INDU Réunion de comité
Les Avis de convocation contiennent des renseignements sur le sujet, la date, l’heure et l’endroit de la réunion, ainsi qu’une liste des témoins qui doivent comparaître devant le comité. Les Témoignages sont le compte rendu transcrit, révisé et corrigé de tout ce qui a été dit pendant la séance. Les Procès-verbaux sont le compte rendu officiel des séances.
Pour faire une recherche avancée, utilisez l’outil Rechercher dans les publications.
Si vous avez des questions ou commentaires concernant l'accessibilité à cette publication, veuillez communiquer avec nous à accessible@parl.gc.ca.
STANDING COMMITTEE ON INDUSTRY
COMITÉ PERMANENT DE L'INDUSTRIE
TÉMOIGNAGES
[Enregistrement électronique]
Le mercredi 10 mai 2000
La présidente (Mme Susan Whelan (Essex, Lib.)): La séance est ouverte. Conformément au mandat que lui confère le paragraphe 108(2) du Règlement, le comité procède à une étude sur l'espace, la science et la technologie et leur contribution à la qualité de la vie.
Au nom du comité, je suis ravie de souhaiter la bienvenue à notre ministre de l'Industrie, l'honorable John Manley, ainsi qu'à notre invité spécial aujourd'hui, l'honorable John Glenn, sénateur et astronaute américain. Mme Annie Glenn accompagne son mari.
Nous accueillons aussi l'ambassadeur Giffin des États-Unis. Sont aussi présents à la table M. Mac Evans, président de l'Agence spatiale canadienne, et M. Dave Williams, astronaute canadien et directeur du Programme de l'espace et des sciences de la vie à la NASA.
Sans plus tarder, je vous donne la parole, monsieur le ministre.
L'hon. John Manley (ministre de l'Industrie): Je ne crois pas que vous tenez à m'écouter bien longtemps. Je dirai simplement que je suis très content de pouvoir présenter le sénateur Glenn au comité, aujourd'hui, pas seulement parce qu'il a inspiré bon nombre d'entre nous, à un moment ou à un autre de notre vie, notamment à cause de l'enthousiasme suscité par sa première mission, mais aussi parce que sa deuxième mission dans l'espace visait la réalisation de très importantes expériences qui ont été en partie conçues au Canada et qui comptaient beaucoup pour la recherche médicale au Canada, au sujet de l'ostéoporose.
Nous sommes aussi très fiers du fait qu'un de nos astronautes canadiens, Dave Williams, qui accompagne aujourd'hui le sénateur Glenn, joue maintenant un rôle au sein de la NASA.
Je crois que vous êtes la première personne à assumer ce rôle, monsieur Williams.
C'est pour nous un honneur que ce rôle ait été confié à un Canadien. Ses antécédents dans le domaine médical seront précieux dans le cadre des discussions qui suivront les expériences de ce vol.
Je vais maintenant donner la parole au sénateur Glenn, qui va présenter un exposé. Nous pourrons ensuite répondre à des questions jusqu'à 16 h 30, heure à laquelle, comme vous le savez, madame la présidente, des parlementaires sont invités dans les appartements du président pour une petite causerie avec le sénateur; certains voudront peut-être prendre des photos ou essayer d'obtenir un autographe.
Qui sait, sénateur?
Nous sommes ravis de vous voir ici, et je sais que les membres du comité sont impatients de vous écouter et de vous poser des questions.
M. John Glenn (témoignage à titre personnel): Merci. Je l'apprécie beaucoup.
Je suis ravi d'être accompagné par Dave, qui fait du si bon travail, là-bas, à Houston, à titre de chef des sciences de la vie, en s'occupant de tous les aspects médicaux et de la recherche qui a lieu pendant les vols spatiaux. C'est un poste de grande responsabilité, et je suis ravi que nous puissions être ici, ensemble, aujourd'hui. Si vous avez des questions détaillées qui vont au-delà de mes connaissances médicales, Dave est ici et fera volontiers les rectifications nécessaires.
Permettez-moi de dire quelques mots au sujet de mon dernier vol. Certaines rumeurs à son sujet sont sans fondement. D'abord, on a prétendu que la NASA ne me laisserait pas faire une promenade dans l'espace, de crainte qu'à mon âge je ne puisse pas retrouver mon chemin. L'autre rumeur, c'est que j'ai été le premier homme de 77 ans à quitter la Floride autrement que dans une roulotte Winnebago.
Des voix: Oh, oh!
M. John Glenn: Nous avons en effet effectué de nombreuses expériences pendant ce vol, et la raison même du programme, c'est bien entendu de faire de la recherche fondamentale. Ce n'est pas simplement pour nous envoyer dans l'espace, Dave, moi et les autres astronautes, pour que nous y vivions une expérience incroyable, même si nous adorons cela. Bien sûr, nous aimons bien monter là-haut, faire un tour et regarder à l'extérieur—c'est extraordinaire—mais la raison pour laquelle on nous y envoie, c'est la recherche médicale fondamentale.
