HRPD Réunion de comité
Les Avis de convocation contiennent des renseignements sur le sujet, la date, l’heure et l’endroit de la réunion, ainsi qu’une liste des témoins qui doivent comparaître devant le comité. Les Témoignages sont le compte rendu transcrit, révisé et corrigé de tout ce qui a été dit pendant la séance. Les Procès-verbaux sont le compte rendu officiel des séances.
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STANDING COMMITTEE ON HUMAN RESOURCES DEVELOPMENT AND THE STATUS OF PERSONS WITH DISABILITIES
COMITÉ PERMANENT DU DÉVELOPPEMENT DES RESSOURCES HUMAINES ET DE LA CONDITION DES PERSONNES HANDICAPÉES
TÉMOIGNAGES
[Enregistrement électronique]
Le jeudi 13 mai 1999
Le vice-président (M. Bryon Wilfert (Oak Ridges, Lib.)): La séance du Comité permanent du développement des ressources humaine et de la conditions des personnes handicapées est maintenant ouverte.
Pour commencer la réunion, Mme Bousquet et M. Sawey, de la Coalition des 50 ans pour l'emploi, vont nous faire un exposé.
Vous disposez de 10 minutes; je ne sais pas si vous avez l'intention de vous les partager, mais à vous deux vous avez 10 minutes.
[Français]
Mme Gaétanne Bousquet (coordinatrice, La Coalition des 50 ans pour l'emploi): Merci beaucoup. Il nous fait plaisir d'avoir été invités pour vous présenter notre mémoire écrit. Cet avis écrit, comme vous le constatez, vous expose plusieurs problématiques, conséquences et obstacles que rencontrent les travailleurs âgés de 45 ans et plus qui ont perdu leur emploi. Les grandes difficultés auxquelles font face ces gens sont le préjugé de l'âgisme et le maintien en emploi.
• 1130
Nous constatons que très peu d'aide, pour ne
pas dire aucune aide, est accordée aux travailleurs de
45 ans et plus. Nous voudrions que le
gouvernement ou les ministères reconnaissent les
gens de 45 ans et plus comme des gens ciblés, au même
titre que les femmes, les autochtones, les personnes
handicapées et
d'autres groupes comme ceux-là.
Comme vous l'avez constaté, le taux de chômage chez les travailleurs âgés a augmenté depuis 1976. Le nombre de chômeurs a augmenté de 167,5 p. 100 en 20 ans chez les 45 à 64 ans; il a doublé chez les 55 ans et plus, et triplé chez les 45 à 54 ans.
À la lecture de ce document d'étude, il vous apparaîtra clairement que les personnes âgées de 45 ans et plus qui ont perdu leur emploi sont en sérieuse difficulté et ont un urgent besoin d'aide. Le présent document vise particulièrement les services aux personnes de 45 ans et plus qui ont perdu leur emploi, et il faudrait que vous les entendiez et reconnaissiez leurs besoins et leur détresse. La reconnaissance du travail effectué par les organismes d'aide en emploi spécialisé pour les 45 ans et plus serait aussi un atout majeur.
Permettez-moi de vous présenter la Coalition des 50 ans pour l'emploi. La coalition est un organisme à but non lucratif qui vient en aide aux personnes de 45 ans et plus qui ont perdu leur emploi en les aidant à réintégrer le marché du travail. Pour beaucoup de travailleurs vieillissants, le licenciement entraîne un chômage de longue durée. On prévoit qu'il y aura un million de ces personnes en l'an 2011, dont la plus forte concentration se trouvera au niveau des 50 à 54 ans, qui seront suivis des 45 à 49 ans et, finalement, des 54 à 59 ans. Il était manifestement prévisible qu'au tournant du siècle, la génération des baby-boomers allait tôt ou tard atteindre elle aussi l'âge de la retraite.
Nous osons espérer que l'étude qui s'amorce vous permettra de prendre conscience de la réalité des personnes de 45 ans et plus qui vivent une situation dramatique aux conséquences particulièrement graves. Avec la mondialisation des marchés, les entreprises réduisent leurs coûts de main-d'oeuvre, et le secteur public emboîte le pas dans la lutte contre le déficit, ce qui a pour effet la mise à pied massive de personnel. Cela signifie que le modèle de carrière continue à plein temps, géré par l'ancienneté, ne tient plus.
Les conséquences de la vision actuelle de la retraite anticipée commencent à se faire sentir dans la société. Cette vision entraîne des coûts pour la société, tels que des déboursés pour la santé et les programmes d'aide. Les personnes qui travaillent coûtent moins cher.
Il y a une perte de talents manifeste qui devient un fardeau pour les jeunes, qui ont l'impression d'avoir à payer pour les préretraités. Finalement, il aura fallu que les gestionnaires cassent des pots pour se rendre compte que la technologie n'a pas de tête et qu'elle va là où on la mène.
