation économique en collaboration avec des dirigeants autochtones, des entreprises autochtones et le secteur en général. Ainsi, Services aux Autochtones Canada a organisé cette année deux tables rondes sur la réconciliation auxquelles ont participé des dirigeants d'organisations autochtones nationales, des institutions économiques autochtones, des hauts dirigeants du secteur financier canadien, ainsi que des ministres et des hauts fonctionnaires fédéraux. Les peuples autochtones sont des chefs de file en matière de réconciliation économique, et un tel degré de participation aux tables rondes nous montre que le gouvernement ne monopolise pas la discussion sur la réconciliation économique. Le secteur financier y adhère et s'y engage afin de faire progresser des objectifs communs.
C'est en appuyant des priorités économiques autodéterminées et en collaborant avec des penseurs économiques canadiens réputés que nous continuerons de parvenir à des gestes concrets et à des solutions concrètes qui feront une différence dans la vie quotidienne des membres des Premières Nations, des Inuits et des Métis.
Les tables rondes ont permis d'alimenter une compréhension commune des contributions des secteurs public et privé à l'élimination des obstacles empêchant l'accès aux capitaux. Les participants ont présenté des idées sur la contribution d'un meilleur accès au capital de risque pour combler le déficit d'infrastructures et sur la recherche de moyens permettant au secteur financier de continuer à s'adapter et à développer une expertise afin de mieux servir les communautés autochtones dans la compréhension de questions complexes liées aux terres et au financement. Il est évident que des données pertinentes et d'actualité sur les économies autochtones sont essentielles pour appuyer les décisions d'investissement à l'échelle communautaire.
Nous examinons les possibilités de collaboration entre les institutions autochtones et les experts financiers et statistiques pour combler les lacunes dans les données grâce à la publication de perspectives économiques autochtones. Les partenaires nous mettent au défi de réinventer la façon d'élaborer ces perspectives en combinant des indicateurs économiques traditionnels avec des données qualitatives et des récits narratifs. Un thème commun à ces conversations est le rôle de premier plan que les Autochtones doivent jouer dans la définition des problèmes et des solutions qui iront dans le sens de leurs priorités économiques. Il existe de nombreuses occasions de favoriser des visions autochtones prometteuses.
Ce n'est pas le seul moyen que nous employons pour faire progresser la réconciliation économique. Divers programmes de développement économique ont été conçus pour soutenir l'obtention de meilleurs résultats économiques. Par exemple, le Programme d'entrepreneuriat autochtone permet aux entrepreneurs et propriétaires d'entreprise autochtones du Canada d'avoir accès à des capitaux et à des occasions d'affaires. Ce programme vise à accroître le nombre d'entreprises viables au Canada qui sont détenues et contrôlées par des Autochtones, et il finance un large éventail d'activités entrepreneuriales. Il vise également à renforcer les capacités, à réduire les obstacles et à accroître l'accès à des capitaux en construisant des partenariats qui multiplieront les retombées économiques pour les Premières Nations, les Inuits et les Métis.
Au cours des 35 dernières années, le programme a accordé aux entreprises environ 52 000 prêts d'une valeur de 3,2 milliards de dollars dans le cadre de son volet Accès au capital. J'ajouterais que ces prêts ont un taux de remboursement de plus de 95 %. Il ne faut pas oublier que pour chaque tranche de 1 million de dollars qui est prêtée par les institutions financières autochtones dans le cadre du volet Accès au capital, 3,6 millions de dollars sont générés en produit intérieur brut total pour le Canada. C'est un rendement des investissements impressionnant.
Selon une évaluation du Programme de développement de l'entrepreneuriat et des entreprises autochtones qui a été menée de 2015‑2016 à 2020‑2021, le programme fait progresser l'autodétermination des Autochtones en éliminant les obstacles qui empêchent leurs entreprises d'avoir accès au capital et aux mesures de soutien, ce qui constitue son plus grand avantage. Chose tout aussi importante, il assure le maintien du réseau d'institutions de prêt autochtones, la création et l'expansion d'entreprises autochtones et la création ou le maintien d'emplois grâce aux prêts.
