FAIT Réunion de comité
Les Avis de convocation contiennent des renseignements sur le sujet, la date, l’heure et l’endroit de la réunion, ainsi qu’une liste des témoins qui doivent comparaître devant le comité. Les Témoignages sont le compte rendu transcrit, révisé et corrigé de tout ce qui a été dit pendant la séance. Les Procès-verbaux sont le compte rendu officiel des séances.
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STANDING COMMITTEE ON FOREIGN AFFAIRS AND INTERNATIONAL TRADE
COMITÉ PERMANENT DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES ET DU COMMERCE INTERNATIONAL
TÉMOIGNAGES
[Enregistrement électronique]
Le lundi 1er novembre 1999
Le coprésident (M. Bill Graham (Toronto-Centre—Rosedale, Lib.)): Mesdames et messieurs, je déclare ouverte la séance conjointe du Comité permanent de la défense et du Comité permanent des affaires étrangères et du commerce international.
Comme je l'ai expliqué avant l'arrivée de Lord Robertson, nous ne disposons que de 6 minutes, mais quelqu'un du bureau du whip viendra nous prévenir dans 5 minutes.
Monsieur le Secrétaire général, j'espère que vous voudrez bien nous excuser lorsque nous vous interromprons à ce moment-là. Je ne crois pas que nous aurons le temps de poser des questions, mais je sais que les députés tiennent à entendre ce que vous avez à dire pendant ce court laps de temps—ce que vous pensez de la contribution du Canada à l'OTAN ainsi que votre point de vue sur l'évolution de la situation.
Avec la permission de mon coprésident, nous vous cédons tout de suite la parole.
Le très honorable Lord Robertson (Secrétaire général, Organisation du Traité de l'Atlantique Nord): Je vous remercie pour votre chaleureux accueil. Je pensais ne plus avoir à comparaître devant des comités parlementaires, or je me rends compte aujourd'hui que 19 comités m'attendent.
Je suis très heureux de me trouver à Ottawa, devant un comité du Parlement canadien. De toute évidence, je dois vous dire quelques mots...
Le coprésident (M. Bill Graham): Je suis désolé, mais les cameramen doivent partir.
Merci.
Lord Robertson: Je ne peux pas vraiment faire plus; j'aimerais cependant commencer par dire que l'OTAN est extrêmement sensible à la contribution du Canada au maintien de la paix dans le monde ainsi qu'à sa participation aux rôles que joue actuellement l'OTAN.
L'ambassadeur David Wright, qui représente à la perfection les intérêts du Canada et du Conseil de l'Atlantique Nord, m'a accompagné en Bosnie et au Kosovo la première semaine de mon entrée en fonction. Cette visite a été très intéressante, malgré le mauvais temps qui l'a en fait rendue encore plus intéressante, surtout au Kosovo où les hélicoptères ne pouvaient pas décoller et où nous avons dû prendre un autocar pour relier Skopje à Pristina. Voir cette vallée très accidentée, flanquée de précipices, et cette route si étroite, a montré combien il aurait été impossible d'entrer au Kosovo sans rencontrer de résistance. Les troupes de l'OTAN s'en sortent cependant extrêmement bien au Kosovo, les Canadiens se trouvant en première ligne, à l'instar des troupes S-4 en Bosnie, où là encore, les Canadiens participent à la Division multinationale (sud-ouest) avec les Hollandais, les Tchèques et les Britanniques.
La contribution du Canada est précieuse, comme cela a été si souvent le cas dans le passé, lorsque votre pays a voulu aider ses alliés, ses partenaires et ses amis.
Mes fonctions sont d'envergure internationale, mais je suis d'origine britannique et c'est avec le grand plaisir que je porte aujourd'hui le coquelicot en souvenir des si nombreux Canadiens qui ont perdu la vie loin de chez eux alors qu'ils contribuaient à l'effort des alliés, témoignant ainsi de l'intérêt du Canada dans le monde.
Beaucoup de problèmes nous attendent; après l'expérience du Kosovo, il faut développer certaines des capacités dont l'OTAN ne disposait pas lors de cette campagne et tirer les leçons du Kosovo, et je crois que cela veut dire qu'il faut investir davantage dans le domaine de la défense. En d'autres termes, les pays qui se situent en dessous de la moyenne pour ce qui est du budget de la défense, devraient, me semble-t-il, dépenser davantage et plus sagement afin de financer les capacités dont nous aurons besoin pour faire face aux menaces de demain et non pas seulement aux ennemis d'hier—afin de déployer des troupes où il le faut—rapidement, en sécurité et très vite.