La raison pour laquelle on m'y a envoyé, c'est qu'il y a six ou sept ans, nous nous préparions pour un débat sur la NASA, sur les crédits, au Sénat. En me documentant, j'ai remarqué que la NASA avait constaté 52 divers changements qui se produisaient dans l'organisme des astronautes qui orbitaient autour de la terre pendant une certaine période, après quelques jours.
Les astronautes récupèrent lorsqu'ils reviennent sur terre, à moins que le vol ne soit très long. Après de très longs vols, on ne sait toujours pas, je crois, s'ils pourraient récupérer complètement, notamment pour la restructuration osseuse. Mais dans la navette il va de soi que nous avons été limités à des séjours maximaux de deux semaines dans l'espace, à l'exception de... Je pense que le plus long vol que nous ayons eu était celui de Dave qui a précédé le mien, le vol du neurolab, qui a duré, je crois, 16 jours, n'est-ce pas?
M. Dave Williams (directeur, Programme de l'espace et des sciences de la vie, NASA): Oui.
M. John Glenn: Votre vol a duré 16 jours, et c'est le plus long.
Normalement, les vols de la navette durent deux semaines, soit environ 14 jours.
La raison de ma présence sur ce vol, c'était que pour une partie des 52 changements, soit 8 ou 10, j'avais remarqué qu'ils étaient semblables à ce qui se produit dans le cadre du vieillissement naturel, ici, sur terre. Quand on vieillit, on ne peut reculer, et rajeunir. On ne peut pas avoir de changements cardiovasculaires, de changements au système immunitaire ni à d'autres choses de ce genre, de manière réversible.
Quand j'ai présenté ce projet à la NASA, je me disais que nous pourrions voir ce qui se produit dans le cas d'une personne qui a déjà vécu ces changements, pour voir quelle serait chez elle la réaction, comparativement à celle de personnes plus jeunes, afin de peut-être mieux comprendre l'ostéoporose, par exemple, ou les changements du système immunitaire ou le remplacement des protéines musculaires, différents dans la microgravité spatiale. Les personnes âgées vivent ces changements, ici, sur terre. L'équilibre, la coordination et d'autres choses de ce genre sont bien différentes pour une personne de mon âge qui s'en va là-haut.
• 1550
Il fallait que cette proposition fasse l'objet d'un examen par
des pairs, etc. Il a fallu environ un an à l'administrateur de la
NASA, Dan Goldin, pour décider que oui, il y avait un intérêt
scientifique, comme le croyait le National Institute of Aging et
les médecins de la NASA, à comparer mes réactions à ces choses à
celles d'astronautes plus jeunes, dans l'objectif de déterminer, si
possible, ce qui fait réagir l'organisme.
Par exemple, qu'est-ce qui déclenche ou arrête le système immunitaire? Si nous avions la réponse à cette question, nous aurions peut-être un outil dans la lutte contre le cancer et dans la prévention de toutes sortes de maladies. Qui sait? Pas seulement le système immunitaire, mais même le renouvellement des protéines dans les muscles et toutes les autres choses qui nuisent aux humains, sur terre... Si nous savions ce qui allume ou éteint l'organisme, nous pourrions envoyer des astronautes dans l'espace pendant bien plus longtemps, ce qui rendrait leur vie dans le programme spatial plus productive, mais aussi nous pourrions peut-être apprendre à nous en servir ici sur terre, pour remédier à bien des problèmes liés au vieillissement, ici, sur terre.
Voilà donc la raison de ma participation. Voilà l'objet des projets de recherche conçus par Dave et ses collaborateurs: il fallait mesurer certaines de ces choses. On a seulement le bout du pied dans la porte, en ce moment. Nous ne faisons que commencer.
Vous connaissez manifestement bien les sciences et vous savez qu'un point de donnée de un ne signifie pas grand-chose; or, actuellement, pour mon groupe d'âge, nous avons un point de donnée de un. C'est un bon départ, le bout du pied dans la porte, mais nous espérons pouvoir avoir davantage de données sur des personnes de ce groupe d'âge, afin que dans cinq ou six ans nous ayons déjà envoyé huit ou dix personnes. Nous aurons alors une base de données avec laquelle nous pourrons travailler pour commencer à tirer des conclusions sur les façons d'aider les personnes âgées, ici, sur terre.
En outre, cela pourrait aider des astronautes plus jeunes à prendre des vols spatiaux à long terme, ce qui pourrait prendre de l'importance, étant donné le projet de station spatiale internationale. La station sera occupée plus tard cette année, à la fin d'octobre, je crois.
M. Dave Williams: Oui.
M. John Glenn: La station sera alors occupée, et des gens y vivront pendant d'assez longues périodes, allant de deux à trois mois à la fois. Ils vivront certains de ces effets, et si nous pouvons leur permettre d'être dans l'espace plus longtemps, tant mieux.