Il ne s'agit pas du seul exemple de réconciliation économique en cours. Le Programme d'entrepreneuriat autochtone dont je viens de parler est, en réalité, dirigé et mis en œuvre par l'Association nationale des sociétés autochtones de financement et les sociétés de financement métisses. Il est très important qu'un programme créé pour permettre aux propriétaires d'entreprises des Premières Nations, des Inuits et des Métis de lancer ou de développer leurs entreprises soit piloté par d'excellents dirigeants autochtones.
L'Association nationale des sociétés autochtones de financement et les sociétés de financement métisses administrent environ 25 millions de dollars par année en capitaux propres, versés par le gouvernement du Canada, afin de permettre aux entrepreneurs autochtones d'obtenir des prêts commerciaux abordables. Ce programme dirigé par des Autochtones montre à quoi ressemble le succès lorsque les peuples autochtones sont soutenus et habilités à fournir des services de manière indépendante.
Le Programme d'entrepreneuriat autochtone soutient également le Fonds de croissance autochtone, qui a une valeur de 150 millions de dollars. Ce fonds dirigé et conçu par des Autochtones offre aux entreprises autochtones une source de capitaux entièrement indépendante.
La Stratégie d'approvisionnement auprès des entreprises autochtones dont j'ai parlé plus tôt est une autre initiative qui produit des résultats économiques positifs pour les Autochtones. Elle facilite l'accès aux marchés publics fédéraux afin que les entreprises autochtones puissent décrocher des contrats, générer des revenus et acquérir de l'expérience qui, par la suite, peut les aider à décrocher des contrats plus importants dans les secteurs public et privé. Ce que nous avons entendu de la part des dirigeants autochtones, c'est qu'ils souhaitent le maintien de la Stratégie d'approvisionnement auprès des entreprises autochtones, qui continue de s'adapter à l'évolution des besoins et des réalités financières, en grande partie parce que nous sommes à l'écoute des dirigeants et des entreprises autochtones.
Les commentaires recueillis lors des tables rondes sur l'approvisionnement tenues avec les dirigeants autochtones depuis 2018 ont directement mené à des améliorations à la stratégie, d'où l'importance de nos relations avec nos partenaires autochtones. Nous devons nous assurer que nos programmes, nos politiques et nos services tiennent compte des connaissances, des leçons apprises et de l'expertise des Autochtones, et c'est exactement ce que nous faisons.
Ces efforts se sont accélérés depuis 2021, année où nous avons commencé à élaborer conjointement avec des partenaires autochtones une stratégie de transformation de l'approvisionnement auprès des entreprises autochtones. Le processus de cinq ans suit son cours, et ces réformes amélioreront les politiques et les programmes actuels d'approvisionnement auprès des entreprises autochtones. De plus, les réformes garantiront que les bénéfices destinés aux peuples autochtones reviennent aux peuples autochtones.
Une partie importante de ce travail de collaboration consiste à déterminer la voie à suivre pour transférer à nos partenaires autochtones la gestion du répertoire des entreprises autochtones. Dans nos discussions de codéveloppement, nos partenaires nous ont dit, et c'était l'un de leurs principaux messages, que les Premières Nations, les Inuits et les Métis sont les mieux placés pour définir ce qui constitue une entreprise autochtone et faire les vérifications nécessaires.
Services aux Autochtones Canada s'est engagé à travailler avec des partenaires, dont l'Assemblée des Premières Nations, le Ralliement national des Métis, l'Inuit Tapiriit Kanatami, l'Association nationale des sociétés autochtones de financement et le Conseil canadien pour les entreprises autochtones, pour confier la vérification des entreprises autochtones aux partenaires autochtones.
Nous savons que les opportunités économiques pour les entreprises autochtones ont été supprimées ou bloquées par des années de politiques et de pratiques coloniales. Les mesures concrètes prises par le gouvernement du Canada, en coopération et en partenariat avec les dirigeants et les entreprises autochtones, doivent se poursuivre. Nous avons besoin des idées et de l'expertise précieuses des dirigeants des Premières Nations, des Métis et des Inuits. Nous avons besoin d'occasions d'échanges significatifs et de rapports tels que « Le chemin de la croissance: investir dans le Nord », qui nous donnent un aperçu du travail que nous devons accomplir.