Les gens de 45 ans et plus qui perdent leur emploi vivent des difficultés graves: détresse psychologique profonde; appauvrissement systématique; perte de confiance en soi, dévalorisation et remise en question; isolement; faible scolarisation; manque d'habileté et d'expérience dans la recherche d'emploi; compétences moins transférables; manque de mobilité; limitations physiques; difficultés d'apprentissage aux nouvelles technologies; lenteur dans certains apprentissages; perte de statut social et familial; absence de reconnaissance des acquis; problèmes de santé physique et mentale (dépression ou burn-out); perte possible d'actifs accumulés depuis plusieurs années. Cette liste pourrait être beaucoup plus longue.
• 1135
Les conséquences varient, mais sont souvent ressenties
de manière plus dramatique par les individus plus
âgés. Plus les personnes avancent en âge, plus la
réintégration de la carrière ou les projets
professionnels sont difficiles à initier et à réaliser.
De plus, le travail demeure un facteur très puissant de reconnaissance sociale. En être privé peut conduire, à terme, à l'exclusion. Les personnes qui perdent leur emploi semblent perdre une grande partie de leur être. La société nous a habitués à débuter au bas de l'échelle et à progresser graduellement, sans quoi on rate sa carrière.
Confrontés à la situation difficile de la perte de leur emploi, les gens de 45 ans et plus doivent passer par une première phase de deuil; deuil de l'emploi perdu, du statut social et familial, et surtout des ressources financières qui en découlaient.
Chez les personnes de 45 ans et plus, l'acceptation de la perte d'emploi demande du temps, mais demeure un passage obligatoire avant que ne soient entreprises des démarches de réinsertion professionnelle. Pour mieux vivre la transition, les personnes ne peuvent aller vers un autre amour tant que le premier n'a pas été enterré. Mais toute transition commence par le délestage; c'est le moment de lâcher prise. Le système des valeurs s'ébranle et on se sent perdu.
Parlons des obstacles à la réintégration en emploi. Les gens de 45 ans et plus qui perdent leur emploi doivent être confrontés à la réalité du marché du travail. Étant donné leur expérience de travail, ces gens sont souvent en proie au syndrome de celui qui sait tout faire. Ils considèrent qu'ils ont les capacités requises pour toutes les occasions d'emploi qui se présentent. En conséquence, ces personnes doivent passer le test de la réalité et évaluer de façon réaliste leur employabilité à court terme, ce qui n'est pas facile, car en emploi, ces personnes sont souvent déphasées dans un marché du travail qui a évolué et qui se caractérise notamment par de nouveaux types d'emploi ou de nouvelles exigences pour occuper les emplois plus traditionnels.
Les gens d'expérience risquent aussi, plus souvent que les plus jeunes, non seulement de perdre leur emploi, mais aussi de se retrouver confrontés à une baisse de leur niveau d'emploi. C'est le cas lorsqu'il y a des licenciements collectifs et des fermetures d'entreprises.
De plus, les gens de 45 et plus qui ont perdu leur emploi sont en moyenne moins scolarisés que les autres et, très souvent, n'ont pas mis leurs compétences à jour. Ils manquent aussi de polyvalence et se retrouvent avec une expérience de travail spécialisée dans un marché du travail qui, au contraire, exige maintenant une grande capacité d'adaptation.
Nous constatons par ailleurs qu'une forme de discrimination systématique s'exerce au détriment des personnes détenant d'anciens diplômes d'études secondaires. La personne âgée qui postule un emploi se voit maintenant désavantagée par une reconnaissance de sa scolarisation qui ne tient pas compte de la valeur réelle des diplômes obtenus.
Pour des raisons familiales et d'enracinement, les gens de 45 ans et plus qui ont perdu leur emploi ont également le plus souvent une mobilité géographique restreinte, ce qui diminue leurs possibilités d'emploi.
De plus, ces mêmes gens peuvent vivre certains phénomènes psychologiques et physiques qui ont un impact sur la recherche d'emploi, comme le manque d'expérience en recherche d'emploi, le manque ou la perte de confiance en soi, la crainte des nouvelles technologies, la faible motivation à investir dans l'acquisition de nouvelles compétences, l'usure du travail et la baisse générale de motivation.
• 1140
Toutes les personnes de 45 ans et plus qui ont perdu
leur emploi font cependant face à un obstacle de
taille,
indépendamment de leur profil, de leurs capacités ou de
leur expérience de travail: les préjugés des employeurs
envers les travailleurs âgés, qui sont un obstacle
prédominant pour les chercheurs et chercheuses d'emploi
de 45 ans et plus. De plus, ces personnes ont moins accès à la
formation et sont significativement sous-représentées
dans les programmes de formation destinés aux chômeurs.
Depuis la disparition du Programme d'aide aux travailleurs âgés, le PATA, qui était une mesure de préretraite, aucun programme ou mesure active n'a été mis en branle pour venir en aide spécifiquement aux gens de 45 ans et plus qui ont perdu leur emploi.