J'ai un film pour vous. C'est un film de 20 minutes que nous avons réalisé après le vol. Il y a des photos prises à bord. L'un des membres de l'équipage, Steve Robinson, que vous verrez dans ces photos, a été le principal responsable de la réalisation. J'en ferai la narration au fur et à mesure, pour vous expliquer ce qui se passe. Cela vous donnera une petite idée de ce qu'on vit là-bas.
Vous verrez qu'on se sert beaucoup du bras spatial canadien, parce qu'il nous fallait sortir de la soute l'astronef Spartan, d'un poids de 1 800 livres, le laisser aller et le reprendre deux jours plus tard, au rendez-vous fixé, pour le remettre dans la soute.
Le bras spatial que vous avez mis sur la navette est fantastique. Vous pouvez le prendre, le contrôler... Le degré de contrôle est étonnant. Je crois qu'il s'agit d'une précision d'un dixième ou d'un vingtième de pouce, ou quelque chose comme ça.
M. Dave Williams: À l'amarrage...
M. John Glenn: À l'amarrage, la précision est d'un dixième ou d'un vingtième de pouce. C'est un contrôle extraordinaire pour un bras de 50 pieds. C'est extra.
Vous verrez aussi l'expérience ostéo. Elle a été conçue par les Canadiens. J'étais le principal sujet et le responsable. Pour ce vol, nous avions 83 projets. Quand ils sont si nombreux, il faut en répartir la responsabilité. Comme j'allais faire des expériences ostéos de toute façon, on m'a confié le projet. Vous verrez donc des images de moi, en train de jouer avec les cadrans, ce que je devais faire une fois, voire deux fois, par jour. Il y a un jour où je l'ai fait trois fois, pour changer le réglage, suivant les conseils des scientifiques canadiens, ici, sur terre.
Si on peut mettre le film en marche, j'en ferai la narration, et Dave interviendra, je l'espère, si je me trompe.
M. Dave Williams: Pendant le rebobinage, permettez-moi de parler des résultats de STS-95. Des gens avaient hâte d'en connaître les résultats pour savoir ce qu'on apprendrait vraiment de ce voyage dans l'espace, surtout du voyage du sénateur Glenn, le plus vieil astronaute. Avant le départ, souvent, des gens nous demandaient quels résultats on pourrait obtenir avec un échantillon d'une seule personne.
Sans aucun doute, les résultats de STS-95 ont vraiment remis en question notre façon de penser au processus du vieillissement. Avant le voyage du sénateur Glenn sur STS-95, la plupart d'entre nous auraient présumé qu'en vieillissant nous devenons plus fragiles, que nous ne sommes pas en mesure de faire le genre de choses que nous pouvions faire plus jeunes. Les résultats de STS-95 montrent qu'il a pu récupérer aussi rapidement que les astronautes de 40 ans. Nous en reparlerons après le vidéo.
[Présentation audiovisuelle]
M. John Glenn: Cela vous donne une idée de ce que c'est que d'être à bord de ce vol.
Vous avez vu tout le matériel que je portais, le filet sur la tête, l'appareil respiratoire, et tout le reste. Sur ce vol, on prenait 21 mesures différentes de l'organisme. Sur le vol de Dave, le précédent, il y avait...
Combien y avait-il de personnes à bord, Dave?
M. Dave Williams: Il y avait sept personnes sur ce vol.
M. John Glenn: Sur votre vol vous aviez sept personnes harnachées comme moi. Elles étaient toutes plus jeunes que moi, et, bien entendu, on pourrait comparer mes réactions sur ce vol, que vous venez de voir, à celles de Dave et de son compagnon, auparavant. Je pense que je vais le laisser vous en parler, pour le temps qu'il nous reste, puis nous répondrons aux questions que vous nous adresserez.
Dave, vous pourriez peut-être parler des résultats et de l'avenir.
La présidente: Peut-être que vous pourriez nous en parler très brièvement. Bon nombre de membres du comité veulent poser des questions, et nous risquons de manquer de temps.
M. Dave Williams: Volontiers.
M. John Glenn: Bien.
M. Dave Williams: Nous en parlerons très rapidement.
L'une des constatations surprenantes, c'est que le sénateur Glenn a récupéré au même rythme que des astronautes qui avaient la moitié de son âge. C'est d'une importance fondamentale pour nous, quand on comprend comment les personnes âgées récupèrent après une chirurgie. Comme vous le savez, l'ostéoporose touche 1,4 million de Canadiens. S'ils tombent et se brisent une hanche, 20 p. 100 d'entre eux peuvent mourir dans l'année qui suit l'opération. Si l'on arrive à comprendre comment le sénateur Glenn a pu récupérer si rapidement après le vol, soit comme un homme de 40 ans, et que ces connaissances peuvent être appliquées aux personnes âgées, je crois que ce pourrait être très utile.