La réconciliation économique en action, c'est collaborer aux efforts visant à soutenir les populations autochtones et à leur donner les moyens de participer pleinement et équitablement à l'économie, que ce soit en tant que propriétaires de petites entreprises ou en tant que responsables de grands projets.
:
Monsieur le Président, le député d' a beaucoup de comptes à rendre, même s'il a récemment démissionné du Cabinet dans la honte.
Parmi les questions graves pour lesquelles le député doit rendre des comptes, il y a le fait que son entreprise louche d'équipement de protection individuelle qui visait à tirer profit de la pandémie s'est aussi faussement présentée comme une entreprise autochtone à part entière lorsqu'elle a présenté une demande pour obtenir deux contrats du gouvernement fédéral. Il s'agissait d'une tentative flagrante de donner un coup de pouce aux soumissions de l'entreprise dans le cadre du processus de sélection des marchés publics du gouvernement. Autrement dit, il s'agissait d'une tentative de subtiliser des contrats gouvernementaux à des entreprises autochtones légitimes. On ne peut pas faire pire. C'est une appropriation culturelle dans l'une de ses formes les plus choquantes. Les députés savent-ils de quoi d'autre il s'agit? Il s'agit carrément de fraude.
Le était au courant du fait que l'entreprise du ministre s'était faussement représentée; pourtant, pendant des jours, le premier ministre s'est rangé derrière le ministre. Il l'a maintenu dans son Cabinet. Ce n'est que lorsque la police d'Edmonton a officiellement annoncé qu'une enquête criminelle avait été ouverte sur l'entreprise du député que ce dernier a finalement démissionné de son poste de ministre.
Si on reproche au d'avoir soutenu le ministre pendant des jours, il faut dire qu'il l'a aussi soutenu pendant des mois en dépit du nuage de corruption qui le suivait. Je parle du fait que le député a très probablement enfreint la Loi sur les conflits d'intérêts du fait de sa participation aux activités d'une certaine entreprise d'équipement de protection personnelle louche alors qu'il faisait partie du Cabinet. C'est une situation où le député a enfreint la loi. Des messages textes ont révélé qu'un certain Randy avait participé aux opérations, à une manœuvre d'extorsion d'un demi-million de dollars, et personne ne peut identifier ce Randy autrement que comme le député d'. Cela n'a pas empêché le de se porter à sa défense.
De même, les tribunaux de l'Alberta ont ordonné à l'entreprise du député de rembourser près de 8 millions de dollars à ses clients pour les avoir escroqués et son entreprise fait l'objet de sept poursuites pour fraude alléguée. Tout cela n'était pas suffisant pour l'expulser du Cabinet, pas plus que le fait que le ministre a faussement prétendu que son entreprise était entièrement détenue par des Autochtones quand il a soumissionné à deux marchés publics.
Un premier ministre normal, en fait n'importe quel autre premier ministre, aurait dit il y a longtemps au député d' qu'il était renvoyé du Cabinet. Cependant, nous n'avons pas un premier ministre normal. C'est un premier ministre qui a présidé à une culture de corruption et de conflit qui remonte jusqu'au sommet, jusqu'au lui-même.
Je dois demander si la réticence du à congédier le député d' est liée au fait qu'il a été reconnu coupable, non pas une, mais deux fois d'avoir enfreint rien de moins que la Loi sur les conflits d'intérêts.
En outre, la réticence du premier ministre aurait-elle quelque chose à voir avec le fait que, à l'instar du député d', lui aussi s'approprie la culture des autres? Le premier ministre a arboré le blackface plus de fois qu'il ne s'en souvient et il a porté à maintes reprises des costumes qui étaient très inappropriés et qui manquaient de sensibilité sur le plan culturel, y compris alors qu'il occupait ses fonctions de .
S'il était réticent à congédier le député d' pour des raisons comme avoir enfreint la Loi sur les conflits d'intérêts et s'être approprié la culture des autres, est-ce parce que, selon cette norme, non seulement il devrait le congédier, mais il devrait aussi se congédier lui-même? À mon avis, tout porte à croire que la réponse est oui.