De plus, les organismes desservant cette clientèle, qui compte pour un tiers de la population dans presque toutes les régions, ne sont pas assez nombreux. Leur répartition territoriale est inégale, et ceux qui existent et offrent des services ne sont pas reconnus par leur milieu ou ont toutes les difficultés du monde à se faire subventionner.
Un recensement a été effectué par les Sociétés régionales de développement de la main-d'oeuvre, et il en ressort qu'à l'échelle du Québec, 17 organismes desservent exclusivement cette clientèle. Cela exclut les organismes qui desservent une clientèle plus large auxquels les travailleurs et travailleuses de 45 ans et plus peuvent aussi s'adresser, notamment les organismes pour les femmes et les immigrants. Cependant, sept régions ne comptaient aucun organisme à la date du recensement, à la fin d'août 1997.
M. Rhéal Sawyer (membre fondateur, La Coalition des 50 ans pour l'emploi): Parlons des besoins spécifiques. Les programmes d'employabilité qui s'adressent à cette clientèle se doivent d'avoir une approche globale de la personne. Cette façon de travailler permet de circonscrire tous les facteurs et d'intervenir sur l'ensemble de ces facteurs.
Notre organisme offre plusieurs de ces services tels qu'une banque de données qui contient de l'information relative aux membres. Pour les aider, nous offrons un service d'accueil et d'écoute individuelle qui sert à évaluer la détresse des gens, ainsi que leur habileté et leur expérience dans la recherche d'emploi. Par la suite, nous les incitons fortement à s'investir dans une démarche de recherche d'emploi, où ils font une évaluation de leur carrière par des tests psychologiques très simples.
Nous avons aussi une soirée mensuelle à laquelle il leur est fortement recommandé d'assister avec leur conjoint pour qu'ils soient eux aussi sensibilisés à la situation difficile que vit le conjoint et pour qu'ils puissent briser leur isolement.
Nous offrons aussi des cours d'informatique, où plusieurs se sont mis à s'intéresser à la nouvelle technologie, ont repris confiance en eux et se sont revalorisés, ainsi que des cours d'anglais, où les gens ont pu acquérir une langue seconde fonctionnelle, ce qui, aujourd'hui, est de plus en plus recherché, maintenant que nous nous dirigeons vers la mondialisation de nos industries.
Vous devez vous rendre compte que tous nos cours de formation sont adaptés aux gens de 45 ans et plus et tiennent compte de leur degré de difficulté d'apprentissage et de scolarisation. L'apport de ressources compétentes est essentiel pour mobiliser adéquatement les chercheurs et chercheuses d'emploi de 45 ans et plus et les aider à faire face aux nombreux obstacles et préjugés qu'ils rencontrent.
Il existe un autre besoin, mais nous ne pouvons le combler à cause d'un manque de fonds. Il faudrait avoir recours aux services d'une personne à plein temps qui visiterait les industriels afin de les sensibiliser et d'abattre tous les préjugés qui sont véhiculés au sujet des travailleurs et travailleuses de 45 ans et plus.
Un autre besoin est la mise à niveau des connaissances et la reconnaissance des acquis. Également, tous les services et toutes les mesures doivent être accessibles aux gens de 45 ans et plus qui ont perdu leur emploi, indépendamment de leur revenu.
L'offre de services adaptés à ces gens devrait aussi être considérablement élargie, cela de deux manières: le soutien financier aux organismes déjà existants et la création de nouveaux organismes lorsque le nombre ou la problématique des travailleurs de 45 ans et plus le justifie. Il y a aussi le financement d'activités spécifiques offertes par les organismes qui desservent une clientèle de 45 ans et plus.
• 1145
Il faut prolonger les prestations d'assurance-emploi
pour les gens de 45 ans et plus.
C'est dans les milieux de travail que se fait la réintégration en emploi. Les organismes communautaires oeuvrant auprès des travailleurs de 45 ans et plus devraient recevoir du financement pour développer le marché auprès des entreprises. Les organismes ont tout intérêt à élargir la gamme de leurs services et à établir des relations d'affaires avec les entreprises.
Les organismes communautaires devraient aussi avoir accès aux ressources technologiques et informationnelles dont seront dotés les centres locaux d'emploi, notamment en matière d'information sur le marché du travail et le placement.
En terminant, nous souhaitons que cette brève description de la problématique, des conséquences, des obstacles à la réintégration en emploi, des services inadéquats et inaccessibles et des besoins spécifiques des gens de 45 ans et plus qui ont perdu leur emploi saura vous convaincre de la pertinence de maintenir, d'augmenter et d'améliorer les services que nous rendons à la population.