L'autre chose qui est très intéressante, c'est que lorsque nous sommes en orbite basse terrestre et que nous quittons cette orbite, nous le ferons grâce à la technologie. Au Canada, nous avons beaucoup de compétence en technologie biomédicale, comme vous l'avez vu dans l'expérience ostéo qui nous aide à comprendre l'ostéoporose et le vieillissement. Nous avons aussi d'excellentes capacités en nanotechnologie et en technologie de l'information. Nous travaillons actuellement à l'organisation de missions au-delà de l'orbite basse terrestre, vers une destination encore inconnue, mais la possibilité d'aller sur Mars est certainement envisagée.
Ces futures missions au-delà de l'orbite basse terrestre, vers Mars, seront des missions internationales. Je suis très fier de dire que je crois que le Canada pourrait jouer un rôle clé dans des missions de ce genre.
Je crois que la technologie est le facteur qui permettra l'exploration de l'espace par des humains au cours du prochain millénaire.
La présidente: Merci beaucoup, monsieur Williams.
Je veux que tout le monde comprenne que je vais demander à tous les intervenants d'être extrêmement brefs et de se limiter à une seule question, parce que nous avons une longue liste d'intervenants.
Monsieur Penson.
M. Charlie Penson (Peace River, Alliance canadienne): Merci, madame la présidente. Il est fort agréable d'être en compagnie de M. Glenn aujourd'hui.
Beaucoup d'entre nous ont suivi avec intérêt votre étonnante carrière, tant dans l'espace international qu'au Sénat des États-Unis. Nous sommes impatients de voir les résultats des expériences que vous avez menées lors de cette dernière mission spatiale.
J'ai beaucoup de questions, mais je m'en tiendrai à une seule. Je vous ai vu vous mettre au lit, si on peut dire, dans votre couchette: le sommeil est-il différent du sommeil sur terre? Dans l'espace, y a-t-il des perturbations du cycle du sommeil?
M. John Glenn: C'est différent, mais on s'y habitue très vite. Avec tout le matériel que Dave et moi-même devions porter pendant nos vols respectifs, je crois qu'il aura constaté la même chose que moi: ainsi équipé, il est plus difficile de dormir sur terre que dans l'espace. Avec ce filet couvert de boutons sur la tête, sur un oreiller, la nuit, les pressions ont tendance à vous réveiller. Dans l'espace, vous flottez; on ne sent pas ces points de pression. D'une certaine façon, avec tout ce matériel, c'était plus facile là-haut que sur terre.
Écoutez, évidemment on se trouve dans un environnement bizarre, on a des sensations différentes. Pendant quelques jours là-haut on a tendance à moins dormir. Je pense au contraire que je dormais aussi bien que sur terre, mais les instruments indiquaient que j'étais beaucoup plus souvent réveillé que sur terre. J'avais plus de périodes éveillées, mais je me rendormais et je me sentais très bien.
Dave et ses collaborateurs, les spécialistes du sommeil, le Dr Czeisler et tous les autres, estiment qu'il est possible qu'on n'ait pas besoin d'autant de sommeil là-haut que sur terre. Sur terre, je compte sur huit ou huit heures et demie de sommeil. Là-haut, il semble que je n'en avais que six heures et demie, et je me sentais très bien. Je ne sais pas si c'est parce que l'on n'utilise pas autant ses muscles et que l'on flotte. Si je voulais aller vous voir là-bas et que je devais me lever, il faudrait que je transporte 185 ou 190 livres jusqu'à vous et que je revienne m'asseoir ici. Dans l'espace, je tire un petit coup—quelques onces de pression—et je flotte jusqu'à vous, et je pousse un petit coup pour revenir.
Je pense que pour le même travail là-haut on s'en tire sans brûler autant de calories ni se fatiguer autant physiquement que sur terre. Peut-être a-t-on besoin de moins de sommeil.
Je ne sais donc pas, mais c'est peut-être cela la conclusion générale. Que l'on a besoin de moins de sommeil. Ce fut le cas en tout cas durant notre vol.
La présidente: Merci beaucoup, monsieur Penson.
Avant de passer à M. McTeague, je voulais simplement que vous sachiez, sénateur Glenn, que le sénateur Grafstein, qui est coprésident du Groupe interparlementaire Canada-États-Unis, vient d'arriver pour entendre ce que vous aviez à nous dire.
M. John Glenn: Bien.
La présidente: Dan McTeague.
M. Dan McTeague (Pickering—Ajax—Uxbridge, Lib.): Merci, madame la présidente.
Monsieur Glenn, c'est un plaisir que de vous avoir ici aujourd'hui.
Je n'ai jamais compris comment cela s'équilibrait, mais je pense que vous nous donnez la preuve que la politique peut très bien mener à un régime beaucoup plus ferme. Je vous en félicite. Votre premier vol remonte au 29 octobre 1962. J'avais 13 jours à ce moment-là, et j'étais député, comme je le suis encore, lors de votre second vol. Je suis sûr que lorsque vous en serez à la mission vers Jupiter, je vous regarderai, probablement d'un fauteuil roulant. Bravo!