Le Timor-Oriental illustre parfaitement la situation: beaucoup de pays y sont représentés, sous l'égide de l'OTAN, et ils vont y rester, comme je l'ai souligné. On s'est rendu compte dans le contexte du Timor-Oriental et après l'expérience du Kosovo, combien il est difficile d'envoyer nos troupes là où nous voulons les envoyer. Nous devons donc régler ce problème. L'Europe a beaucoup plus à faire au sein de l'OTAN pour compenser ce qui se passe aux États-Unis. L'OTAN doit défendre le bien dans les domaines où elle est actuellement engagée.
Le Canada est un allié essentiel, un bon allié, un allié fiable. Les Canadiens sont convaincus qu'il est possible de changer les choses et c'est d'ailleurs ce que font leurs troupes dans le monde d'aujourd'hui au niveau du maintien de la paix. J'aimerais profiter de l'occasion où je me trouve au Parlement du Canada pour exprimer la gratitude de l'OTAN à l'égard de votre pays.
Le coprésident (M. Bill Graham): Comme personne ne nous a fait signe, nous avons peut-être le temps de poser quelques questions. Je vous demanderais de limiter vos questions à deux minutes pour que d'autres puissent intervenir...
Monsieur Hanger.
M. Art Hanger (Calgary-Nord-Est, Réf.): Merci, monsieur le président.
Merci, monsieur, pour votre exposé; je vous souhaite la bienvenue au Canada.
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J'ai quelques questions à poser, mais je vais essayer de les
résumer en une seule. Tout d'abord, combien de temps envisagez-vous
que les forces de l'OTAN restent au Kosovo? Pour des dizaines
d'années? Autre question connexe, puisque l'OTAN s'est engagée
officiellement à respecter la multiethnicité de la Bosnie, ne
confirme-t-elle pas le fait que la Bosnie est divisée et va le
rester pour des raisons ethnico-religieuses? Du point de vue de
l'Europe et d'après ce que j'ai pu entendre, l'Europe est-elle
vraiment prête à tolérer un État islamique en son sein?
Lord Robertson: Pour répondre à votre première question, je dirais, aussi longtemps que cela est nécessaire; il ne faut pas oublier que l'IFOR comptait 60 000 soldats au moment de son arrivée en Bosnie... nous prévoyons n'en avoir que 20 000 à partir de l'année prochaine. On commence à s'apercevoir que l'engagement ne doit pas nécessairement rester au même niveau ad vitam eternam.
La Bosnie accomplit aujourd'hui beaucoup de progrès et pour répondre à ce que vous avez dit au sujet de la nature multiethnique de la société, 15 000 réfugiés ont traversé la ligne de démarcation inter-entités l'an passé. Nous mettons l'accent sur le retour des réfugiés. Les trois présidents—de Croatie, de Bosnie et de Serbie—ont rencontré les ambassadeurs. Ils semblent maintenant se déplacer et agir ensemble.
Je crois que ce qui suscite le plus d'optimisme aujourd'hui en Bosnie, c'est le fait que des pays investissent maintenant dans ce pays, lequel va, espérons-le, diminuer sa dépendance à l'égard de l'aide internationale. Par conséquent, une diminution des troupes de combat conjuguée à un effort civil pour assurer la formation de la société, ainsi qu'un intérêt beaucoup plus marqué dans l'avenir du pays, intérêt manifesté par toutes les entités qui travaillent en commun, sont un motif d'optimisme, tant que la communauté internationale restera présente et engagée.
Le coprésident (M. Bill Graham): Mesdames et messieurs, on vient de me dire qu'il ne nous reste plus qu'une minute; je vais donc demander à Lord Robertson de bien vouloir nous excuser. Nous devons nous rendre à la Chambre pour une mise aux voix. Je suis sûr que vous savez ce dont il s'agit, monsieur.
Merci beaucoup, je suis désolé que nous n'ayons pas pu passer plus de temps avec vous.
Lord Robertson: Merci beaucoup. Je n'ai jamais entendu pareille sonnerie d'appel.
Le coprésident (M. Bill Graham): J'ai un rapport à vous remettre.
La séance est levée.