Les gouvernements désinstitutionnalisent tous, et la communauté en subit toujours les conséquences. Nous voulons bien aider, mais il serait bon que vous soyez conscients que vous économisez beaucoup par cette méthode et qu'il serait primordial et indispensable de financer à tout le moins les organismes qui font le travail à moindre coût. Encore là, vous économiseriez, et le travail pourrait être fait par des gens du milieu qui vivent le problème et qui savent de quoi ils parlent.
Nous sommes convaincus du bien-fondé de la mise en place de financement et d'aide aux organismes comme le nôtre partout au Canada. Pour ce faire, il vous suffirait de prendre l'expertise qui est déjà là, celle des personnes de 45 ans et plus qui ont vécu et qui vivent ces problèmes. Nous croyons que notre façon de faire est la bonne et que plusieurs autres idées pourraient être réalisées. Notre coffre commence à contenir des outils intéressants, et plusieurs pourraient s'y ajouter. Merci.
Le vice-président (M. Bryon Wilfert): Merci de vos commentaires.
[Traduction]
Nous allons maintenant commencer les questions; cinq minutes par intervenant.
Madame Girard-Bujold.
[Français]
Mme Jocelyne Girard-Bujold (Jonquière, BQ): Je veux vous féliciter pour votre sérieux et votre extraordinaire mémoire. Vous nous avez présenté un excellent tableau de la situation. Ça fait longtemps qu'on dit ces choses, mais vous les vivez dans le milieu. Votre tableau est très réaliste.
J'aimerais vous demander de nous dire ce que les gouvernements pourraient faire en plus de donner du financement aux organismes communautaires. Vous avez une place extraordinairement importante dans le cheminement des gens qui perdent leur travail. Vous avez dit que ces gens devaient avoir plus de semaines d'assurance-emploi. Vous êtes en contact avec ces gens, vous les recevez et ils vous font part de leurs problèmes. J'aimerais que vous décriviez au comité la situation qu'ils vivent et ce qu'on doit faire, en plus de leur donner de la formation immédiatement, pour qu'ils reprennent goût à l'emploi et se revalorisent. Quelles mesures devrait-on prendre, quels programmes devrait-on instituer et que devrait-il y avoir dans le cadre de ces programmes?
Mme Gaétanne Bousquet: Premièrement, beaucoup de choses qui auraient dû être faites ne l'ont pas été, notamment la formation des travailleurs vieillissants. Cela n'a pas été fait. Les gens sortent maintenant des entreprises sans avoir la formation nécessaire pour suivre les jeunes. Ils ont cependant de l'expertise, mais cette expertise n'est souvent pas reconnue. Il faudrait donc reconnaître ces acquis. Quand on veut embaucher des gens, on leur demande d'avoir des diplômes; on pourrait reconnaître l'expertise qu'ils ont. Souvent, ces choses ne sont pas reconnues par l'entreprise.
• 1150
On devrait aussi dès maintenant sensibiliser les
employeurs afin qu'ils reconnaissent le mérite des
gens de 45 ans et plus, même s'ils
ont perdu leur emploi ou si leur
mobilité géographique est restreinte. Ces
gens se sont établis dans une ville et ne peuvent
la quitter du jour au
lendemain, comme peuvent le faire les jeunes qui vont
voir dans d'autres villes quelles sont les possibilités
d'emploi. On devrait désigner certaines personnes qui
se rendraient dans les entreprises et diraient aux
employeurs que les gens de 45 ans et
plus sont aptes à travailler. Autour de cette table,
je vois beaucoup de gens qui semblent avoir plus de 45 ans.
Mme Jocelyne Girard-Bujold: Oui, c'est le cas de la moyenne des gens ici présents.
Mme Gaétanne Bousquet: Ce n'est pas parce qu'on a atteint cet âge-là qu'on n'est plus bon. Au fil des ans, on a acquis de l'expérience et une expertise. On n'a pas toujours besoin d'un diplôme pour être un employé qualifié.
On connaît l'importance de la nouvelle technologie de nos jours. À Drummondville, où je vis, la nouvelle technologie occupe une place très importante. Plusieurs défis restent à relever. Une grande partie des postes qu'on a comblés sont dans le domaine de la haute technologie, domaine où le travailleur âgé éprouve certains problèmes.
Il faut combattre les préjugés des employeurs en menant des campagnes de sensibilisation et en diffusant de l'information dans les médias. Il faudrait faire la promotion des qualités des gens plus âgés, comme on le fait souvent pour nos jeunes.
Je me demande comment réagiront nos jeunes, à qui on dit toujours que le passé est garant de l'avenir. Quelle leçon tireront-ils de la situation actuelle, où les personnes qui vieillissent perdent leurs emplois? Se diront-ils: «Nous aussi, on va travailler toute notre vie. Que nous restera-t-il au bout de la ligne? Devrons-nous, comme nos parents l'ont fait, dépenser tous nos acquis?» Il est urgent de sensibiliser les employeurs.