Ma question est très simple, car je veux laisser à mes collègues le temps de vous poser aussi une question. La recherche spatiale du Canada a été primordiale pour beaucoup des initiatives de la NASA dernièrement. Pensez-vous que la contribution du Canada dans ce domaine soit précieuse? Pensez-vous que nous devrions consacrer beaucoup plus de ressources à cette recherche?
M. John Glenn: Ma foi, certainement. Je sais que je prêche probablement à des convertis ici, mais je pense que nous devrions y consacrer davantage.
Je ferai un peu de philosophie en vous disant que le moindre petit progrès humain n'a été possible que parce que quelqu'un a eu la curiosité de se demander comment on pouvait aller à tel ou tel endroit, ou comment l'on pouvait faire telle ou telle chose, ou encore comment on pouvait concevoir un verre meilleur ou un micro meilleur—par exemple, ce micro s'allume-t-il et s'éteint-il bien, ou peut-on concevoir un meilleur interrupteur? Il y a des millions de questions semblables, et c'est la curiosité de savoir comment nous pourrions faire les choses autrement, différemment et mieux. Cela s'applique à la médecine, à notre propre santé, au logement, au niveau de vie—à tout.
Pendant des dizaines de milliers d'années les gens ont regardé vers le ciel et se sont demandé ce qu'il y avait là, et nous avons maintenant la possibilité d'y aller et de se servir de cela comme laboratoire. Ne pas en profiter me semblerait fou.
Il y a tellement de domaines dans lesquels nous pouvons collaborer. Le Canada a joué un rôle vital là-dedans. Regardez le bras et ce que nous en faisons. C'est vous qui l'avez dessiné. Regardez les expériences médicales. La meilleure chose que vous ayez faite, ce fut d'envoyer Dave Williams là-bas pour un cours sur les sciences de la vie.
Toutes ces choses s'imbriquent dans un modèle auquel nous travaillerons tous ensemble et qui sera à mon avis aussi important pour les progrès futurs sur terre que par le passé.
M. Dan McTeague: Je m'en réjouis.
M. John Glenn: La participation du Canada est vitale, tout comme la nôtre.
La présidente: Merci beaucoup, monsieur McTeague.
Je vais passer à M. Dubé.
Avez-vous des questions, monsieur Dubé?
[Français]
M. Antoine Dubé (Lévis-et-Chutes-de-la-Chaudière, BQ): Je suis député de Lévis, au Québec. Comme je m'exprime mal en anglais, je vais poser mes questions en français. Au Canada, il y a deux langues officielles. C'est un peu différent de ce qui se passe aux États-Unis dans les comités.
Vous avez vécu deux expériences à plusieurs années d'intervalle. De 1962 à 1998, il s'est écoulé plus de 25 ans. Votre première expérience comportait-elle des aspects médicaux qui vous ont permis de faire des comparaisons? Votre première expérience a été plus générale, mais avez-vous posé à ce moment-là certains gestes qui ont été les mêmes lors de votre deuxième expérience?
[Traduction]
M. John Glenn: Oui, c'est une très bonne question, on me la pose assez souvent, parce que les deux vols ont été très espacés. La première fois, nous n'avions pas de base de référence. Nous n'avions pas de base de connaissance et nous ne savions pas vraiment à quoi nous attendre.
Avant mon premier vol, certains des médecins, certains des ophtalmologistes, prédisaient très sérieusement que nos yeux pourraient changer de forme dans l'orbite et que nous ne pourrions plus voir correctement. Nous avions même des plans prévoyant que si ma vue se détériorait tellement rapidement que je ne puisse plus voir le tableau de bord, nous descendrions dans une zone d'urgence quelque part autour de la terre et que nous rentrerions prématurément. Cela ne s'est évidemment pas produit.
Une autre prédiction concernait le fluide dans l'oreille intérieure. Lorsqu'on est dans l'espace et qu'il n'y a pas d'effet de gravité, le fluide est plus libre de se déplacer n'importe où, et la prédiction était donc qu'on risquait de souffrir de vertige et de nausées à tel point que l'on ne pourrait pas fonctionner et qu'il faudrait rentrer.
C'est le genre de questions auxquelles nous essayions de répondre alors. Je pourrais vous citer d'autres exemples, mais cela veut dire que nous ne savions pas en fait ce que cela représenterait pour le corps humain. Évidemment, c'était limité à un vol sur trois orbites, environ cinq heures. Je n'ai eu aucun problème d'équilibre ni de vision, et pas d'autres problèmes non plus.