En ce qui concerne le député d' et le fait que son entreprise a faussement prétendu être entièrement détenue par des Autochtones, le député a donné comme excuse qu'il l'ignorait. Tout était la faute de son partenaire d'affaires, M. Anderson. Je dois souligner que le député d'Edmonton‑Centre a affirmé à maintes reprises être lui-même autochtone, ce qui est troublant. Ce député a déjà affirmé être un Métis, puis un Cri adopté non inscrit. Il a ensuite déclaré qu'il n'était absolument pas un Autochtone, mais un allié des Autochtones, et je crois maintenant qu’il prétend à nouveau être un Métis. Peut-être que ce n'est pas le cas.
C'est difficile de s'y retrouver, compte tenu de toutes les déclarations que le député d' a faites au sujet de son statut d'Autochtone, un statut qu'il ne possède pas en réalité. Je dois aussi dire que j'ai entendu le député faire ces déclarations. Je me souviens qu'il siégeait là-bas entre 2015 et 2019. Je l'ai entendu si souvent faire de telles déclarations que j'ai supposé qu'il avait de quelconques ancêtres autochtones.
Le fait que le dit désormais qu'il ignorait tout n'est pas crédible. Je dirais que cela s'inscrit dans une tendance. Il s'agit d'un député qui n'arrête pas de dire, très commodément, qu'il ignorait tout. Il ignorait qu'on présentait faussement son entreprise comme étant détenue par des Autochtones, tout comme il ignorait que son entreprise était liée à une trafiquante de cocaïne. Il ignorait tout des messages textes de Randy à son partenaire d'affaires, qui était impliqué dans une fraude d'un demi-million de dollars, et de l'incendie criminel à l'entrepôt de l'entreprise. La liste est longue.
L'affirmation du ministre selon laquelle il ignorait que son entreprise avait tenté de voler des contrats gouvernementaux à des entreprises autochtones légitimes n'est pas du tout crédible. De plus, je ferai remarquer que le , au moment où ces soumissions et ces fausses déclarations ont été faites, n'était pas n'importe qui au sein de l'entreprise; il était l'un de deux partenaires et il prenait part aux activités quotidiennes de l'entreprise.
Après tout, cela précédait le retour du et sa nomination au Cabinet après les élections de 2021. Comme je l'ai fait remarquer, il semble très probable que, même s'il n'aurait pas dû le faire, le député ait continué à participer aux activités de l'entreprise, y compris en s'impliquant possiblement dans des affaires de fraude pendant qu'il était membre du Cabinet.
Il est impératif que le comparaisse devant le comité pour répondre à des questions. Il se trouve que le jour où il a démissionné du Cabinet est le même que celui où il devait témoigner devant le comité de l'éthique. Je dois dire que je trouve très suspect que le député ait démissionné du Cabinet ce jour-là.
Le a manqué de transparence lorsqu'il a comparu devant le comité. La première fois qu'il a comparu, c'était dans le contexte des allégations concernant les textos d'un certain Randy. Il a alors prétendu, et il a fait croire au comité, qu'il n'avait rien à voir avec l'entreprise en question ni avec ses activités, et qu'il ne communiquait absolument pas avec M. Anderson. C'était jusqu'à ce que d'autres textos révèlent que le Randy en question se trouvait à Vancouver en même temps que l'ancien ministre. Quand il est revenu au comité par la suite, il a dit: « Oh, en fait, j'ai effectivement parlé à mon associé, M. Anderson. J'ai oublié de le mentionner. Oups. » Ce n'était pas une simple omission: c'était une omission substantielle, une façon d'induire le comité en erreur.
J'espère que le député d' ne se cache pas derrière le fait qu'il n'est plus au Cabinet. En ce moment, il se terre quelque part. Personne ne lui a parlé ou ne l'a vu depuis qu'il a démissionné du Cabinet. Il doit sortir de sa cachette. Il doit comparaître devant le comité et répondre de sa conduite dans cette affaire sordide et frauduleuse.