M. Rhéal Sawyer: Si vous me le permettez, je vais ajouter quelques éléments au sujet de la formation. Bien que les gens de 45 ans et plus soient très ouverts face à la perspective d'acquérir la formation qui leur manque, ils se heurtent à des critères d'admissibilité. Certains cours ne sont offerts qu'aux prestataires de l'assurance-emploi ou de la sécurité du revenu. On sait pertinemment que nous sommes la génération où les deux systèmes ont toujours prévalu. Lorsque nos prestations d'assurance-emploi sont échues, on ne reçoit plus aucun chèque et on ne satisfait à aucun critère d'admissibilité, où que ce soit. On n'existe plus. Nous représentons pourtant une majorité de cas.
[Traduction]
Le vice-président (M. Bryon Wilfert): Madame Brown.
Mme Bonnie Brown (Oakville, Lib.): Merci, monsieur le président.
Je vous remercie d'être venu et d'avoir pris la peine de coucher vos idées sur le papier. De toute évidence, c'est votre secteur, et vous savez ce que vous faites.
Vous avez qu'au Québec 17 organisations seulement visaient ce groupe d'âge. Est-ce que votre organisme appartient à une Organisation nationale? Autrement dit, est-ce que vous payez une cotisation pour appartenir à une association nationale, ou bien y a-t-il un groupe à Ottawa qui défend vos intérêts auprès du gouvernement? Si ce n'est pas le cas, savez-vous combien d'organismes comparables au vôtre existent dans tout le Canada. Ce sont surtout des chiffres que je voudrais.
J'aimerais savoir également combien de clients vous avez eu l'année dernière; combien d'entre eux était à l'AE, soit la partie 1, soit la partie 2, et enfin, combien d'entre eux ont trouvé des emplois.
Je vais vous laisser répondre à ces questions-là après quoi j'en aurai d'autres.
[Français]
Mme Gaétanne Bousquet: Je ne saurais vous dire s'il existe au Canada de nombreux organismes du genre. Comme nous l'indiquons dans notre mémoire, un recensement effectué par les sociétés régionales de développement de la main-d'oeuvre révèle qu'au Québec, 17 organismes desservent exclusivement cette clientèle et que dans sept régions du Québec, aucun organisme de ce genre n'existe.
Nous ne relevons pas du nouveau CIDEL et ne faisons pas partie de coalitions qui oeuvrent au Canada, bien que nous pourrions le souhaiter. Si vous le désirez, nous serons heureux d'aller créer de telles coalitions partout au Canada.
Au cours des 26 dernières semaines, 1 200 personnes ont participé aux activités organisées par notre organisme. Elles ont assisté aux séances du conseil d'administration ou à nos soirées mensuelles qui visent à briser leur isolement et à sensibiliser les conjoints face à la perte d'emploi. Elles ont également assisté à des séances de formation comme celles que décrivait Rhéal tout à l'heure. Elles ont suivi des cours d'anglais et d'informatique, et acquis une formation pour les aider à avoir confiance en elles et à se prendre en mains. Nous organisons aussi des activités spéciales.
• 1155
Au cours des 26 dernières semaines, nous avons
réussi à placer en moyenne trois personnes par semaine.
Ces emplois peuvent être à temps plein, à
temps partiel ou à contrat. Plus de 200
personnes ont suivi des cours de formation en vue de
se prendre en mains et des cours en vue de
devenir représentants des ventes, ou subi des
tests d'orientation et de choix de carrière.
Nous nous sommes rendu compte qu'il arrive souvent que lorsque les personnes de 45 ans et plus sont au chômage, elles se demandent si elles seraient capables de faire un travail autre que celui qu'elles ont fait au cours des 20 dernières années. Nous avons en main des tests qui nous aident à identifier leurs aptitudes, par exemple pour la vente. Un homme ayant vendu du pain pendant 36 ans est arrivé à mon bureau en se demandant ce qu'il pourrait faire après ces 36 années ou ce qu'il pourrait inscrire dans son curriculum vitae. On lui a fait prendre conscience que son travail lui avait permis d'être en contact continu avec des clients et qu'il pouvait certainement être un bon vendeur. Cet homme travaille aujourd'hui chez Wal-Mart. Il vous dit: «Bonjour, bienvenue chez Wal-Mart». Pourtant, ce vendeur de pain n'aurait jamais pensé pouvoir faire cela après avoir vendu du pain pendant 36 ans. Nous lui avons fait prendre conscience qu'il pouvait y avoir autre chose.
Notre coalition, qui est établie à Drummondville, compte plus de 338 membres actifs. Nous avons accueilli à nos bureaux plus de 122 personnes. Ces pères et mères de famille qui ont perdu leur emploi ont l'impression d'avoir tout perdu. Lorsqu'ils arrivent chez nous, ils sont prêts à vendre leur maison, à divorcer et à désunir leur famille. Ils se demandent ce qu'ils peuvent faire et ce qui leur reste. Ils croient qu'il ne leur reste plus rien. Ils songent à vendre leur maison et à encaisser leur REER; tout y passe. Ces personnes sont vraiment désabusées.