Aujourd'hui, quelque 120 vols habités plus tard, nous avons une certaine base de connaissance. Nous utilisons maintenant l'espace pour des recherches. Nous ne nous inquiétons plus de partir dans l'espace et de voir nos yeux changer de forme ou de souffrir du vertige à tel point que nous ne puissions pas fonctionner. Nous pouvons maintenant utiliser l'espace pour ces 83 projets de recherche différents qui servent la population terrestre. Toute la mission a changé.
D'autre part, les aspects physiques mêmes d'un vol dans l'espace ont changé. Autrefois, sur l'aire de lancement Old Mercury, au moment de l'insertion sur orbite, nous atteignions 8 Gs—huit fois la gravité. Maintenant, c'est un vecteur dans cette direction; ce n'est pas comme la façon dont nous sommes assis. Le vecteur G est ainsi: à l'insertion sur orbite, c'est comme si vous étiez couché au lit et que tout le lit montait à toute vitesse, à huit fois la gravité.
Lors de ce dernier vol sur STS-95, nous n'avons pas dépassé 3. Nous avons atteint environ 3 Gs lors de l'insertion sur orbite. Il faut un vaisseau spatial conçu comme cela pour permettre à l'équipement scientifique de fonctionner. On ne peut pas concevoir tout le matériel scientifique à haute résistance, on ne peut pas avoir uniquement des poutres de pont. Il faut limiter les Gs, si bien que c'était un maximum de 3 Gs, et seulement de 2 Gs au moment de la rentrée.
Cela signifie que nous avons une période de lancement plus longue. Sur l'ancien Mercury, nous étions en orbite à peine un peu plus de cinq minutes après le lancement. Maintenant, c'est environ 8 minutes et 26 secondes, je crois, entre le lancement et la mise en orbite, à 17 500 milles à l'heure.
Il y a donc des différences entre les vols, mais la plus grosse différence est que nous n'en sommes plus à nous demander si nous pouvons faire ceci ou cela; nous utilisons l'espace maintenant pour de la recherche fondamentale. Toute la mission a totalement changé.
La présidente: Merci.
M. John Glenn: Je vous ai donné une longue réponse.
La présidente: Merci beaucoup, monsieur Dubé.
Madame Jennings.
Mme Marlene Jennings (Notre-Dame-de-Grâce—Lachine, Lib.): Merci beaucoup, monsieur Glenn.
La recherche sur le vieillissement de la population humaine est quelque chose qui nous touche, surtout dans les pays occidentaux où le vieillissement de la population est un fait. Vous avez dit qu'à un moment donné, on aurait un échantillon assez grand pour pouvoir tirer des conclusions plus générales. Présentement, il y a seulement une personne âgée qui a fait l'expérience.
On sait déjà que le vieillissement peut s'effectuer différemment chez les hommes et chez les femmes et même chez les divers groupes ethnoculturels. Différentes maladies peuvent les affecter, etc. Pouvez-vous prédire quand nous pourrons avoir un échantillon de personnes âgées assez diverses qui auront fait l'expérience de l'espace pour nous permettre d'étendre les conclusions à la population en général?
[Traduction]
M. John Glenn: Je laisserai Dave répondre.
Dave, voulez-vous répondre? Vous vous occupez de planification plus que moi.
M. Dave Williams: Certainement.
[Français]
C'est une question très importante. Lors de la mission STS-95, les expériences que nous avons faites visaient à vérifier si le changement physiologique qui se produit chez une personne âgée est presque le même que celui qui se produit dans toute la population âgée. Ce qui est très important, c'est que nous puissions poursuivre des expériences telles qu'OSTEO avec les nouvelles technologies, parce qu'on peut utiliser de telles technologies avec les patients dans les hôpitaux pour traiter des problèmes, pour découvrir d'autres choses, pour vérifier le fonctionnement des médicaments, pour traiter l'ostéoporose et pour toutes sortes d'autres choses très importantes comme celles-là.
Nous avons en ce moment une personne âgée qui est allée dans l'espace. À l'avenir, on pourra faire d'autres expériences avec d'autres astronautes un peu âgés. À mon avis,
[Traduction]
c'est juste un début que nous commençons à découvrir.
[Français]
La présidente: Merci, madame Jennings.
[Traduction]
M. John Glenn: J'ajouterais également quelque chose.
La présidente: Certainement, sénateur.
M. John Glenn: Je ne pense pas que vous l'ayez dit, Dave. Je ne l'ai pas entendu dans la traduction. La NASA a demandé aux médecins de proposer des expériences de suivi après mon propre vol, que d'autres personnes participent à d'autres missions—des hommes et des femmes. C'est ce que l'on est en train de planifier, et nous espérons que les médecins feront beaucoup de bonnes propositions.
La présidente: Merci.
Monsieur Riis.
M. Nelson Riis (Kamloops, Thompson and Highland Valleys, NPD): Merci, madame la présidente.
Bienvenue, sénateur. Je dois dire que vous avez inspiré toute une génération, en particulier nous qui commençons à vieillir un peu. Vous donnez beaucoup d'espoir.
Votre exposé sur l'utilisation de l'espace comme laboratoire de recherche fondamentale et le fait que vous ajoutez une perspective historique à ce programme grâce à votre expérience spatiale... Pourriez-vous peut-être nous indiquer ce que nous pourrions attendre d'ici quelques années, le genre d'expériences, de recherche, que l'on pourrait envisager dans l'espace qui pourraient avoir des applications ici, sur terre?
M. John Glenn: Ma foi, c'est difficile. Si quelqu'un m'avait demandé il y a 30 ou 40 ans ce que nous ferions aujourd'hui dans l'espace, j'aurais été très loin de la vérité. Il est difficile d'extrapoler.
Je pense toutefois que beaucoup de nos recherches seront d'ordre médical. Cela parce que nous nous préoccupons tous de santé et d'allonger la vie.
Au début du siècle dernier, en 1900, l'espérance de vie aux États-Unis était d'environ 47 ans, et je pense que c'était à peu près la même chose au Canada. Aujourd'hui, grâce aux technologies médicales, elle est passée à près de 78 ans. Pendant des dizaines de milliers d'années l'espérance de vie n'a augmenté que très progressivement, et, tout d'un coup, ces cent dernières années, elle a considérablement augmenté.
Maintenant, où en sommes-nous et jusqu'où pouvons-nous améliorer les choses? Dans quelle mesure pouvons-nous améliorer la vie des personnes âgées grâce à nos expériences? Comment pouvons-nous faire que la vieillesse vaille le coup d'être vécue, sans qu'on soit calé dans un fauteuil roulant? Je pense que ce sont ces domaines de la recherche qui seront très prisés.
Dave dirige les études sur les bioréacteurs, les études sur le cancer. Peut-être pourrons-nous trouver certaines solutions dans ces domaines qui aideront à prévenir les maladies ou à les guérir. En plus de ces problèmes «purement de vieillesse» dont je parle.
• 1635
Pour ce qui est du matériel, nous vous avons montré très
brièvement cette expérience où j'actionnais les interrupteurs
d'aérogel. C'est une expérience que l'on fait mieux là-haut que sur
terre. L'aérogel est le matériau le plus léger jamais réalisé. On
peut en avoir une bonne quantité dans la main, et c'est tellement
léger qu'on ne le sent même pas.
C'est le meilleur matériau d'isolation connu, sauf que ce n'est pas encore très stable. On essaie de le stabiliser. On espère qu'on pourra un jour s'en servir pour en mettre une pellicule sur les vitres. Le chercheur qui travaille à cela nous a dit que cela pourrait remplacer 32 blocs-fenêtres à vitrage isolant l'un sur l'autre. C'est un bon isolant. Si on peut mettre un tel revêtement qui donne ce genre de résultats, cela va révolutionner les moteurs, les réfrigérateurs, l'utilisation de combustibles et des tas d'autres choses. Je crois donc qu'il y aura des tas de découvertes semblables pour ce qui est des matériaux.
On fera des travaux pharmaceutiques dans l'espace. Par exemple, pour la croissance de cristaux de protéine, on peut le faire sur terre; on peut obtenir des cristaux d'une certaine taille, qui sont utiles pour les expériences médicales et les progrès pharmaceutiques. Les cristaux sur terre sont d'une certaine dimension et d'une certaine pureté. Dans l'espace, ils sont beaucoup plus gros et beaucoup plus purs, si bien que l'on peut faire mieux avec eux. Il faut les stabiliser pour qu'ils puissent être mieux utilisés sur terre. Là encore, je sors de mon champ d'expertise. C'est celui de Dave.
Mais voilà le genre de choses que nous pourrions faire à mon avis, ces expériences pharmaceutiques, médicales, et cette découverte de matériaux.
Je suis sûr qu'un de ces jours notre projet nous emmènera ailleurs; je suis sûr que nous irons un jour sur Mars. Je ne suis peut-être pas aussi optimiste que d'autres quant au temps qu'il faudra pour y arriver, parce qu'il y a encore des tas d'éléments humains à découvrir. Avec la technologie actuelle, il faut environ huit mois et demi pour aller sur Mars et huit mois et demi pour en revenir, plus les trois ou quatre qu'il faudrait y passer. Nous n'avons pas encore l'expérience voulue pour envoyer des gens dans l'espace aussi longtemps d'un coup, et il nous faut encore beaucoup faire dans ce domaine.
Peut-être que nous le ferons dans la station spatiale internationale, où les gens peuvent rester pendant une période illimitée si on veut les y laisser. Nous pouvons augmenter le temps passé dans l'espace pour se préparer à aller sur Mars et voir quels sont certains des problèmes que l'on rencontre.
Ce sont là toutes des choses que nous examinerons.
La présidente: Merci beaucoup, monsieur Riis.
Monsieur Cannis.
M. John Cannis (Scarborough-Centre, Lib.): Merci, madame la présidente.
Sénateur, je tiens moi aussi à vous souhaiter la bienvenue à notre comité.