[Traduction]
Le vice-président (M. Bryon Wilfert): Je dois maintenant donner la parole à Mme Picard.
À propos de l'idée d'une coalition nationale, j'aimerais observer que ce n'est pas une mauvaise idée du tout. Si nous nous intéressons à cette question, c'est parce que nous la considérons tout à fait critique, et s'il y avait un peu partout dans le pays un plus grand nombre de groupes de pression et d'organismes, cela permettrait à long terme, de mieux atteindre les objectifs dont vous nous avez parlé aujourd'hui.
C'était peut-être une idée lancée en l'air, mais ce n'est pas une mauvaise idée du tout.
Madame Picard.
[Français]
Mme Pauline Picard (Drummond, BQ): Je suis très heureuse de me joindre à vous pour accueillir ces témoins qui viennent de ma région, le comté de Drummond. Je les remercie sincèrement de s'être déplacés et d'être venus nous informer de ce qu'ils vivent.
Monsieur Sawyer, je sais que vous êtes le fondateur de la Coalition des 50 ans pour l'emploi de Drummondville. J'aimerais que vous nous expliquiez comment la coalition a été formée, de quelle façon vous recrutez vos gens et qui finance votre organisme. Est-ce que votre financement est suffisant pour vous permettre d'engager des employés permanents à votre bureau ou si vous devez compter uniquement sur des bénévoles?
Si vous travaillez au sein de cet organisme, c'est parce que vous avez aussi vécu ce que vivent ces personnes de 45 ans et plus. Quel genre de programme pourrait soutenir les 45 ans et plus dans la recherche d'emploi et appuyer des organismes tels que le vôtre?
M. Rhéal Sawyer: Vous m'avez demandé comment avait été créée la coalition. Après 20 ans de loyaux services auprès d'une entreprise, j'ai été mis à pied. Comme plusieurs autres personnes de 45 ans et plus, j'ai été témoin de la réorganisation ou de la restructuration de l'entreprise où je travaillais. Je me sentais alors très seul et je me suis dit qu'il y avait certainement quelque chose à faire. Je me suis mis à regarder autour de moi et j'ai cherché à savoir si d'autres personnes vivaient la même situation. C'est ainsi que le mouvement a débuté. Nous nous sommes regroupés et avons décidé de nous prendre en mains. Lorsqu'on s'adressait au ministère du Développement des ressources humaines, le seul appui qui existait, on nous demandait tout simplement de remplir un formulaire. Je ne crois pas que cela représente une façon efficace de trouver de l'emploi. On a besoin de contacts. Il faut pouvoir discuter avec des employeurs et faire valoir nos capacités, nos connaissances et nos compétences. Il faut pouvoir les convaincre. Mais il nous faut d'abord des contacts.
• 1200
Ce n'est pas en parcourant les annonces
dans les journaux qu'on peut trouver un nouvel emploi.
Depuis que nous avons fondé notre organisme il y a
quatre ans, nous
avons découvert qu'au
moins 80 p. 100 des emplois ne sont pas annoncés.
Les possibilités d'emploi se font fait presque toujours
connaître de bouche à oreille et par l'entremise de
contacts. Il faut aller dénicher ces 80 p. 100
d'emplois qui sont disponibles, mais qu'on est
incapables de trouver.
Comme nous l'indiquons lors de notre exposé, la meilleure façon
de le faire consiste à sensibiliser les employeurs et à
éliminer tous les préjugés qu'on peut entretenir à notre
endroit. Il faut pouvoir discuter et dialoguer, ce qui
nous permettra de découvrir ces emplois-là.
D'ailleurs, j'ai vécu une situation semblable la semaine dernière. Un de mes propres clients m'a offert un emploi, que j'ai accepté. Si je n'avais pas rencontré ce client, il aurait probablement demandé à ses employés s'ils connaissaient une personne qualifiée pour occuper le poste de représentant, et c'est une autre personne qui aurait obtenu ce poste. Dans 80 p. 100 des cas, de tels postes ne sont pas annoncés. Il nous faudrait donc pouvoir compter sur ces gens qui travaillent sur place, qui s'informent, qui côtoient les professionnels et les industriels, et qui recueillent l'information pertinente au sujet des possibilités d'emplois. Nous pourrons ainsi aider nos membres en leur indiquant où ils doivent présenter leurs demandes d'emploi.
D'ailleurs, lorsque j'offrais mes services, la Chambre de commerce me disait toujours que la principale raison pour laquelle on ne retenait pas mes services était, non pas que j'étais trop âgé, mais plutôt qu'on n'était pas en mesure de m'offrir un salaire correspondant à mon expérience. J'en étais fort surpris. Voulant éliminer immédiatement ce préjugé, je leur demandais s'ils savaient ce que c'était que de n'avoir aucun salaire.