Vous avez souvent parlé d'essayer de créer un meilleur environnement pour les aînés. Nous sommes tous d'accord pour dire que c'est important, puisque la population vieillit.
Une des questions que nous devons nous poser, c'est de savoir justement comment nous pouvons nous occuper de nos aînés. Les frais de santé augmentent sans cesse. Un des débats que nous avons actuellement dans notre pays—et je sais que l'on en parle aussi beaucoup dans votre pays—porte sur le coût des services médicaux, des hôpitaux et du matériel, etc.
Nous essayons toujours de trouver des moyens d'obtenir les meilleurs services possible aux meilleurs coûts possible. Pourriez-vous nous dire ce que vos expériences nous permettent d'espérer?
Surtout, pourriez-vous nous dire comment vous avez réussi à faire accepter la nécessité de ces expériences aux États-Unis? Parce que le gouvernement doit continuellement se justifier face aux contribuables pour les affectations de fonds qu'il fait. Je ne mâcherai pas mes mots. Le simple citoyen ne voit que les montants consacrés ou affectés à un programme spécifique, dans ce cas-ci, la recherche spatiale, etc., et ne comprend pas les gains immédiats ou les gains que nous en tirerons pour l'avenir.
Pourriez-vous nous expliquer un peu mieux les choses, de sorte que nous puissions communiquer ce message à la population, lui faire comprendre que ces investissements, car ce sont des investissements à mon avis, sont utiles?
M. John Glenn: Il n'est pas facile non plus de répondre à cette question. Vous parlez de questions budgétaires et de l'utilité de ce genre de recherches.
Que l'on soit en période de prospérité ou non, je crois que toute entreprise ou tout gouvernement qui ne mettrait pas quelque argent dans la recherche fondamentale commettrait une grave erreur. Si aux États-Unis nous avions attendu d'avoir résolu tous nos problèmes avant de quitter la côte Est et de se diriger vers l'Ouest, on serait toujours tous à l'est des Appalaches.
La recherche est toujours financée jusqu'à un certain point. D'après notre expérience, l'argent consacré à la recherche fondamentale donne normalement des résultats qui dépassent de loin ce que l'on prévoit au début, et cela s'est avéré dans ce cas-ci.
Le problème de la recherche, c'est que l'on ne peut pas garantir le résultat. La recherche, par définition, ne comporte pas de certitude. On choisit les domaines les plus prometteurs et on essaie d'exploiter leur potentiel. Dans le cas qui nous intéresse, cela nous a permis d'apporter des améliorations impressionnantes à notre société, à notre mode de communication, aux transports, etc.
Dave, voulez-vous ajouter quelque chose?
M. Dave Williams: Je voudrais vous donner quelques exemples d'application directe du programme spatial actuel.
Grâce à ce programme spatial nous avons mis au point un dispositif d'assistance ventriculaire implantable, une pompe cardiaque qui permet d'éviter la nécessité de greffes cardiaques; c'est un dispositif qui est disponible et actuellement utilisé.
Au cours de la mission du sénateur Glenn, on a également utilisé ce que j'appelle «un mini-laboratoire du sommeil». C'est une petite boîte qui permet d'effectuer des tests sur le sommeil à la maison plutôt qu'en clinique spécialisée.
Nous avons également parlé d'une certaine sorte d'huître. Nous avons utilisé une électrode implantable qui peut maintenant servir comme nerf prothétique; ainsi, si l'on est blessé dans un accident de voiture et que l'on perd une partie de son nerf, on peut implanter cette prothèse pour faire pousser le nerf du patient.
Nous avons aussi la capacité de faire des microencapsulations des médicaments utilisés dans le traitement du cancer, médicaments ayant des effets secondaires toxiques. Si on les injecte systématiquement, comme nous le savons, le patient perd ses cheveux et éprouve toutes sortes de problèmes. La microencapsulation permet de faire des injections locales dans les tumeurs, et on peut les activer ensuite par des ondes de chaleur ou d'autres radiofréquences. Ce sont des applications incroyables.
La présidente: Merci beaucoup, monsieur Cannis.
Au nom du comité, qui s'intéresse tout particulièrement à ce sujet—nous avons rendu visite au président Evans à l'Agence spatiale canadienne—je voudrais vous remercier, sénateur Glenn, et vous, monsieur Williams, d'être venus parmi nous cet après-midi.
Je dois veiller au respect de votre horaire très minuté. Le ministre me signale que la réception en votre honneur a déjà commencé sans vous...
Des voix: Oh, oh!
La présidente: ...et nous tenons à ce que vous puissiez y assister. Encore une fois, au nom du comité, je voudrais vous remercier de votre présence.
M. John Glenn: Je suis heureux d'avoir pu m'entretenir avec vous.
La présidente: Je vous remercie beaucoup.
Des voix: Bravo!
La présidente: La séance est levée.