Le président: Monsieur Clouthier.
M. Hec Clouthier (Renfrew—Nipissing—Pembroke, Lib.): Merci. Monsieur Sawyer, c'est terrible lorsqu'une personne perd son travail. Je connais cette situation, mais il me semble que plusieurs personnes ont tendance à dire que c'est la faute du gouvernement ou d'un politicien. De nombreuses personnes de 50 ans et plus travaillent dans mon entreprise forestière. Ne croyez-vous pas que les personnes qui perdent leur emploi ont la responsabilité de se prendre en mains et d'aller frapper à la porte de plusieurs entreprises de leur région afin de leur demander un emploi?
M. Rhéal Sawyer: Oui, je suis entièrement d'accord avec vous. Permettez-moi de vous féliciter d'engager des travailleurs de 50 ans et plus. Sachez que j'ai frappé à la porte d'un grand nombre des 620 entreprises de Drummondville. J'ai perdu mon emploi le vendredi, et le lundi matin, je portais ma chemise et ma cravate et je...
M. Hec Clouthier: Vous avez maintenant un nouvel emploi, n'est-ce pas?
M. Rhéal Sawyer: Oui, mais j'ai dû attendre deux ans.
Mme Jocelyne Girard-Bujold: Deux ans plus tard.
M. Rhéal Sawyer: Je suis une personne très connue à Drummondville, et les employeurs disaient qu'ils ne pouvaient pas m'embaucher parce qu'ils croyaient qu'ils n'étaient pas en mesure de m'offrir un salaire équivalant à celui que je touchais auparavant. Ils décidaient donc de ne pas m'offrir le poste et je restais sans emploi.
M. Hec Clouthier: Quelles sont vos attentes face au gouvernement? Combien d'argent souhaitez-vous que le gouvernement accorde à votre coalition de Drummondville? Où prenez-vous votre argent maintenant?
M. Rhéal Sawyer: Nous avons maintenant des sommes d'un programme du Centre local d'emploi, le CLE, qui nous subventionne. Nous étions auparavant subventionnés par Développement des ressources humaines Canada, mais lorsqu'il y a eu le transfert au provincial, on a profité de l'occasion pour nous «flusher»—excusez l'expression. Je vais vous dire ma perception de la raison pour laquelle nous avons été mis de côté. C'est pour la simple raison que nous disons que c'est dans l'action qu'on obtient des résultats. C'est notre façon de fonctionner. Nos résultats étaient positifs et nous sentions que, quelque part, nous dérangions. Nous avons donc le sentiment qu'on a profité de l'occasion pour nous éliminer.
Nous avons fait une demande au CLE et revendiqué. Nous avons travaillé pendant trois mois complètement bénévolement, sans un sou. Nous payions de notre poche le loyer et toutes les dépenses, parce que nous croyions au mouvement, parce que nous croyions que l'action nous permettrait de nous en sortir. Nous incitions nos gens à se prendre en main et à aller frapper aux portes, comme vous dites. Nous avons réussi à obtenir une subvention du CLE pour que notre organisme continue ses activités. C'est comme cela que nous fonctionnons, ainsi qu'avec des programmes qu'ils ont pour compléter le personnel dont nous avons besoin à l'intérieur. Les autres sont bénévoles. Je suis bénévole.
M. Hec Clouthier: C'est formidable. C'est bon pour vous.
Quel est votre budget annuel?
Mme Gaétanne Bousquet: Présentement, nous avons 34 620 $ qui nous sont donnés par le Centre local d'emploi pour payer le salaire d'une coordonnatrice et les frais fixes de la bâtisse: le loyer, le téléphone, Hydro-Québec. C'est le financement que nous avons présentement.
Les autres personnes qui sont engagées à la coalition nous proviennent de programmes de subventions salariales et de développement des compétences. C'est comme cela que nous fonctionnons maintenant. Nous ne pouvons pas fonctionner autrement. Nous aurions besoin d'un plus gros budget, mais tout le monde coupe. Nous coupons, nous aussi, et nous allons au strict minimum.
Notre organisme aurait vraiment besoin d'une subvention qui lui permettrait de maintenir des bureaux où les gens de 45 et plus qui ont perdu leur emploi pourraient venir. Ils nous sont souvent envoyés par le Centre local d'emploi, le bureau de l'assurance-emploi et le bureau de la sécurité du revenu. Il faut leur apporter le soutien que ces grosses boîtes ne peuvent leur apporter individuellement.
[Traduction]
Le vice-président (M. Bryon Wilfert): Merci.
Il y a une chose que vous n'avez pas mentionnée dans votre réponse, c'est le financement permanent de votre programme. Évidemment, c'est une chose que nous devons étudier dans ce genre de situation.
[Français]
Mme Gaétanne Bousquet: Nous aimerions bien avoir un financement récurent de 10 ans, mais nous devons, d'année en année, aller de ministère en ministère pour demander des subventions.
[Traduction]
Le vice-président (M. Bryon Wilfert): Nous allons voir ce que nous pourrons faire.
Monsieur Crête?
[Français]
M. Paul Crête (Kamouraska—Rivière-du-Loup—Témiscouata—Les Basques, BQ): Non.
[Traduction]
Le vice-président (M. Bryon Wilfert): Madame Ablonczy, ou monsieur Scott.
Nous avons un autre exposé à huis clos après celui-ci. Je voulais seulement vous avertir.
Mme Diane Ablonczy (Calgary—Nose Hill, Réf.): J'ai une question très courte, s'il reste du temps.
Le vice-président (M. Bryon Wilfert): Certainement, très rapidement.
Mme Diane Ablonczy: Je suis désolée de ne pas avoir assisté à votre exposé; il y a eu un malentendu dans notre équipe, et nous pensions que quelqu'un d'autre devait aussi assister à cette séance.
Le travail que vous avez accompli m'impressionne beaucoup. Dans ma circonscription, il y a de plus en plus de gens dans cette fourchette d'âge qui viennent me voir et qui ont beaucoup de mal à se réadapter après avoir perdu un emploi.
Avez-vous pu constater que les travailleurs plus âgés, ou les travailleurs vieillissants, aimeraient se préparer d'avance à la perte éventuelle de leur emploi au lieu de devoir se réadapter lorsque le couperet tombe? Serait-il bon de préparer les gens d'avance, et si vous le pensez, quelles dispositions pourriez-vous proposer à ce comité pour aider les gens à se préparer au cas où ils n'auraient plus d'emploi ou seraient forcés de se recycler?
Mme Gaétanne Bousquet: Je peux vous dire que personne ne veut se préparer à une perte d'emploi. Aucune personne de 45 ans et plus n'est prête à se préparer à une perte d'emploi, mais quand cette situation se présente, on doit la vivre. Notre rôle est d'encadrer ces gens, de les soutenir, de les aider. Quand une personne perd son emploi, elle perd tout. Les gens de notre génération ont été habitués à travailler. Le noyau central de leur vie a été le travail. Quand on perd ce noyau, on perd tout ce qu'il y a autour. Quand ces gens-là perdent tout, ils sont complètement démunis, complètement effondrés.
Quand vous allez lire notre mémoire, vous verrez qu'il y a un appauvrissement systématique des gens de 45 ans et plus. Ils perdent tout. Tout tombe autour d'eux. Donc, ils ont besoin d'être encadrés, d'être soutenus et d'être formés, mais pas formés dans le sens de l'école. Les gens de 45 ans et plus n'ont pas le goût de retourner à l'école parce qu'ils n'ont plus la capacité d'apprentissage qu'ils avaient à 20 ou 25 ans. Ils n'ont plus la capacité physique qu'ils avaient à 25 ou 30 ans. Par exemple, les travailleurs de la construction et les forestiers ont travaillé 30 ou 40 ans dans leur métier, mais ils n'ont plus la force physique de le faire. Donc, il doit y avoir une certaine formation, un recyclage.
M. Rhéal Sawyer: Madame, si j'ai bien compris votre question, vous vouliez savoir si nous ne pourrions pas sensibiliser les gens de 45 ans et plus qui ont un emploi à une éventualité semblable. C'est une chose à laquelle nous avions pensé dans notre mouvement, mais la demande de ceux qui ont besoin de travailler et de subvenir à leurs besoins actuellement est tellement grande que nous ne pouvons pas le faire. C'est la deuxième étape. On parle d'une personne qui irait sensibiliser les employeurs à cette situation. Cette personne pourrait aussi, avec les syndicats ou les chefs d'entreprises, sensibiliser les gens de 45 ans et plus à cette possibilité. Ces gens-là ne sont pas immunisés contre ce qui nous est arrivé. Nous pourrions en profiter pour les sensibiliser, mais nous manquons de moyens et de personnel. Nous y avons pensé et nous serions prêts à oeuvrer dans ce sens-là, mais ce serait la deuxième phase du mouvement.
[Traduction]
Mme Diane Ablonczy: Je comprends.
Merci.
Le vice-président (M. Bryon Wilfert): Je tiens à vous remercier tous les deux d'être venus aujourd'hui. Je veux également vous féliciter, ainsi que l'organisme que vous représentez et la région de Drummondville pour les idées très novatrices que vous mettez en application. Vous nous avez dit qu'avec les outils nécessaires vous pouvez faire le travail. Je suis tout à fait d'accord, et je tiens à vous en remercier.
Nous allons maintenant suspendre la séance pour siéger à huis clos afin d'entendre un exposé du Bureau du vérificateur général du Canada qui sera suivi d'une discussion.
[Note de la rédaction—La séance se poursuit à huis clos]